N° 38 – 7,500 L.L.
ÉLÉGANCE CHIARA MASTROIANNI
LINA AUDI / HUBERT FATTAL / THE O1NE / WARDA UR D’ACHRAFIEH
Chiara Mastroianni en Fendi
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rendez-vous Édito Nuancier : reflets cuivres La chemise blanche : Alma Jodorowsky Les news Beginnings
culture
Shocking (ou pas) Cinéma : Toute neuve à l’argus Sur le divan de Serge Livre : Ikea chez Proust
BeautÉ
Dossier beauté : Drama Queen Parfums à fleur de peau Hubert Fattal, Tous les sens dans un flacon Pleins fards Le spa des 90 ans Diane nature En mode yoga Pleine peau
BIJouX « Rose radieux » par Patrik Sehlstedt, page 198. Manteau en laine, Dior.
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Haute joaillerie : White Diamonds 24 heures dans la vie d’une Parisienne avec Cartier Tendance, Allons voir si la rose Tendance, Manchettes graphiques L’air du temps
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STYLE
Tendances Automne/Hiver 13/14 Photomaton Anatomie d’un sac Anatomie d’un collier Le choix de… Amélie Gillier Le khelkhal Diane Ferjane Les carrés couture d’Hermès La nouvelle prose d’Anvers Exposition Alaïa, vertige sculptural Dansez maintenant
LA MODE
Édito Chiara Une famille meravigliosa Street Art Rose radieux Misère de luxe Lady Blue
LA VIE
Chefs de fil Derri ère Lina Audi, Liwan Metropolitan Art Society pour tout l’art du monde Bernardaud Quoi de neuf ? L’heure des créateurs Les mains d’Abdallah Gloria von Thurn und Taxis in excelsis Chic chez Hermès Almine Rech, l’enfance de l’ar Warda Comment peut-on être Gloria Nasr Le o1ne, mur pour le street art Bouyouti, comme à l’hôtel mais à la maison Capri palace Ibiza à l’écart et au cœur Retour aux sources Le rosé 2.0
« Street Art » par Stian Foss, page 186.
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La nuit Oiseaux de nuit Adresses Horoscope Le meilleur pour la fin : Hommage à Ottavio Missoni Playlist
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Éditeur
ToN y sA l A M E GRou pE TsG sA l Rédaction réDactrice en cheF
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n° 38 aoÛt - septembre 2013
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n° 978 septembre 2013
Paris, New York, Tokyo, Los Angeles, Hong Kong, Madrid, Beijing, Beirut, Seoul www.isabelmarant.com
Édito Besoin d’une pensée positive, d’une perspective optimiste? Demandez le programme: «On va s’aimer, on va danser, lalalala etc.» Mais si la scie de l’été commence à vous sortir par les pores, faites comme on fit au bal du 14 juillet, un grand voyage dans le passé et pourquoi pas, au diable l’avarice, trente bonnes années en arrière. On l’aura deviné, après avoir raclé les fonds de tiroirs des années 50, 60 et 70, notre époque cherche sa joie dans les roaring eighties. Pourquoi? Parce que la génération active des années 2010 y a laissé ses souvenirs d’adolescence, les meilleurs de la vie, dit-on. Si, cet hiver, vous vous retrouvez avec ces épaules surdimensionnées, ces combinaisons informes, ces coiffures d’électrocutés sans avoir rien demandé, dites-vous qu’il faut avoir les moyens de ses nostalgies. A défaut, on subit la nostalgie de la génération dominante et on attend son tour. Ainsi va la mode. Parallèlement à cette à tendance pas très fédératrice, on assiste à un retour de plus en plus marqué aux sources et aux racines. Dans un monde globalisé, chaque culture, par crainte de se perdre dans une masse monolithique, s’accroche à son identité. Une étude récente effectuée dans toutes les provinces de la Chine annonce l’arrivée de trentenaires dynamiques qui rêvent de se réapproprier l’histoire de leur pays. L’artisanat en tant qu’héritage a donc de beaux jours devant lui. Au Liban, les nouveaux couturiers ne font pas autre chose que réinterpréter cet esprit méditerranéen, cosmopolite avec une touche orientale, traditionnel mais fou de modernité qui a toujours résumé Beyrouth. Nous rendons hommage à leur talent.
Fifi Abou Dib
Du jaune doré au vert-de-gris, le “métal rouge” colore nos feuilles d’automne.
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PHOTOS RAYA FARHAT, MARCIO MADEIRA, DR
REFLETS CUIVRE
GUCCI
NUANCIER
Yasmine Hamdan for Fig Tree Bay, Spring/Summer 2013
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chemise blanche
La vie d’a Lma
À tout juste 21 ans, Alma Jodorowsky, à l’affiche de « La Vie d’Adèle », mérite qu’on la suive de près… P a r M a r g a u lt a n t o n i n i Photographie Maria Ziegelböck grooming Daniel a Faurel
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vec des parents comédiens, Alma Jodorowsky ne pouvait pas rester longtemps insensible au monde du cinéma. Après des cours de théâtre et quelques castings réussis, l’actrice a décroché un rôle dans La Vie d’Adèle, lauréat de la palme d’or du 66e Festival de Cannes. Mais ce n’est pas tout. Lorsqu’elle ne joue pas la comédie, elle chante pour le groupe The Burning Peacocks ou s’essaie au mannequinat. Une évidence, finalement, pour celle qui nous explique vouloir garder un pied dans tous les domaines de l’art. « La Vie d’Adèle », d’Abdellatif Kechiche, en salles le 9 octobre.
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Alma porte une chemise Chloé.
NEWS
STICK
“Je voulais recréer la lumière sur la peau quand elle est baignée par un coucher de soleil en été. Elle dégage un glow sublime et chaud. Avec cette lumière, n’importe quelle femme est belle”, dit Tom Ford. J.R. Fard à Joues Illuminateur Bronzed Amber, Tom Ford chez Aïshti,+961 1 99 11 11 ext.105.
Une journée à Monaco Pour la quatrième année, fidèle à ses engagements, Van Cleef & Arpels participera le 28 septembre à la vente aux enchères caritative Only Watch, à Monaco, en faisant don d’une pièce unique d’exception qui illustre avec éclat l’attachement de la maison à la principauté monégasque. H.D.
KISS
Le trench se métamorphose. La collection Trench Kisses de Burberry Prorsum est à mourir. Créée par Christopher Bailey et Christine Keeler, cette collection réunit aussi des robes, des manteaux, des vestes ou de pantalons. Mais le plus beau, ce sont ces trench cultissimes en python ou en cashmere, brillants ou mates, en crêpe de soie ou en cuir de veau, ou tout simplement en panthère. Et ça, on adore et on arbore. M.Az.
Montre « Complication Poétique », boîtier en or blanc serti de diamants, cadran en turquoise, lapis-lazuli et nacre, personnages en or blanc tournant en 24 heures, pièce unique, Van Cleef & Arpels. www.onlywatch.com
Burberry +961 1 99 11 11 ext.455
Dernière résidence du peintre Bernard Buffet, le Domaine de la Baume et ses 40 hectares, près de Tourtour en Provence, font désormais partie de la luxueuse collection du groupe Sibuet (Les Fermes de Marie, Altapura). Un nouveau refuge au pays des cigales, tout le charme de l’arrièrepays sans compromis. Avec spa, piscine et restaurant du chef François Martin. A.O. www.maisons-hotels-sibuet.com
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Maille d’or La collection « My Dior », à la
signature manifeste, s’enrichit de nouvelles pièces : boucles d’oreilles créoles, bracelet, collier et sautoir, où brillent comme un feu d’artifice les savoir-faire des meilleurs ateliers parisiens. H.D. Sautoir « My Dior » en or jaune et diamants,
Dior Joaillerie chez Cadrans +961 1 97 53 33
PHOTOS DR
CIGALES
NEWS
ÉCLOSION
On la classe déjà dans le sillage des Martin Margiela, Hussein Chalayan, Rei Kawakubo À 29 ans, la Néerlandaise Iris van Herpen bluffe podiums haute couture et commissaires d’exposition avec ses créations mêlant savoir-faire traditionnel et nouvelles technologies. R.B. Exposition Iris van Herpen, jusqu’au 31 décembre à la Cité internationale de la dentelle et de la mode de Calais. www.cite-dentelle.fr
FUN
« Cool », « Hot », « Help », « Love »… Dernière lubie de Lanvin : afficher son humeur du jour sur ses bijoux. Simple et efficace. M.A. www.lanvin.com
INTEMPOREL
Le “Valli Bag”, premier sac signé Giambattista Valli, se décline dans des tons sobres et des matières luxueuses comme l’alligator ou le vison. M.A. Giambattista Valli chez Aïshti, +961 1 99 11 11 ext.130
FLOWER POWER
La nouveauté de la rentrée au Manoir de Gravetye, dans le Sussex au sud de Londres, est aussi banale qu’extraordinaire : les fleurs de son jardin, l’un des plus beaux au monde, assure leur show final. Ce jardin fut celui de William Robinson, le précurseur du jardin à l’anglaise. Juste avant l’automne, the gardento be. A.O. Dix-sept chambres à partir de 240 £. www.gravetyemanor.co.uk
CREDIT PHOTO
MAGNOLIA BAKERY
A-t-on encore besoin de présenter la célèbre enseigne new-yorkaise qui concocte des muffins, des cheesecakes, des puddings et autres pâtisseries ? Et bien, après l’ABC, Magnolia Bakery vient d’ouvrir ses portes à Faqra. Ça tombe très bien. A la montagne il fait frais, à la montagne on fait de la marche, à la montagne on a envie de sucre. Yummi. M.Az. Magnolia Bakery, Faqra, +961 79 14 19 08
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JEUNE GARDE
À 24 ans à peine, Élise Dray prouve avec force la vigueur de la jeune garde parisienne. Ses collections bouillonnantes et audacieuses distillent une joaillerie ultra-glam illuminée par le feu du diamant. Des objets de désir au quotidien, comme ces boucles d’oreilles géométriques sous influence Art déco, à découvrir dans son écrin feutré, situé au 7, rue de la Paix, à Paris. H.D. Boucles d’oreilles « Muse » en or blanc, diamants noirs et blancs, Élise Dray, en vente chez Sylvie Saliba, +961 1 33 05 00
CADRÉ DE PRÈS
Ce cadre ovale, on le connaît depuis toujours. A l’instar du monogramme CD, il accompagne la maison Dior depuis la nuit des temps. Et il suffit de le voir pour penser à la marque française la plus chic. Cette petite fille, héritière nouvelle génération, l’a compris. Et nous, on craque pour Baby Dior. M.Az. Baby Dior +961 1 99 11 11 ext.588
L’ARDENTE
Les fleurs du Monogram iconique de Louis Vuitton ont inspiré une collection horlogère au sertissage exceptionnel. Réalisé à la main par un maître émailleur, le cadran est en émail grand feu : une technique traditionnelle, maîtrisée par très peu d’artisans à Genève. H.D. Montre en émail, 25 mm, en or gris serti de 382 diamants, cadran guilloché en émail grand feu, collection « Les Ardentes », Louis Vuitton.
“Ç”
C’est le nom de la collection capsule de l’acheteuse Mira Mikati pour Façonnable. Elle a ainsi réinventé les classiques de la marque, incarnés par l’actrice Rebecca Dayan devant l’objectif de Tommy Ton. M.A. Façonnable +961 1 99 11 11 ext.525
Trait de plume Chanel a saisi sa plus belle plume
joaillière pour enchanter un thème aussi délicat que l’éternel féminin et aussi léger que la musique. Comme posées par la brise, ces lignes déliées, en or blanc serti de diamants, n’attendent qu’un souffle pour s’envoler. H.D. Boucles d’oreilles en or blanc 18 carats serti de 86 diamants taille brillant, Chanel Joaillerie. www.chanel.com
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Avec Flowerbomb, le duo Viktor & Rolf magnifie un bouquet floral exubérant. Nouvel éphémère, Rose Explosion plonge le flacon grenade dans un bain d’or et se lance dans des voluptés orientales. Un rêve d’Orient où fleurissent roses de sable et roses d’or. Un absolu de rose turque aux accents miellés et un absolu de rose du Maroc, plus boisé. Sur le chemin des épices se découvrent safran et poivre rose posés sur un fond doux et sensuel d’ambre et vanille et accord bois de oud. A.S. Viktor & Rolf chez Aïshti, +961 1 99 11 11ext.105
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Rose d’or
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TRUE RELIGION
BLUEBERRY FARM
“Uva do Monte” veut dire myrtille en portugais. Normal, on est au royaume du fruit bleu. Au bout du verger, cette nouvelle guest-house fait souffler un vent de rustique chic sur ces terres à une heure au sud de Lisbonne. Les coupables ne sont autres que les trois frangins Eça Leal, déjà patrons de l’auberge lisboète The Independente, sur les hauteurs du Bairro Alto. L’aristo-bohème est dans le pré. A.O.
Le jeans se transforme et True Religion s’amuse. Il suffit de jeter un coup d’œil sur ce modèle aux allures de sequin, appelé Teardrops, pour acheter toute la nouvelle collection. Imprimés panthère ou tachetés de blanc, la nouvelle ligne de la marque est à la fois subtile et trendy. On en pleure de joie. M.Az. True Religion au Beirut City Center + 961 1 29 19 91
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LA FRESQUE DE JULIEN
Ils l’ont portée en procession et puis ils l’ont suspendue sur la façade d’un bâtiment de la place de Sebhel sous une pluie de pages tombées de livres usagés, tandis qu’Ali chantait des vers de Gebran. La fresque conçue par l’artiste français Julien Solé et réalisée avec l’aide de 125 enfants du caza de Zgharta, ainsi que de 30 universitaires de France et du Liban témoignera pour longtemps de l’action de Josiane Torbey et de Clothilde de Fauchécourt en faveur de l’expansion de la langue française dans le Liban profond. Une bibliothèque, un camp d’été, des jeux, de l’art et beaucoup d’amour. F.A.D.
BRONZAGE À LA KATE
Icône g lamour d e l ’été, K ate M oss d evient l a n ouvelle é gérie d e l a m arque d’autobronzants S t.Tropez. “Pour obtenir le teint hâlé de Kate Moss, appliquez la mousse autobronzante St.Tropez à l’aide du gant pour un résultat impeccable et sans traces. La poudre bronzante parfait le look avec son bel effet contour.” Nichola Joss, experte en bronzage et ἀnition de la peau chez St.Tropez. J.R. AOÛT-SEPTEMBRE 2013
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FUTURISTE Stella McCartney ne fait jamais comme les
autres. Chaque saison, elle bouscule les codes de la mode et le plus souvent, elle revisite les chaussures. Après les espadrilles fluo de cet été, voici l’escarpin futuriste version McCartney. Stella, phone, home. M.Az. Stella McCartney +961 1 99 11 11 ext.575
L’ADRESSE
BONNE ÉTOILE
En 1946, alors que Monsieur Dior hésite à fonder sa maison, il trébuche sur une étoile métallique. Signe du destin ? En hommage, Tyen, créateur de couleurs chez Dior, lance une palette pour un regard semé d’étoiles. J.R. Palette 5 couleurs Mystic Metallics Constellation, Dior chez Aïshti +961 1 99 11 11 ext.105
Pour la première fois en France, Chanel ouvre au 382, rue du Faubourg-Saint-Honoré, à Paris, une boutique dédiée aux parfums et à la beauté. L’occasion de retrouver des parfums exclusifs, les collections de maquillage, les avantpremières ou teintes inédites de la maison dans un écrin d’exception. J.R.
NECTAR So sweet, so drôle, Marc Jacobs voit la vie
en pois. Pour le nouveau Honey à la saveur de miel, le flacon s’habille de jaune, de pois noirs et blancs (so Kusama ?) et de joyeuses rayures, façon abeille, dans lequel brille un parfum de soleil où viennent butiner les papillons. Poire, mandarine en tête sur cœur fleur d’oranger, nectar de pêche, chèvrefeuille sur fond miel, vanille et bois. Un joyeux bouquet. A.S.
Chanel, 382, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris 1 er.
Marc Jacobs chez Aïshti, +961 1 99 11 11 ext.105
Inspirée des motifs symboliques ancrés dans l’histoire de Louis Vuitton, l’alliance « Capitonnée » rehaussée de diamants raconte les premières heures d’un voyage qui ne finira jamais. H.D. Alliance « Capitonnée » en or gris et diamants. Louis Vuitton Joaillerie.
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PHOTOS BOSS PARFUMS, DR
POUR LA VIE
NEWS
NOIRE L’exposition
“Little Black Dress” met la petite robe noire à l’ honneur. Des dizaines de pièces de créateurs retracent l’ histoire de ce vêtement historique. M.A.
Jusqu’au 22 septembre au Mona Bismarck American Center for Art and Culture, 34, avenue de New-York, Paris 16 e . monabismarck.org
LA KIDMAN
Jimmy Choo a décidé d’embrasser Nicole Kidman. L’actrice australienne, une des meilleures de sa géné génération, pose pour la dernière campagne de la marque anglaise. Coupe au carrée, roux auburn, Nicole Kidman envoute l’objectif. 6 visuels pour la fée de Moulin Rouge. Magique. M.Az. Jimmy Choo +961 1 99 11 11 ext.595
KING ALEX
Ça y’est, il est là ! Alexander Wang a pris les rênes de Balenciaga et sa première collection débarque dans les boutiques. Révolution au sein de la maison de Cristobal. Changement de style. Nous, ce qui nous a fait le plus craquer, c’est la métamorphose des sacs. Wang a gardé les classiques et conçu une nouvelle gamme. Le résultat ? Le voilà. M.Az. Balenciaga +961 1 99 11 11 ext.570
GARDEN STATE
Vous prenez un jardin. Vous le mettez sur un rooftop au cœur de Beyrouth. Vous prenez un coucher de soleil, un happy hour, un dîner à plusieurs et vous relaxez. Ça c’est le Garden State, un joli mélange de meubles de jardin, de plantes qui entourent un dancefloor. Bref, un petit Eden dans une ville qui vit à 500 km/h. M.Az. Garden State +961 71 07 55 75
PHOTOS EZRA PETRONIO, MARK LEIBOWITZ, DR
BVLGARI x2 140 g de chainons en or rose. Un boîtier
en or 18 ct et 12 diamants sur le cadran. La nouvelle montre de Bvlgari revisite la gourmette. Comme les montres phares de la marque, elle enveloppe le poignet. On aime la Bvlgari Bvlgari Catene. Comme avant nous, Elizabeth Taylor ou Grace Kelly ont été séduite par cette marque synonyme de simplicité, de tradition et d’élégance. M.Az. Bvlgari +961 1 99 91 59
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EN PISTE !
Quelle bonne idée d’avoir organisé une exposition sur les plus beaux costumes de cirque du XVIIIe siècle à nos jours, provenant des plus grandes compagnies du monde. Revue des figures de ce monde magique : l’acrobate, l’écuyère, le maître de manège, le clown, le dompteur, le jongleur, le funambule et tant d’autres… Un tourbillon de couleurs et de délicatesse. R.B. Jusqu’au 15 janvier 2014 au Centre national du costume de scène, à Moulins.
Cette année, Thierry Raspail, le directeur artistique de la Biennale d’art contemporain, a proposé à Gunnar B. Kvaran, le commissaire invité, de répondre au mot “Transmission”. Seront présentés les travaux de Jonathas de Andrade Souza, Gabriela Frioriksdottir, Karl Haendel, Nate Lowman, Vaclav Magid, Meleko Mokgosi, ou encore Yoko Ono, soit 70 artistes internationaux dont 80 % des œuvres sont inédites et produites pour la Biennale. R.B. 12 e Biennale de Lyon Entre-temps… Brusquement, et Ensuite, du 12 septembre 2013 au 5 janvier 2014. www.biennaledelyon.com
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ROMANS DE RENTRÉE
Danse noire, de Nancy Huston, met en scène Milo, en train de s’éteindre sur son lit d’hôpital, et Paul Schwarz, un réalisateur qui veut mener à bien un ultime projet avec Milo. Très inspirée par une écriture scénaristique, Nancy Huston signe un roman très incarné (éd. Actes Sud).
PAUSE
Décoré par Alix Thomsen et Laura Léonard, l’Hôtel du Temps vient d’ouvrir à Paris. Lieu de respiration, de mode et de fête, la nouvelle parenthèse du 9e arrondissement. A.O. www.hotel-du-temps.fr
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Sofia s’habille toujours en noir, le premier roman de Paolo Cognetti, raconte à travers une jeune femme en lutte contre son entourage un monde en pleine mutation depuis les années1970. Délicieux. (éd. Liana Levi).
HOMMAGE
L’Everest fut conquis il y a 60 ans. Bally réédite les boots que portaient Tensing Norgay et Edmund Hillary. Au sommet du chic cet hiver. A.O. Bally chez Rodeo Drive, +961 1 99 60 30
Last But Not Least, de John Jeremiah Sullivan, enquête sur l’identité américaine et sa pop culture à travers 14 chroniques. Son regard rappelle celui d’un David Foster Wallace ou d’une Joan Didion. Interesting ! (éd. Calmann Levy). R.B.
PHOTOS ANDREW ROGERS/COURTESY THE ARTIST AND MATTHEW MARKS GALLERY, CNCS/PASCAL FRANÇOIS, SUGAR/EMI MUSIC FRANCE, ARP
L’art à Lyon
NEWS
24/7
BUBBLEGUM
Attention, haute zone de turbulences addictives. L’effet bonbec éclate en mille délices de couleurs et de plaisirs sur ces boucles d’oreilles “Mise en Dior” en perles à composer soi-même, devant-derrière, dessus-dessous. Bleue, verte, rose : impossible d’en goûter une sans vouloir finir le paquet. Et son prix, aussi doux qu’une confiserie, autorise toutes les gourmandises. H.D. Boucle d’oreille “Mise en Dior”,Dior Joaillerie chez Cadrans, +961 1 97 53 33
ABÉCÉDAIRE
En 2012 Chloé célébrait 60 années de créations et la fondatrice de la maison Gaby Aghion, qui, passionnée de lettres, avait choisi de désigner ses collections en suivant l’ordre de l’alphabet. Clare Waight Keller, directrice de la création depuis juin 2011, renoue avec ce concept d’appellation propre à chloé pour nommer les nouvelles lignes de sacs et réécrire le vocabulaire de la maison. La maison a donc commencé avec Alice, sac urbain et graphique. Voici le B de Baylee, un sac de jour souple et versatile qui sera idéal pour septembre. Et, ça ne s’invente pas, au printemps prochain, on découvrira le Clare. Joli clin d’œil. M.Az.
Qu’il soit minuit en semaine ou 8 heures du mat’ un dimanche, un coup de fil au concierge du Mark et il vous ouvrira sur un claquement de fingers les portes de Bergdorf Goodman, department store de luxe. L’hôtel à booker à New York avant de perdre sa valise, son sac, son iPhone… A.O. www.themarkhotel.com
DÉLICE
incarnation d’une féminité pétillante, Dior Addict plonge dans une fraîcheur gourmande avec Canneberge acidulée en tête sur cœur floral de jasmin et ylang-ylang et fond de musc. A.S. Dior chez Aïshti, +961 1 99 11 11 ext.105
Chloé +961 1 99 11 11 ext.580
PHOTOS DR
ARLES
cet été, le festival de photo met le noir et blanc à l’ honneur. À voir : Viviane Sassen, Hiroshi Sugimoto, John Stezaker, Gilbert Garcin… R.B. Les Rencontres d’Arles, jusqu’au 22 septembre. www.rencontres-arles.com
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PETIT MEC
On aime les allures de mec. De mec moitié rock, moitié pop. So, on achète ces chaussures Le Silla et on arpente le bitume en chantant les Sex Pistols. M.Az.
TENTATION
Paris
Edgar est la nouvelle adresse parisienne de Guillaume Rouget. On s’y arrête pour l’apéro en terrasse, le brunch du dimanche et la bonne carte du chef Xavier Thiéry (poissons, fruits de mer, échine de porc…). Au-dessus du resto, 13 chambres font aussi de l’œil aux amoureux du quartier. A.O.
Bel éphémère cet Exotic signé Jimmy Choo. Pétille le pamplemousse rose, fleurit l’orchidée tigre, se déguste la framboise sur fond patchouli. Puisant son inspiration dans les emblématiques accessoires maison, le parfum originel est revisité en chypré floral fruité. Dans un étui façon python se love le flacon égayé de l’exubérance du fuchsia. A.S. Jimmy Choo chez Aïshti, +961 1 99 11 11 ext.105
PHOTOS MIGUEL GUEDES RAMOS, JEAN-PHILIPPE DELHOMME/ THE MARK HOTEL, RÉMI NOËL, DR
Le Silla chez Aïshti, +961 1 99 11 11 ext.130
31, rue d’Alexandrie, Paris 2e. Tél. +33 1 40 41 05 69. www.edgarhotel.com
Au bout La passion de Cécile Bigeon pour l’Asie n’a d’égale que son
goût des belles choses. Voilà pourquoi le voyagiste Asia a confié à cette baroudeuse les clés de sa galerie à Paris. À découvrir à partir d’octobre : une collection d’ikats rapportés de son dernier voyage à Sumba, en Indonésie. A.O. Du 4 octobre au 15 mars, Espace Asia, 1, rue Dante, Paris 5 e .
flash-back dans les 60s avec “Re-Edit”, une ligne de lunettes signée pierre cardin. des solaires king size et des modèles de vue désirables. M.A.
This is not a map… mais toujours mieux qu’un GPS. La technologie ne remplacera jamais la carte routière, son odeur, le bruit du papier. En détournant la forme de son usage, afin de présenter une série d’images du Texas, le photographe Rémi Noël ressuscite une part engloutie du voyage. Bientôt dans la même collection : l’Écosse, Baltimore et le Japon. A.O.
Safilo chez Aïshti, +961 1 99 11 11 ext.105
www.thisisnotamap.com
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CREDIT PHOTO
BELLE ÉPOQUE
À VOIR
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WITH LOVE
Burberry s’installe au Printemps Haussmann. L’occasion de : découvrir 52 pièces en édition limitée, se faire photographier dans un trench-coat ou admirer les vitrines mettant en scène ses créations sur fond de Big Ben ou Trafalgar Square. M.A. « Burberry Loves Printemps », jusqu’au 20 octobre. 64, boulevard Haussmann, Paris 9e.
CONNAISSEURS
L’huile d’olive, c’est comme le vin, elle peut être jeune ou vieille, avoir une robe, une texture, un parfum à elle, une identité inimitable. Elle a aussi ses amateurs et ses défenseurs. Après Paris; Londres, New York et Berlin, Oliviers & Co, le spécialiste de l’huile d’olive s’est implanté à Beyrouth. Il fallait de l’audace pour se mesurer au jus libanais que chacun ici, selon sa région, considère le meilleur au monde! Mais l’aventure est heureuse et ouvre de nouvelles perspectives avec de “grands crus” et même des produits de beauté. Tous sous l’Oliviers ! F.A.D Oliviers&Co, Souks de Beyrouth, Souk Ayass +961 1 99 03 49
ICÔNE
Dolce and Gabbana sont dans un trip mystique. La collection AH 2013/2014 est inspirée du Christ. Icônes et crucifix ornent la grande majorité des modèles. Nous, on dit Amen. M.Az. Dolce and Gabbana, 961 1 99 11 11 ext.555
PHOTOS DR
SATISH Derrière Satish, il y a Roula Dfouni. Cette designer amatrice d’art contemporain et de belles choses, a décidé un jour de créer sa propre marque. Une marque de bijoux aux formes géométriques, aux pierres brutes et non polies, une ligne inspirée par la nature et la terre. Le résultat est parlant, il suffit de regarder les pièces pour comprendre. M.Az. Satish, + 961 4 40 08 72, www.satishcreations.com
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HAPPY BIRTHDAY
Le Sushi Bar a 15 ans. Après avoir ouvert à la rue Monnot et déménagé à Abdel Wahab, le voilà qui fête son anniversaire. Pour l’occasion, 15 nouveaux plats sont présentés dans le cadre d’un menu spécial. Makis de thon revus et corrigés, tartare de saumon et de peau de saumon, gyoza de poulet, salade de canard ou wagyu grillé, les saveurs rares qui réveillent nos papilles. Pour pouvoir jouer avec les herbes, les plantes et épices, le Sushi Bar a demandé à des agriculteurs locaux de cultiver certaines graines asiatiques. Un anniversaire à fêter au plus vite. M.Az. Sushi Bar, rue Abdel Wahab, Achrafieh, Beyrouth, +961 1 33 85 55
AU PARFUM
RÉ-INVENTION
En écho à la rencontre, en 2009, de Diane Kruger et de la maison horlogère Suisse Jaeger-LeCoultre, qui vient cette année de souffler ses 180 bougies, le film “Reinvent Yourself ”, réalisé par Fabienne Berthaud, rend hommage à la personnalité de l’actrice. Un regard sur la femme, sa créativité, son énergie. H.D.
bijoux et parfum se portant sur les mêmes zones du corps, Lisa Hoffman a mis des perles nimbées d’essences précieuses dans des bijoux dessinés par Tom Binns. H.D.
www.lisahoffmanbeauty.com
Jaeger Lecoultre +961 1 25 21 03
On court s’offrir les modèles du chausseur italien Santoni, des bottines ou mocassins infiniment élégants qui s’inspirent du vestiaire masculin. M.A. Santoni chez Aïshti, +961 1 99 11 11 ext.130
FÉRIÉ
Pas de jour off pour les sexy girls. Agent Provocateur qui fait toujours dans la lingerie sensuelle de luxe, aime aussi les accessoires « coquins ». Dans la série jouons le jeu, ce bandeau noir pour plonger son partenaire dans le noir, est très amusant. Au-delà de la soie dans laquelle il a été confectionné, c’est ce qui est écrit dessus qui résume le tout. Sexy never takes a day off. No comment. M.Az. Agent Provocateur à l’ABC Dbayeh, +961 4 41 72 17 ext.3
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BLACK AND WHITE
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BLEU
ESSAI
Sur la côte amalfitaine, entre ciel et mer, l’ hôtel San Pietro di Positano est un coin de paradis. Citronniers, herbes aromatiques, tomates et figues du jardin alimentent la cuisine d’Alois Vanlangenaeker. Le chef dirige le restaurant de la maison familiale depuis plus de dix ans. Une alchimie à la hauteur de la beauté des lieux. L.P.
Au programme du premier livre d’Alexa Chung, ses dessins, clichés et même des conseils pour s’habiller le matin. M.A. « It », éd. Penguin Books.
BON ÉLÈVE
www.ilsanpietro.it
Être couturier n’a pas empêché Giambattista Valli de nous donner sa vision des parfaits loafers, en poulain rose et à l’allure sporty. On aime. M.A. Giambattista Valli chez Aïshti, +961 1 99 11 11 ext.130
DESTINS CROISÉS
Signé Chaumet, le design aérien de cette nouvelle manchette en or rose, triomphalement couronnée par un lien de diamants, s’accorde avec modernité aux plus belles traditions du bijou de sentiment. H.D. Manchette « Liens croisés » en or rose serti de 22 diamants taille brillant, Chaumet chez Cadrans, +961 1 97 53 33
VOIR LA VIE EN ROSE
On n’a pas pu les rater cet été. Il n’y a pas une soirée où quelqu’un n’a pas sur le bout de son nez une paire de Nunettes. Ces lunettes customizées au nom d’une soirée, d’une chanson ou avec un simple « habibi » écrit sur les verres. Le 13 août, Mariana Wehbé qui est l’agent exclusif de Nunettes au Liban, a demandé à plusieurs designers libanais de créer des modèles au profit de la Lebanese Autism Society. Sarah’s bag, Charbel Haber, Mukhi Sisters, Nadine Labaki ou encore Alissar Caracallah vont faire leurs propres Nunettes. 11 modèles pour une collection capsule qui sera en vente chez Oddfish. Ya habibi ta3ala… M.Az.
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Objet du désir Moderne, fraîche et désirable, telle est
la première collection de Gildas Loaëc et Masaya Kuroki pour Petit Bateau. Les créateurs de Maison Kitsuné ont repris la direction de la marque, et c’est une réussite. Tout en haut de notre liste : leur caban court. M.A. Petit Bateau à l’ABC, +961 1 21 82 78
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BEGINNINGS
MARJANE SATRAPI Pour Sundance Channel, Chiara Clemente a réalisé une série de documentaires retraçant les débuts de carrière d’artistes. Dans “L’Officiel”, elle décline son travail vidéo en version papier. Ce mois-ci, c’est la réalisatrice et illustratrice iranienne qui lui raconte comment pour elle tout a commencé. Que vouliez-vous faire quand vous étiez petite ? Marjane Satrapi : “Ni institutrice ni vétérinaire, mais chercheuse comme Marie Curie. Plus tard, en regardant de nombreux films de gangsters, j’aurais aimé braquer des banques. En fait je voulais faire quelque chose d’original.” Vous souvenez-vous de la première fois où vous vous êtes mise à dessiner ? “Je pense que tous les enfants dessinent, sans exception, mais à l’âge de 10 ans, une sélection naturelle est faite entre les enfants, et seuls ceux qui sont vraiment bons ont le droit de continuer dans cette majo voie-là. Pour la majorité des gens, dessiner est quelque chose qui s’associe à l’enfance, et on estime qu’on ne peut pas exprimer des choses sérieuses à travers le dessin. Je faisais partie de ces 0,5 % d’enfants qui avaient la chance de bien dessiner, j’ai donc eu le droit de continuer.” Étiez-vous entourée d’artistes ? “Oui, beaucoup, et particulièrement du côté maternel. La tante de ma mère était peintre, elle ne
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s’est jamais mariée et préférait être la maîtresse d’hommes mariés, affirmant que c’était le meilleur rôle. Dans ma famille, comme tout le monde dessine ou joue de la musique, l’environnement n’était pas hostile à l’art. De toute façon, ma mère était persuadée que je serais la meilleure dans tout ce que je ferais. Elle savait que si j’avais voulu être danseuse de cabaret je n’aurais pas dansé dans un petit cabaret de quartier, mais au Crazy Horse ou au Lido. Il fallait faire de son mieux. J’étais très bonne en maths et en physique et tout le monde pensait que je deviendrais ingénieur, comme mon père, mais je savais que ce n’était pas pour moi.” Admiriez-vous quelqu’un en particulier ? “Beaucoup de gens me fascinaient mais ce n’était pas des gens que je connaissais. J’adorais Bruce Lee, j’aurais voulu faire du kung-fu comme lui. J’aimais les Rolling Stones et les mecs cools, et je détestais toute forme d’autorité.” Que n’aimiez-vous pas dans l’autorité ? “Ce n’était pas une question de rébellion mais je ne pouvais supporter qu’on donne des ordres. Je déteste la notion de domination.” Qui vous a appris à penser par vous-même ? “Ma grand-mère, ma mère, mon père, tout mon entourage. L’idée étant de ne pas accepter les choses mais de comprendre leur relativité. Je me souviens qu’un jour, en rentrant de l’école, j’ai dit à ma grand-mère qu’il n’était pas bien de mentir, et elle m’a répondu : ‘ça dépend’, m’expliquant que mon grand-père qui était prisonnier politique avait beaucoup menti pour que son ami ne
PHOTOS DI SAN LUCA FILMS, L’ASSOCIATION
Par CHIARA CLEMENTE
soit pas capturé. Quand je lui ai dit que voler n’était pas beau non plus, elle m’a aussi dit que ça dépendait. En fait, tout dépendait toujours avec elle. Voilà pourquoi je n’aime pas la morale. Elle vous donne beaucoup de tâches mais pas beaucoup de droits.” Quel est votre premier souvenir d’enfance ? “Quand j’avais 2 ans, mon grand-père a fait une crise cardiaque, il est mort et personne ne me l’a dit parce qu’on pensait que je ne pouvais pas comprendre. Pendant six mois, chaque nuit, je me réveillais en criant ‘grand-père, grand-père !’. Finalement, mes parents m’ont emmenée chez un pédopsychiatre qui leur a conseillé de me l’annoncer. Alors ils m’ont emmenée au cimetière, j’ai pris des fleurs sur les autres tombes et je les ai mises sur celle de mon grand-père. Je me suis allongée et j’ai dormi à côté de lui. Quand je me suis levée j’ai dit, ‘maintenant j’ai compris’, c’était OK.” Votre famille tient-elle une part
importante dans votre vie ? “Je pense que chaque famille a une importance dans la vie de tout le monde. L’amour de la famille est très important parce qu’il crée qui vous êtes. Chez moi, et dans toutes les familles iraniennes, il y a beaucoup d’histoires car personne n’a une vie normale à cause de la guerre qui a complètement changé le visage du pays. Vous ne pouvez pas imaginer un Iranien dire : ‘Je suis né, je suis allé à l’école, je suis tombé amoureux, je me suis marié, j’ai eu des enfants et puis je suis mort’. Les lieux où se sont produites des choses extrêmes changent obligatoirement votre vie.” Pourquoi avez-vous décidé de raconter votre histoire en bande dessinée ? “J’aime dessiner et j’aime écrire, pourquoi devrais-je avoir à choisir entre l’un ou l’autre. La bande dessinée permet de réunir les deux en même temps. La BD Maus, d’Art Spiegelman, qui traite d’un sujet très
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BEGINNINGS
“J’AIME DESSINER ET J’AIME ÉCRIRE, POURQUOI DEVRAISJE AVOIR À CHOISIR. LA BANDE DESSINÉE PERMET DE RÉUNIR LES DEUX.”
PHOTOS DI SAN LUCA FILMS, L’ASSOCIATION
sérieux comme la Shoah, a été une révélation pour moi parce que, tout à coup, j’ai compris que je pouvais faire pareil.” De ce hobby vous avez fait un métier. Quel a été le déclic ? “Le point de départ vient de ma décision de devenir artiste alors que j’étais vouée à une carrière scientifique. À Vienne, j’ai vécu dans une communauté hippie puis avec des punks. En Autriche, soit vous êtes du côté des bourgeois soit vous êtes marginal. Comme en Angleterre, la société est tellement conservatrice qu’on ne vous donne pas de choix intermédiaire. J’ai découvert des gens qui avaient une autre manière de vivre. Je les regardais, avec peu de moyens
ils avaient une vie beaucoup plus excitante que celle des parents de mes amies qui étudiaient au Lycée français de Vienne. Cela m’a ouvert l’esprit.” Comment votre famille a-t-elle réagi quand vous êtes devenue une artiste ? “Ils n’ont pas été surpris. Ils pensaient que j’étais faite pour ça. Je me suis dit que je serai très pauvre mais heureuse. Si vous n’êtes pas heureux, l’argent ne vous rend pas heureux, c’est la réalité.” Êtes-vous influencée par la musique ? “Oui, la musique est très importante pour moi. Elle peut détruire complètement mon humeur pour une journée entière et elle peut me donner de l’énergie aussi. Quand j’écoute de la musique, le monde change complètement autour de moi.” Qu’écoutez-vous ? “Beaucoup de rock’n’roll, de la musique punk aussi. C’est drôle parce que comme je suis iranienne, tout le monde pense que j’écoute de la musique mystique. Quand je suis vraiment déprimée, j’écoute les Stooges. Et puis, je me sens beaucoup mieux. J’aime tout sauf le R&B. Cela devrait être interdit. J’aime la musique qui est un peu plus punchy et j’aime beaucoup la musique classique aussi, Bach par exemple. Je pense qu’il est le seul homme au monde qui croit vraiment en Dieu.” Quelle est votre bande dessinée préférée ? “Batman, pour son côté sombre. Je l’aime parce qu’il n’est pas un vrai superhéros,
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contrairement à Superman qui est le gars le plus ennuyeux du monde, tout propre avec son sourire parfait. J’ai grandi devant des dessins animés comme Dracula, Batman, etc. Les dessinateurs que je préfère sont Art Spiegelman, Joe Sacco, Chris Ware. Ce sont des gens vraiment intéressants, tous, très drôles, très cultivés et très sympas. Ce sont les meilleurs dans le monde.” Les difficultés liées à l’enfance sont-elles nécessaires pour développer une carrière artistique ? “Je pense que j’avais beaucoup d’imagination. Tout le monde me traitait de menteuse alors que je ne faisais que réinventer la réalité. Ma vie était un peu plus excitante de la façon dont je la créais. Quand vous êtes un enfant unique, vous êtes tout le temps dans votre chambre et vous inventez des choses car jamais personne ne vous attire dans la réalité. Comme tout le monde, j’ai eu des traumatismes dans ma vie, tout n’était pas simple, je devais surtout lutter avec ma mère. Les traumatismes sont bons parce qu’ils font de nous des gens plus intéressants. Les personnes qui n’ont pas vécu de traumatisme sont ennuyeuses. Regardez Woody Allen, il est tellement excitant !” En quoi Paris est-elle devenue votre ville d’adoption et de création ? “Je parle le français depuis l’âge de 4 ans. La première fois que j’ai quitté mon pays c’était pour l’Autriche, où je me suis confrontée à la barrière de la langue. La deuxième fois que j’ai dû partir, je me suis dit ‘maintenant je dois aller dans un lieu dont je connais la
culture pour que ça soit plus facile’. Et je suis naturellement venue en France parce que j’ai toujours été à l’école française. J’aime l’idée d’avoir un endroit à moi, mais je n’y reste jamais plus de deux mois. Je dois partir loin. Lorsque vous avez eu la vie que j’ai eue, vous devenez comme un gitan.” Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui veulent devenir artistes ? “Ils doivent oublier le mythe de l’artiste. L’artiste est quelqu’un qui se réveille à 7 heures et travaille, et qui est convaincu que c’est ce qu’il a à faire et rien d’autre. Parfois, je dis aux jeunes que je ne me considère pas comme une artiste parce que je ne sais pas vraiment ce que c’est. Si vous avez à faire ce travail, vous devez le faire. Vous n’avez pas d’alternative. Si je ne fais pas ce travail, je suis physiquement malade. Le but de l’artiste n’est pas d’avoir quelque chose à dire, mais de savoir comment dire ces choses. Parce que l’histoire la plus inintéressante vous pouvez la rendre intéressante.”
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culture
SHocking (ou paS)
L’époque ne sait plus si elle doit fermer les yeux ou pousser des cris. Les réseaux sociaux, les performances d’artistes, les garde-robes, les assiettes à table ne prennent pas de pinces pour exister. Être choqué, dépassé or not dépassé ? Enquête. P a r C o n s ta n C e C h a i l l e t
sera-t-il un luxe à force ? Car on a tous une carte mentale qui attend d’être giflée. Tous, un morceau d’intelligence un peu masochiste. Et puis c’est un commerce le choc. Les bandeaux des éditeurs vendent mieux s’il est dit du récit qu’il s’agit d’“un livre choc”, les extraits de films font des entrées s’ils promettent d’arriver à vous faire sortir avant la fin. Choquer est une économie parallèle. Plus universel que le choc, on ne trouve pas. Aussi, un exemple parmi beaucoup, le Mascara Volume Effet Faux Cils Shocking de Saint Laurent, n’a-t-il pas choisi son nom pour le son qu’il émettait. On choque en connaissance. Lorsque Piero Manzoni a isolé chaque fois 30 grammes d’excréments dans 90 boîtes de conserves pour les changer en œuvre en 1961, savait-il qu’elles se changeraient en or ? Et Weiwei ? L’artiste chinois Ai Weiwei qui fait des doigts à la terre entière. Fan de Duchamp, ami de Ginsberg, il a imprimé sa contestation dans un geste attentatoire. Arrêté par la police en 2011, il exposait au Jeu de Paume, en 2012, des majeurs levés. “Est choquante toute atteinte aux droits de l’Homme, à la liberté d ’expression, mais aussi l’ injustice, la faim dans le monde, la pauvreté, le cynisme de certains dirigeants politiques, la violence sous toutes ses formes et cætera.” Ce catalogue vous a été offert par Georges Roque, directeur de recherche aux
“Heureusement, la capacité d’être choqué par des situations révoltantes continue de s’étendre.” Georges Roque de peau en or d’une anglaise hypeeeer à la mode (Solange Azagury-Partridge) donnent à déchiffrer un joli “ fuck off ”, à l’écriture attachée et enfantine, vraiment celle d’une écolière. Du brutal. Quand les téléviseurs n’avaient pas la couleur, Ferré vénérait une guenon, elle apparaissait une sèche au bec quand on servait le café. Ça a choqué. Être secoué n’est sur le papier pas un drame mais cela 66
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CNRS et auteur de L’Image recyclée**. Il complétera son propos d ’un : “Heureusement, la capacité d ’ être choqué par des situations révoltantes continue de s’ étendre à de nouveaux domaines. Le mot d ’ordre ‘ indignez-vous’ a de beaux jours.” Chez les gens qui lisent, le jour où l’on fêtait les mères, une libraire raconte avoir vendu des camions de Cinquante nuances de Grey. Le porno doux devient bouquet de roses. “On me le demandait pour les mamans”, ne s’étonne plus de rien Marie-Rose Guarniéri, libraire et
ci-dessus, “study of Perspective (eif fel Tower)”, 1995-2003, de ai weiwei. ci-dessous, “study of Perspective (white House)”, 1995-2003, de ai weiwei.
PHOTOs ai weiwei/cOurTesy mary bOOne gallery new yOrk
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e punk s’est calmé, il s’est fait une raie au milieu. Il sera, cette rentrée, un classique philharmonique. Le bleu est l’ancien blond. Le nu est un vêtement. Le béret plan-plan est pogo. Ce qui choquait hier sort droit du Conservatoire maintenant. Malin celui qui entreverra le programme de ce qui agitera les caboches demain. Il est convenu de prévenir que ce qui nous choque aujourd’hui n’a pas des contours pratiques à dire. Sommes-nous d’abord capables de l’être encore, choqués ? Dans le film de Nicolas Winding présenté à Cannes, Only God Forgives, Ryan Gosling troue le ventre de sa mère avant d’y enfoncer sa main. Dans The Bling Ring, de Sofia Coppola, des jeunes même pas pauvres issus de milieux aussi dorés qu’un staphylocoque, volent. Dans les salles de projection en ce moment, les jupes dorment dans le même lit, les mineures ont choisi comme job d’été “puteuses” et non pas serveuses. Chez Saint Laurent, les égéries sont leaders d’un groupe de métal (Marilyn Manson). Et des chaînes
PHOTOs ai weiwei/cOurTesy mary bOOne gallery new yOrk
culture
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PHOTOs Hedi slimane, FrançOis sTemmer, merrick mOrTOn, rOger Pic
fondatrice du Prix Wepler-Fondation La Poste. Il semblerait pourtant que septembre, sur un plan littéraire, soit cette année moins déboutonné qu’on ne pense : “Les éditeurs ont une programmation sûre, ils ne veulent pas de problème avec la maréchaussée. Ils traversent une crise des ventes alors ils ne prennent aucun risque. Entre choquer et buzzer, la ligne est mince. Je n’ai pas à jouer un rôle de censeur. Il y a plein de livres que je n’ai volontairement pas dans ma librairie et que je ne veux pas défendre. En revanche, je commanderai le livre si un lecteur me le demande, y compris si le livre me choque. C’est un principe professionnel.” Après la table des libraires, la table. Pour Ghislaine Arabian, la chef blonde frangée possédant restaurant*** et réputation et fricotant avec la télédiffusion, “On a une partie du cerveau qui voudrait être choquée et cette partie ne demande que ça.” En secret, Arabian mord dans un cornichon malossol et dans un carré de chocolat. “Mais je ne l’ impose pas aux autres. Je le prends comme un plaisir solitaire. La table n’est pas faite pour choquer.
PHOTOs wild buncH/quaT’sOus Films/France 2 cinéma/scOPe PicTures/rTbF/verTigO
marilyn manson shootée par Hedi slimane pour saint laurent.
Des cuisiniers font des associations de goût qui peuvent déranger, c’est une petite domination inutile. Une assiette doit être relaxante. Sinon on la subit.” Véronique Leroy est une créatrice un petit peu immense. Elle fut neuve quand elle proposa des robes du soir taillées dans de la doudoune, neuve quand elle fit marcher sur le catwalk des mannequins qui avaient peur de ses escarpinsplateformes : “Les filles ne voulaient pas défiler dans mes chaussures, elles les redoutaient.” Depuis, l’œil a vieilli vers l’agréable et a trouvé des avantages à marcher sur des cothurnes. Après Leroy, tout le monde en a fait. “C’ étaient les années 1990 et c’ était choquant. Ces semelles surélevées les surdimensionnaient. Jamais je n’aurais imaginé que vingt ans plus tard, la femme se promènerait dans la rue avec. Le choc est un mouvement. On se met à détester ce qu’on aimait et on aime ce qu’on a détesté. Quand je crée, je ne veux pas être dans la répétition. Alors le choc fait du bien, il rend vivant, il remet en question.” Yiqing Yin est de Pékin. C’est une fille de 1985. Elle est les mains qui ont cousu la robe “menthe givrée” que portait Audrey Tautou pour la cérémonie d’ouverture du 66e Festival de Cannes. La robe contre laquelle le micro d’Audrey a permis d’entendre battre son cœur. Yiqing Yin est membre invité de la Fédération française de la Couture depuis 2011 et elle a imaginé une installation constituée de panneaux d’organza rebrodés de fils de soie en point nœud au Pavillon Venise pour la dernière Biennale d’art contemporain. (Œuvre montrée jusqu’au 24 novembre.) “C’est une sensation précieuse et stimulante. J’essaie toujours de comprendre pourquoi je suis choquée, quelle est cette barrière mentale qui crée ce blocage et, parfois, le choc devient un terrain d ’apprentissage.” Ceux qui lui ont retourné la cervelle sont des Westwood, des Kawakubo et des Chalayan. Pas de société en marche sans secousses pour Yiqing Yin : “Un changement vrai ne peut naître que d ’un traumatisme. Une bonne gifle est quelquefois nécessaire pour se réveiller de la torpeur et de l’ inertie cérébrale. Le vêtement incarne l’ habitat premier du corps et son langage. Il est un outil d ’expression identitaire.” Le nu, Olivier Dubois s’en sert pour travailler. Olivier Dubois est danseur, chorégraphe, il vient d’être nommé au CCN de Roubaix-Nord-Pas-de-Calais et ses talents sont, entre autres, de ne pas se laisser polluer par les idées arrêtées. Si le nu choque encore, c’est “peut-être parce que cela vous convoque intimement et vous force à considérer le rapport que vous entretenez avec votre propre corps, à son image, à son potentiel érotique et à
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1. adèle exarchopoulos et léa seydoux dans “la vie d’adèle”. 2. léo Ferré et sa guenon pépée. 3. la bande de “The bling ring”. 3
son acceptation.” Peindre et choquer, vous avez quatre heures. On dirait un sujet d’examen pour copies cachées. Les nus de Rodin. L’Origine du monde de Courbet. Andres Ser-
par rien serait un problème. Cela signifierait que nous n’ intégrons plus aucune limite, que les comportements, aussi inacceptables soient-ils, ont été banalisés et cela me semble incompatible avec la vie en société.” Rassurés
PHOTOs Hedi slimane, FrançOis sTemmer, merrick mOrTOn, rOger Pic
“Une bonne gifle est quelquefois nécessaire pour se réveiller de la torpeur et de l’inertie cérébrale.” Yiqing Yin rano et son Piss Christ (1987). L’urine de l’artiste sur un crucifix photographié de trois-quarts gauche. Cao Fei, et son cochon rôti gonflable. Adel Abdessemed et sa vidéo montrant une femme donnant le sein à un porcelet. “La volonté de l’artiste n’est pas de choquer mais de provoquer une émotion. Quand ce qui peut être ressenti comme choquant est encadré, il véhicule alors l’ émotion intérieure du spectateur”, assure Véronique Chiche, coprésidente d’un musée. Pour Marianne Barthélémy, professeure agrégée à la faculté des sciences du sport de Marseille et chercheur associée dans un laboratoire d’anthropologie : “Alors que les couleurs restent relativement sobres dans la vie quotidienne, elles explosent dans les rassemblements sportifs. Même le rose dans le rugby a sa place sur les maillots du Stade Français.” Le petit choc est mort ? “Je pense que ne plus être choqué
nous sommes. Dieu soit loué, Hedi Slimane électrisera notre hiver en réhabilitant le grunge pour la maison Saint Laurent. Avec Courtney-mannequin, les chemises faussement extraites de fripes et oversize, les bottines à lacets de punk à chien. C’est un choc esthétique de grande valeur que je me suis retrouvée seule à défendre dans une petite assistance choquée. Je ne vous dirai pas devant qui, ils et elles ont peut-être déjà changé d’avis. Mais fuck the system, mort aux con(ne)s et viva Slimane, mon eden rock à moi. * “le bleu est une couleur chaude”, de Julie Maroh (éd. Glénat). “la Vie d’adèle”, d’abdellatif Kechiche, sortie le 9 octobre. ** avec luciano Cheles, “Figures de l’art” n° 23 (Presses de l’Université de Pau et des Pays de l’adour, 2013). *** les Petites sorcières, 12, rue liancourt, Paris 14e.
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TOUTE NEUVE À L’A RGUS Enfin du film français qui ne fait pas regretter le bordeaux de son passeport. Le prochain Emmanuelle Bercot est le ticket de la rentrée. Dedans, Deneuve joue son âge et ce cinéma-là donne envie d’avoir son numéro de téléphone. « Elle s’en va » est une excellente occase d’adorer une Deneuve neuve dans une bagnole qui ne l’est pas. P a r C o n s ta n C e C h a i l l e t
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vous ne la connaissiez pas, elle a été la femme de Louis de Funès, des années. Mais pas en vrai. Un matin, pendant le rush de midi, Deneuve dit : « Je reviens. » Et elle ne le fera pas. Pourquoi revenir ? Elle va s’en aller sans un change, à la sauvage. Elle va s’en aller tout simplement. Le film entier
Les dialogues s’arrêtent quand il faut. Coupés au diamant. Non, ça faisait longtemps qu’un film ne ravissait pas. est étudié juste et regardé longtemps, on n’en ferait pas des tartines sinon. Les situations sortent du banal alors qu’elles sont du normal en barre. Les gens sont eux. Certains ne sont pas du tout des acteurs ce qui en fait des figures principales et des pivots. Depardon les aurait voulus, parce qu’ils sont exacts et parfaits et touchants. Les scènes ont leurs raisons d’être là. Les dialogues s’arrêtent quand il faut. Coupés au diamant. Non, ça faisait longtemps qu’un film ne ravissait pas. Le Bercot montre une femme qui se fait vieille, qu’un homme vient de plaquer. Cette femme, alors que sa vie est commencée depuis des tonnes de balais va s’en aller pour penser à elle. Grande scène d’évitement que le départ en voiture. Chacun sait que lorsqu’on s’en va, les emmerdes vous suivent. L’insupportable fille de Deneuve est jouée par l’insupportable chanteuse, Camille, et qu’elle est fameuse cette idée d’avoir pris Camille. Garouste, le peintre-sculpteur, est un des éléments puissants du film. Il n’y a rien de regrettable dans le cinéma de cette Emmanuelle. Son fils Nemo Schiffman (qu’elle a eu avec Guillaume Schiffman,
PHOTOs BagO Films/FidéliTé Films/Wild BuncH/TF1 Films PrOducTiOn/France 2 cinéma (2013)
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e paquet a pris vingt centimes encore. Les cigarettes à vapeur qui donnent une haleine de fer à repasser sont aux becs de tous ceux qui veulent s’arrêter de mourir et pendant ce temps Deneuve clope. Elle clope, mais elle n’a jamais de feu sur elle. Dans les films, avant, on faisait fumer les personnages dès qu’on leur cherchait une chose intéressante à faire et qu’on ne la trouvait pas. Deneuve, elle, clope par naturel. Et parce qu’une clope, ça détend. Elle est montée dans sa voiture, et elle s’est barrée. Elle a pris la poudre d’escampette. C’est comme ça que le film nous attrape. Dans Elle s’en va, Deneuve s’en va. Elle se tire au volant d’une familiale immatriculée 5231 OT 56, en plein service et sans la queue d’un briquet. C’est où déjà le 56 ? Deneuve (Bettie pour les gens qui paient leur place) a une Mercedes crème, et break aussi. Une auto quoi. Un truc solide, qui roule bien, ça nous arrange parce qu’elle va faire de la route avec. Emmanuelle Bercot, la réalisatrice, celle aussi qui a écrit le film pour Deneuve et pas pour quelqu’un d’autre (ou Deneuve le faisait ce film, ou il restait sur une clef USB), Bercot, qui a aussi écrit Polisse avec Maïwenn, vient de réinventer Deneuve et de la rendre Dorléac. On avait besoin de ce cinéma, il filme la France qui rentre pour déjeuner. Il n’est pas courant et on l’aime tout de suite parce qu’il n’est pas un cinéma d’intermittents qui s’autoracontent. Il a regardé les classiques que l’on demande d’avoir vus avant de se servir d’une caméra, et il en a fait du bath et du contemporain. Deneuve est patronne de restaurant. Sa mère lui colle au train, elle la barbe sévère, se mêle de ce qui ne la regarde pas. C’est Claude Gensac, impossible que
PHOTOs BagO Films/FidéliTé Films/Wild BuncH/TF1 Films PrOducTiOn/France 2 cinéma (2013)
lui-même fils de Suzanne Schiffman, l’assistante et coscénariste de François Truffaut, il est le petit-fils de Deneuve dans le film) est un Jean-Pierre Léaud des années 10. Derrière la caméra, vous avez Guillaume Schiffman, il y a de la généalogie dans tout ce talent. Les moments extra vous les verrez vite. Toutes ces personnalités limites, les sautes de Deneuve. Deneuve bourrée à la caïpi. Deneuve au réveil avec un type beaucoup trop jeune. Ça donne des minutes marrantes qui montrent une facette chouette du lendemain de fête dans sa version vieille de peau. « T’as dû être gravement belle » lui crache le garçon dans le lit qui leur a servi. Votre salle rigolera comme la mienne l’a fait quand elle entendra ce ringard procéder à ce compliment. Il y a des moments où Deneuve est dans le pré. Elle porte des bagues avec des petites pierres modestes. Maupassant chez Leclerc. C’est Chabrol et Simenon, en plus rock. De la province et du destin qui vont vous
larguée par son mec qui va avoir besoin d’éteindre sa vie comme un portable. Hop, terminé, plus là. On prend sa voiture et on mange des kilomètres. On n’a que les vêtements qu’on s’était mit le matin. On est disponible, enfin. Au volant de sa caisse, l’avenir est le bout de chemin qui reste. Dans Comment je suis devenu un écrivain célèbre*, un livre qui, si vous l’achetez, sera un retour sur investissement, Steve Hely prétend que Henry Ford construisait des automobiles pour que les écrivains puissent publier des road books. Le Bercot n’est pas un road movie, il est plus enchevêtré que ça. C’est un film sentimental et drôle comme tout, sur les nœuds mère-fille, sur vieillir, un film qui n’évite pas la fesse même quand on est bonne pour la télécommande et une existence à la verveine, un film qui prouve qu’une mère très âgée peut vous étouffer une vie complète et jusqu’à la fin si on ne s’en protège pas. Deneuve y clope. Elle n’y est pas sérieusement
Deneuve a dû apprécier cette histoire de femme larguée par son mec qui va avoir besoin d’éteindre sa vie comme un portable. Hop, terminé, plus là… persuader à peine installés dans le multiplex où vous irez. On entend Deneuve téléphoner et dire : « Tu habites où maintenant ? » à sa propre fille. On rit vachement souvent, on repart avec des phrases : « T’as une mère toi ? », question du petit-fils à sa grand-mère célèbre. Deneuve qui a peur de s’endormir sans la lumière, à 60 piges, et qui essaie d’être une grande fille. On l’adore cette Deneuve-Yves Rocher qui nous déshabitue enfin de la Deneuve-Yves Saint Laurent. C’est un joli grand film qui va réorienter Deneuve. Il faudrait que Bercot lui signe un autre rôle. C’était viril de lui proposer l’histoire d’une ancienne belle. Viril d’accepter aussi. Deneuve a dû apprécier cette histoire de femme
coiffée. Et il est doux de la voir tarter son petit-fils, rechoisir sa vie, en avoir rien à faire de rien. On sort de projection, on a envie de chercher du feu, on a envie d’avoir son permis, on a envie d’habiter un bled qui regarde le Treize heures. Emmanuelle B. et Catherine D., c’est la Cinémathèque et la place Saint-Sulpice en train de se bécoter sur un banc. On a presque envie d’être vieille et de rater un peu sa vie… Avec de la chance et avec du temps, tout cela finira par arriver. Alors, nous dirons : « Je reviens. » *« Comment je suis devenu un écrivain célèbre », de steve hely (2011, éd. Pocket). « elle s’en va », d’emmanuelle Bercot, sortie le 18 septembre.
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eneuve ne doit plus en pouvoir. Adjani pareil. Il fallait quelqu’un. Le cinéma français a un remplaçant à l’actrice qu’Hollywood nous aurait enlevée dans un avion en inox. Ozon l’a trouvée. Elle s’appelle Marine Vacth. Elle a 20 ans et des poussières mais dans le Ozon, elle en a 17, ce qui nous arrange puisqu’on les lui donne. Buñuel l’aurait vue, il l’aurait dévisagée puis cinématographiquement envisagée. Marine Vacth, Sautet lui aurait mis un imperméable et commandé un café, Lelouch l’aurait fait conduire sous la pluie. Elle aurait plu. À tout le monde et à toutes les époques. Elle se suffit. Elle est perpétuelle et classique, jeune et jolie. Elle est donc un débat. Serge Hefez est un psychiatre et un psychanalyste. Il a été un intermittent du spectacle une longue journée. Il a travaillé à l’écriture du scénario d’Ozon et ne sort pas polytraumatisé de l’expérience. Il a accepté d’allonger les thèmes du film sur son canapé. Beauté, sexualité, adolescence regardent le plafond. Pour ce qui est d’Ozon, c’est fait. Il est passé le voir ce qui permet à Hefez d’affirmer que le réalisateur est du muscle de Christophe Honoré, ou de Truffaut. De Sautet après qu’on a insisté. “La façon dont on s’est connu est assez marrante avec Ozon. Il avait pris rendez-vous. Il voulait me parler du scénario de son film et du personnage. Comme je suis un peu spécialiste des problèmes de l’adolescence, il voulait me voir au titre de conseil au personnage pour en vérifier la vraisemblance. Le scénario était bouclé mais il travaillait dessus. On s’est vu une petite heure. Je lui ai
Je n’aurais pas accepté de voir une fille sans sa mère. J’ai aussi soufflé la dernière réplique (qu’on ne vous dira pas pour en conserver l’effet et parce qu’on aime trop le cinéma pour lui faire des bleus, ndlr) et ils ont embarqué mes fauteuils pour les utiliser dans leur décor.” Ensuite, Serge Hefez a eu droit à un nombre de prises effrayant. “Pour moi qui ne suis pas du métier, c’est un truc assez dépersonnalisant.” Aucun des fauteuils n’a été maltraité. Serge Hefez a perçu deux cachets. L’un pour avoir écrit, le second pour avoir joué. Nous n’avons pas rencontré Serge Hefez mais nous lui avons téléphoné un nombre de prises effrayant. Nous l’appelions. Nous parlions vingt minutes, puis il annonçait qu’il allait devoir raccrocher. Il raccrochait. Nous avons utilisé son fixe, son 06 et, un week-end, il nous a même rappelée d’un 02 quelque chose. Ce qui nous a amenée à nous interroger. Pas sur nous. Mais sur Hefez. Sa parole est-elle structurellement fractionnée ? L’interview ne dira pas s’il répondait à nos questions depuis un de ces fauteuils en cuir cognac qui ont dû en voir passer des vies en vrac.
“L’idéal est de ne pas trop se préoccuper de son enveloppe.” Serge Hefez dit tout ce que ça m’ évoquait, tout ce à quoi cela pouvait correspondre, il prenait des notes. Au moment de partir, il s’est levé et il a dit : ‘Est-ce que je vous dois quelque chose ?’ Je lui ai répondu : ‘Invitez-moi à déjeuner.’” Et il a eu lieu ce déjeuner ? “Non (rires). Il me doit toujours ce déjeuner. Mais quinze jours après sa visite, je reçois un coup de fil de sa décoratrice. ‘François a beaucoup aimé votre cabinet, est-ce que je peux venir prendre des photos ?’ Elle me dit, ‘Je vais vous faire une confidence, François voudrait beaucoup que vous preniez le rôle.’ (Le rôle du psy que consulte Léa, le personnage de Marine Vacth, ndlr.) J’ai accepté tout de suite. Je n’ai pas de problèmes avec les caméras, je fais partie des psys que l’on voit à l’ image. J’ai simplement tenu à retravailler certaines scènes, il en avait prévu deux pendant lesquelles le psy voyait seul le personnage de Léa.
Serge Hefez, répondez. Marine Vacth a-t-elle produit un effet sur le psychanalyste que vous êtes ? “Ce qui m’a frappé, c’est sa beauté. Un mélange incroyable de fragilité et de force. On a à la fois l’impression qu’elle pourrait tomber en miettes, à la fois celle d’une très forte colonne vertébrale. Lorsque nous avons tourné, même les scènes où je n’apparaissais pas à l’écran, je tenais mon rôle. C’est-à-dire que je ne la laissais pas répondre à un fauteuil vide, je restais pour elle. Les remerciements qu’elle m’a adressés étaient d’une sincérité vraie. Je retiens ses remerciements.”
Pour François Ozon seulement, Serge Hefez, psychiatre et psychanalyste, est aussi comédien. Il donne la réplique à Marine Vacth, belle à trancher le souffle dans “Jeune & Jolie”. Consultation privée avant la sortie.
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sur le divan de serge
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marine vacth.
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La trop grande beauté est-elle un scandale ? “La beauté est comme un don. Elle vous est donnée, elle n’est pas un travail. Oui, la beauté c’est scandaleux. La beauté est un scandale au sens où c’est un ‘attracteur’. Une femme très belle va cristalliser les énergies, les envies, les ambitions et cela peut épuiser d’autres connexions. Je pense à Catherine Deneuve qui a raconté à quel point être belle avait été une responsabilité, un poids, une charge. Je pense à Carole Bouquet, à une tirade dans Trop belle pour toi.” Est-ce que la beauté rend seule ? “Elle rend seules les femmes qui ne parviennent pas à s’en débrouiller, qui n’arrivent pas à habiter cette beauté. Il y a dans cette convergence des regards venant des hommes, et des femmes aussi d’ailleurs, quelque chose d’extrêmement intrusif, comme si on était en permanence fouillé par les autres. Il faut protéger son intérieur.” Est-ce que la beauté peut devenir suicidaire, être une arme que l’on retourne contre soi ? “Celles qui n’incarnent pas leur beauté la retournent contre elles, comme si elles se méfiaient de leur beauté. Elles sont dans ce questionnement toujours. Est-ce que l’on m’aime pour mon corps ou pour ce que je suis ?” Belle mais malheureuse, c’est ça ? “Si, comme c’est le cas de Léa qui a été très belle très jeune, ça ne leur laisse pas le temps de s’approprier leur corps, il y a une dépossession. On n’a pas le temps de se voir et cela peut rendre un peu avide de cette reconnaissance interne.”
À quel âge une fille d’une extrême beauté s’ évalue ? “J’ai l’impression que les jeunes filles le savent tôt. Il y a une surpréoccupation, une hyperconscience de l’apparence, du physique, des canons de la beauté. Mais cela devient une préoccupation à la préadolescence, vers 11-12 ans. Au début du film, c’est un peu comme si elle Léa ne se voyait pas. Elle s’ignore, elle a 17 ans. On sent qu’elle est à l’aise dans son corps mais sans plus et puis c’est dans le regard de ces hommes beaucoup plus âgés qu’elle se découvre et qu’elle évalue sa très grande beauté. Elle est alors un objet dont on peut user et abuser. Il y a évidemment quelque chose de la Deneuve de Belle de Jour.” 74
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AVOIr 17 ANS
On se connaît quand on a 17 ans ?. “On n’habite jamais son corps à 17 ans, on le découvre. On a très envie de plaire mais on ne sait pas très bien quoi faire avec soi, comment l’assumer ? On est gêné d’avoir à repousser…” Y a-t-il un âge pour criser, on est agité un an avant d’avoir 17 ans, un an avant d’avoir 40 ans ? “Non. Il n’y a pas d’âge pour criser.” On n’est pas sérieux quand on a 17 ans mais est-ce qu’on est dingue ? “A priori on est moins réfléchi à 17 ans qu’à
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C’est un film sur quoi au juste, sur la trop grande beauté, sur la première fois, sur le prix quand on couche ? “C’est un film sur la complexité de la sexualité. Et c’est un film sur l’adolescence. Il interroge sans jamais donner de leçons et il préserve le mystère.”
À vous écouter, il faudrait se déplaire pour se plaire ? “L’idéal est de ne pas trop se préoccuper de son enveloppe.”
culture 30. On est, par certains côtés, très adulte et très enfant ce qui peut créer des confusions pour l’entourage. Un homme plus âgé peut être avec une femme jeune sans se rendre compte qu’il est avec une enfant.” Être une fille libre, coucher libre fait dire encore aujourd’ hui : elle a le diable au corps, pourquoi ? “La représentation diabolique de la femme ne s’en va pas. Une femme est maman ou putain, vierge ou Marie-Madeleine. C’est toujours des versions très contrastées, on est imprégné de ces visions scindées de la femme. Ce qui m’a intéressé précisément quand Ozon m’a parlé de ce scénario, c’est que l’on retrouvait cette idée de diable au corps.”
“C’est une quête je crois. Chacun de ces hommes lui révèle quelque chose d’ellemême. Quelque chose qui comble un vide.” Se prostituer est-il un fantasme chez la femme ? “Très souvent, oui. Ozon n’a pas tort du tout. La formulation était maladroite, il ne fallait simplement pas dire ‘toutes les femmes’, mais plutôt ‘certaines femmes’ ou ‘beaucoup de femmes’. On pense que lorsqu’on a un fantasme, c’est quand on a envie de quelque chose. C’est une scène
“C’est un film moral, qui nous renseigne sur ce que sont les normes, ce que sont les représentations de la femme.” Serge Hefez C’est un film moral ? “Oui, c’est un film moral, qui nous renseigne sur ce qu’est la morale aujourd’hui. Ce que sont les normes, ce que sont les représentations de la femme. Il dresse un paysage.” lA PreMIÈre FOIS
Expédier sa première fois, c’est une réaction courante chez la fille ? “Oui oui oui. J’ai beaucoup entendu ça. Il y a une telle problématique ‘émancipale’ de la virginité. Les filles aujourd’hui ont l’impression que c’est quelque chose dont il faut se débarrasser. Elles ne font plus cadeau de leur virginité. Traditionnellement, la virginité était ce qu’elles offraient à l’homme qu’elles aimaient, or elles la vivent comme pesante. De plus en plus, j’entends des filles dire qu’elles avaient un peu bu et qu’elles ont connu la première fois sans en avoir un souvenir marquant. Pour les garçons, cela reste une puissance virile chevaleresque, ils vont percer le mystère féminin.” Le père est-il responsable de la séduction et de la sexualité de sa fille ? “Dans la plupart des cas, le père compte beaucoup, soit en tant que modèle positif, soit en tant que repoussoir.”
inconsciente qui ne veut pas dire que c’est ce que nous avons envie de faire. Ne pas confondre fantasme et désir. La plupart des femmes qui ont ce fantasme le font dans un cinéma intérieur.” Quelle question Serge Hefez aimerait-il poser à Marine Vacth après avoir joué à ses côtés ? “J’aimerais bien savoir comment elle prend ça, comment elle l’intègre, comment elle s’en protège. D’après ce que Ozon me disait, elle s’en sort.” Vous avez eu deux cachets, vous avez droit à deux questions… (Rires) “Je suis curieux de connaître ce que son personnage lui a appris d’elle-même ? Je ne pense pas que l’on puisse interpréter un personnage comme celui-là sans être interpellé, renvoyé à son corps, à sa mère.” On est parti sans payer. “Jeune & Jolie”, de François ozon, sortie le 21 août.
Une scène du film “jeune & jolie”.
Faut-il trouver le père au moins une fois dans ses coucheries ? “Il ne faut pas nécessairement l’avoir trouvé mais on peut aussi avoir croisé le chemin de quelqu’un qui nous en détourne. C’est ce que l’on voit dans les contes pour enfants avec le Prince Charmant. Le Prince est là pour aider la petite fille à se détacher du père. Que ce soit dans Peau d’âne ou de façon plus cryptée dans La Belle au bois dormant et dans Blanche Neige.”
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La génération Y est-elle plus X que celles des années Mitterrand ? “Elle est plus décomplexée. L’investissement à la sexualité est plus simple, plus égalitaire. La jeune fille bénéficie de deux ou trois générations successives de libération sexuelles. La génération des années 1970 est la grand-mère des filles aujourd’hui.” Enchaîner les rapports, c’est ce que fait Léa, c’est une sexualité-punition que s’inflige l’ héroïne. On peut se punir par sa sexualité ? aoÛt-septembre 2013
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IKEA CHEZ PROUST
Voilà un moment Njut. Dans « La Lampe de Proust et autres objets de la littérature », des romans cultes ont été examinés sous une focale folle, la déco. L’angle surprend et attendrit la viande que nous sommes, nous lecteurs. P a r C o n s ta n C e C h a i l l e t
I
il y avait un vase de huit mètres de hauteur. Un chapitre est dédié aux bancs. Certains furent des vedettes américaines. On trébuchera sur du Desnos : « Le canapé de Pamela. Le panapé de Camela. Le panala de Camépé. » On aimera n’avoir pas su qu’Oscar Wilde vomissait les hauts-de-forme : « Cet ornement pour crânes masculins donnait aux courses d’Epsom les allures d’un colloque de cheminées. » Une partie est laissée aux cannes, ces majestés les cannes. « Elles remplacèrent l’épée. » Avec un special tribute à celle de Rousseau, fastoche à dupliquer : « Une branche ramassée dans la forêt et durcie au feu. » Penser à la canne à plus d’un an de loyer de Balzac. La canne « à » Honoré qu’il commanda en 1834, au joaillier Lecointe : « Sa canne à ébullition de turquoises et pomme d’or ciselée. » Ce n’était pas une canne transportable, c’était un meuble. Photo d’elle : « C’est une colonne, un morceau d’arbre, le sceptre d’un géant. » Balzac l’appelait sa canne-fée. Le livre épouille ce qui est minuscule ou gigantesque. Jusqu’à la braguette de Gargantua. Où va se nicher 76
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l’idée que l’on se fait de l’objet ? « Confectionnée avec une énorme quantité de tissu, la braguette de Gargantua est retenue par des boucles d’or décorées d’émeraudes grosses comme des oranges. » On en vient aux garde-robes cédées, celle de Paul Morand le fut à Marcel Schneider qui partageait sa taille. Fini les corvées d’essayages aurait écrit Morand, plus de temps pour lire. (Mort du donateur en 1976.) La chemise de Verlaine, on l’a gardée pour la fin. Ce coton aurait terminé sa vie sur les épaules d’un certain Bibi la Purée. On devrait proposer ce livre partout. Chez Ikea compris. Il est tellement plus facile à lire qu’une notice de montage. *« la lampe de Proust et autres objets de la littérature », de serge sanchez (éd. Payot).
illustration antoine neron-bancel
l doit être un peu toc-toc ce Monsieur. N’envisager la littérature que par la déco officialise un dérangement. Parce que nous vendre Nabokov et Proust comme s’ils étaient des géants du bricolage, envoyer les volumes de La Recherche se faire évaluer au rayon Conforama, c’est à se taper le ventre non ? Dans ce livre* qui vient d’être sur les étagères, puisque paru le 21 août, le meuble n’est pas en bois blond, il n’est pas suédois, il est décrit. Et provient des plus précieux totems littéraires qui soient. Serge Sanchez prend ce qui fait peur (un livre) par ce qui nous est le plus familier (un meuble) et puis c’est marre. On y liste les éclairages dans l’œuvre de Proust, ce qui n’est pas un temps gâché. On constate que l’on parlait beau quand on était Léon-Paul Fargue : « Les meubles étaient ocre, madère, biscotte, brique, puce, cigare, teinture d’iode. » On retiendra qu’Edgar Poe considérait le tapis : « C’est l’âme de l’appartement. » Flaubert sera vu au travers de ses pantoufles pointues qui avaient le pif du Concorde. Au fur et à mesure que notre œil se fera à l’original de la conversation entreprise, on sera gagné par l’envie de savoir tout. Tout sur les « ombres épaisses et grasses » chez Poe, dues à une source de lumière typique de sa personne. On saura que la rue Balzac à Paris ne s’appelait pas Balzac, forcément pas, mais Fortunée et que chez lui, dans cette rue,
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Avec la Poudre de Savon d’Acqua di Parma, le rite délaisse le pain pour une tex ture aérienne et parfumée. À peine mouillée, elle mousse généreusement. Apaisante avec son amidon de riz, elle possède aussi la douceur d’un talc tandis que se dif fuse la fraîcheur agrume de la Cologne.
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En harmonie avec la très belle collection des “Exclusifs” de Chanel, la Crème pour le Corps est fraîche et onctueuse. Une fois posé, le soin est vaporisé de parfum (13 fragrances possibles). Parfait pour celles qui aiment varier les plaisirs.
AcQuA DI PARmA POuDRe De sAVON
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en BeAUTÉ
Hubert Fattal tous les sens dans un Flacon…
C’est un artiste pudique et éclectique, un amoureux des sens à la recherche constante d’un ancrage dans une identité orientale qu’il revendique avec insistance. Alors quand Hubert Fattal se livre, ses mots résonnent bien après qu’on l’ait laissé au milieu de ses fragrances estampillées FHF (Fragrances Hubert Fattal); son dernier « terrain de jeu » comme il l’appelle. P a r R a n a a ndR aos
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orsqu’il revient sur son parcours, on imagine sans trop de mal l’adolescent sensible, romantique avec une face sombre presque mystique, celui qui comme tant d’autres a pris le chemin de l’exil à 16 ans, direction Paris. Il y achève un diplôme en dessin à la Parsons School of Design avant de repartir en 1996 pour Londres où il intègre le fameux Goldsmith College pour un mastère en Beaux Arts . «J’ai toujours été intéressé par tout ce qui est visuel » explique-t-il en indiquant que son attirance pour le Beau avec un grand B le mène à se pencher sur de petits projets de décoration, « souvent pour aider des potes ». Mais son flagship project demeure sans doute la réalisation de la décoration du restaurant Liza à Paris ; un restaurant auquel il insuffle une identité « orientale contemporaine » ; un projet presque cathartique dans lequel il déverse une identité arabe, en clair-obscur, très intime. Cette réalisation le propulse au rang des designers libanais contemporains les plus en vogue de la dernière décennie. Parallèlement, Hubert
Fattal crée des objets de décoration et réalise plusieurs peintures qui illustrent son désir de livrer ce que ses sens lui dictent : un orient mystérieux, différent, souvent riche en contradictions. La perte soudaine de son père et les responsabilités familiales l’éloignent ponctuellement du milieu artistique à proprement parler. Ironie du sort ou du hasard, c’est au cœur de cette entreprise familiale qu’il renoue avec un de ses sens fétiches, l’olfactif. Car une branche de la société familiale, spécialisée dans la distribution des parfums, fabriquait aussi des jus sous sa marque. Sa frustration d’avoir quelque peu délaissé son côté artistique et son désir de se lancer dans un projet personnel le poussent à créer les fragrances FHF, dont le premier né de la collection Fig Tree Bay (la baie du figuier) renferme des souvenirs marins salés avec une pointe fruitée. Dans les détails, les notes de tête sont composées de gingembre, noix muscade et sauge. Le cœur, lui, est plus fleuri : œillet, iris sauvage, jasmin, figue et notes marines. Enfin, du cèdre, du santal,
de la mousse et du musc pour le fond. Une ambiance qui rappelle furieusement les peaux halées, la sensualité d’un après-midi estival humide… FIG TrEE BAy: “A MESSAGE In A BoTTLE” C’est un flacon minimaliste presque pharmacologique, sans prétention, mais dont les moindres détails ont été fignolés avec amour. Deux formats généreux (100 ml et 200 ml) qui renferment toute la mémoire d’un éternel adolescent. Hubert Fattal est lui-même grand amateur d’odeurs. Il en use généreusement selon l’humeur, la saison, les envies… « Mes parfums sont des histoires. Je laisse une partie de moi dans chaque flacon» explique-t-il en soulignant qu’il aime l’expérience éphémère et évanescente des odeurs ; des odeurs qui mettent en avant une personnalité, une identité, des souvenirs… La naissance de Fig Tree Bay, premier d’une collection de trois fragrances qui devraient paraitre d’ici la fin de l’année en cours a été laborieuse. Des essais à répétition, un long processus de préparation. Fig Tree Bay ne peut se résumer en quelques lignes, mais s’il fallait faire l’exercice, on ne peut que reprendre les mots de son concepteur: « un produit séduisant, discret, léger avec un côté romantique, cristallin, mystérieux» créé à l’attention des femmes et des hommes. Hubert Fattal vogue ainsi sur la vague de ces parfums. La peau, la notion de « embodiment », terme intraduisible dans la langue de Molière qui représente le fait d’incarner, de porter en/sur son corps des expériences diverses sont autant de concepts avec lesquels il jongle. « J’ai envie qu’on aborde mon parfum sans appréhension, sans hésitation… » livre-t-il. En attendant ses deux autres « histoires », avis à ceux et celles en quête d’horizons sensuels et de voyages initiatiques… aOÛT-ssePTembre 2013
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mais avec modération, et deux fois par an nous faisons un régime détox étudié spécifiquement pour nous.” Stefano : “Comme tous les Italiens nous aimons la bonne nourriture ! Moi j’essaie de faire du sport tous les jours, je cours, je m’entraîne avec un coach personnel, j’ai également pratiqué la boxe dans le passé et l’été je fais de la natation.” Domenico : “Moi en revanche je suis un peu plus paresseux, mais j’essaie d’aller à la salle de gym à chaque fois que je peux.”
pleins fards
Domenico Dolce & Stefano Gabbana lancent enfin leur collection de maquillage en France. Une esthétique intemporelle incarnée par Monica Bellucci, leur égérie. Ils nous racontent. Par Judith Ritchie
Quel est le point de départ dans la création d’une collection de maquillage ? Stefano Gabbana : “La collection maquillage naît en cohérence avec les collections de vêtements. Pour nous, ces deux choses vont de pair.” Le lancement officiel a eu lieu en 2009, pourquoi avoir attendu si longtemps pour lancer la ligne en France ? Stefano : “Parce que nous voulions être préparés. Le marché du maquillage est un marché difficile, en France encore plus qu’ailleurs, et nous voulions nous implanter lorsque tout serait parfait.” Domenico Dolce : “En fait, ce projet de maquillage a commencé bien avant qu’il ne soit présenté sur le marché. Nous avons pris le temps nécessaire pour étudier avec Pat McGrath – qui travaille avec nous à la création des produits – les caractéristiques techniques, les couleurs, les formules…” Stefano : “Depuis le lancement jusqu’à aujourd’hui, nous avons amélioré les produits, ajouté de nouvelles couleurs et des accessoires pour le maquillage…” Quelles sont vos couleurs favorites ? Domenico : “J’ai toujours aimé le noir sur les yeux et les tons nude.” 90
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Stefano : “Moi j’aime le rouge rubis. Mon produit préféré reste effectivement le rouge à lèvres.” Les matières qui vous inspirent ? Stefano : “Beaucoup… La dentelle par exemple.” Domenico : “Ou notre imprimé animal.” Stefano : “Les mêmes qui nous inspirent lorsque nous créons nos vêtements.” Domenico : “D’un certain point de vue le velours aussi, parce qu’on apprécie que nos produits soient également agréables au toucher, que les femmes ressentent un plaisir à les appliquer.” Qu’est-ce que la féminité pour vous ? Stefano : “Une façon d’être. C’est une chose innée. Le geste d’une main, la façon de mettre du rouge à lèvres ou de regarder la personne que vous avez en face…” Les icônes qui vous ont marqués ? Stefano : “Toutes les grandes divas italiennes comme Anna Magnani, Monica Vitti, Sophia Loren…” Un régime en particulier ? Domenico : “Nous suivons un régime méditerranéen classique, nous mangeons de tout
monica mode d’emploi
Rituel: “Je suis toujours maquillée, même pendant mes jours de repos. J’aime commencer par une base de teint légère qui ne donne pas le sentiment d’être fardée. J’applique une couche de mascara et une touche de rouge à lèvres dans une teinte naturelle. Je ne transige pas sur le mascara et même si je porte un maquillage très léger, j’en mets toujours, de couleur noire en général.” No limit: “Je n’ai pas peur d’essayer de nouvelles couleurs. Parfois, je les superpose pour obtenir un œil ravageur. De temps en temps, j’aime attirer l’attention sur mes lèvres en utilisant une couleur vive. Je ne pense pas qu’il faille toujours miser uniquement sur ses lèvres ou ses yeux. Les règles sont parfois faites pour être transgressées.” Regard: “Tout ce qui n’est pas clairement dit est transmis par nos yeux, c’est la raison pour laquelle ils sont la partie la plus sensuelle de notre corps. Beaucoup de ce que nous communiquons aux autres est transmis par ce regard…” Rouges à lèvres “Magnetic Monica est une teinte de fête tandis qu’Only Monica est destinée à des instants romantiques. Le nude Natural Monica est idéal pour la journée, tandis qu’Italian Monica reflète mon côté exubérant. Chic Monica incarne mon goût pour des couleurs inhabituelles et Attractive Monica, celle que je porte pour la campagne de publicité, est un rouge profond qui dévoile la sensualité de ma personnalité.” Vivante “J’aime beaucoup le rituel du maquillage, mais une fois terminé, j’aime sortir et m’amuser. Il n’y a rien de moins joli qu’une belle femme qui ne se préoccupe que de son apparence.”
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Le rouge à lèvres Italian Monica.
Vos secrets pour rester jeunes ? Stefano : “Boire beaucoup d’eau, manger sainement et régulièrement, avoir la peau toujours hydratée et dormir au moins sept heures par nuit, je pense que c’est la base pour rester en forme.”
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EN BEAUTÉ
coaching bien-être
par BETTE FRANCK égérie parfum Chloé
BEAUTÉ
« La beauté est quelque chose que tout le monde possède et qui vient principalement de l’intérieur. C’est une question d’attitude. La façon dont quelqu’un se comporte. » RITUEL
« Je nettoie toujours mon visage avant d’aller au lit. Et j’utilise unecrème hydratante visage. J’essaie de dormir beaucoup et je ne fume pas. Je suis très basique au quotidien. » ESSENTIELS
« J’ai toujours avec moi une crème pour les mains, une crème pour le visage et un parfum pour toujours être fraîche. »
LE SPA DES 90 ANS
SECRET
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uatre-vingt dix ans et pas une ride ! Depuis 1923, date de sa première ouverture, La Mamounia a su séduire des milliers d’âmes en quête de calme et de volupté. À l’occasion de son 90e anniversaire, le spa de l’hôtel mythique imagine un nouveau rituel corps « Mamounia » à l’huile d’argan et aux produits traditionnels marocains (poudre d’amande, sésame et argile blanche). Le protocole de massage en profondeur est orchestré autour de longs mouvements et étirements pour délier les tensions, détoxiner le corps et favoriser une meilleure circulation sanguine et élimination des déchets de l’organisme. Exquises, les effluves d’eau de rose
et de fleur d’oranger exaltent les sens pour une détente absolue. L’occasion de redécouvrir ce sanctuaire de luxe, à l’ombre des moucharabiehs, où l’ambiance olfactive du hammam, travaillée par Olivia Giacobetti, fusionne avec le thème végétal de Marie Salamagne et les produits naturels de beauté Ghassoul aux extraits de plantes de l’Atlas. En plus des miel d’ambre, pâte détoxifiante exfoliante, encens, onguent d’argan et crème nourrissante à la rose, les produits exclusifs de La Mamounia sont aussi proposés : savon noir, ghassoul, eau de rose, huile d’argan et eau de fleur d’oranger. Judith Ritchie Rituel Corps Mamounia, 60 min, 99 €.
« Pour les lèvres sèches, j’utilise un baume à lèvres auquel j’ajoute un peu de sucre que je frotte sur mes lèvres. Je le retire ensuite avec un linge humide et mes lèvres sont ultra-douces. » ODEUR
« J’aime l’odeur de l’herbe et de la mer. Ça me rappelle mon enfance. J’aime aussi l’odeur du petit matin après une nuit de pluie, qui annonce une journée chaude. » DÉCROCHER
« Je vais à la plage nager et marcher. Ou bien je lis un livre sur le divan ou je sors faire une promenade avec mon fiancé. » FOOD
« Heureusement, je peux manger ce que je veux. J’ai un métabolisme rapide. Mais j’ai toujours sur moi des noix, notamment pendant les fashion weeks. » J.R.
1. APAISANTE À base d’eaux de rose, bleuet, fleur d’oranger et hamamélis, la mythique Eau Florale de Sisley agit comme rééquilibrant cellulaire… en plus d’exercer une action sédative et de décongestionner les paupières (utilisée en compresses). À dégainer à tout moment de la journée. 1
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2. ToP ChRoNo Un trio antidote de luxe pour les peaux désaccordées. Utiliser le matin pour affronter les agressions externes, la nuit pour apaiser et recharger, et le week end pour exfolier et hydrater en profondeur.
3. Duo D’ElIxIR Givenchy a découvert cette algue noire prodigieuse qui survit aux conditions extrêmes. Elle reboost les fonctions vitales de la peau et efface les signes de vieillissement. La peau est hydratée, soyeuse, souple et repulpée.
le jour, la nuit, le week end de Chanel, chez Aishti, +961 1 99 11 11 ex t.105
Cof fret le Soin Noir l’Ex trait Jour et Nuit, chez Aishti, +961 1 99 11 11 ex t.105
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TOp 3 DES SOINS vISAgES
NICOLE KIDMAN WATCH THE FILM AT JIMMYCHOO.COM
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diane nature
Mademoiselle traitait les femmes avec franchise, elle était moins dans la science que dans la confiance. Selon cette philosophie, Diane Kruger, dans son nouveau rôle d’égérie Chanel, invite à changer notre regard sur la beauté. Ses commandements… Par Judith Ritchie
« Je pense qu’il est important de recevoir et de transmettre les gestes essentiels pour se maintenir en forme et en pleine santé. Ma mère m’a inculqué une hygiène de vie à laquelle je n’ai jamais dérogé. Être bien dans sa peau est, à mon avis, l’un des secrets de beauté les plus précieux. Je crois à la transmission de ces valeurs-là. » Un VISAGe LISSe n’eXPRIMe JAMAIS RIen De TOUcHAnT
« Lorsque j’étais jeune fille, ma vision de la beauté idéale correspondait aux normes classiques. Minceur, perfection et autres objectifs inaccessibles en codifiaient l’image. Avec l’expérience, et les voyages que j’ai eu la chance de faire à travers le monde, je suis devenue plus indulgente. J’ai compris que la perfection n’existe pas. Et puis mon métier de comédienne m’a enseigné que les défauts nous rendent plus intéressants. Je trouve qu’un visage lisse n’exprime jamais rien de touchant. » Se SeRVIR De SeS FAILLeS POUR en FAIRe DeS FORceS
« J’ai choisi d’être comédienne. Je ne cherche plus à me cacher derrière une apparence, mais à me montrer telle que je suis. Car aujourd’hui, ce que je cherche avant tout, c’est à me ressembler et à me servir de mes failles pour en faire une force à l’écran. Se sentir belle est un moment d’intimité avec soi-même. Cela m’aide à relativiser, à m’accepter telle que je suis et à ne plus être dans cette quête insatiable de perfection. Et au final, cela me rend beaucoup plus heureuse, car, comme tout le monde, je ne suis pas épargnée par les complexes. » 94
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ne PAS Se PROJeTeR DAnS Un RÊVe InAcceSSIBLe
« Les marques du temps sont nécessaires et sont plus qu’acceptables. Les marques du temps c’est la beauté en fait. Il ne s’agit pas d’être la plus jeune pour être la plus belle, la plus émouvante ou la plus fascinante. Comme la vie, la beauté s’invente, sans pour autant se projeter dans un idéal ou dans un rêve inaccessible. J’ai compris que pour ne pas passer à côté de ma vie, je devais la vivre pleinement au moment présent et m’ouvrir aux autres. Ma vie me rend plus belle aujourd’hui qu’hier si c’est aujourd’hui que je suis la plus heureuse. » PRenDRe SOIn De SA PeAU eST Une OBLIGATIOn
« Je pense que la beauté commence avec une belle peau. Même si en prendre soin me fait plaisir, je considère que c’est aussi une obligation. En exerçant mes métiers de mannequin et de comédienne, j’en fais l’expérience au quotidien. Je dois préserver ma peau, très sollicitée par le maquillage, avec une discipline de fer. En pratique, j’ai besoin d’un tonique pour réveiller l’éclat de mon visage, puis d’une crème hydratante et d’un soin contour des yeux pour estomper mes cernes. Et je veille à ne plus exposer ma peau au soleil. Même en ville, je ne sors plus sans une crème anti-UV ! »
FAIRe DU SPORT n’A De SenS QUe SI On Y TROUVe DU PLAISIR
« Je ne suis pas une grande sportive. J’ai horreur des salles de gym. Pour moi, le plaisir se trouve dans la vraie vie, pas dans une bulle. À Paris, depuis que j’ai vendu ma voiture, je me déplace à pied, en vélo et parfois en métro. Il m’arrive de parcourir
une cinquantaine de kilomètres en quatre jours. Et dès que j’en ai l’occasion, je pars en randonnée. J’adore aussi ça. Dès que j’arrive au sommet d’une montagne, je suis folle de joie ! » TROIS MUSTS
« La Poudre Universelle Compacte Chanel 30, la Crème Solaire Neutrogena et le Mascara Noir de Chanel. » S’ADAPTeR AU cOnTeXTe
« Mon expérience de mannequin m’a appris les bons gestes et les astuces qui mettent en valeur mes traits, et je préfère me maquiller toute seule. J’utilise donc aussi bien le smoky que le nude en fonction du contexte… » eT LeS OnGLeS ?
« Ma couleur favorite est le rouge noir de Chanel. J’aime mes ongles un peu longs et pointus… Ça fait apparaître mes mains plus longues. » SON CARNET D’ADRESSES SPA le spa de las Ventanas al paraiso, au mexique. FOOD sushi park, à los angeles. thiou, à paris. CHEVEUX ricky’s, à New York, pour les produits. MASSAGE les massages thaïs ban sabai, à paris. COLORATION le salon de david mallet, à paris.
pHoto karim sadli
cROIRe À LA TRAnSMISSIOn DeS VALeURS
pHoto karim sadli
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en BeAUTÉ Kia Naddermier photographiée par Jan Welters.
en mode YoGA
Yogis confirmés et férus de mode, Kia et Magnus ont créé la boutique en ligne Le Yoga Shop. L’élite du style au tapis. Par Judith Ritchie
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de chaque vente est reversée au profit de l’association Ashadayaka Seva Trust, qui recueille des enfants abandonnés à Mysore, en Inde. “L’idée est venue de notre bon ami Lovisa Burfitt qui avait créé des tops pour amasser des fonds pour la maison d’Ashadayaka Seva, en Inde. Cela a fait un carton
Aujourd’hui, les plus beaux vêtements des designers se retrouvent au tapis. et nous avons décidé de développer le même projet”, ajoute Magnus. Dans une seconde phase, le Journal du Yoga Shop aura pour mission de faire évoluer la mode, l’art et le yoga dans une parfaite symbiose. “Nous voulons créer un espace de rencontres entre yoga, mode et art. Une combinaison du look book de Yoga Shop avec des interviews pour aborder des sujets qui nous intéressent, des discussions autour de la photographie, de l’art et du yoga, évidemment…”, ajoute Marcus. Aujourd’hui, les plus beaux vêtements des designers se retrouvent au tapis. Namasté. www.leyogashop.com et www.ashadayaka.org
PHOTO jan welTers POur le yOga sHOP Paris
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ia Naddermier pratique le yoga ashtanga depuis bientôt vingt ans, l’enseigne au Studio Mysore Yoga Paris et est photographe de mode. Son mari, Magnus Naddermier, est directeur de création dans le monde de l’art. Il a fondé le site du Journal de la Photographie (élu meilleur site de photographie par le site Life en 2011). Lui aussi est passionné de yoga. “Nous avons commencé ensemble, lorsque nous nous sommes rencontrés à Stockholm dans les années 1990”, raconte Magnus. En avril dernier, ils ont lancé le Yoga Shop, un site de vente en ligne qui propose une sélection de vêtements différents de ce que l’on trouve habituellement dans les rayons yoga et fitness des magasins de sport. “On ne voulait aucun imprimé ‘om’, seulement des vêtements qu’on aime et avec lesquels on pratique le yoga”, explique Kia. Des pièces stylées donc, mais qui ne tombent pas dans les codes prédéfinis du “look yoga”. Parmi les marques proposées : Burfitt, Superfine, Filippa K, Hope et Desha. “Nos tapis de yoga, en coton et fabriqués en Inde, se mélangent avec nos couturiers préférés qui créent les meilleurs T-shirts, tops et pantalons pour la pratique de la discipline”, ajoute Kia. Mieux : une partie
ABC DBAYÉ MALL , G ROU N D FLOOR , LEBANON T. + 961 4 417 217 E X T. 3 AGENTPROVOCATEU R .COM
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Lutter contre la modification du PH, booster les fonctions barrières, se resynchroniser nuit et jour… Pour vaincre le “jet-lag social”. Par Judith Ritchie Photographe SABiNe ViLLiARd
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n cherchait la crème qui fait tout. Qui regonfle, repulpe, lisse, illumine, sublime. Or, on réalise qu’à vouloir tout faire, souvent, on ne fait pas tout bien. Après la crème globale des wonder women et la BB qui fait tout d’un seul coup, retour donc vers une approche essentielle de la beauté. Qu’est-ce que l’approche essentielle ? “C’est celle qui agit sur le bien-être physique, mental et social pour une meilleure estime de soi et une réelle prise de conscience de la beauté dans sa globalité”, explique Gérard Redziniak, consultant en cosmétologie pour Filorga. Car si “la peau du visage est le baromètre de notre corps”, clame Hervé Hérau, gourou de Vanessa Bruno, elle est aussi victime de nos rythmes de vie actuels. La peau, le cerveau, les organes, tout ça n’est qu’un continuum organique. Une peau qui respire le bienêtre est une peau équilibrée, lumineuse. À l’inverse, une peau stressée, déphasée et qui manque de sommeil serait, selon une étude clinique menée par Chanel, sujette à un mini jet-lag, insensible mais permanent. Résultat : des répercussions négatives sur la qualité de peau (trait tirés, mauvaise mine et un air fatigué) qui finiraient par désynchroniser tous les rythmes biologiques. Un nouveau phénomène cutané joliment appelé “jet-lag social”, parce que lié à notre qualité de vie. eSTIMe De SOI eT SOInS MÉTROnOMeS
Si on reste dans le domaine de la chronobiologie, on sait que le fonctionnement de la peau est régi par des cycles biologiques de 24 heures, selon un rythme jour et nuit. Le jour, la peau draine les toxines générées par le pic d’activité cellulaire nocturne et fabrique des antioxydants. La nuit, c’est le repos. Le moment du nettoyage. Le métabolisme s’intensifie pour assurer les fonctions de réparation et de régénération. Dans cet esprit de 98
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complémentarité de revitalisation jour-nuit, Givenchy lance un duo de soins conjuguant régénération et détoxination. Au cœur de la formule, un extrait de plancton détoxinant capable non seulement de libérer les tissus des déchets générés par l’activité cellulaire nocturne, mais aussi d’éliminer les protéines altérées par les agressions de l’environnement. De son côté, Chanel dépasse le rythme quotidien du jour et de la nuit en incluant le week-end, le troisième temps essentiel pour remettre la peau à zéro avant d’attaquer la semaine suivante. Une réponse spécifique à la désynchronisation de la peau avec un rituel en trois temps : jour, nuit et week-end, qui se passent le relais 24 heures sur 24, sept jours sur sept, pour resynchroniser les rythmes cellulaires.
Pensez aussi régime adapté. La peau est un organe qui stocke les toxines. Intoxiquée par une mauvaise alimentation, la peau est moins réceptive aux cosmétiques. WeeK-enD nO STReSS
“Les week-ends sont spéciaux parce que le corps a tendance à dormir davantage et qu’il y a souvent moins de stress lié au travail”, confirme le Dr Colbert, gourou dermato des New-Yorkaises et créateur de la marque très sélecte Colbert MD Skincare. Résultat : les gens en profitent pour s’amuser et faire des rituels de soins qui procurent un sentiment de repos le lundi matin. Le plan week-end ? Normaliser le PH cutané et transformer la mauvaise inflammation en bonne inflammation grâce à des soins soft peeling effet peau neuve doublés d’une action éclaircissante anti-inflammatoire pour diminuer les rougeurs dues à la désynchronisation.
“La mauvaise inflammation provient de trop d’UVA et UVB ainsi que des molécules de stress comme le cortisol et les polluants dans l’air. Tous ces stress font vieillir la peau en endommageant le collagène-élastine de la peau”, précise le Dr Colbert. “À l’inverse, la bonne inflammation provient des rétinoïdes et de l’acide glycolique qui stimule la peau d’une manière productive pour créer de l’élastine fraîche et des fibres de collagène. C’est une façon de renverser une partie du processus de vieillissement.” COnSCIenCe CUTAnÉe
Mais attention. Encore faut-il voir le problème dans sa globalité. L’alimentation joue aussi un rôle déterminant dans l’équilibre du PH. Les aliments transformés et qui contiennent du fructose sont aussi une cause majeure de l’inflammation cutanée. “Votre corps est fait de 2 m2 de peau, et la peau de l’intestin représente 300 m2, ce qui représente votre peau intérieure. Si vous consommez des aliments mal adaptés, vous déséquilibrez la flore microbienne. Alors apparaissent des symptômes inflammatoires et votre système sanguin va venir alimenter votre peau en toxines et en substances acides qui peuvent déséquilibrer le PH cutané”, ajoute Gérard Redziniak. Bien-être physique, mental et social disions-nous. Plus que jamais, la crème fait inéluctablement partie d’un tout. Une crème de jour, de nuit, de week-end, soit ! Mais pensez aussi régime adapté. La peau est un organe qui stocke les toxines. Intoxiquée par une mauvaise alimentation, la peau est moins réceptive aux cosmétiques. Les massages du ventre permettent aussi de décongestionner les organes abdominaux et contribuent à rendre le teint plus éclatant. Si Rabelais disait que “science sans conscience n’est que ruine de l’âme”, une cosmétique sans conscience n’est que ruine de la peau.
BeAUTÉ Mise en beauté dior, avec Skin Energizer Hydratant énergisant réveil éclat Hydra Life, Diorskin Nude Tan BB Creme 001, Diorskin Nude Tan Poudre de Soleil Miel et le baume à lèvres Dior Addict Lip Glow.
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ADLER Collier en or blanc serti de diamants. DIOR JOAILLERIE Bague « Rose Bagatelle » en or blanc et diamants. RALph L AuREn JOAILLERIE Collier « Signature » en or blanc et diamants, pendentif étrier “Equestrian” en or blanc pavé de diamants.
white diamonds Contrastes de matières et de couleurs laissent éclater les diamants blancs.
p a r E m I Ly m I n c h E L L A photographie mIchAEL bODIAm
chAnEL JOAILLERIE Collier « Lion Mosaïque » en or blanc serti de diamants taille fancy. Collection « Sous le signe du Lion »..
LOuIs vuIttOn JOAILLERIE Collier en or gris serti de diamants blancs. Collection « Voyage dans le temps ». wAskOLL Collier en or blanc serti de diamants. Collection intemporelle « Flamme ».
chAumEt Collier en platine et diamants serti d’un diamant taille poire. Collection « 12 Vendôme ». bREguEt Bague haute joaillerie « Crazy Flower » en or blanc ornée de diamants taille baguette, sertis de manière mobile, et pavée de diamants taille brillant.
gRAff Collier en platine serti de diamants tailles brillant et poire. DE gRIsOgOnO Collier haute joaillerie en or gris et diamants blancs. cARtIER Bracelet “Juste un clou” en or gris pavé de diamants.
buLgARI Collier « Diva » en or blanc pavé de diamants. REpOssI Bague « Nérée » en or blanc pavé de diamants. vAn cLEEf & ARpELs Manchette « Perlée » en or blanc et diamants.
Assistant photo Will Bunce Set designer Sarah Parker Assistant set designer Jean-Philippe Lhonneur
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papillonnante dans toutes ses nuances, ses couleurs, ses secrets et ses excès. Une quarantaine de références réparties en sept familles racontent Elle est la plus vivante des légendes. Et pour elle, Cartier crée les 24 heures de la vie d’une Parisienne. la collection « Paris Nouvelle Vague », pensée comme un hymne. Tôt le matin, la spirale d’or Par Hervé Dewintre gris ou d’or rose, moitié diamants, moitié nue, d’une uperficielle et vaniteuse pour les uns, prétentieuse bague ou d’un pendentif chuchote le secret à fleur de peau pour beaucoup, mythe qui n’existe plus pour les d’une silhouette qui maîtrise l’art délicat du mouvement autres, ces qualificatifs de la Parisienne, vous les avez perpétuel. L’après-midi, elle déploie une autre facette, tous entendus. Ils ne sont que la caricature due à la impertinente, se joue de l’air du temps et laisse courir sur jalousie qu’elle s’inspire et aux prétentions qu’elle blesse. Et sa peau l’avant-garde tout en spirale de quartiers d’onyx, de surtout, ils ne résument pas la Parisienne car on trouve des diamants et de lapis-lazuli. Parisiennes comme celles-là partout ailleurs. Vous la retrouvez radicalement affranchie à 19 heures, Hier, Jeanne Toussaint, George Sand, aujourd’hui Daphné l’heure où la ville exige l’intelligence et la culture, sur les Hézard, Cécile Real, qui a remporté le prix des femmes marches du Palais de Tokyo. On apprendra beaucoup de son entrepreneuses aux Cartier Women’s Initiative Awards, ou allure faussement simple que structurera la noblesse miniencore Yiqing Yin, styliste chinoise dont la grâce et le talent male d’un torque ou d’un bracelet rigide, joncs d’or rose cerprouvent que la Parisienne véritable n’est pas la femme qui nés par la géométrie de deux motifs en tête-à-tête. Mais c’est est née à Paris, mais celle qui s’y réfugie. Toutes ces femmes le soir, il faudrait dire la nuit, que la Parisienne se dessine représentent les mœurs et les idées de notre capitale : un le mieux, voluptueuse en entrelacs de séduction lorsque les mélange de valeurs et de prérogatives subtiles qu’on ne cercles, les lignes brisées, les perles et les diamants galbent trouve nulle part ailleurs. Le refus constant de la médio- l’allure, corsettent l’intime de transparence et de secret. crité et des lieux communs, une porte toujours ouverte aux Et quand, sur le bord de la nuit amincie, aux premières artistes vers lesquels ses instincts la portent, une imagi- lueurs de l’aube, Paris navigue à ses pieds, elle n’oublie nation grandiose, un respect pour la mode qui l’a souvent jamais de dévoiler soudain une couleur imprévue entre aidée à s’extirper de l’inaction où l’on voulait la maintenir ombre et lumière comme cette bague spectaculaire aux et qui lui a permis d’accéder au pouvoir. ondoiements légers et aux reflets changeants. La PariAvec sa nouvelle collection « Paris Nouvelle Vague », gale- sienne est une métaphore qui emporte le monde dans un rie complète de bijoux dans la grande tradition maison, mystère émerveillé et dont Cartier sera pour longtemps le Cartier saisit d’un trait de caractère joaillier cette figure plus précieux des complices.
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Sur la photo : bague « Délicate » en or rose et diamants. Bague « Délicate » en or gris et diamants. 1. Manchette « Voluptueuse » en or rose, perles d’eau douce et diamants. 2. Pendentif « Délicate » en or rose et diamants. 3. Bague « Espiègle » en or jaune, lapis-lazuli, chrysoprases et diamants. 4. Bague « Pétillante » en or jaune. Toutes ces pièces sont de la collection « Paris Nouvelle Vague » de Cartier.
PHOTOs sTePHan abry/carTier 2013, Jean-Daniel lOrieux, vincenT wulveryck/carTier 2013
24H dans la vie d’une Parisienne
Dior Joaillerie Bracelet “My Dior” en or rose et diamants.
Extrait de la série “prends garde à toi !” de Marcin Tyszka, dans “L’Officiel ” de juin-juillet 2011.
STELLA McCARTNEY
Cartier Bracelet en or rose, hématites, améthystes, quartz fumés, opales roses et diamants, collection “Paris Nouvelle Vague”.
Chaumet Manchette “Liens” en or rose serti de 22 diamants taille brillant.
ALLONS VOIR SI LA ROSE…
Bracelets et autres joncs caressent d’une douce lumière rosée nos poignets dorés…
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Shamballa Jewels chez Montaigne Market Bangle en or rose.
Louis Vuitton Bracelet en or rose, collection “Lockit”.
Cartier Bracelet “Juste un clou”, or rose et diamants.
AOÛT-SEPTEMBRE 2013
Bulgari Jonc “B.Zero 1” en or rose pavé de diamants.
AS29 chez Sylvie Saliba Jonc en or rose pavé de diamants.
Calvin Klein Bracelet en PVD et or rose.
PHOTOS MARCIN TYSZKA, MARCIO MADEIRA, DR
ROBERTO CAVALLI
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Chanel Joaillerie Bracelet “Camélia ajouré” en or rose.
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BIJOUX
EFFETS DE MANCHETTES
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Argent martelé, diamants pavés, or tressé ou maillons incrustés… Les traitements précieux contrastent avec la sobriété de ce bijou de poing. 1
R é a l i s a t i o n J O Y K A D D O U R A e t E M I LY M I N C H E L L A
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Prabal Gurung
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Gucci
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AOÛT-SEPTEMBRE 2013
1. Manchette multichaîne en vermeil pavée de diamants blancs, AS29 chez Sylvie Saliba. 2. Manchette « Pi Chinois » en argent et diamants noirs, Dinh Van. 3. Manchette « Berbère » en or noir pavé de diamants, Repossi chez Sylvie Saliba. 4. Manchette « My Dior » en or jaune et diamants, Dior Joaillerie.
5. Manchette « Draw » en PVD doré, Calvin Klein. 6. Manchette « Bamboo » en bambou naturel et argent, Gucci. 7. Manchette « Spiky » en or et diamants, Messika Joaillerie chez Sylvie Saliba. 8. Manchette Repossi chez Sylvie Saliba. 9. Manchette « Perlée » en or jaune et diamants, Van Cleef & Arpels.
PHOTOS TAKA MAYUMI, MARCIO MADEIRA, DR
Roberto Cavalli
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Cahiers des tendances horlogères fortes de la saison.
P a r H E R V É D E W I N T R E e t E M I LY M I N C H E L L A Natures Mor tes CHRISTOPHE BOUQUET
ROSÉ FRAIS BREGUET Montre “Type XXII” en or rose, mouvement automatique, 44 mm, bracelet en alligator. PATEK PHILIPPE Montre “Nautilus”, mouvement mécanique à remontage automatique, chronographe avec monocompteur 60 minutes et 12 heures situé à 6 heures, cadran noir dégradé or rose, index appliques or avec revêtement luminescent, bracelet en or rose. HERMÈS Montre “Arceau Le temps suspendu” 38 mm en or rose, lunette sertie de diamants, bracelet en alligator mat. JAEGER-LECOULTRE Rendez-Vous Night & Day de Jaeger-LeCoultre. Mouvement automatique. Réserve de marche 43 heures. Boitier et bracelet en or rose. Etanchéité jusqu’a 30 M Disponible chez ATAMIAN et Boutique Jaeger-LeCoultre www.atamianwatches.com JAQUET DROZ Montre en or rouge, mouvement automatique, lunette et cadran sertis de diamants blancs, boîtier 43 mm, compteur heure/ minute/seconde en nacre, bracelet en alligator, édition limitée à 28 exemplaires. TAG HEUER Link Lady de TAG Heuer. Mouvement a quartz. Boitier en or rose (29mm). 11diamants sur le cadran. Bracelet en or rose. Etancheite a 100M. Agent Exclusif ATAMIAN Disponible chez ATAMIAN, TAG Heuer Boutique, et les depositaires agrees www.atamianwatches.com
MILLE FEUX VAN CLEEF & ARPELS Montre “Midnight Tourbillon Inspiration Art Déco Arcades”, boîtier en or blanc, pavage 72 diamants ronds, 42 mm, cadran en marqueterie de nacre blanche et ony x, lunette sertie de 46 diamants ronds, mouvement tourbillon, réserve de marche de 40 heures, bracelet en alligator, édition limitée à 22 exemplaires. HUBLOT Montre “Classic Fusion Black Magic”, 38 mm, en céramique, lunette sertie de diamants blancs, mouvement à quartz, réserve de marche. LOUIS VUITTON HORLOGERIE Montre “Tambour Monogram”, 33 mm, boîtier en acier, lunette sertie de diamants, cadran guilloché soleil, motif Monogram, index serti de diamants, bracelet en alligator, mouvement à quartz. CHANEL HORLOGERIE Montre “Première Tourbillon Volant” en or blanc serti de diamants tailles baguette et brillant, cadran en céramique, bracelet en satin, mouvement mécanique à remontage manuel calibre “Tourbillon Volant Camélia” conçu en exclusivité pour Chanel par Renaud et Papi, édition limitée à 20 exemplaires. CARTIER Montre “Ronde Louis Cartier” grand modèle, cadran pavé de diamants, mouvement mécanique Manufacture à remontage manuel calibre 430MC. RICHARD MILLE Montre “RM 016”, mouvement squeletté à remontage automatique, boîtier en or blanc semi-serti de diamants, réserve de marche de 55 heures, bracelet en satin.
FULL METAL BULGARI Montre “Octo Steel ”, 41 mm, boîtier en acier, bracelet en acier, mouvement automatique, étanche à 100 mètres. BAUME ET MERCIER Montre “Clif ton 10100”, boîtier 41 mm en acier poli-satiné, mouvement automatique, cadran finition satinée soleil, chif fres arabes rivés, bracelet en acier poli-satiné. CHANEL HORLOGERIE Montre “J12 Chromatic GMT”, 41 mm, en céramique de titane, second fuseau horaire 24 heures sur le rehaut, réserve de marche de 42 heures, étanche à 100 mètres, mouvement automatique. IWC Montre “Ingenieur Automatic”, mouvement mécanique, boîtier en acier fin, fond argenté, bracelet en acier fin, remontage automatique, calibre 30110. CHAUMET Montre “Dandy Slim” en acier, mouvement automatique CP12VVIII, cadran azuré, bracelet cinq rangs en acier poli et satiné. BURBERRY Montre “The Britain”, 38 mm, boîtier et bracelet en acier, Mouvement automatique. DIOR HORLOGERIE Montre “Chif fre Rouge A03”, 36 mm, mouvement automatique, calibre ETA 2824, réserve de marche de 38 heures, boîtier en acier inox ydable brossé, bracelet en acier inox ydable brossé.
NOIR C’EST NOIR GUCCI Montre “Interlocking” en acier PVD et bracelet en cuir. CALVIN KLEIN Montre “Dart” chronographe, mouvement à quartz, bracelet en caoutchouc. RADO Montre “D-Star Rattrapante” en céramique hautetechnologie, mouvement automatique, gravure sur le fond de boîtier, édition numérotée limitée à 250 pièces. OMEGA Montre “Speedmaster” en céramique, mouvement automatique Co-A xial calibre Omega 9300, réserve de marche de 60 heures, bracelet en tissu. BELL & ROSS Montre “BR01 Climb”, boîtier 46 mm, finition PVD, mouvement mécanique automatique, réserve de marche de 9 heures, bracelet en caoutchouc et toile. TAG HEUER Formula 1 de TAG Heuer. Mouvement chronographe. Boitier en titanium. Bracelet en caoutchouc. Agent Exclusif ATAMIAN Disponible chez ATAMIAN, TAG Heuer Boutique, et les depositaires agrees www.atamianwatches.com AUDEMARS PIGUET Montre “Chronographe Royal Oak Of fshore”, boîtier en carbone, lunette en céramique, cadran motif “Méga Tapisserie”, index appliques et aiguilles Royal Oak en or avec dépôt luminescent, bracelet en caoutchouc.
TOURBILLONNANT ZENITH Montre “Pilot Tourbillon” chronographe en or rose, boîtier en or rose et titane, lunette et couronne en or rose, 48 mm, mouvement automatique El Primero avec date, réserve de marche de 50 heures, bracelet en alligator. JAEGER-LECOULTRE Montre “Master Grande Tradition Tourbillon” en platine, calibre Jaeger-LeCoultre 985, mouvement mécanique à remontage automatique, boîtier 42 mm, réserve de marche de 48 heures, bracelet en alligator, série limitée à 180 exemplaires. LOUIS VUITTON HORLOGERIE Montre “Tambour Monogram Tourbillon” en or rose et diamants, boîtier en or rose avec lunette, cornes et couronne serties de diamants, cadran nacre guilloché soleil, motif Monogram, serti de diamants, bracelet en alligator, mouvement automatique, calibre LV80 La Fabrique du Temps Louis Vuitton, réserve de marche de 60 heures. CARTIER Montre “Rotonde”, tourbillon volant en or gris, mouvement mécanique Manufacture à remontage manuel calibre 9452MC, poinçon de Genève, bracelet en alligator. HUBLOT Montre “Classic Fusion Tourbillon King Gold”, 45 mm, en or King Gold, bracelet en alligator, mouvement tourbillon, réserve de marche de 120 heures, édition limitée à 99 exemplaires. VACHERON CONSTANTIN Montre “Malte Tourbillon” en or rose, boîtier de forme tonneau, mouvement mécanique à remontage manuel calibre 2795, poinçon de Genève, cadran argenté sablé, bracelet en alligator.
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tendances autOMneHiVeR
spleen classique
Calmer le jeu. Calculer les risques de la modernité au plus juste. L’époque n’est plus au déferlement joyeux d’idées changeantes. Cette saison, on assiste au contraire à l’émergence d’une élégance mélancolique loin des modes, sans faute de goût, rassurante. Labellisée indémodable.
P a r P at r i c k c a B a S S E t c o n s e i l s S t y l e m É l a n i E d a g h E r , S y lv i E m ay S O n n av E n a t u r e s m o r t e s P at r i c k P a r c h E t r é a l i s a t i o n l i S a J O U v i n P h o t o s r aya f a r h at, S t E f a n O B i a n c h i , m a r c i O m a d E i r a , a n a t r E n t i n i , J a S O n l l O y d - E va n S i c o n o g r a p h i e i S a B E l l a B r O d É n
50 nuances de gRis
chloé
FilMnOiR
Indéfectible partenaire du soir, le noir drama-chic s’impose également le jour.
stella mccartney
STYLE
Chloé
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aoÛt-septembre 2013
alexander wang Gucci
dolce & gabbana
dolce & gabbana
fendi
stella mccartney
badgley michka
dior
prabal gurung
Zadig & voltaire
chloé
victoria beckham
stella mccartney
gucci
roberto cavalli
prada
À l’instar de la suite d’un récent best-seller épicé, les gris explorent un registre plus “sombre”.
maison martin margiela
Jimmy Choo
STYLE
Dolce & Gabbana
Jimmy Choo
badgley michka isabel marant
chloé
burberry prorsum
stella mccartney Fendi
dolce & gabbana
chloé
céline
marc jacobs
chloé
bottega veneta
marc jacobs
tory burch
valentino
Une certaine idée de la pureté suscite des blancs sacrés. Une révélation divine.
balencaiga
Les oppositions tranchées s’adoucissent aussi en colorispeau et beige rosé.
burberry
ORdRe blanc
badgley mischka
ROcking cHaiR
balenciaga
aoÛt-septembre 2013
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STYLE backstage dior
Logique, cohérente, rationnelle – mais pas encore rationnée –, une nouvelle élégance classique s’exprime. Inspirées des années d’après-guerre, les collections oscillent entre sobriété radicale et prospérité scintillante.
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aoÛt-septembre 2013
moschino
dior
jil sander
gucci
hermès
chloé
victoria beckham
dsQuared 2
bottega veneta
michael kors
élégance cOnFORMe
saint laurent
chanel
bottega veneta
louis vuitton
hermès elie saab
Faire pitié plutôt qu’envie : cette saison, le parti pris fashion est au dénuement chic, aux raccommodages brodés, aux ravaudages de luxe. Un aspect pauvre à afficher dans des matières couture.
burberry
paul & joe
chloé
MisèRe de luxe
Jimmy Choo aoÛt-septembre 2013
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STYLE kyoto
sac « peekaboo » en cuir, fendi. boots en cuir glacé, miu miu.
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aoÛt-septembre 2013
paul & joe
stella mccartney
saint laurent
marc jacobs
louis vuitton
céline
prada
backstage louis vuitton
stella mccartney
prada
prada
miu miu
prada
burberry prorsum
balencaiga
Louis Vuitton
Céline aoÛt-septembre 2013
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roberto cavalli tory burch
louis vuitton
chanel etro
bottega veneta
saint laurent oscar de la renta
gucci
backstage bottega veneta
FlORaisOn sakuRa
roberto cavalli
etro
Dolce & Gabbana
dolce & gabbana
Les imprimés d’hiver font une large place au printemps. Des fleuris nostalgiques inspirés des tapisseries ou des gravures de cerisiers japonais. Une façon bohème d’opposer de la fantaisie aux rigueurs du temps.
backstage dolce & gabbana
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aoÛt-septembre 2013
dolce & gabbana moschino
etro
saint laurent
gucci
stella mccartney
moncler gamme rouge
jc de castelbajac moschino
céline
etro
Punky, grungy, ou BCBG, l’écossais quadrille les motifs de l’hiver. Sa polyvalence tendance permet à chacune d’exprimer son humeur du jour… Et d’en changer, sans avoir à renouveler sa garde-robe !
moschino stella mccartney
age abbana
épatant taRtan
Dolce & Gabbana
Céline
aoÛt-septembre 2013
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STYLE
SIENNE
sac « mini Luggage » en cuir quadrillé noir, céline. sandales à plateformes « Greta » en veau velours noir, Jimmy choo. minaudière diagonale en cuir et métal, Saint laurent par hedi Slimane.
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aoÛt-septembre 2013
chanel
CREDIT PHOTO
dior
michael kors
louis vuitton
proenZa schouler
badgley mischka
dolce & gabbana
john galliano
prada
aQuilano rimondi
antonio berardi
backstage michael kors
backstage prada
Dolce & Gabbana
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stella mccartney
chloé
STYLE
salvatore ferragamo
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aoÛt-septembre 2013
gucci
just cavalli
burberry prorsum
chloé
gucci
céline
louis vuitton
burberry prorsum
gucci
jil sander
dolce & gabbana
fendi
Cet hiver, le manteau triomphe. Inspiré des années 1940, cet abri de laine idéale ou de fourrure opulente protège du froid autant que des mauvaises nouvelles.
loewe
Manteau ReFuge
dries van noten
bottega veneta
richard nicoll
marc jacobs
carven
akris
chanel
prada
isabel marant
botega veneta
stella mccartney
paul & joe
backstage jil sander
STYLE
backstage fendi
aoÛt-septembre 2013
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DOLCE AND GABBANA
STYLE
BADGLEY MISCHKA MARC JACOBS
MOSCHINO
GUCCI
OSCAR DE LA RENTA
PRABAL GURUNG
MICHAEL KORS
BACKSTAGE GUCCI
Chloé
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AOÛT-SEPTEMBRE 2013
BOTTEGA VENETA
DSQUARED 2
De nouvelles idées noires viennent hanter les créateurs. Inspirés des polars, des films de Hitchcock ou des romans de Simenon, ces silhouettes brumeuses expriment un désir de séduction troublant, fascinant, ambivalent. Pour ange et démon.
BADGLEY MISCHKA
NÉORÉALISME
STYLE
ÉdImbourg
sac en jacquard vichy turquoise et rouge, Prada. Gants longs en cuir taupe, dsquared 2 . sandales « Lagoula » en cuir vernis rouge impérial et résille, christian louboutin.
aoÛt-septembre 2013
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uim uim
burberry prorsum
eniléc
Toute fantaisie créative n’a pas disparu du registre des tendances. Ce besoin d’exception s’exprime en idées folles, détails dissonants, accessoires insensés. Les références aux artistes dadaïstes et surréalistes foisonnent. Pour Lady Dada…
i l l a v at s i t ta b m a i g
suRRéalisMe
hermès
etro
diane von furstenberg
felipe oliveira baptista
diane von furstenberg
Dior
balenciaga
etro
STYLE
etro stella mccartney
burberry prorsum
marc jacobs
backstage stella mccartney
maxime simoens
marc jacobs
cédric charlier
chanel
Chloé
Dior
Jimmy Choo
diane von furstenberg
balmain
backstage dior
Seule lueur ardente dans le sombre nuancier de l’hiver, le rose se décline sur tous les tons : du chair nude jusqu’au fuchsia violent, en passant par tous les tons “beau baby” ou “bubble gum”. Le nouveau rouge.
guy laroche
dries van noten
fendi
miu miu
oscar de la renta
dior
la Vie en ROse
Fendi aoÛt-septembre 2013
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STYLE
appElEz la pElISSE !
sac “adèle” en vison multicolore et mini baguette “créature” en vison et renard, fendi. pochette “Cayla” en vison imprimé mauve, Jimmy choo.
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STYLE
miu miu
backstage giambattista valli
nOstal’cHic astRakan
marni
emilio pucci
tory burch
L’astrakan de grand-maman revient. Graphique et rassurant, il impose son touché “reliéfé” et ses noirs lustrés en manteaux, cols, capuches, détails placés ou petites pièces inspirées des années 1950.
dior
gucci
balenciaga
marios schwab
louis vuitton
balenciaga
aoÛt-septembre 2013
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CAMPER_T77_LEBANNON_L'OFFICIEL_BW.indd 1
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Elles sont en or, ou pas. Réversibles, ou pas. Ces bagues sont libanaises ou ne seront pas. P a r M É L A N I E D A G H E R - P h o t o g r a p h i e R AYA F A R H AT D i r e c t r i c e A r t i s t i q u e L AY L A N A A M A N I
alia mouzannar madame rÊve mukhi sisters
sarah’s bag margherita
rosa maria
simone kosermelli nada zeineh
dina kamal
style
jusqu’auboutiste aoÛt-septembre 2013
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anatomie d’un sac
“SICILY” DE DOLCE & GABBANA En hommage à la Sicile, leur terre nourricière, Domenico Dolce et Stefano Gabbana ont imaginé un sac élégant et sensuel à la fois. Par MÉL A NIE DAGHER e t L É A T RICH T ER-PA RIEN T E Sac “Sicily” en filigrane incrusté de mosaïques et de pierres, Dolce & Gabbana.
ORIGINE
Dévoilé en 2009, le “Sicily” est depuis devenu le sac iconique de la marque. Il incarne la passion des créateurs pour cette île dont ils admirent l’attitude des femmes et la beauté des traditions. STYLE
Décliné au gré des collections, il existe en quatre formats : classique, médium, mini et mignon. Il est réalisé en dentelle, raphia, imprimé léopard, plastique transparent, cuir ou crocodile. MYTHE
Madonna, Kylie Minogue, Monica Bellucci, Kate Moss, Dita von Teese, Eva Mendes, pour ne citer qu’elles, en sont des adeptes. TECHNIQUE
Il est fabriqué en Italie. La version cuir nécessite plus de cinq heures de travail, la version au crochet, plus de douze heures. COUP DE CŒUR
Pour le modèle ultra-simple en cuir, le plus répandu.
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Kate Moss
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1. Zadig & Voltaire. 2. Burberry Prorsum. 3. Stella McCartney. 4. Burberry Prorsum. 5. Burberry Prorsum. 6. Bottega Veneta. 7. Balenciaga. 8. Hermès. 9. Gucci.
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PHOTOS RAYA FARHAT, DR
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anatomie d’un collier
“POMPON SPOTLIGHT” DE CARTIER
Le «joaillier des rois» ressuscite l’esprit des Années folles, cet entre-deux guerres où les robes avaient des franges et les serre-têtes des plumes…et donc les pendentifs des pompons. P a r M É L A N I E D A G H E R e t F. A . D .
ORIGINE
D’esthétique indienne, Pompon Spotlight représente une boule qui évoque une fleur à laquelle sont suspendues en cascade des mini-chaînes qui rappellent la chaine du collier. MYTHE
On pense à l’Entre-deux guerres de tous les délires, à Joséphine Baker, à Montmartre et Montparnasse, aux Ballets suédois, au jazz et aux Surréalistes. Il y a un éclat délicieusement désuet dans le jeu de lumières de ce collier à la fois ludique et nostalgique.
Pendentif «Pompon spotlight» de Cartier, un modèle qui rappelle les années 20, à assortir avec une allure «tom-boy» ou au contraire mouvante, fluide et féminine. Cartier, rue Allenby, +961 1 99 11 11
SAVOIR-FAIRE
Pompon Spotlight est un pendentif en forme de pompon basé sur la géométrie d’une fleur. La chaine comme la breloque est incrustée de diamants dont l’éclat est sublimé par l’or blanc. 2
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Chloé
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1. Saint Laurent. 2. Christopher Kane. 3. Saint Laurent. 4. Jimmy Choo. 5.Chloé. 6. Saint Laurent. 7. Balenciaga. 8. Hermès. 9. Jimmy Choo. 10. Burberry Prorsum. 11.Prada.
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PHOTOS RAYA FARHAT, MARCIO MADEIRA, DR
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style Maison Michel
MON ON lOOk « J’aime porter des pièces élégantes et féminines. Les chapeaux et les boots donnent la touche finale à mes silhouettes. »
Balenciaga
Comptoir des Cotonniers
Theyskens’ Theory
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Bracelet Saint Laurent par Hedi Slimane
MON cOup de cœur « Ce tailleur revisité version minijupe et chapeau, qui est selon moi la silhouette Comptoir des Cotonniers par excellence. »
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MON style « Être Parisienne influe naturellement sur mon allure, à la fois chic et moderne. »
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Comptoir des Cotonniers
Eau de parfum « Stella » de Stella McCartney Amélie Gillier
« Les voyages urbains ou en pleine nature, des rencontres ou mes virées dans des friperies à la recherche de pièces vintage… »
Amélie Gillier, cofondatrice de Zadig & Voltaire, signe sa première collection pour Comptoir des Cotonniers. Un vestiaire féminin, rock et affirmé à l’image du style de la créatrice, qui nous en dit un peu plus… p a r m a r g a u lt a n t o n i n i
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AGL
PHOTOs marciO madeira, dr
Mes iNspiratiONs
sainT laurenT par hedi slimane
le choix d’a mélie
www.aeronautica.difesa.it
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pHOTO dr
style
Le kheLkhaL.
On l’entend tinter. Comme l’annonce d’une danse. Comme la promesse de mouvements sensuels. Le khelkhal, ce bracelet de pied, oriental par excellence, cette chaine munie d’une multitude de petits grelots est un des accessoires essentiels de la danse (du ventre). Un bijou qui existe depuis la nuit des temps et qui entoure la cheville. La cheville, considérée comme étant une partie du corps d’une grande sensualité. Par Médéa a zouri
O
pHOTO dr
ui mais. Si la chaine de pied est un bijou que l’on retrouve dans de nombreuses civilisations (Inde, Afrique, Maghreb…), elle suscite aujourd’hui beaucoup de commentaires. A caractères sexuels bien évidemment. La porter à gauche serait un signe d’homosexualité, à droite, de bisexualité. Controverse et idées reçues qui n’ont aucun fondement. C’est tout simplement faux. La chaine de pied est un bijou comme un autre. Un objet de séduction. Un gage d’amour et d’éternité pour les Algériens, un symbole d’appartenance pour les Indiens, un accessoire musical pour les Libanais. Un bijou qu’ont arboré des milliers de femmes – et d’hommes – depuis des millénaires. Souvent porté par paire, le bracelet de cheville était parfois soudé autour de la jambe. Un jonc permanent qui pouvait être très lourd. On a trouvé et on trouve encore toutes sortes de bracelets de chevilles. En argent ou en or, en jonc large et lourd, porté par paire, en fine chaine, en version bracelet brésilien et le fameux khelkhal oriental, orné de ces dizaines de petites clochettes. Une variante plus glam et donc moins dure que ces chaines avec lesquelles on retenait prisonniers et esclaves, ces bracelets qu’on utilisait pour identifier les prostituées voilées sous leurs longues robes, ces bracelets qu’on
mettait aux chevilles des femmes, liés par une chaine afin qu’elles apprennent à marcher élégamment, par petites foulées. Ce bijou n’est donc pas un quelconque symbole de libération sexuelle. C’est un bijou de corps comme les chaines de ventre, les piercings ou les bagues
Aujourd’hui, on pare son corps d’une façon bien moins traditionnelle qu’il y a quelques années. de pieds. Aujourd’hui, on pare son corps d’une façon bien moins traditionnelle qu’il y a quelques années. Il y a des bagues portées haut sur les doigts, des bracelets qui entourent la main, des chaines qui partent de la cheville vers le cou-de-pied tout comme ces bracelets/bagues qui ornent une main dans son intégralité. On a absorbé la culture orientale. On l’a retravaillée, occidentalisée. On a ôté des khelkhal les grelots et leur douce mélodie, on a habillé les doigts façon Repossi, modèle Berbère, et on utilise la calligraphie arabe sur des médaillons. Et le jonc en or est devenu une chaine fine placée au-dessus ou en dessous de la cheville, libérée enfin des préjugés. La chaine de pied a retrouvé ses lettres de noblesse, et c’est tant mieux. aOÛT-sepTembre 2013
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STYLE/EXPO STYLE
DIANE FERJANE LA chAssEREssE DEs tRADItIoNs.
Voilà dix ans que cette créatrice joue avec les costumes traditionnels. En les modernisant, en les métamorphosant, en les déclinant. Cette année, celle qui a travaillé sur des costumes de scène aux côtés de Rabih Kayrouz, lance sa première collection pour hommes. Histoire.
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l s’appelait Semaan, il avait 102 ans quand Diane Ferjane l’a rencontré il y a 10 ans maintenant. À l’époque, la jeune designer suivait des cours de photo à l’USJ en parallèle de ses études à ESMOD. Elle avait un projet de portrait. Elle connaissait vaguement Semaan et elle avait envie de figer son visage ridé sur papier glacé. « Je suis allée le voir, il était en train de labourer un champs. Je lui ai dit que je voulais le prendre en photo, il a
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demandé à se changer, se laver le visage ». Et Diane Ferjane l’a attendu une heure et demie durant. « Puis il est revenu. Vêtu de ses habits du dimanche, les plus beaux qu’il ait. Un sarouel brodé noir sur noir, un gilet à brides, une veste tailleur, une chemise à col officier, bref le costume traditionnel. Il était tellement beau ». Et voilà comment le Semaan du village l’a inspirée. Diane en oublie son visage. Elle scrute
et photographie tous les détails de son costume. Elle présente comme projet de fin d’année pour lequel elle recevra le premier prix remis par Chantal Thomass, un travail sur les costumes d’époque. Elle mélange faux cul Marie-Antoinette et costume traditionnel de l’homme du village. « Je voulais ramener le costume d’époque dans la garde robe d’aujourd’hui, en m’amusant avec des accessoires typiquement libanais comme
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P a r Médé a a zouri
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la kharzé zar’a (perle bleue contre le mauvais œil), le noyau d’olive ou le petit bonhomme phénicien. J’ai compris à ce moment-là que ce que j’avais envie de faire, c’était réinterpréter les habits traditionnels libanais ». Le sarouel est décliné en robe, le caftan revisité, l’édredon (le lhaff ) transformé en veste. Des métamorphoses qui dès le premier coup d’œil, ont séduit Rabih Kayrouz. Un an après sa sortie d’ESMOD, le créateur l’emmène avec lui au Caire sur le tournage de Dunia, long métrage de la réalisatrice Jocelyne Saab. Durant 9 mois, elle sera son assistante costumes. Des
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« il n’y a aucun lieu pour retracer l’évolution du costume traditionnel, alors qu’aujourd’hui toutes les grandes marques proposent des sarouels. » costumes pour lesquels le film recevra, en 2005, le Prix du Jury de la Fondation Pierre Cardin. « J’adore travailler sur les costumes de pièces de théâtre ou de films. C’est une expérience extraordinaire qui demande beaucoup de créativité. Après Dunia, à l’été 2004, toujours avec Rabih, on a fait les costumes de la pièce L’émigré de Brisbane de Nabil Kazan qu’il avait interprété au Festival de Baalbeck. J’ai fait quelques vidéo clips aussi et confectionné plus de 200 costumes pour la pièce Che Guevara qui se donnait au Biel ». Cette année-là, Diane Ferjane ouvre un
atelier et une boutique à Jbeil. « C’est grâce à l’aide d’Alice Eddé que je me suis installée dans les souks de Byblos. C’est là que j’ai commencé ». Un joli clin d’œil pour la jeune femme originaire de la région, passionnée par les habits du passé, que de s’installer dans le plus vieux port du monde. Diane Ferjane participe à plusieurs événements. Elle présente sa collection pendant 3 mois à la boutique du Musée National et déplore l’absence d’un musée du costume. « C’est triste qu’il n’y ait aucun lieu pour retracer l’évolution du costume traditionnel, alors qu’aujourd’hui toutes les grandes marques proposent des sarouels. Nos costumes sont tellement beaux. Il suffit de regarder dans les villages pour voir combien ils sont travaillés et recherchés. C’est intéressant de voir aussi les différences non seulement de tissus mais aussi de création pour les habits des villageois et ceux des ‘mir’(princes). Lorsque j’ai préparé mon projet de fin d’études, j’ai été chez une femme qui possède la plus grande collection de costumes des 18e et 19e siècle. Samia Saab ne possède que des pièces uniques et d’époque. Aucune reproduction. Elle devrait les exposer ».
beyrouthine dans le quartier (encore préservé) de Mar Mikhael. Elle est une des premières à s’installer dans le quartier avec Papercup, Maria Helios et Liwan. Diane Ferjane continue ses recherches et ses voyages. Elle s’installe pendant 9 mois à Hong Kong. Elle y crée des prototypes pour la saison hiver 2011/2012. Elle y ouvre même sa propre boîte. Et elle revient à Beyrouth, des idées plein la tête. « J’ai envie de rester dans le traditionnel. De faire évoluer ma ligne. L’oriental est enfin devenu branché. Je m’adapte au marché. Avant, mes pièces étaient de taille unique, désormais elles existent dans différentes tailles standard » dit-elle en riant. Mais elle continue toujours à chiner là où on ne l’attend pas. Elle découpe des nappes Aghabani pour en faire des robes, elle taille les vieux rideaux de sa grand-mère pour en faire des pantalons. Elle modernise des tissus calligraphiés et adore toujours autant acheter des tissus d’ameublement en Egypte et dans les vieux souks libanais. « J’aimerais tellement qu’on ramène notre savoir-faire dans la mode. Ces gens qui travaillent la broderie ou le crochet. Ces petites mains avec qui je travaille sont extraordinaires ».
Diane Ferjane continue son chemin qui l’emmène à Paris en 2006 où elle passera 8 mois de stage en tissage chez Malhia Kent. Elle représente ensuite en 2008 le Liban à un défilé organisé par une marque de téléphone. En 2009, Rabih Keyrouz lui propose de faire partie de la deuxième saison de Starch, aux côtés de Ronald Abdala et de Rayya Morcos (Bird on a Wire). En 2010, elle ouvre sa boutique
Cette année, Diane Ferjane lance sa première ligne pour hommes. Chemises, sarouels et tee-shirts. Elle continuera à produire ses pièces phares comme la robe sarouel réversible ou sa large chemise asymétrique, et bien sûr cette veste chaude et soyeuse qui vous enveloppe : la veste lhaff. On attend les nouvelles métamorphoses de Diane Ferjane. Celles de l’hiver prochain. aOÛT-sePTembre 2013
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Des carrés de soie dans la rubrique bijoux? Une fois n’est pas coutume, mais où ailleurs parler des “Carrés couture” d’Hermès, ces huit carrés exceptionnels, brodés de perles et de pierres précieuses, disponibles uniquement sur commande? P a r F. A . D .
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LES CARRÉS COUTURE D’HERMÈS
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pHotos ©HermÉs
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près Shanghaï et New York, c’est Beyrouth qu’Hermès a choisi pour exposer ses “carrés couture”, huit carrés de soie spectaculaires, édités à huit exemplaires chacun pour le monde entier. Au mois de juin, alors que le jour commence à s’attarder, prolongeant d’autant le plaisir d’un climat parfait, les jardins de l’historique palais Sursock se sont éclairés de 1000 bougies pour accueillir, dans une féerie bucolique en pleine ville, le happy few venus découvrir ces créations exceptionnelles. Pour inaugurer cette exposition hors du commun, protégée par un écrin géant de 150m2 aux couleurs d’Hermès posé parmi les arbres, Nicolas et Michèle Gharzouzi, représentants de la maison à Beyrouth, ont reçu 500 invités parmi lesquels la première Dame, Mme Wafa Sleiman. Enchantée par le violon de la virtuose Christelle Guigner, la petite foule disparaissait par grappes dans le grand cube orange pour en ressortir les yeux pleins d’étoiles. Rencontre du savoir-faire le plus maîtrisé et de
la féerie pure, les huit carrés exposés sont taillés dans la plus délicate mousseline de soie, transfigurée par des broderies de diamants, saphirs et perles semées par des mains enchantées. Mais comme chacun sait, la différence entre la magie et la maîtrise humaine, c’est le temps. Il faudra aux heureuses commanditaires de ces objets exceptionnels non moins de sept mois d’attente pour entrer en possession de leur trésor. Qu’elles aient choisi le carré Brides de Gala Précieuses , le Décadré, le Galop Chromatique Lumière, l’ H comme Hermès, l’ H en Fil Or, le Pégase de Nacre, le Quadrige surréaliste ou le Tigre Royal Saphir, gageons que leur patience sera récompensée à l’arrivée par un supplément d’émotion. aoÛt-septembre 2013
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La nouveLLe prose d’a nvers
Célébrant les 350 ans de l’Académie des beaux-arts et les 50 ans de son département mode à travers deux expositions spectaculaires, Anvers est l’endroit trendy du mois. Découverte de quelques-uns des « Six d’Anvers » de demain.
Lena Lumelsky Collection « Horror Vacui », automne-hiver 2013-14.
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nvers est un mystère. Pourquoi ce gigantesque port industriel du Nord est-il devenu un berceau de mode ? Ce fait déroutant ne date pas d’hier. Il est sans doute lié au goût flamand historique pour les belles choses, le confort et la modernité. Dès le milieu des années 1980, rentrant d’Anvers enthousiaste après mon premier jury à l’Académie royale des beaux-arts et la visite des ateliers de quelques-uns des six nouveaux créateurs locaux, je proposais un reportage les concernant à la rédactrice en chef d’un grand mensuel féminin auquel je collaborais alors. Peu patiente elle m’écouta à peine, avant de lancer rigolarde : « La mode à Anvers : c’est une nouvelle histoire belge, non ? » Une attitude révélatrice de l’arrogance de la mode parisienne d’alors et de l’ouverture d’esprit de ses grandes prêtresses... Presque trente ans plus tard, la mode belge ne fait plus rire. À Paris, personne ne manquerait un défilé de Dries Van
Noten ou d’Ann Demeulemeester. À Anvers, Walter Van Beirendonck (Walt) est devenu directeur de la section mode de l’Académie et curateur des expositions qui animent la ville jusqu’en janvier prochain. Dirk Bikkembergs a fait la carrière internationale que l’on connaît et Dirk Van Saene poursuit son chemin créatif. Seule Marina Yee reste plus discrète. Quant à Martin Margiela, issu de la même promotion que les six précédents, sa Maison est si respectée qu’elle perdure au-delà de sa présence. D’autres générations de designers leur ont emboîté le pas, d’A+F Vandevorst (An Vandevorst et Filip Arickx) à Haider Ackermann, en passant par Kris Van Assche ou Raf Simons – qui, s’il n’a pas suivi les cours de l’Académie, n’en est pas moins une émanation indirecte. Désormais les jeunes créateurs issus de l’académie ne sont plus seulement belges. Les écoles n’échappent pas à la mondialisation. Découverte de six nouveaux noms à retenir. aOÛT-sePTembre 2013
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NiELS PEEraEr
Né à Anvers en 1989, ce drôle d’oiseau sort diplômé de l’Académie en 2011. Explorant les limites insondables entre le masculin et le féminin, il s’exprime autant en mode qu’en accessoires épatants ou hors pistes. Loin de vouloir choquer, il préfère poser un regard innocent et amusé sur le quotidien. Sa ligne d’accessoires est réalisée à Paris à partir de cuir aux teintes végétales subtiles. Son goût pour le fait-main lui permet d’imaginer l’inimaginable… Pour le plus grand bonheur des excentriques qui adoptent ses créations uniques. www.nielspeeraer.com
À Paris, personne ne manquerait un défilé de Dries Van Noten ou d’Ann Demeulemeester.
www.yuimanakazato.com
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aLExaNdra VErSchuErEN
Née en 1988 à Anvers, Alexandra avoue s’être parfois ennuyée à l’Académie qu’elle intègre à 17 ans. Cette « anti-première de la classe » précoce n’en est pas moins diplômée en 2009. Elle part ensuite à New York faire ses premiers pas chez Derek Lam et Proenza Schouler. En 2010, à 22 ans, elle remporte le premier prix du jury du Festival d’Hyères avec une collection inspirée des origamis japonais. Ce qui lui permet de lancer, en 2011, sa propre collection de jour, facile à vivre, à base de tissus japonais naturels. Sa ligne artisanale subtile est entièrement produite au Japon. Vendue chez Opening Ceremony dans le monde entier, son avenir est assuré. www.alexandraverschueren.com
PHOTOs rOnald sTOOPs, zeb daemen, TOmas vandecasTeele, veerle frissen, dr
Créatures étranges, allures surréalistes, silhouettes manga, mélanges de matières insolites : les créations de Yuima habillent les personnalités japonaises les plus extravagantes. Né à Tokyo en 1985, il sort de l’Académie d’Anvers en 2008. Bien décidé à ne pas en rester là, Nakazato lance sa propre collection à Tokyo dès l’année suivante. À l’instar de Nicola Formichetti, son mentor, il habille également Fergie des Black Eyed Peas ou Lady Gaga pour la scène. En plus de ses collections conceptuelles féminines, puis masculines (depuis 2010), il dessine aussi une ligne d’accessoires spectaculaires. De la « cyber couture » à découvrir dans la boutique Ra à Paris.
PHOTOs wenn kee Hsu, kazTaka nagasHima, dr
Yuima Nak azaTo
LENa LumELSkY
D’origine ukrainienne mais élevée en Israël, la jeune Helena sort diplômée de l’Académie d’Anvers en 2006. Après des collaborations variées dans divers ateliers, elle crée sa propre marque en 2009. Combinaisons de matières étranges, effets surréalistes ou romantiques, atmosphère de films noirs, ses collections structurées ou floues interpellent. Elle reçoit le Mango Fashion Award en 2010. Vendue par la boutique d’avant-garde Ra, elle poursuit ses recherches futuristes racées, à la recherche permanente d’une nouvelle élégance. lenalumelsky.com
Désormais, les jeunes créateurs issus de l’Académie d’Anvers ne sont plus seulement belges.
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miNju kim
Originaire de Corée du Sud, Minju Kim, 26 ans, n’a pas attendu d’avoir terminé son master à Anvers pour remporter le H&M Design Award à Stockholm début 2013. À la clef, quelques modèles de sa collection vendus dans certains magasins de l’enseigne dès cet automne, ainsi qu’une bourse de 50 000 euros qui lui permettra sans doute de débuter dans la vie. En plus d’une exposition médiatique mondiale ! Inspirée par le dessinateur de sombres mangas japonais Junji Ito, sa collection enjouée de fin d’études, tout en mélange de matières, d’imprimés et de coloris pastel et néons, présentée en juin dernier à Anvers, s’intitule « Be Cover ». Rafraîchissante.
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Les sombres créations baroques de ce créatif originaire de Bali sont visibles sur de nombreux podiums de mode. Dior, Dries Van Noten ou Iris Van Herpen lui commandent régulièrement des pièces sculpturales de défilés. Après son diplôme de mode féminine à l’Académie en 2006, il décide de rester à Anvers et se concentre sur les accessoires. Depuis 2007, sa propre collection artisanale est vendue dans les meilleures boutiques de mode : 10 Corso Como à Milan, Liberty à Londres, Blake’s à Chicago, etc. Et les turbulentes excentriques comme Michele Harper, Shala Monroque ou Paula Goldstein ne sauraient sortir sans l’un de ses accessoires en sautoir. www.heaventanudiredja.be
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STYLE/EXPO STYLE azzedine alaïa et l ’une de ses créations couture automnehiver 2003.
vertige sculptural
La première exposition après restauration du Palais Galliera, musée de la Mode de la ville de Paris, est consacrée à Azzedine Alaïa. Rencontre avec Olivier Saillard, maître des lieux.
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pavés de la cour réalignés. Tout a été aéré et refait tel que la duchesse de Galliera l’avait conçu avec l’architecte Léon Ginain, à la fin du xix e siècle. Les vertigineuses hauteurs sous plafonds sont également récupérées. Ceci, en plus de la mise en sécurité et des nouveaux accès handicapés. À l’étage, les bureaux et la bibliothèque, moins visibles, ont également été repensés. Christian Lacroix leur a dessiné une moquette spectaculaire ! Comme la scénographie de cette exposition inaugurale, les bornes d’accueil sont signées Martin Szekely. La muséographie des expositions a également été repensée.
Peu de vitrines dans les expositions planifiées, et lorsqu’il y en aura, il est prévu de pouvoir tourner autour. Quel meilleur « sculpteur » textile pouvait inaugurer l’endroit qu’Azzedine Alaïa ? Arrivé à Paris au milieu des années 1950, le couturier passe cinq jours chez Dior et deux saisons chez Guy Laroche avant de se replier chez la comtesse de Blégiers, où il paye le loyer de sa chambre en échange d’heures de garde d’enfants et de quelques robes… Bientôt, il devient aussi le secret le mieux gardé des amis de la dame et de quelques clientes particulières. Avec ses doigts agiles, son œil perçant et son sourire désarmant, le
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e choix n’est pas anodin. Formé en section sculpture aux Beaux-Arts de Tunis, Azzedine Alaïa inaugure un palais parisien construit à l’origine pour héberger les statues de la richissime duchesse de Galliera. Un projet qui ne vit jamais le jour. Définitivement transformés en musée de la Mode à partir de 1977, les 550 m 2 du lieu devaient se plier à de nouvelles normes de sécurité. Récemment nommé directeur, Olivier Saillard en profite pour dépoussiérer l’ensemble : les immenses baies vitrées sont restaurées, les coloris intérieurs d’origine – murs rouges brique et boiseries noires – retrouvés, les
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de gauche à droite, une robe à bandelettes de l ’été 1990, un modèle de la collection couture de l ’hiver 2003 et une robe drapée de l ’été 1991.
couturier fait des merveilles. Louise de Vilmorin, Arletty, Greta Garbo, Claudette Colbert, Cécile de Rothschild se transmettent l’adresse. Il les recevra dès 1965 chez lui, rue de Bellechasse, puis dans les années 1980 rue du Parc-Royal dans le Marais. Avant d’emménager dans les années 1990 au sein de la structure Eiffel d’une ancienne école, rue de la Verrerie, dont Julian Schnabel crée le décor. Son tempérament fougueux lui fait aimer les gens et détester les situations ambiguës. Il se fâche facilement et se réconcilie rarement. Chacune de ses présentations, simples, intimes, dans ses murs, est réservée à quelques clientes et acheteurs choisis et séduit comme au premier jour. Il a pour lui l’évidence du corps, loin de toute esbroufe de mode. Ici, les quelques représentants
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PHOTO PaTrick demarcHelier
« C’est un homme, mais il ne pense pas à lui lorsqu’il construit une robe. Il pense vraiment à la femme qui va porter le vêtement. » des médias ne sont invités que la veille par un appel téléphonique sibyllin. Et interdiction de prendre des photos ! En contrepartie, il fait mouche chaque saison. À la fois chirurgien plastique et couturier du postféminisme, il prône dès les années 1980 une reconquête de la féminité. Travaillant depuis plus de deux ans avec Azzedine sur l’exposition, c’est sans doute Olivier Saillard qui en parle le mieux. Comment peut-on définir Azzedine Alaïa ? Olivier Saillard : « C’est un couturier. Au sens strict. Tout est modélisé, coupé, cousu par lui. Il sait tout faire. Même s’il ne fait rien seul, il est l’un des rares aujourd’hui à savoir tout faire dans l’élaboration d’un modèle. Je
pense que la mythologie qui plane autour du terme “créateur” ne doit pas lui plaire… » Quel est le secret de sa longévité ? « Il ne s’est jamais renié et n’a pas rejeté ce qu’il faisait depuis le début. C’est une force exemplaire. À force de travailler autour de son style à lui, qui n’est pas seulement la robe de patineuse qu’on voit souvent, il a pu imposer ce qu’il était vraiment. Mais il faut du temps. De plus, chez lui, la qualité d’exécution est digne de la haute couture, même s’il utilise des méthodes plus modernes. Il a également imposé un modèle économique intéressant, une indépendance rare. » Comment expliquer la fascination que ses créations exercent sur les femmes, sans publicité, sans promotion particulière, quasiment sans défilés même ? « Ses créations sont toujours très féminines. C’est rare car les créateurs masculins imposent souvent leurs fantasmes un peu artificiels aux femmes. Les femmes qui créent pour les femmes font souvent des propositions plus naturelles. Azzedine est un mélange des deux. C’est un homme, mais il ne pense pas à lui lorsqu’il construit une robe. Il pense vraiment à la femme qui va porter le vêtement. Il dit toujours qu’il ne veut pas regarder une femme dans les yeux car ça l’intimide. Donc il observe leur corps, leurs seins, leurs fesses, etc. Il est resté vingt ans couturier en chambre et travaille toujours dans les lieux où il habite. Cela force une intimité qu’on ne rencontre pas dans un studio de création. Parfois, on ne sait plus si c’est de l’orthopédie ou de la haute couture d’ailleurs. » Son travail, en général, est très sexuel… « Oui, c’est son truc. Mais c’est la réalité de chacune de ses clientes qu’il exploite. Pas la sienne qu’il plaque sur elles. »
Qu’est-ce qui le différencie des autres couturiers ? « Son rapport au corps féminin, mais aussi son attention permanente à la qualité du vêtement. Chez lui, le souci d’exécution est primordial. Il n’y a pas de différence entre ce qu’il montre en présentation et ce qu’il fournit aux magasins. Il ne triche pas. Et puis sa longévité est étonnante. De plus, il a échappé à ce débat un peu archaïque entre le prêt-à-porter et la haute couture. À sa façon, il a résolu la question. » Possède-t-il ses propres archives ? « Oui, il a tout conservé, dans les meilleures conditions. Quelques-unes de ces robes seront présentées dans la salle Matisse du musée d’Art moderne voisin, dans une mise en scène de Marc Newson. » Il possède une âme de collectionneur. Mais cela s’arrête-t-il à ses propres collections ? « Non, bien sûr. Il achète quelques artistes contemporains, mais surtout du design. Et il possède une collection inouïe de vêtements. Au cours du temps, il a accumulé énormément de modèles de Poiret, de Vionnet, de Schiaparelli, etc. » Que va-t-on voir dans l’exposition ? « Des robes, des manteaux et d’autres pièces aussi. Tout est présenté sur les mannequins transparents qui sont devenus sa signature. Il y aura également quelques photos. Des clichés intimes : ses rencontres avec Arletty, Garbo, etc. Pas de photos de mode, pas de vidéos, pas d’images de défilés. Nous ne voulions pas que les gens soient perturbés par un signe contemporain comme un écran vidéo. » exposition « azzedine alaïa », du 28 septembre au 26 janvier au Palais Galliera, 10, av. Pierre-1erde-serbie, Paris 16 e . catalogue « alaïa », d’Olivier saillard (éd. Paris Musées).
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1. Montre “Dior VIII Grand Bal ” modèle “résille”, 33 mm, automatique, en Céramique noire et diamants, calibre “Dior Inversé 8¼” 2. Montre “Dior VIII Grand Bal ” modèle “plissé”, 38 mm, automatique, en or blanc, céramique blanche, diamants et nacre, calibre “Dior inversé 11½”. Édition limitée de 8 pièces. 3.Montre “Dior VIII Grand Bal ” modèle “plume”, 38 mm, automatique, en or rose, céramique blanche, diamants et plumes, calibre “Dior Inversé 11½”, Édition limitée de 88 pièces.
PHOTOs lOOmis dean/Time life PicTures/geTTy images, dr
eut une influence considérable sur les soirées parisiennes. Jusqu’à sa mort en 1956, il donna des dîners et La collection horlogère “Dior VIII Grand Bal” perpétue le goût et des bals dans un climat de l’admiration de Christian Dior pour les très chic soirées liberté et d’allégresse qu’il est difficile d’imaginer parisiennes. Histoires d’artifices… aujourd’hui. En mars 1949, Par Hervé DewIntre le comte et la comtesse reçurent dans leur hôtel de aris est la capitale mondiale des illusions joyeuses. la rue Duroc pour le “Bal des rois et des reines”. Le comte, Dès 1921, les souvenirs douloureux de la guerre en grand chambellan, accueillait ses hôtes à l’entrée. Le s’éloignant, les grandes fêtes parisiennes res- Tout-Paris était déguisé. Madame Leonor Fini incarna suscitent les échos mondains des cafés du une féroce mais séduisante reine des enfers, Valentine XVIIe siècle. Dans les bals privés et les soirées particu- Hugo était le roi des lapins, Christian Bérard et Jacques lières, les mêmes noms reviennent sans cesse : Guillaume Fath campèrent avec majesté Henri VIII et Charles IX ; Apollinaire, Max Jacob, Jean Cocteau, les Fratellini, Jean quant à Christian Dior, il fit une apparition remarquable Wiener, Raoul Dufy, Francis Picabia, Erik Satie, Paul Poi- en roi des animaux. ret, Marcel Duchamp, grandes familles ou gens célèbres La gloire du créateur était déjà immense : il venait de rendre qui se retrouvent presque chaque année, en leur demeure, à la couture sa part de rêve et avait redonné aux femmes le à l’Opéra, au théâtre ou au cirque. goût de plaire. Aussi était-il réclamé par tous comme invité Toutes ces fêtes suivent les préceptes énoncés par Pierre d’honneur ou costumier. En septembre 1953, à l’appel de la Celeyron, célèbre intendant des menus plaisirs : tout baronne de Cabrol, présidente d’une œuvre d’assistance à d’abord, la seule lumière autorisée est celle des bougies, qui l’enfance abandonnée, une foule d’invités, métamorphosés rend belles les femmes. Ensuite, la musique ne doit jamais pour l’occasion en forains, se rendit au cirque Amar, loué s’arrêter, car cela équivaut à tuer la fête ! La danse doit être le pour la soirée et décoré par Jacques Dupont. De nombreux point culminant de la soirée, contrairement au feu d’artifice costumes étaient signés Balmain, Givenchy, Lanvin, Schiaqui n’en est que le commencement. Enfin, les fleurs doivent parelli, la plupart étaient signés Dior. souligner les décors. Il faut aussi noter que ces bals pro- Point d’orgue de cette vie festive et mondaine, le couturier longent une tradition charitable : ils sont donnés au béné- habilla, en 1951, Daisy Fellowes pour le légendaire “Bal fice d’œuvres d’assistance et de comités de secours. du siècle” donné à Venise par le collectionneur et mécène Par sa personnalité, son style, son goût et la rigueur avec mexicain Charles de Beistegui. Monsieur Dior écrivit plus laquelle il mettait en œuvre les entreprises les plus frivoles, tard : “Celle-ci fut la plus belle des fêtes que je vis et ne verle comte Étienne de Beaumont, aidé de son épouse Édith, rai jamais.”
PHOTOs cecil beaTOn sTudiO arcHive aT sOTHeby’s, dr
dansez maintenant !
Inspiré par les bals et fêtes de l’après-guerre, christian dior en était tour à tour invité d’honneur et costumier. ici, avant un défilé, en 1957.
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Lancé en 2011, la collection “Dior VIII Grand Bal” puise chaque année son inspiration dans la tradition des grands bals de l’après-guerre. Chaque montre de cette collection est animée par les calibres “Dior Inversé” qui sont de petites complications permettant d’arborer la masse du mouvement automatique sur le dessus du cadran. L’explication est très technique mais l’effet, lui, fort poétique : délicatement ajourée, cette masse oscillante, parée de diamants à la manière d’une résille, gonflée de plumes disposées à la main sur des baleines d’or, ou plissée d’une marqueterie de jade ou d’opale, évoque avec éclat le tournoiement gracieux d’une robe de bal. Mis au point par les Ateliers Horlogers Dior situés à La Chaux-de-Fonds et la manufacture suisse Soprod, un nouveau calibre “Dior Inversé 8¼” a été développé cette année pour répondre aux besoins d’un modèle en 33 mm. Il équipe les “Dior VIII Grand Bal” modèle “Résille” et s’affiche
Christian Dior était confondu d’admiration et de plaisir devant le faste et l’imagination déployés lors de ces soirées. comme la plus petite des complications horlogères féminines. Il vit au tempo d’éditions limitées à la masse recouverte de plumes festonnées de nacre et de diamants ou faite de plumes fauves ourlées de diamants jouant avec l’or rose de la lunette. Dans une vie parisienne où la continuité des jouissances rend avide de nouveautés, chaque seconde chuchotée par une montre “Dior VIII Grand Bal” est une salutaire invitation au plaisir et à la danse.
Daisy fellowes, en Dior, au “Bal du Siècle” donné par charles de beistegui, à venise, en 1951.
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christian Dior au “Bal du Siècle” donné par charles de Beistegui, à venise, en 1951.
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WWW.AISHTIBLOG.COM
WWW.AISHTIBLOG.COM
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Blouson en cuir bleu marine, Fendi. Robe cloutĂŠe en soie, isabel Marant.
pull en laine et fourrure de vison, Fendi. pantalon en denim, levi’s. Boucle d’oreille en or et diamants, Pomellato. Bracelet vintage.
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Veste et pantalon en laine, CĂŠline. escarpins en veau velours, Christian louboutin. soutien-gorge personnel.
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Femme impérieuse en robe de soie sur papier glacé, chiara mastroiainni nous apparaît, ce jour-là, cheveux mouillés, jeanst-shirt noirs et, sous ses lunettes de soleil, ce voile devant le regard qu’on lui connait et qui s’estompe instantanément dans un sourire…
pull en laine et fourrure de vison, Fendi. pantalon en denim, levi’s. Boucle d’oreille en or et diamants, Pomellato. Bracelet vintage.
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manteau en fourrure de vison et chèvre, Fendi. Robe cloutée en soie, isabel Marant. pantalon en denim, levi’s. Bottines à élastiques en cuir box, j.M. Weston.
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Veste en flanelle, Saint laurent par hedi Slimane. t-shirt imprimé en coton, alexander McQueen. pantalon en denim, levi’s. Boucle d’oreille en or et diamants, Pomellato.
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hiara Mastroianni n’est pas très front row. À une époque, c’est vrai, elle se rendait aux défilés de Jean Paul Gaultier pour leur côté fellinien et à ceux de Nicolas Ghesquière « par fidélité » (ce qui est peu dire vu l’horaire « bien trop matinal pour une actrice » auquel se tenaient les shows Balenciaga). En pleine fashion week parisienne, à l’heure où les mannequins Dior défilent aux Invalides, elle, qui se définit comme « pas à la pointe du tout », nous a donné rendez-vous dans un hôtel calme du 6e arrondissement. Pourtant, Chiara est maintenant une égérie. De celles qui ne se prennent pas au sérieux. Oui, Fendi l’a choisie pour incarner son nouveau jus, L’Acquarossa. Joyeusement surprise, elle s’en amuse : « C’est plutôt audacieux de leur part, de choisir une femme de 41 ans ! » Dans cette campagne, elle a essayé de « mettre quelque chose de spontané dans ce qui ne l’est pas du tout, et où tout est millimétré. » Pour la marque qui siège à Rome, et qui se transmet de génération en génération, la fille de Catherine Deneuve et Marcello Mastroianni a posé devant l’objectif de JeanBaptiste Mondino. Ça lui plaît : « C’est vraiment une histoire de Ritals. » Un clin d’œil aussi de la part de celle que son père appelait, quand il était énervé, « la petite Française ». Elle ressemble à la comédienne plus qu’à l’égérie. Même si ce genre de publicité lui permet de continuer à soigner sa filmographie, à se tourner vers ce cinéma exigeant que l’on qualifie d’auteur. Christophe Honoré la veut systématiquement, Xavier Beauvois et Arnaud Desplechin la suivent : « C’est une fidélité réciproque qui demande parfois énormément de patience », confie-t-elle. Entre deux de leurs films, elle a attendu respectivement dix-huit et douze ans. Dans le dernier, Les Salauds, de Claire Denis*, elle joue Raphaëlle, bourgeoise vivant dans un appartement haussmannien, mariée très jeune à un homme très riche à qui elle doit vraisemblablement de l’avoir sortie du ruisseau.
frappée. Moi aussi je préférerais me dire qu’un autre monde est possible mais ce que j’aime dans le cinéma de Claire, comme dans le cinéma qui m’attire le plus en général, c’est l’inverse de la science-fiction, quand il montre, cristallise des choses qui pourraient se passer là, juste à côté. J’aime les gens lucides, pas pessimistes mais lucides. » Cette même lucidité la conduit vers des univers rarement gais. Aussi réalistes, rêches et malsains soient-ils, ils ne la rendent pas sombre pour autant. Son air mélancolique ne tient qu’au fait qu’elle ait « la bouche à l’envers » comme elle dit. Parfois, on croit que les films très durs sont difficiles à faire. Pas pour Chiara. Les plateaux la rassurent. Il faut dire qu’elle y traîne depuis l’âge de 6 ans, avec pour premier souvenir La Cité des femmes de Fellini. « Ce sont les lieux où j’ai eu les rapports les plus privilégiés avec mon père. En vacances, par exemple, il s’ennuyait, il était atroce. En revanche, il adorait tourner, alors il tournait énormément, c’est là qu’il se sentait le mieux. » La « petite Française » a-t-elle choisi cette voie pour faire partie de l’environnement favori de son père ? « Peut-être, oui. » Aujourd’hui encore, elle est la seule, les derniers jours de tournage, quand tout le monde en a marre, à compter les présents : « Tiens, il en reste juste un. » « Cet aspect ludique de l’enfance m’est resté. En Italie, à l’ heure du déjeuner, on distribuait des paniers blancs et des paniers rouges. J’avais l’impression qu’il allait sortir de ce choix quelque chose d’incroyable. Je m’inventais des trucs, alors qu’en fait, il s’agissait juste d’un repas avec ou sans sauce tomate. Mais faut pas croire, je m’embêtais aussi. » Le temps long, les scènes que l’on refait sans cesse, elle connaît. « C’est pour ça aussi que je suis devenue contemplative. » Pour ça aussi qu’elle se prête au jeu des shootings avec un enthousiasme presque déconcertant. Le reste du temps, elle peut marcher dans Paris, casque sur les oreilles, et regarder les gens, passer ses journées à lire : R.J. Ellory, Nick Hornby, Elliot Perlman et souvent les
« En général, je suis celle qui se fait larguer… Là, Claire Denis m’a dit “tu vas être une femme fatale”. » « En général, je suis celle qui aime le mauvais garçon, celle qui se fait larguer… Là, Claire m’a dit “tu vas être une femme fatale”. C’était très excitant et à la fois je me disais, c’est bien, elle a de l’imagination. » À juste titre. Mastroianni excelle en épouse effacée qui déambule la journée entre l’école et le tabac, s’habille le soir pour aller à l’opéra. Une vie qui ressemblerait à la sienne ? Elle se marre : « Non, elle sort beaucoup trop pour moi cellelà, je suis terriblement casanière. Surtout, je n’accepterai jamais ce genre de conditions de vie ! » En effet, la nuit venue, la limousine dépose Raphaëlle seule à la maison pendant que son mari sort sans qu’elle sache vraiment où. « C’est un film où tous les salauds s’en sortent. » Ces salaudslà évoluent sur fond d’inceste, de pouvoir de l’argent, de sexe (très) malvenu. « C’est cette violence qui m’a beaucoup
livres les plus durs dans les cadres les plus idylliques. Alors c’est vrai, à la soirée de lancement du parfum, en Italie, quand elle s’est retrouvée face à des journalistes qui lui ont demandé quelle était sa vision du glamour, cette abonnée au trio jeans-santiags-perfecto n’a pas vraiment su quoi répondre. Mais elle a joué le jeu. Elle détaille, ironique : « J’étais hyper-pimpante, tout en noir avec des manches longues et un col jusqu’au cou… Mais j’avais des chaussures rose fuchsia ! » Et, sans doute, cette labradorite qu’elle porte à la main gauche, une gemme qui crée des amitiés et amplifie le don de plaire aux autres. Jusqu’ici, on ne croyait pas au pouvoir des pierres. *Sortie le 7 août.
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une Famille mer avigliosa
Par liSa vignoli
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Chiara, Catherine et Marcello… Une vie passée sur les plateaux de cinéma et entre les pages de magazines, à imprimer la pellicule aussi bien que notre mémoire intime et collective. Chiara Mastroianni nous ouvre l’album de ses souvenirs. Merci.
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Page de gauche, Catherine Deneuve (avec Chiara), pour Chanel en janvier 1973, par Richard Avedon. 1. et 3. De passage à Paris, Marcello Mastroianni, qui vivait en Italie, fait des photos « de touriste » lors d’une visite de la Tour Eif fel avec Chiara. 2. À 6 mois, dans les bras de sa mère, dans les rues de Paris. 4. Chiara entre son père et sa mère sur le tournage de « La Grande Bourgeoise » de Marco Bolognini, en Italie en 1974.
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1. Chiara et son père sur le tournage de « La Cité des femmes », en 1977. 2. Chiara avec Marcello en 1979. 3. Chiara est souvent sur les tournages de son père. En 1986, il l ’a emmenée à Saint-Pétersbourg sur celui des « Yeux noirs ». 4. Aujourd’hui, mère et fille tournent et chantent même ensemble dans les films de Christophe Honoré. Ici, elles posent devant l ’objectif de Jean-Baptiste Mondino au moment de la sortie des « Bien-aimés », en 2011.
photos mises en scène dans les magazines, sur le thème du petit-déjeuner en famille. » D’ailleurs, même si le cinéma avait une place fondamentale dans leur intimité, se souvient-elle, il y avait aussi des barrières : « Déjà, mon père parlait très peu de lui, quant à ma mère, son travail n’entrait jamais dans la maison. » Évidemment, peu de petites filles ont dîné enfant avec Federico Fellini, mais c’était un ami de la famille. Rares sont celles qui ont vu leur troisième anniversaire immortalisé par le photographe de la dolce vita, Tazio Secchiaroli, et encore elle n’a découvert les photos qu’il y a peu de temps, sur internet : « Il avait dû dire à mon père, “Je vais te faire deux trois clichés que tu garderas en souvenir.” » Des
Entre l’élégance de sa mère et la présence racée de son père, Chiara Mastroianni n’a pas choisi : elle a gardé les deux. « Quand il y avait un match entre la France et l’Italie, raconte-t-elle, mon père me disait : “Tu t’en fiches, dans les deux cas tu gagnes.” » sourit l’intéressée qui a le haut du visage de l’une, le sourire de l’autre. Entre l’élégance de sa mère et la présence racée de son père, Chiara Mastroianni n’a pas choisi : elle a gardé les deux. « Quand il y avait un match entre la France et l’Italie, raconte-t-elle, mon père me disait : “Tu t’en fiches, dans les deux cas tu gagnes.” » Maman de deux enfants à son tour – une fille cadette et un garçon qui vient de passer le bac – elle préfère les laisser en dehors de tout ça. Pour les préserver comme ses parents l’ont toujours fait avec elle, son frère (Christian Vadim) et sa sœur. « Ils ont eu l’intelligence de ne jamais nous infliger les 184
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souvenirs à ranger à côté de ceux de ses allers-retours en Italie, où vivait son père, des différents tournages où elle a suivi ses deux parents, partout dans le monde, avant de se rendre sur les siens de tournages, non plus spectatrice mais actrice. La première fois qu’elle est allée au Festival de Cannes d’ailleurs, en 1993, c’était pour présenter Ma saison préférée, d’André Téchiné, dans lequel elle jouait aux côtés de sa mère : « J’avais 21 ans et je n’y avais jamais mis les pieds avant avec mes parents ! » Pour le dernier, Les Salauds, Chiara y est allée seule, aux côtés de Vincent Lindon et de la réalisatrice, Claire Denis. Comme une grande. Qu’elle est.
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’est le lot des enfants de « séparés » de n’avoir que peu de souvenirs, de photos de leurs parents ensemble. Ceux de Chiara Mastroianni ont souvent été réunis sur grand écran. « Et encore, sourit-elle, dans des films de tarés : soit elle est sa chienne comme dans Liza de Marco Ferreri, soit il est “enceinte” d’elle comme dans L’Événement le plus important depuis que l’homme a marché sur la Lune de Jacques Demy. » Quant à celui où ils se sont rencontrés, Ça n’arrive qu’aux autres, de Nadine Tritignant, très dur, sur le thème de la perte d’un enfant, elle ne l’a pas vu. Elle naissait un an plus tard, en 1972. Comment se construit-on quand on est la fille de Catherine Deneuve et de Marcello Mastroianni ? « Comme on peut »
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street
Entre graffitis et tenues pigmentĂŠes, les couleurs se saturent dans un esprit rĂŠsolument eighties. Photographie Stian FoSS S t y l i s m e va n e S S a b e l l U g e o n
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Manteau en fourrure fantaisie, american Retro. T-shirt en coton, obey. Chemise en coton, espace Killiwatch. Pantalon en coton, isabel Marant Étoile. Collier de chaînes en métal, lanvin. Bague en argent, Maria Francesca Pepe. Escarpins en cuir verni, Fendi.
Manteau en vison, louis vuitton. Foulard en taf fetas de soie, Miu Miu. Ras de cou en perles de verre et mĂŠtal dorĂŠ, Y eyes.
Manteau en mouton, loewe. Chemise et bandana en coton, espace Killiwatch. Pantalon en denim, Maje. Boucles d’oreilles en métal doré et cristal, isabelle Michel.
Manteau en drap de laine et boutons en métal, Mugler Homme. Top en tulle et laine brodée, Maison Martin Margiela. Pantalon en denim, levi’s vintage. Boucles d’oreilles en argent, Delfina Delettrez. Broche en métal et émail, manchettes en tweed et Plexiglas, Chanel. Bague en argent, Maria Francesca Pepe. Page de droite : Veste en agneau de Mongolie, top et pantalon en cuir, Simonetta Ravizza. Boucles d’oreilles en or, variscite, verre, miroir et céramique, ventura Carbonell.
Veste en renard, Philipp Plein. Chemise en soie, balmain. Pantalon en coton. espace Killiwatch. Boucle d’oreille en laiton argenté, tom binns. Bracelet en métal et vison, Fendi. Bracelet en métal doré et argenté, lanvin. Bague articulée plaquée en laiton, Maria Francesca Pepe. Bague « Carnivore » en bronze plaqué or, annelise Michelson.
Veste en cuir, balmain. Robe en soie rebrodée de perles, etro. Boucles d’oreilles en or, cornaline, verre et céramique, ventura Carbonell. Collier « Love » en métal doré, lanvin. Bague en argent, Maria Francesca Pepe.
Manteau en renard et intérieur cuir, Roberto Cavalli. Body en coton, american apparel. Salopette en cuir, Zadig & voltaire. Boucles d’oreilles en Plexiglas et métal doré, argument. Ras du cou chaîne en métal doré, Chanel.
Veste de smocking en polyester, balmain. Sweat-shirt en coton, Faith Connexion. Lunettes en acétate, oliver Peoples. Boucle d’oreille en laiton argenté, tom binns.
Manteau en fourrure fantaisie, american Retro. T-shirt en coton, obey. Chemise en coton, espace Kiliwatch. Pantalon en coton, isabel Marant Étoile. Collier de chaînes en métal, lanvin. Bague en argent, Maria Francesca Pepe. Escarpins en cuir verni, Fendi.
Veste en denim, american apparel. Robe en crêpe de soie et dentelle, gucci. Boucles d’oreilles en plastique et laiton, & other Stories. Modèle
alyona Subbotina chez Just WM Maquillage
Sergio Corvacho Coif fure
isabelle luzet Assistants photo
Fabrizio et Mitko
Opérateur numérique
Philippe
Assistante stylisme
Helena tejedor
Rose Radieux
Sur le toit de la CitĂŠ Radieuse, Ă Marseille, les silhouettes minimalistes couleur bonbon resplendissent. P h o t o g r a p h i e Pat r i k S e h l S t e d t / S t y l i s m e h e l e n a t e j e d o r
Manteau en drap de laine, joseph. Body à col roulé en coton, Wolford. Pantalon en laine stretch, the kooples. Boucles d’oreilles en or jaune et mini-créoles en or jaune et diamants blancs, Stone chez Montaigne Market. Boots en cuir floqué, roger Vivier.
Perruque en vison et sac en cuir matelassé, Chanel. Manteau en laine mohair peignée, Carven. Chemise en coton, anne Fontaine. Boucles d’oreilles en or jaune et mini-créoles en or jaune et diamants blancs, Stone chez Montaigne Market. Bagues « Berbère » et « Berbère Twin » en or rose, repossi. Chaussettes en coton, Falke. Boots en cuir glacé, Miu Miu.
Robe de chambre en laine, soie et plumes de dinde, louis Vuitton. T-shirt « Mick Jagger » en coton, When i Was Seven17een. Jeans en coton, Maje. Boucles d’oreilles en or jaune et mini-créoles en or jaune et diamants blancs, Stone chez Montaigne Market. Bagues « Berbère » et « Berbère Twin » en or rose, repossi. Mitaines en cuir d’agneau plongé, agnelle. Bottines en cuir argenté, amélie Pichard.
Blouson en feutre, Guy laroche. Top en soie, Fine Collection. Jupe en tweed, Chanel. Montre « Oyster Perpetual Day-Date » en or rose, rolex. Boots en cuir floqué, roger Vivier.
Manteau en laine bicolore en vichy, Prada. Chemise en coton, anne Fontaine. NĹ“ud en soie brochĂŠe, Charvet.
Manteau en laine bicolore en vichy, Prada. Chemise en coton, anne Fontaine. NĹ“ud en soie brochĂŠe, Charvet. Collant rĂŠsille en coton, Wolford. Derbys en cuir verni, attilio Giusti leombruni.
Manteau en astrakan, Miu Miu. Chemise en popeline de coton, alain Figaret. Pantalon en coton, isabel Marant Étoile. Boucles d’oreilles en or jaune et mini-créoles en or jaune et diamants blancs, Stone chez Montaigne Market. Bagues « Berbère » et « Berbère Twin » en or rose, repossi. Chaussettes en coton, Falke. Bottines en cuir argenté, amélie Pichard. Page de droite : Manteau en laine, dior. Polo en piqué de coton et pantalon en coton, lacoste. Montre « Oyster Perpetual Day-Date » en or rose, rolex. Boucles d’oreilles en or jaune, Stone chez Montaigne Market. Chaussettes en coton, Falke. Mocassins en cuir glacé, repetto.
Redingote en laine feutrée, Mugler. Body en nylon et résille, american apparel. Chemise en popeline de coton, alain Figaret. Pantalon en coton, lee. Montre « Oyster Perpetual Day-Date » en or rose, rolex. Pochette « DeManta » en cuir, alexander McQueen. Derbys en cuir, Cédric Charlier.
m i s è r e
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Les sequins se recouvrent de matières brutes, les strates de vêtements protègent et les silhouettes s’enveloppent de longs manteaux… Photographie Timur Celikdag S t ylisme anne-SoPhie ThomaS
Manteau en angora, dries Van noten. Veste en velours, Forte Forte. Robe en dentelle rebrodÊe de strass, dolce & gabbana. Écharpe en cachemire et soie, Faliero Sarti. Chaussettes en laine, Falke. Sandales en cuir, louis Vuitton.
Manteau prince-de-galles en laine et coton, lanvin. Robe col roulĂŠ en mohair, ermanno Scervino. Collier en mĂŠtal et strass et chaussettes en angora, dries Van noten. Broche insecte en mĂŠtal et cristaux, lanvin. Sandales en cuir, louis Vuitton.
Manteau en laine imprimée, Stella mcCartney. Pull brodé de sequins, n° 21.
Manteau en laine, Forte Forte. Combinaison en laine et dĂŠtails strass, moncler gamme rouge. Jupe en soie, louis Vuitton.
Manteau en laine, Trussardi. Pull en laine brodée de perles, irfe. Robe en lurex, Paul & Joe. Pull en laine porté en écharpe, leon & harper. Sac en vison et ébène, louis Vuitton. Chaussettes en angora, dries Van noten. Chaussures en cuir verni, Prada.
T-shirt en cachemire et robe en vison, Céline. Foulard en cachemire et soie, Faliero Sarti. Collier en métal, résine et cristaux fumés, lanvin. Chaussettes en laine, Falke. Sandales en satin, Prada.
Manteau en laine, Vivienne Westwood. Top en soie brodĂŠe de perles et pierres, emilio Pucci.
Manteau en laine rebrodĂŠe de sequins et renard, marc Jacobs. Pantalon en velours cĂ´telĂŠ et pull en mohair, Paul & Joe. Chaussettes en angora, dries Van noten. Sandales en cuir verni, Prada.
Manteau en daim et métal doré, Burberry Prorsum. Robe en laine, rochas. Écharpe en cachemire et soie, Faliero Sarti. Sandales en cuir, louis Vuitton. Modèle marta diks chez Nex t Maquillage lilli Choi Coif fure Sébastien le Corroller Assistants photo ruggiero Cafagna et darren Smith Opérateur numérique emmanuel Pestrinaux Retouches digital light Capture digitale imag’in Assistante stylisme Julie Cristobal
lady blue
Quatre mises en scène pour percer le mystère du nouveau sac « Lady Lock » en crocodile bleu de Gucci. Un secret bien gardé.
Photographie immo klink St ylisme liSa jouvin
Veste et pantalon en soie jacquard et Lurex, Gucci.
Robe en laine et soie imprimĂŠe pied-depoule et boots en cuir verni, Gucci.
Veste et pantalon en soie jacquard et Lurex, et sac « Lady Lock » en crocodile bleu, Gucci.
Robe en laine et soie imprimĂŠe pied-depoule et boots en cuir verni, Gucci. Assistantes photo louise BenaĂŻm marine Boisset isabella Broden Assistante stylisme viviana De Ferrari
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la vie
CHEFS DE FIL
Ils appartiennent à la génération des “revenants”, partis suivre leurs études à l’étranger pendant la guerre et retournés avec la paix, sans illusions mais pleins d’espoir. Aujourd’hui, Rabih Kayrouz et Milia M sont reconnus comme pionniers de la nouvelle couture libanaise. Bien dans leur peau de quadras, en vitesse de croisière sur leur parcours professionnel. Nous les avons réunis un matin d’été autour d’un café et de leurs souvenirs.
P a r F. A . D Photographe TONY ELIEH 226
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la vie RencontRe
MM – En 80… RK - …18? Oui, 98 MM- J’avais été approchée par les organisateurs du festival de Deir el Qamar dont faisait partie Sin, l’épouse de Johnny Farah. Ils voulaient donner un fashion show. Je fabriquais déjà quelques pièces basiques que Johnny mettait à vendre dans sa boutique, If. Sin connaissait mon travail par ce biais. RK- Moi j’habillais Yasmine Hamdan qui chantait au Casablanca, le restaurant de Sin et Johnny Farah. J’ai reçu la même proposition que Milia. Nous nous connaissions déjà, mais les préparatifs de ce défilé nous ont rapprochés. MM- Nous sommes devenus amis en juillet 1999. Nous étions devenus proches, nous nous voyions très souvent. Beyrouth est tout petit. Débuts
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abih Kayrouz vient d’être nommé chevalier des Arts et des Lettres, Milia M. vit en douceur une grossesse épanouie. Tous deux se sont lancés dans la couture au milieu des années 90. Tous deux avaient déjà un style à contrecourant de ce qui se faisait au Moyen Orient pour flatter une clientèle aisée, avide de glam hollywoodien et de paillettes. Sans que leurs chemins se croisent vraiment –Kayrouz s’est tout de suite lancé dans la création sur-mesure et Milia M. dans le prêt à porter; le public les situe dans une même mouvance à la fois minimaliste et bohème, rigoureuse et créative, intellectuelle et sensuelle.
FoRmation
Milia M. – ESMOD Paris Rabih Kayrouz – Ecole de la chambre syndicale de la haute couture de Paris
RK- Nous venions de nous installer à Beyrouth, chacun de son côté et au même moment, après des années d’absence. Nous avions le sentiment que tout était à faire et nous voulions faire des choses. A Milia: Tu étais plus organisée que moi. Tu avais déjà commencé un vrai chemin. Moi je faisais des robes de mariées et des créations uniques. Je t’admirais de pouvoir déjà réaliser des collections que tu vendais chez If. Ton travail était profondément réfléchi. Tu avais déjà un sens du vêtement qui me faisait défaut. Les robes que je réalisais tenaient à peine le temps d’une soirée! (rires) MM- Comme dit Rabih, à l’époque, on s’amusait, on voulait faire des choses nouvelles, personne ne nous dictait rien. On avait l’impression de partir de zéro. J’ai tout de suite choisi de faire du prêt-à-porter. Je trouve le sur mesure trop contraignant. C’est presque une souffrance pour moi de me projeter dans la personne que j’habille, puisqu’au fond c’est ce qui nous est demandé quand nous réalisons une création pour quelqu’un. Je suis trop perméable au ressenti des autres. Le prêt-à-porter me protège en quelque sorte. A Rabih: J’adorais déjà ton humour. Il y a toujours chez toi un clin d’œil qui fait sourire, une jupe oversized, une robe brodée de cocons de soie. Je n’oublierai jamais ta robe de mariée à rayures roses. Et puis j’aime aussi tes références au glamour des chanteuses orientales des années 50. C’est très élégant. l’appRoche
RK- En matière de couture les femmes comprennent mieux l’anatomie des femmes, leurs mouvements, leur état d’esprit. Elles proposent aux femmes ce qu’elles ont envie de porter, ce qu’elles porteraient ellesmêmes. Les hommes sont davantage dans le fantasme. Ils ont tendance à créer des robes aoÛt-septembre 2013
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la vie
pour une femme idéalisée. Personnellement, je suis plutôt dans la séduction. Quand je vois une femme, je ne la fantasme pas, je ne me projette pas non plus en elle. Je ne pense qu’au vêtement, j’ai envie de faire un vêtement qui va lui plaire et à travers lequel je vais la séduire, lui transmettre une joie, une émotion qui va me rendre heureux moi-même. MM- Si j’ai choisi le prêt-à-porter, c’est justement pour ne pas avoir à me projeter de manière autoritaire sur la liberté d’autrui. Je n’aime pas imposer, je propose. Quand on fait de la création sur-mesure, il y a d’abord la difficulté de construire une relation de confiance. La cliente vous livre son image ou plutôt une certaine image qu’elle a d’elle-même. Après, votre rôle ressemble à celui du médecin, c’est vous qui faites les choix et prenez les directives. A l’arrivée, c’est toujours la surprise. Dans le prêt à porter il n’y a aucune obligation d’achat. Et puis nous avons deux catégories de clients, les boutiques et les clients directs. Dans les deux cas, pour avoir du succès il faut faire ses preuves. Le risque est là. Parfois on investit gros et on fait un flop. Il faut s’accrocher. cRéation Fétiche
RK- Je ne sais pas…Je sens que je poursuis toujours une même idée de robe qui serait faite d’un simple tissu enroulé autour de la personne et ne tiendrait qu’à peu de chose, un Eclair ou un bouton. A mes débuts, je faisais toujours cette robe qui finissait par craquer ou se détacher en peu de temps. A l’atelier,
pièce modeste mais qui reflète l’identité de quand j’aurais établi ma “bible”. MM- Il arrive un moment où on est content de mon univers. vendre sa marque, à condition que ce ne soit RappoRt à la moDe pas une aliénation. RK- Je suis détaché de la mode, de manière Destin générale, même si j’observe ce qui se passe MM- Dès le début, je savais que je poursuiautour de moi. Je constate qu’il y a de moins en vrais cette carrière, que ça ne s’arrêterait moins d’efforts inutiles et un retour aux vraies nulle part. Mes parents m’ont beaucoup aidée. valeurs, non pas aux racines mais à ce qu’on RK- Pareil. Parfois j’ai envie de faire autre chose et je me rends compte que je n’arrive attend d’un vêtement. MM- En fait, les gens attendent d’un vêtement à rien faire d’autre. Moi aussi j’ai été soutenu qu’il ressemble à un vêtement. Qu’il reste sexy, par ma famille. mais qu’il garde sa vocation en suivant les lignes naturelles de l’anatomie. On vit dans un plan b monde saturé d’informations. On n’a plus en- MM- J’aurais été danseuse du ventre. vie de se prendre la tête avec des garde-robes RK- Je ne planifie rien. Je devrais. “intellectuelles”. On a juste envie d’élégance. MM- Les plans B renvoient toujours aux plans C’est ce qui explique le succès de marques A. Tous les processus créatifs découlent de la même source. On croit arrêter mais on conticomme Céline. nue autrement. les années 80
RK- C’est la décennie où nous avons grandi. J’aimais l’humour de ces années-là. Je sens qu’on s’amuse moins aujourd’hui. MM- L’humour, oui, mais sans le féminisme agressif de ces années-là. La différence avec les années 80, c’est qu’à l’époque on était plus dans le message que dans l’esthétique. Aujourd’hui, dans le domaine de la mode comme du design, on réfléchit davantage à la beauté des formes. Les messages sont ailleurs que dans la mode. Notre époque vit d’ailleurs de grands changements, mais la mode ne réagit pas, ne prend pas acte.
aujouRD’hui
MM- Un bébé pour l’automne. Je ne l’avais pas prévu. C’est la vie qui l’a décidé. Je suis avec mon compagnon depuis un moment. Nous nous sommes rencontrés en Espagne, dans un village médiéval où des amis communs fêtaient leur mariage. Il est dans l’industrie de la robinetterie, ce qui fait qu’il travaille aussi avec des créateurs et des designers comme Starck et les Bouroullec. Je ne sais pas ce qui va changer. Je vis ma grossesse de manière très organique. Je ne l’écoute pas, je ne la lis pas, je laisse faire la nature.
Les 80’s, c’est la décennie où nous avons grandi. J’aimais l’humour de ces années-là. Je sens qu’on s’amuse moins aujourd’hui. on rigole toujours sur le sujet à la veille des présentations. On fait encore cette robe sans couture en dernière minute. Si elle tient, c’est porte-bonheur! Quand on choisit un tissu, on a toujours le même geste devant le miroir, celui de le poser sur soi en diagonale et de le draper en le tirant d’une seule main. J’ai toujours été fasciné par la magie du “coupon” qu’on déploie chez le drapier. Il y a quelques années, j’ai accepté une proposition de William Sawaya de réaliser une installation pour le salon du meuble. J’ai proposé une armoire à étagères remplie de rouleaux de tissus. (Il disparaît dans la pièce voisine et revient avec un tissu enroulé. Avec jubilation, il répète le geste qu’il vient de décrire) MM- Un petit haut que j’ai réalisé avec des fils. C’est mon “Thread top”, un vêtement attachant, indispensable, désormais présent dans toutes mes collections. Il passe inaperçu mais s’impose de manière subliminale avec son côté romantique et sensuel qui évoque la lingerie en laissant deviner la doublure. Une 228
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RK- La mode ne se joue plus seulement entre un créateur et un mécène… MM- La mode est monopolisée par des groupes d’investisseurs. RK- D’où le manque d’humour et d’ambition. MM- Et le manque d’identité. Il y a de nouveaux autocrates dans l’industrie qui prennent toute la place. contRe couRant
MM- Je n’ai pas vraiment le temps d’aller à contre-courant, bien que j’aie du mal à entrer dans le système. La place est prise par les monopoles. Parfois il me semble que seule, je peux faire une différence. Mais il faut qu’on me voie. Alors je dois me débrouiller avec mes moyens. Ou alors entrer dans le système. RK- Je ne suis pas vraiment dans le système. Je fais ce que je veux, tant que je peux le faire.
RK- Chevalier des Arts et des Lettres (non je n’ai pas reçu de cheval!). L’idée me flatte et m’amuse. La question la plus aigue va être le choix de la personne qui va m’épingler le jour de la cérémonie, probablement en octobre. en couRs
MM- Une collection qui rend hommage au jacquard, au fil, à la broderie, mais exprimée d’une manière contemporaine, avec des plumages et des oiseaux. J’ai toujours été fascinée par les contes, surtout ceux qui font peur aux enfants. D’ailleurs ils sont tous effrayants, ils ont toujours un côté sombre, invisible, imprévisible. Tout comme les oiseaux reproduits sur mes Tshirts en maille: on ne voit pas leur tête. RKcRéateuRs libanais
MM- Libanaise, oui, mais sans le folklore. Il RK- Moi, non! Ma marque, oui, si j’ai besoin de y a beaucoup de choses en moi d’une femme moyens pour la pousser. Mais ça ne se fera que libanaise. Surtout le côté glamour et la fémise FaiRe RacheteR
nité. Le glamour n’est pas forcément une attitude ostentatoire. Pour moi, c’est le talent qu’on peut avoir d’incarner un rêve. C’est lié à une sorte de magie. Beaucoup de femmes ici savent l’exprimer. D’autres sont plus littérales. La différence avec l’Europe, c’est le temps. Ici, on a du temps pour sa beauté. En Europe moins.
rant, mais une génération. Nous venons d’une même culture, d’une même nostalgie, nous sommes arrivés en même temps et nous avons commencé nos carrières au même moment, quand la guerre s’est arrêtée et que cela a coïncidé avec la fin de nos études. Que ce soit Karen Chekerdjian, Karim Chaya (designers), Raëd Abillama,
porte-bonheur. Je ne me lasse pas d’observer le passage des saisons sur un jardin. C’est une leçon d’espérance et de générosité. La mode fait elle aussi partie de ce cycle de vie naturel. La grenade est aussi un fruit oriental. C’était juste une évidence. MM- Tu m’avais dit aussi que c’était un symbole d’abondance.
Le glamour n’est pas forcément une attitude ostentatoire. Pour moi, c’est le talent qu’on peut avoir d’incarner un rêve. C’est lié à une sorte de magie RK- Je ne crois pas aux références ethniques. Il est difficile de définir quelqu’un par rapport à un lieu. Je sais que mes créations sont foncièrement méditerranéennes, solaires, lumineuses. Elles ne sont pas nordiques, ni japonaises ni arabes. Ma légèreté vient de la Méditerranée. J’aurais pu être un créateur grec ou marseillais. D’ailleurs, l’image qui est donnée de la couture “libanaise” me semble fausse. MM- En tout cas révolue. RK- Je ne me retrouve pas dans ce qu’on appelle “le style libanais”. MM- Nous ne représentons pas un cou-
Bernard Khoury (architectes), nous concevons tous nos métiers de la même façon, loin de toute idée de “décor”. Ce que nous faisons reflète la manière dont nous vivons, sans y réfléchir. logo
RK- La grenade, officiellement depuis 2008. Mais la grenade a toujours été présente dans mon travail. Lorsque j’ai inauguré mon espace, rue du Liban, en 1999, il y avait déjà une grenade ouverte sur mon carton d’invitation. Pour moi, tout ce qui a rapport à la nature et à la nourriture est
RK- Oui, la “baraka”, au double sens du mot arabe qui mêle l’abondance et la grâce. MM- Quant à moi, mon logo est une simple expression graphique de mon nom, dessinée par Alexandre Medawar en vert fluo. J’aime le travail d’équipe. Je lance un thème et tout le monde m’aide à l’accoucher. Nous travaillons actuellement sur la recherche d’un symbole. Mon assistante Majida, qui m’appelle “Samson” en référence à mes cheveux bouclés en bataille, suggère qu’on parte d’une photo de moi à contre jour pour créer une silhouette. On verra bien. aoÛt-septembre 2013
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la vie
Derrière Lina auDi, Liwan.
“Je fais du rien” dit-elle en souriant. “Le rien que les gens font”. Lina Audi c’est Liwan. Liwan c’est Lina Audi. Liwan fête cette année ses 20 ans. Ça tombe bien, Lina Audi fonctionne de décades en décades. Celle qui se présente comme une architecte ratée a créé un concept propre à elle. Anti-folklore, elle s’inscrit plutôt dans le traditionnel moderniste. Et conçoit des objets et des vêtements inspirés du passé mais faits pour le présent. Rencontre avec une femme qui a fait du rien un tout. Par Médé a a zouri Photographe NiNi
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la vie
L
ina Audi met dans son lecteur CD le disque de Sugar Man Rodriguez. Elle préfère parler en musique. C’est dans sa maison à Adma où elle vit depuis une vingtaine d’année, que la créatrice nous reçoit, des verres de charab el tout (sirop de mûres) sur un petit plateau en cuivre fait par elle pour Liwan. On est dans le Libanais pur, pourtant Lina Audi ne fait pas dans l’orientalisme traditionnel. Sa vision de l’Orient est plus légère, plus moderne. Et même si elle fait appel au savoir-faire ancestral des artisans libanais, elle innove dans ses coupes, ses couleurs, ses matériaux. D’ailleurs, les passants de la Rue St Sulpice où elle a ouvert sa
première boutique il y a 20 ans ont très souvent cru que Liwan vendait des articles japonais. C’est peut-être parce que la coupe en carré d’un kimono ressemble étrangement à celle des caftans. Au départ, Lina Audi n’était pas prédestinée à faire dans le vêtement. À la base, elle est architecte d’intérieur. « Je me considère comme une architecte ratée. Je me suis donc tournée vers l’architecture intérieure ». Elle a étudié à New York à la NY School of Interior Design. Après ses études aux Etats Unis, elle revient au Liban où elle a grandi. « J’en avais marre du froid new yorkais. Je me suis aoÛt-septembre 2013
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dit, rentrons à la maison, c’est de là que je viens, même si j’avais très envie de rester aux USA. C’était avant la guerre. J’ai fait deux ans de stage en décoration chez Pierre K houry ». Et puis la guerre éclate. On est en 1975, Lina a 28 ans. Sa vie est chamboulée. Elle rencontre Grégoire Haddad qui s’occupait du Mouvement Social. Il lui demande de travailler à des fins caritatives, à l’Artisan du Liban et d’Orient à Aïn Mreissé. « Les artisans ne vendaient plus puisque les touristes ne venaient plus au Liban. Il me demande de concevoir des objets marquetés pour qu’on puisse les exporter. C’était la première fois que je travaillais dans l’artisanat ». Elle travaillera avec eux pendant près de 10 ans. Puis, à cause de la situation dans le secteur, L’Artisan ferme ses portes. « C’était dans les années 90, les accrochages étaient de plus en plus violents. J’ai pris une maison à Adma, moi qui vivais à côté du St Simon. Et puis ça a tellement bardé que je me planquais dans ma salle de bain. Après un mois, on a décidé de partir ». On, c’est Lina Audi et Randa Semaan, celle qui deviendra son associée dans Liwan. Le séjour devait durer 15 jours mais de semaines en semaines, les deux femmes se retrouvent coincées à Paris. « Quelques temps plus tard, Pierre et Nadia K houry m’appellent pour que l’on rentre à Beyrouth. J’étais dans le Sud de la France. Je rate mon vol Toulon-Paris. Je rate mon retour à Beyrouth. Je reste un mois de plus à Paris et je décide finalement d’y rester ». Pour de bon comme on dit. Rien n’arrive par hasard. Lina Audi n’a pas raté son avion, elle a juste pris un autre chemin. Et c’est avec son amie Randa, Dina Haïdar et Christina Berström, ancienne muse de Claude Montana, de Mugler et de Gaultier, qu’elles décident d’ouvrir Liwan. Un nom tiré de l’architecture traditionnelle libanaise. « C’est en feuilletant le livre de Camille Aboussouan composé de ses photos "clic clac Kodak" que Christina découvre ce mot. Le Liwan est une pièce à 3 murs avec une ouverture sur l’extérieur. Au Liban, généralement sur un paysage. Dans d’autres pays arabes, c’est soit sur le jardin central, soit sur la cour intérieure ». Un nom prémonitoire qui résume la marque en quelque sorte : un lieu ouvert sur l’extérieur. Sur le Liban, l’Orient mais aussi la Turquie, l’Inde et récemment l’Afrique.
Liwan ouvre donc ses portes parisiennes en 1993. On y trouve ses produits phares. Les édredons surtout. Colorés, roulés et exposés en vitrine, ils attirent le regard des passagers des bus. On y trouve aussi les fameuses sandales Liwan inspirées des chaussures traditionnelles des nomades arabes. « De l’habit et de l’habitat, c’est ça Liwan. On est anti folklore, on est plutôt un pont entre l’ancien et le nouveau, entre ici et là-bas, entre la différence et le complément comme l'a dit un de mes amis. On varie sur le même thème, des basiques que nous déclinons à l’envi ». Lina Audi considère qu’elle n’a rien à voir avec la mode. « Liwan n’est pas une griffe. Ce sont souvent des coups de cœur qui guident mes créations. C’est également là que ressort mon côté architecte. Les formes géométriques. L’absence de boutons. C’est pour ça que j’essaye d’arrondir les angles » dit-elle en riant. Lina Audi n’a jamais voulu parler d’elle, elle préfère les coulisses. Mais après quelques années, elle ne pouvait plus rester cachée, pour des raisons de communication. « Les gens pensaient que Liwan c’était du ramassage au gré de mes/nos voyages. Il a fallu que je me montre pour qu’on sache qu’il y avait une designer derrière tout ça ». Le succès est dingue. Les français s’enthousiasment pour Liwan. Les magazines de mode, de déco et d’art de vivre, en parlent souvent. Rien d’inutile chez Liwan. Du beau surtout. Et beaucoup de choses. Des verres, des carafes, des plateaux, des serviettes, des lampes, des sarouels et des nu-pieds de toutes les couleurs.
Rien n’arrive par hasard. Lina Audi n’a pas raté son avion, elle a juste pris un autre chemin. Et puis ouvrir à Beyrouth s’est imposé. « C’est là que nous produisons. C’est de là que tout vient. Que je viens. Nos bureaux étaient dans une zone industrielle à Nahr Ibrahim. Je voulais déménager. J’ai trouvé un local à Mar Mikhaël. On y a mis nos bureaux et au rez-de-chaussée ce que je voyais au départ comme un showroom. Puis à la demande de nombreux amis, on en a fait une boutique ». L’ouverture était prévue le 15 juillet 2006. Encore un coup du destin. Quelques semaines plus tard, Liwan ouvre enfin ses portes beyrouthines. « Nous avons deux boutiques, mais plein de points de vente un peu partout dans le monde. Aux Etats Unis, en Angleterre, en France ailleurs qu’à Paris et dans les pays arabes. D’ailleurs notre prochain projet, c’est le e-commerce ». Lina Audi dit qu’elle fait “du rien”, qu’elle aime ne pas reconnaître une de ses créations sur les gens, que ce sont eux qui font d’une pièce quelque chose de différent. Lina Audi fait peut-être du rien, mais pour nous, c’est déjà beaucoup. 236
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SiGNeS DiSTiNCTiFS
Film(s) culte(s). Les films de Woody Allen Que trouve-t-on dans votre iPod ? Toute ma discothèque accumulée, compactée et rassemblée. Bob Dylan Leonard Cohen et Chet Baker au grand complet … et tous les autres. Artistes préférés. Edward Hopper, Richard Serra, Picasso, Juan Gris et presque tous les cubistes, les Fauves… of course Van Gogh mon tout premier délicieux choc artistique depuis très jeune pour ne pas dire petite…. Un designer. Bertoia, Saarinen, Mies van der Rohe Vacances idéales. Étrangère à ce concept. Contre le stress ? Silence et contemplation Allergique à… la méchanceté, l’avarice et le gaspillage, les préjugés et l’intolérance, l’hypocrisie et le confessionnalisme. Spécialité culinaire. Les ragouts et farcis libanais, les spaghettis. Un créateur. Yves St. Laurent, Yohji Yamamoto. Depuis, plus personne. Un livre de chevet ? Plusieurs, inachevés. Ceux que je pourrais lire et relire : Laurence Durrel avec son Quatuor d’Alexandrie, Céline et son Voyage au bout de la nuit. Ceux qui m’ont marquée : Les Croisades vues par les arabes, Léon l’Africain ou Samarcande d'Amin Maalouf; Orientalism d’Edward Saïd. Un resto.« chez Sami » à Maameltein Une boutique. LIWAN évidemment Un café. Celui du matin, chez moi. Une plage. Encore déserte ou désertée …c'est-à-dire le matin avant 10heures et l’après-midi après 16 heures. Une rue. Avec des arbres et leur jeu d'ombres et de lumières sur les passants. Un objet fétiche. Mon horloge blanche détraquée, fondue sur un mur blanc avec quand même son pendule toujours en mouvement. Un autre objet. Mon ordinateur, ma mémoire ambulante, que j’emporte toujours à la main. Un meuble. Une chaufferette électrique Saint Gobain Un accessoire. Ca m'est égal. Peut être mes sandales de nomades, hiver comme été, et aussi mes Converse pour mieux supporter la marche… que je ne pratique pas suffisamment. Dans vingt ans ? Jusque-là… !? Vivre au mieux, au jour le jour, en élaguant.
PHOTO GiOrGiO-Guy Tarraf, dr
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Metropolitan art society pour tout l’a rt du Monde Mieux connu pour sa passion pour la mode qui l’a poussé à créer Aïshti, l’une des enseignes de luxe les plus emblématiques de la région, Tony Salamé dévoile son autre violon d’Ingres: l’art contemporain. Avec l’ouverture de la Metropolitan Art Society au cœur de l’ancien palais Abdallah Bustros, devenu Metropolitan club, rue Trabaud, il entend placer Beyrouth au cœur de la dynamique créative de notre époque. P a r f. a . d .
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la vie base est d’inviter l’art international au sein de la culture libanaise, et de rendre ainsi plus accessibles aux collectionneurs locaux des œuvres d’artistes réputés éclectiques, sélectionnées par des curateurs à l’autorité reconnue. En retour, les acteurs majeurs de la scène artistique contemporaine pourront, dans ce cadre, découvrir les artistes libanais et raffermir leurs liens avec le Liban. Véritable symbole de la haute tradition libanaise d’accueil et de convivialité, le Palais Bustros où se situe la Metropolitan art society est une demeure du 19e siècle, ouverte sur un jardin. Le premier étage a été habité par le gouverneur français du Liban, Albert Michel Trabaud, qui a donné son nom à la rue. Au cœur du quartier traditionnel et bourgeois d’Achrafieh, son architecture typique où se croisent les styles ottoman et florentin a été restaurée et discrètement modernisée pour héberger un club sportif et deux restaurants. La galerie occupe, au rez-de-chaussée, un espace de 500m2 qui se prête à tous les sortilèges, avec son exceptionnelle hauteur sous plafonds et sa luminosité particulière. La Metropolitan art society a été inaugurée le 25 juin 2013 avec une exposition commissionnée par Massimo de Carlo (MDC Milan). Sous le thème « East of Eden », on y trouve des œuvres exceptionnelles de John Armleder, Christian Holstad, Thomas Houseago, Yan Pei-Ming, Rob Pruitt, Piotr Uklanski et Kaari Upson. les choix de MassiMo de carlo
les racines du projet Ci-dessus : Portrait d’Alexander McQueen, par Yan Pei-Ming, 17.03.196911.02.2010, 2010, Huile sur toile 180 x 150 cm Page de droite : Monument (Tujunga Night), 2009, Ex. unique, par Thomas Houseago 292 x 45 x 45 cm
Dès ses débuts dans le commerce du luxe, Tony Salamé constate que l’univers de la mode est de plus en plus jumelé à celui de l’art. De part et d’autre, la création reflète les préoccupations, les interrogations, les aspirations qui forment l’esthétique de notre époque. De fil en aiguille, il entretient une relation étroite avec les artistes et les galeristes les plus célèbres du globe et réunit une collection dont il expose certains éléments dans ses magasins. Son but est de sensibiliser les visiteurs aux expériences visuelles de notre temps. Dans une époque déboussolée, en quête de sens et avide d’histoires, il propose ainsi une vision de la mode plus spirituelle et plus sensible, au-delà des coupes, des couleurs, des textures et des tendances du moment. une Maison libanaise
C’est dans cet élan que Tony Salamé a décidé l’ouverture, au cœur de Beyrouth, de la Metropolitan Art Society. Il s’agit d’une « galerie des galeries », destinée à accueillir des expositions temporaires proposées par les plus célèbres commissaires, artistes et galeristes du monde. L’idée de
Barbe socratique et attitude d’observateur, le galeriste mythique Massimo de Carlo (MDC Milan) est arrivé à Beyrouth fin juin, en pleins troubles. Sa galerie est la première à exposer ses œuvres à la Metropolitan art society. Loin de se laisser démonter, il affichait un calme olympien et un flegme amusé, déclarant sans ambages qu’ “on se sent plus fort dans une ville de résilience”. D’emblée, il a précisé que les travaux donnés à voir à Beyrouth ont été sélectionnés dans l’idée d’”apporter au public libanais un peu de l’histoire de la galerie de Milan, des artistes contemporains, tous vivants mais déjà considérés comme des classiques”. Plutôt que se confiner à un thème, il a préféré créer une atmosphère particulière avec des artistes appartenant à différentes générations et origines. Pourquoi alors le choix du titre de l’exposition: “A l’Est d’Eden”? “Parce que c’est un très beau film des années 50, a-t-il précisé. Ce titre ne réfère à rien de particulier. C’est un non-sens, mais un nonsens qui contribue à créer une atmosphère particulière. Il fait partie de l’expérience que nous donnons à vivre”. Réputé pour avoir lancé, sinon porté, les plus grands artistes actuels parmi lesquels Rudolf Stingel, dont l’exposition à la Pointe de la Douane lors de la Biennale de Venise aOÛT-sePTembre 2013
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a drainé des milliers de visiteurs, de Carlo écarte toute question d’ordre commercial. “Le but d’une galerie est d’abord de mettre l’art à la portée des passants et des amateurs, dit-il. Les limites sont devenues floues entre le concept de musée et celui de galerie. Rien n’empêche les particuliers d’acquérir certaines œuvres auprès des musées, tout comme rien n’empêche les galeries d’exposer des œuvres d’artistes présents dans les musées. Un galeriste moderne d’après guerre n’est plus un simple marchand d’art. C’est un infatigable découvreur de talents, un agent qui œuvre à porter ses artistes dans les plus grandes foires et expositions, assure leur couverture médiatique, suit leur carrière, leur permet de faire des rencontres intéressantes et reste aux aguets pour leur offrir les meilleurs opportunités de se faire connaître”. Jetant un regard satisfait sur les dernières touches 242
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apportées au magnifique espace de la MAS quelques minutes avant l’ouverture, il confie: “J’ai toujours pensé que le meilleur écrin pour l’art doit être un lieu historique plutôt qu’un classique cube blanc. Ma galerie à Milan est implantée dans un espace industriel neutre. La demeure libanaise traditionnelle qui accueille la Metropolitan art Society lui offre une contextualité enrichissante. Elle permet de mettre en perspective l’art contemporain et l’arrière-plan historique”. Metropolitan art society, achrafieh, rue Trabaud, ouvert de 11h à 19h, fermeture dimanche et lundi. info@masbeirut.com, +96170366969. Exposition “East of Eden”, jusqu’au 10 septembre 2013
Ci-dessus : Atrax robustum, 2005, exemplaire unique, par John Armleder. Acrylique sur toile. 120 x 120 cm
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BERNARDAUD
Le porcelainier Bernardaud célèbre en 2013 ses 150 ans. L’occasion, pour cette manufacture de grande qualité, de vivre plus que jamais avec son temps en demandant à des artistes, réalisateurs, photographes, vidéastes et plasticiens de porter leur regard sur ce magnifique matériau qu’est la porcelaine. Bernardaud a surtout ré-anchanté l’art de la table en offrant à de grands artistes contemporains de s’exprimer, chacun dans son style, sur des séries d’assiettes en édition limitée.
Collection Bernardaud 150 ans Banality Series by Jef f Koons © Bernardaud 150 ans
B
ernardaud n’a pas célébré ses 50 ans en en 1913, ni son centenaire en 1963. La raison, selon Michel Bernardaud, en est que nul n’y goûte le culte du passé. Venu à Beyrouth à l’occasion du lancement des services réalisés par douze artistes de notre temps, le PDG de la maison Bernardaud précise que dans l’univers du luxe, la porcelaine, appartenant à l’intimité et aux rituels de la maison, “s’inscrit dans l’espace subtil de ce qui ne se découvre pas tout de suite”. Poussé par le désir d’exalter cette subtilité en associant l’art de la table à un “tourbillon créatif”, l’héritier de la vénérable manufacture, en faisant appel à ces artistes, a offert aux assiettes traditionnelles une dimension supplémentaire, celle de la conversation. Plus que des assiettes, les nouvelles séries de la manufacture sont en effet des “conversation pieces”. Les artistes 244
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abordés pour cette opération sans précédent ont parfois été choisis et parfois rencontrés par hasard. C’est surtout la disponibilité et l’envie de jouer le jeu qui ont déterminé la participation de chacun à cette opération qui marque un anniversaire historique. Jean-Michel alberola
Cet artiste français, associé à la Figuration libre des années 80, insère dans ses œuvres des médiums autres que la peinture, tel que le texte, le film ou la photo. Son travail pour Bernardaud est basé sur les murs peints qu’il a réalisés au Palais de Tokyo. Dans cette série d’assiettes, il s’est imposé comme contrainte de laisser un fond blanc qui permet de distinguer ce qu’on mange, et comme défi de maintenir une identité graphique qui permet de décliner des différences au sein d’un même projet.
PHOTOs BagO Films/FidéliTé Films/Wild BuncH/TF1 Films PrOducTiOn/France 2 cinéma (2013)
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Marco br aMbilla
Ce vidéaste qui vit et travaille à New York est célèbre pour ses installations dans lesquelles il associe l’histoire de l’art classique à la culture populaire. Dans son travail pour Bernardaud, il propose douze versions de la Cène de Leonard de Vinci, chacune représentant un messie et un groupe de disciples différents qui peuvent être des personnages de cinéma ou autres.
PHOTOs BagO Films/FidéliTé Films/Wild BuncH/TF1 Films PrOducTiOn/France 2 cinéma (2013)
sophie calle
Actrice de sa propre image, Sophie Calle, tour à tour écrivain, photographe ou artiste visuelle, interprète des personnages et imagine des rituels autour de morceaux de sa vie ou de sentiments qu’elle donne à partager. Son travail pour Bernardaud vise à “créer un rituel pour compliquer la vie des gens en les obligeant à s’asseoir dans un certain ordre, être forcément 6, ne pas casser d’assiettes” pour éviter de rompre le fil d’un récit qui se poursuit d’une assiette à l’autre. Ca commence par “C’est une histoire déraisonnable”. Tout un programme. fassianos
L’un des artistes grecs les plus importants, Fassianos a étudié aux Beaux-arts de Paris. Son œuvre très influencée par la Grèce est reconnaissable par ses personnages massifs, cheveux au vent, souvent de profil et à la pigmentation monochrome. Son travail pour Bernardaud est inspiré de la céramique grecque antique qui l’a
toujours fasciné. Il y décline les dieux de la mythologie grecque ou des personnages historiques: Hermès, Neptune, Icare, Demeter, Pan, Alexandre et Bucéphale. En rouge, bleu et or, sa palette préférée.
Collection Bernardaud 150 ans Le Porc de Sophie Calle © Bernardaud 150 ans
Jeff Koons
Sans aucun doute, l’un des plus grands artistes vivants, Jeff Koons est à cheval entre pop-art et art conceptuel, mais il se situe bien au-delà des catégories. C’est surtout avec la culture populaire qu’il cherche à créer son iconographie, souvent controversée, mais toujours séduisante. Pour Bernardaud, il s’est interrogé sur l’aspect “aussi bien financier que sexuel de ce matériau qui se rétracte au four”. Dans sa série d’assiettes, intitulée “Banality”, il célèbre la démocratisation d’un matériau naguère réservé aux empereurs et qui est désormais à la portée de tous. Michael lin
D’origine taïwanaise, cet artiste a fait ses études en Californie. Son obsession est l’occupation de l’espace à travers l’ornementation et une relation particulière à l’architecture. Pour peindre sa série “Bernardaud”, il lui a fallu changer d’échelle et réaliser dans un espace réduit, celui de l’assiette, un travail chez lui monumental. Dans sa série, on retrouve donc divers détails d’un tissu fleuri traditionnel chinois. Chaque assiette est ainsi différente de l’autre bien qu’issue de la même matrice. Son but est de “créer, à table, un lien entre les gens”. aoÛt-septembre 2013
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Collection Bernardaud 150 ans Etoiles de Nabil Nahas Š Bernardaud 150 ans
Collection Bernardaud 150 ans Untitled de Michael Lin Š Bernardaud 150 ans
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nabil nahas
Très attaché à sa terre d’origine, le Liban, ce peintre prestigieux crée notamment des univers qui rappellent les fonds marins dans lesquels il place notamment des étoiles de mer recouvertes de pigments. Pour Bernardaud il a imaginé au départ une scène post ouragan où “des milliers d’étoiles de mer se seraient échouées sur une plage des Hamptons”. L’étoile de mer “élément naturel géométriquement structuré, module des arabesques islamiques et du pentacle” trouve dans l’espace circulaire de l’assiette un support idéal où se poser. Et c’est en masse qu’il pose sa population d’étoiles comme autant de trésors que l’on croit voir à travers une eau pigmentée. prune et Jr
Prune Nourry fait surtout de la sculpture mais utilise aussi la photographie, la vidéo et la performance. Ses projets soulèvent la question de l’évolution artificielle de l’humain, notamment la problématique de la sélection de l’enfant par la science. JR est photographe, connu pour son activisme qui s’exprime par des affichages sauvages, dans les rues du monde, de séries de photos sur des problèmes de société. Ensemble, les deux artistes ont développé pour Bernardaud la thématique de la main. DaviD salle
Collection Bernardaud 150 ans Kintsugi de Sarkis © Bernardaud 150 ans
DaviD lynch
En David Lynch, on connaît surtout le cinéaste, auteur de films denses et audacieux, hanté par une Amérique désabusée et d’une humanité en manque de repères. Mais c’est aussi un artiste qui jongle entre dessin, peinture, lithographie et musique tout en pratiquant la méditation transcendantale. Sur les assiettes de Bernardaud, il invente une histoire, “Boundless sea”, à travers laquelle il veut inspirer “un sentiment de bien-être”. Marlène Mocquet
Sans doute la benjamine des artistes pressentis par Bernardaud pour ce projet, elle possède, à 33 ans, un univers atypique, onirique et surréaliste, peuplé de personnages, escargots, licornes, oiseaux et champignons énigmatiques. Pour créer sa série d’assiettes, elle a imaginé des personnes “qui vont manger dans ses peintures” et créé un dialogue plein d’humour avec des protagonistes issus de sa fantasmagorie.
Ce grand artiste américain s’inspire d’œuvres existantes pour nourrir son vocabulaire visuel foisonnant. Histoire de l’art, publicité, design et culture populaire constituent ses sources de prédilection. Sa signature est le vortex, un tourbillon qu’il place fréquemment au milieu de ses toiles et qui semble engloutir la matière sous les yeux du spectateur. Pour Bernardaud, il a semé sur les assiettes des fragments en noir et blanc d’un corps enveloppé d’un tissu plissé sur lequel courent des segments du mot “Watteau” dans un graphisme vert eau. sarK is
Le travail de cet artiste français d’origine arménienne est toujours lié à la mémoire. Avec des pratiques aussi multiples que l’aquarelle, la vidéo ou la sculpture et des matériaux aussi divers que le néon, les bandes magnétiques ou le cuivre, il élabore une œuvre dont la dimension poétique révèle un puissant humanisme et une grande connaissance de l’histoire du monde. Pour Bernardaud, réinterprétant la technique japonaise du Kintsugi qui consiste à anoblir les traces de restauration des fractures en les soulignant d’un mélange de laque et d’or, il livre sa propre “archéologie du futur”. aoÛt-septembre 2013
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quoi de neuf ? l’heure des créateurs
La mode a beau changer au fil des décennies, des tendances et des crises, une chose reste ancrée : ce sont les designers qui continuent d’en dessiner l’histoire. Et au vu des dernières saisons, on peut aisément s’imaginer ceux qui vont rendre son avenir encore plus vibrant. Voici donc autant de talents que de raisons de nous donner envie que la rentrée arrive plus vite. Par L ouis bomPa rd
la nouvEllE aubE
Une fois encore, c’est de l’autre côté de l’Atlantique que va s’ouvrir la prochaine saison de mode en septembre. Avec des cartes redistribuées, des espoirs en lumière et Marc Jacobs au firmament. Et si c’étaiEnt EllEs ?
Sans liberté de blâmer, il n’est pas d’éloges flatteurs. Nous n’échappions pas à la vindicte qui s’étonna de voir débarquer sur les podiums des personnalités dont la création n’était pas la vocation. La leur était de briller sous le feu des flashs et d’inspirer par leur propre style toute une génération de femmes. Ainsi, en 2008, Victoria Beckham présenta son premier défilé dans la Big Apple, emboîtant le pas à Mary-Kate et Ashley Olsen avec The Row, en 2006. Plusieurs saisons, leurs livraisons furent observées avec une attention carnassière par les snipers des premiers rangs. Mais en 250
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février dernier, l’évidence parla d’ellemême. Celle de deux collections parmi les plus brillantes, actuelles, précises, inspirantes et enviables à la seconde. Si l’Anglaise a imaginé des manteaux frôlant la perfection, les sœurs Olsen ont dessiné les contours du vestiaire idéal de la socialite de l’Upper East Side, à qui beaucoup aimeraient ressembler. Ce nouvel ordre des choses place donc désormais ces deux maisons pas comme les autres parmi les incontournables de la fashion week de New York. Et parce qu’ils viennent de loin, nos applaudissements se doivent d’être encore plus appuyés. Bravo Mesdames, et merci.
MARC JACOBS L’été dernier, Marc Jacobs, pour sa ligne, avait travaillé autour des effets géométriques et graphiques. Ce fut la tendance de la saison. Pour cet hiver, il a décidé que pyjamas et lingerie avaient le droit de prendre l’air. Encore une fois, bon nombre de créateurs l’ont suivi. Nous savons donc où il faut être à la fin de la semaine de la mode de New York pour connaître la mode de l’été prochain. On parie ?
calla
Calla Haynes, pour la mode et ses nombreux addicts, c’est Calla, une créatrice dont on a envie d’être la meilleure amie. Canadienne ayant étudié à New York, c’est à Paris qu’elle s’est fait un prénom. Olivier Theyskens le premier, chez Rochas puis Nina Ricci, remarque sa facilité à jouer avec les éléments graphiques et les couleurs. Mais l’envie de s’exprimer par elle-même fut trop grande : Calla et Lily (son chow-chow, star d’Instagram) se lancent dans l’aventure. La mode de la jeune femme est à son image : spontanée, colorée, précieuse mais surtout relax. Après une livraison pour l’hiver, inspirée des jeux vidéo rétro, elle présentera pour la quatrième saison d’affilée sa collection à New York, nostalgique de la perfection huilée du Miami des 90s. Imaginer une collection sans imprimés ? “Non, c’est ma façon à moi de m’exprimer et de raconter des histoires”, dit-elle, presque gênée. Alors vite, une nouvelle histoire. blK DnM, par Johan linDEbErg
PHOTOSTAKA MAYUMI, DR
La mode d’aujourd’hui ne se limite plus aux podiums, Johan Lindeberg le sait bien. Le créateur suédois à l’allure de gourou du rock a créé en 2011 BLK DNM (prononcez Black Denim), une marque haut de gamme qui lui ressemble. Avant cela, Johan a vu bien du paysage. Six ans chez Diesel, une maison éponyme (depuis vendue) et ses défilés milanais, une aide à Justin Timberlake pour lancer sa marque William Rast, du conseil personnel pour Jay-Z… Aujourd’hui, ses perfectos et jeans ont convaincu Caroline de Maigret, Erin O’Connor et bientôt Gisele Bündchen de devenir égérie de la marque. Décrivez-nous BLK DNM… Johan Lindeberg : “C’est avant tout une marque de vestes en cuir et de jeans, avec tout le lifestyle qui s’en dégage. Mais d’un point de vue plus personnel, je dirais que c’est le reflet de ma vie, de ce que j’aime porter et de ce que j’aime voir sur une femme.” Pourquoi avoir choisi de créer votre
marque à New York ? “Parce que cette ville est mon miroir. Ici, je peux être vraiment moi. J’aime beaucoup Paris aussi. D’ailleurs, on le sent dans mes collections, mélanges de liberté new-yorkaise, de chic parisien et de créativité scandinave.” Qu’est-ce qui vous inspire ? “La liberté. Je reviens de loin. Mes années 1980 n’étaient pas terribles, les 90s non plus. Maintenant, je m’amuse. Je prends même nos photos, moi qui n’avais jamais tenu un appareil avant cette campagne d’août 2011…” On sent que les femmes ont une part très importante dans votre vie… “Oui, bien sûr. D’ailleurs, regardez, il n’y a que des femmes qui travaillent avec moi. Elles m’inspirent énormément et c’est sûrement ce que j’ai de plus suédois en moi. Je suis un puissant féministe.” La tenue idéale pour une femme ? “J’aime les femmes fortes, donc un simple manteau un peu militaire est la pièce parfaite pour donner de l’allure à n’importe laquelle d’entre elles.”
la viE
l’wrEn scott
Après plus d’une dizaine de collections présentées à New York, avec le glamour du tapis rouge en éternel point de mire, L’Wren Scott a débarqué en mars dernier sur les terres anglaises de son fiancé Mick Jagger. Un choix étonnant pour celle qui s’est d’abord fait connaître comme mannequin, puis styliste favorite des A-listers. Cependant, cette traversée de l’océan a eu le mérite de faire connaître aux yeux de l’Europe la créatrice à la silhouette frôlant les nuages. Ayant déjà vécu mille vies, L’Wren Scott ne compte sûrement pas s’arrêter là.
what’s hot sous la couronnE ?
Alors que le Royaume tremble de voir s’envoler son joyau Christopher Kane, Londres se cherche déjà un nouveau prince… À moins que ça ne soit une princesse. Revue des prétendants. J.w. anDErson
La passation de pouvoir semble tellement couler de source qu’elle en paraît irréelle. En effet, depuis son arrivée sur les podiums de l’automne-hiver 2011/12, le jeune Irlandais J.W. Anderson fait souffler un vent de fraîcheur et d’espoir sur la mode britannique, comme son aîné écossais Christopher Kane l’avait fait en 2006. Même aura discrète de jeune premier, même sens de la lubie et de la déclinaison, même soutien immédiat des it-girls d’Albion (Alexa Chung en tête), même vision d’une femme qui se
soucie plus de demain que d’aujourd’hui, même émotion au moment du dernier passage lors des défilés. J.W. Anderson, dont la patte est plus minimaliste et conceptuelle que celle de Kane, a également imaginé une collection pour Topshop en septembre dernier, trois après les T-shirts “crocodile” que l’Écossais avait imaginés pour la griffe d’Oxford Circus. Et quand Christopher Kane décide de quitter Versus pour se concentrer sur sa propre ligne, qui Donatella Versace appelle-t-elle pour lui succéder ? J.W. Anderson. Who else ?
la viE
siMonE rocha
PHOTOS THOMAS LOHR, ReX FeATUReS/SIPA, DR
Sa collection pour l’automne-hiver 2013/14 résume bien qui elle est : l’espoir si particulier des podiums de sa Majesté. Cette livraison lui a été inspirée par les toilettes de ses deux grands-mères, l’une chinoise, l’autre irlandaise. C’est dans cette dualité que la fille du créateur John Rocha s’est construite, et qu’elle ne fait rien comme tout le monde. Alors que tous les designers de la capitale anglaise s’entrechoquent à grands coups d’imprimés ou de références punk, gothiques ou nineties, Simone Rocha explore des territoires que l’on n’a pas l’habitude de voir sur les podiums de Londres. Sa patte romantique se dessine autour de lignes japonisantes ou parisiennes, d’avancées techniques et d’un sens de la coupe rare. Une bouffée d’air frais pouvant nous emmener partout, sauf où l’on imagine… Vous sentez-vous encore jeune créatrice ? Simone Rocha : “Bien sûr, j’ai 26 ans et je me sens vraiment, vraiment jeune !” A-t-il été plus simple pour vous de vous lancer en étant à Londres ? “Assurément car il y a énormément de soutien pour la jeune création ici. On attend de nous des idées, de la motivation et bien sûr du talent. Et vu le nombre de gens talentueux ici, cela nous pousse à nous transcender. De plus, Londres est vraiment la ville la plus excitante que je connaisse. Je voyage beaucoup désormais et chaque fois je me dis qu’il n’y a qu’une ville où je pourrais vivre, c’est celle-ci.” Avez-vous l’impression de faire partie d’une génération de designers britanniques ? “Bien sûr, nous sommes à une époque très importante et excitante de la mode anglaise. Chaque créateur, aujourd’hui, a son propre style, sa propre voix, et certains ont vraiment quelque chose de fort à dire. Ensemble, nous devons faire grandir cette mode anglaise, et nous le pouvons !” Et qu’avez-vous de différent d’eux ? “En tant que femme, une autre vision de la féminité.” Le fait que votre père soit créateur lui-même a-t-il été un avantage ou un handicap ? “Ça été clairement une chance immense de grandir dans un environnement créatif, entourée d’artistes et de designers. Je me suis très tôt familiarisée avec les formes, les couleurs…” Et si vous deviez décrire votre style en trois mots ? “Fort, moderne, romantique.”
l’Exil Du princE ?
C’est désormais un fait établi que la récente arrivée de Kering dans son capital confirme : Christopher Kane est le plus brillant designer de la mode anglaise. Mais il se dit que l’immense talent de ce prince écossais régnant sur les podiums londoniens se sentirait à l’étroit dans son royaume. Et si notre ville lumière brillait encore plus grâce à un des joyaux de la couronne ? AOÛT-SePTeMbRe 2013
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la viE
la JoliE forcE
wanDa nylon
Et si le plastique était finalement un matériau conducteur ? Car force est de constater que la lubie de Wanda Nylon, dans laquelle elle taille les trenchs les plus en vue de la saison, a électrisé les rédactions et les grands magasins du monde entier. Et cela, en même pas un an ! Après avoir opéré dans le stylisme photo, les costumes de cinéma, le casting ou encore le lancement de la maison Anthony Vaccarello, la Parisienne Johanna Senyk se lance bille en tête dans la création d’une marque de vêtements de pluie qui ne soit pas simplement fonctionnelle. Pour cela, elle s’associe à Peter Hornstein, lauréat du festival de Hyères en 2007 avec une collection basée sur… le plastique. Trois ans de recherches seront nécessaires pour fabriquer le premier 254
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trench-coat. “Le plastique est une matière compliquée. En vieillissant, ça jaunit, ça casse, explique Johanna. Nous voulions un produit de qualité, qui puisse se retrouver à côté des grands créateurs dans les concept-stores. On a donc pris le temps d’arriver au modèle parfait.” En juin dernier, première présentation. Un nom est né : Wanda Nylon. Carton plein, la fusée est lancée. Depuis, les modèles s’enchaînent et la liste des commandes prend des allures démesurées que la marque veut tempérer. “On ne veut pas aller trop vite en besogne. Le succès que l’on a est inattendu et génial, mais nous ne voulons pas passer trop vite à l’échelon supérieur. Le but est simplement d’être la référence des marques de vêtements de pluie, car c’est ce que nous sommes.” Une collection homme va tout de même voir
le jour, ainsi qu’une collection de gants avec Agnelle, de chapeaux avec Borsalino et une collaboration avec Maison Kitsuné. Toujours autour du plastique, bien entendu. “C’est véritablement une matière que nous adorons tous les deux, avoue la styliste. On aime essayer son toucher, son bruit, son odeur. D’ailleurs, on veut rapidement créer nos propres odeurs pour nos trenchs.” Pour quelqu’un qui ne veut pas bousculer les choses… Ils crient d’ailleurs tous les deux un immense respect pour Pierre Cardin. “C’est un génie, tout simplement. Il n’a pas fait une création sans vouloir qu’elle innove et apporte quelque chose à l’ histoire du vêtement. C’est un exemple à suivre.” Si les fondateurs de Wanda Nylon veulent marcher dans les pas du visionnaire français, ils ne sont pas prêts de se reposer…
PHOTOS CÉCILe bORTOLeTTI, DR
Comme des fusées, ces femmes au caractère bien trempé et au sens du style aiguisé se sont fait une place en un éclair sur le tapis rouge de la mode européenne. Avec force et subtilité. Avec féminité, en somme.
PHOTOS CÉCILe bORTOLeTTI, DR
la viE olyMpia lE-tan
On aurait envie de commencer son histoire par “Once upon a time…”. Car, qui pouvait imaginer que l’on retrouverait aujourd’hui Olympia Le-Tan là où elle est, dans la case cochée des défilés parisiens à ne pas rater ? Certes, avec un tel nom, la fille de l’artiste Pierre Le-Tan ne pouvait s’exprimer que par la création. Pour autant, tout a commencé par une simple histoire de copines. Pour elles, des filles dans le vent qui secouent Paris, elle avait imaginé en 2009 une série de boîtes à main brodées de couvertures de livres. Mais en quelques semaines, ce sont les stars des tapis rouges qui s’en emparent. La magie opère… La créatrice aux traits de Betty Page s’étant fait un prénom, elle tente, l’été dernier, l’aventure des catwalks parisiens pour y présenter sa première collection de prêtà-porter. En deux saisons, ses défilés aux allures de happenings attirent autant qu’ils excitent. On se demande alors jusqu’où va aller cette belle histoire…
“Nous sommes une marque qui ne demande pas aux grands frères l’autorisation d’exister.” filles à papa fillEs à papa
Il y a des signes qui ne trompent pas. Si Kim Gordon, Lou Doillon, Rita Ora, Jourdan Dunn et bon nombre de mannequins rencontrés en backstage ont un jour fondu pour une pièce d’une marque, c’est qu’elle est destinée à un futur doré… C’est le cas de Filles à papa, créée en 2009 par Sarah et Carole, deux sœurs liégeoises. Cette usine à sortir des pièces phares provoque une douce hystérie. La pièce la plus célèbre est sûrement le T-shirt floqué d’un tomboy qui inonde aujourd’hui les rédactions de mode de Paris à New York. La clé du succès de ces deux créatrices belges tient sûrement du fait que le style Filles à papa est l’exact reflet de leur caractère : fonceur, provocateur mais jamais forcé, irrévérent mais euphorisant. Résultat : des collections travaillées mais faciles,
brutes mais réfléchies, luxueuses mais vivantes. Leurs modèles se trouvent aux antipodes de ceux de leurs compatriotes. “Nous voulons nous démarquer de l’esprit ‘cérébralisant’ de l’école d’Anvers par exemple, affirme Carole. Nous sommes une marque qui ne demande pas aux grands frères l’autorisation d’exister, comme il est coutumier de le faire ici.” Si elles trouvent chez le Suédois Acne un exemple à suivre en terme de logique de communication et d’image, Carole et Sarah verraient bien Cara Delevingne en égérie d’une prochaine collection. Trois caractères, bien trempés, qui devraient s’entendre…
la viE
Au fond, ils n’ont pas vraiment eu l’impression de partir. Ils ne se sentent donc pas de retour. Il m’empêche, c’est avec une émotion certaine que l’on accueille de nouveau sous les projecteurs ces créateurs qui nous ont fait vibrer. christian lacroix pour schiaparElli
Christian Lacroix nous avait manqué. Le 2 juillet dernier, le couturier français a présenté, dans les salons parisiens de la maison, quinze modèles en hommage à Elsa Schiaparelli, autre nom que le temps n’a pas altéré. Échange émouvant avec un créateur qui dessine comme il parle, avec le cœur.
Vous sentez-vous avoir effectué un come-back avec cette collection ? Christian Lacroix : “Non, c’était davantage un hommage, un projet entre théâtre et histoire, plus proche de l’art que de la mode. Ma mission s’est terminée le 2 juillet.” Et avant cela, qu’avez-vous fait pendant ces années un peu plus loin des projecteurs ? “En fait je me suis inventé un métier, proche de celui dont je rêvais enfant, entre design, histoire du costume, décoration, spectacles, expositions, avec un zeste de mode. Mais la mode que
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n° 21 par alEssanDro DEll’acqua
On dit la mode volatile et volage. Il n’empêche, comme dans la chanson, quand elle aime une fois, elle aime pour toujours. Fier d’un parcours qui le mena de l’atelier de Gianni Versace à la direction artistique de Malo, Alessandro Dell’Acqua avait quelque peu laissé les lumières le fuir ces derniers temps. Comme une renaissance, c’est avec plaisir qu’elles l’éclairent de nouveau pour sa ligne N° 21, sorte de laboratoire créatif aux trouvailles étonnantes et désirables. Pour nous, le créateur italien livre ce que 21 mots lui inspirent. Alessandro ? “Le Grand !” Dell’Acqua ? “La Famille avec un grand F.” Créateur ? “Miuccia Prada car créer, c’est savoir prendre des risques.” Beauté ? “Relax.” Femme ? “Sensualité.” Matière ? “La dentelle.” Idole ? “Azzedine Alaïa.” Icône ? “Silvana Mangano.” Italie ? “Créativité.” Musique ? “Mina, une autre de mes idoles.” 21 ? “Renaissance.” XXIe siècle ? “www.” Défilé ? “Excitation.” Business ? “Le travail.” Come-back ? “Naples, où tout a commencé pour moi.” Regrets ? “Je préfère les désillusions.” Futur ? “Aujourd’hui.” Rêve ? “Devenir acteur.” Vie ? “L’amour.” Amour ? “La vie.”
PHOTOS CHRISTOPHe ROUÉ, AMY TROOST, DR
biEnvEnuE chEz vous
j’ai toujours aimée est de toute façon plus proche de tous ces univers que des it-bags.” Jamais vous n’avez pensé arrêter la création de mode ? “Je me demande parfois si justement j’ai jamais commencé à en faire… Sans doute est-ce pour cela que je n’ai l’impression ni de continuer ni d’arrêter. En revanche, je sais que je n’arrêterai jamais de dessiner.” Comment cela s’est-il mis en place avec la maison Schiaparelli ? “Je connais Diego della Valle depuis 1980. Il a su où me trouver le jour où il a pensé à moi.” Et pourquoi avoir accepté ? “On ne dit pas non à Elsa Schiaparelli.” Que partagez-vous avec cette maison, son héritage et sa créatrice ? “Peut-être la proximité avec l’art de son temps et une sorte de théâtralité. Sans parler de l’amour de la couleur, de l’ornement, d’une certaine excentricité.” Cette collection sera-t-elle suivie ? “Par d’autres hommages chaque année, je crois, mais sous d’autres formes, par d’autres créateurs. Ce pourra être un film, un livre, une exposition, etc.” Auriez-vous pu vraiment prendre la direction artistique à part entière d’une maison ? “Oui, certainement, directeur artistique masqué ne serait pas pour me déplaire puisque je ne peux plus être celui de celle qui porte encore mon nom…” Peut-on se dire que, désormais, on ne se quittera plus ? “À moins d’un coup de foudre lorsque nous nous rencontrerons vraiment, il ne faudra pas compter sur les podiums, showrooms ou fashion weeks pour entretenir la flamme et ne plus se quitter ! Mais à bientôt quand même j’espère…”
PHOTOS CHRISTOPHe ROUÉ, AMY TROOST, DR
lEs plus bEaux basiquEs DE la saison
lE crépusculE En fEu D’artificE
Après New York, Londres et Milan, Paris finira d’écrire le scénario de cet été de mode 2014. Et parmi les poussières d’étoiles qui font briller la capitale, certaines attireront un peu plus notre attention…
Et si s’imposer avec des pièces qui paraissent simples était la marque des grands ? Car les garde-robes contemporaines ne peuvent se remplir seulement d’élucubrations, même géniales, de créateurs. Elles se dessinent aussi et surtout autour de basiques, que saisons et tendances ne sauraient enterrer. Et justement, les plus belles de ces pièces intemporelles, c’est chez Christophe Lemaire qu’il faudra aller les chercher cette saison. Des manteaux à la tenue et à la facilité déconcertante aux pantalons sortis d’un rêve de femmes d’aujourd’hui, les traits minimalistes de l’ancien directeur artistique de Lacoste claquent comme une évidence. Et pour celles qui tomberont enamourées du créateur français, sa livraison pour l’hiver chez Hermès est également une des plus éblouissantes de la saison. alExanDEr wang Et hEDi sliManE, blocKbustErs attEnDus
Pour eux, ça ne sera pas un coup d’essai. Les collections qu’ils présenteront en septembre seront respectivement les troisième et seconde pour leur maison. Hedi Slimane chez Saint Laurent et Alexandre Wang pour Balenciaga aimanteront une fois de plus les lumières de la fashion sphère. Car ces deux créateurs cristallisent les attentes d’un vent nouveau soufflant sur l’héritage de deux noms chéris de Paris. Si l’Américain doit imposer sa patte sur une griffe taillée par deux signatures marquantes de ces cinquante dernières années, Cristobal Balenciaga puis Nicolas Ghesquière, Hedi Slimane, lui, a comme immense terrain de jeu celui dessiné par le génie du siècle qu’il n’est plus besoin de nommer. Écrire le futur donc, à l’ombre des fantômes. Mais puisque ces derniers n’ont de vie que dans le noir, vous savez, Messieurs, ce qu’il vous reste à faire pour graver vos noms dans l’histoire de ces maisons : éblouissez-nous.
acnE
Après avoir chamboulé l’establishment de la fashion week de Londres, Jonny Johansson et son label Acne ont posé, en mars dernier, leurs lignes reconnaissables entre mille sur les podiums parisiens. Infusé de l’audace, de la précision et la modernité qu’exige la mythique parisienne, le label en sort encore plus grand. Alors vite, la suite.
Et si s’imposer avec des pièces qui paraissent simples était la marque des grands ?
LA VIE
LES MAINS D’A BDALLAH
Au Lycée, Abdallah Hatoum était anticonformiste, passionné et cocasse. Au bout d’un cursus littéraire suivi d’études de graphisme pour ensuite trouver sa passion et sa nouvelle voie, il est aujourd’hui créateur. Créateur de luminaires et miroirs inspirés d’objets en nacre de Damas, créateurs de motifs et peinture sur chemises et robes artisanales. Parcours atypique d’un jeune artiste attachant. P a r M AYA K A D D O U R A P h o t o g r a p h e R AYA F A R H AT
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Pourquoi et comment avez-vous changé de voie ? Je n’éprouvais aucune passion pour le graphisme. A l’université, on nous injectait une vision très occidentale du graphisme. Ca ne me ressemblait pas, je ne me sentais pas à ma place mais j’avais choisi ce domaine car il proposait pas mal d’ouvertures. Après mes études et quelques petits boulots, j’ai travaillé sur le « visual merchandising » et les vitrines de plusieurs grandes boutiques multimarques à Beyrouth. L’envie de créer des objets m’est venue pendant la période où j’étais décorateur étalagiste chez Orient 499. Cela fait seulement deux ans que je me consacre pleinement à mes créations. D’ou viennent vos créations et comment avez-vous appris les bases du métier ? Mes objets proviennent souvent d’un désir, d’une émotion, ou d’une pensée spécifique, un lieu, une chanson, une expression,
généralement liée à notre région. J’ai toujours aimé travailler avec mes mains. J’améliore ma technique grâce à ma curiosité et mon penchant pour les arts appliqués et l’artisanat en général, auquel je me suis toujours intéressé. Vos inspirations? Ma plus grande inspiration est Beyrouth, ses gens, son énergie, son histoire. La musique joue elle aussi un rôle important dans mes créations. Vers quoi vous dirigez-vous? Je ne me dirige pas vers un chemin spécifique, je n’ai pas assez de recul pour savoir clairement ou je vais. Tout ce que je sais c’est que je suis encore au tout début du chemin ! Vos créations sont vendues chez Orient 499, une belle vitrine pour un début. Comment y avez-vous trouvé votre
place ? J’ai commencé à travailler chez Orient 499 en tant que free-lance, il y a déjà sept ans. Je m’occupais de la mise en place de la boutique et des vitrines. Les propriétaires sont de vrais passionnés et m’ont permis de m’évader et développer mon imagination. Cette boutique est une grande référence dans l’artisanat moderne du Moyen Orient. C’est une grande chance de pouvoir y exposer mes créations. Fonctionnez-vous par collections? Je ne fonctionne pas par collection, mais plutôt par périodes. Avec le temps, mes objet évoluent ou disparaissent. La longévité de mes créations dépend aussi de leur succès, mais dans un sens paradoxal: dès que je sens qu’un objet se banalise, j’arrête et j’en crée un nouveau. L’objet dont vous êtes le plus fier? Tous. Chaque objet abouti me rend fier. AOÛT-SEPTEMBRE 2013
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LA VIE
P
ar excellence, compter n’est pas une activité aristocratique, encore moins princière. Combien a-t-on de pièces dans son château, combien de millions de dollars sur son compte en banque, combien de rallonges à un nom long comme l’histoire… Comment s’abaisser à compter ? Quand on s’appelle Mariae Gloria Ferdinanda Gerda Charlotte Teutonia Franziska Magarethe Frederike Simone Johanna Joachima Josefine Wilhelmine Huberta Princess von Thurn und Taxis, rien que ça, on ne compte pas. Celle qui, de surcroît, collectionne les surnoms, Gloria von Thurn und Taxis, alias la princesse de tous les Taxis, la princesse TNT (elle contrôle, entre autres, la banque T&T) ou la princesse Punk, n’est pas de ces êtres incarnés, en cette vie, pour être limités. Ce no-limits souverain, elle est sans doute l’une des dernières à l’incarner avec panache, dans un monde en crise, partagé entre suppliciés économiques et bourreaux bling-bling.
LA PLUS COÛTEUSE DES DISTRACTIONS
Celle qui a jadis enflammé le Palace, le Studio 54, les dîners de Wahrol, Lagerfeld ou Keith Haring avec ses cheveux bleus et ses aigrettes révolutionnaires, a désormais un sens du business acéré, une présence tabloïd raisonnée et une impressionnante collection de maisons et d’appartements dans les lieux phares du circuit socialite : Ratisbonne pour le fief princier, New York pour l’effervescence artistique, Rome pour la proximité à Sa Sainteté, le Kenya pour le lien éternel avec l’Afrique (elle a grandi à… Mogadiscio), j’en passe et des franchement bien décorées, face à l’océan ou sur les neiges. Difficile, pour le post-adolescent que j’étais, d’oublier le pas énergique, entre menuet et disco cold wave, de Son Altesse Gloria, tête renversée vers l’arrière, dans les bals masqués donnés par Fabrice Emaer à la fin des années 1970. Un
Car, en 1980, la toute jeune épouse (elle avait 20 ans et lui 53 pour leur mariage) du prince Johannes von Thurn und Taxis était au début d’une décennie durant laquelle elle allait tout se permettre. Son mari, ouvertement excentrique et bisexuel, l’aristocrate le plus fortuné d’Allemagne à la tête d’un beau trio de milliards de dollars, n’avait pas assez de mots pour l’encourager à toutes les folies et provocations. Il l’avait bel et bien épousée pour qu’elle soit la plus coûteuse et la plus consommée des distractions et, de soirées avec la crème des artistes contemporains en nuits passées à suivre Prince dans tous ses aftershows, la princesse n’a jamais déçu le prince. En 1986, pour son soixantième anniversaire, rien ne manquait, ni le gâteau orné de 60 phallus en massepain, ni les invités grimés à la Eyes Wide Shut XVIIIe siècle, à qui du poppers était distribué, ni le « petit cadeau » de Gloria : l’arrivée en MarieAntoinette d’un Don Giovanni de l’opéra de Munich pour interpréter un Happy Birthday à la Marlène Dietrich. L’ARISTOCRATIE EST UN ENTERTAINMENT
Gloria l’a toujours dit et continue à le clamer quand elle évoque le château de famille, transformé en Neverland Bavarois (170 000 visiteurs par an, à 10 ¤ le ticket) : « L’aristocrate est un entertainer. » Et Johannes, le mari frivole, le fabuleux, le multihéritier, le fut, lui, jusqu’au bout (il est connu pour avoir fait des farces à tout le monde, y compris à la princesse Margaret). Et jusqu’à ses deux opérations du cœur et son décès brutal en 1990. Laissant deux princesses et un prince, mais surtout une veuve éplorée et, contre toute attente, endettée à hauteur de 570 millions de dollars. La fête était finie : il fallait sauver ce qui pouvait l’être, car Johannes n’était pas seulement fou sur le dancefloor, il l’avait aussi été en bourse et ça, c’était beaucoup plus grave. Alors que les tabloïds acerbes, aux titres en gothique et aux paparazzis planqués dans les recoins des jardins du château de Ratisbonne, reniflent l’odeur du sang et attendent de
Un cercle respectueux se formait autour de celle qui hystérisait la jet-set, en télescopant allègrement noblesse historique et aristocratie du rock’n’roll. voir le blason des Thurn und Taxis saigner et rendre l’âme, Gloria (qui n’a pas oublié qu’il y a « taxes » dans son nom) apprend, avec un précepteur, l’économie et la fiscalité. La voilà qui fait ses comptes, l’inventaire de siècles de richesse et d’une décennie de fêtes : la bicoque familiale, Schloss St. Emmeram, à Ratisbonne, une des plus vastes d’Europe, a entre 498 et 504 pièces, on n’a jamais vraiment su, 400
GLORIA IN EXCELSIS
L’ex-égérie jet-set des années 1980 est devenue une businesswoman convertie au catholicisme. Parcours d’une aristocrate incandescente.
Par ARIEL WIZMAN
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PHOTO AGENCE/BESTIMAGE
cercle respectueux se formait autour de celle qui hystérisait la jet-set, en télescopant allègrement noblesse historique et aristocratie du rock’n’roll. Les Rothschild, les Getty, les Thyssen-Bornemisza ne connaissaient qu’elle, les McCartney l’adulaient, les Khashoggi, les Trump et autres maharajas bariolés cherchaient sa compagnie, et les Jagger, Prince et Ertegün rappliquaient avant même qu’elle les ait sifflés.
Gloria von Thurn und Taxis en 1988.
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tables, 940 divans, 350 bureaux, 75 000 bouteilles de vin, 14 000 mètres carrés de parquets précieux… Mozart note dans ses carnets, « avoir très bien déjeuné à Ratisbonne ». Mais on peut remonter beaucoup plus loin. Depuis le XIIe siècle, date à laquelle les ancêtres, venus d’Italie, furent bien inspirés d’inventer le système postal alle-
Gloria la néo-JMJ peut parfois proférer des propos qui choquent ses ex-couturiers chouchous Mugler et Montana.
DIEU LUI A DONNÉ LA FOI
La princesse gâtée n’a pas tardé à se consacrer entièrement à la réfection de sa fortune, consolidée à coups de coupes sombres et d’achats de parts et sociétés. Mais ce n’est pas tout : sa collection d’art contemporain (Koons, Murakami, Hirst, Haring, Warhol, Viola, Kienholz, n’en jetez plus…), ses investissements dans la banque, l’immobilier, les forêts, et même, au bon moment, l’internet (vendus à temps, ouf !) font d’elle un petit tycoon à aigrette, encore capable de faire la fête et d’attirer autour d’elle, sur un claquement de doigts, ce qui reste de fabulous people 262
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décadents à Manhattan ou Paris (elle a fêté ses 50 ans en 2010, par un bal avec Thaddaeus Ropac chez Maxim’s). Mais Gloria, qui reçoit régulièrement 80 personnes à dîner, sert aussi régulièrement la soupe pour 300 indigents, au pied du château. Charité que ne renierait pour rien son mentor romain, le cardinal devenu Pape, Joseph Ratzinger. Dans ce parcours heurté, au cours duquel elle avoue avoir toujours été déçue par les rock stars comme par les Top 10 de Forbes, Gloria a fait la connaissance de celui qui lavait les pieds des pauvres mais a également enrichi Rome et sa descendance : Jésus-Christ le golden hippie. À Rome, Gloria est connue pour user les prie-dieu en compagnie
PHOTOS RUE DES ARCHIVES, RON GALELLA/GETTY IMAGES, MAXIMILIAN WEINZIERL/ALAMY, BERTRAND RINDOFF PETROFF/ GETTY IMAGES
mand, le plus vieux d’Europe, les Thurn und Taxis sont une référence, citée avec craintes et tremblements dans les almanachs du gotha germanique et européen. En laissant ce mastodonte de château devenir un haut lieu de tourisme, Gloria a non seulement trouvé de quoi assurer les 8 à 10 millions de dollars annuels nécessaires à l’entretien, mais elle s’est également placée sur la carte des excentriques-tournées-investisseures, ce qui fait d’elle une habituée des couvertures de magazines économiques. Mais il a fallu passer de 27 à 3 voitures et échanger une immense collection de porcelaine de Chine contre 80 millions de dettes aux impôts.
LA VIE
1. Gloria en Moschino lors d’une émission télévisée en Allemagne en 1989. 2. Gloria lors d’un bal à l ’hôtel Waldorf Astoria à New York en 1985. 3. Le château Regensburg en Allemagne. 4. Gloria en tenue de soirée en 1987. 5. Gloria et Mario Testino à l ’anniversaire de Thaddaeus Ropac chez Maxim’s en 2010. 6. Gloria et le prince Johannes von Thurn und Taxis en 1987. 3
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de sa copine princesse Alessandra Borghese (avec qui on se permet de lui imaginer une liaison), et la camarilla des « rich and born-again-Christians » Giovannino Agnelli ou Leonardo Mondadori. Fan de Monaco pour le business-model et du Vatican pour le spirituel, Gloria la néo-JMJ peut parfois proférer des propos qui choquent ses ex-couturiers chouchous Mugler et Montana, en jugeant l’homosexualité comme peu conforme à la nature. Sans doute heurte-t-elle l’ami Mick Jagger en fustigeant la « folie du sexe qui obsède notre société », et encore la communauté peu scrupuleuse des businessmen en déplorant une « société aveugle, anéantie
par son libre arbitre jusqu’au suicide, l’avortement, l’euthanasie des vieux et des faibles ». On a peut-être moins envie de la suivre quand elle attribue la prévalence du VIH en Afrique aux « Noirs qui aiment copuler » que lorsque l’on est face à ses choix artistiques à la foire Art Basel. Mais il est dans la nature de l’aristocrate de se tromper, puis de se rétablir avec panache. Ou pas. En tout cas, la littérature européenne des siècles précédents est pleine de ces mondain(e)s devenu(e)s dévot(e)s, et Gloria, la dernière de cette longue lignée, mérite l’indulgence, ne serait-ce que parce qu’elle assure à ce genre classique sa survivance et sa flamboyance. AOÛT-SEPTEMBRE 2013
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LA VIE
… CHIC CHEZ HERMÈS
A la mi-juillet, en pleine saison de départs, Hermès faisait en quelque sorte sa rentrée en inaugurant son siège social à Pantin. Tant le lieu que l’événement ont été tenus secrets jusqu’à la dernière minute. A un jet de pierre de la maison mère, dans cette banlieue parisienne qui évoque tout sauf le luxe, à l’entrée d’un bâtiment industriel entourant un jardin, une centaine d’invités, réunis au crépuscule, savouraient des cocktails à base de Pim’s en attendant le coup d’envoi.
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ans cette ambiance très “Charlie et la chocolaterie” au moment de l’accueil des gagnants du ticket d’or, alors que les happy few en tennis (c’était l’unique dress code) se demandaient dans toutes les langues, et notamment en coréen, quel sort les attendait, on voyait se balader le long des balcons tantôt un boxeur ganté, un escrimeur portant ses fleurets, un écuyer, la bombe sous le bras, guidant un cheval de bois, et tantôt un cycliste. Les hôtesses portant en guise de banane des minis Kelly affichaient aussi des badges indiquant “winners/losers”. C’est finalement Axel Dumas, co-gérant de la maison Hermès depuis juin 2013, qui a levé le suspense en accueillant la petite foule cosmopolite, annonçant à la ronde le programme des festivités: sport pour tout le monde. Sport chic évidemment, ou plutôt “Chic, le sport!”, thème annoncé sur les cartons d’invitation. Hermès entretient des liens organiques avec le sport depuis la fondation de cette “maison de qualité” en 1837 par Thierry Hermès, maître artisan harnacheur et sellier, dont les premiers clients furent des cavaliers. Sport donc, mais sous quelle forme, vu la vocation des lieux certes plus studieuse que ludique? C’est avec une certaine appréhension que l’on aborde les premières marches des escaliers éclairées d’un “GO!” au néon. Et là, surprise: la pre264
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mière salle est transformée en terrain de pétanque délimité par une moquette safran bordée de lignes blanches. Tirez, pointez, gagnez, mais quoi? Un élastique à mettre au poignet, on verra plus tard. En attendant, un buffet provençal est servi, arrosé de vins idoines baignant dans une musique de Lulli. La curiosité aiguisée, on se dirige vers d’autres salles où une sorte de folie festive gagne les participants. Dans une salle commune, un terrain de golfe court autour des tables et des chaises enfoncées dans la moquette comme dans un terrain sablonneux. Plus loin, une partie de basket s’organise avec des corbeilles à papier et des journaux en boule. A côté, on tire à l’arc sur des cibles asymétriques collées aux vitres déjà hérissées de flèches à ventouses. Des cris d’excitation accompagnent une course de…chaises à roulettes! Les participants dûment casqués se bousculent dans une effervescence digne d’un grand prix de Formule 1. Dans le bureau directorial, c’est le “Grand saut” mais en petit, avec de ravissants balais à tête de cheval, où de petits groupes franchissent des obstacles entre chaises et tables, signalés par de larges rubans blancs. Ainsi de suite et en nage, on rivalise d’endurance au saut à la double corde, on apprend des passes de foot et on tente de marquer des buts, on joue au “zing-zong” sur de grandes tables de cafète équipées de filets en zig zag, ou au “very badminton” dans une lumière
de boxon qui empêche de voir le volant. Chaque salle a sa propre identité musicale et visuelle et les hôtes et hôtesses, animateurs et animatrices, sont habillés par Hermès pour l’activité dont ils ont la charge. Commencé en soirée, l’événement se poursuivait tard dans la nuit, au parking du bâtiment où les participants ont suivi des cheerleaders survoltés Là, dans une obscurité quasi totale, les heureux détenteurs d’élastiques ont pu échanger leurs trophées contre des bonbons distribués par de vieux vans customisés, avant le service des desserts… Humour, élégance, bonne humeur et légèreté étaient les mots d’ordre de cette pendaison de crémaillère hors du commun qui représente un tournant dans l’histoire d’Hermès au même titre que l’inauguration d’une boutique ou d’un nouvel atelier. L’empire de cette maison de qualité, qui regroupe encore à sa tête les descendants des trois familles héritières de Thierry Hermès, représentait en 2012 3,48 milliards d’euros en chiffre d’affaires. Dédiée sans concession au savoir-faire et à la belle ouvrage, cultivant avec passion le chic, la sobriété et la joie liés à un mode de vie fait de sport, de plein air, de voyages éclectiques et d’intérieurs raffinés, la maison Hermès a prouvé une fois de plus qu’à un tel niveau de succès et d’intransigeance sur la qualité, on peut se permettre de ne pas trop se prendre au sérieux. Dont acte.
PHOTOs ©HermÉs
P a r f. a . d .
PHOTOs ©HermÉs
Almine Rech devant une œuvre d’Ugo Rondinone, « N° 349 DREIUNDZWANZIGSTERJANUARZWEITAUSENDUNDFUENF », 2005.
LA VIE
Actrice majeure de l’art contemporain, la galeriste nous reçoit à Bruxelles dans la demeure qu’elle partage avec son mari, Bernard Picasso. Intuitive et décomplexée, elle nous raconte les artistes de sa vie et la mode, qu’elle affectionne… P a r Ya n C é h P h o t o g r a p h e M a r o e s j k a L av i g n e
L
ongeant la plus belle avenue de Bruxelles, la voiture s’arrête entre deux ambassades, face à une imposante demeure. Un homme surgit, sur son blouson, le mot « sécurité ». Après vérification au talkie-walkie, la grille électrique s’ouvre enfin. Un autre homme, en blouse blanche, nous prie de le suivre et nous entrons dans le hall, empli d’œuvres : une petite toile grise du maître allemand Gerhard Richter, une sculpture de Jeff Koons reprenant des dauphins gonflables, et une œuvre hologramme de James Turrell côtoyant un dessin de Malevitch nous entourent. Nous sommes bien chez Almine Rech et Bernard Picasso, respectivement fille de Georges Rech et petit-fils du grand Pablo… Puis nous passons dans un salon donnant sur le jardin. Dehors, le long d’une pelouse impeccable, les jardiniers s’affairent malgré une petite pluie fine inexorable, et l’on reconnaît une grande sculpture informe rose pâle de Franz West.
l’enfAnce de l’A Rt
CôtE OuEst
Ci-dessus : une œuvre de James Turrell, « One Reflective Hologram ; Vertical Triangle, Projecting Out », 2008. Page de droite : une œuvre de Jef f Koons, « Seal Walrus Trashcans », 2003.
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Tout au fond, une tête au beau sourire grotesque d’Ugo Rondinone préside sur la végétation alentour. Dans le salon, les toiles de Picasso sont omniprésentes et font une rude concurrence aux œuvres plus récentes les côtoyant, dont celles d’Alex Israel ou Anselm Reyle. Almine vient de descendre et me fait remarquer la belle pièce brillante du regretté Mike Kelley, accumulation de strass et bijoux de toutes les provenances où l’on aperçoit une boucle de ceinture Versace : « En fait, Mike l’a faite en pensant à moi ! » précise Almine, tout sourire. Mais loin du bling-bling auquel l’œuvre semble renvoyer, la maîtresse de maison est d’une sobriété rare. Almine Rech a toujours aimé la simplicité et un certain minimalisme. Avec une silhouette extrêmement fine, une fragilité émane, tandis que le visage, teinté d’Asie par des origines vietnamiennes, a quelque chose d’éternellement enfantin. Une apparence contrastant avec la détermination dont fait preuve celle qui est aujourd’hui à la tête de deux grandes galeries européennes. Et si la voix est vive ou parfois douce, elle est aussi concise et ne manque jamais d’autorité.
Elle se rappelle de son premier émoi artistique, enfant, au Louvre : « Dans la salle consacrée à Rubens, j’étais fascinée par la série de tableaux représentant Marie de Médicis. Je suivais des cours de dessin aux Arts-décoratifs. Et nous allions souvent au Louvre. Je me souviens également très bien du décor de velours rouge contrastant avec les cadres dorés… Magnifique. » À l’époque, Almine dessine énormément, au crayon, à la mine de plomb, et passe une année à l’école Penninghen, avant d’opter pour une licence de lettres option cinéma, puis pour l’École du Louvre. Elle pense alors un instant à devenir artiste, mais se ravise en travaillant avec une amie chez Drouot. « Là, j’ai découvert tous les acteurs qui entourent les œuvres, et j’ai trouvé cela passionnant. Même si l’envie d’être artiste était forte chez moi, je savais que c’était aussi une vie de sacrifices. J’ai préféré y renoncer, tout en restant dans ce monde de l’art qui m’attirait. » Almine Rech sera galeriste. Elle saute d’abord le pas en 1990 en s’associant avec un ami, Cyrille Putman, fils de l’impératrice du design français, Andrée Putman. Première exposition et premier coup d’éclat avec l’artiste californien James Turrell, dont les installations jouant avec la lumière et la couleur sont aujourd’hui incontournables mais qui, dans ces années-là, apparaissaient comme très peu commerciales, voire invendables. Turrell est devenu l’artiste historique de l’aventure d’Almine Rech : « Aujourd’ hui, et particulièrement cette année 2013, il est célébré simultanément dans tous les musées des grandes villes américaines. Dès ma rencontre avec lui j’ai su que c’était un artiste majeur. Il représentait pour moi une relecture, une recréation américaine de ce radicalisme européen balayé par la Seconde Guerre mondiale. Le constructivisme russe, le Bauhaus, ces mouvements qui ont dû émigrer aux États-Unis face au nazisme, et dont plusieurs membres ont ensuite enseigné à Chicago, formant alors des futurs artistes comme Donald Judd ou Sol LeWitt. Ces derniers devenus célèbres à New York, je me suis intéressée aux artistes de la côte Ouest, qui restaient encore à découvrir et à promouvoir… » trAnsCEndEr LE médIum
En 1997, elle se sépare de Cyrille Putman, qui était également devenu son mari, et ouvre sa première galerie parisienne sous son nom de jeune fille. C’est aussi l’année où elle fait la rencontre de celui qui va devenir le nouvel homme de sa vie : Bernard Ruiz-Picasso. Depuis, ils ne se sont pas quittés, bien au contraire. Car, outre son activité de galeriste, Almine est associée à Bernard pour développer une collection d’art contemporain et, surtout, ils ont créé en 2002 la Faba (Fundación Almine y Bernard Ruiz-Picasso
LA VIE
LA VIE para el arte), une fondation à but non lucratif, pour le prêt des œuvres de leur collection. Car le couple collectionne et soutient l’art récent, que ce soient des artistes montrés dans les galeries d’Almine ou d’autres, comme Donald Judd, Carl Andre ou Rudolf Stingel : « On s’est beaucoup apporté mutuellement, Bernard et moi. J’ai vraiment découvert l’œuvre de Pablo Picasso grâce à lui, j’y ai trouvé la radicalité de Picasso, celle qui fait avancer le geste jusqu’à l’extrême limite, celle où l’artiste doit alors passer au procédé. D’un autre côté, Bernard s’est intéressé au fait que la peinture doit se transcender comme médium. Quand je parle de procédé, je pense à la façon dont un artiste comme Christopher Wool utilise la sérigraphie pour ensuite y réintroduire son geste. De nombreux artistes travaillent de cette façon aujourd’ hui, Richard Prince, Wade Guyton… »
Karl Lagerfeld, qui a su faire revivre Chanel. Elle cite ensuite Peter Marino : « Pour moi, c’est un véritable pivot entre l’art, la mode et l’architecture. » Almine évoque ensuite d’un de ses récents artistes, Alex Israel, dont les grandes peintures sont aussi des éléments de décors, réalisées en collaboration avec les studios de la Warner Bros, à Los Angeles : « Il y a là aussi une interrogation sur la notion de décor, ce qui est faux et ce qui ne l’est pas… Il est proche de l’esprit que l’on peut trouver dans la littérature de Bret Easton Ellis. » Almine Rech a de l’intuition et vise très souvent juste. Au-delà des querelles du nouveau marché de l’art, elle regrette la concurrence
« J’aime aller à l’encontre des règles que je me suis fixées, je déteste ce qu’on appelle l’esprit de chapelle, j’aime créer des ponts, ne pas avoir de dogme. » En 2009, Almine Rech ouvre un espace à Bruxelles. Une nouvelle aventure, et la possibilité de montrer d’autres artistes qu’il était difficile d’exposer à Paris faute d’exclusivité. C’est ainsi qu’elle accueille la star de l’art actuel, Jeff Koons : « Nous nous connaissions depuis longtemps, avec Bernard nous collectionnons des œuvres de Jeff mais c’est autre chose que d’organiser une exposition. Et même si, a priori, son travail n’est pas proche de mes artistes de prédilection, comme James Turrell ou Ugo Rondinone, j’aime aller à l’encontre des règles que je me suis fixées, je déteste ce qu’on appelle l’esprit de chapelle, j’aime créer des ponts, ne pas avoir de dogme. » L’exposition de Koons donne lieu à un livre mais aussi à des éditions de vases en porcelaine inspirés des œuvres iconiques de l’artiste, comme le Split-Rocker : « Ils sont très beaux et se vendent bien, c’est une manière de collectionner à une autre échelle, de pouvoir acquérir une œuvre sans dépenser une fortune. Les vases sont édités à 1 500 exemplaires… » Depuis, d’autres projets ont été lancés, comme des tapis artisanaux, réalisés à seulement six exemplaires pour le premier, signé du jeune artiste Matthias Bitzer. Art pOp
Pour la galeriste, il ne faut pas avoir peur de tisser des liens entre les différents champs esthétiques. Elle estime que l’art et la mode entretiennent des relations bien plus anciennes qu’on ne le croit : « Même à l’époque de Matisse et Braque, il était courant que les artistes créent des costumes pour le théâtre, pour les spectacles de danse comme ce fut le cas pour Picasso et les Ballets russes, sous l’influence de Jean Cocteau. Aujourd’ hui, c’est une logique similaire qui donne lieu à des rencontres entre créateurs de mode et artistes. Après, c’est à l’artiste de savoir jusqu’où il veut aller, mais il faut se confronter à quelque chose de pop dans son sens littéral, celui de populaire. L’accès à la mode est plus facile, les marques créent des ponts et quelque chose se rejoint dans l’art et la mode au niveau mondial, c’est une ouverture pour plein de gens. On peut penser que tout cela reste dans la superficialité, je ne le crois pas. Cela peut mener à des interrogations plus profondes… » Par ailleurs, Almine Rech assume totalement sa passion pour la mode, et considère certains créateurs au niveau des plus grands artistes : « Je trouve que Miuccia Prada, par exemple, est un génie. Tout ce qu’elle fait va à l’encontre du commercial, elle ne succombe jamais aux tics ambiants, et à chaque collection, elle fait une révolution. » Elle aime aussi Marc Jacobs pour son renouvellement constant, Hedi Slimane, dont elle a exposé à plusieurs reprises les photographies, ainsi que
et l’agressivité qui sont devenues les maîtres mots d’un milieu en proie à une certaine folie : « Tout le monde veut se jeter sur la star du moment, ça ne m’intéresse pas. »
Page de gauche : une œuvre d’Ed Ruscha, « Actress », 1974. Ci-dessous : une œuvre d’Alex Israel, « Untitled (Flat) », 2011.
LA VIE
WARDA
Deux mots: “betwannes beek” (heureuse avec toi). Deux mots qui ont la puissance d’une formule magique, allument les foules et résument Warda. Cette diva de la chanson arabe est née à Puteaux, dans la banlieue parisienne, en 1939, de père algérien et de mère libanaise. Au delà des chiffres hallucinants de sa carrière (100 millions d’albums vendus et plus de 300 chansons enregistrées), Warda al-Jazairia (la Rose algérienne) reste une icône des causes arabes et sans doute l’héritière la plus légitime de la grande Oum Koulsoum. P a r F. A . D .
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ée en France, Warda Ftouki a grandi à Paris où son père, Mohammed Ftouki, un militant FLN, possédait un café concert, le Tam Tam, au Quartier latin. A 11 ans, elle chantait déjà dans le café paternel des chansons patriotiques en faveur de l’indépendance de l’Algérie. C’est là qu’elle est remarquée par Ahmed Hachlef, un producteur radio parisien. Ainsi lancée sur les ondes, elle récolte un succès phénoménal auprès des jeunes auditeurs du Maghreb. Vers l’âge de 20 ans, Warda est expulsée de France avec sa famille, son père ayant été accusé de cacher des armes pour le FLN. Ne pouvant se rendre dans une Algérie encore française, c’est à Beyrouth que les Ftouki élisent domicile, dans le quartier Hamra où prospèrent clubs et cafés qui lui offrent leurs scènes. Elle y chante des chansons populaires et nationalistes, quand Mohammed Abdel Wahab, qui l’entend au Casino de Aley, l’invite au Caire. La président égyptien Gamal Abdel Nasser, champion du nationalisme panarabe, a formé un projet de film sous forme de comédie musicale sur le thème de l’indépendance et du colonialisme: “Al Watan al Akbar” (la Grande patrie). Il souhaite qu’elle y participe aux côtés d’un Abdel Halim Hafez à l’apogée de sa popularité. Par la suite, elle tombe en disgrâce, Nasser ayant découvert sa relation avec le vice-président et ministre de la Défense Abdel Hakim Amer. Mais l’Algérie est désormais libre, et elle peut enfin se rendre dans son pays d’origine. On est en 1962, elle s’éprend d’un militant FLN, Jamal Quesri, qui l’épouse à condition qu’elle s’arrête de chanter. De cette union naissent deux enfants, un garçon, Riad, et une fille, Widad. Malgré l’interdiction de son mari, elle accède à la demande du président algérien Houari Boumediene et chante des chansons patriotiques à l’occasion du 10e anniversaire de l’Algérie. Le couple divorce suite à cette “trahison” et Warda repart en Egypte où Le Caire
est plus que jamais le cœur battant de la culture arabe. Le compositeur Baligh Hamdi lui écrit de nouvelles chansons. Nouvelle histoire d’amour et nouveau mariage avec ce Pygmalion qui lui offre son plus gros succès, le fameux “Betwannes beek”. Mais, toujours victime de ses engagements politiques souvent malheureux, sa carrière est entravée par le président Sadate qui lui reproche d’avoir chanté une chanson à la gloire de Mouammar Kadhafi, à l’époque ennemi du régime égyptien. Elle n’aura pas plus de chance avec Hosni Moubarak qui lui en voudra toujours d’avoir essayé de le faire danser en public. Mais ces bouderies d’Excellences ne l’empêcheront pas de triompher auprès d’un public que sa seule présence met en transe.
Sa dernière apparition a eu lieu à Beyrouth, sur la scène du Centre-ville, en 2011. Vers la fin des années 80, Warda enchaîne les problèmes de santé. Greffée du foie en 2001, elle ralentit le rythme sans s’interdire la scène quand elle se sent en forme. C’est ainsi qu’elle se produit à Baalbeck, au Liban en 2005, avec le succès que l’on sait. Entre temps, elle développe son autre passion, la cuisine qu’elle pratique en véritable gastronome, ajoutant du vin dans les sauces en souvenir de sa jeunesse parisienne. Sa dernière apparition a eu lieu à Beyrouth, sur la scène du Centre-ville, en 2011. Comme toujours, aux premiers accents de “Betwannes Beek”, le public s’était levé, ému. La foule reprenait en chœur “Haramt ahebbak” ou “Ya K hsara”. Warda dégageait une telle vitalité que nul parmi les présents ne se serait douté que c’était là sa dernière performance. Elle est partie quelques mois plus tard, le 17 mai 2012, dans sa maison du Caire, foudroyée par une crise cardiaque. AOÛT-SEPTEMBRE 2013
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LA VIE
COMMENT PEUT-ON ÊTRE GLORIA NASR
Paris-Beyrouth en courant, c’est le défi que Gloria Nasr, soutenue par la Fondation Saradar, s’est fixé en franchissant la ligne de départ des Champs Elysées le 7 Avril dernier. Un marathon d’un peu plus de 3 mois, 50km par jour et surtout une belle histoire qui fait le tour de l’actualité. D’abord parce que la distance parcourue semble énorme, mais surtout pour la cause du projet : la paix. Un rêve qui reste possible pour cette Libanaise élevée entre Paris et Beyrouth, une vraie battante portée par un optimisme rafraîchissant P a r M AYA K A DDOUR A
Nous avions prévu 5000km, j’en ai parcouru 4200 à cause de la situation en Syrie qui nous a empêché de suivre le tracé prévu. OBSTACLE
Le seul obstacle de ce voyage était le chauffeur du camping car qui me suivait. Une grosse erreur de casting, puisque ce dernier était là pour les mauvaises raisons. Parfois il oubliait même de me déposer l’eau au bout de 2km ! Heureusement nous avons trouvé une remplaçante qui a complètement changé l’atmosphère. CLIMAT
J’ai démarré a 2°C et à l’arrivée les températures avoisinaient 40°C. Un parcours extrême où la chaleur était plus intense que le froid. Le climat le plus difficile à parcourir est sans doute celui du Liban, a cause de l’humidité. 274
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PRÉPARATION
La préparation physique a été progressive. Je faisais des marathons de plus en plus long, par exemple j’ai fait les 500km du marathon Paris-Londres avant de partir pour celui de Beyrouth. Au niveau mental, il n’y avait pas vraiment de préparation, il faut déjà avoir l’envie et la patience. RÉGIME
Aucun régime particulier. Je mange ce dont j’ai envie quand j’en ai envie. Avec une préférence pour les sucres lents et les produits locaux. TENUE
J’avais environ 100 tenues pendant ce marathon. J’aime garder un peu de glamour dans cet univers très aventurier. Concernant les baskets, sponsorisées par Brooks, j’en ai usé 6 paires !
PORTE-BONHEUR
La photo de mon père dans ma banane que je garde sur moi pendant tout le trajet. MOTIVATION
Mon père encore une fois. Il était fier de moi et m’a motivée depuis mon plus jeune âge. Et bien sûr la paix. Prouver que rien n’est impossible si l’on se donne les moyens de le réaliser. FAMILLE
C’est mon soutien le plus fidèle. HÉBERGEMENT
Le plus souvent c’était l’hôtel, surtout le dimanche, mon jour de repos. Les mairies étaient aussi très accueillantes. Pour le reste nous dormions dans le camping-car et il nous arrivait de passer des nuits dans une station service au beau milieu de paysages dépeuplés, en Turquie par exemple.
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PARCOURS
©2013 New Balance Athletic Shoe, Inc.
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la vie
I
mpossible aujourd’hui de vivre dans une ville vierge de toute inscription murale. Le graffiti meuble le paysage urbain. Au départ simple expression spontanée d’ado incompris ou de groupe contestataire, le graffiti est devenu une culture. Parti des rues du South Bronx dans les années 60 pour s’étendre au reste de la planète, le graffiti s’est exporté jusqu’à Beyrouth.
Un art à la portée de toUs
Quand on se promène sur le front de mer pimpant de la capitale libanaise, baptisé Waterfront, on est stupéfait par la propreté clinique de cette région portuaire : une ligne claire que l’on jurerait tracée au cordeau, presque irréelle. On a du mal à y visualiser le projet audacieux de Sky Management, la société d’événementiel propriétaire du mythique Skybar : le O1NE est un gigantesque bâtiment industriel qui fera office de boîte de nuit entre les mois de septembre et mai, et dont la façade est entièrement recouverte de … tags ! Des tags dans cette région « nickel », une hérésie? Pas du tout, explique le Sky Management, d’un ton déterminé : « Beyrouth et en l’occurrence ce secteur de la ville est entrain de devenir le temple de l’avant-garde du Moyen-Orient. De surcroît, le but du O1NE est de créer un contraste avec les alentours, tout en restant très esthétique.» tagger aU gr and joUr
Vers 18h, au coucher du soleil, Karski, le directeur artistique chargé de ce projet arrive sur le chantier où se trouve le curieux édifice rose, lové entre les tours du front de mer. Armé de pochoirs et l’air coquin, il nous montre son stock de milliers de bombes : il en vante les mérites avec passion. Ça sera du rose, du noir, du jaune ou du mauve pour un graffiti vertigineux de 18 mètres de hauteur, sur le thème de la musique. Le projet reprend certains codes du graffiti, un message délivré à la craie, au marqueur ou à la bombe aérosol, avec une dose d’interactivité. Car, venus du monde entier, quinze graffeurs, parmi lesquels de grosses pointures du tag, mais aussi des artistes plus récents de la
scène mondiale se sont astreints à tagger les murs du futur O1NE, sous la houlette de Karski. Le résultat sera donc une sorte de graffiti augmenté, à travers lequel chacun des artistes peut éparpiller ses mots-clés en rapport avec la musique, créer un jeu de piste, raconter une histoire, déposer un message secret ou simplement livrer une pensée, engageant ainsi une sorte de dialogue avec les autres tagueurs mais aussi avec les passants et le paysage urbain. L’exercice de style, aussi intéressant soit-il, est loin de faire oublier qu’autrefois exécutées dans la clandestinité, les œuvres de ces artistes, considérées comme un délit, font désormais partie de ces ornementations inoffensives pensées dans un but uniquement décoratif. Schizophrénie? Réaliser du graff sur « toile » pour être ensuite « exposé » a toujours posé un problème éthique aux graffiti artists, qui, par principe, peignent librement et gratuitement : «Pour moi la place du graffiti est dans la rue», assène l’Italien Mr Wany. «Moi, j’aime le fait d’ être peintre le jour et graffiti artist la nuit, renchérit l’Allemand SATONE. Ça me paraît impossible d’enfermer un graffiti dans une galerie, à moins de casser les fenêtres et de recouvrir les peintures des autres. Pour moi, le graffiti est illégal par nature, c’est sa caractéristique numéro 1. Le graffiti, c’est une aventure.» Un jeune homme, torse nu, est soulevé par une grue jusqu’au sommet du bâtiment, à 20 mètres du sol. Jo est taggeur, pichador en brésilien. Lui et son partenaire, baptisés les SWK sont habitués à entrer par effraction dans les édifices pour tagger un mur ou une façade. Sur le toit, l’ambiance est tendue. Jo est dans une position d’équilibriste. Il ne risque pas de se faire poursuivre. Par contre, il ne peut pas se permettre de rater son dessin. Le geste est sûr et rapide. Le rouleau de peinture noire à la main et la tête presque à l’envers, il retrace son tag de bas en haut: Funk One, assorti de sa signature, celle d’un groupe Suki. « Nous carburons à l’adrénaline. Certes, il n’y a pas de transgression dans ce projet, mais le fait de devoir soumettre
Le O1Ne, mûr pOur Le street art.
Ados, ils bombaient secrètement les murs au pochoir. Il taguent aujourd’hui, au grand jour, un espace de 2500 mètres carrés qui deviendra en décembre 2013 le O1NE, une boîte de nuit géante et avant-gardiste. Quinze artistes venus de tous les coins du globe ont remisé l’aérosol clandestin pour se plonger dans la conception de la façade de ce night-club.
Par Gilles Khoury Photographe Tony elieh
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une œuvre esthétiquement correcte et cohérente est aussi un challenge ! ». Tournant le dos aux codes dominants du graffiti new-yorkais, les SWK se sont inspirés des lettrages gothiques des pochettes de disques de heavy metal. Leurs écritures sombres mais très colorées ont envahi la mégalopole brésilienne à une échelle jamais vue ailleurs. L’audace de leurs méthodes est tout aussi inédite. «Notre démarche est transgressive et libertaire, explique Jo, Nous venons de milieux complètement ignorés par la société. Nous nous sommes donc créé un sous-monde pour nous promouvoir entre nous.» Dans le milieu, plus haut on «signe» sur les façades et plus on est respecté. C’est sans doute la raison pour laquelle, leur tag est au sommet du O1NE. Un soUci d’esthétisme
Les quinze graffeurs sont donc bien loin de leurs frissons quotidiens, dans les maussades couloirs du métro, à se faire traquer par d’inlassables policiers. Mais ils ont quand même réussi à composer une savoureuse soupe graphico-pop couvrant une large palette : du burlesque au macabre, du poétique à l’heroic fantasy, du figuratif à l’abstrait. Et puis des couleurs, des lettrages fantasques et des cris de cœur. Seul trait bien partagé : l’exigence graphique. « Le graffiti est un mode d’expression sauvage, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut le faire rimer avec pauvreté intellectuelle. Il réunit des jeunes de toutes races, de tous milieux sociaux autour d’un art nouveau » affirme Karski, qui réfléchit et conçoit ce projet depuis trois ans déjà. « J’ai du choisir cinquante taggeurs dans un premier temps pour réaliser cette façade. Nous avons ensuite (avec Sky Management) réduit le groupe à quinze. Mais détrompez-vous, quinze graffeurs 278
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aux styles complètement différents qui travaillent sur une même surface, c’est un pari impossible ! » poursuit l’artiste. Et pourtant, le résultat est à la hauteur des attentes de Sky Management comme l’explique le group: « Le bâtiment tape à l’œil, il est unique en son genre. Et puis, en plus d’ être un projet de boîte de nuit, le O1NE est aussi une œuvre d’art à la portée de tous ! ». C’est une capsule temporelle qui nous vient d’un temps étrange. Une période en bakélite et vinyle, colorée d’orange, de violet ou de noir. Une œuvre d’art ovni, certes, où se côtoient tant de langages emmêlés, exécutés pour tous à la craie dans un premier temps, et redessinés à la bombe par la suite. Les quinze writers ont donc dû s’ingénier à styliser leurs calligraphies pour se faire remarquer sur cet énorme espace panoramique. Chacun du coup a mis au point son propre alphabet, ses couleurs et ses lignes pour les fondre dans l’histoire de cette façade, tout en restant reconnaissable, explique Karski. Sur ce mur, le duo Telmo et Miel (Des Pays-Bas) réalise une femme hyperréaliste, un mannequin de catwalk au visage quasi angélique, point d’interrogation sur ce mauve en fond. Elle partage les délires inquiétants, doux rêves ou durs cauchemars des dessins qui l’entourent, comme incapable de garder l’esprit dans les clous. Les Brésiliens SWK et Binho sont arrivés de Rio avec les valises pleines de ces poissons aux yeux ronds, de leurs lettres fugueuses et caustiques. On découvre aussi une fresque présentée par l’Italien Mr Wany : des musiciens de jazz avec un air de Bob Marley fugueur, effrayé par le monde qu’ils chantent en ricanant. D’autres, comme le binôme Zeds ou l’Anglais
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Roids, travaillent plutôt dans un style beaucoup plus graphique et abstrait : leurs peintures comme portes d’évasion vers un monde onirique. Une étrange boîte à musique aux allures de char soviétique qui propulse le passant dans un fouillis vertigineux saturé d’informations, malgré cela très géométrique. Entre science-fiction et réalisme sidérant, la pièce est aussi frénétique, agitée, sombre et tortueuse que les divers discours des artistes. de l’art poUr l’art ?
Le potentiel subversif de cette forme d’art encourage les gens à aborder une nième boîte de nuit d’une manière nouvelle, explique Sky Management. « La démarche est d’abord artistique, mais elle représente aussi et surtout une expérience nouvelle de clubbing ». On nous escorte dans les entrailles de ce bâtiment, encore au stade béton et échafaudages. Dix-huit mètres de haut et une ambiance inspirée d’un colisée à plusieurs niveaux. D’autant plus impressionnant lorsqu’on apprend que le O1NE sera la première boîte
au monde à bénéficier d’un système permanent de 3D mapping (projection en 3 dimensions) sur 360 degrés. « Un soir, ça sera une ambiance fond marin. Le lendemain, on sera en pleine ville ! » affirme Sky Management. L’art digital de l’intérieur fera donc écho à la façade taggée. De l’art pour l’art? Pas du tout, rétorque Sky Management. « Le O1NE, c’est aussi une nouvelle manière de sortir. Les clients recherchent du confort, c’est ce qu’on leur assure en premier lieu ! ». Equipé de 18 salles de bains, de 4 entrées et offrant beaucoup d’espace entre les tables, le O1NE sera bien loin de ressembler à ces autres lieux de nuits où l’on se dispute un minuscule tabouret de bois. A partir du mois de septembre, les rois de la nuit libanaise, ainsi que les fans d’art et d’expériences palpitantes pourront se déhancher au gré de la musique du O1NE. D’ici là, les taggeurs de la façade seront repartis, ni vu ni connu, fendre la nuit à leur manière. Avec leurs sprays, au son d’une boombox démesurée. aoÛt-septembre 2013
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LA VIE
BOUYOUTI COmme à l’hôTel, maIs à la maIsOn. Bouyouti, c’est une maison d’hôtes comme on a toujours rêvé d’en voir au Liban. Un petit coin de paradis à Maasser Beiteddine, à 5 minutes de Deir el Qamar, à 5 minutes du palais de Beiteddine. Quand on arrive chez les Bazerji – parce que c’est de ça dont il s’agit, chez les Bazerji – on a instantanément une sensation de dépaysement. Comme si la notion d’espace/temps s’était arrêtée quelque part sur la route, avant d’arriver à la Cité des Emirs. Une sensation de chaleur. C’est comme si on venait passer un week-end dans notre maison de montagne. A la maison. Une maison de pierres anciennes. Par Médéa a zouri Photographe M.a., Michel raggi et Bouyouti
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a première chose qui saute aux oreilles quand on pénètre à l’intérieur du domaine, ce sont le silence et le chant des grillons. La première chose qui saute aux yeux, ce sont la lumière et les couleurs. Le rose des fleurs, le vert des oliviers, le bleu de la piscine. Bouyouti n’était pas prévu. Ce n’était ni une idée, ni un concept. Bouyouti, c’est l’histoire d’une famille. Huguette Ghorayeb, fille de Deir et son mari Gabriel Bazerji, originaire d’Alep qui était tombé amoureux de la région, ont acheté cette parcelle de terrain. Les parents de Rafic, l’actuel propriétaire et adorable hôte, y construisent une petite ferme. On y cultive la terre, on y fabrique de l’arak, on y produit du savon. L’enfance de Rafic Bazerji, c’est là-bas. Dans ce domaine qui accueille une petite industrie, dans ce domaine qu’il va hériter. Il va y « monter » de plus en plus souvent et commence de petits travaux ici et là, pour communiquer son enthousiasme à sa famille, plus habituée aux terres arides de Faraya qu’à la verdure du Chouf. On est fin 2008. La maison principale est là. La deuxième, destinée au concierge va être construite à l’entrée. Roula, la femme de Rafic la trouve superbe et décide d’en faire une guest house pour y recevoir des amis. Ils décident donc d’en construire une toute petite à la gauche du portail. Trop de charme, Roula Bazerji en fera son atelier. Effet boule de neige, chaque petit local subit une transformation. La distillerie en dessous de la maison principale devient à son tour une maisonnette, le dépôt aussi, la ferme également et ainsi de suite. Un projet de fou ? Oui. Mais les propriétaires s’acharnent et continuent à construire (à la pierre ancienne), à défricher, à arranger. En 2010, un ami franco-libanais, Orphée Haddad qui a le site hotelibanais.com leur dit de faire de ce domaine des maisons d’hôte. Loger chez l’habitant ne fait pas partie des habitudes libanaises. Ils sont un peu sceptiques. Mais ils aiment recevoir, aiment le contact avec les gens. Le site relaye quelques photos, on augmente les travaux, Roula décore différemment les maisonnettes, et de bouche à oreille, les clients commencent à venir. Durant le week-end, la semaine, pour quelques jours. C’est ouvert 7 jours sur 7, été comme hiver. Le principe est simple. On loue une maisonnette (il y en a 8 au total) avec une ou deux chambres. La cuisine est équipée, la salle de bain aussi. C’est comme à l’hôtel mais à la maison. Un vrai Bed and Breakfast avec un sacré breakfast. Manou’ché, labné, tomates et menthe du potager, olives, pains au lait, confitures, miel, servis dans le jardin individuel. Et là, le charme opère une fois de plus. Il est 9h30, la lumière est douce, il fait bon sous la aariché et une fois de plus le silence vous enrobe. Quelques oiseaux gazouillent. La journée se dessine, elle est tranquille. On peut aller déjeuner au Mir Amine, se salir les doigts sur un poulet méchoui, assis sur sa terrasse ou cuisiner. Les autres repas, c’est nous. Chez les Bazerji, on fait ce qu’on veut. On est quasiment seuls. Même quand on s’allonge à côté de la piscine. Même quand on monte visiter la petite chapelle. Même quand on se promène vers le bas du domaine et quand on y rencontre un âne ou qu’on tombe sur le poulailler. C’est comme ça Bouyouti, un coin de rêve au cœur du Liban. Il suffit d’y aller pour comprendre. Bouyouti, bouyouti@hotmail.com
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LA VIE
CAPRI PALACE
C’est une île cachée qui abrite ce palace particulier. Un lieu de bien-être où l’on est chouchouté dans un cadre luxueux et épuré. Bienvenue dans ce petit Eden italien.
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ur les hauteurs d’Anacapri, la face cachée et la plus exclusive de l’île de Capri, s’élève le Capri Palace dont les fenêtres s’ouvrent sur le golfe de Naples et l’île d’Ischia. Aménagé dans une demeure seigneuriale du 18 e siècle, l’établissement se distingue par une architecture majestueuse tout en colonnes et voûtes où domine le blanc, couleur méditerranéenne par excellence. A l’aménagement contemporain et ultra luxueux des suites répond en contrepoint une collection de meubles précieux de
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style Louis XVI. Mais en plus de la beauté du cadre et du luxe pur des lieux, le Capri Palace, c’est surtout la “Capri beauty farm”, plus qu’un spa, plus qu’une clinique de beauté, un lieu de bien-être qui offre des traitements uniques protégés par plusieurs brevets et un accompagnement personnalisé. Envie d’une excursion ? Deux magnifiques yachts, le Capricorne 1 et le Vent du Sud vous emmèneront à la découverte des îles, des baies et des grottes le long de cette côte d’une merveilleuse beauté. Capri, ce n’est jamais fini.
PHOTOS ©CAPRI PALACE
P a r F. A . D .
PHOTOs ©caPri Palace
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IBIZA, À L’ÉCART ET AU CŒUR Certains lieux demeurent des zones de résistance. C’est le cas de cette île des Baléares. À l’heure de la mondialisation, une poignée d’hommes et de femmes, héritiers de la beat generation, perpétue les modes de vie et de pensée de leurs aînés, le dogme en moins. Par VIRGINIE LUC Photographie STEPHAN CR ASNE ANSCKI
À quelques kilomètres du village de Sant Vicent de sa Cala, Charlotte, jeune américaine, sur la plage de Ses Caletes.
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1. Samia, Franco-Algérienne, vit depuis trois ans près de la magnifique crique de Cala Benirrás. Le point d’orgue de la journée : quand la communauté se retrouve pour accompagner le coucher du soleil. 2. Pedro, Argentin, fabrique des bijoux et partage son temps entre l ’Inde et Ibiza. 3. Porte en bois d’un vieux hangard à bateau de pêche. 4. La baie Cala Sardina, près de Santa Agnés. 5. Lobos, Espagnol, est un artiste tattoo. 6. Laura, née à Ibiza, la muse de l ’île, photographiée dans les jardins d’amandiers de la Can Gabriel à San Miguel.
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ertes, l’étau se resserre. En cinquante ans, la société traditionnelle insulaire est passée du xix e siècle à l’ère des mégadiscothèques et de la techno. Pour le monde entier, l’île est devenue une sorte de Sodome et Gomorrhe du troisième millénaire régie par la dictature du plaisir… Immanquablement, devant le développement de l’industrie touristique, le territoire hippie diminue comme une peau de chagrin, et sa frontière se déplace vers le nord, loin des centres névralgiques d’Eivissa et Sant Antoni. Les outcasts se sont vus refoulés vers les montagnes. Là où la nature reprend ses droits. Là où la magie de l’île opère enfin. Criques, gorges, vallées, falaises, collines cuivrées piquées de villages blancs, forêts de pins, oliviers, églantiers… La terre, le ciel et la mer sont unanimes. LE RESPECT DE LA NATURE
« Chacun s’ invente sa terre promise là où il peut projeter tous ses rêves, sourit Eulalie. Certes, il y a un élan communautaire, mais aussi un cheminement personnel, solitaire. Nous ne cherchons plus à changer le monde, ni à donner des leçons à l’ humanité entière. Non. Seulement une volonté individuelle d’ harmonie, avec soi, l’autre, la nature. Notre humanité est de moins en moins humaine, donc de moins en moins sacrée. Il s’agit peut-être de renouer avec le sens du sacré à travers la nature et une vie à l’ écart des sociétés ultralibérales. » En refusant de collaborer à l’accélération frénétique du monde, à l’interconnexion généralisée et à la domination du profit à court terme, en privilégiant le principe de responsabilité, le respect de la nature, la conduite d’une vie simple et sans tricherie, chacun ici s’applique à inventer d’autres perspectives, de vie, de création, de partage. « On peut construire une maison avec des bottes de paille, vivre à l’ énergie éolienne et solaire, économiser l’eau grâce aux toilettes sèches, pratiquer l’autosubsistance, se mettre en marge du marché », raconte Feodor qui réinvente son corps à chaque nouveau tatouage. Ibiza a acquis une notoriété internationale grâce aux hippies qui en ont fait leur premier centre de rassemblement en Europe dans les années 1960 – une escale, pour certains, sur la route de Goa ou Katmandou. Ils se sont installés le plus souvent dans les anciens habitats traditionnels
LA VIE 1. Sur la plage de Punta Galera, les anciennes baraques de cale, utilisées par les pêcheurs pour protéger leurs embarcations traditionnelles, les « llaüts ». 2. Laura, face à la baie de San Miguel, depuis le sommet de la ferme Can Gabriel. 3 et 4. Surnommée « le dôme » ou « Buddha house », la maison de l ’Anglaise Ilona est connue des initiés. Elle y accueille des chamanes amérindiens. 5. Bea, Espagnole, et Imix, Mexicain, sont des artistes tatoueurs, installés à Santa Eulalia. 6. Sol est argentine, vit depuis sept ans sur l ’île, où elle confectionne des bijoux à l ’aide de plumes qu’elle vend sur le marché Las Dalias. 7. Russ, Anglais, percussionniste de Cala Benirras. 8. Les baraques des pêcheurs du port Ses Caletes. 9. Eva et Rodriguez participent aux rendez-vous des percussions de Cala Benirras, en hommage à la tradition locale des pêcheurs, joueurs de tambours.
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en argile, ces maisons carrées blanches – payesas – héritées de l’époque arabe du viiie au xiv e siècle. La plupart sont partis vers le milieu des années 1970, d’autres plus tard encore, les derniers s’installant définitivement sur l’île, reconvertis dans le commerce d’art, qu’ils vendent sur les marchés d’Es Canar et San Carlos. UNE QUÊTE INTÉRIEURE
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« Toutefois, précise Eulalie, je ne nous considère pas comme des survivants hippies. Nous sommes plutôt les fruits d’un phénomène qui va en s’amplifiant : la migration des populations – qu’il s’agisse de migrants économiques, réfugiés climatiques, déplacés de toutes les guerres mais aussi victimes des subprimes et autres Indignés… Les sociétés de demain seront celles des diasporas – avec le risque majeur d’un sentiment de déracinement – et les acteurs de la contre-culture du xxie siècle seront ces immigrés en masse. » Du mouvement hippie dans les années 1960 – stigmatisé par le film More de Barbet Schroeder et l’album éponyme des Pink Floyd, par des icônes comme Allen Ginsberg, Alan Watts ou Nico – au déferlement techno des années 1990, Ibiza demeure une terre d’accueil pour les clochards célestes. « Le terme même de contre-culture paraît aujourd ’ hui
Du mouvement hippie dans les années 1960 au déferlement techno des années 1990, Ibiza demeure une terre d’accueil pour les clochards célestes.
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désuet, ou alors il s’ impose au pluriel », explique Stephan Crasneanscki, photographe et complice attentif qui leur rend ici hommage. « Aujourd ’ hui, nous vivons dans une société de multiplicité où, finalement, tout est banalisé. Cela devient donc bien plus difficile d ’ identifier les mouvements de contre-culture. À sa façon, la vague techno des années 1990 est, elle aussi, une contreculture, qui casse les conventions et qui, par la danse et les rythmes hypnotiques, prône l’extase – être hors de soi. A contrario, ce bastion « néo-hippie » – comment l’appeler autrement ? – est animé par une quête intérieure, ce que Mircea Eliade appelle l’enstase : une illumination intérieure, en soi. Mais dans les deux cas, il s’agit de la même chose. Les contre-cultures sont des chemins de traverse qui visent à ré-enchanter notre monde. », conclut Stephan Crasneanscki.
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RetouR aux souRces Aux Etats-Unis, c’est le mouvement « From Farm to Table » (en direct de la ferme). En France, on parle de terroir et de cuisine du marché. Au Liban, on redécouvre les saveurs des vieilles recettes paysannes. Emmenée par un besoin de renouer avec ses racines, locales, la gastronomie mondiale redécouvre l’esprit pionnier du Slow Food, les tours de main de nos grands-mères et la cuisine végétale.
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hez Alain Passart, la cuisine végétale confine à l’art : betterave en croûte de sel, crème brûlée à l’ail nouveau, petits pois pamplemousse et menthe… Pour autant, le chef étoilé n’a pas le monopole de la créativité végétale ! Remis au goût du jour, les légumes s’invitent au centre de l’assiette alors qu’il furent longtemps considérés comme parents pauvres : pudiquement nommés garniture, il jouaient un second rôle, posés là comme un faire-valoir chromatique ou élément de décor. Comme un pot de fleurs, en somme, qui varierait entre trait rouge et tache verte ! À LONDRES Pour le jeune chef britannique Isaac McHale, les légumes sont devenus une véritable passion. Après avoir travaillé 5 ans au restaurant étoilé The Ledbury et être passé par Noma, le temple de la gastronomie végétale, il considère
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désormais les légumes comme des stars : cuisinées entières ou coupées en gros tronçons, racines et carottes jaunes s’imposent comme un pavé dans la mare... au milieu de l’assiette ! « Je m’intéresse aussi beaucoup aux parties rejetées ou aux plantes qui ont trop poussé : par exemple si vous laissez des feuilles de moutarde grandir et grandir, leurs tiges se fortifient et peuvent alors être utilisées comme un légume à part entière. Idem pour des racines et pieds de chicorée que l’on jette en général immédiatement alors qu’ils peuvent être cuisinés pour eux-mêmes», explique Isaac McHale qui dirige désormais les cuisines de The Clove Club, Londres. Il réveille des variétés de bettes ou cardons cuisinés par nos grandmères, des radis de trois couleurs et textures différentes, un quintette de carottes tombées en désuétude… Comme rescapés d’un herbier ancien, les légumes s’invitent en jeunes premiers.
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Par Marie Le Fort
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PARIS, STOCK HOLM, NEW YORK Que ce soit dans les cuisines de La Scène, où la chef Stéphanie Le Quellec officie au Prince de Galles tout nouvellement ouvert à Paris, ou dans le restaurant branché B.A.R à Stockholm, chez Todd’s Mill sur Orchard à New York ou sur le piano du chef pâtissier Philippe Contici, les beaux et bons produits sont les ingrédients stars. Présentés entiers, ou à peine cuits, efficace et purs, ils s’imposent dans leur plus simple appareil. Une tarte à la carotte chez Contici ; une salade de légumes croquants, crème de ricotta et chlorophylle imaginée par le chef William Pradeleix chez Manger ; une Cueillette de Légumes Verts – pensez pois gourmands et jolis fagots de haricots verts, asperges élaguées au scalpel, petits pois à peine cueillis, cubes de tofu maison poudrés de pistache et un sorbet coriandre-menthe-persil - au bout des doigts de Stéphanie Le Quellec, la nature s’invite en toute simplicité. Mieux, l’enveloppe colorée et la cuisson des légumes se présentent aujourd’hui comme une palette ou un alphabet à partir desquels se composent des histoires culinaires. On n’est plus surpris de voir de vieilles espèces de choux-fleurs former des bouquets blancs, verts, rouges ou violets ou des radis jaunes, roses, blancs et pourpre varier en densité de couleur. Au contact des peaux fumées ou marbrées du bar ou du mérou, les légumes haussent le ton, égayent le propos. Oubliées, certaines variétés instillent un air de nouveauté: les
légumes de nos ancêtres – topinambour, rutabaga, ou salsifis râpés en salade – brouillent les pistes entre cru et cuit. En compotée, le fenouil devient un ange de douceur anisé tandis que navet, concombre, carotte, betterave et radis rose préparés en julienne décuplent la sensation de croquant. AU LIBAN Au diable les textures artificielles, les légumes se conjuguent à tous les temps : cuits, blanchis, confits, préparés en cocotte ou à l’étouffée, ils ont encore de beaux jours devant eux, même face aux plus endurcis des carnivores. Un propos cher à Kamal Mouzawak qui conjugue chez Tawlet, à Beyrouth, le patrimoine culinaire libanais à tous les temps : passé, présent, plus que parfait. Avec des plats traditionnels ancrés dans la mémoire d’une vallée, d’un village ou d’une famille, chaque jour est une fête pour les papilles. On y (re)découvre le goût fumé d’une aubergine saisie sur la flamme, d’un kebeh végétarien fourré au potiron ou de la frikeh, du blé jeté encore vert sur le feu. Une palette de saveurs onctueuses ou acidulées plus loin, des goûts simples comme celui du thym, du labneh ou du houmous, créent de nouveaux étalons. A Beyrouth, comme ailleurs, légumes, recettes oubliées et produits du terroir sortent de l’ombre pour s’offrir une nouvelle jeunesse et nous donner une leçon d’humilité. Il était temps !
1.Duo de plats imaginés par le chef William Pradeleix pour MaNGer, Paris. 2. Homard servi dans son plus simple appareil au restaurant B.a.r, Stockholm. 3. Pizza servie dans les règles de l’art, juste sortie du four, chez Gilligan’s, Soho Grand, New York. 4. Un parfait plat de brasserie, servi, allégé, chez todd’s Mill, New York. 5. Détail de Maacroun faits maison, servis chez tawlet ammiq, Liban.
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Le Rosé 2.0 P a r M aya K a d d o u r a
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a couleur du vin dépend de deux facteurs : la couleur du raisin et le temps de macération. La robe du rosé est élaborée à partir de raisins noirs. Le jus est laissé seulement quelques heures au contact des peaux, ce qui permet une faible diffusion de la couleur. De là vient ce goût fruité et légèrement acidulé qui accompagne idéalement salades estivales et charcuteries, poisson et crustacés, couscous et viandes blanches. Un vrai bonheur pour les papilles. A déguster très frais.
Domaine Des Tourelles - rosé
Depuis 1868, le Domaine des Tourelles cultive les vignes de Chtaura. Provenant des plaines de la Bekaa, ce vin a été classé “most seductive winery” au Liban par le Financial Times. Le rosé du Domaine est particulièrement rafraichissant et diffuse un arôme de fraises sauvages et litchi. Depuis 2011, cette enseigne a pignon sur rue. Déguster à 10°C - 11°C. Ksara - sunseT
Château Ksara se situe au coeur de la Bekaa. Une production étendue sur six grandes zones de plantation, et des amateurs de plusieurs continents. Leur rosé le plus connu, Sunset, déploie une couleur rose et limpide et un gout plutôt sec aux légers aromes de fruits rouges épicés. Déguster à 8°C - 10°C 296
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WarDy – rosé Du PrinTemPs
Depuis 1891, le Domaine Wardy nourrit une passion pour l’Araq et le Vin. Produit à Zahlé, toujours dans la Bekaa, Domaine Wardy a reçu plusieurs prix. Son Rosé du Printemps, translucide, à la fois clair et éclatant, est un rosé fruité aux notes de fruits rouges. Déguster à 8°C - 10°C Kefraya - mysT
Nul besoin de préciser que ce vin provient lui aussi de la Bekaa. Kefraya est le 2e domaine viticole du Liban. Son vin rosé, couleur saumon, est limpide et brillant à la fois. Ses aromes rappellent les fruits d’été, melon, pêche, cerise, fruits rouges. Frais et intense. Déguster à 10°C - 11°C. ixsir - alTiTuDes
Ixsir est le plus jeune de la liste. Né d’une passion à la fois pour le vin et le Liban, ses vignobles s’étendent de Batroun au Nord, à Jezzine au Sud en passant par la vallée de la Bekaa à l’Est. Une collecte des meilleurs raisins du pays pour créer un vin particulièrement riche. Altitudes Rose d’Ixsir, créé en 2009, révèle un bouquet aux effluves de groseilles. En plein dans l’air du temps, le siège d’Ixir a même été classé comme l’un des bâtiments les plus écologiques du monde. Déguster à 10°C - 11°C.
CoCKTails
Le rosé se suffit à lui même. Mais pour les plus aventureux, ce vin peut servir de base à des cocktails d’été complètement explosifs. Voici notre petite liste des mélanges les plus suprenants. Basil lemonaDe rosé
Vin rosé 2 feuilles de basilic ciselées 1 tranche de citron Sirop de citron ou limoncello (Optionnel) marTini rosaTo
Vin rosé Martini Rouge TinTo
Vin rosé 7Up / Soda rosé sPriTzer
Vin rosé Apérol Soda
sangria rosa
Vin rosé Cognac Sucre Fruits frais
Jaqueline rose
Vin rosé Soda Sirop de grenadine
pHotos dr
Depuis le début de la saison, le vin rosé tient la vedette pour le plus grand bonheur des domaines Viticoles. La boisson de l’été, de l’apéro, des plages, des barbecues et du soleil est incontestablement au pic de sa forme. Listing des meilleurs vins locaux pour accompagner nos agréables grillades d’été.
A誰shti seAside Bldg., JAl el diB, leBAnon tel. +961.4.717 716 FAX +961.4.717 716 www.aishti.com
A.D. nAtAliA corbettA / fotogrAfiA giAnni berengo gArDin
“made in italy”
F L E X F O R M SPA indUstRiA PeR l’ARRedAMento 20821 MedA (MB) i tA l i A ViA einAUdi 23.25
tel. 0362 3991 FA X 0 3 6 2 3 9 9 2 2 8 w w w. f l e x f o r m . i t GROUNDPIECE Antonio citterio
LA NUIT
Madonna vs Stella
PHOTO DR
Deux icônes, deux styles ! À l’occasion du défilé croisière de son amie Stella McCartney, la Queen of Pop restait fidèle à son nouveau look Al Capone. À l’opposé, la créatrice cultivait son allure ingénue des sixties. Madonna et Stella McCartney à New York, lors de la présentation croisière de la créatrice.
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Francesca Neri et Alba Rohrwacher
Giorgio Armani et Tina Turner
Bérénice Bejo
ROME
Ornella Muti, Carolina Crescentini et Francesca Neri
One night Onl y
Après Londres, Tokyo et Pékin, Giorgio Armani a choisi Rome pour la quatrième édition de la soirée One Night Only. Les festivités se déroulaient au Palais de la civilisation italienne, monument emblématique des années 1940, où le couturier célébrait l’agrandissement de sa boutique de la Via Condotti et inaugurait la nouvelle mise en scène de l’exposition itinérante « Eccentrico », mettant en lumière son univers à travers ses pièces fortes. À l’occasion, un défilé exclusif des dernières collections homme et femme Emporio Armani, Giorgio Armani et Armani Privé était donné devant 700 invités.
Giorgio Armani et Sophia Loren
Rosario Fiorello et Margareth Madè
Amber Anderson
Eva Riccobono
Mia Moretti
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PHOTOs DR
Maria Grazia Cucinotta et Roberta Armani
Milla Jovovich et Giorgio Armani
LA NUIT
Derek Blasberg, Harry et Peter Brant, Mattia Ferrari
à l A BiennAl e
Delfina Delettrez
Ginevra Elkann
Martina Mondadori et Victoire de Pourtalès
L’Officiel Italia et L’Officiel Art célébraient le lancement de la 55e Biennale d’art de Venise lors d’une soirée donnée dans le sublime décor signé Starck de l’hôtel Palazzina Grassi. Célébrités et personnalités influentes du monde de la mode et de l’art s’y retrouvaient, parmi lesquelles Delfina Delettrez, Salma Hayek ou encore Leonardo DiCaprio.
DiVAS
Goga Ashkenazi et Francesca Versace
VENISE
Bulgari dévoilait sa collection de haute joaillerie « Diva » dans les jardins de l’abbaye de la Cervara, près de Portofino. Sous le regard de Carla Bruni, nouvelle égérie de la maison, des mannequins lookés en icônes de Cinecittà défilèrent dans des robes historiques de la fondation Micol Fontana, parées des nouvelles pièces richement colorées. Puis ce fut au tour de Diana Ross, l’autre diva de la soirée, d’entrer en scène pour un concert surprise.
Adrian Brody
Beatrice et Nicola Bulgari
Terry Richardson et Carla BruniSarkozy
PORTOFINO
PARIS
Bianca Brandolini, en Dolce & Gabbana Alta Moda, Bruno Frisoni et Giambattista Valli
Olga Kurylenko, en Azzedine Alaïa Milla Jovovich, en Saint Laurent
PHOTOs DR
l iAiSOnS Au l OuVre
Becca Cason Thrash
Fastueuse soirée au Louvre avec Becca Cason Thrash et son gala Liaisons au Louvre en faveur de l’association American and International Friends of the Louvre. La vente aux enchères permit de remporter 3 millions de dollars et Diana Ross enflamma la pyramide.
Diana Ross
Charlotte Casiraghi, en Giambattista Valli
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Laura Bailey, en Chanel
OuVer t ur e
Poppy Delevingne, en Chanel, et Alexia Niedzielski
Amber Anderson, en Chanel
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Chanel inaugurait une nouvelle boutique sur New Bond Street, au cœur du quartier chic de Mayfair. De Laura Bailey à Poppy Delevingne, toutes les it-girls londoniennes étaient présentes pour découvrir ce nouveau flagship de trois étages, inspiré de l’appartement de Mademoiselle rue Cambon, à Paris, et conçu par Peter Marino.
NEW YORK CFDA AFt er p Art y
Hailee Steinfeld et Douglas Booth
Karlie Kloss et Derek Blasberg
Au Lincoln Center, Swarovski fêtait la remise des prix du CFDA, récompensant le meilleur de la création américaine. Les Swarovski Awards, distinguant les talents émergents, furent remis à Suno pour la femme, à Dao-Yi Chow et Maxwell Osborne pour l’homme, et à Pamela Love pour les accessoires.
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Prabal Gurung et Candice Swanepoel
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Helena Christensen
Julianne Moore et Liv Tyler
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Madonna, Jessica Chastain, Liv Tyler, Cameron Diaz… Pluie de stars autour de Stella McCartney, qui fêtait à New York sa collection croisière 2014. La créatrice avait convié ses guests au Jefferson Market Garden, dans le West Village, pour une garden-party où ils purent découvrir les nouveaux modèles tout en dégustant les jus de pêches blanches et les sorbets aux pétales de rose de son cocktail végétarien.
Kate Bosworth et Stella McCartney
Cameron Diaz
Felicity Jones, en Louis Vuitton
Chloë Sevigny, en Louis Vuitton
Sofia Coppola, en Louis Vuitton
Ashley Madekwe, en Max Mara, et Harley VieraNewton, en Sportmax
STYLE Naomi Watts, en Stella McCartney
Bella heathcote, en Chanel
PHOTOs DR
Sofia Coppola fêtait avec Louis Vuitton la première de son film The Bling Ring. Elle était entourée de ses actrices incarnant une bande d’adolescentes cambrioleuses de villas de stars à Los Angeles. Un scénario sur mesure tiré d’un fait divers.
Roxane Mesquida, en Max Mara
FACe OF t he Futu r e
Après Katie Holmes, Zoe Saldana ou Elizabeth Banks, le prix Max Mara Face of the Future récompensant une actrice à un tournant de sa carrière était décerné à Hailee Steinfeld lors de la cérémonie Women in Film au Beverly Hills Hotel.
Bl ing-Bl ing
Laura Linney, lauréate du Crystal Award, et Nicola Maramotti, en Max Mara
Sofia Coppola, en Chanel, lauréate du Dorothy Arzner Director Award, et Hailee Steinfeld, en Sportmax
LOS ANGELES Cécile Cassel, en Chanel
nÉO-Dent el l e
Actrices et it-girls ont adopté la néo-dentelle de l’hiver prochain, piochant notamment chez Dior, Chanel, Givenchy, Valentino ou Stella McCartney. Mot d’ordre : ne pas faire dans la dentelle, justement ! Les petites touches de broderies trop sages sont délaissées pour des pièces bien plus osées et dynamiques, comme des combinaisons entièrement rebrodées de guipure et des total looks de dentelle.
Dianna Agron, en Louis Vuitton
Taissa Farmiga, en Louis Vuitton Alexa Chung, en Chanel
Alicia Vikander, en Chanel
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Le rouge est de mise sur les tapis du même ton. Pour une soirée ardente… Réalisation Mel anie DagheR et Julie le v y
1. défilé d éfilé dior. d ior. 2. Chanel 3. Dolce & gabbana g abbana 4. backstage b ackstage dolce & Gabbana. 5. rihanna r ihanna en azzedine a zzedine alaïa. a laïa. 6. Saint laurent 7. Roberto Cavalli 8. nicholas Kirkwood 9. Jimmy Choo 10. Dolce & gabbana 11. Jimmy Choo 12. Georgia may Jagger en roberto cavalli.
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PHOTOs raya farHaT, marciO madeira, zePPelin, dr
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adresses
ACQUA DI PARMA +961 1 99 11 11 ext.105 ALEXANDER MCQUEEN +961 99 92 44 ALIA MoUzANNAR +961 1 200 756 ARMANI BEAUTÉ, à l’ABC DepArtment Store, +961 1 21 28 88 BALENCIAGA +961 1 99 11 11 ext.570 BALMAIN +961 98 65 02 BoBBI BRoWN +961 1 99 11 11 ext.105 BoTTEGA VENETA +961 1 99 11 11 ext.565 BoUYoUTI www.Bouyouti.Com BREGUET Chez AtAmiAn, +961 1 25 21 03 BURBERRY +961 1 99 11 11 ext.455 BURBERRY BEAUTÉ +961 1 99 11 11 ext.105 BVLGARI +961 1 999 159 CARTIER +961 1 97 26 00 CÉLINE + 961 1 99 11 11 ext.250 CHANEL +961 1 99 91 29 CHANEL BEAUTÉ +961 1 99 11 11 ext.105 CHAUMET Chez CADrAnS, +961 1 97 53 33 CHLoÉ +961 1 99 11 11 ext.580 CHoPARD Chez CADrAnS, +961 1 97 53 53 CHRISTIAN LoUBoUTIN +961 1 97 06 25 CHRISToPHER KANE Chez plum, +961 1 97 65 65 DELFINA DELETREz Chez AïShti, +961 1 99 11 11 ext.105 DIANE FERJANE +961 3 948 526 DIANE VoN FUSTENBERG Chez AïShti, +961 1 99 11 11 ext.130 DINA KAMAL +961 3 33 00 71 DINH VAN Chez Sylvie SAliBA, +961 1 33 05 00 DIoR BEAUTÉ +961 1 99 11 11 ext.105 DIoR +961 1 99 11 11 ext.592 DIoR JoAILLERIE Chez CADrAnS, +961 1 97 53 33 DoLCE & GABBANA BEAUTÉ +961 1 99 11 11 ext.105 DoLCE & GABBANA +961 1 99 11 11 ext.555 DRIES VAN NoTEN+961 1 99 11 11 ext.130 EMILIo PUCCI +961 1 99 11 11 ext.579 ETRo +961 1 99 11 11 ext 590 FALKE Chez SoCkS, + 961 1 20 10 19 FENDI +961 1 99 11 11 ext 550 GIVENCHY BEAUTE + 961 1 99 11 11 ext.105 GUCCI +961 1 99 11 11 ext.200 GUERLAIN +961 1 97 56 33 GUY LARoCHE Chez Front row,+961 1 99 98 77 HERMÈS +961 1 99 97 10
HUBERT FATTAL Chez orient 499, +961 1 36 94 99 ISABEL MARANT +961 1 98 65 03 J.M WESToN +961 1 96 12 67 JIMMY CHoo +961 1 99 11 11 ext.595 JoSEPH Chez AïShti +961 1 99 11 11 ext.130 LACoSTE à l’ABC,+961 1 32 37 55 LANVIN +961 1 98 65 01 LIWAN BEIRUT +961 1 44 41 41 LoEWE Chez roDeo Drive +961 1 99 60 30 LoUIS VUITToN +961 1 96 68 10 MAC CoSMETICS +961 1 99 04 12 MADAME RÊVE Chez AïShti, +961 1 99 11 11 ext105 MAISoN MARTIN MARGIELA Chez AïShti , +961 1 99 11 11 ext.130 MAISoN MICHEL Chez plum, +961 1 97 65 65 MAJE +961 1 99 05 14 MARC JACoBS +961 1 99 11 11 ext.148 MARGHERITA +961 1 74 06 19 MIU MIU +961 1 99 11 11 ext.130 MoNCLER +961 1 99 11 11 ext.130 MUKHI SISTERS +961 1 247 274 NADA zEINEH +961 1 44 81 56 NARS à l’ABC DepArtment Store, +961 1 21 28 88 oRIENT 499 +961 1 36 94 99 PAUL & JoE +961 1 99 11 11 ext.130 PoMELLATo +961 1 98 90 40 PRADA Chez AïShti, +961 1 99 11 11 ext.120 REPETTo Chez plum, 01 97 65 65 REPoSSI Chez Sylvie SAliBA,+961 1 33 05 00 RoBERTo CAVALLI +961 1 99 11 11 ext.115 RoLEX +961 1 96 70 00 RoSA MARIA +961 1 32 64 62 SAINT LAURENT +961 1 99 11 11 ext.562 SARAH’S BAG +961 1 57 55 85 SHAMBALLA Chez Sylvie SAliBA, +961 1 33 05 00 SIMoNE KoSREMELLI www.DehABjewellery.Com SISLEY A l’ABC AChrAFieh , +961 1 21 28 88 ext 2016 STELLA MCCARTNEY +961 1 99 11 11 ext 575 SYLVIE SALIBA +961 1 33 05 00 THE KooPLES +961 1 99 11 11 ext .535 ToM BINNS +961 1 99 11 11 ext.105 VAN CLEEF & ARPELS Chez CADrAnS, +961 1 97 53 33 VIVIENNE WESTWooD +961 1 97 13 15 zADIG ET VoLTAIRE +961 1 97 28 16
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horoscope
vIerge 24 AOÛT – 23 SEPTEMBRE
Forme : en proie aux remises en question, vous êtes un peu sous une chape de plomb. Amour : les astres vous paralysent ou vous incitent à réorienter vos choix. Dif ficile de prendre votre destin en main en ce moment… Vie sociale : malentendus et conflits au programme, cultivez le lâcher-prise, partez au soleil ! Mon conseil : ne reculez pas devant les obstacles.
baLaNce 24 SEPTEMBRE – 23 OcTOBRE
Forme : la période est à la nouveauté. Consciente de votre potentiel, jetez-vous à l ’eau ! Amour : Vénus, votre planète fétiche, vous met en beauté, vos chances d’accrocher l ’âme sœur sont réunies… Vie sociale : le désir de vous réaliser vous anime. Même en vacances, votre talent relationnel ne vous quitte pas. Mon conseil : misez sur votre sens du contact.
LION 23 JUILLET – 23 AOÛT
scOrpION 24 OcTOBRE – 22 nOvEMBRE
des planètes euphorisantes vous plongent dans l’excitation, la rentrée vous galvanise… Amour : vous êtes animée par un grand désir de conquêtes, oubliez vos complexes et le succès sera à la clé. Vie sociale : votre confiance en vous est décuplée. audacieuse, votre rage de réussir est une alliée de taille. Mon conseil : tirez profit de votre énergie !
Forme : climat de tensions et d’hostilité, accrochez-vous ! Amour : les vôtres ressemblent à un grand théâtre ; vous passez du rire aux larmes et vous pouvez vivre le meilleur comme le pire… Vie sociale : mettez de l ’ordre dans vos papiers et surtout dans votre tête ; la période vous oblige à calmer le jeu et à vous réorganiser. Mon conseil : préservez votre intimité.
Forme :
sagIttaIre 23 nOvEMBRE – 21 décEMBRE
Forme : c’est un peu le yo-yo côté vitalité ; décompressez et prenez quelques jours, même si la rentrée approche. Amour : une rencontre récente est en train de prendre une importance inattendue. Restez secrète sur la relation. Vie sociale : n’informez pas tout le monde de vos faits et gestes, cela pourrait vous nuire. Mon conseil : préservez votre jardin secret
caprIcOrNe 22 décEMBRE – 20 JAnvIER
Forme : vous bénéficiez d’ondes positives, des graines de chance poussent sur votre route en ce moment… Amour : vous retrouvez une certaine assurance, et la providence vous aidera à rencontrer votre âme sœur. Vie sociale : vous voilà prête à gravir les cimes de la réussite, un peu de patience et vous pourrez réaliser vos rêves. Mon conseil : cultivez l ’authenticité.
verseau
21 JAnvIER – 19 févRIER Forme : tous les espoirs sont permis, votre ciel est lumineux. Alors, place à l ’action ! Amour : vous êtes en quête de sensations fortes mais attention aux fausses notes qui pourraient compromettre l ’harmonie. Vie sociale : des opportunités et de récents appuis vous entraînent dans un tourbillon de nouveaux projets. Mon conseil : mettez en avant votre côté avant-gardiste.
pOIssONs
20 févRIER – 20 MARS Forme : un punch en dents de scie, larguez les amarres… Une thalasso par exemple, vous l ’avez bien méritée ! Amour : un climat riche en émotions fortes, vous qui n’aimez pas les conflits, vous pourriez avoir envie de tout balayer. Vie sociale : usez de votre charme pour faire évoluer votre situation. Temps et patience sont encore nécessaires. Mon conseil : apprenez à dire non.
Par chrystèle dessoy
béLIer
21 MARS – 20 AvRIL Forme : une transformation importante s’opère en vous. Fiez-vous à votre instinct. Amour : vous avez envie de privilégier les relations durables aux feux de paille, un homme protecteur pourrait bien devenir l ’heureux élu de l ’été. Vie sociale : vous êtes une battante et vous avez le vent en poupe, laissez vos talents s’exprimer. Mon conseil : restez déterminée.
taureau
21 AvRIL – 21 MAI Forme : votre punch est au top mais gare aux excès, surveillez votre ligne. Amour : l ’heure est aux grands choix, un climat de rupture plane chez certaines. Fougueuse et sûre de vous, vos appétits sont décuplés. Vie sociale : quelques déboires financiers mais de grands changements professionnels peuvent être amorcés. Mon conseil : cultivez votre côté sensuel.
gémeaux
22 MAI – 21 JUIn Forme : combattez votre dualité intérieure et libérez-vous de toutes vos tensions. Amour : votre humeur pétillante suscite amitiés et séduction. De bons influx planétaires pourraient mettre sur votre route un homme à la hauteur. Vie sociale : vous vous rapprochez de votre but, votre talent et vos idées de génie font l ’unanimité. Mon conseil : exploitez votre côté fantasque !
caNcer
21 AvRIL – 21 MAI Forme : bonne humeur et regain d’énergie. Amour : les amis jouent un rôle important dans votre vie af fective. À la rentrée, vous multipliez déplacements et escapades, porteurs de rencontres ! Vie sociale : vous avez besoin de vous épanouir dans une nouvelle activité, hissez-vous tranquillement vers les cimes de la réussite. Mon conseil : soyez à l ’écoute de vos désirs !
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le meilleur pour la fin
ottavio missoni en 1939, à Turin.
tricotages inédits, le couple transforme l’entreprise de Sumirago, dans les bois proches de Varèse, en un laboratoire où les hiérarchies s’effacent… et où les utopies fleurissent. Ici, les employés font aussi partie de la famille. Même les acheteurs et journalistes, reçus chez eux à Milan durant les collections, sont accueillis chaleureusement autour d’un buffet maison. Ici, on ne triche pas !
Le 9 mai dernier, cet athlète de la mode s’en est allé. Salut au sportif et créateur d’avant-garde disparu à l’âge de 92 ans. P a r P at R I c k c a b a S S e t
Qui est-il ?
Surnommé “Tai” par ses proches, Ottavio Missoni était le fondateur, avec sa femme Rosita, de la dynastie familiale qui porte haut les couleurs vibrantes de l’Italie. Un destin que cet Italien, né en Yougoslavie en 1921, portait en lui depuis son plus jeune âge. Sa mère, une comtesse autrichienne, et son père, capitaine de marine originaire du Frioul, ne s’opposent pas à sa passion pour le sport. Dès l’âge de 16 ans, il rejoint l’équipe italienne d’athlétisme. Entre 1939 et 1948, il remporte quatre fois les championnats d’Italie du 400 mètres et du 400 mètres haies. Un sens de la compétition qui lui servira à partir de 1953 dans les affaires, au service de sa propre entreprise de sportswear puis de maille créative. Qu’est-ce Qui nous plaisait en lui ?
Charmant, souriant et passionné, ce grand homme (il mesurait presque 2 mètres) aussi beau qu’élégant et décontracté restera dans l’histoire comme un personnage 310
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de roman. En 1948, il fait partie de l’équipe italienne aux Jeux olympiques de Londres. C’est aussi lui qui dessine cette année-là les uniformes de l’équipe italienne. Et c’est encore à Londres qu’il rencontre Rosita qui deviendra son épouse et meilleure partenaire professionnelle. Séducteur, l’athlète parvient plus tard à convaincre les difficiles acheteurs américains. Passionné de sport jusqu’au bout, plein d’énergie et de joie de vivre communicative, il lançait encore le poids et le javelot à l’âge vénérable de 88 ans ! Qu’a-t-il apporté à la mode ?
Un sens de la décontraction et une nonchalance jusqu’alors inconnus dans l’univers du luxe. En 1967, la marque fait même scandale lors d’un défilé au palais Pitti de Florence, car les mannequins sont accusés de ne pas porter de sous-vêtements sous leurs tenues de maille légère… Le succès suivra ! Expérimentant sans cesse de nouvelles machines et inventant des
Avec Ottavio Missoni, les mailles jacquard, les dessins intarsia et les rayures zigzag vont devenir ultra-mode. Les couleurs inédites des fils maison séduisent les belles jet-set et les stars italiennes autant qu’hollywoodiennes. Mieux, le glamour bohème de Missoni est immédiatement reconnaissable dans le monde entier, sans aucun logo tapageur. Un style qui va même s’imposer dans la maison à travers les collections Missoni Home et dans quelques hôtels Missoni, à Edimbourg ou Koweït City, dont Rosita reste directrice artistique. Il saura surtout inculquer à ses descendants un sens sacré de la famille : même dans l’adversité, le clan Missoni reste soudé.
Missoni a apporté un sens de la décontraction et une nonchalance jusqu’alors inconnus dans l’univers du luxe. et maintenant ?
Sa fille Angela reste directrice de la création maison. Après la disparition de son fils Vittorio, en janvier dernier dans un accident d’avion, la direction passe entre les mains de son second fils, Luca. Sa petitefille Margherita dessine depuis quelques saisons les accessoires maison et attend dans les prochains jours un heureux événement. La vie continue… À lire : “Una Vita Sul Filo di Lana”, d’Ottavio Missoni (éd. Rizzoli Italie).
photo missoni
hommage à ottavio missoni
Quels ont été ses exploits ?
PLAYLIST STYLE/EXPO
ORIENT PAS EXPRESS Dans la chaleur de l’été, on aime la lascivité. Un peu de volupté n’a jamais fait de mal à personne. Et quand l’Orient enrobe les sens, tous les sens, on se laisse aller à tous les désirs. Cet été, on la joue oriental nights.
Oum Kalsoum – Enta Omri Marcel Khalife – Ila Oumi Amr Diab – Aktar Wahad Asmahan – Ya Habibi Taala Mohammed Abdel Wahab – Cleopatra Abdel Halim Hafez – Ahwak Ragheb Alameh – Nassini el Dounia Sabah – Allô Beyrouth Feyrouz – Bektob Ismak ya Habibi Farid el Atrache – Ya Zahratan fi Khayali Nancy Ajram - Lawn Ouyounak Mashrou3 Leila – Ma Titrikni Hayth Yasmine Hamdane – Samar Sabah Fakhri – Qaddoukal Mayass Warda – Betwannes Bik Georges Wassouf – Kalam el Nass 312
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