PORTFOLIO LOCI 2019 Les doctorants
PORTFOLIO LOCI 2019 Les doctorants
Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme – Loci
© Loci, imprimé en Belgique par la CIACO sprl Création graphique : Nicolas Lorent Coordination éditoriale : Brigitte de Terwangne Ce portfolio est disponible en ligne : http://uclouvain.be/fr/chercher/loci-r/recherches-doctorales.html
PORTFOLIO LOCI 2019 Les doctorants
ÉDITORIAL Tant, en latin, Loci signifie « les lieux », à l’origine de son nom, la Faculté Loci, lieu de la connaissance, du savoir, du savoirfaire ou du savoir-concevoir l’architecture et les villes, est aussi un formidable lieu de production et d’invention. C’est vrai aussi, si ce n’est surtout, pour la recherche où nos doctorants sont premiers acteurs de l’invention de ce savoir. Quatre ans après sa première édition, le Portfolio Loci 2019 consacré à ses doctorants rassemble 37 recherches doctorales en cours au sein de la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain. Et malgré les 37 contributions doctorales rassemblées ici, présenter l’étendue de la recherche doctorale en Loci en publiant un portfolio est un exercice qui a ses limites... Tant la recherche doctorale prend des visages différents, Tant une synthèse échoue à révéler toute la complexité du travail quotidien dans tous ses déploiements et son détail, Tant toutes les recherches doctorales en cours de Loci n’ont pu être présentées ici, Tant il est encore d’autres sujets de recherches doctorales encore en voie de formalisation. Tant, s’il ambitionne de présenter un aperçu de la recherche en Loci, il est aussi une bonne centaine de ses membres impliqués à des degrés divers dans d’autres recherches, au sein d’un staff dont le nombre atteint les 250. En revanche, ce portfolio démontre l’incroyable diversité des sujets sur lesquels travaillent ses chercheurs. La recherche en architecture, en ingénierie architecturale et en urbanisme se caractérise par toute
sa diversité, sa transdisciplinarité et, précisément, sa difficulté à être qualifiée. Théorie, histoire, dessin, art, projet, structure, physique des bâtiments, urbanisation, transports, aménagement du territoire sont parmi les disciplines auxquelles on recourt pour lui servir de point d’accroche, ou en esquisser la définition. La recherche dans ces domaines et leurs produits prend autant de visages que l’architecture peut se montrer universelle. Les visages de sa recherche se retrouvent dans le monde de l’édition scientifique, dans les monographies tantôt architecturales, tantôt littéraires ou sociales, dans des rapports scientifiques, sous forme de projets appliquant ses connaissances, sous forme d’expertises, tantôt entre les mains de décideurs politiques, tantôt celles d’acteurs de la profession, bien au-delà donc de sa communauté scientifique. La complexité du monde qui nous entoure, ses crises de l’habiter ou de la migration, du vieillissement des personnes ou de leur environnement bâti, des transports ou des ressources en voie d’épuisement marquent toutes en profondeur notre environnement construit... en appellent en retour à l’inventivité de ses concepteurs. Aujourd’hui plus qu’hier peut-être, le monde interroge ses architectes et requiert d’eux des réponses l’appelant à la recherche. Et ce sont nos doctorants qui sont les grands esprits de demain, à qui il revient d’ouvrir, de baliser les pistes nouvelles aboutissant aux connaissances et aux nouvelles manières de penser l’espace et de le dessiner. Professeur Denis Zastavni,
Président de la Commission de la Recherche en Loci
Inscription, confirmation et défense (estim.) : 2016 – 2018 – 2020
RÉSEAU D’INFRASTRUCTURE ET ÉCHELLES DE STRUCTURATION TERRITORIALE EN ALGÉRIE Définition des épaisseurs territoriales comme outils d’évaluation des interactions flux-espace
Khaled Amcha est architecte-urbaniste. Il est diplômé d’un Master en Architecture de l’Université Abdelhamid Ibn Badis de Mostaganem (UMAB) en Algérie et d’un Master de spécialisation en Urbanisme et Aménagement du territoire de Loci, la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain. Au cours de ce dernier master, il réalise un stage au centre de recherche Urba de Loci sur les enjeux urbains et territoriaux des rivières (en Région bruxelloise et dans les deux Brabants) dans le cadre du programme Metrolab brabantSZenne. Actuellement, il développe une recherche doctorale dans la cellule Mobilité et Urbanisme de Loci. En parallèle, il participe à l’animation des activités scientifiques du groupe de recherche Urbasuds et à quelques cours au sein de la Faculté.
En Algérie, les nouveaux outils de planification stratégique en matière d’urbanisme et d’aménagement du territoire en général, et des réseaux de transport en particulier, proposent des projets de grande envergure afin de répondre aux exigences des nouvelles dynamiques urbaines et socio-économiques du pays et de résoudre le problème de saturation du réseau des routes nationales. Certains de ces projets, déjà réalisés ou presque réalisés, nous permettent de constater les premiers signes de changement d’équilibres territoriaux qui s’étaient structurés, au fil du temps, autour des anciens réseaux de transport.
Khaled AMCHA est également collaborateur-architecte au sein de l’atelier d’architecture bruxellois Guillissen & Roba Architectes.
Promoteur de thèse Bernard Declève, Loci, UCLouvain Co-promoteur Vincent Kaufmann, EPLF (Suisse) et Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Aniss Mezoued, EPLF (Suisse) et UCLouvain Pierre Vanderstraeten, Loci, UCLouvain
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khaled.amcha@student.uclouvain.be
Ces signes nous poussent à établir d’autres définitions des rapports villes - campagnes, villes - routes nationales, centre périphérie des villes, ports - villes intérieures. La recherche vise à explorer ces nouvelles transformations et à les placer en rapport aux anciennes logiques de développement territorial. Elle s’intéresse tout particulièrement au projet de l’autoroute Est-Ouest en tant que structure importante du nouveau système global de transport.
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Cette autoroute Est-Ouest est l’un des plus grands projets d’infrastructure de mobilité dans l’histoire du pays (1216 km). Elle fait partie des préoccupations du schéma directeur routier national (SDRN 2005-2025) et du schéma national d’aménagement du territoire (SNAT 2025, loi 01/20 du 12 décembre 2001 relative à l’aménagement du territoire). Elle représente dans les deux cas un des axes les
plus structurants des projets de développement économique et territorial. Elle intègre de ce fait les principales villes algériennes (Skikda, Constantine, Sétif, Alger, Chlef, Oran et Tlemcen) et constituera à terme le trait d’union entre les pays du Maghreb (sur 7000 km), voire de l’ensemble de la rive sud de la Méditerranée.
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L’autoroute Est-Ouest traversant les reliefs de la wilaya (Préfecture) de Tlemcen (Amcha, 2016). 2- Plan de l’articulation entre l’autoroute Est-Ouest et le réseau des routes nationales (Amcha, 2016). 3- Le tracé de l’autoroute Est-Ouest par rapport aux limites administratives des wilayas traversées (Amcha, 2016). 4- Une sandwicherie informelle à la sortie de la stationservice Dahra à Chlef (Amcha, 2016). 5- Un marchand de fruits et légumes sur la bande de détresse à Tlemcen (Amcha, 2016).
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Inscription, confirmation et défense (estim.) : 1995 – 2019 – 2021
L’ÉTHIQUE ET ONTOLOGIE DE LA FABRICATION DE L’HABITATION Le réel à l’épreuve du projet – la puissance des figures
Frédéric Andrieux est diplômé en architecture à L’ISAE La CAMBRE en 1987 et inscrit depuis à l’ordre des architectes. Il collabore quatorze ans dans l’atelier d’Yves Lepère. Ensemble, ils œuvrent dans les domaines de l’urbanisme, du paysage, des aménagements urbains. Ils intègrent à la réflexion sur le paysage, les infrastructures, les ouvrages d’art, les aménagements portuaires, comme les implantations du tunnel sous la Manche et du port transmanche de Calais. Ils sont aussi actifs dans le domaine des bâtiments publics, écoles,
Promoteur de thèse Jean Stillemans, Loci, UCLouvain Co-promoteur Vincent Kaufmann, École polytechnique de Lausanne (Suisse) et Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Chris Younès, ENSACF, Clermont-Ferrand (France) Marc Belderbos, Loci, UCLouvain Olivier Masson, Loci, UCLouvain
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fa931232@skynet.be
centres culturels, logements sociaux. Depuis 2001-2002, associé à Eric Van Overstraeten, il crée l’atelier LIEUX et TRACES actif dans les mêmes domaines, de l’urbanisme au logement social. Soucieux d’une architecture qui se fonde dans la trace urbaine et paysagère, ils travaillent avec fidélité sur l’ensemble de la conurbation du Nord en France, Calais, Templeuve, Lens, Avion… Entretemps, diplômé d’études complémentaires en architecture à L’UCL ouvain, il enseigne depuis 2001
à l’unité d’architecture puis à Loci dans le cadre des ateliers de dessin et d’urbanisme. Le dessin de projetation à l’épreuve du réel reste la question active tant dans la pratique du projet que dans l’enseignement. Une réflexion théorique doit définir ce champ bouleversé par les moyens nouveaux utilisés pour manipuler le projet et le réel de l’habitation. C’est l’objet d’une pensée qui continue à traverser un parcours.
Les écarts du plan, du projet au territoire et au paysage, au travers de nos implantations, donnent mesures à la dimension anthropologique de l’habitation. La puissance, terme équivoque, se place entre l’émergence de les figures du territoire et les desseins qu’elles impriment sur nos structures anthropologiques. Elle désigne l’horizon des possibles du projet. Muée en système, l’habitation se joint aux routines opératoires. Le projet de l’habitation ne reconnaît plus l’illimité comme inhabitable. Les limites qu’il dessine à toutes échelles sont définitivement intérieures, sans extérieur, sans seuil. Il s’empare de l’illimité. En tant que réalité, celui-ci disparaît de notre horizon, de notre désir. Le réel n’est plus objet de notre
désir, il est hors du monde, inconcevable. Le territoire était entendu comme monstrueux, hors de l’échelle humaine. L’ouverture des temps modernes est moins la découverte physique du monde par l’homme que l’application des systèmes de l’habitation aux échelles qui le dépassaient, celles du territoire et de la terre. La technique propose le projet de leur équivalence. Les territoires hors de sa portée ont pour état la singularité, la rareté. Ils questionnent les bords du projet humain. L’image de ce hors-du-monde impose son abstraction vidée de son articulation au quotidien. Une lumière nouvelle éclaire les enjeux de nos rapports au
réel par l’élargissement de notre regard. Ces réflexions interrogent le projet urbain déployé dans l’urgence et son échelle rarement questionnée. Elles tentent un croisement entre l’approche théorique et la pratique du projet urbain. Le projet de l’habitation naît dans le dessin de la carte au plan. Le plan s’extrait de la carte. Il donne figure au même et à l’autre. Le plan est le lieu tel qu’on ne l’a jamais vu et tel
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qu’on ne le verra jamais, un moment d’ouverture. Dans notre temps d’infinie précision, du continuum du monde au lieu, de l’adhérence entre la carte, le plan et le réel, il nous faut tenter de voir si la médiation a remplacé le réel. Nous habitons la carte, cette médiation qui par distraction remplace sa réalité. Le procédé remplace l’événement. Notre réalité est la carte d’un monde chiffré et statistique. Quelles figures en puissance fondent encore
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l’implantation anthropologique de nos établissements ? Les géométries des groupes ont laissé place aux géométries du pouvoir et du conflit, à celles des échanges et des déplacements. Par l’élargissement des groupes humains, la nécessité a emporté les structures anthropologiques vers la modernité, celle des systèmes, une période de l’histoire inscrite dans le destin des structures humaines.
En cet empire, l’Art de la Cartographie fût poussé à une telle Perfection que la Carte d’une seule Province occupait toute une Ville et la Carte de l’Empire toute une Province. Avec le temps, ces Cartes démesurées cessèrent de donner satisfaction et les Collèges de Cartographes levèrent une Carte de l’Empire, qui avait le format de l’Empire et qui coïncidait avec lui, point par point. Moins passionnées pour l’Étude de la Cartographie, les Générations Suivantes réfléchirent que cette Carte Dilatée était inutile et, non sans impiété, elles l’abandonnèrent à l’Inclémence du Soleil et des Hivers. Dans les Déserts de l’Ouest, subsistent des Ruines très abîmées de la Carte. Des Animaux et des Mendiants les habitent. Dans tout le Pays, il n’y a plus d’autre trace des Disciplines Géographiques.
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La géographie a pour premier dessein l’appropriation du monde par nos mains et nos pas. 2- Le plan porte-il les dimensions anthropologiques dans la figure de l’urbain ? (Templeuve, 2010) 3- Qu’émerge-il de l’approche itérative du projet ? (Théâtre à Lemps, 2010) 4- La morphologie peut-elle concourir à établir l’ouverture des dispositifs anthropologiques du plan urbain ? (Avion, 2003-2010) 5- Borges, “Histoire de l’infamie, histoire de l’éternité”, Le Rocher, 1951, Union générale d’édition, Paris, pp. 129, 130.
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Inscription et défense (estim.) : 2014 – 2019
COEXISTENCES MÉTROPOLITAINES La production de logement en métropole bruxelloise : état des lieux et prospectives
Nathanaëlle Baes-Cantillon étudie aux écoles d’architecture de Bordeaux et de Versailles, d’où elle est diplômée architecte DPLG en 2006. Ensuite, elle travaille à Londres et Berlin sur des projets d’architecture et d’urbanisme. Installée depuis 2008 à Bruxelles, elle s’engage dans des projets de rénovation urbaine puis de stratégie urbaine à plus grande échelle. En 2013, Nathanëlle BaësCantillon fonde GRUE avec Marie Alléaume, un collectif multipolaire basé à Paris et Bruxelles actif dans les domaines de l’urbanisme et du paysage. Il est rejoint en 2014 par le paysagiste Rodolphe Raguccia. Depuis 2013, elle est assistantechercheure à Loci d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain et prépare une thèse de doctorat intitulée « coexistences métropolitaines ».
Promoteur de thèse Olivier Masson, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Bernard Declève, Loci, UCLouvain Michiel Dehaene, UGent Sébastien Marot, ENSA VT MLV (France)
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Aujourd’hui, la Région de Bruxelles-Capitale est soumise à une pression démographique importante, et plusieurs dynamiques se juxtaposent. D’une part, on remarque une insuffisance de la production de logements accessibles aux ménages modestes. D’autre part, le contexte démographique et d’investissement financier est favorable à une activité immobilière prospère, mais ne répondant pas à une part majeure de la demande. Enfin, l’étalement urbain se poursuit. Selon Christian Dessouroux, « la périurbanisation est désormais reportée vers des communes plus éloignées des grandes villes ». La dynamique du logement à Bruxelles est donc liée à un territoire qui dépasse les limites régionales, et les études prospectives Bruxelles 2040 et Metropolitan landscape ont récemment affirmé la pertinence de l’échelle métropolitaine pour comprendre et mieux agir sur les enjeux auxquels ce territoire fait face. La thèse cherchera donc à étendre ces réflexions à l’échelle métropolitaine, jusqu’à cette deuxième périphérie (DESSOUROUX), pour
nathanaelle.baes@uclouvain.be
comprendre comment une partie de la pression foncière exercée sur la RBC est peutêtre absorbée par la périphérie bruxelloise et comment les structures plus ouvertes et fragmentées de la périphérie bruxelloise peuvent être propices à des typologies particulières. L’ambition de la thèse est d’une part de rendre compte de la production de logement en cours dans la métropole, des typologies, situations urbaines, des coûts et des acteurs de la construction du logement. Cet état des lieux permettra ainsi de radiographier la ville en cours de production. D’autre part, la thèse étudie comment la production de logement peut soutenir l’émergence d’une figure métropolitaine et répondre à la multiplicité de situations urbaines en marge. Il s’agira ainsi d’identifier les figures métropolitaines induites par les grands projets en cours et de voir comment la prise en compte de la production de logement à l’échelle métropolitaine pourrait modifier ou confirmer ces figures.
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Paul Casaer, Landscape of my personal belongings
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Inscription – défense (estim.) : 2018 – 2023
LA DYNAMIQUE DES FLUX EN CONCEPTION ARCHITECTURALE Conception d’une interface organisationnelle pour le secteur médical
Khouloud Barouni obtient, en 2016, son diplôme de Master en Design espace à l’École supérieure des Technologies du Design à Tunis. Lors de ses études, elle s’intéresse particulièrement aux lieux de santé et effectue des recherches à ce sujet. Son diplôme en poche, diverses circonstances lui font abandonner l’idée d’entreprendre une thèse de doctorat sur son thème de prédilection. Elle commence alors sa carrière dans un bureau d’études architecturales, en tant qu’architecte d’intérieur. Une expérience enrichissante qui lui permet de mettre en œuvre les connaissances de ses cinq ans d’études. Durant l’année universitaire 20172018, parallèlement à son activité professionnelle, elle rejoint l’Académie d’Art de Carthage pour y enseigner. C’est dans la pratique pédagogique qu’elle ressent le besoin d’étudier à nouveau. Elle s’inscrit alors à Loci, la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain et y entreprend une thèse de doctorat.
Promoteur de thèse Damien Claeys, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Jean-Luc Capron, Loci, UCLouvain Dorra Dellagi Ismail, ENAU (Tunisie)
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khouloud.barouni@gmail.com
Peu importe la raison de notre passage à l’hôpital : consultation, urgence, visite d’un proche... l’expérience est souvent des plus désagréables. Comment un lieu aussi fréquenté ne dispose-t-il pas d’une structure adéquate à ses diverses fonctions et ses différents utilisateurs ? L’hôpital est généralement considéré comme un espace à haute fréquentation qui doit assurer le bien-être des patients. Ses paramètres jettent les jalons d’un champ de recherche au croisement des savoirs et des recherches en soins et santé, en système hospitalier et en architecture. Cependant, à cause de son organisation complexe, les concepteurs d’hôpitaux prennent difficilement en considération l’expérience du malade. Comment permettre au système de santé futur d’accueillir, de façon optimale, le flux des patients à l’hôpital, de rendre leur visite ou séjour hospitalier le moins désagréable possible ? En quoi les outils et les méthodes de l’approche systémique adaptés au secteur de la santé pourraientils améliorer la structure hospitalière ?
La vision de l’hôpital doit changer, elle doit intégrer de nouvelles formes et configurations de façon à créer davantage de coopération, de communication, d’échanges et d’interactions. L’hôpital doit être considéré comme un système dont les éléments qui le forment sont aussi importants que les rapports qui les lient (LE MOIGNE, 1990). Cette recherche doctorale adopte l’approche systémique, par le biais du paradigme des flux au sein d’une structure hospitalière et spécifiquement dans un service d’urgences. Sa thèse entend donner une vision globale du système (l’hôpital). Sa démarche consiste à détecter les routines, façons d’agir et autres usages les plus essentiels, et à cerner les paramètres contextuels, formels, structurels et fonctionnels les plus décisifs. Les paramètres étudiés changeront constamment mais leur but reste identique : évoquer une nouvelle méthode pour contrôler les activités des flux au sein d’un espace de santé afin d’améliorer l’expérience des différents utilisateurs.
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L’hôpital Johns Hopkins à Baltimore, Maryland, États-Unis, Matt Wargo. Le parcours de traumatologie aux urgences de la Rabta-Tunis, 2016. Adaptation d’après Le Laboratoire d’Innovation Publique. Maximo Martinez, Bristol Southmead Hospital, 2007.
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Inscription et défense (estim.) : 2018 – 2021
OPTIMISATION DE LA MASSE THERMIQUE DES BÂTIMENTS En utilisant des matériaux à changement de phase (PCMs)
Gilles Baudoin rejoint la cellule de recherche Architecture et Climat (UCLouvain) en janvier 2017 pour travailler sur le projet STOCC. Diplômé Ingénieur civil, en sciences des matériaux en 2013, il s’intéresse alors, plus spécifiquement, au domaine de l’habitat durable et de la performance énergétique. Il commence par exercer, en ingénieur indépendant, la fonction de certificateur PEB. Ensuite, il se forme en audit PAE2 et aux missions de responsable PEB. Parallèlement, il travaille comme écorénovateur, avec deux ingénieurs inspirants et expérimentés. Gilles Baudoin est soucieux de donner du sens à son activité professionnelle. Sans doute influencé par son expérience scoute, il essaie de laisser ce monde un peu meilleur qu’il ne l’a trouvé. C’est pourquoi il utilise ses compétences pour aider les gens à diminuer leur impact sur l’environnement dans le secteur du bâtiment. Si vous ne le voyez pas dans son bureau, il est peut-être en train de passer du temps avec sa famille et ses amis, en profitant d’une belle journée ensoleillée de Belgique. Promoteur de thèse Geoffrey van Moeseke, Architecture et Climat, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Sergio Altomonte, Architecture et Climat, Loci, UCLouvain Stijn Verbeke, Energy and Materials in Infrastructure and Buildings, Faculty of Applied Engineering, Universiteit Antwerpen
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gilles.baudoin@uclouvain.be
Dans un contexte d’optimisation des performances énergétiques des bâtiments, le rôle du stockage d’énergie thermique est une piste prometteuse pour optimiser la rencontre de l’offre et de la demande. L’énergie thermique peut directement être stockée dans l’enveloppe du bâtiment. Ce phénomène est communément appelé l’inertie thermique ou la masse thermique du bâtiment. Récemment, de nombreuses recherches se sont intéressées de près à l’utilisation du phénomène de changement de phase pour modifier la masse thermique des bâtiments. Les matériaux à changements de phase présentent l’avantage de permettre l’augmentation de la masse thermique effective sur une plage de température donnée. Les gains potentiels atteignables varient entre les études, ce qui montre l’intérêt d’analyser systématiquement les bénéfices de la masse thermique modifiée. Cette recherche doctorale poursuit différents objectifs, couplés avec ceux du projet STOCC, dans lequel elle s’inscrit. Le projet STOCC entend concevoir des parois prototypes à l’aide de matériaux à changements de phase (PCMs), dans le but d’optimiser la masse thermique des bâtiments de bureau.
Au niveau de cette thèse, la recherche se déroule principalement à l’échelle du local en utilisant des logiciels de simulation dynamique pour évaluer les bénéfices potentiels en termes de confort et de consommation d’énergie. Le but est d’obtenir des recommandations pour la conception des parois prototypes. En plus de l’utilisation de PCMs, la possibilité de recourir à des solutions innovantes est également évaluée, comme l’utilisation simultanée de PCMs différents et l’activation de la masse thermique modifiée. Cette thèse contribue à définir les limites des bénéfices potentiels de la modification de la masse thermique des bâtiments. Elle ouvre la voie à de futures recherches qui pourraient inclure une prise en considération de l’ensemble du cycle de vie du bâtiment, l’extension des résultats à d’autres climats ou encore la prise en compte de sources d’énergie intermittentes.
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Évolution de la demande d’énergie totale annuelle d’une cellule test, définie comme la somme des besoins de chauffage et de refroidissement, en fonction de deux propriétés intrinsèques du PCM : la température de fusion et la gamme de température de fusion. On peut remarquer qu’il existe deux optimums pour une faible gamme de fusion de 0,1 K, correspondants à un PCM optimisé pour le refroidissement et un pour le chauffage. Si la température de fusion est trop élevée, le PCM ne réagira pas et n’aura pas d’effet sur les besoins d’énergie. Si la température de fusion est mal choisie, elle pourra même engendrer des besoins d’énergie supplémentaires, comme on peut l’observer sur la partie gauche du graphique.
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Inscription, confirmation : 2005 – 2008
DESSIN ET PROJET D’ARCHITECTURE
Olivier Bourez est diplômé Architecte de l’ISAI Mons, en 1988 et obtient un DEA en sciences appliquées de l’UCLouvain, en 2008. De 1991 à 1996, il enseigne à l’ISAI Mons et, dès 1998, à Saint-Luc Tournai. Depuis 2000, il est Maître de Conférence Invité à L’UCLouvain. Architecte indépendant depuis 1988, il fonde, en 1994, avec Marc Mawet, l’atelier Matador qui milite pour une architecture d’auteur et une expression contemporaine. Matador se distingue par les Prix des Arts plastiques de la province de Hainaut 1997, Prix d’Architecture de la Province de Hainaut 2006, 2007, 2008, Award de l’architecture belge 2007, Grand prix d’architecture de Wallonie 2010, 2015. En outre l’atelier Matador organise de nombreuses expositions et conférences en Belgique et à l’étranger. Expert au sein de divers jurys de concours d’architecture (en France, Belgique, Suisse), il est aussi membre du conseil d’administration du prix Charles Duyver de Loci, la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain.
Promoteur de thèse Jean Stillemans, Loci, UCLouvain
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olivier.bourez@ uclouvain.be
Nous le savons, en qualité d’architecte (concepteur, auteur de projet), les dessins ne s’adressent pas à la vue. Ils s’adressent à la pensée à travers la vue. Ils sont des « vues de l’esprit ». Un plan ou une coupe ne sont rien d’autre. Comme vues de l’esprit, les dessins s’offrent à l’exercice d’une pensée qui ne peut se réduire ni au verbe ni au geste de la main. Il n’y a pas d’un côté un savoir penser avec le verbe et de l’autre un savoir dessiner avec la main. Les architectes dessinent avec l’esprit par la main. Le projet résiste à une division entre penser et faire. À l’instar du verbe, dans le projet, le dessin s’institue en modalité de pensée à part entière irréductible à celle du verbe. Le verbe instruit le dessin et réciproquement. Le projet est tout à la fois lieu de savoirfaire et de faire-savoir. Dit plus simplement, l’élaboration des dessins ne peut être réduite à la mise sur papier d’idées verbales conçues par ailleurs, elles y sont implicitement élaborées et s’y incarnent explicitement. Dans cet ordre d’idée le projet invite à une disposition double de l’architecte. Le terme « auteur de projet » est réducteur dans son énoncé. L’architecte est tour à tour auteur et lecteur. Une double disposition propre à tout acte de création. Le savoir-faire se double du faire-
savoir. L’architecte réfléchit en produisant, il produit en réfléchissant. Réfléchir pourrait ici être compris au sens premier du terme. Le dessin pourrait être un miroir de la pensée qui donne à voir ce qui excède le pouvoir des mots et qui donne à penser ce qui est inaccessible au regard comme nous l’évoquions à propos des plans ou des coupes. Car les dessins représentent des réalités qu’ils donnent à voir et à penser tout autant qu’ils donnent à voir et à penser des réalités à se représenter. Aussi si l’auteur conduit le projet, ce dernier conduit tout autant l’architecte pourvu qu’il s’y abandonne. Ce n’est pas simple car il faut renoncer en quelque sorte à cet ego humain qui pense faire autorité sur les objets, sur les choses.
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Dunkerque, 2016
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Inscription : 2017
THÉORIE D’ARCHITECTURE ET PRATIQUE CONTEMPORAINE EN BELGIQUE Étude d’une corrélation à travers l’Analyse des Correspondances Multiples
Guilhem Chuilon obtient son diplôme, avec grande distinction, en juin 2013, à Loci, la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale et d’urbanisme de l’UCLouvain. Sa première expérience en tant qu’architecte s’effectue dans le cabinet parisien formé par Ricardo Porro et Renaud de La Noue. Depuis plusieurs années, il travaille au sein de l’agence lilloise TANK et se concentre notamment sur les questions du logement et de l’habiter, de l’échelle de maisons individuelles à celle de grands ensembles de bâtiments collectifs. Guilhem rejoint Loci en 2015 en qualité d’Assistant de recherche et d’enseignement. Il encadre le projet d’architecture en Bac II/III et la géométrie descriptive. Ses recherches se situent dans le domaine de la théorie d’architecture et interrogent les liens complexes qui existent entre la production de la connaissance architecturale et les processus de conception du projet d’architecture.
Promoteurs de thèse Renaud Pleitinx, Loci, UCLouvain Jean Stillemans, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Adrien Verschuere, Loci, UCLouvain Bernard Kormoss, ULiège
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guilhem.chuilon@uclouvain.be
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Selon la célèbre phrase d’Eugène Emmanuel Viollet-LeDuc, l’architecture se définit entre autres par la théorie d’architecture et la pratique architecturale. Leurs desseins, leurs objets d’étude ainsi que les processus et outils employés étant différents, il est envisageable de concevoir qu’elles n’ont pas de difficulté à évoluer l’une sans l’autre et qu’elles sont donc autonomes. Pourtant il existe des praticiens qui se revendiquent théoriciens et d’autres qui semblent appuyer leurs processus projectuels sur des concepts abstraits issus de la théorie d’architecture. L’objectif de cette recherche est de répondre au questionnement théorique suivant : est-ce que la pratique architecturale contemporaine est influencée par la théorie architecturale ? La recherche s’effectuera en plusieurs temps. D’abord, une enquête à travers un outil d’investigation qu’est le questionnaire permettra
de sonder un large terrain d’étude, celui des agences d’architecture en Belgique, et de produire des données nous renseignant sur les rapports que ces pratiques instaurent avec la théorie architecturale. Ensuite, en soumettant ces données aux principes mathématiques de l’Analyse des Correspondances Multiples (méthode scientifique mise au point par le mathématicien JeanPaul Benzécri et fréquemment employée par le sociologue Pierre Bourdieu), la recherche identifiera certaines pratiques contemporaines en Belgique représentatives d’attitudes particulières face aux processus de projection de l’architecture et les positionnera les unes par rapport aux autres suivant le rapport qu’elles entretiennent avec la théorie architecturale. Enfin, après l’identification de ces pratiques, l’analyse méthodique de leurs processus spécifiques de projection permettra de comprendre en quoi la théorie d’architecture influence la pratique architecturale au sein de ces bureaux.
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Ledoux (Claude Nicolas), Théâtre de Besançon, coup d’œil, L’architecture considérée sous le rapport de l’art des mœurs et de la législation, 1804. Graphique produit par l’Analyse des Correspondances Multiples issu de Charleroi ville ouverte. Pleitinx (Renaud), PUL, 2018. Dogma et Office Kersten Geers David Van Severen, City Walls, Masterplan for the New Mutli-Functional Administrative City in the Republic of Korea, concours international, premier prix, 2006.
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Inscription, confirmation, défense (estim.) : 2016 – 2018 – 2022
POTENTIAL OF PASSIVE DESIGN AND CONTROL STRATEGIES To ensure effective summer thermal comfort in a changing climate. The case of residential buildings in Wallonia.
Olivier Dartevelle est ingénieur civil architecte, diplômé de l’UCLouvain, en 2008. Il étudie une année à la Politecnico di Torino (Italie) et réalise un travail de fin d’études sur la prise en compte des stratégies de conception « passives » par la méthode de calcul de la performance énergétique des bâtiments tertiaires (PEB). Ses stages d’architecture, il les effectue notamment au sein des bureaux Atelier d’architecture Bedoret à Bruxelles et Poggione & Biondi à Lima (Pérou). Parallèlement,
Promoteurs de thèse Geoffrey Van Moeseke, Loci, UCLouvain Sergio Altomonte, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Gabrielle Masy, HEPL, Liège Erwin Mlecnik, TU-DELFT, OTB — Research for the Built Environment (Pays-Bas)
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il devient Assistant de recherche dans le département Architecture et Climat de Loci, la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain, alors sous la direction du professeur A. De Herde. Depuis 2008, il y collabore à différentes études et recherches, portant principalement sur l’efficacité énergétique du bâtiment et de ses systèmes ainsi que sur le confort thermique et visuel dans le bâtiment. Depuis 2014, il contribue en outre à
l’encadrement de différents ateliers d’architecture et travaux de fin d’études à Loci. Ses recherches actuelles sont plus particulièrement centrées sur les performances réelles et la satisfaction des occupants vis-à-vis du confort thermique dans les bâtiments dits « à hautes performances énergétiques ». Il est par ailleurs chargé des cours d’équipements du bâtiment à l’École des Arts Saint-Luc à Bruxelles, pour l’option Dessin et Technologie en Architecture.
« Le réchauffement climatique est aujourd’hui sans équivoque et il est extrêmement probable que l’influence de l’homme en est la cause principale » statue le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans son cinquième Rapport d’évaluation, établi en 2014 (GIEC, 2014).
visent, en conséquence, une réduction considérable des besoins énergétiques. Pratiquement, le renforcement de l’isolation et de l’étanchéité à l’air de l’enveloppe thermique, la ventilation hygiénique mécanisée avec récupération de chaleur et la recherche d’une orientation favorable aux gains solaires sont devenus aujourd’hui incontournables dans cette quête à la performance énergétique. Ces techniques constructives, si elles permettent incontestablement des conditions de confort hivernal à moindre coût énergétique, impliquent vraisemblablement d’autres risques d’inconfort (surchauffe, mauvaise qualité d’air, etc.) voire nécessitent une certaine adaptation/compréhension de la part des occupants (ROHDIN, 2014 ; MLECNIK, 2012 ; GUPTA & KAPSALI, 2014).
Le secteur du bâtiment étant, en Europe, responsable de près de 40 % des émissions de gaz à effet de serre (EUROPEAN PARLIAMENT, 2010), réduire les consommations énergétiques du secteur est un pas indispensable pour l’atténuation des changements climatiques (GIEC, 2014). En Belgique, pays caractérisé par un climat tempéré maritime où les consommations de chauffage prédominent (plus de 70 % [ICEDD, 2012]), des exigences performantielles
olivier.dartevelle@uclouvain.be
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Aujourd’hui, l’enjeu pour le secteur est donc, à la fois, de garantir l’effectivité des performances énergétiques et de garantir des conditions de climat intérieur confortables dans un contexte de changements climatiques. La présente recherche vise la qualification du confort estival dans les bâtiments résidentiels à hautes performances énergétiques construits en Wallonie dans un contexte de changement climatique. À ce stade, elle s’articule autour de trois questions :
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1. Dans quelles mesures les techniques constructives actuelles, à l’origine des bâtiments à hautes performances énergétiques en Wallonie, permettent-elles de garantir un climat intérieur confortable en été ?
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2. Quel impact le changement climatique peut-il avoir sur le climat intérieur estival de ces bâtiments ? 3. Quelles stratégies de conception adopter en conséquence ?
Principes et stratégies passives, www.passivworks.com. Évolution de la température moyenne du globe en surface en fonction de différents scénarii d’émissions par rapport à la période de référence 1986-2005, GIEC, 2013.
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Inscription, confirmation, défense (estim.) : 2013 – 2015 – 2022
RYTHMES – ESTHÉTIQUE ET ÉTHIQUE – DANS L’ŒUVRE DE PETER ZUMTHOR
Zoé Declercq après un cursus de 12 années en CHAM au Conservatoire National Régional de Musique de Lille (classes de piano, harpe, chant lyrique, écriture et formation musicale), obtient un Baccalauréat F11 spécialisé en Techniques de la Musique. Elle s’oriente alors vers des études d’architecture à Tournai et obtient, en 2010, son diplôme de Loci, la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain. La même année, elle y devient Assistante d’enseignement, puis de recherche. Elle encadre les ateliers de Projet en master ainsi que les séances de Moyens d’expression et de Dessin technique en bachelier. Parallèlement, jusqu’en 2017, elle collabore à divers projets et concours d’architecture. Elle mène actuellement une recherche doctorale sur la question du rythme au sein du Laboratoire Analyse et Architecture (LAA) de l’UCLouvain, où elle travaille spécifiquement comme Assistante d’enseignement et de recherche.
Promoteur et copromoteur Jean Stillemans, SST-Loci, UCLouvain Séverine Bridoux-Michel, CEAC et LACHT, ENSAPL, Lille (France) Comité d’encadrement Frank Vermandel, LACHT, ENSAPL, Lille (France) Vincent Tiffon, CEAC, EDESAC, Université Lille 3 (France)
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zoe.declercq@uclouvain.be
Le concept de rythme, couramment défini et pensé à partir d’une vision musicale et métrique héritée de Platon, connaît une transformation sémantique qui apparaît avec un texte fondateur (BENVENISTE, 1966). Le rythme recouvre désormais son sens initial préplatonicien, proche du rhuthmos entendu comme « manière particulière de fluer » ou « modalités d’accomplissement d’une forme » dans le temps. La thèse s’appuie sur un faisceau de pensées pluridisciplinaires relatives à la nouvelle acception de la notion, et propose de théoriser une articulation critique entre arts, architecture et dimension sociale, à partir d’un corpus d’œuvres empruntées à l’architecte Peter Zumthor. Les études ethnologiques d’André Leroi-Gourhan témoignent d’une « libération » de la main et de la face acquises avec la station debout, aboutissant à la naissance de l’outil et du langage oral. Les premières traces d’écriture, des fragments d’os gravés, apparaissent d’après lui sous la forme de symboles rythmiques induisant une corrélation du geste et de la parole (signes gravés parcourus par le doigt lors l’incantation orale). Cette « esthétique figurative » (LEROI-GOURHAN, 1964) procède, avec la symbolisation,
d’une libération analogue aux phénomènes déjà observés dans le langage (libération de la face) et la technique (libération de la main). L’intégration spatiotemporelle de l’homme dans le monde s’effectue avec la construction d’une « enveloppe rythmique ». À partir d’un rythme technique initial ancré dans le réel, elle aboutit peu à peu à un rythme entièrement réfléchi et produit par l’homme, depuis l’humanisation de l’espace et du temps vers l’organisation sociale et enfin la création artistique. L’articulation que propose « l’esthétique figurative » telle qu’entendue par Leroi-Gourhan ouvre la voie à une série d’études emblématiques : « rythme esthétique et esthétique du rythme » en art (MALDINEY, 1965), « rythmanalyse » (LEFEBVRE, 1992), « critique du rythme » dans le discours et signifiance du poème (MESCHONNIC, 1982), « idiorrythmie » (BARTHES, 1976), « eurythmie » (MICHON, 2007) et « polyrythmie » (CITTON, 2010). Chacun de ces concepts portent les arguments d’une articulation pluridisciplinaire, par le rythme – esthétique et éthique – que nous entendrons théoriser.
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Vue du Corps sonore, Giovanni Chiaramonte, 2000 Vue du Corps sonore, Roland Halbe & Thomas Riehle, 2000 3- Plan-partition du Corps sonore, Timescraper, 2000 4- Plan du Corps sonore, Peter Zumthor, 2000
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Inscription, confirmation, défense (estim.) : 2015 – 2017 – 2019
CARACTÉRISATION GÉOMÉTRIQUE ET MODIFICATION INTERACTIVE DES NIVEAUX DE ROBUSTESSE STRUCTURALE
Aurélie Deschuyteneer est diplômée Ingénieur civil architecte de l’UCLouvain (2014). Elle effectue ensuite un stage d’un an comme ingénieur en stabilité au sein du bureau d’ingénieurs et architectes Delvaux. Là, elle travaille sur des projets de dimensionnement de structures à différentes échelles (logements, institutions publiques, ouvrages de soutènement) et composés de différents types de matériaux (béton, acier, maçonnerie, bois). En 2015, elle intègre l’équipe Structures & Technologies de Loci, la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain, pour y démarrer une recherche doctorale en tant que boursière. Sa recherche porte sur la détermination de la robustesse des structures de bâtiments, entendue comme leur capacité à survivre à des circonstances imprévues ou non usuelles (attentats, incendies, impacts…). Plus particulièrement, son travail vise au développement d’un outil géométrique interactif, basé sur la statique graphique, qui aiderait les concepteurs à projeter des structures ayant une capacité de robustesse désirée. Promoteur de thèse Denis Zastavni, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Jean-François Cap, UCLouvain et SECO Corentin Fivet, SXL, EPFL (Suisse) Aurelio Muttoni, IBETON, EPFL (Suisse) Jean-François Remacle, MEMA, UCLouvain
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La notion de robustesse structurale a fait son apparition après l’effondrement d’un coin de la tour Ronan Point (Londres) consécutif à une explosion de gaz, ce dégât ayant été jugé disproportionnel à la cause d’origine. Finalement intégrée aux Eurocodes après les attentats du 11 septembre 2001 (EN1990, EN1991), l’exigence de robustesse est en théorie devenue incontournable dans le calcul des structures… mais pas en pratique ! Il n’existe en effet toujours pas de consensus sur la manière de quantifier la robustesse d’un ouvrage construit (VAL, 2006 ; BAKER, 2008 ; FRANGOPOL, 1987 ; SMITH, 2006). De plus, toutes les méthodes développées dans la littérature s’appliquent une fois le design de la structure fixé. Elles se laissent donc difficilement approprier par les auteurs de projet. Le but de la recherche est de préalablement intégrer les exigences de robustesse à l’étape du design d’un ouvrage. Pour ce faire, un outil d’aide à la conception basé sur la statique graphique (MAXWELL, 1864) est développé. Pour une forme structurale entrée par l’utilisateur, l’outil détermine le nombre de chemins de charge qui peuvent être mobilisés dans celle-ci, moyennant le respect des conditions de bord et de
aurelie.deschuyteneer@uclouvain.be
résistance du matériau. Ces chemins de charge alternatifs sont gages de robustesse, indiquant en effet la propension de la structure à redistribuer les efforts (et donc à résister) en cas de dommage. L’ensemble de ces chemins peut être matérialisé dans le diagramme des forces par le dessin de domaines admissibles (FIVET, 2014), surfaces montrant l’ensemble des positions possibles pour chaque point du diagramme. Ces domaines servent ainsi d’indicateur de robustesse pour la méthode développée. Étant basée sur la statique graphique, méthode de design (et d’analyse) universelle, l’approche géométrique proposée peut ainsi s’appliquer à tout type de structure (2D et 3D : treillis, voile, arc, coque…), composée de tout type de matériau (béton, bois, acier…). Son implémentation au sein des logiciels Rhino et Grasshopper permet en outre de lier robustesse et conception de manière interactive. En effet, l’impact de tout changement dans la géométrie en train d’être projetée sur la performance de robustesse associée est directement visible par l’utilisateur.
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Tour Ronan Point suite à l’explosion de gaz (1968). Domaine admissible associé à un chemin de charge funiculaire dans un voile simple percé d’une ouverture (DESCHUYTENEER, 2017). 3- Domaine admissible associé à un chemin de charge caténaire dans un voile simple percé d’une ouverture (DESCHUYTENEER, 2017). 4- Domaines admissibles associés à un chemin de charge à deux tirants dans un voile simple percé d’une ouverture (DESCHUYTENEER, 2017). 5 — Domaines admissibles associés à un chemin de charge en treillis dans un voile simple percé d’une ouverture (DESCHUYTENEER, 2017).
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Inscription, défense (estim.) : 2018 – 2022
LE PARADOXE DE L’ANTHROPISATION DES TERRES INONDABLES DE LA VALLÉE SCARPE‑ESCAUT Transformer un atout en contrainte ?
Thibaut Ghils est licencié en Politiques économique et sociale (UCLouvain 2001). Sa déjà longue carrière professionnelle, il l’a partagée entre le secteur associatif et l’enseignement de la géographie. Parallèlement, depuis plus de dix ans, il mène, à titre privé, différentes recherches pour le compte de Parcs naturels (français et belge), toutes liées à la problématique de l’anthropisation des zones humides. Il y privilégie une approche multidisciplinaire qui s’arrime à une forte connaissance du terrain d’étude. C’est dans ce cadre qu’en 2018, il collabore avec Loci, la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain. Dans la foulée, il lui est proposé d’entamer une recherche doctorale sur ces sujets au sein de la même Faculté.
Promoteur de thèse Yves Hanin, Loci, UCLouvain Co-promoteur Quentin Wilbaux, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Étienne Louis, Arkéos (France) François Goor, IBGE
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Quelle communauté humaine déciderait de s’installer volontairement dans un endroit donné si celui-ci lui offrait plus de contraintes que d’atouts ? Ce questionnement basique résume à l’envie la rationalité qui présiderait à toute colonisation de nouveaux territoires. Il met en lumière l’opposition entre un milieu donné (et comment il fonctionne) et un ensemble d’individus (et comment ils appréhendent ce fonctionnement). La vallée Scarpe-Escaut porte ce paradoxe. Antérieurement à toute implantation humaine, l’humide et l’inondable en sont les caractéristiques naturelles, qui, loin d’être répulsives, ont été un des moteurs de la colonisation. Une façon d’habiter l’humide s’y est développée, avec ses spécificités. Mais, d’adaptation en transformations profondes, les habitants en sont venus, progressivement, à perdre le lien qui les unissait à l’espace qu’ils occupaient pour en arriver à considérer comme contraintes ces atouts d’origine. À cela correspondra une autre façon d’habiter, désincarnée de l’humide et non spécifique. Cette recherche porte sur l’anthropisation des terres inondables riveraines à la Scarpe et à l’Escaut et vise à comprendre comment et pourquoi les habitants ont, au fil du temps, transformé un atout (l’eau) en contrainte (l’aléa inondation).
thibaut.ghils@student.uclouvain.bebe
Dès le XIXe siècle, plusieurs auteurs s’attellent à étudier ce sujet mais en focalisant principalement sur l’aspect aléa (CHAMPION, 1843 ; VALLES, 1867 ; DUBOIS, 1889). Datés, ces documents n’en constituent pas moins des sources incontournables. Plus proches de nous, une série de travaux abordent la problématique des inondations, soit sous l’angle historique (DELIGNE, 1996, 1998 ; DEREX, 2001), soit sous forme d’inventaires (CŒUR et EDELBLUTTE, 2013 ; LANG et CŒUR, 2014). Précédemment, Thibault Ghils s’est penché sur certaines parties du problème dans le cadre de demandes précisément cadrées. Ces travaux se limitent donc soit à une période, soit à une partie de la zone d’étude, soit à un angle d’approche précis et n’envisagent souvent que peu l’interaction entre les habitants et l’espace occupé par ces derniers. Thibault Ghils désire traiter la question dans une perspective historique longue, en dépassant l’aspect transfrontalier. Il sera nécessaire de confronter les approches, en se nourrissant des outils de la géographie, de la sociologie et de la recherche historique, en privilégiant le lien entre les habitants, la manière dont ils ont perçu et transformé le milieu et la manière dont ce milieu ré-agit à ses/ces transformations.
Publications : • Recherche sur l’histoire de deux cours d’eau du Parc naturel transfrontalier du Hainaut, la Traitoire en France et la Grande Ruisselle en Belgique, PNTH, 2011 (avec Edwige Colin).
• Recherche sur l’histoire de la Tourbière de Vred, PNSE, 2013. • Mémoire des inondations sur le bassin versant de la Scarpe aval, PNSE, 2015. • « Habiter avec ou contre les cours d’eau » dans Habiter l’ inondable, Contrat Rivière Escaut-Lys/UCLouvain Loci, Tournai, 2018.
• « Et si les inondations n’étaient pas que des catastrophes ? » dans Habiter l’inondable, Contrat Rivière Escaut-Lys/UCLouvain Loci, Tournai, 2018.
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Ventelle (photo Ghils). Symbole presque oublié de la lutte entre l’homme et l’humide, une digue marque la frontière franco-belge à Laplaigne (photo Ghils). Le rieu : eau structurante, faiseuse de sens et de paysage ou simple conduite ? (photo Ghils).
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Inscription, confirmation : 2018 – 2022
HORS DU COMMUN Quels sont les savoirs de l’expérience qui traversent les espaces ?
Robert Grabczan partage son temps de travail entre ses propres projets d’architecture et ses activités d’enseignantchercheur à Loci, la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain. Ses recherches actuelles se concentrent sur les nouvelles fabriques possibles des environnements habités, fondées par les savoirs utiles de l’expérience des usagers au travers de nos espaces hérités. Diplômé Ingénieur civil architecte à l’UCLouvain en 2007 avec grande distinction, il travaille durant 2 ans comme assistant de recherche pour la CPDT
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Promoteur de thèse Olivier Masson, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Damien Vanneste, COMU, UCLouvain Mathieu Bouhon, FIAL, UCLouvain
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robert.grabczan@uclouvain.be
(approche par le projet pour la requalification des quartiers de gare en Wallonie). Ses stages de pratique, il les réalise à Liège, auprès des architectes Bruno Albert, et ensuite Charles Vandenhove. Il est expérimenté dans la modélisation, l’usinage et le montage de pièces préfabriquées en bois massif (CLT). Il a à son actif la prise en charge intégrale, avec Alain Richard, du chantier du complexe cinématographique Le Palace, au cœur de Bruxelles. C’est au centre de Waremme qu’il établit son atelier d’architecture.
Publications : • Contribution à l’ouvrage Entretiens avec Jürg Conzett, avec le Pr Zastavni. • Contribution à l’étude UCLouvain « Habitat & Vieillissement », auprès des Pr Masson et Vanneste. • Coauteur avec le Dr Dutilleux (médecin généraliste) du concept HADA (Habitat Ami Des Aînés). • Participation active au programme de recherche WADA (Wallonie Amie Des Aînés), soutenue par l’AViQ.
Information, consultation, implication, collaboration ou participation : autant de vocables qui graduent la reconnaissance du savoir utile des autres. Son usage s’effectue lors d’un questionnement, de son énonciation ou de sa fabrication.
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Comment mettre adéquatement à et au jour les supports spatiaux qui nous entourent ? Par quelles dispositions estil possible d’entendre ces situations d’expérience afin qu’elles soient rencontrées dans la transformation de nos environnements habités ? La recherche s’ancre de manière réelle dans plusieurs terrains d’investigation, offrant la possibilité d’éprouver proactivement plusieurs méthodologies (existantes, augmentées voire inventées), que ce soit à l’égard des usagers ou vis-à-vis des lieux usités. Cette interfabrication éclaire les conditions sociospatiales d’un cadre donné. Elle permettra – par ses effets – de constituer une approche nouvelle dans l’élaboration programmatique des espaces communs ainsi qu’une assise capable de se déployer au plus grand nombre, lors de mises en production par le projet (LORD, 2017).
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Actuellement, les travaux de recherche prennent activement appui au programme WADA (Wallonie Amie Des Aînés, en soutien avec l’AViQ), pour son prisme spécifique, ses enjeux indéniables et sa démarche innovante en termes de coproduction avec les personnes vieillissantes. Le milieu rural y demeure un champ d’attention particulièrement privilégié, par de récentes visites de recherche au nord de la France ou encore en Chine centrale.
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Chefs-lieux des six communes-pilotes du programme WADA, données PLI, 2018. Photographie à Braine-l’Alleud (Wallonie, Belgique) par R. Grabczan, 2018. Photographie à Malmedy (Wallonie, Belgique) par R. Grabczan, 2018. Photographie à Shiquan Maiao (Youyang, Chine) par R. Grabczan, 2018.
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Inscription, défense (estim.) : 2018 – 2022
DESIGN OF IMPROVED FRAME STRUCTURES THROUGH OPERATIONS ON GRAPHIC STATICS RECIPROCAL POLYGONS
Shuyuan Han was born in Anhui, China. He had his Bachelor of Architecture degree after five-year education, from 2009 to 2014, in the School of Architecture and Urban Planning of Chongqing University. He then received his Master degree in Architecture Design and Theory from the School of Architecture and Urban Planning of Nanjing University in 2017 with his master dissertation on a historical research on ‘House of Sun Yatsen’, a historical building in Nanjing. Shuyuan Han has deep interest in architectural structures and he has won the excellent prize in a design competition of precast concrete structures. He is now studying as a PhD student in the Structures & Technologies LAB in Loci (UCLouvain’s architecture department) since March 2018 under the guide of Professor Denis Zastavni. His research topic is Design of improved frame structures through operations on graphic statics reciprocal polygons, aiming at creating a graphic digital tool for the design of frame structures based on structural performance.
A frame structure is a structure having the combination of beam, columns and slab to resist the lateral and gravity loads. These structures are commonly used to overcome the large bending moment due to the applied loading. The frame structures have a very, if not the most, wide range of use in factories, stadiums and multi-story buildings. With the extensive application, the design methods for frame structures are also well studied and developed. The most commonly used analysis method is the finite element method (FEM). The finite element method and various software based on it are proven powerful analysis tools for solving structural engineering problems. Despite the popularity, the FEM has its shortcomings as a design tool. If the result of the analysis proving the structural performance problematic, it is cumbersome to better it by modifying the structural directly on FEM software. The design of improved structures is often an inefficient trial-and-error process, which largely relies on the experience and intuition of designers.
Promoteur de thèse Denis Zastavni, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Luca Sgambi, Loci, UCLouvain Jean-François Cap, Loci UCLouvain
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shuyuan.han @student.uclouvain.be
Graphic statics is a proven tool for structural design and analysis. The geometric dependencies between the form and the force diagrams allow designers to interactively manipulate these diagrams and visually observe the effects of this manipulation as a change in the polygons. This reciprocity between the form and the force diagrams establishes graphic statics as an effective and intuitive method of structural design among engineers and architects. With recent researches on the parameterisation of graphic statics, it has overcome its disadvantages to a large extent. However, its potential to facilitate the design of improved frame structures has not been fully explored. This research mainly focuses on graphical method to design improved frame structures through modification on graphic statics reciprocal polygons, and aims to converting it into a parameterised design tool.
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Finite element analysis/Finite element analysis of a component within the Rhinoceros modelling environment using Geometry Gym, Mirtschin, 2011. 2- eQULIBIRUM, an interactive online tool that illustrates graphic statics/geometry-based understanding of structures, Van Mele et al., 2009–2012. 3- Portal frame before modification/The methods of graphical statics and their relation to the structural form, Gerhardt, etc., 2003. 4- Portal frame after modification/The methods of graphical statics and their relation to the structural form, Gerhardt, etc., 2003.
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Inscription, confirmation, défense (estim.) : 2014 – 2017 – 2022
REPRÉSENTATIONS D’ATMOSPHÈRES PAR MÉTHODES NUMÉRIQUES COMPARÉES Des projets de lumière de Vermeer à Hopper au projet architectural Images concrètes, ou la photographie de maquettes comme alternative aux simulations numériques
Corentin Haubruge Diplômé Ingénieur civil architecte de l’UCLouvain, Faculté EPL, en 2011, il intègre la même année la cellule de recherche Architecture et Climat de Loci, développant son expertise dans le domaine de l’éclairage naturel. En 2013, toujours à la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain, il devient Assistant de projet et doctorant. Sa thèse adresse la complexe définition du concept d’atmosphère lumineuse d’un lieu et pose la question de son anticipation et de sa représentation dans le projet architectural, par le biais de la photographie de maquettes. Ses missions d’enseignement s’articulent autour de ces questions de recherche, en atelier de Projet et dans des cours de Moyens d’expression et de représentation. Parallèlement à ses engagements facultaires, depuis 2015, il pratique l’architecture en tant qu’Associé au sein du bureau EDA-au. Photographe indépendant, il couvre notamment le projet de transformation de la Meelfabriek, à Leiden (Akkerhuis Studio, Paris), dont le master plan fut dessiné par Peter Zumthor.
Promoteur de thèse Olivier Masson, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Coralie Cauwerts, Loci, UCLouvain Ralf Dekoninck, INCAL, UCLouvain Libero Zuppiroli, EPFL, Lausanne (Suisse)
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Comment représenter l’atmosphère d’un lieu qui n’existe pas encore ? En énonçant initialement une question d’architecture simple et en proposant que le terme atmosphère soit employé pour « qualifier ce qui règne dans un espace ayant la capacité de modifier l’état affectif de l’occupant », la thèse interroge l’anticipation et la représentation de ce concept clé dans le projet architectural. Dans ce travail, l’image – au départ issue d’une iconographie empruntée à l’histoire de l’art – s’envisage in fine comme outil de concrétisation d’une ambition architecturale. Audelà des peintures de Vermeer, Hammershøi et Hopper, le propos s’explicite avec l’analyse des œuvres de photographes (P. De Gobert, G. Crewdson) et d’architectes (P. Zumthor, Caruso St-John). La méthodologie développée repose sur l’analyse de deux modes de représentation d’atmosphères : les simulations numériques et les photographies de maquettes. La recherche tend à montrer que le second mode peut supplanter le premier pour intégrer la dimension de l’atmosphère à la conception architecturale.
corentin.haubruge@uclouvain.be
Parmi les raisons et les conditions des avantages de cette méthode, citons la réintégration sensible des notions d’échelle et de sens physique, mais aussi un contrôle plus élémentaire de la relation « acte – artefact », en opposition à l’opaque complexité de la relation « input – output » des logiciels numériques de rendu. La photographie de maquette implique aussi des images empreintes de concrétude. La relation entre le modèle, la lumière et la prise de vue est une véritable construction nécessaire à toute proposition d’une atmosphère architecturale. Au-delà de l’expertise et de la maîtrise de ce mode de représentation, qui prône une médiation, il s’agit d’analyser comment la photographie de maquettes peut s’interpréter comme un instrument renouvelant non seulement le regard mais surtout l’invention en projet d’architecture.
Publications : • « Images concrètes ou la célébration de l’ambiguïté » , Lieuxdits, 14, 2017. • « Atmosphère, atmosphère », Lieuxdits, 15, 2018 (avec C.CAUWERTS).
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• « À travers les fenêtres de Vermeer » dans Enseignement et recherche en architecture, PUL, 2019.
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Vilhelm HAMMERSHOI, Sunbeams or sunshine dust motes dancing in the sunbeams, 1900. 2- Johannes VERMEER, The Milkmaid, 1658-1661, (composition et lumière en fausse couleur). 3- Photographie de maquette (comme 4) LTARC 1321, Moyens d’expression et de représentation, 2018. 4- LTARC 1301, Atelier de projet, étude de référence, 2018. 5- Atmosphere seems to start precisely where construction stops, Mark WIGLEY; The architecture of atmosphere, 1998, DAIDALOS. The Meelfabriek, Leiden, Pays-Bas, architectes Akkerhuis Studio, Paris (photographie C. Haubruge © 2018).
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Inscription, confirmation, défense (estim.) : 2016 – 2018 – 2020
OPTIMISATION DES PROPRIÉTÉS HYGROTHERMIQUES DES PAROIS Dans les habitats en briques de terre crue au Burkina Faso
Césaire Hema obtient en 2011 son diplôme de Master en Ingénierie, option Génie civil de l’Institut international d’Ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE). De 2011 à 2013, il occupe le poste d’Ingénieur d’étude au sein de la cellule d’investissement de l’Institut 2iE. Il intègre ensuite le Laboratoire Éco-Matériaux et Habitat Durable (LEMHaD) et le département de Génie civil et Hydraulique de l’Institut 2iE en tant qu’Assistant d’enseignement et de recherche. Ses domaines d’enseignement sont la stabilité des structures et le dessin d’ingénieur. Sa recherche se focalise sur les constructions traditionnelles. Parallèlement, il conseille le comité technique de validation des nouvelles technologies de construction dans le domaine du bâtiment, au ministère de l’Urbanisme du Burkina Faso. Depuis 2016, il est doctorant en science des matériaux de l’Institut 2iE et à Loci, la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain.
Promoteur et co-promoteur Geoffrey Van Moeseke, Loci, UCLouvain Adamah Messan, LEMHaD, Institut 2iE (Burkina Faso) Comité d’encadrement Abdou Lawane, LEMHaD, Institut 2iE (Burkina Faso) Luc Courard, GeMMe, Faculté des sciences appliquées, ULiège
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cesaire.hema @2ie-edu.org
Au cours du XIXe siècle se sont développées en Afrique subsaharienne, des constructions aux matériaux et aux styles importés. L’un des enjeux de l’urbanisation est de répondre aux exigences d’une ville moderne tout en s’appuyant sur des matériaux de construction durable. Force est de constater que le mode de construction actuelle n’est pas toujours adapté au contexte subsaharien caractérisé par des conditions climatiques extrêmes. Le Burkina Faso ne fait pas exception. Les températures moyennes annuelles sont comprises entre 28 et 42 °C. Les précipitations y sont relativement faibles, en moyenne de 748 millimètres/an. Le choix des matériaux de construction pour les logements en zone urbaine y constitue un paradoxe. À Ouagadougou, la capitale, 48 % des habitations sont en murs « dur », c’est-à-dire à base de ciment. Par ailleurs ces habitations sont principalement situées au centre de la ville. Les constructions en terre crue ne représentent quant à elles que 25,6 % du bâti et sont localisées à la périphérie. Pourtant, une maison en terre crue offre un meilleur confort thermique qu’une construction conventionnelle. Il est donc impératif de revaloriser le
matériau terre dans la construction afin de contribuer à diminuer l’inconfort des logements en zone sahélienne. Cette revalorisation passe par une meilleure connaissance du matériau terre, de ses propriétés, de ses performances hygrothermiques ainsi que par une architecture adaptée. C’est dans cet esprit que s’inscrit ce projet de recherche. Il vise à apporter des réponses sur l’amélioration du climat intérieur des habitats en briques de terre crue. Il s’intéressera aux systèmes constructifs des habitations en terre crue, dans le but d’assurer un meilleur confort hygrothermique aux occupants. Il entend établir les « bonnes pratiques » architecturales à mettre en place pour un maximum de confort thermique tout en assurant la durabilité des constructions en terre crue.
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Stratification de la ville de Ouagadougou. Extrait de J. Vallée, F. Fournet, P.-E. Meyer, M. Harang, F. Pirot, and G. Salem. 2006. « Stratification de la ville de Ouagadougoue (Burkina Faso) à partir d’une image panchromatique Spot 5 : Une première étape à la mise en place d’une enquête de santé » dans Espace populations sociétés, pp. 393-401, 2006. Une architecture adaptée au matériau terre crue. Laongo village opera, Burkina Faso, 2016.
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Inscription, confirmation, défense (estim.) : 2013 – 2016 – 2021
3D GRAPHIC STATICS, NEW METHODS FOR STRUCTURAL MORPHOGENESIS
Jean-Philippe Jasienski est diplômé Ingénieur civil architecte de l’UCLouvain en 2012. Il effectue un séjour d’échange à la Universidad del Bio-Bio à Concepción (Chili). Actuellement, il travaille à temps partiel pour Loci, la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain, en tant qu’Assistant d’enseignement (en Projet d’architecture) et de recherche. Sa recherche doctorale, au sein de l’équipe Structures et technologies, développe une approche vectorielle de l’extension de la statique graphique en 3 dimensions. L’ambition est de fournir de nouveaux outils permettant un contrôle intuitif simultané de la géométrie et des efforts, et donc la conception et l’analyse de structures tridimensionnelles complexes. Dans le cadre de cette recherche, il collabore étroitement avec l’équipe du Pr Schwartz à la Chair of Structural Design de l’ETH de Zurich, où il a été reçu à plusieurs reprises en tant que Chercheur invité. Durant 5 ans, il travaille dans le bureau Multiple. Actuellement, il collabore avec l’atelier Matador sur des projets publics variés. En 2017, il remporte le Best Paper and Presentation Award for Young Engineer au symposium de la FIB à Maastricht. Promoteur de thèse Denis Zastavni, Structures & Technologies, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Laurent Ney, Ney & Partners Corentin Fivet, Structural Xploration Lab, EPFL, Lausanne (Suisse)
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Les considérations relatives à l’économie d’énergie et de matériau ainsi que la prise en compte du facteur de la durabilité sont cruciales dans le domaine de l’édification. Parallèlement, le développement des ordinateurs et des méthodes numériques a contribué à favoriser la disjonction entre l’architecte et l’ingénieur. De ce fait, la conception s’effectue principalement sur un cycle où l’architecte se charge d’élaborer une forme (pour laquelle une complexité très grande est permise par le développement des outils de CAO en 3D). Ensuite, il est demandé à l’ingénieur de trouver une solution structurale pour rendre le projet constructible. Cette séparation dans le processus de conception mène à des ouvrages requérant un surplus de matière et d’énergie inutile. Dans ce contexte, la question structurale arrive donc généralement comme une étape postérieure à la définition des formes, avec les conséquences évoquées ci-dessus. De plus, les méthodes d’analyse numérique utilisées actuellement (telles que les éléments finis) ne sont pas adéquates durant les premières phases de conception. En conséquence, nous constatons un retour d’intérêt pour les méthodes géométriques dans le domaine de la recherche et de la pratique, mais celles-ci atteignent rapidement leurs limites, n’existant qu’en deux dimensions. Les ouvrages de
jean-philippe.jasienski@uclouvain.be
certains ingénieurs et architectes (comme Robert Maillart) attestent de la pertinence de ces méthodes graphiques, grâce à la maîtrise du système structural mis en œuvre. L’objectif premier de cette recherche est de développer une méthode générale de statique graphique afin de résoudre les problèmes d’équilibre dans l’espace. Elle permettra ainsi, aux architectes et ingénieurs, via un outil visuel et intuitif, de comprendre réellement le comportement structural en trois dimensions. La méthode développée (statique graphique en 3D par vecteurs) rend possible la vérification de l’équilibre global et de l’équilibre local de structures tridimensionnelles. Elle propose différentes manières d’assembler des polygones de forces composés de vecteurs en trois dimensions ainsi que, par la suite, des transformations géométriques de ces polygones des forces. Actuellement, la recherche explore les propriétés géométriques de ces diagrammes, ainsi que l’intégration computationnelle de la méthode développée pour en automatiser les constructions géométriques. La visée de la recherche est d’ouvrir de nouveaux possibles dans le champ de l’analyse, comme dans celui de la conception structurale. En outre, ces méthodes proposeront très probablement de nouvelles typologies de formes structurales.
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Halles de Chiasso (Tessin, Suisse), Robert Maillart, 1924. Palazetto dello Sport (Rome, Italie), Pierluigi Nervi, 1956. Nœud constructif, 2017. Équilibre d’un tétraèdre autocontraint : diagrammes topologiques (T), Ttopologique planarisé (Tp) et son réciproque (Tp*), diagramme de situation F et diagramme des forces F*, 2018.
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Inscription, confirmation : 2014 – 2016
UNE HONTOLOGIE DE L’ANTHROPO-SCÈNE Entre monde, scène et obscène : l’architecture
Jean-Jacques Jungers participe, en juillet 2002, au séminaire international de MonteCarasso (Suisse) sous la direction de Luigi Snozzi accompagné de Paulo Mendes da Rocha. Il obtient son diplôme d’architecte à l’ISA St-Luc Bruxelles en 2003. Son mémoire de fin d’études intitulé « Architecture et médiologie : pour une architecture médiatrice de sens » aborde déjà les questions du sens et de l’architecture. Convaincu de la nécessité d’une pratique de la construction dans la formation de l’architecte, il profite de ses stages pour travailler e.a., pendant plusieurs mois, comme manœuvre sur chantier. Il rejoint ensuite l’agence Wiel Arets Architects où il participe pendant plusieurs années à l’élaboration de projets d’échelles diverses. En 2009, Jean-Jacques remporte en a.m. avec AAPA (J.-P. Verleyen) et AAG (A. Galand) son premier marché public et fonde dans la foulée MT4 Architects, sa propre agence d’architecture. Son parcours à Loci, la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain est de 3 ordres. Depuis 2011, il y travaille comme Assistant pour le cours Projet d’architecture ; en 2012, il y obtient le diplôme de Master complémentaire en Urbanisme et Aménagement du territoire; en 2014, il y est admis au doctorat. Promoteur de thèse Jean Stillemans, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Xavier de Coster, Loci, UCLouvain David Vanderburgh, Loci, UCLouvain Pierre Marchal, ISP, UCLouvain
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À l’origine, l’homme doté d’un corps nécessiteux, sensible et mobile parcourt l’étendue. Il identifie des repères qu’il relie les uns aux autres afin de retrouver le foyer, le point idéalisé, le premier repère vitruvien (fig.1). Selon Benevolo dans son histoire de la ville, l’archéologie en livre une image plus réaliste (fig.2). Il qualifie ce repère d’habitation primitive, même si, précise-t-il aussitôt, il n’est pas possible d’y reconnaître une forme simple et lisible. Sans plus de détails, Benevolo passe ensuite à la description de l’établissement humain néolithique, qu’il qualifie, quant à lui, de portion de nature transformée selon un projet humain. Comment expliquer ce passage du « chaos » à « l’ordre » ? Si l’homme a vraisemblablement tenté de s’assurer de la disponibilité des ressources dont il avait besoin en aménageant l’étendue (nourriture et sécurité), ce qui caractérise davantage cette mutation, c’est la matérialisation d’un projet humain, d’un monde ! Mais qu’est-ce qu’un monde ? Monde (LITTRÉ, 1874) vient du latin mundus qui signifie littéralement ce qui est ordonné, par opposition au chaos duquel il a été tiré. Projeter un monde c’est donc projeter un ordre particulier. Ne pourrait-on dire « monder », faire un monde ? Monder (LITTRÉ, 1874) vient également
jean-jacques.jungers@uclouvain.be
de mundus et signifie débarrasser des matières hétérogènes, inutiles… Projeter un monde, c’est donc concevoir un ordre débarrassé du désordre. Partant, une société se fonde sur l’adoption consentie ou non d’un irréel commun, d’une réalité ; irréelle parce que mondée, mais tenue malgré tout pour réelle parce que partagée par les membres de cette société. Le monde, projection abstraite de cet irréel commun, trouve sa matérialisation, et par là même, son organisation, sur la scène qui tient pour condition de son existence ce qu’elle tient physiquement hors de la scène, l’obscène. La mise obscène consciente ou inconsciente d’une partie de son univers matériel permet en retour à cette société de préserver l’intégrité de la vision particulière qu’elle a du monde. À partir des trois registres de la réalité humaine élaborés par Jacques Lacan, la thèse propose, définit et articule trois termes que sont le monde (idéel, universel), la scène (matériel, visible) et l’obscène (matériel, caché) afin de catégoriser l’environnement humain (fig.3). Elle cherche ensuite à mieux comprendre la position médiate qu’y occupe l’architecture, et par là même, sa définition, le rôle, le pouvoir et/ou la responsabilité qui lui incombe.
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Illustration du foyer vitruvien, Gazeau, 1547. Une habitation de la période paléolithique, Benevolo, 2000. S.O.M., Schéma réalisé dans le cadre de la présente recherche (en cours).
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Défense de thèse (estim.) : 2020
ANALYSE DE LA DYNAMIQUE DES ESPACES INDUSTRIELS DE KINSHASA Application sur l’espace industriel de Kinshasa-Est
Gloire Kibala Ntondele est diplômé de Master de spécialisation en Urbanisme et Aménagement du territoire de Loci, UCLouvain, en 2017. Licencié en Urbanisme à l’Institut Supérieur d’Architecture et d’Urbanisme (ISAU) de Kinshasa-RD Congo en 2012, il se lance ensuite dans la recherche en urbanisme économique et industriel. Pour son mémoire de licence, il analyse les mutations récentes de l’espace industrialo-portuaire de Kinshasa. En 2017, dans le cadre de son mémoire de master, il approfondit la question de l’avenir des espaces industriels de Kinshasa, par l’illustration de l’espace de Kingabwa à Limete. Il a à son actif la publication de cinq articles (dont deux comme co-auteur) qui couvrent au moins les cinq zones industrielles de Kinshasa. En mai 2018, il est nommé Chef de Travaux à l’enseignement supérieur et universitaire en RDC. Son expérience dans le domaine de l’urbanisme le promeut Chef de mission d’une enquête urbaine à Kindu, dans le cadre du rapport Habitat III, pour le compte du Ministère des TPAT-UH. Depuis 2013, il assure la fonction d’Assistant chargé des Affaires académiques et administratives du Directeur Général de l’ISAU. Promoteur de thèse Yves Hanin, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement René Mpuru, ISAU (RDC) Jean-Marie Alleux, ULiège Jean-Claude Mashini, ISAU (RDC) Cherry-Ernest Maboloko, UPN (RDC)
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Jadis, les espaces industriels de Kinshasa constituaient des zones d’emplois pour Kinshasa ainsi que pour toute la RD Congo. Mais l’économie de la métropole a été plongée dans une régression profonde. En cause, les multiples conflits sociopolitiques et économiques postcoloniaux (zaïrianisation, crise économique, pillages), la mal gouvernance urbaine et la mauvaise politique de gestion foncière. En ont découlé, la faillite des entreprises et le phénomène des friches. Depuis les espaces industriels sont grignotés au profit de l’habitat et du secteur tertiaire. La situation actuelle des espaces industriels (Baie de Ngaliema, zone du port, Limete, Masina, N’Sele et Maluku) constitue un exemple palpable du marasme économique. Ces espaces furent en effet des fleurons prospères de l’économie urbaine de Kinshasa. Malheureusement, on assiste à une utilisation abusive de ces espaces industriels et agricoles. En effet la démographique est en croissance (naturellement et par les migrations), la ville se densifie et cette importante pression foncière agit sur fond de pauvreté, de graves crises de l’emploi, des transports, des équipements publics, des loisirs, etc. Aujourd’hui, la nécessité de réserver des terrains pour les activités industrielles d’une part et pour le logement, les services
ou équipements publics d’autre part est laissée sans arbitrage. Le sort des espaces industriels, pourvoyeurs d’emplois et soutien de l’économie urbaine, se transforme donc spontanément en habitat précaire et insalubre. Ainsi, pratiquement, l’ensemble des établissements industriels tend à disparaître. L’urbanisme de la débrouillardise et de la spéculation immobilière a pris place à Kinshasa. Dans un contexte de maîtrise de l’étalement urbain et de tensions sur l’usage des sols à Kinshasa, le maintien de terrains industriels, leur reconversion en habitat ou autres fonctions urbaines et, plus généralement, la reconversion des friches constituent de véritables enjeux pour l’aménagement durable des territoires. Les espaces industriels de Kinshasa sont discontinus. De vastes superficies représentent de réelles opportunités foncières pour développer des projets territoriaux ambitieux s’inscrivant dans une stratégie d’économie circulaire (recyclage des fonciers dégradés). Différentes opérations de recyclage des espaces industriels sont opérées avec le soutien des autorités publiques.
kibalantondele@yahoo.com, gloire.kibala@student.uclouvain.be
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Localisation des espaces industriels de Kinshasa. Tendances des mutations des espaces industriels Ă Kinshasa. Facteurs dĂŠterminants dans la localisation et mutations des espaces industriels Ă Kinshasa.
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Inscription, confirmation, défense (estim.) : 2013 – 2016 – 2019
DIVERSITÉ TYPO-MORPHOLOGIQUE ET RÉSILIENCE URBAINE Les tissus urbains mixtes bruxellois
Barbara Le Fort est architecte urbaniste, diplômée de l’Institut Saint-Luc Bruxelles en 2009 et du Master en Urbanisme et Aménagement du territoire à Sint Lucas Brussel en 2012. Deux expériences Erasmus ont jalonné son parcours académique : l’une à l’Université McGill (Montréal) au sein du studio Skyscraper et l’autre à l’Université Strathclyde (Glasgow) au cours du master en Urban Design avec les chercheurs de l’Urban Design Studies Unit. Barbara Lefort a ensuite été engagée à l’UCLouvain dans la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme, Loci. Elle effectue ses recherches au CREAT (Centre de Recherches et d’Études pour l’Action Territoriale), jusqu’en 2015, et ensuite au metrolab.brussels, depuis 2016. Elle est assistante au master spécialisé en Urbanisme et Développement territorial. Ses problématiques de recherche portent sur des questions de densité et d’intensité urbaine, de densification qualitative et de la mutation des tissus urbains, en Wallonie et à Bruxelles. Ces thématiques sont poursuivies dans sa recherche doctorale autour du lien entre la typo-morphologie et la résilience urbaine appliqué aux tissus urbains mixtes bruxellois.
La thèse met en question le lien entre la résilience urbaine, la forme urbaine et les processus typo-morphologiques. Les fronts bâtis mixtes et hétérogènes sont des exemples reconnus de tissus urbains résilients (e.g. JACOBS, 1961 ; LYNCH, 1972 ; FELICIOTTI et al., 2017; TÖRMÄ et al., 2017). La recherche questionne les processus morphologiques à travers le prisme de la changeability du tissu urbain sur un objet original : les tissus urbains mixtes denses le long du canal à Bruxelles. Ces tissus urbains se caractérisent à l’origine par une diversité typologique
Configuration “productive”
Système entrée séparée
Promoteur et co-promoteur Yves Hanin, CREAT, Loci, UCLouvain Jean-Philippe De Visscher, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Priscilla Ananian, UQAM, ESG, Canada Pierre Vanderstraeten, Loci, UCLouvain
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barbara.lefort@uclouvain.be
Configuration “mixte”
Système entrée double
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Configuration “commerce” Configuration “non-productive”
similaire dans chacune de leurs composantes - rues, parcelles et bâtiments. Depuis lors, bien qu’ils aient été confrontés à des changements contextuels similaires, ils ont subi des transformations morphologiques très différentes. Les morphogénèses d’études de cas entre 1835 et 2020 portent sur trois processus : premièrement, les changements transformateurs entraînant des modifications de la forme des parcelles d’origine ; deuxièmement, le changement adaptatif, c’est-à-dire le remplissage des parcelles existantes par divers bâtiments;
et al., 1994 ; CANIGGIA & MAFFEI, 2000). Deuxièmement, les processus typologiques montrent la valeur de changeability des types de bâtiments liés à la morphologie de la parcelle et à l’état de l’espace public. Enfin, la typo-morphogenèse à l’échelle du front de rue met en évidence la résilience de ces configurations à usage mixte.
La recherche ouvre une perspective critique sur l’actualité socio-économique et urbanistique de ces tissus. Elle met en lumière la nécessité de reconnaître la diversité typo-morphologique comme un capital commun à protéger et régénérer, et questionne l’absence actuelle d’outils urbanistiques adaptés à cet enjeu.
Axe productif secondaire Rue de Liverpool
Axe productif secondaire Rue de Gosselies
et troisièmement, le cycle de régénération du tissu urbain. Les résultats attendus sont de trois ordres. Tout d’abord, la comparaison de la morphogenèse des fronts bâtis met en évidence l’influence de la hiérarchie de l’espace public sur le développement des formes de parcelles et des typologies bâties (CONZEN, 1960 ; CANIGGIA
Axe productif primaire Rue Heyvaert
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Axe productif primaire Quai de l’Industrie - Canal Schéma d’organisation spatiale d’un îlot mixte au cœur productif. (cas d’étude : îlot de la Grande Halle, Heyvaert) On observe 3 systèmes : parcelle - relation à la rue - typologie bâtie
Situation 1 - médiane - Grandes parcelles médianes - Relation directe de l’espace productif à la rue -Typologie bâtie homogène productif
Situation 2 - intermédiaire - Parcelles moyennes - Accès à l’espace productif à travers le front bâti consolidé (maisons mitoyennes) via servitudes (portes cochères, passages carossables) - Typologie bâtie mixte
Situation 3 - angle
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- Petites parcelles aux angles, souvent saturées - Relation à la rue directe depuis l’espace privé (seuil) ou depuis le rez commercial - Typologie bâtie homogène résidentielle avec commerce ou horeca au rez-de-chaussée
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Relevé des tissus urbains mixtes bruxellois (zoom sur le quartier Heyvaert à Molenbeek) et typologies homogènes et mixtes (productif, économique et résidentiel), B. Le Fort, 2018. Décomposition synthétique de l’écosystème typomorphologique de l’îlot « Quai de l’Industrie », B. Le Fort, 2018. Morphogénèse des îlots mixtes longeant le quai de l’Industrie et le quai du Charbonnage à Bruxelles, B. Le Fort, 2018.
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Inscription, confirmation, défense (estim.) : 2014 – 2016 – 2020
ARCHITECTURES DU RYTHME & RYTHMES D’ARCHITECTURE Entre conflit étymologique et connaissance empirique, l’apport de l’analyse esthétique
Charlotte Lheureux, obtient son diplôme de l’Institut Supérieur d’Architecture SaintLuc en 2010, avec Grande Distinction. Elle mène depuis une recherche sur la transversalité du concept de rythme. Membre de divers groupes de réflexion inter-artistiques, elle complète son parcours doctoral par une formation en musique et en danse contemporaine. Dans le cadre d’un séjour scientifique à Montréal, elle se rapproche du Groupe de Recherche Interdisciplinaire en Arts Vivants (Uqàm). Outre ces activités, elle exerce en tant que journaliste indépendante pour des revues spécialisées en Belgique et au Canada, coorganisation du Prix de la Maîtrise d’Ouvrage Publique pour la cellule architecture de la FWB (2014-2017). Elle co-dirige le Guide d’architecture moderne et contemporaine Tournai et Wallonie Picarde (Mardaga, FWB, 2017) et réalise des missions de recherches pour la Maison de l’Architecture du Québec (20182019).
Promoteur de thèse David Vanderburgh, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Quentin Wilbaux, Loci, UCLouvain Brigitte van Wymeersch, FIAL Musicologie, UCLouvain Philippe Guisgand, CEAC Danse, Lille III (France) Pierre Sauvanet, UFR Humanité Philosophie esthétique, Bordeaux 3 (France)
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« Writing about music is like dancing about architecture. » (divers) Motivée par des ambitions de transversalité, la recherche part de l’hypothèse selon laquelle les formes d’art pourraient s’exprimer via des médiums communs. Parmi eux, le rythme semble particulièrement riche, vu sa récurrence dans les vocabulaires et dans les faits. Toutefois, constatant la subjectivité de ses définitions, et le peu d’intérêt des théories architecturales (récentes) pour le sujet, la problématique se resserre autour du rapatriement du corps quant à l’emploi du rythme en architecture et, plus tard, au sein de l’architecture elle-même. Le corps, très présent dans les discours sur le rythme, est paradoxalement absent de la discipline de l’habiter. Cette problématique est abordée sous trois angles d’approche : étymologique, esthétique et empirique. L’approche étymologique correspond à la lecture critique d’une littérature spécialisée : linguistique, philosophie et phénoménologie d’une part (BENVENISTE, 1966 ou MALDINEY, 1973), théories de l’architecture d’autre part (GUINZBOURG 1923 ou
charlotte.lheureux@uclouvain.be
ARNHEIM, 1977). La notion de rythme y est substituée par les notions de mouvement, d’ouverture, de perception… toutes développées autour du corps. L’approche esthétique correspond à l’analyse d’œuvres issues des trois disciplines ciblées : musique et danse d’une part (Drumming, REICH, 1971 ; KEERSMAEKER, 1998), architecture d’autre part (Speelplaatsen, 1947-78 ; Sonsbeekpaviljoen, 1966 ; van EYCK). L’écriture, qu’elle relève des mots ou des dessins, devient le lieu commun aux études, en même temps que celui de l’incorporation du rythme. L’approche empirique correspond à l’expérimentation de la matière par la chercheure, et à la mise en connexion des positions tenues par les experts. Au cœur de la thèse, un double mouvement joue sur les rapports entre l’objet d’étude et les modalités de son analyse. Architectures du rythme, ou comment construire une définition dynamique du rythme ? Rythmes d’architecture, ou comment nourrir une pensée rythmique de la discipline du bâti ?
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Sonsbeekpaviljoen (van Eyck, 2006 [1966]), photographie Ch. Lheureux, 2015. Du dehors, l’ordre régulier des 6 murs + 5 couloirs. Du dedans, une forme kaléidoscopique, toute en percés, courbures et déviations... Quatre parcours au sein du Sonsbeekpaviljoen, Ch. Lheureux, 2016. De part et d’autre d’une trajectoire déviée au gré de la déformation des murs, le champ visuel se forme et se déforme, comme le pavillon autour de soi.
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Inscription, confirmation, défense (estim.) : 2015 – 2017 – 2020
ARCHITECTURE ET PÉDAGOGIE Influences réciproques entre dispositifs architecturaux et pratiques pédagogiques
Laura Mambella est Ingénieur civil architecte, diplômée de l’Université Gabriele D’Annunzio de Chieti-Pescara (Italie), en 2012. Son mémoire « Architecture et Démocratie : une leçon d’Hans Scharoun » focalise alors sur l’étude spatiale et pédagogique des écoles primaires de l’architecte allemand Scharoun. Après son emménagement en Belgique, elle obtient, en 2015, une bourse de doctorat à l’UCLouvain. Depuis, elle continue ses recherches sur les écoles primaires et le lien entre architecture et pédagogie. En 2015, avec son promoteur Olivier Masson, la chercheure collabore au séminaire de recherche en Architecture 1 : Histoire et théorie, axé sur l’étude architecturale des espaces de l’école primaire en relation avec la pédagogie. En 2017 et en 2018, avec sa co-promotrice Mariane Frenay, elle assiste le cours Courants pédagogiques et Méthodes d’enseignement, axé sur l’étude pédagogique de l’école primaire en relation avec l’architecture. Grâce à l’encadrement de ses promoteurs, ces collaborations et les travaux des étudiants en architecture et en psychologie, la chercheure élargit son regard spatial et psychopédagogique sur l’école primaire. Promoteur et co-promotrice Olivier Masson, Loci, UCLouvain Mariane Frenay, IPSY, UCLouvain Comité d’encadrement Damien Vanneste, IU2S, Université catholique de Lille (France)
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laura.mambella@uclouvain.be
Les écoles sont les symboles des conceptions éducatives de leur temps, mais elles reflètent aussi les désirs et les aspirations de la société qui les génère. Durant les deux derniers siècles, la société et les méthodes éducatives ont profondément changé : en parallèle à la pédagogie traditionnelle, on a assisté à la naissance et à la diffusion des nouvelles pédagogies dites « actives » (Freinet, Montessori, Decroly, Steiner...). Pourtant, depuis l’affirmation des écoles comme lieux privilégiés d’apprentissage, leur architecture ne s’est pas adaptée aux nouvelles formes d’enseignement. Cette architecture est en effet toujours constituée des mêmes espaces : couloirs, salles de classe, cour de récréation, salle de gym, et réfectoire pour les écoles de plus grande taille. Anciens et nouveaux bâtiments restent ainsi très similaires en tant qu’espaces fonctionnels, quelle que soit la pédagogie qui y est pratiquée. Dans les villes d’aujourd’hui, les nouvelles pédagogies trouvent fréquemment place dans des constructions anciennes, souvent bâties à d’autres fins. Ces établissements scolaires (de petite, moyenne ou grande taille), alors insérés dans les
tissus urbains, ne trouvent plus leur origine formelle dans les pratiques pédagogiques mais dans les espaces mis à disposition par les villes. Comment les changements des pratiques pédagogiques rencontrent-ils les murs du patrimoine bâti ? Comment imaginer les espaces correspondant aux nouvelles nécessités pédagogiques ? L’analyse se focalise ainsi sur des écoles primaires du patrimoine bâti bruxellois mettant en place des pédagogies actives, afin d’en comprendre les différentes caractéristiques théoriques et pratiques et leur mise en place dans des bâtiments qui ne sont pas forcement adaptés à leur pédagogie. Quels sont les nécessités des différentes pédagogies en ce qui concerne les espaces scolaires ? Comment l’architecture influence-t-elle et/ ou modifie-t-elle les méthodes d’enseignement ? Pour répondre à ces questions, parallèlement à l’analyse pédagogique des établissements sélectionnés, le travail d’analyse architecturale se concentrera sur les espaces constituant les
écoles, leur composition et leurs relations avec la ville. À travers une campagne d’observation (s’étalant sur différentes périodes), la recherche vise à modéliser les temps
scolaires et les manières dont les espaces servent réellement les pratiques pédagogiques. Des interviews d’acteurs (professeurs, élèves, personnel de l’école) permettront également
de révéler d’autres facteurs spatiaux qui, du point de vue de l’utilisateur, influent sur les pratiques d’enseignement.
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Inscription, confirmation : 2012 – 2014
TRANSITION URBAINE DANS LE DESIGN DES STATIONS DE MÉTRO PRÉ-MÉTRO DE BRUXELLES
Gordana Micic obtient son diplôme d’Ingénieur civil architecte à la Faculté d’architecture de l’Université de Sarajevo, en 1990. Elle acquiert une expérience pratique et constructive au sein du bureau Groupe Es°Te à Bruxelles de 1990 à 1995 où elle collabore à divers projets d’architecture en Belgique et à l’étranger. Puis, elle rejoint le bureau d’architecture Hout et Minne (1995-1998) où elle enrichit ses expériences dans le domaine d’architecture hospitalière. Sa pratique s’élargit dans le domaine
Promoteur de thèse Bernard Declève, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Vincent Kaufmann, UCLouvain – EPFL ENAC INTER LASUR, Lausanne (Suisse) Jacques Teller, ULiège
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de l’architecture militaire de 1998 à 2001. Entre 2001 et 2011, elle dirige son propre cabinet d’architecture, en réalisant des nombreux projets d’architecture ainsi que la mission de conseils sur le projet du Parlement européen à Bruxelles (2003-2009). En 2008, elle reprend les études du master complémentaire en conservation-restauration du patrimoine (2008-2010), organisé par les trois Académies universitaires francophones, à l’ULiège.
Depuis 2001, elle occupe le poste d’Ingénieur architecte auprès de la Direction de l’Infrastructure des Transports Publics de Bruxelles Mobilité et de la STIB, comme responsable. En parallèle, elle poursuit ses recherches doctorales à l’UCLouvain, dans le champ multidisciplinaire de l’architecture et de l’urbanisme. Son domaine de recherche est orienté vers l’articulation urbanisme-transport à Bruxelles.
Dans les projets des stations de métro, le design, en tant que concept, est particulièrement subordonné aux impératifs techniques. Ceci se comprend si l’on tient compte du fait que les stations de métro se situent notamment en souterrain, et donc un savoir-faire très spécialisé en permet l’exploitation. Principalement fonctionnel et techniciste, ce design spécifique est traditionnellement en mesure d’imposer ses lois aux utilisateurs, citoyens, voyageurs… De ce fait, l’étude interroge la structure physique et active des stations de métro afin de déterminer des outils et des actions qui articulent leur intégration dans la ville et dans l’environnement de l’homme. La station est examinée comme
l’outil d’un développement urbain durable, à différentes échelles organisationnelles de leurs agencements, du point de vue de leur matérialité. L’étude interroge la typologie de l’espace public des gares et des stations de métro du réseau bruxellois, prend en compte l’approche des comportements des individus dans ces « lieux de mobilité » et invite à une compréhension de leurs complexités organisationnelles physiques, de leurs fonctionnements sociaux et culturels, des flux, des territoires, des acteurs politiques… Les liens de ces facteurs forment la continuité d’usages de ces espaces publics permettant à l’individu de s’approprier ces lieux (ou « non-
gordana.micic@student.uclouvain.be
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lieux ») spécifiques et de participer, de ce fait, à la création de leurs identités. Le deuxième champ d’investigation s’ouvre vers le territoire dans lequel les gares et les stations de métro (pré-métro) se situent. Un effet fondamental de polarisation de ville se produit comme l’analogie de mouvement entre deux nœuds ou points de réseau.
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La recherche part d’un volet historique permettant de comprendre la localisation des gares et des stations dans le tissu urbain actuel, la contribution des réseaux d’infrastructure à la morphologie de la Région de Bruxelles-Capitale et notamment le rôle joué par les différents acteurs (politiques, économiques...).
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Schéma autour de Bruxelles-Schuman Schéma relationnel Plan du métro prémétro Logo bruxelles mobilité et STIB
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Inscription : 2018
THE TRANSGRESSIVE MODEL Typological research on spaces of death and mourning
Thomas Montulet is a civil engineer architect. In 2013 he graduated with a Masters in Engineering: Architecture – Urban Design and Architecture from Ghent University, during this education he spent a year of studies at the Technical University of Munich. His thesis entitled ‘Thinking, speaking, designing. On the vocabulary of forms of the architect’ won a faculty prize. Since then, he has been active as an architect in the city of Brussels for aaa – architectuuratelier ambiorix and currently for AgwA architecture office, where he also organises a lecture series called approaches on the possible perspectives vis-à-vis architectural conception. He teaches first year architecture students at UCLouvain-Loci Brussels and is currently undertaking a PhD at the same university on the topic of transgression and funerary architecture using critical writing and model making as his academic tools.
Promotrice de thèse Cécile Chanvillard, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Raphaël Gely, Université Saint-Louis, Bruxelles Jean Stillemans, Loci, UCLouvain
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The transgressive model tries to formalise the bond between the temporal eradication of the personal experience and architecture. It underlines the necessity of architecture as a means of exploring existential questions, providing fertile grounds to approach typologies of spaces of death and mourning. To transgress could mean to surrender, to gain the possibility of a brief and profound insight into one’s own being. The shortlived suppression of an ‘I’, being immersed in a comprehensive ‘you’, or: ‘to dissolve’ (BATAILLE, 1957). Death and mourning are inherently transgressive in the sense that they precisely possess the possibility of this experience. But it seems that in order to deal with death, we put it at a distance where a vital memento mori is out of sight. Funerary architecture is progressively found less and less within the close social sphere. Consequently, what changes in the death – architecture – body relationship? Therefore, what architectural means are being put into play, historically and presently? What kind of relationship between transgression and architecture could be formulated? Which taboos and desires are at work?
thomas.montulet@uclouvain.be
This research puts forward model-making as a research activity: the ‘completeness’ of the model (OASE 72, 2011) allows one to imagine the complexity of space, as we transpose ourselves into the model. It is a doubleedged vessel: the model represents an idea and, at the same time, allows a physical contemplation of that idea. Moreover, observing an architectural model generates a dualistic paradox: the body of the beholder is simultaneously experiencing the inside and overview of the model. At the centre of this research, ongoing explorations of the question at hand extend to the fabrication of theoretical models and models for architectural practice. Compositional studies on a direct bodily comprehension of space via proportions based on Dom Hans Van Der Laans theory of the plastic number. The model for the commemoration site of the Rio Sumpul massacre in El Salvador, in collaboration with the Asociación de Sobrevivientes de la Masacre del Sumpul y Otras Masacres de Chalatenango, KULeuven and the University of Western Ontario, concerns the framing of the site in the landscape as well as the incorporation of architectural elements in this landscape for the yearly commemoration by the community.
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Model of the project proposal for the Rio Sumpul massacre site, Chalatenango, El Salvador. In collaboration with KULeuven and the University of Western Ontario 2-7 Plaster model compositions using Dom Hans Van Der Laan’s plastic number theory
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Inscription : 2018
CONSTITUTION, ÉVOLUTION ET AVENIR D’UN TYPE ARCHITECTURAL L’habitat minier du nord de la France
Sebastian Niemann Sebastian Niemann est architecte à Lille et assistant à Loci, la Faculté d’architecture d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain. Sebastian Niemann obtient son diplôme en 2006, après des études d’architecture et d’urbanisme à l’École des BeauxArts de Hambourg et à l’École d’architecture de Nantes. Ensuite, il travaille en tant qu’architecte salarié à Hambourg et Paris où il est responsable des études et de la réalisation de plusieurs projets de logements d’envergure. En 2014, il fonde sa propre agence à Lille dont le travail se concentre à la fois sur l’habitat et les équipements publics. De 2011 à 2016, Sebastian travaille comme Assistant d’enseignement à la Faculté d’architecture du Karlsruhe Institute of Technology, en Allemagne. Au sein de la chaire de Typologie de bâtiment, il coordonne l’atelier Projet des étudiants de première année et fait partie des équipes d’ateliers en licence et en master. En 2016, il rejoint Loci à Bruxelles où il enseigne dans l’atelier Projet en bachelier. Au sein du laboratoire Uses and Spaces de l’UCLouvain, il est engagé dans une thèse sur l’habitat minier du nord de la France. Co-promoteurs Gérald Ledent, Loci, UCLouvain Bénédicte Grosjean, Loci, UCLouvain
Cette recherche investigue les conditions de constitution et d’évolution d’un type spécifique en architecture, l’habitat minier du nord de la France. À travers l’analyse par le dessin à différentes échelles, elle retrace l’histoire de ce type et en décrit les caractéristiques aux stades successifs de son développement. Elle poursuit l’hypothèse que, sur un territoire circonscrit, un type est généré à partir d’un dispositif sociétal et poursuit une évolution à travers des allers-retours entre usages et espaces. Le type prend ainsi son origine dans le territoire pour in fine en définir l’identité. Il peut alors être perçu comme un fil rouge à travers l’histoire d’un territoire et devenir un outil pour sa transformation à toutes les échelles. Littéralement basée sur les caractéristiques géologiques du territoire, l’exploitation du bassin houiller au nord de la France s’est développée à partir du début du xixe siècle. Elle a entraîné la réalisation d’une succession d’équipements et d’infrastructures nécessaires au fonctionnement de l’industrie du charbon.
Comité d’encadrement Béatrice Mariolle, ENSAP Lille (France) Kenny R. Cupers, University of Basel (Suisse)
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sebastian.niemann@uclouvain.be
S’installant dans des zones peu habitées, la construction massive de logements a été une des conditions intrinsèques de l’exploitation minière, mobilisant une main-d’œuvre abondante. Leur mise en œuvre sous forme de cités, à proximité des carreaux, fut entreprise par les sociétés des mines ellesmêmes. En termes d’espaces, leur création intègre toutes les échelles de l’aménagement du territoire, de la construction des bâtiments aux détails techniques et architecturaux. En termes d’usages, elle répond intégralement à la logique interne des sociétés et ce dans leur conception, leur construction et leur gestion.
En investiguant la typologie de l’habitat minier, la recherche poursuit plusieurs objectifs : 1. Elle complète par le travail du dessin architectural les études existantes au sujet du corpus de l’habitat minier au nord de la France. 2. L’analyse comparative de ces dessins révèle les
caractéristiques spécifiques de l’habitat minier tout au long des différentes étapes de son évolution. Elle décrit ainsi ce type architectural et requestionne le classement généralement admis. 3. Au-delà des bâtiments euxmêmes, la recherche rend lisible les interdépendances
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entre espaces et usages sur ce territoire et aux différentes échelles, constitutives du type de l’habitat minier. 4. Sur la base des études typologiques, elle esquisse des transformations possibles pour l’avenir de l’habitat minier.
Tableau comparatif des variantes typologiques de l’habitat minier à différentes échelles.
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Inscription, défense (estim.) : 2017 – 2021
LOGIQUES D’IMPLANTATION DES TATA SOMBA AU BÉNIN Pour une compréhension de l’architecture et du paysage somba
Fabrice Noukpakou est béninois, sociologue et titulaire d’un Master en Gestion du Patrimoine Culturel obtenu à l’École Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) de l’Université d’Abomey-Calavi (Bénin), en 2013. Ses premières expériences professionnelles se déroulent dans le secteur du patrimoine culturel au Ministère de la Culture du Bénin et à l’École du patrimoine africain. En 2017, il rejoint Loci, la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain, pour mûrir et développer ses connaissances sur l’architecture en terre crue et se spécialiser dans le domaine du patrimoine bâti. Depuis juillet 2018, et pour une durée de trois ans, il est bénéficiaire d’une bourse de coopération au développement de l’UCLouvain.
Co-promoteurs Quentin Wilbaux, Loci, UCLouvain Renaud Pleitinx, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Jean Stillemans, Loci, UCLouvain Didier Houenoude, UAC, FASH (Bénin)
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Le tata est une habitation traditionnelle en terre crue, propre aux communautés ethniques de la chaîne de l’Atacora, région montagneuse située entre le nord-ouest du Bénin et le nord-est du Togo. Le tata somba est constitué de plusieurs cases circulaires disposées en cercle, couvertes par des toits de paille coniques et reliées par des murs de clôture incurvés. Dans sa forme la plus achevée, l’ensemble comporte un étage supporté par des poteaux et des poutres en bois. Avec ses cases en forme de tourelles et ses hauts murs de défense, la silhouette du tata somba évoque, pour certains et à taille réduite, celle des châteaux forts. D’un point de vue fonctionnel, le tata somba est une demeure unifamiliale où logent, dans des cases séparées, père, mère et enfants. Les usages, les matériaux et l’implantation des tata somba sont intimement liés au mode de production agricole de ses occupants. La construction de l’édifice fait appel à des matériaux naturels : terre crue, bois, paille. Les tata somba sont implantés de manière dispersée. Dans un village, l’écart qui les sépare ménage autour de chaque tata la surface de terrain cultivable nécessaire à la subsistance d’une famille. L’écart entre les villages garantit, quant à lui,
fabrice.noukpakou@uclouvain.be
le maintien de zones réservées à la chasse, à la cueillette et à l’approvisionnement en bois. La configuration du paysage somba résulte ainsi d’un équilibre entre terres cultivées et espaces naturels, dont dépend, pour partie, l’existence même des tata somba. Pour faire comprendre la structure architecturale et le paysage attaché au tata somba, la recherche se fondera essentiellement sur la réalisation d’un inventaire précis qui permettra d’abord, de dénombrer et de localiser les tata somba existants et, ensuite, de répondre aux questions que pose l’implantation des tata, telles que : qu’est-ce qui crée et justifient l’unicité du tata ? De quel autre type d’habitat (et d’autres dispositifs techniques locaux) se différencie-t-il ? Comment est déterminé l’emplacement où se construit le tata ? Quelles en sont les variations possibles et les modifications connues ? Mais aussi, quelles sont les limites du tata, ou s’arrête-t-il ? Et plus loin, à quels systèmes architecturaux et techniques les tata appartiennent-ils, autrement dit, de quelles unités techniques supérieures les tata sont-ils les éléments ?
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Le plan d’un Tata Otammari (Noukpakpou, 2018). Tata Somba à Kouaba (photo Noukpakou, 2018). Vue aérienne présentant un regroupement de tata et leurs dépendances (Bing maps, 2018).
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Inscription, défense (estim.) : 2017 – 2023
VULNÉRABILITÉ DES CONSTRUCTIONS EN TERRE CRUE EXPOSÉE À DES DOMMAGES ENVIRONNEMENTAUX
Élie Pauporté obtient son diplôme d’Architecte à l’Institut Supérieur d’Architecture de la Communauté française, La Cambre, en 2003, avec un mémoire traitant du logement alternatif au quartier de La Baraque à Louvain-la-Neuve. De 2003 à 2015, il travaille successivement en tant qu’Assistant de l’architecte Laurent Fontenoy sur des projets d’écorénovation de logements (2003-2004), Chargé de projet au sein de Beliris pour des projets de rénovation d’ensembles de logements sociaux à Bruxelles tels que la Cité Hellemans et la Cité Moderne (2004-2006), coordinateur de Recyclart-Fabrik, un centre de production artisanale développant un programme de transition professionnelle (PTP). Il explore parallèlement le lien entre économie et culture(s) dans un contexte urbain (20062012). Depuis 2011, il enseigne le Projet d’Architecture en première année de bachelier à Loci, la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain.
Co-promoteurs Luca Sgambi, Loci, UCLouvain Quentin Wilbaux, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Arnaud Evrard, Laetitia Fontaine, ENSA Grenoble, amàco (France) Elsa Garavaglia, PoliMi, DICA (Italie)
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elie.pauporte@uclouvain.be
Alors que les constats de plus en plus alarmants sur l’état de notre planète s’accumulent, un triple enjeu – loger décemment un nombre croissant de personnes, à faible coût et avec un impact environnemental extrêmement réduit – nous amène à envisager un changement radical de nos pratiques constructives. Dans cette perspective, le matériau terre rencontre un nouvel intérêt. Cependant, la sensibilité du matériau à l’eau est communément perçue comme un frein. Car la terre, matériau à changement de phase naturel, passe de l’état solide à l’état liquide par simple variation de son état hydrique. Depuis le début de l’ère industrielle, l’intérêt pour la construction en terre a décliné, provoquant la perte d’un grand nombre de savoirs traditionnels. Depuis les années 1970, le travail de quelques « pionniers » (DETHIER, 2017) a permis, d’une part, d’inventorier un patrimoine menacé de disparition et, d’autre part, d’établir les standards techniques de mise en œuvre du matériau. Cependant, l’eau y est généralement considérée avant tout comme une menace et le ciment comme la réponse. Or, la pratique du « blindage » pour la préservation des édifices anciens a des effets désastreux (ODUL, 1990), et la stabilisation au ciment anéantit les qualités environnementales
du matériau (VAN HAMME & HOUBEN, 2018). En cherchant à expliquer la cohésion et la décohésion du matériau, le Projet Terra envisage la terre comme un béton d’argile, constitué d’un squelette granulaire et d’une matrice cohésive argileuse (VAN DAMME et al., 2010), en s’appuyant sur d’importants transferts de connaissance depuis des champs d’études en plein développement tels que la physique des milieux granulaires, les dispersions colloïdales ou les bétons haute performance. Il apparaît alors que l’eau, loin de se limiter à être une menace pour la durabilité du matériau, est en fait intimement liée au matériau. Elle en assure la cohésion par les forces capillaires qu’elle exerce au sein de la matière en grain (FONTAINE & ANGER, 2009) et elle interagit avec l’argile pour former une dispersion colloïdale (ANGER, 2011) dont les propriétés influent directement sur les caractéristiques du matériau (MOEVUS et al., 2013). Par cette nouvelle compréhension des interactions entre l’eau et le matériau, il devient possible d’agir sur la structure du matériau et donc sur ses propriétés.
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Matrice de Carazas montrant une même terre selon différents états hydriques et différents états de compaction lors de la semaine de la construction en terre, à Loci Tournai en 2016 (photo Birgit Bacherler). 2- Principe de composition d’empilements granulaires visant une compacité maximale : de l’empilement apollonien à l’empilement espacé ; ANGER, 2005. 3- Formation d’un pont argileux entre deux grains de sable, les plaquettes d’argiles étant liées entre elles par des ponts capillaires ; VAN DAMME, in LE TIEC & PACCOUD, 2006. 4- Selon la concentration en électrolyte de la suspension, l’épaisseur des nuages de contre-ions des molécules chargées varie. La sédimentation d’une suspension correctement dispersée (haut) est plus dense que celle d’une suspension floculée (en bas). ANGER, 2011; VAN OLPHEN, 1963 in ANGER, 2011.
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Inscription, confirmation, défense (estim.) : 2015 – 2017 – 2019
ÉBLOUISSEMENT D’INCONFORT EN ÉCLAIRAGE NATUREL Étude des facteurs influençant la perception d’éblouissement d’inconfort et validation d’un indice d’éblouissement d’inconfort universel
Clotilde Pierson est diplômée Ingénieur architecte de l’UCLouvain depuis juin 2014. Durant ses études, elle s’intéresse particulièrement à la question de la durabilité et de l’écologie en architecture, ainsi qu’aux systèmes naturels tels que la ventilation naturelle et l’éclairage naturel des bâtiments. Dans cette optique, elle réalise un séjour Erasmus à la Norwegian University of Science and Technology à Trondheim. Après ses études, Clotilde travaille pour la cellule de recherche Architecture et Climat de l’UCLouvain, comme chercheuse sur le projet Opticost. Le projet vise à développer des outils analytiques pour de nouveaux projets de construction ainsi que des solutions afin de réduire les coûts de la construction neuve en Région wallonne. Parallèlement, elle travaille en tant que stagiaire pour le collectif d’architectes « La Verte Voie », spécialisé dans l’architecture résidentielle écologique et qui intègre les multiples enjeux actuels. En juin 2015, elle obtient une bourse de doctorante du Fonds National de la Recherche Scientifique (FNRS).
Co-promoteurs de thèse Magali Bodart, Loci, UCLouvain Jan Wienold, EPFL, Suisse Comité d’encadrement Coralie Cauwerts, Loci, UCLouvain Sergio Altomonte, Loci, UCLouvain
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clotilde.pierson@uclouvain.be
L’efficacité énergétique et le bien-être des occupants sont, actuellement, deux défis majeurs du monde de la construction. Afin de tirer parti des avantages de la lumière naturelle, que ce soient ceux relatifs à la consommation d’énergie, à la santé ou aux performances des occupants, la lumière du jour ne devrait jamais induire de gêne visuelle. Si c’est le cas, les occupants utiliseront probablement une protection solaire ou tout autre système bloquant la lumière naturelle, et allumeront l’éclairage artificiel. Il est donc primordial d’être capable de prédire l’inconfort visuel dans les bâtiments et d’en quantifier les risques, principalement ceux liés à l’éblouissement d’inconfort – le type d’éblouissement provoquant un effet irritant ou gênant. De cette manière, il sera possible d’optimiser l’apport en éclairage naturel dans les bâtiments tout en réduisant les risques d’inconfort visuel. Cependant, les indices actuels d’éblouissement d’inconfort ne permettent pas d’expliquer la grande variabilité de perceptions d’éblouissement d’inconfort d’un individu à l’autre. Certains facteurs ayant une influence sur la perception d’éblouissement d’inconfort sont encore inconnus, ce qui rend la performance des indices actuels relativement basse. L’objectif principal du projet de thèse de Clotilde Pierson est de définir les facteurs qui influent
sur le degré d’éblouissement perçu dans les immeubles de bureaux, et en particulier d’étudier l’influence du contexte socioenvironnemental de l’observateur. La première étape consiste à effectuer un état de l’art des principaux facteurs pouvant avoir une influence sur la perception d’éblouissement d’inconfort en éclairage naturel. Dans cet état de l’art, publié dans un journal scientifique (PIERSON et al., 2018), Clotilde Pierson a listé 30 facteurs potentiels (fig. 1). La deuxième étape consiste à effectuer une vaste étude sur le terrain dans des bureaux en Belgique, au Chili, au Japon et en Suisse. Cette enquête permet de recueillir des mesures de l’environnement visuel des occupants, des évaluations subjectives de cet environnement, ainsi que des données sur les facteurs potentiels susceptibles d’influencer la perception de l’éblouissement d’inconfort. Menée « aux quatre coins du monde », cette étude permet d’étudier l’impact du contexte socio-environnemental du participant sur sa perception de l’éblouissement d’inconfort. Les résultats du projet devraient permettre de clarifier le mécanisme d’éblouissement d’inconfort en éclairage naturel et aider à développer un indice d’éblouissement d’inconfort plus précis et universel.
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Vue schématique des facteurs ayant une potentielle influence sur la perception d’éblouissement d’inconfort en éclairage naturel ; les 4 facteurs soulignés sont ceux actuellement utilisés dans les indices d’éblouissement d’inconfort. Pour étudier l’influence du contexte socioenvironnemental du participant sur sa perception d’éblouissement d’inconfort, une étude est réalisée dans des bureaux construits dans 4 différentes parties du monde. De ce fait, 4 sets de données sont récoltés contenant les évaluations de l’inconfort visuel d’occupants de ces bureaux, ayant des contextes socioenvironnementaux différents. L’étude sur le terrain consiste à récolter, dans les bureaux, deux types de données : d’une part, une évaluation subjective du confort visuel faite par les occupants des bureaux (via un questionnaire, cfr photo du haut) ; d’autre part, des mesures des conditions lumineuses des scènes visuelles évaluées (grâce à des cartes de luminance faites par technique d’imagerie HDR, cfr photo du bas).
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Inscription, défense (estim.) : 2018 – 2028
LOISIRS, SANTÉ, TERRITOIRE Une étude comparative d’infrastructures publiques de loisirs en plein air en Europe
Marie Pirard est diplômée Ingénieur Architecte de l’UCLouvain. Elle travaille actuellement à temps partiel à Loci, la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain, comme Assistante de recherche et d’enseignement. Elle y développe une recherche doctorale en théorie et histoire de l’architecture et enseigne dans les ateliers d’architecture. Parallèlement, elle pratique l’architecture au sein du bureau AgwA, à Bruxelles.
Cette recherche aborde l’architecture de projets de « plein air », regroupant des lieux de villégiature, de baignade, de promenade, d’équipements sportifs ou de cure qui ont en commun de proposer une « re-création » au contact d’un air sain, de la végétation ou de l’eau. La notion de « plein air » introduit une association entre trois termes : loisirs, santé et territoire. Il s’agit de pratiquer des activités non productives, d’améliorer sa santé dans un environnement ouvert, généralement non urbain et nécessitant de quitter son lieu de vie quotidien. Le point focal de la recherche est le XXe siècle où le « plein air » se teinte de deux enjeux politiques : l’organisation des loisirs des masses (dans une perspective de réduction du temps de travail) et la gestion de la santé publique. Au-delà d’une expérience sublime de la nature, la répartition géographique de nouveaux équipements publics consacrés aux loisirs et à l’hygiène s’intègre dans une volonté d’organisation rationnelle du territoire et exprime une réflexivité environnementale.
Promoteur de thèse David Vanderburgh, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Hilde Heynen, KUL Benoît Vandenbulcke, ULiège
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pirard.marie@uclouvain.be
Sur base d’études de cas comparatives, la recherche interroge les interactions entre
les dispositifs architecturaux des projets de « plein air » et le rapport à l’environnement qu’ils traduisent, la vision de la santé qui les accompagne et les formes de sociabilités qu’ils hébergent. L’étude se concentre, en premier lieu, sur la situation belge : programmes de loisirs dans le travail de Victor Bourgeois et des architectes modernistes de l’entre-deux-guerres ; émergence du tourisme social et des centres sportifs dans les Ardennes après 1945. Dans un deuxième temps, l’étude sera élargie à d’autres cas d’étude ponctuels en Europe. Au travers de l’analyse de la production du XXe siècle, la recherche entend questionner la situation contemporaine : quelles nouvelles formes de loisirs sont à inventer aujourd’hui, qui permettrait de dépasser le mode de la consommation ? Quels enjeux en termes de santé sont à soulever ? Et quelle vision pourrait s’en former dans un contexte post-industriel, à l’heure où l’Anthropocène fait débat et au moment d’un intérêt renouvelé pour les paysages productifs ?
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Sainte-Ode : institut « Pro Juventute » par Michel Polak Carte postale, éd. Thill, 1931-1932. Antoing : reconversion d’une carrière en plaine de jeux par Victor Bourgeois Photo contemporaine — AAM, 1939-1955. 3- Malmedy : piscine « mon repos » Carte postale, éd. Photo Paysagiste, 1955. 4- Fraipont : home RTT Carte postale, éd. Thill, 1963.
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Inscription, défense (estim.) : 2017 – 2020
AIRPATH50 Développement de la mesure de l’étanchéité à l’air des composants du bâtiment
Martin Prignon obtient son diplôme d’Ingénieur civil en construction en 2015 à l’école polytechnique de Bruxelles, dans le programme BRUFACE rassemblant l’Université libre de Bruxelles et la Vrije Universiteit van Brussel. Particulièrement intéressé par la construction durable et les enjeux énergétiques dans le bâtiment, il rejoint en mars 2016 le département Architecture et Climat de Loci, la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain en tant qu’Assistant de recherche. Il travaille alors principalement sur l’outil Énergie+ et l’amélioration des méthodes de calcul PEB. En janvier 2017, Martin Prignon entame une recherche doctorale en collaboration avec les entreprises Jacques Delens sur la mesure in situ de l’étanchéité à l’air des composants du bâtiment.
Promoteur de thèse Geoffrey van Moeseke, Architecture et Climat, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Gabrielle Masy, Architecture et Climat, Loci, UCLouvain Felipe Ossio, Pontificia Universidad Católica de Chile, Chili
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martin.prignon@uclouvain.be
Plus que jamais, les entrepreneurs doivent tenir compte de l’étanchéité à l’air sur leurs chantiers. Les contraintes sont de plus en plus importantes et le manque d’outil pour les aider à gérer cette problématique se fait cruellement ressentir. Après l’étape de plafonnage, un premier test de pressurisation révèle souvent à l’entrepreneur qu’il doit encore agir sur le bâtiment pour obtenir la contrainte visée dans le cahier des charges. Cependant, l’entrepreneur ne maîtrise ni le coût ni l’impact de ses agissements, entraînant ainsi des coûts supplémentaires et des retards de chantier. Ce projet vise à développer un outil, ou un groupe d’outils, qui pourrait aider l’entrepreneur à contrôler les coûts des mesures nécessaires pour atteindre les spécifications imposées par le cahier des charges. Cet outil vise la caractérisation des mesures correctrices apportées par l’entrepreneur, l’aidant ainsi à en maîtriser le prix et le temps d’implémentation. Mais cet outil pourrait aussi être destiné à l’architecte pour lui permettre d’imposer des contraintes d’étanchéité à l’air cohérente dans le cahier des charges, ou aux formateurs pour alimenter leurs supports de formation. Il doit
être facile à utiliser et approprié à ses utilisateurs. La construction de cet outil comprend deux grandes phases : la mise en place d’une liste aussi exhaustive que possible des chemins de fuite d’air dans des constructions neuves et la réalisation de tests in situ pour certains des chemins de fuite d’air identifiés. La première phase implique l’identification des différentes fuites d’air rencontrées dans les constructions neuves, mais aussi la définition de « critères de classification » des chemins de fuite tels que le type de fuites, le coût de gestion de la fuite ou encore l’impact de cette gestion sur l’étanchéité à l’air du bâtiment. La deuxième phase relève de deux enjeux importants : (i) développer une méthode de mesure de l’étanchéité à l’air fiable et précise (actuellement les outils de mesure d’étanchéité à l’air mesurent la performance globale du bâtiment et pas les performances des composants), et (ii) réduire les incertitudes des méthodes de mesure actuelles.
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Mesure d’étanchéité à l’air par composant, en utilisant un Micro Leakage Meter (photo Martin Prignon, 2018). 2- Mesure d’étanchéité à l’air du bâtiment entier, en utilisant un blowerdoor system (photo Martin Prignon, 2018). 3- Logos des partenaires du projet : Architecture et Climat, Entreprises Jacques Delens et Innoviris, 2018.
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Inscription, défense (estim.) : 2018 – 2026
DES RÈGLES DE CONCEPTION COMME PARAMÈTRES DE LA MORPHOGENÈSE STRUCTURALE
Sylvain Rasneur est diplômé Ingénieur architecte en 2012. Il entame son parcours dans la conception et la réalisation de projets à grande échelle : d’abord comme architecte pour le compte du bureau Verhaegen dans la restauration d’un pont-restaurant et l’extension d’un hôpital ; ensuite comme gestionnaire de projet pour la filiale immobilière de la SNCB, pour le développement de projets de bureaux et la transformation de gares au nord du pays. Titulaire d’un certificat en immobilier à la Solvay Brussels School, il y remporte le prix d’excellence pour son travail de fin d’études visant la reconversion de l’ancien site de l’OTAN à Evere. En 2016, Sylvain Rasneur rejoint le Pr Zastavni au sein du laboratoire Structures & Technologies de Loci, la Faculté d’architecture, d’Ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain, où il enseigne également le Projet d’architecture. Parallèlement, il travaille à son compte pour la réalisation de projets immobiliers.
Promoteur de thèse Denis Zastavni, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Luca Sgambi, Loci, UCLouvain Corentin Fivet, EPFL-SXL (Suisse)
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sylvain.rasneur@uclouvain.be
L’histoire des structures est riche de types structuraux dont la diversité atteste de l’inventivité de ses bâtisseurs. Guastavino, Maillart, Candela, Dieste..., les maîtres de cette discipline nous ont laissé des chefs-d’œuvre parce qu’ils ont su construire moins cher que leurs contemporains et qu’ils étaient à la pointe de leur époque. La majorité de ces bâtisseurs possédait leur propre entreprise de construction, maîtrisant parlà le processus du projet dans son ensemble – de la conception jusqu’à la construction – et se donnant la possibilité de nouvelles méthodes. Ce préalable nous amène à mesurer l’opportunité des mises en forme utilisées par ces bâtisseurs. Ainsi, les voûtes gaussiennes de Dieste sont des surfaces réglées. L’existence d’une droite génératrice en tout point favorise l’usage de coffrages mobiles réutilisables et d’une armature de précontrainte. La double courbure d’arcs caténaires permet d’augmenter l’inertie et d’offrir une résistance à la rupture au flambement. La mise en forme singulière est donc étroitement liée à l’état des contraintes au sein de l’ouvrage au travers d’un choix de type structural particulier.
La recherche prend comme hypothèse que cette cohérence interne au projet – entre mise en forme et type structural – est une règle de conception. Le concepteur approche la morphogène au travers d’une superposition de mécanismes structuraux simples et complémentaires pour gérer les différents chargements. Ces types structuraux seront mobilisés par la recherche pour établir des règles de conception, paramètres des dispositifs de morphogenèse structurale. Autrement dit, la recherche a pour objet l’identification de règles de conception au travers d’une caractérisation précise des dispositifs de mises en forme pour différents types structuraux posés a priori. Par cette étude, la recherche souhaite supporter l’ingénierie structurale dans son développement pour des structures efficaces dans leur usage de matériaux et dans l’économie des modes de construction. La recherche s’inscrit dans ce contexte : ingénierie des structures, théorie plastique, statique graphique et modélisation paramétrique ; supportée par l’expérience de la cellule Structure & Technologie dans cet environnement de travail.
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Maçonnerie cintrée et précontrainte, Fàbrica TEM, Dieste, 1960. Structure plissée et paraboloïde hyperbolique, Los Manantiales, Candela, 1957. Paraboloïde hyperbolique et suspension de préfabriqués, Dulles Airport, Saarinen, 1962. Structure plissée et paraboloïde hyperbolique, Marine Stadium, 1963.
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Inscription, confirmation, défense (estim.) : 2014 – 2016 – 2019
GRAPHICAL LIMIT STATE ANALYSIS Towards a geometric definition of the structural safety with application to masonry structures
Jean-François Rondeaux diplômé Ingénieur civil architecte de l’Université catholique de Louvain en 2006, intègre le bureau d’études Delvaux Ingénieurs & Architectes de Louvain-la-Neuve où il effectue ses stages et travaille comme collaborateur durant trois ans sur de nombreux projets d’architecture et de stabilité ; il y assure encore sporadiquement des missions de consultance. La formation acquise auprès du Centre International Raymond Lemaire pour la Conservation
(RLICC) de la KULeuven, il la met ensuite en pratique, au sein du bureau Origin Architecture & Engineering de Bruxelles. Il y travaille à divers projets de restauration d’édifices classés du Patrimoine architectural, tant à Bruxelles qu’en Flandre et en Wallonie. Depuis 2011, il officie en tant qu’Assistant-Chercheur à Loci, la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain, sur le site de Bruxelles. Il y encadre, entre autres, les cours de Mathématiques et d’Analyse des structures I et II.
Sur le site de Louvain-laNeuve, il participe également à l’encadrement de divers cours liés au calcul des structures, avec les Professeurs Zastavni, Latteur et Almeida.
Within the theoretical context of plasticity, the research explores the possibility of identifying collapse mechanisms and their related collapse load thanks to geometrical properties of graphic statics reciprocal diagrams. For pin-jointed frameworks and linear structures submitted to
bending, it shows that the results obtained are comparable to the ones obtained using classical approach, though being more expressive. In the particular case of masonry structures, it leads to a safe and reliable definition of structural safety.
Promoteur de thèse Denis Zastavni, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Jean-Louis Vanden Eynde, Loci, UCLouvain Corentin Fivet, EPFL (Suisse) Santiago Huerta, UPM (Espagne)
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jean-francois.rondeaux@uclouvain.be
Ses recherches au sein de la cellule Structure et Technologies dirigées par le Prof. Denis Zastavni, portent sur le calcul à la rupture des structures, notamment en maçonnerie, par l’usage exclusif de la statique graphique.
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Analyse limite d’une ossature statiquement indéterminée par la statique graphique et obtention de la répartition d’efforts menant à la rupture, 2018. Équilibre des poussées des voûtes du vaisseau central de l’église Saint-Martin de Steenkerque, relevé J.-L. Vanden Eynde arch., 2013. Analyse limite des conditions d’équilibre d’un arc en bandeau dont certains voussoirs ont subi un glissement, 2017.
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Inscription, défense (estim.) : 2018 – 2025 ou 2029
ÉQUILIBRE ENTRE PERFORMANCES ÉNERGÉTIQUES ET VALEUR PATRIMONIALE Développement d’une méthode de rénovation durable du logement ancien d’avant 1919
Dorothée Stiernon, diplômée de la Faculté d’architecture La CambreHorta de l’Université Libre de Bruxelles en 2012, réalise un Master en sciences et gestion de l’environnement à l’Université Catholique de Louvain de 2012 à 2014. Après avoir travaillé comme praticienne dans le bureau deillon delley architectes, en Suisse, elle rejoint, à Bruxelles, le bureau Trait Architects où elle réalise ses stages. Particulièrement intéressée par l’architecture durable et les enjeux énergétiques dans le bâtiment, elle fait partie, depuis 2016, de l’équipe de recherche Architecture et Climat de Loci, la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain. Dans un premier temps, elle consacre ses recherches à la gestion décentralisée, la parcelle des eaux pluviales, l’optimisation technicoéconomique des coûts de construction et l’analyse du cycle de vie des matériaux. Ensuite, elle s’investit dans la rénovation des bâtiments anciens en intégrant l’optimisation énergétique, l’impact environnemental et la valeur patrimoniale.
Promoteur de thèse Sophie Trachte, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Michael de Bouw, Department Heritage & CSTC, Laboratoire Conservation, Restauration et Rénovation, Universiteit Antwerpen Jean-Louis Vanden Eynde, Loci, UCLouvain
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Aujourd’hui, la rénovation des bâtiments classés ou anciens à valeur patrimoniale est un challenge pour la Wallonie comme pour la Belgique entière et les autres pays européens. En cause, l’opposition actuelle entre le domaine de l’énergie et celui du patrimoine, mais aussi le manque d’interaction entre la recherche scientifique d’une part et la pratique professionnelle d’autre part. Le caractère innovant de cette recherche est de considérer les performances énergétiques et les aspects patrimoniaux de manière complémentaire dans un contexte de développement durable. La thèse se focalisera sur le logement d’avant 1919 qui représente aujourd’hui plus de 25 % du stock de logements wallons (SPW, DGO4, Direction des Bâtiments Durables, 2017) et plus particulièrement sur un type de bâti représentatif en Wallonie. Ces logements sont, en outre, le témoin de notre passé et représentent une réelle valeur ajoutée d’un point de vue économique et touristique. Le but est de développer une méthode de rénovation durable pour un type de logement ancien à valeur patrimoniale, classé ou non, méthode qui permettra au
dorothee.stiernon@uclouvain.be
secteur de la construction « tous acteurs confondus » de (1) mieux cibler la performance énergétique et le comportement thermique des logements construits avant 1919 (demande de la Région wallonne), et (2) les rénover en connaissance de cause. Cette méthode proposera des solutions pondérées entre performances énergétiques et valeur patrimoniale dans un contexte de développement durable et permettra de mettre en avant les limites des rénovations énergétiques si la priorité est donnée à la valeur patrimoniale. Elle sera appliquée à plusieurs cas d’étude d’un même type de bâti et sera évaluée en fonction de sa reproductibilité à d’autres types de bâti et à d’autres contextes. Cette recherche doctorale vise à créer un outil d’aide à la décision. En fonction des éléments patrimoniaux que l’utilisateur souhaite maintenir, plusieurs mesures de rénovation énergétique seront proposées. Le choix de la mesure la plus adéquate se fera en mettant en balance les caractéristiques patrimoniales à conserver et les valeurs d’économie d’énergie évaluées.
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Objectif long terme pour la performance énergétique des bâtiments. Source : SPW, DG04, Direction des Bâtiments Durables, avril 2017. Stratégie wallonne de rénovation énergétique à long terme du bâtiment. Répartition des principaux types de logements d’avant 1919 en Wallonie. Source : © Architecture et Climat, sur base de la matrice cadastrale de 2016.
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Inscription, défense (estim.) 2018 – 2023
LE TRACÉ RÉGULATEUR Structure visuelle et musicale en architecture
Driss Taoumi obtient son diplôme d’Architecte en 2018 à l’École d’Architecture de Casablanca (Maroc). Pendant sa formation, il est intrigué par la question du tracé régulateur. Encadré par son professeur, Luc Brochard, il en fait le thème de son travail de fin de master, qui lui vaut la mention maximale du jury. Cette première recherche lui montre que le tracé régulateur n’est pas que théorie : il est aussi concret, car il apporte la cohérence visuelle au dessin d’architecture. Driss Taoumi décide alors d’approfondir sa recherche par un doctorat en Europe. Sur sa lancée, il rencontre Damien Claeys, Professeur et Chercheur À Loci, la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain. Ce dernier acceptant d’encadrer son doctorat, Driss Taoumi part s’installer en Belgique. Il y entreprend une thèse de doctorat, et suis, parallèlement, une formation doctorale afin de diffuser au mieux les fruits de sa recherche. Promoteur de thèse Damien Claeys, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Hugo N. Fernandes, Department of Architecture, Urban Planning, Geography and Plastic Arts, Université de Lusófona (Portugal) Hervé Gaff, Laboratoire d’Histoire des Sciences/Philosophie, Université Henri-Poincaré (France)
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Avant que l’architecture ne tienne dans la réalité, elle doit d’abord tenir sur le papier : satisfaire son auteur avant d’être construite. L’un de ces moyens de satisfaction est le tracé régulateur. En premier, il satisfait l’intellect de l’architecte, car, par sa qualité de tracé géométrique, il chasse le hasard et invite la précision dans la fabrication du dessin architectural : le dessin devient une construction claire et informée, plutôt que floue et accidentelle. C’est une satisfaction intellectuelle, mathématique, logique. Elle met l’architecte en confiance puisque, grâce au tracé régulateur, il maîtrise son dessin et sa construction dans tous ses détails. Ensuite, il satisfait l’esprit de l’architecte, car il introduit la musicalité – aussi appelée harmonie, équilibre, symphonie, eurythmie, symétrie (appellation grecque) – dans sa composition, grâce aux relations proportionnelles produites par le tracé géométrique. Ces proportions lient visuellement les parties du dessin architectural entre elles, et les transforment en une entité graphiquement cohérente, d’où la musicalité optique du tracé régulateur.
driss.taoumi@student.uclouvain.be
On ne saura jamais pourquoi les planètes sont soumises à la gravité, ni pourquoi l’eau bout à 100 °C plutôt que 101 °C. parallèlement, on ne saura jamais pourquoi le tracé régulateur apporte la musicalité : c’est une réalité mystique. En revanche, on peut clairement définir les modes d’application avec lesquels le tracé régulateur introduit cette musicalité, car on les retrouve rigoureusement répétés à travers les architectures historiques admises comme harmonieuses (voire même divines). Ces manières d’appliquer le tracé régulateur sont donc responsables de la production d’harmonie. C’est pourquoi elles méritent d’être relevées avec précision. Et c’est ce qui fera l’objet principal de cette étude. En somme, le tracé régulateur éclaire le processus de construction et la qualité graphique du dessin architectural et, par ailleurs, il restaure la santé mentale de son auteur, tout en rendant son travail pertinent pour les générations futures de l’humanité.
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Proportions de la volute ionique, et du nouveau logo UCLouvain, obtenus par tracé régulateur (TAOUMI, 2018). Proportion du nombre d’or dans la nature obtenue par tracé régulateur, et dans le logo UCLouvain (TAOUMI, 2018). Architectures historiques et proportions obtenues par tracé régulateur (TAOUMI, 2018). Tracés géométriques des proportions naturelles (TAOUMI, 2018).
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Fin de thèse prévue pour décembre 2021
IMPACT SPATIAL DE L’ÉVOLUTION DES RAPPORTS D’ACTEURS DANS LA CONDUITE DE PROJET Le territoire du canal à Bruxelles
Anna Ternon est diplômée d’Architecture Loci en 2015 et d’urbanisme, toujours à la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain, en 2016. Depuis septembre 2016, elle est assistante pour le master en urbanisme et aménagement du territoire à Loci où elle est principalement en charge du cours-atelier d’urbanisme opérationnel. Après quelques mois de pratiques professionnelles au sein du bureau d’architecture Vanthournout, elle est engagée depuis avril 2017 en tant que Chercheuse dans l’équipe Loci du Metrolab.brussels. Elle participe activement à la recherche en cours « Innovations de stratégies de redynamisation par le Projet Urbain à Bruxelles, Montréal et Paris » coordonnée par Metrolab à la demande de Bruxelles Urbanisme et Patrimoine dans le cadre du projet pilote Metropolis.
Le contexte actuel de transition écologique, démographique et socio-politique, amène l’homme à remettre en question son rapport au territoire et ses modes d’organisation. À Bruxelles, le territoire du canal subit une transformation accélérée qui, d’une part, en fait un laboratoire pour la recherche d’innovation mais, d’autre part, le soumet à une pression économique forte. Ce projet de recherche vise à analyser l’impact spatial
Elle est également membre de la cellule de recherche Uses & Spaces de Loci.
Promoteurs de thèse Bernard Declève, Loci, UCLouvain Chloé Salembier, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Gérald Ledent, Loci, UCLouvain Pierre Vanderstraeten, Loci, UCLouvain Chiara Cavalieri, Loci, UCLouvain 1
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anna.ternon@uclouvain.be
de l’évolution des rapports d’acteurs aux différentes échelles du projet urbain (grands projets, acupuncture urbaine, intervention ponctuelle) sur ce territoire. Il cherche à identifier les figures sociales et les processus de conduite de projet et leur capacité à soutenir une définition qualitative et innovante des nouvelles formes de densités et de mixités urbaines imaginées pour assurer cette transition.
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Figures spatiales de projets urbains Figures sociales des processus de conduite de projets urbains Illustrations produites par l’auteur Sources de donnÊes : http://urbisdownload.gis.irisnet.be/fr/ temporality/ https://be.brussels/
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Inscription, confirmation, défense (estim.) 2015 – 2017 – 2022
SE TENIR LÀ Rapports entre postures et architectures
Cécile Vandernoot est architecte, plasticienne et auteure spécialisée dans les domaines de l’architecture et de l’art au sein de l’espace public. En 2007, elle obtient le diplôme en architecture de l’ISA St-Luc et, en 2009, celui d’Espace urbain de l’ENSAV La Cambre. Depuis 2011, elle enseigne à Loci, la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain, sur les sites de Bruxelles et Tournai. Actuellement, elle encadre l’atelier Projet d’architecture bach2 et, en master, la Question d’architecture Art et Architecture contemporains. Parallèlement, elle mène une recherche doctorale confrontant l’espace
aux postures du corps en croisant les disciplines suivantes : architecture, art, anthropologie et histoire. Récemment elle a contribué à ces ouvrages collectifs… • Repenser l’habitat : Alternatives et propositions ! 2018. Dir. GUÉRANT, F., et ROLLOT, M., coll. Autonomia, Libre & Solidaire éditions, Paris. • Jean Glibert. 2017. Dir. BALAU, R., coll. Fenêtre sur, Cellule Architecture de la FWB, Bruxelles. • Being Urban, pour l’art dans la ville. 2016. Dir. de La Boulaye, P., et Grimmeau,
A., CFC éditions et L’ISELP, Bruxelles. … ainsi qu’à ces expositions : • La couleur manifeste. 2018. Exposition de l’artiste Bernard Villers, Botanique. (co-commissaire avec Daniel Dutrieux) • Le savoir de la main. 2018. Hommage à l’architecte Jean Cosse, Loci — Bruxelles. (co-commissaire avec Brigitte De Groof et Marie-Christine Raucent) • Jean Glibert. Peintre en bâtiment. 2017-218. Bozar, Bruxelles. (Coordination de l’atelier avec Véronique Deleu et Xavier Delory)
Promoteur et co-promoteur Cécile Chanvillard, Loci, UCLouvain Jean Stillemans, Loci, UCLouvain Comité d’encadrement Olivier Masson, Loci, UCLouvain Raphaël Gély, Université Saint-Louis, Bruxelles
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Cette recherche questionne l’orientation verticale donnée a priori par l’architecte Dom Hans van der Laan dans son ouvrage L’Espace architectonique. Quinze leçons sur la disposition de la demeure humaine paru en 1989. Dom van der Laan considère l’homme debout et soutient que celui-ci ne peut habiter le monde (l’espace naturel) parce qu’il présente une orientation horizontale et le monde une orientation verticale. Ici sont convoquées d’« autres » postures de l’homme qui ont des effets sur la perception de l’espace, de l’architecture. Basée sur l’étude « The Anthropology of posture » (Scientific American, vol. 196, n° 2, February 1957, pp. 122–133)
cecile.vandernoot@uclouvain.be
de l’anthropologue américain Gordon W. Hewes recensant une centaine de postures du corps, situées géographiquement, la recherche vise à reconsidérer les distinctions établies par van der Laan en les confrontant à d’autres postures, seules ou liées à des artefacts, tels qu’une semelle, une canne ou une chaise, qui peuvent les accompagner. Van der Laan soutient que l’homme ne peut habiter le monde parce qu’il présente une orientation horizontale [en position debout] et le monde une orientation verticale. L’homme en étant debout entre en contradiction avec l’espace naturel. Pour habiter cet espace
naturel, et ainsi le faire devenir espace d’expérience, il doit être modifié. L’architecture n’adviendrait dès lors que parce qu’il y a impossibilité d’habiter l’espace naturel. Van der Laan pose que l’horizontalité du monde ne peut être habitée par l’homme que parce qu’existe la verticalité du pilier, premier donné architectonique. Le pilier a pour rôle de remplacer la verticalité de l’homme pour lui permettre
de quitter ce rôle de référent. Donnée naturelle et implicite, l’orientation verticale du monde est donnée d’office. Le sol suffit à l’instituer. Tandis que l’orientation horizontale n’est pas assurée tant qu’un artefact vertical n’est pas édifié sur ce sol. Une série de questionnements émerge à la lecture de l’ouvrage L’Espace architectonique : Que faire de la topographie naturelle
capable d’instituer une orientation horizontale ? Que faire alors des montagnes ? Que faire de l’homme accroupi ou couché ? Lorsque l’homme se tient là, il a tôt fait de changer de posture. Une partie du cheminement en vient à affirmer que l’orientation verticale n’est pas si absolue que cela, contrairement à la thèse avancée par van der Laan.
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Gordon W. Hewes. 1957. ‘The Anthropology of posture’ in Scientific American, vol. 196, n° 2, p. 124. Gerhard Lindblom.1949. ‘The one-leg resting position’, in Africa and elsewhere, Statens Etnografiska Museum, p. 12. Échassiers landais allant au marché, gravure du XXe siècle, auteur inconnu.
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Inscription, confirmation : 2014 - 2017
LES MARGES DE LA VILLE DIFFUSE
Guillaume Vanneste obtient son diplôme d’Ingénieur civil architecte à l’École Polytechnique de l’UCLouvain, en 2009. Après un échange universitaire en Suisse à l’École Polytechnique de Lausanne et son travail de fin d’études, il acquiert une expérience au sein du bureau Aeby Perneger & Associés à Genève (CH) de 2009 à 2012. En 2012, il rejoint le Studio Associato Secchi-Viganò où il collabore à divers projets urbains et territoriaux, en Belgique et à l’étranger, expérimentant son intérêt pour la grande échelle et « l’architecture de la ville ». En parallèle, il poursuit depuis 2011 une activité d’enseignement, d’abord à l’École Nationale Supérieur d’Architecture de Lyon et depuis 2012 à Loci, la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain, en tant qu’Assistant de projet, Chercheur et membre de diverses commissions. Il encadre l’atelier de Projet d’architecture et poursuit une recherche dans le champ disciplinaire de l’urbanisme sur les notions de ville contemporaine et de ville diffuse.
Depuis un peu plus de vingt ans, dans le champ de l’urbanisme, se dégage un ensemble de théories, de recherches et de projets sur la notion de « ville diffuse ». Soulevé au départ dans le cadre d’investigations sur le territoire du Veneto produites par l’équipe de Francesco Indovina, le thème de la « ville diffuse » a ensuite été étudié notamment par P. Viganò et B. Secchi qui en ont tiré des enjeux contemporains tels que l’isotropie, la porosité ou la métropole horizontale. D’autres chercheurs encore ont mis en lumière des structures de territoires similaires aux ÉtatsUnis, en Belgique, en Allemagne ou en Asie. L’accumulation de ces travaux enrichit la compréhension du « diffus » comme fait urbain global au travers de ses diverses spécificités locales. La thèse proposée se positionne dans la continuité de ce corpus de recherches. Elle y puisera notamment ses questions,
Co-promoteurs Christian Gilot, Loci, UCLouvain Paola Viganò, EPFL (Suisse) Comité d’encadrement Bénédicte Grosjean, ENSAPL, UCLouvain Elena Cogato Lanza, EPFL (Suisse) Chiara Cavalieri, Loci, UCLouvain
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guillaume.vanneste@uclouvain.be
hypothèses et ses références. Le travail de terrain, les disciplines connexes, la recherche par le projet seront autant d’autres ressources à déployer. Enfin, le dessin et la représentation comme outil descriptif et dialectique propre au métier d’architecte appuieront les développements. Dans ce cadre, en particulier, ce travail cherche à comprendre ce qui fait la limite de la ville diffuse, ce qui échappe à sa définition.Reprenant un concept connu dans l’histoire de l’urbanisme, la limite, il s’agit de se pencher sur les marges de ce système urbain déjà fort étudié – que ce soient ses marges géographiques, des bords intérieurs, des limites d’échelles propres à ces territoires ou les limites des moyens à disposition – afin de saisir les enjeux et les outils de projet qui seraient pertinents et opérants pour le projet dans les territoires “post-ville diffuse”.
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1- Campagne, Hainaut ; photographie Guillaume Vanneste, 2014 2- Cas d’étude, Analyse Territoriale, Guillaume Vanneste, 2014 3- La « ville diffuse » en Belgique (bâti, source SIG)
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Défense de thèse (estim.) : 2019
TERRES HABITÉES ET SUBSTRATS CULTIVÉS DU TOURNAISIS Esquisse d’un urbanisme du souterritoire
Sébastien Verleene, après trois années à l’ISA Saint-Luc Tournai, s’engage en 1994 dans la FORPRONU, force de maintien de la paix en ex-Yougoslavie. À son retour en 1996, il développe une pratique artistique itinérante de la photographie et de la sérigraphie. Parallèlement, il se forme aux métiers de la construction : maçonnerie, charpente, construction navale, création de mobiliers, techniques de la chaux, structure métallique, couverture et forage. Engagé par la société de travaux acrobatiques PROFIL, il participe en 2000, en France à la
Co-promoteurs Jean Stillemans, Loci, UCLouvain Quentin Wilbaux, Loci, UCLouvain
reconstruction de la passerelle de l’Estellié dans les gorges du Verdon (architecte D. Putz, ingénieur A. Ranvier). En 2008, il reprend ses études d’architecture à l’ISA SaintLuc de Tournai et obtient son diplôme d’architecte en 2010, à la veille de l’intégration de l’ISA à l’UCLouvain. De 2010 à 2011, il collabore en tant qu’architecte au sein de l’agence DAD de Roubaix pour la reconversion en logements de sites industriels anciens. Engagé dès 2010 comme Assistant à Loci la Faculté
d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain, site de Tournai, il y obtient en 2011 un poste d’Assistant-Chercheur à temps plein. Il encadre aujourd’hui le projet d’architecture en master 2 ainsi que la Question d’Architecture Société-VilleTerritoire. Il prépare une thèse de doctorat en art de bâtir et urbanisme sur les relations entre les types d’agriculture et les formes d’urbanisation.
Depuis le XIXe siècle, l’urbanisme s’interroge sur la rencontre de l’urbain et du rural. « Ruraliser la ville, urbaniser la campagne ! » Telle était l’injonction de Cerdà inscrite en préambule de la Teoria, acte de naissance de l’urbanisme. Très fertile depuis en études et propositions morphologiques, l’urbanisme s’est pourtant peu saisi de ce qui constitue la dimension essentielle des agricultures : les systèmes de renouvellement de la fertilité des sols ; processus de fabrique de substrats artificiels destinés à accueillir plantes et animaux exotiques domestiqués. Par
ailleurs, depuis le Néolithique, chaque société a dû recourir à des « hectares fantômes » (BORGSTRÖM, 1965) – des terres plus ou moins éloignées – pour organiser son économie agraire, installant une « ubiquité de l’habiter » originelle dont la mondialisation contemporaine est le prolongement.
Comité d’encadrement Marie-Clotide Roose Renaud Pleitinx
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sebastien.verleene@uclouvain.be
Par la diversité de ses géographies et son ancien métissage culturel mondialisé, le Tournaisis en Belgique offre un terrain privilégié pour étudier les relations entre les modes d’habiter et les processus de fabrique des sols agricoles.
Installée sur un bord de la plaine humide de Flandre, cette région partage avec ce pays plat baigné de cours d’eau lents, la particularité d’avoir construit un territoire fertile à partir de terres inondables incultes, domptées par phases successives de drainage. Ces sols donc entièrement construits permettent d’interroger la dichotomie fondamentale de l’ontologie occidentale, qui résume le monde à un duel de nature et de culture. En cette plaine originellement humide, tout est aujourd’hui culture. Tout est construit, y compris les sols. La thèse propose d’explorer cette dimension constructive des sols agricoles et leurs implications spatiales sur l’habiter. Quels concepts émergent de l’agronomie ou de la plus récente agrologie ? Peuvent-ils aider les disciplines de l’urbanisme à renouveler leurs discours et leurs opérations ? Passer de la surface neutre au substrat construit et vivant permet-il de dépasser le vieux couple ville — campagne aujourd’hui largement obsolète ? Comprendre les limites écologiques des systèmes actuels de renouvellement de la fertilité des sols ouvre-til de nouvelles perspectives paysagères et urbanistiques ? Peut-on imaginer le devenir d’un territoire ou d’une ville en construisant ou en reconstruisant ses sols ? Dès lors, comment décrire et penser les espaces habités à partir de la vie secrète de leur monde souterrain, leur souterritoire ? 1
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Campagne du Tournaisis
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PORTFOLIO LOCI 2019 Les doctorants
Témoignant des potentiels humains et matériels engagés dans la recherche doctorale en Loci, ce portfolio présente les travaux de celles et ceux qui, par leur thèse de doctorat, s’attachent à relever des défis aussi importants qu’urgents, sur les terrains de l’architecture, de l’ingénierie architecturale, de l’urbanisme. Ce portfolio s’adresse aux chercheurs comme aux étudiants, à nos enseignants comme aux apprenants, ainsi qu’à toute personne s’intéressant à la production scientifique de la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain : les écoles, les universités, nos partenaires nationaux et internationaux, nos responsables politiques. Cet ouvrage est à considérer comme un instantané de la recherche doctorale en Loci, un manifeste de la pluralité des travaux en cours et des profils des doctorants qui les mènent. Si le savoir se recrée en permanence, si la recherche est au centre du savoir, nos doctorants sont certainement au cœur de ce processus de renouvellement de nos connaissances.
Les doctorants : Khaled Amcha, Frédéric Andrieux, Nathanaëlle Baes-Cantillon, Khouloud Barouni, Gilles Baudoin, Olivier Bourez, Guilhem Chuilon, Olivier Dartevelle, Zoé Declercq, Aurélie Deschuyteneer, Thibaut Ghils, Robert Grabczan, Corentin Haubruge, Césaire Hema, Jean-Philippe Jasienski, Jean-Jacques Jungers, Gloire Kibala Ntondele, Barbara Le Fort, Charlotte Lheureux, Laura Mambella, Gordana Micic, Thomas Montulet, Sebastian Niemann, Fabrice Noukpakou, Élie Pauporté, Clotilde Pierson Marie Pirard, Martin Prignon, Sylvain Rasneur, Jean-François Rondeaux, Shuyuan Han, Dorothée Stiernon, Driss Taoumi, Anna Ternon, Cécile Vandernoot, Guillaume Vanneste, Sébastien Verleene. Ce portfolio est également en ligne sur https://uclouvain.be/fr/chercher/loci-r/recherches-doctorales.html
Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme – Loci