Laques, regards croisés

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Jean Dunand, Vase, s. d. (Mobilier national, GML 5492). 50 x 40 cm. Vase présenté à l’Exposition internationale de Paris de 1937.

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Sommaire

Remerciements

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Préface d’Hervé Lemoine

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Avant-propos de Lucile Trunel

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La laque, une très longue saga, par Jean-Pierre Bousquet

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Les laques du Mobilier national, par Thierry Sarmant

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L’enseignement de la laque en France aujourd’hui, par Isabelle Emmerique

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Katsu Amanaka, la laque entre deux mondes, par Jean-Pierre Bousquet

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Seizô Sougawara, le « père » de la transmission des techniques de la laque japonaise en Occident, par Alexandra Jaffré

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L’association LAC, par Jean-Pierre Bousquet et Thibauld Mazire

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Jean-Pierre Bousquet

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Bruno Chomel

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Lucie Damond

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Isabelle Emmerique

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Chris Gullon

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Dominique Humbert

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Marie de La Roussière

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Lièn

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Thibauld Mazire

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Aurélie Pimont

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Michell Pontie

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Martine Rey

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Nathalie Rolland-Huckel

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Françoise Wintz

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Préface 花發滿城錦繡 春生大地是文章 « Les fleurs s’épanouissent et emplissent la cité, formant tout un brocard multicolore. Le printemps fait renaître la terre, lui fournissant ses ornements. » Sentences parallèles destinées à fêter la nouvelle année figurant sur des panneaux de laque vietnamienne conservés au Mobilier national.

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Jean Dunand, Écran à coulisses, s. d. (avant 1948) (Mobilier national, GME 10764). 104 x 57 cm.

u 30 mars au 16 mai 2020, la Bibliothèque Forney, bibliothèque patrimoniale de la Ville de Paris, accueille dans le cadre prestigieux de l’hôtel de Sens l’exposition Laques : regards croisés. Cette manifestation réunit les créations des membres de l’Association LAC (Laqueurs Associés pour la Création) et des pièces laquées du Mobilier national. Le Mobilier national, héritier de l’ancien Garde-Meuble de la Couronne, institution d’origine immémoriale organisée par Louis XIV et Jean-Baptiste Colbert, pourvoit à l’ameublement des hauts lieux de la République et des résidences présidentielles. Il est tout à la fois garde-meuble et manufacture ou plutôt ensemble de manufactures puisqu’il réunit en son sein les anciennes manufactures des Gobelins, de Beauvais et de la Savonnerie, les ateliers de dentelle du Puy et d’Alençon et sept ateliers de restauration (ébénisterie, menuiserie de sièges, lustrerie-bronzes, tapisserie, tapis, tapisserie de sièges, tapisserie-décor). Il possède dans ses immenses collections – près de 130 000 pièces – des meubles et des œuvres laquées méconnus du grand public, en dépit de leurs signatures prestigieuses : Pierre-François Guignard, Jean Dunand, Pierre Bobot, Christian Duc, qui ont contribué au faste de la laque à la française. L’exposition Laques : regards croisés propose de découvrir dix œuvres en laque prêtées par le Mobilier national confrontées aux créations de quatorze laqueurs contemporains appartenant à l’association LAC, dont c’est la troisième manifestation à la Bibliothèque Forney. Toutes matières et techniques confondues, entre tradition et modernité, voisinent pièces de mobilier, paravents, tableaux, sculptures, installations et objets décoratifs dans une scénographie qui met en évidence les liens entre le passé et le présent. Voilà une occasion rare de découvrir cet art multimillénaire issu d’Asie, qui s’est affirmé avec bonheur dans la France du xviiie siècle grâce à l’invention du vernis Martin. Aujourd’hui, chaque laqueur réinvente cette tradition en métissant techniques et savoirfaire en toute liberté pour créer et enrichir la création contemporaine et le patrimoine de demain. C’est une voie analogue qu’emprunte à présent le Mobilier national, tout à la fois garde-meuble, manufacture et grand centre des métiers d’art.

Hervé Lemoine Directeur du Mobilier national et des manufactures nationales des Gobelins, de Beauvais et de la Savonnerie

Préface

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L’enseignement de la laque en France aujourd’hui

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a laque, sous sa forme plurielle, est enseignée en France dans un seul établissement public d’État, l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art (ENSAAMA), connue aussi sous le nom de « Olivier de Serres », une des quatre grandes écoles parisiennes consacrées aux métiers d’art (avec Duperré, Boulle et Estienne). De son côté, la Ville de Paris subventionne une structure appelée « Paris-Ateliers », qui organise des cours s’adressant aux adultes dans un cadre non-professionnel. Enfin, des laqueurs indépendants délivrent dans leurs ateliers des formations non diplômantes mais professionnalisantes. Ces cours sont suivis par des amateurs éclairés aussi bien que des personnes opérant dans le cadre d’une reconversion professionnelle. À l’ENSAAMA, sont enseignées la laque traditionnelle utilisant des vernis européens, la laque hydrosoluble et la laque végétale. Depuis 2019, l’enseignement se déroule sur trois ans dans le cadre d’un « diplôme national des métiers d’art et du design » (DNMADE), valant grade de licence (BAC+3). La laque appartient au parcours « Matériaux », qui associe métal, textile et laque. Les étudiants issus de l’enseignement secondaire ayant obtenu un baccalauréat général, technologique ou professionnel poursuivent ce cursus jusqu’à la réalisation d’une œuvre ou d’un projet d’œuvre qui validera leurs trois années d’étude. Ce cursus associe humanités (lettres et philosophie), anglais, physique, gestion, arts appliqués et histoire de l’art. Une puis deux journées par semaine sont consacrées à l’atelier. Ce temps en atelier a pour objet l’acquisition des gestes fondamentaux en première année. En deuxième et troisième année, le cours se partage en deux enseignements, l’un portant sur les vernis européens, l’autre sur la laque hydrosoluble et quatre semaines de workshop, qui sont consacrées à la laque végétale. La troisième année, les enseignements techniques se poursuivent, mais le premier semestre est consacré à la rédaction d’un mémoire, qui peut servir de base au projet mis en œuvre au second semestre. Le projet professionnel doit donner lieu à une réalisation concrète qui est soumise à un jury composé d’enseignants et de praticiens.

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Ci-dessus, à gauche : Pose de vernis, Alexandra Saloff-Coste, diplôme des métiers d’art 2e année, 2020. Ci-dessus, à droite : Pose de pigment, Lily Takada, diplôme des métiers d’art 2e année, 2020. Page ci-contre : Ponçage à l’eau, Alexandra Saloff-Coste, diplôme des métiers d’art 2e année, 2020.

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À l’issue de ces trois années, le cursus peut se poursuivre sous la forme d’un diplôme supérieur d’arts appliqués option métiers d’art, diplôme plus général ouvert sur la recherche, qui va au-delà de la laque, valant grade de master 1. Certains jeunes préfèrent profiter de l’opportunité offerte par l’école d’une formation continue non diplômante qui leur permet d’effectuer des stages dans des ateliers privés où ils se confrontent à la réalité professionnelle. Ils peuvent ainsi se perfectionner en laque, s’initier à la dorure ainsi qu’à d’autres spécialités entrant dans leurs domaines d’activité, tels que l’ébénisterie, le textile ou la bijouterie. D’autres effectuent à l’étranger des séjours en Asie afin de se perfectionner dans la laque végétale. L’intérêt du DNMADE réside essentiellement dans la possibilité offerte aux étudiants de travailler en synergie avec leurs camarades du parcours Matériaux dans le cadre de projets transversaux pilotés par l’ensemble de l’équipe pédagogique du parcours. Ce diplôme permet aussi l’ouverture à la pratique du design en répondant à certaines demandes de partenariat pour lesquels l’association du design et de la laque est particulièrement judicieuse. On voit ainsi que design et métiers d’art ont naturellement vocation à s’associer et ne constituent nullement des domaines antinomiques. C’est ainsi que les ateliers Laque, Vitrail et Produits de l’ENSAAMA ont signé un partenariat avec la société Alinéa pour le prototypage de nouvelles créations associant les métiers d’art au design mobilier. L’atelier laque réinvente dans ce cadre une série de tables basses. De la même façon, le comité national olympique français fait appel à l’atelier laque pour la conception d’une sculpture destinée à mettre en valeur le sport féminin à travers la figure d’Alice Milliat, sportive et militante pour la reconnaissance du sport féminin, qui sera exposée à son siège social, avenue Pierre-de-Coubertin à Paris, et inaugurée en juin 2020. Elle portera les valeurs féminines du sport olympique à l’occasion des prochains Jeux olympiques de 2024.

Isabelle Emmerique

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Lucie Damond

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EpiSoma. Chanvre, lin, laine, laque végétale, 185 x 150 cm.

ucie Damond est titulaire d’un brevet de technicien supérieur (design de mode textile et environnement, option textile, matériaux, surfaces) de l’ESAAT de Roubaix. Diplômée des métiers d’art, option Laques de l’ENSAAMA Olivierde-Serres en 2013, elle a complété sa formation au Portugal et au Vietnam. Son projet est de créer des liens entre la laque végétale et le textile, en associant des techniques et des matières, pour obtenir de nouvelles formes et aspects, se les approprier et réussir à communiquer la vision qu’elle s’est faite de la laque en l’alliant à des fibres textiles et des matériaux issus de la nature, afin que ces univers s’hybrident et dialoguent. Son œuvre propose une immersion dans un monde où les cultures s’entrecroisent afin de mettre en avant le lien entre l’artisanat et les arts visuels, en questionnant le geste, le processus qui fera naître la forme. Avec la laque végétale, elle révèle, elle fige ce qui est éphémère, voué à disparaître, à se décomposer. Cette contrainte de matériaux naturels glanés, transformés, détournés, tant comme médium que support, induit des volumes, des rythmes organiques, où les éléments textiles et les végétaux se mêlent, évoquant des formes sauvages et animales. Telle une quête d’identité, illustrant des rituels de vies sous forme de vestiges de voyages qui résultent de rencontres avec des artisans, des techniques et des origines. Une mise en abyme du temps de création s’opère à travers la répétition des gestes de conception, de réalisation… Lucie Damond accorde une attention particulière aux constructions animales et végétales pour prévenir de la fragilité du vivant, ainsi qu’au rapport de l’homme à ses origines à travers la thématique de l’enveloppe protectrice. Elle utilise la matière comme langage. Lucie Damond

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Chris Gullon

N Page ci-contre : Lagofê I. Terre et laque européenne H. 14,4 cm ; diam. 20,3 cm. Ci-dessus (g.) : Gofélâ. Terre et laque européenne, H. 18,7 cm ; diam. 13,6 cm. Ci-dessus (d.) : Ditaolâ. Terre et laque européenne, feuille d’argent oxydé, H. 28 cm ; diam. 26 cm.

ée en 1959, Chris Gullon est diplômée de l’École supérieure des arts appliqués Duperré de Paris en 1982, section céramique. Après un parcours personnel d’expressions artistiques diverses, puis la création d’une société de fait d’interventions artistiques en milieu urbain de 1989 à 1993, elle exerce comme céramiste depuis 1993 et pratique l’art de la laque depuis 2008. Elle a ouvert dans le Tarn l’Atelier Terre[s] & Laque, espace de création, de transmission et d’organisation de stages sur les thèmes de terres laquées. Elle y développe une expression à la rencontre des continents et installe des passerelles entre les techniques primitives et notre monde contemporain. Le Japon est une source d’inspiration très présente de par son histoire de l’art, pictural et céramique, et de par la pureté des lignes qu’elle évoque. L’Afrique est présente par la chaleur des couleurs de terre, le thème des tambours et des percussions et les matières noueuses et brutes. Les pièces en Terres & Laque nous emmènent au plus loin en associant deux matières millénaires : la terre et la laque. La sensualité de ces ensembles offre un voyage sensoriel unique : joie du regard, vibration des lumières, plaisir intense du toucher et de la caresse. À l’intersection du regard perçu des continents Asie et Afrique, terres et laque s’unissent pour l’harmonie des teintes, le raffinement des formes, la préciosité de l’objet et la douceur des matières. La sensualité de l’objet s’offre aux plaisirs des sens autour d’une symbolique universelle. Chris Gullon

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Thibauld Mazire

T Page ci-contre : Triptyque Les Bords. Impression jet d’encre sur papier marouflé sur bois, laque synthétique et feuilles d’argent, (3 x) 13 x 68 cm. Ci-dessus : Polyptyque Composition/ déambulation. Impression jet d’encre sur papier marouflé sur bois, laque synthétique et feuilles d’argent, (10 x) 13 x 68 cm.

hibauld Mazire, né en 1970, est diplômé en 1991 des Métiers d’art (laque) de l’École nationale supérieure des arts appliqués Olivier-de-Serres. Il y enseigne les laques synthétiques depuis 1999. Président de l’association LAC, il participe à de nombreuses expositions à Paris et en province, ainsi qu’au Japon, où son travail a été récompensé par le prix The Japan Paintmakers Association, Chairman Prize à l’occasion de l’exposition The Ishikawa international urushi design competition 96 (Concours international de laque d’Ishikawa 96) à Kanasawa au Japon. Il a d’ailleurs siégé au jury du concours The Ishikawa international urushi design competition 2005 (Concours international de laque d’Ishikawa 2005) à Kanasawa. Thibauld Mazire travaille essentiellement les laques synthétiques comme les nouveaux vernis hydrosolubles pour leurs qualités de recouvrement, leur rapidité de séchage et leur solidité. Elles donnent par ailleurs en finition de très beaux satinés. Depuis quelques années, sa recherche prend une nouvelle direction, avec un retour à la figure, qui peut être paysage, architecture ou forme humaine. Par le biais d’intégration de photographie, le laqueur fait entrer le réel dans l’imaginaire, sans pour autant qu’il y ait chez lui une quelconque intention de réalisme. Dans une palette assourdie, les laques de Thibauld Mazire nous plongent dans des paysages de montagnes, de collines et de bords de mer, des ciels laiteux ou menaçants dont l’orage n’est pas loin. Paysages sombres et rêveurs, parfois animés de silhouettes noires, et qui tendent à l’abstraction : du rêve à la réalité, ce qui compte, ce sont de subtils effets de lumière, qui ne cessent d’explorer les ressources de la laque, ses infinies possibilités. Thibauld Mazire

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Michell Pontie

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Page ci-contre : Agrégats mentaux. Laque végétale vietnamienne et nacre, 50 x 50 cm. Ci-dessus : Rothko II. Laque végétale vietnamienne et pigments, 50 x 50 cm.

ée à Cholon (Vietnam), Michell Pontie vit et travaille dans le sud-ouest de la France et au Vietnam. Revenir au plus près de la pensée orientale est pour elle une nécessité. La coexistence des opposés s’appuie sur la philosophie du yin et du yang. L’action de créer et la dynamique des processus inconscients qui s’y attache la conduisent à une démarche entre la matière et l’infini. L’expérience directe et ses ressources profondes ramènent au rapport corps-esprit, cette dualité indissociable et éternelle. C’est l’équilibre des rapports, mat-brillant, réalité consciente-liberté inconsciente, corps-esprit, matière-énergie, qui développe et révèle la mise en œuvre de son travail. Sa recherche sur les possibilités plastiques de la laque l’amène à travailler sur la proximité des mats et des brillants. C’est dans cette exploration du précieux et du « pauvre », de tout élément et de son contraire que se fait, par la création, son éducation spirituelle. Pour elle, la « matière » est représentée par le « mat » et « la profondeur » ou « l’infini » par le « brillant ». Le brillant caractérise la sensation de lumière, la laque absorbe cette lumière qu’elle restitue en partie et, mieux qu’un miroir, ouvre la porte vers une impression d’infini. La matière retient le regard, tandis qu’avec le brillant, la profondeur et l’infini s’offrent à chacun. Dans son travail, la coexistence des opposés peut aussi s’inverser ; la matière brille et le lisse devient mat. La proximité des mats et des brillants et leur interaction : l’expérience directe de cette interrelation pourrait être la nature unitaire des paires (corpsesprit, matière-énergie). La nature unitaire des paires s’appuie sur la vibration que crée la rencontre. La recherche reste encore entière… Michell Pontie

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Françoise Wintz

D Page ci-contre : L’arbre qui habitait mon jardin, Les branches, la boucle. Laque européenne sur bois (noyer), 30 x 24 x 15 cm. Ci-dessus : L’arbre qui habitait mon jardin, Les branches, la blessure. Laque européenne sur bois (noyer), 64 x 85 x 44 cm.

iplômée des Arts déco de Strasbourg en 1981, Françoise Wintz travaille à l’atelier Givenchy Haute Couture et Prêt-à-Porter de luxe avant de devenir designer textile indépendante. À partir de 2000, elle réalise des pièces uniques textiles, utilisant la technique des broderies de jours et les teintures naturelles. Elle reçoit le prix régional des métiers d’art (Alsace) en 2009 et le prix Sema National, Création contemporaine (broderie) en 2009. Longtemps son travail s’est construit autour du textile : design, broderie, teinture. Mais, au-delà des matières et des techniques utilisées, son fil conducteur principal a toujours été la couleur. Elle travaille la laque depuis 2016. La laque, en association avec le textile ou non, loin des vides et des pleins du travail arachnéen de la broderie de jours, fait pour elle de la couleur une matière plus consistante, plus palpable, sensuelle à l’œil comme au toucher. Sa surface lissée et polie, nourrie de ses nombreuses couches devient profonde, et telle une eau calme, la transparence de sa surface révèle un autre monde. Françoise Wintz a poussé la porte de ce nouvel univers et poursuit son exploration, cheminant et navigant sur les terres et les mers de son imagination en quête permanente de l’équilibre, de l’harmonie et de la perfection qui permettront de transcender la technique pour toucher le sens, l’émotion. Françoise Wintz

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