Table des matières Introduction 7
Troisième partie Sa mission Sa préparation 30
Première partie Ses origines Son histoire 8 sur les traces de jésus
Ses biographes 10 raconter Jésus
Son environnement 12 UN MONDE À CHOIX MULTIPLES
Sa région 14 LÀ OÙ LES PROMESSES S’ACCOMPLISSENT
Sa nation 16 UN PEUPLE CHOISI
Son peuple 18 LE JUDAÏSME DU Ier SIÈCLE
Son avènement 20 LE DIEU QUI VIENT PAR SURPRISE
Sa naissance 22 L’HISTOIRE DE NOËL
Ses origines 24 LE CHRIST ÉTERNEL
Ses années de silence 26
Son enseignement : la nouvelle communauté 56
Ses débuts 32
VIVRE ENSEMBLE AVEC JÉSUS
ACCUEILLI ET REJETÉ
Ses disciples 34
Son enseignement : le jugement de Dieu 58
APPELÉS À LE SUIVRE
LE COMMENCEMENT DE LA FIN
Son enseignement : Dieu 36
Ses miracles : son pouvoir sur la maladie 60
LA GRÂCE DU PÈRE
LES SIGNES DU ROYAUME
Son enseignement : le Royaume de Dieu 38
Ses miracles : son pouvoir sur la nature 62
LE FUTUR COMMENCE AUJOURD’HUI
Son enseignement : former des disciples 40 UN APPRENTISSAGE POUR LA VIE
Son enseignement : se repentir 42 Son enseignement : aimer et pardonner 44 LE PARDONNÉ PARDONNE
Son enseignement : le Sermon sur la montagne 46 VIVRE DANS LE ROYAUME
Son enseignement : la sainteté 48 ÊTRE DIFFÉRENT
Son enseignement : l’Esprit saint 50 LA PRÉSENCE PERSONNELLE DE DIEU
UNE VIE DANS L’OMBRE
Sa foi 28
Son enseignement : sur lui-même 52
SUIVRE LE DIEU UNIQUE
DIEU AVEC NOUS
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L’HOMME QUI VINT POUR MOURIR
LE DÉCOR EST PLANTÉ
LE DÉFI DE CHANGER
Deuxième partie Ses débuts
Son enseignement : sa destinée 54
SEIGNEUR DE TOUTES CHOSES
Ses paraboles 64 LES MYSTÈRES EXPLIQUÉS
Son autorité 66 DES MOTS EFFICACES
Son éthique 68 ÊTRE BON, FAIRE LE BIEN
Son style de vie 70 VIVRE SIMPLEMENT
Sa vie de prière 72 PARLER AU PÈRE
Son attitude envers la religion 74 LE VIN NOUVEAU, LES OUTRES NEUVES
Son attitude envers les autres 76 TOUS LES BIENVENUS !
Son public 78 LES RÉACTIONS ENVERS JÉSUS
Sa relation à Dieu 80 LE FILS DU PÈRE
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Ses titres : l’aspect humain 82 FILS ET POURTANT SERVITEUR
Sa résurrection : les 39 jours 108
LA PRÉPARATION AU DÉPART
Ses titres : l’aspect divin 84 SEIGNEUR ET DIEU
Sa transfiguration 86 UNE IRRUPTION DE GLOIRE
Sa dépendance 88
Cinquième partie Son influence Ses apôtres 110
DES HOMMES AVEC UNE MISSION
DÉPENDANT DE DIEU
Son combat 90
Son Église 112
LE NOUVEAU PEUPLE DE DIEU
VAINCRE LE MAL
Ses opposants 92
Sa mission 114 LE MESSAGE SE RÉPAND
LA RÉSISTANCE CONTRE JÉSUS
Son impact 116 INFLUENCER LE MONDE
Quatrième partie Sa mort et sa résurrection Sa dernière semaine 94 LE BUT APPROCHE
Ses admirateurs 118 LES AUTRES CROYANCES ET JÉSUS
Son espoir 120
VIVRE DANS LA LUMIÈRE DE L’ÉTERNITÉ
Sa révélation 122
LES APPARENCES SONT PARFOIS TROMPEUSES
Son dernier repas 96 UNE NOUVELLE PÂQUE
Sa présence 124
TROUVER JÉSUS AUJOURD’HUI
Son dernier soir 98 LE JARDIN ET LA COUPE
Index 126
Ses dernières heures 100
Crédits photographiques 128
SON JUGEMENT
Sa crucifixion 102 LA MORT DE DIEU
Son ensevelissement 104 LA FIN DU VOYAGE
Sa résurrection : dimanche 106 LA MORT VAINCUE
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Introduction
I
l est probable que personne dans toute l’histoire n’a fasciné, attiré, inspiré autant que Jésus – mais aussi provoqué autant de réactions négatives. Né dans une famille juive ordinaire au cœur d’un minuscule état du Moyen-Orient sous cruelle occupation militaire, Jésus passa ses trente premières années dans l’ombre, faisant ce que nous faisons tous : travailler, manger, rire, dormir et, parce qu’il était un parfait jeune homme juif, rendre un culte à Dieu. Pourtant, un jour, il sortit de l’ombre pour faire irruption sur la scène publique, clamer que le Royaume de Dieu était arrivé et appeler à vivre de façon radicale. Partout où il allait, il causa des remous (pour le pire ou le meilleur, selon la façon dont on le voyait), jusqu’à ce que finalement, les autorités en aient assez et l’exécutent sommairement, de la manière la plus honteuse connue à l’époque. Cela aurait dû marquer la fin de l’histoire. Mais ce ne fut pas le cas. Trois jours plus tard, ses disciples étaient arrachés à leur sombre désespoir et proclamaient que Jésus était vivant, ressuscité. Selon leurs affirmations, il passa quarante jours avec eux, puis fut enlevé au ciel de façon spectaculaire, d’où il leur envoya son Esprit saint dix jours plus tard. En à peine vingt ans, ses disciples répandirent son message dans toutes les grandes villes de l’Empire romain, ainsi qu’en Afrique et en Inde. Aujourd’hui, leur nombre dépasse 2 milliards, 1/3 de la population mondiale. À l’origine : un homme dont l’œuvre a duré à peine trois ans dans une obscure région du Moyen-Orient et qui n’a jamais écrit une seule ligne.
Qu’est-ce qui a causé tout cela ? Qu’estce qui a transformé ces premiers disciples ? Ceux-ci diraient que c’était simplement Jésus, en qui ils avaient découvert plus qu’ils n’auraient jamais imaginé : pas seulement un prophète ou un enseignant religieux, mais Dieu lui-même. Ce livre expose ce que la Bible dit de cet homme, Jésus. Dénué de vocabulaire technique, il n’exige aucune connaissance de la part du lecteur ; c’est un ouvrage idéal pour qui veut explorer le christianisme, mais son approche et sa présentation offriront, je l’espère, un nouvel angle de vue à ceux qui sont déjà familiers du sujet. J’ai simplement essayé de développer thématiquement ce que le Nouveau Testament transmet et revendique à propos de Jésus, dans son contexte historique. Après sa lecture, vous aurez une assez bonne idée de son essence : ses paroles, ses actes, ses motivations, son identité vue par lui-même et son caractère – extraordinairement bienveillant, surtout envers ceux qui ne s’y attendent pas ou qui ne le méritent pas nécessairement, parce qu’il était lui-même convaincu que Dieu était réellement bon. Que vous commenciez à explorer le christianisme ou que vous suiviez Jésus depuis longtemps, mon espoir est que cet ouvrage vous aide dans la découverte de celui dont les chrétiens affirment qu’il est Dieu – un Dieu plein de grâce et de bonté – qui est venu et vient toujours, habiter parmi nous. Mike Beaumont, Oxford
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III : SA MISSION
Ses débuts
Accueilli et rejeté
L
e terrain préparé, il était temps de se lancer. Jésus retourna en Galilée et commença son ministère, avec des résultats mitigés. Certains reçurent son message avec joie, d’autres se montrèrent critiques ; et à Nazareth, la ville de son enfance, il fut rejeté comme un jeune arriviste. Ces réactions contrastées annonçaient ce que les trois prochaines années lui réservaient.
le Premier miracle de Jésus
0
30 km 8 Capharnaüm
G a l i l é e 4
Mer de G alilé e
Cana
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Béthanie
DE GUIL
S’il est impossible d’être absolument certain de la chronologie du ministère de Jésus, les premiers mois se passèrent probablement comme suit :
RM
Jésus commence son ministère
BOA
1. Quitte la ville de son enfance. 2. Baptisé par Jean.
Une femme samaritaine
3. Tenté par le diable. 6
Jourdain
4. Premier miracle à un mariage.
Sychar
5. Visite et purification du Temple. 6. Rencontre d’une Samaritaine. 7. Rejeté à Nazareth. 8. Capharnaüm, nouveau centre de son ministère.
A E SAM COLLINES D
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E ES D IN LL ALEM O C RUS 5 JÉ Jérusalem 3
Le premier miracle de Jésus survint dans un contexte surprenant : un mariage (Jean 2:1-11), ce qui montre qu’il ne s’intéressait pas seulement aux aspects « religieux » de l’existence. La scène se passa dans l’obscur village de Cana près de Nazareth. Les mariages duraient une semaine et tout le village était invité ; il n’est donc pas surprenant que le vin soit venu à manquer. Jésus, qui faisait partie des invités, transforma, par miracle, l’eau en vin ; pas un vin quelconque, mais le meilleur qu’ils aient jamais goûté. En agissant ainsi, il ne se contenta pas de sortir les hôtes d’embarras ; les six grandes jarres de pierre étaient utilisées pour les ablutions cérémonielles et son acte les avait rendues « impures » et inutilisables. Jean décrit ce miracle comme un « signe » indiquant une vérité plus profonde. Comme les jarres d’eau, le judaïsme de l’époque avait besoin d’être renouvelé ; l’homme qui avait le « vin nouveau » du royaume de Dieu était là avec eux, témoin de la générosité débordante et de la puissance de transformation de Dieu.
Mer Morte
Jésus décida de prendre la route directe pour retourner en Galilée, plutôt que le détour à l’est du Jourdain qu’empruntaient les juifs pieux : pour eux, passer en Samarie représentait une souillure. Sa longue conversation avec une femme du pays transgressa les tabous sociaux et choqua ses disciples ; mais ce n’était pas le dernier tabou qu’il enfreindrait. Cette rencontre changea la vie de la femme et permit à beaucoup de Samaritains de croire en Jésus (Jean 4:1-41). Il s’agissait d’une indication claire du fait que son message n’était pas destiné aux juifs seuls, mais à tous ceux qui lui ouvriraient leur cœur.
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Voir
aussi
LA MER DE GALILÉE p. 15 Nazareth p. 27 le Temple p. 17
Alors Jésus, avec la puissance de l’Esprit, revint en Galilée. Luc 4:14
La purification du Temple Quand Jésus se rendit au Temple pour la Pâque, il fut choqué de ce qu’il y trouva : les marchands et les changeurs de monnaie avaient fait de la cour des non-juifs un marché. Il fallait certes vendre les animaux pour le sacrifice et échanger la monnaie (car seule la monnaie du Temple, sans effigie, pouvait être utilisée ici), mais les activités commerciales dominaient à tel point cet espace qu’il était impossible aux non-juifs de prier. Jésus, en colère, protesta : « Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic » (Jean 2:16). S’étant fait un fouet avec des cordes, il chassa les animaux du Temple et renversa les tables des changeurs. Jean place cet épisode après le mariage à Cana pour souligner que Jésus était venu transformer le judaïsme et que le Temple lui-même, son endroit le plus sacré, serait concerné. Matthieu, Marc et Luc, quant à eux, le placent à la fin du ministère de Jésus. Par conséquent, ou bien Jean a déplacé le récit pour indiquer le but du ministère de Jésus, ou bien il y a eu deux purifications du Temple. Après tout, les droits acquis sont difficiles à combattre, surtout lorsqu’il est question d’argent ; il est facile d’imaginer que ces pratiques aient perdurées.
Le rejet à Nazareth Jésus a été d’abord populaire (Luc 4:15), mais son message irrita bientôt autant qu’il attirait – surtout à Nazareth, sa ville, où on l’avait invité un jour de sabbat à lire les Écritures et à prêcher dans la synagogue (Luc 4:16-30). Il lut la prophétie du Messie ouvrant une nouvelle ère de liberté (Ésaïe 61:1-2). Très bien jusque-là : tout le monde y croyait ; mais quand il affirma ensuite : « Aujourd’hui, cette Écriture est accomplie pour vous qui l’entendez » (Luc 4:21), c’est-à-dire que le nouveau temps de liberté avait commencé avec lui, l’atmosphère changea. Et quand il donna espoir aux non-juifs en citant les histoires de l’Ancien Testament, ce fut le comble : ils le chassèrent de la ville et tentèrent de le jeter d’une falaise. Mais il leur échappa miraculeusement et quitta Nazareth pour toujours. Compte tenu de la réaction de la ville, il est surprenant que Jésus soit souvent appelé « Jésus de Nazareth » (par ex. Matthieu 21:11 ; Marc 1:24 ; Luc 18:37 ; Jean 18:5 ; 19:19).
Capharnaüm Rejeté à Nazareth, Jésus s’établit à Capharnaüm (Kephar Nahum, « le village de Nahum »), une bourgade de moins de 1500 âmes probablement, au bord de la mer de Galilée. Plusieurs villes, certaines assez importantes, avaient fleuri autour de ce lac d’eau douce en raison de l’industrie de pêche qui lui était liée et il fit de ce lieu le centre de son ministère pour les trois années suivantes. Ce déménagement était stratégique : la route principale nord-sud contournait la ville, près de la frontière avec la Gaulanitide, ce qui créait une activité commerciale assez importante. Ainsi, si certains quartiers de Capharnaüm étaient probablement plutôt tranquilles, c’était aussi une ville relativement influente. Cela en fit un port d’attache idéal pour Jésus qui y retournait souvent après avoir exercé son ministère ailleurs ; la maison de Pierre en particulier devint son « pied à terre ».
Ruines de la synagogue à Capharnaüm, datant du IVe siècle : les fouilles ont montré qu’elle se trouve sur le site de la synagogue de l’époque de Jésus.
Parole clé Aucun prophète ne trouve accueil dans sa patrie. Luc 4:24
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III : Sa mission
Son style de vie
V i v r e s i m p l e m e n t
C
La simplicité eux qui visitent le Tiers Monde sont souvent frappés du peu Jésus vécut une vie simple, avec peu de possessions, dépendant de Dieu. Ne que possèdent les gens (tout en possédant pas de moyen de transport, il dut emprunter un âne lorsque cela était vraiment important (Matthieu 21:1-5). Il n’avait pas de logement, nulle semblant heureux), tandis que part « où poser sa tête » (Luc 9:58) et acceptait l’hospitalité de ceux qui la les Occidentaux ont beaucoup (et lui proposaient. Son seul moyen de subsistance était le soutien de ses amis (Luc 8:1-3) et la providence miraculeuse (Matthieu 17:27) ; il encouragea ses pourtant ne sont jamais satisfaits). disciples à s’en remettre à Dieu lorsqu’il les envoya sur les chemins (Luc Le matérialisme représentait une 9:3). Voilà un homme qui croyait en une vie simple et remplie de foi. valeur que Jésus évitait absolument : Par contraste, il mettait en garde contre le danger de l’argent et du matérialisme (Matthieu 6:24 ; Luc 8:14 ; 12:13-21 ; 16:13-14) et certains s’en non seulement il avertissait de son allèrent quand il les confronta à leur amour des richesses (Luc 18:18-30). danger, mais encore il choisit pour Pourtant, Jésus n’était pas un ascète qui évitait les plaisirs de la vie dans sa poursuite d’objectifs spirituels. Il savait profiter de la vie, se rendait à lui-même une vie simple, qui l’a des repas et aux mariages, avec tout le plaisir qu’ils apportaient. Mais cela satisfait et qui a béni les autres ; un n’était pas le but de son existence ; il était en mesure de vivre avec ou sans, style de vie qui présente aujourd’hui car Dieu suffisait à son bonheur. encore un défi à ses disciples.
Des ruines à Qumrân, où se trouvait la communauté monastique essénienne. Jésus rejetait ce genre de vie, préférant l’engagement dans un monde perdu plutôt que l’isolement.
La communauté des Amish aux États-Unis descend d’immigrants du XVIIIe siècle fuyant la persécution en Suisse. Ils ont un style de vie très simple. Si certains leur reprochent leur isolement ou leur refus d’évoluer, ils présentent néanmoins encore aux chrétiens occidentaux le défi de vivre plus simplement.
La communauté L’une des premières actions de Jésus fut d’appeler douze disciples « pour être avec lui et pour les envoyer prêcher » (Marc 3:14). Cette priorité donnée à la communauté ne constituait pas simplement un outil de formation opportun : c’était un modèle de ce que devait être le Royaume de Dieu, où douze hommes très différents ont découvert comment la puissance de transformation de Dieu leur permettait de vivre ensemble. L’Église ancienne connut la vie en communauté (Actes 2:44-45 ; 4:3235) – mais ce n’était pas une obligation. Au cours de l’histoire de l’Église, beaucoup de chrétiens ont vécu en communauté en témoignage de la puissance de l’Évangile. Malheureusement, une partie du christianisme actuel a développé un individualisme très éloigné de l’enseignement de Jésus.
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aussi
LES ESSÉNIENS p. 18 SON ÉTHIQUE pp. 68-69 LA NOUVELLE COMMUNAUTÉ pp. 56-57
Il est passé partout en bienfaiteur. Actes 10:38
Le célibat
L’humilité Nous voyons ici le Pape laver les pieds de douze prêtres durant la cérémonie du Jeudi saint, qui commémore ce qu’a fait Jésus la veille de sa crucifixion (Jean 13:1-17). Quand il n’y avait pas de serviteur ni de volontaire pour accomplir cette tâche subalterne, Jésus le fit lui-même, démontrant son humilité mais donnant aussi un exemple à suivre. Comme il l’enseigna ailleurs : « Si quelqu’un veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur et si quelqu’un veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave. » (Matthieu 20:26-27) Servir humblement devrait être une caractéristique des disciples de Jésus.
Si le mariage était la norme juive, Jésus choisit le célibat dans l’intérêt du Royaume, lui donnant ainsi une dignité nouvelle. Il enseigna que, pour certains c’était un appel de Dieu (Matthieu 19:10-12) : on ne peut donc pas le considérer comme un statut « inférieur ». Ce n’est pas non plus un statut « supérieur » : Pierre était marié (Matthieu 8:14 ; 1 Corinthiens 9:5) et Paul prévoyait que les dirigeants de l’Église le soient (1 Timothée 3:1-5). En fait, la première obligation de célibat des prêtres et des évêques dans l’Église occidentale date du concile d’Elvira (295-302). Et ce n’est qu’au concile du Latran (1123) que le célibat fut exigé pour tout l’ensemble du clergé. C’est resté la position des Églises catholiques romaines et orthodoxes, mais les Églises catholiques orientales et les Églises protestantes n’imposent pas le célibat à leurs clercs.
L’Évangile de la prospérité Ce courant, relativement récent, originaire d’Amérique du Nord, affirme que Dieu désire que nous soyons bénis matériellement et financièrement. La justification scripturaire de cette doctrine est souvent tirée des promesses faites à Israël, dans l’Ancien Testament. Mais cette théorie se trouve très éloignée de l’enseignement et de l’exemple de Jésus, lequel ne possédait rien. Par contre elle s’inscrit parfaitement dans le cadre de l’obsession occidentale pour l’argent.
Le renoncement à soi Jésus croyait au renoncement, mais non comme une fin en soi. Pour lui, il s’agissait de contrôler ses désirs plutôt que de les laisser nous contrôler (Matthieu 5:29-30) et de freiner parfois des appétits légitimes pour se consacrer à une tâche plus noble (Luc 4:1-13). Comme lui, ses disciples devaient être prêts à l’acte ultime du renoncement : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et prenne sa croix et qu’il me suive. » (Matthieu 16:24) L’Armée du Salut organise une « semaine annuelle du renoncement » où tous sont encouragés à sacrifier de l’argent ou du temps pour aider les démunis.
L’inclusion
Parole clé
Dans une culture où la ségrégation spirituelle, sexuelle et sociale créait d’énormes divisions, Jésus fréquentait tout le monde : religieux et nonreligieux, hommes et femmes, adultes et enfants, acceptés et marginalisés – personne n’était exclu de son invitation à entrer dans le Royaume de Dieu. Cela le mena au conflit avec les pharisiens, pour qui la séparation et non l’inclusion, était la clé. Mais dès le début de son ministère public à Nazareth, Jésus enseigna clairement qu’une nouvelle période de liberté avait commencé et que personne n’en était exclu (Luc 4:18-19).
Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture et le corps plus que le vêtement ? Matthieu 6:25
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v : Son influence
Son impact
Influencer le monde
L
a mission que Jésus avait donnée aux premiers disciples s’est continuellement développée depuis 2000 ans et son influence a été considérable. Tous les domaines – art, architecture, musique, littérature, éducation, droit, politique, éthique, santé, progrès social – ont été touchés car la foi de ceux qui l’ont suivi leur a permis de changer les choses. Cet homme a réellement eu un impact sur notre monde.
La musique Le christianisme a inspiré toutes sortes de musiques au cours des siècles : hymnes classiques, plain chant grégorien, messes de requiem, gospel, country, pop, expression de la foi des compositeurs pour leur époque et leur culture. L’une des pièces les plus connues est le Messie de George Friedrich Haendel (1685-1759), un portrait magnifique de la vie et de la majesté de Jésus.
L’art Personne dans l’Histoire n’a été autant représenté que Jésus : les artistes de toutes les époques ont exprimé son humanité et sa divinité, ses souffrances et sa gloire. Certaines œuvres, comme celles de Léonard de Vinci, Raphaël ou Michel-Ange, sont toujours admirées aujourd’hui. L’histoire de l’art aurait certainement beaucoup perdu sans ces tableaux, fresques, icônes, sculptures et vitraux témoignant de la vision de Jésus qu’avaient leurs auteurs.
« Christ Pantocrator » (maître de tout) était un titre courant à partir du IVe siècle après la conversion de Constantin. La main droite du Christ est levée en signe de bénédiction, tandis que sa main gauche tient le Nouveau Testament. Cet exemple est une icône du monastère d’Aghiou Pavlou sur le mont Athos.
L’architecture Dès lors que les chrétiens ont possédé leurs propres édifices, au IVe siècle, l’architecture a été un reflet de leur foi. Mais c’est l’apparition de l’architecture gothique au XIIe siècle qui a donné aux églises leur caractère grandiose. Les arcs-boutants ont rendu possibles l’élévation des murs et l’agrandissement des ouvertures, avec des vitraux narrant les épisodes de la Bible ; la hauteur et la lumière apportèrent un sens nouveau de la majesté de Dieu. Des bâtisseurs consacrèrent leur vie entière à créer des chefs-d’œuvre, souvent cachés au regard, inspirés par leur foi.
L’intérieur de la cathédrale de Chartres, en France, de style gothique avec ses croisées d’ogives. 116 empreinte_JESUS_livre_french.indd 116
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Voir
aussi
SON ÉTHIQUE pp. 68-69 AIMER ET PARDONNER p. 44 LE SERMON SUR LA MONTAGNE pp. 46-47
Vivez en enfants de lumière. Éphésiens 5:8
La littérature
L’éducation
Le christianisme a été une source d’inspiration immense pour la poésie, la fiction et le drame, à côté d’œuvres plus directement spirituelles. Les Évangiles engendrèrent une passion pour écrire sur Jésus et les Pères de l’Église ont été prolifiques dans leur production. L’invention de l’imprimerie par Gutenberg (1450) permit une explosion de la littérature chrétienne, terreau favorable à la Réforme. Parmi les œuvres de fiction chrétienne les plus connues, on trouve La divine comédie de Dante (1308-21), Le paradis perdu de John Milton (1667) et Le voyage du pèlerin de John Bunyan (1678).
Les chrétiens ont eu une influence considérable dans le développement de l’éducation. Les moines offraient un enseignement de base et à Paris, Oxford et Cambridge, des universités se développèrent à partir d’ordres religieux qui cherchaient à comprendre la vie en lien avec la réalité de Dieu. Le Tchèque Jan Comenius (1592-1670) fut l’un des premiers champions de l’éducation universelle, résumée dans son livre Didactica magna et Robert Raikes (1736-1811) fut l’instigateur de l’école du dimanche en Grande Bretagne, convaincu que l’éducation était le meilleur moyen d’aider les gens à sortir de la pauvreté. Les enfants travaillant six jours par semaine, ses écoles du dimanche leur enseignaient la lecture avec la Bible comme manuel. Les chrétiens sont encore très impliqués dans l’instruction autour du monde, surtout dans les nations en développement, où ils en sont souvent les principaux acteurs.
Les valeurs chrétiennes Les valeurs chrétiennes sont pour l’essentiel à la base des lois et de l’éthique occidentales. Des concepts comme la liberté, la dignité, l’égalité, le pardon, la tolérance, la valeur de l’individu et le droit d’agir en accord avec sa conscience sont des privilèges fondamentaux dont nous ne bénéficierions pas aujourd’hui si des disciples de Jésus n’avaient greffé ces principes dans le tissu même de la société. Jésus et ses disciples ont, au cours des siècles, influencé positivement nos sociétés. L’argument des athées selon lequel la religion a fait plus de mal que de bien ne résiste pas à une enquête honnête. Si toutes les religions ont assurément leur part d’ombre, on ne doit pas oublier que le communisme athée a causé la mort de 90 millions de personnes dans la première moitié du XXe siècle. Par contraste, le christianisme reste l’une des forces les plus puissantes pour le bien dans le monde aujourd’hui.
La justice sociale Les chrétiens ont souvent combattu en première ligne pour la justice sociale. Élizabeth Fry (1780-1845), une Quaker horrifiée par les conditions de vie dans la prison de Newgate où elle rendait visite aux détenues, fonda une société pour la réforme pénitentiaire. Son travail permit le vote de lois régulant les conditions de vie dans les prisons. Martin Luther King, pasteur baptiste (1929-1968) joua un rôle essentiel dans le mouvement des droits civiques aux États-Unis. Il organisa maintes protestations non violentes, la plus célèbre étant celle de Washington (1963) en soutien à la loi des droits civiques, lorsqu’il prononça son fameux discours « J’ai fait un rêve ». Helder Camara (1909-1999), un archevêque catholique (ci-contre) fut une figure clé du mouvement de la « théologie de la libération » en Amérique latine, qui défendait les droits des pauvres par des moyens non violents et remettait en question les structures injustes, causes de cette pauvreté.
Aider les pauvres Albert Schweitzer (18751965), théologien, philosophe, musicien et docteur missionnaire allemand, reçut le prix Nobel de la Paix en 1952 pour sa philosophie de « révérence pour la vie », exprimée en particulier par la fondation (sur ses propres deniers) de l’hôpital de Lambaréné au Gabon. Mère Teresa (1910-1997), une sœur catholique albanaise, fonda les Missionnaires de la Charité à Calcutta pour venir en aide aux pauvres, aux malades, aux orphelins et aux mourants indiens. À sa mort, la mission avait 610 bases dans 123 pays, avec des hospices, des instituts pour les malades du SIDA et de la lèpre, des soupes populaires, des orphelinats et des écoles.
William Wilberforce (17591833) : sa foi chrétienne le poussa à vouer sa vie à la suppression de l’esclavage. Après dix-huit ans de travail acharné en tant que membre du Parlement britannique, la loi sur le commerce des esclaves fut votée en 1807. Il fallut encore 26 ans pour que la loi sur l’abolition de l’esclavage soit votée, libérant les esclaves dans tout l’empire britannique, un mois après la mort de Wilberforce.
Parole clé Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une hauteur ne peut être cachée. Matthieu 5:14
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