Paysages et identités sonores de la Ville
Le cas de São Paulo
GABRIAGUES Loïs Mémoire de licence ENSAM // 2016 Directeur de mémoire: GARCIA Carolina
« Où que nous soyons, ce que nous entendons est majoritairement du bruit. Quand nous tentons de l’ignorer, cela nous dérange. Si nous l’écoutons, cela nous fascine. » John Cage
En quoi le son fait-il partie de l’identité de la ville? Le cas de São Paulo
SOMMAIRE Préambule Introduction
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I. Le paysage sonore
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12 I.1 - Bruits et sons 14 I.2 - Les trois audibles Les sons du monde, de la vie et de la société 18 I.3 - Révolution industrielle et paysage sonore Paysage sonore de la ville pré-industrielle et de la ville moderne. Conséqunces de la révolution industrielle sur les sons urbains
II. Identités sonores des villes - Exemple de São Paulo
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II.1 - Identité sonore II.2 - Place du son dans l’identité des villes Représentation sociale des villes II.3 - Identités de São Paulo - Etude de cas Avenida Paulista Parque Ibirapuera Distrito Barra Funda
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III. Bruit, santé et normes - Vers un «Design sonore» 49
III.1 - Le bruit, un problème de santé publique III.2 - Normes et pollution sonore III.3 - Penser la ville avec les sons
Conclusion Annexes Bibliographie
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Qu’est-ce qui constitue le paysage sonore? Quelles sont les caractéristiques du paysage sonore urbain? En quoi la révolution industrielle à t’elle boulversé le paysage sonore des villes?
Préambule Ayant grandi dans un petit village de campagne et ensuite vécu à Marseille puis à Sao Paulo pour y étudier l’architecure et l’urbanisme, j’ai eu la possibilité de découvrir des univers sensoriels variés que forment ces villes et en avoir des perçeptions différentes. Mon année d’échange à l’université de Sao Paulo m’a permis de découvrir au fur et à mesure cette ville aux multiples visages, j’ai été étonné par la diversité de ses cultures et de ses espaces. De plus, j’ai toujours eu une certaine sensibilité pour la musique et l’écoute des sons , le fait que dans l’architecture et le paysage urbain, la vue est le sens le plus sollicité, m’a donné envie de m’intéresser à d’autres façons de « voir » la Ville. Pour moi, le paysage sonore urbain est porteur d’une quantité considérable d’informations auxquelles nous ne faisons pas forcément attention lorsque nous pratiquons un espace et encore moins lorsque nous le concevons. Face à la pollution sonore de plus en plus présente dans les villes, l’oreille dispose d’un moyen de protection psychologique de filtrage sons des qui permet une abstraction de certains bruits pour se concentrer seulement sur ceux considérés comme nécessaires, effet de la ville sur l’homme que j’ai trouvé intéréssant à étudier puisque ils est plus commun que ce soit l’homme qui agisse sur la ville.
Fig 02: Catão Francisco Ribeiro, 2008, «Pont Octávio Frias de Oliveira», Sao Paulo. En ligne ln EducationalGeography.com
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Introduction La ville étant en mutation constante sous les yeux de ses habitants, construction de voies, travaux, flux, développement, absorption de communes limitrophes,… Elle peut être perçue comme un espace regroupant des individus et des structures sociales mais aussi comme une expérience sensorielle qui est alors perçue différemment pour chaque individu. Dans l’espace urbain, l’ouïe est considérée comme peu sollicitée par rapport à la vue, mais elle à une importance primordiale pour répondre à la question « Qu’est ce qui fait qu’un sujet apprécie, ou non, cet espace? », une question essentielle à la production architecturale. En effet, dans l’architecture, nous constatons une prédominance des modes d’expression graphiques, visuels: hauteurs, rythmes, élévations, lignes de force, couleurs, échelles, cadrages… qui servent à définir ou décrire un espace, un objet architectural. Nous allons voir qu’il est aussi possible de s’en servir pour définir l’ambiance sonore d’un même espace. C’est pourquoi nous allons nous intéresser à la situation de l’homme dans le paysage sonore de la Ville. Le son est un phénomène physique pouvant être mesuré par les décibels, ce qui ne retransmet qu’une partie du phénomène, et en même temps « insaisissable » : un son est perçu différemment pour
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chaque personne en fonction de l’acuité auditive, de l’attention portée, les distances et orientations des sujets, les préférences de chacun,… Les oreilles ne pouvant cesser d’être à l’écoute, le son accompagne l’homme tout au long de sa vie, et en particulier dans l’experience de la ville. Le « non son » n’existant pas de manière non-provoquée. En plus d’être perçu différemment par chaque sujet, le paysage sonore est également porteur d’une identité, constituée de caractéristiques qui permettent de reconnaitre, d’identifier ou de différencier un lieu, un quartier ou une ville d’une autre. Ces caractéristiques sont différentes selon l’architecture, mais aussi en fonction des sociétés pratiquant l’espace et selon leurs usages. Nous allons donc nous demander qu’est ce qui constitue un paysage sonore? Et en quoi peut-il faire partie de l’identité d’un lieu? Comment se represent t-on une ville, et quelle est la place du son dans cette représentation? Quelle est l’influence des normes acoustiques sur l’identité auditive d’une ville? Les villes actuelles produisent une quantité d’information auditive absorbée par les habitants beaucoup plus grande qu’autrefois: flux plus importants, production musicale, publicité, rencontres,… et toutes ces informations ne sont pas exploitées complètement. En architecture et urbanisme, nous parlons principalement d’isolation, pollution acoustique, correction et voir même de surpression acoustique, mais très peu d’orchestration ou d’harmonisation des sons produits par l’architecture et la ville. Quels sons nous voulons multiplier, développer, conserver? Quels sons sont néfastes pour l’homme ? En quoi la compréhension et l’analyse d’un paysage sonore peuvent-ils aider au projet urbain ou architectural ? La lecture du mémoire sera accompagnée par les enregistrements audio présents sur le CD en annexe.
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I - Le Paysage Sonore Qu’est-ce qui constitue le paysage sonore? Quelles sont les caractéristiques du paysage sonore urbain? En quoi la révolution industrielle à t’elle boulversé le paysage sonore des villes?
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Sons et bruits Par définition, un son est une sensation auditive produite par une vibration. Pour exister, un son a besoin de 3 éléments: - Une source, qui le produit, par la vibration d’un corps qui peut être liquide, solide ou gazeux et peut provenir de divers origines: frottements, chocs, ... - Un milieu, qui diffuse la vibration. Cette vibration se propage dans tout milieu élastique, sans déplacement de matière mais par transfert d’énergie: les vibrations provoquent le déplacement de particules autour de l’objet et s’entrechoquent avec les particules voisines et reviennent à leur point de départ. Cette vibration se diffuse dans le milieu dans lequel elle évolue en s’atténuant, car il y a une perte d’énergie: plus le sujet est loin de la source, moins la variation reçue sera forte. La vibration d’un son peut être comparée aux ondes qui se propagent dans l’eau lorsque on y jette une pierre. - Un sujet, qui reçoit la vibration; tympan, oreille, ouïe. L’oreille humaine est sensible aux vibrations entre 16 et 20 000 Hz (1Hz correspondant à une oscillation par seconde), au dessus ou en dessous de ces valeurs limites, ce sont des ultrasons et infrasons, non perceptibles par l’oreille humaine. Plus la fréquence est élevée, plus le son perçu est aigu, plus la fréquence est basse, plus le son est grave. L’autre paramètre qui définit un son est son intensité, son volume, et se mesure en décibels (dB)
10 dB: Studio d’enregistrement
50 dB: restaurant tranquille 45-55 dB: conversation normale 80 dB: rue a fort traffic 110 dB: Discothèques/Concerts 120 dB: seuil de douleur 130 dB: décollage d’un avion
Le son peut être perçu comme un phénomène de sociabilité et de vie, un son est voulu, ou encore harmonieux. Alors que le bruit est un son considéré comme indésirable, perturbant l ‘écoute ou la communication, synonyme de nuisance et de pollution. La distinction entre un son et un bruit est une affaire de subjectivité et de perception de chaque sujet. Il est intéréssant de voir l’évolution de la définition du mot «bruit» en fonction de l’accroissement des sons dans la société moderne.
1. Son non désiré. Sens datant de 1225 dans L’oxford English Dictionnary 2. Son non musical. Définition du XIXe siècle. Désignant un son composé de vibrations non-périodiques 3. Tout son puissant. Sens qu’on lui donne aujourd’hui, un bruit se remarque par son intensité qui le détache d’un fond sonore. 4. Perturbation dans tout signal. En électronique, le bruit fait référence à une perturbation d’un signal comme des grésillements de téléphone par exemple. Chaque son (qu’il soit un bruit ou non), est perçu différemment pour chaque sujet, en fonction de son acuité auditive, l’attention du sujet envers la source, l’isolation et réverbération acoustique du lieu, le sens
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de propagation de l’onde, les préférences et gouts de chaque sujet, la distance source-récepteur,... D’après une recherche de R.MURRAY SCHAFER1,en comparant deux sociétés différentes, il apparait que les Canadiens on plutôt tendance à apprécier le son des oiseaux et à considérer le son des machines comme bruits, pollution acoustique, alors que les Jamaïcains ont tendance à détester les bruits d’oiseaux et à rester indifférents au bruit des machines et de la circulation2. La perception d’un son peut aussi varier en fonction des classes sociales. Dans son interview «Les bruits au fil du temps», OlivierBALAY, architecte et chercheur sur l’histoire et la perception des sons, affirme que « Certains sons pouvaient être perçu par la bourgeoisie comme une intrusion du peuple dans son univers ou alors comme un compagnon de vie au quotidien pour les ouvriers »3. La différenciation Son/Bruit peut aussi varier dans le milieu dans lequel on vit, en milieu urbain on ne vit pas avec les mêmes sons qu’en milieu rural. Cette appréciation est aussi différente en fonction du milieu dans lequel se trouve le sujet: lieu public, privé, religieux, historique,... Certains espaces peuvent imposer le silence de par leur architecture, par exemple une église, ou par leurs usages ou règlementations, comme une bibliothèque ou un amphithéâtre.
1 R.MURRAY SCHAFER, compositeur, musicien et théoricien Canadie2 2 R.MURRAY SCHAFER, Le paysage sonore, 1979, p.214. 3 Extrait de l’interview Les bruits au fil du temps,Olivier BALAY, 2000 pour la fondation Nicolas Hulot
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Le Paysage Sonore Les trois Audibles Paysage4: -Étendue spatiale, naturelle ou transformée par l’homme, qui présente une certaine identité visuelle ou fonctionnelle : Paysage forestier, urbain, industriel. -Vue d’ensemble que l’on a d’un point donné : «De ma fenêtre, on a un paysage de toits etde cheminées.» -Aspect d’ensemble que présente une situation : «Le paysage politique du pays.» -Peinture, gravure ou dessin dont le sujet principal est la représentation d’un site naturel, rural ou urbain. Il n’y a pas un paysage, mais des paysages, qui se reflètent à travers les perceptions de chaque sujet. Mais il ne relève pas seulement de la vision; en effet tous les sens entrent en compte dans la perception d’un paysage: le toucher, l’odorat, l’ouïe et la vue. Le terme de Paysage sonore, ou «Soundscape» a été inventé dans les années 70 par Raymond Murray Schafer dans son livre « The Soundscape»5 tout au long duquel il se charge de définir cette notion et d’en démontrer les implications écologiques et esthétiques. C’est un concept qui permet de définir une ambiance acoustique d’un lieu. Il résume et redéfinit ce terme dans l’annexe de son livre.
4 Paysage, définition du dictionnaire Larousse 5 R.MURRAY SCHAFER, «The Soundscape» ou, Le paysage sonore, 1979, Ed. Domaine sauvage
Fig 03: Illustrations de l’artiste Ukrainienne Anna Marinenkov
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Paysage Sonore6: l’environnement des sons. Techniquement, toute partie de cet environnement pris comme champ d’étude. Le terme s’applique aussi bien à des environnements réels qu’à des constructions abstraites, tels que des compositions musicales ou montages sur bande, en particulier lorsqu’ils sont considérés comme faisant partie du cadre de vie.
même temps que les sensations auditives, le son du vent n’est pas perceptible sans obstacle: ce sont donc la topographie et la végétation qui lui donnent sa sonorité, et qui varie en fonction de chaque lieu, au long du temps et de son intensité. Les sons de la terre sont composés de chutes de pierres, d’affaissements, de glissement de terrains, résonance des cavités souterraines.
Dans son livre intitulé «Les cinq sens», Michel SERRES définit le paysage sonore en trois catégories qu’il nomme «les trois audibles».7
Et enfin, les «sons uniques», se diffusant à plus grande échelle, sont souvent synonymes de catastrophes ou d’apocalypse: le son du tonnerre, éruptions volcaniques mais aussi tremblements de terres,... Le bruit de la nature le plus puissant jamais entendu par l’homme fut l’explosion du volcan de Krakatoa, Indonésie, en 1883 qui a été entendu jusqu’à 4500km, entendu sur une superficie représentant un treizième de la surface de la planète. Un tel bruit apocalyptique étant difficile à imaginer, il est de même pour le silence absolu, qui n’existe pas de façon naturelle dans la nature.
Les sons du monde Les sons du monde, ou sons de la nature sont l’ensemble des sons « naturels » qui impliquent aucune action d’êtres vivants. En faisant abstraction de toute forme de vie, notre planète terre serait loin d’être silencieuse. On pourrait relever les bruits de la mer, avec un son différent pour chaque rencontre de vague avec la terre, des sons calmes et paisibles de vagues caressant doucement une plage de sable jusqu’à un déferlement de vagues s’écrasant sur les rochers. L’eau sous différents états, le cycle de l’eau ne s’arrêtant jamais, on peut l’entendre sous forme de pluie fine ou d’averses tropicales, ou encore de grêle créant un bruit différent pour chaque impact ou encore de torrents de montagne du à la fonte des neiges ou de craquements des glaciers, icebergs résonnant à l’intérieur des crevasses. Le vent aussi est producteur de sons, avec une sensation tactile en
6 R.MURRAY SCHAFER, Le paysage sonore, 1979, Annexes p.384. 7 M.SERRES, Les cinq sens, 1985, p.134.
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Les Bruits de la vie Cette seconde partie regroupe tous les sons produits par le corps, le vivant, qu’il soit humain, animal ou végétal. Le chant des oiseaux, par exemple, est influent sur le paysage sonore. En effet, chaque région de la terre a sa propre symphonie de chants d’oiseaux, ce qui lui confère une identité propre, une sonorité particulière. De plus, les sons des oiseaux montre de grandes similitudes avec les formes d’expression vocales des humains.
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Les insectes aussi émettent leurs sons particuliers, le bourdonnement d’une mouche, d’une guêpe ou d’un moustiques sont facilement repérables et différentiables. Ils varient aussi en fonction des saisons, ils peuvent aussi marquer fortement l’identité d’une région, par exemple, les cigales dans le sud de la France. Jusqu’au fond des mers, les animaux marquent l’espace de par leur sons, même si un grand nombre de poissons n’ont pas d’organes émmeteurs, beaucoup produisent des sons qui leur sont propres (claquement de dents, nageoires, bulles d’air,...), on peut aussi relever le chant des baleines ou les cliquettis des dauphins. Tous les sons d’animaux entrent dans des catégories comme: avertissements, accouplement, chasse, nutrition, échanges, effroi... et tous se retrouvent chez l’être Humain à travers deux sources différentes, la voix et le corps: Langage et parole, cris, bruits de respiration, rires, applaudissement, bruits de pas,... Il est intéressant de voir que pour chaque société, il est possible d’analyser les différences dans la manière de produire les sons venant du corps, et pas seulement au niveau de la langue ou des accents. «Pour connaitre la force vive d’une société, mesurez le pas de ses citoyens. Est-il réfléchi? est il insouciant? est-il métallique, trainant, pesant? Il s’oppose parfois aux tempos dominants.Ainsi les NordAméricains, qui vivent probablement dans la société la plus rapide de tous les temps, sont devenus les pietons les plus lents du monde. L’augmentation de la vitesse de l’automobile a ralenti le pas de l’Américain » 8
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Fig 04: Spectographe acoustique de différents chants d’oiseaux Fréquence (Kc/s) en fonction du temps
Bruits du collectif, de la société Les bruits du collectif regroupent tous les sons produits par la société, les bruits qui ne proviennent pas du corps de l’homme ou de l’animal, ni de la nature. Ce sont les sons et les bruits qui ont été engendrés par la société et la vie en collectivité. Dans cette troisième catégorie, nous pouvons regrouper le paysage sonore des villages, des villes ou des métropoles, des moyens de transport terrestres, maritimes et aériens, des commerces, métiers et industries, des loisirs (sports, télévision, concerts, radio,...) de la musique (instruments, chants et orchestres), des célébrations (fêtes religieuses, feu d’artifice, Klaxons de mariage,..), moteurs,...
R.MURRAY SCHAFER, Le paysage sonore, 1979, p.240.
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Indicateurs et repères sonores Les sons et les bruits sont donc généralement signe de vie mais ils peuvent aussi servir de repères spatiaux temporels, et rythment notre vie comme le clocher d’une église annonçant les heures ou les cerémonies religieuses, l’alarme du réveil, la sonette d’un magasin, la sonnerie annonçant le début ou la fin des cours, le cri du coq le matin ou les aboiements d’un chien prévenant l’arrivée de quelqu’un. Les sons de la nature et des animaux ont aussi leur périodicité en fonction du rythme des saisons. Bruits de la nature Bruits de l’eau Oceans mers et lacs rivières et ruisseaux pluie glace et neige fontaines Bruits de l’air vents orages et ouragans bise tonnerre et eclairs Bruits de la terre tremblements glissements de terrains mines cavernes et tunnels roches et pierres arbres autres végétaux Bruits du feu volcans feux de camps lampes a gaz et à pétrole feux de joie - rituels
Les oiseaux Moineaux pigeons poules hibou alouette Les animaux cheval bétail moutons chiens chats Les insectes Mouches moustiques abeilles criquets cigales
Bruits humains La voix parole appel pleurs et cris chant rire toux Le corps respiration pas mains manger boire Les effets personnels Vêtements bijoux canne autres acessoires
Animaux aquatiques poissons baleines dauphins
Fig 05: Periodicité dans le paysage sonore - R.M SCHAFER, 1997, «The soundscape» p.327 Bruits et société
Paysages sonores ruraux Paysages sonores des villes Paysages sonores métropoles
des
Paysage sonore maritime navires bateaux ports bord de mer paysages domestiques cuisine salon et cheminée salle à manger chambre cabinets
sonores
Commerces et métiers artisans vendeur de rue supermarchés
Usines et bureaux chantier naval scierie banque journal Loisirs rencontres sportives radio et télé spectacle et opéra Musique Instruments représentations spectacles de rue Cérémonies et fêtes feux d’artifices chants et musiques fetes religieuses Parcs et jardins fontaines oiseaux regroupements bruits des plantes et arbres
Bruits mécaniques Machines Industries Moyens de transport aeriens terrestres maritimes Moteurs à combustion voitures camions motos Constructions compresseurs marteaux piqueurs perceuses bulldozers outils mécaniques scies rabots ponceuses Machines agricoles
Fig 06: Autre proposition de classification des sons formant un paysage sonore - R.M SCHAFER, 1997, «The soundscape» p.206-209 Rapport de fin de licence - Paysages et identités sonores urbaines
Indicateurs sonores Cloches et gongs Eglises Horloges Animaux Trompes et sifflets circulation automobile bateaux trains usines Bruits liés à l’heure Horloges montres couvre feux sonneries Téléphone sonneries conversations
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Révolution industrielle et paysage sonore « Les villes d’antan étaient au moins aussi bruyantes qu’aujourd’hui, si ce n’est plus. A Rome, dans l’Antiquité, la ville grouillait de bruits liés au trafic routier : les rues étaient pavées et le passage des hommes comme des chariots résonnait très fortement. Plus tard, les villes se sont construites sur des modèles de rues étroites et resserrées : chaque quartier avait alors ses bruits propres qui se propageaient peu à l’extérieur. Il y avait donc des pauses de silence relatif quand l’activité du quartier était réduite. Au XIXe siècle, l’architecture des villes a radicalement changé. Dans les grandes agglomérations, et notamment à Paris avec les travaux d’Haussmann, de grandes artères ont été creusées. Du coup, le bruit s’est répandu sur un rayon beaucoup plus large : il n’y avait plus ces moments plus calmes, la ville formait un tout plus ou moins homogène. Et l’environnement sonore urbain est donc devenu beaucoup plus uniforme. »9 Fig 07: Charlie CHAPLIN, 1936, «Les temps Modernes», extrait du film
Cette citation d’un interview d’Olivier BALAY nous montre que le paysage sonore des villes est en mutation constante, il évolue en même temps que les villes se développent, mais aussi en fonction des sociétés et de leurs usages et activités, ainsi que dans les réformes urbaines. Il est donc intéressant de voir un historique de l’évolution des paysages sonores urbains.
9 Extrait de l’interview Les bruits au fil du temps,Olivier BALAY, 2000 pour la fondation Nicolas Hulot
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Paysage sonore de la ville pré-industrielle
Post-industrielle
Depuis que l’homme est passé de l’état de nomade au mode de vie sédentaire, il a commencé a créer des bourgs qui se sont développés en villes avec un paysage sonore qui à subi ses plus grands changements lors de la révolution industrielle.. Il n’existe pas d’enregistrements audio de cette époque, mais nous pouvons facilement imaginer à quoi ressemblait le paysage sonore d’une ville pré industrielle à travers des écrits et des films le reconstituant. Les cloches des églises rythmaient les journées et les sons issus de l’artisanat prédominaient.
Progressivement, la révolution industrielle a créé une multitude de nouveaux sons issus de la ville. Nous pouvons dire que nous souffrons d’une surpopulation sonore. Avec l’apparition de nouveaux matériaux tels que la fonte et l’acier, mais aussi les nouvelles énergies telles que le charbon et la vapeur, et l’avancée des nouvelles technologies: machines, chemins de fers conduisant à la création de nouveaux emplois dans les usines et une mécanisation des exploitations agricoles. La hausse de production entraine aussi une augmentation du rythme des machines, en augmentant leur fréquence, le son des cycles des machines devient indifférenciable par l’oreille humaine. Les machines n’ayant pas besoin de s’arrêter, le bruit de la machine crée un fond sonore continu du début à la fin de la journée. On assiste de même, avec l’apparition de nouveaux moyens de transports aériens, terrestres et navals à l’émergene de nouveaux sons, spécifiques, le train par exemple apportera les claquements des rails, les expulsions de vapeurs, grincements mécaniques, cloche, sifflements,... On assiste à la création d’une multitude de sons liés au déplacement qui composent un nouveau paysage sonore de la ville.
« Le niveau sonore de la forge atteignait 100dB, et les habitants de la périphérie du village nous confirmèrent qu’ils entendaient autrefois le forgeron, qui commençait dés l’aube et continuait tard dans la nuit »10 Les matériaux les plus utilisés étaient la pierre et le bois, les rues pavées donnant une sonorité puissante aux rues lors du passage des chevaux et charrues bien différente des materiaux d’aujourd’hui comme le bitume, béton, les revêtements et enduits. Les marchands et crieurs se partageaient les rues. Dans certaines villes, des couvres feux étaient instaurés avec un son de cloche ou des cris de vigiles, des sons qui donnaient une temporalité jour/nuit à la ville.
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R.MURRAY SCHAFER, Le paysage sonore, 1979, p.98.
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Le bruit du moteur est le son fondamental de la civilisation contemporaine, il représente le déplacement individuel; voiture, moto, camions,... Ce déplacement entraine de même une large augmentation du volume de la circulation, et une mise en place de sa régulation: en limitant le bruit du moteur,diminuant la vitesse de circulation mais aussi l’interdiction de klaxonner.
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Aujourd’hui, le citoyen moyen peut manoeuvrer plusieurs types de véhicules dans la meme journée, et, même sans en faire l’utilisation, est exposé aux bruits de moteurs plusieurs heures par jour. « Le volume des transports aériens double tous les cinq ans, celui du fret encore plus vite. D’une manière générale, dans l’industrie augmente proportionellement à la puissance produite.»11 Il y a aussi une hausse de « manifestations animations », les sons et la musique paraissent désormais naturels, ils forment une ambiance constante, alors qu’auparavant, les sons et la musique étaient seulement perçus lors d’évènements ponctuels et ciblés. Au niveau de la musique, la mondialisation a permis le mélange des musiques qui composent les paysages sonores à travers le monde. «La mondialisation est adaptée et remodelée localement, à Istanbul où par exemple un groupe de funk de Brooklyn peut assurer une représentation avec un groupe de Roms turcs ; de même, à Los Angeles, les musiques venues d’ailleurs sont recomposées par le prisme des conceptions locales. Le message musical s’insère donc dans des catégories locales, bien qu’il recherche l’universalité : la musique, en voyageant, change en partie de sens à l’échelle globale tout en conservant son sens à l’échelle individuelle. »12
11 .MURRAY SCHAFER, Le paysage sonore, 1979, p.240. 12 Christian Montès, « La ville, le bruit et le son, entre mesure policière et identités urbaines », Géocarrefour, Vol. 78/2 | 2003, 91-94.
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Fig 08: Jules Martin, début du XXe siècle, Viaduto do Chá et Grand Hotel de la Rotisserie Sportsman - Centre de São Paulo. Carte postale In «Imagens da hotelaria na cidade de São Paulo» S.T Valenzuela, Ed. Senac, 2013
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II - Identités sonores des villes L’exemple de São Paulo Qu’est-ce que l’identité ? En quoi le paysage sonore fait-il partie de l’identité d’une ville ? Comment se représente-t-on les villes et quelle est la place du son dans cette représentation? Quels sont les paysages sonores d’une mégalopole comme São Paulo?
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L’Identité « L’identité est constituée par l’ensemble des caractéristiques et des attributs qui font qu’un individu ou un groupe se perçoivent comme une entité spécifique et qu’ils sont perçus comme telle par les autres. Ce concept doit être appréhendé à l’articulation de plusieurs instances sociales, qu’elles soient individuelles ou collectives »13
L’environnement acoustique peut aussi assurer une fonction de souvenir et de mémoire, il fait partie du patrimoine sonore de la ville. Il donne aussi des informations comme des repères géographiques qui permettent de se situer dans l’espace par rapport aux sources sonores.
L’Identité sonore d’une ville peut donc être définie comme l’ensemble des caractéristiques acoustiques communes à un lieu, à un quartier ou une ville et fait partie de son patrimoine culturel immatériel qui est transmis à travers les époques et recréé en permanence par les citoyens. en fonction de leurs interactions avec la ville. C’est l’ensemble des sons qui permettent de la reconnaitre, de l’identifier et donc, de la différencier d’une autre ville. C’est aussi l’ensemble des sons de la vie quotidienne auxquels le citadin ne peut que s’identifier. L’identité sonore d’une ville dépend des appréciations individuelles, qui sont le plus souvent enfouies dans une mémoire profonde et inconsciente, et, qu’on les juges objectives ou subjectives. Ce sont ces appréciations qui construisent l’intersubjectivité qui fait l’identité sonore de la ville et de ses espaces publics.14
Castra Michel, « Identité », in Paugam Serge (dir.), Les 100 mots de la sociologie, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Que Sais-Je ? », pp. 72-73. 14 D’aprés la définition de Amphoux, Pascal (2003). L’Identité so13
nore urbaine. Une approche méthodologique
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Fig09: Illustrations de l’artiste Ukrainienne Anna Marinenkov
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«Chaque ville possède son écho qui dépend du dessin et de la grandeur des rues ainsi que de l’architecture et des materiaux. L’écho d’une ville de la renaissance diffère de celui d’une cité baroque. Mais nos villes on perdu de leur écho. Les grands espaces ouverts des rues nouvelles n’ont pas d’écho, et, dans les bâtiments modernes, les échos sont absorbés et gommés. La musique enregistrée des supermarchés et des espaces publics élimine toute possibilité de saisir le volume acoustique de l’espace. Nos oreilles sont aveuglées»1
1
Pallasmaa Juhani, 2010, «Le regard des sens» Ed.Linteau p.60
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La place du son dans l’identité des villes J’ai mis en place un questionnaire en ligne pour savoir comment les personnes se représentaient les villes afin d’établir une « représentation sociale » des villes. Cette representation est donc être une forme d’identité, c’est l’image mentale que les gens gardent de la ville, ou qu’ils se font si ils n’y sont jamais allé afin voir la place qu’a le paysage sonore dans ces représentations. Les 100 participants au questionnaire, venant du Brésil, de France et quelques uns d’autres pays, ont du définir plusieurs villes en utilisant 5 mots, leur ville d’origine, São Paulo, Rio de Janeiro et Marseille. Ces mots et groupes de mots pouvant représenter une ambiance, un paysage sonore des villes choisies. Il est intéressant de voir les différentes « ambiances sonores » qui s’en dégagent. Le questionnaire15 à été mis en ligne sur le site SurveyMonkey en anglais, français et portugais afin d’avoir des réponses venant de plusieur pays différents. L’analyse se base sur les réponses de 100 personnes différentes.16 Nombre de personnes de chaque pays ayant répondu au sondage:
Brésil: 44 Colombie: 2 Françe: 37 (+ 1 Ile de la Réunion) Suède: 2 Belgique: 3 Maroc: 2 Espagne: 3 Etats-Unis: 2 Nicaragua: 3 Argentine:1 Colombie: 2 Chili: 1
15 Disponible en annexe 16 Adresse internet du sondage: https://pt.surveymonkey.com/r/Preview/?sm=zX4A7lrzLTIE3shdY2XGLFrZSRvx0h6N1zqKRbKHAtA_3D
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Le questionnaire a quatre questions principales : Choisissez cinq mots décrivant le plus fidèlement possible la perception que vous avez de 1-La ville ou vous habitez / 2-Rio de Janeiro / 3-Sao Paulo / 4-Marseille Et les resultats sont triés en fonction de si les gens ont déja visité/vécu dans la ville ou si ils n’y sont jamais allés. La dernière question est portée sur une ville plus précisément «Pensez vous que Sao Paulo a un paysage sonore particulier qui la différencie d’une autre ville, si oui, pourquoi?»
Résultats et Analyse Rio de Janeiro Réponses les plus fréquentes des personnes y étant allé ou vécu (45%): Dangereuse, Lieux touristiques (Corcovado, Copacabana, le pain et le sucre,…), favélas, constructions, Samba et funk, carnaval, voitures et embouteillages, Chaleur, accent Carioca, Vendeurs/spectacle de rue, tourisme, maracana, couleurs, paysage unique Réponses les plus fréquentes de personnes n’y étant jamais allé (53%): Chaleur, Inégalités sociales, colorée, surpeuplée, festive, préparation des jeux olympiques, événementielle, culturelle, musique brésilienne, Lieux touristiques, Football
Fig 11: Carte postale de Rio, Le Corcovado et Copacabana, mettant en valeur ses lieux touristiques renforçant sont identité visuelle à travers le monde
Fig 10: Rio de Janeiro, ville avec une identitée visuelle marquée du fait de ses «emblèmes» touristiques et paysages particuliers Image Wikipéida
Fig12: Danseurs de samba, carnaval de Rio lors du défilé au Sambadrome Photo: Buda Mendes, 2015, The telegraph
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L’étude nous donne une image de Rio avec une identité visuelle marquée par les lieux touristiques, comme une image de carte postale: les couleurs, les lieux touristiques comme le Christ rédempteur, une image symbolique de la ville mais aussi les favélas, les deguisements du carnaval, etc. Le paysage sonore est aussi présent, de par la musique, l’accent spécifique à la ville, les sons liés au tourisme, comme les bus, les guides touristiques et les visites groupées. Les sons liés au football: huées des supporters dans les stades et l’ambiance de la ville animée plus particulièrement les soirées de match. Mais également les sons de la rue constamment présents dans la ville au travers de spectacles de samba et capoeira, vendeurs et musiciens.
Pour Marseille, il y a eu beaucoup de réponses liées aux spécialités de la ville, et aux lieux touristiques et culturels connus (Cité radieuse et Le Corbusier, stade vélodrome, calanques, vieux port, Muçem,…) Le paysage sonore est surtout marqué par le bruit des voitures, l’accent marseillais. Mais également des sons liés à l’activité portuaire et des sons naturelss comme le vent et la mer. Le son des cigales sera évoqué, autant d’indicateurs qui définissent et représentent l’identité sonore de la Provence. Les sont liés au football sont associés à une ville dont le paysage sonore se transforme les soirs de match(embouteillages, supporters, flux accrus,…)
Marseille Sao Paulo Réponses les plus fréquentes des personnes y étant allé ou vécu (48%): Football, embouteillages, vent/mistral, accent marseillais, spécialités locales (pétanque, bouillabaisse, pastis, savon…), lieux touristiques/ culturels (calanques, vieux portuaire, Muçem, vélodrome), saleté, bruit, grande, Calanques, Provence, Portuaire, dynamique et mouvementée.
Réponses les plus fréquentes des personnes y étant allé ou vécu (48%): Culture, embouteillages constants, pollution (sonore et non sonore), bruyante, chaos, vérticalisation, dynamique, voitures, surpopulation, foule, constructions, grise
Réponses les plus fréquentes de personnes n’y étant jamais allé (52%): Calanques, lieux touristiques et culturels, cigales, portuaire, olympique de Marseille, Le Corbusier, savon, architecture
Réponses les plus fréquentes de personnes n’y étant jamais allé (52%): Ville mondiale, surpeuplée, immensité, capitale économique, danse, musique et culture brésilienne.
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Fig13: Ana Paula Hirama, 2011, Centre de Sao Paulo - Skyline Cette photo appuie la description gĂŠnĂŠrale de la ville, elle apparait comme une immense masse construite, sans forts symboles visuels qui en ressortent.
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Pour Sao Paulo, il y a eu beaucoup moins de réponses des personnes n’y étant jamais allé. L’identité visuelle et touristique de la ville est beaucoup moins marquée que pour Rio, plus rare sont les emblèmes touristiques ou visuels qui ressortent. Sao Paulo est plus particulièrement connue comme une mégalopole et une capitale économique, sans vraiment de symboles forts, on a plus de difficultés à s’en faire une image mentale lorsqu’on y est jamais allé. La ville est perçue dans son immensité, surpeuplée, grise et avec une forte dynamique économique et culturelle. Le paysage sonore de Sao Paulo est surtout marqué par les flux (une ville avec un fort traffic routier), par la culture: Capoeira, samba, musiques brésiliennes, festivités… Mias en corrélation avec son développement fulgurant ainsi que sa surpopulation et ses constructions constante.
d’activités différentes et les quartiers sont séparés par de grandes distantes, je pense donc que le paysage sonore de Sao Paulo vu comme un tout est trés différent de celui des autres villes» «Oui, elle est en construction constante de partout, marteaux piqueurs dû aux constructions et klaxons à cause des embouteillages» «En relation aux autres villes du brésil, oui. Le son du métro et du commerce de rue sont pour moi une caractéristique de Sao Paulo» «Oui, c’est une ville de mélange de sons: voitures, personnes parlant avec des accents et langues différentes, le son des machines,...» «C’est une métropole de chaos, mais elle a en même temps une incroyable variété d’ambiances sonores, on peut y rencontrer des lieux calmes et mouvementés et qui changent de sonorité au cours de la journée ou de la semaine»
Autres villes brésiliennes: Les réponses à la question: Pensez-vous que Sao Paulo a un paysage sonore particulier qui la différencie d’une autre ville, si oui, expliquez pourquoi?17 «Oui, de par sa dynamique des flux et la quantité de vendeurs de rue» «Les bruits ne s’arrêtent pas, même la nuit» «Sonorité trés intense, la ville n’es pas à l’échelle humaine» «La diversité et la taille de la ville engendrent un des paysages sonores uniques et variés à travers la ville» «Les musiques traditionnelles brésiliennes et le spectacle de rue font partie de son paysage» «Pour moi, Sao Paulo n’a pas un paysage sonore défini, les paysages sonores se limites aux quartiers ou zones, de plus il y a beaucoup 17 Toutes les réponses ont été apportées par des brésiliens vivant dans l’état de Sao Paulo, habitant sa capitale, ou y étant déja allé plusieurs fois. Réponses traduites du Portugais vers le Français Rapport de fin de licence - Paysages et identités sonores urbaines
Ribeirao Preto: voitures, bars, gentrification, café, campagne Vinheido: tranquilité, oiseaux, nature, campagne Acaraju : Plage, en développement, petite ville, climat spécial Uberabera : Nature, tranquillité, spécialités culinaires ville historique, église Piraicaba : Intérieur, rivières, spécialités culinaires, canne à sucre Sao José : campagne, parcs, voiture, technologie
Villes Françaises: Paris: diversité, skate, travail, capitale, Tour Eiffel Toulouse: historique, briques, étudiants, Garonne, agréable, dynamique Creutzwald: forêt, lac, frontière, silencieuse Metz: Centre Pompidou, Haussmannien, bus, musicale, culture, évolutive, frontalière Petites villes de campagne: Nature, animaux, pittoresque, paisible, monuments historiques, paysages
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différents de l’exploitation de café, de par les machines utilisées pour
Autres villes à travers le monde:
la récolte,la transformation qui ne se réalise pas au mêmes rythmes ni aux mêmes saisons. Le type d’activité de la ville lui donne une sonorité propre, activitées au sein d’un même type à lui aussi sa sonorité propre modelant un paysage sonore unique pour chaque ville. De plus, les personnes ayant déjà été dans les villes et celles n’y étant jamais été utilisent des champs lexicaux similaires ou des mots synonymes pour les définir. On peut donc dire que ces «ambiances» peuvent faire partie de l’identité des villes car c’est la façon dons les personnes se les représentent.
Norman (USA): campus, immense, vent, pratique Rosario (Argentine): Spécialités culinaires, fleuve, humidité, tango, danse Grenade: Architecture et histoire, montagnes, paysages, fêtes, musique Liège: Fêtes étudiantes, sidérurgie, grise, Meuse Halmstad (Suède): chaleureuse, nature, sécurité, vélo, belle Guadeloupe: chaleur, mer, nature, détente, calme Ibramont (Belgique): Nature, foret, calme, agriculture, qualité de vie Nadoc (Maroc): Désordre, évolution, développement, montagne, mer Lund (Suède): Calme, petit, cosy Bastogne (Belgique): Ardenne, carnaval, petit, enfance, connaissances Medellin (Colombie): culturelle, diversité, montagnes, chaleureuse, résistante Managua (Nicaragua): plage, nature, fêtes, volcans, rhum Santiago de Chile (Chili): côtière, rapide, ségrégation, métro
Autres facteurs créant l’identité sonore des villes
Si cette étude est subjective, ces termes pouvant évoquer différentes ambiances pour chaque personne, mais il est intéressant de voir que le paysage sonore est très présent dans ces représentations de villes, que ce soit au niveau des flux (voitures, embouteillages, bus), des activités (football, fêtes, tourisme, port), de la culture (musique, carnaval, accent). Chacun de ces termes ne sont pas forcément directement liés aux paysages sonores des villes mais permettent de définir et de caractériser une «ambiance urbaine », créant le paysage sonore de la ville. La canne à sucre, par exemple, n’influe pas directement le paysage sonore, mais son exploitation émettra des sons spécifiques
L’augmentation des «manifestations animatoires » à Rio et à Sao Paulo au cours de ces dernières années (Jeux olympiques de 2016, Coupe du monde de football 2014, Carnaval de Rio, festival musicaux, Rio Music Conference, Festas Juninas, Marathon de Rio, Leblon Jazz Festival, Rock in Rio, festival lors du réveillon, Virada Cultural à Sao Paulo, festival Loolapaluza,….) Ces villes regorgent d’évènements à échelle mondiale, certains les qualifient de « villes méga évènementielles ». Les évènements regroupent plusieurs millions de personnes tout au long de l’année, ceci joint aux festivités quotidiennes que nous retrouvons dans les rues de ces villes, les sons de la ville et de la culture deviennent désormais naturels, ils créent une ambiance constante, contrairement à d’autres villes, qui ont des évènements ponctuels et moins intenses.
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Les villes disposent d’un patrimoine sonore lié à leur productions musicales, chaque ville à des tendances à produire des styles musicaux qui leur sont propres et porteurs d’identités. Les exemples sont multiples, comme la musique country et Nashville, le Blues Rock à Memphis, le Jazz de la Nouvelle Orléans, Vienne et la musique classique, Ibiza et l’électro, la Musica Popular Brasileira (MPB) à Salvador de Bahia, Reggae à Kingston et en Jamaïque, le punk Londonien, le tango en Argentine ou encore la Salsa à Cali et en Colombie. On assiste même à des artistes revendiquant leur appartenance à une ville et ayant marqué fortement leur identité musicale comme les Beatles avec Liverpool, Criolo rappeur de Sao Paulo, Eminem à Detroit, IAM à Marseille, Gilberto Gil à Salvador na Bahia, Georges Brassens et Sète et Tom Jobim à Rio de Janeiro. Le climat du pays et de la ville influe également sur son paysage sonore, le Brésil étant un pays avec un été chaud et un hiver clément, comparable au printemps/automne de France. L’utilisation de l’espace urbain devient différente, centralisée dans la rue et non à l’intérieur, tout au long de l’année. L’hiver en Europe donne un paysage sonore à la ville très différent de l’été, contrairement au Brésil dont les pratiques peuvent rester identiques. De surcroit, la saison des pluies tropicales, de janvier à mai, amène des pluies de courte durée mais d’une très forte intensité, qui en font leur particularité, se démarquant des pluies que nous pouvons retrouver en Europe. Certaines villes ont un paysage sonore spécifique auquel elles doivent leurs surnoms, c’est le cas de Detroit, ou «Motown » (Motor-Town) faisant référence à sa grande production industrielle de moteurs. C’est aussi le nom d’un label musical de Detroit produisant des artistes locaux, créant une identité sonore marquée. On peut aussi
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relever d’autres exemples des villes ayant un surnom en rapport avec leur paysage sonore: « La ville au 100 clochers » pour Montréal, « Windy City » pour Chicago, Oran « Capitale du Raï », Le Caire « Ville aux 1000 minarets ». Les normes influent aussi sur l’identité sonore des villes, en particulier au niveau des transports. Par exemple, en France,la limite autorisée pour les voitures se situe entre 74dB et 82dB alors qu’au Brésil, la limite admise jusqu’à 85dB. Les véhicules d’utilité publique ont également des sons normés qui diffèrent selon les pays, ce qui participe à la caractérisation de son paysage sonore. Plus particulierement dans les mégalopoles où on peux entendre ces sons plusieurs fois par heure et cela tout au long de la journée. En France, les sirène d’ambulances sont normées avec les notes Do-Mi-Do, les véhicules de police La-RéLa-Ré et le SAMU avec Fa-La-Fa-La. A Sao Paulo, les sirène d’ambulances sont normées par Mi-La-Mi-La, identiquement pour les véhicules de police mais avec une fréquence plus rapide, pour le SAMU à un rythme plus lent, et Si-La-Si-La pour les véhicules de pompiers. La situation économique du pays entre aussi en compte dans la production de son paysage sonore, par exemple. Au Brésil, les véhicules privés ne sont pas soumis au contrôle technique, et les autorités sont plutôt laxistes quant’au respect des normes limitant le bruit. Les voitures sont en général moins entretenues, engendrant beaucoup plus de bruit. Le confort acoustique dans les habitations n’est pas une priorité, privilégiant le moindre cout, et le logement pour tous. Les habitations sont donc bon marché, les matériaux utilisés sont de moindre cout (absence de double vitrage, inexistence d’isolation acoustique,…) Le climat autorise une habitation ouverte toute l’année, il y a souvent des fenêtres sans vitrages, juste avec des volets roulants
protégeant du soleil et de la pluie. Les sons de la ville « entrent » dans les appartements, pour les Brésiliens qui y sont habitués, cela ne les dérangeaient pas. Ce qui montre que l’inconfort acoustique dépend de la sensibilité du sujet et de son vécu.
La ville dispose donc d’un patrimoine sonore multiple et unique à la fois, qui participe à la création de sa symbolique et de son identité. La particularité de chaque ville est définie par ses tracés, ses types d’utilisation de l’espaçe public, de son type d’activités, de ses normes, de son économie,... Tout ce qui participe à la création de la ville participe aussi à la création de son paysage sonore qui lui est propre et qui fait partie de son identité.
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Paysages sonores et Identités de São Paulo Etude de cas Aprrés avoir vu en quoi le paysage sonore fait partie de l’identité des villes, nous allons nous intérésser au paysage sonore à l’échelle du quartier. Il est intéréssant d’étudier le cas de Sao Paulo car c’est une des plus grandes villes mondiales18. Chaque quartier est différent et compose sa réputation de «ville aux mille façettes», sa diversité culturelle et sa constructionf rapide et désordonnée lui procure des ambiances sonores trés variées. Nous allons donc étudier le paysage sonore de trois quartiers différents de Sao Paulo:
évènements sportifs,... Barra Funda, un quartier industriel en transformation, il se situe des deux cotés du fleuve tietê et de la voie Marginal20. Il y a une forte présence de pollution sonore. Les relevés sonores sur site ont été fait en deux temps différents, la première fois en jour de semaine et la seconde en weekend. Les enregistrements et vidéos réalisées lors de l’étude des quarties se trouvent sur le CD en annexe.
Avenida Paulista, rue de 2,7km dans le centre, elle contient à elle seule 200 000 habitants et trois stations de métro. On estime a 800 000 le nobre de personnes qui y travaillent quotidiennement. C’est le principal centre touristique, artistique, culturel et médiatique de la ville. Parque Ibirapuera, le parc urbain le plus grand de la ville, conçu par Roberto Burle Marx19 et fût inauguré en 1954, et élu «meilleur parc urbain de la planête» en 2015. Il est l’équivalent du Central Park de New York et a une superficie de 158K km2, il contient de nombreux bêtiments culturels et est l’un des lieux de loisirs et de détente les plus fréquentés de la ville grâce à ses évènements, festivals, concerts, 18 Sao Pualo est classée sixième des villes les plus peuplées au monde avec quasiment 21 millions d’habitants en 2016 et 1 523 hectares 19 R.BURLE MARX, architecte et paysagiste Brésilien
20 Inaugurée en 1957, c’est la route la plus importante de la ville, reliant les régions nord, est et ouest.
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Fig14: Carte de Sao Paulo; localisation des trois quartiers étudiés Rapport de fin de licence - Paysages et identités sonores urbaines
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Avenida Paulista
Fig15: Avenida Paulista de nuit avec son flux de voitures permanent Photo issue du journal brésilien Folha de Sao Paulo, 2013 L’avenue Paulista est une rue large, deuf fois 4 voies de circulations, avec, au centre, une piste cyclable et bordée par deux trottoirs pouvant acceuilir d’énormes flux de piétons et en même temps du spectacle de rue. Les bâtiments sont hauts et contiennent surtout des commerces, des sièges sociaux d’entreprises et des bureaux. Il y a deux sources sonores principales qui sont: les animations et les véhicules. Le plus marquant a été la quantité de spectacle de rue, à n’importe quel moment de la semaine et de la journée, on y trouve des musiciens, des groupes de musique jouant de la samba, du rock, du jazz, avec ou sans voix. On y trouve aussi des représentations de danses traditionnelles brésiliennes, de la capoeira ou encore du breakdance. Il y a aussi des vendeurs de rue vendant des objets divers et variés, à toute heure de
la journée on peut y trouver de la nourriture, des souvenirs, des objets artisanaux, chaque vendeur annonçant ses offres en criant. La proximité des artistes de rue crée un fond musical tout au long de la rue, la musique ne s’arrete pas. La circulation des véhicules étant régulée tout le long de la rue, avec une vitesse limitée à 50km/h et des feux tricolores à chaque intersections, les voitures ont une vitesse assez basse et les bruits de moteurs n’ont pas une intensité dérangeante, les sons d’accélération et de ralentissement avant aprés chaque feu crée des «vagues sonores» rythmées, les sons qui se remarquent le plus sont ceux des plaquettes de freins de certains véhicules qui grincent et se démarquent du fond sonore. De plus il n’y a quasiment que des voitures et des bus, on trouve trés peu de deux roues, pas de véhicules de transport de materiaux ou de marchandises comme on le trouve souvent en zones industrielles. Le fait que la rue soit trés large empèche les effets de résonnance, le fond sonore créé par les véhicules ne devient pas opprésant. Il y a aussi des groupes de personnes pratiquant le skate qui s’y retrouvent afin d’exploiter le mobilier urbain de la rue, ils utilisnet les bancs et les socles en béton de la végétation. Les claquements des skates sur le sol et le bruit des roues sur les pavés donnent à la rue une sonorité spéciale. Les autres sons se démarquant du fond sonore sont les sirènes des ambulances ou des voitures de police parcourant l’avenue à grande vitesse et les bruits des hélicoptères, trés présents dans le paysafe sonore de Sao Paulo.
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Fig15: RelevÊ des sons de l’avenue paulista Rapport de fin de licence - Paysages et identitÊs sonores urbaines
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On y retrouve trés peu d’animaux domestiques comme les chiens, mais se démarquent bien du fond sonore quand il y en a. Il y a peu d’oiseaux, excepté dans le parc façe au Masp21. Le Masp offre aux habitants un espace public sous le musée avec une grande quantité d’animations comme des marchés, des spectacles, concerts, instalaltions de jeux pour enfants,... Les sons résonnant entre le sol et la sous façe du bâtiment. Le parc qui lui fait façe permet de s’isoler du bruit des voitures mais garde la présence musicale de la rue, il y a beaucoup de personnes pratiquand d’un instrument, la plupart des personnes ne faisant que le traverser, il y a trés peu de personnes y restant plus de cinq minutes. L’avenue possède aussi une ligne de métro passant exactement en dessous, entre trois les trois arrêts présents. Il est intéréssant de voir que le rythme des métros influe sur le paysage sonore, chaque fois que un métro arrive, une grande quantité de personnes sortent des bouches de métros, donnant une sensation de foule, et agitant les vendeurs qui augmentent leurs cris afin de se faire entendre par cette arrivée de potentiels clients. Le métro s’entend auss à travers les bouches d’aérations qui sont disposées tout au long de l’avenue. La rue est trés vivante, on peut y remarquer des groupes de personnes s’y réunissant pour discuter, pour assister aux animations, aller aux manifestations politiques et autres discours qui s’y passent. On y retrouve une grande mixité sociale, Des personnes de tout ages, de différentes classes sociales, de groupes ethniques ou de religions différentes.
faiblement et les sons des artistes de rue augmentent, les groupes de spectateurs augmentant en taille, leurs aplaudissements à la fin des représentations se démarquant dans le paysage sonore de par la puissance. Les samedis soirs, le nombre de vendeurs d’alcool dans la rue augment considér ablement, et l’avenue se vide, il y a trés peu de piétons et le flux de voiture est énormément réduit comparé aux journées. L’avenue Augusta22 se remplit, elle es composée essentiellement de bars, restaurants et boites de nuits. Il y a des files d’attente énormes qui se forment dans les rues, les piétons commencent à occuper toute la rue et le passage pour les voitures devient difficile. Tous les dimanches, l’accés aux voitures est interdit et est réservé aux piétons, vélos, rollers skates et tout autres moyens de transports sans moteurs. Le bruit des voitures ayant disparu, cela laisse entendre les sons des courreurs et des vélos, le niveau sonore ambiant baisse considérablement. . Il y a des activités sportives organisées dans les rues ou tout le monde peut participer comme des cours de fitness, yoga ou pilates. Le paysage sonore de cette avenue est donc trés marqué par le flux de véhicules et l diversité des activités de rues, toute la semaine et à toute heure de la journée. Il est varié par les genres de représentations qui s’y mélangent,
En soirée, les intensités sonores provenant des véhicules diminue 21
Lina BO BARDI, Musée des arts de Sao Paulo, 1947
22 Avenue Augusta, perpendiculaire à l’avenur Paulista, réputée pour son activité nocturne.
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Utilisation de l’espace public en dessous du MASP, mouvement de protestations politique et installation du marché couvert
Rues adjacentes, arborisées, moins larges et à sens unique.
Photo prise un dimanche, les voitures laissent prendre place aux piétons et cyclistes avec des animations tout au long de la rue Photo de l’avenue, large trottoirs avec deux fois quatre voies pour les véhicules (à l’arret)et piste cyclable au centre
Fig16: Photos de l’avenue Paulista et de ses usages produisant son paysage sonore GABRIAGUES Loïs, 2016.
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Parque Ibirapuera
par semaine l’auditaurium se transforme en scène de conncert avec plusieurs miliers de spectateurs qui assistent aux spectacles sans forcément se trouver façe a la scène. La principale source de son du parc est due aux utilisations variées de l’espace par l’homme. Sons liés aux loisirs, au sport, aux rencontre, à la danse,... Et non aux flux ou à l’industrie par exemple.
Fig17: Vue aérienne du Parc Ibirapuera et sa relation avec la ville Le parc Ibirapuer a est un parc encerclé par la ville, il est énormément fréquenté les aprés midis et les week-ends. On s’y retrouve pour faire du sport, un repas entre amis, aller jouer de la musique, faire du skate, passer un moment entre amis ou en famille, voir un concert. Il y a de nombreuses installations culturelles et sportives à l’intérieur du parc, elles sont reliées par une marquise de forme organique déssinée par O.NYEMEYER et créant une centralité au parc. Lorsqu’on se trouve à l’interieur du parc, on remarque directement une limite visuelle entre le parc et la ville, on perd quasiment de vue tous les bâtiments. seuls quelques uns dépassent. Cette isolation par rapport à la ville se ressent aussi au niveau des sons, dans quasiment la totalité du parc, il est impossible d’entendre les bruits de la circulation. Il y a un seul espace tampon, autour de l’obélisque. Il fait la transition entre la ville et le parc. Les gens ne s’y arretent pas, c’est un espace découvert de végétation et qui est exposé aux sons des véhicules car se situe entre deux voies. Le parc accueuille de nombreux festivals et concerts, plusieurs fois
A l’intérieur du parc, on se déplace principalement à pied, en vélo ou en skate, créant un fond sonore, mais avec un intensité trés faible. Les skaters utilisent principalement la marquise à cause de son revêtement de sol en béton lissé. Le nombre impréssionant de skaters essayant de faire des figures de skate lui donne une forte sonorité a cause de sa résonnance et des groupes de musique qui y jouent. Il y a des zones réservées aux sports, ou l’on peut ententre des sons comme les ballons de football ou de volley, les rebonds de balle de ping pong, les cris des personnes communiquant en jouant. Il y a aussi une zone enfent avec des amménagements comme balançoires, toboggans, tunnels, etc, où le paysage sonore est marqué par les cris et les pleurs d’enfants. On y trouve aussi des spectacles de magie qui leur sont destinés et qui font entendre leurs rires, aplaudissement et émerveillements au loin. Les zones ou la nature est plus dense sont plus des zones isolées du son et du soleil où les gens restent et s’installent sur le mobilier mias à la disposition. Les autres espaces plus découverts sont plus des zones utilisées pour le sport ou juste de pasage. Il y a beaucoup d’avions et d’hélicoptères survolant le parc, ce qui est
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Fig18: RelevĂŠ sonore du parc Ibirapuera
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assez troublant pour les personnes n’y étant pas habitué. On peut en compter quasiment un toutes les 10 minutes. Le parc est agréable à pratiquer car son niveau sonoreglobal est faible, les sons y sont variés, et varient en fonction de sont parcours et de la temporalité du parc. Il génère des séquences sonores. Le bruit des oiseaux et de l’eau sont aussi trés appréciable car ils sont rares dans Sao Paulo. La passerelle metallique permettant de traverser le lac est utilisée tout au long de la journée, les pas des passants s’entendent de loin. Le son de l’au provenant de la fontaine au centre du lac est aussi marquant dans le paysage sonore.
Le parc Ibirapuera est un espace public agréable à pratiquer, formant une rupture avec la ville, possédant un espace sonore marqué en particulier par l’itilisation des installations qu’il possède. Il est marqué par les séquences sonores qui varient selon les parcours que l’on prend et à quel moment de la journée,
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Espace découvert où on pratique surtout des sports collectifs
Utilisation de la marquise, avec une faible hauteur sous plafond et un béton lissé au sol, occuppé en particulier par des skates, longboards et rollers
Zone protégée du soleil par la végétation, où les personnes restes, en groupes de tailles variés. On y joue des instruments, on danse, on y mange ou s’y repose. On entend aussi le chant des oiseaux, ce qui est rare à Sao Paulo
Fig19: Photos du parc Ibirapuera et de ses usages produisant son paysage sonore GABRIAGUES Loïs, 2016.
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Barra funda
Le quartier de Barra funda se situe au nord de Sao Paulo, c’est une zone à prédominance industrielle avec deux lignes de train23, dans les années 1960 c’etait le quartier industriel le plus développé de l’état de Sao Paulo mais a cause des entreprises qui ferment, il y a beaucoup de bâtiments désaffectés et a perdu de son importance. Aujourd’hui c’est un site en transformation où les prix du terrain augmentent énormément. La zone est traversée par le fleuve Tietê avec de ses deux cotés l’avenue Marginal, permettant de relier les zones Ouest Nord et Est de la ville, réputée pour son flux de véhicule, le plus important de la ville, et ses embouteillages constants. On y trouve aussi une favela en son centre, à coté des centres d’entrainements des deux équipes de football de la ville et leur stade . Le SESC Pompéi24, un des éléments culturels majeurs de la ville. Le site est acessible en métro est bus, mais on y trouve trés peu de piétons, on y prévilégie le déplacement en voiture. De plus, il y a peu d’espaces verts. Le fleuve et les voies rapides forment une limite entre deux zones distinctes, avec chaqune leur ambiances sonores, similaires mais différentes. Au nord, on y retrouve surtout des bruits liés à l’industrie et aux véhicules, avec quelques commerces et des camionettes vendant de la nourriture pour les personnes travaillant dans la zone. Les routes sont en trés mauvais état, les voitures et les camions roulant vite créent un vacarme puissant. De plus les voies acessibles aux piétons se situent 23 24
trés prés de l’avenue Marginal ou l’on entend distinctement les sons des véhicules et leurs klaxons dans les embouteillages tout au long de la journée. Les anciens bâtiments industriels désafectés sont survéillés par des vigiles accompagnés de chiens, aboyant à chaque passage de piétons et faisant aboyer les chiens des bâtiments environnant créant des periodes avec un niveau sonore trés élevés. Il y a aussi des zones en constructions émettant beaucoup de bruits liés aux travaux en journée. La partie au sud du Tietê est moins marquée par les bruits de l’industrie, de plus il n’y a pas d’accés pietons prés de la voie rapide longeant le fleuve. On est moins touché par les sons de la circulation, excepté sur l’axe principal la traversant, bien entretenu où passent les bus et voitures traversant la zone. Dans cette zone, il y a un seul parc mais quasiment pas utilsé car il n’y a pas de piétons passant dans cette zone et il est entouré d’un complexe d’habitation privé.
Barra funda est un quartier où l’on retrouve peu d’intéractions sociales, seulement la pollution sonore liée aux véhicules en transit et aux industries, c’est une zone peu agréable a pratiquer, son paysage sonore est monotone et fatiguant.
sesc lina bo bardi
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Fig20: RelevĂŠ sonore du quartier de Barra Funda
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«Le bruit n’est pas une fatalité, les produits de l’industrie comme ceux de l’architecture peuvent avoir des formes sonores composées avec art.» R.MURRAY SCHAFER
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III - Bruit, santé et normes - Vers un «Design Sonore» En quoi la suproduction de pollution sonore d’une ville comme Sao Paulo est elle néfaste pour les citadins? Comment la ville modifie t-elle notre perception sonore? Comment penser le projet urbain et architectural en fonction du paysage sonore?
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Le Bruit Problème de santé publique
Le son, dans le sens général, est perçu comme positif, synonyme de vie, de communication et porteur d’une identité d’un espace urbain. Dans une mégalopole comme São Paulo, et dans la plupart des agglomérations, il y a une forte présence de nuisances sonore provenant en particulier des transports (routiers, ferroviaires et aériens), bruits de voisinage, des usines et constructions (travaux, engins de chantier, marteaux piqueurs,…). Les nuisances sonores se caractérisent par un niveau de bruit élevé et/ou répétitif qui crée des dégâts auditifs. La pollution sonore se définit comme un son qui empêche d’être au calme, qui crée une gêne25. La pollution et nuisance sonore ont des effets négatifs sur les citadins: stress, troubles du sommeil, effets sur le système cardio-vasculaire, immunitaire et endocrinien et conséquences sur la santé mentale. Le bruit a aussi une influence négative sur la biodiversité.
selon l’Agence française de Sécurité Sanitaire et de l’Environnement du Travail (AFSSET). L’exposition prolongé à des bruits de niveaux élevés détruit progressivement les cellules de l’oreille interne, ces cellules ne se régénérant pas, l’effet est irréversible. Plus le niveau sonore est élevé, plus le risque est grand et la dégradation rapide. Les dommages auditifs liés au bruit sont plus communément appelés « maladie des chaudronniers », car les premières victimes connues furent les ouvriers des chaudronneries.
Les nuisances sonores ont en particulier un effet négatif sur la santé auditive, qui peut aboutir dans les cas les plus graves à la surdité définitive. Les surdités d’origine professionnelles constituent, en France, une des premières causes de maladies professionnelles
25 Dossier d’information et chiffres clés sur les nuisances et pollutions sonores de l’Association pour l’Information et la Prévention dans le domaine de l’Audition.
Fig21: Niveaux sonores et leurs seuils, de risque, dangeurosité et douleur. Ilustration issue d’une campagne de sensibilistation par l’association France Acouphènes
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L’échelle des décibels étant une échelle logarithmique, une augmentation du niveau sonore de 3dB correspond à le multiplier par deux l’énergie sonore. Une hausse de 10dBcorrespond à la multiplication par 10 de l’énergie sonore. De plus, les décibels ne s’additionnent pas, deux voitures émettant un niveau sonore de 60dB ne correspondent pas à un bruit de 120dB mais donc à 63dB.
60 + 60= 63dB
10 x 50 = 60 dB
Le seul de risque est fixé à 80dB, le seuil de dangerosité à 90dB et le seuil de douleur à 120dB. Un niveau de 85 dB correspond à une rue animée à fort trafic,
On nomme « Presbyacousie » la perte graduelle de l’acuité auditive lié à l’âge. L’acuité auditive des citadins est également affectée par la fréquentation des zones à forte pollution acoustique, ce qui accentue les effets liés à l’age, comme le montre Samuel ROSEN28 . Son étude révèle que, en moyenne, l’ouïe d’un africain de 60 ans est aussi bonne, sinon meilleure, que celle des Nord-Américains de 25 ans, et ce grâce à un environnement plus préservé des agressions sonore. Par exemple, les sons les plus puissants qu’entendent les Mabaans, au Soudan,sont leur propres voix dans les chants et cris des danses tribales, il est démontré que leur acuité auditive est la plus développée au monde. 29
Des mesures contre le bruit ont été prises par le ministère de l’écologie basées sur trois axes principaux: Isolation acoustique des logements soumis à un excés de pollution sonore Lutte contre le bruit et ses sources en augmentant la répréssion, la règlementation et la sensibilisation des populations Mise en place de «cartographie du bruit ». Par exemple, en françe toutes les agglomérations de plus de 250 000 habitants doivent également cartographier les nuisances sonores dues aux infrastructures de transport et aux industries2627.
26 la loi du 26 octobre 2005, et figure désormais dans le Code de l’Environnement. Décret d’application no 2006-361 relatif à l’établissement des cartes de bruits et des plans de prévention du bruit dans l’environnement. 27 Ces cartes sont des cartes basées seulement sur des relevés des niveaux d’intensités sonores
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28 Dr.Samuel ROSEN, Otologue et scientifique américain 29 S.ROSEN, «Presbyacousie Study of a Relatively Noise-Free Populations in the Sudan», American Ontological Society, Transactions, vol. L.
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Normes et pollution sonore Il est souvent avancé que le niveau du bruit ambiant dans la ville moderne s’élève de 0,5 à 1dB par an30 mais il semble plutôt exagéré car le décibel est une échelle logarithmique, ce qui correspondrait à une multiplication par deux du niveau sonore des villes tous les 3 à 6 ans. La pollution sonore est souvent vue comme une pollution secondaire, mais nous pouvons remarquer ces dernières décennies une hausse considérable de sa prise en compte dans les politiques de la ville et les normes afin d’améliorer la santé et la qualité de vie des citadins. Le bruit perturbe au niveau du travail, du repos, du sommeil, de la communication. Les bruits urbains sont principalement liés aux flux et aux activités, et donc avec des temporalité différentes.:jour/nuit, heures de pointes, horaires de travail,… et les sources peuvent être fixes ou mobiles.
les nuisances sonores à travers le monde, vient ensuite les travaux en zone urbaine, le tapage nocturne et problèmes de voisinage, les avions et aéroports prés des centres urbains, discothèques et bars et cris d’animaux. Pour réduire la pollution sonore, existe trois moyen; s’éloigner de la source, s’en protéger ou diminuer son intensité. S’éloigner de la source ou s’en protéger sont des moyens de réduire la pollution sonore d’un espace grâce à des solutions architecturales et urbanistiques comme par exemple le recul par rapport à la source, la prise de hauteur, l’utilisation des matériaux réverbérant ou renforcement de l’isolation acoustique. La pollution acoustique va influencer le projet urbain et architectural pour améliorer la qualité de vie des usagers. Pour s’attaquer directement à la source des bruits, les autorités mettent en places des législations qui peuvent être à l’échelle nationale, de l’état ou de la région, ou de la ville. La France, comme le Brésil (et de nombreux autres pays: Allemagne, Grande-Bretagne, Pologne, suède,..) possède une législation nationale qui peut être complétée, ou non, par des arrêtés municipaux.
« Le bruit de la circulation constitue la source la plus importante de tous les temps. Pendant la journée, le trafic dans le centre à été estimé représenter en moyenne 40% de l’ensemble des bruits » 31 Les bruits de la circulation sont la première source de plaintes contre
30
R.MURRAY SCHAFER, Le paysage sonore, 1979, p.271.
31
In ibid.
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Art. 1º - Il est interdit de perturber le bien être public, ou de voisinage avec des bruits, de n’importe quelle source, ou de sons jugés comme excessifs par les autorités Art. 4º - L’intensité maximale de son autorisée par les véhicules est de 85dB, mesuré à une distance de 7m du véhicule et à l’air libre. De plus, il est interdit de modifier les véhicules, de façon à augmenter le bruit normalement émis par le moteur d’origine. Art. 5º - 6° - L’intensité maximale de son autorisée par les machines stationnaires (moteurs, compresseurs, générateurs,..) qui sont pas considérés comme véhicules, est de 55dB en periode diurne (7h à 19h) et de 19dB en periode nocturne. Mesuré à une distance de 5, dans la direction où l’intensité est la plus élevée. L’utilisation de telles machines est totalement interdit la nuit en zones classées résidentielles. Art. 7º - L’intensité maximale autorisée pour les établissements commerciaux et de diversion publique (bars, boites de nuits, restaurants, cafés, casinos,…) est de 45dB en periode diurne et 19dB en période nocturne.
Art. 15 - Les articles précédents ne prennent pas en compte les sons et bruits produits par: Voix ou diffuseurs sonores utilisés pour les campagnes électorales. b) Signaux d’églises ou de temples, uniquement pour indiquer les heures ou annoncer la réalisation de cultes religieux c) Groupes de musiques, spectacles de rue, cortèges ou défilés publics, en période diurne avec une intensité inférieure à 45dB d) Machines de chantier autorisées par la préfecture, de 7h à 20h avec une intensité inférieure à 90dB. e) Sirènes et alarmes de véhicules d’utilité publique (pompiers, police, samu, ambulances) f) Manifestations publiques, préalablement autorisées, entre 7h et 22h Art. 17 - En période de carnaval, de fêtes traditionnelles et dans la nuit du 31 Décembre, sont exceptionnellement tolérées les manifestations normalement interdites par cette loi, excepté prés des hôpitaux et autres édifices de santé publique32
Art. 9º - Toute propagande commerciale à travers des sons de hauts parleurs, klaxons, instruments de n’importe quel type, fanfares, sifflets,… est interdite. Art. 10º - 11° - L’utilisation de feux d’artifices, pétards, fusées,.. est totalement interdite en lieux publics et autorisée dans les espaces privés, en periode diurne, si le niveau sonore ne dépasse pas les 90dB 32 Articles issus de la loi «Lei nº 1916 de 18 de maio de 1967» sur les bruits urbains et perturbation du calme. Site: http://cm.jusbrasil.com.br/legislacao/ Traduits du portugais vers le français
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Cette loi à échelle nationale datant de 1967 est complétée par les lois PSIU (Programa de Silêncio Urbano, équivalent de « chut » en français)33, et la loi de 1h dans la ville de Sao Paulo, elles ciblent les édifices publics, commerces et établissement de « divertissement » public.
quartiers de Pinheiros, Hauts de Pinheiros, Jardim Paulista et Itaim Bibi. La zone à une superficie d’environ 32km2 et une population d’environ 290.000habitants. La zone a un niveau de vie relativement aisé, avec une forte activité culturelle.
Loi de 1h: Tous ces établissements doivent fermer à partir de 1h du matin si ils ne disposent pas d’isolation acoustique suffisante, de places de stationnement et d’agent(s) de sécurité. Les édifices dépassant les 1h du matin s’exposent à une amande équivalente à 9000euros. Loi du bruit: Leur niveau sonore à des limites à ne pas dépasser en fonction des zones de la ville Zone Résidentielle: 50 dB diurne (7h - 22h) et 45dB nocturne Zones Mixtes: 55 à 65 et 45 55 Zones Industrielles: 65-70 et 55-60 Les édifices ne respectant pas cette loi s’exposent à une amende variant de 15 à 150euros en fonction de chaque cas et augmentant pour chaque récidive.
Mais ces lois sont-elles respectées?
Une étude parue dans la revue Confins34, montre des relevés
d’intensité sonores dans la zone de la sous-préfecture de Pinheiros à São Paulo35. La zone a été choisie par sa diversité de types d’utilisation des sols. Elle se situe dans la zone ouest de la ville et se compose des 33 Programme PSIU expliqué sur le site de la préfecture de Sao Paulo. www.prefeitura.sp.gov.b 34 Revu franco-brésilienne de géographie 35 Thiago França Shoegima e Alfredo Pereira de Queiroz Filho, « Poluição sonora: estudo de caso do trânsito de veículos na subprefeitura de Pinheiros – São Paulo », Confins | 2014, http://confins.revues.org/9067
Fig22: Zones résidentielles et industrielles dans le quartier de Pinheiros en fonction de la densité
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Fig23: Résultats de l’étude
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Quarante points d’études ont été choisis dans la zone, avec une répartition équilibrée entre axes principaux, axes secondaires, espaces publics, zones résidentielles, industrielles et mixtes. L’intensité sonore de ces quarante points a été relevée afin d’en analyser les résultats. Cette étude a permis de constater que 39 des 40 points ont un niveau sonore dépassant les limites sonores imposées par les arrêtés municipaux de la ville avec une intensité sonore moyenne de 70,7dB. La présence de de ces niveaux élevés de pollution sonore en zone résidentielle s’explique par l’importance du nombre de véhicules individuels: entre 2008 et 2013, il y a eu une augmentation du nombres de voitures de 17% dans le centre de Sao Paulo, pour un total de 5 300 000, soit une voiture pour 2,1 habitants. Cette étude dénonce le trop haut niveau sonore de la ville et le non respect des normes, qui peut être expliqué par des sanctions non appliquées et le manque de moyens de contrôles mis en place par les autorités.
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Penser la ville avec les sons Vers un design sonore Malgrès la hausse incéssante des niveaux sonores des villes et de leurs effets de plus en plus néfastes sur la santé huaine, nous allons voir que les produits sonores issus de l’architecture et de la ville ne sont pas forcément une fatalité. Design sonore36: Une nouvelle discipline qui requiert le talent de scientifiques, de spécialistes en sciences sociales et d’artistes. Le design sonore est à la recherche de principes qui permettront d’améliorer la qualité esthétique de l’environnement sonore. Pour ce faire, on comparera ce dernier à une immense composition musicale, en perpétuelle évolution, et l’on réfléchira à la manière dont son orchestration et ses formes pourront être modifiées afin de l’enrichir et de le diversifier, sans jamais cependant nuire à la santé ou au bien être de l’homme. ainsi le design sonore aura-t-il, entre autres roles, celui d’éliminer ou de réduire un certain nombres de sons (lutte contre le bruit), de contrôler tous ceux, nouveaux, que l’on destine à l’environnement, mais également le rôle de conserver, et surtout d’imaginer pour l’avenir un environnement sonore agréable et stimulant. Le design sonore s’occupera aussi de composer des environnements modèles, se rapprochant en cela de la création musicale contemporaine. 36 Définition de R.MURRAY SCHAFER, Le paysage sonore, 1979, Annexes, p.382.
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L’architecte ou urbaniste intervient dans un lieu possédant un paysage sonore qui lui est propre, une analyse approfondie du milieu et une approche plus attentive à la culture sonore permettrait de « cohabiter » et de construire avec le son, et non pas « contre » le son avec une chasse au bruit. « Dans un monde bruyant, l’acoustique architecturale est devenue une simple technique de camouflage des sons internes et de protection contre les incursions des turbulences du dehors » « L’architecte d’aujourd’hui travaille pour les sourds, il a lui même les oreilles bouchées » 37 Le design sonore n’a pas de paradigmes ou de formules prédéfinies à appliquer aux paysages sonores, R.MURRAY SCHAFFER propose un exemple de principes permettant de le juger pour ensuite le corriger: Respect de l’oreille et de la voix: Lorsque l’oreille souffre ou que la voix ne peux se faire entendre, l’environnement est dangereux. Conscience du symbolisme des sons Conaissances des rythmes et variations du paysage sonore naturel Compréhension des mécanismes d’équilibre grâce auxquels un paysage sonore aberrant peut être corrigé Son/Non son Sons technologiques/Sons naturels sons artificiels/sons naturels sons continus/sons discontinus sons a basse fréquence/sons à moyenne ou haute fréquence 37
R.MURRAY SCHAFER, Le paysage sonore, 1979, p.319.
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Le paysage sonore des villes actuelles se dirige vers un déséquilibre: la première colonne prend le dessus sur la seconde. Le role du designer sonore urbain serait de recréer un équilibre entre les deux, une harmonisation des sons de la ville, créer des espaces et séquences sonores agréables à pratiquer et d’attirer l’attention sur les empreintes sonores présentant un certain intéret et lutter pour leur conservation si nécessaire. Des principes architecturaux simples et efficaces permettent d’éviter l’utilisation de murs anti bruits, qui sont couteux et s’intègrent souvent mal au paysage, permettent d’isoler de la pollution sore et de créer des espaces urbains plus agréables. Voici deux exemples de projets qui ont été faits en prenant en compte le paysage sonore existant afin de créer des aménagements agréables à pratiquer et réduisant au maximum les nuisances sonores:
Le projet comporte 236 appartements répartis en deux bâtiments. Le premier étant incurvé et épousant la courbe de la voie ferrée, le second en forme de main,. Le premier permet de créer un mur acoustique, isolant l’espace central des nuisances dues à la voie ferrée.
Crescent Cove - San Francisco David Bakers + Partners Le projet résidentil de Crescent Cove se situe au coeur d’une zone industrielle en mutation, le site se retrouve limité par une voie férrée et une autoroute, deux sources de bruit importantes et nuisibles au logement.
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La disposition du second immeuble à été définie en fonction de la meilleure performance acoustique, avec des ouvertures donnant sur des cours latérales. Il a été calculé que l’immeuble écran permet une réduction de 15dB, ce qui a considérablement diminué le budget en isolation du projet. Le second bâtiment est en R+3, les étages d’au dessu profitent d’une vue sur la ville mais souffrent plus du bruit que ceux en rez-de-chaussée.
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Parc des hautes bruyères - Villejuif Daniel Jarry Ce projet de parc se situe à Villejuif, en Ile de france. Le terrain se situe à proximité de l’autoroute A6 avec un flux de prés de 240.000 véhicules par jour, principale préoccupations des paysagistes. Quelles mesures acoustiques prendre pour qu’un espace vert puisse lutter éfficaçement contre le bruit de l’autoroute voisine? Il a été opté de créer un espace tampon, une zone verte qui permet une prise de distance mais les résultats n’étaient pas suffisants. Le moyen le plus éfficace qui à été trouvé est de créer une butte végétale de 5m de hateur et permettant d’isoler les points les plus bas du parc afin de trouver de la tranquilité dans le parc archéologique qui est installé.
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à travers des solutions simples et peu couteuses, ces projets on réussi à faire diminuer fortement les nuisances sonores présentes sur le site.
Il existe d’autre moyens architectoniques simples et efficaces pour atténuer les nuisances sonores, ce sont des concepts à adapter à chaque projet architectural et urbain, et non pas des règles a suivre à la lettre. Ilspourraient se résumer à: Une utilisation de bâtiments agissant comme barrière sonore Un agencement stratégique des volumes bâti Utilisation de zones tampons, afin de prendre de la distance par rapport aux sources de pollution sonore Une forme urbaine massive, protégant mieux l’interieur du bâtiment Mise en place d’espaces verts et utilisation de la topographie Conaissances acoustiques afin d’optimiser l’isolation et la correction acoustique des bâtiments Le recouvrement des voies rapides Mais le design sonore peut se faire aussi au niveau de la législation et des normes afin d’améliorer la qualité de vie des citadins: En apportant de nouvelles solutions technologiques, des nouveaux revètements de sols permettent de réduire fortement le bruit de la circulation par exemple Améliorer l’offre en transports publics afin de réduire les flux de véhicules Gestion du traffic, diminuer les vitesses des voitures en fonction des zones ou des horaires Interdire certaines zones ou certains axes a certains types de véhicules en fonction des heures, comme pour les poids lourds en centre ville.
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Conclusion Le paysage sonore est une caractéristique unique à chaque ville et compose son identité, ces identités peuvent être vues à toutes les échelles: à l’échelle mondiale, nationale, de la ville, d’un quartier, d’un espace jusqu’à l’identité sonore d’une pièce. La densification et la complexification des paysages sonores des villes modernes conduit à une appréhension négative de celui ci, la multitude des nouveaux éléments qui composent l’environnement sonore urbain ainsi que notre dépendance sensorielle à la vue qui nous sert à saisir le monde extérieur posent, aujourd’hui, l’intégibilité de l’espace sonore. Des connaissances approfondies sur le paysage sonore pour les architectes est nécéssaire afin de mieux apréhender les sites de projet, de faire une analyse des sources sonores, émettre un «diagnostic sonore» à travers des cartes sensorielles et des relevés pour ensuite choisir les sons bons à conserver, les sons à ajouter et les sons à supprimer ou atténuer afin de créer des espaces plus confortables et ce grâce au Design sonore. Même sans le reconnaitre directement, chaque projet s’inscrit dans un milieu sonore qui va ensuite influer le projet, et le projet influera aussi sur le milieu. Il est donc intéréssant de comprendre le paysage sonore et comment l’architecture agit, positivement ou négativement, sur le milieu.
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Annexes
Ci joint, le CD contenant les enregistrements audio accompagnant la lecture du mémoire
Questionnaire de la deuxième partie, deuxième sous-partie (II-2) Place du son dans l’identité des villes
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Mots clefs Paysage sonore - Identités sonores - Design sonore - Pollution acoustique - Nuisances - Villes - amménagement - espace public - ville pré-industrielle - ville moderne ambiance sonore - Son et bruit - Ouïe - perception - santé auditive - normes acoustiques
Iconographie Fig 01: Première de couverture, photo de Sao Paulo, Gabriagues Loïs, 2016 Fig 02: Catão Francisco Ribeiro, 2008, «Pont Octávio Frias de Oliveira», Sao Paulo. En ligne ln EducationalGeography.com Fig 03: Illustrations de l’artiste Ukrainienne Anna Marinenkov Fig 04: Spectographe acoustique de différents chants d’oiseaux. Fréquence (Kc/s) en fonction du temps Fig 05: Periodicité dans le paysage sonore - R.M SCHAFER, 1977, «The soundscape» p.327 Fig 07: Charlie CHAPLIN, 1936, «Les temps Modernes», extrait du film Fig 08: Jules Martin, début du XXe siècle, Viaduto do Chá et Grand Hotel de la Rotisserie Sportsman - Centre de São Paulo. Carte postale In «Imagens da hotelaria na cidade de São Paulo» S.T Valenzuela, Ed. Senac, 2013 Fig09: Illustrations de l’artiste Ukrainienne Anna Marinenkov Fig 10: Rio de Janeiro, ville avec une identitée visuelle marquée du fait de ses «emblèmes» touristiques et paysages particuliers. Image Wikipéida Fig 11:Carte postale de Rio, Le Corcovado et Copacabana, mettant en valeur ses lieux touristiques renforçant sont identité visuelle à travers le monde Fig12: Danseurs de samba, carnaval de Rio lors du défilé au Sambadrome. Photo: Buda Mendes, 2015, The telegraph Fig13: Ana Paula Hirama, 2011, Centre de Sao Paulo - Skyline Cette photo appuie la description générale de la ville, elle apparait comme une immense masse construite, sans forts symboles visuels qui en ressortent. Fig14: Carte de Sao Paulo; localisation des trois quartiers étudiés Fig15: Avenida Paulista de nuit avec son flux de voitures permanentPhoto issue du journal brésilien Folha de Sao Paulo, 2013 Fig16: Photos de l’avenue Paulista et de ses usages produisant son paysage sonoreGABRIAGUES Loïs, 2016. Fig17: Vue aérienne du Parc Ibirapuera et sa relation avec la ville Fig18: Relevé sonore du parc Ibirapuera Fig19: Photos du parc Ibirapuera et de ses usages produisant son paysage sonore. GABRIAGUES Loïs, 2016. Fig20: Relevé sonore du quartier de Barra Funda Fig21: Niveaux sonores et leurs seuils, de risque, dangeurosité et douleur. Ilustration issue d’une campagne de sensibilistation par l’association France Acouphènes Fig22: Zones résidentielles et industrielles dans le quartier de Pinheiros en fonction de la densité Fig23: Résultats de l’étude
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Bibliographie Ouvrages «Les cinq sens», Michel SERRES, 1985 «Le paysage sonore» R.MURRAY SCHAFER, 1977 «Les grandes villes et la vie de l’esprit», Georg SIMMEL, 1918 «Sociologie des sens», Georg SIMMEL, 1918 «L’image de la cité», Kévin LYNCH, 1969 RASSMUSSEN, Steen Eileer, entendre l’architecture, in Découvrir l’architecture, (1959), Paris : ed. du Linteau, 2002. LABORIT Henri, L’homme et la ville, Paris : Champs Flammarion, 1971. Fig23: Résultats de l’étude
Articles Quand les sons de la ville font sens, Elisa MENDOZA, 2013 La ville, le bruit et le son, entre mesure policière et identités urbaines, Christian Montes, 2003 La contamination acoustique et son impact sur la qualité de la vie dans les villes chiliennes, Paola Jiron and Giulietta Fadda, 2003 Les chorographies de l’urbanité sonore, Olivier BALAY, 2003 Spectacles, fêtes et sons urbains, Philippe CHAUDOIR, 2003 Trop de sons dans la ville ?, Francis DEMOZ, 2007 Sao Paulo, ville mondiale?, Ana Fani Alessandri Carlos, 2007
Interview et conférences Les bruits au fil du temps, Olivier BALAY et Nicolas FRIZE, 2008 Cours «Habiter, le propre de l’homme», séance 5. Cours de théorie ENSA-Marseille, semestre 3, Florence SARANO Rapport de fin de licence - Paysages et identités sonores urbaines