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Éditeur
ToN y sA l A M E GRou pE TsG sA l Rédaction réDactrice en cheF
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Département artistique Directrice De cré ation
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Photo
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n° 41 Décembre-janvier 2013-2014
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directrice de l a rédaction
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Édito Passé vingt ans, on voudrait encore essayer de croire à la magie mi Andersen mi Disney que tentent de nous distiller les commerces, dans le vacarme des scies de saison. On voudrait bien ne pas se détourner du code vestimentaire de rigueur, rouge, or, argent, noir et tout ce qui brille. On voudrait, mais on n’y peut rien, à la longue, ça lasse. Pour autant, on voudrait surtout finir l’année en beauté, c’est une question d’attitude, quitte à réinventer la beauté. Il s’avère que s’il y a quelque chose de triste et de défaitiste à ressortir les vieilles paillettes, le neuf ne satisfait pas non plus notre besoin d’émotion à chaque retour de réveillon. Voilà pourquoi, idéalement, c’est aux époques qui ont fait rêver l’humanité que la mode va puiser l’étincelle qui définit le luxe. Et cette étincelle n’a rien de magique. La beauté ne peut pas sortir d’un bâton qu’il suffit d’agiter, fût-il surmonté d’une étoile. Il lui faut du temps, de la patine, de l’exigence, de la passion, de l’intelligence. Il lui faut l’œil d’un maître, les mains d’un artisan, le coup de génie d’un créateur. A la veille de ce jour de l’An 2014 qui va arriver plus vite que le temps de l’écrire, une pensée s’impose pour les vrais ensorceleurs de notre époque et de tous les temps, couturiers, joailliers, ébénistes, chefs cuisiniers et autres artistes qui savent nous prendre au cœur et à l’âme et vivent dans l’ignorance des horloges, quand même nos jambes font tic-tac.
Fifi Abou Dib
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voyage CUlinaiRe le photographe Juergen teller et l’auteur will self se rencontrent au Pellicano, hôtel magnifique et discret niché sur le Monte argentario, à Porto ercole, en toscane. Ces amoureux et habitués du lieu décident d’écrire un livre sur les créations d’antonio guida, le chef cuisinier (2 étoiles Michelin et 3 fourchettes Gambero Rosso). l’homme collabore très sérieusement à l’ouvrage. Résultat : un beau livre délicieux ! R . B . « Eating at Hôtel Il Pellicano » (éd. Violette).
de plusieurs milliers de négatifs dans une vente aux enchères, espérant trouver des images de Chicago pour illustrer son livre à venir. il met à jour le travail de vivian Maier : des portraits et des scènes de rue cocasses, décalées, inattendues, d’une grande poésie et avec un vrai talent de cadreuse (ci-dessus, Floride, 9 janvier 1957). Maier était française. elle partit s’installer aux états-Unis et a été nurse toute sa vie. elle est morte en 2009. R.B. Exposition « Vivian Maier (1926-2009), une photographe révélée », jusqu’au 1er juin au Château de Tours, hors les murs du Jeu de Paume. www.jeudepaume.org
GRAcE DE L’OMbRE elle est parfaite en grace. elle est nicole Kidman. elle déambule dans un décor magnifique, celui de la Principauté, et à une époque étonnante, celle des années 1960. le prince Rainier entretient alors un rapport tendu avec De gaulle, et grace joue son rôle de femme de l’ombre. Beau sujet mais qui manque de point de vue. n’est-ce pas le défaut du cinéma d’olivier Dahan ? R . B . « Grace de Monaco », d’olivier dahan, sortie le 29 janvier.
MAIson d’élITE
L’histoire de la maison elie Saab continue de s’écrire, notamment avec ce grand ouvrage présenté dans un bel étui. des débuts dans un Liban en guerre jusqu’à l’émergence des collections haute couture et prêt-à-porter, on découvre le savoir-faire d’elie Saab et l’univers de ses clientes : angelina jolie, Kate Winslet, victoria de Suède ou charlotte casiraghi. Rachèle Bevilacqua « Elie saab », de Janie samet (éd. Assouline). www.assouline.com
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LA GADOUE tant qu’à faire, s’il faut sauter dans les
flaques, éclabousser les passants et rire avec ses enfants, autant que ça soit en Melissa. tout d’abord parce qu’elles sentent bon et surtout parce qu’elles sont courtes. Pas besoin de froisser son jeans à l’intérieur, ni de ressembler à un pêcheur. et comme elles sont pailletées, on peut même les porter le soir. Quand on sait oser. m.az. Melissa en vente chez Aïzone, +961 1 99 11 11 ext.140
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1. « Coco Chanel », d’élisabeth Weissman, raconte coco mécène de cocteau, radiguet ou Stravinsky, femme d’influence auprès de ses riches et parfois peu fréquentables amants (Libretto). 2. « sauver Mozart – le journal d’otto J. steiner », de raphaël jerusalmy, est un roman sur le pouvoir de vengeance de la musique (actes Sud). 3. « Magritte », de michel draguet, ressort chez Folio. R . B .
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Révélation John Maloof, un jeune agent immobilier, achète en 2007 un lot
news
L’arT du sOuLier sculpturales, historiques, innovantes…, cent-quarante angLIcIsMe Le design novateur de « The Britain », digne fruit de l’héritage
des créations de roger Vivier font l’objet d’une rétrospective qui retrace sa carrière. une évidence pour celui qui a chaussé elizabeth ii comme Marlène dietrich. M . A .
Burberry, prend vie aux côtés de la nouvelle garde culturelle anglaise – fièrement représentée par l’actrice Gabriella wilde – dans une campagne iconique shootée par Mario Testino sous la direction artistique de Christopher Bailey himself. H.D.
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Montre « The Britain » diamantée, 34 mm, cadran soleillé serti de 40 diamants, boîtier en acier inoxydable plaqué or rose 18 carats, bracelet en alligator, Burberry, 2 595 €.
Le VraI ParFUM de La MÉdITerranÉe amoureuse des belles fragrances, Ludmilla Bitar
Bonne adresse C’est au cœur du quartier de la couture
réalise aujourd’hui un vieux rêve: créer des senteurs qui reproduisent exactement les souvenirs olfactifs qui nous grisent sur les bords de la Méditerranée. sa marque, ideo Parfumeurs, décline en bougies, parfum de lingerie, vaporisateurs d’intérieur et savons des fragrances fabuleuses: Jasmin Beyrouth, rose, Cerise amaretto delle Grazie, réglisse noire Calabre, ou Myrrhe délicate ispahan. sa nouvelle boutique de Gemmayzé propose aussi un “bar olfactif” où l’on crée son parfum sur-mesure. F. A . D .
de Milan que Bottega Veneta a décidé d’installer sa première Maison, entièrement pensée par son directeur artistique Tomas Maier. Cette boutique immense, sur deux niveaux, accueille l’intégralité des créations de la marque, du prêt-à-porter à la haute joaillerie en passant par le mobilier. On la visiterait presque comme un musée. M . A .
Ideo parfumeurs, rue Gouraud, Gemmayzé, Beyrouth (en face de la Croix Rouge) www.ideoparfums.com
Bottega Veneta, 14, Via Sant’Andrea, Milan.
Baccarat, en vente chez Manasseh +961 1 21 51 52
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BACCARAT
Une étincelle et tout commence. La flamme s’installe et elle brûle. Le temps d’une soirée ou d’une année, elle scintille à travers le cristal. Le cristal de baccarat. Le cristal rouge, ce rouge emblématique de la maison. Un photophore, deux, trois, dix photophores posés sur une table. au milieu. rien d’autre et la magie opère. m.az.
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For EvEr Erwin
C’est parce que l’homme était un peintre, un dadaïste (donc un infatigable expérimentateur) et un insatiable curieux de la vie que ses images d’une rare créativité resteront à tout jamais dans l’Histoire. Cette exposition présente deux cents œuvres, dessins, photos et collages, depuis la fin des années 1910 jusqu’aux années 1960. Une première. magique.
Hommage Louis Vuitton dédie non seulement sa collection « Icônes » de l’été prochain à l’architecte et designer Charlotte Perriand, mais a décidé de réaliser un de ses projets. « La maison au bord de l’eau », une installation imaginée en 1934 mais qui n’avait jamais vu le jour, est aujourd’hui l’une des attractions phares d’art Basel miami. M . A . Du 3 au 8 décembre, à Miami Beach. www.artbasel.com
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« Erwin Blumenfeld », du 15 octobre au 26 janvier au Jeu de Paume. www.jeudepaume.org
SoN iDÉE DE l’EXCEllENCE
Lamia maria abillama se destinait au droit et à la diplomatie. Comme elle ne fait pas les choses à moitié, elle est y allée jusqu’au bout entre la sorbonne, Tufts et Fletcher…pour enfin laisser tomber et se consacrer à sa passion de toujours, la photographie. L’équipe de L’officiel Levant peut témoigner de la rigueur, de la précision, de la sensibilité et du goût du risque de cette contributrice hors du commun qui ne travaille que l’argentique. ses œuvres font partie des collections du museum of Fine arts de Huston et de l’Intrepid sea, air and space museum de new York. a la galerie Tanit de Beyrouth, elle expose “Your excellencies”, une nouvelle série de portraits extralucides de notables libanais. samir geagea avec un nounours? elle a osé! F.A.D
CoCktAil
Le motif iconique « Horsebit » de gucci rayonne désormais au cœur de la nouvelle parure de haute joaillerie « Cocktail » qui marie avec audace la couleur pourpre de l’améthyste aux accents précieux de l’or blanc et du diamant. H . D . Bague « Horsebit Cocktail » en or blanc, améthyste et diamants, Gucci.
ARACtiNGi, l’ANtHoloGiE
“Your Excellencies”, lamia Maria Abillama, Galerie tanit - East Village Building – rue d’Arménie - Mar Mikhaël - Beyrouth
Philippe Aractingi, Documentaires et courts métrages, Virgin Megastore, +961 1 21 78 10
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PHOTOS dr
Le réalisateur libanais Philippe aractingi (bosta, Sous les bombes), vient d’éditer sous le label Lavida Production un coffret de 5 disques qui regroupe ses films fondateurs, entre documentaires et courtsmétrages: le rêve de l’enfant acrobate (1997), chemins de femmes (1994), beyrouth de pierre et de mémoire (1992), La vallée de Kadisha (1991) et vol libre au Liban (1990). Ça va faire plaisir aux nostalgiques et aux inoxydables amoureux du Liban. F.a.d
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Mains d’or L’œil passionné de Franco Cologni brille d’admiration face aux artisans virtuoses des ateliers Van Cleef & arpels et nous entraîne dans un voyage où les matériaux précieux se transforment en bijoux qui parlent d’amour, de poésie et de bonheur. H e r v é D e w i n t r e « Éloge de la main, les métiers de la haute joaillerie chez Van Cleef & Arpels », de Franco Cologni, photos de Francesco Cito et Patrick Gries (Marsilio Editori Venise). Disponible en version digitale sur l’iBookstore.
Formidables compositions
Une rétrospective est consacrée à serge Poliakoff, ce peintre abstrait obsédé par les relations entre la ligne et la surface, le fond et la forme, la couleur et la lumière. Plus de cent cinquante œuvres sont exposées (ci-dessus, Composition abstraite, 1968, coll. particulière, Monaco). R.B. « Le Rêve des formes », du 18 octobre au 23 février au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris. www.mam.paris.fr
CoMe-BaCk avis aux frileux, l’éternel thermolactyl est de retour. Pour fêter dignement ses 60 hivers, damart se hisse dans l’air du temps et édite une collection color block. six pièces d’antan revisitées dans dix couleurs d’aujourd’hui. Vieux, lui, jamais. A.O. www.damart-60ans.fr
Groupie au tour de david Bowie d’inspirer Judith Milgrom, créatrice de Maje. Cet hiver, le chanteur s’invite sur les t-shirts et sweats de la collection « icons Forever », pour un dressing rock à souhait. M . A . Maje +961 1 97 23 69
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OPuLENCE
L’élégance intemporelle de la montre à lunette godron « ma Première » se dessine en pluie de feu dans une nouvelle version joaillière qui exalte toute la flamboyance du style Poiray. H.D. Montre joaillière « Ma première » en or jaune et pavage diamants, bracelet interchangeable. www.poiray.com
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Les échos de l’art nouveau et de la sécession viennoise dansent sur les lignes arborescentes de ces nouvelles manchettes XXL imaginées par Gaia repossi, pour célébrer la gloire d’un mouvement esthétique qui sut réaliser, en son temps, l’unité de l’art et de la vie. H.D.
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On n’a jamais assez de sacs. jamais. alors voilà. ce sac bleu piscine de Tory burch est exactement ce qu’il nous faut pour noël. Parce qu’il a des airs de printemps, une couleur estivale et quand il fait froid, il réchauffe. c’est normal, c’est du bleu et le bleu est la couleur de l’année. La couleur qui a été sacrée la plus chaude de toutes. elle a tout compris Tory. m.az. Tory Burch, centre-ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.574
StArt SprEAdiNG thE NEWS New York est une ville emblématique.
Mais elle l’est plus pour certaines marques qui sont étroitement associées à son histoire. Coach est de celles-ci. depuis sa création en 1941, la marque du savoir-faire américain est intiment liée à Big Apple. parce que tout se fait sur place, parce que Coach se situe sur Madison Avenue, parce que tout le talent de l’Amérique se trouve dans ce fameux C, emblème de la marque. Coach ce sont les métiers d’art. C’est 100 « steps » pour fabriquer un sac. C’est mille histoires accrochées au bout de notre poignet. M.A z.
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« À tout à l’heure. » deux heures plus tard, il n’était plus, foudroyé par un infarctus. Marie-Christine Guérin raconte Michel avec qui elle a partagé sa vie à partir de ce 24 octobre 2004. Un texte court qui rappelle Lettre à D. d’André Gorz et que Claude Sautet n’aurait par renié. À lire. R.B. « des violons pour Monsieur ingres », de Marie-christine Guérin (éd. Guérin).
Bis
Mieux vaut deux fois qu’une ! Chloé, qui a fêté ses 60 ans l’année dernière, vient tout juste d’éditer un livre retraçant son histoire. on y (re)découvre ses créations à travers les époques et ses directeurs artistiques, de Karl Lagerfeld à Clare Waight Keller en passant par phoebe philo. Une belle plongée dans les archives de la maison. M . A . « chloé Attitudes », de sarah Mower (éd. Rizzoli).
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Le home De nos rêves
Guillaume Escoffier s’est fait connaître en ouvrant dans le Marais une boutique de décoration où se mélangent antiquités modernes et créations contemporaines, mobilier et textile, objets et tableaux. Aujourd’hui c’est ce même concept qu’il transporte à Beyrouth mais sous forme de boutique éphémère. Un mix de mobilier, d’objets vintage et de marques contemporaines comme on aimerait que ce soit, chez soi. M . K . The Gathering, rue Pasteur. Pop up store de 12h a 23h jusqu’au 30 decembre.
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imaginé des doudounes reprenant ses fameux imprimés. on retrouve aussi des modèles tout en volumes, cintrés ou évasés, souvent habillés de matières précieuses. Ça y est, on se voit déjà sur les pistes. M . A .
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LADY IN RED Le rouge est la couleur de noël. Ça s’saura. Le Père noël, les boules, les guirlandes, les nappes, les lampions. Mais pas seulement. stella McCartney voit la vie en rouge et c’est contagieux: tons de carmin et de vermillon, coupes élégantes et sexy à la fois. Il ne manque plus que le ruban. m.az. Stella McCartney, Souks de Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.575
ACe UK
Pour goûter à l’hôtellerie cool made in USA, plus besoin de traverser l’océan. Ace s’installe enfin près de chez nous. Où ? On vous le donne en mille : à shoreditch. Pour cette première adresse en europe, après Portland, washington, new York et Palm springs, l’hôtelier Alex Calderwood a choisi le quartier branché d’east London. en lieu et place d’un vieux Crowne Plaza pour voyageurs d’affaires, le nouvel Ace propose un design et un mobilier 100 % british (Barber & Osgerby, ercol) ainsi qu’un restaurant tenu par la team londonienne de la Bistrothèque et de shrimpy’s. Cool like a local. A l i c e d ’ O r g e v a l Tél. +44 (0)20 7613 9800. www.acehotel.com/london
CONCOURS MONDIAL
sarah’s Bag s’est toujours inspirée de la culture pop libanaise des trente glorieuses (1950 – 1980). elle a décliné en sacs des pyramides Bonjus, des chewing-gum Gandour et tout ce qui a pu, de près ou de loin, représenter cette époque désormais révolue. normal, donc, qu’elle s’associe au collectionneur Imad Kozem, auteur du livre Pure nostalgia, pour lancer une ligne exclusive de sacs, d’accessoires et de vestes imprimés avec les photos collectées par ce dernier. Le résultat est tout simplement génial. Comme si l’espace d’un instant, on se retrouvait projetés au stéréo 70 ou au Flying Cocotte. La nostalgie n’est plus ce qu’elle était ? Oh que si. M.Az. Sarah’s Bag, +961 1 57 55 85
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ROSA MARIA
Rosy Abourous, créatrice connue pour sa ligne de bijoux RosaMaria, aime l’art, le design. et dans son concept store où l’on trouve ses pièces cultes et ses collections de bijoux, elle reçoit, à partir du 10 décembre, trois artistes basés au Liban. Lee Frederix exposera ses œuvres nées de la récupération, Henri Dakak Jr ses meubles et Toufic el Zein ses sculptures et céramiques. Un marché de noël/ vernissage design accompagné d’une dégustation de vin Château Qanafar sauvignon blanc cuvée 2012. Marché de noel jusqu’au 10 janvier prochain. M . A z
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NOSTALGIA’S BAG
Australia Luxe Co. a lancé un grand concours mondial en automne, qui prendra fin le 31 janvier 2014. Les cadeaux ? 1000 dollars à dépenser en deux fois chez Aïzone. 500$ sur des produits Australia Luxe Co. et 500$ sur ce que vous voulez dans votre boutique préférée. Comment faire ? se rendre sur http://www.australialuxeco.com/ competition, répondre à 3 questions (indice : Aïzone doit être votre magasin préféré) et voilà ! Ah oui et last but not least, il y a aussi 500$ à dépenser dans un hôtel, offerts par splendia.com. C’est les fêtes et on ne se prive de rien. Bonne chance ! M . A z .
NICOLE KIDMAN
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news
De L’eAU en DenTeLLe Plus besoin de retirer toutes les
bouteilles d’eau chaque fois que l’on veut prendre en photo une table de fêtes! Après Christian Lacroix, Jean-Paul Gaultier, Paul smith, Issey Miyake, Courrèges et Diane Von Furstenberg, c’est à elie saab qu’evian a confié l’habillage de sa nouvelle édition limitée. Avec sa délicatesse légendaire, le couturier libanais a revêtu la bouteille d’evian d’une résille de dentelle blanche, romantique et raffinée à souhait, “pour permettre à l’eau d’exprimer sa pureté”. On va s’arracher ce collector à moins de 3€! F.A.D L’eau d’evian par elie Saab, dans tous les bons supermarchés
tuMI, AÏShtI & hARRODS Les hommes aussi veulent être choyés pendant les fêtes. Ils aiment le cuir, la maroquinerie, les porte-cartes, portepasseports et tout ce qui les porte. et comme c’est noël, on a décidé de mettre de la couleur dans leurs poches. Ça tombe bien, ça tombe très bien puisque Tumi lance en exclusivité chez Aïshti pour le Liban et chez Harrods en Angleterre, sa ligne exotics en croco et cuir. Du rouge, du bleu, du vert, du jaune, du turquoise, de l’orange et du violet, il y en a pour tous les goûts et toutes les couleurs. enfin quelque chose de beau et de gai pour nos hommes. M.Az. tumi exotics, en exclusivité chez Aïshti, Centre-ville, Seaside, Dunes et Phoenicia, +961 1 99 11 11
MuSt-hAve
Taschen ressort cet automne son grand album de famille dédié à Los Angeles. Où anonymes et stars se côtoient sur des clichés datant de toutes les époques. Du premier boom immobilier de 1880 aux grandes heures de la west Coast, on y croise les regards de ceux qui ont su le mieux immortaliser son âme, Julius shulman, Garry winogrand ou encore william Claxton. A.O. taschen en vente chez Aïshti home Collection, +961 1 99 11 11 ext.151
sC/LV Cet hiver, sofia Coppola et Louis Vuitton déclinent non seulement leur sac « sC » dans de nouvelles teintes, mais ont également imaginé un modèle cobalt aux touches fuchsia, en édition limitée pour Le Bon Marché. Collector. M . A . Le Bon Marché, 24, rue de Sèvres, Paris 7e .
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entrait dans le Guiness Book pour avoir créé, en collaboration avec Mouawad, le soutien-gorge le plus cher du monde. Depuis, les diamants et les pierres précieuses dansent avec la dentelle et la soie. et à chaque défilé, on assiste à une espèce de show scintillant. Cette année, lors du défilé diffusé sur CBs, Candice swanepoel, le top model que tout le monde s’arrache, portait un ensemble valant 10 millions de dollars. Rien que ça. Inspiré de la mode des années 60, ce modèle a ébloui l’assistance. sublime prestation. Ça donne vraiment envie de sortir comme ça dans la rue, à l’occasion des fêtes de fin d’année. M.Az.
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BeAUté
voluptés nocturnes
Un esprit de fête flotte sur les parfums, entre rêves d’Orient et floraux sensuels. Or brillant, rouge festif, noir luxueux et argent scintillant parent les flacons de leurs plus beaux atours. Par ANtigONE SCHiLLiNg
Or en fête Avec J’Adore L’Or, l’exubérant bouquet Dior ajoute une facette plus orientale. rose et jasmin se posent sur un absolu de fève tonka et vanille de tahiti, dans une volupté sensuelle affirmée. Une nouvelle version, et un flacon d’exception en cristal de Baccarat. Dior, essence de parfum J’adore L’Or (40 ml); flacon d’exception (400 ml).
tenUe De sOirée floral solaire, flash de Jimmy Choo magnifie les fleurs blanches, mais avec gourmandise. La composition de Christine nagel scintille dans un flacon à facettes, éclat brillant d’un soir de fête. Jimmy Choo, eau de parfum Flash (60 ml).
VACAnCes rOmAines Avec Acquarossa, fendi plonge dans une « eau » (la maison fait restaurer la fontaine de trevi). Départ agrumes et promenade dans les bois où se dresse un cèdre rouge. Hiératique et langoureuse, Chiara mastroianni incarne l’impérial parfum où flamboie le rouge rehaussé d’or. Fendi, eau de parfum L’Acquarossa (50 ml).
éCLAt gOUrmAnD La vie est belle pour Lancôme qui habille son nouveau succès féminin (iris, jasmin sambac, fleur d’oranger, patchouli et accord gourmand) d’une parure de rêve, robe de givre pour frimas d’argent et ailes d’organza. Lancôme, eau de parfum La Vie Est Belle (50 ml), édition Noël ; édition féerique en cristal et boîte à musique.
éterneL féminin Avec for Her, narciso rodriguez célèbre les dix ans d’un magnifique parfum. Autour de l’inspiration d’un musc égyptien, une création féminine et un nouveau chypre de francis Kurkdjian et de Christine nagel. Narciso Rodriguez, eau de toilette For Her (100 ml) ; eau de parfum (100 ml).
PArfUm De PéCHé Vierge de fer, de serge Lutens, est un soliflore flamboyant où fleurit l’opulence, tel un lys entre les épines, entre mysticisme et addiction. Serge Lutens, eau de parfum Vierge de Fer (75 ml). Pour la fin d’année, une version gravée, flacon précieux.
CHiC intemPOreL Couleur élue de Chanel, le noir habille aujourd’hui Coco. Bergamote en tête sur cœur floral de rose, pour finir sur un séduisant sillage de patchouli. Le flacon enluminé d’or s’offre en nouveau format précieux.
nUit nOire Voyage au bout du temps, Boss nuit est éclairé par la présence de gwyneth Paltrow. Un bouquet floral de jasmin, fleurs blanches et violette transporté dans un flacon magnifiant le noir. Hugo Boss, eau de parfum Boss Nuit (50 ml). Pour la fin d’année, minivapo (30 ml).
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Chanel, eau de parfum Coco Noir (35 ml).
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C'est la rencontre entre orient et occident, entre les parfums musqués et les senteurs naturelles, entre les grands noms et quelques chiffres. P a r m aya k a d d o u r a , P h o t o g r a p h i e r aya F a r H aT 1.Orient 499 2.diptyque 3.diptyque. 4.Orient 499 5.chanel 6.Orient 499 7.Prussian blue 8.Tom Ford
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DORI MOUZANNAR Par Médéa a zouri
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L’histoire de Dori Mouzannar, c’est l’histoire d’une famille. L’histoire d’un homme qui n’est pas tombé dans la potion magique quand il était petit mais qui avait définitivement et sans le savoir, le gène de la joaillerie. Dori Mouzannar a commencé ses propres modèles il y a 15 ans et lancé sa propre ligne pour la maison Aziz et Walid Mouzannar il y a 5 ans. Quand on l’écoute parler des Mouzannar, on comprend mieux pourquoi le bijou qu’il préfère est la bague. Peut-être parce que c’est un symbole d’engagement, d’alliance entre les membres d’une famille.
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es Mouzannar sont dans le bijou depuis six générations. Ils tiennent leur nom de leur histoire. Àu départ, ce sont des Saad originaires du sud du Liban. Au 19e siècle, ils quittent le Liban pour la Syrie, emportant avec eux des pièces d'or cachées dans la ceinture (zannar) de leur sarouel. Ils deviendront à ce moment les Mouzannar. Dori, fils de Aziz porte bien son nom. Il s'est fondu dans l'or à l'âge de 25 ans, alors qu'il n'avait pas pris ce chemin-là. « J'ai préféré faire de la finance, comme tout le monde dans les années 90. A l'époque, la bijouterie signifiait pour moi, la vente. Il y a 20 ans, quand je suis revenu à Beyrouth à cause de la récession, mon père m'a proposé de faire un stage à l'atelier. » Depuis, Dori Mouzannar ne quitte plus ce qu'il appelle son terrain de jeu. Même s'il est très doué pour la vente, comme aime le dire sa sœur et complice Rhéa, c'est la création que le joailler aime le plus. « Ses client(e)s savent combien il est perfectionniste. Tellement qu'elles lui passent des commandes au téléphone » dit-elle en souriant. Dori Mouzannar fait partie des créateurs de la maison Aziz et Walid Mouzannar, mais son talent réside aussi dans sa technicité. Il conçoit, monte, assemble ses pierres, le diamant en particulier, avec une méticulosité à nulle autre pareille. Le diamant ? Parce que c'est la pierre précieuse qu'il préfère, même si sa signature c'est ce petit rubis que l'on retrouve sur toutes ses créations. « J'aime les pierres plus que l'or. D'ailleurs, dans mon travail, souvent on ne voit pas l'or. J'aime jouer avec les couleurs, les tailles, les formes des pierres. J'aime le sertissage, le travail en profondeur. » Et il aime les bagues. Pas parce que c'est la pièce qui se vend le plus en joaillerie, mais parce qu'elles l'inspirent. Dori Mouzannar aime aussi l'intemporalité d'un bijou. Il n'aime pas le mot mode. Il préférerait le mot tendance. Quoi que. « J'aime les bijoux qui ne vieillissent pas. Il n'y a pas longtemps, une cliente de mon père qui habite en Syrie est venue avec un bijou qu'il lui avait fait. Elle voulait changer le modèle. Je n'ai pas accepté. Cette bague était et est encore tellement belle. C'est un bijou vintage, ça aurait été dommage d'y toucher. » Ce genre de rencontres, Dori Mouzannar les aime énormément. Voir et revoir les hommes et les femmes qui étaient les clients de son père l'émeut. « C'est là qu'on réalise l'importance de l'héritage, le plaisir de la vente. C'est ce qu'on appelle réellement "de père en fils". Il y a des femmes qui viennent avec des bijoux que mon grand-père leur a conçus. Elles viennent avec la chechné, ce mot turc qu'on utilise toujours pour désigner un certificat. » Le designer a définitivement ça dans le sang. Et il aime dire que c'est en forgeant qu'on devient forgeron. « Je suis allé à Londres pour suivre des cours de
gemmologie mais mon plus bel apprentissage, c'est ici, à l'atelier, que je l’ai reçu. J'apprends encore et toujours, c'est extraordinaire. » C'est pour ça qu'il aime travailler avec des artisans. C'est pour ça qu'il réussit à déléguer même si quasiment chaque pièce doit passer par lui. « Quand j'ai ouvert mon propre atelier il y a une douzaine d'années, j'ai fait appel à différentes personnes, parce qu'au Liban, nous avons d'excellents artisans et techniciens. Des gens en qui j'ai une grande confiance. Mais je contrôle toujours tout, quitte à retarder le processus lorsque je suis en voyage. » Dori Mouzannar a donc continué pendant quelques années à dessiner et perpétuer les modèles « classiques » de la maison et un jour, il a eu envie de créer ses propres modèles. Quelques années avant de lancer sa propre ligne. « C'était il y a une quinzaine d'années, je crois. Ma première pièce était un collier de pierres semi-précieuses qui étaient très tendance à l'époque. Un collier de topazes bleues serties à l'envers. Ça a beaucoup plu et ça m'a donné envie d'aller encore plus loin. » Sans vraiment se conformer aux tendances du moment. Dori s'adapte à ses clients, ceux qui ne viennent pas chez Mouzannar pour une parure de mariage. Ceux qui aiment les pièces uniques. Comme lui. D'ailleurs, son inspiration, il la trouve partout. Dans tout ce qu'il voit. Dans la fourrure tachetée d'un chat, dans le reflet de la Mer Morte, dans le vert des Cèdres de Barouk. Dori Mouzannar est dans le détail. Dans le moindre détail. Il travaille les profondeurs, il creuse, il assemble sept pièces pour en faire un bracelet de diamants incrustés et soudés au laser. « Lorsque je crée un modèle, je me demande toujours si ma femme le porterait. » Deux collections par an pour l'instant, d'une trentaine de modèles chacune. Des bagues, des boucles d'oreilles et des bracelets. Des velléités d'export aussi. Vers les pays arabes où il est déjà installé, vers Londres et vers les Etats-Unis où il va exposer en février prochain dans une pop up galerie du quartier des arts de Miami. Mais au-delà de ses créations et de ses voyages, ce que Dori Mouzannar désire le plus, c'est continuer à travailler en famille. « Je n'aurais jamais pu grandir si j'étais seul. Sans mon père, ma sœur Rhéa qui est notre médiatrice, sans mon oncle, ma cousine Alia qui crée elle aussi sa propre ligne. Nous créons et nous vendons. Nous rions, nous nous disputons, nous déjeunons ensemble. C'est ce qui rend notre travail amusant, agréable. La vie ne serait pas grand-chose, selon moi, si on ne la vivait pas en famille. C'est peut-être cela notre marque de fabrique. » Ce nom familial. Cette tribu où chaque membre complète l’autre. Tout s'explique. décembre-janvier 2013/2014
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lumière noire Stars du soir, les diamants se parent de couleurs sidérales… R é a l i s a t i o n e m i ly m i n c h e l l a
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PHOTOs Takay, marciO madeira, dr
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moschino cheap & chic
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maxime simoens
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1. bague en or gris, onyx et diamants, un diamant de 3,29 carats, collection « L’Âme du voyage », louis Vuitton haute Joaillerie. 2. anneau egeo noir et or blanc pavé de 621 diamants (8,05ct) Vhernier, Sylvie Saliba. 3. bague deux doigts « Océan » en or noir et diamants noirs, aS29. 4. bague « consul » en or gris, diamants et onyx, diamant central taille radiant, chaumet. 5. bague « Quatre black edition » en or blanc et diamants, Boucheron. 6. bague « Horsebit » en or rose et diamants noirs, Gucci. 7. bague « Trinity » en or gris, diamants et céramique noire, cartier. 8. bague « Lueur d’un soir » en or blanc et diamants tailles brillant, ovale, poire et brillant, collection « contrastes », chanel Joaillerie. 9. bague « meucci » en or noir, diamants blancs et noirs, Shamballa Jewels.
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Allons voir si le rose…
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… sait réchauffer les matins frais et égayer les courtes soirées. R é a l i s a t i o n e m i Ly m i n C H e L L A
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1. Montre « Tank Anglaise » en or rose, mouvement mécanique à remontage automatique, Cartier. 2. Montre « Hublot Classic Fusion » 45 mm, boîtier et bracelet en or rose, mouvement automatique, Hublot. 3. Montre « Espada » en or rose, mouvement « El Primero » automatique, réserve de marche 50 heures, Zenith. 4. Montre Roger Dubuis, or rose et diamants, chif fres romains stylisés en cadran solaire. 5. Montre « Reverso » en or rose, mouvement mécanique à remontage manuel, calibre Jaeger-Lecoultre 822, réserve de marche 45 heures, Jaeger-Lecoultre. 6. Montre « Royal Oak » en or rose, cadran noir motif « Grande Tapisserie », index appliques « Royal Oak », Audemars Piguet. 7. Montre « Tambour Evolution », boîtier en Black MMC avec lunette, cornes, couronne et poussoirs en or rose, cadran noir avec chif fres et index en or rose, bracelet en or rose, mouvement automatique, réserve de marche 42 heures, chronographe GMT, Louis Vuitton Horlogerie. 8. Montre « Serpenti Tubogas » en or rose, lunette sertie de diamants, cadran pavé diamants, remontoir serti d’une rubellite taille cabochon, mouvements à quartz, Bulgari.
PHOTOS MARCin TySzkA, MARCiO MAdEiRA, dR
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AzzA FAhmi célèbre Oum KAlthOum à WAshingtOn C’est à un dialogue entre deux artistes égyptiennes de génie, la grande cantatrice Oum Kalthoum et la créatrice de bijoux Azza Fahmi, que convie la galerie Syra Arts au cœur de Washington. Entre versets et refrains, l’or file et tresse un même lien dont la tradition remonte à l’Egypte pharaonique. Par irène mosalli
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1.Azza Fahmy 2. La chevalière « Enta Omri ».
« Voix d’or », hommage dans tous les métaux et minéraux précieux, aussi éternels que les incomparables résonances de ses cordes vocales (14 000 vibrations par seconde, selon les experts)…Qui d’autre que la grande, l’unique Oum Kalthoum. Cet hommage lui est rendu par Azza Fahmy, sa compatriote qui fait briller, tous azimuts, l’art égyptien de la joaillerie et qui lui dédie une collection nommée « Souma», présentée actuellement à Washington par la Galerie Syra Arts. « Souma » est l’un des surnoms de la célébrissime diva, les autres étant : le Rossignol d’Egypte, l’Immortelle, la Cantatrice du peuple, l’Astre de l’Orient, la Quatrième pyramide et «El Sitt» (la Dame). Azza Fahmy la célèbre donc en divers bracelets, bagues, pendentifs, boucles d’oreille inspirés de ses parures et qui, de plus, sont ornés de titres de ses chansons, gravés dans un harmonieux style calligraphique. Il y a une chevalière en argent massif, imposante par la pureté de sa ligne, surmontée d’un chaton en or, serti de diamants et gravé de ces mots: « Enta omri » (Toi ma vie), l’une des chansons les plus populaires d’Oum Kalthoum. Un autre refrain: « Habibi embereh habibi bokra»
(Mon amour hier, mon amour demain), entoure généreusement le poignet alors qu’un autre bracelet, fait de plusieurs rangs d’améthystes dit sur son fermoir : « Madam teheb, tenker leh » (Pourquoi ignorer que tu aimes). Et les boucles d’oreilles dansent aux rythmes des musiques de ses compositeurs mythiques, Ryad el-Sounbati, Mohammad al Kosabgi et Ahmad Rami et s’accrochent au lobe: « al hob yaachak kol jamil » (l’Amour aime ce qui est beau), ou « Amal Hayati » (Espoir de ma vie). Il y a aussi une paire de pendants en or et diamants, identique à celle qu’arborait souvent la célèbre cantatrice, baptisée « Enta Omri ». DES CHAnSOnS En bIjOUx D’ailleurs, les créations que dédie Azza Fahmy a Oum Kalthoum sont inspirées de sa personnalité et de ce style particulier qui se caractérisait notamment par ses cheveux noirs coiffées en chignon, ses bijoux en diamants et le mouchoir en mousseline, toujours tenu en main durant ses représentations et qui semblait rythmer ses envolées lyriques. A noter que la série de ces mouchoirs se trouve au musée que l’Egypte lui a consacré. décembre-JANVIer 2013/2014
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1.De l’or et des diamants d’une réplique des boucles d’oreille de la Diva. 2. Des boucles d’oreille dansant « al hob yaachak kol jamil ». 3. le bracelet « Habibi embereh ». 4. sylvia ragheb, co-fondatrice de syra arts, arborant un collier azza Fahmy.
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En mettant ses chansons en bijoux Azza Fahmy revisite ainsi le legs d’oum Kalthoum qui a imprégné toute la culture égyptienne, y compris la sienne. Elle précise: « Qu’est ce que je peux dire de plus. Elle est véritablement un modèle pour tous. une femme modeste qui se transforme en une femme au sommet. je suis pleine d’admiration pour son talent et ses préoccupations nationalistes et sociales ». De fait, la grande oum Koulthoum, née (probablement en 1904) Fatima ibrahim al-Sayyid al-baltagi, dans une petite ville du Delta du nil, a marqué l’histoire du monde arabe, tant par sa voix envoûtante que par ses engagements politiques et humanitaires. Son père, al-Shaykh ibrahim al-Sayyid albaltaji, qui était imam, interprétait régulièrement des chants religieux lors de mariages ou diverses cérémonies dans son village et aux alentours. Elle les retient tous et lorsqu’il découvre que sa petite fille de 10 ans montre des talents exceptionnels de chanteuse, il la fait entrer (déguisée en garçon) dans la petite troupe de cheikhs qu’il dirige pour 80
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y chanter durant les Mawlid et autres fêtes religieuses. A 16 ans, elle est repérée par des musiciens professionnels et débute au Caire l’ascension qu’on lui connaît. LA Voix D’oR DE L’âGE D’oR Rappelons que pour sa part, Azza Fahmy crée des bijoux sophistiqués, taillés dans l’esthétique arabo - islamique. Elle avait commencé par s’immerger dans les ateliers des artisans du quartier populaire à Khan al-Khalili pour s’initier au plus profond de l’art de la bijouterie. Aujourd’hui, ses créations font florès bien au-delà de son pays. Elle signe chaque année trois différentes collections : l’une en argent, qui conserve un accent arabe traditionnel, l’autre limitée, en or et pierres semi-précieuses, et la troisième spectaculaire pour les défilés de mode. Si la collection « Souma » fait partie de sa thématique « nostalgie », elle illustre surtout « La Voix », par excellence, de l’âge d’or de l’Egypte, où tout était grandeur et rayonnement de talents. Pour la Callas, oum Kalthoum avait une voix incomparable et, à
l’issue de son récital à l’olympia en 1967, le président Charles de Gaulle lui avait envoyé un télégramme de félicitation. Le génie de la chorégraphie contemporaine, Maurice béjart, crée un ballet sur la musique de l’une de ses chansons. Elle décède en 1975, en pleine période- pivot durant laquelle, en Egypte et dans la région, tout commence à devenir plus chaotique et moins esthétique, à la veille de l’effondrement des systèmes politiques, économiques, moraux et sociaux. Signe des temps, oum Kalthoum avait cessé ses concerts mensuels pour le grand public, après la date fatidique de 1967, et ne se produisait plus que rarement pour servir des causes caritatives. Comme elle le dit dans l’une de ses chansons, elle avait fait ce choix : « Aatini Houryati wa etlek yadaya , lakad aataytou ma estabkyto chaïan » ou : Rendezmoi ma liberté et ôtez mes chaînes/ j’ai tout donné, rien gardé. Aujourd’hui, cependant, le monde arabe a tout gardé de son héritage. Les générations montantes se font un devoir de l’inscrire à leurs répertoires.
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bIjoux À gauche, Jeanne Toussaint, directrice de la joaillerie chez Cartier à partir de 1933, posant pour un reportage de mode dans les années 1920. Ci dessous, de haut en bas : Une gravure de Gérard Desouches représentant l’intérieur de la boutique Cartier vers 1920. Collier « Hindou » en platine, or blanc, diamants, saphirs, émeraudes et rubis. Commande spéciale de Daisy Fellowes, en 1936. Collier « Crocodiles » en or, diamants jaune fantaisie, émeraudes et rubis (yeux). Entièrement articulé, chaque crocodile peut se porter en broche. Commande spéciale de María Félix, en 1975. Parure en or, améthystes et écaille, vers 1860. Collier en platine sertie de 2 930 diamants taille brillant, de deux rubis et du célèbre diamant de Beers (234,69 carats), pour un poids total de 1 000 carats. Commande spéciale de Sir Bhupindar Singh, maharajah de Patiala, en 1928.
Événement culturel de premier plan, le Grand Palais célèbre la légende de Cartier par le biais d’une exposition de grande ampleur où résonnent 150 ans de transformation sociale et d’histoire de l’art. P a r H e r v é D e w i n t r e
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maginons le lieu. Nous sommes au cœur du Grand Palais, l’un des monuments préférés des Français, dans le salon d’honneur, vaste espace de 1 200 m 2 qu’une verrière inonde de lumière. Peu de personnes connaissent ce superbe volume entresolé. Il communique pourtant avec la nef via une porte monumentale de neuf mètres de haut mais il est vrai que celle-ci fut murée pendant six décennies ce qui explique sans doute sa discrétion. Désormais restauré, c’est dans la majesté de son volume originel retrouvé que ce décor majestueux accueille cet hiver la plus grande exposition jamais consacrée en France au roi des joailliers : Cartier. L’aura du joaillier est immense et, disons-le, inégalée. Les grandes métropoles du monde entier ont déjà prolongé sa gloire par le biais de prestigieuses expositions et Paris naturellement attendait son heure pour offrir un écrin à la mesure de ce nom de légende. Laurent Salomé, directeur scientifique de la très 82
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sérieuse institution RMN-Grand Palais a mené avec Laure Dialon, conservateur du patrimoine, un véritable travail d’historien d’art. En sélectionnant 550 pièces parmi les plus emblématiques de la collection Cartier – un fond patrimonial de 2 000 pièces rassemblées par le joaillier depuis plus de vingt ans – et 50 pièces prévenant d’institutions publiques et de collections particulières, les deux commissaires de l’exposition justement intitulée « le style et l’histoire » n’ont pas voulu reproduire une boutique de joaillerie mais dérouler dans des atmosphères différenciées le fil d’une véritable épopée brodée d’épisodes et de personnages hors du commun. Ils offrent ainsi aux visiteurs stupéfaits quelques clés pour comprendre la richesse du patrimoine et l’étendue de l’expertise d’une maison qui irrésistiblement depuis plus de 150 ans nous entraîne dans le mystère et la magie de ses créations. Exposition « Cartier, le style et l’histoire », du 4 décembre au 16 février au Grand Palais, salon d’honneur. www.grandpalais.fr
PHOTOS BarOn aDOlPH DE MEyEr/CarTiEr, arCHivES CarTiEr, n. WElSH/COllECTiOn CarTiEr, v. WUlvEryCk/COllECTiOn CarTiEr
PalaIs s d’orfèvrE
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Le coLLier de perLes
Coco Chanel le jetait nonchalamment derrière son épaule. On peut le porter long jusqu'aux cuisses, en 15 rangs ou très serré au cou. Lui, c'est le collier de perles, ce bijou âgé de plus de 4 000 ans. Ce bijou intemporel. Par médéa a zouri
La perle soigne des maux, la nacre relève et révèle le teint. La perle est un signe de richesse. Elle portera malheur à une mariée qui pleurera durant toute la durée de son union si elle en arbore le jour de ses noces. La perle, c'est la pureté, les superstitions, le seul gemme naturel sur lequel il n'est pas nécessaire 84
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d'intervenir. Bref, la perle ce sont des milliers d'années d'histoires et des milliers d'histoires, coincés au creux d'un coquillage. Ce coquillage qui fait fantasmer les femmes et les hommes depuis la nuit des temps. Ce coquillage que l'on retrouve dans des écrits sacrés et chez Homère qui les décrit comme « trois gouttes lumineuses » accrochées aux oreilles de Junon. Intemporel, le collier de perles revient régulièrement dans les collections des grands couturiers. En sautoir ou en ras du cou, à plusieurs rangs ou mariées à d'autres pierres, les perles sont là d'une saison à l'autre. Les perles c'est Coco Chanel elle-même. C'est Chanel tout court. C'est Grace Kelly aussi et Yamamoto, YSL, Dior. Le collier de perles se démocratise, il devient plus rock, n'est plus l'apanage d’une élite. Il se porte de jour et de nuit, sur l'éternelle petite robe noire ou sur un tee-shirt. Il n'est plus le collier du deuil. Il est le collier de la lumière. Celui de la puissance et de la plénitude. Il change de couleur, peut être gris ou noir, côtoie le diamant, s'étend sur plusieurs mètres et peut enfin se porter pour convoler. Et puis les perles, c'est Brel. Ses perles de pluie venues de pays où il ne pleut pas.
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n grain de sable ou une goutte de pluie, qu'estce qui irrite tant les huitres ? Larmes divines ou naissance de Vénus, quelle est la plus belle représentation de la perle ? Amour ou symbole sexuel, objet de tous les fantasmes, de théories surprenantes, de superstitions infondées ou marque de richesse, la perle est, depuis toujours, la pierre préférée des joaillers après l'or et le diamant. Même si de nos jours, la perle est issue de la culture et non plus un fruit du hasard, elle reste un mystère que les femmes aiment arborer. Parce qu'elle est un symbole de féminité alors que ce sont les hommes qui la portaient il y a des milliers d'années. Parce qu'à l'époque victorienne, la perle était un symbole du clitoris rappelant la porte perlière d'Aphrodite. Parce que dans l'interprétation des rêves, elle symbolise le centre mystique, l'âme ou encore la sublimation de pulsions dites anormales. Parce qu'elle orne le cou de Krishna.
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Couleurs Castellane Victoire de Castellane nous accueille au 30, avenue Montaigne, durant le bal des défilés haute couture. Elle nous raconte sa nouvelle collection de haute joaillerie « Cher Dior », véritable concentré de précieux et de finesse. Par Hervé Dewintre
bijoux victoire de castellane
s
a famille a mille ans. Et tout près de Castellane, qui fut le riche berceau provençal d’une famille de haute noblesse, se dresse vers le ciel une montagne qui porte le nom de Sainte-Victoire. Tout ça pour dire que si la postérité n’a pas fini de se demander comment définir la directrice artistique de Dior joaillerie – coloriste audacieuse, artiste fantasque ou trublion déprédateur –, la principale intéressée, dépositaire d’une histoire peuplée de blasons flamboyants et de mythes merveilleux, préfère prendre de la hauteur et refuse une fois pour toutes d’endosser l’uniforme. Pourtant, il ne fut pas facile de dissiper les brumes de la condescendance qui accueillirent son arrivée chez Dior en 1998. Le bleu du saphir, le vert de l’émeraude et le rouge du rubis dominaient alors fermement l’imaginaire joaillier. Aussi, les maisons centenaires qui bordent la place Vendôme n’accueillirent pas avec des murmures de bonheur ces créations insensées dans lesquelles éclataient le violet orageux des sugulites et le rose joyeux des morganites tandis que les tourmalines Paraïba développaient des nuances de bleu oubliées. Les pierres fines parlaient aux pierres précieuses et, loin de se repousser, elles se comprenaient. Victoire de Castellane nous accueille dans un vaste salon au 30, avenue Montaigne. Le lieu a son importance. il y a quelque temps, à quelques mètres de nous, les petites mains se sont affairées au sein des
ateliers de haute couture sur une voilette qui a exalté l’imaginaire de la directrice artistique. De cette image fugitive est née la structure intérieure de la collection « Cher Dior » dans laquelle le dos de chaque pièce reprend le dessin d’un plumetis. Plus discrète que la collection précédente, « elle représente les bébés de la collection “Dear Dior” », plus intime avec ses vingt-et-un modèles reproductibles avec des pierres de centre, cette ligne retranscrit avec une grâce souriante la quintessence du travail de Christian Dior. La couleur est plus que jamais présente dans cette collection. Est-ce une obsession ou une exigence que vous vous imposez ? Victoire de Castellane : « je ne m’impose 88
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rien. Ça s’est fait comme ça. j’aime les familles et j’aime aussi l’idée de faire différents volumes dans les bijoux. Du coup, je les rends humains, et la couleur, c’est le langage des pierres. C’est aussi le plaisir de choisir les nuances, d’harmoniser les teintes, de les assortir ou, au contraire, presque de les faire lutter, exister. » Parmi les adjectifs qui ont souvent été accolés à vos créations, et à votre personne, lequel vous semble le plus fondamental aujourd’hui : extravagante, poétique, insolente, radicale, bienveillante ? « je dirais bienveillante. Parce qu’il faut travailler avec le respect des choses. il faut être bienveillant avec le travail qu’on crée, qu’on propose aux gens. »
Le ravissant, à l’heure du marketing roi et du cynisme, c’est facile ? « j’ai la chance de pouvoir travailler très librement mes créations, ce qui, en effet, n’est pas évident aujourd’hui. je pense que le cynisme ne paie pas à long terme, et que c’est un drôle de truc quand même de créer avec cynisme. Ce n’est pas être créateur. En tout cas pas pour moi. » Cette collection n’est pas figurative et, d’une manière générale, votre travail est de plus en plus proche de l’abstraction… « j’aime les exercices de style. je ne fais pas que du figuratif. Après avoir été extrêmement inspirée par la féminité, en avoir joué, cela m’a intéressée de travailler l’abstraction, c’est ma partie masculine, ce que je n’avais jamais vraiment fait auparavant. » Est-ce l’influence de Raf Simons ? « je pense que j’ai devancé le mouvement mais, bien entendu, on ne peut pas ne pas
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« je ne fais pas que du figuratif. Après avoir été extrêmement inspirée par la féminité, en avoir joué, cela m’a intéressée de travailler l’abstraction, c’est ma partie masculine, ce que je n’avais jamais vraiment fait auparavant. »
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« Si vous avez un diamant gros comme ça, vous sortez dans la rue et ça devient une boule disco. Ça annule la personnalité. » être influencée par la maison pour laquelle on travaille. Et puis, l’actualité me touche. Ça me plaît de m’imaginer aujourd’hui être une créatrice avec une vision moins baroque, moins rétro. » Vos associations de couleurs ne ressemblent à aucune autre. C’est quoi le processus ? « La nature ne fournit pas les choses sur commande. Trouver les pierres, dans les couleurs choisies, de bonne qualité, c’est long et difficile. Surtout quand il y a des nuances inédites : on a des saphirs de
couleurs un peu étranges, des Paraïba, il y a différents roses, des diamants que j’ai voulus rose poudré, qui est pour moi le rose Dior, des diamants qui évoquent le gris perle, limite bleu pâle, comme le ciel de Paris. » Le diamant distille une lumière à part dans vos collections… « Le diamant, c’est une telle présence ! C’est compliqué à porter. En fait, je trouve que ce n’est pas du tout poétique, le diamant. ou
alors il faut qu’il soit plat, comme une goutte d’eau, qu’il soit aquatique ou en scintillement, comme une chorale : alors les pierres se mettent à chanter ensemble et ce n’est plus quelque chose de glaçant. Parce que si vous avez un diamant gros comme ça, vous sortez dans la rue et ça devient une boule disco. Ça annule la personnalité. Et on en revient à la bienveillance : j’aimerais que les femmes aient envie de porter mes bijoux. ils doivent être des amis, vous accompagner. Et peut-être même vous protéger. » décembre-janvier 2013/2014
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Papier, feutrine et gommettes jouent les cimaises figuratives. Quand la haute joaillerie rencontre l’imagination candide. P h o t o g r a p h i e P a u l g r av e s r Ê a l i s a t i o n e m i ly m i n c h e l l a
louis vuitton Joaillerie collier en or gris et diamants, collection « voyage dans le temps ». louis vuitton horlogerie montre en or gris, émeraudes et diamants, cadran en marqueterie de nacre, collection « L’Âme du voyage ».
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De Beers collier « Frost » en or blanc serti de diamants tailles poire, brillant et marquise, collection « Phenomena ». bracelet « Stream » en or blanc serti de diamants tailles brillant et poire, collection « Phenomena ».
Dior Joaillerie collier « cher dior majestueuse multicolore » en or jaune, diamants, saphirs roses, saphirs jaunes, saphirs, émeraudes, grenats démantoïdes, grenats spessartites, tourmalines Paraïba, saphirs violets et rubis. bracelet « cher dior majestueuse multicolore » en or jaune, diamants, saphirs roses, saphirs jaunes, émeraudes, saphirs, grenats spessartites, grenats démantoïdes, rubis, saphirs violets et tourmalines Paraïba.
Boucheron collier « cascade de diamants » en cristal de roche et or blanc serti de diamants tailles rond et baguette, collection « Hôtel de la lumière ». bracelet « Soleil radiant » en cristal de roche et or blanc serti de diamants, collection « Hôtel de la lumière ».
chanel Joaillerie collier « Lion talisman » en or blanc serti de diamants tailles brillant, rose, baguette, poire et triangle, et de spinelles noirs taille brillant. bracelet « Lion rugissant » en or blanc serti de diamants taille brillant et onyx taillé.
Bulgari bracelet « Haute joaillerie » en or blanc serti de diamants taille brillant. collier « Haute joaillerie » en platine et or blanc sertis d’un diamant taille ovale et de diamants taille brillant.
Buccellati manchette deux ors gravés et diamants. collier « serpent » en or rose gravé serti de saphirs roses.
cartier collier en or gris serti d’une tourmaline orange, d’un cabochon de quartz rutile, de grenats mandarin, de diamants bruns et blancs, collection « L’Odyssée de cartier ». bracelet en or gris orné d’un grenat mandarin et de diamants blancs et bruns, collection « L’Odyssée de cartier ».
van cleef & arpels collier « rayons précieux » en or jaune serti de diamants ronds, dégradé de saphirs jaunes et grenats mandarins taille rond, grenats mandarins taille poire, collection « Pierres de caractère – variation ». manchette « Perlée » en or rose et diamants. assistants photo aleksandar Pertemov et monya Wasilewski
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wishlists À court d’idées de cadeaux pour les fêtes ? Trois amis de « L’Officiel » nous confient ce qu’eux aimeraient recevoir… Par liSa Jouvin
1. 2.
caroline de maigret
1. « Les
crèmes de soins Le Jour, La Nuit et Productrice de musique et égérie Le Week-end de Chanel. »
www.chanel.com 2. « Des mini-enceintes Jambox. » « Mini Jambox » de Jawbone chez Colette, 213, rue Saint-Honoré, Paris 1er. www.colette.fr
3. 4.
3. « Des boucles d’oreilles Stone Paris. » www.stoneparis.com
« Une bouteille de Nikka, un whisky japonais. » 4.
www.nikka.com 5. « Un livre, Giacomo Joyce, de James Joyce,
un inédit aux éditions Multiple. »
5.
« Une eau de toilette, “éveil” d’Anna Rivka. » 6.
www.annarivka.fr 7. « Un poche, Les Patriarches, d’Anne Berest,
aux éditions Points. »
5. 6.
« Et un don pour notre association en faveur des enfants malades vietnamiens, La bonne étoile. » 7.
PHOTOs cHanel, frédéric desmarTin/cymagina, dr
www.labonneetoile.org
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Une coupelle en argent en forme de feuille forme de feuille chez Buccellati. » www.buccellati.com 2.
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4.
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verre erre de service n° 232, design de Stefan Rath, 1925. www.lobmeyr.at 5. « Du papier fait main que je trouve chez Caltrouve chez Cal-
ligrane. J’adore les grandes feuilles de papier japonais en coton fait main. Les agrafeuses Les agrafeuses perforeuses, les crayons. » Calligrane, 6, rue du Pont-louis-Philippe, Paris 4 e. www.calligrane.fr 6. «
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Une casserole en cuivre chez Dehillerin. »
Bassine à ragoût. www.e-dehillerin.fr 7.
« Une boîte de Lego, série architecture. »
PHOTOs cHanel, frédéric desmarTin/cymagina, dr
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5.
6.
7.
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inès de la Fressange Directrice artistique de Roger Vivier
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1. « Un beau livre, Galignani a tout ce qu’il
faut. » « vingt ans de passion… » de Jacques Garcia (éd. Flammarion) chez Galignani, 224, rue de Rivoli, Paris 1er. www.galignani.com 2.
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« Une grande couverture en cachemire à dénicher à La Paresse en douce, car en décembre on gèle ! » 3.
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4.
appareil photo « Dv150F », Samsung. www.samsung.fr
5.
« Un ampli portable aperçu chez Colette qui a l’air en caoutchouc. » 5.
Enceinte « Boombox » de iBT4 iHome chez Colette, 213, rue Saint-Honoré, Paris 1er. www.colette.fr 6. « Un “Birkin” de chez Hermès mou et rouge : oui, je sais, c’est banal comme souhait, mais c’est sincère ! »
6.
www.hermes.com
« Un stylo à plume Kaweco acheté chez Dubois. Et tant qu’on y est, prendre aussi une grande boîte de peinture en bois, des carnets, un chevalet, des pinceaux… » 7.
Dubois, 20, rue Soufflot, Paris 5 e.
« Une longue chaîne en or de chez Adelline. » 8.
7. 8.
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PHOTOs benOîT Peverelli, dr
adelline, 54, rue Jacob, Paris 6 e.
Paris, New York, Tokyo, Los Angeles, Hong Kong, Madrid, Beijing, Beirut, Seoul www.isabelmarant.com
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PHOTOs MarciO Madeira, raYa FarHaT, dr
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2. Roberto Cavalli
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jardin d’hiver Réalisation JOY K ADDOUR A, LiSA JOUVi.
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1. Dolce & Gabbana. Gabbana . 2. Christopher Kane. Kane. 3. Dolce & Gabbana. Gabbana . 4. Saint Laurent par Hedi Slimane. Slimane . 5. Dolce & Gabbana par Luxottica. Luxottica . 6. Dolce & Gabbana. Gabbana . 7. Saint Laurent par Hedi Slimane. Slimane . 8. Roberto Cavalli. Cavalli . 9. Christopher Kane. Kane . 10. Giambattista Valli.. Valli .. 11. Dolce & Gabbana.12. Gabbana. 12. Saint Laurent par Hedi Slimane. Slimane . 13. Hermès Hermès.. 14. Jimmy Choo. Choo . 15. Michael Kors. Kors .
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Le luxe facile à vivre, une forte identité urbaine, un côté rebelle, la marque Iro, née en France pour conquérir le monde s’offre une enseigne à Beyrouth. Les fondateurs sont deux frères, Laurent et Arik Bitton, qui travaillent en tandem et se partagent toutes les taches. C’est Laurent qui donne l’interview. P a r m aya k a d d o u r a
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Les frères bitton iro, quoi?
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Le jeu de mot est irrésistible, mais Iro, c’est quoi? IRO, ça pourrait être le nom d’une ville où tout le monde serait lié par le même sentiment, une ville branchée avec des gens habités par la même envie de vivre. IRO est née d’une envie que j’ai eue avec mon frère d’offrir un vestiaire simple et fort, capable de sublimer au quotidien la fille cool, confiante, parfois nonchalante mais toujours fidèle à elle-même. Au début, l’idée était de créer une marque accessible. Cependant de nombreuses évolutions sociales et économiques ont bouleversé la mode et ses codes et nous avons donc décidé il y 4 ans de monter en gamme et en créativité tout en gardant des prix très rationnels. les gens ont été réceptifs et aujourd’hui notre positionnement se rapproche davantage de marques comme Balmain, Prada ou Givenchy.
Avez-vous toujours baigné dans la mode? Non, nous avons commencé dans l’univers musical qui nous a amenés à vivre entre Paris et New york. Nous nous sommes donc nourris des influences pop rock que l’on retrouve d’ailleurs dans nos collections qui sont à la fois glamour, épurées, romantiques et féminines. En quoi IRO diffère-t-elle des autres marques de prêt-à-porter françaises ? Quatre –vingt quinze pour cent de notre chiffre est réalisé à l’international. Nous sommes aussi présents dans toutes les grandes villes du monde. Ce qui prouve que notre style correspond tout à fait à la mode de chaque ville, ce qui n’est pas le cas de beaucoup de marques françaises qui restent très « frenchies » et qui s’exportent mal. Vos inspirations, vos muses?
Mon frère Arik Bitton et moi-même sommes derrière la direction artistique d’IRO. toutes les filles que l’on croise dans les rues des grandes villes du monde entier nous inspirent, que ce soit des femmes actives, des artistes ou des femmes décontractées et assumées. elles ont toujours ce coté urbain que nous affectionnons particulièrement. C’est pour cela que nous n’avons pas de muse, la marque repose sur l’accessibilité et se veut cosmopolite. Pourquoi avez-vous décidé d’ouvrir une boutique au Liban? Nous avons une clientèle importante au liban et notre chiffre d’affaires est très conséquent. C’est une ville qui correspond à la marque, une ville branchée, vibrante et dynamique où les gens sont souvent précurseurs dans de nombreux domaines. D’autres projets? Nous allons continuer à ouvrir des boutiques un peu partout dans le monde : Munich, los Angeles, une seconde à New york, Copenhague… décembre-janvier 2013/2014
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La mode rejoue cet hiver l’élégance des films noirs. Sombres tailleurs en tweed, blouses vaporeuses, chapeaux mystérieux et talons perfection prennent le parti des femmes fatales. Beautés vénéneuses ne pas s’abstenir…
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photos marcIo madeIra, akG-ImaGes, columbIa pIctures album/akG-ImaGes, en arrIère-plan : InGrId berGman et humphrey boGart
Gucci
’est comme un air mélancolique et entêtant dont on ne saurait s’affranchir : en plein exercice de recentrage sur ses valeurs sûres, la mode décline à nouveau l’ambiance des films noirs dans les vestiaires de l’hiver. Une tendance rassurante, sans faute de goût, testée depuis longtemps par des séductrices efficaces, mais surtout approuvée au-delà de toute espérance par la gent masculine. Un style imaginé par le cinéma américain des années 1940, décrit dans le beau livre Il était une fois Hollywood (voir page suivante) : « Exit les sex-symbols trépidants et au grand cœur des années 1930, écrit Juliette Michaud. Arrivée des vénéneuses aux courbes dangereuses. Elles portent le lamé comme nulles autres, mais en jettent autant en tweed. Tout est dans l’allure, la démarche, le visage impassible, le laconisme. Elles sont lasses d’avoir toutes les réponses, elles veulent de l’action. » leur désenchantement naît des romans noirs et polars qu’adaptent au cinéma les réalisateurs allemands exilés aux États-Unis. entre attitudes expressionnistes et fatalisme, ces « poisons en jupons » montrent aux Américains que la fin de la
photo jason lloyd-evans
P a r P at r i c k c a b a s s e t
Gucci
*citation de robin Lane Fox, dans son livre « thoughtful Gardening ».
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ces recherches troublantes pour anges et démons. l’apparence « femme forte » issue des psycho-thrillers permet d’exprimer une nouvelle féminité. Mise avec sagesse, on peut provoquer coups de têtes et coups de folies (essayez !). Élancée comme un trait cinglant, l’attitude peut se faire plus ambivalente, jusqu’à jouer la séductrice évanescente parfois. Un style en adéquation avec les obsessions anti-mode du jour : à sa façon, il semble dire « l’étiquette est faite pour ceux qui ne sont pas bien nés et la mode pour ceux qui n’ont aucun goût. »*
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l’AppARenCe « feMMe foRte » issUe Des psyCHo-tHRilleRs peRMet D’expRiMeR Une noUvelle fÉMinitÉ.
dior
photos marcIo madeIra, akG-ImaGes, columbIa pIctures album/akG-ImaGes, en arrIère-plan : InGrId berGman et humphrey boGart dans « casablanca », de mIchael curtIz (1942)
photo jason lloyd-evans
guerre ne va pas tout résoudre. les tenues de Gene tierney dans Laura (1944), de Rita Hayworth dans Gilda ou de lauren Bacall dans Le Grand Sommeil (tous deux de 1946) ont eu le temps de devenir des grands classiques. Des panoplies de femmes fatales, pas toujours austères mais terriblement efficaces, seules capables sans doute de redonner aujourd’hui de l’assurance à celles qui en manquent forcément, dans un monde aux repères de plus en plus flexibles. tout en calmant le jeu des modes extrêmes, ce nouveau drama-style s’impose en noir ou en coloris sombres, en tweeds travaillés, en pied-de-poule et pied-de-coq graphiques ou prince-de-galles masculins. l’ambiguïté est au centre de
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HollywooD ConfiDentiel
« Il était une fois Hollywood » célèbre les 100 ans de la capitale du cinéma. Quatre questions à son auteure, Juliette Michaud, notre correspondante à Los Angeles. P a r P at r i c k c a b a s s e t
Quelle définition donneriez-vous des films noirs ? Juliette Michaud : « Ce qui fait le charme existentialiste de ces films est justement qu’ils échappent à une définition propre. il faut rappeler l’influence, très tôt, de l’expressionnisme allemand sur l’esthétique hollywoodienne. Un style en clairs-obscurs qui revient pendant la seconde Guerre mondiale avec la déferlante de réalisateurs plus cyniques venue d’europe centrale qui ont fui le nazisme pour venir troubler le rêve américain, comme fritz lang, Billy wilder ou otto preminger et des chefs opérateurs plus friands d’ombres que de lumière. lorsque ce courant du “fatalisme allemand” rencontre la littérature policière des Raymond Chandler, James M. Cain et Dashiell Hammett qui transcendent la série B, le film noir est vraiment né. »
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rIta hayworth dans « GIlda », de charles vIdor (1946).
roberto cavalli
dsquared 2
« il était une fois Hollywood », de Juliette Michaud (éd Flammarion).
elie saab
Qu’est-ce qui explique qu’aujourd’hui les femmes aient à nouveau envie de ressembler à ces « vénéneuses aux courbes dangereuses », ces « poisons en escarpins » qui qu’elles veulent de l’action ? « si les femmes ont envie à nouveau de ressembler à ces amazones, c’est pour revendiquer le droit à la séduction tout en étant les égales des hommes. envie aussi d’un retour à un glamour classique et plus mystérieux. C’est enfin, peut-être, une façon de montrer qu’elles ont à nouveau envie d’être aimées : pas un peu, mais à la folie. Qui peut résister au look et à l’attitude d’une femme fatale ? »
dolce & Gabbana
Quelle période concernent-ils dans l’histoire de Hollywood ? « l’âge d’or du film noir débute avec Le Faucon maltais, de John Huston (1941), et se termine vers 1958 avec des films noirs en technicolor comme Party Girl, de nicholas Ray (Cyd Charisse en femme fatale). plus tard, Chinatown de Roman polanski (1974) ou La Fièvre au corps de lawrence Kasdan (1981) seront de vibrants hommages au genre. pour rappel : l’expression “film noir” incombe à un critique français au sortir de la seconde Guerre mondiale, alors que toute cette production trop nihiliste avait été interdite sous l’occupation. Ça en dit long sur son caractère subversif. »
STYLE
party tIME
À l’heure où la mode retrouve son appétit pour la fête, un livre rare explore les clichés non moins rares réalisés par Mark Shaw chez Dior de 1952 à 1962. P a r P at r i c k c a b a s s e t
L
a décennie phare de la maison Christian Dior correspond à l’âge d’or de la couture et à l’époque des grands bals mythiques. Le photographe Mark Shaw, plus connu pour ses reportages dans l’intimité de la famille Kennedy, se glissa d’abord dans les coulisses des défilés et les appartements privés de quelques clientes et collaboratrices de la griffe pour le magazine Life: Sophie Malgat, femme du réalisateur Anatole Litvak, Lee Radziwill ou Suzanne Luling, directrice de la couture chez Dior. Ici, « Lola », une robe haute couture à la ligne courbe de l’automnehiver 1958. Une collection imaginée par le premier successeur de Christian Dior : Yves Mathieu-Saint-Laurent.
PHOTO mark sHaw
« Dior Glamour », de Mark shaw et Natasha Fraser-cavassoni, préface de Lee radziwill (éd. rizzoli New York).
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StyLe 1. Cinérevue Fendi L’impact de Fendi sur le cinéma n’est pas une légende. dans Violence et Passion (Gruppo di famiglia in un interno en vO), de Luchino visconti, en 1974, l’allure folle de Silvana Mangano est dûe, entre autre, aux somptueuses créations de la maison romaine. une exposition consacrée aux collaborations de la marque sur grands écrans le prouvait également, à l’occasion de l’ouverture du nouveau magasin phare Fendi via Montenapoleone à Milan, fin septembre dernier. en plus de la restauration de l’œuvre originale de visconti, un ouvrage aligne les plus belles images du tournage du film. Avec le livre, un dvd réalisé par Ferdinando Cito Filomarino, Conversation Piece, regroupe les témoignages émouvants des derniers intervenants de cette production, qui n’a pas eu besoin d’être hollywoodienne pour devenir culte. 1.
2.
« Gruppo di famiglia in un interno » (éd. rizzoli).
ImpressIons Couture P a r P at r i c k c a b a s s e t
3.
2. À LA déCOuverte deS GrAndS SOnGeS « Les folies sont les seules choses qu’on ne regrette jamais », affirmait Oscar Wilde. un sentiment partagé par Olivier Massart. Magicien dans l’ombre de toute une profession, il est l’opérateur des rêves les plus fous des créateurs et directeurs artistiques des plus grandes maisons. en plus de ses propres mises en scène au service des marques. On retrouve le nom de cet artiste illusionniste derrière plus de sept mille cinq cents événements depuis trente ans. un beau livre anniversaire couronne le destin hors normes de sa société si bien nommée : La Mode en images. « Faiseur de rêves », de Jéromine savignon et Gilles de bure (éd. assouline.)
4. LeS ACCeSSOireS « vAvAvOOM » de vALentinO Si la planète mode chavire chaque saison pour les somptueuses collections valentino, c’est grâce au talent de deux créatifs confirmés, cantonnés longtemps sur le terrain des accessoires. Pas étonnant donc qu’un ouvrage rende désormais hommage aux « objets de couture » de Maria Grazia Chiuri et Pierpaolo Piccioli, devenus directeurs artistiques de l’ensemble de la maison en 2008. Photographiés par david Bailey, duane Michals, nobuyoshi Araki et bien d’autres, on découvre que ces accessoires convoités sont autant faits pour être portés que pour s’exposer. « Valentino : Objetcs of couture », de Francesco bonami (éd. rizzoli).
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3. Le BOn GOût de JeAn PAtOu « Je suis Français et je déteste les extravagances. » C’est sur cette affirmation que s’ouvre le beau livre consacré à Jean Patou. une philosophie qui lui à fait décliner durant les années 1920 et 1930 les plus jolies petites robes noires, de précieux pyjamas de jour et tout un vestiaire sportif inédit. Si bien qu’on ne sait plus qui, de lui ou de Coco Chanel, lança ces modes folles. développant ensuite un talent de parfumeur, il lança également de somptueux effluves : Joy, Amour Amour, etc. décédé en 1936, il laisse une maison où s’exerceront de brillants talents comme Jean-Paul Gaultier ou Christian Lacroix jusqu’en 1987. « Jean Patou, une vie sur mesure », d’emmanuelle Polle (éd. Flammarion).
4.
PHOTOs rue Des arcHives, marciO maDeira, arcHives jean PaTOu, nObuyOsHi araki « valenTinO : ObjecTs Of cOuTure ».
La rentrée littéraire est passée. Les beaux livres de fin d’année sont restés. La preuve par quatre indispensables des tables basses stylées.
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Le chausseur et L’architecte P a r P at r i c k c a b a s s e t
L
a nouvelle boutique de Stuart Weitzman via San Andrea à Milan est un événement. Pourtant, ce centre névralgique du luxe italien est plutôt épargné par l’ennui. Ici, pas un jour sans qu’une enseigne n’annonce l’ouverture de son flagship le plus avantgardiste ou de son dernier concept. Si c’est également le cas de la griffe de chaussures Stuart Weitzman, la surprise dépasse ici largement l’attente, grâce à la première collaboration de l’architecte Zaha Hadid au profit d’une simple boutique. Simple ? Pas si sûr… Ce 100e magasin de la marque affiche en effet un emplacement de premier choix et des proportions avantageuses. Mais c’est dans l’ambiance spatiale de ce vaisseau gris perle, blanc mat et or rose, en matériaux composites et lignes épurées, entièrement ouvert sur la rue, que repose le secret. Comment avez-vous réussi à convaincre Zaha Hadid de travailler pour vous ? Stuart Weitzman : « Je voulais quelque chose de spécial et je n’imaginais pas travailler avec un architecte qui aurait déjà dessiné 136
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des magasins. Cependant, mon projet n’était pas taillé pour Zaha Hadid, ce n’était qu’un petit chantier… Mais elle aime les chaussures ! Elle a même conçu deux modèles pour deux marques différentes, Nude et Melissa. Alors je lui ai simplement demandé pourquoi elle ne voulait pas voir les accessoires qu’elle aime distribués dans des belles maisons plutôt que dans des magasins ennuyeux ? Elle m’a répondu qu’elle allait y réfléchir. » Ce n’est pas angoissant de travailler avec des novices dans ce domaine ? « Ses collaborateurs m’ont posé toutes les questions que vous pouvez imaginer afin de savoir comment fonctionnait une boutique de chaussures. Et elle m’a demandé à quoi je voulais que cette boutique ressemble. Moi, je n’avais pas envie que ça ait l’air d’un magasin de chaussures. Je voulais juste sentir que j’étais au cœur de l’univers de la chaussure. Comme lorsque vous allez dans une galerie d’art et que vous sentez que vous baignez dans l’art. À la fin, Zaha m’a avoué qu’elle était aussi fière de cette boutique
L’architecte Zaha Hadid et le chausseur Stuart Weitzman.
que du musée des Arts du xxi e siècle (le Maxxi, ndlr) qu’elle a réalisé à Rome. » Comment ce type de magasin spectacle peut-il vous aider à vous développer dans le monde ? « Les boutiques sont désormais un élément du développement, elles sont votre image, et j’ai toujours aimé faire des choses qui surprennent. Comme me positionner dans des rues où l’on ne m’attendait pas, utiliser des tops tels Natalia Vodianova et désormais Kate Moss pour mes campagnes de publicité, ou chausser des stars comme Jennifer Aniston, Beyoncé, Angelina Jolie, etc. » Cela veut dire que vous allez multiplier ce concept de Zaha Hadid partout dans le monde ? « Non, ce ne sera certainement pas une chaîne de magasins. Ni elle ni moi ne voulons cela. Mais j’espère que nous en aurons juste quelques autres. Ainsi, la prochaine ouvrira à Hong Kong, en 2014, et la suivante sur Madison Avenue à New York. Puis ce sera Rome et ensuite Paris ou Londres, probablement en 2015. »
PHOTOS brigiTTe LacOmbe, STuarT WeiTZman
Lorsque Zaha Hadid ne dessine pas des palais, des stades, des opéras ou des musées, elle imagine des magasins de chaussures. Et c’est pour Stuart Weitzman qu’elle a décidé, pour la première fois, de concrétiser son envie. Rencontre milanaise.
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Nos swimming poules sont rhabillĂŠes pour l'hiver. Fourrures, rayures, pois, carreaux, la loi du plus graphique est toujours la meilleure... Photographie Marco Pietracupa. S t ylisme Amelianna Loiacono. RĂŠalisation Mal ak Beydoun. Coif fure et maquill age Roman Gasser pour WM Management. Mannequins Petra Hegedus @whynot, Dagna Klepaczka@whynot
Dagna: Chaussures PRADA, sac MIU MIU, jupe et chemise carreaux PRADA, veste en fourrure PRADA Petra: Chaussures DOLCE & GABBANA , jupe et chemise carreaux PRADA, sac MIU MIU
Dagna: Echarpe GUCCI,lunettes BOTTEGA VENETA, chapeau GUCCI, sac GUCCI, chaussures LE SILL A, jupe GUCCI, blazer GUCCI. Petra: Echarpe GUCCI, lunettes BOTTEGA VENETA, chapeau et sac GUCCI, chaussures BURBERRY, jupe GUCCI, top DIANE VON FURSTENBERG
Dagna Chaussures MARNI, sac pochette, collier et bague MARC BY MARC JACOBS, Robe MARC BY MARC JACOBS Petra Chaussures BURBERRY, pantalon et top MARC BY MARC JACOBS, sac pochette TORY BURCH
Total Look Marni, chaussures noires Marni, chaussures vertes Burberry, chapeaux Muhlbauer
Dagna Sac CHARLOTTE OLYMPIA, combinaison rouge pointillée MOSCHINO, ceinture PRADA Petra ChaussuresDOLCE & GABBANA, sac champignon CHARLOTTE OLYMPIA, top noir CHLOÉ, pantalon en cuir rouge
Petra: Short BELSTAFF, top BURBERRY, bottes TORY BURCH Dagna: Top et jupe BURBERRY, bottes TORY BURCH
Petra: Bottes CHARLOTTE OLYMPIA, chapeau CÉLINE, jupe et veste PRADA, sac jaune CHLOÉ Dagna: Bottes TORY BURCH, sac rouge DIANE VON FURSTENBERG, chapeau CÉLINE, robe PRADA
Dagna: Total look CÉLINE Petra: Total look CÉLINE Sac BALENCIAGA
gravir Monter les marches. D'un podium, d'un Palais des Festivals ou des escaliers du vieux Beyrouth qui sont autant de passages secrets. Les redescendre en gloire sous le crĂŠpitement des flashes, passante qui sort de l'ombre, radieuse et sans soucis. P h o t o g r a p h i e A n d r ĂŠ W o l f f. S t y l i s m e A m i n e j r e i S S At i . m a q u i l l a g e i vA n n A . C o i f f u r e h A r o u t h u S i g i A n / S A l o n S i m o n m e d e l e k .
Total look CĂŠline
Total look hermès
Total look Balenciaga
Cape Saint laurent Paris
Total look gucci
Total look fendi
Total look Stella mcCartney
let’s dance Entre nÊons et miroirs, les jeux de masques, les rythmes de franges et les caresses de fourrures soulignent un tempo scintillant. P h o t o g r a p h i e P AT R I K S E H L S T E D T St ylisme ALEx AnDRA ELbIm
Veste en renard, Zapa. Robe en soie et cristaux Swarovski, Dsquared2. Montre « Serpenti » en or pavé de diamants et émail, Bulgari. Manchette « Bone » en or, Elsa Peretti pour Tiffany & Co.
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combinaison en mousseline et soie rebrodées de perles et strass, Giorgio Armani. Manchette en métal rhodié et mini-cristaux, bracelet en métal doré et minicristaux, Swarovski.
Manteau en lynx, Yves Salomon. Robe en lurex, Paul & Joe. crĂŠoles en or et diamants, Stone. Bracelet en or serti de diamants, Chanel.
Camille : combinaison en mousseline et soie rebrodées de perles et strass, Giorgio Armani. Manchette en métal rhodié et mini-cristaux, bracelet en métal doré et minicristaux, Swarovski. De gauche à droite, Romain : Smoking Lanvin. chemise De Fursac. Masque en latex Peggy Elle pour Phylea. Charles : Pantalon Saint Laurent par Hedi Slimane. Masque en plumes de coq et dentelle rebrodée, bonnie pour Phylea. Donald : Smoking et chemise Lanvin. Pierre : Smoking, chemise et nœud papillon Dior Homme.
Camille : Manteau en lynx rufus, G.R. Fischelis. Veste en perles, Emilio Pucci. Leggings en velours stretch recouvert de strass, American Retro. Masque en acétate incrusté de cristaux Swarovski, Agent Provocateur. Bracelet en or serti de diamants, Chanel. Pierre : Smoking, chemise et nœud papillon Dior Homme. Masque en latex, Peggy Elle pour Phylea.
Camille : Robe à sequins carrés, Philipp Plein. Manchette en laiton et cristaux Swarovski, Roberto Cavalli. Charles : Pantalon Saint Laurent par Hedi Slimane. Masque en plumes de coq et dentelle rebrodée, bonnie pour Phylea.
Robe en crêpe de coton et taffetas sertis de cristaux, michael Kors. collant en polyamide et élasthanne, Calzedonia. Modèle Camille RowePourcheresse Maquillage mickael noiselet coiffure Vinz pour Leonor Greyl assistantes photo Clémence Demesme et morgane Pouliquen assistante stylisme Élodie Puechon nous remercions le club Régine’s (49-51, rue de Ponthieu, Paris 8 e) pour son accueil.
magie noire Subtile et infinie, l’alchimie des noirs s’affiche en transparences de mousselines, voiles brodés et dentelles perlées. Pour séduire jusqu’au bout de la nuit. Photographie RobeRt bell amy S t y l i s m e va n e S S a b e l l u g e o n
veste en soie et crêpe georgette, Céline. bracelets en métal doré Zara. minaudière en Plexiglas, Chanel.
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robe en organza, Chanel. collier « Géode » en or serti de diamants et montre à secret « Lion vénitien » en or serti de diamants, un diamant taille poire et cadran en nacre sur bracelet en satin, collection « Sous le signe du lion », Chanel Joaillerie. bagues « Goutte » en bronze plaqué argent, annelise michelson. collant en élasthanne et polyamide, Calzedonia. chaussures en satin rebrodé de strass, Christian louboutin.
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robe en laine délavée et soie, bottega veneta. collier en velours et strass, Roger vivier. bague « Goutte » en bronze plaqué argent, annelise michelson. minaudière en Plexiglas, Charlotte olympia. ceinture en cuir ayers, bottega veneta. collant strassé, Saint laurent par Hedi Slimane. bottines en cuir et cuir verni, valentino garavani.
robe en dentelle de soie rebrodée de plumes, louis vuitton. bague cinq doigts en laiton, eddie borgo. minaudière « Lanvin evening » en émail et strass, lanvin. bracelets en métal doré Zara.
modèle Camille Rowe-Pourcheresse coiffure Hélène bidart maquillage Sergio Corvacho assistant photo Kevin mcCarthy Opérateur digital Jérémy Pilain assistante stylisme Caroline munier
en piste
Vestes cintrées mods, pantalons d’homme revisités et sequins rebrodés : notre guest star se prête aux jeux du cirque. Madame Loyal des temps modernes… P h o t o g r a p h i e M at h i e u C é s a r st ylisme alex andra elbiM
Veste en laine et col en soie, Krizia. Top en jersey recouvert de paillettes de velours, american retro. Jean en denim clouté, Jacob Cohën. Bague « Monsieur Dior » au motif œil finition or et laqué noir, dior. Bottines en cuir verni et talon miroir, Fendi.
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Manteau en jacquard lamé, Georges rech. Veste en lin, acne studios. Jean en coton mélangé, levi’s. ceinture en peau et cuir de veau, emilio Pucci. Bague « Monsieur Dior » au motif œil finition or et laqué noir, dior. Sandales en veau velours et cuir miroir, Jimmy Choo.
Manteau en poulain, salvatore Ferragamo. Leggings en cuir et suĂŠdine, isabel Marant. chapeau melon en feutre, laurence bossion. Boots en veau lisse, robert Clergerie.
Veste en polyester, alpaga et laine, balmain. Top en néoprène, hotel Particulier. Pantalon en néoprène floqué léopard, Maje. Bague « Monsieur Dior » au motif œil finition or et laqué noir, dior.
Veste en coton et soie mélangée, stella McCartney. Blouse en soie, Gucci. Pantalon en laine mélangée, Kate spade. Boucles d’oreilles en Plexiglas, Giorgio armani. Bague « Monsieur Dior » au motif œil finition or et laqué noir, dior. Boots en veau lisse, robert Clergerie.
Veste et pantalon en cuir nappa avec empiècements en vinyle, Versace. Boucles d’oreilles en Plexiglas, Giorgio armani.
Veste en sequins, blumarine. chemise en coton, lola. Jean en coton mélangé, ba&sh. chaussettes en lurex, Gaspard Yurkievich pour Gerbe. escarpins en cuir glacé et chevreau, dior.
Veste en laine, isabel Marant. chemise en coton mélangé, Marc’O Polo. Pantalon en laine mélangée avec bandes en strass, Paul & Joe.
Veste en crocodile, Fendi. Modèle Camille rowe-Pourcheresse Maquillage lilli Choi avec les produits M.a.C Cosmetics coiffure Guillaume bérard pour Mod’s hair assistants photo afif baroudi et bettina Pittaluga assistante stylisme élodie Puechon
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Un sac, quatre mises en scène. Le dernier sac Prada, en cuir Saffiano imprimé hibiscus, est une ode à la féminité. P h o t o g r a p h i e O lya O l e i n i c S t y l i s m e P a S c a l- J O ë l W e b e r
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la vie
pHOTO dr.
SQUAT BEIRUT LE FUTUR ANTÉRIEUR DE NINA YASHAR ET DANIELE BALICE
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C'est un événement exceptionnel à plus d'un titre qu'accueille dans ses murs depuis le 20 novembre la Metropolitan Art Society. En offrant son espace à la troisième édition de Squat, un projet de fusion éphémère entre Nilufar, la célèbre galerie milanaise de meubles de maîtres, et Belice-Hertling Paris, les découvreurs de talents de la nouvelle scène artistique, la MAS propulse Beyrouth à la pointe de l'esthétique contemporaine. P a r f. a . d
T
rois jours après le vernissage, je croise, rue abdel Wahab, à achrafieh, une silhouette somptueusement drapée d'une veste paysage en soie de Prada. Juchée sur des plateformes de hauteur respectable, Nina Yashar, reconnaissable même de dos avec son turban caractéristique, explore "son" quartier. Je vais prendre un café au bar, à côté, vous venez? elle est comme ça, Nina. Sa curiosité des autres la rend familière avec tout ce qui l'entoure. a Beyrouth, elle est Beyrouthine, naturellement. Une autre qu'elle se serait contentée, durant ce court séjour, de prendre son temps sur la très belle terrasse de son hôtel, l'albergo, non loin de là. Mais Nina a besoin de sentir la ville, de se mêler aux gens, d'observer leur mode de vie, leurs goûts, leur rythme. Née en iran, venue à Milan à l'âge de cinq ans, avant la révolution, son père y ayant établi une galerie de tapis, elle grandit dans la passion du savoir-faire et de la belle ouvrage. Quand elle reprend l'affaire familiale avec sa sœur Nilufar (je suis plus esthète, elle est plus pragmatique, dit-elle), elle s'éprend du design scandinave et expose à côté des tapis des meubles suédois et finlandais. De fil en aiguille, elle se met à acheter des
meubles de grands maîtres italiens du 20e siècle (c'était une évidence, les maîtres italiens du design ont influencé le monde entier, affirme Nina). Ces meubles sont restaurés, retapissés (Ce n'est pas un sacrilège, souvent ils l'ont été avant d'arriver chez moi, dit la galeriste. Certains avaient de hideux tissus fleuris), d'autres sont réédités en série limitée. D'autres fois, elle tombait sur des pépites, comme ce salon, un sofa et trois fauteuils, des prototypes jamais produits, de Franco albini. Ces pièces muséales, trop compliquées à placer dans un processus industriel ou même semi industriel, provenaient de la collection privée de la famille du créateur. Petit à petit, Nina fait appel à des artistes de la génération montante, pour étoffer sa proposition d' "Objets d'affection". Comme la designer libanaise Karen Chekerdjian ou le talentueux sculpteur et concepteur de luminaires Giacomo Ravagli - qui a commencé sa carrière comme artisan pour de grands artistes et s'est lancé aux etats Unis en réalisant des travaux pour la chanteuse agnes Dean. elle introduit leur production dans sa ligne "Nilufar Unlimited". leurs prix abordables les mettent à la portée des jeunes collectionneurs. elle s'intéresse en même temps aux tapis décembre-janvier 2013/2014
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la vie
d'artistes, notamment ceux de Martino Gamper ou du binôme Caturegli et Formica, très intellectuels, qui ont travaillé avec ettore Sottsass. ils mettent en scène des aspects de la vie réelle, tels ces Chromosomes, ce graphique de la bourse de Wall Street, un jour donné à une heure donnée. il y a trois ans, à la faveur d'une édition d'art Basel, Nina Yashar rencontre Daniele Balice, un jeune galeriste et commissaire d'art contemporain qui rêve de "faire quelque chose avec elle". Une nouvelle rencontre à lieu a St Moritz et ils finissent par exposer ensemble en Suisse dans le hall d'un petit hôtel de montagne. l'idée est de mettre en scène les œuvres des artistes de Daniele et les meubles de créateurs de Nulifar. S'ils se connaissent peu, si Daniele avoue "détester le design contemporain", ces deux découvreurs de talents et métronomes de
la scène artistique pressentent les affinités qui les magnétisent. "Mes artistes sont fascinés par les designers de Nina. Je n'arrêtais pas de lui tourner autour. Je suis revenu la voir au Salone del Mobile. J'avais vu ses catalogues des années 90, de véritables collectors, une source d'inspiration incroyable. J'adore sa façon de mélanger, d'installer, elle a un talent rare. elle prend des risques, parce qu'elle a une vision. Sans prise de risque on ne peut pas donner d'inspiration." "Nous avons commencé à nous fréquenter", poursuit Nina. elle dit "fréquenter" comme on parle d'une relation amoureuse. – "il y a beaucoup de similitudes entre nous. Daniele est un visionnaire dans son travail. il a un œil très précis. il découvre des artistes obscurs qui deviennent célèbres en un rien de temps. Notre amitié s'est matérialisée dans son événement "Squat"." Je demande "qui a eu l'idée de Squat"? Daniele répond "C'est elle". Nina répond "C'est lui". J'ai l'impression de parler au monstre à deux têtes, un monstre sacré obsédé par la beauté, à commencer par celle de son antre. Qu'est ce que ce Squat qui met en effervescence en ce mois de novembre le jardin du palais abdallah Bustros qui donne sur les salles magnifiques de la Metropolitan art Society? Daniele Balice: "Un événement qui nous permet d'occuper un espace et de le réinterpréter à notre manière, avec les meubles, objets, luminaires et tapis de Nilufar et les œuvres des artistes de la galerie Balice-Hertling. Ces installations nous ressemblent. elles reflètent ce que peut être à nos yeux un intérieur idéal, satisfaisant pour le regard, les sens et l'esprit." Nina Yashar: "Squat en est à sa troisième édition. l'événement précédent a été organisé dans un hôtel particulier du 18 e siècle à Paris. C'était magique!" ensemble: - Nous sommes heureux d'avoir une relation avec le liban aujourd'hui. – C'est un pays merveilleux, nous sommes heureux d'être ici, nous sentons une connexion intellectuelle avec les gens. les décembre-janvier 2013/2014
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libanais sont tellement cosmopolites…" Je leur demande de définir la notion de "risque" qui semble un fil rouge dans leur travail et leur collaboration. DB: "personnellement je prends le risque de représenter des gens qui font un travail radical. Je mets mon goût personnel de côté et j'essaye d'analyser les œuvres dans une perspective historique. Dans le travail d'un jeune artiste, je regarde d'abord la manière dont il s'est mis en danger en faisant table rase de tout ce qu'il a appris et de tout ce que l'on sait." NY: C'est toujours présenter aux gens quelque chose d'inattendu. C'est persister à croire sans la garantie de savoir s'il y aura adhésion ou commercialisation. en somme, ce que nous avons en commun, c'est que nous avons confiance en nous-mêmes et l'un dans l'autre. On
où des spermatozoïdes mènent une cour assidue à un ovule opalescent. ainsi de suite, on trouvera dans les autres pièces des ambiances tout aussi homogènes et pointues où trônent des fauteuils en bronze, une console et un cabinet de Paul evans, des chaises de Piero Fornaseti, des tabourets de Michelle Boyer, des tables en marqueterie, des lustres rares de Hans agne, d'autres de Rupert Nikoll, des créations de Gio Ponti ou encore une commode aérodynamique de Zaha Hadid. aux murs, les œuvres des artistes de la galerie Balice-Hertling prolongent ces atmosphères oniriques en y ajoutant de la densité. Ces peintres trentenaires qui font partie de la cavalerie de Daniele Balice sont tous à un tournant de leur carrière et prêts pour le grand salto. alexander May exprime avec une douleur qui ne cesse d'affleurer
s'en fout de ce que les gens aiment. l'important c'est ce que nous croyons (sourire coquin). vous savez, ajoute-t-elle, j'ai parfois été en avance sur mon temps. Trois ou quatre ans plus tard, la mouvance me rattrapait, mais moi je m'ennuyais déjà, j'étais déjà passée à autre chose. en attendant, quatre installations créées par ce duo improbable enchantent quatre salons de la MaS. Sous les lambris de la résidence Bustros, des fauteuils de Franco albini retapissés de trois nuances de vert conversent sous une suspension de lindsy adelman Catch à côté d'une jardinière de Piotr Sierakowski. Une bibliothèque vide de Paul evans fait écho au bruit qu'absorbe aussitôt un tapis de Caturegli et Formica, 206
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son rapport physique avec le langage et les signes. Dyslexique, cet artiste pulvérise, entre autres, des planches ornées de bâtonnets qui simulent un alphabet ou engloutit tout ce qu'il peut sous une roborative couche de noir. Sam Falls, venu de la photographie, cherchait un moyen de se libérer des caméras et de l'objectif tout en continuant à mettre à contribution la lumière et le temps. il a eu l'idée d'étaler des toiles imprimées sous un soleil de plomb, des semaines et des mois durant. en y plaçant savamment quelques objets comme par exemple des pots, il obtenait des jeux d'ombres et des fadings intimement liés à l'art de la photo. Mais on en a déjà trop dit. Une visite d'impose. elle n'est pas interdite aux cardiaques ni aux femmes enceintes. Préparez-vous cependant à en garder quelques effets secondaires.
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Je demande «qui a eu l’idée de Squat»? Daniele répond «C’est elle». Nina répond «C’est lui».
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la vie
GEORGES MANSOUR, AU PLUS PRÈS DES ÉTOILES Georges Mansour règne sur les cuisines du Sydney’s, bar et restaurant mythique de l’Intercontinental Vendôme de Beyrouth. Dans ce cadre exceptionnel rénové par Pierre-Yves Rochon (qui a transformé le Prince de Galles, Paris), les bruits s’estompent pour laisser parler les saveurs, et la mer s’invite par la baie vitrée semant, la nuit, le reflet de milliers d’étoiles.
“J
e ne suis ni escoffier ni Robuchon. Seulement un amoureux de la gastronomie qui essaye de restituer le meilleur goût des produits”. Récompensé une dizaine de fois depuis le début de sa jeune carrière, ce chef de 33 ans a tout d’un grand, à commencer par son infinie modestie. Né à Batroun, au nord de Beyrouth, dans une famille traditionnelle, il garde un souvenir indélébile des odeurs de la maison au retour de l’école. “Nous sommes trois frères. Notre mère faisait la cuisine tous les jours. Une cuisine familiale, avec ces produits traditionnels des fermes environnantes. On ne se posait même pas la question de savoir s’ils étaient “naturels” ou “biologiques”, ça allait de soi. J’étais en contact permanent avec les vraies saveurs telles que la nature les a faites, telles qu’elles doivent être. Mieux, notre mère confectionnait elle-même les conserves, la purée de tomates, les cornichons, les olives, le kichk (lait de brebis séché au soleil et coupé de blé), les confitures. D’emblée, je partais dans la vie avec ce capital de références. a l’âge de choisir mon orientation, nous étions au début des années 90, l’enjeu était d’apprendre un métier solide avec de bons débouchés. la guerre était finie et le tourisme reprenait des couleurs. De nouveaux hôtels ouvraient leurs portes, les restaurants rivalisaient de qualité et de créativité. Je me suis donc inscrit en BT à l’école hôtelière de Dekouaneh. Naturellement, la base de mon apprentissage a été la cuisine libanaise. Mais j’avais tout le temps la curiosité d’explorer de nouvelles saveurs, d’étudier de nouveaux produits.”
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UN paRcOURS aUpRèS DeS MaîTReS Une curiosité qui lui fait très vite avaler les étapes. engagé en 1998 à l’Hôtel intercontinental vendôme après avoir enchaîné les stages, notamment à la Sofil catering sous la houlette de Nicolas audi, il se fait très vite remarquer par son enthousiasme et son engagement. Médaille d’or aux compétitions de cuisine nationale du salon Horeca en 2001, lauréat du grand diplôme d’honneur de l’institut gastronomique français, ces reconnaissances parmi d’autres lui offrent la possibilité de participer à des task forces et des semaines d’apprentissage, 22 à ce jour, auprès de nombreux chefs étoilés Michelin ou tout au moins des “meilleurs ouvriers de France”: christophe Baquié (la villa calvi), Stephane Gaborieau, (le pergolese), alain Reix (le Jules vernes) Jean chovel (les Magnolias), Marc Briand (le Manoir de lan-Kerellec), emmanuel Renaut (le Flocon de Sel, Megève), chris Galvin (la chapelle, londres), Brian Highson (Dorchester Hôtel, londres) pour ne citer que ceux-là. De Marrakech à Genève en passant par Madrid, londres ou Doha Georges Mansour est en mission partout où l’intercontinental le lui demande. pour sortir des goûts classiques et offrir de nouvelles aventures gustatives à ses “invités”, il multiplie les collaborations outre-atlantique, notamment à New York et las vegas où il effectue un stage à l’atelier et la Table de Joël Robuchon, à l’auréole de charlie palmer et surtout auprès de Kim canteenwalla du Whynn encore Hôtel, lauréat du prix de la Nouvelle cuisine américaine. c’est donc avec un beau
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le choix des fleurs et des accessoires de table. pour l’heure, les préparatifs vont bon train dans la perspective des fêtes de fin d’année. “Je vais partir sur une idée de tablée familiale, d’un repas qui soit un moment de partage. Je voudrais, par exemple, que la dinde arrive de manière spectaculaire et soit découpée à table, que les plats circulent, qu’on échange des avis, que les yeux brillent”, confie-t-il. Fidèle à la tradition, sa dinde, il ne la chahutera pas. ce sera une farce au suprême de dinde, fois gras, champignons et une bonne rasade d’excellent armagnac. pendant toute la durée de la cuisson, la volaille réputée sèche sera arrosée de graisse de canard. c’est tout. Si ce puriste a fait ses classes auprès des pontes de la gastronomie française, ce n’est pas pour inventer, pas tout de suite, mais pour restituer le meilleur de la tradition en l’adaptant légèrement au goût de son public local.
bagage que “chef Georges” rentre veiller aux destinées du Sydney’s du vendôme, après avoir fait ses armes au “premier”, ancien restaurant gastronomique du même établissement. l’HéRiTaGe DU SYDNeY’S le Sydney’s vient de faire peau neuve. ce bar a connu l’âge d’or de Beyrouth. avant guerre, sous le règne de Joe Sydney, on y allait surtout pour le Gimlet que ce dernier préparait selon la recette glissée par Raymond chandler dans son roman The long Goodbye: “Moitié gin, moitié jus de citron vert Rose’s, et c’est tout”. Rhabillé par pierre-Yves Rochon, le bar s’adjoint désormais un restaurant. l’ambiance est délicieusement scottish, tartan rouge et acajou avec, en verrière, une atmosphère salon de thé dans des harmonies d’ivoire et de bleu qui rappellent la mer. celle-ci remplit d’ailleurs les lieux de ses couleurs d’aquarelle. les couchers de soleil au Sydney’s ont toujours été d’anthologie, mais là n’est pas le sujet. pour que le plaisir soit total et l’expérience globale, Georges Mansour n’est pas seulement aux fourneaux mais dans chaque détail. Du sourire des hôtesses à la célérité du service en passant par
FRiSSONS GaSTRONOMiqUeS il nous confie ses passions de chef. le ris de veau, par exemple. le bonheur qu’il aurait à préparer ce plat de connaisseur. il vous raconte, comme si vous y étiez, les pièces dont il ôtera la parure, comment il les fera dégorger longtemps puis blanchir et égoutter avant de les rafraîchir et puis les colorer en les faisant revenir au beurre salé à la fleur de sel avec un bouquet garni, oignons, ail, laurier, carottes. On garde le jus dont on arrosera le ris pendant qu’il est braisé au four. Servir avec une mousseline de pommes de terre farineuses ou de carottes, des patates douces, des échalotes confites et des lamelles de truffes…Georges Mansour vient, sans le savoir, de déclamer un poème. il en a d’autres à son répertoire, comme les rillettes de canard ou le lapin à la royale. il confie que son rêve serait de recevoir dans sa cuisine un cuisseau de chevreuil à l’os, mais la loi libanaise n’a pas encore supprimé les restrictions qui datent de la crise de la vache folle. S’il s’interdit d’utiliser des produits non homologués et sans contrôle strict, il se félicite cependant de pouvoir trouver sur le marché local de plus en plus d’excellentes matières de base et primeurs de qualité. il cite Zizi Baaklini et sa petite entreprise d’herbes aromatiques, Biomass et d’autres. quand il n’est pas aux fourneaux, “chef Georges” visite des fermes et se réunit avec des producteurs. il aime voir ses légumes en terre avant de les dresser dans les assiettes. c’est sa manière de les écouter pour mieux raconter leur histoire. décembre-janvier 2013/2014
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cru et décrue Alors que certains pensent encore que détox rime avec sacrifice, les nouveaux adeptes du « mieux vivre » évoquent des réflexes quotidiens. Et si vos passiez en mode « détox décomplexée » ? Par marie le fort
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marins, combiné à un gommage, permet de purifier la peau et de la reminéraliser. En période de fatigue, stress ou perte de poids, ces principes actifs font des merveilles. LES JuS, mEnuS ComPLETS Dans le même esprit, la vague des jus de fruits et légumes pressés à froid a gagné les Etats unis comme une trainée de poudre : que ce soit Drought à Détroit ou Juice Press au cœur de manhattan, l’engouement est le même pour ces ‘elixirs végétaux’ qui donnent lieu à de véritables juice cleanse. A raison de 6 ou 8 jus par jour, le régime est draconien mais les résultats tangibles. Car le menu, sur une journée, est complet : premier rendez-vous avec Complete Source (jus de carotte, céleri, épinard et persil) suivi de The meal (jus de concombre, céleri, carotte, pomme, épinard et spiruline) et d’un quatuor d’autres jus plus ou moins épicés qui ajoutent étape par
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l’entrée du Georges V, Paris 8e, à 7h30 un mardi ordinaire, pas de tailleurs sur-mesure ni de stilettos… mais un petit groupe de joggeurs. Avec eux, deux coachs qui s’apprêtent à les accompagner, en cadence, sur une boucle culturelle de 9 kilomètres : du Trocadéro au pied de la Tour Eiffel en passant par les quais de Seine avant de remonter le Louvre, le Jardin des Tuileries et les Champs Elysées, voilà une manière ludique et saine de commencer la journée. « Plus qu’un simple jogging, c’est une véritable redécouverte de Paris à laquelle nous convions nos clients, une façon infiniment plus intime d’apprécier toute la beauté de la ville, tôt le matin, avec ce plaisir inégalable de l’avoir juste pour soi », explique-t-on au palace. Après quelques étirements, et surtout pour les plus récalcitrants à la course, place au soin détoxifiant de la marque australienne Sodashi : mariant les meilleurs extraits naturels, un enveloppement aux algues et actifs
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étape du gingembre, du poivre de Cayenne, de la levure, voire même de l’aloe vera. A la fin de la journée, voilà le corps parfaitement alimenté, reminéralisé… et boosté ! VErTuS Du Cru une tendance très proche du raw Food dans son approche. Et pour cause, quand on questionne le jeune entrepreneur danois Jesper rydahl sur ce qui l’a fait basculer vers ce précepte du “cru” – le raw food veut qu’aucun ingrédient ne soit porté à plus de 42 degrés –, il convient que son menu parle aux puristes comme aux visiteurs de passage, aux professeurs de yoga, mannequins et danseurs comme aux enfants à la sortie de l’école et aux fêtards en quête de détox express ! raw cookies, smoothies colorés de saison, salades, spaghettis de courgette ou encore raw pizzas élaborées à partir de fines tranches de « pain » - une compression de graines de lin et tomates séchées – le raw Food a de beaux jours devant lui. « Je voulais rendre le raw Food accessible, créer un concept démocratique qui parle à tous ceux qui veulent se faire du bien, momentanément ou durablement. Je voulais que le menu soit facile d’accès ; que la simplicité et la convivialité du lieu fassent le reste. Je crois qu’aujourd’hui je suis prêt à reproduire le concept. A l’exporter », ajoute Jesper rydahl qui vient d’ouvrir un deuxième restaurant à Hellerup, quartier au nord de Copenhague, et à continuer d’élargir la brèche sur une restauration ‘rapide et saine’ qui s’imposera au fil des années comme un standard.
Du CôTé DES VéGéTALiEnS De l’autre côté de l’Atlantique, en plein cœur de Brooklyn, le restaurant m.o.B. du chef Cyril Aouizerate revisite le fast-food pour le hisser vers des sphères ... végétaliennes ! Quésako ? une carte entièrement végétale (c’est à dire du végétarien sans lait ni œuf donc a fortiori sans produits fromagers) qui transforme le steak d’un hamburger en une préparation à base de riz, carotte, champignons shiitaké, le tout dans un pain à la farine de maïs. même principe côté cheesecake, surprenant dans sa version préparée avec du lait de coco. « Pour moi, le super héros d’aujourd’hui, c’est celui qui arrive à bien se nourrir. La question de l’industrialisation de la viande est le sujet qui nous attend dans les dix à vingt ans à venir. Ce que j’ai voulu faire avec m.o.B, c’est prouver que l’on pouvait être végétarien ou végétalien, tout en aimant bien manger », conclut le français qui vient par ailleurs d’établir son concept à Paris, à la Cité de la mode et du Design. une fois de plus, la planète mode ne sera pas en reste côté menu équilibré !
1-2. 42 raw, copenhague. 3. drought juice, detroit. 4. m.o.b., brooklyn © james ewing.
www.fourseasons.com/Paris/my_four_seasons/cultural _ jogging_tour_of_Paris www.juicePress.com www.droughtjuice.com www.42raw.com www.mob-usa.com
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LA vIE
le beyrouth de liza « Nazzel », envoie! Nazzel, un hommous au cumin, un taboulé, du poisson en carpaccio, des betteraves, de la kebbé frite, un kafta de sojouk, des grillades et un assortiment de desserts. Nazzel comme le nom de la formule que Liza et Ziad Asseily proposent au menu de leur restaurant. Ce menu si particulier du Liza Paris qui vient d’ouvrir au Metropolitan Club de Beyrouth.
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n dit généralement que la première impression n’est jamais la bonne. Ce n’est pas le cas ici. Dès qu’on pose les pieds sur le carrelage terrazzo qui tapisse le sol, on a le souffle coupé. Le Liza est certainement un des plus beaux endroits de Beyrouth. Cette demeure où a vécu le premier gouverneur du Grand Liban, avant les Ghannagé puis la famille Bustros qui y demeura jusqu’en jusqu’en 1995, est un lieu à part. Un lieu inscrit dans la plus pure architecture traditionnelle. Mais sans le design de Maria Ousseimi, le restaurant niché dans cette bâtisse du 19e siècle n’aurait probablement pas revêtu ce caractère-là.
Chaque pièce raconte une histoire. Dans la Building room, ce sont les photos des immeubles de céramique signés Maryline Massoud et Rasha Nawam qui racontent l’histoire de Beyrouth, de ses tours chancelantes, des échos de la guerre. Dans la Money room, on retrouve nos vieux billets. Les billets de cette livre libanaise avant sa dévaluation. De ces 10 livres qui ne valent plus rien mais qui racontent un Liban prospère. Et la Banana room (comme la république ?), une salle que l’on peut privatiser et qui accueille les brunchs du Liza les samedis et dimanches. Des brunchs qui affichent déjà complet, comme à Paris.
Autour du dar qui est la pièce centrale des 500 m 2 du restaurant, se trouvent trois salles. Chacune avec un style différent. Un style décalé, second degré que Maria Ousseimi a tenu à appliquer. Des billets de banque ou un éléphant métallique suspendu au-dessus de la salle, tout est dit de manière subtile. Les Libanais font «voler des éléphants» (bi tayro fioulé)? Pour être de bons affabulateurs, ils le sont. Tout comme ils aiment se regarder dans le miroir. Nombrilistes ? Non. Juste attachés à leur aura. D’où la présence massive de miroirs. Ces mêmes miroirs qui reflètent la lumière du jour avec douceur. Une lumière qui pénètre mieux grâce aux portes qui ont été légèrement agrandies.
Aller au Liza, c’est également et surtout manger. Manger bien, une vraie gageure, surtout à Paris où l’on trouve peu de restaurants qui offrent des produits du marché dans leurs assiettes. A Paris où le Liza s’est développé. Boulangerie et sandwicherie (Le L du Liza), traiteur (Liza chez vous), bar à mezzés (Mezza Liza), et bientôt la Cantine du Liza aux Galeries Lafayettes. Aller au Liza, c’est se faire plaisir avec les spécialités de la maison, comme à la maison. Avec ces variantes propres au restaurant, Moghrabiyé aux coings, poulet au friké ou Daoud Bacha au boulgour. La cuisine du Liza n’est pas une cuisine fusion. C’est une réinterprétation des classiques libanais, des combinaisons qui vont de soi, des rencontres improbables et qui fonctionnent. Exactement comme une histoire d’amour. Celle de Liza et Ziad Asseily avec ce qu’il reste des racines de leur pays.
Quatre pièces à part donc. La Main room, la Banana room, la Money room et la Building room. Des motifs sur les murs, des papiers peints créés en exclusivité pour le Liza par la designer italienne Idarica Gazzoni. 212
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Le Liza, Palais Bustros, rue Trabaud, achrafieh, Beyrouth, +961 1 208 108, info@lizabeirut.com
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Par Médéa a zouri
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La villa de la Banane à Saint-Barth.
La baie de Sydney.
Le carrefour de Shibuya, à Tokyo. Cate Blanchett et Andrew Dice Clay.
L’Anantara Rasananda Resort, à Kho Phangan.
PHOTOS ALexAnDRe ABeLA, DAviD x. PRuTTing/BfAnyC.COM, STePHen LOveKin/geTTy iMAgeS, iSTOCK, DR
Salma Hayek et Mario Testino.
LA VIE La baie de Rio.
le tour du monde en six réveillons
Las des fêtes de fin d’année à la maison ? « L’Officiel » a sélectionné des spots exotiques pour passer en beauté en 2014. Let’s party…
PHOTOS ALexAnDRe ABeLA, DAviD x. PRuTTing/BfAnyC.COM, STePHen LOveKin/geTTy iMAgeS, iSTOCK, DR
Par JE AN-FR ANçOIS GuGGENHEIm
1. SYDNEY est la première ville au monde, méridien de Greenwich oblige, à fêter la nouvelle année. Quand la baie s’illumine des 30 000 fusées filant dans le ciel, certains en profitent pour surfer la vague, les autres s’arrosent de champagne sur les bateaux privés, myriade de lampions mouvants posés sur l’eau. Du Blu Bar, au 36e étage de l’hôtel Shangri-La, la vue est époustouflante, tant sur le spectacle unique de la baie que sur la scène privée du lieu. Australiennes et Asiatiques y sont sur leur 31. Cate Blanchett est là sans Woody Allen et je crois bien reconnaître Zhang Ziyi en pleine action. D’un coup de Riva, ce bel aréopage file poursuivre la nuit à Bondi Beach. Ça ressemble à une rave party, et c’en est une, dantesque. Le champagne est rosé, la musique rythmée, les surfeuses bronzées, promesses d’une nouvelle année délurée. 2. TOKYO se vide de ses habitants à l’approche des fêtes, partis retrouver leur famille au mont Fuji ou dans les provinces de bord de mer. La ville n’en continue pas moins de vibrer, intensément. D’ailleurs, les transports y fonctionnent à l’occasion 24 heures sur 24. Le carrefour de Shibuya est le spot où se rendre. Une foule extraordinaire s’y presse le 31 décembre pour compter les secondes avant la nouvelle année. La fête, elle, se déroule au Womb Club. La foule y est dense mais les Japonais sont courtois. Dans les quatre étages de folie, les jeunes femmes dangereusement sexy se contorsionnent sur un son impeccable. Des geishas européennes ou israéliennes, dont le job est d’accompagner les hommes d’affaires locaux lors de dîners, sont de relâche. Sympathisez ! C’est fort aisé. Elles vous feront découvrir un Tokyo by night fascinant, envoûtant, déroutant. Hakemashite omedetou ! (Bonne année !)
3. À Rio, les fêtes de fin d’année se passent en été. Trente-cinq degrés sur Copacabana, Paulao s’en donne à cœur joie. Tout juste débarqué d’Europe, après un concert à Amsterdam suivi d’un autre à Bruxelles, la coqueluche des DJs brésiliens emballe une foule de près de deux millions de cariocas. Les guinguettes de bord de plage déversent leurs flots d’Antartica, une bière légère, délicieusement fraîche. La glace a été livrée par camions entiers. On ne cesse de la piler, y ajouter un peu de sucre, de citron vert et de cachaça pour faire des milliers de verres de caïpirinha. La foule est vêtue de blanc, symbole de paix, de jaune, signe de prospérité, et de vert, la couleur de Rio. Les loueurs de sièges pliants font leurs affaires et les cercles d’amis s’installent sur la plage. Il y a bien quelques joueurs de volley, mais la danse passe avant tout. En roller, en Havaianas ou pieds nus, les garotas de Ipanema chères à Sinatra bougent en une chorégraphie saccadée, sensuelle et gaie. On attend l’artiste surprise de la soirée. Caetano Veloso ? Milton Nascimento ou Djavan ? À minuit, sûr, le feu d’artifice va embraser la baie. Planté sur le Pain de Sucre, le Christ, cette année peut-être, refermera ses bras pour un applaudissement bien mérité. 4. Il fait plus chaud à SAINT-BARTH qu’à Portofino et les yachts n’ont rien à envier à ceux naviguant sur la Méditerranée. Un Swan de 60 pieds pénètre dans le port de Gustavia, marins costumés s’affairant sur le pont. À Saint-Barth, pour fêter la fin de l’année, il semble que les plus beaux voiliers se retrouvent pour des parties VIP. Une silhouette féminine glisse sur le roof. Salma Hayek est aussi jolie qu’au ciné. François-Henri Pinault l’attend à quai. DéCeMBRe-jAnvieR 2013/2014
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L’Anantara Rasananda Resort, à Kho Phangan.
de leurs charmes. Les descendants des Highlanders de leur joie de vivre. Entre deux parties de fléchettes au Royal Oak Pub, l’un se saisit d’une guitare, une jolie rousse d’un violon, puis un baryton part en live, se lance dans des chants folks à vous faire dresser les poils sur les avant-bras. On danse, on rit, on boit, on se lie. Cela change des 31 entre amis à Neuilly.
5. À ÉDImBOuRG, Hogmanay n’est pas le nom d’un single malt apprécié de quelques amateurs éclairés. C’est l’une des plus grandes fêtes de rue au monde qui prend place à Édimbourg la nuit du 31 décembre et se prolonge souvent d’une ou deux journées. Ces Écossais sont fous! Délicieusement fous ! La fête est un mélange de coutumes gaéliques et d’agapes païennes scandinaves liées au solstice d’hiver. Tous les quartiers de la ville y prennent part. Feux d’artifices en veux-tu en voilà, processions aux flambeaux, concerts rocks ou classiques, théâtre de rue. Le tout arrosé de Mc Callum’s Stout, de Brewdog Libertine et autres bières charpentées. Les Écossaises ne sont pas radines
6. C’est un ami écrivain qui me parla la première fois de KHO PHANGAN. Ses droits d’auteur lui permettaient de vivre entre l’île Saint-Louis et une jolie maison à Goa. L’année dernière, il décidait de la quitter pour s’installer au sud-est de la Thaïlande, à Kho Phangan, au cœur d’un parc naturel. Il m’y invitait. Dix-sept décembre. La lune envahit le ciel. Vingt minutes de route et nous débarquons sur l’immense plage d’Haad Rin. Les rouleaux explosent sur la grève et quelques mômes s’essayent au bodyboard. Le monde débarque de partout: jeunes Israéliens, Indiens, Suédois, Américains et Chinoises. Un son énorme accompagne l’ascension de la lune. Je pensais avoir tout vu des raves parties, entre Ibiza, Goa et Bali. Que nenni. De tous les âges, de tous les pays, on danse, on se parle, on trinque. La nuit semble filer sans qu’il n’y paraisse. Yukiko, une jeune styliste japonaise, m’invite à prendre le petit-déjeuner dans sa villa de l’Anantara Rasananda Resort. Thé vert, papayes et mangues. Le lever du soleil sur la piscine à déversoir dominant le golfe de Thaïlande est d’une rare douceur. C’est décidé. Je reste jusqu’au 16 janvier, prochaine pleine lune.
SYDNEY : Australie Tour propose un séjour d’une semaine en hôtel 3 étoiles plus, avec vols Cathay Pacific, à partir de 2 965 €. Tél. 01 53 70 23 54. www.australietours.com TOKYO : Asia propose un séjour escapade à Tokyo de 7 jours/4 nuits en hôtel 3 étoiles, à partir de 1 536€. Tél. 01 44 41 50 10. www.asia.fr RIO : exclusif voyages propose un séjour de 6 nuits à l’hôtel fasano en chambre vue mer et 3 journées de découverte avec guide privé, transferts privés et vols Air france inclus, à partir de 4 780 €. Tél. 01 42 96 00 76. www.exclusifvoyages.com
SAINT-BARTH : Kuoni propose un séjour de 7 jours à hôtel Saint-Barth isle de france, départ le 22 décembre, avec vols Air france, à partir de 8 400 €. Tél. 01 55 87 80 54. www.kuoni.fr ÉDIMBOURG : Comptoir des voyages offre un séjour 3 nuits en centre-ville en hôtel 3 étoiles, vols compris, à partir de 370 €. Tél. 01 53 10 52 42. www.comptoir.fr KHO PHANGAN : Asia propose un séjour 10 jours/7 nuits à l’Anantara Resort and Spa, à partir de 1 960 €. Tél. 01 44 41 50 10. www.asia.fr
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PHOTOS ALexAnDRe ABeLA, iSTOCK, fOTOLiA, DAngeROuSBiz, DR
Johnny, lui, est déjà arrivé, fait préparer les agapes pour des soirées où l’on ne boit pas que du lait. Franck Dubosc est dans le coin semblet-il, il ne fait pas de camping. C’est moins classe que Kennedy ou l’Aga Khan, illustres prédécesseurs, mais Saint-Barth est comme cela, les stars s’y baladent, y festoient sans paparazzis, remisent ici leurs gardes du corps qui ont bien droit aussi à des vacances de fin d’année. Tiens, le petit Bedos boit un verre avec deux jolies filles en terrasse de café. Une grande blonde suédoise que j’ai dû voir à la télé sort de l’eau, son joli corps tout trempé. Ce soir, on fait la fête… de fin d’année. Dans les 500 mètres carrés d’Hallyday ? Chez un milliardaire russe? Plus certainement à La Banane, l’ancien hôtel créé par Jean-Marie Rivière récemment rénové. Tout Saint-Barth en une soirée face à la baie de Lorient dans les îles sous le vent.
La vue depuis le Blu Bar du Shangri-La, à Sydney.
zhang ziyi.
La fête de Hogmanay, à édimbourg.
PHOTOS ALexAnDRe ABeLA, iSTOCK, fOTOLiA, DAngeROuSBiz, DR
Le Womb Club à Tokyo.
La villa de la Banane à Saint-Barth.
Par L ouis BomPa rd
PHOTO Baard Lunde
IrrésIstIble, elle l’est, son ascensIon également. la FrançaIse camIlle rowePourcheresse, star de ce numéro, semble dePuIs le début destInée à la gloIre. récIt du Parcours d’une beauté du sIècle quI a conquIs les états-unIs et, Forcément, les cœurs qu’elle a croIsés.
PHOTO Baard Lunde
Blouson en coton, Levi’s.
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la vie « Papa dans les années 1960. »
« avec ma grande copine Lindsey Wixson. » dans « jalouse » de mars 2011, par matthew Frost.
À Tokyo, en 2009. déjà sur un surf…
« avec mes parents en californie. »
« dans ma chambre, à 4 ans. »
« ma scène dans “notre jour viendra“. »
« avec mon amoureux, andrew. »
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« ma vie à la plage, à 2 ans. »
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lle le regarde prendre un bain tout habillé, lui fait de l’œil, passe nue devant lui, lui court après, l’embrasse contre les parois métalliques d’un ascenseur… Stop ! À ce moment précis de septembre 2013, en collant ses lèvres à celles de Robert Pattinson dans la dernière publicité du parfum Dior Homme, réalisée par Romain Gavras, Camille Rowe-Pourcheresse change de statut. elle ne mit pas longtemps à s’en rendre compte. Quelques heures après la première diffusion du spot, elle reçoit un coup de fil de sa mère. Reconstitution : « Camille, tu es où ? - À New York, sur mon canapé, avec mon Andrew (vanWyngarden, son fiancé et chanteur du groupe MGMT, ndlr). Pourquoi ? - Je viens de recevoir une alerte Google qui disait que tu sortais d’un hôtel de Los Angeles au bras de Robert Pattinson ! » Welcome sous un nouveau soleil, Camille. Pourtant, si elle avoue sans faux-semblant ne pas avoir vu venir cette nouvelle marche vers la célébrité, les gens qui ont un jour croisé le parcours de la jeune femme de 23 ans ne peuvent en être étonnés. Déjà, car elle jouit d’un karma aux allures de chemin tout tracé vers les lumières. et puis, surtout, parce que Camille Rowe-Pourcheresse enflamme depuis toujours tout ce qu’elle approche : les étapes, les pellicules, les cœurs. Camille, c’est l’histoire d’une petite fille modèle devenue model sans jamais avoir été modelée. C’est l’histoire d’un destin qu’elle n’a pas choisi mais qu’elle choisit désormais de décider. il éTaiT une foiS… Malgré ses allures de conte de fées, le parcours de Camille ne s’est pas joué sur un miracle émouvant et vendeur, mais sur une implacable logique. une enfance passée dans un milieu favorisé des environs de Paris avec stages de surf en Californie, entre une mère américaine, ancienne danseuse au lido, mannequin quand
rougir les murs de clubs parisiens où l’intelligentsia modo-culturelo-artistique apprit à connaître les moues de ce joli minois adolescent. Puis tout s’emballe : une publicité amor amor de Cacharel réalisée par Jean-Baptiste Mondino avant de s’envoler le lendemain pour une série de photos avec Bruce Weber, un numéro de Jalouse en 2011 qui lui est entièrement consacré, L’Officiel ensuite, pour qui elle se transforma en une nouvelle Josephine Baker, une scène du premier film de Romain Gavras, Notre jour viendra, puis nan Goldin, The Strokes, Terry Richardson, Zadig & voltaire, une campagne Chloé (« c’est après ça que j’ai compris que ça allait être mon métier »), un déménagement à new York, Dior Homme, la couverture de L’Officiel aujourd’hui… fRaîCHe & fRenCHie Ce parcours brillant, et dévalé sans ralentissement, s’est dessiné sous le sceau d’un des plus marquants traits de caractère de Camille : la différence. Contrairement aux autres mannequins, elle n’est pas castée à 14 ans, mais alors qu’elle était déjà presque une femme. forcément, ça change la vision du métier… le fait qu’elle soit française a également contribué à son succès. C’est d’ailleurs peut-être la seule chose sur laquelle elle a joué volontairement pour toucher les étoiles. « Alors que je suis bilingue, lorsque je suis arrivée à New York, je forçais mon accent français au maximum pendant les castings ! » avoue-t-elle. et lorsqu’on lui demande ce qu’il y a de plus français en elle, la belle répond, les zygomatiques pointant le plafond : « Je n’ai pas de brosse à cheveux ! » l’autre caractéristique marquante qui place Camille dans un autre panier que ses consœurs, c’est bien entendu ses « proportions » : un corps d’un mètre 71 et des seins qui sont des seins. « C’est pour ça qu’elle est devenue un fantasme pour les hommes : elle a un corps de bombe avec un visage de petite fille », confie Joséphine de la Baume, avec
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« Je ne comprendrais jamais l’importance que les gens accordent à tout ça. la mode, c’est mon métier, pas ma vie. » ça lui chante et aventurière, et un père français propriétaire de restaurants, dont le Quai ouest de Saint-Cloud ou le Tokyo eat du Palais du même nom. l’histoire de ce couple à belle gueule qui vit aujourd’hui entre la france et le Maroc semble elle aussi trop belle : « Mes parents se sont mariés sans se comprendre puisqu’ils ne parlaient pas la langue de l’autre. C’est sûrement la clé de leur réussite en amour », nous confie leur joyau. Bien avant d’être repérée à la terrasse d’un café du Marais, Camille se fait un prénom. ne laissant déjà personne indifférent, elle fit
qui elle partagea une scène et des baisers dans le film de Gavras fils. Ce corps de femme « normale » (en beaucoup mieux) a ainsi inspiré bon nombre de photographes voulant dévoiler de Camille un peu plus que ce que la morale puritaine n’accorde. andré, directeur artistique de L’Officiel Hommes, a par exemple imaginé le corps nu de la frenchie pêché par des marins dans une série du magazine. « J’ai pas mal posé nue au début car je pensais que c’était le chemin classique d’une carrière de mannequin. Et puis on me proposait toujours des idées artistiques et fortes. Mais aujourd’hui, décemBre-janvier 2013/2014
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je ne le ferai plus », déclare Camille. Même si notre cover-girl accorde que cette plastique est une des raisons de son succès, elle a pourtant mis quelques bâtons dans les roues de la belle : « Au Japon, par exemple, on me bandait les seins. Ou lorsque je dois faire une photo en duo avec un autre mannequin, c’est toujours compliqué car je lui arrive sous le bras. » il n’empêche, Camille Rowe-Pourcheresse rejoint aujourd’hui l’armada de victoria’s Secret, pour qui elle vient de shooter un des plus importants catalogues, celui du swimwear. un premier pas vers l’ultra-médiatique Saint-Graal du défilé des angels cette année ? « Je ne sais pas, on verra. Mais on se demandait cet été avec des amies, en rigolant, ce que je pourrais faire comme salut au bout du podium. On s’est arrêté sur le baiser sur le pouce de Céline Dion ! » s’amuse-t-elle.
complète son impressionnante collection de kimonos, sa pièce fétiche pour le soir. Détachée de ce milieu qui l’a rendue célèbre, elle n’en est pas pour autant blasée. « Je ne me vois pas forcément être mannequin très longtemps, mais je suis encore excitée parce que je fais. Imaginez, je peux recevoir un appel à tout moment pour partir deux jours plus tard en Inde ou en Antarctique ! »
a STaR iS BoRn Puisque le personnage est campé, revenons à cette publicité Dior. Hormis quelques sueurs que cela provoque chez sa mère, Camille Rowe-Pourcheresse ne voit que du positif à une telle exposition. « Honnêtement, je ne vois pas de revers de la médaille. J’ai juste maintenant la chance de pouvoir choisir de faire ce que je veux. » et ce qu’elle veut c’est notamment passer un maximum de temps chez son fiancé, à quelques heures de new York, y BuBBle-GuM Cependant, malgré ce background favorable à la notoriété et une surfer et cultiver leur potager avec quelques amis fidèles (ashley beauté comme un cadeau des cieux, Camille voit une autre raison Smith, par exemple). Mais puisque Camille a l’habitude de brûler à sa réussite. « Je pense sérieusement que cela a bien marché pour les étapes, essayons de prendre un peu d’avance et d’anticiper moi car je suis gentille. Je suis une girl next door » avoue-t-elle, son futur. a-t-elle envie de jouer la comédie, la voie de sortie avant de répondre à notre regard étonné : « OK, si vous voulez, favorite des mannequins à succès ? Pas forcément. « J’ai tourné une girl next door plutôt jolie. » Cette sympathie naturelle et cette avec Romain Gavras il y a quatre ans un peu par hasard, pour voir énergie communicative, tous ceux qui ont un jour travaillé avec comment c’était. Ça s’est très bien passé, mais je ne me vois pas elle en attestent. Jean-Baptiste Mondino parle « d’une fille très forcément faire d’autres films. Sûrement parce que je ne veux pas pure, douce, candide et terriblement fraîche » qui le rassure sur m’engager plusieurs semaines sur le même projet. » Toujours au
« la génération des filles d’aujourd’hui ». Joséphine de la Baume ajoute : « Dès que je pense à elle, un mot me vient : bubble-gum. Car elle a quelque chose de si doux et d’innocent, mais est aussi d’explosif et éclatant ! » elle qui ne cesse de dire que la liberté est son meilleur conseiller de carrière est donc légèrement en marge de ce milieu de la mode qu’on sait un peu avare en sourire. « Je ne comprendrais jamais l’importance que les gens accordent à tout ça. La mode, c’est mon métier, pas ma vie. » Pas facile à croire avant de deviner que ce sens du style, à son image, racé, easy et aérien, est en réalité inné. alors qu’elle dit apprécier le travail de Christopher Kane et Raf Simons, c’est surtout dans les boutiques vintage que se remplit le dressing de Camille. et c’est dans ces dernières qu’elle 222
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profit de cette fameuse « liberté ». un choix que Romain Gavras regrette : « C’est toujours dommage de voir une bonne comédienne ne pas tourner. Parce que, vraiment, Camille est une très bonne actrice, elle joue naturellement. C’est d’ailleurs pour ça que je lui ai demandé de faire la publicité Dior Homme avec moi. Je savais qu’elle allait m’aider à emmener Robert Pattinson là où lui, le grand professionnel, aurait du mal à aller. » alors quoi ? la belle lance quelques pistes : « Toute ma famille est dans la restauration, alors je me verrai bien ouvrir un restaurant à Hawaï. Mais avant ça, je veux absolument aller en Inde pour voir dans son village une petite fille dont je suis marraine. » une star au grand cœur donc. Car oui, Camille Rowe-Pourcheresse est bel et bien une star.
PHOTOs maTTHeW FrOsT, masOn POOLe, andré saraiva, dr
« Je pense sérieusement que cela a bien marché pour moi car je suis gentille. Je suis une girl next door. »
la vie dans « L’Officiel » d’avril 2011, par mason Poole.
sur le tournage de « notre jour viendra ».
« jacuzzi time ! »
« retour dans mon agence, just Wm, à la place du boss cette fois ! »
dans « jalouse » de mars 2011, par matthew Frost.
« avec mon ami lapin. »
nYc, 2011.
« mon chaton. »
dans « jalouse » de mars 2011, par matthew Frost.
PHOTOs maTTHeW FrOsT, masOn POOLe, andré saraiva, dr
« sur mon 31 pour une réunion de famille. »
« avec mes parents, en 1992. »
« Halloween dans les 90s. »
« j’ai toujours su poser… »
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fairouz
GRAFFITI facebook.com/YazanOne
Née dans le quartier populaire de Basta, à Beyrouth, Nouhad Haddad n'est pas loin, aujourd'hui de ses 80 ans. Rebaptisée Fairouz (Turquoise) par son Pygmalion Assi Rahbani, elle est au Liban ce qu'Oum Kalthoum est à l'Egypte, une icône absolue, vénérée dans tout le monde arabe, interprète et incarnation de la culture de tout un peuple. p a r F. a . D .
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la vie
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GRAFFITI facebook.com/YazanOne
l y a dans son regard triste, dans sa gestuelle rigide, dans ses manières sobres, la survivance de cette petite fille pauvre qui suivait la musique partout où elle l'entendait: "Je n'avais pas le choix, expliquait-elle dans ses rares interviews. Je ne pouvais pas dire mes préférences, j'écoutais avec bonheur tout ce qui était à portée de mes oreilles. Nos voisins avaient la radio. Quand je travaillais à la cuisine, j'ouvrais la fenêtre et je chantais avec les chanteurs de l'époque. Dans l'immeuble d'en face, il y avait un homme qui travaillait la nuit et dormait le jour. Chaque fois qu'il m'entendait chanter il se réveillait en hurlant et en pestant". Fairouz aime raconter cette histoire. elle en sourit elle qui ne sourit pas souvent, pas vraiment, juste par esquisses. elle en sourit avec un rien d'ironie…qui n'eût pas rêvé, par la suite, être le voisin de Fairouz et l'écouter chanter à sa fenêtre. la suite s'enchaîne de manière aussi logique que magique. Remarquée à l'école pour sa belle voix, elle est engagée à Radio Orient pour accompagner la chorale. C'est l'unique station libanaise mais la plus moderne de la région. elle chante un solo, "ya zahratan fi khayali" (Ô fleur de mon imaginaire), une chanson d'asmahan, et c'est le triomphe. les auditeurs la plébiscitent et la réclament. a cette époque, les frères assi et Mansour Rahbani sont au four et au moulin, dirigent les programmes, l'orchestre, les choristes, écrivent les paroles et créent les chansons. assi s'éprend de la jeune Nouhad. ils se marient, elle devient Fairouz et lui son Pygmalion exclusif et absolu. Fairouz se laisse porter par la chance, elle qui affirme avoir toujours cru "qu'elle n'avait pas une belle voix et qu'elle ne se marierait jamais". les Rahbani ont le génie de réinventer la chanson arabe et d'offrir un nouveau modèle de musique traditionnelle. leur phrasé musical est un mélange de folklore libanais et de rythmes occidentaux. Cette modernité séduit autant qu'elle a de détracteurs. C'est une époque où de jeunes républiques régionales acquièrent leur indépendance tandis que d'autres, comme la Palestine, se retrouvent quasi démantelées. assi et Mansour écrivent pour Fairouz et Fairouz donne corps à leurs paroles et leurs mélodies jusqu'à devenir, selon la très belle formule de Frédéric Mitterrand qui lui consacre un reportage en 1995, "l'incarnation de l'histoire et la conscience géographique" du liban et du monde arabe. l'incarnation de l'histoire, parce que ses chansons parlent de guerres, de victoires et de défaites, marquent des événements, exaltent le sentiment patriotique d'une région déboussolée. la conscience géographique, parce qu'il y a toujours au programme de Fairouz un air consacré à la ville où elle se produit. il y a toujours une évocation des paysages de ce liban qui lui est si cher et de ses mœurs, de sa chaleur, de ses odeurs, de ses villages, de ses souks, des rêveries des jeunes filles et de leur coquetterie, de la gaucherie des jeunes gens ou de leur fierté virile. elle chante Jérusalem, Damas, Bagdad, le Sud meurtri du liban, Baalbeck où les Rahbani, à la faveur du prestigieux festival naissant, créent des
comédies musicales qui font date. Quand Fairouz est sollicitée par le cinéma, elle refuse au prétexte qu'elle ne sait "ni parler ni marcher". evidemment, les réalisateurs Youssef Chahine et Henri Barakat lui rient au nez. elle joue et s'étonne du résultat. Récemment, elle se félicitait de l'avoir fait "pour le souvenir". il y a dans ces films, dit-elle, des images réelles, des paysages, des décors que l'on ne verra plus. Ce sont des souvenirs, des témoignages. Je suis heureuse qu'ils restent". victime d'hémorragies cérébrales à répétitions, assi Rahbani, dès le milieu des années 70, en même temps que commence la guerre du liban, est épuisé par un rythme de travail acharné et commence paradoxalement à perdre la mémoire, lui qui aura tout fait pour perpétuer la mémoire heureuse de son pays. le couple se sépare l'année du triomphe de Fairouz à l'Olympia, en 1979. la Dame du liban travaillera désormais avec son fils Ziad. elle est aussi réservée, en apparence, que ce dernier est rebelle et joyeusement impertinent. Musicien doué, fou de jazz, il fera chanter à sa mère des standards revisités sur des textes arabes. Malléable à loisir, sensible depuis l'enfance à tous les sons qui la font vibrer, Fairouz s'adapte, donne de beaux accents à une version des "Feuilles mortes" que déchire un saxophone. Mais le public ne suit pas vraiment. Ce que le public réclame, c'est cette voix qui chante "habibi" dans le grésillement d'un transistor, le matin, à l'heure du café, et qu'on écoute comme une prière tandis que monte la rumeur de la ville. Ce que le public veut encore et encore, c'est tout ce qui ne reviendra pas: le liban glorieux d'avant la folie de la guerre, sa capitale cosmopolite grisée par la modernité, le Baalbeck du Festival où les élégants bateaux de croisière déversaient pour une nuit féerique un public raffiné en route pour d'autres ports…et la voix de Fairouz qui raconte ce passé-là, cette douceur de vivre, cette mémoire commune qui peut à elle seule, parfois, tenir lieu de pays. décembRe-jAnvIeR 2013 2014
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Suspension lumineuse « Fossili Moderni Meteore » de Massimiliano Adami. Page de droite, Ambra Medda dans son salon. Table basse Ico et Luisa Parisi, canapé « D70 » d’Osvaldo Borsani pour Tecno, dinosaure gonflable, bol « ObjectGold » de Jang Jin.
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Huit ans après avoir fondé la foire Design Miami, c’est pour nous parler de son dernier projet, L’ArcoBaleno, qu’Ambra Medda nous reçoit chez elle, dans son refuge coloré au cœur de l’East Village à New York.
AmbrA Au pAys du design
Par L é A T RICH T ER-PA RIEn T E Photographie Todd SELby
LA VIE
Ce qu’elle aime… - écouter : 180/365, le dernier album du groupe OK Go. - regarder : Fenêtre sur cour, d’Alfred Hitchcock. - Admirer : Le caravage, Klimt, Pontormo, velázquez, Schiele et Jenny Saville. - Feuilleter : Drawings Done Whilst on Phone to Idiot, de David Shrigley et In Praise of Architecture, de Gio Ponti.
ci-dessus, Ambra et son chien Bunny Kulash devant la bibliothèque. elle est assise sur un fauteuil de Gio Ponti. Devant elle, une chaise jaune « Poly » de Max Lam.
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hodes, Londres, Milan, Miami et New York. Ambra Medda parcourt le monde depuis son plus jeune âge. Maman sarde, papa autrichien, sa famille et ses amis sont éparpillés aux quatre coins du monde. Si ses villes favorites sont Buenos Aires, Rome et Mexico, son havre de paix est en Grèce, sa terre natale. Ouverte d’esprit, douée pour la communication, Ambra parle de nombreuses langues. Diplôme d’art asiatique de la School of Oriental and African studies de Londres en poche, elle part s’installer à Pékin pour perfectionner son mandarin. « J’ai adoré m’intéresser à l’archéologie chinoise, à l’esthétique médiévale japonaise et à l’architecture bouddhiste. J’ai appris à lire et écrire chinois. Cela fait partie des meilleures années de ma vie. » L’ARt POuR PASSEPORt Après Pékin, Ambra s’installe en 2002 à New York, puis à Miami, où elle cofonde et dirige durant six ans la foire Design Miami. Élevée dans un environnement artistique (sa maman était galeriste), Ambra avait à l’origine pour ambition de devenir marchande d’art chinois contemporain. « Jeune, j’aidais ma mère dans sa galerie. Fornasetti et Tom Dixon sont les premiers designers avec lesquels j’ai travaillé. J’ai ensuite fait des stages dans des galeries d’art et j’ai assisté des artistes. » Aujourd’hui, installée à New York, elle vient de se lancer dans une nouvelle aventure : L’ArcoBaleno (arc-en-ciel, en italien), un site internet dédié au design. Avec sa double vocation, commerciale et informative, le projet est ambitieux : « Lorsque j’ai quitté Design Miami, j’ai pris deux ans pour réfléchir à l’univers du design et comprendre comment je pourrais apporter ma contribution à cette spécialité qui m’est chère. J’ai voyagé, observé et rencontré des artistes, des galeristes, des collectionneurs
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et des marchands dans le monde entier. » Cofondatrice et directrice artistique du site, Ambra est aussi responsable du contenu. Sans cesse en vadrouille, elle explore le monde à la recherche de pièces sensationnelles. L’éclectisme et la diversité sont la signature de L’ArcoBaleno qui propose aussi bien des pièces historiques signées et rares que les coups de cœur artisanaux. « Je tâche de proposer un équilibre entre les grandes figures du design et des talents émergents. Vous trouverez ainsi des légendes telles qu’Ettore Sottsass, Shiro Kuramata ou Verner Panton, et de jeunes noms comme Study O Portable, Jack Craig ou Nacho Carbonell, sur lesquels je mise beaucoup. Je suis très attachée à promouvoir les jeunes artistes. Rien ne me réjouit plus quand un designer que j’ai soutenu est enfin reconnu. C’est très gratifiant. » Outre la sélection des pièces, Ambra prend part aux décisions relatives au contenu informatif du site. « Nous proposons des articles et des vidéos. Notre but est d’encourager les collectionneurs et les visiteurs à devenir encore plus instruits et passionnés par le design. » Composée d’une vingtaine de personnes, son équipe est divisée entre les bureaux de Berlin et ceux de New York. Avec trois nouvelles pièces à vendre par jour et deux ou trois sujets inédits par semaine, Ambra ne s’arrête jamais. Sa devise ? Go big, or go home, entendez « Engage-toi à fond ou rentre chez toi ».
ci-dessus, son mur d’inspirations. ci-contre, des jouets mexicains réalisés à la main dans le chiapas et une sculpture, « Alien Shrine » de Sebastiano Mauri, posés sur un coffre à tiroirs « Settimanale » en parchemin.
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« Je n’ai jamais eu de plan ou de stratégie décorative. La vie avance beaucoup trop vite et j’aime trop de choses différentes pour faire des calculs. Les meubles et les objets s’additionnent au fil du temps pour former leur propre harmonie. » REINE DE L’ACCuMuLAtION « Même si je voyage beaucoup, New York est mon point d’ancrage. Lorsque j’y suis, j’aime me promener avec mes amis, aller au cinéma, voir des expos, écouter de la musique ou rester dîner à la maison avec mon mari. » À New York, Ambra partage sa vie avec son mari, Damian Kulash, chanteur et guitariste du groupe de rock OK Go, et ses deux chiens. Ensemble, ils vivent dans un appartement minimaliste de l’East Village. tables basses italiennes des années 1950, chaises ultracontemporaines réalisées par de jeunes designers côtoient guitares et enceintes. Leurs deux univers se sont fondus, teintant mélodieusement les différentes pièces d’une certaine joie de vivre. À l’image de la maîtresse des lieux qui aime rire et plaisanter, la couleur et les effets d’accumulation y sont joyeusement représentés. Souvenirs et livres de voyage, bibelots en tous genres, objets ludiques et incongrus reposent aux côtés d’œuvres signées Maarten Baas, Osvaldo Borsani, Sebastiano Mauri, Ronan et Erwan Bouroullec, tom Dixon, Vico Magistretti ou Nick Lobo. L’art est partout. Mêmes les casseroles et les égouttoirs disposés dans la cuisine ou encore les
chapeaux accrochés au mur du couloir font penser à des installations artistiques. Sa pièce fétiche ? La chaise « Poly » jaune de Max Lamb. « Mon appartement est très animé et agréable à vivre. Il est en constante évolution. Je n’ai jamais eu de plan ou de stratégie décorative. La vie avance beaucoup trop vite et j’aime trop de choses différentes pour faire des calculs. Les meubles et les objets s’additionnent au fil du temps pour former leur propre harmonie. » ChIC INNÉ Férue de mode, Ambra voue un culte aux accessoires. Si elle maîtrise son style vestimentaire aussi bien que son intérieur, son allure, tantôt simple et féminine, tantôt androgyne voire garçon manqué, mêle chic, humour et décontraction. En robe vintage noire des années 1960 ou fleurie des années 1950, ou bien en jean, chemise et baskets, Ambra joue les grands écarts : « Si je m’habille de manières très différentes d’un jour à l’autre en fonction de mon humeur et de mon emploi du temps, je ne quitte presque jamais mes ballerines et ma Rolex “Air King” des années 1970. » Les hauts talons ? très peu pour elle. Adepte de Marni, A.P.C., Missoni, Yves Saint Laurent vintage et des sacs Fendi, sa tenue de tous les jours allie jupe crayon et chemise ou jean et blouse. Dans vingt ans ? Elle se voit heureuse, inspirée, toujours en train de travailler pour promouvoir de jeunes talents, voyageant beaucoup mais avec une meilleure qualité de vie. « J’aimerais bien vivre au milieu de la nature mais avec une super-connexion wifi ! »
Ses adresses favorites à New York - La boutique de meubles Future Perfect, 55 Great Jones Street. www.thefutureperfect.com - La boutique de mode multimarques Warm, 181 Mott Street. www.warmny.com - Le musée d’Art et design neue Galerie, 1048 5th Avenue. www.neuegalerie.org - La galerie Lehmann Maupin, 540 W 26th Street ou 201 chrystie Street. www.lehmannmaupin.com - Le musée The new Museum, 235 Bowery. www.newmuseum.org - La librairie Mast Books, 66 Avenue A. www.mastbooks.com - Le marché couvert chelsea Market, 75 9th Ave. www.chelseamarket.com - Le restaurant japonais Bohemian, 57 Great Jones Street. www.playearth.jp - Le restaurant branché The Fat radish, 17 Orchard Street. thefatradishnyc.com - Le restaurant de sushis Jewel Bako, 239 e 5th Street. www.jewelbakosushi.com - Le restaurant bio Back Forty, 190 Avenue B. www.backfortynyc.com ci-dessus, Ambra en robe Isabel Marant dans sa cuisine.
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Henry Dakak Jr, e forgeron Du 3 millénaire Avec ses meubles astucieux en laque, lampes araignées en bronze ou sous-verres en or, Henry Dakak JR est l’une des stars montantes du design “made in Liban”. Sa marque, HDD, et son showroom d’Achrafieh, font le bonheur des collectionneurs d’objets authentiques et insolites, à la croisée d’un savoir-faire d’exception et d’une créativité débridée. Rencontre. Te x t e e t p h o t o s G i l l e s K h o u r y
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e designer de 32 ans nous reçoit dans sa boutique, rue Abdel Wahad. Le regard bleu, expansif, à l’aise, tutoyant d’emblée, il décrit les objets disposés là comme dans un cabinet de curiosités. Quelques photographies aussi, et des affiches de films, dont celle des Parapluies de Cherbourg. Henry JR Dakkak caresse de la paume une console « vernie au tampon ». Puis, s’emparant d’une clé, il ouvre le meuble, explique son mécanisme, ses matériaux, jusqu’à l’origine de la serrure, une complication du 18ème siècle. La conversation, charmante, enjouée, sympathique, est celle d’un étonnant créateur d’objets, mais aussi d’un homme déterminé qui fait l’inventaire des produits de sa marque HHD, bientôt à Londres. Chez Henry Dakkak, on trouve des objets, des meubles ou des petits bijoux au style épuré et élégant, jonglant entre des formes traditionnelles et des utilisations contemporaines, tous conçus et produits à Beyrouth. « Cette boutique ne renferme que 60% de mes objets. Il y a aussi les commandes spéciales, » explique Dakkak. Réalisées surmesure ou vendues à la galerie, toutes les créations HHD partagent un même savoirfaire : celui des artisans libanais qu’ Henry JR s’est engagé à former et encourager. Dans son atelier, il y a bien un ordinateur sur une table, mais il est un peu noyé dans cet antre artisanal qui n’a rien d’une agence de design. Dakkak fait tout lui-même, ses esquisses, ses maquettes, ses prototypes. Il montre ses affiches de cinéma. «Cela peut m’inspirer, s’emballe-t-il, tout me sert. Je me destinais à une carrière dans l’audiovisuel et le cinéma avant de me lancer dans la création de meubles…». Depuis son enfance, Henry JR a toujours baigné dans l’univers du design et de la mécanique. Des parents propriétaires d’une galerie d’objets et un grand-père ingénieur. Il héritera même de la boutique de ses parents 10 ans après sa fermeture, pour y installer ses créations. De ses jeunes années, il garde le souvenir d’une relation forte avec la construction, les mécanos. Et avec la musique, qu’il continue à pratiquer. «Je suis un musicien qui a fait des études de design. La musique m’a toujours décembre-janvier 2013/2014
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accompagné et m’inspire encore aujourd’hui.» Il saisit une lampe à pied. Une simple ampoule sur un stand en acier: « Ce n’est rien d’autre qu’un pied de micro reconverti en pied de lampe, » explique-t-il d’un ton amusé. Henry JR se définit donc plus comme « compositeur» que comme designer. «Le design est sérieux, intimidant, pesant, éloigné du public. Je me sens plus créateur et artisan, attiré par les formes et les textures. Cela me permet des démesures.» Il invente des choses qui lui ressemblent. Car, ce qui est sûr, c’est que dans ses créations et sa démarche quasi-architecturale, Dakkak n’a peur de rien, en caméléon très assumé. Ses projets ne se ressemblent pas, ils ne sont pas identifiables à un style connu, même s’il y a des filiations. D’une part, il y a l’aspect mécanique et ingénieux qui revient presque dans toutes les créations HHD. « Chaque meuble délivré à un client renferme un mécanisme unique et presque secret dont lui seul saura se servir. » Une poulie dissimulée ou une clé invisible, en plus d’une esthétique irréprochable : c’est cette dualité inspirée des passages secrets dans les châteaux et palais du XvIIIe siècle que Dakkak essaye de reproduire dans ses œuvres. Fort d’un savoir-faire acquis 234
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en six ans d’expérience dans des usines italiennes, après des études en histoire de l’art, dans son atelier, ce forgeron du 3e millénaire tord, fait tourbillonner, courir les matériaux nobles, marbre, acier brut, bois, bronze, or, en les associant avec des objets récupérés d’un marché aux puces ou d’un vieux grenier. Dans la panoplie de réalisations d’Henry Dakkak s’alignent des objets qui n’ont rien de belles pièces fadement lisses. Ils paraissent parfois même légèrement cabossés, naturellement vieillis et chargés d’âme. Dans toutes ses inventions, il injecte la fougue d’un Beyrouth qui ne cesse de l’inspirer. « J’ai la chance de vivre dans une ville où tout est possible. Mais une ville où l’esthétique est reléguée au deuxième plan… Une ville dont la laideur est si passionnante qu’elle en est presque belle, » affirme Dakkak. Son rêve ultime ? « Que les gens qui entrent dans ma boutique s’imprègnent de mon univers et regardent mes créations avec des yeux d’enfants. ».
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www.australialuxeco.com Available at A誰zone stores. 01 99 11 11
NACH,beyroutH AvANt le grANd sAut P a r P h i l i P P i n e d e C l e r m o n t-t o n n e r r e
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pHOTO dr.
Anna Chedid s’est surtout fait connaître sur scène, à travers son EP et une clé USB qu’elle distribue à la fin de ses concerts. Celle qui se fait appeler NACH a déjà écumé toutes les salles parisiennes, que ce soit pour des prestations en solo ou les premières parties d’Arthur H, Ayo, Thomas Dutronc et bien sûr M, son grand frère. A quelques mois de la sortie de son premier album, c’est avec ses frères, Matthieu et Joseph Chedid, pour un concert “en famille” au Music Hall de Beyrouth, qu’Anna découvrait enfin le Liban, pays de ses origines et de sa grandmère, Andrée. Rencontre en coulisses.
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pHOTO dr.
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omme une ultime bénédiction avant le grand saut. Sur la scène du Music Hall, c’est une artiste déjà expérimentée qui accompagnait M à la basse. La chanteuse a interprété avec trempe deux de ses compositions, «Je suis libre» et «Ce qu’ils deviennent». De la chanson française agrémentée de pop rock. A 26 ans, cette jeune auteur, compositeur et interprète, navigue entre différentes influences musicales. Elle semble d’ailleurs avoir trouvé à Beyrouth, ville des contraires et des paradoxes, un écho à son art. 2014 pourrait être l’année du véritable envol. . . Q : Ca fait quoi d’être à Beyrouth? R : Dès que j’ai posé le pied sur le sol libanais, une sensation très belle m’a traversée et ne m’a pas quittée du voyage. J’ai découvert un pays magnifique, un endroit fabuleux, inspirant, rempli d’amour, de chaleur, une culture d’une grande richesse. Je me suis sentie bien, chez moi. C’était très émouvant de découvrir ce pays qui fait partie de moi et de mon histoire. Q : Comment s’est passé le concert ? R : Le concert était très intense pour différentes raisons. Jouer tous les trois en famille, au Liban, ce pays qui nous est cher mais que nous ne connaissions pas, c’était déjà beaucoup d’émotions. Et puis pour couronner le tout, Matthieu m’avait demandé de jouer à la basse ce soir-là. Or ce n’est pas mon instrument. Je chante et joue surtout du piano. J’ai donc dû apprendre une douzaine de morceaux à la basse pour l’occasion, ce qui a rendu ce concert encore plus fou et très fort en émotion. C’était un très beau moment. Un concert dont nous nous souviendrons, pour sûr ! Q : Pouvez-vous nous présenter NACH ? R : NACH c’est la musique, les mots et la
voix d’Anna Chedid. Ce sont mes compositions, mes textes, mes secrets, mes folies, mes pensées, mes fulgurances... ma passion. Je suis en train de préparer mon premier album qui verra le jour en 2014. Q : Vous avez suivi une formation en chant lyrique et en jazz, et vous adorez le rock et la pop. Ça a été difficile de se construire une identité musicale ? R : Effectivement, je me suis intéressée à plusieurs styles de musique, à commencer par le classique – avec deux années de formation en chant lyrique et en jazz - la pop, la soul, la funk, le reggae afroBeat... A mon sens, la musique ne se résume pas à un style. Je peux totalement frissonner sur Debussy, pleurer sur Nina Simone, rire sur Dick Annegarn, être en transe sur James Blake, danser sur Stevie Wonder et scotcher sur Radiohead. Sur scène, toutes ces influences vivent en moi. Je n’y pense pas vraiment. Je joue ma musique, chante mes mots le plus sincèrement possible. J’essaye de raconter mes histoires avec ma sensibilité. Q : Comment travaillez-vous ? R : Je compose souvent la musique en premier, j’écris le texte ensuite. Après, je commence une des parties les plus grisantes: l’arrangement. Je fais ça moi-même avec mon ordinateur, chez moi. Puis je fais écouter le résultat à mes musiciens et on le joue sur scène assez rapidement en général. Q : Quels sont vos projets ? R : Mon premier album prévu pour 2014, et puis encore pas mal de dates jusqu’à fin décembre. Aussi, très bientôt sur le site nach.fr et les réseaux sociaux, une nouvelle vidéo dont je suis assez fière : «Ce qu’ils deviennent». Q : Vous avez passé deux ans en tournée aux cotés de votre grand frère M.
Que vous a apporté cette expérience ? R : Cette tournée fut la plus belle et la plus grande école de musique que j’aurais pu faire. Ce fut très intense. Elle a changé ma vie à tous les niveaux. Q : Quelles sont vos influences ? R : Beaucoup de choses me touchent et m’inspirent. J’aime beaucoup la poésie et le cinéma. Je suis une vraie passionnée des films de Capra, Billy Wilder, Mankiewicz et aussi des vieilles comédies musicales américaines des années 50, «Singin in the rain» de Stanley Donen. Et la musique bien sûr ; j’adore Debussy, Nina Simone, James Blake, Les Rita Mitsoukos, Radiohead, Mickael Kiwanuka, Bill Withers, Al Green, Grizzly Bear, Fela Kuti... Q : Une grand-mère écrivain, un père et des f rères mu siciens. Qu’ont en commun les trois générations à part l’amour des mots et de la musique ? R : Oui, c’est incroyable cet amour pour les sons, la mélodie, le rythme et les mots... C’est en nous, dans nos gênes, nous sommes tous très sensibles à cela. Chacun à sa manière. En venant au Liban, j’ai eu la sensation de me rapprocher encore plus de ma grand-mère, Andrée Chedid, une femme exceptionnelle et magnifique. Nous avons en commun un lien, une histoire, des valeurs et une éducation mais aussi une énergie créative et positive, généreuse et bienveillante. Q : Aura-t-on le plaisir de vous revoir au Liban ? R : Oui. Pour sûr. Je ne sais pas encore quand, si ce sera pour NACH ou juste Anna en visite mais je reviendrai au Liban. Cet endroit me manque déjà. retrouvez toutes les dates de nACh sur http://nach.fr.
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PHOTOs derek ridgers, mOnica curTin 1985
LA VIE
Les années Lurex
À l’heure où la mode réactive les flashs des lamés et des paillettes, cette promenade ardente dans les soirées phares du Palace et du Blitz nous rappelle que l’esprit des fashion weeks d’aujourd’hui est né des nuits agitées de quelques créatures éperdues. Par Ariel WizmAn
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PHOTOs derek ridgers, mOnica curTin 1985
n sent que la culture « travaille », au sens obstétrique du terme – c’est-à-dire « va accoucher » – quand, au coin de la rue, les choses ne sont pas à leur place, pas à leur moment. Quand, par exemple, vers 7 heures du matin, sur le trottoir face au Marché Saint-Pierre, royaume du lurex et du crêpe georgette au mètre, une bande de gamins, visiblement en fin de nuit, rit et se chamaille en attendant l’ouverture. Nous sommes en 1982, 83 peut-être, le clubbing se remet à peine d’années de boîtes de nuit aussi kitsch que les costumes de scène de Claude François ou que la scène bourgeoise d’un porno de Bénazéraf. Il encaisse les chocs du Palace, de la disco et du punk. La mode, elle, n’est qu’une décennie après l’invention du prêt-àporter, et fait encore penser au jardin secret de maman : Cacharel, Daniel Hechter, le catalogue de la Camif, les grands magasins, les patrons
Page de gauche, Trojan et mark au club Taboo, à Londres en 1986. À droite, un look de la collection Bodymap de l’automnehiver 1984/85.
à découper dans les magazines. Pourtant, ces deux univers, qui ont chacun leur part de ringardise et de has-beenitude, vont bientôt se fasciner, se magnifier mutuellement, dialoguer pour se sauver l’un l’autre, et faire d’une poignée de déclassés nightclubbers des stars du catwalk et du marché du luxe. Pour l’instant, ces créatures blafardes
dont le cirque préfigure le voguing et les défilés de Gaultier, viennent du 7, le premier club gay de Fabrice Emaer (génie et patron du Palace), du Rose Bonbon ou d’une obscure chambre d’ado, dans une cité du 13e, où ils ont passé la nuit à ricaner en écoutant Marlène Dietrich et Iggy Pop. Ce qu’ils viennent chercher au royaume de la boniche modeste et de la Singer, c’est du tissu cheap, si possible voyant, genre 2 francs le mètre, pour le couper un peu n’importe comment, tenter un truc, une jupe pour mec, un turban en vinyle rouge, un caraco en tissu d’ameublement, n’importe quoi, un truc DIY qu’on portera ce soir au Colony ou à la Main Jaune, et qu’on jettera demain. Pas un déguisement, pas vraiment un vêtement non plus, une « expérience », pour se « looker » et apprendre, pour changer aussi des fournisseurs habituels, c’est-à-dire les sex-shops, les fripiers de Montreuil ou, exceptionnellement, les boutiques de Londres, sur King’s Road (Boy, Seditionaries, ex-Sex, où officiaient Vivienne Westwood et Malcolm McLaren). Faire ses vêtements pour la prochaine soirée, c’était toujours une urgence : « Habille-toi comme si ta vie en dépendait ou alors laisse tomber », disait, à Londres, Leigh Bowery, créature la plus excentrique de tous les temps, qui tendait, à l’entrée de sa soirée au Taboo de Leicester, un miroir à ceux qui voulaient entrer en leur balançant : « Vous vous laisseriez rentrer ? » rivaLité dans L’Outrage Chaque capitale d’Europe contenait alors quelques centaines, à peine, de ces jeunes gens exotiques, littéraires, futiles, inventeurs de leur lifestyle, et dont beaucoup mourront de leurs excès. Parler politique ? Avoir un travail ? Remplir une feuille de sécu ? You must be joking… Dans ces années-là, ceux que le journal de 20 heures, frissonnant, appelait « les branchés », apprenaient le style au Studio Berçot de l’extravagante Marie Rucki et, la nuit, se frottaient à Karl Lagerfeld, Loulou de la Falaise ou Roland Barthes, qui se plantait pour les observer, fasciné, dans le couloir d’entrée du Palace. Dans ces bandes, variantes polysexuelles et frivoles du gang, à Paris, Londres ou New York, on croisait déjà, inconnus encore, poupons maquillés et bruyants, John Galliano, Vincent Darré, Jean-Paul Gaultier, Marc Jacobs, Hervé Léger, Paul Smith, Rifat Ozbek, Stephen Sprouse et tant d’autres, qui feront les beaux jours de Chanel, Hermès ou Dior… C’est l’époque où les agences de pub, les enseignes de mode, les magazines sont fascinés par l’underground et se font tous les deux mois l’écho de tendances hallucinantes : cold, néo-BCBG, queer disco, fétichiste, néo-romantique, drag, gothique, ska, pirate… Voilà le programme, pour décemBre-janvier 2013/2014
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PHOTOs vicTOria and aLBerT museum LOndOn, derek ridgers
LA VIE
PHOTOs vicTOria and aLBerT museum LOndOn, derek ridgers
ceux qui croient encore que les années 1980 c’était Bernard Tapie et Voyage Voyage. Les modes se succèdent, chacune proclamant son avènement comme si elle était le dernier mot pour les derniers hommes, sorte de futilité pseudo-prophétique, une apocalypse très temporaire. Les pubs, imaginées par les premiers « créatifs », alors très recherchés, les mettent en scène, au risque de choquer les industrieuses classes moyennes (« Est-ce une fille ou un garçon ? », Eram), et les Mondino, Goude, Pierre et Gilles se chargent de rapprocher du mainstream ces « pédés » qu’on appellera bientôt « gays », ces « Noirs », qu’on commence à nommer « Blacks » et ces banlieusards dont les griffonnages s’appelleront bientôt « art contemporain ». À Londres, Steve Strange, le chanteur du Fade to Grey de Visage, dirige une bande qui pointe la journée à l’école Central Saint Martins (art, stylisme, décadence…) et le soir au Heaven (premier mégaclub gay) et au Blitz. David Bowie était venu y chercher l’inspiration pour son Ashes to Ashes. Il fallait vivre le choc de ce club, où chaque personne était un univers complet, extrême, à la limite de l’inaccessible, engagé dans une rivalité dans l’outrage. Ceux qui ne sont pas devenus toxicomanes ont échappé au déclassement, au sida ou à l’embourgeoisement, et ceux qu’on croisait alors près de la cabine du DJ s’appelaient John Galliano, Katharine Hamnett ou Michiko Koshino. Et tant d’autres, qui ont fait la mode et n’ont pas laissé leur nom à l’histoire. Les magazines i-D et The Face, qui faisaient d’énormes tirages avec une matière première pourtant très underground, étaient au service de ces créatures éperdues qui remplissaient leurs pages. À Paris, il y avait Actuel ou Jill (où officiait Babette Djian) et Yves Mourousi, le Jean-Pierre Pernaut de l’époque, interviewant sur la première chaîne un Iggy Pop torse nu, sous poppers, à l’heure du steak-petits pois, après avoir passé la nuit dans ses bras. Ces Leaders de L’insOuCianCe C’est de tout cela que parle aujourd’hui l’exposition « Club to Catwalk » au Victoria & Albert Museum de Londres. D’un moment d’histoire du style. Un moment important. Ceux qui l’ont vécu n’auraient pourtant jamais imaginé qu’il eût pu leur survivre et être raconté. C’est la mode, désormais l’une des industries les plus influentes et les plus lucratives du monde, qui fut bien l’un des principaux débouchés de ces oisifs bouillonnants. À Londres, certes, dans le New York du Studio 54, mais aussi et surtout à Paris. Au milieu des années 1980, on commença à voir ce qui est aujourd’hui la banalité des fashion weeks documentées par le Sartorialist : des kids overlookés qui se faufilaient sans carton dans les défilés de Mugler, Montana ou Castelbajac… L’esprit des fashion weeks d’aujourd’hui vient bien de ces fins de nuit des années 1980, quand les clubbers se rapatriaient du dancefloor vers le catwalk, des Bains-Douches vers la Cour Carrée du Louvre, et faisaient la sieste, en smoking trouvé aux puces, au fond d’un bar, entre le show de Gaultier et un cocktail Saint Laurent où ils taperaient l’incruste. On est alors dans une époque amusante : ceux qui travaillent sont fascinés par ceux qui se lèvent tard, boivent trop, s’habillent n’importe comment et disent n’importe quoi. Aimantés par ces leaders de l’insouciance, qui semblent dicter les tendances, les marques de mode, magazines et bureaux de style qui vont bientôt leur offrir des jobs plutôt bien payés, avec des horaires et des obligations, auxquelles ils vont petit à petit s’adapter, certains pour finir milliardaires, d’autres pour aller lentement vers l’oubli.
Aujourd’hui, des décennies plus tard, force est de constater que le clubber est désormais, au mieux, un étudiant Erasmus, au pire, un disciple kazakh de Kanye West en roue libre à SaintTropez. Et que le modeux est un professionnel qui se couche tôt, aime les bougies d’intérieur et navigue entre Milan (boring !) et le Bangladesh (économique). S’ils se croisent dans des soirées de la Week, planifiées par des relations publiques au choix d’invités millimétré pour le tapis rouge, c’est pour vérifier qu’ils sont à peu près sur les mêmes tendances, désormais planifiées et taillées pour la production de masse. Ce qui ne revient évidemment pas à dire que « c’était mieux avant » (overboring !), mais plutôt à attendre un moment où la prudence s’éloignera, où l’insouciance reviendra, et avec elle cette confiance en les autres, en l’avenir, qui permet à chacun d’être contaminé par l’extravagance, la différence absolue. En gros, quand le bourgeois cherchera la transgression ailleurs que dans les galeries d’art, où l’audace se chiffre en millions de dollars et où la rébellion rajoute sans arrêt des zéros aux chèques des investisseurs. C’est la leçon de ces années exposées par le Victoria and Albert Museum :
il faut un catwalk qui mondialise les idées les plus audacieuses, mais il faut aussi un underground, éperdu de prises de risque, au fin fond du club qui lui fournit, toutes les nuits, de quoi se renouveler et influencer la planète. exposition « Club to Catwalk - london Fashion in the 1980s », jusqu’au 16 février au Victoria and Albert museum, à londres. www.vam.ac.uk
Page de gauche, un blouson Levi’s « Blitz » customisé par vivienne Westwood en 1986. ci-contre, jonathan Batcave, une créature des nuits londoniennes, en 1983.
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LA NUIT
fan di fendi
Le top modèle Portia Freeman et la jeune artiste Phoebe CollingsJames se croisaient à l’occasion de l’ouverture de la boutique Fendi et du vernissage « Making Dreams : Fendi and the Cinéma », en pleine fashion week milanaise. Rivalisant de style en Fendi, Portia portait une robe de soie brodée de sequins à motifs floraux de la collection resort printemps-été 2014, et d’une minaudière « Giano » en cuir, tandis que Phoebe avait choisi une robe noire en mouton et cuir de la précollection automne-hiver 2013/2014, assortie d’une pochette « Daisy » en cuir et fourrure de vison. Deux looks forts pour deux filles de caractère ! PHOTO dr
P a r H é l è n e n at t e r
l’InaUGUratIOn De «SQUat» À la M.a.S. Ce 20 novembre 2013, le somptueux palais Abdallah Bustros brillait de mille feux pour célébrer l'inauguration de "Squat", troisième édition du projet éclectique des galeries Nilufar Milan et Balice-Hertling Paris, en présence de Nina Yashar et Daniele Balice. Une foule joyeuse, élégante et créative était au rendez-vous. S'y mêlaient banquiers, artistes, architectes, musiciens et journalistes autour de Tony et Elham Salamé, fondateurs de la Metropolitan Art Society qui héberge cette installation hors du commun, entre meubles de maîtres et art contemporain. Une pluie de paillettes invisibles crépitait dans l'air tandis qu'à l'heure du dîner, les invités gravissaient parmi les photophores le vieil escalier conduisant au Liza.
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Quintessence de l’élégance, le noir illumine les podiums et les tapis rouges. Couleur astrale pour beautés fatales.
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1. Angelina Jolie en Saint Laurent par Hedi Slimane. 2. Jessica Chastain en Gucci. 3. Marion Cotillard en Christian Dior couture. 4. H. Stern. 5. Sergio Rossi. 6. Charlotte Olympia 7. Balenciaga. 8. Chanel. 9. Chanel. 10. Dior. 11. Lanvin. 12. Chloé. 13. Elie Saab. 14. Jimmy Choo.
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Doré ou argenté, qu’importe l’éclat pourvu qu’il transperce le(s) cœur(s) de la nuit… P a r J o y k a D D o u R a , J u l i e l e V y. 4.
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1. Doutzen Kroes à la soirée Tiffany & Co. lors de la présentation de la nouvelle collection « Atlas ». 2. Georgia May Jagger. 3. Salma Hayek. 4. Fendi. 5. Dinh Van. 6. Gianvito Rossi. 7. Djula. 8. Dior. 9. Balenciaga. 10. Jimmy Choo. 11.Hermes. 12. Marni Trunk 13. Bottega Veneta.
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HOROSCOPE Par Chrystèle dessoy
capricorne 22 décembre – 20 janvier
Forme : vos loisirs ainsi que les fêtes renforcent votre vitalité. Amour : une rencontre magique pourrait changer le cours de votre vie… Vous qui avez besoin d’admirer pour aimer et qui placez la barre assez haut, c’est le moment d’ouvrir les yeux. Vie sociale : un événement concentre vos talents et vous pousse à vous surpasser. Mon conseil : croyez en votre bonne étoile. Forme : les astres vous donnent une pêche d’enfer. Amour : vous pourriez avoir l’impression que les sentiments qu’on vous porte sont indécis. Vous avez pourtant tous les atouts pour séduire. Vie sociale : des incertitudes et un manque d’engagement dans votre carrière vous déstabilisent. Mon conseil : entrez en communication avec des personnes créatives, surtout à l’étranger.
TAUREAU 21 avril – 21 mai
Forme : une belle énergie s’empare de vous. Amour : de nouvelles opportunités font évoluer vos rapports amoureux, saisissez cette chance ! Vie sociale : vous développez des activités inédites, liées au foncier, à l’immobilier, et vous exploitez à cette occasion des talents jusque-là inconnus. Mon conseil : soyez visionnaire !
GÉMEAUX 22 mai – 21 juin Forme : un vent de liberté souffle sur vous, un regain de vitalité à la clé. Amour : les astres vous ouvrent sur l’évasion, voyage pourrait rimer avec coup de foudre… Vie sociale : vous avez la recette du succès, votre action se prépare dans un contexte un peu indécis, mais la conjoncture va vous donner une occasion de briller. Mon conseil : laissez-vous enivrer par la nouveauté ! CANCER 22 juin – 22 juillet
Forme : un bon sommeil est indispensable à votre équilibre nerveux. Amour : votre amoureux aura du mal à trouver sa place dans votre monde où les fantasmes abondent… Vie sociale : la promotion d’une œuvre, d’une idée ou d’un personnage vous occupe. Ceci ne doit pas vous faire oublier vos aspirations. Mon conseil : ne rentrez pas dans votre cocon, réveillez-vous !
LION 23 juillet – 23 août Forme : vous subissez des pressions en tout genre, relaxez-vous. Amour : une opportunité de vous exprimer sur ce qui vous tient à cœur vous est offerte, c’est une occasion décisive pour votre couple. Vie sociale : votre côté superwoman fait parler de vous. Vous avez envie de voir votre nom en haut de l’affiche. Mon conseil : gare à la démesure et aux excès. VIERGE 24 août – 23 septembre
Forme : faites une cure de magnésium. Amour : une femme libertine est en train de naître en vous, des pulsions vous amènent à vivre une vie sexuelle sans retenue. Vie sociale : le travail est 260
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plus que jamais votre moteur. Vos efforts sont en train de payer, des graines de chance germent sur votre chemin. Mon conseil : croyez davantage en vous.
BALANCE 24 septembre – 23 octobre Forme : une vitalité au top qui vous fait sortir de votre coquille. Amour : votre pouvoir de séduction est au zénith, vous multipliez les chances de rencontrer votre moitié. Vie sociale : mondaine par nature, vous privilégiez les sorties et fréquentez les sphères artistiques ; le désir de gravir les cimes lumineuses de la réussite ne vous quitte pas. Mon conseil : misez sur votre côté raffiné. sCORpION 24 octobre – 22 novembre Forme : votre potentiel de régénération est énorme mais songez tout de même à recharger les batteries. Amour : votre duo est soutenu par un lien d’amour très fort autant que par des rencontres surprenantes qui vous poussent à donner le meilleur de vous. Vie sociale : vos idées d’avant-garde et votre créativité vous aideront à sortir des sentiers battus. Mon conseil : cultivez votre aura magique. sAGITTAIRE 23 novembre – 21 décembre
Forme : les grands espaces vous ressourcent. Amour : vous nouerez des liens aussi exigeants que gratifiants avec certaines personnes au travail. Vie sociale : il est l’heure de réfléchir à un nouveau départ professionnel, faites peau neuve. Mon conseil : votre amour de la vie vous tire toujours d’affaires…
VERsEAU 21 janvier – 19 février
Forme : un regain de vitalité, vous sortez de votre tour d’ivoire. Amour : vous aurez besoin d’un nouveau cadre pour vivre votre amour, d’autres racines, d’autres repères plus solides. Vie sociale : vous abordez un tournant dans votre action, il va falloir prendre des décisions rapides et décisives. Évitez l’imprécision et l’hésitation. Mon conseil : éloignez-vous du tumulte !
pOIssONs 20 février – 20 mars Forme : une thalasso serait bien méritée pour terminer l’année. Amour : ils pourraient prendre une tournure un peu plus officielle, vous êtes amenée à faire des choix importants. Vie sociale : communication, pédagogie, vous êtes vouée au dialogue. Vous aurez une heureuse surprise dans ce domaine mais veillez à ce que vos initiatives ne s’enlisent pas. Mon conseil : respirez, soufflez…
illustration dr
BÉLIER 21 mars – 20 avril
ENFIN
Sac personnalisé aux initiales d’Adele Fendi, cofondatrice de la maison en 1925.
Luxe sur mesure Fendi propose des modèles uniques toujours plus précieux en intégrant la technique de l’intrecciato à son service de personnalisation.
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rande nouveauté cet hiver chez Fendi : la maison ajoute à son service de luxe Made to Order, lancé en 2003, l’intrecciato, une technique de tressage inspirée des méthodes des maîtres fourreurs et permettant d’incruster ses initiales pendant la confection de son sac sur-mesure. Les mythiques modèles de la ligne « Selleria » ou le fameux « Peekaboo » sont 262
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ainsi personnalisables selon les désirs de la cliente et le savoirfaire de la maison italienne. Cousus mains dans l’atelier Fendi, les modèles customisés comportent une plaque précieuse unique à l’intérieur du sac et sont livrés dans un écrin accompagné d’une lettre signée par Silvia Venturini Fendi. Le comble du chic ! Dès décembre, dans la partie Made to order des boutiques Fendi. www.fendi.com
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Par Marine Boisset
STYLE/EXPO playlist
Play it christmas
Les fêtes de fin d’année, ce ne sont pas seulement des dîners et/ou des coups de blues. Noël, le Nouvel An, ce sont aussi des soirées cocooning devant la télé. Et comme les sempiternels films de la période sont diffusés et rediffusés, on se mate plein de DVD qu’on a choisis nous-mêmes. Ils parlent de Noël ou du Réveillon, mais heureusement ce n’est pas La Petite vendeuse aux allumettes de Jean Renoir. Nul besoin de pleurer pour l’occasion. Décembre, c’est le moment de sourire et de rêver avec James Stewart, Katharine Hepburn, Thierry Lhermitte, Meg Ryan ou Cary Grant. Et de voir et revoir des films de saison. Jean-marie Poiré – Le Père Noël est une ordure Frank capra – It’s a Wonderful life richard curtis – Love Actually christian carion – Joyeux Noël rob reiner – When Harry met Sally ron howard – How the Grinch stole Christmas arnaud Desplechin – Un Conte de Noël George cukor – Holiday Danièle thompson – La Buche michael curtiz – White Christmas Joe Dante – Gremlins Frank capra – Meet John Doe charlie chaplin – The Gold rush Georges meliès – Rêve de Noël henry selick – The Nightmare before Christmas hanna et Barbera – Tom & Jerry : The Night before Christmas John mctierman – Die Hard Nora Ephron – Mixed Nuts 264
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Par Médéa a zouri