Toulouse au Moyen Âge

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TOULOUSE AU

MOYEN ÂGE

1000 ans d’histoire urbaine

JEAN CATALO QUITTERIE CAZES JEAN-LUC BOUDARTCHOUK FABIEN CALLÈDE HENRI MOLET ANNE-LAURE NAPOLÉONE DIDIER PAYA GÉRARD PRADALIÉ

LOUBATIÈRES



AVANT-PROPOS

À

Toulouse comme dans de nombreuses villes, le Moyen Âge, c’est-à-dire la longue période qui va de la fin de l’Antiquité au XVe siècle, est une période clef pour l’organisation de son centre historique et la construction de ses grands édifices religieux dont certains subsistent aujourd’hui. La ville est la forme d’organisation humaine la plus complexe qui soit. L’analyser peut se faire de multiples façons, selon que l’on est urbaniste, architecte, sociologue, anthropologue, démographe, historien ou géographe. Selon leur spécialité, les historiens mettent l’accent sur la vie économique, sociale, culturelle, politique, etc. Les géographes donnent une place fondamentale à la notion d’organisation, au double sens du mot : ce qui organise (les acteurs et leurs logiques) et ce qui est organisé (les formes, les paysages, les types d’espaces urbains) 1. Cette relation dynamique entre société et espace urbain ouvre une série de perspectives qui permettent à l’historien comme à l’archéologue de travailler non plus sur ce qui se produit dans le cadre de la ville, mais sur la ville elle-même, en établissant que les multiples activités sociales participent pleinement au processus de la « fabrique urbaine 2 ». La ville n’est pas seulement un palimpseste, c’est un lieu dynamique où l’interaction entre la communauté de ses habitants et son environnement immédiat produit des rémanences, des effacements et des réactivations 3. Depuis trente ans, le développement de l’archéologie urbaine à Toulouse a livré, à travers les résultats d’une quarantaine de fouilles, des informations nouvelles. C’est ainsi que sont apparus, par exemple, le château comtal puis royal – ce dernier n’ayant jamais, probable damnatio memoriae, fait l’objet d’une enquête approfondie –, ou des éléments qui permettent de poser autrement la question de l’émergence du bourg Saint-Sernin. Pris séparément, un site fouillé fournit un certain nombre d’observations ponctuelles, échelonnées dans le temps. Prises dans leur ensemble, ces fouilles révèlent de grandes tendances d’expansion ou de rétraction, mettent au jour des éléments structurants comme les rues et les parcelles, c’est-à-dire des formes urbaines avec leurs raisons d’être et leurs conséquences. Mais comment peut-on présenter de manière synthétique une des époques les plus fécondes de l’histoire urbaine? Pour cet essai, nous avons constitué une équipe restreinte car il s’agissait de mener un véritable travail collectif qui aurait risqué de se transformer en une juxtaposition de contributions si l’équipe avait été pléthorique.

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Nous l’avons voulue aussi soudée pour affronter les débats passionnés auxquels le sujet a donné lieu, et la plupart d’entre nous sont compagnons de travail depuis presque trois décennies dans le domaine de l’archéologie toulousaine. Chacun a pris en charge un ou plusieurs thèmes (Fabien Callède a été chargé de la réalisation des seuls plans), mais chaque texte (qui reste signé de son auteur) a été relu, amendé, voire corrigé par l’ensemble de l’équipe au cours de séances collectives. L’élaboration de ce travail, qui a duré quatre ans, s’est faite dans le cadre d’un Projet Collectif de Recherche financé par la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Midi-Pyrénées (Service régional de l’archéologie) et par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap). Nous avons fait le choix de la cartographie historique, reprenant des atlas historiques l’idée fondamentale qu’une cartographie n’est pas une simple illustration mais une véritable source qui suscite le débat et fait émerger des constats inattendus, ou plutôt non présupposés. Pour autant, nous n’avons pas cherché l’exhaustivité : suivre l’exemple du magnifique Atlas Historique des Villes de France consacré à Bordeaux 4 n’était ni dans nos moyens, ni dans nos idées. Nous sommes donc partis des données nouvelles fournies par l’archéologie, et les avons cartographiées sur le fond de plan cadastral de 1550 patiemment recomposé par Henri Molet à partir de fragments et de l’analyse complète des minutes. En les confrontant aux textes conservés dans les archives ou aux édifices civils ou religieux qui subsistent, nous avons perçu la ville comme une succession de dynamiques qu’il fallait analyser. Partant, il devenait possible de porter un regard différent sur l’histoire médiévale de Toulouse, de ses quartiers, de ses rues, de ses monuments, voire de ses maisons. Mais ce n’est pas le cadre figé de la vie quotidienne des générations passées qui a retenu notre attention ; est privilégiée ici la manière dont ce cadre se constitue et évolue, entre souci (ou non) d’organisation de la vie collective, accommodements avec l’existant et nécessités du moment. Par ailleurs, nous souhaitions que les dernières avancées de l’archéologie urbaine préventive touchent un public qui considère souvent la recherche historique comme définitivement acquise et inamovible. À cette fin, nous avons choisi une présentation en chapitres articulés autour des dates porteuses de changements. Chaque chapitre présente d’abord les principaux acteurs du moment, et est invariablement suivi d’un « portrait de la ville » à la période considérée. Suivent des articles courts et synthétiques, sur les sujets les plus représentatifs de cette période, dans lesquels les hypothèses des chercheurs côtoient une iconographie concrète et évocatrice. Nous espérons que les lecteurs trouveront ici l’écho des découvertes, des incertitudes et de la volonté toujours renouvelée de rigueur scientifique qui ont accompagné notre travail pendant ces années, et le plaisir d’une curiosité nouvelle pour Toulouse.

Jean Catalo, Quitterie Cazes, Gérard Pradalié


— INTRODUCTION —

TOULOUSE, TOPOGRAPHIE HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIE, UNE LONGUE HISTOIRE

L’

intérêt pour la topographie historique de la ville et l’émergence d’une sensibilité aux témoignages matériels de son passé, qu’on pourrait qualifier d’archéologique, ont une longue histoire. Cependant le terme d’archéologie, qui n’apparaît qu’au xvie siècle, a désigné longtemps et jusqu’à une période récente ce que nous appelons aujourd’hui l’archéologie monumentale. Historiens et historiens de l’art en étaient les représentants. L’archéologie actuelle est née au xviiie siècle avec les fouilles d’Herculanum et de Pompéi. Mais il a fallu attendre le dernier tiers du vingtième siècle, pour qu’à côté des archéologies antique (dite aussi classique) et préhistorique prenne place en France l’archéologie médiévale. Quant à l’archéologie urbaine proprement dite (et son volet médiéval), dépendante des grands chantiers d’aménagement, elle ne s’est vraiment imposée que dans les années 1980.

Au sortir du Moyen Âge, celui qu’on peut considérer comme le premier historien de Toulouse, Nicolas Bertrand, propose un ouvrage qui embrasse l’histoire de la ville des origines à son époque. Il serait trop facile aujourd’hui de se gausser d’une conception de l’Histoire et d’un tableau qui font la part belle à de mythiques rois fondateurs (dont Tholus) et autres légendes, lesquelles auront la vie dure. On préférera ne retenir de son livre, malgré tout pionnier, que quelques faits concrets, dont il a été proche dans le temps ou dont il a été le témoin, comme la démolition en 1475 des « capellades » du Salin ou d’autres places pour des raisons d’insalubrité, et surtout la célèbre gravure sur bois de la Civitas Tholosa de la première édition, celle de 1515 1. Cette vue cavalière (fig. 1) représente au premier plan le faubourg SaintCyprien, défendu à l’ouest par sa muraille, d’où émerge le clocher de SaintNicolas, la Garonne, avec d’amont en aval les moulins du Château, l’île de Tounis et la Garonnette, le pont de la Daurade alors couvert, et le Bazacle. La ville, elle aussi murée, est un amoncellement de toitures de tuiles, de clochers (Saint-Sernin, le Taur, Saint-Étienne…) et de tours (château

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Narbonnais). Malgré ses schématisations – l’artiste anonyme ne fait pas le distinguo entre la Cité et le Bourg et seuls sont pris en compte les grands monuments – cette première représentation graphique de Toulouse, qui pose encore quelques problèmes d’identification, est remarquable par la relative exactitude de ses localisations et de certaines de ses représentations monumentales. On ne rejettera pas tout non plus du successeur de Bertrand, Antoine Noguier, embourbé dans les mêmes marécages historiques. Sa description du château Narbonnais, peu de temps après sa démolition, est un témoignage de grande valeur sur le monument, sans oublier le célèbre dessin de la porte romaine du château par Servais Cornoaille 2 (fig. 2). Fig. 1 – Nicolas Bertrand, Vue cavalière de Toulouse, première représentation de la ville (extrait de Opus de Tholosanorum gestis ab urbe condita, 1515).

On le voit, les historiens du seizième siècle, imprégnés de culture humaniste et fascinés par le passé mythique de leur ville, ne sont intéressants pour l’archéologue d’aujourd’hui que lorsqu’ils redeviennent de simples témoins de leur temps, aidés en cela par des artistes, presque par accident. Passés les graves troubles politico-religieux de la fin du siècle, vers 1620-1630, on retrouve les mêmes discours pseudo-historiques chez certains de leurs successeurs. Mais une inflexion s’amorce, à terme décisive : l’intérêt pour le passé de Toulouse se précise et se concentre sur ses « antiquitez ». Si l’ouvrage de Chabanel sur la Daurade « et autres antiquitez » est dans la droite ligne « historique » de Bertrand et de Noguier 3, on en retiendra néanmoins quelques remarques sur la Daurade, le château Narbonnais, la Porterie, etc. De la même veine est le livre de La Roche Flavin, malheureusement arrêté en pleine parution 4. Noyées dans un fatras historico-mythologique, quelques informations retiennent l’attention, sur la muraille, les portes, etc. Le livre II s’annonçait bien plus prometteur, puisqu’après avoir traité, sans originalité, des faubourgs, des ponts et des moulins, il se poursuivait par un chapitre V intitulé : Des portes, rües et places publiques de la ville de Tolose, et laissait entrevoir un exposé de topographie urbaine, le premier. Las ! Ce chapitre s’interrompt au bout de huit lignes, et avec lui l’ouvrage. Comme La Roche Flavin son contemporain, Guillaume de Catel est un parlementaire, mais d’une autre envergure intellectuelle: il est le reflet d’un xviie siècle plus « scientifique», plus sensible en particulier au phénomène urbain, aux caractères concrets, géométriques et mesurables des villes, attitude qui débouche sur les

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premières cartographies 5. Catel est aussi un véritable historien, et les pages qu’il consacre à Toulouse dans ses Mémoires de l’Histoire du Languedoc éclipsent les affabulations de ses prédécesseurs 6. Car Catel est d’abord un redoutable esprit critique qui fait justice, par exemple, des origines mythiques de la ville ou de l’existence du lac de SaintSernin. Il a des prudences que ne désavouerait pas un moderne, quand il hésite sur la localisation du Capitole romain (même s’il se trompe en fin de compte), et des intuitions, quand il suggère que le Bourg Saint-Sernin, hérissé de tours, abritait une population de « nobles ». Mais Catel est aussi le premier à présenter, capitoulat après capitoulat, les monuments de la ville, des plus humbles aux plus grands. Sa démarche est un modèle du genre. Elle s’appuie d’abord sur la documentation écrite, qu’elle soit d’époque antique (Ausone, Strabon) ou médiévale : aux témoignages des historiens et chroniqueurs, de Grégoire de Tours à Roger de Hoveden, il ajoute ceux de documents que l’on qualifierait aujourd’hui d’archives, communales, royales, ecclésiastiques, qu’il n’hésite pas le cas échéant à retranscrire. Il les complète par des témoignages personnels très précis, par exemple sur l’aqueduc de Saint-Étienne ou sur le cimetière Saint-Sauveur. Le résultat est une mine de renseignements dans l’ensemble très sûrs et absolument irremplaçables. Dans le domaine cartographique, le plan Tavernier (1631) complète heureusement le riche travail de Catel 7. C’est aussi un travail remarquable, malgré des imperfections dans la représentation des monuments (par exemple SaintSernin), qui nous propose, entre autres, le premier quadrillage des rues et leur nom. Le plan Tavernier inspire par la suite plusieurs autres plans, comme le plan Jollain de 1639 qui enregistre la disparition du pont de bois de Tounis et du pont couvert de la Daurade emportés par la crue de 1636 8, et surtout le plan Jouvin de Rochefort, édité lui aussi à Paris, vers 1678 9 (fig. 3). Plan simplifié, qualifié de « dernier des plans anciens… premier des plans modernes », il s’allège de la représentation des maisons et des moulons habités, pour ne garder que les principaux monuments et la trame des rues. Mais surtout il a déjà des préoccupations de nature archéologique. S’il entérine l’existence d’un seul pont sur la Garonne, le pont Neuf, il localise les ruines du pont Vieux (romain) encore visibles en amont, et celles du pont de la Daurade en aval. Il note aussi la présence de deux aqueducs mystérieux, l’un au pied de la Daurade, l’autre rue des Changes. Il est enfin le premier à cartographier le tracé de la vieille muraille romaine entre la Cité et le Bourg, partiellement interrompu par les bâtiments de la Maison de ville. Après Catel et Tavernier, le soufflet retombe quelque peu. Les successeurs en sont réduits à mettre leurs pas dans les leurs, tout en ajoutant çà et là, pour ce qui concerne les historiens, des remarques de leur cru. Ainsi Lafaille, à qui l’on doit par exemple la première référence à la Porte Narbonnaise tirée de Marca 10. Ou Du Puy des Grais, un parlementaire, parfois critique à l’égard de Catel à qui il emprunte beaucoup, mais d’un médiocre intérêt, à l’exception du plan publié dans son Historia Tolosae p. 351 11, intéressant pour certains détails. À l’autre bout du xviiie siècle, du Rozoy, journaliste et homme de lettres parisien égaré un temps en province, n’est qu’un compilateur 12.

Fig. 2 – Servais Cornoaille (XVIe s.), dessin représentant l’arc antique qui aurait été découvert dans l’enceinte du château Narbonnais ; les vastes fouilles récentes n’ont pas permis de vérifier sa localisation (extrait de A. Noguier, Histoire tolosaine, 1556).

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Fig. 3 – Plan Jouvin de Rochefort, « dernier des plans anciens…, premier des plans modernes » de Toulouse (Toulouse, musée Paul-Dupuy).

D’un point de vue cartographique, le xviiie n’apporte rien de plus, sauf le plan Chalmandrier de 1774 qui fait désormais une place aux faubourgs, notamment au nord jusqu’au Canal du Midi. Plus riches de renseignements pour l’archéologue sont les plans partiels dressés à l’occasion des projets d’aménagement urbain par un Cammas, un Rivalz, un Saget ou un Virebent 13. Mais, pas plus que les cadastres urbains à vocation fiscale (Grandvoinet, 17801808) leur justification première n’est archéologique. Il en va de même pour un très beau document figuré contemporain à vocation artistique dans lequel sont représentés en élévation plusieurs monuments aujourd’hui disparus. C’est la Vue de la ville de Toulouse de Gilles Pin (fig. 5) (1775) avec ses clochers de Saint-Michel et de Saint-Sauveur entre autres, ses tours du Palais et des messieurs de Saint-Jean, ses portes Montgaillard et Montoulieu 14. « Toute recherche d’archéologie toulousaine débouche nécessairement, un jour ou l’autre, sur Alexandre Du Mège » (M. Durliat) 15. Du Mège (17801862) n’est pas seulement un romantique touche-à-tout attiré par l’Égypte, les Tectosages ou l’art médiéval, il est aussi – malgré ses dérapages – un infatigable prospecteur, un éveilleur de conscience et, pour Toulouse, le pionnier de la sauvegarde du patrimoine médiéval. Dans cette « capitale du vandalisme » (Montalembert) où l’on détruit coup sur coup les cloîtres de Saint-Étienne, de Saint-Sernin, de la Daurade, le couvent des Carmes, etc, il sauve ce qui peut l’être: les chapiteaux romans qu’il abrite au musée des Augustins dont il devient

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conservateur, la nef raimondine de Saint-Étienne et les Jacobins, avec l’aide de Mérimée. C’est également un historien, responsable d’une édition de l’Histoire Générale de Languedoc et auteur d’une médiocre Histoire des institutions… de Toulouse dont le quatrième volume (1846) retient pourtant l’attention: reprenant Catel et le plan de ses Mémoires de l’histoire du Languedoc, il livre de précieux renseignements de topographie urbaine, notamment dans les capitoulats de la Daurade (avec Saint-Cyprien), du Pont-Vieux et de Saint-Étienne 16. En la matière, il ouvre la voie aux historiens des rues de Toulouse. L’archéologie méridionale et toulousaine lui doit aussi la fondation en 1831, avec le marquis de Castellane, de la Société Archéologique du Midi de la France, dont les Mémoires, publiés irrégulièrement, deviennent la vitrine de l’archéologie sur le plan régional et local. Un Bulletin régulier les complète à partir de 1869 17. Du Mège et ses collègues de la Société Archéologique partagent avec beaucoup de leurs contemporains l’engouement romantique pour le Moyen Âge et ses monuments. Les sauver, c’est d’abord les faire connaître en les représentant. D’où les croquis de Du Mège lui-même et l’énorme entreprise des Voyages pittoresques du baron Taylor avec ses quatre volumes consacrés au Languedoc qui proposent 78 lithographies sur Toulouse, dont une majorité est tirée des dessins de Dauzats 18. D’un intérêt comparable pour l’archéologue sont les dessins et les aquarelles de Ferdinand Mazzoli, dans les années 1860: on en retiendra, par exemple, la série des portes de la ville avant leur destruction (Montoulieu, Matabiau, Las Crosses, Arnaud-Bernard, Muret) 19 (fig. 4). En revanche, les illustrations de Toulouse monumentale et pittoresque, sommaires, ne sont pas à la hauteur des notices qu’elles

Fig. 4 – La porte Montoulieu, par Ferdinand Mazzoli (Toulouse, musée Paul-Dupuy).

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Fig. 5 – Vue de la Ville de Toulouse, 1775, par Gilles Pin (Toulouse, Archives des canaux du Midi).

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accompagnent et qui réservent quelques bonnes surprises, même si elles ne font que puiser dans la bibliographie existante, comme les développements sur le caveau des Jacobins et sur celui des Cordeliers 20. L’intérêt pour l’archéologie devient alors général, mais il ne profite longtemps encore qu’à l’archéologie monumentale, et aux grands édifices religieux. En la matière, la Société Archéologique a fort à faire. La vieille Académie des Sciences, aux préoccupations plus concrètes, s’en mêle également ainsi que l’Histoire Générale de Languedoc, sans oublier les nombreuses revues qui naissent au tournant du siècle : les Annales du Midi, qui se présentent entre autres comme une revue archéologique (1889), la Revue des Pyrénées (1889), la Revue du Midi (1890), l’Auta (1906), la Revue historique de Toulouse (1914). Dans leur majorité, les Notices et Notices historiques alors rédigées concernent donc les grandes églises et les couvents de Toulouse. Du Mège lui-même met la main à la pâte : après avoir beaucoup publié dans les Mémoires de l’Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse il fournit en articles les Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France nouvellement créés ad hoc : dès les tomes II et III par exemple, il s’intéresse à la Daurade et aux Augustins. Dans les tomes suivants, des membres de la Société prennent le relais pour d’autres monuments 21. Après 1870 et l’incendie qui les ravage, les Cordeliers font l’objet de deux études concurrentes, l’une de la Société 22 l’autre de l’Académie des Sciences 23, etc. Mais peu à peu, la veine des édifices religieux s’épuisant, les historiens se tournent vers d’autres sujets: les collèges universitaires et les hôpitaux, l’enceinte, le Château Narbonnais, la Maison Commune ou Capitole, les cimetières, etc 24. En 1894, J. de Malafosse franchit un pas de plus en étudiant Les anciennes maisons de Toulouse 25. Autres nouveautés, à créditer cette fois-ci au compte de l’Académie des Sciences : elle publie dès 1830 une étude sur les fontaines de Toulouse, en 1866 une sur ses égouts et en 1878 une autre sur des carrelages découverts à Saint-Étienne et à l’ancien archevêché 26.


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Au même moment, le souci de la topographie urbaine déjà présent chez Du Mège se précise. Edmond Cabié est le premier à s’intéresser aux plans anciens de Toulouse 27. Les quartiers commencent aussi à retenir l’attention des historiens. En 1867, Victor Fons ouvre la voie en rassemblant la documentation disponible sur le Bourg Saint-Sernin 28. Quelques années plus tard, Louis Bunel en fait autant pour le faubourg Saint-Cyprien 29. Puis ce sont les rues de la ville et de ses faubourgs. Dans les années 1880, Léon Saint-Charles entreprend un Dictionnaire topographique de Toulouse qu’il laisse, semble-t-il, à l’état d’ébauche. Son successeur en la matière est Jules Chalande avec son Histoire des rues de Toulouse 30. Nous voici au xxe siècle où rien ne change jusque vers 1950-1970. Dans notre région et ailleurs, la fouille archéologique reste l’apanage des préhistoriens et des historiens de l’Antiquité 31. Pour ce qui est du Moyen Âge, l’archéologie monumentale continue à avoir pignon sur rue, et si fouille il y a, elle n’est utilisée qu’à son service, pour éclairer l’histoire des édifices. C’est ainsi que des sondages sont effectués à Saint-Sernin, à Saint-Étienne, à la Daurade, aux Jacobins, etc 32. Forts de leurs archives écrites et peu tournés vers la culture matérielle de leur période d’étude, les médiévistes français et toulousains, autres que les historiens de l’art, n’ont pas encore découvert l’intérêt des « archives du sol ». Mais la situation évolue. Le premier à proposer une étude d’ensemble de l’évolution topographique, notamment au Moyen Âge, est un géographe, Jean Coppolani. Philippe Wolff en reprend les grands traits dans son Histoire de Toulouse 33. Par ailleurs, déjà pratiquée dans les pays d’Europe du nord et de l’est, l’archéologie médiévale progresse sous l’impulsion de Michel de Boüard, fondateur du Centre de recherche archéologique médiévale (CRAM) de Caen et de la revue Archéologie médiévale (1971). Ce qui n’empêche pas les premières

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fouilles médiévales régionales d’être conduites par des archéologues polonais à Saint-Jean-le-Froid dans l’Aveyron et à Montaigut dans le Tarn (19641967), à l’exception des recherches entreprises à partir de 1964 sur le castrum de Montségur 34. Le mouvement ne touche pas encore Toulouse qui en 1971 retombe provisoirement, et avec éclat, dans sa réputation de « capitale du vandalisme » : l’excavation de la place du Capitole, pour les besoins d’un parc de stationnement souterrain, conduit à la destruction irrémédiable des vestiges de la grande porte romaine et médiévale, la Porterie, et de l’église Saint-Quentin. Il en va de même au quartier Saint-Georges où la grande opération d’urbanisme des années 1970 s’accompagne de la destruction des couches archéologiques du quartier médiéval des potiers, entre autres. Dernière atteinte majeure au patrimoine toulousain : la destruction des vestiges du palais des rois goths sur le site de l’ancien hôpital Larrey en 1989. Ces vestiges, du moins les derniers, auraient dû bénéficier des dispositions nouvelles du Code de l’urbanisme de 1977 et 1986 relatives à la sauvegarde du patrimoine archéologique. En dépit de cela, il faut reconnaître le caractère bénéfique d’ensemble de ces dispositions qui soumettent désormais les travaux d’aménagement urbain à des fouilles préalables. Les grands chantiers de fouilles qui à Toulouse, ville d’origine romaine, embrassent forcément les époques antique, médiévale et moderne, peuvent alors se développer. Et d’abord celui de Saint-Pierre-des-Cuisines, ouvert dès 1965, confié ensuite à l’Université du Mirail qui l’utilise comme chantier-école – un enseignement d’archéologie médiévale est créé en 1977 – puis à Quitterie Cazes et à son équipe (1985-1986). Suivent les fouilles de la place Saint-Étienne (19861987), de la place Arnaud-Bernard (1987), de l’ancien hôpital Larrey (1988), cette dernière sous la responsabilité de l’Afan (devenue Inrap en 2002)… En quelques années donc, les chantiers d’archéologie urbaine, avec leur volet médiéval, se sont multipliés dans un contexte régional au diapason, ce dont témoigne en 1987 une publication pour grand public consacrée à l’essor de l’archéologie en Midi-Pyrénées de la Protohistoire au xviie siècle 35. Parallèlement, la nécessité d’études topographiques précises pour mieux cerner et protéger le patrimoine archéologique se fait sentir : un projet de carte archéologique est alors lancé, que l’imminence des chantiers du métro et la perspective d’un renouvellement radical des connaissances rendent prématuré (1988) 36. Mais les Mémoires de la Société Archéologique accueillent désormais les résultats des fouilles urbaines 37. Et une exposition du Musée des Augustins en 1990 consacre l’émergence spécifique de l’archéologie médiévale à Toulouse et dans sa région 38.

Gérard Pradalié


— CHAPITRE I —

DE LA VILLE ANTIQUE À LA VILLE MÉDIÉVALE, SIX SIÈCLES DE GESTATION

Introduction historique -

Gérard Pradalié

L

a fin de l’Antiquité et le haut Moyen Âge toulousains souffrent d’un manque presque total de documents écrits ; le grand historien Philippe Wolff, de ce point de vue, parlait à juste titre de « temps obscurs ». À l’exception d’une lettre de Sidoine Apollinaire pour le ve siècle, il faut se contenter de quelques allusions chez Grégoire de Tours ou chez les chroniqueurs des rois francs, Frédégaire et ses successeurs. Le diplôme royal de 844, octroyé par Charles le Chauve à l’Église de Toulouse, est le seul en six siècles qui vienne briser le quasi silence des sources. Nous ne connaissons l’histoire de la ville qu’en relation avec les grands événements politiques et militaires de l’époque, et seulement dans la mesure où son nom est cité. Au ve siècle, dans le contexte de l’effondrement progressif de l’Empire romain et des migrations germaniques appelées naguère « invasions barbares », Toulouse est menacée dès 407-408 par le passage des Vandales qui poursuivent ensuite leur route vers l’Espagne et l’Afrique du nord. Quelques années plus tard, en 414 ou 418, la ville tombe aux mains des Goths venus des steppes de la Mer Noire via l’Italie. Ces « barbares », les plus romanisés de tous, l’occupent jusqu’en 508, quand, conséquence de leur défaite à Vouillé l’année précédente, ils laissent place à de nouveaux venus, les Francs de Clovis. Désormais Toulouse est franque pour de longs siècles. Entre 418 et 508, Toulouse est capitale du royaume wisigothique qui s’étend sur toute la Gaule du Midi, de l’Aquitaine à la Provence et sur l’Espagne. Sidoine Apollinaire (mort vers 488) a laissé une description célèbre de la vie au palais royal ; une partie de celui-ci a sans doute été retrouvée à l’emplacement de l’ancien hôpital Larrey, au nord-ouest de la ville, en 1989.

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Fig. 6 – Lampe islamique, d’origine orientale, datée du VIIIe siècle, découverte au chemin de Saint-Roch (quartier Saint-Agne à Toulouse) en 1931 : un témoignage des raids islamiques ? (Toulouse, musée Saint-Raymond).

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Mais nous ignorons presque tout des relations des Goths ariens avec l’aristocratie et la population toulousaines sans doute acquises en majorité au christianisme. Notre ignorance en la matière rejoint celle qui touche au sort des magistratures municipales et des manifestations traditionnelles de la vie publique d’une grande ville romaine. Et ce ne sont pas les chroniqueurs francs, dont les préoccupations sont essentiellement dynastiques et événementielles, qui peuvent nous éclairer sur ce point. Pendant deux siècles et demi, la ville fait partie d’un des royaumes francs du nord de la Loire, sans doute la Neustrie. Tout indique autour de Toulouse une réelle présence franque : toponymes, cimetière à faciès franc (La Gravette à L’IsleJourdain). Dans la ville même, les hauts responsables du nouveau pouvoir ont des noms germaniques, qu’il s’agisse du duc Launebaude ou des évêques Erembert et Magnulf à la fin du vie siècle. Car les rois francs ont besoin d’un point d’appui solide face à l’Espagne où, après 508, se replient les Goths qui conservent néanmoins une province de Septimanie au nord des Pyrénées et sur laquelle, après 711, déferlent les armées arabo-berbères qui en 719 arrivent jusqu’à Narbonne. Plus que jamais Toulouse est alors ville-frontière : c’est devant elle, et non à Poitiers, que vient se briser en 721 la seule tentative sérieuse de conquête de la Gaule franque par les Musulmans (fig. 6). Le mérite n’en revient pas aux seuls Francs. Certes le duc Eudes qui arrête l’invasion de 721 porte un nom germanique, mais il est, à la tête d’« une armée d’Aquitains ou de Francs », qualifié de « prince d’Aquitaine ». Par ailleurs, à partir de la seconde moitié du viie siècle, un certain nombre de hauts responsables toulousains nommés par la monarchie franque portent des noms latins. Ils sont sans doute issus de l’aristocratie régionale, tel le duc Félix « très noble et illustre patrice de la ville de Toulouse » vers 660-670. À la même époque, on frappe sur place des tiers de sou d’or à l’image de la louve et des jumeaux, symboles de la Ville Éternelle. En deux siècles, Toulouse s’est donc sans aucun doute intégrée au monde franc, mais elle n’a pas oublié ses racines romaines, tout comme l’Aquitaine à laquelle elle appartient désormais. Or cette Aquitaine « romaine » des années 720-730 est aussi devenue une rivale pour les royaumes francs du nord. D’où la longueur et la brutalité des guerres menées par Charles Martel et son fils Pépin le Bref, fondateur de la dynastie carolingienne, pour éliminer ses ducs et la réduire à l’obéissance. La prise de Toulouse en 767 signe la fin du dernier des ducs indépendants. La ville redevient alors tête de pont du pouvoir franc, désormais unifié par Charlemagne, face aux Gascons diabolisés par sa propagande à l’ouest et face aux Arabes qui ont abandonné la Septimanie pour se replier au


I – DE LA VILLE ANTIQUE À LA VILLE MÉDIÉVALE, SIX SIÈCLES DE GESTATION

sud des Pyrénées. C’est de Toulouse que partent les armées franques du comte Guillaume à la reconquête de la future Catalogne (prise de Barcelone en 801). Le sentiment régionaliste n’en disparaît pas pour autant. Charlemagne le reconnaît même en créant un royaume d’Aquitaine confié à son fils Louis le Pieux, puis à la descendance de ce dernier, Pépin I et Pépin II. Mais au partage de Verdun en 843, l’Aquitaine est donnée à Charles le Chauve « roi de Francie occidentale » qui entreprend aussitôt de s’en rendre maître : les deux sièges qu’il impose à Toulouse en 844 et 849 soulignent à nouveau l’importance politique et militaire de la ville. Il ne s’en empare en 849 que grâce à la trahison du comte nommé par Pépin II pour la défendre : Frédelon. Fait capital pour l’avenir, ce personnage est l’ancêtre des comtes de Toulouse du Moyen Âge, les Raimond. Les grands traits de cette histoire événementielle, qui se déroule sur six longs siècles, laissent non résolue la question du gouvernement de la ville. Qui l’administre ? Est-ce l’évêque, à l’exemple bien connu de Didier évêque de Cahors (mort en 656) ? De fait, en deux occasions, l’évêque semble avoir joué un rôle de premier plan : c’est d’abord Exupère qui, si l’on en croit saint Jérôme, aurait défendu sa ville contre les Vandales en 407-408 ; c’est aussi Magnulf qui, en 585, aurait tenté de fermer la ville à un prétendant illégitime au trône et probable agent des Romains d’Orient, Gondovald. Mais ces deux exemples isolés ne concernent que le début de la période. Par la suite, les évêques, dont on est loin d’avoir la liste complète, ne sont pour nous que des noms. Quels rapports entretenaient-ils avec les représentants laïcs de la monarchie franque, ducs à l’époque mérovingienne, comtes à partir de Charlemagne ? Impossible de le savoir. Impossible aussi de dire si les vicomtes de Toulouse, apparus au xe siècle, reçurent alors la responsabilité spécifique de la ville. Bref, l’histoire de Toulouse du ve au xie siècle est un livre dont beaucoup de pages restent blanches. L’archéologie n’en est que plus indispensable à sa connaissance.

I.

Toulouse dans les années 400 : un portrait général liminaire -

Quitterie Cazes

L

es années 400 marquent, sans aucun doute et malgré les incertitudes de la recherche, un tournant majeur dans l’évolution de la ville antique. Les différents chantiers de fouille permettent de percevoir un moment d’apogée dans l’occupation urbaine (fig. 7). Mais plus encore, textes et archéologie se conjuguent pour mettre en évidence ce phénomène majeur qu’est la christianisation de la cité. Les conséquences en sont multiples et, dans la topographie,

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Fig. 7 – Vestiges antiques de Tolosa (en grisé : cadastre actuel ; en traits noirs, cadastre restitué de 1550 ; les principales églises, dans leur état actuel, servent ici de repère topographique).


I – DE LA VILLE ANTIQUE À LA VILLE MÉDIÉVALE, SIX SIÈCLES DE GESTATION

se traduisent par le déplacement des pôles de pouvoir ou tout au moins d’attraction dans la ville. Cette réalité nouvelle qui se met en place, et dont nous étudierons plus loin les modalités, manifeste notamment la montée des pouvoirs de l’épiscopat. La naissance et le développement de la communauté chrétienne ne sont connus que par un seul texte, la Passion de Saturnin, considéré généralement comme ayant été rédigé au début du ve siècle et maintes fois commenté 1. Il raconte comment Saturnin, l’évêque de la cité, a connu le martyre « sous le consulat de Dèce et de Gratus », c’est-à-dire en 250. Victime de la vindicte populaire alors qu’il passait à proximité du Capitolium, il aurait été attaché à un taureau lancé ensuite à travers les rues de la cité, son corps ayant été recueilli ensuite par deux saintes femmes pour être inhumé. L’un de ses successeurs, Hilaire, élève une « petite basilique » au-dessus de sa tombe, puis les évêques Sylve et Exupère édifient une basilique funéraire dans le même lieu, consacrée dans la première décennie du ve siècle. La communauté chrétienne est dès lors bien visible.

Fig. 8 – Le gué du Bazacle. Pendant l’Antiquité et le Moyen Âge, son tracé était plus oblique ; partant à peu près du même endroit rive droite, il aboutissait aux environs du port Viguerie.

Les structures de la ville du Haut Empire, mieux connues depuis le développement de l’archéologie toulousaine dans le dernier quart du xxe siècle, ont considérablement conditionné le développement futur de la ville. Son implantation correspond à la volonté de créer une ville puissante en un lieu stratégique de la voie d’Aquitaine qui relie Narbonne et la Méditerranée à Bordeaux et l’Océan, contrôlant le gué du Bazacle qui est le dernier passage guéable du fleuve (fig. 8). L’enceinte qui enclôt une surface de 94 hectares ne fera l’objet d’aucune réduction pendant tout le haut Moyen Âge, et limite effectivement le territoire urbain jusqu’au xiie siècle. Les courtines sont régulièrement jalonnées par une alternance de trois tours rondes pour une tour à talon. Deux portes monumentales sont bâties aux extrémités du cardo maxi-

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À Toulouse, comme ailleurs, le Moyen Âge – considéré comme la période allant de la fin de l’Antiquité au XVe siècle – est une période clef pour l’organisation du centre historique de la ville. Capitale des rois goths, tête de pont des souverains carolingiens, centre du pouvoir des comtes Raimond, puis relais de la puissance royale dans le Midi, Toulouse a connu un destin singulier et parfois brillant. Les monuments religieux qui subsistent de l’époque médiévale, comme les exceptionnelles églises de Saint-Sernin et des Jacobins, en témoignent de façon éloquente. Depuis trente ans, l’archéologie urbaine a livré, à travers les résultats d’une quarantaine de fouilles, nombre d’informations inédites sur son développement topographique et sur l’histoire de ses quartiers, de ses rues, de ses bâtiments civils et religieux, de ses maisons et hôtels particuliers.

ISBN 978-2-86266-630-3

45 €

www.loubatieres.fr

Confrontées aux données des archives, ces informations permettent de porter un regard nouveau sur la ville médiévale et sur les grandes étapes de son histoire pendant un millénaire.


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