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Les enjeux d’une politique de gestion des écosystèmes littoraux: Vers un dépassement de la contradiction entre conservation et développement

Mise en perspective d’une politique de préservation du patrimoine naturel corse au regard des principes du développement durable : Les banquettes de posidonie sur les plages de la Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio

Céline Virot Master II Politiques Environnementales et Développement Durable Institut Catholique de Paris Directeur de mémoire : Emblanc G. Promotion 2012


NOTE AUX LECTEURS

Les informations et les données scientifiques relatives à la Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio présentes dans ce mémoire ont été validées par la structure accueillante du stage, l’Office de l’Environnement de Corse, département Espaces marins et littoraux protégés. Ce travail se veut le plus objectif possible néanmoins les commentaires et préconisations présents dans ce texte ne reflètent que ma propre opinion. Mes écritures font largement mention de l’importance de la conservation des littoraux et des méthodes strictes de préservation des espèces au regard des besoins humains. Ma sensibilité et mes engagements personnels ont pu influencer ma perception de la réalité quant à l’objectif de présentation d’un état des lieux d’un modèle de gestion neutre. Mes remarques restent néanmoins basées sur mes lectures et l’état de l’art existant.


RESUME

La posidonia oceanica est une plante marine méditerranéenne, essentielle au bon état écologique des écosystèmes littoraux. Ses feuilles viennent en partie s’échouer sur les plages sous forme de banquettes. Ces laisses de mer jouent un rôle dans la lutte contre l’érosion du trait de côte. Cependant, leur présence a souvent été perçue comme une gêne pour le développement du tourisme ce qui a conduit plusieurs communes de Corse à effectuer régulièrement leur ramassage. Néanmoins, l’année 2012 représente une année charnière dans les politiques de gestion des plages au sein de la Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio, en Corse-du-Sud. Le périmètre spécifique de la Réserve, dans lequel s’inscrit le projet pilote d’un non enlèvement des banquettes permet la conduite d’un tel projet. La reconnaissance de l’importance de maitriser le niveau d’intervention de l’homme sur les plages passe par la mis en œuvre d’une stratégie co-décidée au niveau institutionnel. Cette stratégie repose sur un dispositif de gestion fondé sur l’intégration des différents acteurs du territoire. Le maintien de la politique de non enlèvement demande la mise en place d’un plan d’action spécifique auquel participe activement le gestionnaire de la Réserve, expert du milieu. Ce dernier, afin d’ajuster dans le futur les méthodes de nettoyage des plages, assure un suivi scientifique et des actions de sensibilisation qui renforcent l’engagement des élus. Cette démarche spécifique à un territoire articule préservation des écosystèmes littoraux et développement durable de l’exploitation des plages dans un objectif de pérennisation de l’activité touristique dans le respect de l’environnement.


LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES

AMP : Aire Marine Protégée CAR/ASP : Centre d’Activités Régionales pour les Aires Spécialement Protégées DIREN : Direction régionale de l’Environnement DPM : Domaine Public Maritime DREAL : Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement PADDUC : Programme d’Aménagement et de Développement Durable de la Corse PAM : Plan d’action pour la Méditerranée PMIBB : Parc Marin International des Bouches de Bonifacio PNUE : Programme des Nations Unis pour l’Environnement RNBB : Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio


INTRODUCTION ................................................................................................................................................. 1 1.

L’ENJEU D’UNE CONSERVATION RENFORCEE : LE CONTEXTE MEDITERRANEEN ........... 4

1.1. Un contexte géographique particulier : la spécificité méditerranéenne.................................................................4 1.1.1. La Méditerranée : une région dynamique en tension ................................................................................... 4 1.1.1.1. Généralités............................................................................................................................................4 1.1.1.2. La Corse en Méditerranée .....................................................................................................................6 1.1.2. Etat des lieux environnemental: un berceau de la biodiversité en danger .................................................... 8 1.1.3. Les aires marines protégées : instruments de gestion de cet espace ............................................................ 9 1.2. La Posidonia oceanica, poumon de la Méditerranée............................................................................................12 1.2.1. La Posidonie : une plante à fleur particulière .............................................................................................. 12 1.2.2. Un écosystème clef pour la Méditerranée .................................................................................................. 15 1.2.2.1. Un rôle dans les équilibres écologiques ...............................................................................................15 1.2.2.2. Un rôle dans les équilibres physiques du système littoral ....................................................................17 1.2.2.3. Un rôle économique............................................................................................................................17 1.2.2.4. Un rôle de bioindicateur pour les écosystèmes ...................................................................................17 1.2.3. Une espèce en danger à préserver ............................................................................................................. 18 1.2.3.1. Les causes de sa régression .................................................................................................................18 1.2.3.2. Etat des lieux de la régression des herbiers .........................................................................................19 1.2.4. Le rôle des banquettes dans le maintien du trait de côte ........................................................................... 19 1.3. 1.3.1. 1.3.2. 1.3.3.

L’enjeu des banquettes sur les plages : un cadre juridique compromis par la réalité de terrain ...........................22 Le contexte international de protection de l’espèce ................................................................................... 22 Un cadre juridique national renforcé .......................................................................................................... 23 Du global au local : la gestion complexe du domaine maritime ................................................................... 24

2. LA STRATEGIE DE LA CONSERVATION : VERS UNE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT DURABLE........................ ...................................................................................................................................27 2.1. Des stratégies d’acteurs au service de la préservation du littoral.........................................................................27 2.1.1. La gestion du littoral : le cadre conceptuel ................................................................................................. 28 2.1.1.1. L’intérêt sociétal d’une protection de la biodiversité dans le cas de l’érosion......................................28 2.1.1.2. Gestion intégrée : paradigme du développement durable ..................................................................29 2.1.2. Une coordination institutionnelle à trois niveaux ....................................................................................... 31 2.1.2.1. Un partenariat avec l’Etat ...................................................................................................................31 2.1.2.2. Le régime administratif corse : une spécificité régionale .....................................................................33 2.1.2.3. Du régional au local : la démarche engagée des communes ................................................................34 2.1.3. Une stratégie intégrée en demi teinte : l’intégration des socioprofessionnels ............................................ 36 2.2. La RNBB, site scientifique pilote pour une gestion raisonnée des banquettes......................................................40 2.2.1. La reconnaissance de l’expertise scientifique ............................................................................................. 40 2.2.1.1. Un espace privilégié pour une stratégie spécifique : la RNBB ..............................................................40 2.2.1.2. L’objectif global du plan d’action .........................................................................................................41 2.2.2. La mise en place d’un protocole de suivi scientifique ................................................................................. 43 2.2.2.1. Mise en place du protocole .................................................................................................................44 2.2.2.2. Outils et technique de relevé de terrain ..............................................................................................44 2.2.2.3. Méthode de traitement des données : ................................................................................................45


2.2.3.

Etat des lieux des accumulations de banquettes : Résultats et discussion................................................... 46

2.3. La sensibilisation : outil de consensus..................................................................................................................51 2.3.1. Une mission d’accompagnement des communes de la RNBB ..................................................................... 51 2.3.1.1. Des outils déjà existants ......................................................................................................................51 2.3.1.2. Mise en place d’un stand : phase test..................................................................................................53 2.3.2. Evaluation de la perception des usagers : la représentation sociale des banquettes ................................... 54 2.3.2.1. Le questionnaire : une autre approche de la sensibilisation ................................................................55 2.3.2.2. Structure et objectifs de l’enquête ......................................................................................................56 2.3.2.3. Analyse de l’échantillon de la population interrogée ...........................................................................56 2.3.3. Une acceptation à nuancer ......................................................................................................................... 59

3. AU-DELA DE LA CONTRADICTION « DEVELOPPER LA CONSERVATION OU CONSERVER LE DEVELOPPEMENT » : PRECONISATIONS POUR UNE STRATEGIE DURABLE DE GESTION DES BANQUETTES ...........................................................................................................................................62 3.1. 3.1.1. 3.1.2. 3.1.3.

Vers une généralisation de la démarche..............................................................................................................62 L’échelle communale : une limite politique ................................................................................................ 62 Pour un élargissement régional du projet pilote ......................................................................................... 64 Une problématique nationale : analyse de la dynamique française ............................................................ 65

3.2. 3.2.1. 3.2.2.

Le programme de la RNBB : un plan d’action à renforcer.....................................................................................67 Un protocole scientifique à déployer .......................................................................................................... 67 La sensibilisation : facteur de changement de la représentation sociale des banquettes ............................ 70

3.3. La conservation : moteur du développement durable des territoires...................................................................72 3.3.1. Le nettoyage raisonné des plages : facteur d’acceptation d’une politique de préservation des banquettes 72 3.3.1.1. Etat des lieux de la gestion des déchets sur les plages de la Corse-du-Sud..........................................72 3.3.1.2. Des méthodes raisonnées déjà préconisées ........................................................................................73 3.3.1.3. Vers une acceptation de la naturalité des sites ....................................................................................74 3.3.2. Un projet d’éco-labellisation des plages ?................................................................................................... 75 3.3.2.1. Un label pour les plages déjà existant : le Pavillon bleu .......................................................................75 3.3.2.2. Un label propre à la Corse ? ................................................................................................................76

CONCLUSION......................................................................................................................................................79 BIBLIOGRAPHIE ..............................................................................................................................................81 Ouvrages scientifiques.................................................................................................................................................81 Articles scientifiques....................................................................................................................................................83 Publications institutionnelles.......................................................................................................................................84 Autres Articles.............................................................................................................................................................86 Autres ouvrages et publications..................................................................................................................................88 Sites internet de référence..........................................................................................................................................89


GLOSSAIRE.........................................................................................................................................................90 TABLE DES FIGURES.......................................................................................................................................92 TABLE DES TABLEAUX ..................................................................................................................................94 TABLE DES ANNEXES .....................................................................................................................................95 ANNEXES.............................................................................................................................................................97


INTRODUCTION L’histoire des politiques de conservation de la nature est traversée par plusieurs temps, représentatifs de l’évolution des méthodes de gestion de l’environnement. Tout d’abord, le processus d’industrialisation dans les années 1850 a modifié le rapport de l’homme à la nature : de nouveaux procédés de management des espaces naturels apparaissent afin de parer aux effets du développement. La démarche repose sur une protection restrictive qui exclue toute intervention humaine sur un territoire spécifique. C’est ainsi que voit le jour en 1872, le parc naturel de Yellowstone au Etats Unis, premier sanctuaire de la biodiversité. Par la suite, cette approche de la gestion de l’environnement basée sur un cloisonnement de la nature a muté avec l’émergence du concept de développement durable dans les années 70-80. Les politiques de conservation sont alors revues et renégociées pour tendre vers une démarche plus intégrative où la prise en compte de l’homme et de l’importance de son intervention devient nécessaire à la protection des espaces naturels1. Enoncé en 1987 lors du rapport Brundtland, ce concept articule trois dimensions du champ humain : le social, l’économique et l’environnement. Le développement durable est alors défini comme un objectif idéologique reposant sur un équilibre entre les besoins humains et la capacité de la nature à y répondre sans modifier sa structure dans la durée. Il vise un modèle de développement qui «répond au besoin du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs »2. Cette approche repose sur une prise en compte de l’état environnemental de la planète et de le confronter avec la viabilité du modèle actuel de développement de notre société. Au regard de ce principe, la mise en œuvre d’une politique environnementale durable demande donc de considérer les impacts sociaux et économiques d’une transformation du format actuel d’action. L’articulation peut sembler contraignante voire contradictoire pour les partisans d’un développement tourné vers le progrès. Le développement se fait alors synonyme de croissance où les exigences humaines sont au centre des préoccupations environnementales. Cette vision du développement représente pour certains penseurs et économistes comme Serge Latouche3 (2002) un antagonisme brulant : comment dépasser l’opposition entre développement économique et protection de l’environnement ? Certains auteurs sur ces questions répondent plutôt par le principe de soutenabilité dans l’équilibre, fondé sur un compromis social, économique et environnemental et une acceptabilité partagée des limites imposées par un accord. C’est dans cette mouvance conceptuelle que s’est mis en place un dispositif méthodologique pour répondre aux enjeux d’une protection des littoraux face au développement croissant des activités anthropiques dans ces zones, la gestion intégrée des zones côtières.

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Rodary E., « Développer la conservation ou conserver le développement ? Quelques considérations historiques sur les deux termes et les moyens d'en sortir », Mondes en développement n° 141, 2008, pp. 81-92 2 3

Brundtland G.H., Rapport Brundtland, Notre avenir à tous, Éditions du fleuve, 1987, p.374 Latouche S., « Le développement n'est pas le remède à la mondialisation, c'est le problème ! », www.citoyen.eu.org, 2002

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Ce processus vise une cohérence politique entre l’usage durable des ressources naturelles, en respectant la fragilité des écosystèmes et du territoire, la multiplicité des acteurs et des activités économiques présentes, et leur interaction, afin de mettre en place des politiques environnementales durables4. Cette approche de la gestion de l’espace littoral s’est construite en France dans un contexte de décentralisation favorable à un changement d’échelle dans les dynamiques initiatrices de projets de conservation des écosystèmes côtiers. C’est dans ce mouvement, que s’est mis en place en 2012 un projet pilote concernant un nouveau modèle de gestion des plages corses, au sein d’un espace particulier, la Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio (RNBB). Dans un objectif de préservation de la biodiversité, les gestionnaires du littoral présents sur cette aire marine protégée méditerranéenne, ont proposé un programme de protection des plages afin de palier au risque d’érosion, lié à certaines pratiques de nettoyage des laisses de mer de posidonie dans ce secteur. Ainsi, la posidonie est une plante à fleur marine, endémique à la Méditerranée et protégée par des réglementations internationales sur l’ensemble de son cycle naturel. En automne, elle perd ses feuilles dont une partie vient s’échouer sur les plages pour former ce que l’on appelle communément des banquettes, laisses de mer dont leur déplacement est illégal. Leur présence sur la plage participe au maintien du sable et protège ainsi cet espace du phénomène d’érosion. Néanmoins, les gestionnaires du littoral de la Réserve ont régulièrement pratiqué leur enlèvement en raison d’une nuisance perçue par les usagers des plages, frein pour l’attractivité du site et le développement d’activités économiques5. Afin de dépasser cette contradiction entre les besoins d’une exploitation de l’espace littoral dus à un tourisme croissant dans cette zone, et la nécessité de protéger cet espace, les cinq communes présentes dans la RNBB ont décidé de mettre en place un nouveau système de gestion afin de répondre à un développement durable de leur territoire : avec le soutien de l’Office de l’Environnement de corse, elles se sont ainsi engagées à n’effectuer aucun déplacement ou prélèvement de ces feuilles pour cette année 2012. C’est dans ce contexte que s’est effectué mon stage au sein du département des espaces marins et littoraux protégés, direction en charge de la gestion de la RNBB, sur le thème de la gestion des banquettes de posidonie. Le rapport présenté ici s’inscrit dans une analyse du processus de mise en œuvre de cette nouvelle politique et des conséquences sociales, environnementales et politiques de cette démarche. Afin de consolider les engagements pris par les municipalités, le stage a permis de développer différents outils inscrits au plan de gestion mené par la Réserve, par le biais d’un suivi scientifique et des actions de

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Rey-Valette H., Roussel S., « L’évaluation des dimensions territoriale et institutionnelle du développement durable : le cas des politiques de Gestion Intégrée des Zones Côtières », Développement durable et territoires, Dossier 8, décembre 2006, http://developpementdurable.revues.org/3311 5 Duarte C. M., “How can beaches be managed with respect to seagrass litter?”, European Seagrasses: An Introduction to Monitoring and Management, M&MS Project Publisher, 2004, pp. 83–84.

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sensibilisation. Cette recherche appliquée à un cas spécifique de gestion du littoral se fonde à la fois sur une littérature scientifique riche et une mise en pratique sur le terrain de différents instruments de gestion. Ce mémoire propose ainsi un retour d’expérience sur la stratégie globale de ce projet pilote et les limites de la méthode. L’objectif est de mettre en lumière, au regard du concept de développement durable et du référentiel méthodologique de gestion intégrée, certains aspects de la durabilité de cette nouvelle politique de gestion de l’espace plage. Cette pré-évaluation ouvre des axes de réflexion sur les moyens et procédés disponibles afin de dépasser la contradiction entre le besoin d’exploitation et d’utilisation du littoral balnéaire et la nécessité de préserver et protéger les espèces et les habitats remarquables présents. Ce travail s’articule selon trois étapes. Dans un premier temps, la présentation de la réalité géographique, économique et juridique, dans lequel s’inscrit cette recherche, ainsi qu’un état des lieux des connaissances scientifiques sur la posidonie, permettent de mettre en avant l’importance de la protection de cette plante sur l’ensemble de son cycle naturel. La conservation prend alors une dimension incontournable dans une gestion durable du littoral. Ce cadre général pose les bases contextuelles dans laquelle s’intègre le projet pilote relatif aux banquettes, au sein de la RNBB. Le deuxième temps de cette étude présente une analyse du processus de formalisation de cette politique nouvelle au travers d’une présentation des différentes stratégies des acteurs présents sur le territoire et le niveau d’intégration de l’ensemble de ces participants. Un focus particulier est fait sur le plan d’action mené par la Réserve. Ce plan d’action articule expertise scientifique et actions de sensibilisation dont il importe de présenter certains des résultats afin de mettre en lumière leur importance dans le soutien de la stratégie menée par les élus. La démarche en cours dans cette aire marine protégée permet elle de concilier les impératifs de protection de l’environnement et les besoins économiques ? Comment ce projet pilote répond à la recherche d’un équilibre durable entre les intérêts socio-culturels et le maintien d’un bon état écologique des plages, dans cette zone à fort intérêt touristique ? Dans un troisième temps, faisant suite à l’analyse sur l’acceptation et la reconnaissance sociale du projet et le caractère durable d’une telle démarche, on réfléchira sur la limite de la méthode employée. Cet axe de travail tend à être source de préconisations afin de renforcer le processus politique en cours et favoriser une approche de la conservation, moteur de développement du territoire. Cela passe par la proposition d’amélioration des outils déjà existants et le développement de nouveaux instruments. Peut-on généraliser la démarche ? Une politique de conservation imposée comme fondement de l’action peut elle alors dépasser les « contradictions environnementales de la modernité », selon l’expression employée par E. Rodary6 et devenir source de développement?

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Rodary E., op. cit.

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1. L’enjeu d’une conservation renforcée : le contexte méditerranéen Ce travail de recherche s’inscrit dans un cadre particulier qui est celui du bassin méditerranéen. Un état des lieux des caractéristiques de ce milieu est essentiel afin de mettre en perspective les enjeux d’une stratégie de conservation et les risques présents et à venir dans la zone d’étude de ce rapport, la Corse du Sud. Ce contexte est présenté selon trois niveaux de réalités : la réalité géographique et économique, la réalité environnementale qui tourne autour d’une espèce centrale pour la mer méditerranée, la posidonie, et la réalité réglementaire de gestion de cette espèce sur l’ensemble de son cycle naturel et son importance écosystémique pour le système plage. L’objectif général de cette première partie est de mettre en questionnement les enjeux territoriaux d’une gestion des feuilles de posidonie, accumulées sur le rivage des plages au regard des objectifs du développement durable.

1.1.

Un contexte géographique particulier : la spécificité méditerranéenne

Le bassin méditerranéen est un espace maritime et économique ancien, riche de cultures variées et fort d’une diversité biologique spécifique. Cette zone représente différents aspects remarquables essentiels à la compréhension des enjeux portant sur la conservation de la biodiversité. Cette présentation générale se concentrera sur la particularité du système côtier corse et tout particulièrement sur la Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio (RNBB), terrain dans lequel s’inscrit ce travail de recherche. L’objectif global est la caractérisation de la spécificité insulaire par l’identification des problèmes, des risques et des enjeux d’une démarche de développement durable sur sa frange côtière face à la présence de résidus de feuilles de posidonie sur les plages.

1.1.1. La Méditerranée : une région dynamique en tension 1.1.1.1.

Généralités

Composée de 22 pays étalés sur trois continents, la région méditerranéenne représente un ensemble géographique contrasté mais unique par sa diversité culturelle et son identité maritime. Berceau de différentes civilisations, la Méditerranée connait une longue histoire de peuplement et de croissance démographique7. En 2008, l’ensemble de ses territoires représente 7 % de la population mondiale soit environ 460 millions d’habitants dont deux tiers sont urbains ; sa frange côtière, étendue sur 46 000 km, concentre 33% de la population méditerranéenne sur 13% de son territoire littoral8. De plus, elle reçoit 31% du tourisme international soit 275 millions de visiteurs9. Ses caractéristiques climatiques, géographiques et culturelles en font un des secteurs les plus densément peuplés et urbanisés au monde. La Méditerranée, articulée entre côtes rocheuses (54%) et côtes d’accumulation (45%), peut être découpée selon trois zones : la côte nord qui représente 73% du linéaire incluant de nombreuses iles comme la Corse ou la Sardaigne, la rive Est couvrant 14% du territoire et la rive Sud 13%, dont plus de 50% sont des côtes désertiques10. Il est important de souligner la difficulté d’une définition officielle précise de l’espace littoral 7

Braudel F. et Duby G., La Méditerranée, les hommes et l’héritage, Ed. Flammarion, Paris, 1986, p.217 Les notes du Plan Bleu, Environnement et Développement en Méditerranée, n°6 Mai 2007, p.4 9 PNUE/PAM-Plan Bleu, Etat de l’environnement et du développement en Méditerranée, Athènes, 2009, p.208 10 PNUE/PAM-Plan Bleu, Le littoral, six enjeux de développement durable, pub. 2005, p.52 8

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et d’une délimitation partagée par l’ensemble des pays: cette situation entraine « un manque de données territorialisées qui permettraient de (...) suivre dans le temps les évolutions socioéconomiques et environnementales » de l’ensemble méditerranéen11. Par ailleurs, cette région compte 162 îles de plus de 10km2 qui couvrent près de 19 000km de côtes. Cette spécificité insulaire est considérée par le PNUE comme handicapant sur le plan social et économique, lié à des difficultés d’accès aux ressources comme l’eau ou l’énergie, à une dépendance au transport maritime et à des diversités de modes de vie : la particularité insulaire représente ainsi un enjeu important dans la mise en œuvre d’une gestion du littoral.

Figure 1. Les régions littorales méditerranéennes, PNUE/PAM 2012

Néanmoins, cette région est en plein développement : le processus de littoralisation est particulièrement soutenu, avec un taux de croissance annuel moyen de la population estimé à 1,4%. Selon les pronostics établis par le Plan Bleu, programme de développement et d’étude du PNUE sur cette région, l’occupation des côtes devrait atteindre 88% en 2025. Cette situation démographique renforcée par une urbanisation grandissante et un développement du tourisme, constitue un enjeu majeur pour l’équilibre du milieu qui subit des pressions anthropiques de plus en plus fortes12. L’artificialisation des sols progresse à un rythme intense avec aujourd’hui un bétonnage d’environ 40% des côtes principalement dû à l’étalement urbain dont l’impact négatif conduit à la destruction des sols agricoles et des fonds marins, à un dérèglement du régime des eaux et à l’érosion du trait de côte13.

11 12

PNUE/PAM-Plan Bleu, 2005, op.cit. PNUE/PAM-Plan Bleu, 2009, op.cit.

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Figure 2. Distribution de la population en 2004, PNUE/PAM 2009 Source: Gridded Population of the world, CIESIN 2004, Géopolis

Conséquence de cette évolution, les risques de pollution sont accrus du fait du traitement des déchets, des eaux usées mais aussi du trafic de fret maritime qui circule dans cette région à hauteur de 20 à 25% du transport international des hydrocarbures14. Le réchauffement climatique devient aussi une préoccupation centrale pour la protection de ce milieu face aux impacts potentiels de l’élévation du niveau de la mer15.

1.1.1.2.

La Corse en Méditerranée

Le rivage français s’étire sur près de 2000 km avec des côtes sableuses et rocheuses fortement artificialisées notamment en région PACA où la population se concentre à 84 % sur le littoral 16. La frange côtière de la Corse représente 1047 km de côtes soit la moitié du littoral français méditerranéen avec un aménagement relativement faible de ses côtes, évalué à 3,8% pour une population de 272 000 habitants 17. D’une superficie de 8680 km2, la Corse est la troisième plus grande île après la Sardaigne et la Sicile. Ses côtes rocheuses représentent 74 % de son linéaire maritime18. La compréhension de sa géomorphologie

13

Les notes du Plan Bleu, 2007, op.cit. PNUE/PAM-Plan Bleu, 2009, op.cit. 15 Magnan A., « Le tourisme littoral en Méditerranée, tendances et perspectives face au changement climatique », revue de l’IDDRI n° 4, septembre 2009, p.48 16 Kantin R.& al., Le Référentiel Benthique Méditerranéen (REBENT MED), R.INT.DOP/LER-PAC/06-08-Annexes, Décembre 2006, p.124 17 http://sierm.eaurmc.fr/rlm/infos-generales/littoral.php 18 OEC/AMP, Analyse stratégique régionale de la Corse, enjeux et propositions de créations d’aires marines protégées, doc. de travail, février 2012, p.97 14

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comme la dynamique des masses d’eaux entourant l’île est essentielle pour orienter les politiques de protection de la diversité marine et des écosystèmes.

Figure 3. Les caractéristiques maritimes de la Corse: bathymétrie, courantologie et vents, OEC-AMP 2011

En raison de ses caractéristiques naturelles, la Corse, jusqu’alors relativement préservée, affronte une pression anthropique croissante. En effet, cette île supporte une attractivité touristique importante durant la période estivale, activité économique essentielle au développement de l’île. La place du secteur tertiaire dans le PIB de la Corse est prépondérante, renforcée par une croissance forte dans le secteur de la construction19. Le tourisme représente 3 % des emplois de l’île (emplois directs) et équivaut à 13 milliards d’euros de chiffre d’affaire annuel soit plus de 10% de la richesse annuelle produite20. Selon les données obtenues par l’Observatoire du Tourisme Corse21, la saison touristique se concentre sur 5 mois, d’avril à août, couvrant près des 2/3 des flux humains. L’année 2010 a vu passer 3,2 millions de personnes correspondant à plus de 33 millions de nuitées dont 16 millions en haute saison. La durée moyenne des séjours est de 10,5 jours. Entre 2009 et 2010, on observe une croissance de 2,1% du nombre de séjours. 70% des touristes sont français dont 30% viennent de la région PACA. Cette explosion démographique durant l’été, due principalement au caractère authentique de l’île et au développement d’activités touristiques, conduit à de nouveaux enjeux de gestion de son territoire littoral notamment dans l’aménagement, le traitement d’eaux usées mal maitrisées rejetées en mer ou les dégradations mécaniques liées à la plaisance. La Corse apparait alors comme une région en tension particulièrement vulnérable.

19

http://www.insee.fr/fr/insee_regions/corse/ Agence du tourisme corse, Observatoire du tourisme, Chiffres clefs 2007, p.4, http://www.corsica-pro.com/Observatoiredu-tourisme/Chiffres-cles 21 Observatoire du tourisme, Bilan de la saison 2010, www.visit-corsica.com 20

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Le développement du littoral méditerranéen se trouve dans une contradiction forte, prise entre un territoire parmi les plus dynamiques en termes d’activité économique et de croissance démographique et un territoire à fort enjeu environnemental, écologique et paysager.22

1.1.2. Etat des lieux environnemental: un berceau de la biodiversité en danger Au-delà de la richesse culturelle et économique du bassin méditerranéen, l’importance écologique de cette région du monde s'explique pour partie par sa position stratégique entre trois continents, l’Europe, l’Asie et l’Afrique et par son histoire géologique. Cette spécificité géographique a conduit à une variété d’espèces floristiques et faunistiques unique sur la planète avec un taux d’endémisme les plus importants au monde estimé à 28 %, qui font de cette région une zone sous étroite surveillance avec des programmes spécifiques de suivi comme le Plan Bleu23. Sur la base des études menées dans le champ des recherches du Plan d’Action pour la Méditerranée (PAM), la mer méditerranée abrite 7,5% des espèces animales marines et 18% de la flore marine de la planète alors que sa superficie ne dépasse pas 0,7% de la surface de l’océan mondial. On compte 694 espèces de vertébrés marins dont 580 poissons, 21 mammifères marins, 48 requins, 36 raies et 5 tortues. Concernant la flore marine, ont été répertoriées plus de 1000 espèces d’algues benthiques et 5 espèces de phanérogames dont la Posidonie. La frange marine littorale ou étage infralittoral, couvrant 5% de la surface totale de la mer méditerranée, représente l’espace aquatique le plus riche en termes de valeur écologique et halieutique. Les fonds entre 0 et 40 mètres de profondeur rassemblent en effet 38% des invertébrés, 75% des poissons et la quasi-totalité des espèces végétales24. Cependant, sa biodiversité est considérée comme une des plus menacées de la planète : 104 espèces en danger ont été recensées par le PAM dont le phoque moine et deux espèces de tortues (la Chelonia mydas et la Caretta caretta), espèces emblématiques des tensions pesant sur la diversité biologique méditerranéenne. Ces caractéristiques écologiques justifient d’une protection accrue en termes de suivi et de politiques de conservation. Patrimoine environnemental unique, cette mer fermée est reconnue comme un des « points chauds de la biodiversité » de la planète, mise en danger par l’activité humaine. Les pollutions d’origine tellurique représentent 80% de la pollution globale affectant la mer méditerranée et son écosystème. Afin de pallier à ces pressions, un plan d’action stratégique a été adopté en application

22

Cheldy R., Suivi de la stratégie méditerranéenne pour le développement durable, Etude régionale « Promouvoir un tourisme durable en Méditerranée : fréquentation touristique et biodiversité », PNUE/PAM plan bleu, Juin 2008, p.47 23 PNUE/PAM, les notes du Plan Bleu n°6- Mai 2007, p.6 24 PNUE/PAM-Plan Bleu, le littoral, six enjeux de développement durable, pub. 2005, p.52

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du protocole de la Convention de Barcelone avec comme objectif spécifique la réduction de ces pollutions à 2025 et particulièrement sur le traitement des eaux usées25.

Figure 4. Schéma des sources de pression sur le littoral, Plan Bleu 2007.

La prise de conscience des risques environnementaux dans cette région en fait une « zone biogéographique prioritaire » en termes de politique de protection avec la mise en œuvre de politique de gestion durable du littoral par la création d’espaces protégés26. La Stratégie Méditerranéenne pour le Développement Durable s’attache à répondre aux trois enjeux principaux de la Méditerranée à savoir : la lutte contre les pollutions, l’atténuation de l’artificialisation des côtes et la conservation de la biodiversité marine27. Pour y répondre les mesures se rapportent à des instruments réglementaires de gestion de zones particulièrement remarquables pour leur intérêt écologique.

1.1.3. Les aires marines protégées : instruments de gestion de cet espace Faisant suite aux engagements internationaux pris lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992 portant sur une Convention Mondiale sur la Biodiversité, la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) en 2000 et le Sommet de Johannesburg en 2002 renforcent l’importance d’une action commune de conservation des milieux. En 2010, année de la Biodiversité, la conférence de Nagoya a permis de réaffirmer ces objectifs de protection selon une approche écosystémique avec la mise en place d’un plan stratégique international.

25

CAR/ASP, Programme d’action stratégique pour la conservation de la diversité biologique (pas bio) en région méditerranéenne, PNUE-PAM pub. 2003, p. 118 26 Petragallo S., Contribution à la mise en place d’une démarche de Gestion Intégrée du Littoral : cas de la Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio, D.E.S.S. « Ecosystèmes méditerranéens littoraux » 2004, Université de Corse, p.45 27 PNUE/PAM, Stratégie Méditerranéenne pour le Développement Durable, 2005, Athènes, p.41

9


Cet engagement fort s’exprime au niveau européen par la valorisation de stratégies régionales visant le bon état écologique du milieu marin pour 202028. Cette stratégie au niveau national passe par un engagement de la France de l’extension du réseau d’aires marines protégées visant à couvrir 20% du territoire maritime français à l’horizon 2020. Ainsi l’outil de gestion de l’espace littoral marin que sont les aires marines protégées a été favorisé (Annexe1 p.97, Carte des gestionnaires d’AMP en Méditerranée) et s’articule selon différents niveaux de protection, afin de répondre aux objectifs de préservation des écosystèmes maritimes méditerranéens. Tableau 1. Les catégories d'AMP en fonction de leurs finalités. Catégories d’aire marine protégée au titre de la loi du 14 avril 2006

Réserve naturelle ayant une partie maritime Site Natura 2000 en mer Parc national ayant une partie maritime Parc naturel marin Parties maritimes du DPM remis en gestion au Conservatoire du littoral Arrêté de protection de biotope ayant une partie maritime

Finalités potentielles de création d’une aire marine protégée F1

F2

F3

X X X X X X

X

X

X X X

X X X

F4

F5

F6

F7

F8 X

X X

X X

X X X

X X X

X X X

Source : www.aires-marines.fr

F1 : Le bon état des espèces et habitats à statut, patrimoniaux ou méritant de l’être (espèces rares, menacées) F2 : Le bon état des espèces et habitats hors statut, cibles de la gestion de l’AMP (espèces halieutiques exploitées, espèces très abondantes localement donnant une responsabilité biogéographique au site d’accueil) F3 : Le rendu de fonctions écologiques clefs (frayères, nourriceries, nurseries, productivité, repos, alimentation, migration..) F4. Le bon état des eaux marines F5. L’exploitation durable des ressources F6. Le développement durable des usages F7. Le maintien du patrimoine maritime culturel F8. La valeur(s) ajoutée(s) (sociale, économique, scientifique, éducative)

La variation des niveaux de finalité en fonction de modèles institutionnels spécifiques démontre une certaine complexité dans la lecture réglementaire des politiques environnementales de conservation des espaces remarquables qui, selon les mots de Johan Milian, « laisse paraître une certaine caducité » dans le modèle français, caractérisé par un cumul d’outils et de procédures, source de dysfonctionnement29. Nonobstant, cette présentation générale des différents modèles d’AMP permet de définir le cadre institutionnel de l’étude à savoir la Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio (RNBB). Cette Réserve recouvre principalement une gestion du domaine maritime incluant une partie de la frange côtière par transfert de compétences de régie par le Conservatoire du littoral, propriétaire de certains terrains du domaine public maritime terrestre.

28

Directive-Cadre 2008/56/CE du Parlement Européen et du Conseil du 17 juin 2008 établissant un cadre d’action communautaire dans le domaine de la politique pour le milieu marin. 29 Milian J., « Politiques publiques de protection de la nature, l’exemple des espaces naturels protégés », Ecologie & Politique, n°27, 2003, pp.179-192, www.cairn.info/revue-ecologie-et-politique-2003-1-page-179.htm

10


Figure 5. Les limites de la Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio, OEC.

La RNBB représente près de 80 000 hectares dont 12 000 ha sont sous un régime particulier de zone de protection renforcée et 1200 ha de zone de non prélèvement (voir annexe « descriptif des niveaux de réglementation). Ces différents niveaux de protection répondent aux recommandations de l’Union Mondial pour la Nature (UICN) de ne pas sanctuariser cette zone mais d’établir un équilibre entre préservation du milieu et les activités humaines30. Cette Réserve naturelle essentiellement marine a été mise en place par un décret datant du 23 septembre 1999. Sa création a été impulsée par différentes étapes dans l’historique des instruments de gestion de l’espace littoral. Cela a commencé par la mise en perspective de l’intérêt naturaliste de la zone lors de la « mission Bourlière » dans les années 6031, suivi par une impulsion des pêcheurs qui sont à l’initiative dès 1982 de la mise en place de 3 zones de cantonnement, zones fermées à la pêche récréative comme professionnelle. Parallèlement, sont instaurées par décret deux Réserves naturelles, les Réserves de l’archipel des Cerbicales (1981) et des Lavezzi (1982). L’objectif de préservation de la région dans un bon état écologique est alors devenu un enjeu de développement32. En conclusion, la Méditerranée est reconnue comme une région en tension par le développement des activités économiques sur sa frange côtière et les perturbations anthropiques qui en résultent, face à un contexte environnemental marin unique et riche d’une biodiversité à protéger.

30

Kelleher G., Kenchington R., Guidelines for establishing marine protected areas, a marine conservation and development report, Publication IUCN, 1992, p.127 31 Bellan G., Molinier R., Picard J., « Distribution et particularités des peuplements benthiques de l’étage circalittoral des parages de Bonifacio », Rapport CIESMN, 1961,pp.523-527 32 Petragallo, 2004, op.cit.

11


Cet état des lieux général du milieu méditerranéen, fait de la Corse, par son contexte insulaire et son attractivité, une région majeure pour l’application de politiques de conservation. Au-delà d’instruments de gestion de l’espace, la préservation de son patrimoine passe par des actions en faveur de la biodiversité et tout particulièrement, sur une espèce essentielle pour la viabilité du milieu marin, la Posidonie.

1.2.

La Posidonia oceanica, poumon de la Méditerranée

Au regard des piliers du développement durable dans le cadre de politiques environnementales de protection du milieu marin, l’importance d’études concernant cette espèce végétale marine se justifie par sa valeur écologique et patrimoniale, pour son importance culturelle mais aussi économique33. On développera ainsi les enjeux de sa conservation au travers de la présentation de son rôle, des pressions subies dans le contexte de la RNBB et son importance dans la préservation de la frange côtière face au phénomène d’érosion.

1.2.1. La Posidonie : une plante à fleur particulière De son nom scientifique Posidonia Oceanica Delile, la Posidonie est une phanérogame marine, végétal faisant des fruits et des fleurs. Elle fait partie d’une des 4 familles des 64 magnoliophytes existantes, les posidoniacées. Son ancêtre date d’un peu plus de 100 millions d’années34. Ancienne plante terrestre, elle se distingue de l’algue par son niveau d’évolution plus élevé et sa technologie (photosynthèse, racines, fruits...). Végétal photosynthétique, elle fabrique de la matière organique à partir de gaz carbonique et de sels minéraux, grâce à la lumière. C’est une espèce endémique à la Méditerranée que l’on retrouve sous la forme d’herbiers, vastes prairies marines, entre 0 et 40m de profondeur en fonction de la clarté de l’eau35. Elle se compose de rhizomes, tige souterraine porteuse des racines. Ils croissent verticalement afin de résister à un ensablement progressif et forment dans le sol une matte, constituée de mailles serrées de racines et de rhizomes, qui retient les sédiments, cette matte pouvant s’élever de quelques centimètres à un mètre par siècle36.

33

Boudouresque Ch., Bernard G., Bonhomme P., Charbonnel E., Diviacco G., Meinesz A.,Pergent G., Pergent-Martini C., Ruitton S., Tunesi L., Préservation et conservation des herbiers à Posidonia oceanica, Publication rapport RAMOGE, 2006, p.202 34 Boudouresque Ch., Structure et fonctionnement des écosystèmes benthiques marins, Centre d’océanologie de Marseille, 2010, p.147 35 Boudouresque Ch., « Préservation et conservation des herbiers à Posidonia Oceanica », Chap. 2 Rapport RAMOGE, 2006. 36 Boudouresque C.F., Jeudy de Grissac A., « L’herbier à Posidonia oceanica en Méditerranée : les interactions entre la plante et le sédiment ». J. Rech. océanogr., 1983, pp. 99-122

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Ses feuilles, disposées en faisceaux (4 à 8 feuilles), peuvent atteindre plus d’un mètre de long. Elles tombent principalement en automne et viennent pour partie s’échouer sur les plages pour former ce que l’on appelle des banquettes. On observe aussi dans le registre des laisses de mer, des « pelotes » constituées dans les mouvements de la mer par une agrégation des fibres des feuilles et des rhizomes décomposés, nommées Aégagrophiles. Son fruit quant à lui murit en 6 à 9 mois et se détache entre mai et juillet. Sa flottaison permet la dissémination de l’espèce37.

Figure 6. Dessin de la Posidonie, Boudouresque Ch. et Meinez A., Cahier n°4 Parc National de Port-Cros, 1982

La formation et la progression des herbiers de posidonie sont très lentes. D'après les scientifiques spécialisés sur cette plante, les herbiers actuels se sont installés il y a plus de 8 000 ans 38. Ils sont présents dans la plupart des pays méditerranéens, mais absents dans les zones proches du détroit de Gibraltar et le long des côtes Est de la Méditerranée (Syrie, Liban, Israël et côtes Est d'Egypte). Les premières études menées sur les phanérogames méditerranéennes remontent au début des années 50 avec Picard J.et Molinier R. qui ont cherché à caractériser les différents herbiers existants 39. En 1966, une étude importante met en avant l’impact de l’homme sur l’évolution des herbiers40 . Ces recherches ont conduit à la mise en place d’une veille scientifique importante dans le bassin méditerranéen avec la création en 1982 d’un Groupement d’Intérêt Scientifique pour l’Environnement Marin et en particulier des Posidonies, le GIS Posidonie. Les activités de cette association d’experts, d’universitaires et de

37

Pergent G., « Floraison des herbiers à Posidonia oceanica dans la Région d’Izmir (Turquie) », Posidonia Newsletter 1 pub. GISPosidonie, 1985, pp. 15-21 38 Boudouresque C.F., Jeudy de Grissac A., Meinesz A., « Chronologie de l’édification d’une colline de Posidonies », Trav. sci. Parc nat. rég. Rés. nat. Corse, 1986, pp.3-12 39 Molinier R., Picard J., « Recherches sur les herbiers de Phanérogames marines du littoral méditerranéen français »Ann. Inst. océanogr. n°27, Paris, 1954, pp. 157-234 40 Boudouresque, Impact de l’homme et conservation du milieu marin en Méditerranée, Pub. GIS Posidonie, Marseille, 1966, p.243

13


gestionnaires de l’environnement marin s’articulent autour de quatre axes principaux : la recherche, le conseil et l’expertise, la coordination de programmes et l’édition d’ouvrages sur le sujet41. Concernant la superficie des herbiers, elle a été évaluée à environ 35 000km2 soit 1% de la surface totale de la mer méditerranéenne242. Toutefois, l’estimation est empirique et localisée, en l’absence de cartographies et d’études actualisées à un niveau général. Tableau 2. Superficie des herbiers de Posidonie dans quelques régions méditerranéennes Région Provence-cote d’azur Corse

Superficie observée 255 km2 624 km2

Ligurie Toscane

48 km2 360 km2

Sicile Espagne

750 km2 2 800 km2

Source : Paillard & al. (1993), Pasqualini &.al.(1997), Simeone (2008)

Concernant la Corse, la répartition de la posidonie sur son linéaire côtier (941 km) est de 2 à 2,5 fois plus élevée que sur les autres secteurs de la Méditerranée avec une concentration de 60% des herbiers dans la zone orientale, correspondant à un tiers de son littoral43. Sur la zone de la RNBB, l’analyse spatiale de la présence des herbiers est organisée selon deux secteurs : le secteur Ouest qui commence à la pointe de Senetosa jusqu’au phare de Pertusato et le secteur Est qui part de cette pointe Sud jusqu’à la pointe de la Chiappa, limite administrative de la Réserve.

41

G.I.S Posidonie, Liste des travaux, Pub. GIS Posidonie, décembre 2008, p.52 www.com.univ-mrs.fr/gisposidonie/IMG/pdf_Bibgis08.pdf 42 Pasqualini V. & al., « Use of SPOT 5 for mapping seagrasses: an application to Posidonia oceanic”. Remote Sensing Environment n° 94, 2004, pp.39-45 43 Pasqualini V., Caractérisation des peuplements et types de fonds le long du littoral corse (Méditerranée, France), Thèse de doctorat, Université de Corse, 1997, p.172

14


Figure 7. Cartographie des principaux peuplements et types de fonds dans la zone de la RNBB, Pasqualini 19 97

La surface représentée par la posidonie dans le secteur Est correspond à 3390 hectares soit 50.9% de la surface totale calculée sur une zone bathymétrique de 0 à 40m de profondeur. Pour le secteur Ouest, cela correspond à 68.8% soit 6392 hectares44. La cartographie des herbiers, outil de suivi, représente un instrument performant essentiel à la compréhension de l’évolution du milieu aquatique et permet de mesurer la vulnérabilité de la plante aux changements45. Le nombre conséquent d’études sur cette espèce a permis de mettre en avant son importance écosystémique et la nécessité de la protéger efficacement.

1.2.2. Un écosystème clef pour la Méditerranée L a reconnaissance par le milieu scientifique de l’importance de cette espèce pour le milieu marin tient à la compréhension des différentes fonctions qu’elle assure. Ainsi, on peut dénombrer quatre rôles essentiels qui justifient une protection accrue de l’espèce46 : 1.2.2.1.

Un rôle dans les équilibres écologiques

Les herbiers représentent une source de nourriture par la production primaire de matière végétale par la plante elle-même et par des épiphytes sur les feuilles. Ils constituent la base du fonctionnement du réseau trophique des littoraux et sont considérés comme un des écosystèmes les plus productifs de la planète47. La

44

Pasqualini V., op.cit. Borum J., Duarte CM., Krause-Jensen D., GreveTM., European seagrasses: an introduction to monitoring and management, M&MS project, September 2004, p.95, http://www.seagrasses.org 46 Pergent G., « Le rôle des herbiers à Posidonia Oceanica », Rapport Ramoge, 2006, chap.3, pp.25-31 47 Pergent-Martini C., Rico-Raimondino V., Pergent G., Primary production of Posidonia oceanica in the Mediterranean basin, Marine Biology, 1994, p.120 45

15


capacité de production primaire des herbiers est estimée en moyenne à 420gMS48/m2/an et pouvant atteindre 1300 gMS/m2/an. La production de matières végétales est soit dégradée par les détritivores ou herbivores soit exportée vers d’autres écosystèmes ou stockée dans la matte.

Figure 8. Schémas du devenir de la production primaire en % de carbone, Pergent 1995. (les épiphytes en sont pas ici pris en considération)

En tant que plante, elle utilise la photosynthèse pour l’oxygénisation de l’eau et le stockage du carbone. On estime la production d’oxygène des herbiers présents en Corse à 14 litres par m2 49. Une étude publiée en mai 2012 dans la revue Nature Géosciences, démontre que les herbiers peuvent séquestrer jusqu’à 83 000 tonnes métriques de carbone par kilomètre carré, à 90% dans le sol jusqu’à 1 mètre de profondeur. Par comparaison, les forêts stockent environ 30 000t/km2 et ce essentiellement sous forme de bois50. La Posidonie a ainsi un rôle essentiel dans le cycle mondial du carbone. Pour finir, les herbiers constituent un pôle de biodiversité par l’habitat qu’ils créent en constituant une zone de frayère et de nurserie unique et dense, et se situent à la base trophique de l’écosystème marin infralittoral.

Figure 9. Schéma récapitulatif des principaux rôles de l'herbier de Posidonie dans l'équilibre des fonds littoraux, Charbonnel & al.,GIS Posidonie 2000.

48

MS: matière sèche Bay D., Etude in situ de la production primaire d’un herbier de Posidonies de la baie de Calvi-Corse, Etude Stareso, Université de Liège, Belgique, 1978, p.255 50 Fourqurean J. & al., “Seagrass ecosystems as a globally significant carbon stock”, Revue Nature Geosciences n°5, mai 2012, pp.505-509 49

16


1.2.2.2.

Un rôle dans les équilibres physiques du système littoral

Tout d’abord, la structure en prairie de la Posidonie forme une barrière sous marine naturelle qui piège les sédiments et assure alors la transparence de l’eau51. De plus, l’ensemble des feuilles qui forment la canopée freinent l’hydrodynamisme allant jusqu’à diminuer de 20% la force du courant 52. Cette fonction physique permet de limiter l’érosion des plages. Sa force de sédimentation du sol marin participe ainsi à la structuration du sol infralittoral où elle se développe grâce à la matte qu’elle forme.

1.2.2.3.

Un rôle économique

La valeur économique de cette plante peut être mesurée selon deux aspects, à la fois par sa production de biomasse grâce à son transfert de nourriture dans la chaine trophique marine, et de manière indirecte par le développement des activités balnéaires associées à la bonne qualité de l’eau. Sur la base des principes évoqués par le document stratégique pour la biodiversité, le Millenium Ecosystem Assessement53, la posidonie offre ainsi différents services présentés comme un service d’auto-entretien et un service culturel. Concernant sa valeur écosystémique, son évaluation économique repose ainsi sur les bénéfices directs et indirects attendus : selon une étude comparative menée par Costanza en 1997, les peuplements de macrophytes qui incluent les herbiers à posidonie ont une valeur estimée de 19 000 dollars par hectare par an soit une valeur totale annuelle de 3 801 milliards de dollars54 Ces données montrent que l’herbier de posidonie représente une valeur économique jusqu’à dix fois supérieure à la forêt tropicale et à trois fois celle du corail. (Annexe 2, p. 98, Tableau de la valeur annuelle des services fournis par quelques grands types d’écosystèmes).

1.2.2.4.

Un rôle de bioindicateur pour les écosystèmes

L’ensemble des fonctions de la Posidonie décrit ci-dessus a conduit à utiliser le suivi de l’état des herbiers (vitalité, régression) comme un indicateur de la qualité du milieu marin et tout particulièrement sur l’évaluation de la turbidité de l’eau sur la base de l’extension en profondeur des herbiers, paramètre significatif de l’état de pollution de l’eau55. De même l’étude de cette plante permet une « biosurveillance

51

Jeudy de Grissac A., « Effets des herbiers à Posidonia oceanica sur la dynamique marine et la sédimentologie littorale », International Workshop on Posidonia oceanica beds, Pub. GIS Posidonie, Fr., 2004, pp. 437-443. 52 Gacia E., Duarte C.M., « Sediment retention by a Mediterranean Posidonia oceanica meadow: the balance between deposition and resuspension”, Est. Coast. Shelf Sci. n°52, 2001, pp. 505-514 53 Millennium Ecosystem Assessment, Ecosystems and Human Well-being: Synthesis, Island Press, Washington, DC, 2005,p.155 54 Costanza R. & al., « The value of the world’s ecosystem services and natural capital”, Revue Nature n°387, 1997, pp.253260 55 Pergent G., Pergent-Martini C., Boudouresque C.F., Utilisation de l’herbier à Posidonia oceanica comme indicateur biologique de la qualité du milieu littoral en Méditerranée: état des connaissances, Mésogée, 1995, p.54

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de l’environnement littoral » portant sur la contamination chimique des eaux comme la présence de taux dangereux de mercure56. Ainsi, l’importance reconnue de la posidonie comme écosystème majeur de la Méditerranée, permet de renforcer des politiques de conservation du milieu aquatique afin de participer au développement durable du littoral : sa protection répond en effet aux trois piliers du développement durable par sa valeur environnementale et patrimoniale centrale, son impact sur les activités économiques et son importance sociale par le bon état écologique du littoral. Néanmoins, fragile, elle reste menacée par de nombreux éléments perturbateurs.

1.2.3. Une espèce en danger à préserver D’après les études menées sur le territoire français et particulièrement en Corse, cette espèce subit de nombreuses pressions qui représentent un enjeu majeur, comme vu précédemment, pour le maintien d’un bon état écologique du milieu marin. Les causes de la régression des herbiers sont multiples et il est nécessaire ici de faire un inventaire général des raisons et de l’état de leur diminution afin de mieux comprendre les enjeux de la gestion du littoral dans laquelle s’inscrit cette étude. 1.2.3.1.

Les causes de sa régression

L’impact anthropique est la cause principale de la perte de vitalité de l’herbier. Les activités humaines perturbatrices sont multiples : on peut citer tout d’abord le recouvrement par des aménagements côtiers comme des digues ou la construction de ports, comme à Golfe Juan dans les Alpes Maritimes où l’agrandissement du port a entrainé la disparition de 15 ha57. L’augmentation des ancrages des embarcations en raison du développement des activités nautiques, et le dragage des fonds par la pêche au chalut, entrainent aussi une destruction irréversible des herbiers58. De même, la pollution tellurique associée à des problèmes de traitement des eaux usées, et l’aquaculture sont source d’eutrophisation et de turbidité qui, par la modification de la composition des eaux, perturbe la vitalité des herbiers59. Le changement climatique est lui aussi facteur de leur régression en raison de la modification de la température de l’eau.

56

Ferrat L., Bioindicateurs des variations environnementales chez les végétaux, thèse Université de Corse, 2010, p.78 Boudouresque & al., « L’herbier à Posidonia Oceanica en Méditerranée : protection légale et gestion », Actes du colloque Okeanos, Publ. Montpellier, 1995, pp.209-220 58 Cancemi G., Identification des sources de perturbation côtières dans le périmètre de la Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio, Rapport Office de l’Environnement de la Corse-E.V.E.MAR, 2002, p.83 59 Cancemi G., Lejeune P., Pelaprat C., Baroli M., De Falco G., Etude des phénomènes de régression de l’herbier à Posidonia Oceanica dans le Golfe de Sant’Amanza et relations avec le régime hydrodynamique et sédimentaire, Rapport STARESO – E.V.E.MAR, 2005, p.101 57

18


Néanmoins, l’impact anthropique est considéré comme limité en Corse : la dégradation reste localisée sur des zones à fortes activités touristiques comme à la Rondinara ou à Sant’Amanza où l’on trouve une ferme aquacole60. Nonobstant, la combinaison de ces causes rend difficile et complexe l’évaluation, le suivi et le contrôle de la diminution des herbiers61. 1.2.3.2.

Etat des lieux de la régression des herbiers

Cette diminution des herbiers est particulièrement remarquable en Ligurie (Italie) avec une régression de 10 à 30% depuis le début du siècle62, de même que dans la région d’Alicante en Espagne, où les scientifiques ont évalué à 52 % la surface d'herbier détruite63. Concernant les deux secteurs de la Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio, lors d’une étude globale menée en 1997, Pasqualini V.64 estime que les herbiers sont dégradés à hauteur de 5.7% pour la zone Est (525 ha) et 7.5% pour la zone ouest (500 ha). Ces mesures anciennes doivent être relativisées. En effet, le développement de la plaisance, facteur important dans la régression des herbiers65, a impacté localement des sites dont l’étendue n’est pas prise en compte dans les résultats présentés ci-dessus. Au-delà de l’importance pour le milieu marin, le cycle de cette plante conduit a des transferts de matières végétales à hauteur de 33% en moyenne de sa production primaire sur les rivages. Ces accumulations de feuilles forment ce que l’on appelle communément des banquettes. Leur présence joue aussi un rôle environnemental essentiel face au phénomène d’érosion des côtes.

1.2.4. Le rôle des banquettes dans le maintien du trait de côte Parallèlement aux études menées sur la dégradation des habitats et de la biodiversité en Méditerranée, l’Europe a soulevé le problème alarmant de l’érosion côtière. De nombreuses recherches concernant ce phénomène ont été conduites depuis le premier programme européen Corinne Erosion en 1987. Selon les conclusions du rapport de la Commission Européenne de

60

Projet Interreg (III A), GERER, Gestion Environnementale intégrée dans des sites à haut Risque d’Erosion, Rapport final d’activité, Octobre 2008, p.51 61 Tunesi L., Boudouresque Ch., « Les causes de la régression des herbiers à Posidonia Oceanica », chap. 4, Rapport Ramoge, 2006 62 Bianchi Cn. et Peirano A., Atlas des phanérogrames marines de la Ligurie : la Posidonia Oceanica, ENEA centre de recherche sur l’environnement marin, La spezia-Italy, 1995, p.146 63 Ramos-Esplàa A.A., McNeil S.E., « The status of marine conservation in Spain”, Ocean and coastal Management n°24, 1994, pp.125-13 64 Pasqualini, 1997, op.cit. 65 Agreil M., Cancemi G., Lejeune P., Pelaprat C., Étude en vue de l'organisation des activités nautiques dans la baie de Piantarell, Rapport STARESO – E.V.E.MAR, 2006, p.66

19


2004, Eurosion, la France a vu disparaitre 446km2 de littoral sur 100 ans ; 6% des côtes Corses sont concernées, néanmoins, une accélération du phénomène est observée depuis plusieurs années66. Les causes de la disparition des côtes est essentiellement dû à des perturbations anthropiques dont l’importance du problème a conduit à la mise en place d’une stratégie nationale pour une gestion du trait de côte67. Ce processus de disparition de la frange côtière remet en question les politiques actuelles de gestion du littoral pour tendre vers une approche intégrée, multisectorielle de la problématique68. Concernant le cas de la RNBB, l’érosion est remarquable sur certains sites en raison de l’enlèvement des banquettes de posidonie sur les plages69. Le déplacement des feuilles est lié à la fois à une opinion erronée du public qui assimile la présence des feuilles à un signe de pollution du milieu (effet « algue verte ») et à la gêne perçue par les usagers des plages qui freinerait l’attractivité du site70. A l’opposé, le milieu scientifique reconnaît l’importance de la présence de ces feuilles dans la structuration du littoral par le maintien du budget sédimentaire (annexe 3, p. 98, Schéma général de l’interaction entre les herbiers et la structuration sédimentaire des plages). Au-delà des risques liés à la modification morphologique des plages, l’enlèvement des banquettes affecte le fonctionnement des écosystèmes côtiers par la perte irréversible d’éléments nutritifs essentiels à l’équilibre du milieu 71. Dans un objectif de coopération transfrontalière dans la lutte contre l’érosion, des études ont été menées sur l’importance du maintien des banquettes sur les plages et tout particulièrement avec le programme européen Interreg III A qui intègre un volet concernant l’analyse scientifique du lien entre l’enlèvement des feuilles et le phénomène d’érosion dans les régions sarde et corse. Ce programme de gestion environnementale intégrée dans les sites à haut risque d’érosion, GERER, s’est terminé en 2008. La démarche a mobilisé un ensemble d’outils techniques (télésurveillance, monitoring, relèvements) permettant de comprendre le système dynamique des plages. L’objectif général était la valorisation de ces connaissances afin de construire une base scientifique dans une gestion intégrée du littoral pour le développement durable des ressources côtières. La divulgation des résultats obtenus sert de base à une sensibilisation raisonnée du système côtier et à la formation des agents pour la gestion des plages. Le monitoring repose sur cinq niveaux d’analyse, essentiels à l’entendement complexe de la morphologie des plages : la qualification des sédiments (granulométrie), la morphologie structurelle de la

66

Commission européenne, Vivre avec l’érosion côtière en Europe, espaces et sédiments pour un développement durable, Programme Eurosion, 2004, p.38 67 Rapport final SNGTC, Propositions pour une stratégie nationale de gestion du trait de côte, du recul stratégique et de la défense contre la mer, partagée entre l'État et les collectivités territoriales, Grenelle de la Mer, 2009, p.60 68 Rey-Valette H. & al., « L’apport de la gestion intégrée des zones côtières à la gestion de l’érosion : intérêt et exemple en Méditerranée française », Vertigo vol.7n°3, 2006 www.vertigo.revues.org/2529 69 Cancemi G., Buron K., Erosion du littoral et suivi des banquettes de Posidonie sur les plages de Corse, DIREN CorseE.V.E.Mar., 2008, p.42 70 Duarte C. M., 2004, op.cit. 71 Simeone S., Posidonia oceanica banquettes removal: sedimentological, geomorphological and ecological implication, Thèse de doctorat, Université de “la Tuscia” de Viterbo(Italy), 2008, p. 127

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plage, le morphodynamisme, l’analyse des vagues et courants et l’analyse de la formation sous marine (bathymétrie, structure du sol) 72. Les données obtenues ont ainsi démontré l’importance des feuilles dans la limitation des échanges sédimentaires entre les fonds marins et le rivage mais aussi une corrélation forte entre l’enlèvement des banquettes et l’accroissement du phénomène d’érosion. Une analyse sur le niveau de perte de sédiment lié à l’enlèvement a ainsi été menée. La perte de sédiment est évaluée entre 6 kg/m3 et 159 kg/m3, soit une moyenne de 50 kg/m 3. L’écart important est fonction de l’exposition des sites, de la granulométrie des plages et des saisons d’échantillonnage. Ces paramètres rendent essentielle une analyse spécifique par plage afin de comprendre l’étendue de l’impact d’un enlèvement répété. Deux sites témoins de la RNBB, les plages de Paragan et de Pisciu Cane ont été choisis, en raison de leurs caractéristiques morphologiques et d’exposition relativement semblables où seule la pratique du déplacement des banquettes à Paragan les distingue. On observe sur cette dernière une perte de ligne de rivage entre 8 et 10 mètres sur 15 ans de suivi (soit 40% de la largeur de la plage)73. Dans cette lignée d’études scientifiques, le bureau d’étude d’EVEMAR74 a mené une consultation auprès des Communes de Corse sur l’impact des enlèvements des banquettes dans la gestion du trait de côte qui a permis de valider le lien entre le retrait des banquettes et l’accélération du phénomène de disparition des plages :

Figure 10. Lien entre le phénomène d'érosion et l'enlèvement des banquettes sur les plages corses, Cancemi G.L. 2008.

La protection d’une espèce et de ses résidus passe ainsi par une reconnaissance scientifique de l’importance de sa conservation à long terme afin de pallier à des dérives écologiques irréversibles. Ces études sont le socle de toute démarche de gestion équilibrée et durable du littoral par une reconnaissance par l’ensemble des parties concernées de la problématique75. Ces éléments scientifiques confortent une gestion basée sur une politique de conservation renforcée visant à interdire le déplacement des banquettes. Néanmoins, remédier aux dégâts causés par l’homme par une interdiction formelle rend complexe une politique basée sur le respect des fonctionnalités écologiques de 72

Projet Interreg (III A), 2008, op.cit. Projet Interreg (III A), 2008, op.cit. 74 Cancemi G., Buron K., 2008, op.cit. 75 Bellan G., Dauvin J.C., Bellan-Santini D., « Développement durable : pourquoi l’homme ne peut être seul au centre du concept de « sustainability », le point de vue d’écologues marins », Développement durable et Territoires vol.1 n°1, 2010, www.developpementdurable.revues.org/8296 73

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l’espèce sans compromettre la viabilité économique recherchée par l’attrait touristique des plages « sable blanc ». Dans quel cadre juridique s’intègre alors la protection de la Posidonie ?

1.3. L’enjeu des banquettes sur les plages : un cadre juridique compromis par la réalité de terrain La réglementation relative à la frange côtière fait intervenir différents domaines du droit national comme international. La spécificité du littoral, comme espace particulièrement vulnérable aux impacts humains, en fait une zone de tension entre un droit de l’environnement fort et des besoins économiques dominants liés à son développement croissant. L’articulation entre un droit fortement restrictif de protection de l’environnement et l’attractivité croissante de la frange côtière crée au regard des piliers du développement durable, une situation complexe dans la gestion des espaces naturels. Cette mise en tension du principe d’équilibre entre l’environnement, l’économique et le social est remarquable dans l’analyse de la situation juridique qui entoure la présence des banquettes de posidonie sur les plages. Comment trouver un compromis réglementaire entre une vision écocentrée et une approche anthropocentrée? Le cadre législatif de préservation de la posidonie, dans un objectif de sauvegarde des habitats et des écosystèmes, se confronte à une réalité locale complexe dans sa mise en application par les gestionnaires des plages et du domaine publique maritime.

1.3.1. Le contexte international de protection de l’espèce En raison de son rôle écologique central pour le bon état environnemental du milieu marin, la Posidonie est une espèce protégée. Sa protection peut être abordée selon deux approches : par des dispositions directes de préservation des herbiers et des mesures indirectes associées à des réglementations spécifiques ayant trait par exemple aux engins de pêche ou aux aménagements de zones de mouillage. Les conventions internationales qui encadrent l’espèce Posidonia oceanica sont multiples. La Convention de Barcelone, adoptée en 1976, constitue le pilier des protocoles relatifs à la protection des espaces et des espèces en Méditerranée, cependant ce texte a plus valeur de recommandation que de protection réelle suivie d’effets76. En 1979, la Convention de Berne, relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe prend en considération l’importance des espèces végétales marines. Cette convention prévoit que les parties signataires doivent prendre « les mesures législatives et réglementaires appropriées et nécessaires pour protéger les habitats des espèces sauvages de la flore et de la faune, en particulier de

76

Boudouresque Ch. &al., « L’herbier à Posidonia oceanica en Méditerranée : protection légale et gestion », pub. GIS Posidonie, 2003

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celles énumérées dans les annexes I et II, et pour sauvegarder les habitats naturels menacés de disparition. »77 Cette convention a été ratifiée par la France en 1990 et est entrée en vigueur par le décret n° 90-756 du 22 août 1990. Modifiées en 1996, ses annexes ont inclus la Posidonie dans l’annexe 1, qui fait référence aux « espèces de flores strictement protégées ». Son apparition sur les listes d’espèces menacées en 1999 en annexe 2 de la Convention sur la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée, amendée en 1995, repose sur l’importance des menaces pour l’écosystème qu’elle représente plus que sur son statut d’espèce. Un plan d’action pour la protection du milieu marin et le développement durable des zones côtières de la Méditerranée est alors adopté qui conduit à une protection de fait des herbiers en tant qu’habitat, renforcé par un plan d’action centré sur la protection et la conservation des végétaux marins de Méditerranée78. Ce programme porte sur l’identification des actions prioritaires à mener comme développer des mesures de protection légales entourant ces espèces et le niveau de connaissance sur leur sujet et évolution. Au-delà des conventions internationales, il importe d’ajouter les directives communautaires et particulièrement la Directive Habitats datant de mai 1992 ((92/43 CEE/Habitats Naturels). Faisant suite au Sommet de Rio et ratifiée par la France en 1996, elle renforce une approche écosystémique de la protection de l’environnement en assurant la base juridique de toute politique de conservation des habitats naturels de la faune et de la flore sauvage et de la préservation de la biodiversité en Europe. Cette Directive est complétée par 6 annexes dont l’annexe 1 qui « identifie les types d’habitats naturels d’intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de Zones Spéciales de Conservation », où figure les herbiers de Posidonie référencés comme habitat prioritaire (n°1120)79.

1.3.2. Un cadre juridique national renforcé Au-delà des recommandations internationales et des engagements européens pour une stratégie de conservation des milieux, l’espèce végétale Posidonia oceanica est protégée par la loi française du 10 juillet 1976, et son décret d’application datant du 25 novembre 1977, relative à la protection de la nature, de la flore et de la faune sauvage du patrimoine naturel français. Ce cadre est officialisé par un arrêté interministériel datant du 19 juillet 1988 qui fixe la liste des espèces végétales marines protégées : « afin de prévenir la disparition d’espèces végétales menacées et de permettre la conservation des biotopes correspondants, sont interdits, en tout temps et sur tout le territoire métropolitain, la destruction, la coupe, l’arrachage, la mutilation, la cueillette ou l’enlèvement, le colportage, l’utilisation, la mise en vente, la vente ou l’achat de tout ou partie des spécimens sauvages des espèces ci-après énumérées (…) Posidonia oceanica ». (Annexe 4, p. 99, Arrêté du 19 juillet 1988)

77

Convention de Berne, Chapitre 2 article 4, 1979 Platini F., La protection des habitats aux herbiers en Méditerranée, Rapport PNUE, PAM, CAR/ASP publ., 2000, p.65 79 Cahier de l’habitat, Natura 2000, Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire : Habitats Côtiers, Tome 2, La documentation française, Paris 2004 78

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Parallèlement, la loi Littoral de 1986 relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral, renforce la préservation des herbiers suite à un décret dans le Code de l’urbanisme en 1989 qui stipule que « sont préservés, dès lors qu’ils constituent un site ou un paysage remarquable ou caractéristique du patrimoine naturel et culturel du littoral, nécessaires au maintien des équilibres biologiques ou présentent un intérêt écologique : (...) les milieux abritant des concentrations naturelles d’espèces animales ou végétales tels que les herbiers (...) ».80 De plus, un inventaire des espèces protégées est intégré au Code de l’Environnement. L’article L.411-1 alinéa 2 définit lui aussi les interdictions relatives à la protection de certaines espèces, incluant la Posidonie : « La destruction, la coupe, la mutilation, l'arrachage, la cueillette ou l'enlèvement de végétaux de ces espèces, de leurs fructifications ou de toute autre forme prise par ces espèces au cours de leur cycle biologique, leur transport, leur colportage, leur utilisation, leur mise en vente, leur vente ou leur achat, la détention de spécimens prélevés dans le milieu naturel »81. Ainsi, le propriétaire d’un port privé sur l’île de Cavallo (Corse) a été condamné en 1990, pour « mutilation de végétaux protégées et dégradation des espèces », à une forte amende ainsi qu’à l’obligation de reconstitution du linéaire côtier82 ; néanmoins on dénombre peu de cas de contentieux relatifs à la destruction en mer des herbiers et aucun concernant le déplacement des banquettes sur les plages. L’article L. 411-2 alinéa 4 expose quant à lui, la possible délivrance de dérogations à ces interdictions mentionnées aux 1°, 2° et 3° de l'article L. 411-1, à savoir « c) Dans l'intérêt de la santé et de la sécurité publiques ou pour d'autres raisons impératives d'intérêt public majeur, y compris de nature sociale ou économique, et pour des motifs qui comporteraient des conséquences bénéfiques primordiales pour l'environnement » 83. Ces limites juridiques ouvrent une marge de manœuvre exploitable au niveau local face aux enjeux économiques et sociaux de la présence de banquettes de posidonie sur certaines plages. Ces dérogations soulèvent donc des questions quant à la compréhension et l’acceptation des feuilles sur les plages, où l’évaluation des enjeux sociaux ou économiques rendent complexe l’application d’une stratégie ascendante imposée de défense des habitats face à une réalité locale particulière.

1.3.3. Du global au local : la gestion complexe du domaine maritime Comme vu précédemment, l’enlèvement des banquettes, quoique légalement interdit, est devenu pratique courante en Corse et particulièrement dans la zone de la RNBB84. La gestion locale apparait donc en contradiction avec les intérêts écologiques d’un non enlèvement des banquettes.

80

Boudouresque Ch. & al., 1995, op.cit. http://www.legifrance.gouv.fr/ 82 Pergent G., « La protection légale de la Posidonie en France: Un outil efficace. Nécessité de son extension à d’autres pays méditerranéens », publ. GIS Posidonie, Fr., 1991, pp.29-34 83 http://www.legifrance.gouv.fr/ 84 Cancemi G., Buron K., Récolte des données sur le retrait des banquettes de posidonie par les communes littorales corses et sensibilisation, Rapport EVEMar /DREAL Corse, 2010, p. 46 81

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Une étude commandée par la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de Corse, sur la demande de la commune de Cargèse, en Corse-du-Sud, illustre cette problématique juridique sur la possibilité d’intervenir pour la santé ou la sécurité du public. Une plage de Cargèse subit en effet des accumulations importantes, allant jusqu’à des banquettes de plus de deux mètres qui forment des bassins isolés, perçus par la commune comme un risque pour les usagers.

Figure 11. Plage de la Confina, Cargèse, Corse-du-Sud, 2011. Crédit photo : Bureau d’étude E.V.E.MAR

Cargèse a ainsi, grâce à l’expertise du bureau d’étude EVEMAR, pu obtenir des conseils quant à la démarche à suivre pour un enlèvement des banquettes adapté à la morphologie de la plage85. Cette requête s’inscrit dans la continuité du rapport de la DREAL de 2008 portant sur une clarification du cadre réglementaire existant pour la mise en œuvre d’une gestion raisonnée des banquettes de posidonie86. Cette note permet d’éclairer les droits et obligations des maires, et de recommander des méthodes respectueuses de l’environnement. Cette démarche repose sur une adaptation spécifique et localisée de la loi intégrant une approche écologique en accord avec les obligations des élus. Plusieurs actions sont préconisées afin de limiter l’impact de l’enlèvement : n’enlever que la couche superficielle des banquettes, préférer les banquettes sèches, favoriser le déplacement manuel et limiter un passage mécanique, respecter les plantes et habitats de haut et d’arrière dune, respecter une zone de sécurité de deux mètres par rapport aux pieds de dune, sensibiliser et former les conducteurs d’engins (pneus sous-gonflés, utilisation des accès existants). Concernant le stockage, il est précisé de préférer le haut de plage où l’accumulation s’est produite et de faire une dépose linéaire afin d’éviter les tas et ne pas perturber les zones humides existantes. En fin de saison, un réétalement sur la zone est conseillé et le rejet en mer contre-indiqué. Cependant, l’utilisation de

85

Cancemi G., Amélioration et reprise du protocole de récolte de données sur les banquettes de posidonie, cabinet EVEMar, Juillet 2011, p.15 86 Note d’information générale aux communes littorales corses, La gestion des banquettes de posidonies, questions juridiques et questions techniques, DREAL Corse-EVEMar, Juin 2008, p.23

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ces informations reste dépendante de la spécificité de chaque plage concernée par la présence variable des banquettes et rend complexe la mise en place d’un protocole de gestion unique des plages87. Toutefois, l’ensemble de ses recommandations n’a pas de valeur légale, opposable en cas de contentieux. Toute action d’enlèvement garde un caractère illégal. Ainsi, sur les îles de Port-Cros et Porquerolles, a été mise en place par le Parc national de Port-Cros et la commune de Hyères (Var), une toute autre stratégie : celle du non enlèvement généralisé des banquettes. Cette politique s’accompagne d’une sensibilisation et s’organise autour de différents niveaux d’intervention sur les laisses de mer type gros bois et petits bois. Sur ces îles, il n’a pas été observé de baisse de fréquentation significative sur les sites88. Les municipalités se trouvent ainsi dans une situation complexe et floue dans leur possibilité d’action de gestion du domaine maritime sous leur responsabilité. Les spécificités locales rencontrées révèlent ainsi tout l’enjeu et les difficultés d’une généralisation réglementaire d’une gestion des feuilles de posidonie sur les plages. En conclusion, l’état des lieux et la présentation du contexte général dans lequel s’inscrit l’étude d’une gestion des banquettes dans la RNBB, fait entrevoir l’importance d’une politique intégrée solide de conservation de l’espèce sur l’ensemble de son cycle naturel afin de maintenir le bon état écologique du littoral. Cette démarche, appuyée par un cadre réglementaire précis, répond aux piliers du développement durable pour l’intérêt économique, social et écologique à moyen et long terme de lutter contre l’érosion des plages et la qualité environnementale des eaux. Néanmoins, la décision d’appliquer une politique localisée de non-enlèvement soulève des conflits entre acteurs en raison d’une appropriation différenciée de la démarche. Pour mieux comprendre cette réalité, il conviendra de revenir sur le processus de mise en œuvre de ce projet pilote. Faisant ainsi suite à une présentation générale de la réalité écologique et économique du terrain d’étude, confortant l’importance de politiques de conservation spécifiques sur le milieu littoral, il importera de réfléchir sous l’axe social et politique d’un management environnemental qui réponde à l’objectif de développement durable. L’enjeu de la pérennisation d’une politique environnementale basée sur le nonenlèvement demande une présentation des stratégies des acteurs impliqués, au regard de l’historique de la concertation entre les différents décisionnaires, ainsi qu’une analyse du plan d’action mené par la Réserve. Comme l’évoque Léa Sébastien, dans une politique de conservation des milieux, « la nature est alors épargnée, mais qu’en est-il des conséquences sur l’organisation sociale du système ? »89, le projet pilote en cours s’inscrit-il dans une politique environnementale durable, économiquement viable et socialement acceptable?

87

Cancemi G., Buron K., Erosion du littoral et suivi des banquettes de Posidonie sur les plages de Corse, DIREN Corse E.V.E.MAR, 2008, p.42 88 Diviacco G., Tunesi L., Boudouresque Ch., « Feuilles mortes de Posidonia oceanica, plages et réensablement », Rapport Ramoge, Chap.6, 2006, pp.61-68 89 Sébastien L., Brodhag C., « A la recherche de la dimension sociale du développement durable », Développement durable et territoires, Dossier 3 : Les dimensions humaine et sociale du Développement Durable, 2004, http://developpementdurable.revues.org/1133

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2. La stratégie de la conservation : vers une politique de développement durable

Dans un objectif de développement durable, la mise en œuvre d’une politique environnementale suppose un nombre d’étapes nécessaires à l’acceptation d’un changement de méthode de gestion. Cette démarche s’articule autour des acteurs du littoral et leur stratégie propre. Dans le cadre des banquettes, il importe d’établir un état des lieux de l’organisation institutionnelle qui définit le cadre de gouvernance en Corse et spécifiquement au sein de la Réserve. L’articulation du système d’acteurs permet de comprendre la dynamique de gestion dans laquelle s’inscrit le choix environnemental, projet pilote, d’une non intervention sur les plages quant à l’enlèvement des feuilles. Les logiques d’action sont basées sur un état des lieux environnemental construit par les sciences pures auxquelles il faut inclure des données en sciences sociales afin d’établir la réalité de gestion du territoire étudié90. Un retour sur l’historique de la démarche et le plan d’action mis en place sur le site particulier de la RNBB permettra de mettre en avant l’importance du rôle d’un gestionnaire sur le littoral. Ce dernier est légitimé par une approche multipartite à définir au sein de la Réserve. L’organisation du système d’acteurs est un facteur essentiel de la réussite d’un projet. L’efficience d’un management environnemental repose en effet sur une représentation commune du bien fondé de la démarche91. Face à l’importance écologique des feuilles sur les plages comme facteur de lutte contre l’érosion, il convient d’étudier la stratégie en place et son niveau de durabilité par une analyse du processus de formation de la méthode de gestion et non en termes de résultats92. L’objectif est de définir le niveau d’intégration et donc d’acceptation des acteurs décisionnaires et influents dans le projet pilote engagé depuis 2012. On verra que le système d’acteurs dans l’intégration des parties prenantes à la validation de la politique de gestion est incomplet, enjeu du maintien du programme de non enlèvement des banquettes sur la RNBB.

2.1.

Des stratégies d’acteurs au service de la préservation du littoral

2012 est donc une année clef dans la politique locale de gestion des banquettes de posidonie sur les plages de la RNBB. Après des enlèvements répétés dans différents secteurs, l’engagement a été pris de ne faire aucun déplacement sur l’ensemble de la saison. L’intérêt du travail qui suit est de présenter une analyse de la construction de ce programme de gestion reposant sur un objectif central de conservation du milieu. Comment s’est mis en place ce projet ? Quel impact cela implique-t-il au niveau de la gouvernance et de 90

Rey-Valette H., Carbonnel P., Roussel S., Richard A., « L’apport de la gestion intégrée des zones côtières à la gestion de l’érosion côtière », Vertigo-revue électronique en sciences de l’environnement, vol.7 n°3, 2006, www.vertigo.revues.org/2529 91 Billé R., La gestion intégrée du littoral se décrète-t-elle ? Une analyse stratégique de la mise en œuvre, entre approche programme et cadre normatif, Thèse de doctorat, ENGREF, 2004, Paris, 2004, p.473 92 Rey-Valette H., Roussel S., « L’évaluation des dimensions territoriale et institutionnelle du développement durable : le cas des politiques de gestion intégrée des zones côtières », Développement durable et territoires, dossier 8, 2006, www.developpementdurable .revues.org /3311

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son articulation sur le terrain? Il convient de revenir en premier lieu sur la définition d’une méthodologie d’analyse d’une politique de gestion durable propre au littoral. Ces bases théoriques serviront de tremplin dans la compréhension et l’efficience de la gouvernance face à la présence des feuilles sur les plages. L’articulation de l’ensemble des acteurs institutionnels permet de mettre en exergue les stratégies en place à différents niveaux décisionnels.

2.1.1. La gestion du littoral : le cadre conceptuel Dans un cadre théorique, le plan de gestion en place, basé sur une démarche de non enlèvement des banquettes, repose sur un objectif d’intégration au sens de coordination des actions et des acteurs à des fins de bon état écologique et équilibré du milieu. Le concept même de gestion intégrée suppose ainsi un modèle de gouvernance particulier et la définition d’un espace géographique cohérent. Trouver un équilibre entre les piliers du développement durable dans un objectif de gestion raisonnée du littoral et particulièrement sur l’enjeu de l’érosion, suppose de mettre en accord différents intérêts à première vue contradictoires dans un plan logique visant un objectif commun. 2.1.1.1.

L’intérêt sociétal d’une protection de la biodiversité dans le cas de l’érosion

Parler de gestion pour le cas de la biodiversité et des écosystèmes renvoie à l’importance pour l’homme de sa protection. La prise en compte d’une protection de la biodiversité passe ainsi par un calcul de l’intérêt pour l’homme de son maintien à un niveau écologique soutenable. L’objectif du développement durable est ainsi d’articuler les enjeux et l’apport pour l’homme d’une protection de la nature. La conservation prend alors une dimension sociale centrale où le management environnemental demande l’établissement d’un consensus autour d’un compromis quant au niveau d’intervention de l’homme dans le maintien d’un équilibre, stable sur le long terme. L’intervention de l’homme dans le processus d’évolution naturel du littoral pose des limites quant à la soutenabilité de ce type d’interférence. Ainsi, le phénomène accentué d’érosion, lié en partie à l’enlèvement régulier des banquettes dans le secteur de la Réserve, suppose différentes conséquences possibles sur les activités humaines : altération de la naturalité des sites face à la perte de biodiversité, manque à gagner par l’espace perdu pour l’homme, diminution de la valeur patrimoniale et culturelle des sites et une charge potentielle dans des méthodes de réhabilitation des sites ou dans des politiques d’adaptation. Le non enlèvement participe ainsi à une limitation de l’empreinte écologique de l’homme dans la morphologie naturelle de la plage en redéfinissant son niveau d’intervention. Dans une vision simplifiée des tensions liées à la présence des banquettes, l’enjeu économique associé à une perte de fréquentation touristique relative à une gêne potentielle pour les usagers, semble être le frein à l’établissement durable d’une gestion des plages basée sur un non enlèvement des feuilles. L’objectif partagé d’une compréhension par tous d’un intérêt économique à moyen-long terme de laisser les feuilles sur les plages comme facteur limitatif de l’érosion, est central pour l’acceptation de ce nouveau choix de gestion. La destruction du support de l’activité touristique a en effet pour conséquence la réduction de la capacité d’accueil des plages : préserver le littoral de ce phénomène est une action qui s’inscrit dans une optique de 28


développement durable, afin de laisser aux générations futures ce capital naturel, source de développement touristique de la Corse. Le développement économique doit ainsi intégrer les paramètres environnementaux. Parallèlement au gain d’une protection de la nature, « l’homme devient comptable du devenir de la nature »93 modifiant alors la place de l’humanité dans l’environnement en lui imposant une responsabilité94. Sa « survie » en dépend.95 Cette situation demande des ajustements en termes de concertation entre acteurs. Cela repose sur un état des lieux partagé et accepté des risques sur le long terme. Le non ramassage des banquettes répond à cette reconnaissance d’un bien fait pour la société. La mise en œuvre d’un plan d’action dans cette stratégie de conservation repose sur un objectif commun, reconnu comme participant à l’intérêt collectif sur le long terme et s’intégrant aux autres enjeux du territoire. Ainsi, le projet pilote s’inscrit dans un programme plus vaste de gestion du littoral en lien avec le phénomène d’érosion. Sa mise en œuvre demande une méthodologie particulière qui repose sur un dispositif de gestion intégrée.

2.1.1.2.

Gestion intégrée : paradigme du développement durable

Le principe de gestion intégrée des zones côtières s’inscrit dans un processus évolutif des politiques de gestion des littoraux, devenu cadre de référence des politiques publiques françaises96. La prise en compte du phénomène d’érosion suit cette évolution dans les choix de gestion du trait de côte.

93

Claval P., « Le développement durable : stratégies descendantes et stratégies ascendantes », Géographie, économie et société, Vol.8, 2006, pp. 415-445 94 Jonas H., Le principe responsabilité. Une éthique pour la civilisation technologique, Paris, le Cerf, 1990 95 Bellan G., Dauvin JC., Bellan-Santini D., « Développement durable : pourquoi l’homme ne peut être seul au centre du concept de « sustainability ». Le point de vue d’écologues marins », Développement durable et territoires Vol.1 n°1, mai 2010 www.developpementdurable.revues.org/8296 96 Commission Environnement Littoral (CEL), 2002, Pour une approche intégrée de gestion des zones côtières. Initiatives locales, stratégie nationale, Ministère de l’écologie et du développement durable/DATAR/IFREMER, Rapport au gouvernement, Paris, 2002, p.82

29


Tableau 3. Evolution des référentiels des politiques publiques et contexte d'émergence de la GIZC. 1° phase 1950-1970

Politiques publiques

Politiques environnementales Représentation du littoral

Pratiques de gestion de l’érosion

2° phase 1970-1990

3° phase depuis 1990

Contexte de planification et de centralisation : approches normative et globale

Décentralisation : approches procédurales et contractuelles

Participation élargie : approches concertées et territorialisées

Politiques visant à réguler les effets Littoralisation : aménagement et modernisation productiviste

Politiques portant sur les causes Sanctuarisation : création du CELRL et de la loi littoral (1986)

Politiques intégrée et concertée Gestion intégrée : développement durable et restauration

Gestion par construction d’aménagements lourds

Approche intégrée des processus : adaptation des techniques et réponses diversifiées

Approche intégrée des enjeux : concertation et vision commune à long terme

Crédit : Rey Valette H., Roussel S., Henichar L., Bodiguel C. 97

La gestion intégrée cherche à répondre à un objectif d’équilibre dans les trois piliers du développement durable, au travers d’une anticipation des évolutions des usages du littoral et en réfléchissant sur un modèle de gouvernance opérationnel et soutenable du domaine maritime. Ce principe repose sur un dispositif de management des ressources et de l’espace qui vise le développement durable des espaces côtiers par l’intégration de différentes logiques temporelles, sectorielles et territoriales98. Le concept de gestion intégrée fait ainsi référence à une approche systémique qui, appliquée au littoral, « vise la prise en compte des différentes dimensions des zones côtières, (…), écologiques, économiques, sociales ou politiques ».99 Ce dispositif de gestion demande ainsi l’interdisciplinarité entre sciences « pures » et sciences sociales relatives à la gestion de l’environnement dans une interface terre-mer particulière100. Le principe d’intégration fait donc référence à un objectif de coordination des acteurs et des actions autour d’un projet commun sur le long terme, où coordination se définit comme « un agencement d’un tout selon un plan logique pour une fin déterminée »101. Sur la base du référentiel méthodologique utilisé durant le Grenelle (2009), quatre temps peuvent être identifiés dans le cycle d’un projet portant sur la mise en œuvre des politiques environnementales actuelles, applicables à la gestion intégrée des côtes et ainsi au cas de la gestion des banquettes:

97

Résultat d’analyse du colloque international pluridisciplinaire « le littoral : subir, dire, agir », Lille, Janvier 2008. Ségalini C., « Eléments de compréhension du processus de politisation du discours sur la gestion intégrée des zones côtières », Développement durable et territoires, Vol 2 n°3, décembre 2011, www.developpementdurable.revues.org/9123 99 Ségalini C., 2011, op.cit 100 United Nations Conference on Environment and Development, Agenda 21, Section 2 Chap. 17, Conservation and management of resources for development, Rio de Janeiro, Brazil, 1992 101 Billé R ., « Gestion intégrée des zones côtières : quatre illusions bien ancrées », Vertigo-revue électronique en sciences de l’environnement, Vol.7 n°3, décembre 2006, www.vertigo.revues.org/1555 98

30


 Un état des lieux partagé portant sur une reconnaissance des enjeux et un vocabulaire commun entre les acteurs concernés ;  L’établissement d’une stratégie commune, co-élaborée ;  La mise en œuvre d’un plan d’action co-décidé ;  Une évaluation de la démarche: analyse rétrospective de l’action engagée. Ces étapes serviront de fil conducteur dans l’analyse des stratégies d’acteurS et la construction du projet pilote engagé au sein de la Réserve. L’évaluation reste néanmoins prématurée en raison de la nouveauté du projet. L’acceptation des enjeux portant sur l’accentuation du phénomène d’érosion en raison de l’enlèvement des banquettes dans la RNBB sera « mesurée » selon une approche descriptive de l’historique local et institutionnalisée de la démarche. L’engagement des élus repose-t-il alors sur une stratégie coordonnée à tous les étages institutionnels? Comment s’articule la gouvernance dans la gestion des banquettes? Cela participe-t-il d’une gestion concertée ?

2.1.2. Une coordination institutionnelle à trois niveaux Comprendre l’organisation de la gouvernance relative à une gestion concertée du territoire de la Réserve permet d’éclairer les stratégies des administrations à différentes échelles décisionnelles et le caractère descendant ou ascendant d’une politique environnementale afin d’observer la cohérence dans laquelle s’inscrit le projet localisé de non intervention des communes quant à l’enlèvement des banquettes. 2.1.2.1.

Un partenariat avec l’Etat

Toute politique française relative à l’environnement s’inscrit au préalable dans une stratégie nationale supportée par le ministère de l’environnement. Cependant, le dispositif de gestion intégrée des zones côtières repose sur une logique territorialisée qui donne une nouvelle posture à l’Etat : la collaboration s’inscrit dans un contexte décentralisé, passant de gestionnaire unique des littoraux à un rôle de coordinateur des politiques à dynamique locale102. La mise en place d’une gestion du périmètre côtier et particulièrement des banquettes s’articule entre un échange à la fois ascendant, dynamisé par une demande locale d’informations et descendant autour d’un devoir de clarification des responsabilités des acteurs. La DREAL, anciennement la DIREN depuis 2007, est l’interlocuteur étatique privilégié. Son objectif, selon une approche transversale, est de mettre en application au niveau régional les grands axes prioritaires du Grenelle, à savoir l’équilibre entre développement, préservation de l’environnement et la diminution des risques. Le référent en est le préfet qui joue un rôle d’appui technique et d’expertise pour les acteurs de la région et met en œuvre l’évaluation environnementale des stratégies en place. Sa mission d’encadrement permet d’assurer une cohérence territoriale à grande échelle des différents plans de gestion de l’espace côtier, initiés au niveau local.

102

Rey-Valette H., Roussel S., 2006 op.cit.

31


La prise de conscience de l’enjeu de l’érosion des côtes au niveau européen a ainsi amené le gouvernement français à l’élaboration d’une stratégie nationale qui donne les grandes lignes directrices à suivre103. Parallèlement, le développement des territoires littoraux s’intègre aussi dans une stratégie nationale de création d’aires protégées, stratégie impulsée par la loi Grenelle 1 du 3 août 2009 ainsi qu’une stratégie pour la biodiversité présentée en 2004104. De plus, le programme européen INTEREG III A a permis de mettre en lumière, grâce à une étude ciblée sur l’érosion de la plage de Paragan située dans le sud-ouest de la Réserve105, l’enjeu du phénomène sur ce territoire. Ce cadre général a ainsi amené la DREAL de Corse à intervenir afin d’éclairer les communes locales sur la problématique d’une gestion des banquettes de posidonie sur les plages. La démarche a été double. Elle a consisté tout d’abord en une action de sensibilisation sur l’importance et le rôle des banquettes pour les plages par le biais d’une brochure informative publiée en 2003 et rééditée en 2008 puis en 2011, distribuée aux communes et aux gestionnaires. Parallèlement, elle a fait appelle à un bureau d’étude, EVEMAR, en 2008, afin de former et sensibiliser les élus au problème causé par l’enlèvement répété des banquettes et clarifier les possibilités d’action en termes de déplacement des feuilles. Le rapport d’EVEMAR106 sort du champ purement scientifique pour tendre vers une étude plus socio-économique face à un problème de gestion pour les communes qui reçoivent des « plaintes » concernant la présence des feuilles sur la plage. Ce document a permis de mettre en avant la nécessité de clarifier le cadre juridique d’interdiction d’un enlèvement des banquettes et l’importance de proposer des outils spécifiques permettant l’intervention des acteurs locaux pour un possible déplacement des banquettes qui n’impacterait pas le système de formation des plages. Cette étude a mis en exergue l’importance de trouver un compromis pour les gestionnaires du littoral, basé sur des expertises scientifiques précises. EVEMAR a ainsi constaté que certaines communes étaient demandeuses de recommandations et prêtes à agir dans le respect de l’environnement, et qu’il serait souhaitable de proposer des recommandations adaptées aux caractéristiques des sites et des enjeux. Ce constat a laissé la DREAL dans une situation ambigüe, consciente d’un aménagement nécessaire de la loi, mais son rôle de représentant de l’Etat l’empêchant de valider juridiquement, unilatéralement des adaptations. Cette situation a conduit à la mise en place d’une collaboration tacite entre la DREAL et l’Office de l’Environnement de la Corse qui a repris à sa charge le suivi du dossier, acteur régional reconnu comme

103

Rapport SNGTC, Propositions pour une stratégie nationale de gestion du trait de côte, du recul stratégique et de la défense contre la mer, partagée entre l'État et les collectivités territoriales, Grenelle de la mer, 2009, p. 104 Ministère de l’écologie et du développement durable, Stratégie française pour la biodiversité, enjeux, finalités, orientations, février 2004, p.48 105 Projet Interreg (III A), 2008, op.cit. 106 Cancemi G., Note d’information générale aux communes littorales corses, La gestion des banquettes de posidonies, questions juridiques et techniques, Dreal corse- E.VE.Mar, juin 2008, p.23

32


géographiquement et techniquement pertinent pour la conduite d’études sur cette thématique. Ce partenariat s’inscrit ainsi dans une stratégie de gestion décentralisée et territorialisée du littoral. De plus, le contrôle de l’Etat sur le périmètre littoral repose sur l’institution du Conservatoire du littoral, établissement public administratif, sous tutelle du ministère de l’environnement, qui a pour charge de racheter des terrains du domaine public maritime, considérés comme remarquables et d’en déléguer la gestion à différents acteurs locaux. Sa supervision repose sur un appui technique fondé sur une réglementation renforcée de préservation des sites. Cette délégation participe à un « mille feuille politico administratif, caractéristique d’une répartition complexe des rôles », qui ne permet d’appréhender que difficilement la notion et le « personnage » de gestionnaire du littoral107. La définition des objectifs de gestion durable du littoral s’organise alors autour de l’articulation des rôles des différents acteurs institutionnels ainsi que dans un espace géographique délimité, porteur de projet, comme la spécificité politique corse semble l’autoriser. 2.1.2.2.

Le régime administratif corse : une spécificité régionale

Cette collaboration s’inscrit dans un processus de changement d’organisation politique en Corse. L’île de beauté bénéficie en effet depuis 2002, suite à la loi Matignon108, d’un statut particulier dans ses compétences régionales et tout particulièrement concernant les politiques environnementales sur son territoire. Le processus de décentralisation est alors réaffirmé avec le renforcement des compétences de la CTC, la Collectivité Territoriale Corse, investie d’une mission de cohérence territoriale. Cette administration autonome, composée d’une assemblée, d’un conseil exécutif et du conseil économique social et culturel consultatif, définit les grandes orientations pour le territoire corse. Concernant l’axe environnemental, cette loi de 2002 a conduit au transfert de certaines compétences, telles que le suivi sur la qualité de l'air et la gestion des Réserves naturelles et des Réserves de chasse et de pêche à un établissement public spécifique, l’Office de l’Environnement de la Corse. Cette organisation institutionnelle territorialisée, avec une administration spécifique centrée sur les problématiques environnementales, semble clarifier le référent en termes de stratégie globale liée à la gestion du littoral corse et à sa protection, et tout particulièrement dans la zone de l’étude, la Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio. L’OEC devient alors un acteur politique central dans la définition d’un plan général de gestion des ressources naturelles et tout particulièrement sur la frange côtière. Créé en 1991109, cet établissement public participe à la définition d’objectifs quinquennaux et à la coordination des grandes orientations politiques décidées par l’Assemblée de Corse dans le domaine environnemental ainsi qu’à l’évaluation des politiques en place.

107

Billé R., 2006, op.cit. J.O n° 19 du 23 janvier 2002 page 1503 texte n° 1, loi n° 2002-92 du 22 janvier 2002 relative à la Corse, http://www.legifrance.gouv.fr 109 Loi du 13 mai 1991, article 57, www.legigouv.fr 108

33


Avec un effectif de 188 agents, son budget s’élève à 40 millions d’euros. Elle bénéficie aussi de financements européens qui constituent près de 30% de ses ressources, tant en investissement qu'en fonctionnement110. Son objectif est de valoriser les données environnementales dans des projets spécifiques afin de dynamiser le développement local comme la mise en place du PADDUC, Plan d’Aménagement et de Développement Durable de la Corse, prévu pour 2013. C’est dans cette dynamique de délégation des pouvoirs que, depuis 2011, cette agence est devenue le gestionnaire de la Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio et la structure en charge de la gestion des banquettes de posidonie. La gestion des littoraux s’inscrit ainsi dans un cadre fortement régionalisé où l’impulsion politique est ascendante et territorialisée. 2.1.2.3.

Du régional au local : la démarche engagée des communes

La DREAL a, comme vu précédemment, mis en place une action de sensibilisation des communes sur le territoire corse sur l’importance des banquettes pour les plages. Ce programme reste cependant dynamisé par une sollicitation des élus locaux, demandeurs d’un compromis dans les possibilités d’intervention sur les plages. Dans le cadre géographique de la RNBB, au regard des comportements des communes sur la gestion des banquettes, on observe une évolution positive puisque la formation sur cette problématique a amené l’ensemble des cinq communes de ce secteur particulier à ne pratiquer aucun ramassage cette année. Avant 2012, on constate différentes méthodes dans la gestion des banquettes. Les cinq communes que compte la Réserve ont mis en place une stratégie qui leur est propre, entre acceptation des banquettes et enlèvement régulier. Tableau 4. Récapitulatif des interventions menées par les communes sur les plages de la RNBB, 2010-2011 Niveau d'intervention des communes sur les plages 2010 (source EVEMAR) enlèvement avant l'été Commune

Plage déplacement

Porto vecchio

Bonifacio

Figari Pianotolli Monaccia d'aullène

moyen d'enlèvement

I pini Casa di lume Tamaricciu

non non non

Santa Giulia* Rondinara paillotte Rondinara sant'amanza Rondinara prisarella Piantarella Paragan Pisciu cane Chevano furnellu

oui

pelle mécanique

oui

NC

lieu de dépôt

terrain privé plage secteur sud

non non non oui non non non

plage

2011 (source OEC) enlèvement en saison

enlèvement avant l'été

régularité

moyen d'enlèvement

zone de nettoyage

déplacement

oui 1/sem oui 1/sem oui 1/sem

cribleuse cribleuse cribleuse

partiel total partiel

non non SI

oui 1/sem

cribleuse

total

oui

oui 1/sem

cribleuse

partiel

oui partiel

moyen d'enlèvement

NC

lieu de dépôt

enlèvement en saison régularité

moyen d'enlèvement

oui

cribleuse

oui

cribleuse

zone de nettoyage

mini pelle

non

non

non

non

non

non

non non non non non

non oui non non non

NC

non non non non non

* plage hors RNBB NC: non communiquée SI:sans information

110

www.oec.fr

34


Les démarches sont différenciées avec les communes de Bonifacio et Porto Vecchio qui, jusqu’à lors, pratiquaient des actions régulières de ramassage mécanisé. Concernant Monaccia d’Aullène et Pianotolli, le principe de non enlèvement est depuis longtemps le mode de gérance employé en raison d’une sensibilité locale et du coût d’un déplacement des banquettes pour ces petites communes. Par ailleurs, pour la plage de Pisciu cane, une des raisons soulevée porte sur la difficulté technique due à l’isolement du site. Plus spécifiquement pour Porto Vecchio, la méthode employée était particulièrement « agressive » avec l’utilisation de pelles mécaniques en début de saison ce qui a conduit à une perte remarquable de sable.

Figure 12. Pelleteuses sur Santa Giulia (à gauche) et diminution remarquable du sable à Casa di lume (à droite). Crédit photo : Commune de Porto Vecchio

Avant 2012, le nettoyage des plages était pris en charge par une entreprise privée sur la base d’un contrat pluriannuel sur bon de commande. Cette délégation de service public était organisée selon un chiffrage à l’opération en fonction du temps d’immobilisation des camions. Ce modèle a conduit à des difficultés dans le suivi et le contrôle des enlèvements de banquettes par la commune111. Les agents municipaux ont pu constater que ce « nettoyage » mécanique avait entrainé un certain nombre de dérives comme l’enlèvement important du sable, le recouvrement des végétaux en limite de plage ou encore le blocage des liens étang/mer par un déversage des feuilles en bordure. Ces risques avaient été mis en avant par le bureau d’étude EVEMAR qui préconisait, en cas de délégation du service de former les employés à une gestion respectueuse du milieu112. En 2011, le service de nettoyage des plages de Porto Vecchio a été transféré au bureau des affaires maritimes. Le marché public a été réouvert avec des indications précises sur les banquettes : le nettoyage des macro-déchets doit être manuel et les banquettes ne sont déplaçables qu’à titre exceptionnel. (Annexe 5 et 6, p. 100-101, Compte-rendu de réunion et Bordereau du marché public)

111

Compte-rendu de réunion avec M. Bianconi, directeur du port de plaisance de Porto Vecchio (26/04/2012), annexe 5 p. 101 112 Cancemi G. - EVEMAR, 2008, op. cit.

35


Ce changement de pratique s’explique, pour les communes concernées, par le processus d’implication mis en place en 2008 dans la récolte de données de suivi des accumulations au sein de la Réserve (voir annexe EVEMAR 2008). Cette démarche a permis une appropriation par ces acteurs de l’enjeu d’un suivi des banquettes afin de déterminer les conséquences locales de l’enlèvement répété et des méthodes d’intervention écologiquement acceptables. Toutefois, ce protocole de suivi a été mis en suspend en 2011, suite au transfert du dossier au gestionnaire de la Réserve. Afin d’informer les citoyens de leur engagement, les communes ont valorisé leur démarche par des communiqués dans le bulletin d’information communal ainsi que la publication d’articles dans les journaux locaux (Annexe 7 et 8, p. 102-103, Bulletin d’information de la commune de Porto Vecchio, Avril 2012 et Corse-matin, Avril 2012) La problématique autour de la gestion des banquettes sur les plages de Corse interpelle différents acteurs institutionnels dont leur articulation met en avant une dynamique ascendante marquée par le besoin de clarification des actions faisables. Le processus reste soutenu indirectement par l’Etat et directement par la politique régionale. Les stratégies semblent donc s’accorder pour la recherche d’un compromis soutenable pour l’environnement et les élus. Au sein du système des acteurs gestionnaires du littoral, l’intégration apparait néanmoins comme incomplète au regard des socio professionnels présents sur les plages.

2.1.3. Une stratégie intégrée en demi teinte : l’intégration des socioprofessionnels Le concept de gestion intégrée fait référence à la recherche d’un compromis dans les tensions existantes sur le littoral en lien avec son exploitation. Au sein de la Réserve, la dynamique écologique est fortement affirmée avec une gestion de l’espace contrôlée à la fois par l’Etat qui a acquis de nombreux terrains au droit du conservatoire et les agents de la Réserve. Parallèlement, cette zone géographique bénéficie d’une fréquentation touristique sur le littoral intense, renforcée par la présence de nombreuses activités économiques installées temporairement sur les plages comme des paillottes et des activités nautiques. Selon les chiffres de l’Observatoire du tourisme, la région de Porto Vecchio concentre 19,4 % des séjours effectués en Corse durant la saison haute, ce qui en fait le deuxième secteur le plus visité après Calvi, avec un taux de croissance de 2.5%113. L’apport économique du tourisme est ainsi primordial pour le développement de l’île et tout spécifiquement dans le périmètre de la Réserve avec une multiplication moyenne de la population estivale par 4 sur les communes engagées dans le projet pilote.

113

Observatoire du tourisme, Bilan de la saison 2010, www.visit-corsica.com

36


Tableau 5. Evolution de la population pendant la période estivale sur les communes de la RNBB.

Population hivernale (source INSEE 2009) Population estivale journalière estimée (données des communes)

Monaccia d’aullène

Pianotolli

Figari

Bonifacio

Porto Vecchio

471

864

1217

2919

11005

1500

3000

4500

20000 (pic à 60 000)

40000

Cette fréquentation a conduit au développement d’activités économiques sur les plages. Au niveau réglementaire, le préfet de région délivre des autorisations, sur une base saisonnière, d’occupation temporaire du domaine public maritime (AOT). Ces autorisations, outre les droits d’exploitation de l’espace alloué, impliquent des devoirs dans la gestion de la plage. Les installations doivent « s’intégrer harmonieusement dans l’environnement paysager (...) et le secteur de plage occupé doit être entretenu et maintenu en parfait état de propreté dans un rayon de 50 mètres autour de l’occupation »114. La charge de la gestion de la parcelle est ainsi déléguée au concessionnaire. Concernant le secteur de la Réserve, 23 AOT ont été délivrées pour cette année 2012, essentiellement des restaurants et des installations de parasols. Concernant la procédure, l’obtention de l’autorisation repose sur une concertation entre les différents acteurs concernés par la constitution d’un conseil consultatif particulier qui intègre les associations, les élus, le sous préfet, les socioprofessionnels et le gestionnaire de la Réserve115. Sur le périmètre étudié relatif au suivi scientifique, on remarque une concentration des AOT sur la commune de Porto Vecchio avec 15 concessions. Bonifacio bénéficie, quant à elle, de 8 autorisations. Les autres communes de la Réserve ne disposent pas de plage aménagée. Ces informations sont intéressantes au regard des pratiques d’enlèvement menées avant 2012 par les municipalités où il semble qu’un lien existe entre le ramassage des banquettes et l’existence d’activités professionnelles saisonnières.

114

Arrêté n°2A/12/087 portant autorisation d’occupation temporaire du domaine public maritime, Direction départementale des territoires et de la mer – service mer et littoral. 115 http://www.corse.pref.gouv.fr/la-procedure-d-instruction-r243.html

37


Tableau 6. Répartition des AOT sur le secteur de la RNBB* - Saison 2012. Secteur géographique

Plage

service d'accueil**

activité nautique

TOTAL

I pini (gde+ptite)

4

2

6

Casa di lume

5

4

9

Tamaricciu

0

0

0

Rondinara (paillotte)

1

2

3

Piantarella

1

4

5

Paragan

0

0

0

Figari

Pisciu cane

0

0

0

Pianotolli

Chevano

0

0

0

Monaccia

Furnellu

0

0

0

TOTAL

11

12

23

Commune

Porto Vecchio EST

Bonifacio

OUEST

* uniquement les plages concernées par le suivi scientifique des banquettes **restaurant-parasols

L’implication des socioprofessionnels dans la démarche d’une gestion raisonnée des banquettes est donc essentielle pour soutenir et maintenir le projet en cours, puisqu’ils participent eux même à l’administration de la plage. Dans le texte de l’arrêté, il n’est cependant pas fait mention de recommandations spécifiques relatives aux banquettes ou laisses de mer. Le caractère de « propreté » est alors difficilement définissable face à la présence des feuilles. Lors de discussions sur le terrain avec des responsables de paillottes, les feuilles sont perçues comme donnant un aspect « sale » à la plage. En conséquence, l’espace qui leur est assigné est régulièrement « nettoyé ». Néanmoins, des indications ont été données quant à l’interdiction d’un nettoyage mécanisé. Plusieurs méthodes ont donc été employées cette année par les socioprofessionnels, dont l’ampleur et le coût restent variables selon les niveaux d’accumulation.

Figure 13. Brassage du sable et de la posidonie en avant saison et le résultat (Casa di lume)

38


Figure 14. Méthode de nettoyage dite "douce" : ratissage régulier en bordure de paillotte (à droite) et ratissage régulier avec rejet direct en mer (à gauche).

Concernant ces pratiques manuelles, principalement un ratissage journalier, il est impossible de mesurer les conséquences sur la structuration sédimentaire des plages. Néanmoins, on observe sur deux sites (Rondinara paillotte et I Pini116), une apparition localisée de graviers et la disparition du sable fin. Malgré une acceptation forcée de la non-mécanisation du nettoyage et de la présence des banquettes, toute intervention minimise l’engagement des communes sur les sites où sont présentes des activités balnéaires. En effet, un nettoyage délimité au périmètre des AOT entraine une conséquence visuelle qui marque une distinction claire entre une zone de sable blanc sur l’espace privé et une zone laissée dans son état naturel sur la plage « publique ». Cette différence remarquable a un impact sur la perception des feuilles sur les plages par les plagistes117.

Figure 15. Distinction entre l'espace paillotte "nettoyé" et la plage « publique ».

De plus, il faut comprendre, qu’au regard du caractère saisonnier des activités qui concentrent leur chiffre d’affaire annuel sur quelques semaines, le changement dans la gestion des plages est un risque perçu par les plagistes comme potentiellement impactant sur la fréquentation118.

116

Voir la carte des plages étudiées p. 43 Commentaires obtenus sur les plages. 118 Commentaires obtenus sur les plages. 117

39


Le principe général du risque d’érosion est connu par les socioprofessionnels mais ils semblent, majoritairement, raisonner sur une conception à court terme quant à l’image que doit avoir la plage, contraire à la politique de non enlèvement engagée cette année. Ainsi, malgré l’information sur la démarche des communes par des articles de presse, l’acceptation est équivoque : sur la plage de Santa Giulia, classée l’une des plus belles d’Europe, les responsables de paillotte se sont organisés en collectif afin de réfléchir sur des compromis possibles. (Annexe 9, p. 104, Article Corsematin 22 juin 2012) Même si la tension est existante, l’enjeu est de déplacer ces stratégies d’acteurs d’une position d’adversaire vers une position de collaboration afin de solidifier le processus de non enlèvement engagé. Le poids politique et économique influent de ces interlocuteurs demande alors, pour une acceptation du dispositif, la mise en œuvre d’un plan d’action qui réponde à leurs attentes. En ce sens, le département de l’OEC en charge de la Réserve a déployé un programme qui cherche à conforter l’importance du choix de gestion pris par les communes tout en visant dans le futur de possibles ajustements.

2.2.

La RNBB, site scientifique pilote pour une gestion raisonnée des banquettes

Dans un objectif de préservation des espaces naturels et de recherche d’équilibre du milieu face au développement économique et aux impacts anthropiques, l’expertise scientifique joue un rôle central. Elle participe à la validation d’une stratégie durable, basée sur la compréhension renforcée de la dynamique des écosystèmes. Le gestionnaire de la Réserve, en tant que spécialiste de la zone, devient un acteur central dans l’avancée des connaissances scientifiques. Son travail de recherche appliquée s’inscrit dans un programme à plus grande échelle dont il convient de présenter les caractéristiques. Dans le plan d’action co-décidé avec les élus, il participe aussi au renforcement de leur engagement par des actions de sensibilisation. Ces deux axes de travail fondent la logique structurelle du programme opérationnel mené par la Réserve autour de la gestion durable des banquettes.

2.2.1. La reconnaissance de l’expertise scientifique 2.2.1.1.

Un espace privilégié pour une stratégie spécifique : la RNBB

Le cadre réglementaire d’aire marine protégée confère au périmètre de la Réserve un caractère propre, propice à un plan d’action spécifique tourné vers la protection de l’environnement. L’ancienneté de ce territoire, instauré en 1999, a permis d’instaurer un climat favorable à la conservation de son patrimoine naturel tourné vers la mer. Les communes locales reconnaissent l’importance d’un développement économique maitrisé préservant les richesses locales. L’OEC, gestionnaire référent de la Réserve, participe au renforcement de la dynamisation écologiste locale par un ancrage fort sur le territoire. En effet, cet office a sur place une base scientifique et technique rattachée au département des espaces marins et littoraux protégés. Ce département fait parti de la 40


direction à la préservation et au développement durable des espaces marins et littoraux, sous-direction du service « gestion des espaces terrestres et marins ». Cette articulation des services participe à une sectorialisation des enjeux environnementaux, accentuée par un plan de gestion localisé pluriannuel. Ce plan de gestion définit les axes prioritaires de recherches et de suivis dans lequel est inscrite l’étude des banquettes de posidonie119. Les missions de cette base, concentrées sur le périmètre de la Réserve, sont dans un premier temps la connaissance du fonctionnement des milieux naturels grâce à une veille scientifique. Dans un deuxième temps, elle met en place des travaux en lien avec la gestion de l’environnement marin et littoral par des protocoles de suivi mais aussi des contrôles sur le terrain. Pour terminer, elle valorise le milieu littoral par ses contributions méthodologiques, l’accompagnement en tant qu’expert des communes et des actions de sensibilisation ciblées. L’existence de cette base permet ainsi une centralisation des informations obtenues sur le terrain ainsi que la mise à disposition de moyens techniques et humains adaptés, pour soutenir la démarche des communes dans leur engagement pour le non déplacement des banquettes. Le caractère scientifique et d’expert du milieu des agents de l’office située à la Rondinara, permet de créer une interface privilégiée entre la région et les communes sur des enjeux environnementaux et les politiques de gestion en place. De plus, l’attrait touristique de cette région en fait un espace intéressant par son caractère multisectoriel et multiacteurs dans la mise en œuvre d’une politique environnementale de conservation. La Réserve apparait donc comme un territoire géographique pertinent où les acteurs locaux sont réceptifs aux problématiques environnementales. Il existe ainsi une logique territoriale dans la mise en œuvre d’un plan d’action co-décidé par les institutions, qui participe à une meilleure adaptation au milieu naturel. Le projet pilote s’inscrit donc dans une zone témoin sur une échelle propice pour un changement de pratiques, adapté à un plan d’action spécifique dont l’objectif tend vers une généralisation de la démarche120. 2.2.1.2.

L’objectif global du plan d’action

Selon le CAR/ASP, lors du premier symposium pour la végétation en Méditerranée121 : « une connaissance parfaite des éléments de la diversité biologique sur les plans spécifique, génétique et écosystémique est nécessaire pour que les pays puissent entreprendre une gestion et une exploitation rationnelle et durable de leurs ressources biologiques marines et côtières tenant compte des conditions écologiques et humaines qui prévalent dans la région ».

119

Office de l’Environnement, Plan de gestion de la Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio, 2007-2011, OEC, département Espaces Naturels et Protégés, 2007, p.165 120 Billé R., « Agir mais ne rien changer ? De l’utilisation des expériences pilotes en gestion de l’environnement », VertigO, Débats et Perspectives, 2009, www.vertigo.revues.org/8299 121 Centre d’Activités Régionales pour les Aires Spécialement Protégées relevant du PAM/PNUE, http://www.rac-spa.org/sites/default/files/doc_vegetation/actes_1er_sympos_veg_2000.pdf#page%3d59

41


Le programme d’une gestion intégrée des banquettes repose en effet sur l’amélioration des connaissances scientifiques sur les fonctionnalités de l’écosystème des plages et leur morphodynamisme. Le support technique apporté par les écologues et spécialistes permet de fournir aux gestionnaires et aux autorités un outil d’aide à la décision et donc « un outil de dialogue et d’alerte sur l’intérêt patrimonial d’une zone »122. C’est dans cette optique, que s’inscrit le projet de suivi des accumulations des banquettes mené par l’OEC au sein de la Réserve. Selon M. Cancemi123, écologue spécialisé dans les herbiers marin et coordinateur du projet PMIBB au sein de l’OEC, il est nécessaire de comprendre certains mécanismes dans la formation des plages afin de déterminer l’implication écologique des feuilles de posidonie sur les plages dans le maintien du trait de côte : « Si on doit donner des indications pour la gestion des banquettes, soit un déplacement éventuel, il n’est cependant pas possible de donner des réponses standardisées à cette heure. » En effet, le phénomène d’accumulation des banquettes et son rôle dans le maintien des plages dépend de facteurs multiples comme la morphologie de la plage, la typologie des fonds marins, l’exposition au vent, le type de sable rencontré. Afin de proposer des aménagements futurs dans l’intervention des gestionnaires sur les plages, il est nécessaire de comprendre les mécanismes de base du système de transfert des sédiments. L’objectif à moyen et long terme est donc de pouvoir définir des typologies de plages qui permettraient de proposer des moyens efficaces et raisonnés de déplacement des banquettes: quoi faire, comment le faire et quand. En effet, il faut comprendre que l’éventuel enlèvement des banquettes n’est pas toujours impactant pour les plages. Ainsi sur une plage proche de Calvi, a été observé une accumulation exceptionnelle de banquettes, banquettes que l’on pouvait « sortir » du système plage. La formation de la plage ne dépendait pas de la présence des feuilles et l’accumulation observée résultait d’un hydrodynamisme fort lié à un phénomène météorologique exceptionnel. Nonobstant, les banquettes interviennent principalement dans le transport du sable sur les plages et à la stabilisation de cet apport, et constituent alors un des maillons d’une chaine complexe dans le phénomène d’érosion Ce phénomène, observable en Corse, repose sur une diminution de l’apport sédimentaire terrigène (lié au système de bassin versant) et de l’apport de sédiments marins (origine minérale et organique), apports nécessaires à la formation des plages. L’action humaine d’enlèvement de ces feuilles est ainsi un facteur amplificateur dans le problème des apports sédimentaires mais non l’unique facteur. L’objectif spécifique du suivi des banquettes dans la Réserve s’inscrit donc dans un projet plus global relatif à une compréhension fine de la disparition des plages et du rôle des feuilles de posidonie selon les caractéristiques des sites. Les résultats visent à trouver des compromis pour un déplacement des banquettes adapté aux intérêts écologiques et socio-économiques, plan de mesure qui répond au concept de développement durable.

122

Dauvin JC, Gestion intégrée des zones côtières : outils et perspectives pour la préservation du patrimoine naturel, publ. MNHS, 2002, p.346 123 Spécialiste des herbiers marin, Entretien mené le 1/08/2012, Annexe 10 p. 105-107

42


L’état des connaissances sur la Réserve nécessite la poursuite d’études spécifiques sur les plages où les banquettes sont présentes, selon un suivi régulier et la mise en place d’un protocole reconnu et commun à l’ensemble des scientifiques afin d’harmoniser les données124.

2.2.2. La mise en place d’un protocole de suivi scientifique Un protocole de récolte de données sur les accumulations de banquettes a donc été mis en place sur le périmètre de la RNBB afin de répondre aux enjeux d’un aménagement dans la gestion des banquettes. Dans le cadre de ce suivi scientifique 2012, il a été décidé d’effectuer des mesures régulières sur une partie des 19 principales plages de la Réserve. La sélection des plages s’est faite selon différents critères environnementaux et socio-économiques : l’exposition au vent, l’intérêt écologique, la représentativité des communes, le niveau de fréquentation des plages et l’état des suivis précédents (Annexe 11 p. 108, Tableau récapitulatif des critères de choix de plage). 14 sites pilotes, répartis sur trois zones géographiques (Est, Sud et Ouest) ont ainsi été identifiés. Ce large échantillon permet de couvrir le maximum de situations particulières propre à la zone d’étude.

1- I pini petite 2- I pini grande 3- Casa di lume 4- Tamaricciu 5- Rondinara Prisarella 6- Rondinara paillotte 7- Rondinara Sant’amanza

8- Piantarella embarcadère 9- Piantarella paillotte 10- Paragan 11- Pisciu cane 12- Chevano grande 13- Chevano petite 14- Furnellu

Figure 16. Les plages sélectionnées au sein de la Réserve pour le suivi scientifique.

124

Bellan & al., op. cit., 2010

43


2.2.2.1.

Mise en place du protocole

Cette année, l’utilisation innovante d’un GPS125 a nécessité la modification du protocole anciennement utilisé par le bureau d’étude EVEMAR (Annexe 12 et 13, p. 109-111). Ainsi, a été validé un nouveau modèle qui permet d’intégrer les informations obtenues par cet outil (waypoints – tracés). Précédemment, pour rendre compte de l’observation sur le terrain du lieu de dépose des banquettes, le protocole était articulé entre trois secteurs de plage : gauche – centre – droit. L’emploi du GPS permet une approche plus précise: le protocole est aménagé selon des sous-unités de banquettes en en fonction de leur hauteur moyenne observée et de leur position sur la plage. De plus, ont été ajoutées des indications à remplir à chaque relevé, sur la direction du vent, la présence de litière, la distance des accumulations au rivage et la qualité des banquettes qui permet de définir s’il y a un arrivage récent (feuilles sècheshumides-mixtes). (Annexe 14, p.112-114, Protocole de suivi 2012) Figure 17. Litières observées sur la plage de Paragan

2.2.2.2.

Outils et technique de relevé de terrain

6 relevés par plage ont été effectués entre fin avril et début août : 2 relevés par mois entre mai et juin et 1 relevé mensuel pour les mois de juillet et août. (Annexe 15, p.115, Planning des relevés de terrain) Sur le terrain, il est nécessaire de déterminer une hauteur moyenne estimée par observation visuelle afin d’établir un volume. L’utilisation d’un baton gradué permet de donner la hauteur maximale et minimale de chaque sous-unité.

Figure 18. Méthode de mesure des hauteurs de banquettes

Des photos sont prises à position fixe à l’extrême droite et à l’extrême gauche de chaque plage à chaque intervention sur le terrain (Annexe 16 et 17, p.116-117,Présentation photographique de l’évolution des banquettes, exemple de Rondinara (n°6) et Paragan (n°10) . Un élément problématique dans l’observation sur le terrain a été la caractérisation précise d’une banquette. Dans certains cas, leur formation en amas n’est pas clairement identifiable : certaines plages sont couvertes par les résidus de la plante (rhyzome, aégagrophiles, feuilles) sans pour autant former une structure en hauteur. Ces laisses de mer, participant à l’écosystème des plages126, ont néanmoins été comptabilisées. Leur étalement en tapis participe à un recouvrement naturel du sable, représentant une

125 126

Global Positionning System. Entretien M. Cancemi, op. cit.

44


gêne potentielle pour les usagers, paramètre important dans un objectif futur de gestion raisonnée des plages.

Figure 19. Début de formation d'une banquette (à droite) et présence d'un tapis de laisses de mer de Posidonie (à gauche ).

2.2.2.3.

Méthode de traitement des données :

Les données obtenues sont rentrées dans un tableur excel de traitement des données. Trois résultats sont calculés :  Un volume qui permet d’estimer le niveau d’accumulation et sa variation dans le temps et d’établir des pronostics quant à la charge de déplacement potentiel pour les communes.  Une surface qui précise l’étalement des feuilles.  Un pourcentage d’occupation des banquettes sur la surface totale de la plage, donnée qui offre une approche plus transversale à l’étude scientifique entre un niveau de gêne perçu par les usagers et le degré de couverture de la plage par les laisses de mer. Accumulation des banquettes sur la plage de la Rondinara Sant'amanza (mode GPS) date

surface de la Hauteur Sous- secteur de plage max unité plage (en m² et (en m) mesuréesur GE)

Hauteur min (en m)

Hauteur moy (en m)

Surface (en m² et mesurée sur arcgis)

surface totale

Volume (en m 3 )

Volume total (en m 3 )

Occupation distance à la présence de banquettes mer litières % (en m)

forme de banquette

1 c-d 1,4 0,2 0,9 994 895 0 OUI _ 1458 1080 21 2 D 0,9 0,05 0,4 464 186 0 OUI _ 1 C-D 0,9 0,2 0,35 437 153 3 oui seche 04/05/12 7079 1591 1076 22 2 D 1,2 0,4 0,8 1154 923 2 oui mixte 1 C-D 1,05 0,35 0,7 186 130 0,5 oui sèche Figure 20. Exemple du tableau de traitement des données 23/05/12 7079 407 351 utilisé 6 2 D 1,5 0,45 1 221 221 3 oui mixte 1 C 0,45 0,25 0,15 40 6 7 non sèche L’utilisation innovante du GPS, qui a facilité le travail sur le terrain, permet d’obtenir une représentation 13/06/12 7079 599 488 8 2 C 0,9 0,2 0,45 140 63 5 non sèche spatiale de la répartition banquettes en1 sous-unité sur les419plages par un traitement 3 C-D des1,6 0,35 419 2 cartographique non mixte sur 1 C 0,4 0,2 0,3 123 37 8 non sèche le logiciel de système d’information géographique ARCGIS. Cet outil visuel donne une représention 13 03/07/12 7079 886 706 2 C-D 0,95 0,2 0,6 235 141 8 non sèche dynamique des banquettes et leur répartition uniforme ou sectorisée. 3 D 1,5 0,25 1 528 528 1 non sèche 1 G 0,04 0,01 0,02 63 1,3 0,5 non fraiche 2 C 0,45 0,15 0,25 54 14 10 non seche 02/08/12 7079 891 546 13 3 C-D 0,65 0,15 0,3 276 83 1a2 non mixte 4 D 1,5 0,3 0,9 498 448 1 non seche 19/04/12

7079

45


Figure 21. Exemple de représentation cartographique des accumulations de banquettes sur ARCGIS

L’ensemble de ces données par plage vont ainsi permettre, sur la durée, d’établir des tendances et de comprendre la dynamique naturelle existante des banquettes selon les sites.

2.2.3. Etat des lieux des accumulations de banquettes : Résultats et discussion Dans un soucis de synthèse, l’analyse des données est présentée en premier lieu en fonction des volumes par secteur géographique127.

Figure 22. Variation du volume de banquettes dans le secteur Est.

127

Figure 23. Variation du volume de banquettes sur le secteur Sud

Résumé des résultats par secteur géographique: annexe 18 p. 118

46


Figure 24. Variation du volume de banquettes dans le secteur Ouest

Ces trois figures montrent une tendance globale à la diminution des volumes de banquettes entre avril et Aout 2012. Dans le secteur Est, qui couvre 7 plages réparties entre les communes de Porto vecchio et Bonifacio, les volumes de banquettes sont faibles durant la période estivale (Juin-juillet-août) avec cependant un pic observé sur Rondinara Santa’amanza (n° 7) en juillet (706 m3). On y observe la disparition totale des banquettes en août sur les plages n°1, 2, 3, 4, 9. Concernant le secteur Sud, les deux plages situées à l’Est de Bonifacio (n°8 – n°9) présentent une diminution constante des volumes avec une disparition totale sur Piantarella paillote (n°9). Paragan (n°10) montre une légère augmentation en août. On remarque que sur ce secteur, les volumes sont plus importants qu’à l’Est avec des maximums observés en avril de respectivement 576 m 3 et 895m3 sur Piantarella embarcadère (n°8) et Paragan (n°10). Pour le secteur Ouest, les volumes sont relativement stables sur la saison estivale. Toutefois, les niveaux d’accumulation sont disparates entre les deux plages de Chevano (n°12, 13) aux volumes faibles (maximum observé 117m3 et 15m3) et Furnellu (n°14) et Pisciu cane (n°11) qui rencontrent des concentrations importantes avec des maximums respectifs évalués à 903 m3 et 3525m3. Cette dernière plage présente des banquettes qui atteignent jusqu’à 2,80m de hauteur à certains endroits. Un comparatif entre ces trois figures montre des niveaux de banquettes très différents entre les secteurs Ouest, Sud et Est, ainsi qu’au sein même de ces secteurs. Deux éléments peuvent être mis en avant pouvant répondre en partie à ces disparités dans les volumes accumulées sur les plages : Une première raison, le facteur vent : il existe une dominance du vent d’Ouest à Sud-Ouest sur la Réserve relativement fort (entre 3 à 4 Beaufort en moyenne sur la période étudiée, soit de 30 à 70 km/h) qui rend les secteurs Sud et Ouest plus exposés128. Quant aux différences entre plages d’un même secteur, la forme générale de la baie pourrait expliquer cette situation, facteur influent sur l’hydrodynamisme des sites. En exemple, les plages de Furnellu, Pisciu cane et Chevano. Comme le montrent les images ci-dessous, Chevano présente une baie large et plus ouverte sur la mer alors que celles de Pisciu cane et Furnellu sont plus fermées et profondes. 128

Données obtenues par croisement sur le site de www.windguru.cz/fr/

47


Figure 25. Photo satellite des plages de Furnellu, Chevano et Pisciu cane. (source : Google earth)

Ces résultats par volume permettent de définir, à ce stade, des tendances dans le processus naturel de dépose et les variations en quantité amassée de banquettes sur les plages. On constate que le mois de mai reste une période relativement instable dans l’arrivée des feuilles, ce qui conforte les recommandations faites par le bureau d’étude EVEMAR de ne pas pratiquer d’enlèvement sur les plages avant juin129. Ces données participent ainsi à la définition d’un futur plan de gestion des banquettes. Toutefois, il semble important de regarder les données sur les surfaces afin de proposer une analyse plus transversale des résultats scientifiques. En ce sens, les résultats suivant sont présentés selon le caractère aménagé (présence d’AOT) ou non des sites.

Figure 26. Surface de plage occupée par les banquettes (plages aménagées)

Figure 27. Surface de plage occupée par les banquettes (plages non aménagées)

Au regard des résultats, les différences sont visibles dans le recouvrement des plages par les banquettes entre les sites dits « naturels » (fig.27) et les sites où sont présentes des activités balnéaires (fig.26). Sur les plages aménagées, à partir du mois de juin, on observe que la couverture des feuilles est faible voire nulle (fig.29) . Pour les plages sans activités, les pourcentages d’occupation des banquettes sont très variables mais restent importantes avec des recouvrements allant jusqu’à 72% pour Paragan (n°10) au mois de mai (fig.28).

129

DREAL, Note d’information générale aux communes littorales corses, La gestion des banquettes de posidonies, questions juridiques et techniques, DREAL Corse- E.VE.Mar, juin 2008, p.23

48


Figure 28. Occupation des banquettes - I pini grande (n°2)

Figure 29. Occupation des banquettes – Paragan (n°10)

Globalement, les surfaces occupées sont stables pour la période de juin à août sur les deux types de plage. La disposition des banquettes sur les plages participe à cette stabilité selon leur distance à la mer. Ainsi, à Chevano (n° 12 – 13), les banquettes sont situées en haut de plage entre 4 et 7m du rivage sans présence de litière et ne montrent que peu de variation de surface. Cependant, certaines plages présentent des variations de surface importantes allant jusqu’à 40% pour Paragan (n°10). Sur les plages aménagées, les variations tournent autour de 9%. Cette information montre une certaine inconstance dans le processus de dépose des banquettes. Tableau 7. Variation des surfaces occupées par les banquettes entre avril et août 2012 variation de surface occupée par les banquettes entre avril et aout 2012

tamaricciu

Plages aménagées casa di rondinara i pini ipini ptte lume paillotte

Pages non aménagées rondinara rondinara piantarella pisciu paragan prisarella sant'amanza embarcadère cane

chevano chevano furnellu grande petite

variation des surfaces en m2

197

879

291

119

1286

118

992

393

1150

955

230

31

1648

variation d'occupation des banquettes en %

8.7

2.7

8.7

5

9

2.2

14

19

40

20

6.6

1.2

29

Par ailleurs, on remarque que la répartition spatiale des banquettes est plus uniforme et homogène sur les plages non aménagées (fig.30) que sur les plages aménagées qui montrent des variations intéressantes (fig.31). Ainsi, sur la plage de Rondinara paillotte (n°6), les banquettes en bord de plage (droite et gauche) restent présentes sur la saison alors que les accumulations au niveau de la paillote tendent à disparaitre. On peut noter que sur cette zone de plage, la mise en place régulière de pédalos a entrainé le tassement progressif des banquettes allant jusqu’à leur disparition au mois d’août (fig.31 - 32).

49


Paillotte et pédalos

Figure 30. Répartition des banquettes Piantarella embarcadère (n°8)

Figure 31. Répartition des banquettes Rondinara paillotte (n°6)

Figure 32. Pose journalière de pédalos sur les banquettes - Rondinara paillotte (n°6)

L’ensemble de ces résultats (volume par secteur et surface occupée par les banquettes) montrent des enjeux variables entre les plages. Les différences de situation dans les accumulations illustrent la difficulté d’une gestion standardisée des banquettes. Il semble nécessaire d’établir une analyse des résultats par plage afin de proposer des méthodes de gestion adaptée aux besoins des gestionnaires (Annexe 19, p. 119132, Résultats des données d’accumulation des banquettes par plage) L’outil cartographique apparait comme un instrument pertinent pour aller dans ce sens en permettant d’offrir un support visuel sur les zones concernées par les banquettes et les interactions avec les activités balnéaires. Cette première étape de la recherche précise ainsi le phénomène de transfert des feuilles au sein même de chaque plage. L’ensemble de ces données sert donc de base indicative dans la proposition d’outils de gestion qui permettraient de planifier une intervention dans le cas d’un ramassage exceptionnel. De plus, les différences visibles entre plage aménagée et plage non aménagée, quant au processus naturel de dépose des feuilles met en lumière l’impact sociétal des banquettes dans le développement touristique des plages. Ainsi, on est en droit de se demander si le niveau d’accumulation est un facteur explicatif du développement des AOT dans la zone Est, moins touchée par les banquettes. La présence des feuilles conditionne-t-elle alors l’évolution économique des zones balnéaires ? Cela participe-t-il a une représentation erronée du carcatère naturel de l’espace plage ? Les enlèvements répétés pourraient ainsi avoir participés à renforcer l’image «carte postale » de certaines plages corses. 50


Il semble alors important de croiser sciences dures et sciences sociales dans une évaluation de la perception des feuilles par les usagers des plages dans la partie suivante. L’étude spécifique des banquettes au sein de la Réserve est encore à un stade préliminaire pour la définition d’une typologie de plage et la caractérisation spécifique du rôle des banquettes dans la structuration et l’apport sédimentaire des plages. Le projet pilote mené par les communes de ne pas ramasser les feuilles participe néanmoins à l’efficacité du suivi. Dans cette stratégie co-décidée entre les élus et le gestionnaire de la Réserve et dans un objectif d’acceptation sociale de la démarche, ce plan d’action est soutenu par une campagne d’information auprès de la population.

2.3.

La sensibilisation : outil de consensus

Un des enjeux majeurs du renforcement de la stratégie locale repose sur une communication active auprès de la population sur la problématique des banquettes. Au-delà de son rôle d’expert scientifique, le gestionnaire de la Réserve, dans un objectif d’acceptation de réglementations particulières et de contrôle du milieu littoral, renforce donc les engagements des communes par des actions de sensibilisation selon différentes approches. La demande des communes sur cette initiative est forte afin de rendre visible leur démarche de gestion130.

2.3.1. Une mission d’accompagnement des communes de la RNBB Cette collaboration avec les municipalités a demandé la mise en place de plusieurs outils. Le stage effectué au sein de la Réserve s’est inscrit dans cette dynamique de développement de ces instruments. 2.3.1.1.

Des outils déjà existants

Le principal support de sensibilisation est une brochure, mise en circulation par la DREAL en 2007 et relayée par l’OEC depuis 2010. (Annexe 20, p.133-135) Comparativement à 2011 où 700 personnes ont reçu ce support informatif sur une action de 4 jours sur la plage de la Rondinara paillotte (n°6)131, la distribution s’est effectuée de manière différente et plus étalée sur la saison. Une dépose de brochures dans des points stratégiques comme des hôtels, des stands d’activités nautiques ou les offices de tourisme a été effectuée. Néanmoins, afin de renforcer le contact avec les usagers, une distribution « en directe » a été valorisée. Cette démarche a été accompagnée par deux supports spécifiques : la mise en place d’un stand et un questionnaire. Ces actions rendent la sensibilisation plus personnalisée mais mobilise plus de temps. Parallèlement à la brochure existante, il a semblé important de toucher un public plus large, à savoir les enfants, en créant un livret de jeu ciblé sur la posidonie (Annexe 21, p.136-138)

130 131

Compte rendu de réunion, Bianconi voir annexe 5, p.101 Cancemi G., Buron K., 2010, op.cit.

51


La fréquence des activités de sensibilisation est de l’ordre de 3 fois par semaine et d’une durée moyenne de 1h30. En termes de résultat, ont été distribués entre fin juin et mi aout, 319 brochures adultes et 156 livrets de jeu de manière directe et environ 400 brochures déposées sur différents sites. Un autre support utilisé est un panneau d’information fixe sur les banquettes (Annexe 22, p. 139) 11 panneaux ont été installés depuis fin juillet contre 5 en 2011 (fig.34). Cette augmentation démontre un engagement renforcé de la Réserve dans le soutien de la démarche des communes qui ont fortement sollicité leur mise en place. Cette extension a permis de couvrir plus de secteurs concernés par les banquettes et tout particulièrement sur Santa Giulia, plage située hors de la Réserve mais qui est sous la gestion de la commune de Porto Vecchio et donc incluse dans le projet de non enlèvement.

Figure 33. Pose du panneau à Santa Giulia, Porto Vecchio, 07/12.

On observe une répartition variable selon les communes avec un nombre de 6 panneaux pour la commune de Porto Vecchio (fig.35). L’importance en termes de fréquentation des plages de cette commune, habituée à effectuer des enlèvements réguliers depuis plusieurs années, justifie d’un besoin d’informer quant au changement de gestion des plages. L’importance économique des communes et leur superficie est aussi un paramètre explicatif de cette distinction.

Figure 34. Evolution du nombre de panneaux posés entre 2011 et 2012

Figure 35. Répartition par commune des panneaux posés en 2012.

Concernant la conception du panneau, le message transmit demande son emplacement sur une zone concernée par les banquettes, et donc souvent excentré par rapport au passage des touristes. Cependant, il est en projet d’adapter le message sur une vision plus générale de la dynamique des plages et d’y

52


mentionner l’engagement des communes, ce qui permettrait une implantation plus visible en entrée de plage132. 2.3.1.2.

Mise en place d’un stand : phase test

Afin d’améliorer la transmission d’informations sur les banquettes, il a été expérimenté cette année la mise en place d’un stand de sensibilisation. Le choix des plages potentiellement éligibles à cette démarche demande en effet de tester sur site. Au final, deux plages ont été sélectionnées pour l’agencement d’un stand : la Rondinara paillotte (n°6) et I pini grande (n°2). Leur étendue et leur accessibilité en font des sites faciles d’installation et permettent une certaine visibilité du stand.

Figure 36. Photo du stand en place à I pini - 19/07/12.

Il a été testé différentes plages horaires qui ont mis en avant l’après midi entre 15h et 18h comme période favorable à la fréquentation. L’expérience a été menée 7 fois dont 3 interventions ont du être écourtées en raison d’un vent fort. Cette campagne de sensibilisation, menée sur 4 journées effectives, a reçue une fréquentation de 80 personnes (tableau 8). Néanmoins, l’expérience reste peu concluante en raison de l’attractivité du stand due à la petitesse de la table et à un manque d’attrait visuel. Il est important de signaler que la mise en place d’un stand couvrant un certain périmètre demande une autorisation spécifique ce qui a conduit pour cette année au choix d’une structure mobile et limitée. De plus, la venue et l’accroche des personnes demandent une mobilisation dynamique des intervenants. Le choix de l’horaire est un paramètre important ainsi que la prise en compte du facteur vent, qui a conduit à l’abandon répété de la démarche.

132

Communication interne

53


Tableau 8. Récapitulatif de la campagne de sensibilisation effectuée sur le stand. PLAGES

i pini

date 19-juil 26-juil 31-juil

stand durée d'installation 15-17h 17h-18h trop de vent

fréquentation 19 15 0

Commentaires

installation en entrée de plage

casa di lume (paillote)

12-juil

14h mais trop de vent

0

Plage très étendue d'où la difficulté de sensibiliser avec le stand

rondinara

11-juil 20-juil 30-juillet

10h30-12h30 15h30-17h30 trop de vent

20 26 0

installation en entrée de plage proche des transats

Cependant, la démarche d’information a été bien perçue par les usagers et il semble intéressant de continuer cette campagne avec une mobilisation de moyens humains, un renforcement du matériel à disposition et un étalement de la sensibilisation sur une période plus longue. L’ensemble de ces outils a été complété par la conduite d’une enquête sur la perception des banquettes sur les plages qui participe à la fois à cette action de sensibilisation et à mesurer l’impact des feuilles sur leur ressenti.

2.3.2. Evaluation de la perception des usagers : la représentation sociale des banquettes L’existence de conflits sur le littoral s’explique par le caractère multifonctionnel de son exploitation et par conséquent, sur la multiplicité des perceptions de cet espace133. L’efficacité d’une gestion durable passe alors par une compréhension de la dynamique socio spatiale de ces rivalités potentiellement existantes sur le périmètre de la Réserve. Au-delà de l’intérêt environnemental et scientifique du non enlèvement des banquettes, le maintien de la démarche demande de comprendre l’impact social de la présence des feuilles. Les banquettes, influencent-elles le comportement des usagers ? Cela interfère-t-il dans l’efficience de la stratégie communale en place? Pour cela, il convient de faire un état des lieux de la perception des feuilles sur les plages, donnant une représentation sociale à un instant T.

133

Cadoret A., « Quelle durabilité des formes de régulation des conflits littoraux ? », VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement Hors-série 9 , juillet 2011, http://vertigo.revues.org/10946

54


2.3.2.1.

Le questionnaire : une autre approche de la sensibilisation

La mise en place d’une enquête par un questionnaire a donc été proposée pour cette année. Cette démarche a été influencée par le projet mené par l’association Mer Terre et la commune de Six-foursur-mer sur la perception des banquettes de posidonie en 2009 sur leurs plages134. La formulation des questions telles que « Savez-vous ce que cette plante (la posidonie) perd ses feuilles en automne pour former des banquettes et que ce cycle naturel est signe de bon état écologique de la plage ? » en fait un outil de sensibilisation intéressant. Cet outil permet en effet un contact privilégié avec les touristes. Cette enquête a été menée sur cinq plages de la Réserve, I pini grande (n°2), Casa di lume (n°3), Rondinara (n°6), Paragan (n°10) et Furnellu (n°14). Leur sélection a été faite selon différents paramètres afin de prendre en compte différentes situations existantes dans la fréquentation des plages: la représentativité des communes de la Réserve, le niveau d’intervention dans l’enlèvement antérieur des banquettes, le caractère aménagé des plages, le niveau des accumulations et les outils d’information en place. Tableau 9. Récapitulatif des caractéristiques retenues dans la sélection des plages enquêtées. Plage

Casa di lume (n°3)

I pini (n°2)

Rondinara paillotte (n°6)

Paragan (n°10)

Furnellu (n°14)

Caractéristiques - Secteur Est : commune de Porto Vecchio - déplacement de banquettes régulier avant 2012 - Activités économiques fortement présentes - Couverture de banquette faible (2%) – tapis de feuilles et de rhizomes important - Panneau d’information - Secteur Est : commune de Porto Vecchio - déplacement de banquettes régulier avant 2012 - Activités économiques fortement présentes - Couverture de banquettes faible (3%) – tapis de feuilles et de rhizomes faiblement important - stand - Secteur Est : Commune de Bonifacio - Enlèvement des banquettes régulier avant 2012 - Activité économique présente - Couverture de banquettes faible (3%) – tapis de feuilles et de rhizomes très important - Panneau d’information/stand - Secteur Ouest : Commune de Bonifacio - Déplacement des banquettes arrêté en 2011 - Couverture de banquettes importante (55%) -panneau d’information - Secteur Ouest : Commune de Monaccia d’aullène - déplacement des banquettes jamais pratiqué - Couverture de banquettes importante (33%) - panneau d’information

L’enquête a été menée du 25 juin au 3 août sur une moyenne de 4 sessions d’interview par plage. 200 questionnaires ont été effectués répartis également entre chaque site soit 40 questionnaires par plage dans un souci statistique. Afin de limiter un biais dans la récolte d’informations, une seule personne a conduit l’ensemble des questionnaires. 134

Commune de Six-fours et association Mer-Terre, Programme de gestion raisonnée des plages de la commune de sixfours, dossier 052009, Marseille, 2009, p.129

55


Le sondage s’est effectué de manière aléatoire tout en gardant un objectif de représentativité et d’équilibre entre les sites témoins. Dans certains cas, la barrière de la langue et le refus de répondre de certaines personnes ont influencé la définition de l’échantillon.

2.3.2.2.

Structure et objectifs de l’enquête

Le questionnaire est organisé en trois étapes (Annexe 23, p. 140)  La première partie permet d’identifier le profil de l’interrogé (âge, sexe, catégorie socio professionnelle, fréquence de passage en Corse et motifs du choix de la plage).  La deuxième partie porte sur le niveau de connaissance du sondé de la posidonie et de la problématique « banquette ». Il lui est aussi demandé s’il a eu de l’information sur cette thématique sur le territoire de la Réserve.  Le troisième volet aborde la perception des banquettes par les usagers et l’impact de leur présence sur leur comportement et sur la commune. Le ressenti des usagers sur les banquettes est articulé en deux temps : il est tout d’abord demandé de définir un niveau d’acceptabilité de la présence des feuilles puis il est demandé de caractériser le type de nuisance en cas de gêne ostensible. L’ensemble des informations obtenues définissent à un instant T la représentation sociale des banquettes de posidonie sur les plages de la Réserve et certains facteurs explicatifs du niveau d’acceptabilité. Cette première enquête 2012 a comme but de permettre aux gestionnaires de prendre la mesure de leur choix de gestion, de la visibilité de la sensibilisation en place dans la Réserve, et ainsi, adapter leur stratégie à la réalité sociale. L’objectif à long terme est de pouvoir suivre l’évolution de cette perception des usagers.

2.3.2.3.

Analyse de l’échantillon de la population interrogée135

Les personnes interrogées représentent un panel varié et relativement équilibré tant dans leur répartition par tranche d’âge que dans leur catégorie socio professionnelle. Toutefois, les résultats en pourcentage ne reflètent pas l’état général de la population mais uniquement l’échantillonnage sondé sur le terrain. Ainsi, 50 personnes font parties de la classe des moins de 30 ans, 35 ont entre 30 et 40 ans, 71 entre 40 et 50 ans et 44 ont plus de 50 ans. Sur les 200 personnes entrevues, 59 sont des salariés, 42 sont des cadres et 30 sont des fonctionnaires. 156 personnes sont de nationalité française. Les régions les plus représentées sont l’Ile de France (26 personnes), la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (24) et Rhône-Alpes (20). Les données obtenues montrent que sur cet échantillon, les usagers des plages sont principalement des non habitués de la Corse (61,5%). En effet, 59 personnes déclarent venir en Corse pour la première fois et

135

Résultats globaux de l’enquête : Annexe 24, p.141-143

56


64 moins de cinq fois. Sur les 200 personnes interrogées, 15 sont des résidants et 62 sont déjà venus plus de cinq fois. Tableau 10. Profil général des enquêtés (en nombre de personnes interrogées).

sexe homme femme

age

nationalité

97 moins de 20 ans 103 20 à 30 ans 30 à 40 ans

7 43 35

40 à 50 ans

71

50 à 60 ans plus de 60 ans

31 13

156 20 24

France Italie autre

catégorie socioprofessionnelle salarié 59 cadre 43 fonctionnaire 30 profession 24 libérale étudiant 17 retraité 12 commerçant 10 sans emploi 6

fréquentation de la corse première fois 59 moins de 5 fois 64 plus de 5 fois 62 résidants

12

Les raisons évoquées dans la sélection par les sondés de la plage sont multiples mais deux situations dominent: 61 personnes déclarent avoir choisi le site parce qu’il leur a été recommandé soit par un guide touristique ou par le logeur et pour 41 personnes, la proximité de la plage de leur logement justifie leur présence. Tableau 11. Hiérarchisation des motifs de choix de plage. plage recommandée 61 30% randonnée 12 proximité du logement

41

20%

beauté - qualité de l'eau habitude hazard

28 25 14

14% 13% 7%

6%

autre

10

5%

services balnéaires accessibilité

8 1

4% 1%

L’existence de la posidonie et son rôle pour le milieu marin est moyennement connu : 96 personnes (48%) déclarent en avoir entendu parler, soit 104 qui ne le savaient pas. Parmi ces 96 personnes, 31 soit 33,4% ont eu l’information grâce à la sensibilisation en place dans la Réserve, principalement par les panneaux posés en entrée de plage. Au sujet du cycle naturel de cette plante et de la formation de banquettes, 125 personnes répondent ignorer son importance pour le bon état écologique des plages, contre 74 (37,2%). Un croisement des réponses en fonction des caractéristiques socioprofessionnelles et par tranche d’âge ne montre pas de différence particulière sur le niveau de connaissance du sujet. Concernant la perception des feuilles sur la plage, 180 personnes trouvent cela entre tout à fait acceptable (83) et acceptable (97). Cela représente 90 % de l’échantillon. Pour les 10 % restant, 15 déclarent trouver ça peu acceptable et 5 pas du tout acceptable. Figure 37. Perception des banquettes par les usagers

57


Par ailleurs, la présence des feuilles est perçue comme une nuisance pour 71 personnes soit 35,2 % des interrogés. Pour 40 d’entre elles, celle-ci est d’ordre visuel. 22 trouvent un désagrément sensitif (au niveau du toucher), 12 ressentent une gêne olfactive et 6 pensent que les feuilles présentent un risque sanitaire. Parmi ces 71 personnes, 26 (soit 36,5% d’entre eux) déclarent que la nuisance n’a pas d’impact sur leur comportement dans le choix de plage ou le site d’installation de leur serviette. Figure 38. Répartition des types de nuisances perçues (%)

De manière générale, la perception collective des banquettes sur la période et l’échantillon étudiés semble relativement positive et la présence des feuilles peu influente sur le comportement des interrogés. En effet, 119 personnes (59,5%) estiment que l’amas de banquettes ou de laisses de mer de posidonie sur les plages n’entraine pas de changement dans leur mode de fréquentation.

Figure 39. Installation sur les banquettes - Rondinara paillotte

Néanmoins, 37 sondés déclarent qu’ils modifieraient leur choix de plage si la présence des banquettes est trop importante et 66 personnes évitent les zones où il y a des feuilles pour le site d’installation de leur serviette. Ces résultats donnent une vue globale au sein de la Réserve de l’acceptabilité des banquettes. Toutefois, une analyse plus précise par plage permet d’éclairer certains comportements et de préciser certaines raisons du niveau d’acceptation des banquettes en relation avec les surfaces occupées par les feuilles et les profils des sondés.

58


2.3.3. Une acceptation à nuancer Une analyse spécifique par plage permet en effet, d’établir des différences caractéristiques dans la perception des feuilles selon les sites et ainsi, servir d’outil d’ajustement de la sensibilisation voire de la logique de gestion des plages par les communes136. Les paramètres pris en compte sont à la fois les motivations dans le choix de la plage mais aussi le niveau d’accumulation des feuilles. Cette approche transversale de l’analyse cherche à définir des identités récréatives de l’espace plage et l’enjeu réel de la présence des banquettes pour les usagers. Tableau 12. Croisement des données sur la perception et les accumulations de banquettes entre juin et août. plage

volume (m3)

surface (m2)

I pini Casa di lume Rondinara Paragan Furnellu

4 115.6 98 575 548

110 427 396 1560 1836

Occupation de la plage % 3 1.3 3 54.5 33

litière oui non oui oui oui

perception des banquettes % pas du tout peu tout a fait acceptable acceptable acceptable acceptable 5 2.5 52.5 40 2.5 15 55 27.5 2.5 7.5 47.5 42.5 2.5 10 57.5 30 0 2.5 30 67.5

nuisance % non

oui

nombre d'AOT

74.4 62.5 70 42.5 75

25.6 37.5 30 57.5 25

3 9 2 0 0

Au regard des données, on observe que le niveau des accumulations de banquettes n’est pas proportionnel à un niveau d’acceptabilité ou de nuisance et ne répond donc pas comme un facteur négatif pour la fréquentation de la plage. En effet, Furnellu (n°14) présente une surface importante occupée par les banquettes (33%) mais parmi les 40 personnes interrogées sur le site, 27 (67.5%) trouvent la présence des feuilles tout à fait acceptable et 12 estiment cela acceptable. Le taux de nuisance est le plus faible entre tous les sites témoin et pour 31 personnes l’existence des banquettes ne modifient pas leur comportement. Cette acceptation peut s’expliquer par le profil des interrogés et leur motif de choix de plage. Ainsi ils sont majoritairement des habitués du lieu (18 sont déjà venus plus de 5 fois en Corse et 10 sont des résidants, soit respectivement 45% et 25% des sondés sur ce site) et 31 viennent sur cette plage par habitude, en raison de sa proximité à leur logement (70%). Comprendre et connaitre le rôle des banquettes ne modifie pas leur ressenti face à la présence des feuilles (61.5%) puisque le caractère naturel de la plage est majoritairement accepté comme faisant partie de la normalité. L’habitude semble, sur ce site, être un facteur d’acceptation, ce qui laisse penser que la politique de non intervention, sur le long terme, pourrait conduire, sur d’autres secteurs, à un changement dans la perception des feuilles sur les plages. Par ailleurs, sur la plage de Paragan (n°10), on remarque que la présence importante des banquettes (54.5% de la surface totale de la plage) est perçue comme une nuisance pour plus de la moitié des interrogés (23 personnes), même si cela reste acceptable pour 23 d’entre eux, à tout à fait acceptable pour 12 d’entre eux.

136

L’ensemble des résultats par plage : Annexe 25 à 29, p. 144-160

59


L’explication semble se trouver dans le motif de sélection de la plage. Pour 50% des sondés, le choix de la plage s’est fait pour la randonnée qui les y amène ou recommandée pour son caractère naturel. De plus, la sensibilisation (panneau et questionnaire) semble avoir une influence significative sur leur ressenti quant à la présence de feuilles : 32 personnes (80% des interrogés) déclarent que la compréhension du phénomène a eu un impact positif dans l’acceptation des banquettes avec 27 personnes qui ont vu le panneau. Pour les plages de Casa di lume (n°3), I pini (n°2) et Rondinara paillotte (n°6), plages plus fréquentées en raison de leur renommée137 et aménagées avec des AOT, moins touchées par les banquettes, les pourcentages relatifs à la nuisance sont relativement identiques, autour de 30%, malgré un pic à Casa di lume (37.5%). Sur cette plage, la perception des laisses de mer, qui couvre en moyenne 1.3% de la plage, semble paradoxalement la plus négative. 7 personnes trouvent cela entre pas du tout acceptable à peu acceptable (17,5%). Au regard du profil des interrogés sur ces plages aménagées, on remarque que généralement, les sondés sont des personnes connaissant peu la Corse : sur I Pini, 22 personnes déclarent venir pour la première fois ou moins de 5 fois. Leur choix de plage repose principalement sur la recommandation de la beauté du site et de la qualité de l’eau (20 personnes). Leur sélection semble se fonder sur la recherche d’une image « carte postale sable blanc ». La présentation des résultats par plage dénote des différences dans le niveau d’acceptation de la présence des feuilles, non pas uniquement en fonction du niveau d’accumulation mais en fonction des profils des sondés et de leur motivation dans la sélection des plages. Se dessinent alors deux typologies d’usage de la plage : une approche plus « naturaliste » où l’habitude de l’état naturel de la plage joue un rôle central, et une demande plus « balnéaire », dans la définition de la beauté et de la qualité de la plage, vue comme une image « caribéenne ». Le lien n’apparait donc pas significatif entre nuisance et niveau d’accumulation des banquettes mais repose sur des caractéristiques socio-économiques particulières. Cette situation laisse entrevoir une nécessité d’adapter la gestion au type d’usage recherché sur les plages. La mise en lumière de ces différentes représentations de l’espace balnéaire soulève ainsi l’importance d’intégrer les motifs de choix des plages dans l’adaptation de la stratégie de management du littoral pour le maintien de la démarche des communes. La sensibilisation est un axe du plan d’action, dans ce projet pilote, essentiel à la régulation des conflits et participe ainsi à la formation des usagers et des différents acteurs à la prise en compte de la conservation des plages et à l’acceptation du changement dans leur aspect, laissé au naturel.

137

Tripadvisor les classe parmi les plages les mieux notées de France : Annexe Error! Main Document Only.. p.161 Corse – matin, 29 août 2012

60


En conclusion, la stratégie mise en œuvre par les communes et portée par la RNBB semble répondre au dispositif de gestion intégrée au niveau institutionnel, moteur de développement durable. La préservation du patrimoine naturel de la Réserve s’inscrit en effet dans une interface active entre expert du milieu et gestionnaires multiples du domaine maritime qui révèle un modèle de gouvernance multiacteur. La démarche repose sur une vision sur le long terme permise par la recherche scientifique appliquée dans un objectif de proposition d’ajustements futurs dans la gestion des banquettes. De plus, cette stratégie est supportée par un plan d’action précis mené par le gestionnaire de la Réserve, périmètre pertinent dans la conduite d’un projet pilote. Ce plan d’action articule expertise et action de sensibilisation qui renforcent de manière complémentaire l'engagement des élus. Cependant, le système d’acteur semble incomplet dans la décision prise pour cette année 2012. En effet, le choix tactique de la gouvernance locale semble avoir été d’imposer une méthode de gestion stricte afin d’éviter un blocage politique par les socioprofessionnels avant même le début du projet. Cette démarche a conduit à certaines tensions qui pourraient influencer la durabilité du processus de non enlèvement et impacter une acceptation sociale généralisée des banquettes sur l’ensemble des plages de la Réserve. Par ailleurs, l’analyse sur la perception des usagers a permis d’obtenir une image à un instant précis du niveau de nuisance de ces laisses de mer et de l’impact social de la démarche des élus. Cette enquête croisée aux mesures sur le terrain a permis d’établir un lien entre le développement balnéaire de certaines zones, le niveau d’accumulation des banquettes et la représentation sociétale de l’espace plage. La nouveauté, sur le territoire de la RNBB, de cette politique de gestion des plages basée sur un non ramassage des feuilles et un nettoyage manuel, ne permet pas un recul suffisant sur l’évaluation des impacts sociaux et économiques réels de ce projet. Néanmoins, afin de consolider la dynamique environnementale en place au sein de la Réserve sur le littoral, il importe, dans une troisième partie, de revenir sur certaines limites et de réfléchir sur des outils potentiellement développables pour la pérennisation de cette pratique et sa valorisation.

61


3.

Au-delà de la contradiction « développer la conservation ou conserver le développement »138 : préconisations pour une stratégie durable de gestion des banquettes

L’antagonisme entre conservation et développement pourrait être dépassé par une valorisation de la préservation du patrimoine naturel et l’acceptation générale d’un changement de pratique dans la gestion des espaces littoraux. Cela demande à la fois un modèle de gouvernance qui rassemble l’ensemble des acteurs et un positionnement des enjeux environnementaux au centre des politiques de protection des zones côtières. Le plan d’action au sein de la Réserve, présenté en amont, cherche à répondre sur le long terme à cet objectif de conservation de la nature tout à s’accordant avec les besoins locaux de développement. Cependant, les nouvelles pratiques des municipalités demanderaient à être renforcées à différents niveaux pour assoir la durabilité de leur engagement. Il importe alors de mettre en lumière certains freins inhérents à la spécificité régionale dans laquelle s’inscrit ce projet pilote. L’objectif est à la fois de mettre en questionnement la possible généralisation de la démarche, de recommander certains dispositifs relatifs au plan d’action de la Réserve et de proposer des outils afin de valoriser une politique de conservation des zones côtières corses durable.

3.1.

Vers une généralisation de la démarche

Comme présenté dans la partie précédente, le projet pilote mené par le gestionnaire de la Réserve répond d’un échange croisé avec les institutions référentes du domaine littoral. Ces échanges participent à la mise en œuvre d’un programme intégré dans un territoire spécifique. Cette délimitation géographique sert de tremplin à l’élargissement de la démarche sur le territoire corse. Cependant, plusieurs éléments doivent être pris en compte dans cet objectif de généralisation.

3.1.1. L’échelle communale : une limite politique Le non enlèvement récent des banquettes, qui concerne tout particulièrement Porto Vecchio et Bonifacio, relève clairement d’un choix politique des communes longuement muri grâce à une sensibilisation menée depuis plusieurs années par la DREAL et l’OEC. Le caractère politique de cet engagement suscite un questionnement quant à la durabilité de la démarche, limitation liée au temps de l’investiture des élus. En effet, la durée du mandat des maires soulève la possibilité d’un revirement dans leur modèle de gestion des plages. Il semble donc envisageable un retour en arrière, fondé sur des critiques ou des plaintes reçues. L’importance de la satisfaction des citoyens est essentielle et influente. Une des limites de la démarche semble ainsi inscrite dans ce temps politique. Le retour à des pratiques d’enlèvement régulier des banquettes freinerait alors toute la recherche scientifique qui vise à répondre à des ajustements futurs pour des déplacements raisonnés dans un objectif de compromis social.

138

Rodary E., « Développer la conservation ou conserver le développement ? Quelques considérations historiques sur les deux termes et les moyens d'en sortir », Mondes en développement n° 141, 2008, pp. 81-92.

62


Au regard de l’enquête menée sur le terrain, un volet du questionnaire s’intéresse à cette problématique politique. Un des objectifs était de déterminer s’il existe un lien entre le niveau de satisfaction des interrogés et l’impact de la démarche de non enlèvement sur l’image des commune. On observe alors que sur les 200 personnes sondées, 118 répondent que cela n’a aucun impact sur leur image. 33 personnes pensent que la démarche de non enlèvement améliore l’image des élus et 48 pensent que cela tend à la dégrader en raison d’un impact négatif sur les activités touristiques. Une analyse ciblée sur les réponses des résidents montre que, sur les 15 personnes rencontrées, 9 ne voient pas de conséquence particulière pour l’image de la commune, 5 trouvent que cela la dégrade et une personne pense que cela l’améliore. Cependant, le nombre restreint de résidants interrogés ne représente pas un échantillon représentatif de l’avis de la population locale et de l’influence politique de la pratique du non ramassage des banquettes sur les plages. Lors de la conduite de ces questionnaires, les personnes interrogées ont souvent mis en avant le fait qu’une information plus visible de l’engagement des municipalités annulerait l’impact négatif sur leur image. Les commentaires principaux font globalement référence à un impact économique négatif pour les communes en lien avec l’activité touristique plus qu’une conséquence politique. Il semble intéressant ici d’évoquer un cas particulier vécu à Six-Fours, commune du Var (83). Dans le cadre d’une étude localisée sur la perception des banquettes et la proposition d’outils de gestion, l’acceptation de la présence des feuilles semblait plutôt positive. Sur un échantillon de 251 personnes, 224 (89%) trouvent les banquettes de moyennement acceptable à tout à fait acceptable et pour 168 d’entre eux (67%), cela ne représente pas une nuisance139. Néanmoins, une personne a transmis une plainte au maire ; ce dernier a alors considéré les résultats de l’étude comme n’étant pas significatifs et continue alors de faire des enlèvements réguliers mécanisés durant la saison estivale (Annexe 31, p.162, mail reçu par l’association Mer-Terre). Ce cas spécifique met en exergue l’influence de la population et les limites face à l’engagement politique actuel des communes au sein de la Réserve. Néanmoins, les résultats de l’enquête de satisfaction effectuée entre Juin et Août 2012 sur la Réserve pourraient être présentés aux élus : cela leur permettrait de mesurer les conséquences de leur démarche et d’adapter leurs outils de sensibilisation et de communication afin de renforcer leur visibilité. Pour terminer, au-delà du caractère politique de la gestion des banquettes, le paramètre économique doit être soulevé. On peut aussi supposer qu’une des raisons de leur engagement repose sur des critères financiers, en raison du coût important d’une intervention mécanisée régulière sur les plages. Ainsi, la mise à disposition d’une allocation majorée dans le budget du nettoyage des plages pourrait conduire à la reprise des enlèvements de banquettes. La discontinuité dans l’engagement des communes est potentiellement un risque d’échec dans l’acceptation sociale des banquettes et le changement de représentation de l’espace naturel plage. Néanmoins, au regard des éléments présentés en deuxième partie, on peut supposer que la compréhension et l’assimilation des risques sur le long terme semblent intégrées par les personnes actuellement en place malgré le fait que le poids politique des

139

Commune de Six-Fours et association Mer-Terre, 2009, op.cit.

63


socioprofessionnels en Corse apparaît comme particulièrement influent. Il serait alors intéressant d’en comprendre l’étendue par une analyse ciblée.

3.1.2. Pour un élargissement régional du projet pilote Comme expliqué plus haut, l’objectif de suivi en place au sein de la RNBB s’intègre dans un projet plus vaste d’une gestion raisonnée au sens de différenciée des banquettes sur l’ensemble du territoire corse. Cet objectif implique une première phase de formation de l’ensemble des décideurs locaux concernés par la problématique des enlèvements des banquettes et de leur conséquence pour le littoral. Cette phase a déjà été amorcée par la DREAL en 2008. Il semble alors important pour l’OEC de continuer la sensibilisation dans cette direction par une présentation des résultats obtenus annuellement au sein même de la Réserve afin de rassurer de l’implication de l’OEC. Cela demande une mobilisation des outils de communication disponibles et des campagnes régulières d’information sur ce sujet. L’effet boule de neige de la prise en compte de l’importance environnementale des banquettes et par là même le renforcement d’une sensibilité accrue des élus aux enjeux de l’érosion, sont la première étape vers une généralisation des engagements pour une gestion raisonnée des plages. On peut ici faire mention d’une communication en interne qui marque une tendance vers le dépassement du périmètre de la RNBB. Plusieurs panneaux sont en cours d’impression qui seront mis à disposition des communes intéressées par l’action de sensibilisation en place dans la Réserve. Cette offre d’outil de sensibilisation fait suite à une demande directe de certaines communes. Cette demande démontre leur souhait d’améliorer la gestion des feuilles sur une base écologiquement responsable. Cette dynamique révèle le caractère potentiellement généralisable de la démarche de non enlèvement ou du moins une implication environnementale forte d’autres communes concernées par les banquettes, conscientes des risques liés au ramassage des feuilles. Il importe alors pour l’OEC de maintenir un contact régulier avec ces communes pour répondre au mieux à leurs besoins. Le gestionnaire de la Réserve, chargé de la problématique banquettes pour l’OEC, couvre alors un terrain beaucoup plus vaste pour lequel il est nécessaire de mobiliser des outils qui dépassent le cadre de la Réserve. Des études ciblées hors du périmètre RNBB peuvent aussi être menées, comme cela a été le cas pour la plage de la Confina à Cargèse (Corse-du-Sud)140. Il ressort de ce rapport qu’afin d’étendre les données relatives aux dynamiques spécifiques de chaque plage, il semble important de continuer le dialogue avec les communes réceptives à la problématique des banquettes en les impliquant dans la récolte de données selon un protocole préétabli et simplifié qui articule accumulation et enlèvement141. Cette extension du périmètre d’étude peut ainsi être utilisée selon une approche au cas par cas. La récolte d’informations sur les accumulations dans d’autres secteurs pourrait donc compléter le suivi localisé en cours et assurer une base de données utilisable pour des adaptations futures. Un changement de pratique généralisé suppose cependant des moyens financiers plus importants et étendus, soutenus par la région et l’OEC. Le budget alloué à la problématique des banquettes demande à

140 141

Cancemi G., 2011, op.cit. Cancemi G., 2008, op.cit.

64


être conséquent afin de soutenir les communes sur le long terme. On peut noter que la création du PMIBB, Parc Marin International des Bouches de Bonifacio, qui élargi le secteur de la Réserve vers la Sardaigne, pourrait aussi intervenir comme support technique et financier dans la conduite d’un programme de gestion des banquettes et leur lien avec le phénomène d’érosion. Pour terminer, il semble intéressant de revenir sur un cas particulier, le cas de la plage de Santa Giulia, autre exemple qui illustre cette première étape d’une extension du soutien du gestionnaire de la Réserve au-delà de son périmètre classique. Non incluse au territoire de la RNBB en raison de son caractère fortement urbanisé, Santa Giulia dépend néanmoins de la commune de Porto Vecchio où les banquettes sont laissées pour la première fois sur la plage. Comme vu précédemment, cela a conduit à des tensions entre la commune et les socio professionnels en place. Afin de désamorcer le conflit, a été mis en place deux panneaux informatifs sur cette plage. Au-delà d’une gestion spécifique à la Réserve, l’OEC doit ainsi continuer de renforcer ses actions sur l’ensemble du territoire littoral. Toutefois, l’extension du projet de gestion raisonnée des banquettes repose sur une connaissance accrue de leur utilité selon des types de plages. A ce stade, l’OEC ne peut pas encore proposer une méthode spécifique validée scientifiquement mais seulement transmettre certaines recommandations déjà dispensées par le bureau d’étude d’EVEMAR en 2010142. Une stratégie durable de conservation implique plusieurs étapes, passant par une phase de reconnaissance d’un enjeu environnemental, sa compréhension puis par une phase d’appropriation de la problématique pour finir par un plan d’action. La généralisation régionale de la démarche de non enlèvement reste prématurée mais s’inscrit néanmoins dans un enjeu territorial pour la conservation du patrimoine naturel corse. L’objectif d’extension de la stratégie locale repose non pas sur un plan d’action exportable mais sur des principes à formaliser dans le cadre spécifique de la Réserve, site pilote. La démarche et les résultats obtenus pourraient-ils influencer les autres régions méditerranéennes françaises ?

3.1.3. Une problématique nationale : analyse de la dynamique française L’étude faite ici sur une gestion durable des banquettes de posidonie met en avant le fait qu’un management des plages est un enjeu de territoire. Néanmoins, il semble important de faire un état des lieux des différentes initiatives locales du littoral méditerranéen français sur cette thématique. L’objectif est de mettre en lumière l’existence ou non d’une mobilisation nationale sur ce sujet et d’un processus d’harmonisation dans la gestion de ces laisses de mer dans lequel pourrait s’intégrer le plan d’action de la Réserve. Au regard des différents travaux menés principalement dans la région PACA, il apparaît clairement que le sujet des banquettes est un thème discuté. L’étape d’une reconnaissance nationale par les acteurs institutionnels de l’importance des banquettes dans l’apport et le maintien sédimentaire sur les plages, semble acquise mais aucun plan d’action global ne

142

Cancemi G., 2010 op.cit.

65


semble à ce jour répondre précisément au conflit entre usages des plages et pratiques de nettoyage, et la conservation des banquettes revendiquée par la loi. Afin d’éclairer ces propos, on peut ici présenter différents documents stratégiques de territoire qui font mention des banquettes. Dans le département du Var, le Conseil général, dans la présentation de son Schéma Départemental de la Mer et du Littoral, préconise une gestion raisonnée des plages avec un « nettoyage du littoral (…) en préservant les banquettes de posidonie 143». Néanmoins, aucun complément d’informations n’est mentionné pour une adaptation spécifique dans la gestion des conflits d’usages. Sont ainsi énoncés des grands principes et des directives sans proposition d’aménagement pour les communes concernées. De même, dans le Schéma de Cohérence Territorial des cantons de Grimaud et Saint-Tropez, l’érosion est présentée comme un phénomène problématique pour la zone qui implique qu’ « une réflexion sur la gestion des plages est très importante à mener » 144. La présence des banquettes et leur gestion est soulevée mais aucuns outils ou plan d’action précis sont proposés. Pour le secteur Alpes Maritimes, une étude aurait été menée sur les pratiques de gestion des banquettes sur le littoral en 2010, étendue en 2011 à la région PACA, soutenue par l’ADEME145. Le document n’est pour l’heure pas encore disponible au public. Toutefois, une étude localisée sur la ville d’Antibes – Juan-les-pins (06) présente les évolutions des méthodes de nettoyage des plages. Il est fait mention de pratiques variables entre saison estivale et hivernale. La collecte des déchets est à la fois manuelle et mécanique. Pendant l’hiver, afin de ne pas toucher les banquettes, le nettoyage est manuel mais la collecte mécanique reprend dès l’été en raison d’une pression touristique locale importante. L’ADEME déclare néanmoins que « (ces) pratiques concernant les banquettes de posidonie dénotent un réel effort de progression de la collecte » 146. Le soutien des associations et des groupements est aussi important dans la compréhension de la problématique et sa reconnaissance sociale. Plusieurs projets d’éducation à l’environnement et de campagnes de sensibilisation ont eu cours depuis plusieurs années sur la posidonie, la gestion des plages et les laisses de mer grâce à Rivage de France147, association nationale des gestionnaires d’espaces naturels littoraux et lacustres, à Réseau Mer148 ou encore à Surfrider. Ces premières avancées, liées à une reconnaissance de l’importance des banquettes de posidonie, dénotent une dynamique positive dans la prise en compte des considérations environnementales et écosystémiques du système plage. Cependant, ces grands principes comme les méthodes employées se basent sur un diagnostic et un état des lieux encore fragile.

143

Conseil général du Var, Schéma Départemental de la Mer et du Littoral, Plan d’actions et engagements majeurs 20112021, juin 2011, p.66 144 BRL Ingénierie, Volet littoral et Maritime du Schéma de Cohérence Territoriale des cantons de Grimaud et Saint-Tropez – Diagnostic et Enjeux, mars 2011, p.262 145 http://csil.free.fr/biocenose.html 146 ADEME, Etude sur la caractérisation et les flux de déchets en milieux aquatiques, Rapport final, février 2012, p.197 147 http://www.rivagesdefrance.org/index.php/les-espaces-naturels-littoraux/dossiers-thematiques 148 http://www.reseaumer.org/

66


Outre la Corse, seul le site de Port-Cros, Parc National depuis 1963, représente aussi un site pilote avec le non ramassage des feuilles de posidonie depuis plusieurs années. On observe que ce programme a eu un effet vertueux puisque la pratique du non enlèvement s’est développée pour s’étendre aux plages de la commune d’Hyères (83) soumises à l’érosion149. La prise en compte au niveau global d’une gestion responsable des banquettes semble être dans une première phase de diagnostic localisé150 et d’état des lieux des pratiques. Les méthodes de gestion en place semblent relever d’une réalité du territoire où les sensibilités et les enjeux sont différents. La démarche de la Corse et particulièrement du gestionnaire de la Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio propose donc des améliorations en termes de gestion puisque dans l’absolu, le projet cherche à répondre aux besoins des communes de s’adapter à l’environnement tout en limitant l’impact sur le développement de leur territoire. La méthodologie en place n’est pas transposable puisqu’elle est propre à un périmètre particulier, mais les résultats obtenus pourraient participer à des avancées à la fois scientifiques, environnementales et socio-économiques en proposant de nouveaux modèles de gestion transposables. Dans l’idéal, l’équilibre stable entre les trois pans du développement durable se verrait alors conforté par un réaménagement de la loi sur la protection de l’espèce posidonie conforme aux besoins de tous. Cela demande de consolider les axes de travail de la RNBB.

3.2.

Le programme de la RNBB : un plan d’action à renforcer

La démarche pilote engagée par la Corse et plus spécifiquement au sein de la Réserve demande au gestionnaire, comme vu précédemment, de renforcer les savoirs scientifiques, socles d’une politique de conservation durable, ainsi que de maintenir la sensibilisation des différents acteurs directs et indirect des littoraux dans un objectif d’acceptation sociale et d’usage raisonné des plages. Suite aux missions menées lors du stage et à la confrontation de la démarche avec la littérature scientifique existante, on peut mettre en avant certaines actions à développer et à prendre en compte dans l’amélioration du projet.

3.2.1. Un protocole scientifique à déployer Au regard des études déjà menées sur les banquettes, le projet d’une typologie de plage prenant en compte le niveau d’utilité des banquettes dans la structuration de la plage, demande la mise en place d’outils de suivi spécifiques. Il convient de revenir sur certaines méthodes et outils déjà employés afin de proposer un protocole de suivi scientifique élargi. Cela demanderait de développer différents axes de travail. Tout d’abord, il serait intéressant de croiser les données existantes sur les dynamiques du littoral du sud de la Corse avec un diagnostic environnemental de l’état de l’érosion des plages de la Réserve afin de caractériser l’évolution du trait de côte. Dans ce sens, une recherche avait été menée en 1991 qui analyse les paramètres de création, d’évolution et du devenir des plages situées dans les Bouches de Bonifacio.

149 150

Rivages de France, Le nettoyage des plages, Fiche pratique n°11, Octobre 2009. GIS Posidonie, Liste des travaux 2008, p.52, http://www.com.univ-mrs.fr/gisposi/IMG/pdf_Bibgis08.pdf

67


L’étude est ancienne mais elle présente trois facteurs importants dans la compréhension de la formation des plages qu’il conviendrait d’étudier : le contexte physique qui conditionne « la sensibilité (de la plage) aux agents dynamiques, le système de dépôt de sédiment par la mer et celui de dépôt par action éolienne151 ». Ces trois critères sont repris et développés par Pluquet F., qui propose dans sa thèse, différents outils tels qu’une « caractérisation morphologique par des relevés morphobathymétriques grâce à un GPS différentiel et un échosondeur monofaisceau permettant de définir une pente et la structuration de la plage », la caractérisation granulométrique et la composition sédimentaire des sites par des carottages sur différents transects, et l’évolution du trait de côte par analyse orthophotographique152. Ces recherches croisées permettraient alors de proposer des typologies de plage selon la forme des golfes, la taille des baies, la pente des plages, leur exposition au vent et au courant, la qualité sableuse, avec une mise en parallèle des résultats sur les accumulations des banquettes. Cette démarche scientifique multi-approche avait été pour partie mise en œuvre par le bureau d’étude E.V.E.Mar. en 2008, qui complète ces outils par la présentation d’un indicateur (le pourcentage de sédiments piégés dans les banquettes), permettant de justifier la présence des feuilles sur la plage. Il y est aussi fait mention d’une méthode intéressante qui apporte de nouvelles données sur la compréhension du cycle de transport des litières. Le procédé évoqué est la mise en place d’un instrument de télédétection vidéo, appareil laissé à un point fixe sur une période longue (1 an). Cette étude a permis, dans le cadre de la Réserve, de définir un type de plage, la plage poche type Paragan (n°10), où les « échanges sédimentaires (…) sont peu conditionnés par les vagues et la houle » mais où les banquettes «exercent un contrôle du profil de la plage en piégeant les sédiments fins, notamment au niveau de la zone de marnage (...) en raison d’une dynamique dissipative des sédiments liée à la qualité du sable (diamètre) » 153. Il reste à définir quel niveau d’apport de feuille est nécessaire à l’équilibre de la plage. Les résultats et protocoles scientifiques déjà conduits sur le secteur de la Réserve peuvent donc servir de base méthodologique dans la conduite d’études futures nécessaires à la définition d’un niveau de sensibilité des plages à l’érosion et justifier d’un non enlèvement des banquettes ou leur déplacement provisoire sur certaines portions de plage. Ces différentes analyses ont aussi été utilisées par Simeone S. en Sardaigne dans cet objectif de caractérisation de l’importance des banquettes dans le phénomène d’érosion avec un focus sur l’impact des enlèvements en fonction des expositions des sites au vent et aux vagues154.

151

Boizier P., Nury E., Etude morphodynamique des plages des iles Lavezzi et Cerbicale et des alentours de Bonifacio (Corse du Sud), Mémoire DESS, Université de Paris 7, 1991, p.209 152 Pluquet F., Évolution récente et sédimentation des plates-formes continentales de la Corse, Thèse de doctorat, Université de Corse - Pascal Paoli, 2006, p. 300 153 Cancemi, 2008, op.cit. 154 Simeone, S., De Falco, G., “Morphology and composition of beach-cast Posidonia oceanica litter on beaches with different exposures”, revue Geomorphology, 2012, p.4

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Les trois principaux axes de travail, la définition du profil topographique des plages, l’analyse granulométrique et le processus d’accumulation des banquettes, demandent cependant une mobilisation de savoirs faire et d’outils techniques couteux, lourds et longs à mettre en place. Dans un deuxième temps, l’ensemble de ces résultats devraient être mis en parallèle avec une étude d’ordre socio-économique afin de déterminer la nécessité sociale d’une intervention sur les banquettes dans le nettoyage saisonnier des plages. Cette étude pourrait donc reprendre les informations obtenues par l’enquête par questionnaire effectuée cet été et se poursuivre sur plusieurs années afin de mesurer l’évolution de la perception sur une échelle de temps plus longue. Cela permettrait de focaliser la recherche scientifique sur certains sites sensibles, à forts enjeux socio-économiques causés par la présence permanente des banquettes. Le rayonnement et l’exploitation des résultats dépendent en effet d’une prise en compte des usages du territoire. Pour terminer, il semble ici intéressant de parler d’un projet actuellement en cours en Italie à Puglia, projet financé en grande partie par le fonds de financement européen pour l’environnement, Life155. Ce programme appelé P.R.I.M.E., Posidonia Residues Integrated Management for Eco-sustainability (LIFE09 ENV/IT/000061), travaille sur la valorisation des feuilles de posidonie pour les exploiter à des fins agricoles, comme compost156. Leur objectif est de mettre en place un système de management des plages qui permet de réduire les coûts environnementaux et économiques des enlèvements des banquettes dus au déplacement, à l’immobilisation dans des champs et à leur décomposition produisant du carbone. La recherche d’une valeur ajoutée par l’exploitation des feuilles a conduit à une modification de loi italienne (152/06) qui autorise le ramassage et l’utilisation des résidus de banquettes pour produire de l’énergie ou pour l’agriculture, à condition que les méthodes utilisées ne perturbent pas l’environnement ou portent un risque pour la santé157. Pour répondre à cet objectif, cela demande de prendre en compte la vitalité des herbiers (production primaire) et le potentiel de transformation de la litière en banquettes « utiles» pour la plage (% de la « cinétique de dégradation de la litière »158) pour définir un seuil possible de prélèvement des feuilles au stade de litière159. Cela suppose donc de mettre en place un réseau de surveillance des herbiers de posidonie sur la Corse. Ce projet italien est pilote et pourrait potentiellement influencer la réglementation française sur le statut et la gestion des résidus de posidonie. Cette avancée est remarquable et semble démontrer différents stades d’étude et d’approches du problème et des enjeux entre pays européens. L’importance scientifique et la reconnaissance institutionnelle à différentes échelles de gouvernance demande ainsi à l’OEC au travers de son rôle de gestionnaire de la RNBB de développer et de mettre en valeur des outils et une méthodologie efficace afin de conforter certaines démarches déjà engagées, voire s’intégrer dans un programme communautaire pilote comme au sein du projet PMIBB. Parallèlement, le 155

http://ec.europa.eu/environment/life http://ec.europa.eu/environment/life/project/Projects/index.cfm?fuseaction=search.dspPage&n_proj_id=3694 157 Commission Européenne, Life and Coastal management, 2012, p.96 http://ec.europa.eu/environment/life/publications/lifepublications/lifefocus/documents/coastal.pdf 158 Cancemi G. 2008, op.cit. 159 Leoni V., Pergent A., Etude finale de faisabilité pour la réutilisation des banquettes de feuilles de Posidonia Oceanica: du ramassage au recyclage , PORIME, Rapport d’Activité 2005/2006, Publ. GIS Posidonie, 2006 156

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plan d’action localisé de la Réserve demanderait un développement de ses actions de communication et de sensibilisation pour consolider sa démarche.

3.2.2. La sensibilisation : facteur de changement de la représentation sociale des banquettes « On peut considérer que les représentations sociales causent les pratiques, mais on peut aussi imaginer que des pratiques nouvelles, dues à des changements extérieurs, vont amener un changement des représentations sociales »160, déclare Caillaud S. dans un article sur le rapport de l’homme à la nature et l’influence que cela a sur sa perception des risques et ses actions. Au regard de cette citation, il a été intéressant durant le travail d’enquête sur le terrain, de prendre la mesure à la fois de la visibilité de la sensibilisation en place, de l’impact sur le ressenti des enquêtés de l’information transmise et de la nécessité de communiquer sur ce sujet. Concernant la visibilité de la sensibilisation en place dans la Réserve, à la question « avez-vous vu ou lu de l’information sur ce sujet (les banquettes) en Corse ? », 120 personnes (60%) répondent non. Pour les 80 restantes (40%), 48 ont vu un panneau informatif et 35 l’on lu, 28 ont vu le stand et 7 ont eu une brochure. Il reste cependant difficile d’évaluer clairement l’efficacité et l’étendue de la sensibilisation en raison de la brièveté de l’enquête, de la fréquence limitée de la mise en place du stand et la pose tardive des panneaux. De manière globale, 190 personnes sur les 200 interrogées ont répondu qu’il était important de sensibiliser la population sur les raisons de la présence des banquettes sur les plages et leur rôle pour l’environnement. Figure 40. Répartition de la population interrogée (%) sur l'importance d'une sensibilisation

Pour 125 personnes (62.5%), le fait de comprendre la fonction des banquettes change leur ressenti face à leur présence. Pour les 74 interrogés qui répondent non, par un tri croisé, il semble que l’explication vient du fait qu’à l’origine les feuilles ne représentaient pas une nuisance (pour 61 personnes). De plus, 71 usagers trouvent ces laisses de mer entre tout à fait acceptable (46) à acceptable (25). Par ailleurs, on observe que la connaissance au préalable de la problématique ne semble pas avoir été un critère déterminant pour cette partie de la population, puisque seulement 36 personnes (45%) connaissaient déjà le rôle des banquettes pour les plages. Au vu de l’ensemble de ces résultats, il importerait pour les prochaines années de maintenir l’effort de communication sur cette thématique.

160

Caillaud S., « Représentations sociales et significations des pratiques écologiques : Perspectives de recherche », VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement, Volume 10 n°2, Septembre 2010, http://vertigo.revues.org/9881

70


Afin d’établir des indicateurs sur l’état de la perception des banquettes et le niveau de visibilité de la campagne d’information, certains des outils existants devraient être renforcer. Dans un premier temps, le stand pourrait être maintenu sur l’ensemble de la saison estivale avec la mise à disposition de personnel saisonnier. Cela demande de réfléchir sur la possibilité d’obtenir un AOT sur certaines plages pour pouvoir offrir une structure plus importante. Les plages de la Rondinara et Santa Giulia semblent être les sites les plus pertinents à cette heure pour ce type d’action en raison de leur renommée et de la présence d’accumulation de banquettes. Le stand devrait être en place sur une période journalière plus importante afin de toucher différents publics. Concernant les brochures, la démarche d’une distribution en direct pourrait être employée sur d’autres sites concernés par les banquettes où la mise en place d’un stand semble difficile comme sur Palombaggia (n°3), Tamaricciu (n°4) ou bien Piantarella (n°8). La communication autour de l’engagement des communes demanderait aussi une dépose régulière de brochures dans les points d’information type office de tourisme. Il est à noter que en raison de l’ancienneté de la brochure il n’y est pas fait mention du projet de non enlèvement au sein de la Réserve. Il serait alors intéressant d’actualiser cette dernière dans ce sens, de même que les panneaux d’information. Ce dernier support semble pour l’instant bien développé. Le changement de pratique et de l’état des plages doit aussi être relégué au niveau des professionnels du tourisme à plus large échelle. Cela permettrait d’éviter les critiques et les déceptions. On pourrait aussi développer des actions dans les écoles durant l’année scolaire et les intégrer au projet de mesure des accumulations sur une plage particulière afin de faire prendre conscience de l’importance de ces feuilles et créer une dynamique d’échange avec la Réserve et renforcer l’éducation locale à l’environnement. Le diagnostic sur la perception des banquettes par les usagers devrait être poursuivi en reprenant le questionnaire existant et une étude sociologique pourrait ainsi être menée sur plusieurs années. Concernant les socio-professionnels, le sujet est plus délicat comme on l’a vu plus haut. Cependant, à des fins de régulation des tensions, il serait intéressant de les intégrer dans la démarche comme partenaires en proposant par exemple de mettre à disposition un sondage de satisfaction sur la propreté des plages, informations complémentaires à l’enquête par questionnaire. Il est important de rappeler que l’ensemble des outils disponibles demande une réflexion sur la pertinence de leur utilisation sur la base des caractéristiques environnementales et socio-économiques de chaque plage afin d’adapter le message. Par rapport au message transmis dans la sensibilisation, Cancemi G. rappelle certains points importants à prendre en compte: « Le problème de l’érosion est difficilement exploitable en termes de communication, de divulgation et de vulgarisation scientifique. (...) Présenter le problème des banquettes selon le cadre juridique comme quoi (...) ces feuilles font parties d’une espèce protégée donc il est illégal de les enlever, a cependant un caractère excessif, difficilement appréhendable ». Il termine en soulignant le fait qu’il est intéressant de valoriser l’importance écosystémique d’une espèce. L’ensemble de ces propositions cherchent à aller dans le sens d’un renforcement du plan d’action mené par la Réserve, afin de maintenir ses objectifs en impliquant et en prenant en compte les acteurs présents 71


sur le territoire. Ces préconisations tentent de répondre à une logique de développement durable (annexe tableau synthétique). Néanmoins, une stratégie durable dans une politique de préservation du littoral doit s’étendre au-delà de la problématique unique de la gestion des banquettes par une approche multisectorielle, source de valorisation de la conservation.

3.3.

La conservation : moteur du développement durable des territoires

L’état de naturalité des sites de la Réserve est perçu comme un atout touristique. Au fil de ce mémoire, on remarque deux niveaux de lecture : une vision sur le long terme, dynamisée par la recherche scientifique qui vise un aménagement de la loi à des fins d’adaptation des modèles de déplacement des banquettes, et une vision à moyen terme basée sur une minimisation de l’intervention humaine sur les plages en laissant les banquettes. Ce temps du projet demande d’intégrer d’autres actions nécessaires à une acceptation de la conservation des sites dans un objectif de développement durable.

3.3.1. Le nettoyage raisonné des plages : facteur d’acceptation d’une politique de préservation des banquettes Dans la recherche d’équilibre entre protection et gestion des espaces naturels, le non enlèvement des banquettes doit être inscrit dans un processus plus large d’une intervention raisonnée quant au nettoyage des plages. Le non déplacement des banquettes soulève la question de la perception de l’état de la propreté des plages. Ainsi, cette politique de non ramassage demande, pour une acceptation sociale de la démarche, une attention particulière sur les méthodes de gestion des déchets. Comme vu précédemment, la politique actuelle des communes innove localement par un nettoyage manuel des sites. L’efficacité de cette stratégie demande cependant de prendre en compte différents critères afin d’adapter la méthode d’intervention et tendre vers une politique de « nettoyage différencié »161. 3.3.1.1.

Etat des lieux de la gestion des déchets sur les plages de la Corse-du-Sud

L’idée n’est pas ici de faire un état des lieux exhaustif des macro-déchets trouvés sur les plages corses, mais de prendre conscience des enjeux de territoire face aux pollutions. Un diagnostic des méthodes de nettoyage employées illustre la dynamique régionale globale tout en éclairant la spécificité des pratiques au sein de la Réserve. Les données présentées se basent sur une enquête par questionnaire menée auprès des communes par l’Observatoire de l’Environnement en 2008. Un nouvel état des lieux est en cours d’analyse.

161

Geffroy F., Le nettoyage raisonné des plages, guide méthodologique, Publ. Conservatoire su littoral - Rivages de France, 2010, p.67

72


De manière générale, le mode de nettoyage est à 25% manuel, 25% mécanique et à 50% mixte162. Les principaux déchets anthropiques rencontrés sont les plastiques. Figure 41. Type de déchets collectés en Corse-du-Sud. (Observatoire de l’environnement, 2009)

Ces données générales dénotent différentes approches du nettoyage des plages liées à des choix locaux. Dans l’étude menée, il est aussi fait mention du coût important du ramassage dans le budget des municipalités. Actuellement, les communes de la Réserve pratiquent, à titre expérimental pour la ville de Porto Vecchio, une méthode manuelle de collecte des déchets163. Plusieurs acteurs travaillent à cette collecte, des entreprises privées missionnées par les communes, les agents du Conservatoire du Littoral et de la RNBB et des techniciens municipaux. Ce panel d’intervenants demande à la fois une uniformisation des méthodes afin de conforter la logique en place et une formation spécifique aux techniques à employer. La fréquence des interventions de nettoyage est propre à chaque structure. Pour le cas des agents de la Réserve, leur objectif est de venir en soutien des communes par des actions quotidiennes en haute saison (Juillet-Aout) sur différents secteurs. Un retour sur l’expérience menée cette année serait intéressant en termes de perception de la propreté des plages par les usagers et de l’efficacité du nettoyage. Toutefois, des adaptations dans la méthode employée peuvent être mises en place afin d’équilibrer les différentes visions et usages de la plage. 3.3.1.2.

Des méthodes raisonnées déjà préconisées

Au-delà du modèle testé cette année dans la Réserve, différentes méthodes de nettoyage sont utilisables qui intègrent les laisses de mer et préconisent une approche différenciée de la gestion des déchets sur les plages. Le Conservatoire du Littoral avec Rivage de France ont créé un livret à destination des communes qui présente un cadre intéressant, au stade des connaissances environnementales des dynamiques des plages, dans les politiques de nettoyage des zones littorales164. Ces outils sont présentés comme un guide méthodologique participant à l’évolution des modes de faire des collectivités sur la gestion intégrée de leur plage. Ces différents éléments semblent répondre aux avancées engagées et en devenir au sein de la Réserve, extensibles à l’ensemble du territoire corse. Plusieurs niveaux d’intervention sont proposés qui mettent en exergue des pratiques durables et équilibrées entre les différents usages du territoire, comme l’illustre le schéma ci-dessous.

162

Observatoire de l’Environnement, La gestion des macro-déchets, semestriel d’information n°15, janvier 2009 Propos recueillis lors d’une réunion de travail avec M.Bianconi, directeur du port de plaisance de Porto Vecchio 164 Geffroy F., 2010, op.cit. 163

73


Figure 42. Proposition d’un plan de nettoyage des plages - Conservatoire du littoral

Ce fascicule propose différents scénarios de nettoyage en identifiant 3 types de zones : espace à forts enjeux touristiques, espaces à forts enjeux environnementaux et espaces à très forts enjeux environnementaux. La politique favorisée n’est pas d’interdire le nettoyage mécanisé mais de le mettre en pratique selon des paramètres clairement définis. L’évaluation des coûts du nettoyage est aussi un critère déterminant dans la prise de décision quant au choix entre une approche manuelle ou mécanique. Ces outils restent néanmoins complémentaires et conditionnés par les résultats de la démarche scientifique engagée par la Réserve dans le projet d’adaptation de la gestion des banquettes en fonction des caractéristiques de chaque plage. Faire accepter la présence des feuilles et des laisses de mer demande donc une organisation spécifique du nettoyage des macro-déchets qui réponde aux enjeux de l’exploitation de l’espace. La gestion des banquettes s’inscrit ainsi dans un programme de management des plages plus large. 3.3.1.3.

Vers une acceptation de la naturalité des sites

La mise en place d’une charte commune de nettoyage raisonné pour les communes de la Réserve permettrait de valoriser leur démarche de conservation des sites. Cette charte pourrait être mise en avant dans la communication autour des banquettes et des laisses de mer. Elle permettrait de replacer la naturalité des plages au cœur des choix de gestion en offrant une nouvelle définition de la propreté sur les plages qui dépasse « l’image de netteté et de pureté contradictoire avec la réalité du milieu naturel »165. A plus large échelle, le PADDUC, prévu pour 2013, pourrait ainsi inscrire dans son plan d’aménagement des directives précises sur la définition d’une qualité de plage afin de préparer les communes à l’inscription d’une approche durable dans la gestion de leur espace littoral.

165

Rivages de France, Le nettoyage des plages, Fiche pratique n°11, octobre 2011

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Idéologiquement, au-delà de l’objectif d’une adaptation de la loi autorisant le déplacement des banquettes, il serait imaginable que la présence des banquettes devienne un critère positif dans le choix par les touristes de leur plage, signe du bon état écologique du milieu et représentatif d’une gestion responsable des espaces littoraux. Figure 43. Photo représentative de la perception positive des banquettes. (Rondinara - été 2012)

Un nettoyage raisonné des plages participe donc au processus de gestion intégrée de cet écosystème complexe et de son développement. Cela demande la prise en compte de différents paramètres, à la fois environnementaux mais aussi d’une gouvernance multiacteurs et de la pluralité dans l’utilisation et la représentation de cet espace. Pour participer à la promotion d’une image plus naturelle des plages et faire évoluer les perceptions, il semble donc important d’inclure la stratégie autour des laisses de mer dans un programme de nettoyage adapté, qui concilie l’accueil du public et la préservation du milieu. Ce dispositif pourrait être soutenu par un outil particulier, la mise en place d’un label type « écoplage ».

3.3.2. Un projet d’éco-labellisation des plages ? Au-delà d’une charte sur un nettoyage raisonné, la prise en compte des engagements environnementaux pourrait devenir support de développement en proposant un mécanisme de catégorisation des sites, visible pour les usagers. L’affichage des programmes de conservation devient alors une stratégie de développement des territoires par le biais d’un étiquetage particulier : la création d’un label axé sur un management environnemental responsable des plages pourrait servir d’outil de consolidation et de pérennisation de la politique de non enlèvement des banquettes. 3.3.2.1.

Un label pour les plages déjà existant : le Pavillon bleu

Créé en 1985 par l’Office français de la Fondation pour l’Education à l’Environnement, le Pavillon bleu est un label qui participe à la mise en valeur des engagements des communes sur des considérations environnementales dans leur développement touristique et économique. Ce label d’origine française s’est étendu à une échelle mondiale, repris dans 64 pays. L’obtention de cette marque porte sur deux secteurs, les ports de plaisances et les plages. Elle constitue à la fois une information pour les populations et un facteur influent pour l’attrait touristique des sites. De plus, elle joue un rôle incitateur pour les communes qui leur permet de valoriser leurs engagements sur leur territoire166.

166

www.pavillonbleu.org

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Sous l’axe des plages, l’acquisition de ce label repose sur quatre catégories de critères : l’effort d’éducation à l’environnement, l’environnement général du site (niveau de sécurité, réglementations de la circulation), la politique de gestion des déchets, et la qualité de l’eau et du milieu167. Cette appellation cherche à valoriser des comportements qui participent au développement durable des sites. Il y est fait mention de l’approche à avoir concernant les laisses de mer dans le critère 15 : « L’arrivée naturelle (des laisses de mer) par la marée et les vagues sur la plage est acceptée, tant que cela ne présente pas de nuisance. Il n’est pas permis à la végétation de s'accumuler au point où cela devient un danger. La végétation devrait être enlevée seulement si cela est absolument nécessaire et leur déplacement doit s’inscrire dans une démarche respectueuse de l'environnement (…) .Dans certains cas, ces laisses de mer sont séchées sur la plage pour l'utilisation postérieure comme stabilisateur de dune ou engrais. Cette pratique ne devrait pas être découragée mais il est nécessaire de s’assurer que cela ne crée pas de nuisance pour des utilisateurs de plage. »168 Ces considérations laissent une marge d’appréciation pour les communes quant à la définition de la nuisance ou encore du paramètre risque que la présence des feuilles et tout particulièrement des banquettes peut engendrer. Ce label met en avant des critères généraux de « bonnes » pratiques comme cela est utilisé dans d’autres secteurs tels que la pêche (MSC)169 ou l’exploitation du bois (FSC)170. Au regard du projet pilote au sein de la Réserve et de l’intérêt porté par d’autres communes environnantes à la problématique des laisses de mer constituées par la posidonie, il semblerait intéressant d’aller encore plus loin sur le fond du contenu d’un label, axé sur une valorisation de la qualité environnementale des plages et de leur conservation. 3.3.2.2.

Un label propre à la Corse ?

Quoique internationalement reconnu et fortement représenté en France, la Corse ne dispose d’aucun Pavillon Bleu pour ses plages. Aucune raison précise n’est donnée mais on peut supposer que cela tient probablement au coût d’adhésion à ce type de label ou encore au fait de la spécificité du territoire. En effet, la Corse bénéficie déjà d’une image positive quant à la richesse et à la préservation de son patrimoine naturel. Le label Pavillon Bleu n’apporterait pas nécessairement un plus dans son développement. Cependant, son attrait touristique croissant soulève des questions quant au type de tourisme que souhaite proposer l’île. L’idée d’un écotourisme sur les plages pourrait devenir un objectif de développement. C’est dans ce sens que la création d’un label pourrait servir de moteur de développement responsable en sélectionnant des sites où sont mis en avant des pratiques durables de conservation de la biodiversité et des écosystèmes. Ce label « écoplage » permettrait de valoriser la non intervention des hommes, non pas dans un objectif de sanctuarisation du site, mais comme source de qualité des plages. Cette classification favoriserait la création d’un écotourisme balnéaire et répondrait aux différents usages des plages par les usagers. Cet

167

Blue flag beach criteria and explanatory notes, 2012, p.34, www.blueflag.org Traduction personnelle 169 Marine Stewardship Council, www.msc.org 170 Forest Stewardship Council, www.fsc.org 168

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outil répond alors à un dépassement de la contradiction entre développement économique et conservation. Ce label, à la fois informatif et éducatif, contribuerait à influencer les visiteurs dans l’apprentissage de la naturalité de la plage et de sa complexité écosystémique. Il pourrait être apposé sur un nouveau panneau qui reprend la problématique des banquettes au travers d’une communication plus large sur la complexité des échanges écosytémiques entre la mer, la plage et l’arrière plage. On peut ici présenter un schéma synthétique utilisable dans la proposition d’un futur panneau informatif.

Figure 44. Coupe schématique du système dunaire et échanges sédimentaires. (Source: Conservatoire du littoral)

Par ailleurs, il a semblé intéressant par le biais du sondage sur la perception des banquettes, d’intégrer une question sur la réceptivité des interrogés dans la mise en place d’un tel label. Au vu des résultats, on observe que pour 115 personnes (57,5%), un « écolabel » ne représente pas un paramètre essentiel dans leur sélection de plage. Il est à noter, en termes méthodologique, que leur réponse n’est pas motivée par une explication. Cependant, les remarques entendues sur le terrain mettent en avant que, dans leur séjour en Corse, la beauté des plages et de l’eau prime et qu’ils aiment à découvrir différents sites. De plus, le fait d’être dans une Réserve naturelle participe déjà, grâce aux informations en place, à une image de qualité environnementale des lieux visités.

Parmi les 85 sondés qui répondent positivement au fait de prendre en compte ce label dans leur destination balnéaire, 51% d’entre eux explique ce choix par leur sensibilité à la protection de l’environnement.

Figure 45. Répartition des motifs de prise en compte d'un label « Eco plage »

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Ces informations générales laissent à penser que la création d’un label spécifique, axé sur la naturalité des plages n’est pas forcément pertinente au sein de la Réserve. Néanmoins, il existe une demande de plage « naturelle » dont un label faciliterait leur identification et participerait alors à un compromis social dans la possibilité pour les usagers de choisir un type de plage et de pratique de gestion. Il semble intéressant de réfléchir sur un étiquetage des plages étendu à l’ensemble de la Corse sur ces critères de protection de la biodiversité et de la conservation. Ce projet pourrait être mis en discussion dans le futur Plan d’Aménagement et de Développement Durable de la Corse, prévu pour 2013. La conservation prend alors la forme d’un outil de développement. En conclusion, le projet en place dans la Réserve étant tout récent, cela implique des ajustements de la stratégie menée, afin d’améliorer la visibilité du programme mais aussi collaborer avec l’ensemble des acteurs du territoire. La gestion des banquettes participe à un choix politique intégré dans un programme de management des espaces littoraux sous différents volets. Protéger un espace en limitant l’intervention humaine peut alors être moteur de développement si on met en place des outils à la fois de communication mais aussi de mesure sur l’impact que la démarche a sur la société.

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Conclusion Selon Rey-Valette H.171, il ne peut exister de standardisation du développement durable mais chaque méthode employée dépend des spécificités locales : « le développement durable n’est pas une politique mais un référentiel transversal à différentes politiques », dont une des méthodes de mise en application existante est la gestion intégrée. Ce modèle demande une gouvernance multipartite selon une stratégie co-décidée, une vision sur le long terme des enjeux qui conditionne un plan d’action spécifique sur une échelle de territoire appropriée, et une intégration des différents secteurs d’activités et usages du littoral afin d’établir un consensus dans la démarche à prendre. La mise en œuvre et la pérennisation d’une politique de développement durable dans le domaine de la conservation des littoraux reposent ainsi sur ce dispositif méthodologique particulier. Au sein de la Réserve, le processus de formalisation d’une politique innovante pour la gestion des banquettes de posidonie sur les plages articule différentes étapes et outils qui participent à une acceptation partielle d’un changement de pratique, à ce temps T de l’étude. L’engagement des différentes communes qui composent la Réserve repose tout d’abord sur une formation ancienne à la problématique des banquettes. Cette première étape au projet permet un état des lieux partagé, renforcé par une reconnaissance à différentes échelles institutionnelles de l’enjeu de les maintenir sur les plages afin de lutter conter l’érosion des côtes. Cet état des lieux doit conduire à une stratégie co-décidée entre les multiples acteurs du littoral afin de palier aux conflits d’usage présents sur la frange côtière. Cependant, l’application sur le terrain d’une politique de conservation renforcée se confronte à la réalité du jeu social et économique présent dans le modèle de développement de nos sociétés actuelles. Ainsi, la stratégie choisie a été, avec le soutien des experts du milieu représentés par les gestionnaires de la Réserve, d’imposer une gestion des banquettes fondée sur leur non déplacement et un nettoyage manuel des plages. Cette démarche a soulevé des tensions avec certains acteurs du territoire. Ce premier retour d’expérience met ainsi en lumière les antagonismes existants et la complexité de mettre en œuvre un plan d’action efficace et rapidement efficient pour réguler les tensions. En effet, l’ensemble des parties prenantes au sein de la Réserve ont une visibilité temporelle variable, où toute la difficulté est de trouver un consensus autour d’une vision à long terme, fondé non pas sur l’intérêt général mais sur un intérêt commun à protéger et conserver la naturalité des sites. Ainsi, l’objectif final est de dépasser les rivalités relatives au développement des activités économiques sur l’espace balnéaire, en impliquant les socioprofessionnels sur le mode de la concertation pour permettre des ajustements futurs et tendre vers une gestion participative de tous les acteurs. C’est dans cette optique qu’est construit le plan d’action mené par la Réserve.

171

Rey-Valette H. & Roussel S., 2006, op. cit.

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Ainsi, le projet pilote s’articule selon un plan d’action bidirectionnel qui cherche à intégrer expertise scientifique et compromis social. La Réserve offre un territoire pertinent pour ce type de projet, périmètre privilégié pour la prise en compte des considérations environnementales. Comme l’évoque Cancemi G. « l’étude scientifique du phénomène d’accumulation des banquettes à l’échelle local et l’expérimentation de pratiques alternatives, non agressives et adaptées aux différentes typologies de plage permettrait de comprendre les mécanismes de base au système de transfert des sédiments (...) et ainsi proposer une gestion adaptée aux enjeux locaux »172. Cette étape demande plusieurs années d’expertise et pourrait servir à l’élargissement de la démarche par une adaptation de la loi existante sur les feuilles de posidonie. Parallèlement, le plan de gestion nouvellement en place demande une acceptation sociale de ce changement de pratique. Les principaux instruments sont des actions de sensibilisation auprès de la population et la mesure de l’impact de ce nouveau modèle, afin de répondre aux attentes et valoriser la démarche environnementale engagée par les élus. La prise en compte de la représentation sociale des feuilles de posidonie et son évolution dans le temps permet ainsi d’intégrer dans le processus local une dimension plus globale quant au niveau d’appropriation de la problématique. L’étude menée durant le stage a ainsi mis en lumière deux images de l’usage de l’espace plage entre la recherche d’un espace à naturel et un espace plus récréatif. Cette distinction participe à la mise en œuvre d’une politique de gestion durable des plages qui équilibrerait les besoins humains, la protection de l’environnement et le développement des territoires sur un espace déterminé. Les différentes perceptions de la plage mettent en effet en perspective l’idée d’un dépassement de la contradiction entre protection et développement : la conservation peut servir de moteur au développement durable de la région. Le tourisme en Corse croît grâce à son patrimoine naturel et culturel où un des axes de travail à améliorer devrait être la valorisation de ce territoire par une sensibilisation accrue de la population aux enjeux de protection et la mise œuvre d’outils innovants tels qu’un label. La contradiction entre développement du territoire et protection de l’environnement semble ainsi pouvoir être résolue à l’échelle locale par une prise en compte des représentations sociales de l’espace artificialisé des plages et tendre vers un déplacement de cette image vers plus de naturalité, enjeu de développement. La présence des posidonies garantirait alors l’authenticité revendiquée dans l’attrait touristique de l’ile de beauté. La pérennisation de la démarche et sa généralisation demande néanmoins une évaluation future des résultats scientifiques et des conséquences sociales et économiques de ce projet pilote. Son exportation hors du territoire de la Réserve repose sur la validation de principes transposables auquel le futur PADDUC pourrait participer.

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Entretien mené 1/08/2012, annexe 10 p.106

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Glossaire (Source : Documentation sur l’Environnement et de l’Aménagement du Littoral, Lexique d’écologie, d’environnement et d’aménagement du littoral, IFREMER, version 20, septembre 2010, p.323)

Bathymétrie : Equivalent sous-marin de la topographie, c'est-à-dire description du relief immergé grâce aux mesures de profondeurs. Benthique : Adjectif qui qualifie l’interface eau-sédiment (= interface eau-lithosphère) d’un écosystème aquatique, quelle qu’en soit la profondeur. Biocénose : Ensemble des populations d'espèces animales ou végétales vivant dans un milieu naturel déterminé. La biocénose correspond à la composante vivante de l'écosystème, par opposition au biotope. Biotope : Espace caractérisé par des facteurs climatiques, géographiques, physiques, morphologiques et géologiques, ... en équilibre constant ou cyclique et occupé par des organismes qui vivent en association spécifique (biocénose). C'est la composante non vivante (abiotique) de l'écosystème. Infralittoral (étage) : Etage du domaine benthique littoral dont la limite supérieure est marquée par les peuplements qui sont, soit toujours immergés, soit très rarement émergés. Sa limite inférieure est celle qui est compatible avec la vie des algues photophiles. Canopée : Etage supérieur d’un ensemble végétal. Chaine trophique : L'ensemble des chaînes alimentaires possibles dans un écosystème. A la base se trouvent les végétaux photosynthétiques produisant de la matière organique. Cette matière organique est consommée par les animaux herbivores. Ceux-ci sont à leur tour la proie des carnivores. Les détritivores interviennent à tous les niveaux pour recycler la matière organique. Ecosystème : Ensemble des êtres vivants (Biocénose), des éléments non vivants et des conditions climatiques et géologiques (Biotopes) qui sont liés et interagissent entre eux et qui constitue une unité fonctionnelle de base en écologie. Epiphyte : Organisme qui se développe sur les végétaux sans en tirer sa nourriture (donc qui n’est pas parasite). Laisse de mer : Désigne l’ensemble des objets flottants (organismes ou débris d’organismes) abandonnés par la mer. Macro déchets : Déchets de formes variées d’origine humaine, flottant en mer ou déposés sur le littoral. Macrophyte : Recouvre les macroalgues et les herbiers de phanérogames. Magnoliophyte : Plante qui produit des fleurs et des fruits.

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Orthophotographie : Photographie aérienne ou image satellitaire ayant subi un certain nombre de traitements pour corriger les distorsions introduites essentiellement par le relief, la projection conique et l’inclinaison de l’axe de prise de vue. Phanérogame : Plantes qui possèdent des racines, tiges et feuilles et dotées d’une reproduction sexuée par l’intermédiaire de leurs fleurs et graines. Trait de côte : ligne qui marque la limite jusqu’à laquelle peuvent parvenir les eaux marines ; c’est-à-dire la limite la plus extrême que puissent atteindre les eaux marines Soit : l’extrémité du jet de rive lors des fortes tempêtes survenant aux plus hautes mers de vives eaux. Elle est définie par le bord de l’eau calme lors des plus hautes mers possibles. Transect : levé ou relevé, réalisé transversalement par rapport à un espace souvent étiré longitudinalement. Il est constitué d’une série cohérente d’observations qui ont pour but de déterminer s’il existe dans l’espace concerné une zonation disposée parallèlement à son grand axe.

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Table des figures FIGURE 1. LES REGIONS LITTORALES MEDITERRANEENNES ..................................................................................................... 5 FIGURE 2. DISTRIBUTION DE LA POPULATION EN 2004 ........................................................................................................ 6 FIGURE 3. LES CARACTERISTIQUES MARITIMES DE LA CORSE: BATHYMETRIE, COURANTOLOGIE ET VENTS ....................................... 7 FIGURE 4. SCHEMA DES SOURCES DE PRESSION SUR LE LITTORAL ............................................................................................ 9 FIGURE 5. LES LIMITES DE LA RESERVE NATURELLE DES BOUCHES DE BONIFACIO .................................................................... 11 FIGURE 6. DESSIN DE LA POSIDONIE ............................................................................................................................... 13 FIGURE 7. CARTOGRAPHIE DES PRINCIPAUX PEUPLEMENTS ET TYPES DE FONDS DANS LA ZONE DE LA RNBB................................. 15 FIGURE 8. SCHEMAS DU DEVENIR DE LA PRODUCTION PRIMAIRE EN % DE CARBONE ................................................................ 16 FIGURE 9. SCHEMA RECAPITULATIF DES PRINCIPAUX ROLES DE L'HERBIER DE POSIDONIE DANS L'EQUILIBRE DES FONDS LITTORAUX .. 16 FIGURE 10. LIEN ENTRE LE PHENOMENE D'EROSION ET L'ENLEVEMENT DES BANQUETTES SUR LES PLAGES CORSES ......................... 21 FIGURE 11. PLAGE DE LA CONFINA, CARGESE, CORSE-DU-SUD, 2011. ................................................................................. 25 FIGURE 12. PELLETEUSES SUR SANTA GIULIA (A GAUCHE) ET DIMINUTION REMARQUABLE DU SABLE A CASA DI LUME (A DROITE). ... 35 FIGURE 13. BRASSAGE DU SABLE ET DE LA POSIDONIE EN AVANT SAISON ET LE RESULTAT (CASA DI LUME) ................................... 38 FIGURE 14. METHODE DE NETTOYAGE DITE "DOUCE" : RATISSAGE REGULIER EN BORDURE DE PAILLOTTEET RATISSAGE REGULIER AVEC REJET DIRECT EN MER

.......................................................................................................................................... 39

FIGURE 15. DISTINCTION ENTRE L'ESPACE PAILLOTTE "NETTOYE" ET LA PLAGE PUBLIQUE. ......................................................... 39 FIGURE 16. LES PLAGES SELECTIONNEES AU SEIN DE LA RESERVE POUR LE SUIVI SCIENTIFIQUE. .................................................. 43 FIGURE 17. LITIERES OBSERVEES SUR LA PLAGE DE PARAGAN .............................................................................................. 44 FIGURE 18. METHODE DE MESURE DES HAUTEURS DE BANQUETTES ..................................................................................... 44 FIGURE 19. DEBUT DE FORMATION D'UNE BANQUETTE (A DROITE) ET PRESENCE D'UN TAPIS DE LAISSES DE MER DE POSIDONIE (A GAUCHE). .......................................................................................................................................................... 45

FIGURE 20. EXEMPLE DU TABLEAU DE TRAITEMENT DES DONNEES UTILISE ............................................................................. 45 FIGURE 21. EXEMPLE DE REPRESENTATION CARTOGRAPHIQUE DES ACCUMULATIONS DE BANQUETTES SUR ARCGIS ..................... 46

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FIGURE 22. VARIATION DU VOLUME DE BANQUETTES DANS LE SECTEUR EST...........................................................................46 FIGURE 23. VARIATION DU VOLUME DE BANQUETTES SUR LE SECTEUR SUD ........................................................................... 46 FIGURE 24. VARIATION DU VOLUME DE BANQUETTES DANS LE SECTEUR OUEST ...................................................................... 47 FIGURE 25. PHOTO SATELLITE DES PLAGES DE FURNELLU, CHEVANO ET PISCIU CANE. .............................................................. 48 FIGURE 26. SURFACE DE PLAGE OCCUPEE PAR LES BANQUETTES (PLAGE AMENAGEE)................................................................48 FIGURE 27. SURFACE DE PLAGE OCCUPEE PAR LES BANQUETTES (PLAGE NON AMENAGEE) ........................................................ 48 FIGURE 28. OCCUPATION DES BANQUETTES - I PINI GRANDE (N°2).......................................................................................48 FIGURE 29. OCCUPATION DES BANQUETTES – PARAGAN (N°10) ......................................................................................... 49 FIGURE 30. REPARTITION DES BANQUETTES - PIANTARELLA EMBARCADERE (N°8)....................................................................49 FIGURE 31. REPARTITION DES BANQUETTES - RONDINARA PAILLOTTE (N°6) .......................................................................... 50 FIGURE 32. POSE JOURNALIERE DE PEDALOS SUR LES BANQUETTES - RONDINARA PAILLOTTE (N°6) ............................................ 50 FIGURE 33. POSE DU PANNEAU A SANTA GIULIA, PORTO VECCHIO, 07/12. .......................................................................... 52 FIGURE 34. EVOLUTION DU NOMBRE DE PANNEAUX POSES ENTRE 2011 ET 2012...................................................................52 FIGURE 35. REPARTITION PAR COMMUNE DES PANNEAUX POSES EN 2012. ........................................................................... 52 FIGURE 36. PHOTO DU STAND EN PLACE A I PINI - 19/07/12. ............................................................................................ 53 FIGURE 37. PERCEPTION DES BANQUETTES PAR LES USAGERS .............................................................................................. 57 FIGURE 38. REPARTITION DES TYPES DE NUISANCES PERÇUES (%) ........................................................................................ 58 FIGURE 39. INSTALLATION SUR LES BANQUETTES - RONDINARA PAILLOTTE ............................................................................ 58 FIGURE 40. REPARTITION DE LA POPULATION INTERROGEE (%) SUR L'IMPORTANCE D'UNE SENSIBILISATION ................................ 70 FIGURE 41. TYPE DE DECHETS COLLECTES EN CORSE-DU-SUD.............................................................................................. 73 FIGURE 42. PROPOSITION D’UN PLAN DE NETTOYAGE DES PLAGES - CONSERVATOIRE DU LITTORAL ............................................ 74 FIGURE 43. PHOTO REPRESENTATIVE DE LA PERCEPTION POSITIVE DES BANQUETTES. (RONDINARA - ETE 2012)........................... 75 FIGURE 44. COUPE SCHEMATIQUE DU SYSTEME DUNAIRE ET ECHANGES SEDIMENTAIRES. ......................................................... 77 FIGURE 45. REPARTITION DES MOTIFS DE PRISE EN COMPTE D'UN LABEL « ECO PLAGE » .......................................................... 77

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Table des tableaux TABLEAU 1. LES CATEGORIES D'AMP EN FONCTION DE LEURS FINALITES. ................................................................. 10 TABLEAU 2. SUPERFICIE DES HERBIERS DE POSIDONIE DANS QUELQUES REGIONS MEDITERRANEENNES .......................... 14 TABLEAU 3. EVOLUTION DES REFERENTIELS DES POLITIQUES PUBLIQUES ET CONTEXTE D'EMERGENCE DE LA GIZC. .......... 30 TABLEAU 4. RECAPITULATIF DES INTERVENTIONS MENEES PAR LES COMMUNES SUR LES PLAGES DE LA RNBB ................. 34 TABLEAU 5. EVOLUTION DE LA POPULATION PENDANT LA PERIODE ESTIVALE SUR LES COMMUNES DE LA RNBB. ............. 37 TABLEAU 6. REPARTITION DES AOT SUR LE SECTEUR DE LA RNBB* - SAISON 2012. ................................................. 38 TABLEAU 7. VARIATION DES SURFACES OCCUPEES PAR LES BANQUETTES ENTRE AVRIL ET AOUT 2012............................ 49 TABLEAU 8. RECAPITULATIF DE LA CAMPAGNE DE SENSIBILISATION EFFECTUEE SUR LE STAND. ..................................... 54 TABLEAU 9. RECAPITULATIF DES CARACTERISTIQUES RETENUES DANS LA SELECTION DES PLAGES ENQUETEES. ................. 55 TABLEAU 10. PROFIL GENERAL DES ENQUETES (EN NOMBRE DE PERSONNES INTERROGEES). ........................................ 57 TABLEAU 11. HIERARCHISATION DES MOTIFS DE CHOIX DE PLAGE. .......................................................................... 57 TABLEAU 12. CROISEMENT DES DONNEES SUR LA PERCEPTION ET LES ACCUMULATIONS DE BANQUETTES ENTRE JUIN ET AOUT. .......................................................................................................................................................... 59

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Table des annexes

ANNEXE1. CARTES DES GESTIONNAIRES D'AIRES MARINES PROTEGEES EN MEDITERRANEE. ......................................... 97 ANNEXE2. TABLEAU DE LA VALEUR ANNUELLE MOYENNE DES SERVICES FOURNIS PAR QUELQUES GRANDS TYPES D'ECOSYSTEMES. .......................................................................................................................................................... 98 ANNEXE3. SCHEMA GENERAL DE L'INTERACTION ENTRE LES HERBIERS DE POSIDONIE .................................................. 98 ANNEXE4. L'ARRETE RELATIF A LA LISTE DES ESPECES VEGETALES MARINES PROTEGEES, 1988. .................................... 99 ANNEXE 5. RESUME DES INFORMATIONS RECOLTEES LORS DE LA REUNION DU 27 MARS 2012 AVEC M. BIANCONI. ...... 100 ANNEXE 6. DOCUMENT DE LA MAIRIE DE PORTO VECCHIO RELATIF AU NOUVEAU MARCHE DE NETTOYAGE DES PLAGES .. 101 ANNEXE 7. BULLETIN D’INFORMATION DE LA COMMUNE DE PORTO VECCHIO, AVRIL 2012 ...................................... 102 ANNEXE 8. ARTICLE DE JOURNAL : CORSE – MATIN, MARDI 24 AVRIL 2012, P. 23 ................................................. 103 ANNEXE 9. ARTICLE DE JOURNAL : CORSE – MATIN, 22 JUIN 2012, P.18 .............................................................. 104 ANNEXE 10. ENTRETIEN AVEC M. CANCEMI, LE 1 AOUT 2012 ............................................................................ 105 ANNEXE11. TABLEAU RECAPITULATIF DES CRITERES DE SELECTION DES PLAGES POUR LE SUIVI SCIENTIFIQUE 2012 ........ 108 ANNEXE12. PROTOCOLE DE SUIVI DES BANQUETTES TRANSMIS AUX COMMUNES .................................................... 109 ANNEXE13. PROTOCOLE DE SUIVI DES ENLEVEMENTS DES BANQUETTES TRANSMIS AUX COMMUNES........................... 110 ANNEXE 14. PROTOCOLE DE SUIVI DES BANQUETTES UTILISE EN 2012 .................................................................. 112 ANNEXE15. PLANNING DES RELEVES EFFECTUES ENTRE AVRIL ET AOUT 2012 ........................................................ 115 ANNEXE 16. PRESENTATION PHOTOGRAPHIQUE DES EVOLUTIONS DES BANQUETTES SAISON 2012 ............................. 116 ANNEXE 17. PRESENTATION PHOTOGRAPHIQUE DES EVOLUTIONS DES BANQUETTES SAISON 2012 ............................. 117 ANNEXE18. RESULTAT GENERAUX DES ACCUMULATIONS DE BANQUETTES PAR SECTEUR GEOGRAPHIQUE. .................... 118 ANNEXE19. RESULTAT DES DONNEES SUR LES ACCUMULATIONS DE BANQUETTES PAR PLAGE. .................................... 119 ANNEXE 20. BROCHURE DE LA DREAL SUR LES BANQUETTES .............................................................................. 133 ANNEXE 21. LIVRET DE JEU PROPOSE PAR LA RNBB ........................................................................................... 136 ANNEXE 22. PANNEAU INFORMATIF ............................................................................................................... 139

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ANNEXE23. QUESTIONNAIRE DE SENSIBILISATION ............................................................................................. 140 ANNEXE24. RECAPITULATIF DES RESULTATS DU QUESTIONNAIRE .......................................................................... 141 ANNEXE25. RESULTATS DU QUESTIONNAIRE - I PINI GRANDE (N°2) ...................................................................... 144 ANNEXE 26. RESULTATS DU QUESTIONNAIRE - CASA DI LUME (N°3) ................................................................... 147 ANNEXE 27. RESULTAT DU QUESTIONNAIRE - RONDINARA PAILLOTTE (N°6) ........................................................... 150 ANNEXE 28. RESULTAT DU QUESTIONNAIRE - PARAGAN (N°10)........................................................................... 153 ANNEXE 29. RESULTATS DU QUESTIONNAIRE - FURNELLU (N°14) ........................................................................ 157 ANNEXE 30. ARTICLE DE JOURNAL : CORSE – MATIN, 29 AOUT 2012, P. 15 .......................................................... 161 ANNEXE 31. MAIL DE L'ASSOCIATION MER TERRE ............................................................................................. 162 ANNEXE 32. TABLEAU RECAPITULATIF D'ANALYSE DE LA STRATEGIE DE GESTION DES BANQUETTES .............................. 163

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Annexes Annexe1. Cartes des gestionnaires d'aires marines protégées en Méditerranée.

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Annexe2. Tableau de la valeur annuelle moyenne des services fournis par quelques grands types d'écosystèmes. (Mha : millions d’hectares - G$ :milliards de dollars US. Source : Costanza, 1997)

Annexe3. Schéma général de l'interaction entre les herbiers de posidonie et la structuration sédimentaires des plages. (Source : Simeone, 2008)

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Annexe4. L'arrêté relatif à la liste des espèces végétales marines protégées, 1988.

Arrêté du 19 Juillet 1988. Arrêté relatif à la liste des espèces végétales marines protégées. J.O du 09/08/1988.

Le ministre délégué auprès du ministre des transports et de la mer, chargé de la mer, et le secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargé de l’environnement, Vu la loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature, notamment ses articles 3 et 4 ; Vu le décret n° 77-1295 du 25 novembre 1977 pris pour son application et concernant la protection de la flore et de la faune sauvages du patrimoine naturel français ; Vu l’avis du Conseil national de la protection de la nature, Article 1 Afin de prévenir la disparition d'espèces végétales menacées et de permettre la conservation des biotopes correspondants, il est interdit en tout temps et sur tout le territoire national de détruire, de colporter, de mettre en vente, de vendre ou d'acheter [*commercialisation*] et d'utiliser tout ou partie des spécimens sauvages des espèces ci-après énumérées. Toutefois, l'interdiction de destruction n'est pas applicable aux opérations d'exploitation courante des établissements de cultures marines sur les parcelles habituellement cultivées. Monocotylédones Cymodocea nodosa Ascherson : cymodocée, paille de mer. Posidonia oceanica (L.) Delille : pelote de mer, chiendent marin. Article 2 Le directeur de la protection de la nature et le directeur des pêches maritimes et des cultures marines sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Le ministre délégué auprès du ministre des transports et de la mer, chargé de la mer, Pour le ministre et par délégation : Le directeur du cabinet, J.-P. NOSMAS Le secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargé de l’environnement, Pour le secrétaire d’Etat et par délégation : Le directeur du cabinet, L. CHABASON En vigueur, version du 19 juillet 1988 JO du 9 août 1988

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Annexe 5. Résumé des informations récoltées lors de la réunion du 27 mars 2012 avec M. Bianconi.

Compte rendu de la réunion-entretien du 27 mars 2012 – M. Bianconi / C. Virot M. Bianconi : directeur des affaires maritimes de la ville de Porto Vecchio (gestion du port et de la capitainerie/ gestion du littoral) Nettoyage des plages : Avant 2012, service du centre communal sous des marchés à bon de commande Depuis 2011, service transféré au bureau des affaires maritimes et réouverture du marché depuis 2012. Problème : le modèle de gestion sur bon de commande a conduit à une « gestion à l’aveugle », sans suivi ni contrôle, avec un chiffrage à l’opération en fonction du temps d’immobilisation des camions et non en fonction du tonnage ou du m3. Approche non environnementale. Dérives du nettoyage mécanique: problème d’enlèvement du sable, problème de recouvrement des végétaux en bord de plage, blocage des liens étang/mer... (photos à l’appui) Conséquence : pas de données précises sur la fréquence et le volume d’enlèvement des banquettes. Objectif 2012 : mettre en œuvre des moyens de nettoyage des plages doux (nettoyage manuel) et non déplacement des banquettes sauf cas exceptionnel. Phase expérimentale depuis octobre 2011 : nettoyage mensuel des déchets sur toutes les plages de Porto Vecchio. Démarche permettant un chiffrage des besoins humains en saison et l’évaluation des différences entre hivers et été. Nettoyage effectué par des agents du bureau maritime de manière volontaire durant l’hiver : Pas de suivi des déchets en place mais déchets rencontrés essentiellement plastiques, venant des pêcheurs. (parbatages, cordages polypropylène..) Le « challenge » : avoir des banquettes propres pour faire contrepoids au lobby des paillottes pour cela mise en place de corbeille de plage sur toutes les plages, un protocole de suivi en fonction du poids des poubelles et étude des comportements des usagers (différence entre déchets tirés des poubelles et déchets jetés sur les plages). (Chiffres : moyenne de 900kg/jour de déchets en été sur l’ensemble des plages de Porto Vecchio) Si le projet réussi : objectif d’exportation du modèle de gestion des plages à d’autres communes. L’exemple réussi permettrait d’infléchir les autres élus. Enjeu : pas d’erreur dans le choix de l’entreprise de nettoyage (présence d’un observateur) et pas d’erreur dans l’information aux parties prenantes. Education au changement de mode opératoire (méthode douce) : pronostic d’acceptation de la démarche entre 2 et 3 ans. Besoin d’un soutien de l’OEC sur l’angle communication et sensibilisation autour du nettoyage raisonné. « Enjeu : faire passer le message à l’ensemble des acteurs économiques que les plages ne seront plus comme avant, modèle carte postale, sable blanc »

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Annexe 6. Document de la mairie de Porto Vecchio relatif au nouveau marché de nettoyage des plages BORDEREAU DES PRIX 1 – Nettoyage manuel des plages, collecte des corbeilles de plage et évacuation des déchets Du 1er mai au 30 septembre 2012 pour les plages de : - Palombaggia - Acciaghju & Folaca, - Santa Giulia.  53 points de collecte. Frais de mise en décharge gratuits pour la commune.  Pour le nettoyage manuel des plages, le principe de fonctionnement est une rotation de 3 journées de nettoyage pour traiter l’ensemble des 3 plages ; la collecte des poubelles de plage est assurée simultanément par le même personnel.  Le nettoyage du périmètre des AOT est obligatoirement assuré par les pétitionnaires. Périodes et fréquences de nettoyage : Périodes et fréquences de collecte à faire coïncider avec les jours de des corbeilles de plage collecte

Unité

Quantité

Mai 2012 : lundi, mercredi, samedi (13 opérations de collecte) Juin 2012: lundi, mercredi, vendredi, dimanche (17 opérations de collecte) Juillet 2012 : tous les jours opérations de collecte) Août 2012 : tous les jours (31 opérations de collecte)

Mai 2012 : 1 passage tous les 10 jours (9 opérations de nettoyage)

Forfait

1

Juin 2012: 1 passage par semaine (12 opérations de nettoyage)

Forfait

1

(31 Juillet 2012 : tous les 3 jours Forfait (31 opérations de nettoyage) Août 2012 : tous les 3 jours Forfait (31 opérations de nettoyage) Septembre 2012 : 1 passage par semaine Forfait

1

Septembre 2012 : tous les jours du 1er au 16, lundi, mercredi, vendredi, dimanche jusqu’au 30 (24 opérations de collecte)

Montant HT

1 1

(12 opérations de nettoyage)

Total HT Tva 19.6 % Total TTC

2 - Déplacement des banquettes de Posidonies et dépôt en andains en haut de plage Périodes et fréquences de déplacement : opération exceptionnelle, sur ordre de service exclusif de la commune.

Unité

Déplacement des banquettes de posidonies Mètre et dépôt en andain en haut de plage. cube

Quantité

Prix unitaire HT

MONTANTS HT

1 Total HT tva 19.6% Total TTC

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Annexe 7. Bulletin d’information de la Commune de Porto Vecchio, Avril 2012

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Annexe 8. Article de journal : Corse – matin, Mardi 24 avril 2012, p. 23

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Annexe 9. Article de journal : Corse – matin, 22 juin 2012, p.18

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Annexe 10. Entretien avec M. Cancemi, le 1 août 2012 Entretien 01/08/2012 M. G.L Cancemi, écologue et coordinateur du projet PMIBB173, Spécialiste des herbiers marins Quel est votre parcours professionnel ? J’ai été chercheur pendant 10 ans sur les herbiers et leur importance écosystémique. Je suis écologue de formation c'est-à-dire que j’étudie les processus et les interactions entre les organismes selon une approche écosystémique. En 2000, j’ai créé le bureau d’étude, EVEMAR, jusqu’en2011, axé sur l’étude des impacts anthropiques sur les herbiers et les conséquences écosystémiques et socio-économiques de leur régression. Actuellement, je travaille comme coordinateur sur le projet PMIBB entre la Sardaigne et la Réserve naturelle des bouches de Bonifacio pour l’OEC.

Qu’est ce qui vous a amené à travailler sur la problématique des banquettes de posidonie sur les plages ? En 2008, par le biais du bureau d’étude que je dirigeais (EVEMAR), nous avons répondu à un marché public de la DREAL sur la problématique de la gestion des banquettes en Corse. L’objectif de la DREAL était d’établir un état des lieux des accumulations des banquettes en Corse et sensibiliser les communes. L’approche sort du champ purement scientifique pour tendre vers une étude plus socio-économique face à un problème de gestion pour les communes qui reçoivent parfois des « plaintes ». L’objectif était de clarifier les points juridiques et les possibilités d’intervention des acteurs locaux sur un possible déplacement des banquettes qui n’impacterait pas le système de formation des plages. On a d’ailleurs remarqué qu’un petit dépôt sur les plages n’est pas la gêne principale mais que le problème porte plus sur le front de mer, où les feuilles sont en contact ave l’eau et forment des litières humides. On a donc pris en compte le fait que ces feuilles soient mouillées et non uniquement le critère de la quantité.

Qu’est ce qui définit alors scientifiquement la formation « banquette » ? Selon le programme CAR/AMP, la formation des feuilles dépend du « faciès en banquette ». Cette composition ne repose pas sur des données en volume ou autre. Par ailleurs, la demande d’information quant à une gestion des feuilles sur les plages, incluant les laisses de mer, repose sur le constat d’une gêne pour les usagers, gêne fonction du niveau d’accumulation et de la présence d’une masse noirâtre avant l’échouage sur les plages (litière).

En 2010, le contrat du bureau d’étude avec la DREAL termine, et cette dernière transmet le dossier de la gestion des banquettes à l’Office de l’Environnement de Corse. Quelles sont les raisons de ce transfert ? Tout d’abord, la DREAL se trouve juridiquement coincé sur la gestion des banquettes puisque la posidonie étant une espèce protégée sur l’ensemble de son cycle naturel, il est illégal de pratiquer l’enlèvement. Il lui est difficile de mettre en œuvre une application stricte de la loi. Elle ne peut pas donner d’indications quant à un déplacement possible. Il importe d’avoir une dynamique ascendante, avec des études locales qui justifieraient un allègement de la loi, ce que la DREAL, en tant que représentante directe de l’Etat, ne peut pas se permettre. Sa demande cherchait à trouver des adaptations possibles en accord avec la réalité de terrain que vivent les communes. Ce que le bureau d’étude a mis à jour avec des recommandations pour des déplacements raisonnés et l’importance du nettoyage des macro-déchets sur les plages. Elle est consciente qu’il faut faire évoluer la réglementation. Elle a vu son budget diminuer sur les études environnementales et l’OEC représentait un acteur pertinent pour assurer le suivi en Corse d’où le transfert du dossier. On a ainsi constaté que certaines communes étaient prêtes à agir dans le respect de l’environnement mais qu’il manquait un certains nombres d’informations recevables scientifiquement afin de savoir quoi faire.

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Parc marin international des bouches de Bonifacio

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Quel est l’objectif à long terme poursuivi par l’OEC dans le suivi scientifique des accumulations des banquettes ? Il est nécessaire de comprendre certains mécanismes dans la formation des plages et l’importance des feuilles sur la plage. Si on doit donner des indications pour la gestion des banquettes, il n’est cependant pas possible de donner des réponses standardisées à cette heure. En effet, le phénomène d’accumulation des banquettes et son rôle dans le maintien des plages dépend de facteurs multiples comme la morphologie de la plage, la typologie des fonds marins, l’exposition au vent, le type de sable... L’étude de ce phénomène à l’échelle local et l’expérimentation de pratiques alternatives, non agressives et adaptées aux différentes typologies de plage permettrait de comprendre les mécanismes de base au système de transfert des sédiments. Il faut comprendre que l’enlèvement des banquettes n’est pas toujours impactant pour les plages. Ainsi à Argagiola, une plage proche de Calvi, on a observé une accumulation exceptionnelle de banquettes, banquettes que l’on pouvait « sortir » du système plage car la formation de la plage ne dépendait pas de la présence des feuilles. Cet arrivage était dû à un hydrodynamisme fort et à un phénomène météorologique exceptionnel. Face à un évènement exceptionnel, action exceptionnelle d’enlèvement possible! Les études sur ce sujet doivent aller dans ce sens et pourraient ainsi servir de base à une réglementation plus souple basée sur des typologies particulières qui rend légalement possible un déplacement des banquettes L’objectif à moyen et long terme est donc de pouvoir définir certaines typologies de plages qui permettrait de proposer des moyens efficaces et raisonnés de déplacement des banquettes pour les gestionnaires des plages : quoi faire, comment le faire et quand.

La démarche de suivi des banquettes est elle locale ou généralisée sur l’ensemble du territoire corse ? L’idée est de pouvoir exploiter les résultats sur l’ensemble du territoire corse mais il est encore trop tôt. Cependant, l’étude menée au sein de la Réserve sert de zone témoin, de zone test, où les données obtenues pourraient être transposables à l’extérieur. La réserve est un espace géographique pertinent pour cette étude car les acteurs sont plus concernés, sensibilisés aux règlementations liées à son statut d’aire marine protégée, et c’est aussi plus simple au niveau logistique avec la possibilité d’avoir un support technique et humain sur le terrain (stagiaires, agents...)

La démarche d’une étude sur les banquettes s’intègre t elle dans un plan global au sein de la réserve sur la problématique de l’érosion ? Le phénomène d’érosion représente t il un axe central du plan de gestion de la réserve ? Oui, bien sûr ! Mais le problème de l’érosion est difficilement exploitable en termes de communication, de divulgation et de vulgarisation scientifique ; Il est complexe de faire passer le message aux gestionnaires du littoral car les acteurs comme les communes ont une vision à court terme. Leur présenter le problème des banquettes selon son cadre juridique comme quoi c’est protégé sur l’ensemble de son cycle naturel car ces feuilles font parties d’une espèce protégée, a cependant un caractère excessif, difficilement appréhendable et acceptable. Il serait intéressant de renforcer la sensibilisation sur le principe que protéger ces banquettes repose sur leur importance pour le maintien des sédiments sur les plages et le risque d’érosion, et valoriser l’importance écosystémique de l’espèce. Dans le plan d’action du futur GECT-PMIBB, l’érosion et les banquettes seront un thème essentiel, un axe prioritaire. Le GECT-PMIBB pourra ainsi coordonner des études complexes et lourdes à mener en dépassant le cadre purement national. Il est nécessaire de faire une étude globale sur l’érosion. Les banquettes ne sont qu’un facteur influent de l’érosion, une partie du problème, un maillon de la chaine. Les banquettes interviennent principalement dans le transport du sable sur les plages et la stabilisation de cet apport. On observe, en Corse particulièrement, une diminution de l’apport sédimentaire terrigène (lié au système de bassin versant) l’apport de sédiments marin (origine minérale et organique), apports nécessaires à la formation des plages.

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On peut présenter deux explications à ce problème : des constructions terrestres qui modifient les flux terrigènes, et la dégradation des herbiers à Posidonia qui transfert alors moins de matières organiques sur les plages par le biais des banquettes. L’action humaine d’enlèvement de ces feuilles est un facteur amplificateur dans le problème des apports sédimentaires et no l’unique facteur.

En termes de choix de gestion, concernant le projet du non enlèvement généralisé des banquettes sur l’ensemble des communes de la RNBB, pensez que cette démarche soit durable ? Il faut comprendre qu’il y a deux approches, l’une scientifique de faire comprendre la nécessite de laisser les banquettes et l’autre gestionnaire de comprendre les difficultés au quotidien face aux pressions liées au tourisme. Ces deux dimensions sont complémentaires. Il importe de les mettre en parallèle afin de trouver des compromis dans le futur autorisant des déplacements raisonnés c'est-à-dire en laissant les feuilles dans le système plage tout en sensibilisant sur leur utilité pour les plages et le fait qu’elles ne représentent pas un déchet. Dans le cas de la Réserve, je pense que le non enlèvement peut en effet être maintenu, car les communes sont depuis plusieurs années sensibilisées à cette problématique et sont en contact permanent avec les gestionnaires de la réserve. J’avais soulevé l’idée d’un label, démarche écologiste qui renforcerait l’engagement pris par les communes sur les banquettes. Ce label laisserait ainsi le choix aux usagers du type de plage qu’ils recherchent et permettrait de renforcer la stratégie de non enlèvement choisie et maintenue sur certains sites.

Un cas particulier : Santa Giulia. Cette plage ne fait pas partie de la réserve mais est intégrée dans la politique de Porto-Vecchio sur les banquettes. On a vu naitre de nombreuses critiques quant à ce choix par les acteurs économiques présents sur ce site, comment voyez-vous le désamorçage du conflit ? Santa Giulia est en effet un site clef qui présente à la fois une érosion reconnue par tous où des aménagements ont ainsi été mis en place face au risque de la disparition d’une partie de sa plage, surtout sur le secteur droit, mais aussi elle représente un symbole touristique d’une plage blanche carte postale pour les vendeurs de tourisme dans la zone où l’enlèvement a été régulièrement effectué. Cependant, si on laisse les banquettes on n’est pas sûr que cela stoppe l’érosion, il est possible que le phénomène soit irréversible mais l’enlèvement renforce le problème. Les laisser participe ainsi à réduire un des facteurs aggravants. Ceci est ma position d’écologue mais l’aspect politique doit être considéré. Il semble essentiel de faire une étude spécifique sur cette plage. Le travail de sensibilisation est essentiel et l’idéal à atteindre serait de faire venir les gens justement pour la présence des banquettes ! Santa Giulia est en effet dans une situation délicate avec des pressions politiques. Pour ma part, le fait qu’elle soit située hors de la réserve ne veut pas dire que ça ne concerne pas la Réserve. On pourrait même techniquement dire que les feuilles viennent des herbiers protégés qui sont alors dans la réserve marine. Pour conclure, on peut considérer que la problématique d’une gestion des banquettes a avancée puisque la démarche portée par la DREAL et enfin l’OEC a conduit la commune de Porto Vecchio à imposer un non enlèvement des banquettes. Le processus est positif. On a dépassé la phase de prise de conscience de l’importance des banquettes, vers une acceptation institutionnelle de leur présence et la recherche d’une gestion adaptée aux enjeux locaux. Alors qu’avant, on retrouvait les feuilles en décharge ou dans le maquis. Les communes sont sensibilisées et conscientes des risques. L’enjeu porte maintenant sur une déclinaison précise des actions écologiquement recevable en termes de déplacement éventuel afin de maintenir cette dynamique et éviter des dérives futures.

107


Annexe11. Tableau récapitulatif des critères de sélection des plages pour le suivi scientifique 2012 Tableau récapitulatif des critères de sélection des plages de la réserve pour le suivi scientifique 2012 caractéristiques scientifiques

nom de plage

Commune

accumulation posidonies* (hivers exposition au vent 2010) source

formation

EVEMAR

1 2 3 4

Tamaricciu (Asciaghu) Palombaggia I pini Palombaggia Casa di Lume

7 8

9

anse sans protection anse sans protection anse sans protection

nombre d'AOT

Décision de suivi par l'OEC

outil réglementaire

NON

CELRL / ZNIEFF 1

3

1

3

1

+

OUI

ZNIEFF 1

4

2

3

5

+

OUI

ZNIEFF 2

2

3

3

9

+

Porto vecchio

0

E /SE

Porto vecchio

1

E /SE

Porto Novo

Porto vecchio

pas de données

E

baie profonde

OUI

ZNIEFF 1

0

1

1

0

-

Rondinara étang

Bonifacio

2

SE

baie profonde fermée

OUI

NATURA 2000/CELRL

9

3

2

0

+

Rondinarapaillotte

Bonifacio

2

SE

baie profonde fermée

OUI

NATURA 2000/CELRL

9

3

3

4

+

Rondinara Sant'amanza

Bonifacio

2

S

baie ouverte

NON

NATURA 2000/CELRL

8

3

3

0

+

Balistra

Bonifacio

pas de données

E

baie ouverte

OUI

ZNIEFF 1

0

1

2

0

-

Piantarella embarcadère

Bonifacio

3

E/SE

Anse ouverte/protecti on iles

NON

ZICO/ZNIEFF/ZPR

9

1

3

5

+

Piantarella étang

Bonifacio

3

E/SE

Anse ouverte/protecti on iles

OUI

ZICO/ZNIEFF/ZPR

9

1

3

0

+

Paragan

Bonifacio

3

SSW

Baie profonde

OUI

NATURA 2000/CELRL/ZNP/ZNIE FF

9

1

2

1

+

Stagnolu

Bonifacio

2

W

OUI

NATURA 2000/CELRL/ZNIEFF

9

2

2

0

-

Pisciu cane

Figari

3

Ssw

OUI

NATURA 2000/CELRL/ZNIEFF

3

3

1

0

+

San Giovanni

Pianatolli

pas de données

S

OUI

ZNIEFF 1

3

1

3

0

-

NON

NATURA 2000/CELRL/ZNIEFF

3

2

3

0

+

NON

NATURA 2000/CELRL/ZNIEFF

3

2

3

0

+

13

baie moyennement profonde baie moyennement profonde baie ouverte baie moyennement profonde baie moyennement profonde

Chevano Grande plage

Pianatolli

pas de données

SSW

Chevano Petite plage

Pianatolli

pas de données

SSW

Bruzzi

Pianatolli

pas de données

W

anse ouverte

NON

NATURA 2000/CELRL/ZNIEFF/Z NP

2

1

1

0

-

Furnellu

Monaccia d'allène

3

SSW

Baie profonde

OUI

NATURA 2000/CELRL/ZNIEFF

9

3

2

0

+

Arbitru

Monaccia d'allène

pas de données

SW

Baie ouverte

OUI

NATURA 2000/CELRL/ZNIEFF

0

1

2

0

-

17

18

19

fréquentation ****

E /SE

12

16

accessiblité (facilité logistique de suivi)***

étang

11

15

fréquence de suivi de l'OEC**

1

10

14

interet écologique

Porto vecchio

5

6

morphologie de la plage

caractéristiques socio-économiques

* Niveau 0: Nul, 1: faible (< 10%), 2: moyen(<50%), 3: fort(>50%) ** nombre de relevés effectués sur l'année 2011 *** facilité d'accès (parking, distance de marche...): 1: faible, 2: moyenne, 3: forte **** selon les données du Conservatoire du littoral(2011): 1:faible, 2: moyenne, 3: forte

108


Annexe12. Protocole de suivi des banquettes transmis aux communes (EVEMAR – 2011)

VOLET « ACCUMULATION DES BANQUETTES » (à renseigner 1 fois par mois durant la saison estivale et au moins tous les 2-3 mois le reste de l’année) Fiche à photocopier pour chaque plage (1/2) Commune :

Plage* :

Date :

*La première fois que vous renseignez le protocole, merci de nous fournir une carte avec la localisation précise de la plage (avec les limites de la plage si celles-ci ne sont pas franches).

1. Y-a-t-il des banquettes accumulées sur la plage ? (entourer la bonne réponse) 2. Secteur de la plage occupé par les banquettes (voir figure 1 en annexe)

Gauche

Oui

Non

Centre

Droite

Il est possible d’entourer plus d’une réponse [ex. Gauche, Centre et Droit si les banquettes sont présentes sur la totalité de la plage] 3. Longueur des banquettes (en mètres) : Secteur Gauche

Secteur Central

Secteur Droit

Longueur (en m)

4. Hauteur et largeur des banquettes à relever au niveau du rivage : Ces mesures doivent être effectuées au niveau des parties suivantes des banquettes (voir figure 2 en annexe) : Secteur Gauche Haut. (m)

Larg. (m)

Secteur Central Haut. (m)

Larg. (m)

Secteur Droit Haut. (m)

Larg. (m)

partie la + haute des banquettes partie la + basse des banquettes

De plus, une appréciation subjective de la hauteur et de la largeur moyenne des banquettes est nécessaire : Haut. (m)

Larg. (m)

Haut. (m)

Larg. (m)

Haut. (m)

Larg. (m)

hauteur et largeur moyenne (à l’œil)

5. Les banquettes sont-elles en contact avec la mer ? (entourer la bonne réponse)

Oui

Non

109


Annexe13. Protocole de suivi des enlèvements des banquettes transmis aux communes (EVEMAR 2011)

VOLET « ENLEVEMENT DES BANQUETTES » (à renseigner à chaque fois qu’un enlèvement de banquettes de Posidonie a lieu). Fiche à photocopier pour chaque plage (2/2) Commune :

Plage :

Date :

6. Quantité de banquettes enlevées par plage, en mètres cube (m3): Préciser à l’entreprise ou à l’employé de la commune chargé de l’enlèvement que le volume de banquettes doit être estimé pour chaque plage. 7. Dans quelle partie de la plage les banquettes ont-elles été enlevées ?

Gauche Centre Droite

Il est possible d’entourer plus d’une réponse [ex. Gauche, Centre et Droite si les banquettes sont enlevées sur la totalité de la plage] 8. Moyens utilisés pour l’enlèvement : (entourer la bonne réponse) - Cr : enlèvement avec Cribleuse (voir Note 1 en annexe) Cr - Pl : enlèvement avec Pelle mécanique

Pl

Autre (préciser le/les moyens utilisés): 9. Lieu de dépôt des banquettes enlevées : (entourer la bonne réponse) - P : transférées dans une autre zone de la Plage P E - E : Exportées hors de la plage

Préciser le lieu si possible (voir Note 2 en annexe) Documentation photographique : Il est impératif de prendre au moins une photo depuis le même point d’observation (Voir figure 1 en annexe). Le point de prise de la photo doit permettre d’avoir un panorama de la plage dans son ensemble. Si le point de prise n’est pas idéal (accessibilité difficile ou manque de hauteur), un autre point pourra être proposé et devra être utilisé comme point de repère pour les photographies des mois suivants.

Numéro photo

Observations

110


ANNEXE Figure 1 : Secteur de la plage occupé par les banquettes : observation à partir d’une hauteur et préférablement en regardant la mer

Centre : C Droite : D

plage

Gauche : G

Exemple de banquettes situées dans la partie droite (D) et dans la partie centrale (C) de la plage.

D

C

G

mer

Prendre au moins une photo des banquettes depuis ce point d’observation.

Figure 2 : Hauteur et Largeur des banquettes : Les mesures de hauteur sont à effectuer préférablement avec une mire ou une règle graduée. Les mesures de longueur des banquettes sont à effectuer en nombre de pas ou à l’aide d’un odomètre.

Hauteur la plus basse des banquettes

Hauteur la plus haute des banquettes

Estimation de la largeur et de la hauteur moyenne des banquettes selon vous Note 1 : Si durant la période estivale la cribleuse est utilisée très régulièrement, pour éviter de remplir le protocole plusieurs fois dans le même mois, la fréquence de l’enlèvement pourra être indiquée dans l’encadré « Commentaires éventuels » ainsi qu’une estimation du volume de banquettes enlevé pour l’ensemble du mois. Note 2 (sur le lieu de dépôt des banquettes enlevées) : Pourriez-vous nous préciser le lieu de destination des banquettes comme par exemple : Pour (P) : côté de la plage moins fréquenté, dans l’arrière plage, etc. Pour (E) : terrain limitrophe, propriété privée, décharge, etc.

111


Annexe 14. Protocole de suivi des banquettes utilisé en 2012

VOLET « ACCUMULATION DES BANQUETTES »

Commune :

Plage :

Insertion photo aérienne de la plage

Caractéristiques générales

Végétation remarquable

Observations

Superficie totale de la plage (en m2 et mesurée par GE) :

112


Photos prises

Date

Nb et n째 de photo

Objet

113


Nom de plage :

Date : Tendance météo

Secteur du vent

N

NE E

SE

S

Force du vent (en nœud) :

SW W NW

Présence des banquettes

Banquettes sèches Sous-unité OUI

Gauche

Centre

OUI NON OUI

NON

Droit

NON OUI

NON

Superficie des banquettes (en m2 et mesurée à l’aide d’un GPS) : Sous unité secteur

N°wpt

N°tracé

Observations

Hauteur des banquettes à relever au niveau du rivage(en m) : Sous Unité Hauteur max Hauteur min Hauteur observée

moy

Observations

Présence de litières : OUI

Gauche NON

Centre OUI

Droite NON

OUI

NON

Distance moyenne des banquettes avec la mer (en m): Sous –unité Distance Commentaires (ex : précision GPS)

114


Annexe15. Planning des relevés effectués entre Avril et Août 2012 planning relevés de terrain avril 1 2

mai 1 2

juin 1 2

juillet 1 2

3

3 4 4

3

3

aout 1 2 2 3

4

3

4

5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 23 24 25 26 27 28 29 30 31

5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22

4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22

5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22

23

23

23

24 25 26 27 28 29 30

24 25 26 27 28 29 30 31

24 25 26 27 28 29 30 31

4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30

SECTEUR OUEST (furnellu, chevano, pisciu cane, paragan, piantarella) SECTEUR EST (Rondinara) SECTEUR EST (I pini, casa di lume, tamaricciu)

115


Annexe 16. Présentation photographique des évolutions des banquettes saison 2012 Rondinara paillotte (n°6)

19 avril 2012

4 mai 2012

23 mai 2012

13 juin 2012

3 juillet 2012

116


Annexe 17. Présentation photographique des évolutions des banquettes saison 2012 Paragan (n°10)

17 avril 2012

25 mai 2012

4 juillet 2012

2 mai 2012

18 juin 2012

3 août 2012

117


Annexe18. Résultat généraux des accumulations de banquettes par secteur géographique.

Secteur Est tamaricciu

casa di lume

i pini

0 0 9 4 0 2,6

2 1 3 1 0 1,4

7 9 6 3 0,6 5,12

tamaricciu

casa di lume

i pini

0 0 197 84 0 56,2

515 476 879 403 0 454,6

244 312 199 112 20 177,4

% d'occupation

avril mai juin juillet aout moyenne

Secteur Sud

0 0 5 0 0 1

8 12 4 3 2 5,8

4 3 4 5 3 3,8

21 14 8 13 13 13,8

39 42 36 29 25 34,2

Secteur Est

surface

avril mai juin juillet aout moyenne

volume

83 30 0 0 0 22,6

pisciu cane

57 72 64 45 54 58,4

56 59 39 45 49 49,6

Secteur Sud

0 0 119 0 0 23,8

851 1520 597 358 234 712

202 161 234 279 169 209

1458 1001 599 886 891 967

803 754 739 612 521 685,8

tamaricciu

casa di lume

i pini

ipini ptte

0 0 31 14 0 8,88

246 72 246 100,5 0 132,9

19 11 10 2 0,2 8,44

0 0 6 0 0 1,2

146 42 0 0 0 37,6

1627 2215 1844 1280 1560 1705,2

pisciu cane 2681 2734 1873 2128 2315 2346,2

Secteur Sud

77 54 79 105 58 74,6

1080 704 488 706 546 704,84

576 534 386 377 313 437

37 6 0 0 0 9

9 10 7 4 7 7,4

1 2 1 1 2 1,4

17 55 30 33 35 34

chevano chevano furnellu grande petite 320 328 256 134 250 257,6

26 41 28 35 57 37,4

977 3122 1677 1868 1964 1921,6

Secteur Ouest

rondinara rondinara rondinara piantarella piantarella paragan paillotte prisarella sant'amanza embarcadère paillotte 273 507 157 104 33 214,81

chevano chevano furnellu grande petite

Secteur Ouest

rondinara rondinara rondinara piantarella piantarella ipini ptte paragan paillotte prisarella sant'amanza embarcadère paillotte

Secteur Est

avril mai juin juillet aout moyenne

Secteur Ouest

rondinara rondinara rondinara piantarella piantarella ipini ptte paragan paillotte prisarella sant'amanza embarcadère paillotte

895 748 590 512 624 674

pisciu cane 3029 3525 3188 3247 3289 3256

chevano chevano furnellu grande petite 112 117 64 40 75 82

8 15 7 9 14 11

830 903 538 623 484 676

118


Annexe19. Résultat des données sur les accumulations de banquettes par plage. Données d’accumulation des banquettes – I pini petite (n°1)

Accumulation des banquettes sur laplage de I pini petite ( mode GPS)

date

surface de la plage Sous- secteur Hauteur Hauteur Hauteur max min moy (en m² et unité de plage mesuréesur (en m) (en m) (en m) GE)

Surface (en m² et mesurée sur arcgis)

surface totale (en m2)

Volume (en m 3 )

Volume total (en m 3 )

% Occupation distance à la présence de mer litières banquettes (en m)

forme de banquette

20/04/12

2367

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0,0

_

non

_

04/05/12

2367

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0,0

_

non

_

23/05/12

2367

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0,0

_

non

_

12/06/12

2367

1

D-C

0,25

0,01

0,05

119

119

6,0

6

5,0

0

oui

fraiche

03/07/12 02/07/12

2367 2367

0 0

0 0

0 0

0 0

0 0

0 0

0 0

0 0

0 0

0,0 0

_

non

_

0

non

_

119


Données d’accumulation des banquettes – I pini grande (n°2)

Accumulation des banquettes sur laplage de I Pini grande (mode GPS)

date

surface de la plage Sous- secteur Hauteur max (en m² et unité de plage mesuréesur (en m)

Hauteur moy (en m)

(en m² et mesurée sur arcgis)

0,05 0,05 0,01 0,02 0,02 0,01 0,1 0,01 0,01 0,01 0,01

0,25 0,15 0,02 0,02 0,02 0,01 0,1 0,2 0,05 0,02 0,01

3 102 139 104 197 242 64 15 199 112 20

GE)

20/04/12 04/05/12 23/05/12 12/06/12 03/07/12 02/08/12

3332 3332 3332 3332 3332 3332 3332 3332 3332 3332 3332

1 2 3 1 2 1 2 3 1 1 1

D C-G G G-C G G-C G G C-G C-G G

0,45 0,2 0,1 0,02 0,02 0,3 0,25 0,15 0,25 0,05 0,02

Surface

Hauteur min (en m)

surface totale (en m2)

244 301 321 199 112 20

Volume (en m 3 ) 0,75 15,3 2,78 2,08 3,94 2,42 6,4 3 9,95 2,24 0,2

Volume total (en m 3 )

% distance à présence de forme de Occupation la mer litières banquette banquettes (en m)

19

7

6,0

9,0

12

10

10 2 0,2

6 3 0,6

1 2 0,5 6 5 0,5 0 1,5 0 0 1,5

OUI NON NON NON NON oui OUI OUI oui OUI non

fraiche fraiche fraiche seche seche fraiche fraiche seche fraiche mixte fraiche

120


Données d’accumulation des banquettes - Casa di lume (n°3)

Accumulation des banquettes sur la plage de Casa di lume (mode GPS) surface de la plage Sousdate (en m² et unité mesurée par GE) 32305 1 20/04/2012 32305 2 32305 3 32305 1 32305 2 4/O5/12 32305 3 32305 4 23/05/2012 12/06/12

03/07/2012 02/08/2012

32305 32305 32305 32305 32305 32305 32305 32305 32305

0 1 2 3 4 1 2 3 0

Hauteur Hauteur min moy (en m) (en m)

Surface (en m² et mesurée par arcgis)

secteur de plage

Hauteur max (en m)

C-G C-G G D D C C-G

0,35 0,8 0,05 0,3 0,5 0,1 0,35

0,01 0,15 0,01 0,01 0,01 0,01 0,01

0,1 0,6 0,03 0,1 0,25 0,05 0,15

27 401 87 171 152 66 87

0

0

0

0

0

C C C G C C G 0

0,45 0,5 0,55 0,25 0,35 0,4 0,05 0

0,1 0,2 0,1 0,03 0,1 0,15 0,01 0

0,25 0,3 0,3 0,1 0,25 0,3 0,02 0

122 305 395 57 258 118 27 0

Surface totale

515

476

0

879

403 0

Volume Volume total % Occupation banquettes (en m 3 ) (en m 3 ) 2,7 240,6 2,61 17,1 38 3,3 13,05

245,9

2

71,5

1

0

0

0

30,5 91,5 118,5 5,7 64,5 35,4 0,54 0

246,2

3

100,4

1

0

0

distance à présence la mer de litières ( en m) 5,5 1 1,5 0 0 1,5 5

commentaires

NON NON NON non NON oui non banquettes couvertes de sable raison: pluies et tempete

1 0,5 0 2,5 1 1 0 0

non non non non NON NON NON 0

présences uniquement de feuilles et rhizome

121


Données d’accumulation des banquettes - Tamaricciu (n°4)

Accumulation des banquettes sur la plage de Tamaricciu (mode GPS)

date

surface de la Sous- secteur plage (en m² et mesurée unité de plage par GE)

20/04/2012 05/04/12 23/05/12 06/12/12 07/03/12 08/02/12

2251 2251 2251 2251 2251 2251 2251 2251 2251

0 0 0 1 2 3 1 2 0

0 0 0 C C-G G C G 0

Hauteur max (en m)

Hauteur min (en m)

Hauteur moy (en m)

0 0 0 0,4 0,15 0,35 0,35 0,15 0

0 0 0 0,1 0,01 0,05 0,05 0,02 0

0 0 0 0,25 0,02 0,25 0,2 0,07 0

Surface (en m² et mesurée à l'aide d'un gps)

0 0 0 110 81 6 61 23 0

Surface totale (en m2) 0 0 0 197 84 0

Volume (en m 3 ) 0 0 0 27,5 1,62 1,5 12,2 1,61 0

Volume total (en m 3 )

% Occupation banquettes

0 0 0

0,0 0 0,0

30,62

8,8

13,81

3,7

0

0

distance à présence la mer de litières (en m) 0 0 0 0 0 0 0 0 0

0 0 0 oui oui oui oui non non

122


Données d’accumulation des banquettes - Rondinara Prisarella (n°5)

Accumulation des banquettes sur la plage de la Rondinara Prisarella (mode GPS)

date

surface de la plage ( en m² et

Sousunité

secteur de plage

Hauteur max (en m)

Hauteur min (en m)

Hauteur moy (en m)

1 2 3 1 2 3 1 2 3 1 2 3 1 2 3 1 2 3 4

D G G D G G D G G D G G D G G D C-G C-G G

0.9 0.45 0.4 0.75 0.4 0.45 0.85 0.35 0.3 0.85 0.35 0.3 0.8 0.25 0.3 0.6 0.25 0.25 0.35

0.05 0.05 0.1 0.2 0.15 0.2 0.2 0.1 0.1 0.3 0.2 0.15 0.3 0.25 0.1 0.25 0.25 0.25 0.05

0.4 0.4 0.25 0.4 0.25 0.3 0.4 0.25 0.2 0.4 0.25 0.2 0.4 0.25 0.2 0.4 0.25 0.25 0.15

mesuréesur GE)

19/04/12

04/05/12

24/05/12

13/06/12

03/07/12

02/08/12

5285 5285 5285 5285 5285 5285 5285 5285 5285 5285 5285 5285 5285 5285 5285 5285 5285 5285 5285

Surface (en m² et mesurée sur arcgis)

97 77 28 90 61 10

surface totalen (en m2)

202

161

Volume (en m 3 )

38.8 30.8 7 36 15.25 3

Volume total (en m 3 )

% Occupation banquettes

77

4

54

3.0

GPS PAS FONCTIONNE 150 48 36 243 11 25 127 6 7 29

234

279

169

60 12 7.2 97.2 2.75 5 50.8 1.5 1.75 4.35

79

4

105

5

58

3

distance à la présence de mer litières (en m) 0/3 0.4/1.5 0 5 5 4 4 4 2 4 2.5 3 2 10 7 0-7 1.5 2 1.5

OUI OUI OUI non non non non non non non non non non non non non non non non

forme de banquette

mixte mixte mixte seche seche seche seche seche seche seche seche seche seche seche seche seche seche seche seche

123


Données d’accumulation des banquettes - Rondinara paillotte (n°6)

Accumulation des banquettes sur la plage de la Rondinara Paillotte (mode GPS)

date

19/04/12

04/05/12

23/05/12

13/06/12

03/07/12

02/08/12

surface de la plage (en m² et mesuréesur GE)

13893 13893 13893 13893 13893 13893 13893 13893 13893 13893 13893 13893 13893 13893 13893 13893 13893 13893 13893 13893 13893 13893 13893 13893 13893 13893 13893 13893

Surface

Sousunité

secteur de plage

Hauteur max (en m)

Hauteur min (en m)

Hauteur moy (en m)

(en m² et mesurée sur arcgis)

1 2 3 4 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 6 1 2 3 4 1 2 3 4 5 1 2 3 4

G C D D G C C D D G G-C C C-D D D G C C D G G G D D G C D D

0.4 0.6 0.5 0.75 0.35 0.55 0.45 0.8 0.65 0.4 0.5 0.35 0.3 0.2 0.9 0.35 0.2 0.35 0.65 0.2 0.4 0.2 0.3 0.7 0.1 0.04 0.1 0.65

0.05 0.1 0 0.1 0.02 0.1 0.03 0.05 0.2 0.05 0.15 0.1 0.15 0.05 0.5 0.05 0.01 0.15 0.35 0.03 0.2 0.01 0.3 0.2 0.02 0.01 0.01 0.3

0.25 0.4 0.15 0.5 0.2 0.35 0.3 0.25 0.4 0.2 0.35 0.2 0.25 0.1 0.65 0.15 0.05 0.2 0.5 0.1 0.25 0.1 0.3 0.5 0.05 0.02 0.02 0.45

139 425 216 71 209 175 375 259 202 148 1343 273 114 31 74 91 79 246 181 45 138 54 4 117 18 54 98 64

surface totale (m2)

851

1220

1983

597

358

234

Volume (en m 3 ) 34.75 170 32.4 35.5 41.8 61.25 112.5 64.75 80.8 29.6 470.05 54.6 28.5 3.1 48.1 13.65 3.95 49.2 90.5 4.5 34.5 5.4 1.2 58.5 0.9 1.08 1.96 28.8

Volume total (en m 3 )

% Occupation banquettes

273

8

361

9

634

14

157

4

104

3

33

2

distance à la présence de mer litières (en m)

0/3 7 0 1 1.5 0 10 0 0 2 1.5 0 10 10 2 0 0 10 0 2.5 0 0.5 0 0,5-1 0

OUI OUI OUI OUI NON OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI

forme de banquette seche seche seche seche seche mixte mixte mixte fraiche sèche fraiche fraiche mixte seceh fraiche sèche sèche fraiche fraiche fraiche seche fraiche seche mixte fraiche fraiche mixte mixte

124


Données d’accumulation des banquettes - Rondinara Sant’Amanza (n°7)

Accumulation des banquettes sur la plage de la Rondinara Sant'amanza (mode GPS) date

surface de la plage

19/04/12

7079

04/05/12

7079

23/05/12

7079

13/06/12

7079

03/07/12

7079

02/08/12

7079

(en m² et mesuréesur GE)

Sous- secteur de unité plage 1 2 1 2 1 2 1 2 3 1 2 3 1 2 3 4

c-d D C-D D C-D D C C C-D C C-D D G C C-D D

Surface

Hauteur max (en m)

Hauteur min (en m)

Hauteur moy (en m)

(en m² et mesurée sur arcgis)

1.4 0.9 0.9 1.2 1.05 1.5 0.45 0.9 1.6 0.4 0.95 1.5 0.04 0.45 0.65 1.5

0.2 0.05 0.2 0.4 0.35 0.45 0.25 0.2 0.35 0.2 0.2 0.25 0.01 0.15 0.15 0.3

0.9 0.4 0.35 0.8 0.7 1 0.15 0.45 1 0.3 0.6 1 0.02 0.25 0.3 0.9

994 464 437 1154 186 221 40 140 419 123 235 528 63 54 276 498

surface totale 1458 1591 407 599

886

891

Volume (en m 3 ) 895 186 153 923 130 221 6 63 419 37 141 528 1.3 14 83 448

Volume total (en m 3 )

Occupation banquettes %

1080

21

1076

22

351

6

488

8

706

546

13

13

distance à la présence de mer litières (en m) 0 0 3 2 0.5 3 7 5 2 8 8 1 0.5 10 1a2 1

OUI OUI oui oui oui oui non non non non non non non non non non

forme de banquette _ _ seche mixte sèche mixte sèche sèche mixte sèche sèche sèche fraiche seche mixte seche

125


Données d’accumulation des banquettes - Piantarella embarcadère (n° 8)

Accumulation des banquettes sur la plage de Piantarella embarcadère (mode GPS)

date

surface de la plage

17/04/12

2078

02/05/12

2078

25/05/12

2078

18/06/12

2078

04/07/12

2078

03/08/12

2078

(en m² et mesuréesur GE)

Surface

Sousunité

secteur de plage

Hauteur max (en m)

Hauteur min (en m)

Hauteur moy (en m)

(en m² et mesurée sur arcgis)

1 2 1 2 1 1 2 1 2 1

D-C G D-C G D-C-G D-C D D-C-G G D-C-G

1.2 0.7 1.3 0.9 1.1 0.9 0.65 1.1 0.7 0.9

0.7 0.1 0.4 0.2 0.3 0.3 0.2 0.4 0.2 0.3

0.9 0.3 0.8 0.4 0.7 0.6 0.3 0.7 0.35 0.6

558 245 510 101 914 548 191 464 148 521

surface totale

803 611 914 739 612 521

Volume (en m 3 ) 502 74 408 40 640 329 57 325 52 313

Volume total (en m 3 )

Occupation distance à présence de banquettes en la mer litières % (en m)

576

39

448

29

640

44

386

36

377

29

313

25

0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI

126


Données d’accumulation des banquettes - Piantarella paillotte (n°9)

Accumulation des banquettes sur la plage de Piantarella paillotte (mode GPS)

date

surface de la plage

17/04/12

176

02/05/12

176

25/05/12

Surface

Hauteur min (en m)

Hauteur moy (en m)

(en m² et mesurée sur arcgis)

surface totale

Volume (en m 3 )

Volume total (en m 3 )

Occupation banquettes en %

distance à la mer (en m)

présence de litières

0.55

0

0.25

146

146

37

37

83

0

OUI

0.3

0.02

0.15

66

66

10

10

38

0

OUI

G-C

0.25

0.05

0.1

8

8

0.8

0.8

5

2.5

OUI

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0.0

0

NON

176

0

O

0

0

0

0

0

0

0

0.0

0

OUI

176

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

NON

secteur de plage

Hauteur max (en m)

1

G

1

G

176

1

18/06/12

176

04/07/12 03/08/12

(en m² et mesuréesur GE)

Sousunité

127


Données d’accumulation des banquettes - Paragan (n° 10)

Accumulation des banquettes sur la plage de Paragan(mode GPS)

date

surface de la plage

17/04/12

2875

1

02/05/12

2875 2875 2875 2875 2875 2875

1 1 2 3 1 2

04/07/12

2875

01/08/12

2875

25/05/12 18/06/12

(en m² et mesuréesur GE)

Surface

Hauteur max (en m)

Hauteur min (en m)

Hauteur moy (en m)

(en m² et mesurée sur arcgis)

surface totale

Volume (en m 3 )

Volume total (en m 3 )

D-C-G

1.2

0.3

0.55

1627

1627

895

895

57

0

OUI

D-C-G D D-C C-G D-C G

1.1 1.2 0.45 1 0.8 0.8

0.2 0.2 0.05 0.25 0.1 0.4

0.4 0.4 0.2 0.3 0.3 0.5

2430 228 592 1138 1661 183

2430

972 91 118 341 498 92

972

85

551

68

590

64

0 0 0 0 0 0

OUI OUI OUI OUI OUI OUI

1

D-C-G

0.7

0.2

0.4

1280

1280

512

512

45

0

OUI

1

D-C-G

0.7

0.2

0.4

1560

1560

624

624

54

0

OUI

Sous- secteur de unité plage

1958 1844

Occupation distance à la présence de banquettes en mer litières % (en m)

128


Données d’accumulation des banquettes - Pisciu cane (n° 11)

Accumulation des banquettes sur la plage de Pisciu cane (mode GPS)

date

17/04/12

02/05/12 25/05/12 18/06/12 04/07/12 03/08/12

surface de la plage (en m² et mesuréesur GE)

4756 4756 4756 4756 4756 4756 4756 4756 4756 4756 4756 4756 4756 4756 4756

Surface

Sousunité

secteur de plage

Hauteur max (en m)

Hauteur min (en m)

Hauteur moy (en m)

(en m² et mesurée sur arcgis)

1 2 3 4 1 2 3 1 2 1 2 1 2 1 2

D-C D-C G G D-C G D-C D-C G D-C G D-C G D-C G

2.2 1.1 1.1 0.5 2.6 1.3 1.4 2.8 1.2 2.6 1.25 2.45 1.25 2.4 1

1.3 1.1 0.55 0.3 1.2 0.25 0.2 1.6 0.35 0.45 0.2 1.2 0.2 0.9 0.3

1.7 1.1 0.9 0.4 1.8 0.6 0.7 1.85 0.6 1.8 0.8 1.8 0.55 1.6 0.4

972 429 785 495 938 858 938 2031 797 1690 183 1661 467 1969 346

surface totale

2681

2734 2828 1873 2128 2315

Volume (en m 3 ) 1652 472 707 198 1688 515 657 3757 478 3042 146 2990 257 3150 138

Volume total (en m 3 )

Occupation banquettes en %

3029

56

2860

57

4236

59

3188

39

3247

45

3289

49

distance à présence de la mer litières (en m) 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI

129


Données d’accumulation des banquettes - Chevano petite (n° 12)

Accumulation des banquettes sur la plage de Chevano petite (mode GPS) date

surface de la plage

17/04/12

2427

1

C

0.5

0.1

0.3

26

26

02/05/12

2427

1

C

0.45

0.2

0.35

37

37

25/05/12

2427

1

C

0.4

0.1

0.35

49

49

18/06/12

2427

1

C

0.55

0.1

0.25

28

04/07/12

2427

1

C

0.4

0.1

0.25

03/08/12

2427

1

C

0.5

0.1

0.25

(en m² et mesuréesur GE)

Sous- secteur de unité plage

Hauteur Hauteur Hauteur max min moy (en m) (en m) (en m)

Surface

Volume total (en m 3 )

Occupation banquettes en %

distance à la mer (en m)

présence de litières

forme des banquettes

7.8

8

1

?

NON

seche

12.95

13.0

2

3

NON

seche

17.15

17

2.0

4

NON

seche

28

7

7

1.2

4

NON

seche

35

35

8.75

9

1.4

4

NON

seche

57

57

14.25

14

2.3

4

NON

seche

(en m² et mesurée sur arcgis)

surface totale

Volume (en m 3 )

130


Données d’accumulation des banquettes - Chevano grande (n° 13)

Accumulation des banquettes sur la plage de Chevano grande (mode GPS)

date

17/04/12 02/05/12 25/05/12 18/06/12 04/07/12 03/08/12

surface de la plage (en m² et mesuréesur GE)

3452 3452 3452 3452 3452 3452

Sousunité

1 1 1 1 1 1

secteur Hauteur de max (en m) plage

C-D C-D C-D C-D C-D C-D

0.75 0.57 0.4 0.35 0.4 0.5

Hauteur min (en m)

0.2 0.25 0.1 0.1 0.15 0.15

Volume Occupation Hauteur Surface (en m² et surface Volume total banquettes moy 3 mesurée totale (en m ) (en m) en % (en m 3 ) sur arcgis)

0.35 0.4 0.25 0.25 0.3 0.3

320 364 305 256 134 250

320 364 305 256 134 250

112 145.6 76.3 64 40.2 75

112 146 76 64 40 75

9 11 9 7 4 7

distance à la mer (en m)

0 5 4 7 7 7

présence forme des de litières banquettes

OUI NON NON NON NON NON

SECHE SECHE SECHE SECHE SECHE SECHE

131


Données d’accumulation des banquettes - Furnellu (n° 14)

Accumulation des banquettes sur la plage de Furnellu (mode GPS) date

surface de la plage (en m² et mesuréesur GE)

17/04/12 05/02/12 25/05/12 18/06/12 04/07/12 02/08/12

5614 5614 5614 5614 5614 5614 5614 5614 5614 5614 5614 5614 5614

Sousunité

secteur de plage

1 1 2 3 1 2 1 2 1 2 3 1 2

D-C-G D-C G G-C D-C G D-C G D-C G-C C D-C G-C

Hauteur max (en m)

1.25 0.95 0.2 0.2 0.9 0.25 0.85 0.4 0.8 0.3 0.02 0.65 0.1

Hauteur min (en m)

0.2 0.1 0.05 0.01 0.2 0.02 0.25 0.5 0.2 0.05 0.01 0.2 0.01

Hauteur moy

Surface

(en m)

(en m² et mesurée sur arcgis)

0.85 0.6 0.15 0.05 0.5 0.1 0.45 0.1 0.55 0.15 0.01 0.45 0.01

977 1139 866 848 1592 1733 1057 620 1096 90 682 1056 908

surface totale

Volume (en

977

830 683 130 42 796 173 476 62 603 14 7 475 9

2853 3325 1677 1868 1964

3

m )

Volume total (en m3)

Occupation distance à la présence de banquettes en % mer (en m) litières

830

17

856

51

969

59

538

30

623

33

484

35

0 1 0 6 1 3 1 3 1 2 10 0-2 10

OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI

forme des banquettes

fraiche mixte mixte seche mixte seche mixte seche mixte seche seche seche seche

132


Annexe 20. Brochure de la DREAL sur les banquettes

133


134


135


Annexe 21. Livret de jeu proposé par la RNBB (Conception Céline Virot)

1


137


138


Annexe 22. Panneau informatif

139


Annexe23. Questionnaire de sensibilisation Questionnaire de sensibilisation sur les banquettes de Posidonie Plage :

Date : I. Qui êtes-vous ?

1. Sexe : □M □F 2. Age : 3. Votre pays et ville d’origine (code postal)............................................................................................................... □ première fois

4. Venez-vous souvent en Corse ?

5. Catégorie socio professionnelle : □ Salarié □ Sans emploi

□ Commerçant

□ moins de 5 fois

□ Cadre-dirigeant □ Etudiant

□ plus de 5 fois

□ Profession libérale

□ Fonctionnaire

□ Retraité

6. Pourquoi avez-vous choisi cette plage ? (ex : beauté du sable, accessibilité, proximité)...................................... .............................................................................................................................................................................. II. Connaissez-vous la posidonie ? 7. Avez-vous déjà entendu parler des herbiers de posidonies ? □ oui □ non Si oui, comment ?............................................................................................................................................... □ oui

8. Connaissez-vous leur rôle ?

□ non

9. Savez vous que cette plante perd ses feuilles en automne pour former des banquettes sur les plages et que ce cycle naturel est signe du bon état écologique de la plage ? 10. Avez-vous eu de l’information sur ce sujet en Corse ? □ vu un panneau

□ lu un panneau

□ vu un stand

□ oui

□ non

□ oui

□ non

□ lu une brochure

III. Votre perception des feuilles de posidonie sur la plage 11. Comment percevez-vous la présence de ces feuilles ? □ pas du tout acceptable

□ peu acceptable

□ acceptable

□ tout à fait acceptable □ oui

12. Leur présence représente-t-elle une nuisance ? Si oui, est-elle :

□ olfactive

□ visuelle

13. Leur présence modifie-t-il votre comportement 14. La présence des feuilles

□ sensitive

□ choix de plage

□ non

□ sanitaire □ site d’installation

□ non

□ dégrade □améliore □sans impact pour l’image de la commune ?

15. Une sensibilisation vous semble t elle importante ?

□ oui

□ non

16. Comprendre leur rôle pour la plage change-t-il votre ressenti?

□ oui

□ non

17. Un label « plage écologique», changerait-elle votre habitude de fréquentation ?

□ oui

□ non

Précisez

.................................................................................................................................................................... 140


Annexe24. Récapitulatif des résultats du questionnaire Période de récolte des données juin

18.5%

37

juillet

64.5%

129

aout

17.0%

34

TOTAL

200

I- Qui êtes-vous ?

Répartition par sexe masculin féminin TOTAL

48.5% 51.5%

Répartition par pays d'origine france 78.0% italie 10.0% belgique 2.5% suisse 2.0% hollande 2.0% angleterre 2.0% autre 2.0% allemagne 1.5% TOTAL

97 103 200 156 20 5 4 4 4 4 3 200

R épart it ion par age moins de 20 ans 20 à 30 ans 30 à 40 ans 40 à 50 ans 50 à 60 ans plus de 60 ans

TOTA L

3.5% 21.5% 17.5% 35.5% 15.5% 6.5%

7 43 35 71 31 13 200

Répart it ion par région 44 AQUITAINE 26 LORRAINE 24 NORMANDIE 20 BASSE NORMANDIE 14 FRANCHE COMTE 9 BOURGOGNE 8 POITOU CHARENTES 8 AUVERGNE 8 HAUTE NORMANDIE LANGUEDOC 7 ROUSSILLON 6 ANTILLES TOTAL 200

PAYS ETRANGER ILE DE France PACA RHONE ALPES CORSE BRETAGNE CENTRE ALSACE PAYS DE LOIRE NORD PAS DE CALAIS MIDI PYRENNEE

6 5 3 2 2 2 2 1 1 1 1

Venez-vous souvent en corse? première fois moins de 5 fois plus de 5 fois résidants TOTAL

59 64 62 15 200

R épart it ion par cat égorie socioprof essionnelle salarié cadre-dirigeant fonctionnaire profession étudiant retraité commerçant sans emploi

TOTA L

59 42 30 24 17 12 10 6

200

141


Pourquoi avez-vous choisi cet t e plage? recommandée proximité beauté - qualité eau

61 41 28

habitude hazard randonnée autre activités accessibilité

25 14 12 10 8 1

TOTAL

200

II- Connaissez-vous la posidonie? Avez-vo us déjà entendu parler des herbier de po sido nie?

oui non

96 104

T OT AL

200

Si oui, comment? sensibilisation 31 reportage 20 activite nautique 20 travail 11 autre 11 TOTAL 93

Avez vous vu ou lu de l'information sur ce sujet en Corse? non oui

120 80

TOTAL

200

savez vous ce que sont Connaissez vous leur les banquettes? role? oui 77 74 oui non 121 125 non TOTAL 198 TOTAL 199 Si oui, comment? vu panneau lu panneau vu un stand lu une brochure

48 35 28 7

III- Quelle est votre perception des feuilles de posidonie sur les plages ? Comment percevez vous la présence des feuilles de posidonie? pas du tout acceptable

5

peu acceptable

15

acceptable

97

tout a fait acceptable

83

TOTAL

200

Si oui, de quel ordre? Leur présence représente olfactive 12 t elle une nuisance? visuelle 40 22 sensitive oui 70 sanitaire 6 non 129 70 TOTAL 199 TOTAL 142


Pensez vo us que la présence des feuilles a un impact sur l'image de la co mmune?

48 33 116

dégrade améliore sans impact

TOTAL

197

Leur présence modifie t il votre comportement?

non oui TOTAL

119 81 200

Comprendre leur role, change t il vot re ressent i quant à leur présence?

Si oui, en quoi? choix de plage site d'installation

37 66

125

OUI

74

NON

TOTAL

199

Une sensibilisatio n vo us semble t elle impo rtante?

oui non

190 7

T OT AL

197

Un label "eco plage" changerait il votre habitude de fréquentation?

oui non TOTAL

85 115 200

Pour quelle raison? sensibilité environnementale défense environnement caractère informatif tranquilité caractere sain

TOTAL

42 19 7 7 7

82

143


Annexe25. Résultats du questionnaire - I Pini grande (n°2)

s e xe masculin féminin

21 19

T OT AL

40

age moins de 20 ans

1

20 à 30 ans

11

30 à 40 ans

6

40 à 50 ans 50 à 60 ans plus de 60 ans

12 7 3 40

T OT AL

p a y s d ' o rig ine france italie suisse belgique allemagne hollande angleterre autre

33 3 0 1 1 1 1 0 40

T OT A L

ve ne z-vo us so uve nt e n co rse ? première fois

11

moins de 5 fois

16

plus de 5 fois

11

résidants T OT AL

2 40

c a té g o rie s o c io p ro fe s s io nne lle étudiant retraité fonctionnaire commerçant profession libérale salarié sans emploi cadre-dirigeant

5 2 10 4 3 9 0 7

T OT AL

40

144


p o urq uo i a v e z-v o us c ho is i c e tte p la g e ? recommandée habitude beauté - qualité eau hazard autre activités proximité accessibilité

18 8 8 2 2 2 1 0

T OT AL

40 s i o ui c o m m e nt?

avez-vous déjà entendu parler de la posidonie? oui

17

non

23

T OT AL

40

reportage travail plongée autre stand panneau brochure

T OT A L

12

non

26

T OT AL

38

17

sa ve z vo us ce q ue so nt le s b a nq ue tte s e t le ur rô le ?

co nna isse z vo us le ur ro le ? oui

5 4 3 2 2 1 0

oui non T OT AL a v e z v o us v u o u lu d e l' info rma tio n s ur c e s uje t e n c o rs e ?

10 30 40

vu panneau

3

lu panneau

3

non

22

oui

18

stand

18

T OT AL

40

brochure

0

Co mme nt p e rc e v e z v o us la p ré s e nc e d e s fe uille s d e p o s id o nie s ur la p la g e Pas du tout acceptable

2

peu acceptable

1

acceptable

21

tout a fait acceptable

16

T OT A L

40

145


S i o ui, d e q ue l ty p e ?

le ur p ré s e nc e re p ré s e nte t e lle une nuis a nc e oui non

10 29

T OT AL

39

Le ur p ré s e nc e m o d ifie t il v o tre c o m p o rte m e nt

choix de plage

8 7

olfactive visuelle sensitive sanitaire

28

OUI NON

21 19

T OT A L

40

T OT A L

40

p e ns e z v o us q ue la p ré s e nc e d e s fe uille s s ur la p la g e a un imp a c t s ur l' ima g e d e la c o mmune 12 5 21

T OT A L

38

7 2 2

Co m p re nd re le ur ro le p o ur la p la g e , c ha ng e t il v o tre re s s e nti q ua nt à le ur p ré s e nc e

site d'installation non

dégrade améliore sans impact

2

une se nsib ilisa tio n vo us se mb le t e lle imp o rta nte oui non T OT AL

38 2 40

un la b e l "e co p la g e " cha ng e ra it il vo tre ha b itud e d e fré q ue nta tio n oui non T OT AL

15 25 40

P o urq uo i? sensibilité environnementale défense environnement tranquilité caractère informatif autre

T OT A L

7 5 2 1 0

15

146


Annexe 26. Résultats du questionnaire - Casa di lume (n°3)

s e xe masculin féminin

19 21 40

T OT AL

age moins de 20 ans

2

20 à 30 ans

8

30 à 40 ans

8

40 à 50 ans

15

50 à 60 ans

5

plus de 60 ans

T OT A L

2 40

p a y s d ' o rig ine france 32 italie 3 suisse 1 belgique 1 allemagne 2 hollande 0 angleterre 1 autre 0 T OT AL 40

v e ne z-v o us s o uv e nt e n c o rs e première fois moins de 5 fois plus de 5 fois résidants

T OT AL

8 14 18 0 40

c a té g o ri e s o c i o p ro fe s s i o nne l l e salarié profession libérale cadredirigeant

10 9 9

étudiant

4

fonctionnaire

3

retraité

2

commerçant

2

sans emploi

T OT A L

1 40

147


p o urq uo i a v e z-v o us c ho is i c e tte p la g e beauté - qualité proximité habitude recommandée activités hazard accessibilité autre T OT A L

13 9 4 7 3 2 1 1 40

a v e z-v o us d é jà e nte nd u p a rle r d e s he rb ie rs d e p o s id o nie ? oui

21

non T OT AL

19 40

s i o ui c o mme nt? brochure reportage plongée panneau travail autre

T OT AL

co nna isse z vo us le ur ro le oui

17

non

23

T OT AL

6 6 5 1 1 1 20

s a v e z v o us c e q ue s o nt le s b a nq ue tte s e t q u e lle s s o nt s ig ne d e b o n é ta t é c o lo g iq ue d u m ilie u m a rin oui non

40

T OT A L

a v e z v o us v u o u lu d e l' info rma tio n s ur c e s uje t e n c o rs e non oui

31 9 40

T OT AL

15 25 40

Si o ui co mme nt? vu panneau lu panneau vu un stand lu une brochure

2 2 0 7

Co mme nt p e rc e v e z v o us la p ré s e nc e d e s fe uille s d e p o s id o nie s ur la p la g e Pas du tout acceptable peu acceptable

1 6

acceptable

22

tout a fait acceptable

11

T OT A L

40

148


le ur p ré s e nc e re p ré s e nte t e lle une nuis a nc e oui non T OT AL

Si o ui, d e q ue l ty p e ? olfactive visuelle sensitive sanitaire

15 25 40

2 7 5 2

p e ns e z v o us q ue la p ré s e nc e d e s fe uille s s ur la p la g e a un imp a c t s ur l' ima g e d e la c o mmune dégrade 11 améliore 6 sans impact 23 T OT AL 40

Si o ui, e n q uo i?

Le ur p ré s e nc e mo d ifie t il v o tre c o mp o rte me nt

non

16

oui

34

T OT AL

40

choix de plage site d'installation

21

37

non

3

T OT AL

OUI

29

NON

11 40

T OT A L

un la b e l " e c o p la g e " c ha ng e ra it il v o tre ha b itud e d e fré q ue nta tio n

une s e ns ib ilis a tio n v o us s e mb le t e lle imp o rta nte oui

9

Co mp re nd re le ur ro le p o ur la p la g e , c ha ng e t il v o tre re s s e nti q ua nt à le ur p ré s e nc e

oui

40

19

non

21

T OT A L

40

Si o ui, p o urq uo i? sensibilité environnementale 8 caractère informatif défense environnement tranquilité autre T OT AL

4 3 1 3 19

149


Annexe 27. Résultat du questionnaire - Rondinara paillotte (n°6)

se xe masculin féminin T OT AL

21 19 40

age moins de 20 ans 20 à 30 ans 30 à 40 ans 40 à 50 ans 50 à 60 ans plus de 60 ans T OT AL

2 10 8 14 2 4 40

p a y s d ' o rig ine france 25 italie 5 suisse 3 belgique 2 allemagne 0 hollande 2 angleterre 2 autre 1 T OT AL 40

ve ne z-vo us so uve nt e n co rse première fois moins de 5 fois plus de 5 fois résidants T OT AL

14 16 9 1 40

c a té g o rie s o c io p ro fe s s io nne lle salarié 12 cadre-dirigeant 7 fonctionnaire 6 profession 6 libérale retraité 4 étudiant 3 sans emploi 1 commerçant 1 T OT A L 40

150


Mo tif d e c ho ix d e p la g e recommandée 21 beauté - qualité eau 6 proximité 5 habitude 3 hazard 3 activités 1 autre 1 accessibilité 0 T OT A L 40

Si o ui co mme nt? reportage plongée panneau travail autre brochure T OT AL

avez-vous déjà entendu parler des herbiers de posidonie? oui non T OT AL

15 25 40

co nna isse z vo us le ur ro le oui non T OT AL

11 29 40

4 3 2 2 2 1 14

sa ve z vo us ce q ue so nt le s b a nq ue tte s e t q u e lle s so nt sig ne d e b o n é ta t é co lo g iq ue d u milie u ma rin oui non T OT AL

avez vous vu ou lu de l'information sur ce sujet en corse

8 32 40

Si o ui c o mme nt? vu panneau

7

non

23

lu panneau

4

oui

17

stand

10

T OT AL

40

lu une brochure

0

Co mme nt p e rc e v e z v o us la p ré s e nc e d e s fe uille s d e p o s id o nie s ur la p la g e Pas du tout acceptable peu acceptable

3

acceptable tout a fait acceptable

19

T OT AL

40

leur présence représente t elle une nuisance oui non TOTAL

1

12 28 40

17

Si o ui d e q ue l typ e ? visuelle sensitive olfactive sanitaire

5 5 2 1 151


p e ns e z v o us q ue la p ré s e nc e d e s fe uille s s ur la p la g e a un imp a c t s ur l' ima g e d e la c o mmune dégrade

Leur présence modifie t il votre comportement

6

améliore

oui non TOTAL

4

sans impact

30 40

T OT AL

Co mp re nd re le ur ro le p o ur la p la g e , cha ng e t il vo tre re sse nti q ua nt à le ur p ré se nce OUI NON T OT AL

14 26 40

Si oui en quoi? choix de plage site d'installation

7 13

une sensibilisation vous semble t elle importante oui non TOTAL

28 12 40

39 1 40

un la b e l "e c o p la g e " c ha ng e ra it il v o tre ha b itud e d e fré q ue nta tio n oui non T OT AL

19 21 40

Si o ui, p o urq uo i? sensibilité environnementale 11 défense environnement 3 caractère informatif

1

tranquilité

1

autre

1

T OT AL

17

152


Annexe 28. Résultat du questionnaire - Paragan (n°10)

se xe masculin féminin T OT AL

20 20 40

age moins de 20 ans

1

20 à 30 ans

12

30 à 40 ans

7

40 à 50 ans

13

50 à 60 ans

7

plus de 60 ans

0

T OT AL

40

p a y s d ' o rig ine france 29 italie 9 autre 2 suisse 0 belgique 0 allemagne 0 hollande 0 angleterre 0 T OT A L 40

v e ne z-v o us s o uv e nt e n c o rs e première fois

21

moins de 5 fois

11

plus de 5 fois

6

résidants

2

T OT A L

40

p o urq uo i a v e z-v o us c ho is i c e tte p la g e recommandée 13 randonnée 12 proximité 5 hazard 4 autre 4 beauté - qualité eau 1 activités 1 habitude 0 accessibilité 0 T OT AL 40

153


c a té g o rie s o c io p ro fe s s io nne lle salarié cadre-dirigeant fonctionnaire étudiant commerçant profession libérale sans emploi retraité

T OT AL

16 10 5 4 2 2 1 0 40

a ve z-vo us d é jà e nte nd u p a rle r d e s he rb ie rs d e p o sid o nie ? oui 19 non 21 T OT AL 40

si o ui co mme nt? panneau 13 travail 3 autre 1 plongée 1 reportage 0 brochure 0

connaissez vous leur role oui non T OT AL

18 22 40

s a v e z v o us c e q ue s o nt le s b a nq ue tte s e t q u e lle s s o nt s ig ne d e b o n é ta t é c o lo g iq ue d u milie u ma rin oui non

T OT AL

22 17 39

Si oui comment? vu panneau 27 lu panneau 19 stand 0

a ve z vo us vu o u lu d e l'info rma tio n sur ce suje t e n co rse non oui T OT AL

13 27 40

le ur p ré se nce re p ré se nte t e lle une nuisa nce oui non T OT AL

23 17 40

lu une brochure

0

Si oui, de quel type? visuelle 16 sensitive 8 olfactive 3 sanitaire 1

154


Co mme nt p e rc e v e z v o us la p ré s e nc e d e s fe uille s d e p o s id o nie s ur la p la g e Pas du tout acceptable peu acceptable acceptable tout a fait acceptable

T OT AL

1 4 23 12 40

p e ns e z v o us q ue la p ré s e nc e d e s fe uille s s ur la p la g e a un imp a c t s ur l' ima g e d e la c o mmune dégrade améliore sans impact T OT AL

10 13 17 40

Le ur p ré s e nc e mo d ifie t il v o tre c o mp o rte me nt oui

22

non

18 40

T OT AL

Si oui, en quoi? 10 choix de plage site d'installation 16

Co mp re nd re le ur ro le p o ur la p la g e , cha ng e t il vo tre re sse nti q ua nt à le ur p ré se nce OUI 32 NON 8 T OT AL 40

une sensibilisation vous semble t elle importante oui non T OT AL

38 2 40

155


S i o ui, p o urq uo i? sensibilité

un la b e l "e co p la g e " environnementale cha ng e ra it il vo tre ha b itud e défense environnement d e fré q ue nta tio n oui non T OT AL

20 20 40

9 4

tranquilité

3

caractere sain

2

caractère informatif

1

156


Annexe 29. Résultats du questionnaire - Furnellu (n°14)

s e xe masculin féminin

T OT AL

age moins de 20 ans 20 à 30 ans 30 à 40 ans 40 à 50 ans 50 à 60 ans plus de 60 ans T OT AL

16 24 40

1 2 6 17 10 4 40

p a y s d ' o rig ine france belgique hollande autre allemagne angleterre italie suisse

T OT AL

37 1 1 1 0 0 0 0 40

ve ne z-vo us so uve nt e n co rse première fois moins de 5 fois

5 7

plus de 5 fois

18

résidants T OT AL

10 40

c a té g o rie s o c io p ro fe s s io nne lle salarié 12 cadre-dirigeant 9 fonctionnaire 6 profession libérale 4 retraité 4 sans emploi 3 étudiant 1 commerçant 1 T OT AL

40

157


p o urq uo i a v e z-v o us c ho is i c e tte p la g e proximité habitude hazard recommandée autre beauté - qualité eau activités accessibilité to ta l

si o ui co mme nt? plongée reportage autre panneau travail brochure

avez-vous déjà entendu parler des herbiers de posidonie? oui non T OT AL

21 10 3 2 2 0 2 0 40

24 16 40

8 5 5 4 1 1

co nna isse z vo us le ur ro le oui non T OT AL

19 21 40

s a v e z v o us c e q ue s o nt le s b a nq ue tte s e t q u e lle s s o nt s ig ne d e b o n é ta t é c o lo g iq ue d u milie u ma rin oui 19 21 non T OT AL 40

avez vous vu ou lu de l'information sur ce sujet en corse non

31

oui T OT AL

9 40

Si o ui c o mme nt? vu panneau

9

lu panneau stand lu une brochure

7 0 0

158


Co m m e nt p e rc e v e z v o us la p ré s e nc e d e s fe uille s d e p o s id o nie s ur la p la g e Pas du tout acceptable peu acceptable acceptable tout a fait acceptable

0 1 12 27

T OT A L

40

le ur p ré s e nc e re p ré s e nte t e lle une nuis a nc e oui non

10 30 40

T OT AL

Si oui, de quel type? visuelle 5 olfactive 3 sensitive 2 sanitaire 0 p e ns e z v o us q ue la p ré s e nc e d e s fe uille s s ur la p la g e a un imp a c t s ur l' ima g e d e la c o mmune dégrade 9 améliore 5 sans impact 26 T OT AL 40

Le ur p ré se nce mo d ifie t il vo tre co mp o rte me nt oui non T OT AL

Si o ui e n q uo i 3 choix de plage site d'installation 9

9 31 40

Co mp re nd re le ur ro le p o ur la p la g e , c ha ng e t il v o tre re s s e nti q ua nt à le ur p ré s e nc e OUI

15

NON

24

T OT AL

39

159


une s e ns ib ilis a tio n v o us s e mb le t e lle imp o rta nte oui non

T OT AL

39 1 40

un la b e l " e c o p la g e " c ha ng e ra it il v o tre ha b itud e d e fré q ue nta tio n oui non

T OT AL

12 28 40

Si o ui, p o urq uo i? sensibilité environnementale défense environnement caractere sain tranquilité caractère informatif

7 4 1 0 0

160


Annexe 30. Article de journal : Corse – matin, 29 août 2012, p. 15

161


Annexe 31. Mail de l'association Mer terre

Date: Wed, 4 Apr 2012 19:14:27 +0200 From: isabelle.poitou@mer-terre.org To: celinevirot@hotmail.com Subject: Re: demande d'information Bonjour, L'étude a été poursuivie et terminée mais ensuite pour la mise en œuvre des préconisations, le Maire a sousentendu que les enquêtes faites n'étaient pas significatives et que les conclusions d'un accueil plutôt favorable au fait de laisser les feuilles de posidonies n'était pas du tout assuré. Cela dépend des élus... a très bientôt par téléphone alors. Cordialement Isabelle Date: Wed, 4 Apr 2012 12:28:02 +0200 From: isabelle.poitou@mer-terre.org To: celinevirot@hotmail.com; f.geffroy@rivagesdefrance.org Subject: Re: demande d'information Bonjour, Nous avons fait une étude sur les plages de Six-Fours avec une enquête sur la perception des feuilles de posidonies sur les plages par les usagers (Cf. fichier attaché). Et il a suffit d'un vacancier qui écrive au Maire pour tout arrêter. Il n'y a pas eu de suite à l'étude ni de mise en place du plan proposé. Les vieilles habitudes sont coriaces.... Je suis à vitre disposition pour échanger mais je pense que par téléphone ce sera plus facile. Cordialement, Isabelle Poitou Association MerTerre - ODEMA (Observatoire des Déchets en Milieux Aquatiques) 36 rue de la Bibliothèque 13001 Marseille Tel. +33 (0)6 64 52 01 57 +33 (0)4 91 91 23 57 Site Internet : www.mer-terre.org

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Annexe 32. Tableau récapitulatif d'analyse de la stratégie de gestion des banquettes PRECONISATION POUR UNE GESTION INTEGREE DES BANQUETTES DANS LE CADRE D'UNE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT DURABLE démarche

objectif global (long terme)

objectifs spécifiques (moyen/court terme)

Résultats attendus

outils

moyens/indicateurs

fréquence de suivi

caractérisation de l'évolution du trait de côte

importance du phénomène dans la RNBB

orthophotographie

photo annuelle d'avion

2 fois par an (été/hivers)

analyse granulométrie

carottage / analyse labo

typologie des plages

Diagnostic environnemental

Lutte contre l'érosion

caractérisation des plages de la RNBB: classement en fonction de l'importance du role des banquettes (économique/social/environnemen tal)

sélection des plages concernées par l'étude état des enlèvements

composition des sédiments

carottage / analyse labo

courantologie

étude terrain (capteurs)

recensement de la flore alentour

cartographie des espèces protégées

impacts anthropiques (mouillages, fréquentation, pollution...)

nombre d'usagers

1 fois

tableau de priorisation croisement des données/discussion avec les communes

évaluation des quantités de banquettes enlevées/déplacées

protocole de suivi des enlèvements évaluation de l'évolution spatiotemporelle des accumulations des banquettes par plage

dynamique de dépose des banquettes en fonction des caractéristiques morphodynamiques des plages

mesure des surfaces et volume dans le temps des banquettes par plage sélectionnée

graphique des évolutions spatio-temporelles des accumulations

diagnostic des modèles gestion existants sur la RNBB évaluation des motivations/attentes des communes

état des lieux des actions des gestionnaires

réunion

tableau récapitulatif par plage et par engins de "nettoyage"

définition des objectifs et projets pour la saison

réunion en début de saison avec les gestionnaires des plages

1 fois par mois

1 fois par saison

Diagnostic socio-éco Gestion adaptée aux spécificités des plages

évaluation de la perception des usagers des plages

évaluation de la perception par les acteurs économiques (paillotttes)

engagement des communes

Stratégie coélaborée

Action politique pour : Qualité environnementale des plages de la RNBB

questionnaires (enquêtes) pendant la saison

niveau de sensibilité

annuel

comptage/enquêtes

niveau de fréquentation des plages quand banquettes/report sur les plages nettoyées

2 interventions (Juillet/aout)

enquêtes

critères qualitatifs

début de saison

formation

nombre de réunion et fréquentation

réunions / concertation

nombre de réunions

document informatif de la démarche et état des connaissances

nombre de publication

typologie des impacts par mode de gestion et caractéristiques des plages

critères scientifiques à développer

diagnostic annuel des comportements des usagers face aux banquettes

état des lieux

engagement de suivi des enlèvements

proposition d'outils de gestion adaptés aux spécificités des plages

scénarios d'intervention: action adaptée aux besoins socio-éco et environnementaux

proposition d'une appellation "plage protégée"/ gestion raisonnée

mise en place d'un "label" eco plage

grille évaluative de cout de gestion annuel fonction des modèles choisis (enlèvement total, déplacement, cribleuse..) charte de gestion raisonnée/ mise en place d'un comité

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PRECONISATION POUR UNE GESTION INTEGREE DES BANQUETTES DANS LE CADRE D'UNE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT DURABLE démarche

objectif global (long terme)

objectifs spécifiques (moyen/court terme)

sensibiliser les usagers

Communication et sensibilisation

Résultats attendus

acceptation de la présence des banquettes

Perception positive des banquettes

sensibiliser les entreprises privées de nettoyage concernées

sensibiliser les acteurs indirects (paillottes)

diminution de l'impact des méthodes d'enlèvement des banquettes (sable/sédiments/tassement des plages..)

pas de démarche d'enlèvement sauvage des banquettes

outils

moyens/indicateurs

brochures

nombre de plaquettes distribuées

panneaux informatifs

nombre de panneaux posés

stands de sensibilisation

nombre de personnes passées

bulletins municipaux

durée d'information/nombre de lecteurs

articles de presse

niveau de diffusion/fréquence d'articles

exposition sur thémathique de protection de l'environnement

nombre de participants

formation

nombre de formations effectuées

document informatif technique

nombre de distribution des brochures

fréquence de suivi

document informatif

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