Maisons de pays en Haute-Garonne

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CAUE 31 LOUBATIÈRES


1.4 Les coteaux gascons

TARN-ET-GARONNE LOMAGNE GARONNAISE

Villemur-sur-Tarn Fronton

Cadours

Grenade PLAINES ET COLLINES DE L’ALBIGEOIS ET DU CASTRAIS

Montastrucla-Conseillère

TOULOUSE

SAVÈS

Lanta

Saint-Lys Castanet-Tolosan ASTARAC

Rieumes

L'Isle-en-Dodon

MURET

Carbonne Boulogne-sur-Gesse

Le Fousseret

Auterive

Villefranchede-Lauragais Nailloux

AUDE

Saint-Martory

Montréjeau

Salies-du-Salat Barbazan

HAUTESPYRÉNÉES

Aspet

BIGORRE

Saint-Béat

ARIÈGE COUSERAN

ESPAGNE

Revel

Montgiscard

Un paysage de collines Décrire ces pays de la rive gauche de la vallée de la Garonne, c’est décrire la bordure courbe d’un pays dont l’unité est ailleurs, à l’ouest vers les coteaux du Gers. Toute cette portion de territoire est sculptée par une série de vallées parallèles orientées sud sud-ouest/nord nord-est, issues du plateau de Lannemezan. Ce relief sépare nettement la plaine de la Garonne de l’ensemble de l’éventail gascon.

Cazères

SAINT-GAUDENS

Bagnères de-Luchon

Caraman

Cintegabelle Rieux

Montesquieu-Volvestre

Aurignac

TARN

Verfeil

Léguevin

GERS

Les coteaux gascons constituent la frange nordouest du département. Il s’agit des territoires situés aux confins de la Lomagne et du Savès.

LES COTEAUX DE MONTCLAR

VAL D’ARAN

Dans le secteur de Cadours, au-delà de l’ample vallée de la Save, les paysages présentent des coteaux de 250 à 300 mètres d’altitude, et les dépassent parfois plus au sud, en limite départementale à l’ouest de Rieumes. La céréaliculture voisine alors avec des boisements, souvent positionnés au sommet des collines. Les parcelles cultivées composent des unités imposantes, bordées sans continuité de haies ou de bosquets. Dans les secteurs de Boulogne-sur-Gesse et l’Isleen-Dodon, ces vallées déterminent des chapelets de collines étroites et allongées : les serres. Dissymétriques, les serres offrent en rive droite des pentes fortes où se maintiennent bois et bosquets, et en rive gauche des pentes plus douces qui profitent aux surfaces cultivées. Dans ce secteur, les versants conservent de nombreuses prairies que se partagent ovins et bovins.

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Une agriculture de polyculture et l’élevage La polyculture vivrière et l’élevage ont façonné les paysages identitaires de ce secteur du département. Des cultures spécialisées s’y sont développées, tel l’ail violet toujours cultivé dans le secteur de Cadours depuis le XVIIIΩ siècle. Les haies caractéristiques du bocage d’autrefois tendent à disparaître en Lomagne où domine aujourd’hui la culture céréalière. Elles perdurent davantage autour de l’Isle-en-Dodon, où se maintiennent des surfaces de prairies.

Un habitat dispersé dominant Des villages peu nombreux sont répartis sur ce territoire faiblement urbanisé ; par contre l’habitat dispersé (métairies*, hameaux) y est assez dense. La présence de nombreuses sources a probablement permis cette répartition de l’habitat et son éparpillement au cœur des terres. Cet habitat présente des caractéristiques locales très marquées : maisons basses, au toit descendant très bas, épousant la topographie, où alternent le bois, la terre et la brique, et où le charpentier a eu un rôle prépondérant par rapport au maçon.

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La ferme gasconne Cette ferme de polyculture et d’élevage isolée au centre des terres de la propriété est établie généralement sur le versant sud d’une colline. À proximité, on trouve généralement un grand potager et une mare. Un puits et un pailler viennent compléter l’aire de travail qui est rarement clôturée. Tout ce secteur est marqué par un habitat relativement diversifié où alternent le bois, la terre et la brique, maisons à galeries, « balets » ou auvents. La silhouette élégante de cette bâtisse se fond parfaitement dans son paysage vallonné. Sa façade à large pignon exposée sud est très caractéristique. Abritée sous cette imposante couverture de tuiles canal qui descend jusqu’au sol pour presque le toucher, la ferme s’implante en crête de coteau, face au soleil. Bien que très exposée sur une hauteur du relief son ingénieuse forme architecturale la protège des intempéries.

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Organisation, volumétrie Conçu selon un plan compact, le plus souvent carré, le bâtiment réunit toutes les fonctions, habitation et exploitation sous le même toit, de plain-pied. Seul un large grenier est prévu dans les combles sous une vaste toiture à trois ou quatre versants.

le chai s’intercalent entre l’habitation et le hangar. Enfin l’accès au grenier se fait par l’intermédiaire d’un escalier généralement situé dans le chai ou le cellier.

Les accès au rez-de-chaussée sont répartis sur les quatre façades. L’accès de l’habitation se fait en façade sud sous le porche ou « balet* » en renfoncement du nu* de la façade. Il dessert les pièces d’habitation : la salle commune au centre commande les chambres. Le balet en retrait de la façade, caractéristique de cette typologie, est utilisé pour le séchage des épis de maïs ou du tabac, ainsi que pour effectuer des tâches quotidiennes à l’abri des intempéries et du soleil. Sous le grand hangar dont, les versants de couverture s’allongent en partie ouest et sur l’arrière au nord, se développent de vastes annexes agricoles. Ouverte à l’est, une grande remise pour l’outillage agricole et en fond un bûcher, à l’ouest, protégeant des intempéries les autres annexes, une succession de locaux étroits utilisés comme porcherie, poulailler ou cellier. L’absence de couloir caractérise le plan de cette ferme et seuls les locaux de la partie ouest ne sont accessibles que depuis l’extérieur. L’étable et

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Construction, matériaux et ornementation La toiture représentant la majeure partie de la surface extérieure, la composition des façades est secondaire. Aucun véritable ordonnancement et peu de modénatures. Les dimensions des ouvertures sont établies en fonction des besoins. Leur encadrement peut être réalisé en bois, en brique foraine ou plus rarement en pierre. Le bois occupe une place importante dans la construction et n’est pas relégué à la seule grangeétable. Il intervient dans la structure des colombages et la vaste charpente. La couverture est réalisée en tuile canal sur voliges. Aux égouts, trois tuiles sont superposées pour résister à l’action du vent. Même si la couverture est imposante, la charpente reste le plus souvent d’une technicité rudimentaire, les pannes et les arêtiers reposant sur les murs de refends, les murs extérieurs et des poteaux s’appuyant sur les poutres de plancher. Sous le hangar,

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les pannes sont portées par des poteaux en bois ou en maçonnerie de briques crues ou de foraines. La maçonnerie de facture modeste combine bois, terre crue (sous forme de pisé, de brique) et pierre, selon la nature du sol d’implantation : coteaux argileux ou boulbène. Les sols du porche, de la pièce commune et des chambres sont en carreaux de terre cuite, terre battue et parquet partout ailleurs. Dans l’étable, l’allée centrale surélevée en terre battue peut être bordée de briques cuites posées sur champ, râtelier et mangeoire occupant les côtés. Les plafonds des pièces d’habitation sont en plâtre sur lattis* ou en plancher sur solives apparentes. Les enduits intérieurs sont des enduits au plâtre ou à base de chaux. Les enduits extérieurs, quand ils sont réalisés, sont au mortier de chaux.

Maison des coteaux du Gers Cette maison, modèle du XIXΩ siècle, est essentiellement construite en terre crue et en briques sur un plan se rapprochant du carré. Cette technique mixte permet d’utiliser un matériau peu onéreux (la terre) sur les parties peu exposées aux intempéries et de privilégier l’emploi de la pierre pour les parties plus vulnérables (angles, soubassements, mur ouest…). Les façades sont alors enduites. Si la maison est liée à une exploitation, son annexe agricole est positionnée généralement à l’ouest ou séparée. Le toit des annexes peut descendre très bas (culbouch) pour optimiser la protection aux intempéries. Les décors sont sobres et se concentrent sur le traitement différencié des encadrements et angles. Des corniches ou des génoises peuvent être mises en place ainsi que des oculus en terre cuite.

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2.1 Définitions

Vous souhaitez faire des travaux dans une maison ancienne. Vous vous interrogez sur ce patrimoine à mettre en valeur et sur les grandes orientations à trouver. Une simple définition des termes permet de s’entendre sur des objectifs et des usages différents facilitant ainsi une discussion constructive avec les professionnels qui vous accompagneront.

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Restaurer C’est remettre à l’identique de l’état originel. Cela implique donc une recherche et une mise en pratique des techniques de construction ancienne. Pour éviter tout pastiche de l’ancien on se méfiera des effets de mode comme celle actuelle de piquer les enduits de façade pour laisser l’appareillage de briques ou de pierres à nu.


Réhabiliter C’est trouver la juste proportion entre les nouveaux éléments à apporter pour respecter la législation (réglementation thermique 2005 dans l’existant par exemple) et la sauvegarde des particularités du patrimoine. C’est aussi intégrer les normes de confort actuel à une construction ancienne.

Rénover C’est remettre à neuf un bâtiment. Cette solution apparaît souvent la moins contraignante. Pourtant elle ne correspond pas à une mise en valeur du patrimoine mais plutôt à une nouvelle création.

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2.2 Bâti ancien et modes de vie actuels

Dans l’habitat traditionnel ancien, la partition des pièces était liée au type d’exploitation agricole puis à la présence au sein de la maison de plusieurs générations, des grands-parents aux petits-enfants, coexistant dans quelques pièces communes. La structure familiale a évolué ainsi que les rapports entre les habitants d’une même maison. Aujourd’hui les familles sont généralement moins nombreuses et rarement constituées de plus de deux générations. Ainsi le bâti rural traditionnel est souvent amené à évoluer dans son organisation lorsqu’une nouvelle famille vient s’y installer. Au-delà des équipements de confort actuels à installer certains cherchent à incorporer des éléments modernes sans rapport avec le bâti d’origine. Avant de s’engager dans un projet de restauration d’un bâti ancien il faut s’interroger sur ses priorités. Le charme d’une vieille maison s’accommode mal d’une armada de blocs de climatisation sur sa

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façade ! Son architecture mais aussi son fonctionnement intérieur découlent d’une logique à respecter et constituent le véritable patrimoine de cette habitation. Ses ouvertures de taille restreinte, ses espaces très cloisonnés, ses nombreuses pièces de service sont autant d’éléments qui répondent à des limites constructives et qui permettent une bonne gestion thermique. À ce titre, il est recommandé de limiter les interventions pour ne pas entrer en contradiction avec les principes structurels ou d’organisation intérieure d’origine et de perdre ainsi tout attrait patrimonial.

La restauration d’une maison peut aussi être la source de découvertes de matériaux ou d’éléments de qualité. Dans une démarche de développement durable, on peut faire l’inventaire des différentes parties de la maison et favoriser la récupération d’éléments anciens (poutres, plancher, sable de piquage des enduits…), pour les réintégrer au nouveau projet. Dans tous les cas, une observation attentive du bâtiment existant et une conception globale aidée par des professionnels contribueront à la réussite de votre projet.

Les dépendances ou ateliers offrent davantage de liberté d’aménagement. Leurs volumes intérieurs sont en général très ouverts, avec peu de cloisonnement. Leurs façades disposent de grandes ouvertures, servant à l’origine de porte d’étable ou de ventilation des fenils… Nos modes de vie contemporains s’adaptent très bien à ces espaces qui, après aménagement, offrent des pièces de taille importante et très lumineuses. De plus, les travaux à réaliser sont grandement facilités par la part minime de démolitions. Un autre écueil dans la restauration de maison ancienne est la réalisation de « faux vieux ». Il est en effet intéressant de retrouver des traces des éléments anciens d’une maison et de les remettre en valeur. Mais lorsqu’elles ont totalement disparu, il est plus judicieux de trouver un prolongement contemporain de la bâtisse, sans chercher à imiter l’existant.

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Ce présent carnet s’inscrit dans une collection de trois carnets. Le deuxième carnet, Villas modernes, sera consacré aux pavillons et villas construites de l’Entre-Deux-Guerres jusqu’à la fin du XXe siècle, avec la diversité introduite par la chronologie des styles et l’industrialisation des composants du bâtiment. Le troisième carnet, illustré de réalisations récentes, Habitat d’aujourd’hui, a l’ambition d’ouvrir des pistes de réponse à toutes les questions d’actualité que doit se poser le futur constructeur.

CAUE de la Haute-Garonne 1, rue Matabiau 31000 TOULOUSE 05 62 73 73 62 www.caue31.org

ISBN 978-2-86266-667-9

20 € 9

782862 666679

www.loubatieres.fr

Vallées pyrénéennes, piémont du Comminges, coteaux gascons, coteaux du Lauragais, plaines toulousaines, terrasses du Frontonnais, les paysages changent de l’un à l’autre de ces terroirs ou pays. À cette diversité des paysages, répond celle de l’architecture des fermes. Pas à pas, parcourant les pays de Haute-Garonne, ce carnet invite à découvrir les traits généraux et les caractères singuliers attachés à la construction ancienne et ses matériaux… Il permet à tous de mieux connaître le patrimoine vivant de l’habitat ancien et d’éviter de dénaturer ou banaliser une ferme ou une maison de village en les rénovant.


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