L'Officiel-Levant, February Issue 52

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N° 52 Février 2015

Créateurs Nagib Tabbah Vivianne Debbas Ariel de ravenel En herbe Noor Hage k arma salman L’officielle du mois Noor farÈs Art MAS: DANIELE BALICE FOUAD EL KHOURY Love Power couples Oxygène Gstaad ou st. moritz ?

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sommaire

NEWS

ENTRÉE

page 46

L’ édito — page 44

Belle de jour — page 63

Pop & Psychédélique — page 64

Le choix de Krikor Jabotian — page 70

Must Have — page 60

Questions à choix multiple — page 62

Micol Sabbadini — page 72

Noor Hage — page 74

BEAUTÉ

Age of innocence — page 76

Noor Farès — page 78

Chic Exotique — page 84

#Followme — page 88

BIJOUX

Bonne santé — page 108

Les nouveaux indispensables — page 110

Quand Ariel continue Loulou — page 116

Call girl — page 118

Tabbah, avenue de la mémoire — page 124

«Vivianne» un parfum d’innocence — page 114

Audrey Savramsky au Wynn — page 128

Souffle précieux — page 130

PHOTOS dR

Give me five ! — page 106


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sommaire

Karma Salman, l’or et le vide — page 136

Effets de manche — page 138

Eclat du soir — page 140

La tank anglaise de Cartier — page 141

L’Age d’Ora — page 144

MAGAZINE

À l’ombre des pins — page 154

Accord Parfait — page 174

Instamatic — page 182

Love Break — page 188

Power Couples — page 198

Rendez-vous — page 204

Drôles de Dames — page 194

Monogram Party — page 212

La suite égyptienne de Fouad El Khoury — page 218

Mar Mikhael et après ? — page 234

Gstaad Vs St.Moritz — page 236

L’horoscope — page 251

Playlist: Kiss and fly — page 252

OXYGÈNE

Daniele Balice, compositeur d’images — page 220

Hommage — page 226

British Brunch — page 240

Girl Power — page 246

PHOTOS DR

ADRESSES



n° 52 — FÉVRIER 2015

EditEur

Ton y Sa l a mE GRoup TSG Sa l Rédaction rédac tri cE En ch Ef

FIFI a bou DIb

r é d a c t r i c E E t c o o r d i n at r i c E

STÉph a nIE na k hlÉ Département artistique d i r E c t r i c E d E c r é at i o n

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NICOL A S R EY NAUD

DIREC TEUR DU DÉVELOPPEMENT

GÉR A R D L AC A PE

I N T E R N AT I O N A L E D I T O R I A L E T A R C H I V E M A N A G E R

NATH A LIE IFR A H

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A NGEL A M A SIERO

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éDITO On ne vient pas vous parler d’amour, pourtant c’est la saison. On va surtout vous parler de la douceur de Beyrouth sous le soleil d’hiver. De son art, sans cesse renouvelé, de créer de la joie de vivre au cœur même des crises. Ici, la violence a si souvent régné, si souvent entravé toute forme de travail, de projets et de progrès qu’on a fini par ne plus attendre qu’elle passe. Faire avec, faire malgré et créer de la beauté contre la laideur est devenu une manière d’être. Le ciel bleu peut bien s’effondrer, chante Piaf, et la terre peut bien s’écrouler, peu importe, ici on semble prêts, tant que le soleil inondera les matins, tant que le beat scandera les soirées. C’est sans doute un peu léger, mais c’est vital. Les collections printemps été des créateurs arrivent déjà en boutique. On y découvre une inspiration enjouée, vaporeuse et romantique. Les créateurs ont toujours les premiers l’intuition de ce que le monde voudrait être. A une époque dominée par la violence, le monde apprend à devenir libanais.

illustration leslie david

Fifi Abou Dib



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news

DIOR 1/ VIEILLISSEMENT 0

Dior beauté en vente chez Aïshti, rue El Moutran, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.104

Créateur phare des années 1990, Helmut Lang avait lancé, dans des flacons épurés à l’image de son style, de remarquables parfums. Fidèles à leur formule d’origine, trois sont à nouveau disponibles. Opulente et chaleureuse, l’Eau de Parfum (2000) se dessine tout en sensualité orientale. Fraîche et vive, l’Eau de Cologne a été une des premières à remettre à la mode cette “vieille” famille. Après un départ frais, l’étonnant Cuiron (2002) développe une odeur cuirée sur fond balsamique. Antigone Schilling

BREF

Eau de Parfum et Eau de Cologne (100 ml), Helmut Lang. En vente à la boutique Helmut Lang : 15, rue Debelleyme, Paris 3e.

UNE ROSE EST UNE ROSE EST UNE ROSE…

Chaque année, à la fin de l’hiver, pour accompagner les jours qui s’allongent et la nature qui sort de son sommeil, Diptyque réinvente la rose comme un symbole de fraicheur absolue. Ce printemps, il associe le rosier avec le lierre qui représente la fidélité et l’éternel retour. Le parfum qui en résulte s’appelle Eau Plurielle, et la bougie d’ambiance Rosafolia. Dans le langage de Diptyque, cette combinaison donne un accord à la fois tendre et vert, vif et poudré, double, mais tellement singulier. F.A.D Diptyque en vente chez Aïshti, rue El Moutran, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.104

Glossy 70s

Les paupières teintées des mannequins du show Armani nous ont fait de l’œil. Ça tombe bien, le fard à paupières fluide Eye Tint, une texture qui passe du liquide au solide, est désormais disponible au grand public. Facile à poser, il est idéal à travailler, en un seul geste pour les moins habiles, ou à superposer pour les pros. Le résultat est irisé, satiné, mat ou métallique, et fait penser aux paupières heavy colorées des 70’s de l’imagerie Guy Bourdin, mais en plus subtil. M.R. Fluide à Paupières Eye Tint (12 teintes), Armani. Armani Make Up en vente chez Aïshti, rue El Moutran, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.104

Revival

Quand, en 1947, Christian Dior lance son premier parfum, il choisit pour le flacon la forme d’amphore, si féminine. Cette amphore renaît aujourd’hui. Dans la version classique, sont disponibles neuf fragrances, variations autour des fleurons maison : Miss Dior, J’adore, Hypnotic Poison et Diorissimo. Dans la version “couture”, le choix des parfums s’étend et le flacon se personnalise avec baudruchage, nœud parfumeur et fil d’or. A. S. Amphores (150 ml), Dior.

PHOTOs zEPPELIn, DR

Sweet memorieS memorie

En collaboration avec Arnaud Aubert, docteur en neurosciences, Dior a redéfini sa vision du rajeunissement. Il ne s’agit plus de «lifter» la peau pour obtenir un effet de jeunesse, mais de rééquilibrer les volumes du visage déstructurés avec le temps. Le résultat produit des émotions positives subconscientes chez la personne qui vous regarde, et le visage repulpé transmet un message de fraicheur qui gomme les effets de l’âge. Une approche à la fois douce et révolutionnaire, concentrée dans le nouveau sérum «Dior Capture Totale». Ce n’est pas de la magie, c’est de la science!. F.A.D


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LE FLAMBOIEMENT CENTENAIRE DE LALIQUE

soleil de Gaia, Paon, Ailes de Psyché, Vesta... des noms qui évoquent irrésistiblement la poésie et les obsessions symbolistes. Leur intrusion dans notre 21e siècle est due à l’heureuse idée de la maison Lalique de ressusciter sa joaillerie et de rééditer ses pièces phares. Entre l’exubérance de l’Art nouveau et la géométrie de l’Art Déco, près de cent ans d’histoire du bijou déploient, à travers ces rééditions, une beauté saisissante et nous envoûtent dans un bruissement de pierres précieuses. La collection a été présentée à Beyrouth par Damien Rosier, directeur export joaillerie de Lalique. F.A.D. Lalique, en vente chez Sylvie Saliba, Achrafieh, Beyrouth, +961 1 33 05 00

PARCE QUE C’EST LUI, PARCE QUE C’EST ELLE

LA PAiX DeS ÉtoiLeS C’est peu dire que Stella McCartney, en pleine maturité, lâche la

bride à une inventivité trop domptée, à ses débuts, par les dogmes écologistes et New Age hérités de sa mère. Une fois ces principes affichés, claironnés et intégrés, la créatrice la plus douée de sa génération renoue de manière réjouissante avec son enfance et décline pour le printemps à venir une collection d’accessoires ludiques. L’espace tel que représenté dans les dessins animés des années 80, avec ses étoiles stylisées, ses satellites en forme de joyaux et ses guerriers interstellaires, s’invite sur les sacs et sandales et nous offre une rafraîchissante régression. F.A.D Stella McCartney, avenue Fakhry Bey, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.575

PHOTOs DR

COURS, VOLE…

Fascinée par l’astronomie, noor Farès a créé un moyen magique de voyager dans l’espace. La collection «Fly me to the Moon» de la jeune créatrice libano britannique décline des ailes en pierres fines multicolores, sculptées selon la tradition du glyptique et suspendues à une arabesque d’or rhodié et de diamants. A essayer en boucles d’oreilles. On ferme les yeux…Ca marche!. F.A.D. Noor Fares, en vente chez Sylvie Saliba, Achrafieh, Beyrouth, +961 1 33 05 00

Kit Harigton, le Jon snow de Game of Thrones. Ondria Hardin, la «Petite» de Chanel, déjà mannequin à 13 ans pour Prada. Deux grandes figures mises en scène par un fascinant jeu de miroirs pour la double campagne printemps été 2015 de Jimmy Choo. sur un circuit à l’atmosphère chargée, le pied sur l’accélérateur, Kit porte le mocassin Belgravia en version gris métallisé qui fait penser à du mercure. Ondria porte des sandales et un sac inspirés du drapeau à damier noir et blanc qui indique au pilote l’arrivée de la course. Tous deux incarnent l’attitude et la sensualité d’une maroquinerie de luxe créée pour séduire. F.A.D Jimmy Choo, avenue Fakhry Bey, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.595

BREF P A R F U M D ’A M O U R

Pour rallumer la flamme de la saintValentin, rien de mieux qu’une bougie Cire Trudon. surtout lorsqu’elle est signée Valentino dans son verre “rouge absolute”, parfumée de géranium et jasmin, contrastée de notes de cuir, patchouli, ambre et baume de sapin. P.C. www.valentino.com/fr


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news

iL tAPe SUr LeS BAmBoUS Si la palme de l’esprit seventies revient, pour le printemps été 2015, à la maison Gucci, Frida Giannini, pour sa dernière collection, a choisi de préserver pour les accessoires un esprit intemporel, à la fois sobre et luxueux. Eminemment iconique, le fermoir en bambou est le fil conducteur de cette ligne héritée du premier sac «Bamboo» créé en 1947 en pleine période de rationnement des matières premières. Le bambou cambré au chalumeau a aussitôt incarné un luxe exotique et accessible. Vanessa Redgrave l’a même porté en 1966 dans Blow Up, le célèbre film d’Antonioni. F.A.D Gucci, rue El Moutran, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.200.

BURBERRy, NAOMI ET JOURDAN

BREF

Après avoir shooté Kate Moss et Cara Delevingne pour la campagne du parfum My Burberry, Mario Testino tourne son objectif vers naomi Campbell et Jourdan Dunn, les deux premiers modèles noirs incarnant une campagne Burberry. Deux puissantes figures que Christopher Bailey, le directeur général et artistique de Burberry décrit comme «deux icônes britanniques, deux femmes fortes et belles». Elles présentent avec grâce les trenchs en peau, chemises en denim, foulards et robes vaporeuses à sequins pastel de la collection printemps été 2015 de la marque F.A.D. Burberry, rue Allenby, Centre-Ville,Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.455

POéTIQUE

Façonnable rue Saad Zaghloul, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.525

Doudoune rock On connaissait la qualité insurpassable des doudounes Moncler d ’ hiver. On redécouvre le modèle “ longue saison” ultraléger, et souvent copié, réalisé ce printemps pour la première fois en cuir souple. Un modèle associant la douceur du duvet et la résistance de la peau, capable de s’adapter à tous les climats, et aussi se faire oublier : plié dans une poche poids plume. Une seconde peau ! P.C. Moncler en vente chez Aïshti, rue El Moutran, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.130

PHOTOs DR

Inspirée par les graphismes de la villa santo sospir de saint-Jean-Cap-Ferrat tatoués par Jean Cocteau, la nouvelle collection capsule Façonnable possède une force de séduction inédite. Le parfum de la Côte d’Azur, si cher à la marque pour hommes et femmes, se décline ici en chemises et sweats parés de dessins, ainsi qu’en écharpes et baskets étoilées des motifs lyriques du poète. Une sorte de retour aux origines pour la griffe qui habillait déjà Cocteau en son temps… P.C.


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DeS FLeUrS et eNCore DeS FLeUrS

Fidèle à son ADN féminin et vaporeux, Chloé ne se prive pas d’une folle envie de couleurs pour le printemps qui vient. La dentelle, le macramé et les chutes fluides devront donc cohabiter avec des verts soutenus et du bleu Klein sur des imprimés fleuris surdimensionnés, en plus de la palette habituelle qui décline les blancs et les nude dans leurs moindres nuances. Quelles que soient les propositions, on n’est jamais aussi femme qu’en Chloé. F.A.D Chloé, avenue Fakhry Bey, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.580

ALESSANDRO SUCCÈDE À FRIDA

Depuis l’annonce du départ de Frida Giannini de la direction artistique de Gucci, les paris allaient naturellement bon train sur le nom de son successeur. Finalement, Gucci a pris la sage décision de préserver la continuité, et ce n’est à pas un nouveau venu que la marque de luxe florentine a confié la relève. Alessandro Michele, après un bref séjour chez Fendi, a été engagé par Tom Ford en 2002, au studio de création Gucci de Londres. Bras droit de Frida Giannini depuis 2011, il révèlera sa vision lors des défilés automne hiver 2015-2016. F.A.D Gucci, rue El Moutran, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.200

BREF PA N O R A M I Q U E

Comment ne pas craquer pour le rouge orangé des lunettes aviateur miroir de Hedi slimane pour saint Laurent Paris ? La classe à Dallas… Et de Los Angeles à Paris aussi !

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Yves Saint Laurent en vente chez Aïshti, rue El Moutran, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.104

MILTON AVERY CHEZ TORY BURCH Il faut se souvenir des paysages du peintre américain Milton Avery, des panoramas en grands aplats de couleurs presque abstraits, fanés par le soleil, pour comprendre l’atmosphère rêveuse et nonchalante de la collection Tory Burch pour le printemps été 2015. Une palette en demi-teintes déclinée sur beaucoup de dentelle et de guipure laquée, de coton imprimé ajouré au laser, et ces broderies légères qui évoquent les mouchoirs raffinés de vos arrières grand-mères. A porter avec le nouveau sac seau à poignée en cuir tressé. F.A.D Tory Burch, rue Abdel Malek, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.574


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AGeNt ProVoCAteUr et FiLm Noir La directrice artistique de la marque de lingerie la plus sexy de sa génération est fascinée par les romans de gare et les girls gangs des années 60. Sarah Shutton se fait donc plaisir en s’improvisant costumière pour un crime parfait, équipant Naomi Campbell en parfaite femme fatale et dotant Ellen Von Unwert d’un érotisme effervescent. Leurs panoplies, universels objets de désir, seront ce printemps à portée de toutes les mains. F.A.D Agent Provocateur, ABC Dbayé, L0, +961 4 41 72 17

BREF UN FINALE EN BEAUTé

Pour sa dernière collection féminine avant de quitter la maison pour se concentrer sur sa propre marque, Christophe Lemaire a réalisé pour Hermès un finale tout en élégance et sobriété. Erigé en icône de la belle saison, le blanc se décline dans toutes ses nuances sur des robes légères et des chemises intemporelles. On trouvera par ailleurs toute une palette de couleurs franches, du bleu marine au rouge en passant par le safran, traduite dans des motifs ethniques, souvenirs de voyages lointains. Les peaux et le savoir-faire maroquinier d’Hermès sont majestueusement mis en avant entre shorts en daim et vestes incrustées de python à porter sur un denim indigo. F.A.D Boutique Hermès, Bab Idriss, Centre-Ville, +961 1 99 97 10

TEINT ET LUMIÈRE

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EFFLORESCENCE

Retrouvant régulièrement le chemin de la mode – particulièrement ces temps-ci –, les imprimés Liberty sont le fruit des envies du fondateur du grand magasin londonien ouvert en 1875, Arthur Lasenby Liberty. De l’esprit “eastern bazaar” au mobilier Art nouveau, en passant par la joaillerie, les vêtements ou la déco, un beau livre explore l’histoire de ce lieu devenu label de qualité jusqu’aux dernières innovations de celui-ci. P.C. Liberty, par Marie-Thérèse Rieber, éditions de La Martinière.

LES TROIS «S» DE CAMPER

Du pastel, des semelles qui ressemblent à des sculptures 3D, des dégradés de couleurs, des jeux de matières, de la haute technologie, un fini solide et des matériaux authentiques; jamais Camper ne s’est autant amusé avec ses propres codes. La marque de chaussures espagnole la plus prisée des bobos et autres amateurs de confort naturel avec une touche arty se lâche littéralement la saison prochaine à travers une célébration réjouissante du sea, surf and sun. F.A.D. Camper, Aïzone, Souk de Beyrouth, CentreVille +961 1 99 11 11 ext. 568 et Beirut City Center, Hazmieh, +961 1 28 71 87

PHOTOs DR

Comment créer un teint lumineux, sinon avec de la lumière? Et comment, précisément, fixer cette lumière? C’est la question que se sont posée les laboratoires Dior pour réaliser nude Air, ce voile unique, en poudre compacte ou en sérum de teint, à base de microcapsules de verre qui renferment du pigment, du titanium, de l’oxygène et des anti oxydants. sans talc, il s’étale sur la peau sans laisser de trace et rehausse le teint d’un éclat flatteur, plein de vitalité. Effet surprenant, dès la première application. F.A.D.



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news

Elsa & Marisa L’actrice Marisa Berenson publie un album de photos intimes et inédites sur sa grand-mère Elsa Schiaparelli. Rencontre.

et Don Johnson dans l’adaptation cinématographique très attendue du best-seller d’E.L. James ! Dans cette romance passionnelle entre une étudiante de 22 ans et un jeune homme riche, amateur de femmes, elle incarne une Anastasia Steele qui a bien du mal à résister aux troublantes propositions de Jamie Dornan, l’ex-égérie mâle de Calvin Klein. On peut la comprendre. Eloi Perrin-Aussedat. “Fifty Shades of Grey”, de Sam Taylor-Johnson, en salles le 11 février.

L A BOÎTE M AG I Q U E D E H E A RTBE AT

Quel genre de grand-mère était-elle ? “Tout le contraire d’une grand-mère traditionnelle, elle refusait d’ailleurs qu’on l’appelle ainsi, nous l’appelions ‘Schiap’. Comme elle ne travaillait plus, nous avons passé beaucoup de temps ensemble à Paris, où nous vivions dans son hôtel particulier, rue de Berri. C’était une grand-mère très proche qui nous encourageait beaucoup.”

Pour célébrer ses dix années d’existence, Heartbeat, l’association des médecins chanteurs, vient de lancer la Heartbeat Box. C’est une boîte en carton représentant le marathonien Maxime Chaya en super héros, destinée à organiser des collectes selon le principe des «Pièces jaunes». Heartbeat, qui organise des concerts et lève des fonds pour opérer et soigner les enfants malades du cœur, veut ainsi impliquer les écoliers et collégiens dans son action. Les boîtes sont disponibles dans les collèges, les Roadster Diner et Libanpost. Une fois remplies, on les déposera le 9 mars dans n’importe quelle branche de Bank Audi. F.A.D.

Quelle était sa personnalité en privé ? “Elle avait une forte personnalité et était très drôle. C’était aussi une femme secrète qui ne dévoilait jamais ses émotions. Sa force était sa dignité. Elle voulait montrer le meilleur d’elle-même en toute circonstance. En grandissant, j’ai découvert un autre trait de son caractère. Elle avait souffert pour obtenir son indépendance et s’inquiétait que je veuille suivre la même voie qu’elle. Elle était très protectrice et aurait préféré que je fasse un beau mariage !”

BREF

La rue de Berri, Hammamet, la Russie… Où pensez-vous qu’elle fut la plus heureuse ? “Les vacances à Hammamet étaient des moments de bonheur. Elle y était elle-même, détendue, loin des pressions de la vie parisienne. Elle a aussi adoré Venise où elle se rendait tous les ans. Elle descendait au Danieli et allait passer la journée au Lido où elle retrouvait ses amis, une foule très chic. Il y avait des déjeuners élégants, des invitations dans les palais…”

EN FÉVRIER, ON S’EN L AISSE CONTER

«Un roman, un film, un conte, une légende, un feuilleton littéraire haletant»…le tout dans une pièce de théâtre, Le Porteur d’Histoire, qui ne se jouera que trois jours en février à la salle Monnot. Molière 2014 du meilleur auteur et de la meilleure mise en scène, ce chef d’œuvre d’Alexis Michalik nous est apporté entre autres par Persona ProductionsLiban, dont l’objectif est de promouvoir la culture et la francophonie au Liban. Le succès de cette pièce, jouée au Studio des Champs Elysées, est si phénoménal qu’on aurait tort de la manquer. F.A.D. Le Porteur d’Histoire, théâtre Monnot, rue de l’université saint Joseph, 19, 20 et 21 février 2015 à 20h. Billets en vente à la Librairie Antoine.

Quel est l’ héritage le plus précieux qu’elle vous ait laissé ? “Une grande liberté intérieure. Savoir vivre avec indépendance et courage.” Selon vous, quel regard aurait-elle eu pour la mode aujourd’ hui ? “Elle n’était pas très tendre déjà à l’époque. Elle pensait que le chic n’était plus là. Cependant, elle aimait beaucoup Saint Laurent et Givenchy. Elle appréciait aussi Balenciaga et Courrèges, à l’avant-garde comme elle l’avait été elle aussi. Elle aimait moins le style bohême chic que je portais dans les années 1970.” E.P.A. “Elsa Schiaparelli’s Private Album”, éd. Double-Barrelled Books.

PHotoS DR

Sulfureux débutS Premier grand rôle pour Dakota Johnson, la fille de Melanie Griffith

Pourquoi publier aujourd’ hui cet album privé sur votre grand-mère ? “J’avais ses archives depuis des années. Personne ne connaissait ce côté intime et familial d’Elsa Schiaparelli.”


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GIVE ME FIVE ! page 106


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MONAR CHIC RÉALISATION LISA JOUVIN PHOTOGRAPHIE STUDIO L’ÉTIQUETTE


C O M M U N ’A R T RÉALISATION LISA JOUVIN ET MARION RENARD PHOTOGRAPHIE STUDIO L’ÉTIQUETTE

Sac Peekaboo en cuir imprimé motif orchidées, Fendi. Pochette Monogramme en cuir matelassé, Saint Laurent par Hedi Slimane. Livre “How to be a Parisian”, chez Colette. Porte-passeport en croco, L’Atelier du Bracelet Parisien, au Printemps. Carnet Smythson, chez Colette. Porte-monnaie en cuir glacé, Céline. Écrin 4 Couleurs Les Nuées 18, édition limitée, Guerlain. Rouge Dior Baume Spring 468, Dior. Porte-clé en veau Milo, Hermès. Lunettes de soleil en plexiglas, Fendi. IPhone 6, Apple.


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STYLE

Chaque saison, nos griffes préférées espèrent lancer de nouveaux hits. Nous avons sélectionné les candidats, il ne vous reste plus qu’à choisir le modèle… RÉALISATION LISA JOUVIN

Les escarpins JIMMY CHOO

La montre CARTIER

Les lunettes DIOR

La bague DELFINA DELETTREZ

Le sac MIU MIU

Modèle “Ari” en jacquard imprimé, cuir ou denim.

Modèle “Tank Solo” en acier ou or jaune, bracelet en cuir ou acier.

Lunettes de soleil “So Real”.

Bague en or, perle et émail.

Sac “Madras” en cuir.

PHOTOS DR

QUESTIONS À C H O I X M U LT I P L E


DE JOUR Pour courir d’un rendez-vous à l’autre, l’imper mastic est un complice irremplaçable. Mais son élégance un peu terne gagne à être rehaussée d’accessoires moins passe muraille. PAR LISA JOUVIN PHOTOGRAPHIE CLAIRE PATHÉ

Besace ronde en anguille, Louis Vuitton. Montre “Roma” édition limitée en caoutchouc noir et or rose, Bvlgari. Bague “White Noise” en or rose pavée de diamants, Repossi.


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tendances

Dolce & Gabbana

Marni Chloé

Stella McCartney

Fendi

POP

Fendi

La silhouette brindille (dés)incarnée de Twiggy, cheveux courts, collants et mini-jupe. L'allure swinging London version 2015. R é a l i s a t i o n S T É P H A N I E N A K H L É , M I N j A E L- H A g E

Marc by Marc Jacobs Emilio Pucci

Chloé

PHOTOs dr

Miu Miu


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Stella McCartney

Stella McCartney

Chloé

Marc by Marc Jacobs

Saint Laurent

psychédélique

Stella McCartney

Des fleurs, des pois, des rayures et de la couleur tout droit sortie du tube. Comme Nancy Sinatra, on n'a pas froid aux yeux. R é a l i s a t i o n S T É P H A N I E N A K H L É , M I N j A E L- H A g E

Saint Laurent

Valentino

Miu Miu

Diane Von Fürstenberg

Marni

HERMÈS


LEBANON 225 Foch St., Downtown Beirut Te l . + 9 6 1 1 9 9 1 1 1 1 E x t . 4 8 0





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style

une robe

“en maille, la quintessence de la griffe Alaïa”

des silhouettes

“La force de l'allure androgyne Christian Dior à gauche et un ensemble Dolce & Gabbana à la fois classique et séduisant à droite”

LE CHOIX DE... krIkOr jabOtIan

une chemise

“en soie blanche de Chloé en toute occasion”

L'un des créateurs les plus doués de l'avantgarde libanaise, Krikor Jabotian cultive un style romantique avec une touche gothique, mi-rock, mi-couture. Il nous confie ses secrets de style étonnamment minimalistes. Par F.a.D

la lingerie

“Agent Provocateur, parce que les dessous ont autant d'importance que le dessus”

des stilet tos

“à la fois classiques et modernes de Dior”

LES BASIQUES

un blouson

“de biker Saint Laurent à mettre de jour comme en soirée”

Un pantalon couture Dior longueur cheville. Un blazer noir bien coupé. Un trench Aquascutum.

unfoulard

“en fourrure Prada pour un trait de couleur et de fun”

La parfaite nuance de bleu sur un jean ni trop clair ni trop foncé. Un petit flacon de votre fragrance exclusive à garder dans votre sac.

un cabas

“de shopping minimaliste de Céline”

PHOTO dr

Plusieurs tops ras du cou et T shirts en coton blanc.


Daniel Gordon Babila and Window, with White Anemone

zagliani.com - #zagliani #zaglianilovesdanielgordon

A誰shti, 71 El-Moutrane Street. | T- 01.991111 - A誰shti Seaside, Jal el Dib. | T- 04.717716


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CORRESPONDANCE

1. V I L L A N E C C H I

1

“Entièrement restauré et ouvert au public, j’y ai d’ailleurs exposé une série de photos autour des palais et châteaux italiens.” Via Mozart, 14.

2.M ARCHÉ AUX FLEURS M ARNI

“L’événement le plus marquant de la fashion week milanaise. Pour célébrer ses 20 ans, la marque a envahi la Rotonda della Besana.”

2 3

www.marni.com

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3. SUSHI B

“C’est le dernier né des restaurants japonais. On s’y sent comme à New York.”

MICOL SABBADINI

Via Fiori Chiari, 1/A. 4 . S PA B U LGA R I

“De loin la meilleure escapade antistress de Milan. Le massage aux pierres chaudes y est aussi authentique qu’à Bali.”

6

5

ww.bulgari.com 5. TA K. O RI

7

“Svetlana Takori réalise de fabuleuses créations en maille pop et innovantes empreintes de cette charmante touche d’Europe de l’est dont elle est originaire.” www.tak-ori.com

6. IL BACARO DI SA MBUCO

“Mon restaurant favori à l’heure du déjeuner car il est situé en plein via Monte Napoleone et possède un joli patio.”

8

9

Via Monte Napoleone, 13.

7. C H A R M E & C H E V E U X

“Paolo et David sont les meilleurs coiffeurs de la ville. Leur salon de coiffure est distingué.” Via Giuseppe Broggi, 20. 8. PL ASTIC CLUB

MICOL SABBADINI Chaque numéro, une globetrotteuse de la mode, basée dans une grande capitale, nous livre un mix de ses coups de cœur et de ses incontournables du moment. PAR LÉA TRICHTER-PARIENTE

Aventurière, Micol Sabbadini sillonne le monde avec son objectif. Née à Milan dans une famille de joailliers, elle a grandi entre la Suisse, Paris, Londres, New York et Philadelphie, où elle a étudié les beaux-arts. Ses photographies colorées ont déjà fait l’objet de plusieurs expositions et une collaboration avec Louis Vuitton. En projet, un road-trip en Australie et l’exposition des clichés qui en résulteront.

Via Gargano, 15.

9. M A R C O D I V I N C E N Z O E T SA R A BAT TAG L I A

“Elle réalise les sacs personnalisés les plus géniaux.” www.marcodivincenzo.com www.sarabattaglia.com 10. C A R D I GA L L E RY

“Une sublime galerie spécialisée dans l’art d’après-guerre et l’art contemporain.” www.cardigallery.com Suite de l’interview sur www.lofficielmode.com

PHOTOS MARIO VILLANUEVA, DR

10

MILAN

“Créé en 1980, c’est le Studio 54 de Milan. Le samedi est le soir le plus cool car le DJ Sergio Tavelli est aux platines. Stefano Gabbana et Francesco Vezzoli y sont des habitués.”



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ZOOM

C'est une jeune styliste libanaise qui, naturellement, crée des robes. On sait qu'elle a fait ses classes à Parson's Paris et effectué des stages chez Elie Saab, Oscar de la Renta et Damir Doma. De retour à Beyrouth, en mai 2013, elle décide de créer sa marque éponyme. Noor Hage a 25 ans et des idées à décroisser la lune, à bouffer des haubans. PAR F.A.D.

PHOTOS DR

NOOR HAGE LE MONDE DANS UNE ROBE


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A

l'heure où nous en parlons, elle est sans doute déjà partie. Lauréate du prix de la Fondation Boghossian, elle a dû prendre le chemin de la villa Empain, à Bruxelles, et s'installer en résidence d'artiste. En attendant son retour, nous pouvons à loisir découvrir ce qui, à travers les vêtements qu'elle crée, transcende le simple vêtement. UN LANGAGE UNIVERSEL

Rien qu'en s'en tenant aux noms que Noor Hage donne à ses collections, on a déjà une idée de ses aspirations fondamentales. Que signifie Blao? Que signifie Ruga? On aura peut-être déchiffré bleu pour blao, rouge pour ruga, dans cette langue étrange qu'est l'esperanto, créée en 1877 par un Polonais du nom de Zamenhof dans l'espoir de faciliter la communication entre les peuples. La note est donc donnée et le projet de Hage se définit dans toute son ampleur. Ainsi, la jeune styliste aspire-t-elle à créer la petite robe universelle, lisible au premier coup d'œil, désirable sous n'importe quel ciel. Y PARVENIR

La première intuition lui vient un jour pendant qu'elle regarde un documentaire sur les moines tibétains. Elle coupe le son et lance les Blonde Redhead dans ses écouteurs. L'indie rock expérimental de ce groupe newyorkais dont la chanteuse est d'origine japonaise claque tout en se calquant sur la sérénité de la scène. Transportée, la jeune femme regarde à travers sa fenêtre et son regard se promène sur les façades décaties de Beyrouth où le brun se superpose à l'ocre et au noir. Sa première collection naît de cette fusion sensorielle, follement aléatoire et contemporaine, entre les robes rouges des moines du Tibet, les murs fatigués d'une grande ville chaotique sur la Méditerranée et la musique d'un groupe américain, chantée par une Japonaise. On est déjà dans un esperanto visuel, et la palette s'offre d'ellemême du rouge au noir en passant par le brun. UN SAVOIR-FAIRE

Noor Hage part d'une culture universelle où se croisent son goût pour le wabi sabi japonais et son regard de Libanaise émerveillée par une certaine énergie du chaos et la poignante semi décrépitude de sa ville. Son vœu est de créer des vêtements auxquels on puisse s'identifier sans se poser de questions, une fois qu'elle y a glissé ces éléments secrets qui favorisent justement une identification spontanée. Le choix des couleurs, la f luidité des tissus, la valeur des bordures, les ourlets rouleautés, le point de croix omniprésent, rien n'est là par hasard, tout a un sens. La créatrice qui affirme ne pas comprendre l'art pour l'art s'engage, par son travail, à répondre

à un besoin, à réaliser des vêtements portables, agréables et abordables. Même si chaque collection nécessite des dizaines d'heures de travail et le savoir-faire des meilleurs artisans couturiers et brodeurs traditionnels libanais. L'OUTRE-SAISON

Ce désir de décloisonner l'espace en abolissant les frontières et en fusionnant les cultures ne pouvait que s'accompagner d'un même désir de décloisonner le temps. Tournant le dos au sacro-saint rituel des saisons de la mode, Noor Hage s'octroie le droit d'obéir à son propre cycle, au rythme de son inspiration. Elle crée quand s'impose la justesse et la nécessité d'une pièce, à une cadence régulière et discrète dont l'effet de surprise attire les initiées. Cette part d'improvisation lui convient. Elle voudrait que cela dure.


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FOCUS

AGE OF INNOCENCE Souvenez-vous de Bilitis, le film de David Hamilton mettant en scène les amours ambiguës de deux très jeunes femmes. La caméra de Hamilton s’inspire de Degas, ses ballerines éthérées, ses tulles vaporeux, ses transparences, sa lumière floue, blanche et dorée, quasi utérine. Une esthétique dont le grand retour s’annonce dans les collections printemps été 2015. PAR F.A.D

A

la belle saison, la mode nous donnera envie de nous voir en peinture. Comme ces hommages rendus par David Hamilton, avec ses paysages humides, avec sa lumière douce et ses jeunes modèles nordiques, dénudées, blondes et minces avec des seins qui semblent à peine éclos, aux grands peintres du flou. Célébré dans les années 70, années érotiques comme chacun sait, Hamilton est ensuite boudé par des décennies pudibondes qui le jugent sulfureux et le taxent de pédophile. Mon amie Amale lui en veut pour tout autre chose. Elle dit en substance qu'il lui a "pourri son adolescence avec ces femmes si belles, qui pesaient 20kg toutes mouillées et auxquelles, on aurait beau essayer, on ne ressemblerait jamais". Mais nul besoin d'être une nymphe pour accéder au moins à la poésie de cette tendance romantique et légère, véritable célébration de la féminité et du retour des beaux jours.

VALENTINO

Chez Chloé, maison dès l'origine vouée à la sensualité des tissus fluides et légers, de la dentelle, du blanc, du beige et du pastel, "l'âge d'innocence" sera à la fête. Clou de la collection, une robe bustier en longue cascade de voiles et de dentelle blanche au décolleté creusé en "U". Chez Valentino, l'ode permanente à la féminité se poursuit avec une robe blanche ajourée, dos nu, avec un décolleté plongeant en "V" retenant une longue jupe en chantilly à grands motifs de fleurs. Dior, plus nordique, plus rigoureux, se fait aussi très couvrant avec un col droit très montant et des manchettes qui retombent sur les mains, jusqu'au bout des phalanges. L'abondance de dentelle blanche et vaporeuse contribue à la sensualité toute cérébrale de cette création. Il n'est pas jusqu'à Roberto Cavalli qui ne propose sa version romantique, lui dont le glamour parfois violemment érotique et les imprimés tapageurs font un des couturiers les plus iconoclastes de sa génération. Loin de sa passion habituelle pour le python et autres boas constrictors, sa robe longue iconique est un pur bonheur de voiles et dentelles ajourées, sage col Claudine, manches gigot, fleurs sur

PHOTOS DR

ROMANTISME DÉBRIDÉ


OSCAR DE LA RENTA

CHLOÉ

EMILIO PUCCI

DIOR

ROBERTO CAVALLI

les seins et transparences savantes à partir de la taille. Chez Dolce&Gabbana, le délire sicilien et médiéval de l'hiver se prolonge dans la saison estivale avec cette fois un hommage à l'influence espagnole, avec force couleurs vives, il est vrai, entre rouge et noir, avec une fête baroque de joyaux brodés, mais avec aussi des tuniques de duègnes, vaporeuses, fluides, blanches et frangées. Même tendance chez Pucci où l'esthétique "sexy" est à elle seule un programme, et chez le doux Oscar de la Renta dont la griffe sera toujours solaire, comme un éternel corso fleuri. Chez l'un comme chez l'autre, le blanc est ajouré et vaporeux, certes, mais piqué de broderies de guirlandes florales multicolores, spectaculaire surgissement du printemps dans une nature virginale. LA FORCE DE L'ACCESSOIRE

CÉLINE

CHLOÉ

Pour compléter cette tendance dont l'ingénuité parfois nunuche est en total décalage avec notre époque, on jouera la force des accessoires, notamment les chaussures hybrides imaginées par les créateurs pour cette saison atypique, les bottes chaussettes en trompe l'œil de Dior ou les spartiates très montantes de Chloé, les ballerines souples à talons épais et pompons métalliques de Céline, ou celles, en satin nude, mais pointues et à semelle rigide de Balenciaga, ou encore les sandales rustiques en cuir brut et talons façon bois de Gucci. L'idée, au final, est de renouer avec la nostalgie sensuelle et flower power des seventies tout en exprimant une personnalité forte et sûre d'elle, mais sans concession sur sa féminité.


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L’OfficieLLe du MOis

On a beau être la fille d’un richissime businessman doublé d’un homme politique averti, on ne s’improvise pas Noor Farès. Cette jeune créatrice qui n’a pas encore franchi le cap de la trentaine est avant tout une grande travailleuse. Libanaise AOC, bien que vivant entre Paris et Londres depuis sa naissance, L’Officiel Levant l’a rencontrée à l’occasion d’un de ses fréquents sauts de puce à Beyrouth.

NOOR FARÈS Par

F.A.D.

N

Stylisme

AMINE JREISSATI

on, ce n'est pas tout à fait une enfant gâtée, malgré la magie de l'enfance qui brille encore dans ses grands yeux noirs et rêveurs. Malgré la foultitude de jouets qui squattent encore son univers et qu'elle continue à ramener de ses nombreux voyages. Malgré les fées innombrables qui se sont penchées sur son berceau dès la naissance - surtout depuis sa naissance au monde de la haute joaillerie. Soutenue par de grands moyens et des relations non moins exceptionnelles, Noor Farès n'en a pas moins été élevée dans le culte de l'effort et de la perfection. Tant qu'à jouer un jeu, elle a choisi celui de travailler dur pour gagner son prénom, la crédibilité de sa griffe et sa place au soleil. Quand elle lance sa marque éponyme à Londres, en 2009, elle a 23 ans et déjà plusieurs années d'études au compteur, entre histoire de l'art à Boston, conception de bijou et gemmologie au GIA de New York et communication de la mode à Central Saint Martins. Sa première collection s'appelle "Touch wood", non seulement parce qu'elle associe ébène et diamants, mais par superstition, pour assurer un bon augure à la suite. Toucher du bois, sans doute était-ce le bon geste, à voir le succès qui a suivi ce premier élan. La créatrice qui se réclame de l'Orient, du fétichisme, des mystères et de la

Photographie

TONY ELIEH

magie de l'Orient, n'a eu de cesse, depuis lors, d'attribuer à ses bijoux des qualités protectrices, y camouflant toute sorte de grigris, à commencer par la forme de l'œil et la pierre bleue contre le mauvais œil. Aux sources d'un succès

Noor Farès raconte volontiers que l'amour du bijou lui vient de l'enfance, quand elle puisait dans le tiroir de sa mère toutes sortes de breloques qu'elle empilait autour de son cou, de ses poignets et de ses doigts, se promenant ensuite dans la maison parée comme un sapin de Noël. Il faut ajouter que cette maman très stylée a une sœur, Sonia Farès, créatrice de mode à Paris, grâce à laquelle Noor a passé de longs après-midis dans un atelier de couture, entre les chutes de tissus et le ronronnement des machines à coudre. Voilà qui nourrissait déjà sa passion pour la création. Aussi, quand la marque Noor Farès est lancée, ce ne sont pas les sources d'inspiration qui manquent et les muses se précipitent de tous côtés. Elle ne sacrifie pas pour autant ses études, et sa dernière collection est une version aboutie de son projet de master. Pour canaliser toute cette énergie, la jeune bijoutière se recentre sur les fondamentaux qui l'émeuvent: la qualité sacrée et protectrice du bijou et le pouvoir de celui-ci de se transmettre en transmettant une histoire. L'un



L’OFFICIELLE DU MOIS

de ses bijoux préférés, affirme-t-elle, est d'ailleurs une alliance hexagonale sertie de diamants que lui a donnée sa grand-mère. DES COLLECTIONS HABITÉES

Créer des talismans et des amulettes, quand toute l'histoire du bijou en regorge, c'est surtout, pour Noor Farès, imprimer un regard contemporain sur un objet immémorial. La jeune femme puise à pleines brassées dans l'histoire de l'art et se repait du symbolisme de Francesco Clemente en peinture tout en se passionnant pour les déstructurations de Frank Gehry et Zaha Hadid. Tandis qu'elle propose, collection après collection, une vision où se mêlent géométrie et mathématiques (Geometry 101, 2014), glyptiques et astrolabes (Tilsam et Armillea, 2015), elle décline un brassage d'impressions de voyages où l'Inde se révèle omniprésente (le sous-continent lui a d'ailleurs communiqué son amour jubilatoire des couleurs). Ainsi, la ligne Armillea s'est imposée après une visite de l'observatoire antique de Jantar Mantar à Jaipur, faisant jaillir toute une batterie de sphères armillaires et de sphères tout court en pierres fines qui roulent sous les doigts. Dans la droite ligne d'une collection précédente, Fly me to the Moon, où la tradition du glyptique, entre camées et intailles, met en valeur des ailes sculptées et bordées d'or incrusté de diamants, l'intérêt de Noor Farès pour le cosmos, l'astronomie, voire l'astrologie, s'affirme au point de devenir une signature. Fiable et rassurante, l'harmonie cosmique, au même titre que la perfection et la précision géométrique, porte bonheur sans effort. Geometry 101 se compose d'une série de pendentifs, bagues et boucles d'oreilles représentant les cinq solides de Platon, considérés par le philosophe grec comme des "objets mystiques". On y trouve aussi l'étoile Merkaba formée de tétraèdres. Ce symbole New Age désigne la propriété qu'aurait l'être humain à voyager dans l'espace et le temps. On l'aura compris, Noor Farès ne crée pas des bijoux pour faire joli. Sa ligne esthétique privilégie les formes qui dégagent une force à la fois formelle et spirituelle. Ses créations sont désormais présentes au Dover Street Market, chez Liberty et chez Matches à Londres, WhiteBird à Paris, Bergdorf Goodman à New York, et en ligne sur Net-à-Porter. Parmi ses fans absolues, on compte des icônes de mode telles Miroslava Duma, Anna Dello Russo, Giovanna Battaglia, Naomi Harris, Ellie Goulding, Suki Waterhouse, Olga Kurylenko ou Rosamund Pike.

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L’OfficieLLe du MOis

SIGNES DISTINCTIFS

Film(s) culte(s):Caramel de Nadine Labaki Que trouve-t-on dans votre iPod? Fayrouz, The Beatles, The Spice Girls et de la musique indienne Que trouve-t-on dans votre DVDthèque? Harry Potter Artistes préférés? Olafur Eliasson, Nabil Nahas, Francesco Clemente et Walid Raad Un musicien: Ravi Shankar et Ziad Rahbani Un acteur/une actrice: Cate Blanchett Un acteur/actrice avec qui vous rêveriez de jouer: Sean Connery Un ou une créatrice de mode: Azzedine Alaia, Rabih Kayrouz Une pièce que vous ne jetterez jamais:Une vieille veste militaire vintage, même si elle tombe en lambeaux Vacances idéales: Ibiza Contre le stress? Le kundalini yoga Allergie? Aux cacahuètes Spécialité culinaire: Le thai curry Plus beau compliment reçu: Quelqu’un m’a dit une fois que j’ai une joie de vivre contagieuse. Votre livre de chevet? La biographie de Diane Von Furstenberg Un bijou: Mes boucles d'oreilles Fly Me to the Moon Un héros/une héroïne: Mon père Un lieu que vous aimez: Beyrouth Une rue: La rue du Bac à Paris et Portobello road à Londres Un restaurant: Le Noma à Copenhague Dans vingt ans ? Vivre encore ma passion.

« L’intérêt de Noor Farès pour le cosmos, l’astronomie, voire l’astrologie, s’affirme au point de devenir une signature. ».


LESILLA.COM



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CHIC EXOTIQUE Réalisation

LISA JOUVIN

Photographie

STUDIO L’ÉTIQUETTE



Sac “Rialto” burnt red en cuir d’élaphe, BOTTEGA VENETA.


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Créatrices, consultantes, journalistes, blogueuses ou acheteuses, les nouvelles influenceuses de la mode font vibrer les essentiels de la saison. Un challenge réalisé entre Paris, Londres et Miami en total looks cohérents. Photographie

ROBERTA BURNS, MARCELO KRASILCIC, TOM DE PEYRET, MARCIN TYSZK A

Stylisme

VANESSA BELLUGEON AUDREY TAILLÉE

Texte

SARA WAK A


CHIARA FERRAGNI en Fendi Robe en coton et soie brodée et sac en cuir brodé, FENDI. Bracelets “Love” et “Juste un clou” en or jaune Cartier et Saint Laurent par Hedi Slimane perso. Photo : Tom de Peyret


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J

e suis sûre de ne pas être la seule à m’être demandé, la première fois que j’ai utilisé Instagram : “Mais que signifient les chiffres en haut des photos avec le K ? 145 kg ? Kilos de quoi ? Tomates ? Carottes ? Et le M ? Mètres ? Minutes ?” Puis j’ai découvert que K et M représentent le nombre de followers de la personne. K est égal à 1 000 followers et M équivaut à 1 000 000 de followers. Ces chiffres ne sont donc pas à sous-évaluer, ils sont aussi importants que les cours de la bourse ! Internet a révolutionné les moyens de communication de la presse écrite. Dans un monde toujours plus rapide et global, les utilisateurs (on ne parle plus de lecteurs) veulent les informations en temps réel et en rapport direct avec les auteurs. Immédiateté, empathie et partage sont les paroles clés pour attirer le public. C’est dans ces circonstances qu’a émergé une nouvelle catégorie d’experts en relation publique : les influencers. Plus besoin de partir en reportage en zone de guerre ou de passer une nuit blanche pour rendre son papier juste avant l’impression, ces nouveaux phénomènes du cyberespace réussissent à connaître gloire et crédibilité auprès du public. Et les chiffres le confirment : Chiara Ferragni : 3,1 millions de followers Kristina Bazan : 1,2 m Leandra Medine : 774 K Poppy Delevingne : 727 K … Mais ces chiffres apportent-ils quelques bénéfices ou sont-ils de simples indicateurs de leur égo toujours en augmentation ? Cela mérite une petite analyse.

#INFLUENCERS

La signification du mot influencer est, selon les dictionnaires contemporains de marketing, un individu qui a le pouvoir d’influer sur la décision d’achat d’autres personnes grâce à son autorité vraie ou présumée. L’influencer existe essentiellement grâce à ses followers. Aujourd’hui, être un faiseur de tendances sur le web ou un blogueur est considéré comme une profession à part entière. Pour entreprendre cette carrière apparemment atypique, il n’existe pas d’école, nul besoin d’être un personnage déjà connu du grand public ou d’avoir un nom de famille connu (même si, soyons francs, ça aide…). La caractéristique fondamentale est de se construire un personnage facilement reconnaissable du public. À la base de chaque social celebrity, l’élément clé est de savoir se fabriquer une crédibilité solide qui permet d’instaurer un rapport de fidélité durable avec son propre public. Une sorte de nouveau pacte d’allégeance, de mariage postmoderne au temps des réseaux sociaux. Jusqu’à ce qu’internet nous sépare. # MACHINESASOUS

Invités aux premiers rangs des défilés, mieux traités que les journalistes et les rédactrices mode, les influencers sont accueillis comme des stars et couverts de cadeaux, fleurs et chocolats par les marques les plus célèbres… Courtisés par mille prétendants invisibles. Mettant son propre être au service de fameuses marques en échange de monnaie sonnante, ils amorcent une spirale magique qui augmente leur nombre de followers et scellent leur influence sur les masses. Véritables rois et reines des réseaux sociaux que l’on imite et que l’on idolâtre.


POPPY DELEVINGNE en Saint Laurent par Hedi Slimane @poppydelevingne 721 K FOLLOWERS INSTAGRAM — New York — MANNEQUIN, SOCIALITE, SŒUR DE CARA. Cape en velours brodé de strass, robe en mousseline de soie imprimée, turban en toile enduite, ceinture en cuir clouté et sandales en cuir façon python, SAINT LAURENT PAR HEDI SLIMANE. Collant, WOLFORD.

Photo : Marcin Tyszka

#london #style


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Le fil rouge qui réunit ces personnalités est leur capacité à percevoir des aspects que d’autres ne voient pas dans les choses les plus simples et de savoir les raconter de façon convaincante et captivante.

#CECILEETLOUISMARIE

Avant de connaître ces mystérieux leaders d’opinion, blogueurs, influencers, appelez-les comme vous voulez, je ne leur portais pas une grande estime. L’opportunité offerte par L’Officiel d’approfondir la question a été fondamentale pour me faire changer d’idée. J’ai en effet pu rencontrer deux personnes qui entrent dans cette catégorie des influencers du web ou des pros des relations publiques digitales. Louis-Marie de Castelbajac, fils du créateur de mode Jean-Charles de Castelbajac, et Cécile Cassel, actrice devenue chanteuse rock à succès, fille de l’acteur Jean-Pierre Cassel et demi-sœur de Vincent. Louis-Marie n’est pas seulement une belle gueule, il est aussi sensé et cultivé (super travail papa !). Jean-Charles a eu un rôle important dans la vie de son fils. Même si cela n’a pas dû être facile de se confronter à un tel père, Louis-Marie a réussi à transformer ce qui aurait pu être une personnalité écrasante en une véritable source d’inspiration, n’en prenant que le meilleur et en adaptant les qualités à son tempérament. Avec des capacités uniques et reconnaissables, il a fait de la communication sa force. Comme en témoigne sa marque d’armagnac, “un superbe produit de mes terres d’origine sur lequel je voulais communiquer d’une nouvelle façon”. Il s’est occupé personnellement du packaging, du marketing et de la philosophie qu’il y a derrière avec un langage inédit et gagnant. De son côté, Cécile est une chanteuse fascinante de la scène musicale française qui conçoit la communication avec son public comme “un transfert d’énergie”. Sous le pseudonyme d’HollySiz, Cécile a aussi su cultiver sa passion pour l’art, trouvant dans la musique son canal de prédilection pour communiquer. Avec les mélodies indie

rock de son album My Name Is, elle a conquis les oreilles et le cœur de son public qui la suit dans tous ses concerts toujours sold out. Outre les vibrations sur la scène, elle aime partager avec ses fans les aspects les plus simples de son quotidien et se sert des réseaux sociaux comme d’un journal intime où elle dévoile ses pensées, ses émotions et ses goûts personnels, complémentaires à sa musique. Louis-Marie et Cécile représentent un groupe d'influencers qui favorise la qualité plutôt que la quantité. En effet, leurs followers sur les réseaux sociaux ne se comptent peut-être pas en millions, mais ils peuvent compter sur un public fidèle de vrais aficionados, des personnes influentes qui tiennent des rôles importants et détiennent même un pouvoir décisionnel dans le luxe et la mode. Ces deux rencontres m’ont permis d’arriver à une conclusion : le fil rouge qui réunit ces personnalités est leur capacité à percevoir des aspects que d’autres ne voient pas dans les choses les plus simples et de savoir les raconter de façon convaincante et captivante. #WAKAPEDIA

Je me retrouve parfaitement dans cette volonté de communiquer le monde à ma façon, stimulant créateur de mon site Wakapedia. Toujours plus connectés grâce aux messageries instantanées et aux réseaux sociaux, aujourd’hui partager ses propres expériences devient inhérent à nos vies. Dans mon cas, je cherche à communiquer avec ma sensibilité, de façon atypique et transversale, toutes les facettes du monde de la culture : de la mode au cinéma, de l’Italie au Japon. En somme le vrai problème n’est plus “être ou ne pas être ?” mais bien “exister pour communiquer ou communiquer pour exister ?” Remerciements à Federica Forte


MARTHA STRECK en Giamba

@marthastreck 3,5 K FOLLOWERS INSTAGRAM — New York — MANNEQUIN, ELLE A DÉFILÉ POUR VICTORIA’S SECRET EN 2010.

LOUIS-MARIE DE CASTELBAJAC en Prada

@lmdecastelbajac 13,6 K FOLLOWERS INSTAGRAM LMDECASTELBAJAC.COM — Paris — FONDATEUR ET DIRECTEUR CRÉATIF D’ARMAGNAC 700.

Martha Streck : robe en crêpe de soie embossé, GIAMBA. Collant plumetis, CALZEDONIA. Louis-Marie de Castelbajac : veste croisée en crêpe de laine, PRADA. Chemise en coton, AMI. Jean en coton, LEVI’S. Photo : Tom de Peyret

#armagnac700 #bringingcultureback #studiolmdecastelbajac


L E I L A YAVA R I en Céline

@filleilamignon 12,2 K FOLLOWERS INSTAGRAM — Munich — DIRECTRICE MODE DE STYLEBOP.COM ET COMÉDIENNE DANS DES SÉRIES US COMME “DO NOT DISTURB”, “URGENCES” ET “UGLY BETTY”. Combinaison en crêpe de laine, collier “Cloche” en métal doré et chaussures en agneau, CÉLINE. Photo : Tom de Peyret

#workinggirl


JEANNE DAMAS en Gucci

@jeannedamas 73,8 K FOLLOWERS INSTAGRAM JEANNEDAMAS.BLOGSPOT.FR — Paris — BLOGUEUSE, ACTRICE ET MANNEQUIN. Robe en denim et ceinture en cuir tressé, GUCCI. Bagues, MONSIEUR PARIS.

#cinéma #catlover #paris #family #photo

Photo : Tom de Peyret


KRISTINA BAZAN en Chloé

@kristina_bazan 1,2 M FOLLOWERS INSTAGRAM — Bientôt Los Angeles — LA BLOGUEUSE LA PLUS INFLUENTE DE SUISSE,

#spreadthelove

JACK GUINNESS

en Michael Kors

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Kristina Bazan : top et jupe en gabardine de coton, CHLOÉ. Collier en métal doré émaillé, A.P.C. Jack Guinness : pull en maille de coton torsadé et pantalon en toile de coton, MICHAEL KORS. Photo : Marcin Tyszka


CAROLINE VREELAND

en Bottega Veneta @carolinevreeland 45,7 K DE FOLLOWERS INSTAGRAM CAROLINEVREELAND.COM — Los Angeles — ARRIÈRE-PETITEFILLE DE DIANA VREELAND, ACTRICE ET CHANTEUSE. Trench, débardeur et pantalon en coton, BOTTEGA VENETA. Bijoux XIV Karats perso. Photo : Marcelo Krasilcic

#cvtribe #doomedmagic #carolinevreeland #pleasefeel


CHIARA FERRAGNI en Miu Miu

@chiaraferragni 3 M DE FOLLOWERS INSTAGRAM THEBLONDESALAD.COM — Los Angeles — MANNEQUIN ITALIEN ET JOURNALISTE, ELLE POSSÈDE ÉGALEMENT SA MARQUE ÉPONYME DE CHAUSSURES . Manteau en satin brodé, blouse courte sans manches à ruché en tulle de soie, jupe en cuir, ceinture en tweed et sandales compensées en cuir verni, MIU MIU. Bracelets “Love” et “Juste un clou” en or jaune Cartier et Saint Laurent par Hedi Slimane perso. Photo : Tom de Peyret

#theblondesaladneverstops #bepositive #share


SUSANNA LAU en Dior

@susiebubble 16,1 K FOLLOWERS INSTAGRAM STYLEBUBBLE.CO.UK — Londres — JOURNALISTE POUR “ELLE” ET “DAZED DIGITAL”, SUSANNA COLLABORE AUSSI AVEC GAP ET ARMANI. PREMIÈRE BLOGUEUSE SÉLECTIONNÉE EN 2014 POUR ÉLIRE LA ROBE DE L’ANNÉE PAR LE BATH FASHION MUSEUM. Longue robe en coton brodé et ajouré et boucle d’oreille en métal et strass, DIOR. Bracelets en argent brossé, LE GRAMME. Photo : Marcin Tyszka

#loveliness #intelligence #skill #creativity #idiosyncracy


CHRISTINA P I TA N GU Y en Prada

@chrispitanguy 101 K DE FOLLOWERS INSTAGRAM CHRISTINAPITANGUY. COM — Rio de Janeiro — CONSULTANTE POUR SHOPPING LEBLON (GRANDS MAGASINS). ELLE A AUSSI SA PROPRE FONDATION CARITATIVE. Manteau patchwork en lin, top en jacquard imprimé, jupe en gaze de lin, chaussettes en soie et stilettos en cuir spazzolato, PRADA. Photo : Roberta Burns

#euajudo foundation #beliveinyourseil #action #love #style


DOLORES DOLL en Chanel

@dollidoll 1,5 K FOLLOWERS INSTAGRAM — Paris — MANNEQUIN, UNE DES ÉGÉRIES DE JACQUEMUS. Chemise en voile de coton, bermuda en toile denim, ceinture en cuir lamé, collier en métal et résine et bracelets en métal, CHANEL. Photo : Tom de Peyret


CAT H E RI N E BABA en Lanvin

@catherinebaba 17,1 K DE FOLLOWERS INSTAGRAM — Paris — STYLISTE, SOCIALITE, NOCTAMBULE. Longue robe en crêpe de soie, collier en métal doré et ceinture en cuir, LANVIN. Turban perso, lunettes Marc Jacobs perso, manchette “Bone” en argent massif Elsa Peretti pour Tiffany & Co. perso et bijoux perso. Catherine pose devant un tableau de Leo Gabin, au siège des Éditions Jalou. Photo : Tom de Peyret

#icone #parisienne


PAT R I C I A MANFIELD en Valentino

@patriciamanfield 142,9 K DE FOLLOWERS INSTAGRAM — Milan — BLOGUEUSE RUSSE À L’ORIGINE DE THEATELIER.ME. Pull en coton et jean brodé en denim et dentelle, VALENTINO. Bracelet perso. Photo : Tom de Peyret

#personality #music #photography #curiosity #attitude


HANNELI M U S TA PA RTA

en Burberry Prorsum @hannelim 182,6 K DE FOLLOWERS INSTAGRAM — New York — MANNEQUIN D’ORIGINE NORVÉGIENNE, PHOTOGRAPHE ET BLOGUEUSE À L’ORIGINE DE HANNELI.COM. Veste en veau velours et cuir verni, jupe en tulle,

BURBERRY PRORSUM.

Sac en cuir verni, ROGER VIVIER. Sandales compensées, UGG AUSTRALIA.

Photo : Tom de Peyret

#fashion


DEAN & DAN CAT E N en Dsquared

TINA LEUNG en Dsquared

2

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@dsquared2 238 K DE FOLLOWERS INSTAGRAM — Londres — LES CRÉATEURS DE LA MARQUE DSQUARED2 ONT HABILLÉ MADONNA, CHRISTINA AGUILERA, BRITNEY SPEARS ET BEYONCÉ.

@tinaleung 45,4 K DE FOLLOWERS INSTAGRAM — Hong Kong — BLOGUEUSE À L’ORIGINE DE TINALOVES.COM. ELLE LANCE ERA, UN SITE DE VENTE EN LIGNE DE PRODUITS PERSO.

Tina Leung : veste perlée brodée à la main, robe bustier à ruché et sandales montantes en daim, DSQUARED2 . Bagues et bracelets perso. Dean & Dan Caten : chemises en popeline de coton et jeans en denim, DSQUARED2 . Photo : Marcelo Krasilcic

#squaredvolume #perso #brotherlylove


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BEAUTÉ

La plus belle des Brésiliennes devient l’image du mythique parfum N°5 de Chanel. Dans le nouveau spot, tourné à Montauk, Gisèle Bünchen incarne le mannequin, la surfeuse, la maman et l’amoureuse… À Paris, elle nous accueille avec deux bises et nous invite à nous asseoir près d’elle. PAR MARION RENARD

GIVE ME FIVE ! M A R E N C O N T R E AV E C C H A N E L

“Je viens d’un village du sud du Brésil. Quand j’ai commencé le mannequinat, à 14 ans, je ne savais même pas ce qu’était un magazine de mode. La première fois que j’ai entendu parler de Chanel c’était à Paris, j’étais conviée au casting mais j’en avais une centaine donc je ne faisais pas la différence. En revanche, quand j’ai rencontré Karl la première fois, il m’est apparu différent de tous les autres, très impressionnant, même si je n’avais pas très bien compris ce que représentait Chanel…” MON PERSONNAGE

“Le réalisateur Baz Luhrmann avait cette idée d’une femme moderne dans sa vie de tous les jours – la précédente publicité, très belle également, insistait davantage sur le glamour. La femme Chanel N°5 d’aujourd’hui est donc cette femme, une mère, une épouse qui réussit dans sa carrière professionnelle et essaye de jongler avec tout ça. Elle représente toutes les femmes. Dans le spot, la partie où elle surfe ressemble plus à une forme de méditation : elle est dans son propre monde dont elle a besoin pour réussir à tout mener de front. C’est peut-être aussi pourquoi j’ai été choisie car c’est un peu ma propre vie !” M A PEAU

“J’ai la peau fragile, donc je veille à me démaquiller quoi qu’il arrive et à n’importe quelle heure avant de me coucher, et j’aime les crèmes un peu épaisses et couvrantes lorsqu’il fait très froid ; l’été, je ne mets que de l’huile d’amande douce ou de jojoba, quelque chose qui ne colle pas.”


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MON MAKE-UP

“Je me maquille peu, j’ai la chance d’avoir toujours accès aux meilleurs talents pour me rendre belle et je leur fais entièrement confiance. Mais lorsque je ne travaille pas, j’hydrate ma peau, je ne mets jamais de fond de teint, seulement un peu de poudre légère, parfois de l’anticernes et je porte toujours du mascara car j’ai vraiment de petits yeux que ça agrandit immédiatement. J’utilise aussi un crayon à sourcils brun gris car les miens sont trop blonds, quasi invisibles.” MES CHEVEUX

“Je tiens mes cheveux de ma mère et je dois la remercier pour cela ! Je n’ai pas toujours le temps d’aller chez le coiffeur, alors je me contente de nourrir mes pointes avec un sérum très hydratant que j’utilise depuis longtemps, et un masque qui restaure le cheveu que je laisse poser trente minutes sous une serviette. Je ne fais ma couleur qu’une seule fois par an, sans jamais vraiment faire les racines, et c’est mon ami Harry Josh qui s’en occupe depuis quinze ans. Côté style, mes cheveux ont de toute façon un look assez naturel et, en général, je twiste les boucles au doigt (ah, ce fameux wavy, ndlr).” MON RÉGIME

“Je ne sale jamais, je mange bio et je vais chercher mes légumes directement à la ferme. Je bois aussi beaucoup de jus de légumes et de cocktails à base de noix de coco. Cela fait dix ans que je n’ai pas bu un seul soda !”

PHOTOS CHANEL

M A DÉTOX

“Quand je me réveille le matin, en général vers 5 heures, la première chose que je fais, c’est méditer pendant vingt minutes avant que mes enfants ne se lèvent. Je ne pourrais pas faire ce que je fais si je ne m’isolais pas dans ma bulle avant. Ensuite, je bois un citron chaud dans de l’eau tiède, c’est alcalin pour le corps et bon pour faire démarrer le système digestif. Puis un green juice, avec du kale, du concombre, du gingembre, un peu de curcuma et une pomme. Un peu plus tard, je prépare moi-même des barres à base de baies de goji, noix de coco, avec des graines de lin et de chanvre. La nourriture joue un rôle important dans la beauté : on peut mettre tout ce qu’on veut sur notre visage, si notre régime alimentaire n’est pas sain, pas la peine d’attendre des résultats !”

MON SPORT SES ESSENTIELS BEAUTÉ

Cheveux : la gamme Damage Detox et le masque Deep Repair de Pantene Pro-V. Peau : la Crème de la Mer. Make-up : un mascara Volume Noir et la poudre Les Beiges de Chanel.

“J’ai toujours fait du sport, depuis toute petite. J’étais dans une équipe de volleyball quand j’étais jeune. En général j’aime les sports d’extérieur, le surf, l’équitation… Le surf, pour moi, c’est à la fois du fun et de la méditation. Mais je vis à Boston, et il y fait assez froid l’hiver, donc j’opte pour des sports d’intérieur : boxe, kung-fu, stretching, spin class, mais aussi du yoga et de la méditation dont je suis adepte depuis une dizaine d’années.” M O N PA R F U M

“Le N°5 de Chanel est un parfum si iconique, si intemporel… J’ai complément adhéré au concept du film de Baz et de son envie de mettre en scène une femme qui incarne la modernité de son époque.”


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BEAUTÉ

Certaines sont encore sceptiques quant aux vertus de cette céréale d’Amérique du Sud. Pourtant, le remède de la micro-nutritionniste Valérie Espinasse se révèle efficace pour affiner la silhouette sans s’affamer. Pourquoi ? Parce que le quinoa n’est pas une céréale mais une graine – elle ne contient pas d’amidon –, que c’est une protéine végétale digeste, riche en oligo-éléments qui n’engendre pas de fatigue. À suivre une journée, pour réajuster son alimentation, ou trois jours, pour rétablir son poids. Au petit déjeuner, un citron chaud avec du gingembre râpé + 1 grand bol de quinoa aromatisé de cannelle avec un thé ou un café sans sucre. Au déjeuner, quinoa-lentilles à volonté accompagné d’un café ou thé sans sucre. Pour le petit creux de 16 heures, une vingtaine d’amandes non salées. Au dîner, quinoa à volonté avec sauce soja. Et on essaie les jours suivant d’adopter des repas sans gluten, sans lait de vache, sans fruits ni sucres rapides. Une diète adoptée par de nombreuses stars. www.valerieespinasse.fr

LE SPORT : LE VOGA

BONNE SANTÉ ! Alimentation, relaxation, soin, sport… Comment retrouver la forme avec une détox sans diktat. PAR MARION RENARD

Directement importé de Londres par Juliet Murrell, cette combinaison de yoga et de voguing (danse des 80’s) mixe mouvements de la respiration synchronisée du yoga avec ceux expressifs de la danse. Il séduit petit à petit les Parisiens qui adoptent des tenues colorées lors des cours mensuels. Courbatures attendues. Strike the pose !

ou boulettes et se compose d’armoise, plante aux vertus toniques et stimulantes. Chez Lanqi, la praticienne Madame Tui le concentre à des endroits stratégiques à quelques centimètres de la peau. La chaleur dégagée stimule les points d’acupuncture et réchauffe les méridiens. Effets thérapeutiques garantis. Soin au moxa, Lanqi (30 min.), 30 €. www.lanqi-spa.com

L A PEAU : MILK PEEL

L’hiver est le moment idéal pour se faire une nouvelle peau et tester le Milky Peel de Dermaceutic. Un peeling superficiel (composé d’acides lactique, glycolique et salicylique), destiné à la stimulation épidermique et à l’éclat du teint. Testé chez Nadine Pomarède, dermatologue esthétique, cette exfoliation naturelle stimule le renouvellement de l’épiderme, agit contre les ridules, les pores dilatés, les cicatrices d’acné… En 15 minutes et sans contraintes (aucune rougeur), il est possible de faire peau neuve et d’entretenir, à raison de trois ou quatre séances espacées de 15 jours. NB : on évite le soleil pendant un mois après et on privilégie les produits de la gamme (pré et post-soin). Peeling Milk Peel, Dermaceutic, entre 70 et 120 € la séance. www.dermaceutic.fr

L A D É T OX : L’I N F U S I O N BIO CLÉ DES CHAMPS

À base de menthe poivrée, cassis, ortie, artichaut, pensée sauvage, pétales de souci : une composition de plantes antistress et équilibrante pour supporter l’hiver et s’alléger des divers excès.

Voga, Elephant Paname : 10, rue Volney, Paris 2e. Cours gratuits une fois par mois. Prochain cours : vendredi 23 janvier et vendredi 20 février de 18h30 à 19h30. Inscriptions sur colettegym@colette.fr.

Infusion Naturelle et Biologique Détoxifiante, Le Carré des Simples, 19 €. www.lecarredessimples.com

LE SOIN : LE MOX A

Avocat + noix du Brésil + dattes + spiruline + poudre de maca.

C’est le principe du soin par la chaleur (moxibustion). Utilisé dans la médecine traditionnelle chinoise, le moxa se présente sous forme de cônes, cigares

LA RECETTE : LE GREEN SMOOTHIE

Extrait du livre de Rebecca Lefler, “Green, Glam & Gourmande”, aux éditions Marabout.

PHOTO SABINE VILLIARD

LE RÉGIME : LE QUINOA



LES NOUVEAUX INDISPENSABLES Une année qui commence, c’est toujours ce moment où l’on a envie de remplacer tous nos produits et accessoires de beauté par tout ce qui vient de sortir. Voici une nouvelle collection de parfums et de pinceaux à maquillage ultra révolutionnaires à adopter en attendant la prochaine obsession.

Par STÉPHANIE NAKHLÉ Réalisation MINJA EL-HAGE Photographie RAYA FARHAT


De gauche à droite: Eau de toilette Daisy Dream, MARC JACOBS. Modern Muse, ESTÉE LAUDER. Eau de parfum intense Oud Al Qasr, ROBERTO CAVALLI.



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De gauche à droite: Mini set pinceaux BoBBi Brown. Pinceau teint fluide et poudre, pinceau eyeliner ,Chanel. Palette d’ombres universelle, GiorGio armani. Palette “Warm glow”, BoBBi Brown.


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BEAUTÉ

"VIVIANNE", UN PARFUM D'INNOCENCE Des draps lavés de frais qui sèchent sur une corde, une promenade sous les pins parasols un petit matin de printemps, un pique-nique dans les fougères quand éclosent les premiers cyclamens, des effluves de jasmin au crépuscule, derrière un vieux mur de pierre encore chaud de soleil. Vivianne, le nouveau parfum de Vivianne Debbas, c’est tout cela dans un flacon.

V

ivianne Debbas est créatrice de bijoux. Dans sa boutique de la luxueuse avenue du Parc à Beyrouth, conçue comme un boudoir où se croisent toutes les richesses de l’Orient, entre sol en marbre marqueté bayadère, murs lambrissés de Damas, portrait en pied d’un jeune officier indien, marines méditerranéennes, statuettes de bouddha ou d’une esclave maure, elle vous reçoit «comme à la maison». Là, dans une profusion de fleurs fraiches, entre un petit bar et un salon de poche isolé du regard des passants qui s’attardent devant les vitrines, le temps s’arrête comme par magie. On a l’impression d’avoir devant soi la vie entière pour découvrir les nouvelles créations de la marque et cette patte reconnaissable entre mille qui transforme la froideur des

pierres précieuses en quelque chose de vivant, de radiant, de radieux. Mais aujourd’hui, les clientes affluent pour une toute autre raison. La joaillère lance un parfum, pour la première fois. Il s’appelle Vivianne, comme elle, et il va aux hommes aussi bien qu’aux femmes. Dans sa boîte en carton d’emballage simplement ornée d’une étiquette blanche, le flacon est d’une sobriété exemplaire, en verre lourd, incolore, transparent, élancé, avec une simple perle taillée en creux dans le point du «i», sur le graphisme élégant du nom. On embrume, passe à travers la nuée odorante, les mouillettes circulent de main en main, on ferme les yeux. C’est addictif, on en redemande. On voit des regards se perdre dans un souvenir d’enfance, un lointain moment de plaisir, naïf et heureux.

PHOTOS DR

PAR F.A.D.


A LA RECHERCHE D’UNE FRAGRANCE PERDUE

Vivianne Debbas se définit elle-même comme une rebelle «qui s’est calmée avec le temps». Qu’on l’interroge sur son parcours, elle résume avec un sourire mitigé: «j’ai été renvoyée de toutes les écoles». Hors la loi, hors des systèmes avec un petit côté Robin des Bois, la créatrice raconte une adolescence déjà marquée par le refus de tout ce qui est imposé et l’envie irrépressible de modifier ce qui existe. Son esprit d’invention vient de cette période, avant le prêt-à-porter, où l’on allait entre copines acheter du tissu pour se faire confectionner des robes. De toute la bande, seule Viviane osait les mélanges invraisemblables, mariait des imprimés qui juraient totalement entre eux et des textures qui n’en pensaient pas moins. A cette époque où le bijou lui aussi avait un coté codifié et intimidant, entre parures et cailloux facettés, elle dessinait déjà pour elle-même de petites pièces faciles à porter qu’elle faisait réaliser chez les artisans de Bourj Hammoud. Dans cette logique, comment aimer ces parfums à la mode qu’on sent sur tout le monde et qui finissent par manquer d’esprit? Toujours en marge des ornières, Vivianne ose une fragrance de supermarché, une eau de toilette simplement fraiche, qui n’existe plus mais qu’elle a portée jusqu’à épuisement de la marque et des stocks. Elle aimait ce parfum basique parce qu’il sentait «le propre», le savon de bain, l’eucalyptus et l’aiguille de pin. Comme il n’avait pas d’identité propre, il a tout de suite adhéré à la sienne. Ce sans nom sentait «Vivianne», personne d’autre. Mais qui n’a pas connu le désarroi de voir, du jour au lendemain, son parfum interrompu? Une fragrance qui disparaît, c’est tout un pan de souvenirs et de madeleines proustiennes qui s’effondre. La créatrice décide de le recréer. Elle donne ses consignes à Grasse. Affine le concept deux ans durant. A l’arrivée, «Vivianne» est un parfum certes inspiré de cette fragrance seconde peau qui

n’existe plus, mais plus élaboré, plus luxueux, plus délicat et recherché. Les notes florales de jasmin et de cyclamen restent discrètes. Les senteurs boisées, notamment le pin, dominent, laissant sur la peau une fraicheur ozonée. UN ENGAGEMENT POUR L’HUMAIN ET POUR L’ENFANCE

Vivianne Debbas a commencé sa carrière dans le bijou pour canaliser sa quête de l’objet unique. Mais l’idée forte qu’au fond seul l’humain est unique sous-tend cette créativité tous azimuts. La guerre du Liban l’a vue sur tous les fronts humanitaires, jusqu’à Paris où, repliée avec sa famille, elle œuvrait à l’accueil des blessés acheminés sur place. Son nouveau combat s’appelle Himaya. Cette association dont l’objectif est la protection de l’enfance contre la maltraitance et plus précisément la pédophilie, est née d’un incident bénin qui l’a profondément marquée. Un jour, réclamant un baiser à son petitfils, elle réussit à l’amadouer en lui proposant un bonbon. Quand l’enfant se précipite, elle est prise de frayeur face à sa vulnérabilité. Il n’en fallait pas davantage pour l’engager corps et âme dans une nouvelle cause. Elle consulte l’ONG suisse Innocence en Danger et met en branle toutes les compétences nécessaires pour créer un comité chargé de défendre et de protéger les enfants du Liban. Des levées de fonds sont régulièrement organisées pour financer les projets de l’association. Un centre de résilience est déjà sur pied, à Broummana. Il accueille une trentaine d’enfants. Conférences et formations sont données dans toutes les écoles pour sensibiliser enseignants et élèves. «Tout ce que j’ai fait dans ma vie, du bijou au parfum, confie Vivianne Debbas, n’était que prétexte pour aider». Ce n’est pas un hasard si le flacon pur de «Vivianne» recèle les accents frais des premiers matins.


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BIJOUX

QUAND ARIEL CONTINUE LOULOU Peu avant la fin de l’année, Ariel de Ravenel se trouvait à Beyrouth pour la promotion de son livre, “Loulou de la Falaise”. Celle qui fut l’une des amies les plus proches de la muse d’ Yves Saint Laurent disparue en novembre 2011, raconte avec émotion toute une époque dont elle prolonge aujourd’hui l’éclat, entre un album souvenir et l’édition de bijoux.

“U

n elfe casqué d’argent”, c’est la première impression que vous laisse Ariel de Ravenel avec sa petite silhouette frêle et nerveuse et ses grands yeux noirs où brillent encore les merveilles d’une vie hors du commun. Car l’elfe a vécu non pas dans l’ombre mais dans la lumière d’ Yves Saint Laurent, Pierre Bergé et surtout Loulou de la Falaise. Elle a fait partie de ces happy few qui ont incarné le glamour parisien des décennies 70 et 80, tant par leurs excès et leurs fêtes que par leur sens inouï de la beauté. Un enchAînement De rencontres

Ainsi se fait et se défait un destin, une maille à l’endroit, une maille à l’envers, des gens se

par F.A.D

rencontrent, fusionnent, et donnent naissance à des groupes inspirés qui parfois révolutionnent leur époque. Pour Ariel de Ravenel, au départ était une idée claire et déterminée: travailler dès le bac en poche, et plus précisément travailler pour Vogue. Par chance, ses parents ont de bonnes relations dans le milieu de la mode. Son père est ami avec Diana Vreeland et connaît bien le patron de Vogue France ainsi que la rédactrice en chef, Françoise Langlade. Celle-ci prend Ariel sous son aile et lui apprend tout ce qu’il y a à apprendre. Six mois plus tard, Langlade quitte Vogue pour épouser Oscar de la Renta. En même temps, la rédactrice accessoires part accoucher et ne revient pas. Ariel la remplace au pied levé, elle a à peine 18 ans. La page accessoires de Vogue est une boutique

de confiseries pour cette jeune fille folle de bijoux et de fantaisies. Elle travaille avec les plus grands photographes, Guy Bourdin, Jean Loup Sieff, David Bailey, et comme un bonheur ne vient jamais seul, elle est autorisée à créer ses propres accessoires pour les shootings. Un matin, Pierre Bergé arrive à la rédaction avec, à son bras, raconte Ariel, la fée Titania en personne, tout droit sortie des Songes d’une Nuit d’ Été. «Tout le monde est émerveillé, poursuit Ariel, par son style, par son attitude par ‘the way she puts herself together’ », autant dire une apparition. Cette créature n’est autre que Loulou de la Falaise. Pierre Bergé vient de l’embaucher. Elle a été présentée à Yves Saint Laurent par le créateur Fernando Sanchez, son ancien camarade à l’école de la chambre syndicale de la couture


parisienne. La séance est un miracle. En 7 ou 8 photos, le shoot est bouclé. Tout en travaillant pour Yves Saint Laurent – sans fonction définie, d’ailleurs, mi-conseillère, mi-modèle, divine inspiratrice surtout, elle dont on dit qu’elle pouvait transformer un haillon en tenue de soirée, elle reviendra souvent à Vogue et son amitié avec Ariel date déjà de cette époque. C’est plus tard qu’elle trouvera sa vraie place en créant les bijoux de la Maison. le sens De lA Fête

Mais les deux femmes se perdent de vue pendant cinq ans. Ariel se marie, quitte Paris pour Majorque, puis la Suisse et la Côte d’Azur où nait son fils. A son retour “beaucoup de choses avaient changé dans la mode”. Nous sommes au milieu des années 70, Yves Saint Laurent est au pinacle tandis que monte une nouvelle génération de créateurs venus de loin, attirés par Paris. Kenzo Takada, Issey Miakey ont, comme Yves Saint Laurent et Pierre Bergé un sens inné de la fête. Ce sont des années de rire, se souvient Ariel qui croisait la bande: «Kenzo était un éternel enfant, avec la gaîté innée des enfants. Chez Yves Saint Laurent, la névrose allait de paire avec d’incroyables moments d’espièglerie. Loulou était la joie incarnée. On allait dans les mêmes endroits, on se croisait forcément .Tout le monde savait que la fête était indispensable à la mode. » Ce n’est que plus tard, au début des années 90, quand Ariel est engagée au pôle Saint Laurent Parfum chez Sanofi que les deux femmes commencent à se voir plus souvent. “Plus que de la sympathie, j’avais pour Loulou une admiration sans bornes”, affirme-t-elle, émue. A l’époque, elle ne sait pas encore à quel point la vie va les rapprocher. Elle admire le rôle de Loulou auprès d’ Yves Saint Laurent: “elle avait l’œil, elle comprenait mieux que quiconque ce qu’il voulait”. Loulou, c’est cette liberté espiègle, ce talent de faire du beau avec les choses les plus banales, un caillou, un coquillage. Elle avait un don pour les assemblages les plus invraisemblables comme les plus spectaculaires. C’est aussi cette légèreté apparente, cette envie permanente de s’amuser.

photo DR

lA nAissAnce D’Une mArqUe

Quand la maison Yves Saint Laurent ferme ses portes et que le prêt-à-porter est vendu à Gucci, livré à la direction artistique de Tom Ford, l’équipe s’éparpille, mais Loulou est encouragée par Pierre Bergé à poursuivre son élan créatif. C’est ainsi qu’elle fait appel à Ariel de Ravenel pour la seconder et ouvre une boutique sous son nom, rue de Bourgogne.

“Un moment d’euphorie”, raconte Ariel. “Nous avons chiné au marché Saint Pierre le tissu des rideaux, des chaises et des coussins. C’était un tissu à fleurs bleu ciel, Loulou était heureuse”. Ainsi est née la marque Loulou de la Falaise qui fournissait ses bijoux à Oscar de la Renta, de vrais bijoux cette fois, montés à Jaipur avec Mahesh Bharani. De nouveau en selle, Loulou réalise aussi les bijoux fantaisie du Jardin Majorelle, la maison d’ Yves Saint Laurent et Pierre Bergé à Marrakech, transformée en musée. Ce n’est que fin 2010, en voyage avec Ariel à New York, qu’elle confie à son amie: “la bête est foutue”. Un humour tout en élégance, bien à elle. “Nous n’en avons plus jamais reparlé”, confie Ariel. Sa voix s’étrangle. Elle ne peut évoquer Loulou sans larmes. Son hommage à sa “Titania”, elle le concrétise dans un livre magnifique édité chez Rizzoli qui regroupe les plus belles photos de cette icône du génie non conformiste et de la bohème chic de la fin du 20e siècle. La biographie, en anglais, a été confié à Natasha Fraser-Cavassani, elle même une aristocrate de la plume, héritière d’une longue lignée de femmes écrivains. Ariel, De loUloU à rAbih

Rabih Kayrouz n’oubliera jamais ce moment où Loulou de la Falaise, debout lors d’un de ses défilés, applaudissait à tout rompre au passage d’une robe jaune. C’est grâce à Constance, modèle et conseillère du couturier libanais, qui se trouvait être la belle -fille d’Ariel, que les deux femmes ont connu Rabih Kayrouz. Tout le monde sait qu’il est tacitement interdit de manifester ses émotions au cours d’un défilé, mais Loulou n’avait que faire des interdits. Quand elle aimait, elle l’exprimait, c’est tout. Aujourd’hui, en accord avec Thadée Klossowki de Rola, veuf inconsolé de Loulou et leur fille Anna, Ariel poursuit l’édition des bijoux conçus par sa partenaire sous le nom lumineux de celle-ci. On peut les trouver à Majorelle et à l’enseigne Liwan. Entre ses doigts coulent avec sensualité les perles brésiliennes dorées ou argentées d’un long sautoir, des boucles d’oreilles émaillées en forme de point d’exclamation, des parures dignes d’une reine de Byzance, en verre coloré –la passion de Loulou, dans de grands accords vert et bleu ou rouge et orange, la palette d’ Yves Saint Laurent. Elle les présente à Lina Audi qui s’extasie, dans le salon de l’espace Liwan de Beyrouth. Et quand elle dit: “un collier comme ça, sur une simple chemise blanche, on est habillée”, on croit entendre Loulou.


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CALL GIRL Joaillerie, horlogerie et technologie composent un chic connecté hautement désirable. Photographie DAMIEN ROPERO Réalisation EMILY MINCHELLA Stylisme LOLA TIRAND


Main droite : GUCCI Bracelet “Diamantissima” en or rose orné de cabochons, bracelet “Bamboo” en or jaune et bracelet “Bamboo” en or blanc et diamants. HUBLOT Montre “Big Bang Gold Caviar Diamonds”, boîtier 41mm, lunette en or rose pavée de diamants, mouvement à remontage automatique, bracelet en caoutchouc et cuir brillant. Main gauche : CHANEL JOAILLERIE Bague “Ruban” en or blanc sertie d’un diamant taille poire, de diamants tailles brillant et baguette. MESSIK A Manchette “Rosecut” en or blanc et diamants. RICHARD MILLE Montre “RM 07-01 Ladies” en or gris, pavage diamants, mouvement squeletté à remontage automatique. Coque d’iPhone 5 en caoutchouc, STELLA MCCARTNEY.


Étui iPhone 5 en crocodile, HERMÈS. iPhone 5, Apple.

Main droite : CARTIER Bague “Panthère” en or gris, yeux en émeraudes, nez en onyx et diamants, pavage brillants ; montre “Mini Baignoire” en or jaune, taches en émail, boîte, cadran et bracelet pavés de diamants taille brillant ; bracelet “Panthère” en or jaune, yeux en grenat, nez en onyx. Main gauche : HARRY WINSTON Bague solitaire en platine ornée d’un diamant taille poire ; bracelet “Diamant Winston” en platine serti de diamants tailles marquise et poire, Collection “The Incredibles”. CARTIER Jonc “Panthère” en or gris serti de diamants.


Coque d’iPhone 5 en caoutchouc, STELLA MCCARTNEY. iPhone 5, Apple.

Main droite : CHAUMET Jonc “Liens” en or blanc serti de diamants. BULGARI Montre “Haute Joaillerie Serpenti”, boîtier et bracelet 2 tours en or blanc serti de diamants, mouvement à quartz. JEAN SCHLUMBERGER POUR TIFFANY & CO Bracelet jonc “Rope” à deux rangs en platine, or jaune et diamants. TIFFANY & CO Bracelet jonc en or blanc et diamants taillés en rose, collection “Metro”. FRED Bague pain de sucre interchangeable en or gris et cabochon or gris full pavé diamants. Main gauche : JAEGERLECOULTRE Montre “Reverso Joaillerie” en or gris pavée de diamants et saphirs, mouvement quartz. ROBERTO COIN Bracelet “Pois Moi” 4 lignes en or blanc et diamants. LOUIS VUITTON Bague “Acte V” en or gris sertie de diamants tailles baguette et brillant.


Main droite : CHOPARD Bracelet “Haute Joaillerie” en or blanc serti de diamants taille brillant. CHANEL JOAILLERIE Manchette “Soleil d’Automne” en or blanc et jaune, sertie d’un diamant jaune et d’un diamant blanc taille coussin, de diamants taille brillant et de nacre. LOUIS VUITTON Montre “Tambour Bijou Secret” en or blanc et diamants, cadran en nacre serti, bracelet pavé de diamants, mouvement quartz. ÉLISE DRAY Bague “Aigle Royal” en or jaune et diamants. Main gauche : BUCCELLATI Manchette deux ors gravés, diamants et émeraudes, pièce unique, collection “Bracelets de rêve”. VAN CLEEF & ARPELS Bracelet “Perlée Signature” en or rose. DE GRISOGONO Bague “Sensualona” en or blanc sertie de turquoises, émeraudes et saphirs bleu pastel. PATEK PHILIPPE Montre “Nautilus” en or rose, boîte sertie de diamants, mouvement quartz. Pochette d’iPad en toile imprimée damier, Louis Vuitton. Sac “Mini Kelly” en crocodile, HERMÈS.

Modèle Martha @ Major Coiffure Tomoko Ohama Maquillage Marielle Loubet Manucure Sophie A. Assistant photo Jean-Marie Binet


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BIJOUX

TABBAH, AVENUE DE LA MÉMOIRE

Le nouvel espace de la Maison Tabbah, joaillerie établie au Levant depuis 1862, a été pensé comme une réplique contemporaine de la célèbre enseigne de Bab Idriss, icône de l’âge d’or de Beyrouth. La présence au timon de Nabil et Nagib Tabbah, incarnant respectivement la 4e et la 5e génération de la dynastie, contribue à parfaire l’illusion. Bienvenue dans cet univers feutré où presque rien n’a changé.

A

la saignée de la rue Allenby, derrière des vitrines où le sceau de la Maison se détache dans un entrelacs gracieux de moucharabieh à motif jali, la boutique se découvre comme un vaste salon au raffinement familier. Celui-ci est la réplique quasi identique de l’espace fétiche de l’enseigne qui se situait à Bab Idriss, à un jet de pierre de là, inauguré en 1960 à la veille du centenaire de Tabbah et décoré en son temps par l’architecte français Albert Planque. Réalisé par Ferdinand Djurovic d’après un dessin initial d’Hubert de Givenchy, le nouveau décor sublime les volumes et décline une palette de beige et de bleu très pâle, presque gris. Aux murs, les vitrines sont entourées de lambris caractéristiques des années 50 à 60. Le sol est marqueté de marbre par l’Atelier Gilles Dupuis et le lustre monumental réalisé

PAR F.A.D

à Murano chez Seguso. Des fauteuils d’inspiration Louis XV entourent des bureaux de la même veine délicate, en chêne cérusé, réalisés par les Boisseliers du Rif. Au centre de l’espace privé isolé par une grande porte coulissante, trônent une cheminée Régence en Sarrancolin à marqueterie de bronze et un miroir antique biseauté dont le cadre est rehaussé à la feuille d’or. On l’aura compris, rien moins que cette profusion de matériaux exclusifs et de savoir-faire artisanal ne pouvait restituer l’atmosphère de luxe sans ostentation qui a fait la réputation de la maison Tabbah, dont l’histoire commence au 19e siècle sur la route de la soie, à la croisée de l’Orient et de l’Occident. PLUTÔT QUE DES SOUHAITS, DE L’AMBITION

Collectionneur de gemmes rares, voire

historiques, Nabil Tabbah est l’arrière petitfils du fondateur de la maison, Joseph Tabbah. Les habitués de l’enseigne reconnaissent sa touche au premier regard: dès qu’il s’agit de parures créées autour de pierres d’exception, on sait qu’il en est l’artisan. Ce perfectionniste qui a implanté la marque Tabbah à MonteCarlo en 1978, n’a eu de cesse de lui faire conquérir le monde. Collectionnant les prix d’excellence, il veille aux destinées des commandes spéciales et de la collection Infinite Tabbah qui réunit les pièces uniques. L’une de ses fiertés reste une parure baptisée «Galaxy of Light» réalisée en six mois à partir d’un camaïeu de diamants roses de qualité «IF». En 1997, il reçoit une lettre de François Curiel, président de Christie’s, lui assurant que «les bijoux signés Tabbah sont particulièrement recherchés par les collectionneurs du monde entier». Il n’en faut pas davantage à cet artiste


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pour se sentir des ailes. Grand travailleur, il ne croit pas au hasard et affirme, quand on l’interroge sur l’avenir: «Plutôt que des souhaits, j’ai une unique ambition: aller de l’avant avec l’identité de Tabbah». Nagib Tabbah eT le collier de SaS charleNe de MoNaco

S’il est un trait de famille dont a hérité le 5e porteur du nom, c’est bien le sens de l’écoute. Nagib Tabbah, fils de Nabil et petit-fils de Nagib, a grandi hors du Liban dans la nostalgie de la grande époque beyrouthine de la joaillerie familiale. Depuis Monaco où il a vécu son adolescence, il a vu l’enseigne Tabbah rayonner à nouveau et plus fort que jamais. Comment imaginer une autre carrière que celle, toute tracée, qui s’enchaine dans la famille depuis tant de générations? «Je n’ai pas eu le choix, dit-il, je suis né dedans». Spécialiste du bijou fétiche, Nagib Tabbah cultive une passion, celle de raconter des histoires autour de l’objet précieux. Par un échange de leurs alchimies propres, l’histoire crée le bijou, et le bijou incarne l’histoire. Ainsi du collier porté par Charlene de Monaco en juillet 2011, lors des cérémonies qui ont précédé son mariage avec le prince Albert. Il y eut plusieurs rencontres entre la future princesse et le joailler. Elle lui parla de son amour pour la mer, les vagues, l’écume. Il imagina une structure fluide en or rose, une onde entourant le cou comme pour le protéger. Mille deux cent trente sept diamants, ronds et baguette, et six perles blanches en forme de poire ont joué le scintillement de l’eau et le jaillissement des embruns. La perfection, à l’arrivée, venait de l’adéquation parfaite entre la personnalité de la princesse et l’objet créé pour elle. Mais «combien de non, avant de décrocher un oui», soupire en souriant Nagib Tabbah. Et d’ajouter: «Nous allons jusqu’au bout». UNe vocaTioN faMiliale Née de l’iMpreSSioN SUr Soie

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En arabe, «Tabbah» signifie imprimeur. Dès

ses débuts, la famille Tabbah, originaire de Zahlé dans la Békaa, trouve sa vocation naturelle dans l’impression des tissus de soie brute qui transitent à travers cette plaine dans les chargements des caravanes, de l’Europe vers l’Orient et de l’Orient vers l’Europe, souvent à travers la Méditerranée. Les motifs sont gravés sur des tampons en bois léger que l’on trempe dans la teinture, selon une méthode traditionnelle, pour imprimer les textiles. Les graveurs sont une confrérie à part dont font partie les Tabbah. Le motif jali , complexe enchevêtrement d’arabesques que l’on retrouve dans l’identité de la marque, fait partie des dessins les plus recherchés. Son origine remonte à l’Antiquité et il est présent dans toute l’Asie jusqu’aux confins de l’Inde. De la gravure au bijou, il n’y avait qu’un pas sans doute franchi par hasard ou nécessité. Nagib Tabbah, gemmologue formé au GIA de New York et gestionnaire aguerri, confie n’être venu au dessin que sur le tard, sans doute rattrapé par le gène de la création. A l’inverse de son père pour qui la pierre est toujours à l’origine de l’idée, lui se sert de la pierre pour émailler l’idée. Sensible aux mots, à leur justesse, il affirme travailler sur l’émotion et répète que le médiateur entre la main et le cerveau, c’est le cœur. Dans le nouvel espace de cette marque dédiée au service personnalisé et à l’art de la haute joaillerie, toute l’atmosphère est propice aux confidences et à l’écoute, à une conversation d’une qualité particulière. N’est-ce pas cela, en somme, un bijou réussi, une «conversation pièce»?

page de gauche, la boutique tabbah, bab idriss en 1960. page de droite, ci-dessus, le nouvel espace de la maison tabbah. au milieu la princesse charlÈne de monaco porte le collier ‘‘infinite cascade’’ de tabbah. en bas , nabil et nagib tabbah.



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MA VIE DE PALACE

“Las Vegas est le Disneyland pour adultes, où le service est excellent et où tout est possible !”

“Je raffole du chocolat organique Mast Brothers qu’on ne trouve pas chez moi… Mon favori : Black Truffle.”

“Le Wynn nous ramène aux États-Unis des années 1980, ambiance La croisière s’amuse, Acapulco… J’adore ce côté kitch.”

AUDREY SAVRANSKY AU WYNN Créatrice de la griffe joaillière AS29 basée à Hong Kong, cette descendante d’une famille de diamantaires belges nous fait partager son premier séjour à Las Vegas. RÉALISATION FRÉDÉRIQUE DEDET

“Le célèbre Strip, avec cette année au programme The One, spectacle consacré à Michael Jackson du Cirque du soleil. Fabuleux !”

“Mon mari, mon meilleur ami, l’amour de ma vie. On n’a pas souvent l’occasion de voyager ensemble, donc ces moments-là sont précieux.”

“Le spa au Wynn est une expérience à ne pas rater, surtout après les seize heures de vol depuis Hong Kong.”

“Health-Ade kombucha est une boisson fantastique que j’ai découverte à Vegas. Elle vous fournit votre dose quotidienne de probiotiques.”

“Steve Wynn est un grand collectionneur d’art. J'aime ses Tulipes de Jeff Koons.” www.wynnlasvegas.com www.as29.com

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“Au Wynn Las Vegas, un de mes hôtels préférés, je retrouve mes amis de New York et Los Angeles.”


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SOUFFLE PRÉCIEUX Farandole de saphirs, rivière d’aigues-marines, entrelacs de grenats, folie de rubis. Et encore opale XXL, diamants géants… Des pièces d’exception singulièrement… gonflées. Photographie CHRISTOPHE BOUQUET Réalisation EMILY MINCHELLA


CARTIER Collier en platine serti d’un saphir ovale du Sri Lanka, d’une opale ovale, de boules de saphir et de diamants tailles poire, ovale et briolette.


BULGARI Collier haute joaillerie “Mvsa” en platine serti d’aigues-marines taille poire, de saphirs bleus et violets et de diamants taille poire.


CHANEL JOAILLERIE Collier “Café Society” en or blanc serti d’un saphir taille coussin, un grenat orange taille octogonale, un spinelle rouge taille coussin, de diamants tailles carré et brillant, de saphirs jaunes taille carré, de spinelles rouges taille carré, de grenats orange taille carré, de tsavorites vert clair et foncé taille carré. Collection “Café Society”.


LOUIS VUITTON JOAILLERIE Collier “Acte V” en or gris serti d’une opale d’Australie, d’une tourmaline, d’un saphir et de diamants.


DIOR JOAILLERIE Collier “Cher Dior Majestueuse Diamant Pastel” en or blanc serti de diamants, diamants jaunes et diamants bleu-gris.


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KARMA SALMAN, L'OR ET LE VIDE

Avant de manipuler l’or, Karma Salman a baigné dans l’art. Cette jeune pousse de la création joaillère a germé sur un terreau fertile, entre une mère consultante de mode et un père collectionneur. Avec Rabih Kayrouz pour mentor, il lui a suffi d’un déclic pour se réaliser. PAR F.A.D

A son retour, la jeune femme est prête. Elle a les yeux remplis du scintillement des vagues et du sel sur la peau. Elle voit des amazones contemporaines formant une ethnie à part, armées pour des combats invisibles contre elles-mêmes d’abord et contre une civilisation qui engloutit l’individualité. Elle va les armer à sa manière. Elle va créer un module à partir d’un rectangle dont elle retire une languette. Elle en fera des bracelets, des colliers sur lesquels s’alignera cette forme à la fois épurée et barbare. Elle multipliera les motifs en creux qui entourent la peau et la transforment en gemme. Elle alignera les brillants sur une simple tige d’or, légère comme un symbole, comme pour ce collier étau qui encage le cou et semble immense malgré son aérienne légèreté. A la veille de célébrer la nouvelle année, Rabih Kayrouz affichait un sourire énigmatique dans sa grande boutique près du port de Beyrouth. Aux visiteurs venus découvrir sa nouvelle collection, il présentait fièrement son dernier chef-d’œuvre: la première ligne joaillère de cette filleule étonnante dont il a contribué à accoucher le talent. Sans surprise, tout a été raflé.

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vec ses 23 petites années au compteur, Karma Salman se trouvait dans cet entre-deux vasouillard de la fin des études et de l’entrée dans la vie adulte. Armée d’un diplôme en Beaux-Arts de la LAU de Beyrouth et d’un autre en conception de bijoux au GIA de Londres, cette libano britannique choisit de vivre à Beyrouth où elle parfait sa formation auprès du bijoutier Sélim Mouzannar et de l’architecte et designer Nada Zeineh. L’œil s’aiguise mais le temps continue à flotter. La jeune femme est en prise avec ce bouillonnement intérieur, cette cruelle démangeaison d’une créativité débordante qui ne parvient pas à prendre forme. Le couturier Rabih Kayrouz, proche de sa famille, l’observe et comprend. Il veut lui donner sa chance, encore faut-il qu’elle soit prête, qu’elle ait le courage LOLA BESSIS.de défendre son projet et de se lancer. Elle hésite, il insiste, négocie, pousse au crime, fixe les délais. Pour toute réponse, Karma part en vacances sur un voilier turc qui affiche un drôle de nom: “Akana”. Elle se le fait expliquer. “Akana” signifie guerrier. Elle se croit en vacances, elle comprend qu’elle est sur une sorte de front. Sa vision se précise. Elle creuse son sillon au rythme de l’embarcation.


A.D. NATALIA CORBETTA / FOTOGRAFIA MARIO CIAMPI

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EFFETS DE MANCHE Années folles ou sages, façon diva ou amazone, ces manchettes en imposent toujours.

1. Bvlgari, bracelet “Haute Joaillerie Diva” en or rose serti de nacre et pavé de diamants. 2. Chanel Joaillerie, manchette “Charleston” en or blanc sertie d’un diamant taille princesse, de diamants tailles brillant et baguette et d’onyx sculpté, collection “Café Society”. 3. Georges Hakim, manchette en or blanc sertie de diamants. 4. Chaumet, manchette “Hortensia” en or blanc sertie de diamants taille brillant et baguette, de saphirs taille brillant, de lapis-lazuli et ornée de 15 diamants ovales, en vente chez Cadrans. 5. Cartier, bracelet en or jaune serti de 72 jades néphrites, de 36 chrysoprases, de 36 onyx et de 432 diamants, collection “Biennale de Paris 2014”. 6. Dior Joaillerie, manchette “My Dior” en or jaune et diamants, en vente chez Atamian. 7. Chopard, bracelet “Red Carpet 2014” en or gris serti de diamants tailles rose, cœur, brillant et rond. 8. Louis Vuitton, manchette “Acte V” en or gris sertie d’un grenat tsavorite, d’onyx et de diamants. 9. Yvan Tufenkjian, bracelet Haute Joaillerie en or blanc serti de diamants et saphir.

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RÉALISATION EMILY MINCHELLA, STÉPHANIE MISSIRIAN


COMpOSITIONS ŒUVRES DE: CAMIllE blATRIx, JUlIE bEAUfIlS, NEIl bElOUfA, KAREN CHEKERDJIAN, ISAbEllE CORNARO, ElOISE HAwSER, TARIK KISwANSON, AlExANDER MAy, CEDRIC RIVRAIN, OlIVIER ZHAM

OUVERT DU MARDI AU DIMANCHE DE 11 HEURES À 19 HEURES METROpOlITAN ART SOCIETy, RUE TRAbAUD, ACHRAfIEH, bEyROUTH, INfO@MASbEIRUT.COM, T: 70.366.969


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bijoux

éc l at d u s o i r

Élégance du noir et brillance du diamant pour ces montres à l’esprit smocking.

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1. dior Horlogerie Montre “dior VIII Grand Bal résille”, mouvement automatique calibre “dior Inversé 8 1/4”, boîtier et bracelet en céramique high-tech noire et acier, lunette sertie de diamants et d’une bague en céramique noire, cadran en nacre noire en vente chez Atamian. 2. Breguet Montre classique en or gris sertie de diamants, cadran en nacre naturelle guillochée à la main, diamètre 30 mm, mouvement automatique en vente chez Atamian. 3. de Grisogono Montre “Instrumentino” en or blanc poli, entre-cornes serties de 36 diamants blancs, cadran guilloché et velouté noir, chiffres, index et bague en or gris, sertis de diamants blancs, bracelet galuchat en vente chez sylvie saliba. 4. cartier Montre “Ballon Bleu”, modèle extra-plat, boîte en or gris sertie de diamants, bracelet en alligator semi-mat noir, mouvement mécanique manufacture à remontage manuel. 5. chanel Horlogerie Montre “Première” en or blanc et diamants, cadran laqué noir, bracelet chaîne serti de diamants taille brillant en serti neige, boîte et fermoir sertis de 587 diamants taille brillant, mouvement quartz. 6. audemars Piguet Montre “Ladie’s royal Oak” en acier, lunette pavage brillants, cadran motif “Grande Tapisserie, mouvement automatique, bracelet en alligator cousu main. 7. chaumet Montre “Class One” en acier, lunette en laque noire avec 12 bâtons sertis de diamants, bracelet en caoutchouc noir, cadran noir, mouvement quartz. en vente chez Cadrans. 8. Blancpain Montre “Women Ultraplate” en acier sertie de diamants, cadran blanc serti de diamants, mouvement automatique, cinq bracelets interchangeables en vente chez Atamian. 9. Bulgari Montre “serpenti”, 35 mm, boîtier en acier serti de diamants, bracelet en acier et céramique noire, cadran noir, mouvement à quartz.

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RÉALISATION EMILY MINCHELLA, stÉpHANIE MIssIrIAN


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anatomie d’une montre

1917

2012

Créée à la fin de la Première Guerre Mondiale, la montre Tank de Cartier s’inspire à l’origine d’une vue aérienne des véhicules blindés impliqués dans le conflit: un carré, quatre barres dont deux brancards parallèles rappelant les chenilles des tanks.

Le remontoir s’intègre au brancard. La Tank anglaise est née. L’une des plus élégantes de cette saga horlogère qui compte plusieurs versions dont une «chinoise», une «française» et une «américaine», et même un modèle «à guichet» qui préfigure le numérique dès 1928!

1973

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«Je ne porte pas une montre Tank pour savoir l’heure, d’ailleurs je ne la remonte jamais, je porte une montre Tank parce que c’est La montre qu’il faut porter!» Andy Warhol, 1973..

La Tank anglaise résiste à l’eau jusqu’à 30m de profondeur.

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Le total en carats que représentent les 81 brillants dont est serti le boîtier, ainsi que le diamant qui orne la couronne.

Le chiffre du mouvement quartz, calibre Cartier, dont elle est équipée.

LA TANK ANGLAISE DE CARTIER Aiguilles en forme de gl Aives en Acier bleui.

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boîtier en or gris r h o d i é 18 k s e r t i de brillAnts.

Féminine, précieuse et rare, la Tank anglaise, dans ce petit modèle, marque la transformation vers encore plus d’épure d’un design révolutionnaire qui célèbrera bientôt ses 100 ans. par F.A.D

mouvement à quArtz.

br Acelet en AlligAtor verni fuchsiA.



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MODE

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L’ AGE D’ORA À L’OMBRE DES PINS ACCORD PARFAIT INSTAMATIC LOVE BREAK

À L’OMBRE DES PINS page 154


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Nouvel album et débuts remarqués au cinéma, l’incendiaire Rita Ora suit son chemin pavé d’étoiles. Rencontre à Londres, à feu doux.

Photographie

JESSE JOHN JENKINS

Stylisme

VANESSA BELLUGEON

Texte

JULIA NEEL


Blouson en python imprimé, polo en jersey de soie et foulard en coton imprimé, GUCCI. Chaîne et pendentif en or jaune, ARTHUS-

CREDIT PHOTO

BERTRAND.


Robe en jersey de soie brodée de cristaux Swarovski, PHILIPP PLEIN.

Collier-foulard en crêpe de soie, MAX MARA. Bague en or jaune et diamant noir, AARON JAH STONE.

Minaudière en résine, EDDIE PARKER.


Combi-pantalon en mousseline de soie brodée de plumes d’autruche, perles et cristaux, ROBERTO CAVALLI.

Créoles en or jaune et bracelets joncs en or jaune et or blanc,

AURÉLIE BIDERMANN.


Manteau en dentelle et tweed, ERMANNO SCERVINO.

Culotte en résille, INTIMISSIMI.

Bague en métal doré et cristaux, ATELIER

CREDIT PHOTO

SWAROVSKI.


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M

orne soirée londonienne aux Metropolis Studios à Chiswick. Rita Ora a passé la journée à mettre la touche finale à son deuxième album solo, le premier qui sera vendu aux États-Unis. Elle s’apprête à partir à Manchester pour tourner The Voice, où elle sera juge pour la quatrième saison aux côtés, en autres, de Will.i.am. Depuis le lancement d’Ora, son premier album en 2012, son étoile est montée rapidement, traçant un parcours flamboyant dans le monde de la musique : avec des singles en première place des hit-parades anglais et une série de concerts en tête d’affiche aux États-Unis, sponsorisés par MTV. Son sens unique du style lui a déjà valu d’être le visage du parfum DKNY de Donna Karan, de la campagne d’automne de Roberto Cavalli et, cette année, des collaborations avec Rimmel et Adidas. Lovée dans un fauteuil d’une pièce voisine du studio d’enregistrement, le corps presque entièrement caché dans un pull à col roulé noir, une jupe longue en jean blanc Carven et des baskets Adidas, elle se montre sans maquillage après son soin du visage au Beverly Hills Hotel à Los Angeles, deux jours plus tôt. Son habituelle crinière platine s’est changée en un carré rose layette et repose en ondulations non travaillées sur ses épaules. Et même ainsi, sirotant une tasse d’English Breakfast, sans sa moue écarlate ou rose Barbie ni tenue propre à attirer tous les paparazzis, les lèvres pleines et la peau olive donnent une idée de la beauté authentique et naturelle qui lui a permis de remporter un rôle dans l’adaptation cinématographique la plus attendue depuis Harry Potter. Effectuant la délicate transition de la musique au grand écran, Rita fait une brève apparition dans Cinquante nuances de Grey, dans le rôle de Mia Grey (la sœur adoptive de l’infâme Christian), réalisé par Sam Taylor Wood. “J’avais entendu parler de l’adaptation de Cinquante nuances de Grey, raconte-t-elle, alors j’ai contacté Sam (Taylor Wood) et je lui ai dit que j’adorerais participer à la bande-son. On m’a répondu : ‘Pourquoi ne pas auditionner ?’” Elle rappelle avec quel culot elle a obtenu le rôle. “J’ai pensé : putain, pourquoi pas ? Alors je me suis entraînée pendant trois jours pour l’accent, j’ai passé l’audition et j’ai appris une semaine plus tard que je l’avais !” Elle a aussi été choisie pour jouer aux côtés de Jake Gyllenhaal dans Southpaw, une performance pour laquelle Harvey Weinstein, producteur star à Hollywood, dit qu’elle est “à couper le souffle” et sa “plus grande découverte” en 2014. “Entendre Harvey dire ça a été un véritable signal d’alarme”, admet-elle.

“Même si ça ne faisait pas partie de mon plan, je suis vraiment heureuse de recommencer à jouer parce que c’est quelque chose que j’ai beaucoup aimé en grandissant, dit-elle. J’admire les carrières comme celle de Justin Timberlake ; malgré son immense succès musical on n’est pas étonné de le voir dans un film. Cher, pour moi, était géniale aussi.” Rita Sahatçiu est née à Pristina au Kosovo, en novembre 1990, entre une grande sœur et un petit frère. Sa mère était médecin et son père avait une entreprise d’import-export. Son grand-père paternel, Besim, était l’un des réalisateurs les plus connus de l’ex-Yougoslavie. Son prénom est un hommage à Rita Hayworth, l’actrice préférée de Besim. Alors qu’elle a seulement 1 an, la famille fuit un climat politique de plus en plus houleux et se retrouve à Londres, partageant une seule pièce à Earls Court. Sa mère passe ses journées à étudier pour obtenir une qualification médicale en Grande-Bretagne, et ses nuits à travailler comme serveuse, tandis que son père essaye de trouver du travail dans un pub. Un jour, Ora (qui signifie “heure” en albanais), plus facile à prononcer, est ajouté à leur nom de famille (qui signifie “horloger”). Maman devient psychiatre et papa achète un pub, où Rita apprend à servir les pintes si british. Adolescente, elle entre à l’école de théâtre et obtient quelques rôles à la télévision, mais une pénurie de prétendants musicaux l’amène à entrer dans la compétition pour devenir la représentante de l’Angleterre à l’Eurovision. Naturellement inquiète par ce virage, sa mère appelle la manageuse Sarah Stennet, qui intervient et attire sur Rita l’attention de Roc Nation, le label de Jay Z, qui signe en moins de 48 heures. Elle a 17 ans. La famille de Roc Nation l’encourage

“J’adore m’habiller. Un jour, j’aimerais dessiner mes propres fringues, dit-elle avec sérieux. Et, plus âgée, devenir plus chic et glamour.”


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à prendre son temps pour trouver sa voie. Trois ans plus tard, Ora, son premier album, sort, et trois singles – R.I.P., How We Do (Party) et Hot Right Now (avec DJ Fresh) – se classent n° 1 au Royaume-Uni. On lui prête une amitié sulfureuse avec Cara Delevingne (qu’elle appelle sa femme), et des liaisons très privées avec Rob Kardashian et Calvin Harris. Harris est celui qui a inspiré le thème amoureux de son deuxième album et l’altercation diffusée sur Twitter aux MTV Awards, suite au présumé refus de Harris de la laisser jouer I Will Never Let You Down, qu’il a écrit et produit, l’a incitée à une approche plus prudente du partage de sa vie personnelle. Quand on la questionne sur sa dernière conquête, le rappeur à cheveux verts Ricky Hil (fils de Tommy Hilfiger), Rita paraît presque s’excuser en expliquant sa nouvelle réticence. “Toutes mes autres relations ont été très publiques et je n’aime pas trop ça, dit-elle. J’essaye ce nouveau truc, faire seulement ce qu’une fille de 24 ans ferait, c’est-à-dire en profiter sans faire d’annonce publique.” Les exigences de sa carrière multifacette l’usent-elle ? “Mentalement, j’ai parfois du mal à me lever le matin, mais je ne suis pas fatiguée”, insiste-t-elle, donnant l’impression que c’est précisément ce qu’elle est. “Je n’étais pas très bien il y a quelque temps, mais je vais mieux. Je suis juste un peu hypochondriaque parce que je ne suis jamais au même endroit et mon horloge biologique est toujours décalée.” Et que va faire ce génie en herbe de son amour si démesuré des vêtements qu’elle doit souvent dormir dessus ou aller à l’hôtel parce qu’ils envahissent l’appartement qu’elle partage avec sa meilleure amie ? Une collection bien à elle. “J’adore m’habiller. Un jour, j’aimerais dessiner mes propres fringues, dit-elle avec sérieux. Et, plus âgée, devenir plus chic et glamour.” Mais elle est encore très jeune et aime faire les mêmes choses que les filles de son âge. Son deuxième album met l’accent sur cet aspect de sa personnalité. “C’est un album de fête, sur moi et sur ce que je fais le mieux !, sourit-elle. C’est mon super-pouvoir secret, je suis très bonne pour organiser les fêtes !” Quand elle évoque celle, ultra-privée, à Marrakech pour célébrer son 24e anniversaire, l’étincelle dans ses yeux dit clairement que cette fille aime s’amuser.

SES BEAUTY CODES Par Marion Renard

Ses trois incontournables : Les savons L’Occitane, un vernis blanc et un mascara noir classique Rimmel (dont elle est l’égérie). Son truc pour conserver son blond platine : La crème coiffante Session Series de la gamme Catwalk de Tigi, le Spray texturant sec d’Oribe au quotidien, et le masque à l’huile d’olive pour cheveux secs et abîmés Olive Fruit Oil de Kiehl’s qu’elle laisse poser 10 minutes une fois par semaine. Sa coiffure : Son hair stylist, Chris Appleton (www.christopherappleton.co.uk) lui fait régulièrement adopter des styles différents et très créatifs. Ses soins quotidiens : Les huiles et sérums de Caudalie, sa “détox”. Et sa make up artist, Emma Osborne (www.emma-osborne.squarespace.com), qui lui fait de fabuleux soins visage. Sa routine make-up : Elle est fan de bouches rouges depuis le moment où, très jeune, elle a découvert Gwen Stephani. Le rouge mat Rita de Rimmel est son must-have. Son régime : Avant un gros événement, une détox à base de jus de légumes frais, même si elle ne dit pas non au Big Mac… Ses sports : La barre au sol, le cardio, le ballet mixé au yoga et le SoulCycle. Son remède anti-jetlag : L’anticernes de Kevyn Aucoin. Son parfum : My NY de DKNY et N°5 de Chanel. Son dernier tatouage : Une petite planète Saturne qu’elle et son ami Nick Grimshaw se sont fait ensemble sous le bras…


Maillot de bain en polyamide, élasthanne et métal, LA PERLA. Jupe longue en soie lamée et ceinture en cuir pailleté, FAITH CONNEXION.

Boucles d’oreilles en vermeil et cristal, GOOSSENS.

Bracelet “Juste un clou” en or jaune, CARTIER. Bracelet en or jaune,

AURÉLIE BIDERMANN.

Coiffure : Chris Appleton Maquillage : Laura Dominique Manucure : Ama Quashie Assistants photo : Chloe Orefice et James Stopforth Assistante stylisme : Lola Tirand



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À L’ O M B R E DES PINS Photographie JIMMY BACKIUS Stylisme AMELIANA LOIACONO Réalisation MELANIE DAGHER Direction artistique MINJA EL-HAGE, RAYA FARHAT Lieu LA MAISON DE LA FORÊT Lui, elle. Des herbes hautes, une cabane de bois, une forêt de pins parasols où chantent des cigales. Et l’ horizon qui s’ouvre sur l’immensité de la mer. Ils sont seuls au monde et le monde leur est bienveillant, rassurant, enveloppant. Toi, Tarzan, moi, Jane? Peut-être. Tous les amoureux réinventent à leur manière la première scène du premier jour de l’ humanité.


Lui:Chemise, TRUE RELIGION. Top en cotton, JOHN VARVATOS Jeans, DIESEL. Elle: Trench, SAINT LAURENT.



Page de gauche, Elle: Pull, MARNI. Jeans, CITIZENS OF HUMANITY. Page de droite, Elle: Blouson, PRADA. Lui: Chemise TRUE RELIGION.


Lui: Pull, DIOR HOMME.



Elle: Pull, EMILIO PUCCI. Short, LOVERS. Bottes, CHLOÉ.




Cape, HERMÈS. Short, AGENT PROVOCATEUR.


Pull, DION LEE




Trench, BURBERRY.



Page de gauche. Écharpe, BURBERRY. Top, NEIL BARRETT. Short, LOVERS Page de droite.Parka, PRADA. Robe, CÉLINE.



Pull, STELLA McCARTNEY.


Elle: Pull, CHLOÉ Jeans, LOVERS Lui: Jeans, 7 FOR ALL MANKIND Modèle, Simone Vanwerkhoven et Jonatan Frenk. Coiffure et maquillage, Rory Rice . Assistant photo, Dominic Hedgecock. Assistante stylisme, Tara Ghroayeb.



ACCORD PARFAIT La nouvelle allure cuir et maille retrouve l’assurance d’un minimalisme magistral. Un perfectionnisme à afficher en assemblages bicolores et détails japonisants. Photographie

SASCHA HEINTZE

Stylisme

ANNE-SOPHIE THOMAS


Veste en lin, MAJE. Chemise col foulard en popeline de coton, HERMÈS. Jupe en maille de coton stretch, SPORTMAX. Noué à la taille, marinière en coton, POLO RALPH LAUREN. Boucles d’oreilles en métal et strass, CÉLINE. Page de gauche : pull en coton à boutons dorés sur l’ épaule, PETIT BATEAU. Bague en métal argenté, SAINT LAURENT PAR HEDI SLIMANE. Boucles d’oreilles en métal et strass, CÉLINE.


Robe croisée en gabardine de coton et débardeur en coton, DIOR. Boucles d’oreilles en métal et strass, CÉLINE.


Robe longue en maille et boucles d’oreilles en strass et métal, CÉLINE.


Pull et jupe en maille côtelée, STELLA McCARTNEY.

Marinière en cachemire,

SAINT LAURENT PAR HEDI SLIMANE.

Boucles d’oreilles en métal et strass, CÉLINE.


T-shirt en soie, JACOB COHEN. Pantalon à pont en cuir, GUCCI. Boucles d’oreilles en métal et strass, CÉLINE.


Veste croisée à boutons dorés et marinière en cachemire, SAINT

LAURENT PAR HEDI SLIMANE. Jupe en maille, CALVIN KLEIN.

Boucles d’oreilles en métal et strass, CÉLINE.


Polo en maille stretch,

GÉRARD DAREL.

Boucles d’oreilles en métal et strass, CÉLINE.

Modèle Gabriele Regesaite Coiffure Olivier de Vriendt Maquillage Anthony Preel Assistants photo Nomi Queinnec et Mikto Frangov Assistante stylisme Pauline Moreira Opérateur digital Hugo Mapelli


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style

instamatic Du jaune, du rouge, ce bleu incertain, ce vert qui se retient, du blanc qui tire au beurre, du rose qui imite une joue et du noir franchement noir. C'est l'époque des premiers Instamatic, des caméras en plastique noir grainé et des bobines qu'on enroule à la manette à crans qui fait crr-crr. Une palette chromatique qui va bien avec le carrelage terrazzo, les chaises canées main et les meubles en résine de ces années 60 où l'on écrit des pamphlets sur des machines qui font un bruit de mitraillette.

Stylisme

Minja El-HagE

Photos

RaMi Hajj

Réalisation

MÉlaniE dagHER

Modèle

CÉlinE oMEiRa

Lieu

Baffa HousE Et ÉpiCERy


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En haut, Robe, Fendi. Sac, CHloĂŠ. Chaussures, AlexAndre birmAn. Lunettes, dior. En bas, Robe, vAlentino. Sac, Fendi. Chaussures, AlexAndre birmAn. Bracelet, osCAr de lA rentA.


style

En haut, Total look, Celine. En bas, Chemise, chaussures, lunettes, guCCi. Sac, stellA mC CArtney. Jeans,FrAme.

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Top et pantalon, CĂŠline. Bracelet, Fendi.Sac, AsHlyn'd. Chaussures, Jimmy CHoo.


style

En haut, Robe, dior. Sac, CĂŠline. Sac, Azzedine AlAiA. En bas, Total look, bAlenCiAgA. Sac, PAul Andrew.

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#BESOBOLD TRUERELIGION.COM / WESTBROOK Available in Lebanon: Aïshti Downtown, Aïshti Seaside, Aïshti Verdun, Aïzone Beirut Souks, Aïzone ABC Ashrafieh, Aïzone ABC Dbaye, Aïzone City Mall +961 1 991 111, Beirut City Center +961 1 287 187 Dubai: Mall of Emirates +971 4 347 9333, Dubai Mall +971 4 3306 442, Mirdiff City Center +971 4 284 3007 Jordan: City Mall +962 6 582 3724, Kuwait: The Avenues Mall +965 2259 8016


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Destination Ibiza hors saison. Petits manteaux, maille et fourrure s’illuminent de transparences, de couleurs vives et de matières légères : celles de la lingerie et du swimwear. Pour récréation tropicale décomplexée…

BARBARA PALVIN BY ROMAIN GAVRAS

Stylisme

JENNIFER EYMÈRE


Veste en coton et lin, collection croisière, PAUL & JOE . Pull en laine mérinos et alpaga, AMERICAN VINTAGE . Maillot de bain en polyester et élasthanne, PRINCESSE TAM TAM . Jupe en polyuréthane et escarpins en satin de soie et cuir, MIU MIU Boucles d’oreilles en or vintage.


Barbara : Robe “Aline” en damassé, caban “Baby Doll” en vison, escarpins “Kitten” avec nœud en cuir verni, SAINT LAURENT PAR HEDI SLIMANE .

Boucles d’oreilles en métal doré, CLAIRE’S.

Fiammetta : Créoles en métal doré, STELLA & DOT.


Brassière en coton, collection croisière, MARNI. Imperméable bicolore oversize en polyuréthane, MIU MIU. Boucles d’oreilles en résine et métal doré, BIMBA & LOLA .


Robe en soie mélangée, collection croisière MARC JACOBS. Manteau en fourrure synthétique, SUD EXPRESS. Boucles d’oreilles en or blanc et diamants, NEELIA .


Top imprimé en dentelle, jupe trapèze en daim, ceinture en vinyle, escarpins en satin, collection croisière, LOUIS VUITTON.

CREDIT PHOTO

Modèle : Barbara Palvin chez IMG Coiffure : Sébastien Richard Maquillage : Sarai Fiszel Assistant photo : Virgile Biechy Assistante stylisme : Marie Gibert


KRISTIAN & REBECA EN COUPLE DEPUIS 3 ANS

148 SAAD ZAGHLOUL STREET - DOWNTOWN BEIRUT




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MAG POWER COUPLES DRÔLES DE DAMES MONOGRAM PARTY FOUAD EL KHOURY MAS: DANIELE BALICE HOMMAGE

MONOGR AMCPARTY page 212


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les gens

Power couPles On se marie de moins en moins, mais on est toujours aussi bien à deux. Ensemble, dans la vie ou pour la vie, on est plus productif, plus créatif, plus puissant. Voici cinq couples de Libanais qui rêvent et font rêver en tandem avec leurs jeux, leurs thèmes, leurs " je t'aime".

Photos

Tony EliEh


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Hatem et maya

Ensemble depuis 7ans , mariés depuis 3 ans. Co-fondateurs et directeurs créatifs de Studio Safar, une entreprise dédiée à la création d'identités visuelles et de produits culturels, entre affichage, scénographie, emballage, illustration d'albums et design web. La maison vient d'éditer son propre journal, le journal Safar dont la parution prochaine coïncidera avec son premier anniversaire.


les gens

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tala et Jade

Ensemble… depuis "50 ans". Elle est animatrice, illustratrice, chanteuse, DJ et VJ. Il est ingénieur, entrepreneur, musicien et l'un des DJ les plus exportés du Moyen Orient, fondateur de la scène The Basment et co-fondateur de The Grand Factory à Beyrouth. Elle derrière l'image, lui derrière le son, on peut les trouver ensemble aux platines des meilleures parties (notamment C U NXT SAT) de Beyrouth, Dubaï et Berlin où Jade a co-fondé Riverside Studios.


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elie et GabRielle

Ensemble depuis 5 ans. Il est ingénieur civil et ancien consultant financier, reconverti dans la restauration. Propriétaire et directeur exécutif des restaurants Happy Prince, Kissproof, Vivyan's et Oscar Wilde à Beyrouth. Elle est médecin résident en neurologie depuis trois ans à l'Hôtel Dieu.


les gens

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PeteR et tatiana

Ensemble depuis 4 ans. Elle est designer, co-fondatrice de la marque d'accessoires Vanina distribuée à Paris chez Colette ainsi que dans plusieurs grandes capitales. Il est responsable de communication de l'entreprise de publicité Leo Burnett et co-fondateur de "l'Equipe du Liban", première équipe libanaise à entreprendre l'escalade des sept sommets du monde pour lever des fonds en faveur de la Croix-Rouge.


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yasmeen et nami

Ensemble depuis le 13 Juillet 2012 Elle est graphiste et communicatrice visuelle, crĂŠatrice d'accessoires et sacs et directrice artistique de la marque Alice EddĂŠ. Fondatrice de l'atelier Dada, elle enseigne pour son plaisir le dessin, la peinture et l'histoire de l'art. Il est mĂŠdecin radiologue, par ailleurs fou de musique. Il adore faire danser ses amis sur des rythmes "happy, bouncy et groovy".


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la vie

RENDEZ-VOUS A deux, on ne fait qu’un. On a les mêmes goûts, le même univers et les mêmes attirances, que l’on soit intellectuel et un peu bohème, résolument urbain et rat des villes ou simplement amoureux d’une certaine idée du luxe, désuète, éclectique, érotique et feutrée. L’Officiel Levant s’est occupé de vos réservations d’ hôtel et de restaurant, et même de votre déclaration entre nœud de satin et papier de soie.

Par F.A.D. Photographie RAYA FARHAT Réalisation MINJA EL-HAGE


BOBO: Baffa HOuse & Wine Bar

Un 5 à 7 au Baffa House? Vous aimerez aussi diner au Wine Bar du Bread Republic avec les quadras dorés de Beyrouth et participer à l’éternel débat ciné-musique de ce lieu qui n’a l’air de rien mais qui dégage une belle énergie sous ses vieilles voûtes. Vous vous offrirez l’un à l’autre le magnifique catalogue de l’exposition Rose C’est Paris de Bettina Rheims, portrait des lieux mystérieux et inattendus de la Ville Lumière paru chez Taschen. Elle partira avec des lunettes Fendi aux verres teintés de rose. Un rien la fait rêver.


BLinG: aLBerGO & BurGundy

Une sieste à l’Albergo? Sous le dais de dentelle d’un grand lit de style ottoman, entre kilims et chandeliers de Bohème, vous lui offrirez une montre Ballon bleu de Cartier pour un voyage dans le temps et elle enfilera avec émotion un porte jarretelles noir Agent Provocateur. Au Burgundy, la rare finesse de langoustines panées et la fraicheur sèche d’un grand bordeaux blanc vous ramènera en douceur à la réalité.


urBain: smaLLviLLe & Café PénéLOPe

Une nuit au Smallville, le nouvel hôtel branché de la rue Badaro? Prévoyez un déjeuner au café Pénélope, carte créative et déco arty. Elle aura ses bottillons victoriens semés d’étoiles de chez Saint Laurent et son clutch Alexander McQueen qui s’enfile aux doigts comme autant de bagues et se porte comme un poing américain. Dehors, c’est toujours la jungle.


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DRÔLES DE DAMES Incarnant tous les paradoxes de la Grande-Bretagne victorienne plongée dans la modernité, les six sœurs Mitford ont monopolisé les chroniques mondaines, sociales et politiques tout au long de leur vie. Bienvenue à aristo-psycho-land… Par PATRICK CABASSET

“L

es familles heureuses se ressemblent toutes…”, affirmait Léon Tolstoï dans Anna Karénine en 1877. C’était avant que les histoires des extravagantes sœurs Mitford ne fascinent le monde entier. Belles, rebelles, radicales, nazies, communistes ou ultra-conventionnelles, ces six sœurs semblent avoir exploré avec un sens de la dérision hors du commun toutes les attitudes extrêmes du xxe siècle. La disparition de la dernière d’entre elles, Deborah Cavendish, duchesse de Devonshire, non loin de son somptueux château de Chatsworth en septembre dernier, marque la fin d’un mythe de l’histoire anglaise. Bien avant les magazines people et leur lot de personnalités caricaturales, ces six caractères hors normes incarnèrent, dès les années 1920, les bouleversements d’une société de castes vouée à disparaître. La richesse d’existences intrépides et l’humour en plus ! “Ma femme est normale, je suis normal et nos filles sont toutes plus folles les unes que les autres !”, s’étonnait leur père, David Mitford, lord Redesdale, dans les années 1930. Celui-ci allait servir de modèle à l’aînée des Mitford, la plus connue du monde littéraire : Nancy. Décrit comme un personnage aux colères épiques dans ses deux best-sellers, L’Amour dans un climat

froid et À la poursuite de l’amour, “Farve”, équivalent dans le langage Mitford – le boudledidge – de father, était encore surnommé “le vieux sub-humain” ou “le pauvre vieux mâle” par ses filles. Ce pater familias conventionnel essayait seulement de gérer les décombres de la fortune familiale au plus juste. Sans avoir à travailler, comme son statut social l’imposait ; et aussi loin que possible des fâcheux. Plutôt reclus dans sa maison en fait, quitte à s’y cacher ou à sortir son fusil lorsqu’un étranger débarquait à l’improviste… Mais il aimait aussi distraire ses filles en désignant l’une d’elles comme gibier lors de chasses avec ses chiens sur ses terres. Leur mère, appelée “Muv” (mother), était la fille de Thomas Gibson Bowles, fondateur des magazines The Lady et Vanity Fair. Férue d’économie domestique elle poussera cette tendance à son paroxysme. “Elle était fière de pouvoir financer elle-même notre éducation, raconte Jessica Mitford dans Rebelles honorables, grâce à l’argent gagné avec son poulailler qui lui rapportait, une fois payé le salaire de son employé nommé fort judicieusement ‘Pond’, quelque chose comme 120 livres par an, ce qui représentait à peu près le salaire annuel d’une gouvernante à l’époque.” C’est dans cette ambiance, qu’on jugerait aujourd’hui idyllique, au cœur d’une campagne anglaise enchanteresse, que vont


se forger les caractères extrêmes de ces filles. Se morfondant toute leur enfance dans la salle de classe d’Asthall Manor, leur maison de Swinbrook dans les Cotswolds, leur mère, puis quelques gouvernantes rapidement mises en fuite, ne perdront que très peu de temps à leur inculquer un programme scolaire aussi “maison” qu’approximatif. Rongeant le plus souvent leur frein au cœur de cette morne enfance loin du monde, les sœurs Mitford ont presque toutes appuyé sur l’accélérateur une fois l’âge adulte venu. NANCY, LA ROMANCIÈRE

PHOTOS DR

Ainsi, Nancy, née en 1904, sera un membre actif de la jeunesse dorée turbulente des années 1920, The Bright Young Things. De fêtes en scandales et de bals en arrestations (parfois), Nancy Mitford et Evelyn Waugh, entourés de Cecil Beaton, Anthony Powell, Brian Howard, Stephen Tennant ou Elizabeth Ponsonby, vivront ces années folles en costumes extravagants, largement reproduits en unes des quotidiens d’alors. Mariée à Peter Rodd, un dilettante avec lequel elle vivra quelques années, elle tombe éperdument amoureuse d’un bras droit de de Gaulle durant la Seconde Guerre mondiale : Gaston Palewski. Elle s’installera même près de lui après-guerre, à Paris puis à Versailles, vouant à ce diplomate, colonel et baron du gaullisme une passion sans limite jusqu’à son décès en 1973. Pleins d’humour, les romans de Nancy Mitford sont des bijoux cinglants. Ils portent en eux à la fois l’insouciance de la vie mondaine de l’époque et la connaissance incisive de caractères humains universels. Dans son essai U and Non-U, en 1954, cette passionnée de mode définit les règles d’un snobisme toujours d’actualité. “U” pour upper class, les aristocrates, et “non-U” pour les autres : la petite bourgeoisie, la classe moyenne à ridiculiser. Ce dont elle se privera rarement… DIANA, LA RADICALE

C’est aussi par la vie mondaine que Diana Mitford entre en grande

pompe dans la vie publique. Née en 1910, elle épousera en premières noces et à 19 ans Bryan Walter Guinness. Ce qui n’ira pas sans poser quelques problèmes aux Mitford. Issu de l’industrie commerçante, l’héritier irlandais “effroyablement riche” (d’après Muv) des brasseries Guinness n’est pas en effet le candidat aristocrate anglais idéal pour la plus jolie de leurs filles, définie à l’époque comme la plus somptueuse des beautés. Elle n’en a cure et finit

“Ma femme est normale, je suis normal et nos filles sont toutes plus folles les unes que les autres !” DAVID MITFORD par convaincre. Après un mariage mondain colossal naîtront deux enfants, Jonathan – le père de Daphne Guinness – et Desmond. Deux garçons qu’elle emporte dans une nouvelle aventure lorsqu’elle décide de quitter Bryan, trois ans plus tard, afin de s’installer avec sir Oswald Mosley, leader du parti fasciste anglais, de quatorze ans son aîné… On imagine le scandale. D’autant que Mosley était déjà marié à Cynthia Curzon, fille du vice-roi des Indes, lord Curzon. Souffrante depuis de longues années, celle-ci aura cependant le bon goût de disparaître en 1933, laissant le champ libre à Diana. Après son divorce avec Bryan Guinness en 1935, elle se remariera à Berlin en 1936. Lors d’une cérémonie clandestine chez Goebbels en présence de Hitler. Tous deux étant devenus des amis du couple. Après quelques années de prison, puis de résidence surveillée durant la guerre sur ordre de Churchill, le couple Mosley s’installera en Irlande puis en France à la Libération. Ils auront également deux

enfants : Alexander et Max Mosley. Celui-ci sera président de la Fédération Internationale de l’Automobile durant seize ans. UNITY, L’EXTRÉMISTE

Née en 1914, Unity Mitford possède en deuxième prénom celui quasiment visionnaire de Walkyrie. Surnommée “Bobo” ou “Boud” dans son enfance, elle développera à l’adolescence une taille imposante (1,80 m) et des comportements radicaux. Sans doute également victime d’un besoin de différenciation d’avec ses sœurs aînées, elle apparaît dans ses premières soirées de débutante dans les années 1930 parée d’un rat domestique sur l’épaule et coiffée de fausses tiares clinquantes sur sa chevelure blonde envahissante… Mais c’est son culte quasiment religieux pour Hitler qui déterminera sa courte existence. Après un premier voyage au congrès de Nuremberg en 1933 avec Diana, elle tombe amoureuse du Führer. Une relation à sens unique qui ne l’empêchera pas de tenter de se suicider au lendemain de la déclaration de guerre de la GrandeBretagne à l’Allemagne en 1939 ; avec un pistolet offert par Hitler ! Survivante mais jugée inopérable, la balle restera dans son crâne. Diminuée à jamais, elle mourra en 1948. JESSICA, LA MILITANTE

C’est un parcours diamétralement opposé mais tout aussi radical que suivra Jessica, le “mouton rouge” de la famille. Née en 1917, elle vit la même enfance campagnarde et recluse que ses sœurs, mais

PAGE DE GAUCHE, LA DUCHESSE DANS LA COUR DE CHATSWORTH HOUSE EN 2003. PAGE DE DROITE, PAMELA HERMAN HODGE, LA DUCHESSE ET MARGARET OGILVY À OXFORSHIRE EN 1938.


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DEBORAH, L’ARISTOCRATE

La plus f lamboyante des sœurs Mitford, qui est aussi la dernière née de la famille, Deborah, dite “Debo” ou “Nine” – son éternel âge mental d’après la féroce Nancy –, commence dans la cour de ferme d’Asthall Manor. “À un âge où les autres enfants jouaient à la poupée, prenaient des leçons de piano ou de danse, Debo passait des heures en silence dans le poulailler à apprendre à imiter l’air de concentration douloureuse que prend une poule lorsqu’elle pond un œuf…”, se souvient Jessica. Sa vocation pour la ferme renaîtra bien plus tard lorsque, en 1974, elle lance le premier concept d’épicerie bio en Grande-Bretagne : Chatsworth Farm Shop. En 1941, elle épouse

Andrew Cavendish, second fils du dixième duc du Devonshire, rencontré au cours de sa saison de débutante londonienne. Mais ce n’est qu’à la mort de son beaupère en 1950 que le couple prend la direction de la seule demeure anglaise qui peut se comparer à Versailles, Chatsworth House dans le Devonshire. Un château de 175 pièces, 21 cuisines, quelque 17 escaliers et salles de bains, qu’elle n’aura de cesse de restaurer, décorer, mettre en valeur et ouvrir au public durant cinquante-quatre ans. Amis intimes des Kennedy, les Cavendish auront trois enfants : Emma – la mère du mannequin Stella Tennant –, Peregrine et Sophia. Un parcours aristocratique sans faute et une vie sociale très jet-set, doublés d’un solide sens de l’humour, comme le révèlent ses quelques ouvrages, tous devenus des best-sellers outre-Manche. Ce qui n’empêchera pas la duchesse, grandmère idéale par procuration de tous les Anglais, de poser également pour le peintre Lucian Freud ou de tomber à un âge vénérable sous le charme du répertoire d’Elvis Presley. Elle visitera même deux fois Graceland et collectionnera dès lors tout ce qui touche au King comme des souvenirs pieux. Elle disparaît âgée de 94 ans. Lors de ses funérailles en septembre dernier, le prince Charles et Camilla, les six cents employés du domaine de Chatsworth et tout le Royaume-Uni, à travers la télévision, accompagnèrent son cortège. TOM ET DISCRETS

PAMELA,

Deborah lance le premier concept d’épicerie “ bio” en Grande-Bretagne : Chatsworth Farm Shop. CI-DESSUS, CHATSWORTH SOUS LA NEIGE.. CI-DESSOUS, LA DUCHESSE AVEC SON MARI ANDREW CAVENDISH DANS LA BIBLIOTHÈQUE DE CHATSWORTH

LES

Deux des enfants Mitford ont échappé à la folie médiatique de la famille. Tom, d’abord, le seul fils, qui mourut au combat en Birmanie, en 1945. Et Pamela (1907-1994). Proche de la nature toute sa vie, on la désigne comme la “Mitford rurale”. La célébrité des autres membres de la famille semble avoir préservé leur tranquillité…

PHOTOS DR

affirme un sens de l’empathie plus humaniste. Elle tombe follement amoureuse, avant même de le rencontrer, de son cousin au second degré, Esmond Romilly. Ce neveu de Churchill s’était fait remarquer très jeune par des aspirations libertaires qui le rendront bientôt proche des communistes anglais. De retour de la guerre d’Espagne, où il tente d’aider les anti-franquistes dans les rangs du premier bataillon de volontaires anglais, il rencontre Jessica, 19 ans, prête à tout pour lutter à ses côtés. Immédiatement, leur accord politique se transforme en amour. En 1939, ils émigrent aux États-Unis. Vivant de petits boulots, voyageant, inventant une nouvelle vie, il finit par s’engager dans la Royal Air Force canadienne. Après sa disparition au retour d’une mission de bombardement au-dessus de l’Allemagne fin 1941, Jessica se jette alors à corps perdu dans le travail d’effort de guerre. En 1943, elle rencontre un avocat militant des droits civils, Robert Treuhaft. Installée à Oakland en Californie, elle donne naissance à deux autres enfants et se met à militer et écrire plus régulièrement des essais politiques. Détachée du parti communiste américain à la fin des années 1950, elle devient journaliste, engagée au service de la cause des Noirs ou contre l’industrie funéraire américaine.


www.aeronautica.difesa.it www.aeronauticamilitare-collezioneprivata.it Available at all A誰zone stores, +961 .1. 99 11 11 Produced and distributed by Cristiano di Thiene Spa


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PHOTO GETTY IMAGES

FRANK GEHRY, KARL LAGERFELD, CINDY SHERMAN, CHRISTIAN LOUBOUTIN ET MARC NEWSON, CINQ DES SIX “ICONOCLATES” (MANQUE REI KAWAKUBO) À AVOIR REVISITÉ LE CÉLÈBRE MONOGRAM LOUIS VUITTON.


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Casting de stars dans le jardin du MoMA, à New York, pour célébrer l’anniversaire de l’emblème absolu de la maison Louis Vuitton.

Par

FRÉDÉRIQUE DEDET

Photographie

JEAN PICON

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ous une tente féerique (dont la mise en place a nécessité le déplacement de deux sculptures gigantesques de Henry Moore) ils sont presque tous réunis. Karl Lagerfeld, Cindy Sherman, Frank Gehry , Marc Newson, Christian Louboutin, cinq des six iconoclastes, invités par Delphine Arnault et Nicolas Ghesquière, respectivement directrice adjointe et directeur artistique de la maison, à imaginer de nouveaux produits autour du logo iconique de Louis Vuitton. Des créatifs d’exception, pleins d’audace, venus des quatre coins du monde bousculer la tradition pour revisiter le Monogram. Créé en 1896, ce motif géométrique, composé de fleurs et de lettres stylisées reprenant les initiales LV, est né de la volonté du fils de Louis, Georges Vuitton, de rendre ses produits identifiables. Si ce motif a déjà été revisité par le passé par des grands artistes, avec cette nouvelle capsule, la maison frappe fort. Dix créations ultradésirables, en édition limitée, et déjà en rupture de stock. Ce soir, Adèle Exarchopoulos ne quitte pas sa mallette Frank Gehry, Ashley Olsen, arrivée aux bras de Christian Louboutin, ose le sac du soir XXL créé par son ami. D’autres modèles de cette collection sont plus difficiles à emporter : comme l’armoire punching-ball imaginée par Karl

Lagerfeld ou la malle pour se grimer de Cindy Sherman, produite à 25 exemplaires, et déjà tous vendus. Les collectionneuses peuvent se consoler avec les versions plus douces imaginées par les iconoclastes : la besace de Cindy Sherman, le sac de sport de Karl Lagerfeld ou le caddie de Louboutin dont Michael Burke, PDG de Louis Vuitton, a déclaré dans son anglais parfait qu’il “était le seul capable de rendre un chariot à brocolis sexy !” À New York, j’ai croisé la blogueuse Chiara Ferragni avec son sac à dos Marc Newson (en orange) et, en quittant la ville,

L’INVITATION GRAND FORMAT ILLUSTRÉE PAR JEAN-PHILIPPE DELHOMME.


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j’ai aperçu une Coréenne avec le sac shopping de Rei Kawakubo, mythique créatrice de Comme des Garçons, dont les apparitions publiques sont si rares, et seule des six iconoclastes à manquer à l’appel. La soirée bat son plein, on peine à compter les stars réunies au mètre carré. Nicole Kidman parle avec Charlotte Gainsbourg, Jennifer Connelly semble très amoureuse de Paul Bettany, Liya Kebede est resplendissante, Catherine Deneuve, l’icône absolue, ne lâche pas Marc Newson. Le créateur de Snapchat, Evan Spiegel, que je prends pour un top modèle, refuse les photos avec élégance… Pendant le cocktail, où sont servis des zakouskis élaborés, les invités passent devant l’objectif de Patrick Demarchelier pour un photo call monogrammé puis sont appelés pour dîner. Là, cent soixante couverts, dressés sur quatre tables, les attendent. Dans une mise en scène incroyable, des cubes de bois avec les initiales géantes des six iconoclastes illuminent le jardin. Sous une tente transparente qui laisse voir la forêt de buildings qui entoure le jardin des sculptures du MoMA, au cœur de Manhattan, le dîner est servi. Au menu : œufs pochés au caviar avec un Dom Ruinart Blanc de Blancs, bœuf rôti et gratin de panais avec un Petit Cheval 2010, et enfin un millefeuille crème madame avec un Château d’Yquem 2000. Après le café, un cortège de limousines s’engouffre dans la 53e rue, la plupart entraînant les invités pour un after au piano-bar du Carlyle…

1. CHARLOTTE GAINSBOURG ET NICOLE KIDMAN, EN LOUIS VUITTON. 2. ADÈLE EXARCHOPOULOS PORTE LE MODÈLE DE FRANK GEHRY. 3. SUZY LAU, CELUI DE CINDY SHERMAN. 4. ASHLEY OLSEN, CELUI DE CHRISTIAN LOUBOUTIN. 5. DELPHINE ARNAULT, CELUI DE FRANK GEHRY.

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Dix créations ultra-désirables, en édition limitée, et déjà en rupture de stock. 4

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1. CHIARA FERRAGNI. 2. CATHERINE DENEUVE ET MARC NEWSON. 3. NICOLAS GHESQUIÈRE, DIRECTEUR ARTISTIQUE DE LOUIS VUITTON, ET JENNIFER CONNELLY. 4. MICHAEL BURKE, PDG DE LOUIS VUITTON, ET ASHLEY OLSEN. 5. PETER MARINO ET STEPHANIE SEYMOUR.


WWW.AISHTIBLOG.COM


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LA SUITE ÉGYPTIENNE DE FOUAD EL KHOURY Photographe des transformations du paysage, notamment urbain, par l’activité humaine et l’ histoire, Fouad el Khoury s’est plu, dès 1989, à marcher dans les pas de Maxime Du Camp et Flaubert qui partirent ensemble en Egypte en 1849. PAR F.A.D

D

e ce voyage, les deux compagnons, commissionnés l’un par l’Académie des Instructions de Paris et l’autre par le ministère de l’Agriculture et du Commerce, ramenèrent, le premier des photographies, notamment du Sphinx encore ensablé, et le futur auteur de Madame Bovary des carnets de voyage. Pour réaliser, à près de 150 ans de distance, la suite de ce périple visuel, el Khoury prend le bateau et débarque comme eux au port d’Alexandrie. Il longera la vallée du Nil, et jusqu’en 1990, prendra des clichés sur les deux

rives, orientaliste à rebours. Ce travail sur l’Egypte contemporaine, par sérendipité, détourne le photographe de son intention initiale et au lieu d’un palimpseste il se retrouve en train de réaliser les clichés d’une fiction personnelle et intime. Cette suite photographique a été publiée en 1999 chez Actes Sud dans un ouvrage divisé en quatre parties: la rive orientale des vivants (les villes), la rive occidentale des morts (les temples), la disparition (les tombes) et la réincarnation illustrée par des portraits imaginaires de Kuchuk Hanem, la courtisane qui offrit à Flaubert une inoubliable nuit

d’amour, à en croire les lettres du romancier à son ami Louis Bouilhet. Cette femme allongée sur un divan, les jambes en l’air et le visage caché par un éventail est, selon Fouad el Khoury, sa propre représentation de Kuchuk Hanem. Sous le titre anglais “Egyptian Sequence”, la galerie Tanit propose une exposition de ces clichés texturés, intenses, éclairés d’une lumière intrinsèque et pour tout dire habités. Un grand moment de poésie. Egyptian Sequence, galerie Tanit, Esat Village Bldg, rue d’Arménie, Beyrouth www.galerietanit.com


PHOTO DR

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LA VIE

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Curateur et co-fondateur de la galerie d’art contemporain Balice-Hertling, Daniele Balice signe sa deuxième collaboration avec la Metropolitan Art Society (MAS) sous le titre "Compositions". Le voilà donc de retour à Beyrouth, un an jour pour jour après “Squat”, exposition alors co-signée avec Nina Yashar de la galerie Nilufar. Pour habiter ce lieu qui lui est entièrement confié cette fois, il présente à la fois des œuvres singulières et des pièces qu’il a lui-même sélectionnées. Autant de compositions qui nous sont données à découvrir à la galerie des galeries. PAR CLAIRE AZUÉLOS

DANIELE BALICE, COMPOSITEUR D’IMAGES

O PHOTO NABIL ISMAIL

riginaire de Bari en Italie, Daniele Balice, est parisien d’adoption. En 2007, le trentenaire fonde avec le berlinois Alexander Hertling la galerie éponyme Balice-Hertling. C’est dans le Nord-Est parisien, attractif pour ses loyers encore accessibles, qu’ils installent leur espace. Le quartier de Belleville est en effet devenu en moins d’une décennie le rendez-vous des “nouveaux galeristes” à Paris. Le mot est vite passé aux collectionneurs du monde entier. Très vite, la Galerie Balice-Hertling inaugure un second lieu à New York, sur la 9ème Avenue. Camille Blatrix, Julie Beaufils, Neïl Beloufa, Isabelle Cornaro, Eloise Hawser, Tarik Kiswanson, Alexander May : les artistes représentés par la galerie et exposés aujourd’hui à la Mas ont en partage la jeunesse. La majorité arbore la vingtaine. Certains sont tout frais émoulus des écoles. La galerie Balice-Hertling fait – bien – son

travail. Elle les fait participer aux grandes foires (Fiac Paris ou Independent New York City), les introduit auprès d’institutions prestigieuses qui exposent depuis leurs travaux (The Institute of Contemporary Arts, ICA, à Londres ou le Moma de New York). Ces jeunes artistes remportent vite la reconnaissance des professionnels. Le Prix Audi pour les talents émergents est décerné à Neïl Beloufa en 2011. Isabelle Cornaro est lauréate du Prix d’entreprise Ricard en 2010, suivie de Camille Blatrix en 2014. Ce sont aujourd’hui des valeurs montantes du marché de l’art. Daniele Balice se rend régulièrement à Beyrouth. Il s’y sent bien. Sur place, il trouve une communauté artistique homogène et harmonieuse, ouverte à toutes les formes d’expression. C’est rare selon lui. Il apprécie. Quand la Mas l’invite pour un show personnel il choisit naturellement de s’entourer de ses compagnons d’art et rêve de susciter des rencontres.

Au générique de l’exposition de ce début d’année des artistes de sa galerie, bien sûr, dont certains avaient déjà “squatté” la Mas l’année passée (Neïl Beloufa, Isabelle Cornaro et Alexander May) mais également des amis : Cédric Rivrain, illustrateur, et Olivier Zahm, photographe. A Beyrouth Daniele Balice découvre d’authentiques joyaux au sein de collections particulières. De manière exceptionnelle, Enrico Castellani, Gianni Piacentino et Agostino Bonalumi, des “classiques” de l’art contemporain, prennent ainsi place aux côtés de leurs jeunes pairs. Daniele Balice s’explique : “Mon ambition n’est pas pédagogique mais je trouve important de situer les travaux présentés par rapport à des repères historiques”. Les pièces de la designer libanaise Karen Chekerdjian issues de sa récente exposition personnelle au Beirut Art Center / BAC Design, rappellent aux visiteurs le passé résidentiel du Palais Abdallah Bustros qui abrite aujourd’hui la Mas.


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LA VIE

LES TOILES "L'AVENTURE HAIRCUT" ET "NEZ FURTHER THAN..." PAR JULIE BEAUFILS. OEUVRES D'ART EN BRONZE PAR TARIK KISWANSON. "SPACESHIP" PAR KAREN CHEKERDJIAN.

“Nous sommes dans une maison libanaise, pas dans un white cube. J’avais envie de mobiliser d’autres approches, issues de l’architecture et du design, pour ancrer davantage l’exposition dans la demeure et plus généralement dans le quartier et la ville.” Les éléments des collections « Trans - » et « Rainbow » jouent avec l'espace, l'occupent, le transforment et l'apprivoisent avec une élégance de circonstance.

JULIE BEAUFILS

NEÏL BELOUFA

CAMILLE BLATRIX

La série Secured Wall (2014) dont 2 pièces sont présentées à la Mas sont issues d’une commande de l’ICA à Londres. Elles évoquent des morceaux de portes blindées dans un état de dégradation avancée: mousse arrachée, poignée manquante, structure en fer apparente. La sécurité a laissé place à la fragilité et aux projections du public. Le Moma présentera le travail de Neïl Beloufa en septembre 2015.

Avec Nez further than…” et “L’Aventure haircut” (2014) la parisienne Julie Beaufils, aujourd’hui installée à Los Angeles, rejoint la nouvelle génération de peintres qui consomment leur rupture avec l’abstraction. Ses toiles lisses et aux tracés nets, toujours divisées en espaces bien différenciés, se situent à la croisée de l’illustration et de la bande dessinée. Camille Blatrix assure en personne le travail artisanal qui préside à la composition de ses projets artistiques. And now? (2014) est une sculpture/tableau en marqueterie. Les motifs, objets du quotidien, évoquent une vie en suspens. Les œuvres de Camille Blatrix sont minimalistes et opèrent comme des réécritures surréalistes. Empreintes d’onirisme, elles sont néanmoins fortes d’une ironie exprimée tant dans leur forme que dans les titres choisis.

Camille Blatrix produit actuellement une pièce pour le Centre Pompidou. ISABELLE CORNARO

Compositions de velours multicolores, la série Close ups (2014) de l’artiste française Isabelle Cornaro est présentée pour la première fois. La vidéaste prend pour point de départ une technique des premiers temps du cinéma. Les réalisateurs usaient alors de photographies de paysages sur lesquelles ils traçaient des lignes en guise d’indications scéniques. Isabelle Cornaro qui avait préalablement travaillé sur des clichés sur lesquels elle intervenait, simplifie encore le processus : elle limite le paysage à un jeu de quatre couleurs disposées géométriquement. ELOISE HAWSER

Nouvellement entrée à la galerie BaliceHertling, Eloise Hawser nous propose de revisiter les ready made de Duchamp. Il


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PHOTO NABIL ISMAIL

À CHAUCHE "CLOSE UPS" PAR ISABELLE CORNARO. EN FACE "ROSSO, 1983" PAR AGOSTINO BONALUMI. AU MILIEU "TRANS-COLLECTION" PAR KAREN CHEKERDJIAN.

ne s’agit pas d’objets trouvés cette fois mais d’objets devenus artistiques par accident. Pour des raisons de recyclage et de stockage les filtres de climatiseurs qu’elle expose à la Mas ont été manipulés par des ouvriers et compressés par leurs machines. A la fin du processus, des touches de peinture, vestige de leur revêtement, colorent les blocs métalliques compactés. L’artiste leur confère un statut d’œuvres d’art en les rehaussant d’un socle assorti à leur teinte dominante. Lantern (2011), impression 3D d’une rosace, traduit l’intérêt pour la production d’objets à partir d’images, technique rendue possible avec la banalisation des imprimantes 3D. L’impression semble matérialiser le mouvement de la rosace, son absence et son devenir.

TARIK KISWANSON

Lors de son dernier passage au Liban, Daniele Balice découvre les collections du Musée national. Les masques exposés lui font immédiatement penser à ceux créés par Tarik Kiswanson et Alexander May. C’est la correspondance entre ces objets qui a présidée à leur sélection dans le cadre de l’exposition. ALEXANDER MAY

Deux séries de travaux de l’artiste sont présentées à la Mas. Les masques blancs sont inspirés par les toiles de Lucio Fontana. Fendus de petits trous, ils semblent suivre des yeux le spectateur. Les toiles Talk Talk – qui dialoguent ici harmonieusement avec une pièce iconique de Gianni Piacentino – et Untitled (2014)

font la place belle à la performance tant dans leur inspiration que dans leur composition. La première a été conçue dans le cadre d’une collaboration avec un compositeur de musique expérimentale et fonctionne comme une partition visuelle. La deuxième a été produite pour l’exposition, sur le perron de la Mas : l’artiste bombe à la peinture de carrosserie automobile une mesure de revêtement de sol en caoutchouc (linoleum) qu’il contre-colle ensuite sur des panneaux de bois pour former un diptyque à dominante rouge, sa couleur de prédilection. CÉDRIC RIVRAIN

Illustrateur de métier, Cédric Rivrain a d’abord collaboré avec la Galerie BaliceHertling en croquant des portraits de


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LA VIE

ALEXANDRE MAY.

OLIVIER ZAHM.

PHOTO NABIL ISMAIL

ELOISE HAWSER.


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ses artistes. When you were mine, Measured by The Untrue, We are Idle Strangers (2010) ou Sugar Dram (2012), portraits qu’il présente à la Mas, quadrillent l’espace de leur regard. OLIVIER ZAHM

Photographe et fondateur du magazine Purple, joue avec l’idée de communauté suscitée par Daniele Balice, en proposant un mur de photographies en noir et blanc du milieu artistique. Des cadres chinés pour l’occasion renforcent l’intimité des clichés en les transportant dans le domaine privé. “Il y a toujours une communauté de vie et de pensée derrière les meilleures productions artistiques” - précise Daniele Balice. L’exposition de sa communauté artistique, aux allures de famille recomposée, invite à créer ensemble, à composer avec l’autre. "Compositions", Metropolitan Art Society, rue Trabaud, Achrafieh, Beyrouth. Du 20 décembre au 28 février 2015. Horaires d’ouverture : mardi à dimanche, de 11h à 19h. http://www.masbeirut.com http://www.balicehertling.com

CI-DESSUS, "NAPLES" PAR OLIVIER ZAHM. CI-DESSOUS, "MEASURED BY THE UNTRUE,2010" PAR CEDRIC RIVRAIN.À GAUCHE, "SECURED WALL SERES, 2014" PAR NEIL BELOUFA.


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Hommage

AnitA EkbErg La dernière incarnation du glamour hollywoodien nous a quittés le 11 janvier 2015, laissant derrière elle des images fortes qui ont marqué toute une génération. Cette Suédoise que Frank Sinatra surnommait "l'Iceberg" a littéralement fondu, en 1960, dans la fontaine de Trévi, au cours de la fameuse scène de la Dolce Vita où Fellini la plonge dans un bain éminemment sensuel. Elle y révéla une anatomie architecturale et généreuse qui n'en finit pas de faire rêver.

PHOTO DR

Par F.a.D


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FAtEn HAmAmA C'est sur le tournage de Ciel d'Enfer de Youssef Chahine que Faten Hamama, déjà une grande star du cinéma égyptien, s'éprend d'un certain Michel Chalhoub, un jeune premier débutant qui se convertira à l'islam pour l'épouser et prendra le nom d'Omar Sharif. Incarnation de la douceur et de la séduction romantique, sobre, éduquée, cultivée, s'exprimant dans un français parfait, Faten Hamama est une icône pour les femmes orientales, égyptiennes en particulier, dont elle a porté l'étendard à travers son engagement pour leurs droits et leur liberté. Elle nous a quittés le 17 janvier 2015, non sans avoir marqué de son empreinte délicate les mentalités machistes du monde arabe. Par F.a.D


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OXYGÈNE MAR MIKHAEL...ET APRÈS ? GSTAAD VS ST.MORITZ BRITISH BRUNCH GIRL POWER

GSTAAD VS. ST.MORITZ page 236


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J’y étais

Mar Mikhael… et après ? Lentement mais sûrement, le dernier tronçon de la rue d’Arménie entame sa reconversion.

a n’a pas pris ». C’est ce que l’on entend régulièrement au sujet de la fin de la rue d’Arménie. Après le boum de Mar Mikhaël, on aurait pu s’attendre à ce qu’une flopée de bars et de petits restaurants viennent coloniser le dernier tronçon de cette artère qui s’étend sur près de 3 km, de Gemayzé à Bourj Hammoud. Mais la night life beyrouthine, ce monstre mouvant, en a décidé autrement. « La vague a opéré un jump géographique vers Badaro qui est aujourd’hui le nouveau Mar Mikhaël », indique Guillaume Boudisseau, consultant immobilier. le flair des Promoteurs

Si Kobayat, adossé à Mar Mikhaël, mais aussi Badawi, ancien camp arménien encastré au bout de la rue, ne seront pas les prochaines destinations festives de la capitale,

le phénomène de la rue Gouraud aura au moins permis de faire connaître ce quartier ignoré de la plupart des Beyrouthins. Mais c’est surtout l’envolée de l’immobilier qui, dès 2005, va pousser les entrepreneurs à s’intéresser, d’abord à Mar Mikhaël puis à son prolongement. « Pendant des décennies il n’y avait rien, rappelle Guillaume Boudisseau. Avec l’augmentation de la demande à Beyrouth, les promoteurs ont eu le flair. Désormais, les jeunes commencent à identifier ces quartiers comme un alternative. Le prix du m2 tourne autour de 2 900 dollars à Kobayat et de 2 500 dollars à Badawi. Il a déjà doublé depuis 2009 où il était encore à 1500 dollars». Avec Ain Saadé et Saint Louis, Badawi reste l’un des quartiers les moins chers d’Achrafieh. « On avait besoin d’un loyer accessible et d’un endroit qui ne soit pas déjà étiqueté. Il nous fallait un terrain vierge », explique Kamal Mouzawak, fondateur du restaurant Tawlet le premier

à ouvrir en novembre 2009 dans la région. Depuis, quelques professionnels de la restauration lui ont depuis emboité le pas : Le bar Le Dictateur, le troquet arménien Seza, l’hôtel Villa Clara ou encore le restaurant italien Mario Mario. Ces enseignes, peu nombreuses dans le secteur, ont leur clientèle : des Beyrouthins et beaucoup de touristes. « C’est un endroit assez mignon, avec des loyers pas trop chers, les entrepreneurs font connaître leur concept sur internet, ou par le bouche à oreille, et les gens viennent à eux. Ils ont compris que ca ne sert à rien d’avoir une vitrine qui donne sur la rue et de payer trois fois plus cher », poursuit Guillaume Boudisseau. Chaque nouvel établissement qui se lance y va donc de sa petite nouveauté. Ouvert en décembre dernier, Kamoun ambitionne de devenir le bistrot de quartier où l’on sert sans façon des plats traditionnels. « Nous avons aussi bien des clients sophistiqués qui recherchent un

PHOTOS RAMI HAJJ

«C

Par PhiliPPine de Clermont-tonnerre


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service gastronomique que des travailleurs qui peuvent à peine se payer le plat de foul », explique Christine Malkoun, associée et gérante. BADAWI LA VILLAGEOISE

Depuis quelques années, ce « petit village » dans la ville qu’est la fin de la rue d’Arménie s’est ouvert au monde. Jeunes, voyageurs, artistes, bobos, il offre à qui le veut le spectacle authentique de ses petites maisons calmes en rang d’oignons, de ses ruelles étroites peuplées de garages où l’on peut tenir une conversation d’un trottoir à l’autre, de ses commerces d’une autre époque : barbiers, couturiers, épiciers. Ce côté « maison de poupée », si caractéristique de Badawi, s’explique par sa structure d’origine. « A gauche, on a l’ancien camp El Abyad, des parcelles de 50 à 60 mètres carrés. Les surfaces sont petites, la densité est assez faible, on trouve très peu d’immeubles hauts », observe Guillaume Boudisseau. En flânant, on tombe ainsi sur l’un des tout premiers dispensaires arméniens. Au rez-de-chaussée, un corridor et trois pièces accueillent deux cabinets médicaux et une mini pharmacie. Ici, 50% des patients, des Arméniens mais aussi des Palestiniens, des Syriens ou

des Sri-Lankais, repartent sans payer leur consultation, explique Sona Demirdjian, un médecin dentiste. Pauvre et populaire, Badawi a vu grandir des générations d’Arméniens qui ont perpétué entre ses ruelles des traditions et un mode de vie. Pour en connaître l’histoire, il suffit de questionner un de ses commerçants vétérans. « En 1923, Badawi était encore un jardin pittoresque avec des orangers, des mandariniers et des bananiers. Au début, c’était des maisons en bois, aujourd’hui il ne reste plus aucun arbre », raconte Kevork, né en 1944 à quelques pâtés de maisons de son magasin où l’on vend, pèle mêle, des cigarettes et des accessoires ménagers. Assis entre un frigidaire remplis de canettes et une pile de sacs de légumineuses, ce dernier se remémore dans un français parfait la construction de la première église, puis de l’école. Il raconte comment l’entrepreneur Khalil Badawi, qui donnera son nom au quartier, a contribué à l’édification de plusieurs de ces bâtisses. Ce n’est qu’en 1961 qu´émergeront les premiers commerces, relate-t-il encore. KOBAYAT LA BOURGEOISE

De l’autre coté de la voie ferrée, commence Kobbayat. Avec ses immeubles de quelques

étages et ses rues plus larges, ce quartier, qui prolonge Mar Mikhael, se veut un cran plus chic que Badawi. La présence de l’ancienne gare routière et de l’usine désaffectée de bières Laziza donne aux lieux un cachet industriel. D’après Guillaume Boudisseau, l'usine pourrait être réhabilitée en appartements. « C’est une architecture très intéressante qui peut accueillir non moins de deux-cents unités », relève-t-il. Alors que deux projets sont actuellement en construction et qu’un nouveau bar est sur le point d’ouvrir, certains évoquent déjà la gentrification du secteur. Mais pour le spécialiste, cette affirmation est prématurée. « Beaucoup de gens ne connaissent rien de la fin de la rue d’Arménie. Lorsque l’on prononce le nom de Badawi ou de Kobayat, certains ne savent même pas où cela se situe », rappelle le consultant immobilier. Pour l’heure, une poignée d’immeubles neufs accueillent au compte-goutte les nouveaux résidents de "l'autre" rue d’Arménie, en majorité des jeunes âgés entre 25 et 35 ans. Ceux qui pensaient que « l’après Mar Mikhaël » se développerait en une saison devront sans doute attendre une génération.


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VERSUS

GSTAAD

VS


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L’ hiver, le gotha vient se ressourcer sur les pentes enneigées de cette Suisse éternelle, où scintillent d’égale manière étoiles, carats et flocons.

ST. MORITZ Par

ÉLOI PERRIN-AUSSEDAT

LE CHALET REMARQUABLE

À St. Moritz : l’immense chalet des Mittal, trois bâtiments reliés avec piscine intérieure et une décoration bollywoodienne protégée par un service de sécurité 24h/24, digne d’un film de James Bond. À Gstaad : le chalet du joaillier Laurence Graff, décoré par Peter Marino, et qui abrite une partie de l’impressionnante collection d’art du joaillier.

PHOTOS DR

L E W E E K- E N D I N C O N T O U R N A B L E

À St. Moritz : chaque année, en février, se réunit, dans le chalet du Corviglia Club, au sommet de la montagne, le gratin de St. Moritz en dirndl et lederhosen pour élire la “Glamour Girl” de la saison. Parmi les heureuses élues, Caroline de Monaco, Delphine Arnault et Naomi Campbell. Le Corviglia Club, présidé par le prince Ruffo di Calabria, est sans doute le cercle de skieurs le plus élitiste au monde. Comptant parmi ses fondateurs Coco Chanel, Jacques Cartier, Charles de Beisteigui, Nicolas de Gunzburg ou Philippe de Rothschild, il réunit encore dans une ambiance très bon enfant têtes couronnées, héritiers et célébrités


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VERSUS

VALENTINO AVEC ANNE HATHAWAY ET GIANCARLO GIAMMETTI. ANNE HATHAWAY ET SON MARI ADAM SHULMAN. TERRASSE DE L’EAGLE CLUB. LA GALERIE DE PATRICIA LOW.

protégées du reste du monde et des paparazzi par un brigadier intraitable. Si la qualité des repas n’est pas toujours mémorable, les gossips aux tablées – où l’on peut voir tout le gotha européen – y sont réellement croustillants. À Gstaad : le week-end du Rosey, en février, réunit les anciens du célèbre pensionnat suisse qui prend ses quartiers d’hiver dans la station. Carambolage de têtes connues le soir dans le hall du Palace où les joailliers donnent de nombreux dîners, et en journée à l’Eagle Club, copie du Corviglia mais plus récent. On y déjeune en haut du Wasserngrat grâce à un téléphérique privé qui permet d’accéder à ce centre névralgique de la vie mondaine locale où se font et se défont les réputations de la saison. L’ I N V I T A T I O N Q U I N E S E R E FUS E PA S

GSTAAD

À St. Moritz : le nouvel an de Nina Flohr, la belle et unique fille du milliardaire Thomas Flohr, propriétaire de Vista Jet, provoque des émeutes dans la rue. Transportant ses invités, comme les Brandolini ou les Niarchos, dans ses avions parés de graffiti arty, sa guest list est égale à la créativité des décors de sa soirée. Les non-invités font la queue pour tenter d’apercevoir ou d’assister à ce spectacle féerique. L’année dernière, son chalet avait été transformé en igloo scintillant. Mais aussi les bals fantastiques d’Olivia Schuler Voigt, la soirée annuelle costumée aux thèmes délirants de Christian Zu Fürstenberg au Chesa Veglia et le weekend de l’Ordre de Malte pour des compétitions sportives avec des prêtres en soutane sur les pistes. À Gstaad : le nouvel an de Valentino. Elton John y était l’année dernière, y serez-vous cette année ? Mais aussi le dîner de Maurice Hamon, qui possède deux chalets dont l’ancien de Gunther Sachs, les soirées de la sculpturale Kirsty Bertarelli, épouse de l’héritier Sandoz également vainqueur de l’America’s Cup. LES ROIS ET REINES DES PISTES ET DU STYLE

BRIGITTE BARDOT AVEC SON MARI GUNTHER SACHS ET SON FILS ROLF. ARIZONA MUSE ET POPPY DELEVINGNE.

À St. Moritz : Milana zu Fürstenberg et sa famille, Pippa Middleton, John et Lavinia Elkann, les Bismarck, les von Thurn und Taxis, Francesca Versace, Rolf Sachs, Édouard Guerrand-Hermès et Mathilde Lorenzi, Nicolas Niarchos et Annina von Pfuel. À Gstaad : Valentino, Marie-Chantal et Olympia de Grèce, Pierre et Sylvia d’Arenberg, Kirsty Bertarelli, Luisa Orsini (LT 180), les Dellal, les Pastor, Arpad Busson et Uma Thurman, Madonna, Pierre Casiraghi et Tatiana Santo Domingo. L’A P R È S - S K I A R T Y

À St. Moritz : la galerie Pace, dernière-née des quatre galeries internationales présentes dans les stations dont Karsten Greve, Andrea Caratsch et le dynamique Gmurzynska où l’on croise aussi bien Lagerfeld que Stallone. Un Warhol ou un de Chirico en après-ski ? À Gstaad : la galerie de Patricia Low, dynamique art dealer reconnaissable tant à ses stylettos arty qu’à sa programmation d’œuvres modernes et contemporaines, sans doute la meilleure à Gstaad.


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LE PL AT R É PUTÉ

À St. Moritz : la flamenkush aux truffes à la terrasse de la Marmite du chef René Mathis. À Gstaad : la fondue au champagne et truffes à La Fromagerie du Palace. LES MOY E NS DE TRANSPORT

À St. Moritz : Vista Jet et NetJets ont révolutionné l’accès à la station, se plaindraient presque certains. L’aéroport privé à quelques encablures du Badrutt’s Palace a des allures d’autoroute de vacances en février. Les milliardaires affluent, on frise l’overdose de Falcon et de Gulfstream. Pratique mais certainement moins charmant que les deux heures de train qui relient Zurich à St. Moritz à travers les superbes massifs de l’Engadine. Tout aussi charmantes, les longues Cadillac du Kulm Hotel et la Rolls du Badrutt’s spécialement aménagées pour accueillir les skis. À Gstaad : deux heures de voiture entre Genève et la station – trop ? – facilement accessible. Alors pourquoi ne pas prendre à la gare de Montreux le Goldenpass Panoramic pour perdre son temps en sillonnant, de gares en villages, les spectaculaires massifs montagneux qui entourent la station ? En stations, les traîneaux et skis de fond sont une bonne alternative aux pistes qui restent limitées. Se laisser tenter par un envol en montgolfière est aussi une façon élégante de surfer sur les sommets sans craindre une jambe cassée.

BAL SURRÉALISTE D’OLIVIER SCHULER VOIGT (MAFALDA MILLIES AVEC UNE TÊTE DE CERF). VALENTINO À GSTAAD POUR LE NOUVEL AN .

ST. MORITZ

PHOTOS STARFACE, DAVE M. BENETT/GETTYIMAGES, BESTIMAGE, STEPHEN LOCK/I-IMAGES/ZUMA/VISUAL, DR

LE SPORT

À St. Moritz : l’incontournable Cresta Run que les plus déchaînés enchaînent directement à la sortie du Dracula (Drac’s), ainsi que le White Turf – courses de chevaux sur neige – le dernier week-end de janvier. À Gstaad : la compétition de polo sur neige. Gstaad compte aussi un Yacht Club, non pour naviguer mais pour y déjeuner. Y RÉSIDER

À St. Moritz : 47 000 euros le mètre carré dans la zone de Suvretta/Piz Air, la plus prisée, soit un ticket d’entrée à 23 millions pour un chalet. À Gstaad : 41 000 euros le mètre carré aux alentours du Palace ou de l’Alpina. L A PAUS E S H O PPI N G

À St. Moritz : les créations de Silvano Vitalini. Le très beau secrétaire du Dracula le soir est, en journée, un créateur de mode dont la collection défile à Zurich. Ne pas repartir non plus sans le linge de maison en lin aux broderies traditionnelles de l’Engadine qui sont la richesse secrète de St. Moritz. À Gstaad : le pop up store The Space de Julia Van Hagen et Tallulah Rufus, ouvert durant toute la saison, est une véritable caverne d’Ali Baba pour fashionistas. On y va autant pour les créations ethnochic des Muzungu Sisters (Tatiana Santo Domingo et Dana Alikhani) que pour les jeunes et jolies clientes qui s’y pressent.

GIORGIO ARMANI DANS SON CHALET À ST. MORITZ. LE CORVIGLIA CLUB, PRÉSIDÉ PAR LE PRINCE RUFFO DI CALABRIA, LE CERCLE DE SKIEURS LE PLUS ÉLITISTE DU MONDE. PIPPA MIDDLETON.


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RSVP

Sabine Ghanem et son amoureux Joseph Getty aiment recevoir leurs amis dans la fabuleuse propriété familiale du Buckinghamshire.

BRITISH BRUNCH Par FRÉDÉRIQUE DEDET Photographie BILLAL TARIGHT


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SABINE GHANEM PORTE UNE VESTE, UN PANTALON ET DES BOTTES PURDEY ET UNE CHEMISE CHANEL.


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e chauffeur, venu nous chercher à St Pancras, a fort bien résumé Wormsley, le domaine des Getty, à moins d’une heure de route de Londres. “C’est comme se réveiller au paradis.” Arrivés la nuit tombée, notre réveil est effectivement un ravissement. Le parc qui s’étend sur mille hectares compte un opéra, pléthore de biches, cerfs, faisans, renards, un terrain de cricket et même… un Jeff Koons monumental. Dans la maison du xviiie siècle, à la décoration au goût très sûr, des meubles et des tableaux d’époques variées forment un ensemble harmonieux et cosy. Wormsley est surtout une vraie maison de famille dont l’épicentre est la cuisine. C’est là que s’éternisent les petits déjeuners. Joseph y a grandi, Sabine en est tombée amoureuse et aime s’y ressourcer le week-end. Leurs brunchs du dimanche sont courus. Proche de Londres, la propriété permet à leurs amis de venir pour déjeuner. Daphne SchmitzCramer, l’amie d’enfance de Sabine et Eugénie Niarchos sont, elles, venues pour dîner samedi soir. Les autres, de Mary Katrantzou à Noor Fares, arrivent en fin de matinée de la capitale anglaise. Disposé sur la console, le buffet se compose d’un risotto au potiron à se damner, de légumes braisés succulents, de viandes et de poissons divinement cuisinés. Le caviar, servi avec des miniblinis en apéritif, a ouvert l’appétit des convives. Pour le dessert, ce sera une pavlova et un crumble aux fruits rouges faits maison. Après ces agapes, une longue promenade dans le domaine qui s’étend à perte de vue est indispensable : une parenthèse enchantée…

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1. NOOR FARES ET EUGÉNIE NIARCHOS. 2. ET 3. LE BRUNCH EST ORGANISÉ DANS UN PAVILLON PROCHE DE LA DEMEURE PRINCIPALE DU DOMAINE. À L’INTÉRIEUR, UN MÉLANGE DE TROPHÉES DE CHASSE ET UNE

IMPRESSIONNANTE COLLECTION DE GRAMOPHONES. 4. SABINE AVEC LA CRÉATRICE MARY KATRANTZOU ET L’ARTISTE FLAVIE AUDI . 5. LE CHARME DU JARDIN ANGLAIS.


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1. SABINE GHANEM. 2. EUGÉNIE NIARCHOS ET SON AMOUREUX. 3. JOSEPH ET CHRISTOS. 4. ATTABLÉS POUR LE BRUNCH SUCCULENT, KLAUS SCHMITZ, FLAVIE AUDI ET NOOR FARES.


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5. CAROLYN HODLER. 6. SABINE, JOSEPH GETTY ET EUGÉNIE. 7. MARY KATRANTZOU ET SABINE. 8. MICHELLE LU. 9. DAPHNE ET KLAUS SCHMITZ.

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Pour chasser le spleen du dimanche soir, Cordelia de Castellane, fondatrice de la griffe CdeC et directrice artistique de Baby Dior, convie ses copines à partager un dîner raffiné où fous rires et confidences sont au rendez-vous.

Par FRÉDÉRIQUE DEDET Photographie YOUNG-AH KIM


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PHOTO RAYA FARHAT, DR

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lle débarque d’une tournée en Asie, retrouve ses quatre enfants, son mari, fonce au baptême de son cinquième filleul… Cordelia est de celles qui n’arrêtent jamais. Précoce de nature, elle est, sitôt ses 17 bougies soufflées, entrée chez Emanuel Ungaro, s’est mariée pour la première fois à 18 ans et été mère à 19 ans… À 33 ans et quatre enfants, elle jongle avec ses deux studios de créations. Elle a créé CdeC avec sa cousine Ségolène Gallienne en 2007, une griffe élégante mais abordable qui compte aujourd’hui vingt boutiques et cent-cinquante points de vente dans le monde. Il y a trois ans, la maison Dior lui a proposé de prendre la direction de la création de son Baby Dior. Une opportunité unique et complémentaire avec CdeC, Cordelia s’y éclate ! Il est 17 h 30, le chef Christophe Brun-Desvernes vient d’arriver : ce soir, elle attend ses copines. Elle envoie ses fils aînés Stan et Andreas chez leur père, les petits Clelia, 4 ans, et Vadim, 3 ans, rejoignent Nounou, la femme qui a élevé Cordelia, et son mari va au cinéma. La maison est à elle. Après avoir donné ses dernières instructions dans la cuisine et supervisé le menu : soupe de potiron, risotto aux truffes, gâteau au chocolat selon sa recette, elle gère la mise en place du couvert. Ses services viennent tous de Rochecotte (à l’exception du “Muguet” de Dior, sa fleur porte-bonheur), le château de famille des Castellane en Touraine, ancienne demeure de Talleyrand et de la duchesse de Dino, dont Cordelia descend. Le temps de se glisser dans un leggings en cuir, d’enfiler un top et des souliers Dior, il est déjà temps d’accueillir ses amies… De Clara Molloy, fondatrice de la maison de parfum Memo, en passant par Chloé Bolloré, artiste et fondatrice du site Myadressbook.com, en passant par Alexandra van Weddingen, directrice de la communication corporate du groupe Galeries Lafayette, et Mathilde Meyer, à la tête des relations publiques de Christian Dior couture, elles ont pour la plupart laissé leurs enfants et mari à la maison pour cette parenthèse entre copines.

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1. VITRINE DE LA BOUTIQUE BABY DIOR À BEYROUTH. 2. CORDÉLIA ENTOURÉE PAR (EN HAUT) STAN ET CLÉLIA, ET (SUR LE CANAPÉ) VADIM ET ANDREAS. 3.UNE MAISON QUI LUI RESSEMBLE . 4.AVEC QUATRE ENFANTS, MIEUX VAUT ÊTRE ORGANISÉ ! 5.INTÉRIEUR DE LA BOUTIQUE BABY DIOR À BEYROUTH. 4

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DIANE VON FÜRSTENBERG +961 1 99 11 11 EXT.130

NEIL BARRETT +961 1 99 11 11 EXT.130

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AS29 CHEZ SYLVIE SALIBA +961 1 33 05 00

DIPTYQUE +961 1 99 11 11 EXT.105

ASHLYN'D +961 1 99 11 11 EXT.104

DOLCE & GABBANA +961 1 99 11 11 EXT.555

P, Q, R

ATAMIAN +961 1 25 66 55

DRIES VAN NOTEN +961 1 99 11 11 EXT.130

PAUL & JOE +961 1 99 11 11 EXT.130

AURÉLIE BIDERMANN CHEZ SYLVIE SALIBA

DSQUARED2 +961 1 99 11 11 EXT.120

PAUL ANDREW +961 1 99 11 11 EXT.104

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EMILIO PUCCI +961 1 99 11 11 EXT.579

PRADA +961 1 99 11 11 EXT.130

AZZEDINE ALAÏA +961 1 99 11 11 EXT.130

ESTÉE LAUDER +961 99 11 11 EXT.105

REPOSSI CHEZ SYLVIE SALIBA +961 1 33 05 00

B

F, G, H

ROBERTO CAVALLI +961 1 99 11 11 EXT.115

BALENCIAGA +961 1 99 11 11 EXT.570

FRAME +961 1 99 11 11 EXT.140

BLANCPAIN CHEZ ATAMIAN +961 1 25 66 55

GEORGE HAKIM +961 1 97 59 85

STELLA MCCARTNEY +961 1 99 11 EXT.575

BOBBI BROWN +961 1 99 11 11 EXT.104

GUCCI +961 1 99 11 11 EXT.200

SYLVIE SALIBA +961 1 33 05 00

BOTTEGA VENETA +961 1 99 11 11 EXT.565

HARRY WINSTON CHEZ ATAMIAN +961 1 25 66 55

BREGUET CHEZ ATAMIAN +961 1 25 66 55

HERMÈS +961 99 97 10

BURBERRY +961 1 99 11 11 EXT.455

HUBLOT CHEZ MOUAWAD +961 1 99 98 91

T, U, V

BABY DIOR +961 1 99 11 11 EXT.588

BURBERRY PRORSUM +961 1 99 11 11 EXT.455 BVLGARI +961 1 99 91 59

C

FENDI +961 1 99 11 11 EXT.550

I, J, K

P PATEK PHILIPPE +961 1 97 53 33

S

SAINT LAURENT +961 1 99 11 11 EXT.562

T TABBAH +961 1 97 57 77 TORY BURCH +961 1 99 11 11 EXT.140 TRUE RELIGION +961 1 99 11 11 EXT.140

JAEGER-LECOULTRE CHEZ CADRANS

VALENTINO +961 1 99 11 11 EXT.569

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VAN CLEEF & ARPELS CHEZ CADRANS

CADRANS +961 1 97 53 33

JIMMY CHOO +961 1 99 11 11 EXT.595

+961 1 97 53 33

CAMPER +961 1 28 71 87

JOHN VARVATOS +961 1 99 11 11 EXT.140

VIVIANNE DEBBAS +961 1 98 52 00

L

YVAN TUFENKJIAN +961 1 99 90 51

CARTIER +961 1 97 26 00 CÉLINE +961 1 99 11 11 EXT.250 CHANEL +961 1 99 91 29 CHANEL BEAUTÉ +961 1 99 11 11 EXT.105

LALIQUE EN VENTE CHEZ SYLVIE SALIBA

CHANEL HORLOGERIE CHEZ CADRANS

+961 1 33 05 00

+961 1 97 53 33

LANVIN +961 1 98 65 01

CHAUMET CHEZ CADRANS +961 1 97 53 33

LOUIS VUITTON +961 1 96 68 10

CHLOÉ +961 1 99 11 11 EXT.580

LOVERS +961 1 99 11 11 EXT.140

CITIZENS OF HUMANITY +961 1 99 11 11

M, N, O

EXT.140

D, E

MARC JACOBS +961 1 99 11 11 EXT.148 MARNI +961 1 99 11 11 EXT.130

DE GRISOGONO CHEZ SYLVIE SALIBA

MICHAEL KORS +961 1 99 11 11 EXT.130

+961 1 33 05 00

MIU MIU +961 1 99 11 11 EXT.130


251

horoscope

VERSEAU

pOISSONS

21 j a n v i e r – 19 f é v r i e r

20 février – 20 mars

F O R M E : votre énergie est décuplée, de quoi

FO R M E : pas toujours sereine en ce moment,

abattre des montagnes… A M O U R : vous ne voulez ressembler à personne, vous êtes unique et c’est pour cela qu’on vous choisit. V I E S O C I A L E : vous êtes la reine de la créativité, optez pour un travail artistique, c’est là que réside votre principal talent. M O N C O N S E I L : vous ne perdrez jamais à miser sur votre originalité.

TAU RE AU

GÉMEAUX

21 av r i l – 21 m a i

2 2 m a i – 21 j u i n

du stress dans l’air, ressourcezvous en faisant du sport. A M O U R : une rencontre déclenche un coup de foudre, si vous êtes déjà en couple, attention danger… V I E S O C I A L E : un emploi temporaire pourrait se transformer en emploi définitif. La bataille est rude, vous triomphez mais au prix d’une grande fatigue. M O N CO N S E I L : ne vous surmenez pas.

F O R M E : olympique ! Vous portez le monde

FORME :

sur vos épaules… A M O U R : côté cœur, la chance vous sourit, vous menez la danse et cela vous réussit. V I E S O C I A L E : vous récoltez le fruit de vos efforts, vous êtes au sommet de votre art et personne ne vous dispute votre succès. Suivez votre bonne étoile ! M O N C O N S E I L : écoutez davantage ce que vous murmure votre petite voix intérieure.

FORME :

un tonus digne de votre tempérament de feu ! A M O U R : vous pouvez tout obtenir de votre partenaire à condition d’y mettre les formes. Célibataires, vos désirs sont exacerbés, vos exigences excessives. V I E S O C I A L E : vous démarrez une activité ? Vos soutiens financiers vous donnent le feu vert. M O N CO N S E I L : évitez les bavardages et les indiscrétions, surtout dans le travail.

CANCER 22 juin – 22 juillet

: capricieuse, avec de l’enthousiasme suivi de coups de blues. A M O U R : vous l’aimez mais peut-être qu’il ne le sait pas assez, faites-lui passer le message un peu plus clairement. V I E S O C I A L E : ne vous enfermez pas dans votre coquille, votre goût du merveilleux peut développer vos deux points forts, imagination et inspiration. M O N CO N S E I L : réalisez vos rêves ! FORME

LION

VIERGE

BALANCE

23 juillet – 23 août

24 AOûT – 23 SEpTEMBRE

24 septembre – 23 octobre

vous apprenez à moins vous faire vampiriser, continuez à canaliser votre énergie. A M O U R : maîtrisez vos émotions et vos élans. Restez vierge sage pour le moment. V I E S O C I A L E : côté travail, vous pouvez davantage exprimer votre facette vierge folle, osez même la rébellion, sortez de vos gonds quand il le faut. M O N CO NSE I L : optez pour un look plus gai.

F O R M E : une vitalité en hausse, délaissez le

FORME :

une vitalité en hausse mais attention au surmenage et aux tensions, prenez soin de votre corps. A M O U R : votre besoin de rayonner, d’éblouir, vous pousse à jouer les séductrices. Vous tirerez bénéfice à rester un peu plus authentique et sincère. VI E SO C I A L E : vous êtes une star, vous pouvez prétendre à tous les rôles… M O N CO N S E I L : jouez de votre magnétisme !

ILLUSTRATIONS SO-ME

vous êtes comme emprisonnée sous une chape de plomb. A M O U R : vous idéalisez un peu trop votre prince charmant. Au quotidien vous fera-t-il encore rêver ? V I E S O C I A L E : vos deux clés de réussite sont votre intuition et votre bienveillance, utilisez-les à bon escient. M O N CO N S E I L : ne cédez pas à la tentation de la paresse !

BÉLIER 21 m a r s – 2 0 av r i l

FORME :

farniente pour l’activité physique. Et si vous partiez aux sports d’hiver ? A M O U R : votre ciel s’illumine, vous semez des graines de chance sur votre chemin. Vous avez décidé de les faire tous craquer ! V I E S O C I A L E : vous êtes dans une période de chance relationnelle, saisissez les opportunités. M O N CO N S E I L : misez sur votre popularité !

SCORpION

SAGIT TAI RE

CApRICORNE

24 octobre – 22 novembre

23 n ov e m b r e – 21 d é c e m b r e

22 décembre – 20 janvier

FO R M E : vous vous sentez déprimée ? Croyez

F O R M E : sortez, profitez du grand air, vous

FO R M E : la morosité vous décourage un peu.

davantage en vous et vous rebondirez. A M O U R : vous êtes attirée par les hommes mystérieux ? Vous venez de décrocher le gros lot. V I E S O C I A L E : votre sens inné de la psychologie est votre meilleur atout. Vous avez la recette pour réussir là où d’autres échouent. M O N CO N S E I L : misez sur votre pouvoir de régénération.

avez besoin d’espace pour évoluer. A M O U R : Vénus vous rend visite, prête pour l’aventure ? Vous pouvez succomber au charme d’un bel étranger via internet, ou sur les pistes de ski… V I E S O C I A L E : vous avez envie d’explorer de nouveaux horizons mais ne vous dispersez pas, choisissez la bonne voie. M O N CO N S E I L : pimentez votre routine !

Positivez, vous avez mille atouts. A M O U R : vous cultivez le mythe de la femme inaccessible, mais au fond de vous vous brûlez… V I E S O C I A L E : vous avez du mal à vous réaliser dans le présent, les projets à moyen et long termes occupent davantage votre agenda. M O N CO NSE I L : exprimez davantage vos émotions. par Chrystèle dessoy


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PLAYLIST

Il y a ceux qui partent et le déchirement des départs, et ceux qui arrivent et le bonheur des retrouvailles. Il y a ceux qui ne lâchent leur déclaration d’amour qu’au moment de passer la douane et ceux qui restent, pantelants, à se demander s’ils n’ont pas rêvé. Les aéroports sont moins impersonnels qu’il n’y paraît. Ils servent de décor à des émotions souvent violentes. Voici quelques scènes de films tournées dans ces salles où tous les pas ne sont pas perdus. PAR MÉLANIE DAGHER

Keith par Todd Kessler, acteurs : Jesse McCartney, Elisabeth Harnois, and Margo Harshman. Wicker Park par Paul McGuigan, acteurs : Josh Hartnett, Diane Kruger, Matthew Lillard, Rose Byrne Love Actually par Richard Curtis, acteurs : Hugh Grant, Liam Neeson, Colin Firth, Keira Knightley, Laura Linney Casablanca par Michael Curtiz, acteurs : Humphrey Bogart, Ingrid Bergman When Harry met Sally par Rob Reiner, acteurs : Meg Ryan, Billy Crystal The Family Man par Brett Ratner, acteurs : Nicolas Cage, Téa Leoni The Graduate par Mike Nichols, acteurs : Dustin Hoffman, Katharine Ross Garden State par Zach Braff, acteurs : Zach Braff, Natalie Portman Sleepleass in Seatle par Nora Ephron, acteurs :Meg Ryan, Tom Hanks Away we go par Sam Mendes, acteurs : Jihn Krasinski, Maya Rudolph Last Chance for Love par Joel Hopkins, acteurs : Dustin Hoffman, Emma Thompson Up In The Air par Jason Reitman, acteurs : George Clooney, Vera Farmiga, Anna Kendrick

PHOTOS DR

PLAY IT "KISS AND FLY"


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