L'Officiel Hommes-Levant, November Issue 40

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N° 40 – 7,500 L.L.

CARL GERGÈS ESt hAbiLLé En SAint LAUREnt PARiS

CARL GERGèS . m AAzEn zEn kER k ER ERb bA j . mEL EL RAmoS SAmi SA miR mi R SA SAyy EG EGh h . WiLL FERRELL . R RiiCAR CARdo do kARA k ARA ARAm m




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Le 1904-Ch MC, nouveau MouveMent Chronographe à reMontage autoMatique, a été Conçu, déveLoppé et asseMbLé par La ManufaCture Cartier dans La pLus grande tradition horLogère. un MouveMent équipé de systèMes ingénieux pour une pLus grande préCision : une roue à CoLonnes qui Coordonne L’enseMbLe des fonCtions Chronographe, un eMbrayage vertiCaL destiné à aMéLiorer La préCision du départ et de L’arrêt du ChronoMétrage, une reMise à zéro Linéaire et un doubLe-bariLLet pour garantir une quaLité de ChronoMétrie hors pair. boîtier en or rose 18 Carats, MouveMent Chronographe MéCanique ManufaCture à reMontage autoMatique, CaLibre 1904-Ch MC (35 rubis, 28’800 aLternanCes par heure, réserve de MarChe d’environ 48 heures), quantièMe à guiChet à 6h, Couronne à pans en or rose 18 Carats, Cadran opaLin

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L’édito 3 6

Les news 7 4

AteLieR sAMiR sAYeGH, L’esPRit de LA LettRe 8 1

VALise, Lost in tRAnsLAtion 8 8

30 neCessites ABsoLUes 9 8

PoRtRAit, MAZen KeRBAJ 1 0 4

CAnALi, tHeoReMe de L’eLeGAnCe 1 0 8

Le teMPs de ViVRe 1 1 8

AUto eFFets de MAnCHe 1 2 4

RiCARdo KARAM, L’AMe d’Un CHeF 1 2 8

stYLe, LAnVin HoMMe 1 3 2

LAwRenCe, L’iRResistiBLe esPion dU deseRt 1 3 6

tResoR CACHe

1 4 0

desiGn MAde in UsA 1 4 4

Hot wHeeLs

Photo André Saraiva

1 3 8

HeRMes, Le CHARMe disCRet des BeLLes MAtieRes



1 6 2

MEL RAMOS, PIN-UP POP 1 6 8

PATTIE BOYD ET LES DEUX CHANSONS DE SA VIE 1 7 2

PARFUM 1 7 6

ICONE ZAKI NASSIF 1 7 8

ART, JOHN CURRIN, LE CUL ET LE QI 1 8 0

MITT MAN 1 9 4

MARIO SERRENTI, PHOTO BIOGRPAHIE 2 0 0

MONTRES 2 0 2

NOSTALGIE 2 0 4

WILL FERRELL, THE KING OF COMEDY 2 1 4

LIEUX, DES BULLES DE BONHEUR 2 1 8

AUTO, A NOUS LES PETITES ANGLAISES 2 2 4

NARCO PARADE 2 3 4

X-STAR 2 4 6

COUP DE COEUR 2 5 2

HITLIST 2 5 5

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PLAYLIST

CARL GERGÈS ESt hAbiLLé En SAint LAUREnt PARiS

CARL GERGèS . mAzE En kER k ERb bA j . mEL RAmoS SA mi miR R SA SAyy EG EGh h . WiLL FERRELL . RiCA CAR Rdo k kAR ARAA m

En COUVERTURE, CARL GERGès EsT hAbiLLé En saint Laurent Paris PhOTO TOny ELiEh, sTyLismE AminE jREissATi



éditeur

Rédaction

Tony Salame Group TSG Sal

Rédactrice en chef Fifi

abou Dib

Rédactrice en chef adjointe médéa

azouri Rédactrice et Coordinatrice maya Kaddoura

Département artistique

Directrice de création malak Directrice artistique layla

Contributeurs

Beydoun naamani, aline Sikias (pI)

Toni elieh, raya Farhat, nini, Bachar Srour, rana andraos, nada nassar Chaoul, marie le Fort, Irene moussalli Stylisme amine Jreissati, emilie Chehade photo Texte

production

Fabrication anne-marie Retouche numérique Fady

publicité et Marketing

Tabet maalouf

Directeur général commercial et marketing melhem Coordinatrice commerciale Stéphanie Directrice marketing Karine

Directeur Responsable Imprimeur

amine abou Khaled 53 Dots Dar el Kotob

missirian abou arraj

moussalem



Directeurs de la publication Marie-José Susskind-Jalou et Benjamin Eymère

Directeur de création et rédacteur en chef André Saraiva Directrice de la mode Jennifer Eymère Rédacteur en chef Baptiste Piégay Editor at large New York Timothée Verrecchia Rédacteur en chef mode Romain Vallos (r.vallos@editionsjalou.com) Editor at large mode New York Masha Orlov Editor at large mode Londres Valentine Fillol-Cordier

Textes Robin Akashi David Blot Simona Dell’unto Adrian Forlan Mickey Madden Glenn O’Brien Edson Pannier François Simon Vincent Tajan Bryan Ray Turcotte

Photos Tim Barber Bibi Cornejo Borthwick Yara De Nicola Emanuele Fontanesi Patrick Parchet Aaron Rose Dennis Schoenberg Magnus unnar Cédric Violet Olivier zahm

Directeur artistique Jean-Marie Delbès Maquettiste Thomas Stavridis Secrétaire général de la rédaction David Navas (d.navas@editionsjalou.com) Secrétaire de rédaction Emmanuel Caron Direction de la production Margaux Bâlon et Joshua Glasgow Productrice Stéphanie Cambour (s.cambour@editionsjalou.com)

Dessins Pierre Le-Tan Roberto Prual-Reavis

Directrice shopping Samia Kisri (s.kisri@editionsjalou.com)

Stylisme Ricky Bennick Simon Pylyser Gena Tuso

Traductions Becca Catt Héloïse Esquié Laurence Romance

Assistante de la rédaction Juliana Balestin

Copy editor Bronwyn Mahoney

www.lofficielhommes.fr Édité par LES ÉDITIONS JALOu SARL au capital de 606 000 € — Siret 33 532 176 00087 — CCP n° 1 824 62 J Paris

5, rue Bachaumont, 75002 Paris. Téléphone : 01 53 01 10 30 — Fax : 01 53 01 10 40 Fondateurs Georges, Laurent & ully Jalou † L’Officiel Hommes is published quarterly in September, December, March and July — Total : 4 issues by Les Éditions Jalou


C A RRE RAW O RL D . C O M - C A R R E R A 8 2

Y O U R A CE OR YOU DON’T *

*TU FAIS LA COURSE OU TU NE LA FAIS PAS


Direction Gérants, co-présidents des boards exécutif et administratif Marie-José Susskind-Jalou et Maxime Jalou Directeur général, directeur des boards exécutif et administratif Benjamin Eymère (b.eymere@editionsjalou.com) Assistante de direction Michèle Blaustein Publicité Directeur général publicité, membre du board exécutif Olivier Jungers (o.jungers@editionsjalou.com) Directrice commerciale Anne-Marie Disegni (a.mdisegni@editionsjalou.com) Direction éDitoriale Directeur éditorial, membre du board exécutif Emmanuel Rubin (e.rubin@editionsjalou.com) Coordination éditoriale Edson Pannier (e.pannier@editionsjalou.com) aDministration et finances Téléphone : 01 53 01 10 30 — Fax : 01 53 01 10 40 Directeur administratif et financier, membre du board administratif Thierry Leroy (t.leroy@editionsjalou.com) Directrice des ressources humaines Emilia Étienne (e.etienne@editionsjalou.com) Responsable comptable et fabrication Éric Bessenian (e.bessenian@editionsjalou.com) Contrôleur administratif et financier Frédéric Lesiourd (f.lesiourd@editionsjalou.com) Trésorerie Karine Tan (k.tan@editionsjalou.com) Diffusion Lahcène Mezouar (l.mezouar@editionsjalou.com) Clients Nadia Haouas (n.haouas@editionsjalou.com) Facturation Barbara Tanguy (b.tanguy@editionsjalou.com) abonnements i-Abo, 11, rue Gustave-Madiot, 91070 Bondoufle — Tél. : 01 60 86 03 31 (voir page 272) Vente au numéro France : VIP, Laurent Bouderlique — Tél. : 01 42 36 87 78 International : Export Press, Alain Lecour — Tél. : 01 40 29 14 51 international et marketing Directeur international et marketing, membre du board exécutif Nicolas Reynaud (n.reynaud@editionsjalou.com) Directeur du développement Gérard Lacape (g.lacape@gmail.com) Senior manager international et marketing Alice Macpabro (alice@editionsjalou.com) Directrice de la publicité internationale marché italien Angela Masiero (a.masiero@editionsjalou.com) Manager publicité marché italien Barbara Marcora (b.marcora@editionsjalou.com) Managers publicité internationale Paris Flavia Benda (f.benda@editionsjalou.com) et Kathleen Bussière (k.bussiere@editionsjalou.com) Manager archives Nathalie Ifrah (nathalie@editionsjalou.com) Chef de produit diffusion Jean-François Charlier (jf.charlier@editionsjalou.com) Ventes directes diffusion Samia Kisri (s.kisri@editionsjalou.com) Publications Des éDitions Jalou L’Officiel, Jalouse, L’Optimum, La Revue des Montres, L’Officiel Voyage, L’Officiel Hommes, L’Officiel Art, L’Officiel 1000 Modèles, L’Officiel Chirurgie Esthétique, L’Officiel Paris Guide, L’Officiel Hommes Allemagne, L’Officiel Asie Centrale, L’Officiel Azerbaïdjan, L’Officiel Brésil, L’Officiel Hommes Brésil, L’Officiel Chine, L’Officiel Hommes Chine, L’Officiel Art Chine, Jalouse Chine, L’Officiel Hommes Corée, L’Officiel Inde, L’Officiel Indonésie, L’Officiel Italie, L’Officiel Hommes Italie, L’Officiel Lettonie, L’Officiel Liban, L’Officiel Hommes Liban, L’Officiel Lituanie, L’Officiel Maroc, L’Officiel Hommes Maroc, L’Officiel Moyen-Orient, L’Officiel Pays-Bas, L’Officiel Hommes Pays-Bas, L’Officiel Russie, L’Officiel Singapour, L’Officiel Thaïlande, L’Officiel Hommes Thaïlande, L’Optimum Thaïlande, L’Officiel Turquie, L’Officiel Hommes Turquie, L’Officiel Ukraine, L’Officiel Hommes Ukraine www.lofficielmode.com — www.jalouse.fr — www.larevuedesmontres.com — www.editionsjalou.com communication et relations Presse Thomas Marko & Associés, David Lasne (david.l@tmarkoagency.com) — Tél. : 01 44 90 82 60 Dépôt légal à parution — Commission paritaire n° 0414K89063 — ISSN 1777-9375 Photogravure Cymagina Suivi de fabrication et papier Entagos Group, 3, rue du Pont-des-Halles, 94150 Rungis Impression Rotolito, Via Sondrio 3, 20096 Pioltello (Mi) Distribution MLP



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Aux innocents, mais surtout aux optimistes les mains pleines! Les crises comme les tempêtes sont passagères. L’important est de bien tenir le timon. On a beaucoup parlé – on en glose encore – du style des Libanaises et des Libanais en temps de guerre. Cette élégance composite qui n’appartenait qu’à eux seuls, mi glam pour donner le change et mi jeans ou treillis pour parer à toute éventualité, ne se trouvait pas sans effort. Dans un pays où l’on manquait de tout, et d’abord d’eau et d’électricité, garder sa dignité n’était pas une mince affaire. Mais c’était une affaire primordiale. Négliger son apparence, c’était déjà se mettre en danger, tomber l’armure, prêter le flanc. Le soin apporté à la tenue vestimentaire, à un moment où les victimes tombaient par dizaines, protégeait l’individu d’un anonymat fatal. C’était presque une question de survie. Sur les chemins de l’exode ou de l’exil, il ne fallait surtout pas passer pour un vagabond. Propre, net, avec un petit détail frivole, on affichait cet humour doux-amer qui tenait lieu d’une aura inexpugnable. Plus près de nous, le génial Christopher Bailey, directeur artistique et désormais CEO de Burberry, avait, à ses débuts dans la maison, offert à un groupe de jeunes adultes des vestes de la marque à porter lors de leur premier entretien d’embauche. Ils ont tous été engagés dans les entreprises de leurs rêves. CQFD? |

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HERMÈS SOUS LE SIGNE DU CÈDRE ’exposition hors les murs de la dernière Beirut Art Fair proposait un jeu de piste avec la complicité des boutiques de luxe du centre-ville. Chacune devait héberger une œuvre d’art que les plus curieux viendraient découvrir en suivant un itinéraire tracé d’avance. Quoi d’étonnant à ce que la boutique Hermès, qui a ouvert ses portes en proposant une nouvelle édition du carré “Cèdre”, accueille une toile de Nabil Nahas sur le même thème? Il allait donc de soi(e) que la Maison donne une double célébration pour le grand artiste et le grand arbre. Dont acte, et in situ. | F.A.D

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LIZA À BEYROUTH nfin ! Après la rue de la Banque à Paris, Liza s’installe rue Trabaud, à Achrafieh. Dans un décor à couper le souffle, elle débarque avec ses plats revisités, son brunch et son sourire. Ouvert à midi et le soir. | M.Az.


F E ATU R I N G C H LO E H AY WA R D A B C D B AY É M A L L , G RO U N D F LO O R , L E B A N O N , T. + 9 6 1 4 4 1 7 2 1 7 AG E N T P RO V O C AT E U R .C O M /C O N T RO LYO U R S E L F


DanS La pEau DE LapO e petit-fils de Giovanni Agnelli a plus d’une corde à son arc. Responsable du marketing et de l’image chez Fiat et fondateur de la ligne de prêt-à-porter Italia Independente, Lapo Elkann se lance dans le sur-mesure pour Gucci. La maison florentine a dévoilé “Le Vestiaire de Lapo”, collection capsule imaginée en collaboration avec la directrice artistique Frida Giannini. Au total 27 looks soignés composent cette collection. La parfaite panoplie du gentilhomme transalpin. | E.P.

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Gucci, +961 1 99 11 11 ext.200

LOOSE l y a les looks près du corps. Les slims, skinny et autres pantalons cigarette. Et il y a les tenues plus amples. Mais pas trop. Juste ce qu’il faut. Ni trop large, ni trop moulant. Et quand on voit cette paire de jeans, on sait que notre meuf va nous les piquer. | M.Az.

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Diesel, +961 1 99 11 11 ext.450

TCHOu-TCHOu! ’Orient Express, train mythique lancé en 1883 pour relier Paris à Constantinople en desservant de nombreuses capitales européennes, fut en son temps l’emblème de la révolution industrielle naissante, de la liberté et de la modernité. Les éminences d’alors firent, en voyageant, la fortune des maisons de maroquinerie dont faisait partie S.T.Dupont. Comme un juste retour des choses, S.T.Dupont lui rend hommage La collection Orient Express est composée d’un stylo, véritable miniature du train et d’un briquet, le tout en nacre placée bleue et blanche et finitions en or massif, avec une édition limitée à 28 exemplaires incrustée de diamants. | F.A.D S.T.Dupont +961 1 992 982

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CHAud ET ACiduLé ’est l’indispensable de l’hiver, le futur doudou, le vêtement type qu’il faudra un jour vous arracher, usé jusqu’à la corde, pour le donner à Emmaüs rien que pour vous obliger à porter autre chose. Canali a réinventé le caban en tricot, cachemire et laine corail, capuchon doublé de polaire. | F.A.D.

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Canali, rue Foch, centre-ville,

PLATEFORME emise des prix littéraires ? Oui et des plateformes. Comme le bouquin de Houellebecq et comme ce modèle Prada que femmes et hommes se sont arrachés il y a deux ans déjà. Ça tombe bien, ils réitèrent leur coup. Et hop, une paire de plus. | M.Az.

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Prada Uomo, chez Aïshti +961 1 99 11 11 ext.120

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L’ALTERnATivE Aux sOiRéEs d’ibizA l’occasion du Manchester International Festival, Despacio, le projet musical de James Murphy (leader retraité de LCD Soundsystem) et des frères Dewaele (la fratrie Soulwax/2ManyDJs) a vu enfin le jour. Un sound-system audiophile et itinérant, une installation à contre-courant des festivals où le DJ abreuve son audience d’un spectacle assourdissant et unilatéral de sons et lumières. Rien de tout cela avec Despacio (“lentement” en espagnol). Tapis dans l’ombre, nos disc-jockeys distillent leurs pépites dans un espace où le dancefloor a repris ses droits sur le devant de la scène. | V.T



SOBRE ET CALIBRÉ our l’hiver 2013-2014, l’ambiance est stricte chez Bottega Veneta, l’Hermès italien. Le directeur artistique de la maison, Tomas Maier a affiché sa volonté “d’explorer l’icône du costume masculin en dessinant des looks sobres et calibrés”. La veste est courte et suit la courbe du dos, les boutons sont discrets. La palette de couleurs décline en bleus sombres, gris, prune, touches de vert et de bronze et beaucoup de noir. Et bien sûr, luxe et sensualité des matières précieuses. Les rendez-vous ne sont pas toujours d’affaires! | F.A.D.

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Bottega Venetta +961 1 99 11 11 ext.565

TU VEUX QUE J’TE CHANTE LA MER ? n dirait un caban. On dirait un pull torsadé. On dirait du noir, on dirait du bleu -marine. Et c’est ça qui fait le charme de ce pull/veste. Et c’est signé La Martina. | M.Az.

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La Martina, chez Aïzone +961 1 99 11 11 ext.140

AU POIL lbanu, la marque de bijoux qui a réinventé le bracelet en poil d’éléphant, symbole de chance et de lien éternel, renoue avec l’esprit safari en enrichissant sa collection. Bracelets en corne de buffle, fins et robustes à la fois, nouveaux modèles en poil de girafe, le choix est de plus en plus vaste, exotique et insolite avec fermoirs en or, acier et/ou incrustation de diamants. Pour ceux qui rêvent de découvertes, de conquêtes et de chasse au grand fauve. Avec zéro culpabilité, puisque la Maison Albanu a scellé avec le WWF un accord de profond respect de la préservation des espèces. | F.A.D. Bracelets Albanu, chez Sylvie Saliba +961 1 33 05 00

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LES MALdIVES By LVMH près le premier établissement sous la marque Cheval Blanc ouvert par LVMH a Courchevel, place à celui des Maldives. Il faut s’imaginer une luxueuse demeure privée posée sur le sable blanc, 45 villas exclusives avec une french touch signée Jean Michel Gathy, des œuvres du plasticien Vincent Beaurin, la table signature 1947 de Yannick Alleno, le white bar et le spa Guerlain.

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Cheval Blanc Randheli, chevalblanc.com


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du 2 novembre au 9 décembre 2013, atelier Ziad Abillama.

BACKSTAGE n le sait, la marque de fabrique de Zegna c’est le fil. Et la soie. Et la coupe de leurs costumes et de leurs vestes. Cet hiver, on est dans l’imprimé années 30, dans la soie d’hiver et dans les nuances de gris. Backstage, ils sont ravis. Tout ça va très bien avec leur teint diaphane. | M.Az.

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Ermenegildo Zegna +961 1 99 11 11 ext.222

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ROCKEUSE fRAGRANCE ’un concert, l’on garde souvent un souvenir en trois dimensions : du son, des lumières et des odeurs. On sait Christopher Bailey, directeur général de la création de Burberry, très porté sur le rock. Brit Rythm, le premier parfum conçu entièrement par la vénérable maison britannique, encapsule les vibrations et l’adrénaline des larsens : bien frappé, évoquant le cuir, le gin, avec un rien de patchouli… Capiteux et brûlant, sexy et direct, le rock anglais a désormais son bon génie en flacon. | B.P.

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“Brit Rythm” existe en flacon de 90 ml, 50 ml et 30 ml.

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POST zIAd iad Abillama appartient à cette génération de Libanais post guerre dont la moindre action a une résonance politique. Sa nouvelle exposition consiste, sous le titre “ Post Fascism, Post Imperialism, Post Ziad”, en une petite série de sculptures monumentales, résolument politiques, l’artiste ayant décidé d’assumer la politisation de l’art au lieu de la contourner. | F.A.D


THE OLDEST JEWELLER IN THE WORLD, SINCE 1735

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Un air HigH tecH ’est un cylindre en céramique blanche orné d’une grille en métal bronze. A regarder cette petite cage, on a la certitude que quelque chose de beau va s’en échapper. On n’a pas tort. Cet objet high tech s’appelle “Un air de Diptyque”. Le parfumeur spécialisé en senteurs d’ambiance a conçu ce diffuseur électrique à l’image de son époque, innovante et bohème. Cinq capsules différentes, cinq créations olfactives ont été conçues pour ce procédé exclusif. Posez, pressez, c’est parti. En 1 heure, le parfum sera diffusé trois fois 10 minutes. Le temps d’en redemander. | F.A.D.

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L’icône avant-gardiste our la première exposition de Calder dans un musée de Los Angeles, le LACMA a travaillé en étroite collaboration avec la Fondation Calder pour réunir ses sculptures mobiles (en métal et fil de fer) et stabiles (c’est-à-dire monumentales), qui ont fait basculer sa carrière de l’avant-garde à un statut iconique. On suggère d’enchaîner ensuite avec une escale en France, à La Colombe d’Or de Saint-Paul-de-Vence, sur la Côte d’Azur, pour dîner à l’ombre d’œuvres plus modestes, mais tout aussi fascinantes… | RObin AkAShi Du 24 novembre au 27 juillet au Lacma, Los Angeles. www.lacma.org

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ALLELUIA ans la famille icônes et représentations religieuses, je choisis Dolce&Gabbana. Deux saisons où chez les hommes (et les femmes), on croise Vierges et autres symboles catholiques. Nous, on aime le simple. Ce petit je ne sais quoi de look clérical, avec cravate blanche sur chemise blanche. | M.Az.

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Dolce&Gabbana +961 1 99 11 11 ext.555

ÉTERNELLES BEAUTÉS e Classic Car Show qui avait reçu près de 45.000 visiteurs en 2011 reprend possession du centre ville de Beyrouth pour sa seconde édition. A l’initiative d’“Events Production”, sous la houlette de Neda Ziadé et Roula Douaidy, non moins de 90 voitures anciennes réparties en trois catégories: Golden age, Rally et Remake seront exposées pendant 17 jours entre le Venue hall, Souk el Arwam et Souk el Tawilé. Un hommage sera rendu par la même occasion aux plus célèbres champions de rally libanais. Des tigres mythiques sont encore tapis dans les moteurs de ces belles. Ecoutez-les feuler. | F.A.D. Classic Car Show 2013, Beirut Souks, du 1 au 17 novembre 2013, ouvert de 16h à 22h. +961 3 39 00 04/05

AÏZONE ET VESPA, MÊME COMBAT ’est tout un art de vivre jeune et libre que prône la chaine Aïzone, engagée depuis des années à Beyrouth dans la promotion d’un style vestimentaire inventif et décalé et l’esprit qui va avec. Rien de plus naturel que son association avec le scooter mythique de la Dolce Vita, offert par tirage au sort le mois dernier au porteur du ticket 0413, M. Anouar Sadeck Sabbah. C’est avec style, et plein gaz, que M. Sabbah a donc quitté l’ABC Achrafieh sur sa Vespa 946 blanche, une réédition 2013 du modèle d’origine de 1946. | F.A.D.

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QUand iL Y en a PoUr Un, iL Y en a PoUr deUX ’amour, c’est aussi s’habiller dans la même direction. Avec autant d’humour que d’esthétisme, The Kooples fait poser… des couples pour ses campagnes glam-rock. Sous la photo, le nom de chacun et depuis combien de temps ils sont ensemble. DJ, chanteurs ou artistes, leur style est décalé par nature. Cet automne hiver 2013-2014, Dan et Bambi, Adam et Alice, Nast et Veneda donnent le “la”. | F.A.D. The Kooples, Centre ville, Beyrouth +961 1 99 11 11 ext.535

Fantastic Mr. anderson ’univers oh combien singulier du réalisateur et acteur américain Wes Anderson méritait bien un livre à son image. C’est enfin chose faite avec ce magnifique ouvrage réunissant photos inédites, esquisses, documents de travail et une interview passionnante menée par le journaliste Matt Zoller Seitz du magazine New York. Pop, précieux, cool : tous les adjectifs accolés au cinéaste américain ne font pas tout à fait honneur à ce monstre de travail et d’érudition, et a la facilité avec laquelle il enchaîne les chefs-d’œuvre à (on se souvient d’à bord du Darjeeling Limited en 2007, Fantastic Mr. Fox en 2010, et, bien sûr, Moonrise Kingdom, il y a tout juste un an) c’est surtout la preuve de la grande élégance, humaine et intellectuelle, dont il fait ici preuve. De quoi patienter intelligemment avant son prochain film avec Adrien Brody, Willem Dafoe… et Harvey Keitel. Ça promet ! | A.F.

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“The Wes Anderson Collection”, de Matt Zoller Seitz (éd. Abrams). www.abramsbooks.com

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“Philippe Parreno. Anywhere, Anywhere Out of the World”, du 21 octobre au 12 janvier au Palais de Tokyo, Paris. www.palaisdetokyo.com

Photos Philippe Parreno, DR

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Un hôte de classe poUr le palais vec générosité, le Palais de Tokyo a proposé à Philippe Parreno d’occuper rien moins que 10 000 mètres carrés… Un treizième défi pour Hercule ? On imagine volontiers qu’il saura instaurer un dialogue palpitant à la Hitchcock entre un bâtiment qu’une programmation stimulante a rendu incontournable et sa science de la dramaturgie. Les premiers échos évoquent un voyage entre ses œuvres (passées et à venir) et celles d’autres artistes, dans une polyphonie curieuse, bien loin d’une célébration narcissique. Guidée par les émotions, la visite sera ponctuée d’événements, guidant le visiteur vers le cœur d’un artiste. | A.F.


chaUsse-Moi ans le genre simple, beau, pratique, confortable et élégant, on ne fait pas mieux que Corneliani. On ne va pas tergiverser pendant des lignes sur cette marque italienne qu’on aime pour ses costumes et ses vestes. On va juste mater ces chaussures et surtout, on va les acheter. | M.Az.

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Corneliani, +961 1 99 11 11 ext.500

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VelVet (UnderGroUnd) andy chic qui largue le bordeaux pour oser aller plus loin. Dans un bleu clinquant et une doublure imprimée, cette veste de velours Etro serait un joli mélange de styles entre Lou Reed et M. | M.Az.

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Etro, +961 1 99 11 11 ext.590

BlacK BlocK otal noir. De la tête aux pieds. Yeux cachés, mains recouvertes, valise de killer, Gucci la joue black block. Suffit de regarder pour comprendre. C’est black et c’est lumineux à la fois. Etonnant n’estce pas ? | M.Az.

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Gucci, +961 1 99 11 11 ext.200

aViateUr t-Ex aurait pali de jalousie en nous voyant avec cette paire de lunettes aviateur, signées Dior. Normal, elles sont mortelles ! | M.Az.

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Dior, +961 1 99 11 11 ext.592


le chic QUi a Fait l’aMÉriQUe e F.S. Fitzgerald à Brett Easton Ellis, difficile pour un romancier américain de créer un personnage flamboyant, même si canaille, sans lui apposer dans le col ou au revers de la veste l’étiquette Brooks Brothers. Cette maison au style dérivé de l’élégance britannique avec un “flair” sportif est l’une des premières à avoir, dès le XIXe siècle, introduit le prêt-à-porter masculin sur le marché newyorkais. Bootleggers, dandys, présidents de la République, golden boys, nul, depuis, n’a échappé à l’adoubement par les Brooks. Ca porte bonheur. | F.A.D.

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Brooks Brothers, Beirut City Center, +961 1 28 7 1 87

des clics et des FlaQUes aris Photo a pris ses quartiers au Grand Palais pour une manifestation éblouissante offrant un panorama de la photographie contemporaine. Giorgio Armani sera partenaire de l’événement, avec une belle exposition sur le thème de l’eau, que la maison italienne défend à travers son opération Acqua for Life. | A.M

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Paris Photo, du 14 au 17 Novembre, Grand Palais, avenue Winston-Churchill, Paris VIIIe, www.parisphoto.com

“We are the Marathoners!” ’est la Asics Gel 20 NYC qui est cette année la reine des 46 km du marathon de New York. Sponsor de l’épreuve, le chausseur et équipementier mythique des jeux olympiques de Mexico 1966 a mobilisé la fleur de la fleur des designers et technologues pour créer cette chaussure qui dévore les secondes comme un Pac-man les pac-gommes. Avec toujours plus de confort, de performance et d’énergie, Asics n’aura bientôt plus rien à dépasser, sinon sa propre légende. | F.A.D. Asics en vente chez Aïzone, +961 1 99 11 11 ext.140

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CECI EsT bIEn UnE ExpO ené Magritte aimait “défier le monde réel”, explorant le surréalisme avec délices. Cette exposition du MoMa réunit plus de 80 peintures, collages et objets réalisés en une douzaine d’années éblouissantes. Jouant avec les thèmes du déplacement, de la transformation et de la métamorphose, il donne au familier une singularité imprévue et aux objets du quotidien une dimension artistique bondissant hors du rang de la normalité. On y verra, bien sûr, La Trahison des images (Ceci n’est pas une pipe). | R.A.

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Du 28 septembre au 12 janvier au MoMa, New York. www.moma.org

ÉRO-GOTHIQUE aya Farhat, photographe fétiche de L’Officiel Levant, expose ses tirages à Paris. Une série prise entre les ruines de la Synagogue Maghen Abraham de Beyrouth noyée sous la pluie, dans le chœur d’une vieille église ou dans les rues stigmatisées d’aprèsguerre. Un jeu fascinant avec les textures du noir, tantôt gras et charbonneux, tantôt poudreux et éthéré; et un cache-cache ésotérique avec la lumière qui masque et révèle à loisir, tantôt éblouissante, échappée d’une lucarne à contrejour, et tantôt surnaturelle, animée d’une vie propre, trébuchant sur les marches d’un escalier cassé. Lauréate de plusieurs prix internationaux, la photographe donnera à voir ces œuvres dans le cadre d’une exposition chez Art’In animée par le pianiste Roman Rabinovich. | F.A.D. Raya Farhat in “Florilège”, Galerie Art’In, 3 rue Rossini, Paris Xe. Du 7 au 21 novembre 2013. www.rayafarhat.com

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happy birthday EmmanuEl ! ing-cinq ans d’aventures et d’amitiés, de rencontres et de paris, ça se fête. Avec panache, pour célébrer ce quart de siècle de la galerie d’Emmanuel Perrotin, le Tripostal à Lille, avec ses 6 000 mètres carrés, accueille une party artistique dont le programme enivre : Sophie Calle, Maurizio Catelan (photo ci-contre), JR, Ryan McGinley, Takashi Murakami, John Waters… La crème de la crème comme diront les amis américains de Perrotin. Ceux qui l’aiment prendront le train ! | A.F.

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Du 11 octobre au 12 janvier. www.lille3000.eu

l’avEnturE pOp-up stOrE i l’on étudiait l’ADN de la maison Louis Vuitton, on en dégagerait sans peine l’amour du voyage et le goût des belles choses. Depuis Ulysse jusqu’aux artistes arpenteurs contemporains du globe en passant par les romantiques du xixe siècle, le voyage est un art passionnant. Un pop-up store conçu avec le multicartes Tyler Brûlé en témoigne. On pourra s’y faire personnaliser ses malles ou étudier comment faire ses valises (n’importe qui emportant plus de deux chemises et des paires de chaussures sait que ce n’est jamais gagné d’avance). Partir à l’aventure, c’est bien beau, mais prière de le faire en restant stylé et monogrammé… | B.P. L’Aventure. 22, avenue Montaigne, Paris. Jusqu’au 31 décembre.

brGr CO…lE COnCEpt vec sa célèbre carte réduite à trois burgers, deux veggie burgers, un burger poulet et un hot-dog tous plébiscités par les clients les plus exigeants, le resto Brgr de la rue Abdel Wahab fait peau neuve et revient avec un décor discrètement retouché par l’architecte Gregory Gatserelia, et surtout un nouveau concept: en haut des murs sont alignées des têtes de bœuf comme autant de trophées de chasse. Chacune est décorée par une grande signature du design libanais. Une fois par an, ces têtes sont vendues aux enchères dans un but caritatif, puis remplacées. La même opération aura lieu simultanément au Brgr de Londres. | F.A.D

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Brgr Co, rue Abdel Wahab, Achrafieh, Beyrouth. +961 1 33 35 11

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MYTHIQUE SYDNEY’S aptisé du nom de son ancien directeur, en souvenir du bon vieux temps où Joe Sydney’s y faisait son Boris Vian, harmonisant les cocktails avec les rythmes du piano, le bar mythique de l’hôtel Vendôme, ouvert en 1996, s’offre un nouveau décor. Ce haut lieu du whisky et du cigare force désormais la note “scottish” avec un revêtement tout tartan, et vibre de tous ses rouges…sauf sur la fabuleuse terrasse qui surplombe la baie de Beyrouth. Là, les fauteuils prennent des teintes “bone china”, fleurs bleues sur fond ivoire. Du petit déjeuner jusqu’au dernier verre pour la route, le Sydney’s est la promesse d’un moment de détente et de conversations feutrées. On y va pour la vue, pour sa cuisine savoureuse et ses alcools exceptionnels. | F.A.D Sydney’s, hôtel Le Vendôme, Ain Mreissé, Beyrouth. +961136 92 80 www.levendomebeirut.com

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dItEs 33 e collectionneur suédois Staffan Ahrenberg commence bien : après avoir racheté en 2011 la maison d’édition Cahiers d’Art qui méritait une nouvelle vie, il propose une nouvelle édition d’un catalogue raisonné de l’œuvre de Picasso qui convoque tous les superlatifs… Ainsi, sont proposés 33 volumes fous à la hauteur du génie (à défaut d’autres mots plus conformes à sa trajectoire unique), imaginés avec le peintre dès 1932 avec l’éditeur Christian Zervos. Finalement, 15 000 dollars pour tant de beauté, c’est donné ! | B.P.

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PAIRE 7 n aime les coupes Seven. La façon que ces jeans ont de nous mouler les fesses, la matière et tout le reste. On aime aussi parce que Seven ce n’est pas que du jeans, c’est aussi des chemises et des vestes. Look bucheron ? Non. Perfect look. | M.Az.

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UN COIN QUI ME RAPPELLE l fait encore beau, c’est vrai. Les novembre beyrouthins sont généralement placés sous le signe de l’été indien, mais on a envie d’hiver. D’un coin de cheminée, de neige et d’un gros pull. Comme ce col roulé gris torsadé, qu’on croirait tricoté par notre grand-mère. Eh ben non, c’est Façonnable et il nous donne une belle envie de décembre. | M.Az.


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LA CLOCHE A SONNÉ l y a les alpha males et les autres. Les mecs de Marc Jacobs. Pour sa collection Marc by Marc, le créateur qui vient de quitter Vuitton, se lâche de chez lâche. Looks d’écoliers, mais décalés, rayures criardes et grosses bottes, Marc Jacobs change la donne. Donne-moi la main et prends la mienne ? Un peu ouais. | M.Az.

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VIRAL ET FATAL urberry, depuis son revival, reposait sur un duo de solides “campagnards” comme ils se définissent eux-mêmes: Angela Ahrendts, la PDG, et Christopher Bailey, le directeur artistique. Le départ d’Ahrendts chez Apple est à lui seul un indice des valeurs qui sous-tendent Burberry, et d’abord toute une culture de la technologie d’avant-garde. La marque qui a inventé le trench navigue désormais sous le seul pavillon de Bailey, mais essaime à une vitesse virale grâce à son marché virtuel. Sinon il y a le style, bien accroché à ses racines, et ces twists surprenants qui font toute la différence. | F.A.D. Burberry, rue Allenby, centre ville, Beyrouth +961 1 99 11 11 ext.455

LE CHOIx PINAuLT ne cinquantaine d’œuvres, 22 artistes dans 1 500 mètres carrés… Cette exposition va renverser Paris depuis un lieu magique chargé d’histoire, la Conciergerie. Son casting ahurissant, choisit par François Pinault, réunit Bill Viola, Damien Hirst, Chen Zhen ou encore Tetsumi Kudo (photo ci-contre), parmi d’autres figures contemporaines essentielles. De l’inquiétude, de la rage, de la poésie : cet événement ressemblera beaucoup à notre époque. | B.P.

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Exposition “À triple tour”, du 21 octobre au 6 janvier, à la Conciergerie, Paris. www.conciergerie.monuments-nationaux.fr

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leS aileS DeS “azUrri” a nouvelle collection de polos manches longues Aeronautica militare pique sur Beyrouth pour l’hiver. Cette marque est la seule propriétaire du droit de reproduire les éléments d’uniforme des “Azzurri”, l’élite de la flotte aérienne italienne. Aeronautica Militare affiche ses ailes et ses couleurs. Il n’y a plus qu’à s’envoler. | F.A.D.

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Dernier Swing avant le Blitz ancing on the Edge. L’histoire de cette mini série musicale britannique se déroule à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. Un critique de jazz échevelé découvre le Louis Lester Band, un groupe de musiciens noirs. Leurs compositions folles et passionnées les tireront des clubs obscurs pour les emmener jusqu’aux hôtels les plus luxueux et aux oreilles du prince héritier. | X.H Dancing on the Edge, bientôt en DVD.

Ce twiSt De tweeD n 1877, le fondateur de Camper, Antonio Fluxa, artisan cordonnier, engage les meilleurs cordonniers de Majorque pour créer la première usine de chaussures moderne d’Espagne. Aujourd’hui, si la Camper se distingue par sa légèreté, son confort et sa solidité, elle est surtout la chaussure la plus créative de l’histoire. Qui d’autre pour créer des paires dépareillées, des chaussures à l’ancienne tout droit sorties d’un roman de Charles Dickens, ou engager des graphistes de haut vol pour transformer le plus banal godillot en manifeste? | F.A.D.

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SAMIR SAYEGH, L’ESPRIT DE LA LETTRE Au DERnIER éTAGE D’un IMMEubLE DES AnnéES 50 non LoIn DE GEMMAYzé, L’ATELIER DE SAMIR SAYEGH EST AvAnT TouT un LIEu DE vIE. CoIffé Du SEMPITERnEL béRET qu’IL PoRTE CoMME un ACCEnT TonIquE, SoMbRE L’HIvER, bLAnC L’éTé, LE CALLIGRAPHE RAConTE SA vIE AvEC LES LETTRES. Par F.A.D. | Photos nini 20 ans pour devenir un bon calligraphe. J’en suis à ma trentième année, depuis ma première exposition, rue Bliss à Beyrouth, qui s’intitulait: “Ce qui ne s’écrit pas et ne se dit pas”. Quelles ont été les étapes de ce parcours? Dans ma première période, j’avais le souci de restituer à la calligraphie sa valeur esthétique en la libérant du sens et du contenu. La calligraphie est forcément liée à une langue, mais elle a une beauté intrinsèque, comme l’indique son étymologie (du grec, kallos: beauté). La calligraphie a donc une double fonction, transmettre du sens dans une langue donnée, et transmettre de la beauté. Le Coran ne se lit pas, il doit être retenu. Sa prière est incantation. La calligraphie des Corans n’est donc pas nécessaire à la lecture, elle n’existe que par respect pour la parole inspirée et invite à une élévation au-delà de la langue. La première étape a donc été pour moi cette tentative d’élévation audelà de la langue. Dans un second temps, quelques années plus tard, j’ai commencé à installer la calligraphie dans le statut d’un art à part entière en abandonnant le papier et l’encre pour la toile et la peinture à l’huile. Ou le bois et la feuille d’or, et même le bois gravé. J’ai abandonné les mots pour ne plus me centrer que sur les lettres. Tout en restant reconnaissable, la lettre prenait des formes de plus en plus libres. Elle devenait un support d’abstraction, indépendante, autosuffisante, souveraine. Je lui ai donné valeur de

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Comment êtes-vous venu à la calligraphie? Enfant, j’étais pensionnaire au petit séminaire. Je ne me voyais pas prêtre, mais je voulais être…un saint! Nous avions des leçons d’écriture au calame, tige de roseau. Notre instituteur passait un jour entre les tables pour vérifier le travail de chacun, et il s’est exclamé quand il a vu ma page: Sais-tu que tu as une très belle écriture? Ce jourlà j’ai pensé que je serais écrivain et poète. Heureusement, je ne suis jamais devenu un saint. Je me suis intéressé au soufisme, j’ai écrit de la poésie, j’en écris encore. J’ai été critique d’art et c’est au tournant de cette carrière que j’ai décidé de revenir à la calligraphie. Pourquoi? Parce que l’art arabe péchait à mes yeux par un manque d’identité. Longtemps, nos artistes ont été formés aux écoles occidentales. Ils ne faisaient que prolonger ce qu’ils y avaient appris. Or, quand on suit ces travaux, vient un jour où l’on se demande: et s’il existait un art moyen-oriental, quel serait-il? Avec mes collègues et camarades intellectuels de divers horizons, nous nous interrogions sur les conditions dans lesquelles l’art arabe pouvait accéder à la modernité. Pour parvenir à cette évolution, il était évident qu’il fallait revenir aux racines et reprendre le chemin par le commencement. C’est ce qui m’a encouragé à revenir à mes plumes, à réfléchir à la calligraphie comme art à part entière et non seulement comme véhicule d’une pensée ou même, comme le veut sa vocation initiale, représentation de la parole divine dans les pages du Coran. On dit qu’il faut


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portrait ou d’icône. C’est en dépassant le sens que j’ai pu libérer la lettre. Elle pouvait désormais vivre sa vie. J’ai dû aussi changer d’instruments. J’ai pris des calames de plus en plus gros, passant d’une plume de 1,5 cm à des “plumes” de 20 à 25 cm. (Il se lève, disparaît dans son cagibi, revient avec des sortes de raclettes qu’il a bricolées lui-même avec des bandes de carton renforcé et des poignées de sacs en plastique) Voilà mes nouveaux calames! Dans ces dimensions, l’acte de peindre devient une sorte de chorégraphie, on fait corps avec la toile, la lettre suit le souffle de l’encre, le plus loin possible. C’est l’encre qui dicte le rythme. Les couleurs expriment-elles un sens particulier? Avant d’aborder un travail, je ne réfléchis pas en couleurs mais en valeurs. Toutes les couleurs ont, pour moi, fonction de noir et blanc. Aussi éclatante soient-elles, et elles le sont souvent sur mes palettes. La couleur est surface, et la calligraphie est unidimensionnelle. Mais on obtient de la profondeur par l’interaction des couleurs. Quels sont les mots les plus récurrents dans votre travail? En arabe, les mots chance (baraka), grâce (nehma), extase (ghobta), paix (salam), liberté (hurriya), amour (houb), il (houa), elle (hiya)…Les mots ne sont pour moi que des prétextes pour permettre aux lettres d’exister. Que pensez-vous des graffitis en écriture arabe qui

fleurissent sur les murs de Beyrouth depuis quelques temps? Ils sont la preuve d’une quête d’identité chez les jeunes. Les collégiens et universitaires libanais ne parlent presque plus l’arabe et l’écrivent encore moins. Ce qui apparaît sur les murs est toujours un symptôme, l’expression d’un manque et d’un désir. Les graffitis arabes ont commencé en même temps que l’abandon de la langue. Que faites-vous en ce moment? Je suis revenu au papier, mais sur de grandes surfaces de 150x150 cm. Il me semble que désormais, les lettres que je trace sont devenues pur mouvement. On n’est pas encore dans l’abstraction totale puisque la lettre est présente, mais l’abstraction s’annonce. J’ai du me libérer du poids du passé pour y arriver. Cela prend du temps, de se libérer. On ne peut pas y arriver seul. A quel rythme travaillez-vous? Je suis définitivement du matin. Chaque jour, au réveil, je me sens joyeux, plein d’espoir et d’optimisme. Chaque matin promet le début de quelque chose. Je commence à travailler très tôt. Le soir, je deviens plus morose. Mon enthousiasme et mon énergie baissent. Mais je m’accroche au vers soufi qui dit: “Perdre l’espoir et poursuivre sa tâche”. |


CRÉATIONS ARTISTIQUES DE SAM FALLS, ALEXANDER MAY, NEIL BELOUFA, RETO PULFER ET ISABELLE CORNARO DESIGN DE GIO PONTI, PAUL EVANS, ZAHA HADID, RENOU&GENISSET ET D'AUTRES.

SQUAT BEIRUT VENEZ NOUS REJOINDRE VENDREDI 20 NOVEMBRE DE 18H À 21H POUR LE VERNISSAGE DE "SQUAT BEIRUT", UNE NOUVELLE EXPOSITION PROPOSÉE PAR NINA YASHAR FRUIT D'UNE COLLABORATION ENTRE NILUFAR ET LA GALERIE PARISIENNE BALICE HERTLING, CETTE EXPOSITION PRÉSENTE DES ŒUVRES D'ARTISTES ET DE DESIGNERS CONTEMPORAINS. METROPOLITAN ART SOCIETY, RUE TRABAUD, ACHRAFIEH, BEYROUTH INFO@MASBEIRUT.COM T: 70 366 969


LOST IN TRANSLATION

LeS AéROpORTS eT LeS gAReS bRASSeNT TANT de NATIONALITéS! AvANT de LeS eNTeNdRe pARLeR, dIffIcILe de SAvOIR d’Où vIeNNeNT NOS cOmpAgNONS de vOyAge, TANT LA mOde eST deveNue uN phéNOmèNe uNIveRSeL. pOuRTANT, IL y A TOujOuRS ce je-Ne-SAIS-quOI, ce déTAIL SubTIL quI dévOILe uNe ORIgINe, uNe AppARTeNANce. NOuS AvONS jOué à cOmpOSeR LA vALISe du fReNchy, du bRITISh eT ceLLe du LevANTIN bON TeINT. chAcuN SON A.O.c. Au cLIN d’œIL pRèS. Photos raya farhat | Stylisme EMILIE ChEhaDE Directrice Artistique LayLa naaManI


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mazen Kerbaj à deux maIns Il y a des gens quI naIssent une cuIllère d’argent dans la bouche, accessoIre fort InutIle. d’autres voIent le jour un crayon à la maIn. mazen Kerbaj a surement une tache de naIssance en forme de tache d’encre, logée quelque part sur le corps. entre dessIns et trompette, le dessInateur à l’humour qu’Il défInIt comme trash, joue avec les formes et les sons. ses yeux rIeurs et sa mIne grave en dIsent beaucoup sur ce qu’Il est, sur ce qu’Il faIt. portraIt à l’encre de chIne. Par MéDéA AzOURI | Photos NINI, Portrait TONy ELIEh

SAMIR

« Je ne me souviens pas vraiment quand j’ai commencé le dessin. Par contre je sais qu’enfant je n’ai jamais voulu être cosmonaute, je voulais être un dessinateur de BD. » Avant même de savoir lire, Mazen Kerbaj regardait les images des bandes dessinées que possédaient ses parents, Antoine Kerbaj et Laure Ghorayeb. « Je n’ai rien lu d’autre jusqu’à mes 18 ans. Je suis passé de la BD à Kafka. Le langage de la BD m’a toujours attiré. D’ailleurs j’ai toujours dessiné dans le seul but de faire de la BD. » Petit, il découvre toutes sortes de bandes dessinées classiques. Les Asterix, les Tintin ou même Chick Bill qu’il aimait beaucoup et qu’il déteste aujourd’hui. « Celui que j’adore toujours, c’est Gaston. Tu peux le relire aujourd’hui avec la même fraicheur. La description que Franquin fait de la vie au bureau est tout simplement géniale. » Puis Kerbaj découvre L’Association. Les auteurs qui en avaient marre des séries de 48 pages couleur et qui n’arrivaient pas à se faire publier, fondent cette maison d’édition en 1990. « C’est vrai qu’il y avait Gottlieb ou Moebius mais au début des 90’s, c’était mort tout ça. Ils ont tout démoli, secoué le milieu. Ils ont été l’équivalent de la Nouvelle Vague pour le 7e art. » C’est L’Association qui, en 2000, édite Persépolis de Marjane Satrapi. Le 9e art prend une autre dimension en France. Et Mazen Kerbaj continue ses études. Il s’inscrit à l’Alba en pub alors qu’il voulait étudier la BD à Angoulême. Il collabore quelquesfois au magazine libanais destiné aux jeunes, Safari, mais c’est surtout sa rencontre avec Samir Kassir qui changera tout pour lui.

« J’avais à peine 20 ans quand j’ai rejoint la famille de L’Orient-Express. Au début, j’ai été engagé pour écrire des chroniques sur la BD et la musique. Je montrais mes planches à Samir mais il y avait déjà un illustrateur. Un jour, je lui donne deux pages où je mettais mes potes en scène. Il a adoré et dès lors, j’ai fait ma page chaque mois ». Samir Kassir avait les mêmes références que Kerbaj. Il l’a poussé vers la déconnade là où un autre rédacteur en chef l’aurait freiné. Il le laisse dessiner des pétards et les colorier en vert pour que les gens comprennent bien de quoi il s’agit. « J’avais 20 ans et j’étais payé, bien payé pour m’éclater sur mes planches. Ça m’a rendu responsable de mon travail. L’Orient-Express m’a formé. » Samir Kassir avait su voir en Kerbaj. « Il t’obligeait à sortir le meilleur de toi-même ». Après 1998, Kerbaj change de voie. Il se marie (très jeune), a un fils et sait qu’il ne peut plus faire le mariole. « J’ai eu peur alors j’ai été vers la pub. J’ai travaillé durant 3 ans dans une agence puis j’ai lâché. Ce n’était pas pour moi. »

L’ U N I V E R S M U S I C A L En parallèle, Mazen Kerbaj fait de la musique. Du free jazz. Il prend quelques cours, joue de la trompette et retrouve ses copains pour faire de la musique expérimentale. « J’avoue qu’au début c’était un peu n’importe quoi. Puis, nous sommes passés du n’importe quoi à une musique avec plus de substance. » La musique a beaucoup influencé les dessins

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AU COM M E NCEM E N T


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de Kerbaj. Elle lui a ouvert d’autres horizons. Des horizons expérimentaux. La musique l’emmène depuis dix ans en tournée, partout dans le monde : en Angleterre, en France, aux USA, en Allemagne. Plus de 500 concerts, un label, El Maslakh, qui produit les artistes de la scène indépendante et alternative au Liban, un festival : Irtijal, des CD et plein de collaborations. Mazen Kerbaj a plusieurs couleurs à sa palette. « Je ne favorise pas la musique ou la BD l’une par rapport à l’autre. C’est 50% de part et d’autre. J’ai mes projets de musique et mes projets de BD. Quand je me concentre sur l’un, je mets un peu en suspens l’autre. Mais je ne peux pas le faire longtemps. D’ailleurs quand je suis en tournée, je n’arrête pas de dessiner. » Sur des nappes en papier, des menus, des plans de métro. Sur le Pariscope, sur un prospectus. Ces papiers qui regroupent plus de 4000 dessins inédits sont extraordinaires. Ils sont à l’image de Mazen Kerbaj, d’une rare acuité. Et ils mélangent ses deux styles. Sa veine dépressive et son humour. « Au Liban, je suis surtout connu pour mon humour au vitriol. A l’étranger, c’est un peu diffé-

dessins d’une fenêtre et d’une poubelle, si j’en avais déjà vu au Liban. Non, effectivement. Ce sont des automatismes qui viennent de ce que j’ai toujours vu. Et comme je reste beaucoup chez moi, je lis souvent, je vois des tas de films, j’écoute de la musique. Dans “Lettre à ma mère”, publié cette année, j’ai regroupé 7 ans de ma vie, c’était déroutant. J’ai été inspiré par Henri Michaud, par Fernando Pesoa. C’est, je crois, le seul livre que j’aime encore après parution. »

LETTR E À MA MÈR E Sa mère. Laure Ghorayeb avec qui il a travaillé à quatre mains, il n’y a pas si longtemps que ça. « Ma mère a toujours peint, dessiné, écrit. Ça m’a sûrement beaucoup influencé. Mais j’ai mis du temps à comprendre son travail, à apprécier son art. » Sa mère qu’il a damnée pendant leur travail en commun, lui faisant refaire un dessin pour qu’elle lui laisse plus de place. « On s’est beaucoup engueulés à ce moment-là, c’était drôle et riche à la fois. J’ai toujours voulu travailler avec elle, mais j’avais besoin de temps. Ce fut peut-être mon

le travaIl de mazen Kerbaj est spontané et organIque. l’écrIture et le dessIn vIennent en même temps. comme dans sa musIque. rent. Je laisse parler mon côté obscur où réside quand même un peu d’humour. »

S U R PA P I E R Kerbaj à l’étranger, c’est L’Association. Une consécration ? « C’est énorme que cette maison d’édition que j’ai toujours aimée, finisse par me publier. » Après Beyrouth, juillet-août 2006, sort au début de l’année prochaine, “2012”, toujours chez L’Association. « “2012”, c’est un projet sur 365 jours. Pendant un an, j’ai dessiné au jour le jour sur chaque page d’un calendrier. Du 1er janvier et sa gueule de bois, au 31 décembre. Il y a de bons dessins et d’autres qui le sont moins, mais c’est le but de l’exercice. Mon livre sur la guerre de 2006 était la simple mise sur papier des dessins que j’avais faits sur mon blog à ce moment-là. C’était facile. Là, c’est une nouvelle expérience. » “2012” a été exposé au dernier salon du livre de Beyrouth. Une fresque de 17 mètres de long sur deux mètres de hauteur. Guernica version quotidien ? Pas du tout. D’ailleurs, on chicane beaucoup Kerbaj avec Picasso. « Je comprends, mais mes dessins sont en fait un réservoir de toutes mes influences. Un œil emprunté à tel dessinateur, une bouche à tel auteur. J’ai tellement lu de bandes dessinées qu’il est normal que je m’en inspire. D’ailleurs, un jour, on m’a demandé devant les

Œdipe enfin accompli dans ce double autoportrait. » Mazen Kerbaj dessine, mais il écrit aussi et surtout. Il a compris que chez lui, cela allait de pair. Au début il a demandé des scénarios à des amis, mais très vite il a décidé de tout prendre en charge. Parce que c’était spontané, parce que c’est ce qu’il a toujours voulu faire. Une seule fois, il a adapté un poème : « Autoportrait en marchant et en regardant au sol » de Patrick Dubost, un poète sonore qu’il avait rencontré lors d’une tournée. « Ça m’a parlé. J’ai tout de suite vu ce que j’allais mettre en dessins. » Le travail de Mazen Kerbaj est spontané et organique. Pas de scénario pré-établi. L’écriture et le dessin viennent en même temps. Comme dans sa musique. Expérimentale et improvisée. Et sous pression lorsqu’il s’agit d’une publication dans une revue, dans L’Orient Littéraire ou ailleurs. Un travail à deux mains. Au vrai sens du terme. Kerbaj dessine avec la main gauche et la main droite. Pas qu’il soit ambidextre, loin de là. Il a inventé cette méthode. C’est pourquoi certains traits sont épaissis, c’est pourquoi des taches ornent les feuilles. Mais ça, il faut voir, il faut regarder pour comprendre. Car aucun mot ne peut le décrire. |


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SIGN ES DISTINCTIFS Film(s) culte(s) - La grande bouffe / Le fantôme de la liberté Que trouve-t-on dans votre iPod ? Peter Brötzmann, Bobby Lapointe, Aavikko, Eric Dolphy, Abdel Halim Hafez et CAN s’y côtoient sans se gêner. Artistes préférés ? Vincent Van Gogh Un musicien. Evan Parker Un dessinateur. Laure Ghorayeb Une BD. Jimmy Corrigan the smartest kid on earth (de Chris Ware) Vacances idéales. Loin

Contre le stress ? Le travail Allergie ? Aux gens heureux Spécialité culinaire. Mloukhieh wou rez Plus beau compliment reçu. Tu ne ressembles pas à tes autoportraits. Votre livre de chevet ? Le livre de l’intranquilité (de Fernando Pessoa) Un héros/une héroïne. Gros Dégueulasse Un lieu. Loin Une rue. Abdel Wahab el inglizi. Dans vingt ans ? Encore là?




théorème De l’élégance Dans l’univers De la moDe masculine, les règles peuvent être le gage De singularité et De liberté. le vestiaire De la maison lombarDe canali le prouve. Par siMonA deLL’Unto | Photos YArA de niCoLA

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C

e sont bien les diktats de la mode masculine qui confèrent un pouvoir de fascination à une silhouette élégamment vêtue de riches tissus définis par des coupes précises et rehaussées par une douceur recherchée qui paraît pourtant naturelle. Cet ensemble de rigueur et de naturel est le facteur déclenchant d’une passion : la mienne, en l’occurrence. Je voulais devenir couturière, et rêvais d’une existence entre des montagnes de tissu, de fils et de machines à coudre. Mon rêve, c’était de construire un nom qui représente la tradition italienne, cette petite chose en plus avec laquelle j’étais née et que personne ne pouvait m’enseigner. Je pouvais apprendre à diriger cette impulsion dans un domaine spécifique mais, bien sûr, aucune école et aucune formation n’auraient été en mesure de me l’inculquer.

U n C h e f d’orC h e st r e C’est à ce moment-là que j’ai franchi le seuil d’un immeuble moderne, calme de l’extérieur, élégant dans son minimalisme imposant et austère, avec son architecture de verre et sa géométrie parfaite, écrin d’un nom unique qui portait avec lui l’écho de l’immense héritage d’une famille. Ce qui semblait, de l’extérieur, une oasis de paix, bruissait, une fois à l’intérieur, d’un bourdonnement hypnotique, comme la symphonie qui introduit un spectacle grandiose. Pour moi, le couturier avait toujours été un chef d’orchestre, qui dirigeait une musique aux accents dramatiques pour accompagner le cheminement rigoureux vers la perfection. on était en train de tout préparer pour le spectacle, à commencer par le début : l’arrivée d’énormes quantités de tissus, en provenance de Biella, encore un nom évocateur de la grandeur italienne. J’ai été stupéfaite de découvrir qu’acheter des rouleaux de fils préemballés ne suffisait pas : il y

avait un bureau qui étudiait, au sein du service, les alliages de fibres préparés exclusivement pour cette famille. Autre source d’étonnement, beaucoup de gens exécutaient un travail pour lequel ils étaient minutieusement formés par le centre de formation interne. oui, formés : car c’est l’essentiel lorsque l’on veut éliminer toute marge d’erreur. Un but dicté par un seul mot, récurrent à la fin de chaque phase : le contrôle. tout était inspecté, étape par étape, couture par couture. Un examen qui se déroulait grâce à l’œil expert qui passait en revue, centimètre par centimètre, ces rouleaux de tissus, rapportant la moindre erreur selon un code couleur semblable à celui de la circulation : de vert à rouge. Les rouleaux qui sortaient de cette étape étaient énormes et bardés d’étiquettes, prêts à être taillés. dans mon imagination, ce moment se caractérisait par des ciseaux rapides qui suivaient les lignes de couture. en réalité, c’était une pointe de diamant qui taillait dans le tissu en suivant les supports de découpe dessinés à la main et parfaitement collés ensemble comme une mosaïque. sous mes yeux, les caméras et opérateurs analysaient minutieusement les surfaces sur des plateformes mobiles, produisant un spectacle presque futuriste, ébouriffant de précision. Les récipiendaires de cette montagne d’emballages étaient ceux qui continuaient le spectacle avec le faufilage, la couture et les finitions : le service de fabrication. si jusque-là, le bruit des machines était hypnotique, je pouvais à présent parler d’un refrain implacable : j’étais à l’apogée de l’histoire. J’ai compris que l’acteur principal du spectacle n’était pas le résultat final, mais son âme profonde : la toile, véritable squelette de la veste, qui lui donnerait sa forme impeccable. Une structure blanche dessinée à la demande, en fonction de l’étiquette qui accompagnait le paquet cadeau arrivé dans le


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l’agilité était

Délicate presque

service. Puis l’ensemble commençait à se dessiner à travers les treize étapes nécessaires à la composition du vêtement.

U n e CoU t U r e CoM PLex e des touches légères, des doigts habiles et rapides parcourant le tissu, le patron et les fils, les réunissant sur une surface bosselée insolite qui reproduisait les courbes du corps. L’avant de la veste passait entre les différents postes, tous responsables d’une fraction du travail, gagnant un détail de table en table. L’agilité délicate des mains était presque surréaliste, ne trahissant jamais la difficulté et la concentration indispensables pour parvenir à un résultat d’une telle exigence. du croquis imaginant la pochette au travail sur la coupe pour un tombé, un volume et un confort parfaits, tout est composé soigneusement jusqu’au moment du faufilage de la patte où, pour la première fois, l’âme de la veste, la toile, rencontre le tissu. C’est alors un crescendo : le col prend sa forme grâce à la pression des doigts et des poings, les épaules et les manches

Des mains surréaliste

sont travaillées séparément par une couture complexe de façon à ce que les deux côtés se réunissent en appliquant une certaine force sur les deux os porteurs : ce que les italiens appellent le rollino, un ruban spongieux qui va remplir les manches ainsi que les épaulettes, pour leur assurer une rondeur parfaite, et donner à l’ensemble une épaisseur soigneusement modelée qui deviendra invisible une fois le vêtement porté. La veste est prête à être repassée : tandis qu’un nuage de vapeur entoure le vêtement et lui imprime sa forme idéale grâce à l’emploi de formes anatomiques pour le torse, et l’art de la cassura, une technique qui doit autant au repassage qu’à la finesse du toucher des couturières, de façon à donner au col son tour parfait. Voici le grand final, suspendu à un portemanteau. La dernière touche est rapide, presque comme dans un rêve : c’est la signature d’un lieu qui a répondu à mon rêve. La marque d’une méthode de travail et d’une tradition italienne qui porte le nom de Canali. |


CARL GERGÈS FIN DE NUIT- FIN DE FÊTE – PREMIÈRES LUEURS SUR BEYROUTHUNE AUBE NOUVELLE SUINTE, BLÂFARDE- DERNIÈRE- OU PREMIÈRE- CIGARETTE AVANT LA CONQUÊTE DU MONDE. Carl Gergès est le batteur du groupe mashrou’ leila célèbre pour ses textes en dialecte libanais où se mêlent ironie et mélancolie. Cet ancien du collège des jésuites de Jamhour a étudié l’architecture à l’AUB. C’est dans les locaux de la fac que le groupe s’est formé, et dans les rues hamra et Bliss que s’est révélé pour Gergès le côté vibrant, cosmopolite, un peu canaille de la ville dont il est tombé en amour. Fraichement débarqué d’une tournée haletante entre montréal, toronto,

Paris, londres et Barcelone (c’est violent, dit-il), chargé à bloc de l’énergie du public, il reprend le temps de vivre en se remémorant la magie des derniers concerts. Coincé derrière ses percussions, un batteur n’a jamais l’avant de la scène et c’est parfois frustrant. mais quand hamed sinno (le chanteur du groupe) demande aux arabophones de se manifester, et que plus de la moitié de la salle ne comprend pas l’arabe, on sait que les gens sont là pour la musique. et Carl sourit. |

Photos tony elieh | Stylisme Amine JreissAti


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effets de manche Quoi de neuf dans l’automobile ? le levier de vitesse ! Pivot du « dialogue » entre le Pilote et sa monture, surtout Quand il s’agit d’une sPortive, cet élément est en Pleine mutation génétiQue. en effet, avec le déveloPPement de boîtes automatiQues toujours Plus Perfectionnées, le bon vieux manche évolue de façon Parfois assez sPectaculaire, Quand il ne disParaît Pas Purement et simPlement (comme chez ferrari). voici certains des Plus beaux sPécimens du moment. Par Pierre-Olivier Marie | Photos ChristOPhe BOuquet

Porsche 911 La 911, qui fête ses 50 ans cette année, réaLise 85 % de ses ventes dans L’hexagone avec La redoutabLe boîte robotisée à doubLe embrayage PdK, au fonctionnement aussi raPide que Pertinent. Pour autant, La transmission mécanique – qui Présente La ParticuLarité de disPoser de sePt (!) raPPorts afin d’abaisser Les consommations à vitesse stabiLisée – mérite toute L’attention de L’amateur de conduite : La course de son Levier est Précise, ses verrouiLLages fermes, et eLLe orchestre à merveiLLe Les envoLées du fLat 6. mieux : Porsche a mis au Point un système de taLon-Pointe automatique qui donne à votre PLace Les Petits couPs de gaz « qui vont bien » Lors des rétrogradages, vous donnant ainsi L’imPression d’aPPartenir à La catégorie des PLus fins PiLotes...


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maserati quattroPorte iL y a Les grandes routières aLLemandes, Parfois aussi Parfaites qu’ennuyeuses, et iL y a La maserati quattroPorte, véritabLe monument d’exubérance mécanique. Le v8 3.8 biturbo de La version gts, déveLoPPé Par ferrari, déveLoPPe queLques 530 chevaux qui ProPuLsent L’auto à 307 Km/h. côté transmission, est uniquement disPonibLe une boîte automatique à huit raPPorts – Les deux derniers Permettant d’abaisser Les consommations et d’améLiorer Le confort auditif sur Long trajet – et à cinq modes de fonctionnement, automatiques ou séquentieLs, qui donnent un caractère PLus ou moins débridé à L’auto. « easy jet » ou jet fighter, c’est seLon…


jaguar f-tyPe a bord des berLines de La marque britannique, Le séLecteur de vitesse émerge de La PLanche de bord une fois Le contact mis. La sPortive f-tyPe, Puissant et éLégant roadster, n’a Pas ces coquetteries Pour La commande de sa transmission quicKshift à huit raPPorts, LaqueLLe Peut soit fonctionner en mode tout automatique, soit Laisser Le conducteur commander seuL Les montées en régime de ses motorisations à six ou huit cyLindres. a cet effet, iL Peut soit donner des imPuLsions au Levier (dans Le bon sens, c’est-à-dire vers L’avant Pour rétrograder), soit utiLiser Les PaLettes soLidaires du voLant. au finaL, un régaL.


bentLey continentaL gt v8 PoLitique de grouPe obLige, La bentLey continentaL gt v8 emPrunte moteur et transmission (aux quatre roues) à L’audi s8. est-ce un maL ? avec 507 chevaux disPonibLes au régime de 6000 tours à La minute, La Puissance s’avère amPLement suffisante. La sonorité ? eLLe est bien sûr remarquabLement travaiLLée, quoique troP discrète. L’agrément Procuré Par La boîte automatique à huit raPPorts ? iL est indéniabLe, sans qu’iL soit besoin d’oPter Pour Le mode séquentieL ou Pour une conduite troP débridée Pour en Profiter. si eLLe Peut déPasser Les 300 Km/h, La bête de 2,3 tonnes s’aPPrécie en effet Parfaitement aux aLLures LégaLes.


audi r8 qu’eLLe soit dotée d’une boîte automatique ou mécanique, L’audi r8 reçoit un Levier de vitesses identique. La différence se situe au niveau de L’embase, avec Pour La version mécanique une griLLe métaLLique en h de toute beauté, raPPeLant ceLLe qui a LongtemPs équiPé Les ferrari (seuLe La caLifornia Peut encore recevoir une boîte manueLLe, sur commande sPéciaLe). mais côté Performances, La s tronic se Pose Là... enfin, Pas LongtemPs : avec La motorisation v10 de 550 chevaux, 11,3 secondes suffisent Pour Passer de 0 à 200 Km/h.


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L'ÂME D'UN CHEF RiCaRDo KaRaM Est UN pEU LE MiCHEL DRUCKER DU paysagE aUDiovisUEL aRabE. soN soURiRE, sEs CostUMEs saNs UN pLi, sa siLHoUEttE aFFUtéE, soN EMpatHiE qUi Fit CoULER LEs LaRMEs DE FaRaH Diba, toUt EN LUi Fait "gENDRE iDéaL". CEt iNgéNiEUR CHiMistE DE FoRMatioN, iNFiLtRé DaNs La pRoDUCtioN, MaitRE DEs CéRéMoNiEs LEs pLUs pREstigiEUsEs, CRéatEUR DU pRix "taKRiM", papa DE tRois pEtits gaRçoNs, paRtagE avEC sa FEMME yoUMNa LE goût DE La NatURE Et DEs pRoDUits bio… Et CHaUssE La toqUE aU KitCHEN Lab poUR L'oFFiCiEL LEvaNt. Par F.A.D. | Photos BAShAR SROuR

De quoi décomplexer une fois pour toutes ceux qui prétendent "ne pas savoir faire cuire un œuf". Ricardo Karam en fait partie. Il raconte. On a un peu de mal à vous prendre au sérieux avec ce couteau et cette carotte! J'ai vécu seul dix ans, dans un appartement pas loin d'ici. J'avais une cuisine, bien sûr, mais je n'y suis jamais entré, j'étais incapable de me faire ne serait-ce qu'un café tout seul! J'étais un pilier de restaurants. Qu'est-ce qui a changé? Quand je me suis marié avec Youmna, j'ai compris que j'épousais aussi "sa" terre. Sa famille possède un domaine de 50.000m2 à Ghodress, entièrement consacré à l'agriculture biologique. Elle m'a réappris le vrai goût des choses. Quand on a connu ça, on ne peut plus se contenter des insipides tomates et concombres gonflés aux hormones. Quel est votre rapport à la nourriture? Je ne suis pas gourmand. Je ne peux pas non plus me définir comme gourmet. J'aime le sucre, le reste m'est indifférent. Si je me laissais aller, je grignoterais des sucreries et des gâteaux toute la journée. A défaut, je peux me contenter sans plaisir particulier de grillades et de salades. Je ne bois jamais à midi, et un ou deux verres le soir. J'aime le vin. Je pourrais finir une bouteille, mais je reste raisonnable. Sinon, j'adore piquer le goûter de mes enfants! Je pousse

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uvert depuis la fin du mois d'aout, le Kitchen Lab, niché à l'emplacement d'un ancien pub sur les premières marches de l'escalier Saint Nicolas à Gemmayzé, apporte un parfum de campagne dans la houle de Beyrouth. Ce nouveau concept créé par Youmna Ziadé Karam et Michelle Gebeily a pour objectif d'offrir une visibilité aux producteurs bio libanais. Organisé autour du "bien manger", ce lieu quasi muséal est segmenté en boutique de produits bio "secs" et d'articles, gadgets et livres de cuisine, en cuisine équipée de plusieurs plans de travail et fourneaux professionnels, en salle à manger, espace gratifiant où l'on peut savourer les travaux du jour, et en chambre froide où sont entreposés les arrivages quotidiens de légumes et œufs, viande, poulet et poisson organique (Meat the Fish). L'accès se fait par une belle terrasse où trônent deux grandes tables conviviales, à l'abri d'un vieux chêne agrémenté d'une guirlande lumineuse comme pour une fête au village. Au Kitchen Lab, on apprend la cuisine et on réapprend à manger. Leçons et menus sont annoncés à l'avance sur la page Facebook de l'atelier (https://www.facebook.com/ kitchenlablebanon). Les meilleurs chefs libanais –ou étrangers selon arrivage - sont mobilisés pour enseigner efficacement à de petits groupes l'art le plus intimement lié aux plaisirs de la vie. Après, on se réunit sous la voûte centenaire de la salle à manger, et l'on partage saveurs et bonheur. Les recettes sont simples, efficaces et inratables.


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une radio locale qui s'appelait Magic 102. Je me faisais de l'argent de poche que je réinvestissais en disques. Je faisais aussi des pubs en voix off. J'adorais déjà le micro. Toujours par hasard, les choses se sont enchainées. On m'a demandé de présenter "Focus", un magazine francophone en fin de programmes sur Télé Liban. J'ai eu l'idée de le muscler en intégrant le politique au social, puis ce fut MTV et une assez longue tradition de rencontres "One to one" avec des célébrités et des "people" du monde entier. Aujourd'hui, je suis producteur international, entre autres de mon émission "Maa Ricardo Karam". Elle est diffusée par CNBC Arabia, LBC, ORBIT, Future (Amérique, Europe et Australie) et Rotana. Avec la maturité, je ne cherche plus à faire des scoops, ni des interviews retentissantes. Je m'intéresse davantage aux héros de la société civile, ces personnalités discrètes dont le parcours peut être une inspiration pour une jeunesse arabe déboussolée qui a besoin de reprendre confiance en soi. Et oui, la chimie a quelque chose à voir làdedans. La chimie et l'alchimie, je dirais, pour produire de l'empathie et donner toute sa force au message qu'on essaye de faire passer. D'après nos statistiques, les jeunes arabes n'ont pas de références issues de leur univers. Ils parlent de certaines figures politiques ou religieuses, mais n'ont personne à qui s'identifier, pas d'exemple à suivre. Nous essayons de leur présenter certaines figures, parce qu'il y en a. Mon but, c'est de leur donner de l'espoir. Et Takrim? C'est une cérémonie annuelle qui rend hommage à des personnalités arabes dont l'apport a été déterminant dans les domaines de l'éducation, de la recherche scientifique, de la culture, du leadership d'entreprise. Des récompenses sont aussi attribuées à des personnalités non arabes pour leur contribution exceptionnelle aux causes du monde arabe. Deux prix sont également attribués à deux personnalités pour l'ensemble de leur parcours. Cette année, la cérémonie aura lieu le 14 novembre à Paris, à l'Institut du Monde arabe. Cette entreprise occupe aujourd'hui 60% de mon temps. Je voudrais montrer au monde et aux arabes euxmêmes que notre région est bien loin des clichés liés au fondamentalisme, au pétrole et aux chameaux. Les Levantins, en particulier, ont envahi le monde et brillé partout dans tous les domaines. Un rêve? J'en ai déjà réalisé beaucoup. Je me trouve à une étape de ma vie où je n'essaye plus de me prouver. Je voudrais simplement que mes enfants soient heureux, qu'ils puissent vivre en paix dans leur pays, qu'ils soient fiers de moi et du chemin que j'ai tracé, de ma carrière faite de bric et de broc mais qui me ressemble et qui est un cadeau de la vie. |

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ma femme à leur acheter des friandises et c'est moi qui les grignote. En revanche, je ne touche pas aux pâtisseries orientales. Trop gras! Quel est pour vous le souvenir culinaire le plus émouvant? Ma mère n'était pas particulièrement bonne cuisinière. C'est plutôt ma grand-mère qui réussissait à merveille les feuilles de vigne farcies et la kebbé qu'en bon natif du nord je trouve irrésistible. Sinon, à part l'odeur intrinsèque de la maison qui est pour tout écolier l'odeur même de la sécurité et du réconfort, il y avait, les mercredis et les samedis, le parfum des gâteaux qui sortaient du four, qu'on nappait de chocolat et de Smarties. Ca c'était le bonheur! La cuisine, une nouvelle passion? Passion n'est pas encore le mot, mais plaisir sûrement. Quand Youmna a ouvert cet espace, ça a été pour moi l'occasion de découvrir que je pouvais mettre la main à la pâte. Le contact avec les produits naturels, avec les vraies saveurs de la vie, vous remet les pieds sur terre. Vous avez déjà assisté à un cours? Oui! C'était un cours de cuisine libanaise sur le thème du "blanc" donné par Mum and I. J'ai appris à lier le yaourt en le tournant indéfiniment pour les plats traditionnels à base de soupe de yaourt. J'ai appris à faire une "fatté" et un mhallabié (NDLR respectivement une recette à base de yaourt et de croutons que l'on peut agrémenter de poulet, de jarrets, de peids de moutons, de pois chiche ou d'aubergines, et une crème dessert à base de lait parfumé à la fleur d'oranger). Et les carottes, c'est pourquoi? Là, c'est pour faire un potage. A Ghodress, avec les enfants, nos repas sont composés de la récolte du jour. Vivre en milieu bio, c'est renouer avec le rythme de la nature, dans le respect total de l'environnement. Nous ne consommons rien qui soit hors saison. Pour mériter le certificat bio, il nous est interdit d'utiliser quoi que ce soit de chimique. Nous cohabitons avec les insectes, même les moustiques ce qui n'est pas toujours commode. Quelle sorte de père êtes-vous? Cérébral mais fou d'amour pour mes trois garçons de 4 ans, 2 ans et 2 mois. Quand je suis au Liban, j'essaye de leur donner autant de présence que possible. Les petits-déjeuners à Ghodress sont épiques! Malheureusement, mon travail m'impose de nombreux voyages dans l'année, et c'est un crève-cœur d'avoir à vivre cette séparation. Ils n'aiment pas me parler à travers un écran. Je les comprends. D'ingénieur chimiste à producteur de programmes, comment décrire votre parcours? Je n'ai pas vraiment choisi mon parcours. Tout a commencé à l'âge de 16 ans. J'animais une émission de musique sur


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Lanvin, La pLus ancienne Maison de couture Française a été créée en 1889 par L’icone de Mode Jeanne Lanvin. auJourd’hui encore, La Marque est synonyMe d’éLégance et de savoir-Faire. sous cette enseigne, deux Mondes se croisent. ceLui de La FeMMe sous La direction d’aLber eLbaz et ceLui de L’hoMMe dirigé par Lucas ossendriJver. ce dernier nous raconte coMMent iL est arrivé chez Lanvin, Le Lien qu’iL entretient avec aLber eLbaz, ses inspirations et bien sûr sa dernière coLLection et ses coups de coeur. Par Maya Kaddoura

Photos ©Lanvin

Lanvin hoMMe


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Lanvin en queLques Lignes Lanvin est la Maison de couture la plus ancienne de France, elle bénéficie d’un savoir-faire unique et conserve jusqu’aujourd’hui une de ses plus grande richesses : son département sur-mesure. Chez Lanvin nous aimons la différence, la personnalisation et c’est pour cette raison que nos collections sont souvent variées et offrent plusieurs styles pour différents types d’hommes. Lanvin revendique la liberté et le choix. Je ne suis pas là pour imposer quoi que ce soit ; nous proposons plusieurs inspirations pour tous les âge, tous les corps et tous les goûts. L’essentiel c’est de mettre en avant la personnalité de chacun.

LuCas et a Lber J’ai toujours aimé la mode masculine et plus précisément la technique du vêtement et les coupes. J’adore ce que fait alber elbaz chez la femme. quand j’ai appris qu’il

cherchait quelqu’un pour l’homme, je lui ai envoyé une lettre. Peu de temps après, j’avais rendez-vous avec alber et Madame shaw-Lan Wang, propriétaire de Lanvin. un rendez-vous déterminant qui m’a propulsé à la tête de la direction artistique de Lanvin Homme. Lanvin possède des archives incroyables pour la femme, mais pour l’homme nous n’avons pas grand-chose et cela m’a donné une liberté fantastique. dès mon arrivée en 2005, j’ai créé une nouvelle ligne de prêt-à-porter aux coupes et tissus modernes ainsi que des accessoires innovants. avec alber elbaz, c’est plutôt un échange créatif. nous travaillons spontanément, nous échangeons beaucoup mais nous ne faisons pas de réunions officielles. J’aime bien passer par son studio, observer son travail et m’imprégner de l’atmosphère. nous nous promenons souvent, nous parlons, nous avons une relation très spéciale. J’ai vraiment de la chance de travailler avec quelqu’un comme lui.


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i n sPi r at ion et C r é at ion en général, je m’inspire de mon entourage, des gens que je connais, avec qui je travaille et que je croise dans la rue. Je n’ai pas vraiment de muse. souvent une simple promenade, une expo, une conversation devient une source d’inspiration. quand je m’ennuie par exemple, mon imagination déborde. et pour chaque saison, il faut trouver l’idée qui reflètera la prochaine collection. au début de la saison, je suis mon intuition. Ca commence par un sentiment, souvent une réaction à la collection précédente. au début c’est plutôt abstrait, ensuite je trouve le tissu qui m’inspire et je le travaille en studio, comme dans un laboratoire où l’on expérimente de nouvelles techniques et de nouvelles idées. et c’est justement le choix un peu “limité” de la mode masculine qui me pousse à aller plus loin. J’aime ce

challenge, cela me pousse à trouver de nouvelles créations. Car la mode masculine est davantage dans l’évolution que dans la révolution. d’une saison à l’autre, on découvre un développent, un travail de construction, millimètre par millimètre.

L a CoL L eCt ion au toM n e/ H i v er 2 013 -2 014 Cet hiver, c’est la saison des contrastes, des volumes, des couleurs et des textures. on trouve également un mélange de sportswear et de couture. notre collection reflète plusieurs styles et permet à chacun de faire des associations plus personnalisées. C’est sans limites. d’après moi, la pièce incontournable de la saison chez Lanvin, c’est le manteau over-sized croisé, j’adore la générosité de cette pièce faite sur de la toile. J’aime aussi beaucoup les nouvelles baskets “cross-training”.. |


©2013 New Balance Athletic Shoe, Inc.

running is what we make it.

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Photos ŠRue des Archives


Lawrence, L’irrésistibLe espion du désert iL y a Lawrence d’arabie et L’arabie de Lawrence, un nouveL ouvrage refLétant L’art de tracer sur Le sabLe un autoportrait indéLébiLe. Par Irène MosallI 1 3 3

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n n’en finit plus, depuis un an de célébrer le cinquantenaire du magnifique film de David lean Lawrence of Arabia, avec dans le rôle éponyme, Peter o’Toole. Quand à son héros véritable, répondant au nom de Thomas edward lawrence et associé à la Grande révolte arabe (1916- 1918), il n’en finit pas non plus de faire un pied-de-nez aux historiens qui ne savent encore pas comment le situer. né en 1888 au Pays de Galles, (et décédé en 1935), il se fait d’abord connaître en tant qu’agent de liaison entre le gouvernement britannique et les troupes arabes qui s’apprêtent à se soulever contre l’armée ottomane. Puis il finit par se tailler la stature d’un personnage légendaire en menant cette guerre à sa façon, avec beaucoup de panache et souvent sans en référer à ses supérieurs. Il était arrivé à tisser d’étroites relations avec les leaders arabes, notamment le prince Fayçal, fils du Chérif de la Mecque, Hussein ben ali. sans compter qu’il avait accentué sa belle allure en s’enroulant dans la abaya bédouine et en sillonnant le désert, tantôt à dos de chameau, tantôt

à bord d’une rolls-royce blindée. Malgré les cinq grandes distinctions qu’il a reçues pour ses actions militaires, le lieutenant-colonel lawrence a été très controversé. ses détracteurs l'ont qualifié "d’indiscipliné " et "d’insolent". on lui a reproché sa "tenue négligée", son "arabe plus qu'approximatif ". on l'a accusé de "dilapider le trésor de sa Majesté pour soudoyer les tribus", de "mépriser les arabes ", d'être "viscéralement francophobe". on a relevé que certains de ses exploits ont été "surestimés". Ce qui n’a en rien altéré sa renommée et sa popularité, toujours vives. loin de tomber dans l’oubli, il reste une légende intemporelle à l’instar de trois espions contemporains, eux aussi hauts en couleurs et qui ont opéré dans le même contexte, évoqués dans un nouvel ouvrage intitulé « lawrence in arabia » (Lawrence en Arabie). le titre disant bien que son nom à lui est resté ineffaçable.

sens Du GlaMou r eT De la MIse en sCène selon ce récit signé scott anderson, le trio qui partageait


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Loin une de eux ont

de tomber dans L’oubLi, iL reste Légende intemporeLLe à L’instar trois espions contemporains, aussi hauts en couLeurs et qui opéré dans Le même contexte,

avec lawrence son esprit aventurier avait un certain lustre. Tout d'abord Curt Prüfer, officiellement attaché culturel de l’ambassade d’allemagne au Caire et dont la mission était de comploter avec les ottomans pour ébranler l’empire britannique. Mission menée entre beuveries et flirts avec une capricieuse princesse allemande. ensuite, aaraon aaronshon, un agronome sioniste d’origine roumaine, établi en Palestine et qui avait gagné la confiance du gouverneur ottoman de syrie. Il avait une sœur, sarah, tombée dans le piège du jeu de l’espionnage qu’elle s’amusait à pratiquer. enfin, l’américain William Yale, envoyé de la standard oil au Moyen- orient. Comme l'exploitation du pétrole arabe en était encore à ses balbutiements, il est passé du côté anglais avant d’être récupéré par le Département d’etat us. Pour l’auteur de ce livre, ce paysage des grandes puissances s’agitant au Moyen-orient autour des accords sykes-Picot, de la révolte arabe et de la Déclaration Balfour, impose aujourd’hui une nouvelle lecture. néanmoins, de cette mêlée émerge toujours l’image intacte et toujours glamour de T. e. lawrence car, à la différence des autres agents supposés secrets, il a toujours été habité par le personnage qui l’a rendu célèbre et dont il a parfois retouché le portrait pour illuminer davantage son auréole. Il en est ainsi du récit qu’il fait (dans son livre Les sept piliers de la sagesse) de tortures et d’un viol qu’il aurait subis. Des faits restés invérifiables. D’autant que, selon ses biographes, certains de ses écrits révèlent des penchants sadomasochistes. Par ailleurs, on ne lui connait pas de relations féminines mais on n’a pas pu, non plus, cerner ses orientations et ses expériences sexuelles.

e T u D e s D 'a r a B e à B Y B l o s Ce qui est certain c‘est que l’Histoire le fascinait et qu’il était allé à la découverte de cités médiévales en France et au Moyen- orient après des études à l’université d’oxford. avant de s’engager dans la révolte arabe, il se rend, en 1909, au liban et en syrie pour étudier les châteaux bâtis par les Croisés. l’année suivante, il s’installe à Byblos pour apprendre l’arabe auprès des enseignantes de l’american Mission school. ajouter à cela le talent littéraire qu’il a développé pour conter sa vie aventureuse dans son livre Les Sept piliers de la sagesse, assurant par la même occasion sa notoriété ultérieure. Il a signé d’autres ouvrages, dont les châteaux des Croisés. Il n’est jusqu'à sa mort qui ait ajouté du flamboyant à sa personnalité, déjà modelée dans le spectaculaire. Il avait une grande passion pour les motocyclettes et en avait acquis sept. Il leur a donné à toutes le nom de "George" et un numéro, selon l'ordre de leur acquisition. Ironiquement pour ce rescapé des pires dangers d'une guerre, le 13 mai 1935, alors qu'il roule à grande vitesse sur sa moto " George VII ", il perd le contrôle de sa machine en voulant éviter deux jeunes cyclistes. Il décède six jours plus tard et il est inhumé dans le petit cimetière de la commune de Moreton, dans le Dorsetshire. Il s’était ainsi défini : « Tous les hommes rêvent mais pas de la même façon. Ceux qui rêvent de nuit, dans les replis poussiéreux de leur esprit, s'éveillent le jour et découvrent que leur rêve n'était que vanité. Mais ceux qui rêvent de jour sont dangereux, car ils sont susceptibles, les yeux ouverts, de mettre en œuvre leur rêve afin de pouvoir le réaliser. C'est ce que j'ai fait ». |


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Photo DR


En 1982, nEw OrdEr nE s’Est tOujOurs pas affranchi du sOn dE jOy divisiOn. lE maxi “tEmptatiOn” va changEr la dOnnE. Par DavID BLOT

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U N J Oy E U x B Or D E L Et qu’entend-on sur ce disque ? Prenons la version single : un sequencer parfait en ouverture, totalement électro, en évidente référence à Kraftwerk, un premier cri de guitare et la batterie de Stephen Morris qui entre en action accoudé à la basse de Hooky. Et puis Barney qui se met à ânonner des paroles elliptiques (une histoire d’amour trahie, comme d’hab), avant de pousser la voix vers les aigus et de partir sur un refrain – mais est-ce vraiment un refrain ? – puis de nouveaux le fameux “Ouh ouh ouh”, le truc le plus catchy que New Order/Joy Division ait fait jusqu’à présent, un pont, un solo de guitare, puis un autre refrain (“Oh you’ve got green eyes, oh you’ve got blue eyes…”) et, bim, dernier coup de

massue de Stephen Morris et c’est emballé. Un joyeux bordel fourre-tout, abrasif, crève-cœur, pop et dansant, triste et gai à la fois, bref, tout New Order…

T r O I S S E C O N D E S à L’ é C r a N Le morceau sort en single et en maxi sur leur label Factory, le 10 mai 1982 avec des pochettes désignées par Peter Saville. Comme souvent avec New Order, ni le nom du groupe ni le nom du morceau n’apparaissent sur la pochette – il faut savoir, il faut chercher, il faut vouloir. Plus tortueux encore, le 45 tours (à l’époque, format leader des ventes) doit être joué… en 33 tours. Ce que ne comprendront pas les programmateurs de radio 1 qui après avoir jouer une fois le single à la mauvaise vitesse ne se risqueront plus à le programmer à nouveau. évidemment, il n’y a pas de vidéo pour le morceau (le clip qui tourne sur youTube date des années 2000). Et enfin le mot temptation n’est jamais prononcé dans le morceau (de même plus tard dans Blue Monday, True Faith ou Bizarre Love Triangle, les trois plus gros succès du groupe), alors qu’usuellement le titre d’un morceau reprend les paroles du refrain. Malgré tout, le single atteint la 29e place des charts, mais n’a pas encore l’impact qui en fera le single culte qu’il est aujourd’hui. C’est en live que le morceau prend son ampleur – c’est le titre que le groupe aura le plus joué en concert – parce qu’il est taillé pour la scène, dansant et rock à la fois. Petit à petit, il s’impose dans l’imaginaire collectif. En 1986, Jonathan Demme s’en sert en illustration de son petit bijou Something Wild avec Melanie Griffith, Jeff Daniels et les premiers pas de ray Liotta. Le morceau s’entend seulement 3 secondes à l’écran, comme un clin d’œil, diffusé par une voiture roulant dans une petite bourgade US avec la sono à fond et le “Ouh ouh ouh” qui passe en filant. avec plus d’impact, Danny Boyle s’en sert à deux reprises dans son Trainspotting de 1996 – et le morceau s’inscrit alors parfaitement dans la BO au milieu des classiques de Iggy Pop ou de Lou reed (deux des idoles du groupe). Depuis, Temptation a un statut de classique culte. En s’affranchissant du passé, le groupe a trouvé son ton : rock et dance, gai et triste, classique et expérimental. |

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uand il paraît en 1981, le premier album de New Order déçoit les fans de Joy Division qui ne se remettent pas de la mort du chanteur Ian Curtis. Movement n’est pourtant pas un mauvais album, loin de là, mais il est juste tout sauf en mouvement, le groupe laissant la production au génial Martin Hannett qui sculpta le son de Joy Division. Or, le groupe a besoin d’espace pour se (re)faire, et éloigner évidemment la figure de Ian Curtis, l’aîné du groupe. Temptation, qui sort en 1982, est la première autoproduction du groupe. Et le bijou absolu de New Order. La première diffusion du morceau (hormis en concerts) se fait en live sur les plateaux de l’émission Riverside sur BBC 2. Une version courte, sans les “Ouh ouh ouh”, froide, peu dansante, encore marquée par la new wave. Les membres du groupe ont des têtes de gamins, surtout Barney Sumner – impossible d’imaginer que ces trois-là ont déjà à leur actif un groupe mythique… Barney se tient droit comme un piquet, gardant les yeux ouverts tout le long du morceau (ce qui n’était pas son habitude à l’époque), Peter Hook, le bassiste, est en chemise blanche, loin du look néo-hard rocker qu’il arborera plus tard, et tourne ostensiblement le dos au public, Stephen Morris est, comme toujours, impeccable à la batterie, et Gillian Gilbert, la petite nouvelle aux claviers, quasi invisible, comme une légère touche féminine dans un groupe très masculin.


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SouS l’œil rigoureux et préciS de Véronique nichanian, le luxe prend chez hermèS une dimenSion auSSi géante que minimaliSte. ici, rien d’oStentatoire, rien qui laiSSe deViner le prix deS choSeS, juSte la célébration d’un art de ViVre Sportif, dynamique, fait de pure élégance et de pure SenSualité. belleS matièreS, belleS coupeS, belleS finitionS, SilhouetteS préciSeS: le luxe S’impoSe; il Se paSSe de diScourS. Par F.A.D

Photos ©Hermes

le charme diScret deS belleS matièreS


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eSpace taIlleur prIvé baptISé 'beSpoke' de Freeman'S SportIng club Sur rIvIngton, new York.

photo © eric laignel, dr

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IntérIeur de la boutIque ShInola, Sur FranklIn Street, deSSInée par davId rockwell.


Made in USa Le StyLe « Made in aMerica » eSt pLUS qUe jaMaiS priSé par Une cLientèLe toUt droit Sortie deS pageS dU Magazine MonocLe : Mode, acceSSoireS et objetS, LeS ateLierS de brookLyn, San FranciSco oU detroit Font recette. décryptage tendance. 1 4 1

par MARIE lE FoRT

I

nstallé dans une petite perpendiculaire à Bowery, Freemans Sporting Club (FSC) accueille une foule d’élégants gentlemen, lunettes en écaille et barbes fournies, vêtus de belles vestes en coton, épais pulls en laine et boots patinées. Certains attendent leur tour chez le barbier, d’autres sont là pour se faire tailler un costume trois-pièces sur mesure dans l’atelier secret (accessible par une porte cachée qui prend l’apparence, en trompe l’œil, d’une bibliothèque) et d'autres encore passent en revue les portants à la recherche de la dernière pièce produite… à quelques kilomètres de là ! En effet, sur chaque étiquette, le nom et le prix de la pièce s’accompagne de la distance qui la sépare de son lieu de production : une veste Mother Freedom produite dans le Massachussetts, une autre, en cuir, réalisée par Golden Bear établi depuis 1922 sur les docks de San Francisco, des chaussures ou sacs à dos en toile enduite réalisés uniquement pour FSC, l’homme Freemans a du style, et l’éthique qui va avec ! Dans le même esprit, la boutique Inventory (extension physique du magazine éponyme fondé à Vancouver en 2009) propose une sélection de marques

qui surfent toutes sur l’héritage américain des bottines, vêtements de travail, parkas ou beaux cotons. Souvent produites au Japon (et pour cause, la marque est aussi présente au Japon !), elles remettent au goût du jour l’élégance du sportwear tel que les Etats-Unis l’ont inventé.

MêME lE DESIGn Fait le plus neuf donc, de ces dernières saisons, après la vague du design vintage baptisé Americana, place aux boutiques, nouvelles marques de mode et créateurs en tous genres qui affirment leur volonté de reconquérir le territoire et les savoir-faire américains ! En d’autres mots, le “Made in USA” n’a jamais été aussi en vogue, à Brooklyn, Detroit ou encore Raleigh. Preuve en est, la marque Shinola dont la boutique dessinée par David Rockwell vient d’ouvrir sur Franklin Street, Tribeca. Son slogan: "Where American is Made". En redonnant du travail aux ouvriers des usines délaissées de Detroit, la marque revisite son histoire pour construire, non pas des voitures, mais des bicyclettes, montres et étuis en cuir qui mettent au pilori l’idée même de chaine de montage.


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boutIque InventorY Sur extra place, quI vend deS collectIonS maSculIneS réalISéeS de manIère artISanale, danS le reSpect deS SavoIr-FaIre.

photos dr

eSpace raleIgh denIm en carolIne du nord à l'IntérIeur de the curatorY, boutIque multI-marqueS InStallée Face au workShop de la marque de jeanS.


curIoSItY veSSelS In greY deSSInéS et réalISéS, à new York, par lIndSeY adelman.

lE JEA n, éVIDEMMEnT

oMA, l’histoire de ce bleu de travail consommé en masse aux Etats-Unis prend un twist contemporain bienvenu. Pas surprenant donc que Barney’s ait déjà passé commande !

A DR ESSES lindsey Adelman Sur rdv. 195 Chrystie Street, floor 2 http://lindseyadelman.com Shinola 177 Franklin Street www.shinola.com Raleigh Denim 211 Elizabeth Street www.raleighworkshop.com

Coté mode, la tendance se conjugue avec Raleigh Denim, jeune marque de jeans lancée par Sarah et Victor lytvinenko Freemans Sporting Club qui produit chaque paire avec soin. numéroté à la ceinture 8 Rivington Street sur une pièce de cuir, chaque jean est tissé, cousu, monté, http://shop.freemanssportingclub.com retourné, teinté à la main, sur des machines qui ont, pour la plupart traversé le XXe siècle. Dans leur usine de Caroline Inventory du Sud, le processus est lent, précis et marqué de l’empreinte 12 Extra Place (off East 1st Street, btw Bowery and 2nd des artisans qui font revivre la tradition des "American Avenue) Made Jeans". Dans leur boutique de nolita dessinée par inventorymagazine.com. |

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Un retour en arrière bienvenu qui fait déjà des adeptes inconditionnels – entendez parmi les aficionados des magazines Wallpaper* ou Monocle – surtout dans ce décor néo industriel marqué par la présence d’un escalier hélicoïdal, d’une coursive en acier et d’une magnifique bibliothèque en bois sombre au fond de l’espace. Pour la créatrice et "sculptrice de luminaires" lindsey Adelman, chaque pièce doit être prototypée puis réalisée dans ses ateliers : pour cela elle emploie une quinzaine de maîtres artisans qui soufflent le verre ou manient le laiton avec talent pour créer des pièces uniques. Etoffant le registre de ses explorations, lindsey Adelman compose, depuis quelques saisons, des luminaires qui incluent des morceaux de céramique, des surfaces laquées, des détails "bijoux" en or massif. Un savoir-faire sans équivalent.


De gauche Ă droite, Josh Harmony : Smoking en Soie Louis Vuitton Jerry Hsu : Smoking en Soie Louis Vuitton Austyn Gillette : Smoking en Soie Louis Vuitton


Los AngeLes ou new York ? new York à HoLLYwood ! dAns Les studios de LA PArAmount, des skAters rouLent sous Les Yeux de joLies fiLLes, fLirtAnt Avec Le bitume et Le stYLe. Photos andré Saraiva et aaron roSe Stylisme gena tuSo


Austyn : Smoking en laine et chemiSe en coton Gucci


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sarah : robe de chambre en Soie Louis Vuitton homme, lingerie LA PerLA, chauSSureS BotteGA VenetA


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Austyn : Smoking en laine et Soie Louis Vuitton



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De gauche Ă droite, Josh : chemiSe en laine et jeanS sAint LAurent PAr HeDi sLimAne Austyn : veSte en laine t-Shirt en coton et jeanS sAint LAurent PAr HeDi sLimAne Jerry : manteau en cuir, t-Shirt en coton et jeanS sAint LAurent


De gauche à droite, Austyn : coStume en laine et chemiSe en coton BurBerry Prorsum Josh : trench en coton, chemiSe imprimée en coton et pantalon en laine BurBerry Prorsum sarah : trench en latex et chauSSureS BurBerry Prorsum, lingerie LA PerLA Jerry : coStume en laine BurBerry Prorsum, veSte en jean vintage.


Austyn : blouSon en coton et laine, pantalon en laine Dior Homme


sarah : robe en laine et Soie sAint LAurent PAr HeDi sLimAne, eScarpinS Dior


chloe : top en Soie avec fleurS brodĂŠeS et jupe en Soie Dior


Jerry : blouSon en cuir, pull en laine, pantalon droit en laine et SneakerS LAnVin



Austyn : pantalon en laine Louis Vuitton Anouck : chemiSe d’homme à plaStron en coton Louis Vuitton, eScarpinS Dior sarah : lingerie LA PerLA, eScarpinS BotteGA VenetA Assistantes stylisme : Leah Adicoff et sarah Anne Hartzog



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pin-up pop ironiques et délicats, les nus du dessinateur californiensemoquent gentiment de l’american way of life. Par BAPtISte PIégAy

Photo collection privée, ADAGP, Paris 2013

“VAl VeetA” (1965), oil on cAnVAs, 30,48 x 45,72 cm

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N

é à Sacramento le 24 juillet 1935, Mel Ramos n’est pas homme à se laisser contraindre par les frontières. Dessinateur de pin-up (quoiqu’il préfère qu’on écrive qu’il peint des nus, dans la tradition de Modigliani, Picasso ou Matisse), raide dingue des héros de comics, pasticheur amoureux de classiques de la peinture de maîtres (sa relecture de l’olympia de Manet est aussi malicieuse que respectueuse), détourneur des symboles du consumérisme béat : les étiquettes se décollent à peine posées. Dans l’équation qui donne naissance à son travail, on trouverait le designer Raymond Loewy (le concepteur des logos Lucky Strike et Shell), Roy Liechtenstein et l’immense croqueur de pin-up, le Péruvien Alberto Vargas, dont il avait refusé de prendre la succession à Playboy. Il est vrai que ses modèles, émergeant de produits de consommation courante, étaient moins objets du désir qu’une réflexion parodique sur l’art du nu à l’ère pop. Contestataire lubrique, agitateur ludique, témoin lucide d’une époque où la matière compte moins que la chair, il jette sa lumière ironique et sensuelle sur un quotidien désincarné. Avis aux amateurs : il honore encore des commandes. |


“100 GrAnd” (2012), oil on cAnVAs, 36 x 24 cm


Photos collections privées, ADAGP, Paris 2013

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“nude descendinG A stAircAse” (1987), wAtercolor, 104,14 x 76,2 cm


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“Peek-A-Boo #2” (2012), liGhtBox with steelcut, Acrylic PAint, hAut. : 100,2, lArG. : 74,9, Prof. : 6,9 cm


Photos Galerie Ernst Hilger, collection privée, ADAGP, Paris 2013

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“coco cookie” (2011), oil on cAnVAs, 153 x 91 cm



elle est à l’origine de deux des Plus Belles chansons d’amour de tous les temPs. deux hommes ont tour à tour écrit, comPosé et dédié ces morceaux à la Belle Pattie Boyd. le Premier, c’est george harrison. le deuxième, eric claPton. « something » et « layla ». Par Médéa azouri

"S

omething", la chanson des Beatles sortie sur l’album abbey road en 1969, est considérée comme étant la plus belle chanson d’amour de tous les temps selon Frank Sinatra. « Something in the way she moves, attracts me like no other love, something in the way she woos me ». Pattie Boyd rencontre George Harrison sur le tournage du film « Hard day’s Night ». on est en 1964. Le mannequin et le chanteur tombent amoureux. ils se marient deux ans plus tard. C’est l’amour fou, un amour placé sous le signe de la méditation transcendantale à laquelle la belle

initie le Beatle. En 1969, il écrit et compose « Something ». « i don’t want to leave her now, you know i believe her now ». avait-il deviné que son copain de toujours, Eric Clapton était tombé amoureux de sa belle ? avait-il senti que sa femme allait entamer une relation avec le grand guitariste ? avec celui qui lui dédiera un an plus tard sa chanson « Layla ». Clapton qui avait succombé aux charmes de Pattie Boyd et qui souffrait de sa réticence à quitter son ami, s’inspire d’un livre persan « The Story of Leïla and Majnun » du poète Nizami, qui raconte l'amour passionné d'un homme pour une femme mariée. il sombre. « Layla, you’ve got me on my knees. Layla, i’m begging, darling please. Layla,

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Pattie Boyd et les deux chansons de sa vie.


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George Harrison et Ringo Starr des Beatles avec leurs femmes

Eric Clapton et Patti Boyd en 1974

Patti Boyd et Maureen Cox en 1968

darling won’t you ease my worried mind ». Pattie craque et quitte George Harrison en 1977. Elle aura résisté 7 ans. 7 ans de va-et-vient de rock’n’roll amoureux. Elle tombe éperdument amoureuse d’Eric Clapton. L’amitié entre les deux hommes ne se brise pas. on est dans les années 70 et le partage est de rigueur. George Harrison ayant eu de son côté une histoire avec la femme de ringo Starr sans que ça n’ait perturbé la bonne entente du groupe. Pattie tombe amoureuse et tombe tout court. Eric Clapton sombre dans l’héroïne puis dans l’alcool. Mais le mannequin l’aime. Lui pardonne ses humeurs sombres. Ses excès et même ses incartades, dissociant en permanence l’amour et le sexe. Elle l’aime parce que Clapton est fou d’elle. un jour qu’il attendait qu’elle se prépare et qu’elle prenait son temps, il lui écrit « Wonderful tonight ». il suffisait d’instants comme ceux-là pour que la jeune femme ne le quitte pas. des chansons comme celles-ci pour que Pattie Boyd panse ses blessures. Elle regretta plusieurs fois d’avoir

quitté Harrison mais elle avait Clapton dans la peau. Malgré tout. Malgré tout. Même après qu’elle eut appris qu’il attendait un enfant avec une italienne, alors qu’elle ne pouvait pas en avoir. Pattie Boyd savait que Clapton l’aimait. Elle savait que Harrison l’avait aimée. Et elle savait qu’elle vivait une relation destructrice mais elle n’y pouvait rien. un jour, un ami lui demanda si elle aurait échangé sa passion avec Eric contre un amour plus doux. Elle répondit non. C’était comme si elle était accrochée à une étoile filante : une expérience fantastique et douloureuse. Elle a été heureuse de la vivre. « Je sais que je n’aurais plus jamais ces sentiments-là ». Pattie Boyd aura inspiré bien des chansons. « Bell Bottom Blues », « Never Make you Cry », « Pretty Girl » et « old Love » de Clapton, « i Need you » et « isn’t it a Pity » de George Harrison. Pattie Boyd reste un mystère. un mystère inscrit dans l’histoire du rock anglais. un mystère comme de nombreuses femmes qui ont aimé parce que. Et qui ont été aimées parce que c’étaient elles. |



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Zaki nassif En mars 2014, dix ans auront passé dEpuis la disparition dE Zaki nassif. l’occasion d’unE commémoration énErgiquEmEnt orchEstréE par l’univErsité américainE dE BEyrouth, dépositairE dEs archivEs dE cE chantEur Et compositEur qui a rEstitué au liBan son idEntité musicalE.

Photos An-Nahar

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Par F.A.D.


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l ne suffit pas de naître sous la bonne étoile. Il faut parfois toute une conjonction d’astres pour composer ces personnalités uniques capables de transformer en symphonie le ronron des jours. Dans le cas de Zaki Nassif, ce fut d’abord la chance d’être né et d’avoir grandi à Machghara, dans cette plaine de la Békaa où le rythme des semailles et des moissons est prétexte à toutes les fêtes. Ce fut aussi cette mère, Rachidé Ibrahim, qui dès le jour de sa naissance, le 4 juillet 1916, berça de sa très belle voix ce petit dernier, sur la multitude d’airs folkloriques qu’elle avait miraculeusement engrangés. Il y eut aussi la Révolution russe de 1917 qui força toute une génération instruite à émigrer, s’implantant au hasard des pays d’accueil. Le Liban fut le lot des Kouguell, une famille de musiciens qui enseignaient à l’AUB, en 1936, quand Zaki Nassif rejoignit l’Institut de musique de cette université. Cela sans compter le bain de musique sacrée dont il était entouré, entre la sublime incantation du Coran par le cheikh égyptien Salama Hijazi déjà diffusée à la radio, et les services religieux des églises syriaque et orthodoxe où les enregistrements et instruments de musique sont bannis, seule la voix humaine étant autorisée à chanter les prières.

U N DeStIN

L A DA B K é , S oL I DA R I t é

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Dans les années 40, à la veille de l’Indépendance, un fort sentiment patriotique, déjà aiguisé par la fierté de la victoire pas si lointaine contre le joug ottoman, prévaut auprès des jeunes dans les collèges et universités. Sensible à cette influence, Nassif se souvient des fêtes de son enfance, quand il suffisait à un paysan de crier “daloouna!” pour être rejoint

MoDeRNIté De FoLKLoRIqU e

LA

MUSIqU e

Contrairement aux frères Rahbani, Nassif n’a pas introduit de musique occidentale ou classique dans ses compositions. C’est dans la matière vive du folklore initial qu’il a puisé le terreau de son évolution. Il lui a suffi d’introduire un souffle contemporain dans la tradition musicale paysanne. Les Rahbani, il les rencontre dans les années 50. Ils lui sont présentés par le compositeur Khalil Maknieh, oncle de toufic el Bacha qui joue les mentors pour son neveu et son génial ami. C’est avec les deux frères Rahbani, Mansour et Assi qui épousera Fayrouz, toufic el Bacha et Philémon Wehbé qu’il formera la “Bande des cinq”, une troupe de chanteurs et de musiciens engagée par radio orient à animer des programmes. La consécration vient en 1957 avec le festival de Baalbeck où ils présenteront des spectacles entiers enrichis des chorégraphies de danses folkloriques avec l’aide de Marwan et Wadiha Jarrar. Reconnu et célébré, Zaki Nassif veut avant tout transmettre ce flambeau qui lui tient à cœur. Il compose des centaines d’airs et de chansons pour les nombreux talents qui se révèlent au Liban et dans le monde arabe. Il se trouve au centre d’une véritable renaissance musicale qui accompagne l’éveil de son pays à l’indépendance. Il poursuit son œuvre malgré les quinze années de guerre, et culmine à la fin des années 80 avec “Rajeh yetaammar Lebnan”, une dabké, quoi d’autre, dont les paroles appellent à l’entraide entre Libanais pour reconstruire le Liban “Il sera reconstruit et sera même plus beau qu’avant”. “et rien qu’une chanson pour combattre un tambour”, chantait Brel; on en a connu qui étaient prêts à mourir sur un air de Nassif. | L’Université américaine de Beyrouth (AUB) organise un festival Zaki Nassif jusqu’en juin 2014. www.aub.edu.lb/FAS/ALLEVENTS

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Zaki Nassif, bien que né d’un père commerçant en matériel industriel, était en quelque sorte prédestiné à la musique. Un grave problème à la jambe, survenu en 1933 et qui le laissa boiteux toute sa vie, le contraignit à quitter le Lycée de la Mission française où il suivait ses études. Il travaille pour un temps aux côtés de son père tout en se familiarisant avec les principaux instruments de musique locaux tel que le oud et la double flûte (mejwiz). Il a déjà 20 ans quand il suit les cours des Kouguell. Arkady Kouguell et sa femme enseignent le chant et le piano; Rudolph, le frère d’Arkady, le violoncelle. Nassif a pour camarade d’institut le compositeur toufic el Bacha, père du pianiste Abelrahmane Bacha. Un petit groupe se forme autour des Kouguell qui entrainent leurs élèves à travers les régions libanaises où ils recueillent les airs locaux et pour la première fois les notent, emmagasinant ainsi un précieux matériel prêt à se décliner en rhapsodies et surtout à se rénover en entrant dans la modernité.

par toute une troupe venue lui prêter main forte (littéralement yad al aouna). La daloouna, cet air de dabké qui donnait du courage aux hommes avant d’entamer les travaux champêtres comme à l’heure de célébrer la fatigue bienfaisante de ces moments de solidarité, est le cheval de bataille de Nassif. C’est sur des airs de daloouna qu’il écrit ses paroles les plus émouvantes. Il y introduit des harmonies et des instruments qui les exaltent. Après Zaki Nassif, la dabké ne sera plus jamais cet air fruste, monotone et rudimentaire du Liban profond. Musique élaborée, elle portera plus loin et plus haut que jamais l’identité des Libanais, leurs rêves et leurs aspirations. elle aura surtout, multiplié à l’infini, ce pouvoir fédérateur et exaltant capable de réconcilier et de souder les pires ennemis en les pliant au même rythme, en les enchaînant main dans la main.


John currin : le cul et le qi 51 ans, une cote en hausse, une figure des mondanités newyorkaises, des peintures porno-comiques : l’américain John currin investit paris avec une exposition rare d’œuvres inédites.

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n musique, il existe une technique, roublarde et malicieuse, qui consiste à mêler des morceaux si étroitement qu’ils n’en font plus qu’un : le mash-up. Le producteur Danger Mouse avait ainsi connu son heure de gloire en concassant ensemble le White album des Beatles et le Black album de Jay Z pour donner naissance au grey album, interdit sur le champ. Le peintre John Currin n’est pas amateur de rap (à notre connaissance), mais ses peintures, elles, ne sont pas tout à fait étrangèresà cette démarche. grand amateur de poussin ou Fragonard, admirateur des dessins culs crus de Robert Crumb, fin connaisseur de l’iconographie publicitaire américaine des années 1950 (celle qui mettait en scène une vie domestique idéale) et virtuose un peu potache, détournant avec ironie et tendresse des classiques des vieux maîtres, il malaxe, entremêle, mixe, remixe, fond et remodèle des siècles de peinture. et de pornographie aussi : certains de ses tableaux semblent découler de visites studieuses sur youporn et ses dérivés. il court les sites Web à la recherche d’extraits de films porno, visite le Metropolitan Museum à la moindre occasion, et passe son voyage de noces entre les Uffizi de Florence et les églises vénitiennes. Né à Boulder, Colorado, en 1962, titulaire d’un master of fine arts décerné par yale, il connut les honneurs d’un appel au boycott, lancé par le Village Voice en 2002, pour condamner ses œuvres mettant en scène des femmes d’âge mûr dans des positions explicitement sexuelles. L’année suivante, alors que le Whitney lui consacre une exposition, un critique évoque de « la pollution artistique ». Depuis, il traîne, de son propre aveu, la réputation « du type le moins aimé du milieu ». il n’arrange pas son cas en prenant

position avec jubilation contre les opinions en vogue dans son environnement, revendiquant des convictions libertariennes (c’est-à-dire, sur l’échiquier politique américain, un genre de libéralisme tous azimuts, qui met la liberté individuelle au-dessus de tout, considérant que l’etat ne devrait se mêler de rien), ou provoquant ses interlocuteurs avec des assertions discutables : « Je pense que la pornographie pourrait être une offrande superstitieuse faite aux dieux par une race mourante. » son goût pour la représentation du sexe – en interview, il parle assez drôlement de la difficulté technique à reproduire la carnation des organes génitaux – demeure sa marque de fabrique, une signature identitaire dont il peine à se défaire. en 2008, alors qu’il préparait une exposition chez gagossian, il en plaisantait dans une interview donnée au New yorker : « J’aimerais bien m’en débarrasser une bonne fois pour toutes. Mais je crois que je n’en ai pas tout à fait fini... » La même année, il vendait une toile 5,5 millions de dollars, se faisant ainsi une place sur le territoire des artistes contemporains attirant l’attention médiatique et les chèques à six zéros. avec sa femme, l’artiste Rachel Feinstein, ils forment un de ces « power couples » dont la presse se régale : pensez-vous ! L’on croise chez eux (dans un appartement photographié par World Of interiors) Marc Jacobs, sofia Coppola, peter Brandt, salman Rushdie, etc. Dans ses peintures, Currin représente sa femme parfois frontalement, parfois par suggestions (ne retenant que ses yeux ou l’éclat de sa peau), toujours avec un amour flagrant. Ce n’est pourtant pas ainsi qu’il démine les accusations de sexisme dont il fait l’objet, dans la mesure où il s’en moque éperdument : « C’est l’impression que je donne, expliquait-il

Photos John Currin Courtesy Gagosian Gallery Photography By Rob Mckeever

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Par Baptiste piégay


« TapesTry », huile sur Toile, 2013.

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à un journaliste d’artnet il y a deux ans. Je ne sais pas si c’est intentionnel, mais c’est ainsi que je suis. Je ne dis pas que c’est une bonne chose, c’est simplement incontrôlable.si je me préoccupais du sexisme, je me priverais d’une source d’énergie. » Jamais satisfait de ses modèles prenant la pose, il incorpore son propre corps à ses toiles . et lorsqu’il fait remarquer que ses portraits de femmes parlent d’abord de lui, il ne plaisante qu’à moitié. Malgré le succès, il semble parfois mal àl’aise avec sa propre démarche et son identité : « Je me sens si peu sûr de moi en tant que peintre figuratif et peintre américain. pour moi, la peinture à l’huile est foncièrement européenne. Ma technique ne peut pas être comparée à celle d’un peintre

européen moyen du XiXe siècle. ils avaient alors tellement plus d’habileté et d’assurance technique. C’est comme apprendre à jouer au tennis à 4 ou 5 ans […] Je voulais que mes peintures soient complexes – mais je ne pensais pas qu’elles le seraient à ce point », disait-il avec candeur au New yorker. son œuvre fascine par l’hétérogénéité de ses influences, son imaginaire au spectre large, son assurance pleine de morgue rongée par le doute, et délicieusement jubilatoire. | Du 21 octobre au 21 décembre 2013, galerie Gagossian : 4, rue de Ponthieu, Paris VIIIe. Du mardi au samedi, de 11 h à 19 h, www.gagosian.com


Matt Hitt, cHanteur des excellents drowners, et tHéo cHolbi, que l’on découvrira dans le procHain filM de larry clark, se sont rencontrés à paris. cHic, une nouvelle aMitié !

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Photos CédriC violet | Stylisme jennifer eymère

Matt : Manteau en Maille IKKS Pure edItIon, cheMise en coton ZaPa, jeans the KooPleS, chaussures louIS VuItton Page de droite, Matt : veste en laine Marc JacobS, cheMise IZac, pantalon en laine Polo ralPh lauren, ceinture charVet



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Matt : Manteau en laine drIeS Van noten, pull en Mohair carVen, jeans the KooPleS, chaussures louIS VuItton


Matt : parka carhartt WIP, veste en laine et cheMise en coton Marc JacobS, pull en laine the KooPleS, pantalon en laine Paul & Joe


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Matt : peau lainĂŠe SaInt laurent Par hedI SlIMane, gilet en laine Polo ralPh lauren, t-shirt en coton PetIt bateau


thĂŠo : Manteau en laine au col en fourrure ZIllI, costuMe en laine brIonI, pull en laine erManno ScerVIno, chaussures carVen


théo : pull en laine dolce & Gabbana, pantalon en coton dIeSel Matt : pull en laine, cheMise et pantalon dolce & Gabbana



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théo : Blouson en laine au col en fourrure Paul & Joe, t-shirt en coton SaInt laurent Par hedI SlIMane, pantalon en coton dIeSel


Matt : pull en coton et ĂŠcharpe en laine ZadIG & VoltaIre, jeans the KooPleS, chaussures louIS VuItton


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thĂŠo : veste MatelassĂŠe Moncler, veste en laine Marc JacobS, polo en laine Z ZeGna, pantalon SalVatore FerraGaMo


Matt : costuMe en laine erManno ScerVIno, cheMise Marc JacobS, ĂŠcharpe en laine Sandro, chaussures Prada


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thĂŠo : pull Ă rayures en laine et pantalon en laine Prada, chaussures carVen Matt : veste en cuir, pull en laine, pantalon en laine et chaussures Prada, chaussettes FalKe


Matt : costuMe en laine dSquared2, pull en laine cloSed Grooming : Josefin Gligic assistant photo : loc boyle assistante stylisme : Kenny Guetta


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photobiographie Le photographe itaLien a réuni une décennie de ses cLichés. pLus qu’un Livre, La vie kaLéidoscopique de L’enfant terribLe de La mode. Par ADRIAN FoRlAN

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ix ans de travail et de vie : voilà de quoi Draw Blood for Proof est fait. Mario Sorrenti gardait les traces de ses inspirations, de ses projets et de ses amis, archivant tirages, Polaroid, planchescontacts, instantanés. Il en fit, en 2004, une exposition à la Andrew Roth Art Galleries de New York, émouvante dans ce qu’elle montrait – avec crudité parfois – de son parcours, et passionnante dans ce qu’elle révélait de sa démarche esthétique. Avant le décrochage, dans l’idée de lui offrir un jour une deuxième existence, il immortalisa l’événement qui exprimait une certaine idée de l’autobiographie, sans nostalgie, intense, vivante, brûlante. C’est exactement ce dont témoigne ce magnifique livre. | “Draw Blood for Proof”, de Mario Sorrenti (éd. Steidl/Dangin).



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Photos DR



Alice & Adam en couple depuis 5 mois


pour les amoureux de belles mécaniques, certains instruments horlogers ont su capter les influences de l’univers de la navigation. chic ou sport, les modèles présentés dans ces pages possèdent chacun une facette de l’esprit d’aventure.

1. Jaeger-LeCouLtre Master HoMetiMe aston Martin sobre et CHiC dans son boîtier en aCier de 40 MM à porter sur braCeLet en aLLigator, Ce ModèLe est dédié au ConstruCteur des pLus CéLèbres voitures de sport angLaises 2. tHe britain CHronograpHe burberry Ce CHronograpHe en aCier aniMé par un MouveMent à quartz possède une aLLure iMpeCCabLe aveC son Cadran bLeu aux trois CoMpteurs en reLief et guiCHet de date. boîtier 47 MM

3. bvLgari diagono CaLibro 303 edition LiMitée. Cadran bLeu et bLanC exéCuté aveC La teCHnique CHaMpLeve. braCeLet en aLLigator. boîtier : 42 MM. 4. piaget poLo fortyfive boîtier 45 MM en titane aveC traiteMent dLC et godrons en aCier aveC traiteMent dLC. Cadran aveC index LuMinesCents. fond sapHir. MouveMent MéCanique extrapLat CHronograpHe à reMontage autoMatique aveC petite seConde, CHronograpHe fonCtion fLybaCk, date et seCond fuseau Horaire.

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en temps universel


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l’OrIeNt-express OV NI édItOrI al, l’OrIeNt ex press, meNsuel des a NNées 90, eut uNe cOurte carrIère. m aIs Il fut la VItrINe d’uN uNdergrOuNd V Ibr a Nt quI a mIs au mONde la “Y geNer atION” du lIba N. Par Nada Nassar-Chaoul

C’est alors que nous, les enfants de la guerre, qui avions vécu notre jeunesse dans les abris d’achrafieh, à longer furtivement les sacs de sable et à tenter d’esquiver le franctireur du ring, avons rencontré les « nouveaux libanais ». la sphère publique étant scellée, c’est vers des individus que nous nous sommes tournés. des expatriés gais et talentueux rentrant au pays après des années à Paris, Montréal ou New-York, avec certes un petit air venu d’ailleurs et pourtant bien libanais par leur sens de la nuance et cet art inimitable d’osciller entre deux eaux. découvreur de talents, réfractaire à la morosité ambiante, sous de faux-airs d’élégante nonchalance, c’est samir Kassir qui nous dévoilera dans l’orient-Express les photos émouvantes des Bédouines de houda Kassatly, le dessin grinçant et bourré d’humour de Mazen Kerbage et, avant

l’heure, les qualités de conteur de Charif Majdalani et la plume talentueuse de Jabbour douaihy, sans compter, plus inattendus encore, les articles culinaires savoureux de Farouk Mardam-Bey, alias Zyriab. C’est dans cette revue éphémère que l’écriture sensible de Nada Moghaizel-Nasr nous fera vibrer et que les analyses politiques fines de Joe Bahout nous surprendront par leur pertinence, sans compter les éditoriaux tant attendus de samir Kassir lui-même qui s’avèreront, hélas, prophétiques. Mais l’orient-Express verra aussi l’émergence d’une véritable culture critique, montrant du doigt les travers d’une société désorientée, cherchant à noyer tantôt dans l’alcool du « nouveau » quartier Monnot - jadis synonyme d’une sinistre ligne de démarcation - tantôt dans une consommation effrénée, les incertitudes de l’avenir. Cette consommation compulsive ne manquera pas d’être traquée non seulement entre les lignes de «la frime de l’orientExpress », mais encore, dans la rubrique “Mixed media” de Médéa azouri, pour la première fois dans la presse libanaise, une critique des campagnes de publicité, y compris celles des annonceurs de la revue eux-mêmes ! Cette outrecuidance signera l’arrêt de mort de l’orientExpress. des idées d’accord, mais touche pas à mon fric ! on peut aussi aller plus loin. l’image de la société libanaise telle que reflétée par la revue était-elle trop crue ? Trop insupportable à voir ? on a toujours tort d’avoir raison trop tôt. |

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es historiens les appelleront plus tard les années de plomb. Ces années quatre-vingtdix où il fallait survivre aux images insoutenables des chars syriens envahissant le palais de Baabda. survivre aussi au sentiment de ne plus avoir de pays, ou pire encore à celui que ce liban-là n’était plus le nôtre. Tout le contraire des happy end que nous promettaient les opérettes des rahbani serinées à longueur de journées sur les ondes de la Voix du liban entre deux flashes annonçant des explosions. Eh non, le bon peuple n’avait pas triomphé à la fin contre le vilain envahisseur, et la douce villageoise n’avait pas réussi à elle seule à faire reculer tous les méchants.


Veste en mohair, pull en laine shetland, chemise Ă carreaux en coton et pantalon en laine PRADA


Le comédien de 46 ans au physique athLétique est un champion du contrepied comique et de L’invention Loufoque. un drôLe de type autant qu’un type drôLe. Par TimOThée veRReCChia Photos aNDRé SaRaiva | Stylisme RiCky BeNNiCk

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uand Will Ferrell a fait son apparition sur les écrans, notre génération embrassait les années 1990 à pleine bouche: O.J. Simpson s’enfuyait à bord d’une Bronco blanche, les groupes britpop se faisaient la guerre, Jacques Chirac inventait le concept de fracture sociale… Le monde était prêt à accueillir Will. Né et élevé dans la Californie banlieusarde, Will, comme la plupart de ses pairs, s’est épanoui au Saturday Night Live. Des cascades en slip de bain, des moments de comédie abstraite

et poétique, des imitations de George W. Bush ont ponctué son ascension vers la gloire. De Elfe à Very Bad Cops en passant par Frangins malgré eux, il nous a enchantés avec son mélange de colère adolescente et de candeur. Sa grandiose filmographie est un monument de culture pop contemporaine à son meilleur : irrévérencieuse, malicieuse, éclectique et imprévisible. Nous attendons avec impatience le retour du anchorman Ron Burgundy dans Légendes vivantes, avec impatience, excitation et appréhension. |

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the King of comedy


costume en mohair, pull en laine shetland et chemise en coton imprimé PRADA

“ado, je mettais des fringues d’occasion, n’importe quoi de propre”


Blazer en laine Gucci, chemise en coton et pantalon en laine PRADA, craVate en maille et pochette en soie RAlPh lAuRen PuRPle lAbel


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interview express

Entre deux photos, Will répond à neuf questions essentielles.

Quels étaient vos créateurs préférés à l’adolescence ? Gloria vanderbilt et JC Penney. Quels étaient vos groupes préférés ? U2 et The Smiths. Comment définiriez-vous votre style de l'époque ? ado, je mettais des fringues d’occasion, et n’importe quoi du moment que c’était propre. Où êtes-vous allé au lycée ? University high School, irvine, Californie. Quelles étaient vos émissions préférées ? Quand j’étais gamin, La croisière s’amuse, Happy Days, Laverne & Shirley et L’Île fantastique. ado, Battle of the Network Stars sur aBC, Saturday Night Live et The Tonight Show.

Quel poster aviez-vous accroché dans votre chambre ? Je ne me souviens pas. Ceci dit, ma chambre n’avait pas de mur. J’ai grandi dans une station de bus. Comment les politiciens américains réagissent-ils à vos imitations ? Lorsque j’ai croisé George W. Bush, il ne m’a pas identifié comme le type qui l’avait imité. Janet Reno (secrétaire d’état à la Justice sous la présidence de Bill Clinton, ndlr), elle, a adoré. Réalisez-vous que vous avez un impact ? Quand j’entends des dialogues de mes films cités. Savoir que des idées folles font rire est gratifiant. Quels sont les acteurs français que vous appréciez ? alain Chabat et j’aime, aime, aime marion Cotillard !


manteau en laine et nœud papillon en soie DRies vAn noten, cardigan en laine Jil sAnDeR, chemise en coton et pantalon en laine PRADA



costume en mohair, pull en laine shetland, chemise en coton imprimĂŠ et chaussures PRADA


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pull en laine shetland, chemise en coton et pantalon en laine PRADA


trench-coat buRbeRRy, chemise en coton GioRGio ARmAni, craVate en maille RAlPh lAuRen PuRPle lAbel, pantalon en laine et chaussures PRADA Grooming : catherine Furniss Assistant stylisme : Alex shera


des bulles de bonheur… Certains téméraires du savoir-reCevoir ont fait le pari d’attirer des Clients désireux de s’éChapper quelques jours du Chaos urbain et métaphysique de leurs vies. plusieurs établissements ont fleuri un peu partout dans les différentes régions libanaises. véritables bed&breakfast aCCueillants, Chalets à l’attention des férus d’éCotourisme, boutique-hôtels version tree-hugger, les nouvelles maisons d’hôtes abondent de Charme dans leur diversité. Par rAnA AnDrAos

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Be i t A l BAt rou n Beit Al Batroun est une véritable maison libanaise nichée dans les hauteurs de Batroun. la propriétaire Colette Kahil a toujours voulu créer une véritable maison d’hôte. C’est à la suite de cinq années de travail acharné et des objets qu’elle a savamment choisis qu’elle inaugure enfin Beit Al Batroun. la maison comporte trois chambres « réservées jusqu’à la mi-novembre » souligne-telle non sans fierté. Véritable bed&breakfast où la propriétaire réside, Beit Al Batroun propose une nuitée à 160 dollars, petitdéjeuner inclus. un premier repas de la journée préparé sous le regard attentif et attentionné de la propriétaire, évidemment.

B ou you t i Bouyouti, est un groupement de bungalows situé sur un terrain de 40 000m2 appartenant à la famille Bazergi à Deir el Qamar dans la région du Chouf. initialement, le projet n’a pas de visées commerciales. rafic Bazergi, membre de la famille, dessine et construit sur le terrain huit bungalows pour le plaisir. un ami de la famille suggère de transformer ces huttes en maisons d’hôtes. C’est ainsi que nait Bouyouti, véritable boutique-hôtel nichée au cœur d’une des plus belles régions du liban. loin du chaos beyrouthin, les hôtes peuvent apprécier une nature luxuriante autour de la piscine. le tarif pour un guesthouse pour deux personnes est de 200 dollars la nuitée, petit-déjeuner inclus. un groupe de quatre personnes peut réserver une maison plus grande pour 300 dollars.

lA M Aison De lA For êt la Maison de la Forêt est une station d’écotourisme située sur un terrain de 35 mille mètres carrés dans le village de Bkessine

dans le caza de Jezzine. née des efforts combinés d’un partenariat public-privé entre l’union des municipalités de Jezzine et une société créée par tanya et Antoine nader, ainsi qu’ Amal Abou Zeid, la Maison de la Forêt a pour objectif de promouvoir les activités d’écotourisme dans la région de Jezzine, mais aussi au liban-sud, région qui a trop longtemps été boudée par les autorités et les touristes. Au-delà d’une maison d’hôtes et d’un centre d’écotourisme, la Maison de la Forêt se veut également un centre qui redynamise l’emploi dans la région. le prix d’un bungalow est de 125 dollars par nuitée et par personne. un supplément de 25 dollars est ajouté pour toute personne supplémentaire. la nuit une tente s’élève à 35 dollars avec une salle de bain commune. la Maison de la Forêt peut abriter jusqu’à 50 hôtes.

l’ h ô t e l D e M o n p è r e l’hôtel de mon père se trouve dans le village de Kartaboun dans le caza de Jbeil. Cette maison d’hôtes 3 étoiles dotée de 17 chambres, est adjacente au lycée technique de Jbeil. Dans un souci de personnaliser l’espace, chaque chambre porte un prénom (Victoria, David, Céline, etc.). une cuisine conviviale est proposée aux clients de l’hôtel qui peuvent apprécier un coucher de soleil sur la terrasse ou un « punch » fait maison au bar. Cet établissement pour le moins atypique, situé à proximité de la citadelle de Jbeil, proposera des cours de langue arabe à des clients étrangers. les hôtes pourront aussi découvrir les environs de cette ville historique du liban ainsi que plusieurs exploitations viticoles de la région. une chambre simple est proposée à 60 dollars en « basse saison » et à 80 dollars en « haute saison, petit-déjeuner inclus. |


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à nous les petites anglaises Comme ChaCun sait, l’angleterre est le pays du pudding, de la bière, du rugbyet de la musique punk. mais C'est aussi – et surtout – le pays de l’automobile, aveC des Créations parmi les plus folles qui soient. panorama, pied au planCher. 2 1 8

Par Pierre-Olivier Marie

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l existe deux façons d’associer l’automobile à l’angleterre. la première se compose de vauxhall vectra tractant paisiblement une caravane, de retraités roulant dans des breaks volvo de couleur rouge, ou bien encore de voitures aussi improbables que la reliant robin (à trois roues), le tout évoluant, comme chacun sait, « du mauvais côté de la route ». route qui présente l’inconvénient d’être placée sous l’étroite surveillance des Gatso, ces radars automatiques qui fleurissent outre-Manche depuis 1992, soit une décennie avant la France. Bref, rien de bien folichon... et il y a l’autre angleterre. Celle qui vibre aux jappements d’un bouillant v8 ou au feulement d’un majestueux v12. l’angleterre de rolls-royce, de Jaguar, de land rover et de Bentley. l’angleterre qui a « inventé » la formule 1 (le tout premier Grand Prix s’est couru à Silverstone en 1950) et où la plupart des grandes écuries sont aujourd’hui installées. l’angleterre qui se taille – et de loin – le plus beau palmarès de l’histoire de la F1 : huit titres au total pour les pilotes, depuis Mike Hawthorn en 1958, contre trois au Brésil et à la Finlande, qui complètent le podium.

l’angleterre d’où viennent les spectateurs les plus « enragés » des 24 Heures du Mans, ceux que l’on voit planter leurs tentes sur l’herbe à côté de leur aston Martin, pour dormir à proximité du circuit. et l’angleterre qui, pêlemêle, nous a offert Mini, Tvr, Triumph, MG, l’ariel atom, la Jensen FF, ainsi que l’incroyable Festival of Speed de Goodwood, pèlerinage que tout amateur d’automobile éclairé se doit d’accomplir un jour. au rayon des personnalités, on citera Colin Chapman, dont les lotus étaient conçues selon le fameux principe du « light is right », le fantasque pilote James Hunt, héros de cinéma depuis peu, ainsi que le sémillant Bernie ecclestone, grand manitou de la F1 dont on ne saura probablement jamais s’il a réellement pris part au hold-up du siècle, à savoir l’attaque du train postal Glasgow-londres en 1963 (dont il conserve, facétieux, une maquette dans son bureau). Pour toutes ces raisons, on peut dire que l’angleterre est le pays de l’automobile. loin devant tous les autres. Sans être doté, paradoxalement, ni du génie industriel allemand, ni de la créativité qui caractérise souvent la production française, ni du sens du style que l’on envie


Photos DR

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RADICAL SR3 LeS 24 HeuReS Du MAnS, C'eSt MAgIque... penDAnt vIngt-quAtRe HeuReS. IMpoSSIbLe De pRoLongeR LA MAgIe Au-DeLà, SAuf à ADopteR LA RADICAL SR3, quI Donne à n'IMpoRte queL DépLACeMent RoutIeR un pARfuM De keRMeSSe SARtHoISe. LeS 245 CH De Son 4 CyLInDReS tuRbo SuffISent à LA pRopuLSeR De 0 à 100 kM/H en 3,4 SeConDeS. quAnt à LA vIteSSe MAxI, eLLe S'étAbLIt à 257 kM/H. CHouette CHARRette, CeRteS, MAIS vIte en DIffICuLté DèS LoRS qu'IL S'AgIt De fRAnCHIR un DoS D'âne. ou D’AffRonteR LA pLuIe. ou LeS eMbouteILLAgeS. ou LeS DépARtS en week-enD. A pARtIR De 69 850 £ (env. 82 000 €).


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nobLe M600 CHez LeS AMAteuRS De voItuReS AnCIenneS CIRCuLe Cette boutADe: "nI AIRbAgS nI AbS, je MeuRS CoMMe un HoMMe". LA nobLe A beAu êtRe une voItuRe MoDeRne, eLLe pouRRAIt pReSque RepRenDRe à Son CoMpte Ce pRéCepte : ALoRS que SeS ConCuRRenteS ALLeMAnDeS et ItALIenneS ReçoIvent DeS AIDeS à LA ConDuIte DeRnIeR CRI, CeLLe-CI pRopoSe juSte un AntIpAtInAge (DéConneCtAbLe, of CouRSe, ApRèS AvoIR SouLevé Le petIt Rouge DeRRIèRe Le LevIeR De vIteSSeS) pouR CAnALISeR LeS RuADeS que pouRRAIt oCCASIonneR Son v8 bItuRbo De 650 CH. Ce quI, pouR une voItuRe De 1 200 kILoS, eSt une vALeuR ASSez éLevée.A pARtIR De 200 000 £ (env. 236 000 €).

bAC Mono CoMMe Son noM L'InDIque, LA bAC Mono eSt une voItuRe pouR SoLItAIRe. De toute fAçon, on voIt MAL quI SeRAIt ASSez fou pouR pRenDRe pLACe CoMMe pASSAgeR à boRD De Ce SuRpuISSAnt SkAteboARD, Dont Le 4 CyLInDReS tuRbo DéveLoppe 280 CH. LA voItuRe peSAnt MoInS De 500 kILoS, eLLe pASSe De 0 à 100 kM/H en 2,8 SeConDeS (SoIt un DIxIèMe De MoInS qu'une LAMboRgHInI AventADoR). un engIn AutoRISé SuR LA Route, CoMMe en AtteSte CI-DeSSuS LA pRéSenCe D'une pLAque D'IMMAtRICuLAtIon, MAIS à SAvouReR SuR Le bItuMe LISSé DeS CIRCuIt, pouR DeS SenSAtIonS De pILotAge extRêMe. A pARtIR De 79 950 £ (env. 94 000 €).


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souvent aux italiens. D’ailleurs, aucune marque nationale historique n’existerait encore sans une aide extérieure : rolls et Mini ont survécu grâce à BMW, Bentley grâce à volkswagen, tandis que Jaguar et land rover battent pavillon indien depuis la prise de contrôle de Tata Motors, ce qui leur réussit fort bien. Quant à aston Martin, il faut espérer que l’accord récemment signé avec Mercedes pour la fourniture de moteurs aMG se prolongera par une prise de participation plus importante du groupe allemand. Mais l’angleterre, c’est aussi et surtout le pays des fameux « petits artisans » qui, dans leur garage-atelier sis au fin fond de la campagne du Surrey ou du Devon, mitonnent les voitures les plus folles, qu’une législation particulièrement libérale permet ensuite de lancer sur les routes, au même titre que les paisibles berlines évoquées au début de cet article. Des modèles qui provoqueraient instantanément une syncope à un agent de l’Utac (organisme chargé de l’homologation) en France. On pense ainsi à la Bac Mono, une monoplace (à peine) carrossée et dotée de phares, propulsée par un 4 cylindres de 280 ch. Ce qui est plus que suffisant pour propulser un engin de 460 kilos.

Chez Brooke, la barquette biplace rr, dont les lignes rappellent celles des F1 des années 1960, affiche de 200 à 400 ch selon la motorisation choisie, là encore pour moins de 500 kilos ! Toujours du côté des extrêmes, la spectaculaire Caparo T1 s’apparente à une F1 – très – court vêtue (les roues sont couvertes par un semblant de carrosserie). Normal, pour une « voiture » développée par des anciens de l’écurie Mclaren. Un chiffre ? 2,5 secondes suffisent pour passer de 0 à 100 km/h, soit un temps nettement inférieur à celui que vous avez mis pour lire cette phrase. On pense aussi à la Noble M600, coupé doté d’un v8 de 650 ch et à peu près dépourvu de toute aide à la conduite, ce qui a donné quelques chaleurs au célèbre Jeremy Clarkson dans une mémorable séquence de l’émission « Top Gear ». Une voiture pour « driver », mais pas vraiment du genre gentleman. Dans un registre plus élégant, l’un des meilleurs « petits producteurs », pour emprunter un terme à l’œnologie, s’appelle eagle. il s’est spécialisé dans la restauration de Jaguar Type e, qu’il peut améliorer en les dotant de nombreux éléments modernes (air conditionné, injection, direction assistée,

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keAtIng tkR HuMouR AngLAIS ? LA SoCIété keAtIng AnnonCe une puISSAnCe ALLAnt juSqu'à 2 000 CH et une vIteSSe De poInte De 483 kM/H pouR Son Coupé tkR, Donnée D'AutAnt pLuS InvéRIfIAbLe que Le pRototype quI DevAIt vALIDeR CeS DonnéeS S'eSt CRASHé LoRS D'un teSt. Le ConStRuCteuR pRopoSe DeS DéCLInAISonS netteMent pLuS SAgeS De LA voItuRe, AveC SIMpLeMent 650 CH pouR LA SkR. Ce quI eSt netteMent, netteMent pLuS RAISonnAbLe. 290 kM/H AnnonCéS MALgRé tout. queLqu'un veut S'y CoLLeR? A pARtIR De 90 000 £ (env. 106 000 €).


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ARIeL AtoM DIffICILe D’IMAgIneR pLuS RADICALe que L’ARIeL AtoM (LA voItuRe Au voLAnt De LAqueLLe L’exCeLLent joCeLyn quIvRIn A peRDu LA vIe), quI offRe SAnS Doute Le MeILLeuR RAppoRt pRIx/peRfoRMAnCeS Au MonDe. Le 0 à 100 kM/H eSt ICI expéDIé en 3,2 SeConDeS, pouR un tARIf pLuS De Deux foIS InféRIeuR à CeLuI D’une poRSCHe 911. nI AIDeS à LA ConDuIte, nI toIt, nI pARe-bRISe pouR un engIn quI Se RAppRoCHe en fAIt D’une Moto.A pARtIR De 29 870 £ (env. 35 000 €).

etc.). Parmi ses chefs-d’œuvre, la low Drag GT, un coupé Type e à la carrosserie entièrement reconditionnée, avec construction aluminium, pour un résultat aussi sportif qu’élégant, à couper le souffle. Son tarif ? Comme on dit chez rolls, si vous demandez le prix, c’est que celui-ci se situe au-dessus de vos moyens… Toujours dans la veine de la Type e, citons lyonheart, qui veut ressusciter la Type e en préservant assez fidèlement son allure générale, mais en dotant sa création de toutes les solutions techniques modernes. au menu : châssis aluminium, carrosserie en fibre de carbone, amortissement piloté, v8 compressé de 575 ch préparé chez Cosworth, pour une vitesse maximale de 300 km/h. Malgré un tarif de base de 360 000 €, 250 exemplaires devraient être fabriqués, au lieu des 50 prévus. Dans l’esprit « anciennes neuves »,

Cropredy Bridge modernise l’élégantissime Jensen interceptor, de façon à la rendre utilisable au quotidien (ou presque). a des prix qui, là encore, peuvent s’envoler. Un inventaire complet de ces terribles machines nécessiterait un numéro entier de l’Optimum. Citons tout de même, pour la bonne bouche, la radical Sr3, une barquette taillée pour les 24 Heures du Mans… et, là encore, autorisée pour un usage routier. autant de véhicules qui ne sont pas prêts de franchir le Channel. et, si l’on pense à la Keating TKr, cela vaut peut-être mieux. Figurezvous en effet que la bête annonce pas moins de 2 000 ch et revendique une vitesse de pointe de… 483 km/h ! impossible à vérifier, sauf sous la menace d’une arme (et encore). Finalement, on préfère que ces « choses » ne soient pas homologuées en France !



NARCO pARAde

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Ils metteNt le mexIque à feu et à sANg. mAIs les « NARCO-tRAfICANts » Ne sONt pAs que des bARbARes CONtempORAINs. CeRtAINs se pReNNeNt pOuR des esthètes, se CRéeNt des COdes à l’ImAge des gANgs AméRICAINs, fINANCeNt des ChANsONs Ou des stAtues à leuR glOIRe. plONgée Au CœuR du NARCO « wAy Of lIfe », de ses RItes, de ses fOuRNIsseuRs. pARCe que le dIAble Ne s’hAbIlle pAs qu’eN pRAdA. Par à CULiACán, MAnOn QUérOUiL-BrUnEEL | Photos VérOniQUE DE ViGUEriE

C’

est l’histoire d’une ville de l’Ouest mexicain qui n’avait pas grand-chose pour elle. Un soleil de plomb mais pas d’accès à la mer, des paysages délavés, une gastronomie contestable. Culiacán, 700 000 âmes, n’était pas vouée à la renommée. Quelques notes d’accordéon ont pourtant suffi à la tirer des oubliettes de l’Histoire, et de cette terre ingrate est née une fierté nationale : les « narco-corridos ». Ode populaire à la gloire des barons de la drogue, ce genre musical guilleret célèbre, sous des airs innocents de bal musette, l’univers sanglant des cartels mexicains. Dans les taxis, les boîtes de nuit, les fêtes de famille, impossible d’y échapper. Leur exégèse a pourtant de quoi laisser perplexe. Certains morceaux semblent tout droit échappés d’un catalogue Lagardère : « On les a vu passer/ Avec des gilets pare-balles/ Des cornes du diable (AK47)/ Des lance-grenades/C’est l’élite des tueurs à gages ». Plus surprenant, cette plongée dans l’insondable psychologie d’un porte-flingue : « Que se passe-t-il, monsieur, vous m’avez fait demander ?/ Certains me gênent dans mon travail, tu vas les exécuter/ A

vos ordres, chef, dis-je en souriant/ Sans imaginer que c’était ma propre famille que je devais tuer ». Miguel Munoz, alias « Le Chien » dans le petit milieu des narco-corridos, est le poète à qui l’on doit ce cruel dilemme. Depuis sa sortie de prison, dans les années 2000, pour trafic de drogue, il met sa plume au service des cartels. Un pedigree de bad boy, souligné par un look rappeur bling, que l’homme revendique comme preuve de sa légitimité : « Tu dois faire partie de ce monde pour bien écrire dessus. Je n’invente rien. Mes chansons, c’est du 100 % vrai. » D’autant qu’avec les narcos, le parolier n’a pas à forcer le trait : jolies filles, valises d’argent et gros calibres, le « narco way of life » offre une matière romanesque de premier choix. Source éternelle d’inspiration dans le monde des corridos, le célèbre Guzman dit « El Chapo » (le petit), dont le sobriquet ne rend pas hommage à son envergure. A la tête du plus puissant des cartels mexicains, il a été propulsé, depuis la mort de Ben Laden, en tête des criminels les plus recherchés de la planète. Evadé en 2001 d’une prison de haute sécurité à


bord d’un panier de linge sale, le bonhomme vit à peine caché, protégé par une population qu’il arrose et terrorise tout à la fois. Omniprésent dans son absence, « El Jefe » est partout et nulle part. Dans l’Etat de Durango pour convoler en justes noces avec une jeune reine de beauté ; dans un célèbre restaurant de Culiacán où, après avoir confisqué les portables des clients, il aurait payé l’addition générale.

Siqueiros, qui peignaient les horreurs de la révolution mexicaine. Après tout, lui aussi transforme la barbarie contemporaine en art…

Dans l’Etat du Sinaloa, planté au cœur du « triangle d’or mexicain », le narco et la violence afférente font partie du paysage, un peu comme les pigeons à Paris ou les chiens errants à Bangkok. Les règlements de compte sanglants – deux par jour en moyenne à Culiacán – ne L’image du capo à la générosité dispendieuse est d’ailleurs font même plus les gros titres, mais constituent un inépuil’un des thèmes récurrents des narco-corridos, jamais à sable vivier pour toute une génération d’artistes. Parmi court de rimes pour chanter les louanges de ces grands eux, le groupe des Buchones, dont les descriptions d’une princes bâtisseurs d’écoles et bienfaiteurs des petites gens. précision chirurgicale sont la marque de fabrique. DécaD’un naturel taiseux, les parrains de la drogue ont trouvé pitations à la tronçonneuse, dépeçage de cadavres encore en Miguel Munoz et consorts des griots complaisants chauds, émasculations et scarifications corporelles en qu’ils savent récompenser à la hauteur de leur réputation. tout genre : les deux leaders du groupe, les frères Soto, En témoignent les deux bagouzes serties de diamants qui ne s’interdisent rien. Seule règle d’or : toujours demander ornent les pattes boudinées du Chien : « Pas mal pour l’autorisation aux cartels avant de relater un fait d’armes. vingt minutes de taf, non ? » Loin de se considérer comme « Ceux qui ne l’ont pas fait ne sont plus là pour le regretun agent de propagande à la solde des cartels, l’homme se ter », soufflent les frangins, un quintal à deux, pas du pose en héritier des muralistes, des Diego rivera et autres genre impressionnables.

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Un aficionado narco aU pèlerinage de JesUs Malverde, le saint patron des narcos, à cUliacán.


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dANs l’étAt du sINAlOA, les gARÇONs RÊVeNt d’uN flINgue eN OR et d’uNe AuRA de pARRAIN. les fIlles d’uN pRINCe ChARmANt AVeC les pOChes bOuRRées de dOllARs.

C’est qu’on fait rarement de vieux os dans ce milieu. récemment, un chanteur de narco-corridos, Sergio Gomez, a été enlevé après un concert et retrouvé deux jours plus tard étranglé, les organes génitaux brûlés au chalumeau. Loin de s’en émouvoir, les frères Soto haussent les épaules l’air de dire qu’il l’avait bien cherché : « il n’a pas respecté les règles et s’est aventuré hors de son territoire. » Plus exactement, hors de celui de ses protecteurs, le cartel de Sinaloa, pour lequel roulent aussi les deux frangins. Car quand on sert la soupe à une organisation, c’est forcément au détriment d’une autre. Prudents, les Buchones ont depuis longtemps élu domicile à Sacramento et ne se risquent au Mexique que pour donner des concerts, qui rassemblent chaque fois des milliers de spectateurs. Mais leur principal gagne-pain, ce sont les concerts privés, payés 10 000 euros les deux heures, à l’occasion de fêtes somptueuses organisées par les narcos. « ils nous envoient un chauffeur, parfois on nous bande les yeux sur le trajet. Sur place, c’est du délire : des montagnes de fruits de mer, de la coke, les meilleurs whiskies et les plus belles femmes du monde ! » De quoi susciter bien des vocations… Dans l’Etat du Sinaloa, les garçons rêvent d’un flingue en or et d’une aura de parrain. Les filles, d’un prince charmant avec une moustache, un gros pick-up et des poches bourrées de dollars. Une aubaine pour les trafiquants amateurs de chair fraîche, qui font leur marché dans les concours de beauté ou à la sortie des écoles. Daniela, belle brune aux airs de fille de bonne famille, a succombé au charme piquant du capo à l’âge de 15 ans : « il m’a fait une cour à l’ancienne, en m’envoyant des SMS romantiques, des fleurs, des bijoux et une voiture de sport. Pendant des années, je l’ai rejoint là où il me le demandait, il

me versait de l’argent chaque mois et je ne posais pas de questions. » La love story s’est arrêtée quand le caïd est tombé et que la manne s’est tarie. La jeune génération cultive l’adage mexicain selon lequel il vaut mieux « vivre un an comme un roi, que cinquante comme un bœuf ». La mèche bien peignée, Miguel, 25 ans, a commencé à travailler pour le compte d’un cartel il y a quatre ans. « Au début, pour gagner leur confiance, je bougeais de la drogue en petites quantités, d’un endroit à un autre. Aujourd’hui, je gère les plans de vol, le planning des pilotes et l’essence pour les transports aériens dans l’Etat du Sinaloa. » Grâce à ses bons et loyaux services, l’ancien gamin des quartiers pauvres porte une rolex et gagne jusqu’à 6 000 euros par semaine… De simple lieu de transit vers les Etats-Unis, le « trampoline » mexicain est devenu en l’espace d’une décennie un lieu de production et de consommation dont le trafic annuel est estimé à 150 milliards de dollars, soit 10 % du PiB national. il suffit de se promener dans l’incroyable cimetière à la sortie de Culiacán pour avoir un aperçu de la pompe narco. Une sorte de Disneyland macabre où les trucidés reposent dans des mausolées kitch en marbre rose surmontés de coupoles byzantines. Les sépultures des grands parrains, tout confort avec clim’ et vitres blindées, valent plus d’un million de dollars. Entre les tombes, on croise des groupes de mariachis qui chantent la sérénade aux défunts et à leurs proches venus pique-niquer. Ce matin-là, devant un gigantesque caveau orange décoré de chevaux écumants, une famille célèbre l’anniversaire de l’un des siens assassiné il y a cinq ans. « Ça nous a coûté 900 000 pesos (53 000 euros), mais comme nous y


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dans le ciMetière de HUMaya, les narcos toMbés poUr le cartel se font ériger de lUxUeUses cHapelles avec cliMatiseUr (en HaUt). JeUne trafiqUant dU qUartier de tepito.


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Un wannabe narco s’est fait tatoUer la santa MUerte (la vierge des trUands) dans le dos (en HaUt). les aficionados restent friands des biJoUx narcos, à la gloire de JesUs Malverde, de la santa MUerte, des ailes de la Mort (aK 47) oU de la drogUe.


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incrUstés de diaMants, ces orneMents poUr crosses de pistolet s’arracHent à prix d’or dans les biJoUteries de cUliacán (en HaUt).Un pèlerin eMbrasse ses biJoUx à la gloire de JesUs Malverde.


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désORmAIs, le NARCO pORte des pOlOs de spORt RebAptIsés “NARCO pOlOs” Ou des COstumes ItAlIeNs suR mesuRe… sANs pARVeNIR à se tRANsfORmeR eN bOuRgeOIs bON teINt.

passons des journées entières, autant que ce soit confortable », raconte la grand-mère, les pieds sur la glacière. Javier Valdez, journaliste spécialisé dans le narcotrafic, prophétise pourtant la fin de l’ostentatoire chez les rois du bling : « Le mot d’ordre depuis deux ans, c’est la discrétion, pour faire tranquillement fructifier le business qui n’a jamais été si bon. » D’autant que les trafiquants se sont urbanisés et que leurs goûts, notamment vestimentaires, ont évolué ces dernières années. Exit les chapeaux de cow-boys et les santiags. Le narco s’asperge désormais de parfum français et porte des polos de sport rebaptisés « narco Polos » ou des costumes italiens sur mesure. Sans parvenir à se transformer complètement en bourgeois bon teint. Car de leurs années de faste, les caïds conservent quelques péchés mignons : les pendentifs en or en forme de kalachnikov ou de feuille de cannabis, les grosses voitures (le Sinaloa a longtemps détenu le record de vente au monde de Hummer) et les beautés retouchées selon la sainte trinité mexicaine : « tetas, lipo, culo » (gros seins, liposuccion, grosses fesses). Le narco lui-même est un adepte du Botox, comme en témoignent les dernières images d’El Chapo, aux traits tirés comme une rombière. Selon un chirurgien de Culiacán, son bras droit « El Mayo » serait également passé entre les mains expertes d’un confrère, cette fois pour subir une augmentation du pénis. Au-delà de l’anecdote, la question se pose : comment, pourquoi, une société en arrive-t-elle à ériger des criminels en icônes ? Sociologues et universitaires mexicains ont beaucoup planché sur cette aberration éthique. Conclusion : les cartels incarnent une culture populaire à contre-pied de

celle des élites urbaines jugées corrompues. Au fil des ans, les trafiquants ont non seulement réussi à imposer leur loi, mais aussi leurs codes et leurs idoles. A Culiacán, la chapelle de Jesus Malverde, le saint patron des caïds, attire un fan club hétéroclite. Au coude à coude, mamies et voyous défilent entre les murs tapissés de billets de un dollar – le tribut versé par les dealers quand ils parviennent à livrer sans encombre leur marchandise. La bobine moustachue de Malverde s’exporte même hors des frontières du Sinaloa, déclinée en bougies, en porte-clés ou en papier peint dans les ateliers bobos de Mexico. Dans la capitale, on célèbre aussi chaque premier samedi du mois la Santa Muerte, la vierge des truands, qui absout absolument tout et tout le monde. Des centaines de personnes – des tatoués à sale tronche mais aussi une mignonne petitefille et son grand-père, des mères de famille et des jeunes filles en fleur – tous se traînent à genoux pour embrasser la statue de l’hideuse sainte. Devant l’autel s’entassent de drôles d’offrandes : sucettes à moitié mâchouillées, tacos, canettes de bière et mégots de joint. Le culte de la Santa Muerte est fermement condamné par l’Eglise, dans un pays pourtant très catholique. Mais le Mexique n’est plus à une contradiction près. Dans ce pays où le mélange des genres est une seconde religion, les paradoxes se ramassent à la pelle. Dans les cimetières, où l’on pique-nique sous un parasol planté entre les tombes ; dans les boîtes de nuit, où trinquent à la même table trafiquants et policiers. Jusqu’aux corps des Mexicains, où cohabite sur une même parcelle de peau un tatouage de la vierge Marie et celui d’un AK47. ici, on dit que « Mexico es magico ». Et le narco y est comme un poisson dans l’eau. |


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Un adorateUr de la santa MUerte se recUeille dans sa cHapelle à tepito (en HaUt).les frères sotto, « los bUcHones de cUliacán », cHantent à la gloire des narcos.




Musicienne, Mannequin, belle âMe. coMMent se passer de staz lindes ? le Mieux est de ne pas y penser et ne pas s’en passer !

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Photos andrĂŠ saraiva Stylisme gena tuso



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gants vintage chez Way We Wore


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collant woLford



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Body KiKi de MontParnasse



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Coiffure et maquillage : Lucy Halperin assistant photo : Gregory Brouillette assistante stylisme : sarah anne Hartzog


coups de cŒur “squat”, se tapir, occuper l’espace en douce, sans y être invité. les Œuvres de la nouvelle exposition de la Metropolitan art society ont cette insolence-là. elles occupent l’espace de l’art, prennent leurs aises, agacent, bousculent et finaleMent captivent. dans la “galerie des galeries”, après MassiMo de carlo la preMière saison, cette fois ce sont nilufar Milan et balice Herting paris qui proposent, la preMière des Meubles design et la deuxièMe des Œuvres de saM falls, nikolas gaMbaroff, reto pulfer, isabelle cornaro, alexander May, neil beloufa . “Squat”, Metropolitan Art Society. Vernissage le 20 novembre 2013. Rue Trabaud, Achrafieh, Beyrouth. Info@masbeirut.com 70 36 69 69

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LOU REED EN 10 MORCEAUX

AU-DELà D’UNE viE sULfUREUsE sUR LAqUELLE ON pOURRAit tERgivERsER DANs pLUsiEURs tOMEs, LOU REED, C’Est sURtOUt sA MUsiqUE. véRité DE LA pALiCE? OUi. MAis C’Est COMME çA. égéRiE ROCk, CELUi qU’ON A AppELé «gODfAthER Of pUNk» étAit sURtOUt L’iNvENtEUR DU ROMANtisME tRAsh. MORt à 71 ANs, L’AMéRiCAiN LAissE UN héRitAgE phéNOMéNAL. vOiCi DiX MANièREs DE LE DéCOUvRiR, EN AUtANt DE ChANsONs, AvEC LE vELvEt UNDERgROUND, pUis EN sOLO.

Sunday Morning (1967) Heroin (1967) Venus in Furs (1967) White Light/White Heat (1968) Pale Blue Eyes (1969)

Sweet Jane (1970) Rock’n’roll (1970) Walk on the Wild Side (1972) Perfect Day (1972) Dirty Boulevard (1989)

Photo Rue des Archives

Par médéa azouri



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