Si l’on venait un jour à reconnaître qu’il y a de la noblesse dans la silhouette d’un vieil abricotier, dans la forme biscornue d’un navet de Cerdagne ou dans une poignée de graines de haricot. Si l’on finissait par se convaincre de la nécessité de rendre à la mémoire orale la place prépondérante qu’elle occupait autrefois. Si l’on se résolvait à sceller l’union du potager et du maraîchage, du local et de l’exotique, des anciens et des modernes, des hippies et des retraités, de la pomme et de la spiruline, du sauvage et du domestique, des recettes et du hasard, des hommes et des machines, du gel et du soleil, du savoir-faire et de l’expérimentation, de la vanille et du safran…