L'Officiel-Levant, April Issue 54

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N°54 Avril 2015

Créateurs NATHALIE TR AD LAR A KHOURY STARCH 2015 Bijoux LYNN BAN L’Officielle du mois PETR A PALUMBO Wonder SALMA HAYEK-PINAULT Art FONDAZIONE PR ADA ANDRÉE SFEIR CHASSEURS D’IMAGES Oxygène LE SHA VS MER ANO Livre ONLY IN DUBAI

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SOMMAIRE

NEWS

ENTRÉE

page 50

L’ édito — page 48

Lubies — page 66

Questions à choix multiple — page 70

Neo 60’s — page 71

Tendances — page 72

La Julie de Sonia — page 80

Le choix de Rami Kadi — page 82

Semelles de vent — page 84

Nathalie Trad — page 86

Le fermoir — page 88

Starch accouche de la nouvelle garde — page 90

Petra Palumbo — page 92

Variation Caméléon — page 98

BEAUTÉ

Anatomie d’un sac, le « Diorama » de Dior — page 102

Au naturel — page 104

Les beaux jours! — page 108

Petit-déjeuner avec Dree Hemingway — page 107

Couleurs d’Avril — page 110

Lézarder au soleil — page 114

Lynn Ban — page 122

Maillons forts — page 123

PHOTOS DR

BIJOUX



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SOMMAIRE

Grand bain — page 124

Bagues cocktails — page 126

Diamantissime — page 127

Full métal — page 128

Crocodile dandy — page 129

Smiley — page 136

Sugar — page 146

Wonder Salma — page 160

Semons, ce Mai — page 202

Au bonheur des foodistes — page 204

LA MODE

L’indomptable « Serpent » de Cartier — page 132

MAGAZINE

Para Plusch — page 168

Renaissance — page 180

OXYGÈNE

Gallery 3010 une exposition anniversaire — page 212

Images privées imaginaires collectifs — page 216

La fondation Prada revoit les copies — page 218

Le Sha Vs Merano — page 226

Dubaï, sa faune, ses mœurs — page 230

Brigade Mondaine — page 232

Tokyo en gris Dior — page 234

L’horoscope — page 251

Playlist : Play it Michel Gaubert — page 252

Bettina Grazziani — page 220

Fashion weeks — page 238

Street-style — page 246

PHOTOS DR

ADRESSES



N° 54 — AVRIL 2015

EDITEUR

TON Y SA L A ME GROUP TSG SA L Rédaction RÉDAC TRI CE EN CH EF

FIFI A BOU DIB

R É D A C T R I C E E T C O O R D I N AT R I C E

STÉPH A NIE NA K HLÉ Département artistique D I R E C T R I C E D E C R É AT I O N

MÉL A NIE DAGHER DIRECTRICE ARTISTIQUE

MINJA EL-H AGE Contributeurs

DIRECTRICE ARTISTIQUE

STÉPH A NIE COM AT Y PH OTO

LOR D A SHBURY, TON Y ELIEH, R AYA FA R H AT,  PETROVSK Y & R A MONE , BACH A R SROUR

RÉDAC TI O N

CL A IR E A ZUÉLOS ,  PHILIPPINE DE CLER MON T-TONNER R E  MODE

VA NESSA GELDBACH,  JOE A R IDA Production DIRECTRICE

A NNE-M A R IE TA BET Retouche numérique

FA DY M A A LOUF

Publicité et Marketing DIREC TEUR GÉNÉR AL COM MERCIAL ET M ARKETIN G

MELHEM MOUSSA LEM

C O O R D I N AT R I C E C O M M E R C I A L E

STÉPH A NIE MISSIR I A N DIRECTRICE M ARKETING

K A R INE A BOU A R R A J Directeur Responsable

A MINE A BOU K H A LED Imprimeur

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D I R E C T R I CE D E CR É AT I O N A DJ O I N T E

OISIN OR L A N DI

DIRECTEUR GÉNÉR AL

BENJA MIN EY MÈR E DIRECTEUR GÉNÉR AL PUBLICITÉ

OLI V IER J UNGER S D IREC TEU R ÉD ITO RI A L

EMM A N UEL RUBIN D I R E C T E U R I N T E R N AT I O N A L E T M A R K E T I N G

NICOL A S R EY NAUD

DIREC TEUR DU DÉVELOPPEMENT

GÉR A R D L AC A PE

I N T E R N AT I O N A L E D I T O R I A L E T A R C H I V E M A N A G E R

NATH A LIE IFR A H

D I R E C T R I C E P U B L I C I T É I N T E R N AT I O N A L

A NGEL A M A SIERO

S E N I O R M A N A G E R P U B L I C I T É I N T E R N AT I O N A L E M I L A N

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ÉDITO Le bleu s’installe, nous revoilà à l’air libre, libres comme l’air. C’est qu’il pèse lourd, le vestiaire de l’hiver. Nos épaules sentent encore le poids des manteaux et l’encombrement des écharpes. Nos cheveux fatigués de frisotter sous la pluie vont enfin retrouver leur vraie nature. Nos joues, trop souvent cinglées par le vent, reçoivent avec volupté les brises printanières. Aux premiers jours de la belle saison, ces jours déjà plus longs avec leur longue lumière, l’image que nous renvoient les miroirs n’est pas toujours idéale. Le teint est gris, la taille est grasse. Le froid nous feutre, nous calfeutre, nous flétrit. Mais du fond de cette lassitude monte en nous l’élan d’une saison qui enjoint à la beauté. Celles qui ne sont pas prêtes le seront dans un petit mois. Vite, se reconstruire le corps, se polir la peau avant de répondre à l’appel du soleil. Se souvenir de nos années d’écolières, du premier jour en manches courtes après une éternité sous l’anorak. Respirer les fleurs d’oranger et l’éclosion du jasmin dans les rues de Beyrouth. Sourire à cette grâce.

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Le teint est l’équation complexe du make-up. On le veut corrigé, unifié, lumineux mais de façon subtile et avec des matières légères. Sélection de nouveautés. PAR MARION RENARD, STEPHANIE NAKHLE

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ultra-fin fusionne avec la couleur naturelle de la peau pour un teint sur-mesure. Grâce à sa pipette brevetée, Maestro Maquillage Fusion permet de corriger les imperfections et de lisser les lignes pour un teint sublimé et un effet sans défauts. Maestro, maquillage fusion SPF15, (9teintes), Giorgio Armani beauté, en vente chez Aïshti, rue El Moutran, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.104

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Le teint “cushion” (coussin) est la nouvelle tendance dont le premier produit, Miracle Cushion, sort chez Lancôme. Ce fond de teint liquide encapsulé dans une éponge, qu’on applique au pad ou au doigt, libère la juste dose. Coussin de Teint Fluide Miracle SPF 23 (6 teintes), Lancôme, en vente chez Aïshti, rue El Moutran, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.104

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«T r o u b l e », l e s a c s e l o n M a r c J a c o b s

Kristen McMenamy, rue de la Goutte-d’or à Paris, en 1994.

Gaultier superstar Après San Francisco, Rotterdam, Madrid, New York, Londres, etc.,

l’exposition “Jean Paul Gaultier” arrive enfin à Paris. Et au Grand Palais même! Créée par le musée des Beaux-Arts de Montréal, cette extraordinaire expérience ludique, avec robes inédites, mannequins animés, dessins, photos et vidéos, retrace le parcours exceptionnel du couturier. La mode avec un grand M, à retrouver également dans un beau livre aux éditions de La Martinière. P.C. Du 1er avril au 31 août. www.grandpalais.fr

En deux versions, petite et moyenne, le Trouble est un sac carré en box dont l’aspect anguleux contraste avec le cercle métallique du fermoir. Equipé d’une grosse chaine épi en guise de bandoulière, il est doté de quatre poches intérieures luxueusement bordées de cuir. Dans l’une d’elles est glissé un miroir argenté, agrémenté d’un cadre frappé du logo et d’une lanière de cuir, détail signature des sacs Marc Jacobs depuis leur création. Le soir, la chaine est escamotée et le «Trouble» devient minaudière, preuve qu’il sait s’adapter à toutes les circonstances, de jour comme de nuit, complice de toute femme en mouvement, entre travail, sorties, voyages et vie familiale. Un carré, un rond, sa géométrie parfaite et rassurante est un clin d’œil aux accessoires sixties. F.A.D. Marc Jacobs, 137 rue El Moutran, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.148

BREF

Jeans couTure

Giambattista Valli signe une collection capsule de jeans chez 7 For All Mankind. Au programme : le “high waist skinny” et le “wide leg flare”. Mais aussi des tops, vestes, shorts et combi-shorts. Le tout dans sept teintes de rouges glam’, imprimés animaliers, néon flashy ou dentelle sur denim. Collection culte. P.C. 7 For All Mankind, Beirut Souks, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.560 7 For All Mankind, Beirut City Center, Level 1, +961-1-28 71 87

Œil pour Œil

Eyeye est un nouvel accessoire high tech paré de décors pop imprimés en haute résolution. Disponible en 430 couleurs, textures et formes, cette ligne de lunettes reste cependant accessible. Un élément “eye-conique” digne de l’ensemble de la gamme créative issue de l’esprit du président et cofondateur d’Italia Independent, Lapo Elkann. P.C. www.italiaindependent.com

La fatigue déshydrate et la déshydratation fatigue. Un cercle vicieux que les laboratoires Dior beauté ont décidé de rompre en mettant au point la ligne Hydra-Life. Horaires surchargés, surmenage et manque de sommeil n’affecteront plus la peau, revivifiée et alimentée en énergie, jour après jour. F.A.D. Dior beauté, en vente chez Aïshti, rue El Moutran, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.104

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Mordant

U LtI M ES SandaLES

une promenade au bord de la mer par une belle journée d’été. un moment simple et beau sur lequel s’est penché Alexandre Birman pour créer cette collection de sandales. peaux exotiques, palette aquatique traversée de rose, rouge, corail et jaune, savoir -faire inspiré du tressage brésilien, corde et liège, confort et sophistication…La perfection du bronzage fera le reste. F.A.D.

Le mors de cheval s’affiche sur les mocassins et sacs Gucci depuis longtemps. régulièrement repensé, ce détail retrouve le chemin des vestiaires mode grâce au sac “Lady Web”. paré d’une anse en coton, il est proposé en toile, mais aussi en veau velours et surtout en croco… P.C. Gucci, 141 rue El Moutran, Centre-Ville, Beyrouth +961 1 99 11 11 ext.200

Alexandre Birman, en vente chez Aïshti, rue El Moutran, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.110

Signe d'eau Si la Vénus de Botticelli n’avait pas eu sa chevelure, elle aurait, en

BREF

sortant des eaux, jeté sur sa peau nacrée une de ces robes légères comme l’écume, semées de dentelles sur un tulle aérien. Bilitis sans le savoir, hippie de la première heure, sensuelle comme un premier matin, elle serait habillée par Alberta Ferretti, printemps été 2015. F.A.D. Alberta Ferretti, en vente chez Aïshti, rue El Moutran, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.130

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Grand Saut

Formidable rendez-vous “nature” parisien, le Saut d’Hermès réunit les meilleurs cavaliers et leurs chevaux racés. Six épreuves de saut d’obstacles au plus haut niveau composent ce concours international. Pour cette sixième édition, quelque 4 000 spectateurs sont attendus chaque jour, qui assisteront également à un spectacle équestre créé spécialement pour l’événement. L’occasion unique de croiser les plus élégantes cavalières de Paris ! P.C. Les 10, 11 et 12 avril au Grand Palais. www.sauthermes.com

photos frédéric chéhu, dr

c’est dans l’esprit de la nouvelle collection christian dior printemps été 2015, créée par raf simons, que cornelia de castellane a imaginé la nouvelle ligne fillette de baby dior. Loin des effusions florales et romantiques et des allusions aux rosiers de Granville, on est cette fois dans les plissés minimalistes et l’épure couture sur un jersey rose tendre souligné d’une simple bande noire. La fraicheur de l’enfance se suffit à elle-même. F.A.D.


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NEWS

LA DANSE EST SON LANGAGE Ce printemps été chez Bottega Veneta, c’est Tomas Maier chez Degas. Le directeur artistique de cette griffe propulsée par la maroquinerie de luxe aime autant la danse qu’il a horreur des leotards et autres spandex qu’on y associe. Le travail de barre et de posture, oui, le narcissisme musculaire, non. Dans cette nouvelle collection, il déploie une leçon de style autour du ballet, toute en jupes longues, plissées, évasées, structurée par des jupons. Broderies, sequins et macramés soulignent une façon magistrale. Un peu d’esprit 19e dans notre millénaire fatigué. F.A.D. Bottega Veneta, rue Allenby, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.565.

BREF La récompense après L a gym

Géométrique, structuré, discipliné, dès son premier défilé à Londres, en 2009, David Koma s’est imposé comme une révélation. Ce jeune couturier d’origine géorgienne est clairement un surdoué, vite happé en 2013 par la maison Thierry Mugler pour remplacer son directeur artistique d’alors, Nicola Formichetti. Ce qui ne l’a pas empêché de développer parallèlement sa propre marque, pour le bonheur des corps sculpturaux qu’il met en valeur comme personne, conscient des efforts qu’il en coûte pour aboutir à cette perfection. F.A.D.

GEISHA URBAINE CHEZ JOSEPH

C’est un être hybride qui a donné naissance à la collection Joseph printemps été 2015. Une geisha vêtue de fil naturel, lin, soie, coton, et de couleurs végétales, charbon ou indigo. Une simplicité sereine et éthérée, des coupes pures, strictes, minimalistes, des pliages origami. Oui mais cette geisha n’est ni statique ni engoncée dans ses multiples kimonos. C’est une femme active, rapide et efficace, sportive à ses heures. Son style est souple, un peu masculin, jamais affecté. Elle porte des combinaisons surdimensionnées et légères. Elle n’obéit qu’à ses propres muses. F.A.D. Joseph, rue Foch, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 98 72 98

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Le diamant est rare, unique, surnaturel. Est-ce une raison pour l’affliger du triste adjectif de «solitaire»? Chez Cartier, ce solitaire-là est en bonne compagnie et scelle une longue et douce vie à deux, et puis un jour bien plus de deux, avant de se transmettre pour devenir «bijou de famille». Bien grégaire, ce solitaire! F.A.D. Cartier, 109 rue Allenby, CentreVille, Beyrouth, +961 1 97 26 00

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La saison est au blanc et rien ne vaut la chute amidonnée, lourde et onctueuse, de ce lin dont Victor Hugo vantait la «probité candide». Pour Balenciaga, Alexander Wang s’est défait de ses obsessions techniques et sportives pour inventer un été non moins radical, mais cette fois dans l’asymétrie et la fluidité. Cette veste zippée à col droit, avec un pan jouant les longueurs en solo pour accompagner le mouvement avec grâce, est juste sculpturale. F.A.D.


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UN BIJOU QUI MURMURE

MINI-NOUS Burberry reprend dans sa collection kids les grands thèmes et la palette de ses lignes adultes. Le vêtement d’extérieur reste le pilier de cette griffe génétiquement londonienne, littéralement née de la pluie. Le trench est donc présent en force, avec son beige mythique et sa doublure tartan. Il recouvre des ensembles conçus pour le jeu et l’aventure dans des tonalités de jaune, rouge carmin ou bleu canard, assortis de chapeaux, de foulards et de running shoes. On oublie ce qu’on porte, on s’envole. F.A.D.

La collection de bijoux «White Noise» créée par Gaïa Repossi s’inspire du bruit blanc, ce chuchotement qui accompagne l’effet de «neige» sur un téléviseur déréglé. Chaque bijou de cette collection pure comme un trait de crayon reproduit au moyen d’un fil d’or un échantillon graphique de «bruit blanc». Simplement en or ou pavés de diamants, les manchettes, bagues et colliers «White Noise» épousent la peau comme un tatouage en relief avec la grâce d’une sculpture de Calder. F.A.D. Repossi, en vente chez Sylvie Saliba, Achrafieh, Beyrouth, +961 1 33 05 00

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vitrail de Damien Hirst, du bleu pervenche, des pantalons flottants, des marinières incrustées d’étoiles en cristal ou rayées à la laque, du denim porté avec du python. Une collection follement seventies, libre, belle et rebelle pour cette marque de luxe florentine déterminée à mettre un courant d’air dans ses codes. F.A.D. Gucci, 141 rue El Moutran, Centre-Ville, Beyrouth +961 1 99 11 11 ext.200

Comme une ébauche Minimalisme du blanc, du noir ou du bleu-marine versés en bloc, coupes larges, manches absentes, rigueur monacale. Pour celles qui ne supportent pas, on aura prévu de la maille en jacquard multicolore, mais ce n’est pas le fond du sujet. Le fond du sujet c’est cette épure monochrome sur laquelle se détache un accessoire qui fait splash, sac orange, jaune ou bleu cobalt, slip-on imprimés ou boucles d’oreilles surdimensionnées. Chez Céline, cette saison, place à l’idole primitive à charger d’ex-voto. F.A.D. Céline, 141 rue El Moutran, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.250

FRAÎCHEUR BOHÈME

Depuis sa création par Gaby Aghion au milieu du siècle dernier, Chloé ne s’écarte jamais de ses deux «F»: fluidité et féminité. Cette saison, la marque joue en plus la nudité dans un esprit bohème, avec des hauts qui couvrent les seins juste pour la forme, des décolletés qui vont jusqu’au nombril sans se prendre la tête, du jersey imitant le denim, des manches signature surdimensionnées et qui flottent au-delà du poignet, de la dentelle et des couleurs franches. Réjouissant. F.A.D. Chloé, avenue Fakhry Bey, Beirut Souks, Centre-Ville, Beyrouth +961 1 99 11 11 ext.580.

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LE CIEL SELON GUCCI Des fleurs, mais des fleurs Gucci, des papillons échappés d’un


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NEWS

R AYURES À LA CARTE Tory Burch est décidément inépuisable, voire intarissable. Petite fiancée de la mode américaine, il y a quelques années, ce pur produit de l’Yvy League s’est révélée doublée d’une redoutable femme d’affaires et triplée d’une activiste non moins efficace en faveur de l’ habilitation féminine. Si elle a réussi en peu de temps à faire coter son entreprise en bourse, c’est aussi grâce à sa vision d’une mode luxueuse sans ostentation, fraîche, pratique et flexible. Elle revient cet été avec un festival de rayures empruntées à l’art moderne et contemporain, dans une palette de couleurs fraiches qui met en avant la marqueterie après avoir écumé le macramé. F.A.D. Tory Burch, rue Abdel Malek, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.574

HEDI LE TERRIBLE

Venue de chez Louis Vuitton, Julie de Libran règne désormais sur la création Sonia Rykiel avec une profonde compréhension de l’identité de la marque. Pour le printemps été 2015, elle met en avant une enseigne née entre livres et tricot, sous les pavés de mai 68. Avec des coupes fluides et sensuelles, véritable ode à la féminité, entre étoles de fourrure douces et colorées absorbant la lumière et détails métalliques réfléchissants, elle remet à jour le pantalon marin et son double boutonnage, ainsi que la rayure mais avec une profusion de franges qui rythment le mouvement. F.A.D. Sonia Rykiel, en vente chez Aïshti, rue El Moutran, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.130

B I J O U X D ’A R C H I T E C T E

Chez H.stern, le Brésil est au cœur de toutes les inspirations. Pour cette marque joaillère qui a de tous temps puisé dans l’infini trésor du Brésil ses pierres colorées et ses formes sensuelles, le moment est venu de rendre hommage à l’esprit créatif de ce pays mythique. Qui mieux qu’Oscar Niemeyer, architecte futuriste et créateur de la ville de Brasilia pour prêter son imaginaire à ces bijoux d’exception? de cette fusion entre deux savoir-faire, il résulte entre autres d’irrésistibles boucles d’oreilles papillons, si aériennes qu’on vérifie du bout doigts si elles sont toujours là. F.A.D. H.Stern, en vente chez Sylvie Saliba, Achrafieh, Beyrouth, +961 1 33 05 00

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BREF C’EsT BEAU ET C’EsT Un BAUmE

Plus qu’un gloss, le rouge Brillant dior est un soin qui se dépose au cœur des lèvres pour en faire rayonner la couleur avec justesse. La couleur est profonde, la bouche naturellement éclairée. Une touche couture qui rehausse un maquillage ou se suffit à elle-même. F.A.D. Dior beauté, en vente chez Aïshti, rue El Moutran, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.104

PHOTOs dr

La nouveLLe nouveLLe vague

On peut penser ce qu’on veut d’Hedi slimane, de ses manières cavalières comme de virer d’entrée de jeu le mythique «Yves» d’Yves saint Laurent et d’imposer, comme il l’a fait à ses débuts chez dior Homme, une touche qui n’a apparemment rien à voir avec celle de ses prédécesseurs. Il n’empêche, son style sexy, jeune, grunge et couillu cartonne et fait chanter la machine à sous du groupe Kering propriétaire de saint Laurent. ses shorts en cuir et ses smokings décontractés, veste rayée noir et blanc sur chemise transparente (ça c’est une invention d’Yves), sont des must-have. F.A.D.


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PouRRIe Alessandra Rich n’a pas inventé le concept,

mais elle l’exploite avec une certaine démesure. Il s’agit d’habiller l’enfant gâtée qui passe ses matinées sur un transat, parée de ses bijoux, tantôt plongée dans un livre et tantôt dans l’eau tiède. Pour déjeuner avec les copines, elle mettra un jeans moulant et un haut blanc vaporeux. Après la sacro –sainte manucure et une séance de shopping, elle enfilera sa sublime robe en jacquard fleuri pour aller, en limousine, diner dans le voisinage en s’adonnant à quelques médisances. Insupportable mais fascinante. F.AD. Alessandra Rich, en vente chez Aïshti, rue El Moutran, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.130

PHOTOs TIM WALKEr, dENIs FEIX, JEAN-BAPTIsTE MONdINO, KATErINA JEBB, FrITZ VON dEr sCHULENBErG

BREF

par Tatiana de Rosnay C’est en lisant Rebecca qu’elle a voulu devenir écrivain. Romancière à succès, “Franglaise” comme l’était Daphné du Maurier, Tatiana de Rosnay publie la première biographie française de cette reine du suspense et nous livre ses secrets.

COPPInG mAIs PAs PAsTE

AU DELÀ DE L’A RCHITECTURE Bernard Khoury est plus qu’un architecte, un artiste contemporain qui prend en compte le pouls des villes avant de leur administrer ses constructions. Il vient de publier un livre chez Skira, Local Heroes, dans lequel il rend hommage à ces farouches enracinés qui préservent l’ identité des lieux dans lesquels ils vivent, des territoires amers, constamment menacés, mouvants, émouvants. Le livre d’un simple observateur, «qui ne contrôle pas ses dissonances verbales mais construit des alliances, souvent contradictoires et dont les héros sont de la même étoffe». F.A.D. Local heroes, Bernard Khoury, Skira 2015, 392p.

Daphné du Maurier

La fidélité de Peter Copping au grand style Oscar de la renta est émouvante. L’héritier de ce grand créateur américain d’origine dominicaine a su garder intact le style de son mentor sans que jamais la présence de sa touche personnelle ne vienne perturber les codes de la maison. Tailleurs légers, jupes courtes ou crayon, tailles princesse, tout est encore là avec, en bonus, l’audace de Copping quand il s’agit de transparences et d’effets optiques, notamment sur le noir et blanc. F.A.D. Oscar de la Renta, en vente chez Aïshti, rue El Moutran, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.130

Pourquoi une biographie de Daphné du Maurier ? “C’est l’ histoire d’une rencontre. Depuis que j’ai lu Rebecca quand j’avais 11 ans, Daphné du Maurier ne m’a plus quittée. Je parle d’elle depuis quarante ans au point d’enquiquiner tout le monde ! C’est elle qui m’a donné envie d’écrire. Son œuvre m’inspire : elle croit à ‘ la mémoire des murs’. Comme elle, je crois que les maisons sont aussi importantes que les personnes. Quand Gérard de Cortanze et Albin Michel, l’éditeur historique de Daphné du Maurier, m’ont suggéré cette biographie, j’ai saisi l’occasion. Trois biographies ont été publiées outre-Manche mais leur approche est anglo-saxonne. C’est la première biographie française ! Rebecca fait aussi l’objet d’une nouvelle traduction car la version actuelle occulte une partie de l’œuvre originale.” Quel regard portez-vous désormais sur son autobiographie When I was Young ? “Daphné l’a écrite à 70 ans dans de tristes circonstances. Elle n’a plus d’inspiration. Son éditeur lui suggère de raconter sa vie, mais son récit s’arrête à l’âge de ses 24 ans. Une partie infime de son existence ! C’est un éclairage incomplet pour comprendre qui elle était réellement et elle ne révèle rien des ses secrets que je sais maintenant.” Une question que vous auriez aimé lui poser ? “ ‘Avez-vous fait la paix avec Rebecca’ ? En effet l’immense succès du roman a occulté le reste de son œuvre. On lui en parlait constamment, elle n’en pouvait plus ! J’aurais aimé savoir si elle l’avait finalement accepté. J’aurais aimé la rencontrer. Sa fille Tess m’a d’ailleurs affirmé que nous nous serions très bien entendues.” É.P.A. “Manderley Forever”, de Tatiana de Rosnay, en vente à partir du 3 mars. Co-éditions Albin Michel et Héloïse d’Ormesson.


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JEAns sUPRÊmE

J U s Q U ’À LA POInTE DEs PIEDs

Encore faut-il la traverser, cette église, la tête haute, le regard droit devant. sans faux-pas, sans sueurs froides, sans se prendre les pieds dans l’ourlet. Jimmy Choo, chausseur officiel des tapis rouges et des grandes cérémonies, innove cette année avec un service personnalisé de souliers de mariée. des modèles qu’on peut broder, émailler de détails ou habiller avec le tissu de la robe événement ou des robes des demoiselles d’honneur. Le luxe, c’est aussi la flexibilité. F.A.D.

féminines de la mode française, préserve dans ses collections l’esprit léger, fluide et enchanté de Chloé. Pour le printemps été 2015, elle y ajoute une touche ludique en imaginant des jeunes femmes lors d’un week end de mariage. Leur vestiaire reflète l’esprit de la fête avec des cœurs semés en confettis comme ramenés de la soirée, des résilles de dentelle empruntées à la robe de mariée et des détails boyish piqués au héros de la journée, comme sa cravate (à pois et surdimensionnée) à porter au choix autour du cou ou de la taille. Gai, gai…! F.A.D. See by Chloé, en vente chez Aïzone, rue El Moutran, CentreVille, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.140

Louis Vuitton, rue Allenby, CentreVille, Beyrouth, +961 1 96 68 10

Jimmy Choo, avenue Fakhry Bey, Beirut Souks, Centre-Ville, Beyrouth +961 1 99 11 11 ext.595

BREF ILs POUssEnT LE VOLUmE

C’est officiel, Peter dundas revient chez Cavalli. Le créateur norvégien avait régné sur la création de la maison florentine de 2002 à 2005 aux côtés de roberto et Eva Cavalli, avant de travailler pour Pucci ces sept dernières années. retour aux sources, donc, pour un major de la direction artistique dont le style, fidèle à celui de la maison Cavalli en termes de glamour, innovation et tradition, nous sera donné à redécouvrir en septembre, lors de la semaine de la mode milanaise. F.A.D.

Les jumeaux canadiens dean et dan Caten, enfants terribles de la mode et fondateurs de la griffe dsquared2, frappent fort avec une nouvelle collection estivale tout en volumes démesurés et couleurs bruyantes. C’est vaste, c’est long, c’est lâche mais jamais avachi. Même les talons grimpent à des hauteurs rarement atteintes. Telles des toiles vierges ou des sculptures sorties du moule, les nouvelles créations dsquared2 reçoivent des imprimés uniques célébrant divers courants artistiques. Le style floute les lignes entre masculin et féminin. Plus qu’une mode, une culture. F.A.D.

Roberto Cavalli, 137 rue El Moutran, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.115

Dsquared, en vente chez Aïshti, rue El Moutran, Centre-Ville, Beyrouth, +961 1 99 11 11 ext.130

CHAIsEs mUsICALEs

PHOTOs FrÉdÉrIC CHÉHU, dr

JoueR au MaRIage See by Chloé, marque petite sœur de l’une des griffes les plus

de toutes les démocraties, celle du jeans est à l’évidence la plus pérenne. Ce qui ne l’empêche pas de flirter avec l’oligarchie du luxe qui ne cesse de lui faire du pied. Cet été, Louis Vuitton réserve à la toile de Gênes un véritable festival, entre bottes en patchwork délavé et pantalons indigo. La palme revient à la nouvelle pigmentation du cuir Épi des nouveaux sacs de la saison. F.A.D.




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ENTRÉE MUST HAVE LUBIES TENDANCES STYLE BEAUTÉ BIJOUX

NEO 60’S page 71


MUST-HAVE

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GRAND SIÈCLE RÉALISATION LISA JOUVIN PHOTOGRAPHIE FLORENT TANET

Mules en jacquard et mules en brocard, Prada.


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F I L L E D E L ’A I R RÉALISATION LISA JOUVIN BEAUTÉ MARION RENARD, STÉPHANIE NAKHLE PHOTOGRAPHIE FLORENT TANET

Sac, Louis Vuitton. Pochette enveloppe, Hermès. Lunettes de soleil en métal doré, Dior. IPhone 6, Apple. Appareil photo Samsung Galaxy Camera 2, Samsung. Rouge à lèvres Classic Red Fire 610, Dolce & Gabbana. Lunettes écaille, Miu Miu. Parfum cheveux Chance, Chanel. Stylo, Hermès. City Guide, Louis Vuitton. Porte-cartes en cuir métallisé, Charlotte Olympia.


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MUST-HAVE

GARÇON MANQUÉ RÉALISATION LISA JOUVIN PHOTOGRAPHIE FLORENT TANET

Souliers en cuir bicolore, Chanel.



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STYLE

Chaque saison, nos griffes préférées espèrent lancer de nouveaux hits. Nous avons sélectionné les candidats, il ne vous reste plus qu’à choisir le modèle… RÉALISATION LISA JOUVIN

La valise TUMI

Les lunettes FENDI

Le sac BURBERRY

Les chaussures JIMMY CHOO

Les boucles d’oreilles LOUIS VUITTON

Valise carry-on 4 roues “Alpha 2”, Tumi.

Lunettes de soleil en Plexiglas bicolore.

Sac “The Mini Bee” en cuir, Burberry.

Chaussures “Devleen”, en cuir et talons métalliques.

Boucles d’oreilles en métal et résine.

PHOTOS DR

QUESTIONS À C H O I X M U LT I P L E


NEO 60S

Comment revisiter les sixties en y insufflant un air printanier ? Démonstration chic pour jeune fille en fleurs. PAR LISA JOUVIN PHOTOGRAPHIE CLAIRE PATHÉ

Bottes en daim brodé de fleurs, Emilio Pucci. Sac “Micro Peekaboo” en cuir, Fendi. Montre “Tank Louis Cartier” petit modèle en or jaune, bracelet en alligator, Cartier.


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tendances

Chanel

Marc by Marc Jacobs

Marc by Marc Jacobs

Marni

Fendi

manga girl

Gucci

Jimmy Choo

De l'art de l'estampe à la folie du gadget, une fusion graphique et digitale, régressive à souhait. Réalisation STÉPHANIE NAKHLÉ

Joseph

Marni

Olympia Le-Tan Dolce & Gabbana

Fendi

PHOTOs dr

Moschino

Miu Miu



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TENDANCES

Miu Miu

Emilio Pucci

Diane Von Furstenberg

Dolce & Gabbana Miu Miu Dsquared2

MONDRIAN

Celine

Stella McCartney

Couleurs primaires et Broadway Boogie Woogie. Yves Saint Laurent a osé le premier. On suit. Réalisation STÉPHANIE NAKHLÉ

Gianvito Rossi

Charlotte Olympia

Chloé

Saint Laurent par Hedi Slimane

Céline

PHOTOS DR

Moschino

Jimmy Choo


OTOHP TIDERC

CREDIT PHOTO


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TENDANCES

Diane Von Furstenberg

Linda Farrow Balenciaga

Theory

M2malletier

Roberto Cavalli

Marni Dolce & Gabbana

Hermès

NATURE

Bottega Veneta

Nude, c'est tout. Les nuances de la peau, de la paille, de la corde, du coton dans sa fleur.

Hermès

Réalisation STÉPHANIE NAKHLÉ Stella McCartney

Stella McCartney

Hermès Michael Kors

Stella McCartney

PHOTOS DR

Lanvin



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TENDANCES

Dolce & Gabbana

Saint Laurent

Céline

Fendi Marni Prada

Chloé

Stella McCartney Alexander McQueen

SOULAGES

Chloé

Profondeur du noir, effacement du blanc, illusions optiques. Réalisation STÉPHANIE NAKHLÉ

Chloé

Chanel Joseph Oscar de la renta

Gucci

PHOTOS DR

Chloé



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FRONT ROW

Sa première collection pour Sonia Rykiel a enthousiasmé presse et acheteurs. Rencontre avec Julie de Libran, une femme de talent qui sort enfin de l’ombre de Marc Jacobs et de Miuccia Prada. PAR PATRICK CABASSET PHOTOGRAPHIE RAPHAEL GIANELLI-MERIANO

ussi blonde que Sonia était rousse, Julie de Libran est la bonne surprise de la dernière semaine de la mode de Paris. En plus d’une collection réussie, elle affiche des capacités rares et un parcours à faire pâlir de jalousie les chasseurs de tête du monde entier. Originaire de la région d’Aix-en-Provence, mais élevée en Californie, Julie de Libran suit ses premiers cours de mode à Milan, à l’Institut Marangoni, puis à Paris, à l’École de la chambre syndicale. S’alignent alors sur son C.V., dès 1991, les collections de Gianfranco Ferré, Dior, Jean-Charles de Castelbajac, Versace (avec Gianni puis avec Donatella). En 1998 elle devient directrice de la création de Prada. Un poste qu’elle occupera durant dix ans. Ensuite, c’est en étroite collaboration avec Marc Jacobs qu’elle prend la direction créative du prêt-à-porter Louis Vuitton à Paris. C’est en mai dernier qu’elle est nommée à la direction artistique de Rykiel.

En quoi cette enfance californienne et vos différentes expériences internationales influencent-elles votre goût aujourd’hui ? “C’est important de s’ouvrir à différentes cultures, à d’autres règles de vie. Toutefois, enfant, je me sentais un peu perdue. Alors je faisais tout pour m’adapter afin de devenir comme les autres. C’est une forme d’éducation qui m’a servie jusqu’à aujourd’hui.” Que vous ont apporté ces nombreuses expériences auprès des créateurs exceptionnels avec lesquels vous avez travaillé ? “Gianfranco Ferré était d’abord un architecte. Avec lui, j’ai appris la construction d’un vêtement et les essayages sur toiles. Ce que je pratique toujours d’ailleurs. Gianni Versace était plutôt concentré sur l’image finale. On ne lui présentait que des pièces finies, étiquettes comprises, il y rajoutait des décors et la touche sexy finale. Chez Prada, j’ai appris comment créer une collection complète et comment la décliner pour le marché. Miuccia possède une intelligence formidable de l’art contemporain, elle enrichit ses collections d’influences très diverses. Patrizio Bertelli, lui, est plus attentif au marché, j’ai également appris beaucoup de son sens du business.”

Et chez Louis Vuitton ? “Avec Marc Jacobs j’ai réalisé combien le travaille d’équipe est important. Il a réussi à nous pousser très loin, au-delà de ce qu’on imaginait parfois, dans le cadre d’une collection. Il connaît parfaitement l’histoire de la mode et l’aime pour ce qu’elle est : une façon de s’amuser davantage qu’une façon de réfléchir. Sa question récurrente reste : est-ce que c’est beau ? Mais en même temps il pousse les tendances à l’extrême. C’est un radical qui conserve un sens unique de l’image. Avec lui les collections sont des rêves.” Comment définiriez-vous l’esprit Rykiel aujourd’hui ? “Joyeux et glamour à la fois. La femme Rykiel est active, indépendante et passionnée, donc elle doit pouvoir bouger tout en restant désirable.” Dans les diverses tâches qui vous incombent ici, qu’est-ce que vous préférez faire ? “Le plus passionnant c’est la création de la collection féminine. Mais tout l’univers qui en découle est aussi important. Rykiel c’est un lifestyle complet. Je réalise aussi les collections enfant, les lignes de linge de maison que nous devrions bientôt élargir aux objets et enfin l’image publicitaire. J’ai déjà repensé la charte graphique. Et puis il faut aussi surveiller les prix. C’est une maison ludique, les vêtements y sont désirables, mais les prix doivent rester accessibles. Il faut être crédible sur tous les marchés. À terme, j’aimerais également refaire le concept des boutiques.” Rykiel est très liée à la maille et à une certaine idée de la décontraction parisienne : comment imposer cette évidence subtile aux marchés internationaux ? “On peut faire tellement de choses avec la maille. C’est un secteur qui représente environ la moitié de la collection. Mais j’y ajoute d’autres matières fétiches comme le crêpe envers satin, le marabout, etc. D’une façon plus générale, j’ai envie de créer davantage de liens entre les saisons, qu’il y ait moins de ruptures. Les vraies envies durent au-delà des saisons. Cette maison peut aussi devenir plus intemporelle.”

ASSISTANTE PHOTO MANON RENIER, GROOMING TAKAKO NOBORIO

LA JULIE DE SONIA A


À GAUCHE, PRÉCOLLECTION SONIA RYKIEL HIVER 2015-16. À DROITE, JULIE DE LIBRAN. EN BAS, GEORGIA MAY JAGGER DÉFILANT POUR LA COLLECTION PRINTEMPSÉTÉ 2015.

LE SAINT- GER M AIN DE JULIE DE LIBRAN

Le Flore : c’est le café d’en-face. J’y fixe souvent mes rendez-vous à toute heure de la journée. La Librairie 7 L : bien sûr il y a plein de librairies à SaintGermain, mais les choix de Karl Lagerfeld sont si éclectiques. J’achète là des livres de photos, d’art et d’histoire de la mode. La boulangerie Poilâne : ici, mon péché mignon ce sont les sablés. Irrésistibles ! La galerie Downtown : j’aime leur façon de montrer le design. J’y vais souvent afin de découvrir des meubles originaux, par exemple des pièces inédites de Charlotte Perriand. Chez Castel : dans les années 1970, lorsque mes parents vivaient dans le Sud, ils montaient parfois à Paris et sortaient chez Castel. Moi, j’y vais depuis la récente réouverture. La carte du restaurant est excellente, tout comme les vins. Et la musique bien sûr !


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style

Une robe

Giambattista Valli, délicatement brodée de fleurs

le look de l a saison

Défilé Christian Dior PE15 Haute Couture

des escarpins

Un sac

Gianvito Rossi, l'achat impulsif qu'on ne regrette pas

Micro Peekaboo de Fendi, l'accessoire ultime de la saison

LE CHOIX DE... RamI KaDI

Un chapeaU

Lanvin en raffia, moderne et chic

des lUnettes

Miu Miu parfaites pour la pluie, parfaites pour le soleil.

L'un des créateurs les plus doués du moment, Rami Kadi habille les célébrités du MoyenOrient avec un style romantique sensible et sensuel. Il nous livre ses coups de cœur de la saison et ses indispensables.

Un short

Emilio Pucci

Par StÉPhanie nakhlÉ

LES BASIQUES FÉmInIn

Jeans patte d’eph pour une touche nostalgique. Les imprimés graphiques. Les tops translucides structurés.

Les T plucks stars de Stella McCartney

Des sandales à bandes. Sacs et minaudières brodés.

Une veste

Un imperméable Miu Miu, comble du chic pour affronter les averses printanières

PHOTOs dr

des soUliers


Daniel Gordon Badaboom with Vegetables and Purple Shadow

zagliani.com - #zagliani #zaglianilovesdanielgordon

A誰shti, 71 El-Moutrane Street. | T- 01.991111 - A誰shti Seaside, Jal el Dib. | T- 04.717716


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tendance espadrilles

SemelleS de vent Fragile, l'espadrille, comme les vacances, ne durera pas plus d'un été. On fait comme Bardot, on ne la quitte que pour aller pieds nus. réalisation Minja El-HagE, PhotograPhie R aya FaRHat, lieU restaUrant EnaB De gauche à droite: Mocassins bleus "BINX" dotés d'une épaisse semelle blanche, Stella mcCartney. Sneakers en jacquard rouge et blanc, Céline. Mocassins slip-on en cuir perforé, miu miu. Espadrilles "Nappa" en cuir blanc, Prada. Espadrilles en jute et en coton ornées de rayures imprimées, Burberry. Espadrilles en daim avec detail logo et semelle en gomme, dsquared2. Espadrilles en cuir et toile, Fendi. Espadrilles en daim Estel avec semelle en cuir et gomme, Chloé. Espadrilles en brocart et plateforme en gomme teintée, dolce & Gabbana.



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ZOOM

Née à Beyrouth, Nathalie Trad fait partie de la première génération de Libanais élevés à Dubai. Produit naturel de deux cultures, orientale et occidentale, elle crée des sacs précieux, véritables boîtes à secrets que s'arrache la planète mode. PAR F.A.D.

PHOTOS DR

NATHALIE TRAD L'ART DE LA MINAUDIÈRE


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N

athalie Trad n'a pas attendu d'être adoubée sur D'NA, le célèbre blog de SAR Deena Aljuhani Abdulaziz, pour gagner son surnom de "Queen of clutches". Avec un parcours classique entre ESMOD Paris et Parson's New York, elle fait ses classes dans les ateliers d' Yves Saint Laurent sous Stefano Pilati, une grosse structure où elle s'intéresse surtout aux mécanismes de la production et aux rouages de l'industrie. Ajoutant à son BA en mode et accessoires une spécialisation en business de la mode, elle a sans doute déjà derrière la tête l'idée de créer sa propre enseigne. C'est en 2008, auprès de Proenza Schouler, à l'époque une petite entreprise émergente, que tout en dessinant des accessoires, sa principale passion, elle apprend réellement le métier et ses enjeux. Mais pour se lancer seule, elle attend un déclic. S'attardant un jour, sur Brodway, à la librairie Strand qui vend des livres épuisés, elle tombe sur une édition du "Cabinet des curiosités naturelles" d'Albertus Seba, édité par Taschen. Ce pharmacien établi à Amsterdam, mort en 1736, a passé des dizaines d'années à collecter plantes et insectes étranges dont il a par la suite commandé des illustrations pour réaliser un catalogue en quatre volumes. On y trouve des coraux et des coquillages, des serpents, des grenouilles, des crocodiles, des insectes et des papillons tous plus étranges et bizarres les uns que les autres. Les planches sont tout aussi singulières, avec des mises en page esthétisantes soulignant une intention aussi artistique que scientifique. Pour la jeune créatrice, cette découverte représente un tournant. Les sacs qu'elle imagine auront eux aussi cette qualité de fascination, cette exclusivité d'une faune et d'une f lore introuvables. Au cours d'un long voyage avec son mari en Asie du Sud-Est, de la Thaïlande au Laos en passant par le Vietnam et le Cambodge, elle explore les bazars, écume les marchés, scrute antiquités, artisanat, bijoux et textiles, se remplit d'images. A son retour à Dubai, elle lance la production d'une petite ligne de minaudières "en dur", des boîtes géométriques, marquetées de nacre, ciselées, texturées. Le succès est au rendez-vous, notamment pour un sac "coquille" qui ressemble à un morceau de météorite, noir et traversé d'une fulgurance de métal argenté. L'A rt Déco la fascine. Elle emprunte à ce courant ses techniques, sa géométrie, ses stylisations et ses ornements, s'inspire d'un vieil étui à cigarettes qu'elle marie avec un motif de ferronnerie. Son identité est déjà marquée. Pour sa collection printemps été 2015, Nathalie Trad s'intéresse aux effets visuels de l'Op'art

conjugués à l'art des Indiens Navajos qui se réclament de la nation Dineh et dont la philosophie appelle à une fusion avec la nature. Baptisée "Diné 1938", cette nouvelle ligne a pour ambition de "saisir la fugacité du mouvement dans l'inertie d'une forme". Vaste programme dont résultent des sacs de nacre et d'ébène où se déclinent des damiers et des dessins ethniques. L'alignement des motifs produit une illusion de mouvement, un trompe l'œil hypnotique qui, au-delà du phénomène de mode, promeut l'accessoire au rang d'un objet d'art follement contemporain. Sans surprise, la marque de la jeune styliste essaime. On trouve ses articles chez Joseph Londres, FiveStory New York, Harvey Nichols et Bloomingdales Dubai ainsi que sur les sites de vente en ligne FarFetch.com et Avenue32.com


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FOCUS

LE FERMOIR

Un sac, c’est aussi un fermoir, une boucle aussi bavarde que le contenant est secret. La boucle affiche la marque et l’identité de l’objet, donne une idée de sa valeur, souligne son style, transforme une banale pochette en objet précieux. PAR F.A.D

R

égulièrement assimilé au vagin pour son caractère aussi intime que secret, le sac d'une femme est d'emblée classé "intouchable" dans les premiers manuels de savoir-vivre. Seuls les rustres et les agents de sécurité se permettent encore d'y jeter un œil ou d'y mettre la main. Si le sac est un vagin, le fermoir en est donc une sorte de ceinture de chasteté. Dolce & Gabbana, dans leur nouveau délire médiéval et sicilien, ne s'y sont pas trompés en gratifiant leurs sacs d'un fermoir assorti d'un cadenas ostentatoire. Ils n'ont évidemment rien inventé, le sac Kelly d'Hermès ayant reçu le cadenas dès sa création comme un signe distinctif. Mais il s'agissait d'un sac conçu pour le voyage, destiné à s'emboîter dans la courbe d'une calandre Bugatti, et le voyage impose de sécuriser les biens qu'on transporte. Ce qui ne se justifie pas dans le cas des minaudières Dolce & Gabbana, à moins d'y glisser un poudrier en or massif. La seule présence du cadenas confère donc au sac une aura précieuse, dusse-t-il ne contenir qu'un paquet de cigarettes, un téléphone portable, un rouge à lèvres et trois Kleenex.

CÉLINE

Pour le printemps été 2015, les sacs de créateurs arborent de nouveaux fermoirs qui permettent d'identifier les crus de la saison. Tory Burch se départit des clips métalliques et se contente de surpiquer sur le cuir du rabat son quadruple "T" en forme de croix. Chez Stella McCartney on trouvera de grandes boucles en forme d'étrier, non seulement en hommage à Mère Nature qu'elle vénère, mais comme un clin d'œil évident à ces années 70 chères à son Beatles de père où les hommes portaient cette boucle surdimensionnée à la ceinture de leurs pattes d'eph. Chez Valentino, c'est un complexe jeu de lanières qui fixe le rabat en formant un grand "V". Chez Chloé, on retrouve le cercle, mais attaché à une chaine qui joue à son tour les cadenas anti-flirt. Chez Fendi, le rectangle formé par un double "F" dessiné en son temps par Karl Lagerfeld est décliné en pleins et en creux, toujours identifiable grâce à de savants calculs d'échelle. Saint Laurent fait de moins en moins figurer sur ses accessoires le magnifique logo YSL créé par Cassandre, depuis qu' Hedi Slimane, à la tête de la création de la maison, s'est départi du prénom d' Yves. Cette saison, c'est un serpent très rock, en acier dépoli, les yeux sertis de cristaux rouges, qui se noue sur le rabat du sac et le ferme de son poids. L'autre option sera un fer à cheval en cuir, bifide, doté de deux boucles de ceinture, appliqué sur le rabat d'une pochette léopard.

PHOTOS DR

LES CLIPS DE L'ÉTÉ


STELLA McCARTNEY

VALENTINO

EMILIO PUCCI

DES PASTILLES, DES RONDS ET DES BULLES

SAINT LAURENT

DOLCE & GABBANA

FENDI

MARC JACOBS

Marc Jacobs, amoureux des bulles comme Bob l'Éponge dont il porte le tatouage sur son bras droit, s'en est donné à cœur joie. Non seulement ses fermoirs sont en forme de pastilles XL, mais certains de ses sacs sont littéralement criblés de boutons, comme une révolution de l'analogique contre le digital, du pressé contre l'effleuré. Pareil chez Pucci pour qui l'hémisphère en acier poli, de même que les cercles métalliques alignés en bordure comme une dentelle 2.0, résument une philosophie pop et néofuturiste héritée des années 60 qui ont vu la consécration de la marque. Idem chez Giambattista Valli où la pastille est laquée blanc en contraste avec un croco verni noir. Chez Céline aussi, loin, très loin des maillons en double "C" qui ont longtemps représenté l'enseigne, la très minimaliste Phoebe Philo se contente désormais d'un simple anneau, bronze ou argent, dont la dimension varie selon le sac et qui sert de passant à une large dragonne en box. Si le fermoir parle surtout de l'identité du sac, la tendance n'est plus du tout au logo affiché à tout va. A chaque créateur de plancher sur cet accessoire subtil qui définit son style et dit son nom sans le dire ni s'appesantir, à la fois précieux et chargé de sous-entendus. Clairement, cette saison est au rond, au cercle, à la pastille, forme pleine, cosmique et cosmétique, douce, rassurante et protectrice. Anti-stress, on l'aura compris.


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DESIGN

STARCH ACCOUCHE DE LA NOUVELLE GARDE Depuis sa création il y a quelques petites années, l’incubateur de talents fondé par Rabih Kayrouz et Tala Hajjar a déjà livré à la scène du design les créatifs les plus prometteurs de leur génération. La couvée 2015 de Starch va bientôt éclore. On ne vous en révèle que les noms. PAR F.A.D

NOUR NAJEM YA S M I N E J A B E R

Née à Beyrouth, Nour Najem, styliste d’ESMOD, a fait son apprentissage chez Elie Saab, Rabih Kayrouz et Caroline Seikali. Sa marque éponyme a été lancée en 2013. Lignes fluides, textures sensuelles et détails subtils s’y opposent à des structures rigoureuses et une géométrie stricte résumant la fusion de l’Orient et de l’Occident. A travers son ONG Kenzah, elle œuvre à promouvoir le travail des artisans locaux.

Produit d’ESMOD Paris, avec un Master de créateur couture, Yasmine Jaber a fait ses armes chez Balmain, Lea Peckre et Alexander Wang. En 2013, elle crée sa marque, Exocet, avec la Hongkongaise Morning Lau. Il en résulte une collection de sacs incrustés d’impressions d’animaux en 3D. Elle a fondé par ailleurs BeautyAndMachines, une plateforme collaborative dédiée à l’art du collage.

Ce styliste né en 1990 a obtenu son diplôme d’ESMOD Beyrouth avec les honneurs. Après un stage au patron chez Ronald Abdala, il retourne à “son” école pour enseigner cette technique. Son style, très urbain, tend à effacer la distinction hommes/ femmes. Son label Ardashes propose un vestiaire asexué.

PORTRAITS PAR CHARBEL SAADÉ

SAKO DERSAHAGIAN


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Stylistes, photographes, de mode ou pas, graphistes, architectes, designers de produits ou de textiles, ces nouveaux venus de la scène créative libanaise révélés par Starch ajoutent leurs voix à celles de leurs prédécesseurs pour emmener encore plus loin la qualité “Made in Liban”.

JOE ARIDA CHARBEL SAADÉ

Ce touche-à-tout est un artiste pluridisciplinaire inspiré par la culture gang et le rap. Sous son label La Terre Est Folle (LTF), il lance une collection sur mesure qui fusionne sport et streetwear sur fond de blanc et de transparences. Entre fonctionnalité et sex appeal sans prétention, cette ligne baptisée Hustler se distingue par des superpositions, des tissus fonctionnels et des codes empruntés aux sports d’équipe.

Ce diplômé en cinéma de l’Université libanaise est fasciné par la photographie depuis l’enfance. A 18 ans, il est déjà photographe professionnel, affecté aux coulisses des défilés de mode. Toujours spécialisé en photo de mode, il est en plus, aujourd’hui, portraitiste et documentariste.

ELIE METNI

Etudiant en dernière année d’architecture à l’Académie Libanaise des Beaux Arts (ALBA), Elie Metni s’intéresse surtout au design de produits. Après une année de stage en Suisse chez Herzog & de Meuron, il a fait partie des concepteurs du café bar Orient Express à Beyrouth. Convaincu qu’un objet n’est jamais achevé à sa livraison, mais poursuit sa carrière et son développement avec l’interaction de son utilisateur, il est passionné par l’ergonomie et les matériaux.


L'OFFICIELLE DU MOIS

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PETRA PALUMBO

Elle s'appelle Petra. Elle a la fraicheur blonde d'une "English rose", en plus d'être à moitié Libanaise par sa mère. Et si elle est l'un des mannequins photo les plus recherchés du moment, son présent et son avenir restent centrés sur ses essentiels: l'aide aux malades du cancer et la broderie, sa passion.

Par

credit photo

F.A.D.

Photographie

Tony EliEh


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L'OFFICIELLE DU MOIS

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on père, le baron Peter Palumbo, est juriste, mécène, passionné d'architecture, pair à vie du Royaume-Uni, célèbre collectionneur d'art et président, entre autres, du jury du Pritzker Prize. Sa mère, Hayat Mroué, est la fille du journaliste Kamel Mroué fondateur et copropriétaire des quotidiens Al Hayat et The Daily Star. Leur rencontre, improbable s'il en est, a eu lieu en 1976 sur un avion entre Paris et Londres. Si l'objectif des plus grands photographes aime la lumière de son visage et la grâce de ses traits, c'est sûrement pour cet indéfinissable petit quelque chose qui vient de bien plus loin que l'apparence. Quelque chose de rare la distingue des mannequins de sa génération. Non seulement cette grande culture respirée depuis l'enfance dans l'atmosphère de la maison et qui approfondit le regard, mais cette simplicité innée qui adoucit l'expression, cette sincérité qui la rend transparente. Elle nous confie d'ailleurs que "'la gentillesse, la gratitude, le courage et les bonnes manières" sont les principales valeurs que lui ont transmises ses parents. Des valeurs qu'elle partage avec ses quatre frères et sœurs, une petite tribu qui se retrouve souvent pour le plaisir, évitant les sujets qui fâchent, partageant tout ce qui fait du bien.


PETRA PALUMBO DANS SON CADRE. AUX MURS, DES IMAGES QUI INSPIRENT PETRA. MULES ET SAC BRODÉS PAR "TAPISSERIE".

UN CARLIN, UNE 2CV ET UNE COLLECTION DE MINAUDIÈRES

Pur produit, par ailleurs, des pensionnats anglais, Petra Palumbo a grandi à l'ombre de Saint Mary's Ascott, à 45mn de Londres, un institut de jeunes filles, dirigé par des religieuses catholiques, dont elle garde un souvenir heureux et ses meilleures amies de l'âge adulte. Elle aura surtout la chance d'y étudier, en dernière année, le design textile. Grâce aux encouragements d'un professeur, Miss Thompson, qui a su la motiver, lui donner confiance et l'inciter à toujours plus d'audace et d'expériences, Petra a trouvé dans ce domaine une véritable vocation. Armée de cette certitude, elle s'inscrit au London College of Fashion où elle obtiendra son BA. Elle envisage de commencer un Master en design textile dès septembre prochain "si elle est reçue". En mai

2014, elle est approchée par l'agence NEXT, non seulement pour son profil de mannequin mais pour ses talents de brodeuse. Car si elle exerce le mannequinat à temps partiel, son travail de fond a lieu dans la boutique londonienne de sa mère, "Tapisserie", dédiée aux travaux d'aiguille. Pour Petra Palumbo, être mannequin c'est surtout l'opportunité de rencontrer des personnalités follement créatives et merveilleusement farfelues, et de faire, ce qui ne gâche rien, des voyages extraordinaires. La magie de ce métier, c'est le regard du photographe, et rien ne vaut pour elle l'objectif de Kate Bellm, "un génie", dit-elle, devenue une amie très chère. Sinon, la mode compte, bien sûr, mais modérément. Quand on vit à Londres, vous rappelle-t-elle, on n'a pas d'autre choix que de s'habiller selon le temps qu'il fait et l'humeur du jour. Pour


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L'OFFICIELLE DU MOIS

SIGNES DISTINCTIFS 1 3

Que trouve-t-on dans votre iPod? The War on Drugs, LCD Soundsystem, Joy Division, JJ Cale, Cayucas, Francoise Hardy, Blood Orange, Elvis Presley, The Smiths, Pulp, Jacques Dutronc, The Horrors, Velvet Underground, The Cure, Madonna, Snoop Dogg, KC and the Sunshine band. Que trouve-t-on dans votre DVDthèque? Cinema Paradiso, Gone with the Wind, Grumpy Old Men, Singing in the rain et pas mal de séries télé : Good Wife, The Killing, The Americans, Homeland… Artistes préférés? Un musicien, Ian Curtis de Joy Division. Un acteur/une actrice? Marlene Dietrich. Un acteur/actrice avec qui vous rêveriez de jouer? Ginger Rogers dans Top Hat.

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Un ou une créatrice de mode? La maison Oscar de la Renta est ma maison de couture préférée. J'admire le travail de Peter Copping qui dirige aujourd'hui la maison. Une pièce que vous ne jetterez jamais? Une veste et un pantalon YSL vintage.

elle, beaucoup de pièces vintage, un mélange de classique et de moderne, et un amour marqué pour tout ce qui est ethnique. Le soir, elle mettra quand même une robe ou un smoking avec des talons. Entre les deux, elle se sera réveillée tôt et, dans cet ordre-là, pris une douche, avalé un café, promené son chien (un carlin) et saisi, les jours sans pose, le volant de sa 2CV Citroën pour filer à l'atelier de "Tapisserie" travailler sur sa collection de minaudières et pantouf les qui doit être lancée en mai prochain. En fin de journée, ce sera gym (presque au quotidien), un diner maison avec son amoureux ou au restaurant avec des amis quand il n'y a pas d'événement où sa présence est souhaitée avec insistance. Les jours calmes, Petra Palumbo s'adonne encore à ses passions, broder, bien sûr, mais aussi cuisiner, danser, faire du bowling, s'entraîner, aider des personnes malades du cancer, visiter des expositions, aller au cinéma, et encore se promener avec son chien, conduire sa Deuche et voyager quand elle le peut. Si son voyage le plus marquant a été le Sri-Lanka, le Liban fait partie de ses destinations préférées. Elle y rencontre sa famille élargie et s'y sent heureuse, en contact avec ses racines, des gens qu'elle aime, une cuisine qu'elle adore. Sa définition du Prince Charmant? "Quelqu'un de gentil, bien éduqué, avec de belles manières". Mais elle ne l'attend plus, elle l'a trouvé.


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Vacances idéales? Une balade à cheval à travers la Mongolie. Contre le stress? La broderie sur toile. Allergie? Aucune, heureusement. Spécialité culinaire: Taboulé ! Plus beau compliment reçu? On me complimente souvent sur mes yeux. Votre livre de chevet? Captain Corelli’s Mandolin par Louis de Bernieres. Un bijou? Le collier Tiffany & Co dessiné par Frank Gehry. Un héros/une héroïne? Marie Curie. Un lieu que vous aimez? La Pennsylvanie, l'Écosse et le Liban Une rue? Columbia road à Londres, chaque dimanche, pour son marché aux f leurs. Un restaurant? Le River Café à Londres. Dans vingt ans? Mariée, j’espère, et heureuse avec des enfants, des pugs (carlins) noirs et une entreprise de broderie réussie. Continuer à aider les malades du cancer et bien sûr me déplacer encore dans ma Citroen 2CV.


VA R I AT I O N CAMÉLÉON Loin de passer inaperçu, le nouveau sac “Girl Chanel” flatte le total look ! Photographie

DAMIEN ROPERO

Stylisme

LOLA TIRAND


Sac “Girl Chanel” en cuir d’agneau, veste en tweed pailleté et pantalon large en coton rayé, CHANEL. Page de gauche, sac “Girl Chanel” en cuir d’agneau, tweed de coton et lurex, manteau et pantalon assortis, CHANEL.


MODÈLE MARION ROUSSIGNOL, MANUCURE MISS MOJI

Sac “Girl Chanel” en cuir d’agneau et tweed de coton, pantalon large assorti, perfecto en cuir d’agneau et top en jersey de coton, CHANEL.


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ANATOMIE D’UN SAC

À l’épaule ou en bandoulière, il joue le mélange des genres. Malgré ses lignes graphiques, il se distingue par son esprit couture. PAR LÉA TRICHTER-PARIENTE

LE “DIORAMA” DE DIOR

STYLE

Décliné de vingt-six manières, il est proposé en quatre formats. Tantôt classique, tantôt futuriste, il revêt des allures diverses selon qu’il soit de couleur sobre ou acidulée et qu’il se pare de broderies ou de patchs.

MY TH E

Vu à l’épaule de Marion Cotillard, du mannequin Hanne Gaby ou encore de la jeune actrice et chanteuse Louane Emera, ce déjà must-have a été imaginé par le studio de Raf Simons et présenté lors de la collection été 2015.

TECHNIQUE

Ample et fonctionnel, il a été conçu pour un espace intérieur optimal. Le cuir est cousu main et les maillons de la chaîne sont ajourés pour un usage tout en légèreté.

COUP DE CŒUR

Pour les versions luxueuses et exotiques comme celle en crocodile, ou pour le modèle en agneau noir brodé de fleurs orange. Sac “Diorama” en agneau noir matelassé brodé de fleurs bleues, large bandoulière et fermoir badge.

PHOTO DR

ORIGINE

Dernier-né des sacs Dior, le “Diorama” évoque, comme son nom l’indique, un panorama de styles. Réinterprétant le cannage emblématique de la maison, il se singularise par sa chaîne bijou et son fermoir badge.



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Le nouveau sac Prada associe des cuirs clairs à une coupe sobre, le tout souligné de fil blanc. Illustration d’un style simplement chic.

AU NATUREL

Photographie

TOM DE PEYRET

Réalisation

LOLA TIRAND



Sac en cuir de veau et surpiq没res et top en jacquard imprim茅, PRADA.


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TETIERE AMUSE-BOUCHE

DE BON MATIN, DREE HEMINGWAY ET SON JUS VERT, À BERLIN.

Mannequin et actrice, l’arrière-petite-fille d’Ernest Hemingway, Dree, est le visage de la nouvelle campagne mode internationale Mercedes-Benz. Elle nous a invité à l’intérieur de la nouvelle sportive Mercedes, l’A MG GT. PAR LÉA TRICHTER-PARIENTE PHOTOGRAPHIE RAPHAËL GIANELLI-MERIANO

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PETIT-DÉJEUNER AVEC…

DREE HEMINGWAY

ientôt à l’affiche de While We’re Young aux côtés de Ben Stiller et Naomi Watts, Dree Hemingway, de passage à Berlin pour la première fois, nous a parlé de ses projets cinéma notamment dans The People Garden et Happy People. Elle nous a dit aussi adorer incarner des personnages comme ce pilote automobile dans la sensationnelle campagne réalisée par la talentueuse Collier Schorr où elle figure aux côtés du champion du monde de Formule 1, Lewis Hamilton, et Nico Rosberg, son coéquipier dans l’écurie Mercedes. Êtes-vous du matin ? “Oui, je me réveille tôt et prends immédiatement mon petit-déjeuner. C’est un moment sacré.” Que faites-vous en même temps ? “Je lis le Daily Mail et mes e-mails.” Votre menu idéal ? “À la maison, un jus ‘vert’, un café américain et du oatmeal porridge avec des fruits rouges. À l’hôtel, le petitdéjeuner japonais. Vos meilleurs adresses de petitdéjeuner dans le monde ? “Buvette, au 42 Grove Street, à New York, le meilleur café que je connaisse, Uno Astro Lodge à Tulum, au Mexique, pour sa marmelade et son pain maison, et ceux des hôtels Regent à Berlin et Westin à Paris.” http://mbfashionweek.com


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HEALTHY

Alimentation, relaxation, soin, sport… Comment retrouver la forme avec une détox sans diktat. PAR MARION RENARD

LES BEAUX JOURS ! L A CÉRÉALE LOW CARB : LE FONIO

Il ressemble à de la semoule de couscous couleur chocolat et est en passe de détrôner le quinoa. Le fonio, variante du millet, est sans gluten, facile à digérer et riche en fer, fibres et calcium. Aliment que l’on redécouvre – c’est l’une des plus anciennes céréales d’Afrique –, il se cuit dans de l’eau bouillante (1 volume de fonio pour 2,5 d’eau froide qu’on porte à ébullition) ou en pilaf en accompagnement de légumes ou de protéines. Idéal dans les détox. LE SOURIRE NICKEL : ÉMAIL PRÉCIEUX

Dentifrice et sérum Enamel Science, Regenerate, chez Colette et en pharmacies.

LE CONSEIL MINCEUR : MONTEZ LE SON

Note pour les adeptes de la low-maintenance en manque de motivation : Mettez votre play-list préférée et appliquez votre soin corps de la tête aux pieds en cadence ! C’est le meilleur moyen de vous occuper de vous et de refaire le plein d’énergie. “Docteur, je veux être la plus belle”, du docteur Olivier Courtin-Clarins, illustrations Soledad, éditions Marabout. www.clarins.fr

L A DÉTOX DE PEAU : LE CUBE O 2+ A U S PA C AYO L A

Dans ce spa spécialisé dans l’anti-âge, tenu par Emmanuelle Bourgeuil (sa fondatrice) et l’épatante Sylvaine Declèves (ex-spa Valmont du Meurice à Paris), on teste le Cube O2+, une plate-forme à oxygène qui, alliée à l’efficacité des cosmétiques Valmont et Bellefontaine (la très exclusive marque suisse), régénère les cellules et redonne à la peau son “pulpy” de jeune fille. Après un drainage lymphatique du visage avec un stylet muni de billes et un palper-rouler

revigorant, un peeling active la microcirculation, avant un soin spécifique appliqué en fonction des besoins. Et c’est là que l’oxyendoneedling – le plus surprenant – vient picoter le visage avec un genre de roll-on à pointes qui crée des microcanaux (non non il n’y a pas de sang !) avant de propulser de l’oxygène pur à 95 % sur tout le visage, et faire ainsi pénétrer le principe actif jusqu’au derme. Pour finir, un masque au collagène est posé 20 minutes durant, avant une nouvelle propulsion à l’aérographe. Résultat : un visage de bébé repulpé avec moins de rides, ridules, cernes, poches et la peau plus ferme. Parfait avant une soirée et pour celles qui détestent les aiguilles. Cayola Spa : 57, rue de Bourgogne, Paris 7e. Tél. 01 45 55 69 70. www.cayolaspa.com

L E CO U P D ’ÉCL AT : L ES A M P O U L ES AU M I EL

Manque de lumière, peau en rade, moral en berne… En attendant les beaux jours, on rebooste son teint grâce au miel d’abeille Mélipone – un hydratant naturel auquel les Mayas attribuaient un “goût du ciel” – présent dans les ampoules (sans parfum, huile minérale ou silicone) de la petite marque bio Ballot-Flurin qui, pour l’occasion, relooke toute sa ligne. Le plus : un esprit à la fois écolo et éthique qui se retrouve dans les emballages, la production solidaire, la parité, la fabrication au cœur des Pyrénées… Ampoules Sérum Éclat Melipona, Ballot-Flurin. www.ballot-flurin.com

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Si le corps humain peut reconstruire les os, qu’en est-il de l’émail? Le dentifrice expert Regenerate inverse le processus d’érosion de l’émail (la couche externe et protectrice de nos dents), considérée comme “la maladie du xxie siècle” selon la marque anglaise. Et son sérum de booster les effets avec deux gouttières ajustables à utiliser deux fois par mois. Le plus : il lutte aussi contre les caries et favorise la blancheur.


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couleurs d 'a v r i l Pour le printemps, encore et toujours, on a envie d'un teint frais et naturel, de rouge carmin, rose bonbon ou corail sur nos lèvres, de senteurs légères, fruitées ou florales. Qu'on nous lutine, qu'on nous butine!

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Par STÉPHANIE NAKHLÉ Réalisation MINjA EL-HAgE Photographie RAYA FARHAT

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1. Bague "To Bee Or Not To Bee" Delfina Delettrez. 2. Vernis, 167 Ballerina, Chanel. 3. Ombres de jour, Yves saint laurent. 4. Volupté tint-in-oil, 5 Cherry My Cherie. 1 drive me copper, Yves saint laurent. 5. Bague "Serpenti" en or rose avec acier, pavé diamants. 6. Eau de toilette, SÌ, GIORGIO ARMANI. 7. Collier "Faune et Flore" en or rose, pendentif oiseau serti de diamants taille brillant, CARTIER. 8. Vernis à ongles, 301M Sugar Rose, 537N Pearl Grey, LANCÔME. 9. Eclat minute huile confort lèvres, 01 honey et 02 raspberry, CLARINS. 10. Pendentif "Young Spirit" libellule en or rose, jaune et blanc pavé de diamants jaune, bleu et blanc, GEORGE HAKIM. 11. Rouge à lèvres, 110 Rose macaron, LANCÔME. 12. Gloss, 584 Dynasty, Dior.


1. Bague en or rose et blanc pavé de diamants noir et blanc, Yvan tufenKJian. 2. Broche en or blanc et tsavorite, Yvan tufenKJian. 3. Palette de maquillage, edition limitée, Clarins. 4. Vernis, 645 Paradisio, Chanel. 5. Bague “Gorgeous” en or rose pavé de diamants blanc et quartz fumé, GeorGe haKim. 6. Féminité du bois, serGe lutens. 7. Broche “Dragonfly Lace” en or blanc sertie de diamants blancs, tabbah.

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8. Boucles d’oreille “Ladybug” en or rose serties de diamants blancs, jaunes et noirs, tabbah. 9. Ombres à paupières, 236 tissé fantaisie, Chanel. 10. Parfum “ dolce” , DolCe & Gabbana. 11. La laque couture, 58 nuit blanche, Yves saint laurent. 12. Gloss brillance cristal, 700 et 526, GiorGio armani. 13. Bougie “Rosafolia” , DiptYque.


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LÉZARDER AU SOLEIL Un parasol, un grand chapeau, un parfum de magnolia, la brise, on ferme les yeux. On a tout du lézard, quand le soleil se pointe. Bulgari l'a compris.

Réalisation MINJA EL-HAGE Photographie

RAYA FARHAT


Dans le sens des aiguilles d'une montre: Boucles d'oreilles MVSA en or rose 18 carats avec améthystes, perles en rubellite et pavé diamants. Bague MVSA en or rose 18 carats avec topaze bleue et diamants. Collier MVSA en or rose 18 carats avec topaze bleue, perles en rubellite et diamant. Montre DIVA à quartz, boîtier en or rose 18 carats serti de diamants, cadran en nacre blanche, bracelet en satin, boucle en or rose 18 carats sertie de diamants taille brillant. Sac à rabat MVSA en lézard verni, BVLGARI.


Dans le sens des aiguilles d'une montre: Minaudière SERPENTI en lézard verni argenté. Bracelet SERPENTI en or rose 18 carats et acier. Boucles d'oreilles INTARSIO en or blanc 18 carats avec onyx noir et diamants. Bague MVSA en or blanc 18 carats avec onyx noir et diamants. Montre LVCEA en acier sertie d'une pierre rose taille cabochon et d'un diamant. Cadran en nacre blanche avec index sertis de diamants. BVLGARI.


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BIJOUX

LYNN BAN Née à Singapour, Lynn Ban est basée à New York depuis l’âge de 4 ans. Après des études à Cornell, elle se lance dans la couture vintage puis laisse tout tomber pour se consacrer à la joaillerie. Chouchou des célébrités pop (Rihanna est folle de ses bijoux décomplexés), elle nous raconte ses projets et son irrésistible ascension.

Bijoux Lynn Ban chez Sylvie Saliba.

PAR STÉPHANIE NAKHLÉ

Qu’est ce qui vous inspire? Je suis en permanence inspirée par tout ce qui m’entoure, la musique, l’architecture, la mode et mes voyages à travers le monde. Mais ma plus grande inspiration vient surtout des artistes avec lesquels je travaille. Vos créations attirent beaucoup de célébrités comme Rihanna, Madonna, Beyoncé, Lady Gaga C’est un rêve. J’ai beaucoup de chance de collaborer avec Rihanna qui est aussi une icône de mode. On a déjà travaillé avec sa styliste sur deux de ses tournées, « 777 » et « The Monster tour». Elle adore prendre des risques. Elle est aussi très précise, elle sait exactement ce qu’elle veut.

Quel est le profil d’une cliente Lynn Ban ? La cliente Lynn Ban est une femme indépendante et forte, qui ose sortir des ornières. Qui est votre icône ? Rihanna. Sinon, j’admire toutes les artistes avec lesquelles je travaille, pour leurs talents et leur grande inf luence. Vous possédez une très grande collection de bijoux vintage, quel est votre préféré, celui qui vous tient le plus à cœur ? Les bijoux que j’ai reçus de ma mère et ma bague de fiançailles. Quel conseil donneriez-vous à un apprenti joailler? Je lui dirais de travailler dur, de profiter de chaque instant, de cultiver son propre style et sa différence. Quels sont vos projets? Quelle est votre vision d’avenir pour votre marque? Le monde de la création est en perpétuelle évolution. J’aimerais explorer d’autres domaines, dessiner des sacs, des ceintures.

PHOTO DR

Pourquoi avez vous choisi de vous spécialiser dans la joaillerie et les métaux précieux? J’ai toujours été fascinée par les bijoux. Ma mère, qui était connaisseur, m’a appris les bases. Cette passion s’est ensuite développée. J’ai toujours voulu créer mes propres bijoux et quand l’occasion s’est présentée, je me suis lancée.


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MAILLONS FORTS

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En or ou en argent, cet été on s’enchaine. RÉALISATION LISA JOUVIN, STÉPHANIE MISSIRIAN

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1. Oscar de la Renta. 2. Balenciaga. 3. Hermès. 4. Selim Mouzannar. 5. Dior. 6. Chanel. 7. Marc by Marc Jacobs. 8. Lanvin. 9. Selim Mouzannar. 10. AS29 chez Sylvie Saliba. 11. Saint Laurent par Hedi Slimane. 12. AS29 chez Sylvie Saliba.

PHOTOS DR

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Modèle :  Dolores Doll chez Ford Mise en beauté Lancôme par Miky Coiffure : Hugo Raiah Assistants photo : Axel Roumy,  Guillaume Ombreux,  Eva Barat Assistante stylisme : Lola Tirand


GRAND BAIN

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BVLGARI

Collier haute joaillerie  “Serpenti” en or rose  et pavé diamants. Bracelet haute joaillerie  “Serpenti” en or rose,  deux diamants taille  poire et pavage diamants. CARTIER

La haute joaillerie ose un grand plongeon dans le luxe, la mousse et la volupté.

Bracelet “Trinity”  six anneaux trois ors  sertis de diamants. Bracelet “Trinity” XL  trois anneaux trois ors  sertis de diamants. Bague en platine sertie  de diamants taille  rond, de cinquante  grenats taille rond et  ornée d’une topaze  orange taille ovale.


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BAG U ES CO C K TA I L S

Une bonne dose de pierres précieuses, ce qu’il faut d’or, et beaucoup de savoir-faire. À consommer sans modération. 1. Breguet, bague “Les Volants de la Reine” en or blanc sertie de diamants. 2.Bvlgari, bague “Parentesi” en or blanc sertie de diamants avec améthyste. 3. Chopard, bague en or blanc sertie d’une tanzanite bleue ovale et de diamants blancs taille brillant. 4. Chanel Joaillerie, bague “Morning in Vendôme” en or blanc et or jaune sertie d’une émeraude taille émeraude, de diamants taille brillant, de saphirs taille baguette, d’émeraudes taille baguette et de diamants jaunes taille brillant. Collection “Café Society”. 5. Dior Joaillerie, bague “Granville Poudrée” en or rose sertie de diamants, morganite, tourmalines roses, saphirs roses et spinelles roses. 6. De Grisogono, bague “Melody of Colours” en or rose sertie d’une tourmaline verte taille coussin, de saphirs violets et d’améthystes. 7. Tabbah, bague “Toi et Moi“ en or blanc et or jaune serti d’une émeraude et d’un saphir taille poire, pavé de diamants jaunes et de diamants blancs. 8. Louis Vuitton, bague “Acte V” en or gris sertie de saphirs et diamants. 9. Cartier, bague en platine sertie de diamants, onyx et d’un saphir jaune taille coussin.

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RÉALISATION EMILY MINCHELLA, STÉPHANIE MISSIRIAN


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PHOTOS VINCENT WULVERICK/CARTIER, ANTONIO BARRELLA, XAVIER CRESPIN, PICASA, FRANÇOIS LACOUR, DR

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DIAMANTISSIME Opulente discrétion, c’est ce que révèlent ces bracelets joncs pavés de diamants blancs. More is less. RÉALISATION EMILY MINCHELLA, STÉPHANIE MISSIRIAN

1. Dior Joaillerie, bracelet “My Dior” en or blanc et diamants. 2. Cartier, bracelet “Juste un Clou XL” en or gris pavé de diamants. 3. Shamballa Jewels chez Sylvie Saliba, bracelet “Korne” en or blanc, cuir et diamants blancs. 4. Bvlgari, bracelet “Mvsa” en or blanc pavé de diamants. 5. Louis Vuitton, bracelet “Emprise” en or gris et diamants. 6. Tabbah, bracelet “Glitter” en or blanc et diamants. 7. Yvan Tufenkjian, bracelet en or blanc et diamants. 8. Bvlgari, Bracelet “Serpenti“ en or blanc, pavé de diamants. 9. Mouawad, bracelet tennis en or blanc pavé de diamants.


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horlogerie

fu l l m é ta l

L’acier et l’or blanc imposent leur virile sobriété. On se laisse griser par cette alliance de force et d’élégance.

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1. Breguet Montre “Chronographe Thype XX Aéronavale” en acier, fonction retour en vol, mouvement automatique, diamètre 39mm, en vente chez Atamian. 2. Patek Philippe Montre chronographe à quantième annuel, en acier, cadran opalin argenté, index appliques en or noirci, bracelet en acier, mouvement mécanique à remontage automatique, réserve de marche, poinçon Patek Philippe, en vente chez Cadrans. 3. Blancpain Montre “Fifty Fathoms Bathyscaphe Chronographe Flyback” en acier satiné, lunette unidirectionnelle, mouvement automatique, en vente chez Atamian. 4. Roger Dubuis Montre “Excalibur” 42 mm, chronographe en acier, bracelet acier, mouvement chronographe automatique, poinçon de Genève, en vente chez Atamian. 5. Bulgari Montre “Octo Velocissimo”, 41 mm, boîtier et bracelet en acier, cadran noir, chronographe, mouvement automatique. 6. Dior Horlogerie Montre “Chiffre rouge A02”, mouvement chronographe automatique Zenith “El Primero 400”, boîtier en or blanc, cadran, couronne et poussoir sertis de diamants, bracelet en or blanc, en vente chez Atamian. 7. Jaeger-leCoultre Montre “Master Compressor Extreme World”, chronographe en acier, mouvement mécanique à remontage automatique, bracelet en acier, en vente chez Cadrans. 8. Cartier Montre “Ballon Bleu”, chronographe en acier, mouvement mécanique manufacture à remontage automatique, calibre 1904-CH2 MC, réserve de marche. 9. Cartier Montre Calibre de Cartier chronographe, mouvement chronographe mécanique manufacture à remontage automatique calibre 1904CH, bracelet en acier.

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c ro co d i l e da n dy On n’a rien à craindre à porter ces montres au style “gentleman bien sous tous rapports”, sinon un excès de tout.

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1. cartier Montre “Rotonde” en acier, mouvement mécanique manufacture à remontage manuel, quantième à guichet à 12h, bracelet en alligator noir. 2. dior Horlogerie Montre “Dior VIII Montaigne”, mouvement quartz, boîtier en acier, lunette en acier sertie de diamants, cadran en nacre blanche serti de diamants, bracelet en alligator semimat noir, en vente chez Atamian. 3. Bulgari Montre “Bvlgari Bvlgari“, mouvement mécanique à remontage automatique, boîtier en acier bracelet en alligator. 4. Breguet Montre “Classique Dame” en or blanc sertie de diamants, cadran en or argenté guilloché, mouvement automatique et bracelet en alligator, en vente chez Atamian. 5. chopard Montre en acier, mouvement automatique, cadran argenté, centre en nacre, bracelet en crocodilenoir, collection “Impériale”, en vente chez Mouawad. 6. Jaeger-lecoultre Montre “Rendez-vous Night and Day” en acier sertie de 60 diamants, mouvement mécanique à remontage automatique, bracelet en alligator, en vente chez Cadrans. 7. Harry Winston Montre “Midnight Retrograde Second Automatic” en or blanc, mouvement mécanique à remontage automatique, bracelet en alligator. 8. louis Vuitton Montre “Tambour Monogram”, boîte en acier, lunette sertie de diamants, cadran guilloché soleil, motif “Monogram”, index sertis diamants, bracelet en alligator noir, mouvement quartz. 9. rolex Montre “Cellini Time” en or gris, cadran blanc, bracelet en crocodile noir.



149 saad zaghloul street, NeXt to aIshtI dowNtowN t: 01 99 11 11 eXt. 525 facoNNable.com


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ANATOMIE D’UNE MONTRE

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La collection «Les Indomptables» associe la virtuosité des techniques horlogères avec la délicatesse de la joaillerie, puisque l’ornement du cadran se transforme en broche. La montre «Serpent» est la dernière née de cette ligne.

Réalisée en seulement 60 exemplaires numérotés, elle présente un décor serpent amovible posé sur un cadran d’émail noir orné de fleurs et de papillons. Le serpent est symbole d’énergie, de santé et de résurrection.

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Le nombre de brillants recouvrant le serpent en or gris rhodié 18 carats.

Les diamants jaunes des yeux du serpent.

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Etanche à 30m de profondeur, mais qui voudrait essayer?

Le nombre de brillants sertis dans le cadran.

L'INDOMPTABLE "SERPENT" DE CARTIER 40 MM

BOÎTIER ET CADRAN EN OR G R I S R H O D I É 18 C A R AT S

PAR F.A.D

BR ACELET EN ALLIGATOR SEMI-M AT NOIR OU VEAU BROSSÉ GRIS FONCÉ

B O U C L E D É P L OYA N T E À DOUBLE RÉGL AGE

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DIAMÈTRE

Joailler des rois et pionnier de l’ horlogerie moderne, Cartier a mis les multiples savoir-faire de ses ateliers au défi pour la création de cette pièce d’exception, entre science et poésie.


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LOFFICIEL_2015_spring.indd 2


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MODE

SMILEY SUGAR WONDER SALMA PARA PLUSCH RENAISSANCE

SUGAR page 146


Gilet en cuir gaufré imprimé, pantalon en panne de velours, boucle d’oreille “Mini-essentiel V” en argent et boucle d’oreille “Pop Chips” en résine et métal, LOUIS VUITTON.

SMILEY Plus que jamais, la mode jean se pare de détails recherchés. Franges, ceintures foulards, bottes d’été lacées et émoticônes inventent un style pop aussi fun que subtil. Accessoires exigés. Photographie

TOM DE PEYRET

Stylisme

AUDREY TAILLÉE


Robe bustier en cuir motif fleurs découpé à la main, FENDI.


Body en coton et jupe en polyester, MAISON MARGIELA.


Top en crêpe de soie, MIU MIU. Short en suède, FORTE FORTE. Sandales montantes en daim, GIANVITO ROSSI.


Top en maille, ZADIG & VOLTAIRE. Jean en coton, BA&SH. Foulard

ceinture en soie, sandales plateformes en cuir cloutĂŠ, SAINT LAURENT PAR HEDI SLIMANE.


Top en maille irisĂŠe, foulard ceinture en soie, jean skinny en coton, SAINT LAURENT PAR HEDI SLIMANE.


Veste en daim et cuir,

CLAUDIE PIERLOT. Short en coton, ELEVEN PARIS. Boucle d’oreille

“Pop Chips” en résine et métal, LOUIS VUITTON. Ceinture foulard en soie, SAINT LAURENT PAR HEDI SLIMANE.

Sandales montantes en cuir, CASADEI.


Robe en soie, MSGM. Boucle d’oreille “Pop Chips” en résine et métal, LOUIS VUITTON.

Ceinture en cuir clouté, SAINT LAURENT PAR HEDI SLIMANE.


Gilet en daim à franges, GIUSEPPE ZANOTTI DESIGN. Chemisier en soie, ETRO. Short en coton, GUESS.

Sandales en cuir et daim,

CHARLOTTE OLYMPIA.

Modèle : Maria Loks chez Next Coiffure : Hélène Bidard Maquillage : Damian Garozzo Assistant photo : Julien Deceroi Assistante stylisme : Charlotte Thommeret



Robe-chemise en coton, MOSCHINO. Bracelet cuir en veau, HerMĂˆS.


Sugar Du blanc…ou est-ce du bleu? Nos sens nous trompent. Mais ces textures qui craquent de fraicheur, qui irradient une lumière cristalline et nous font plisser les yeux, c’est bien du blanc, de la blanche, couleur d’une gourmandise insoupçonnée, fondant de sucre et caresse de crème, de soie et de coton. C’est l’ombre qui est bleue.

Photographie Petrovsky & ramone Stylisme vanessa Geldbach Réalisation melanie daGher Direction artistique minja el-haGe, raya Farhat Lieu sociÉtÉ libanaise de la raFFinerie du sucre, zalk a


Page de gauche: Haut et pantalon en fil coupé de soie, CHLOÉ. Sandale micro intrecciato,

BOttega veNeta. Bague, vHerNIer CHez SyLvIe SaLIBa. Boucles d’oreilles, De grISOgONO CHez SyLvIe SaLIBa.

Page de droite: Haut, HerMÈS. Bague et bracelet, CartIer . Boucles d’oreilles, geOrge HakIM.




Page de gauche: Pantalon, CÉLINe. Escarpins en cuir verni, DOLCe & gaBBaNa.

Page de droite: À gauche, robe-chemise en coton, MOSCHINO. Bracelet cuir en veau, HerMÈS. À droite, combinaison, DIOr. Boucles d’oreilles, “Maure”, repOSSI CHez SyLvIe SaLIBa.



Gilet et pantalon, CÉLINe.

Escarpins en cuir verni, DOLCe & gaBBaNa.

Bagues, rOSa MarIa.


Page de gauche: Robe-short, DION Lee. Sandales à talons en cuir, aLaÏa. Bracelet doré, BaLeNCIaga. Bague, vHerNIer

CHez SyLvIe SaLIBa.

Page de droite: Robe, SteLLa MCCartNey. Bagues, “Joelle jewellery’’ CHez SyLvIe SaLIBa.



Page de gauche: Robe-short, DION Lee. Bracelet doré, BaLeNCIaga.

Page de droite: Haut, HerMÈS. Pantalon, JOSepH. Bague et bracelet, CartIer . Escarpins en cuir, FeNDI.




Robe Flamingo en ramie de coton raffinée, BOttega veNeta.

Modèle : Agnes Nabuurs chez Paparazzi Model Management Coiffure et maquillage: Anita Jolles chez Eric Elenbaas Agency Assistante photo : Elsie Haddad Assistante stylisme : Cybèle Abou Nader


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WONDER SALMA Rencontre avec une femme à qui tout réussit. Salma Hayek-Pinault est mère, actrice réalisatrice, militante et femme de François-Henri Pinault… Elle prend la pose pour nous et se confie à Christophe Ono-dit-Biot. Photographie

DANIEL THOMAS SMITH

Réalisation

VANESSA BELLUGEON

Stylisme

CORINNE LUCQUIAUD

Texte

CHRISTOPHE ONO-DIT-BIOT


Chemise en soie brodĂŠe et foulard assorti, pantalon Ă pont en veau velours, GUCCI.


Robe en cuir et broderie anglaise, GUCCI.


163

L

e romancier Christophe Ono-dit-Biot, auteur de Plonger (éd. Gallimard, 2013), a rencontré pour L’Officiel Salma Hayek-Pinault, avec qui il partage la passion du monde sous-marin.

La dernière fois, nous avions parlé de plongée sous-marine. Vous plongez toujours ? Salma Hayek-Pinault : “Ah oui ! Cela fait des dizaines d’années que je plonge, je n’ose vous dire combien ! C’est mon père qui le premier m’a emmenée dans les profondeurs. Il faut que je me surveille, d’ailleurs, parce que parfois c’est comme si les profondeurs m’appelaient, une attraction puissante, étrange. Il faut être vigilante, parce que j’ai déjà fait des séjours en caisson de décompression… Mais oui, je plonge toujours. La dernière fois c’était au Mexique, à Careyes. Plonger, c’est expérimenter une vie différente. La vie sous-marine, bien sûr, mais aussi une vie différente de celle que je mène à la surface. Sous l’eau, je prends enfin la mesure de ce que je suis, j’entre dans un nouvel état où je ne suis pas stressée, anxieuse,ce qui est malheureusement mon état naturel. Un état second où je ne pense pas à toutes les choses que je n’ai pas faites et que je suis censé faire, aux gens que j’ai peut-être rendu malheureux sans le savoir… Notre lot commun, n’est-ce pas ? Sous l’eau, je ne sens plus le poids des choses qui nous encombrent, tout glisse. Aucune tristesse, aucune fierté. Tout s’épure… Tout est différent. Tout est beau, lumineux.” Et c’est insupportable de devoir remonter à la surface… “C’est drôle que vous disiez ça… Dans la vie, je suis claustrophobe, et dès que je respire dans le détendeur, alors tout devient parfait.” Vous venez d’effectuer une autre plongée : dans une œuvre littéraire très puissante, Le Prophète de Khalil Gibran, un livre iconique, nourri de spiritualité, vendu dans le monde à cent millions d’exemplaires et dont vous avez fait, comme productrice, un très beau film d’animation qui a été présenté au dernier Festival de Cannes. Qu’est-ce qui a vous a attiré dans ce texte ? “Quand j’étais petite, ce livre était toujours sur la table de chevet de mon grand-père, à Beyrouth. Je n’ai jamais oublié le visage du prophète sur la couverture, peint par Gibran lui-même. J’étais très proche de mon grand-père, et quand j’ai lu le livre, bien des années après, j’ai eu l’impression que mon grand-père me parlait à travers ce livre. Ce film, c’est un deuxième bébé, un tribut à ma part orientale. Car bien que née au Mexique, je suis à moitié espagnole et l’autre moitié est libanaise. Je voulais faire un film, aussi, où les enfants de tous les âges puissent trouver du sens et butiner cette poésie qui est essentielle à la vie. La vibration inhabituelle des mots, les rythmes particuliers agissent profondément sur l’atmosphère, et donc sur notre être et notre existence. C’est comme plonger sa main dans l’eau et la bouger : elle bouge comme dans l’air, mais les sensations, les émotions, sont complètement différentes. Je voulais que la formidable poésie de Khalil Gibran puisse se retrouver à l’écran sous la forme d’une poésie visuelle, un peu comme si on avait ‘peint’ les mots de Gibran. C’est pour cela que j’ai travaillé avec les plus grands

animateurs. Et je pense que ce film ne pourrait pas sortir à un meilleur moment parce qu’il traite de la liberté d’expression.” Il y a ce superbe moment où cette femme enceinte se transforme en arc d’une souplesse voluptueuse… “Oui, injectant la vie dans le monde comme on tirerait une flèche de beauté… La poésie, parfois, surgit d’une seule image véhiculée par les mots. Ils nous interpellent, tout s’arrête, et on a l’impression de pouvoir ouvrir une porte vers de nouvelles significations. Je crois que c’est important que les enfants fassent cette expérience. Mon ambition était de faire un film où ils ne sont pas manipulés par un discours mais à travers lequel ils font leur propre voyage intérieur.” Il y a dans ce film une petite fille, Almitra, extrêmement vive, très espiègle. Vous prêtez d’ailleurs votre voix à sa mère. Quelle petite fille étiez-vous ? “J’ai grandi dans une petite ville qui s’appelait Coatzacoalcos, comme le dieu serpent des Aztèques. On dit que c’est la ville, à la frontière du pays Maya et Aztèque, où est née la Malinche, cette indienne qui accompagna le conquistador Hernán Cortés. J’étais une petite fille très curieuse, très intéressée par les sciences. On a parlé de l’eau, mais vous savez que je suis fascinée par l’espace. J’ai même été l’une des premières à réserver ma place sur les vols suborbitaux de Richard Branson… Mais ma fille est née entre-temps.” C’est vrai qu’on vous a viré de l’institution religieuse où vous étiez pensionnaire ? “Oui, c’était en Louisiane, où j’ai été envoyée quand j’avais 12 ans. Plus exactement, on m’a prié de m’en aller de mon plein gré… La madre superiora avait changé, et la nouvelle ne comprenait pas bien mon sens de l’humour… Je vous ai dit que j’étais curieuse. J’étais aussi farceuse… J’adorais me lever en pleine nuit pour éteindre tous les réveils de mes camarades de pensionnat. J’étais playful, comme on dit en anglais.” Quelle est la raison qui vous a poussée à lancer Chime for Change, qui vise à promouvoir l’éducation, la santé et la justice pour les femmes ? “C’est comme si vous me demandiez ‘pourquoi tu manges ?’, ‘pourquoi tu dors ?’ Parce que je suis un être humain, pardi ! Quand vous voyez deux enfants qui se battent, vous cherchez à savoir ce qui se passe et à les séparer, n’est-ce pas ? Et cela n’a rien d’extraordinaire ! La vraie question, c’est pourquoi tout le monde ne le fait pas ? On me demande souvent s’il s’est passé quelque chose de particulier dans ma vie pour expliquer cet engagement en faveur des femmes. J’ai toujours envie de répondre : ‘Mais qu’est-ce qui s’est passé dans la vôtre pour que vous oubliiez de le faire ?’” Vous vous définiriez comme féministe ? “Non. Je trouve inacceptable la façon dont les femmes, dans certaines régions du monde, et même dans les sociétés occidentales, sont traitées. Parfois comme moins qu’un être humain. Mais si ça se passait pour les hommes, je le ferais avec la même fougue. Les hommes doivent d’ailleurs rejoindre ce combat, c’est un combat pour le genre humain. Est-ce qu’on veut être fier, ou non, d’appartenir à cette espèce ?”

“Je trouve inacceptable la façon dont les femmes, dans certaines régions du monde, et même dans les sociétés occidentales, sont traitées.”


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Vous avez parlé de votre grand-père. Est-ce qu’il y a dans votre famille des femmes qui vont ont inspirée ? “Ma grand-mère Maria Luisa, la mère de ma mère. Je vous jure, il y a un roman à faire sur elle, elle est une sorte d’héroïne de Gabriel García Márquez. Elle était avide de connaissances, grande lectrice et très en avance sur son temps. Elle avait fait des études de cosmétologie et étudié les herbes avec les Indiens dans la montagne… Elle faisait toute sorte d’expérimentations chimiques avec des ingrédients secrets. Elle est d’ailleurs morte à 96 ans sans une ride…” Vous pourriez la jouer au cinéma ? “Je ne sais pas… Je suis, en ce moment, passionnée par une autre figure de femme. Un rôle que je voudrais faire mais dont je ne peux pas vous parler…” Un petit peu quand même ? “Mmmm… Elle fut très célèbre en son temps, dans le monde entier, mais personne ou presque aujourd’hui ne la connaît. Et je veux que tout le monde la découvre… Elle a fait des choses inimaginables pour une femme de cette époque…” Elle était latina ? “Oui, mais je ne veux pas vous en dire plus. Je n’aimerais pas que quelqu’un d’autre l’incarne… Elle me fascine tellement que j’ai même l’impression de faire une infidélité à Frida Kahlo !” Allez, si on promet de ne pas répéter… (Elle nous dit. Mais désolé, on a promis…) En attendant ce film, et en dehors du Prophète de Khalil Gibran, vous serez bientôt à l’affiche de quatre films : Everly, un film d’action de Joe Lynch ; une comédie romantique avec Pierce Brosnan et Jessica Alba, How to Make Love Like an Englishman ; un film politique sur l’Iran avec Adrien Brody, Septembers of Shiraz ; et l’incroyable Tale of Tales de Matteo Garrone, le surdoué qui a fait Gomorra. Vous êtes décidément très demandée ! “C’est vraiment une année spéciale pour moi. J’ai fait mentir tous les stéréotypes. Vous savez, on m’a toujours dit : ‘Tu ne travailleras jamais dans le cinéma, on ne veut pas de Mexicains, en plus, tu as un accent… Et puis si tu y arrives, ça sera extrêmement limité…’ Mais bon, je me suis accrochée et j’ai quand même fait une carrière… Après, on m’a dit, ‘Bon, OK, tu as fait des films, mais ça s’arrêtera à 35 ans car tu es une femme.’ Et c’est vraiment ce qui aurait dû se produire. Regardez le nombre de filles belles et talentueuses qui ont disparu. Bref, j’ai cru que j’allais devoir songer à la retraite, en étant contente, quand même, de ce que j’avais fait. Et puis voilà, j’ai 48 ans, j’ai toujours cet accent, et je passe d’un film d’action avec des yakuzas à une juive iranienne avec Adrien Brody…” C’est vrai que le spectre est large… “Mais oui, c’est pour ça que c’est déprimant, ces discours sur l’accent ou sur l’âge ! Sur l’accent, par exemple, pour jouer cette Iranienne, il m’a suffi de travailler avec un des acteurs iraniens du film. Et prenez Antonio Banderas. À lui aussi on a dit que son ennemi, c’était son accent. Et son plus grand hit, c’est Le Chat potté, un film d’animation où son talent explose encore plus grâce à sa voix magnifique, et cet accent !” Un film pour lequel vous avez vous-même prêté votre accent. “Oui, pour Kitty pattes de velours… Je suis sérieuse, cette histoire d’accent, ça me met en colère. Les Américains pensent que l’accent espagnol, ça va pour des rôles de bonnes ou de gardiens de parking, mais qu’on ne peut pas être crédible dans une position

de prestige ou de pouvoir. C’est du racisme. D’ailleurs, si vous savez ce qu’on m’a rapporté quand j’ai fait ma première couverture de magazine féminin ! ‘Ah bon, vous mettez des femmes de ménage en couverture maintenant ?’ Et bien d’autres choses que je ne peux pas répéter ici… Ces histoires d’âge aussi, c’est aberrant : regardez Meryl Streep ! Et pourtant, je vous jure, il y a cette limite : 35 ans. C’est vraiment un obstacle difficile à franchir pour les femmes, et pas seulement pour les actrices. C’est pour cette raison que j’en parle : je ne veux pas du tout être un modèle, mais un reminder.” Un reminder qui n’a pas froid aux yeux : vous avez même joué une stripteaseuse chez Mathieu Demy. C’était Americano, n’est-ce pas ? “Ah oui, la tête que j’ai faite quand il m’a appelé et que je lui ai demandé quel rôle il voulait que je joue : ‘Une stripteaseuse.’ ‘Mais je suis trop vieille !’, je lui ai dit. Il a répondu : ‘J’ai écrit pour toi !’ J’aime beaucoup Mathieu, je suis très amie avec sa mère, Agnès Varda, et je trouve que ce film, où il a utilisé les plans qu’elle a faits de lui quand il était enfant, à Los Angeles, est un hymne à la vie et aux questions que tout enfant se pose… Oui, j’ai joué une stripteaseuse, et j’ai adoré le faire. Alors vous imaginez quand Matteo Garrone m’a appelée pour Tale of Tales et m’a dit qu’il voulait que je joue une reine ! Une reine européenne ! Je suis presque morte sur place. Et quand j’ai réalisé, j’ai chanté comme un pinson ! Une reine, avec des costumes sublimes ! Jamais on ne m’avait proposé ça.” Les premières images du film sont absolument incroyables. Ces costumes superbes, effectivement, et la nudité aussi… Et puis ces étranges dinosaures, cette femme en robe de satin qui dévore un cœur… Ça semble cru et sophistiqué en même temps, un mélange d’horreur et de fantasy… “Tale of Tales va littéralement vous éblouir ! Matteo a relevé le défi de faire un film cruel et élégant… Le script vient d’un livre du XVIIe siècle écrit par un Napolitain qui a inspiré les frères Grimm pour leurs célèbres Contes. Il s’appelait Giambattista Basile, on l’a surnommé le ‘Shakespeare déformé’. Dans ce livre, on trouve la matrice de ce qui sera La Belle au bois dormant, Cendrillon ou Raiponce… Ça touche à des sujets très fort : nos peurs primales, le combat pour le pouvoir, la filiation, le sens de la beauté… C’est un luxe de pouvoir travailler avec des gens aussi brillants.” C’est quoi le luxe absolu, pour vous ? “Le temps que je passe avec ma fille. Quand elle était plus petite, je l’emmenais avec moi partout et rien ne valait ce privilège. La voir grandir, devant moi… Maintenant elle a 7 ans, et je ne peux plus l’emmener dans mon monde. Être mère, vous savez, c’est ce que j’ai fait de mieux dans ma vie. C’est une grande responsabilité, mais c’est aussi la chose la plus précieuse que j’ai. La plus joyeuse aussi. Toutes les femmes le savent. Un enfant nourrit votre cœur d’amour et de rêve. Grâce à un enfant, on sait que la vie sera toujours passionnante parce qu’on pourra toute sa vie le regarder grandir et changer. Pour le meilleur ou pour le pire…” Que voulez-vous lui transmettre ? “Tant de choses, trop de choses… Je m’interroge, d’ailleurs : comment faire pour lui enseigner, de la meilleure manière, tout ce que je voudrais qu’elle sache. C’est un mystère que je n’ai pas encore résolu…”

“Être mère, c’est ce que j’ai fait de mieux dans ma vie.”


Combinaison en crêpe de soie surpiqué, lunettes en acétate, bracelets “Bamboo” en or jaune, sac “Soft Jackie” en cuir grainé, bottes en veau velours, GUCCI.


Robe en patchwork de soie brodée, bracelets “Bamboo” en or jaune, bottes en veau velours, GUCCI.


Trench-coat en veau velours, créoles “Bamboo” en or jaune, sac en cuir vieilli et toile monogrammée, sandales à talons en python bicolore, GUCCI. Coiffure : Mariana Padilla Maquillage : Megumi Matsuno Manucure : Vernice Walker Décor : Jacki Castelli (mobilier prêté par Talisman) Fleuriste : Tobby Roberts pour TBR Floral Design Assistant photo : Jack Wilson Opérateur digital : Clark Franklyn Assistante stylisme : Lola Tirand Remerciements à Mallory Marcourel chez Gucci.


. . PA R A

PLUSCH

Photographie ANDRA

Stylisme Jennifer HAHN


Jumpsuit, CHANEL. Lunettes , LOUIS VUITTON.


Robe imprimée, RED VALENTINO.

Jupe, TORY BURCH. Veste, EMPORIO ARMANI.


Lunettes, collier et bracelet, LOUIS VUITTON.

Robe, SALVATORE FERRAGAMO.

Jupe en cuir, BALLY. Chaussures plateformes, PR ADA.



Page de gauche: Robe, HERMÈS. Sac et bracelet , CHANEL. Ceinture PRADA . PAGE DE DROITE: Haut, PRADA. Robe, MSGM. Chaussettes, PRADA. Chassures, BOTTEGA VENETA. Bracelet, LOUIS VUITTON.



Robe, ETRO. Jupe, ALICE & OLIVIA.



Manteau, PRADA. Maillot, HERMĂˆS. Chaussettes, PRADA. Chapeau, VINTAGE.



Page de gauche: Collier, LOUIS VUITTON.

Robe et cardigan:

BOTTEGA VENETA. Foulard, LOUIS VUITTON.

Sac VERSACE.

Page de droite: Robe, DIANE VON FURSTENBERG.

Manteau et bottes,

CHRISTIAN DIOR.

Coiffure et maquillage: Gudrun M端ller Assistante photo : Torsten G端lstorf Assistante stylisme : Leonor von Salisch


RENAISSANCE L’ hiver est encore dans nos vestiaires, mais avec une envie de se découvrir et d’éclore. On dégage, ici ou là, un pied, une cheville, une épaule nue sous l’étole. Des couleurs vives claquent sur la sobriété d’une palette fatiguée d’être sage. Des franges, du velours, des fleurs, des sandales, un esprit Mitteleuropa règne sur la mode du printemps, comme un bourgeonnement précoce entre deux tempêtes.

Photographie

BACHAR SROUR

Réalisation

MÉLANIE DAGHER, MINJA EL-HAGE

Stylisme

JOE ARIDA

Lieu

DEPÔT, JAL EL DIB


Robe en soie, PRADA. Pantalon, CÉLINE. Lunettes de soleil, CÉLINE.


Page de gauche: Trench-coat en daim à franges, Valentino. Robe en coton à mailles,

Stella MccaRtneY.

Claquettes boxy flat en veau, cÉline.

Page de droite: Pochettes curved en veau, cÉline.




Bustier jacquard, DRIES VAN NOTEN. Haut en crêpe, pantalon en daim et sandales à talons en cuir métallisé, MIU MIU.



Haut en maille à franges, cÉline. Jupe triangle en bouclette imprimée, chloÉ. Sandales en veau, Prada.


Page de gauche: Escarpins en daim, BALENCIAGA.

Page de droite: Haut asymétrique en crêpe, BALENCIAGA. Jupe imprimée, SAINT LAURENT.

Sandales compensées en daim, CHLOÉ.



Collier, DIOR. Veste imprimée et jean skinny, SAINT LAURENT.

Sandales en veau, CÉLINE. Boucles d’oreilles, DELFINA DELETTREZ.



Page de gauche: Robe imprimée, DOLCE & GABBANA . Jupe en jean façon patchwork, SAINT LAURENT.

Claquettes boxy flat en agneau, CÉLINE. Page de droite: Sac, FENDI.



Kaftan en crêpe de soie, VALENTINO. Pochette curved en veau, CÉLINE. Claquettes plates-formes, STELLA MCCARTNEY.

Modèle : Laura Pupalaigiene chez Velvet Model Management Coiffure et maquillage: Velvet Model Management


9333, DUBAI MALL +971 4 3306 442, MIRDIFF CITY CENTER +971 4 284 3007

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3/20/15

5:04 PM


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MAG SEMONS, CE MAI AU BONHEUR DES FOODISTES GALLERY 3010, ANNIVERSAIRE BEC, IMAGES PRIVテ右S LA FONDATION PRADA BETTINA GRAZZIANI

IMAGES PRIVテ右S IMAGINAIRES COLLECTIFS page 216


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INSTALLATION

Un signe distinctif? Ses cheveux qu’elle porte ras et qui mettent en avant une fragilité d’oiseau en même temps que la jolie forme de sa tête. Lara Khoury est avant tout une styliste conceptuelle. En quatre robes et quatre costumes, dans les murs de l’obsédante Villa Paradiso à Gemmayzé, elle donnait, fin février, sa vision du mariage sous l’impératif «sow», semez! PAR F.A.D

PHOTOS DR

SEMONS, CE MAI


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D

es murs décrépits, écorchés, qui ont naguère entouré des familles, des enfants patinant dans les couloirs, boudant sous une table, riant dans le jardin, des adultes qui prenaient le café en dépliant des journaux sous un rayon de soleil automnal, dans les effluves du repas de midi qui mijotait sans hâte. Cette maison patricienne de l’époque ottomane a été abandonnée en 1976. Restaurée en 2013, elle a conservé sa patine et abrite désormais des événements culturels. Etrange endroit, pourtant, que la Villa Paradiso pour présenter des créations dédiées au mariage.

P

ar un effet de la scénographie imaginée par Cynthia Zahar, robes et costumes, suspendus à des câbles, semblent arrêtés dans une course fantomatique entre sol et plafond. Leurs souliers, posés sous eux à terre, soulignent leur désincarnation. Pareilles à des cocons abandonnés par leur chrysalide, les robes de mariées, taillées dans une abondance de soie brute et de plissés savants tombant du buste, ressemblent, dans le clair-obscur du cadre, avec cette lumière qui peine à s’écouler du plafond, à de gracieuses vanités. A ces prouesses de couture répondent des costumes masculins qui semblent moins soignés, malgré le drap précieux dans lequel ils sont coupés. Leur fini approximatif souligne le caractère transitoire de la cérémonie. Face à face, robes et costumes sont comme magnétisés les uns par les autres. Cette petite distance, fine couche d’air qui les sépare, est d’une extrême sensualité. A la moindre impulsion, il se balancent sur leur chaine, s’écartent, se frôlent, se tournent le dos pour mieux revenir l’un vers l’autre. Dans cette maison où flotte un passé cotonneux, arrêtés entre les époques, ces vêtements de cérémonie sont, euxmêmes, immémoriaux. Résumés par ce verbe, «Sow», sans même un point d’exclamation pour exprimer un ordre, ils résument les pulsions de vie et de mort, habillent l’instinct plutôt que l’injonction de «croître et multiplier», voire «semer», transmettent le message optimiste d’une énergie vitale que rien n’arrête et au final, entre luxe et rébellion, incarnent une forme d’espérance. Une collection cérébrale et conceptuelle pour une génération qui a rompu de nombreux liens pour initier ses propres traditions.


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À TABLE

FOUND'D AU BONHEUR DES FOODISTES Le salad bar au Liban, c’est lui. La pizza cuite au feu de bois, aussi. Le sushi bar tournant, c’est encore lui. A la tête du groupe Found’d – 350 employés, six restaurants, quatre boutiques – Nagib Zeidan a sans conteste contribué à moderniser le secteur de la restauration au pays du Cèdre. Depuis peu, ses enfants, Tamara et Anthony, ont rejoint l’entreprise familiale. Discrets, ils préfèrent nous ouvrir les portes de leur cuisine centrale plutôt que se prêter à une séance photo. Visite des coulisses d’une compagnie qui a toujours eu un train d’avance. PAR PHILIPPINE DE CLERMONT-TONNERRE

T

out a commencé en 1979, avec l’ouverture de Skateboard à Kaslik, une boutique de vêtements dédiée au jean. Six ans plus tard, l’entrepreneur ouvre le restaurant Downtown. La formule est excitante : une carte internationale, un menu exhaustif et cette formule, jusqu’alors inconnue du public libanais, le salad bar. En parallèle, Nagib Zeidan fonde Mozarella, un restaurant italien qui compte lui aussi sur sa petite nouveauté : un four à bois. Parallèlement, Skateboard évolue pour devenir Santiago en 1990. La boutique se reconvertit dans le prêt à porter pour femme. Elle se décline aujourd'hui en trois espaces, au centreville, à Achrafieh et Kaslik. On y trouve une sélection pointue de créateurs comme Antonio Marras, Loyd Ford, Catherine Malandrino. Passionné de mode, Nagib Zeidan a imaginé des lieux conformes à ses goûts et sa vision. Avec Sô, en 1999, l’entrepreneur se détourne du modèle du restaurant classique et conçoit l'un des premiers « concept stores » du Liban. Il réitérera ensuite l’expérience avec The Gathering en 2011 et Memory Lane, ouvert il y a trois mois à Mar Mikhael.

600 M2 DE CUISINE CENTRALE

Si tous les établissements du groupe ont ce même cachet international et sophistiqué, chacun a sa dominante : japonaise pour le Sô, méditerranéenne pour The Gathering ou encore newyorkaise pour Memory Lane. Hormis la clientèle, plutôt chic et branchée, le dénominateur commun de tous ces lieux est la cuisine centrale : 600 m2 de frigos, cuisinières et plans de travail situés au rez-de-chaussée du siège du groupe, à Kaslik. C’est là que sont acheminées les « courses », qui seront ensuite réparties dans les différents restaurants sous forme de steaks de bœuf sous vide ou de légumes, lavés, découpés et fin prêts pour la cuisson. Le tout obéit à des normes d’hygiène draconiennes sur lesquelles le groupe a su bâtir sa réputation. Equipée des dernières technologies - comme cette machine à pasteuriser la glace, le seul spécimen du pays -, la cuisine est à l’image de la compagnie, en perpétuel renouvellement. À elle seule, cette entreprise dans l’entreprise emploie une quarantaine de personnes. « Une cuisine centrale, cela signifie deux

ANTHONY ZEIDAN ET SA SÉLÉCTION DE VINS DE PRODUCTEURS.


PHOTOS DR

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fois plus de chefs et deux fois plus de réfrigérateurs. Nous nous préparons à l’auditing pour recevoir la certification HACCP, une méthode de contrôle sanitaire à laquelle sont soumises la plupart des grandes chaines partout dans le monde », confie Anthony Zeidan, titulaire d’un BS en ingénierie industrielle. Le jeune homme de 24 ans tient à nous présenter la cave de la maison où sont conservées plus de 900 références de vins. Là encore, le groupe met un point d’honneur à se démarquer. Aux grands crus bordelais, Anthony dit préférer les petits producteurs de Bourgogne ou du Jura – Domaine des Comtes Lafon, Domaine Gérard Julien, - et ne jure que par le champagne Selosse, qui, d’après lui, « ne se boit pas dans une f lûte mais dans un verre ». Il s’arrête un instant pour nous parler de biodynamie, cette forme de viticulture basée sur le calendrier lunaire. Au rezde-chaussée du bâtiment, à quelques mètres de Santiago, le bar à vin Terroir et Sélection propose à la vente la sélection de bouteilles du groupe. L’occasion pour le jeune restaurateur de nous présenter quelques trouvailles

gastronomiques supplémentaires : une imposante cuisse de jambon Blasquez, un fromage du célèbre affineur Mons ou encore une collection insolite de boites à sardines fines. PROCHAINE ESCALE : BADARO

On l’aura compris, chez les Zeidan, on carbure au neuf, à l’insolite. Dans cette course à l’exotisme, chiner le concept, la nouveauté est devenu un sport familial dans lequel chaque membre a sa spécialité. « Anthony est très fort pour tout ce qui tourne autour de la cuisine. En ce qui me concerne, je m’intéresse beaucoup au développement et à la conception des différents projets », confie Tamara, qui a travaillé pour L’Oréal à Paris, Fendi à New-York ou encore Telefonica en Espagne avant de rentrer au Liban pour s’impliquer dans le chantier du Gathering. « Quand j’ai vu cet espace, j’ai tout de suite été inspirée. Ces trois maisons laissées à l’abandon avaient beaucoup de cachet », se souvient la jeune femme de 26 ans, formée à Parsons, New York. Qu’il s’agisse du Gathering, restaurants érigés dans un ensemble de trois vieilles

bâtisses magnifiquement rénovées, ou de Memory Lane, « Rue de la mémoire », cette passionnée de design pousse le concept jusqu’au bout. Tamara nous détaille le fil conducteur du nouveau restaurant de Mar Mikhael, aménagé à la place de deux anciens garages et d’un atelier de retouches : « Memory », parce qu’on a gardé les éléments de l’usine à couture - comme cette vieille machine à coudre Singer - pour conserver les souvenir de ces commerces. « Lane », parce que l’idée était aussi de créer un espace qui fonctionne comme une rue. Le restaurant comporte une dizaine de recoins – la pâtisserie, le bar, etc. -, on peut y passer une journée complète ! » Le tout est réalisé dans un esprit d’artère marchande new yorkaise, cette ville, depuis l’ouverture de la petite boutique de jeans, n’ayant jamais cessé d’inspirer la famille Zeidan. Trois mois après son ouverture, Memory Lane a trouvé sa clientèle et les restaurateurs préparent déjà leur prochain projet, Downtowner, qui devrait voir le jour à Badaro. Une nouvelle escale visiblement placée cette fois-ci sous le signe du retour aux sources.


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CONVERSATION

Avril est le temps d’une double commémoration artistique au titre futuriste : “Gallery 3010”. La Galerie mère Sfeir-Semler de Hambourg célèbre ses 30 ans, tandis que l’espace homonyme de Beyrouth (Quarantaine) a tout juste 10 ans. La fondatrice, Andrée Sfeir-Semler, revient sur son parcours de galeriste et commente cet événement qui fait migrer vers Beyrouth de grands noms de l’art contemporain. PROPOS RECEUILLIS PAR CLAIRE AZUÉLOS

GALLERY 3010 UNE EXPOSITION ANNIVERSAIRE Vous avez initialement été formée au cinéma en tant que réalisatrice. Comment vous êtes-vous orientée vers le métier de galeriste d’art contemporain ? J’ai grandi à Beyrouth où j’ai passé mon baccalauréat avant de m’orienter vers la filière des Beaux-Arts de l’AUB. J’ai en effet été artiste pour commencer mais c’est à Lucette Khoury que je dois une formation bien plus significative, mise en place au début des années 1970 à Beyrouth. Il s’agissait de séminaires et de présentations avant-gardistes destiné à former les étudiants au medium filmique. Lucette Khoury a fait venir au Liban dans ce cadre de très grandes figures du cinéma comme Jean-Luc Godard, Bernardo Bertolucci, Norman MacLaren, Youssef Chahine ou Robert Altman. Ces rencontres ont été décisives. J’ai par la suite bénéficié d’une bourse Fulbright puis d’une résidence au DAAD à Berlin dans le domaine du cinéma avant de rejoindre l’Académie du Film de Münich. A cette période a succédé une phase de questionnements. Je n’arrivais plus à créer, je me sentais déracinée. Je suis alors passée de l’autre côté de la

barrière… du côté de la recherche, en me lançant dans un PhD en histoire de l’art sur le métier de peintre à Paris au 19ème siècle. Je bénéficiais alors des enseignements de Pierre Bourdieu. Son projet était de définir une topographie de Paris à partir du relevé des professions exercées, quartier par quartier. Mon approche doctorale a été, sous son influence, autant économique que sociologique. De manière générale j’ai été très marquée par cette rencontre entre l’Histoire, l’art et la société. Je pense d’ailleurs que la Galerie Sfeir-Semler se situe à cette même intersection. Je n’ai jamais voulu être universitaire. Mes recherches m’ont permis de devenir galeriste. La Galerie Sfeir-Semler inaugurée à Beyrouth en 2005 a été le premier “white cube” de la région, un espace d’exposition qui, par sa neutralité, permet de mettre en valeur toute œuvre présentée. Quel a été l’impact de cette initiative? A l’époque Beyrouth n’était pas équipé d’espace d’art contemporain à proprement parler et le moment était venu de doter la ville de ce type de lieu. Je n’ai jamais envisagé comme éventualité

ANDREE SFEIRSEMLER. PAGE DE DROITE, “ALL MOTHER TONGUES ARE DIFFICULT” PAR MOUNIRA AL SOLH .


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PHOTOS DR

d’installer la galerie dans Beyrouth même. Je cherchais un espace neutre, indépendant, presque satellitaire, pour que les œuvres puissent pleinement s’exprimer. La Quarantaine où nous avons décidé de nous installer était dépourvue de connotations. La galerie est située au 4ème étage d’un immeuble industriel dans un quartier sans passants. Il faut être honnête, nos propositions touchent un nombre limité de personnes. Il semblerait néanmoins que la puissance des œuvres, décuplée par un tel espace, ait eu un impact exponentiel. Le fait est que depuis 2005 de plus en plus de white cubes ont essaimé dans la région comme si nous avions créé une nécessité. Que représente et que présente la Galerie Sfeir-Semler? Y a-t-il un style partagé dans les propositions artistiques que vous sélectionnez ? Sfeir-Semler est une galerie d’art conceptuel et minimaliste avec un focus sur l’art contemporain du monde arabe. Au début de mon parcours de galeriste, j’ai très vite réalisé que les œuvres de l’Arte povera ou le travail conceptuel de Sol LeWitt me correspondaient plus que l’expression libre et c’est à eux que je me suis d’abord consacrée. A la fin des années 1990 j’ai visité une exposition commissionnée par Catherine David au Kunsthalle de Hambourg. Elle y présentait un film de soleil couchant sur la corniche de Beyrouth. Je retrouvais par hasard à des milliers de kilomètres de chez moi ce lieu qui m’était si familier. Je fis par son biais la connaissance du projet artistique de l’Atlas Group. Walid Raad, son concepteur, est ainsi devenu le premier artiste libanais que Sfeir-Semler s’est donnée pour mission de représenter et son premier

acquéreur a été le Moma de New York City. Le travail étroit avec les artistes est ce qui m’anime le plus. Je ne suis pas collectionneuse, je n’ai pas de collection privée. Mon métier est celui de médiatrice entre l’artiste et le public. Les artistes libanais sont extrêmement présents à l’international tant dans le circuit des foires que dans les collections des principaux musées. Quelles seraient selon vous les caractéristiques de la scène libanaise de l’art contemporain et les raisons qui pourraient expliquer sa reconnaissance par les professionnels de l’art ? C’est une question passionnante et complexe que nous nous proposons de traiter collectivement le 3 avril dans le cadre du symposium “Exploring contemporary Arab Art: 19952015”. Co-organisées pour l’anniversaire de la galerie avec le conservateur Omar Berrada, ces discussions réuniront notamment les conservateurs et historiens de l’art Catherine David et Hans-Ulrich Obrist, ainsi que le directeur de la Tate Modern, Chris Dercon. Pourriez-vous nous parler déjà de l’exposition “Gallery 3010” ? Quel est son propos et qui sont les artistes dont vous avez choisi de vous entourer à cette occasion ? L’exposition va porter sur l’œuvre d’art et nous nous proposons de questionner l’“exposition”, en tant qu’objet, sous tous les angles : ses moyens et techniques ou encore les formats qu’elle peut adopter. Il sera aussi bien sûr question d’Histoire puisque l’exposition s’essaiera – aussi - à thématiser des œuvres historiques. Parmi elles, une œuvre clé de Hans Haacke, “Project 74” qui prend pour point de départ “La Botte d’Asperges” de


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TETIERE

“THIS DAY @ TEN” PAR AKRAM ZAATARI.

Le public de l’art contemporain à Beyrouth a-t-il beaucoup évolué ces dix dernières années ? Comment le qualifieriezvous aujourd’hui ? Il y a quelques années quand je me rendais à la Foire de Bâle ou à Frieze, je rencontrais très rarement des ressortissants du monde arabe. Aujourd’hui, le Liban compte des collectionneurs d’importance internationale et certains d’entre eux sont sur le point d’institutionnaliser leurs collections. En sens inverse, les œuvres d’artistes libanais, produites et montrées par la Galerie Sfeir-Semler sur place, sont acquises

à 60% par les principaux musées mondiaux : Tate Modern de Londres, Centre Pompidou Paris, Guggenheim Abou Dhabi ou Mathaf, Arab Museum of Modern Art, au Qatar. Quels sont vos projets pour les prochains mois ? L’exposition “Only Gods Never Die” de Rayyane Tabet à la Galerie Sfeir-Semler de Hambourg, les premières expositions monographiques de l’artiste Wael Shawki au PS1 de NYC et à Mathaf au Qatar, notre participation à la Foire de Dubai et puis la prochaine grande exposition de la rentrée. On n’arrête jamais. “Gallery 3010”, du 2 avril au 1er octobre avec Etel Adnan, Mounira Al Solh, Haig Aivazian, Richard Artschwager, Yto Barrada, Robert Barry, Anna Boghiguian, Marcel Broodthaers, Sophie Calle, Elger Esser, Ian Hamilton Finlay, Hans Haacke, Iman Issa, Hiroyuki Masuyama, Rabih Mroué, Timo Nasseri, Anne & Patrick Poirier, Walid Raad, Khalil Rabah, Marwan Rechmaoui, Wael Shawky, Christine Streuli, Rayyane Tabet, Akram Zaatari. Galerie Sfeir-Semler, Street 56, Jisr Sector 77, Tannous Building, 4e étage – Quarantaine, Beyrouth Vernissage le 2 avril, de 19h à 21h - Symposium le 3 avril, de midi à 18h Horaires d’ouverture : du lundi au samedi de 11h à 18h http://www.sfeir-semler.com

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Manet et trace une frise des prix d’achat de cette toile et du statut économique et social de ses acquéreurs sur 100 ans. Le “Musée d’art moderne/Département des Aigles”, dispositif critique du système muséographique et artistique érigé par Marcel Broodthaers en 1968, sera également présenté pour la première fois dans la région. Par ailleurs de très belles propositions ont été formulées par les artistes invités. Walid Raad, revisite les œuvres du Musée du Louvre, Sophie Calle expose une peinture volée. A leurs côtés on trouvera Etel Adnan, Richard Artschwager, Yto Barrada, Hiroyuki Masuyama, Anne et Patrick Poirier, Marwan Rechmaoui, Rayyane Tabet ou encore Akram Zaatari.


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IMAGINAIRES COLLECTIFS Dix “chasseurs d’images”, ont accepté sur une proposition originale du collectionneur Tarek Nahas de montrer leurs photographies au grand public le temps d’une exposition au Beirut Exhibition Center. L’événement commissionné par ce dernier avec Jean-Luc Moterosso, le directeur de la Maison européenne de la Photographie (Mep, Paris), nous convie à découvrir plus de cinquante photographies autour de l’intitulé enchanteur “Open/Rhapsody - A Journey into Photography and Video collections”. PAR CLAIRE AZUÉLOS


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“O

pen/Rhapsody”est une exposition imaginée et organisée par le collectionneur et avocat d’affaires libanais Tarek Nahas, motivée par son désir de partager avec le grand public de son pays, sa passion pour la photographie. Le critère de sélection : les œuvres proviennent toutes de collections libanaises. Sur son invitation, des amis collectionneurs libanais ont en effet accepté de prêter certaines de leurs œuvres. La richesse de ce fonds était sûrement sousestimée. Les collections sont d’une justesse insoupçonnée. Tarek Nahas et Jean-Luc Moterosso se rencontrent alors via une connaissance commune, au courant de leur passion partagée pour la photographie. Séduit par cette initiative, le directeur de la Maison européenne de la Photographie à Paris et co-fondateur du Festival Open Art Video, parrainé par la chaîne de télévision francoallemande Arte, rejoint à son tour le projet. La fiche technique est dès lors claire : Tarek Nahas et Jean-Luc Monterosso sont les cocommissaires d’une exposition exceptionnelle réunissant plus de cinquante œuvres issues des prêts de 10 collectionneurs libanais mais également des vidéos récemment acquises par la Maison européenne de la Photographie. Collections privées et collection publique convergent vers le front de mer de Beyrouth. C’est en effet dans l’espace du Beirut Exhibition Center que sont exposés ces clichés réalisés par les photographes les plus cotés à l’international dans une scénographie conçue par Roger Moukarzel, photographe et vidéaste libanais. Ce dernier confie avoir « laissé les œuvres jouer leur petite musique, leur rhapsodie, pour la présentation de cette exposition»

photos dr, raya farhat

Un parcoUrs aléatoire

L’exposition a des airs de promenade visuelle sans point de vue. Pas d’approche curatoriale. Pas de signalétique indiquant le sens de la visite. Les visiteurs ont les mains libres de notices biographiques ou explicatives. Certes quelques phrases scandent ici et là les murs à la manière des citations qu’adolescents nous gribouillions sur nos agendas et cahiers de textes: “The key is to integrate our art into our life not the other way around” (Brooks Jensen) ou “You don’t make a photograph just with a camera. You bring

Page de gauche: crowd #6 (hazelwood) 2013 Par alex Prager. Page de droite: en haut, dawn, the Soldier, 2009 Par erwin olaf. en BaS: vue de l'exPoSition.

to the act of photography all the pictures you have seen, the books you have read, the music you have heard, the people you have loved.”(Ansel Adams). Les photographies, plus émouvantes les unes que les autres, s’enchainent. Les artistes sont tous familiers. Nobuyoshi Araki, Bernd et Hilla Becher, Valérie Belin, Nan Goldin, Gerhard Richter, Walid Raad, Hiroshi Sugimoto, Thomas Ruff ou encore Wolfgang Tillmans et Cy Twombly. “Les œuvres que nous avons sélectionnées, dialoguent entre elles, hors de tout contexte historique et politique. Elles existent avec force, à travers le regard que nous portons sur elles.” - explique Tarek Nahas. Les œuvres existent, oui. Elles ont quitté les intérieurs des collectionneurs particuliers pour se donner à voir et communiquer l’importance de la photographie en tant que medium artistique. Dans un pays dépourvu de collection publique photographique, la démarche est d’inciter à des initiatives communes pour développer ce medium. s’affranchir des thèmes

Un collectionneur libanais n’est pas différent d’un autre collectionneur à travers le monde. La globalisation n’épargne pas le monde de l’art. Les rendez-vous artistiques rassemblent les initiés sans distinction de nationalité ou de résidence,

l’information circule, les ventes d’art en ligne sont accessibles à tous. Il y a de fait beaucoup de recoupements entre les collections de la Mep et les collections de particuliers libanais montrées dans le cadre de cette exposition. On y retrouve les mêmes choix : scènes d’intimité de Nan Goldin, frasques de Larry Clark, clichés maritimes de Hiroshi Sugimoto, stéréotypes de histoire de l’art revisités et fantasmés par David LaChapelle ou scénographies glacées de Erwin Olaf. On pourrait penser que la situation politique dans la région n’a pas eu d’impact sur le choix des collectionneurs locaux. Mais l’exposition ouvre des horizons bien plus larges et quand il s’agit de guerre, elle pose la question de l’écriture de l’Histoire, comme c’est le cas du travail de Walid Raad. Akram Zaatari se concentre quant à lui sur l’étude de la mémoire individuelle et collective pour mieux enquêter sur le présent lui-même. Tarek Nahas confirme: “La photographie comme la vidéo est un medium partagé par toute la jeune génération de créateurs qui semble de plus en plus affranchie des thèmes de la guerre, de l’absence et de la mémoire.” “Open Rhapsody – A Journey into Photography and Video Collections”, Beirut Exhibition Center, Beyrouth Du 2 mars au 19 avril 2015. Horaires d’ouverture : tous les jours de 11h à 20h http://www.beirutexhibitioncenter.com


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EXPO

I

Créée par Miuccia Prada et Patrizio Bertelli en 1993, la Fondation Prada multipliait déjà un peu partout projets et expositions éclectiques, entre solos d’artistes contemporains majeurs, symposiums de philosophie, festivals de film et événements autour de l’architecture. Après avoir investi, en 2011, le Ca’ Corner della Regina à Venise, la fondation s’installe dans ses nouveaux murs à Milan, sur le site d’une ancienne distillerie, avec une exposition dédiée à l’art de la reproduction dans l’Antiquité. PAR F.A.D.

CLASSIQUE EN SÉRIE

La Rome antique avait une admiration sans limites pour la statuaire grecque dont la perfection la fascinait. En un curieux hommage, la culture romaine, de la fin de la République à l'ère impériale, a donc abondamment favorisé la circulation des reproductions, des multiples et des miniatures de ces grands chefs d'œuvres du passé. A tel point qu'aucune autre période de l'histoire de l'art occidental n'a connu pareil foisonnement d'imitations. Alors qu'on a tendance à associer l'art classique avec l'idée du caractère unique du chefd'œuvre, l'exposition milanaise de la Fondation Prada s'intéresse de près à ce phénomène. Avec plus de 70 œuvres, l'exposition s'ouvre sur une analyse des pièces réalisées à partir d'originaux détruits ou disparus, tels que le Discobole ou la Vénus accroupie. Deux autres sections importantes de cet événement

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LA FONDATION PRADA REVOIT LES COPIES

l est plutôt ironique de la part d'une marque de luxe parmi les plus copiées au monde de consacrer la première exposition de son nouvel espace muséal à l'art de la copie. C'est pourtant le parti qu'a pris la Fondation Prada à la veille de s'installer, Largo Isarco, au sud de Milan, sur les 11000m2 d'une ancienne fabrique de spiritueux. Dans le groupe de bâtiments remodelés par Rem Koolhas (OMA), en plus d'une tour et de multiples extérieurs, on trouvera une salle de cinéma, une aire pour les enfants et un bar doté par le réalisateur Wes Anderson de l'atmosphère d'un vieux café milanais. L'exposition proprement dite, annoncée sous le titre "Classique en série" (Serial Classic) fera écho, dès le 9 mai où elle sera ouverte au public, à une autre exposition proposée simultanément dans le palais vénitien de la Fondation Prada sur le thème "Classique de poche" (Portable Classic). L'exposition milanaise se concentre uniquement sur la statuaire gréco-romaine tandis que l'exposition vénitienne se penche sur les canons de la sculpture, de la Rome antique à l'Europe moderne. Toutes deux ont pour commissaire Salvatore Settis en collaboration avec Anna Aguissola et Davide Gasparetto.


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sont dédiées à l'analyse des matériaux et teintes des bronzes et marbres de la période classique. Ainsi de l'Apollon de Cassel (art grec classique du Ve au IVe siècle av.JC), représenté en deux moulages de plâtre récents, l'un peint en bronze pour imiter l'original grec et l'autre peint en trompe l'œil de marbre en référence aux reproductions romaines de la statue. Une troisième salle est consacrée à la technologie et aux méthodes utilisées dans la réalisation des copies, de la création du moule à plâtre à la projection des mesures et proportions sur le bloc de marbre brut qui recevra la sculpture. Deux séries célèbres, celle des Pénélope et celle des Caryatides réalisées d'après les prototypes athéniens de l'Erechteion, figurent également dans cette exposition. Pour voir l'usage et l'interprétation qu'on

fait les artistes de la Renaissance, de Lotto à Licino en passant par le Tintoret, des copies miniatures du Torse du Belvédère et du Laocoön, et comment ils se sont penchés sur ces œuvres pour élaborer des hypothèses sur leurs proportions erronées et leurs parties manquantes, on se rendra à Venise, au Ca' Corner della Regina, l'autre espace culturel de la Fondation Prada. De la culture à la moDe

On en oublierait presque que Prada est avant tout une marque de mode, de luxe, et de maroquinerie. Mais cette arrière-scène éminemment culturelle de la maison donne à son identité un poids institutionnel. D'ailleurs la mode n'est jamais loin, toujours dans le sillon des initiatives artistiques de l'enseigne.

Ainsi, lors de la dernière présentation des collections automne printemps été 2015, les surpiqures sur des vestes, jupes et pantalons imitaient le marquage du marbre en prévision de la sculpture ainsi que les traces de moulage au moment du décoffrage. De même, la toile écrue effilochée qui dépassait des manches et du bas des blouses évoquait un travail en devenir sur un matériau brut. Les bas à hauteur de genoux, rehaussés de motifs de mosaïque et assortis de sabots en cuir beige, déclinaient toute une gamme de couleurs terre, comme un clin d'œil à la poterie antique. Des lignes qui découlent, on le voit, de tout un cheminement intellectuel jamais aléatoire, jamais anodin. Comment s'habiller en Prada et rester angélique? La question est sans réponse depuis la création de la marque.

CI-DESSUS: REPRODUCTIONS DE LA STATUAIRE CLASSIQUE


HOMMAGE

N

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ous sommes au milieu des années 40. Paris vient d'être libéré et les couturiers, après de longues années de disette, s'en donnent à cœur joie avec les tissus précieux désormais accessibles. Christian Dior lance le new-look en 1947, taille cintrée et jupon opulent, abondant, démesuré. En Normandie, une délicate jeune fille de 18 ans rêve de « monter » à la capitale. Elle a un joli coup de crayon et une passion pour la mode. Simone Bodin veut être styliste. Elle est embauchée par un jeune créateur, Jacques Costet, mais comme mannequin, de l'autre côté de la profession. Rousse et semée de taches de rousseur, des traits de tanagra, relativement petite (1,66 cm) mais superbement proportionnée, son destin est scellé avec le premier défilé de Costet. Dior lui fait endosser son new-look et il lui faut déjà s'habituer au crépitement des flashes, petite musique de fond qui rythmera sa vie. Très vite, elle lui préfère Jacques Fath dont le style plus décontracté, plus libre, plus jeune, moins engoncé, convient mieux à son allure. Décidément, elle préfère le prêt-à-porter naissant à une haute couture élitiste. D'instinct, Jacques Fath lui demande de changer de nom. Simone Bodin, ce n'est pas très glam. Il la rebaptise Bettina. Elle adhère si bien à cette nouvelle identité qu'elle affirmera plus tard que Simone n'a jamais existé. Elle rejoindra ensuite Hubert de Givenchy dont elle sera à la fois l'égérie, la conseillère et la chargée des relations avec la presse. Déjà on la confond avec l'autre icône de la marque, Audrey Hepburn, avec laquelle elle partage une certaine ressemblance. Bientôt, elle fait la couverture des magazines de mode. Pour la France, cette pratique new-yorkaise est encore une nouveauté.

Icône du new-look avant de se détourner de Christian Dior pour rejoindre Jacques Fath et Givenchy, inconditionnelle d’Azzedine Alaïa jusqu’ à la dernière heure, Bettina Grazziani, photographiée ad libitum par les plus grands artistes du XXe siècle, s’est éteinte lundi 3 mars à Paris, au seuil de ses 90 ans. Elle aura incarné le chic parisien et préfiguré le succès des top models qu’elle a contribué à sortir des « cabines ». PAR F.A.D

Mais contrairement aux icônes américaines, hiératiques et altières, l'image qu'elle véhicule est espiègle et pleine de fraîcheur. Le public est conquis et les photographes l'adulent. D'Erwin Blumenfeld et Irving Penn à Henri Cartier-Bresson et Henry Clarke, jusqu'à récemment Pierre&Gilles et Mario Testino, sans compter les Gordon Parks, Horst P. Horst ou Robert Doisneau, elle est immortalisée par les plus grands. Payée jusqu'à 7 000 francs par heure de pose, elle met officiellement fin à sa carrière en 1955, à l'âge de 30 ans, pour se consacrer à la consultation et aux relations publiques. Un dernier feu quand même : elle accepte de défiler pour Coco Chanel qui construit autour d'elle une collection entière. Mal en a pris à « Mademoiselle », car quand elle voit les journalistes applaudir à tout rompre, elle constate, amère, que c'est Bettina qu'on célèbre et non ses robes. Bettina vient de cristalliser le concept d'égérie en plus de celui de top model, infligeant ainsi un tournant dans le marketing de la mode. Mais elle n'est pas pour autant affranchie de son image publique. Mariée brièvement avec Benno Grazziani, reporter photographe de Paris Match, elle garde son nom après le divorce, ce qui accentue la connotation italienne de son nom d'artiste. Elle sera ensuite la compagne du prince Ali Khan qui venait de divorcer d’avec Rita Hayworth, une liaison qui durera jusqu'à la mort de celui-ci en 1960 dans un accident de voiture dont Bettina, assise à côté de lui, a réchappé. Toute sa vie elle refusera de parler de ce drame. Par la suite, conseillère d'Ungaro et de Valentino, elle fait partie de la jet-set, navigue dans la mouvance d'Yves Saint Laurent et se lie d'amitié avec Régine, Jerry Hall et Françoise Sagan qui lui consacre un article dans Vogue Paris sous le titre « L'Éminence rousse ». Un nouveau surnom qui va comme un gant à cette incarnation d'une « certaine mode française », faite commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres en 2010 et grande admiratrice du couturier Azzedine Alaïa qui lui consacre une exposition de photos dans sa galerie parisienne en novembre 2014. Des photos, c'est au moins ce qu'il nous restera, en abondance, de cette figure qui apporta au monde un supplément de beauté.

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Monica Bellucci

L E PROTO CO L E

Des analyses ultra-poussées, la mesure de sa composition corporelle (graisse, muscles) grâce à un scanner dernier cri, des prises de sang, un check-up bio-énergétique, l’évaluation de son degré de toxémie (cause principale du surpoids) et j’en oublie… L ES S O I NS

Sur mesure et ciblés. Application des actifs et huiles essentielles de la ligne Chenot. Drainage pratiqué par le biais d’un appareil spécifique muni de ventouses de verre. Stimulation des méridiens tendinomusculaires (trajets de circulation de l’énergie.) Électrostimulation des points énergétiques (efficace sur la tonicité des tissus). Massage tendino-musculaire pratiqué manuellement et par le biais d’instruments capables de libérer les blocages énergétiques. Au 5e étage, l’espace esthétique propose des soins pointus dans un décor futuriste. L ES M E N US

Goûteux et variés, à mastiquer longtemps et religieusement. C’est le conseil essentiel de la méthode Chenot, à suivre à la lettre et à vie. L ES R ÉSU LTAT S

PHOTOS ABACAPRESS.COM, VISUAL, RUE DES ARCHIVES, DR

On quitte l’Espace Henri Chenot délestée de deux à huit kilos (suivant sa corpulence) mais surtout dégonflée, moins stressée, pleine d’énergie, et avec une nouvelle hygiène de vie. L ES C L I E N T S

Je cite dans le désordre : les familles Missoni et Fendi, Zinedine Zidane, Monica Bellucci, Caroline de Hanovre, François Pinault, Elle Macpherson, l’émir du Qatar… L E M O I NS

J’ai eu du mal à trouver… Sans doute l’ascenseur préprogrammé, un tantinet anxiogène pour une control freak comme moi ! L E PLUS

Tout ! Et surtout l’envie d’y retourner. Réservations au +39 0 473 271 000. www.palace.it

Elle Macpherson


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LIVRE

DUBAÏ, SA FAUNE, SES MŒURS Avec 90% d'expatriés, Dubaï ("Dub's" pour les intimes), abrite une constellation de tribus. Sophie Robehmed, journaliste de voyage libano britannique, en offre un catalogue mordant et tordant, teinté d'humour et de tendresse. En vingt portraits collectifs illustrés par Karim al-Dahdah, "Only In Dubaï", c'est Dubaï comme si vous y étiez, en plus vrai.

S

ophia Robehmed est une jeune exploratrice urbaine correspondante d'une dizaine de publications et chaînes de télévision dont BBC, CNN, Channel 4 News, The Guardian, The Independant, Sunday Times et National Geographic. Il y a quelques années, postulant pour un emploi à Paris, elle est engagée à Dubaï. Et c'est un peu déroutée qu'elle embarque pour un aller simple dans un A380 Emirates, sans la moindre idée de ce qui l'attend. Elle passera une année entière dans cette ville émirat, véritable mirage étalé sur une longue plage au seuil de l'Empty Quarter, autrement dit l'un des plus vastes déserts du monde. Elle fréquentera la population des gratte-ciels et des gratte-papier, la faune des modeux, des golden boys, des filles gâtées, des wannabe et de ceux qui galèrent. Il en résulte un ouvrage exquis, paru en mars, dans lequel elle croque avec subtilité les modes de vie et de survie des ces humains déracinés. L'illustrateur Karim Dahdah, Libanais basé à Montréal, auteur notamment du conte bilingue "Sitt Sobhiye and the Quest for the White Horse", émaille ses textes de dessins pleins d'humour où se décline une palette d'expressions désopilantes. Voici quelques caractères saisis par ce tandem tendrement cruel qui vous révèle comment ils vivent, ce

PAR F.A.D

qu'ils disent et où les rencontrer. LA JUMEIRAH JANE

Dans le quartier glamour de Jumeirah, déployé en bord de mer, vit à l'ombre des villas et des parasols une population d'épouses de businessmen très importants et tout aussi absents. Leurs journées se passent à travailler leur bronzage et essayer de nouveaux traitements au spa. Leurs conversations tournent autour du shopping et des nounous. Leur phrase type: "mon houbby me manque, bien sûr, mais rien ne vaut une nouvelle paire de Jimmy Choo pour combler le vide".

Sophie Robehmed

Illustrated by Karim Al-Dahdah

Only in Dubai

AN ESSENTIAL GUIDE TO THE EMIRATE’S EXPATS

LE FRIMEUR DE PALM ISLAND

Les habitants de ce gigantesque archipel artificiel sont poseurs, frimeurs et follement satisfaits de leur train de vie inaccessible au commun des mortels. Souvent fils de milliardaires (pétrole, téléphonie mobile, bâtiment), leur frustration inavouée se cristallise sur les innombrable dos d'âne qui brident leurs bolides sur le circuit insulaire. Leur phrase type: "Je n'échangerais ma vie à Palm contre aucun Paris, Rome, New York ou Londres, désolé, rien au monde n'est comparable à une île en forme de palmier, point barre". LE MAGNAT DE MEDIA CITY

Dans une ville conçue comme un jeu vidéo

COUVERTURE DU LIVRE "ONLY IN DUBAI".


PHOTOS ONLY IN DUBAI, ILLUSTRATION PAR KARIM AL-DAHDAH.

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où tous les corps de métier et services sont regroupés par secteurs, les groupes de presse sont basés à Media City. Ce qui inclut tous les carriéristes du journalisme, du graphisme, de la photo et de la publicité, venus du monde entier faire fortune dans cet improbable Eldorado. Lourdement accoutumés à la caféine, abonnés aux heures supplémentaires, leurs loisirs se résument à enchainer les parties organisées par les clients. Phrase type: "elle était cool la party, hier soir, du moins cool dans les photos, c'est moi qui les ai prises!"

stone" ne vous lâche plus. Comprendre par là l'inévitable brioche qui s'incruste sur les fesses et les hanches dans une ville où l'on mange en abondance sans dépenser d'énergie physique. La quasi impossibilité de se déplacer à pied et les repas livrés expliquent le phénomène. La tribu régime yoyo prend et perd du poids à vue d'œil et déploie des efforts méritoires pour brûler sa graisse. Phrase type: "Cette session technopilates-trapèze-trampoline, je n'arrive plus à marcher, mais c'est exactement ce qu'il me fallait!"

LE CHAUFFEUR DE TAXI

LES TRANSITS

Ne jamais lui dire qu'on est célibataire. Dès que vous entrez dans son véhicule empestant au choix le sapin désodorisant Evergreen, la transpiration masquée à l'aftershave de supérette ou le curry, commence l'interrogatoire sur votre vie privée avec une insistance particulière sur le montant de votre salaire. Le chauffeur de taxi type, à Dubaï, est indien, bangladais, sri-lankais ou pakistanais. Phrase type: "mais pourquoi n'êtesvous pas mariée? Que faites-vous dans la vie? Bon job? " LES RÉGIMEUX YOYO

Les Dubaïotes confirmés le savent: six mois après votre arrivée dans l'émirat, la "Dubaï

Le plus souvent, il s'agit des maris des Jumeirah Janes (voir plus haut). Passant leur vie entre deux avions, somnolant dans les salons des Premières, techniquement, ils vivent à Dubaï où ils se posent le temps de se photographier en famille. Ils jonglent avec les fuseaux horaires, ne savent plus si le repas qu'ils prennent est un petit-déjeuner ou un dîner et compensent leurs absences avec des cadeaux d'aéroports. Phrase type: "Désolé, finalement je ne serai pas rentré de Singapour à temps pour ton anniversaire. Peutêtre l'année prochaine? " LES ENFANTS TRI-CULTURELS

Ils ont grandi dans un pays qui n'est pas

celui de leurs parents, à savoir Dubaï. Ils sont là tout en sachant qu'ils viennent d'ailleurs. Ils pourraient acheter leur propre avion avec les miles accumulés à passer les vacances dans les contrées lointaines de leur parentèle. Ils parlent couramment trois langues, sont parfaitement adaptés aux décalages horaires et leur culture est aussi vaste que leur identité est confuse. A l'âge universitaire, ils iront se former dans les grandes universités américaines ou anglaises pour mieux revenir à Dubaï créer leur start-up. Phrase type: "D'où je viens? Comment dire…On ne pourrait pas plutôt parler de ce qu'on va manger? " Ainsi de suite. Entre ceux qui arrivent sans savoir ce qui les attend, ceux qui ne font que passer, ceux qui croient prendre racine, ceux qui s'étourdissent entre frénésie de travail et frénésie de loisirs, de gym et de shopping, ne vivant plus que dans l'instant, les expats de Dubaï, sous la loupe de Sophie Robehmed et Karim al-Dahdah, semblent un échantillon de Sims projetés dans la réalité d'une ville encore irréelle. Only in Dubaï, an essential guide to the Emirate's expats, édité en anglais par Turning Point Books, Beyrouth, 2015, 91p. Disponible en librairie


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PARTY

BRIGADE MONDAINE

New York, St Moritz, Paris, Londres…, la fête ne connaît pas de frontières. PAR FRÉDÉRIQUE DEDET ET NOÉMIE BELTRAN

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SOIRÉE FENDI N E W YO R K 7

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PHOTOS DR

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Qui dit fashion week dit occasion parfaite pour Fendi d’inaugurer sa nouvelle boutique sur Madison Avenue et d’y présenter son projet de charité. La maison italienne lance une vente aux enchères de cinq sacs “3Baguette” imaginés par cinq figures iconiques de la mode à New York : Rihanna, Sarah Jessica Parker, Leandra Medine, Rachel Feinstein et Jourdan Dunn. La soirée rythmée par la performance de la chanteuse Erykah Badu s’est déroulée en présence de Karl Lagerfeld. 1. Karl Lagerfeld et Rihanna. 2. Anna Cleveland, Rosario Dawson et Pat Cleveland. 3. Petra Nemcova. 4. Sofia Coppola, Pietro Baccari et Sarah Jessica Parker. 5. Silvia Venturini Fendi et Naomi Campbell. 6. Leandra Medine. 7. Zoé Kravitz. 8. Rachel Feinstein et John Currin. 9. Cécile Cassel. 10. Erykah Badu.

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INFILTRÉ

L’esprit Dior s’est installé dans la capitale nippone où clientes et célébrités se sont retrouvées pour un exceptionnel défilé et le vernissage d’une exposition consacrée à la maison.

TOKYO EN GRIS DIOR

Par

FRÉDÉRIQUE DEDET

Photographie SO-ME


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1. UN DES 130 TAXIS AUX COULEURS DE DIOR. 2. LES IT-GIRLS JAPONAISES IMMORTALISENT L’ÉVÉNEMENT. 3. RAF SIMONS, DIRECTEUR ARTISTIQUE DE LA MAISON. 4. AUDREY TAUTOU, EN DIOR, COLLECTION PRÊTÀ-PORTER ÉTÉ 2015.

CREDIT PHOTO

F 4

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aire partie des privilégiés invités à un défilé Dior à l’autre bout de la planète est une expérience bien plus intense que les quinze minutes, exceptionnelles, que dure ledit défilé. Depuis l’arrivée dans sa chambre d’hôtel (où même les clefs magnétiques sont aux couleurs de Dior) jusqu’à la limousine du retour où vous attend une dernière délicate attention, la maison a repoussé les limites du luxe. Après un voyage de rêve dans le nouveau siège business d’Air France, l’arrivée à Tokyo dans la chambre du Palace Hotel est un enchantement. Outre la vue imprenable sur le si secret palais impérial et la ville depuis de grandes baies vitrées ouvrant sur une terrasse, je découvre les mille et une intentions Dior déposées à notre égard. Un minitailleur “Bar” façon origami, un parfum enivrant Gris Montaigne avec son flacon monogrammé à ses initiales, de la poudre d’or qui après une nuit courte pourra sauver votre glow, une pochette zébrée ultra-désirable et qui sera dès le lendemain à mon bras. Je file dîner dans le restaurant de l’hôtel où un cocktail dînatoire


INFILTRÉ

fusion nous offre sushis et mini-monts-blancs : le meilleur de nos deux mondes ! En rentrant finalement me coucher, je découvre ma taie d’oreiller délicatement brodée de fils argent à mes initiales. L’ESPRIT MAISON

La nuit sera courte mais délicieuse, le lendemain le programme est chargé. Nous sommes venus assister au défilé pre-fall de Raf Simons, directeur artistique des collections femme depuis 2012, et à l’ouverture de la formidable exposition “Esprit Dior”. Après avoir été déposés par l’un des cent trente taxis aux couleurs Dior, nous découvrons la quintessence de la maison, son savoir-faire dans tous les domaines, couture, accessoires et parfums, ses inspirations et les artistes qui ont toujours inspiré ses créateurs successifs. Avant d’aller déjeuner chez Tsukiji Jisaku, un des meilleurs restaurants traditionnels de la ville où, en ôtant nos souliers, on se verra proposer des pantoufles brodées de la délicate étoile porte-bonheur de Christian Dior que nous serons bien évidemment invités à emporter après un succulent repas.

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AMITIÉ FRANCO-JAPONAISE

Monsieur Dior, qui toute son enfance fut fasciné par les papiers peints japonisants choisis avec goût par sa mère pour habiller les murs de leur maison de Granville, glissa dès ses premières collections des modèles taillés dans des soies brodées de fleurs et d’oiseaux. Sa première visite au pays du soleil levant, en octobre 1953, fut un triomphe, il proposa à la clientèle japonaise de l’époque, en pleine mutation entre le kimono et le tailleur “Bar”, un vêtement en phase avec ses désirs. Ça n’est pas son décès soudain en 1957 qui mit fin à cette histoire d’amour. En avril 1959, la future impératrice Michiko convola en Dior et depuis, sous la houlette de tous les créateurs qui ont travaillé pour la maison, on retrouve régulièrement des modèles inspirés par l’art et les traditions japonaises, ne cessant de passer un pont d’amitié solide entre nos deux pays. DÉESSES DU STADE

Le défilé et la fête magistralement organisés dans le Kokugikan ont sans aucun doute renforcé cette relation privilégiée. Le temps d’un soir, les mannequins ont remplacé les sumos dans ce stade où s’affrontent les dieux vivants pour nous offrir soixante-cinq modèles d’une collection signée Raf Simons. Le directeur artistique a puisé son inspiration dans les harmonies et contrastes stylistiques observés à Tokyo, et dans lesquels se rencontrent l’Orient et l’Occident. Sitôt le dernier top-modèle rentré en backstage, l’immense podium devint lounge. En un clin d’œil les bars furent dressés, les canapés et les tables basses installés et des dizaines de serveurs sortirent des coulisses avec sur leurs plateaux des zakouskis délicieux. La fête battit son plein avec les DJ’s Optimo. L’étoile de Dior scintille.

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4. LE MANNEQUIN 7. UN MOODBOARD NATALIE DE RAF SIMONS WESTLING. DANS L’EXPOSITION 5. LE “ESPRIT DIOR”. PHOTOGRAPHE 8. LE MANNEQUIN LESLIE KEE ET LE DIANA MOLDOVAN. MANNEQUIN ET 9. LE PREMIER RANG ACTRICE SUMIRE. (ET LES AUTRES) 6. AU RESTAURANT DU DÉFILÉ. TSUKIJI JISAKU, UNE INSTALLATION DE TAILLEURS “BAR” EN ORIGAMI.

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1. LES MANNEQUINS PENDANT L’AFTER-DÉFILÉ. 2. LE LOOK 50 DU DÉFILÉ “ESPRIT DIOR TOKYO” 2015. 3. LUCIE DE LA FALAISE ET SIDNEY TOLEDANO, PRÉSIDENT DE DIOR COUTURE.

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OXYGÈNE

FA S H I O N W E E K S AUTOMNE - HIVER 15-16 La mode est un spectacle dont nous sommes tous les acteurs. La représentation se poursuit dans la vraie vie, longtemps après les fashion weeks. A nous le choix du rôle, du moment, de l’ habit, des accessoires, de la coiffure, du maquillage. Le choix des armes.

Par

MÉLANIE DAGHER , STÉPHANIE NAKHLÉ


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CÉLINE

MIU MIU

PRADA

PROENZA SCHOULER

MARC BY MARC JACOBS

GIAMBATISTA VALLI

DIOR

STELLA MCCARTNEY

DRIES VAN NOTEN

PHOTOS DR

SOULIERS On regarderait de haut en bas et retour. En bas, les souliers. Franges, boucles, pompons, lacets, lanières, vernis, ors et pampilles. Ca n’a l’air de rien mais sans les souliers, on perd une pièce du puzzle mystérieux qu’on appelle «style».


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OXYGÈNE

KENZO

MARC BY MARC JACOBS

PRADA MONCLER GAMME ROUGE

SONIA RYKIEL

BURBERRY PRORSUM

RICK OWENS

CHANEL

MIU MIU

MISES EN SCÈNE Il y aurait une forêt ou des murs de livres, de vastes pelouses ou des usines, des salles immenses, vides ou transformées en bistros géants, des enfilades de portiques, une parade de Kiddies.


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ALEXANDER MCQUEEN

PRADA

FENDI

CÉLINE

LOUIS VUITTON

SAINT LAURENT

CHANEL

LOEWE

VALENTINO

PHOTOS DR

SACS La pièce qui se passe de discours, qui s’impose comme une évidence. Le sac, c’est de l’identité, de l’A DN à l’état pur, intime, ultime. Se porte comme un bijou.


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OXYGÈNE

MARY KATRANTZOU

ALEXANDER MCQUEEN

GIVENCHY FENDI

ANTHONY VACCARELLO

CÉLINE SAINT LAURENT ROCHAS DIOR

REGARDS Au delà du teint et de la carnation des lèvres, ce qu’on regarde d’abord, c’est le regard. Graphique, doré, charbonneux, tatoué, souligné, surligné, moucheté, velouté, japonais, jamais indifférent.


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LIBERTINE MAISON MARGIELA FONDATION LOUIS VUITTON OPENING CEREMONY

AFTER PARTY BALENCIAGA

CHARLOTTE OLYMPIA

VALENTINO

KIM KARDASHIAN

LOUIS VUITTON PRADA

DOLCE & GABBANA

A.F VANDERVORT FENDI X THIERRY LASRY

LANVIN

PHOTOS DR

MOMENTS On recevrait des invitations farfelues avec des noms calligraphiés en lettres anglaises, on croiserait Catherine Deneuve ou, selon ce qu’on cherche, Alber Elbaz, Suzy Menkes, Kim Kardashian ou Kanye West. On verrait défiler des femmes enceintes ou des hommes dans des collections de femmes.


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OxygÈne

BALENCIAGA

BURBERRY PRORSUM

CHANEL

DRIES VAN NOTEN

STELLA MCCARTNEY

PRADA

MARNI

NINA RICCI

DOLCE & GABBANA

ACCESSOIRES Broches, boucles d’oreilles, bagues, bracelets, colliers, serre-tête… on fera dans l’étrange, le surprenant, le surdimensionné, le précieux, le barbare, le géométrique, le minimaliste, le floral, mais on ne fera pas sans.


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MARC JACOBS BALENCIAGA

ALEXANDER MCQUEEN

FENDI

DIOR

ESTEBAN CORTAZAR

PRADA

BOTTEGA VENETA

DOLCE & GABBANA

PHOTOS DR

CHEVEUX Longs, blonds, en chignon, en pétard, en tignasse, lisses, sculptés, acajou, piqués de bijoux, laqués, noués, au vent, nature, culture, la raie de côté, dans l’autre sens, en contresens, contrepoints d’une ode à la liberté.


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OXYGÈNE

S T R E E T-S T Y L E

PAR LORD ASHBURY RÉALISATION MÉLANIE DAGHER

Londres, Paris, New York, les fashion weeks se suivent et la machine fashion s’emballe. Aux défilés, les places sont rares et enviées, mais le spectacle, pour le bonheur de ceux qui attendent dehors les miettes du festin, est aussi dans la rue. Cette année encore, les plus inspirées s’en sont donné à cœur joie, profitant des objectifs impatients des instagrammeurs pour exposer leur propre style, du plus classe au plus fou. La mode sera toujours un jeu. Londres


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New-York


TENDANCE

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Paris


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IT’S A BIG WORLD. GO RUN IT Available at Aïzone stores T:01 991 111 and retail sport shops Follow us on

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ADDRESSES

A

DIOR +961 1 99 11 11 EXT.592

MARC BY MARC JACOBS +961 1 99 11 11 EXT.148

DIOR HORLOGERIE CHEZ ATAMIAN +961 1 25 66 55

MARNI +961 1 99 11 11 EXT.130

ALAÏA +961 1 99 11 11 EXT.110

DOLCE & GABBANA +961 1 99 11 11 EXT.555

MICHAEL KORS +961 1 99 11 11 EXT.130

ALESSANDRA RICH +961 1 99 11 11 EXT.130

DRIES VAN NOTEN +961 1 99 11 11 EXT.130

MIU MIU +961 1 99 11 11 EXT.130

ALEXANDRE BIRMAN +961 1 99 11 11 EXT.110

DSQUARED2 +961 1 99 11 11 EXT.140

MOSCHINO +961 1 99 11 11 EXT.130

AS29 CHEZ SYLVIE SALIBA +961 1 33 05 00

EMILIO PUCCI +961 1 99 11 11 EXT.579

MOUAWAD +961 1 99 98 91

ATAMIAN +961 1 25 66 55

ETRO +961 1 99 11 11 EXT.590

MSGM +961 1 99 11 11 EXT.130

B

F, G, H

OLYMPIA LE-TAN +961 1 99 11 11 EXT.130

BLANCPAIN CHEZ ATAMIAN +961 1 25 66 55

GEORGE HAKIM +961 1 97 59 85

BOTTEGA VENETA +961 1 99 11 11 EXT.565

GIAMBATTISTA VALLI +961 1 99 11 11 EXT.130

BREGUET CHEZ ATAMIAN +961 1 25 66 55

GIANVITO ROSSI +961 1 99 11 11 EXT.110

REPOSSI CHEZ SYLVIE SALIBA +961 1 33 05 00

BURBERRY +961 1 99 11 11 EXT.455

GIORGIO ARMANI BEAUTÉ +961 1 99 11 11

ROBERTO CAVALLI +961 1 99 11 11 EXT.115

BURBERRY PRORSUM +961 1 99 11 11 EXT.455

EXT.110

ROGER DUBUIS CHEZ ATAMIAN +961 1 25 66 55

BVLGARI +961 1 99 91 59

GUCCI +961 1 99 11 11 EXT.200

ROSA MARIA +961 1 57 19 85

C

H.STERN CHEZ SYLVIE SALIBA +961 1 33 05 00

S

BALENCIAGA +961 1 99 11 11 EXT.570

CADRANS +961 1 97 53 33 CARTIER +961 1 97 26 00 CASADEI +961 1 99 11 11 EXT.110

FENDI +961 1 99 11 11 EXT.550

HARRY WINSTON CHEZ ATAMIAN +961 1 25 66 55 HERMÈS +961 99 97 10

I, J, K

OSCAR DE LA RENTA +961 1 99 11 11 EXT.130

P, Q, R

PRADA +961 1 99 11 11 EXT.130

SAINT LAURENT +961 1 99 11 11 EXT.562 SELIM MOUZANNAR +961 1 33 12 99 SERGE LUTENS +961 99 11 11 EXT.105

JAEGER-LECOULTRE CHEZ CADRANS +961 1 97 53 33

SHAMBALLA JEWELS CHEZ SYLVIE SALIBA

CHANEL +961 1 99 91 29

JIMMY CHOO +961 1 99 11 11 EXT.595

+961 1 33 05 00

CHANEL BEAUTÉ +961 1 99 11 11 EXT.105

JOSEPH +961 1 98 72 98

SONIA RYKIEL +961 1 99 11 11 EXT.130

CÉLINE +961 1 99 11 11 EXT.250

CHARLOTTE OLYMPIA +961 1 99 11 11 EXT.110 CHLOÉ +961 1 99 11 11 EXT.580 CLARINS +961 1 99 11 11 EXT.105

D, E

DAVID KOMA +961 1 99 11 11 130 DE GRISOGONO CHEZ SYLVIE SALIBA +961 1 33 05 00 DELFINA DELETTREZ +961 1 99 11 11 EXT.130 DIANE VON FÜRSTENBERG +961 1 99 11 11 EXT.130 DION LEE +961 1 99 11 11 EXT.130

L

LANCÔME +961 99 11 11 EXT.105 LANVIN +961 1 98 65 01 LINDA FARROW EYEWEAR +961 1 99 11 11 EXT.104 LOUIS VUITTON +961 1 96 68 10

STELLA MCCARTNEY +961 1 99 11 EXT.575 SYLVIE SALIBA +961 1 33 05 00

T, U, V

TABBAH +961 1 97 57 77

LYNN BAN CHEZ SYLVIE SALIBA +961 1 33 05 00

THE KOOPLES +961 1 99 11 11 EXT.535

M, N, O

THEORY +961 1 99 11 11 EXT.140

M2MALLETIER +961 1 99 11 11 EXT.130

VHERNIER CHEZ SYLVIE SALIBA +961 1 33 05 00

MARC JACOBS +961 1 99 11 11 EXT.148

YVAN TUFENKJIAN +961 1 99 90 51

TUMI +961 1 99 11 11 EXT.102 VALENTINO +961 1 99 11 11 EXT.120


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HOROSCOPE

BÉLIER

TAU RE AU

GÉMEAUX

21 M A R S – 2 0 AV R I L

21 AV R I L – 21 M A I

2 2 M A I – 21 J U I N

débordante d’énergie, vous explorez toutes les facettes de votre personnalité… A M O U R : la peur de vous engager peut vous empêcher de nouer une relation de qualité. Surmontez votre manque de confiance… V I E S O C I A L E : le travail est votre refuge. Pour les grandes décisions, le temps vous aide à peser le pour et le contre. M O N CO N S E I L : apprenez à vivre l’instant présent.

F O R M E : un vent de liberté souffle sur vous avec un regain de vitalité à la clé. A M O U R : vous avez rendez-vous avec la chance et un homme hors du commun peut faire irruption dans votre vie, vous avez le feu vert ! VI E SO C I A L E : La recette du succès est à portée de main, faites confiance à votre instinct et à vos intuitions fulgurantes. M O N CO N S E I L : suivez votre bonne étoile.

FO R M E :

CANCER

LION

VIERGE

22 JUIN – 22 JUILLET

23 JUILLET – 23 AOÛT

24 AOÛT – 23 SEPTEMBRE

un bon sommeil est plus qu’indispensable à votre équilibre nerveux. A M O U R : en ce moment, votre culte du prince charmant n’est pas à l’ordre du jour. Une page de votre vie se tourne… V I E S O C I A L E : difficile de vous imposer socialement avec quelques planètes ennemies qui ne vous rendent pas la vie facile… M O N C O N S E I L : rentrez momentanément dans votre cocon feutré. FORME :

un peu stressée, vous subissez des pressions en tout genre, optez pour la relaxation… A M O U R : votre goût pour la fête fait de vous une vraie conquérante ! Pas de temps mort, vous êtes tout feu tout flamme. V I E S O C I A L E : vous faites tout pour monter sur la plus haute marche du podium, apprenez à déléguer… M O N CO N S E I L : soyez un peu plus diplomate. FORME :

vous éprouvez le besoin de vous oxygéner, le mois d’avril vous aide à sortir de votre coquille… AMOUR : vous tirez un trait sur vos dernières amours ravageuses et êtes disponible pour la perle rare. À vous de jouer ! VIE SOCIALE : soyez moins modeste, vous avez tous les atouts pour vous hisser au sommet. MON CONSEIL : imposez vos idées ! FORME :

BALANCE

SCORPION

SAGIT TAI RE

24 SEPTEMBRE – 23 OCTOBRE

24 OCTOBRE – 22 NOVEMBRE

23 N OV E M B R E – 21 D É CE M B R E

Votre vitalité est au top. A M O U R : votre pouvoir de séduction est au zénith, vous multipliez les chances de rencontrer votre moitié d’orange, votre désir le plus cher… V I E S O C I A L E : mondaine par nature, vous privilégiez les sorties et fréquentez les sphères artistiques ; l’envie de gravir les cimes de la réussite ne vous quitte pas. M O N CO N S E I L : misez sur votre côté raffiné.

F O R M E : votre potentiel de régénération est énorme mais songez à recharger les batteries. A M O U R : votre art de la séduction et votre sens inné de l’humain multiplient vos chances de rencontrer l’idéal masculin à l’aube de ce printemps. V I E S O C I A L E : vos idées d’avant-garde et votre créativité vous aideront à sortir des sentiers battus. M O N CO NS E I L : cultivez votre aura magique.

: les grands espaces vous ressourcent, un teint frais et oxygéné est votre meilleure recette beauté. A M O U R : vous êtes prête pour l’aventure, votre tempérament de feu s’en donnera à cœur joie. V I E S O C I A L E : il est l’heure de réfléchir sur votre nouveau départ professionnel, faites peau neuve. M O N CO N S E I L : misez sur votre amour de la vie. Il vous tire toujours d’affaire.

FORME :

FORME

CAPRICORNE

VERSEAU

POISSONS

22 DÉCEMBRE – 20 JANVIER

21 J A N V I E R – 19 F É V R I E R

20 FÉVRIER – 20 MARS

faites une cure de vitamines, ne dépassez pas vos limites… A M O U R : une rencontre magique pourrait changer le cours de votre destinée. Vous qui avez besoin d’admirer pour aimer, c’est le moment d’ouvrir les yeux. V I E S O C I A L E : votre chemin ambitieux réclame concentration et ténacité. Des portes s’ouvrent, à vous le succès ! M O N CO N S E I L : foncez, rien ne vous arrêtera ! FORME :

un regain de vitalité et vous sortez de votre tour d’ivoire… A M O U R : vous vous remettez un peu en question sur le plan affectif et vous prendrez certainement une décision importante… V I E S O C I A L E : la carrière et le succès sont à l’honneur, vous avez besoin de prendre du recul par rapport à votre activité et de repartir du bon pied. M O N CO N S E I L : éloignez-vous du tumulte. FORME :

: vous avez besoin d’une remise en forme, une thalasso serait vraiment méritée. A M O U R : vos amours pourraient prendre une tournure officielle, vous êtes amenée à faire des choix sentimentaux importants. V I E S O C I A L E : vous userez de votre charme pour faire évoluer votre situation, temps et patience seront nécessaires. M O N CO N S E I L : apprenez à vous imposer ! FORME

PAR CHRYSTÈLE DESSOY

ILLUSTRATIONS SO-ME

une nouvelle énergie s’empare de vous. Faites du sport et surpassez-vous ! A M O U R : Du nouveau dans vos rapports amoureux. Vénus crée des opportunités, saisissez-les ! V I E S O C I A L E : vous êtes entraînée dans un tourbillon de conceptions futuristes, soyez visionnaire et moins impulsive, vous éviterez les étincelles. MO N CO NSEI L : misez sur votre côté novateur. FORME :


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playlist

L’illustrateur sonore fétiche de Karl Lagerfeld pour Chanel rythme aussi l’ambiance des défilés Elie Saab, Fendi, Céline ou Gucci. DJ du luxe, Michel Gaubert a presque inventé ce métier dans les années 80, quand il était disquaire au Palace. Avec plus de cent milles abonnés sur son compte Instagram aux allures de moodboard géant, il nous prête son inspiration pour la jouer catwalk, à la Corniche ou en salle de gym. Par Mélanie dagher

Janelle Monae – «Q.U.E.E.N.» (Prince remix) The Terraformers – «Evil Beast» (People In The Way) (Clark Remix) Hercules and Love Affair – “Classique #2 “ Loose Joints – “Is It All Over My Face? “ DFA Records /The Rapture – “In The Grace of Your Love” Joakim – “Labyrinth (Club Mix) “ Metronomy – “Holiday”

Chilly Gonzales – “Knight Moves (Original version)” Stephanie De Monaco – “Come un Ouragan” Lou Reed – “Walk On The Wild Side” Jamie xx – “All Under One Roof Raving” Hudson Mohawke – “Chimes” Kate Bush – “This Woman’s Work” Bok Bok & Tom Trago – “Need This” Soul II Soul’s – “Back to Life”

PHOTOs @micHelgauberT

PLAY IT MICHEL GAUBERT


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