éditions loubatières Matemale, Les Pieds sur Terre Ferhat Bouda
Maquette : Éditions Loubatières
Photogravure et impression : GN Impressions
ISBN : 978-2-86266-815-4
© Éditions Loubatières, 2022
Sarl Navidals 1, rue www.loubatieres.frF-31340Désiré-BarbeVillemur-sur-Tarn
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Matemale, les pieds sur terre Ferhat Bouda LOUBATIÈRES agence VU’
ÉDITIONS
La Région Occitanie, sa présidente Carole Delga, le Conseil départemental des Pyrénées-Orientales, sa présidente Hermeline Malherbe, le Parc naturel régional des Pyrénées catalanes, son président Michel Garcia, également maire de Matemale et conseiller départemental et la communauté de communes des Pyrénées catalanes avec son président Pierre Bataille.
Évidemment nos remerciements les plus sincères vont à nos partenaires sans le soutien financier desquels cet ouvrage n’aurait pu voir le jour.
Georges Bartoli
Car au-delà de l’aide financière, soutenir un projet culturel de nature photographique c’est s’engager dans la défense d’un territoire difficile et mettant en lumière ses valeurs et les gens qui le composent. C’est poser un acte majeur en replaçant la politique là où elle doit être et agir : au plus près des citoyens.
Merci aussi aux gens de l’ombre, collaboratrices et collaborateurs de ces élus, qui font passer les dossiers, les soutiennent, maillons indispensables de cette action.
Remerciements
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Alors Ferhat est venu, pas de sa Kabylie natale mais d’Allemagne où il réside, il est revenu plusieurs fois dans l’année, suivre un peu le rythme des saisons. En plein été, ce bref et lumineux moment de l’année où le Capcir a chaud et l’herbe pousse pour l’hiver à venir, en automne quand la semence de mai est devenue la belle récolte de pommes de terre que le département entier vient acheter lors de la turbulente Fête de la patate.
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Ferhat Bouda ne savait même pas où se trouvait Matemale. Et peut-on d’ailleurs le lui reprocher alors que l’immense majorité de l’humanité l’ignore aussi ? Et c’est dommage parce que Matemale gagne à être connu ! C’est justement pour cela que l’association « Les pieds sur terre » a décidé d’inviter Ferhat Bouda à venir visiter, et surtout à photographier Matemale, ses paysannes, ses paysans, ses habitantes et ses habitants, parce que même quand on est un tout petit village situé à mille cinq cents mètres d’altitude dans les Pyrénées, orientales de surcroît, on mérite aussi l’attention des meilleurs photographes.
Bref, Ferhat était là tout le temps ou presque et quand il posait ses appareils c’était juste qu’il est difficile de les tenir un verre à la main. Parce qu’à Matemale les occasions ne sont pas rares d’avoir un verre à la main, ou une fourchette, ou une côtelette de quelque chose grillée à point.
Président de l’association « les Pieds sur Terre »
Ferhat a voulu aussi partager un peu de l’hiver capcinois qui passe pour être rude, mais le Kabyle est un montagnard et dans le fond un montagnard est partout chez lui à ces altitudes. Au printemps il était encore là quand vaches, chèvres et brebis donnent naissance à leur progéniture, comme un symbole de renaissance d’un territoire qui attend les beaux jours.
Mais d’invitation chez les uns en apéros mémorables, au bistrot ou dans un refuge de montagne, Ferhat a partagé, photographié, car au fond c’est la même chose. Pourquoi d’ailleurs photographie-t-on ses contemporains si ce n’est pour partager avec elles et eux ? Et Ferhat est un type généreux qui ne ménage ni ses sourires, ni son temps, c’est un photographe engagé comme on les aime ! Engagé auprès de son peuple kabyle dont il a magnifiquement illustré les combats et les craintes, engagé auprès des gens qu’il photographie, à Matemale ou ailleurs.
Thierry Vergès
Il est comme ses photographies. Sincère ! Alors en feuilletant ce livre, en y revenant de temps à autre pour mieux voir la complexité de chacune des images qui le composent, vous revisiterez Matemale et ses habitants, vous le regarderez avec le regard amical et profond d’un photographe, certes venu de loin, mais qui n’est étranger nulle part et surtout pas ici ! Au dernier recensement Matemale comptait officiellement 272 habitants… En fait il fallait en compter un de plus : Ferhat Bouda !
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L’heure de la sortie pour les chèvres du Dourmidou.
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Câlin mécanique.
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Jean-Brice et ses borders collies, une équipe inséparable.
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Bruno Moyola de la ferme de la Mattete.
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Ferme de la Mattete : nourrissage sous haute surveillance !
Page suivante : Jérôme Moyola vient de rejoindre la ferme de sa mère et de son frère.
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Les borders collies sont un élément essentiel de l’élevage en montagne, leur sélection et leur reproduction sont importantes.
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L’hiver est enfin fini. À la ferme du Dourmidou, Jean-Pierre, aidé de son frère et de son père, prépare la plantation des pommes de terre.
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L’été est fini, les sillons ouverts au tracteur et nettoyés, la récolte des patates peut commencer. Bruno Moyola (g) et Marion Vergès (d).
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Thierry, préposé à l’ensachage et au contrôle des sacs de 25 et 10 kg.
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À la fromagerie du Dourmidou, Marion et Aurélia.
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Figures locales, Mireille Trilles, la doyenne.
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Dominique Moloya, la « patronne» de la déchetterie, et Aurore Fau, responsable associative.
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Apéro au refuge du Col del Torn chez Dominique.
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Les pieds sur terre
Créée il y a plus de trente ans pour défendre l’agriculture paysanne du haut canton catalan, l’association
L’une de ses principales activités a consisté dans l’organisation de l’annuelle fête de la patate fin octobre qui voit plusieurs milliers de personnes affluer dans le petit village de Matemale pour, à la fois, festoyer dans une ambiance particulièrement joyeuse et acheter presque l’ensemble de la production de pommes de terre du plateau et même de la Cerdagne voisine.
« Les Pieds sur Terre » n’a cessé de porter haut les productions du plateau capcinois que sont essentiellement le fromage, l’élevage ovin, caprin et bovin et depuis peu porcin, et bien entendu la production de pommes de terre sur un territoire particulièrement adapté quoiqu’aux rigueurs climatiques particulières.
Depuis 2019 l’association s’est également investie dans l’organisation de la manifestation photographique annuelle « L’œil sur la montagne » qui a la particularité d’exposer pendant quatre mois, de juin à octobre, le travail de deux photographes de renommée mondiale avec un seul thème commun : Le monde paysan montagnard en France et dans le monde.
© Georges Bartoli.
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Ferhat Bouda engage alors un travail au long cours sur la culture berbère et les peuples nomades ; une enquête photographique qu’il développe aussi bien en France et en Allemagne (où il s’installe en 2005), qu’en Algérie, au Maroc, en Libye aux côtés des rebelles berbères, en Tunisie après la chute de Ben Ali, ou encore au nord du Mali avec les Touaregs. S’attachant aux regards, aux attitudes et aux gens, aussi bien dans leur quotidien que dans des situations conflictuelles, Ferhat Bouda s’inscrit dans une tradition de la photographie documentaire, et témoigne avec respect de situations complexes souvent difficiles à approcher ou, trop souvent, dissimulées sous des clichés et des
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Photographe algérien, membre de l’Agence VU’ depuis 2014, basé à Francfort (Allemagne).
bourse Pierre et Alexandra Boulat en 2016, du prix et de la bourse de la photographie de l’académie des Arts de Berlin en 2020, son travail est régulièrement publié dans la presse inter nationale, exposé en Algérie, en Allemagne, en France, et présenté lors de festivals de photographie documentaire.
Né en 1976 en Kabylie (Algérie), Ferhat Bouda grandit à Bouzeguen (Tizi-Ouzou). En 1994, « la grève du cartable » lancée par le Mouvement Culturel Berbère (MCB) le pousse à s’investir pour la reconnaissance de l’identité berbère. Ferhat Bouda explore alors différentes voies pour la documenter et en partager les spécificités : le théâtre et la musique d’abord, puis le cinéma, qui le conduit à s’installer à France en 2000, et enfin la photographie, qui se révèle être parfaitement adaptée à sa sensibilité et à son engagement, et à laquelle il décide de se former à Paris.