MAGAZINE
DIVINE PAISTE SAISON 2 . MARS . AVRIL . 2013
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KUPOFTEE GASTON JAUNET RODOLPHE COUTHOUIS DIVINE PAISTE LA PLAYLIST
COUVERTURE : ELEVEN www.eleven-studio.com
Louis X
IN THE DARC
mars - avril 2013 38 rue Mirabeau 37000 Tours
DIRECTION DE LA PUBLICATION DIRECTION ARTISTIQUE Cédric Neige 06 16 33 61 74 cedric@louismagazine.com RÉDACTEUR EN CHEF De Antonio ÉQUIPE RÉDACTIONNELLE louis@louismagzine.com De Antonio Viki K Jimmy Launay CHRONIQUEURS Viki K Paredes de Coura Jimmy Launay CORRECTIONS Maîtresse PUBLICITÉ / PARTENARIAT pub@louismagazine.com 06 16 33 61 74 DESIGN ET MAQUETTE Eleven - www.eleven-studio.com UN GRAND MERCI À Anne-Laure Tissier, Catherine Bernard, Divine Paiste, Rodolphe Couthouis, Rubin Steiner Louis ©2013 - France
Toute reproduction des textes et images publiés dans Louis nécessite l’accord préalable des auteurs. Louis © est une publication de l’asso Omnicube (loi 1901) Dépot légal MARS 2013. Numéro ISSN en cours. Imprimé sur un papier Offset 120g/m2
www.facebook.com/louismagazine www.louismagazine.com
Il faut croire qu’en ce moment c’est la période des grands départs. Il y a ceux qui partent au ski parce qu’ils sont en vacances. Il y a ceux qui partent se reposer parce qu’ils étaient Papes et puis il y a ceux qui partent pour l’éternité parce qu’ils ont, soit fait leur temps, soit trop brulé. Dans l’ordre : Vous, Benoit le 16ème, Stéphane Hessel et Daniel Darc. Parmi les trois, et selon les croyances, on peut bien se demander lequel est parti trop tôt. En tout cas moi, ayant connu un peu le dernier, j’ai fait mon choix. Ces départs sont-ils bien dans l’ordre des choses ? Sont-ils logiques ? Sûrement autant que Lou Doillon qui reçoit une Victoire de la musique et Izia un César, allez comprendre la vie… Maintenant, à défaut de Benoit XVI, vous pouvez toujours vous consoler avec Louis X pour accompagner les derniers jours de l’hiver vers la sortie. Darc chantait « C’est moi le printemps », il avait raison, avec son départ arrivent les tous premiers rayons de soleil… DE ANTONIO
NEWS
C’EST FRAIS
MESPARROW © EMMA PICQ
DATES
DÉCO
MUSIQUE
LA VITRINE DÉCO+COM
VERY BAD TAPE II À LA BONNE IDÉE !
Ouvert le 15 mars, ce nouveau magasin propose de la décoration murale, tableaux et objets pour particuliers et professionnels. 9 RUE NATIONALE - TOURS
MESPARROW
26 MARS LE TEMPS MACHINE - JOUÉ-LÈS-TOURS
MODE
Very Bad Tape 2 est la suite d’un premier volume entièrement auto produit et réalisé par Nivek et Clément Poirier. L’album est disponible depuis le 23 février à la Fnac de Tours. Du rap dit «conscient», sombre et incisif à ajouter à votre playlist.
À la Bonne Planchette, le boardstore de Tours a eu la bonne idée de lancer ça première collection de tee-shirts. Quatre modèles différents en tailles S/M/L conçus par Alexis Jamet. De quoi soigner son style pour les beaux jours ! À LA BONNE PLANCHETTE 11 RUE DU PRÉSIDENT MERVILLE - TOURS www.alabonneplanchette.com
www.facebook.com/nivek37
FESTIVAL MAUVAIS GENRE ER DU 27 MARS AU 1 AVRIL TOURS
PETER VON POEHL 29 MARS L’ASTROLABE - ORLÉANS
FESTIVAL IMAG’IN
RENAR & JOHSÉ
DU 4 AU 6 AVRIL LE NOUVEL ATRIUM - SAINT-AVERTIN
DIVINE PAISTE
5 AVRIL LE TEMPS MACHINE - JOUÉ-LÈS-TOURS
Le magasin de vêtement Monsieur Chris (streetwear, tendance urbaine) accueille les tableaux de Renar et Johsé, jeunes artistes respectivement de Tours et Blois. En plus d’aimer la bonne sap, ils affectionnent tous deux le travail du noir et blanc ainsi que les visuels détaillés... trés détaillés. Venez nombreux découvrir leur œuvres. Vernissage le 28 mars à partir de 19h30.
CHICAGO
5 ET 6 AVRIL ESPACE LIGERIA - MONTLOUIS
TREE NIGHT
13 AVRIL CHAPELLE ST-JACQUES - VENDÔME
PRINTEMPS DE BOURGES
MONSIEUR CHRIS - 13 PLACE DU GRAND MARCHÉ - TOURS EXPOSITION DU 28 MARS AU 25 AVRIL https://www.facebook.com/renar.chenapan https://www.facebook.com/adrien.tetu
DU 23 AU 28 AVRIL BOURGES
RUBIN STEINER
27 AVRIL LE W - LE PRINTEMPS DE BOURGES
EXPOSITIONS
MÉMOIRES D’UNE VILLE JUSQU’AU 31 MARS Hôtel de Ville Boulevard Heurteloup - Tours www.tours.fr www.cg37.fr
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PÉRIPHÉRIES
JUSQU’AU 22 AVRIL La Laverie 9 rue du Port - La Riche http://blog.lalaverie.com
CHIOT DEVANT !
DU 17 AVRIL AU 19 MAI Le Lieu Unique Nantes www.lelieuunique.com
ODÖ
JUSQU’AU 7 AOÛT Spacejunk Bayonne, Lyon, Grenoble... www.spacejunk.tv
TDC 58
JUSQU’AU 30 MARS Galerie Loire de l’ENSA Nantes www.tdc.org
STYLE MODE
BRAND MARQUE
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TEXTE : JIMMY LAUNAY PHOTOS : KUPOFTEE
“T’as entendu parler de Kupoftee ?“, un peu gêné d’avoir eu à dire non, je me suis penché sur le sujet... Kupoftee, mais oui, évidemment ! Au cas où on vous pose la question, Kupoftee c’est trois potes. trois potes originaires de Bourges qui depuis maintenant un an lancent à chaque saison une collection de t-shirts bien inspirée et avec ce qu’il faut d’originalité. Influencés par une culture urbaine dans laquelle ils sont plongés depuis dans années – et oui, le rap n’est pas né d’un clash entre La Fouine et Booba – leurs t-shirts en portent la trace. Une Dora plus vraie que nature chaussée d’une paire de Air Max sur le modèle “Copain d’abord“ ou encore l’empreinte du graffiti sur “Kpftgang“. Rien d’étonnant alors à retrouver l’un des fondateurs de la marque à un concert de Grems. Air Max, bonnet Carharrt et surtout un t-shirt arborant le slogan “Ceci n’est pas une marque de bourgeois parisien“, pas de doute chez Kupoftee on baigne dans l’univers streetwear. Entre deux chansons, on s’échange nos numéros, le rendez-vous est pris. Quelques semaines plus tard, lorsque j’ai voulu rencontrer la Kupofteam la réponse a été rapide “Vas y passe à l’appart, ramène juste quelques bières on est à sec“. Le ton est donné. Passage rapide à l’épicerie, et dix minutes plus tard je suis dans un canapé, allume ma première clope, première gorgée de bière : “bon alors
les gars, ça va ?“. Je découvre trois mecs, la vingtaine, en études dans la communication. C’est dans cet appartement qu’Axel, Louis et Maxime ont débuté l’aventure Kupoftee il y a de cela un an toujours avec le même leitmotiv : potes, clopes, musique et bières. Las d’une ville amorphe, qui n’attend que son festival pour se réveiller, ils ont pris les choses en mains. Une première collection, un site internet, des collaborations et l’aventure s’est transformée en un projet sur le long terme. Auréolé du soutien du rapper Hell Maf, Kupoftee commence à se faire un nom sous l’impulsion des réseaux sociaux. Génération followers oblige. Au fil des cigarettes j’apprends que la nouvelle collection est déjà en construction et cette fois mesdemoiselles vous ne serez pas laissées de côté. Louis m’avoue : “J’en avais marre que ma copine me pique mes t-shirts“. Au moment d’aborder leur réussite, aucun n’ose prendre la parole. Axel tente de balbutier quelques mots mais fini avec un : “Oh puis me***, je reprends une bière“ – Louis magazine rappelle que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé – parce que oui, ces trois potes vivent leur rêve, mais restent très humbles vis-à-vis de leur réussite. Finalement, Kupoftee c’est l’art d’une tasse de café, le plaisir d’une cigarette et de toutes les discussions indissociables qui nous passionnent et nous préoccupent.
http://kupoftee.bigcartel.com https://www.facebook.com/Kupoftee
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DESSIN
RENCONTRE
PROPOS RECUEILLIS PAR : CÉDRIC NEIGE STORYBOARD : GASTON JAUNET ILLUSTRATION : TF1 ET BLUE SPIRIT PRODUCTION COPYRIGHT
Quel est ton métier ? J’aurai aimé être couturier comme l’a été mon grand père, mais j’étais tellement passionné par le dessin et le dessin animé, qu’il ne pouvait en être autrement... J’ai eu la chance de rencontrer à l’école Brassart des personnes passionnées d’animation, amis ou enseignants, ces personnes comptent beaucoup pour moi encore aujourd’hui, car nous avons cette passion commune. Incroyable dans une école de graphisme publicitaire. Aujourd’hui mon métier consiste à mettre en scène un dessin animé ou un film. On appelle ça le storyboard. Depuis plus de cinq ans j’en fait ma spécialité et mon corps de métier principal. C’est extrêmement enrichissant car on apprend constamment. Avec l’age les choses évolues, se simplifient, avec toujours des contraintes techniques et des difficultés à surmonter, c’est passionnant. mais ça demande beaucoup de travail et d’investissement personnel. Storyboard ? tu peux m’en dire plus ? Le storyboard consiste à mettre rapidement en image un scénario. Pour un film ou une série il faut respecter quelques codes particuliers de mise en scène, et comme un acteur, tu te plonges dans l’histoire et tu fais jouer les personnages dans un décor pour chaque scène. Plus le film est
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long et plus il faut faire de dessins. Sur un corps d’épisode de 24 minutes comme les Cités d’Or, il m’est arrivé de faire plus de 900 dessins sur 4 semaines. Les Cités d’Or, Comment t’es tu retrouvé dans cette aventure ? Bernard Deyriès, un des auteurs de la série et ancien réalisateur de nombreuses séries qui ont bercé notre enfance, était devenu le directeur principal de l’école Brassart lors de mon entrée. Ensemble nous avons partagé nos passions avec d’autres camarades eux aussi passionnés par le dessin animé. Après les choses se sont faites naturellement. J’ai rencontré le nouveau réalisateur de la série qui a accepté de me faire confiance à son tour. Et j’ai oeuvré avec joie et passion sur toute la production. Tu es en ce moment au Japon, ce pays t’inspire ? J’ai grandi avec la culture japonaise. Que se soit avec les séries de Bernard Deyriès ou celles du Club Dorothée, je fais partie de cette génération qui a complètement été inspirée par les mangas. Quand j’étais un peu plus jeune j’aimais le japon moderne, les mangas et les jeux vidéo. Aujourd’hui je me tourne plus vers le japon traditionnel. Le Japon m’inspire autant que la France.
Quand t’es pas en voyage au Japon, tu vis à Angoulême. J’ai cru comprendre que c’est la cité du dessin animé en plus de la bd, tu peux m’en parler ? La commission européenne a décidé il y a quelques années d’investir dans la rénovation et de subventionner les entreprises de l’audiovisuel désirant s’implanter à Angoulême. Ville connue pour ces dessins et son festival international de la bande dessinée. Du coup, les plus grandes sociétés de productions Parisiennes ont vu là une opportunité financière pour se délocaliser ou y implanter une seconde antenne de production, plutôt que d’aller investir en Chine. Je trouve ça très bien. Il faut savoir qu’à Angoulême la vie est moins chère qu’à Paris et les grands espaces verts ne manquent pas pour ceux qui rêveraient d’avoir une vie de famille à la campagne par exemple. Tes prochains projets ? Les plus beaux projets sont ceux qui restent secrets. Je serai également toujours là pour travailler sur une prochaine saison des Cités d’Or si on a besoin de moi. http://gastonjaunetstoryboard.blogspot.fr
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PORTRAIT
RENCONTRE
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TEXTE : DE ANTONIO PHOTO : VIKI K.
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uand je le rencontre dans ce bar à la fin de la journée, je connais déjà un peu Rodolphe l’ayant vu il y a quelques années dans la remarquable pièce Porte de Montreuil de Léa Fazer en compagnie du non moins remarquable Xavier Salot. Je l’ai vu souvent aussi dans l’émission LSD (Le Sujet Décalé) sur TV Tours où il joue le rôle d’un trublion. Il fait encore un peu jour. Nous nous asseyons autour d’une table en formica dans l’arrière salle du bar et nous commençons à discuter. J’avoue que j’ai envie de savoir si, comme on le dit, derrière chaque clown il y a un homme qui pleure. Car c’est vrai que, à part quelques exceptions, il est surtout connu pour faire rire. Nous sommes seuls et une belle lumière traverse la pièce. Un premier client vient perturber notre rencontre, d’autres suivront. Il faut dire que notre table est située sur la route des sacrosaintes toilettes. Rodolphe, à l’aube de la quarantaine est un homme libre. Fils et petit fils de Camelot, ce tourangeau a peut-être suivi, sans le savoir, une direction plus artistique du métier familial. Direction qu’il a commencé à prendre sur les marchés avec sa grand-mère et son père. Les chiens ne font pas des chats paraît-il… Son rêve de gosse était de devenir imitateur, il était fan de Thierry Le Luron et de Patrick Sébastien. Ce dernier l’inspirera pour créer le personnage Sébastien Patrick, un imitateur réunionnais. Rodolphe Couthouis est comédien depuis quinze ans, intermittent aussi ... Son jeu plutôt physique amènera d’ailleurs Jean-Louis Dumont, fondateur du théâtre de l’Ante à La Riche (entre autres…),
à le comparer à Belmondo. Mais ce serait une grave erreur que de vouloir réduire Rodolphe à un comédien « physique ». Il aime tout jouer, la comédie, le drame, la tragédie : « Tant que je joue, tout va bien ». Ça, on s’en rend bien compte quand on suit son parcours ou lorsque l’on connait ses personnages les plus fidèles que sont Freddy Coudboul le recordman complètement taré et Flochard, gentiment paumé. Rodolphe aurait dû avoir un vrai métier, comme celui de contrôleur SNCF par exemple, car à l’école il était plutôt bon élève même s’il aimait amuser ses petits camarades. Malheureusement, il finit comédien. Ce qui le fait rire quand, encore aujourd’hui, on lui fait gentiment remarquer que ce n’est pas un vrai métier. Alors comment en est-il arrivé là ? À 5 ans il est attiré par le judo et se dirige ensuite vers la boxe française qui deviendra son sport de prédilection. Il commence donc à s’exprimer avec le corps. Suite à une opération des yeux, il est obligé d’arrêter la castagne et s’oriente vers l’animation sportive en villages vacances. Tout de suite ça parle plus, géo, pip pip… yeah ! Au collège il joue des pièces de Molière et vers 15 ans, miracle et fascination le frappent lors d’un match d’improvisation à La Riche : « Un jour j’ai dit à ma mère que j’aimerais bien faire ça, ce à quoi elle m’a répondu qu’il fallait être balaise pour faire ce genre de trucs… ». Petite phrase et grosses conséquences car cela marque la naissance du comédien, de sa passion, de sa boulimie de travail et aussi de ses adieux au bac. Très simplement, il prend des cours et en 1996 il intègre l’équipe « amateur » d’improvisation du Théâtre de l’Ante, puis l’équipe professionnelle en
1998 et très rapidement rejoint l’équipe de France, une de ses fiertés. Tout à l’air si facile. Toujours au Théâtre de l’Ante, il rencontre le clown Jo Bullit qui le forme en express ; une rencontre majeure dans sa carrière. C’est le moment de sortir Freddy Coudboul qui était rangé depuis un bout de temps dans ses valises. Il en profite pour demander à un ami rencontré encore et toujours au… Théâtre de l’Ante de jouer avec lui, un certain Thomas VDB. Ensuite, après deux tournées à jouer du classique, il découvre la « rue » avec le Festival d’Aurillac. La « rue » nourrit donc sa passion depuis 15 ans mais pas que, puisqu’il a répondu et répond toujours aux sirènes du petit écran noir et du grand écran blanc notamment, pour le cinéma, dans Les Liens du sang (2008) aux cotés de Guillaume Canet et François Cluzet ou encore dans La Guerre des miss (2008) avec Benoit Poelvoorde. Sur son passage dans la série télévisée Plus belle la vie en 2009, il a un discours très objectif et en garde un bon souvenir d’expérience professionnelle. Ce qui le fait rire, c’est la vague de « starisation » qui l’accompagna pendant plusieurs mois après la diffusion d’une douzaine d’épisodes dans lesquels il jouait le rôle d’un salaud : « J’avais dû voir cinq minutes de la série, ça me soûlait, c’était pas du tout mon truc mais j’ai découvert l’impact. Du jour au lendemain j’étais Johnny Hallyday ! Dans une ville comme Tours c’était juste impossible de faire ses courses. Un mercredi après-midi j’ai même créé une émeute à la patinoire avec 300 gamins qui voulaient que je leur signe des autographes! J’ai aussi été traité de violeur et d’enculé dans la rue, agressé dans un Décathlon aussi… ». Une chose
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est certaine, Rodolphe a touché à la « starisation » mais s’il avoue faire aussi ce métier pour être aimé des gens, la fanatisation lui fait peur : « Certaines personnes pensent que l’on habite dans une télévision, que nous sommes des gens pas normaux ». Et la liberté artistique dans tout ça ? Elle à souvent un prix et pour Rodolphe ce prix c’est l’incertitude du lendemain liée à son métier. Peut-être est-ce encore une inscription dans son code génétique de camelot… Mais cette liberté absolue il ne l’échangerait pour rien au monde et entreprend toujours avec la même rage et la même fierté les projets qu’il entreprend sans jamais oublier le public : « Mon choix c’est d’être libre et de pouvoir me faire plaisir et en me faisant plaisir, je fais plaisir aux gens, c’est du donnant-donnant ». Pour lui, être comédien les pieds dans la boue, sur des planches ou sur un plateau de cinéma c’est la même chose, le travail, le travail encore et toujours : « Avant d’être invité par le Roi à la cour, Molière jouait sur des tréteaux et était un comédien et un auteur inconnu. Les choses se font aussi avec le temps, la confiance que l’on t’accorde et celle que tu accordes aux gens… ». Il sait aussi que le talent ne fait pas tout, qu’il faut parfois être au bon endroit, au bon moment et si possible avec les bonnes personnes. Sur cela il est plutôt lucide et préfère faire confiance aux rencontres de la vie et regrette tous les miroirs aux alouettes que le showbiz propose : « J’avoue qu’à un moment donné, comme tout le monde, la notoriété m’a attirée, c’est forcément cool d’être connu. Mais je me suis rendu compte avec le temps que le plus important n’était pas d’être connu mais de continuer à faire son métier et de surtout continuer à l’aimer. Je ne laisserais ce métier pour rien au monde. Si je devais aller bosser à l’usine je le ferais pour nourrir ma famille. Je le ferais avec regrets mais je le ferais quand même… ». La lumière tombe dans le bar et le temps semble bien patient avec nous. Des autochtones continuent de passer à coté de notre table à pas lents, trop lents. La discussion continue. Clairement, Rodolphe
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est quelqu’un d’heureux et de joyeux. Il n’est pas devenu comédien pour exorciser quoi que ce soit mais juste par amour et passion du métier. Une telle sagesse cache certainement quelque chose. En fait non, il ne cache rien, même pas sa marche aux cotés du “crabe“, une leucémie qui lui est tombée comme ça sur le coin de la gueule en 2007, « pas de chance » comme il dit. Condamné par les médecins, il est un miraculé. Ce qui l’a sauvé ? Son combat pour son amour de la vie et pour son fils âgé de 5 ans à l’époque. En d’autres termes, un peu le traitement et surtout beaucoup la tête, l’esprit et le cœur. Il va même jusqu’à faire du vélo d’appartement dans sa chambre d’hôpital en travaillant le rôle de Flochard. Encore malade, il jouera d’ailleurs le personnage au festival Jour de Fête à Bléré. Comme il le dit lui-même : « Le défaitisme ne fait pas partie de mon vocabulaire ». Chapeau l’artiste. Durant cette triste période, sa carrière est mise de côté pendant plusieurs mois alors qu’il était sur les castings de gros blockbusters comme Mesrine, Le Gang des postiches ou Go Fast. Accessoirement, son agent en profite pour le lourder par mail au bout de cinq ans de collaboration, la classe, respect. Evidemment, après tout ça, la vie retrouve une certaine saveur et les priorités ne sont plus vraiment les mêmes : « À une période je m’étais un peu perdu sans m’en rendre compte et je n’étais plus axé sur les choses vitales, aujourd’hui je le suis ». Nous passons à un autre sujet, le sieur Couthouis n’est pas du genre à aimer faire pleurer dans les chaumières. Par hasard, nous abordons la crise économique mondiale. Ayant travaillé avec l’association Clowns Sans Frontières en Inde, au Laos et en Thaïlande son avis est plutôt clair et argumenté : « Ça m’a mis le nez dans la merde. En occident on est tous là à se plaindre alors qu’on déborde de trucs dont nous n’avons absolument pas besoin. Là-bas ils n’ont rien et te donnent tout. Ils sont moins atteints par le cancer parce qu’ils prennent plus le temps de vivre ». J’ai une déception durant cet entretien, celui de ne pas avoir réussi à ce qu’il me fasse
l’imitation de Renaud, l’imitation qu’il maîtrise le mieux. Peut-être que d’autres qui le croiseront dans la rue auront un pouvoir de persuasion supérieur au mien ! La discussion touche à sa fin et nous allons nous quitter. Il fait nuit désormais. Je ne saurais jamais si derrière chaque clown il y a, ou pas, un homme qui pleure mais après tout cela ne me regarde pas… Bêtement, je me sens obligé de lui poser une dernière question, à savoir ce qu’il aimerait comme épitaphe sur sa tombe. Il me répond : « Je me suis bien marré... ».
ACTUALITÉ : Tout doucement Court-métrage de Damien Boulier diffusé pendant le festival international de cinéma Mauvais Genre. DU 27 MARS AU 1ER AVRIL À TOURS.
La Revue Kamikaze Avec Thomas VDB et Mathieu Madénian. LE 19 AVRIL ET LE 25 MAI À LA BOULE NOIRE, PARIS.
Flochard DU 12 AU 15 AVRIL AU MAROC, EN MAI À KUALA LUMPUR (MALAISIE), PUIS EN TOURNÉE EN FRANCE.
Une série pour la chaine web Mativi Val de Loire sur les 100 ans du Tour de France DIFFUSÉE EN JUILLET.
Freddy Coudboul Pour les 10 ans du Festival Jour de Fête. EN SEPTEMBRE, À BLÉRÉ.
La série Balzance ou le bal des maudits Produite par Serge Moati. DIFFUSÉE SUR FRANCE 3 À LA RENTRÉE. www.facebook.com/rodolphe.couthouis
EN COUV
MUSIQUE
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TEXTE : VIKI K. PHOTOS : CÉDRIC NEIGE
Un an et demi après notre première rencontre et après une belle séance photo aux arômes de poivron, on se retrouve avec Divine Paiste afin de parler de l’évolution du groupe. L’album, le film, les longues vacances à la campagne pour le ressourcement, les concerts, la liste est longue ! CORREZE
Dans une maison complètement perdue quelque part en Corrèze, les membres du groupe consacrent presque huit mois de leur temps à travailler sur l’album et obtenir un résultat qui les rend fiers. Un album de douze titres qui fera son apparition en pleine floraison printanière. Deux clips verront le jour également ; le premier déjà mis en ligne ! Pour ceux qui n’ont pas encore suivi le concept, il faut savoir que chaque clip correspond à un titre et tous ensemble composent le scénario d’un film !
L’ALBUM - LE FILM
« On sentait qu’il y avait des influences un peu marquées, comme Arctic monkeys ou d’autres groupes de la scène anglaise et on a voulu un peu se détacher de l’étiquette, on avait envie de pousser les idées. Là on a vraiment retravaillé, retravaillé, retravaillé, et on a des textures de sons un peu plus glaciales, aériennes. Pendant les phases de compositions on a essayé différentes choses, différentes manières de composer, par ordinateur, en acoustique ». L’inspiration de la réalisation d’un projet qui soit en accord avec les titres de l’album est venue de Pierre-Yves durant une balade à l’air frais. Les titres ont été écrits suivant un scénario. Pendant l’enregistrement, l’idée de mettre en images les titres commençait à prendre forme donnant finalement naissance à un moyen métrage de 43 minutes : « Au départ nous avions quelques ébauches de titres, par rapport aux images que nous inspiraient ces titres ; il est paru naturel
pour nous de lier ces images par un scénario. Nous avons donc écrit celui-ci qui a inspiré l’écriture de l’instrumental et des paroles. Ensuite, une fois l’album terminé nous avons décidé de mettre en images chacun des titres pour former le film ». Ils ont ainsi fait appel à la boite de production parisienne « Double Pigeon ». Pour la réalisation du film, Il a fallu un mois et demi de tournage. Ce dernier a eu lieu à trois endroits différents : La Corrèze, La dune du Pyla et Tours. Il y a eu une grande motivation de la part des presque 140 figurants qui ont participé au projet du film. A chaque lieu de tournage, les figurants étaient différents, ce qui n’était pas toujours évident, surtout pour le site éloigné de Corrèze : « C’était un peu sport ». Parmi eux, il y avait les connaissances, les amis, les amis des amis, internet et le bouche à oreille. L’ensemble a été une belle composition de personnages mystérieux à découvrir, bien sûr, dans le teaser qui est déjà mis en ligne ! Concernant les costumes du film : « Il fallait arriver à dissocier les gens rapidement ». En prenant en compte les personnages et les entités diverses du projet. Encore une fois, grâce à des connaissances, trois personnes se sont penchées sur le travail vestimentaire. Travail fait en amont puisque : « Sur le tournage il y a eu juste l’équipe de Double Pigeon ».
DOUBLE PIGEON
Mais, what the hell is Double Pigeon ? Il s’agit d’une équipe de production audiovisuelle composée de
cinq passionnés de l’image et du cinéma. Ulysse, Alice, Léo, Flo et Datis sauront sûrement mieux vous répondre. Leur passion et leur professionnalisme s’expriment à travers les images HD du film de Divine Paiste. « Ça s’est ultra bien passé. Ils ont le même âge, ils sont autant motivés les uns que les autres, ils ont des ambitions, ils se débrouillent bien ! En Corrèze, on est resté presque deux semaines ensemble. On se levait tous les matins à 5h ou 6h pour le tournage, on passait toutes les journées dans le froid et quand on rentrait le soir, il était déjà 20h. Si en plus ça devait mal se passer après, il y avait moyen que ça dégénère vite ! On a vécu des choses qui nous ont plutôt unis je pense. C’était une belle rencontre humaine ». Malgré le froid hivernal durant le tournage, l’équipe est restée motivée et a gardé le sourire tout en se réchauffant autour d’un feu : « On était obligé de faire des feux sur tous les lieux de tournage, on ne pouvait pas tenir sinon, il faisait trop froid ». On applaudit d’ailleurs l’idée de mettre en avant dans le film, le logo de Divine Paiste qui brûle dans les flammes. La petite anecdote de plus est l’héroïsme de Paul qui est entré en partie dans un lac glacé pour les besoins du clip. Le reste du groupe lui crie « Quelle chance », moi je lui dis Chapeau ! Lui-même ajoute : « Je ne voulais pas dépasser le stade de… voilà » (Rires). Un autre moment fort du tournage ? « La montagne ! C’était dur physiquement parce qu’on était montés en haut de la montagne, il faisait extrêmement froid, moins 10°C. On était
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habillés seulement avec les vêtements du clip. Il y avait de la neige, ça glissait partout, il fallait passer par des petits chemins pour monter. Il s’agissait d’une distance de quinze minutes à pied avec le matériel et un groupe électrogène très très lourd. Pour descendre c’était seulement avec l’aide d’une torche et on ne voyait presque rien ! »
AUTOPROD - « On se bat ! »
A l’écriture du scénario, les Divine Paiste n’ont pas pensé à toutes ces difficultés météorologiques ainsi qu’à d’autres surprises du tournage qui ont suivi comme le paysage ensoleillé le tout premier jour qui se transforme en paysage enneigé le jour d’après : « C’est un effet bizarre mais vu le concept magique du film cela n’a pas posé de problème ». Les quatre garçons ne cachent pas l’effort et le temps qu’une autoproduction demandent pour l’ensemble de leur actualité. Ainsi que de produire le film avec un budget modéré, enregistrer et sortir un nouvel opus et trouver des dates de concerts, même s’ils avouent que PY (Pierre-Yves) a un certain talent pour le booking. Pourtant, ils se rendent compte que l’autoproduction a un grand point positif. A l’encontre d’une maison de disques qui mettrait la pression pendant un enregistrement, pour Divine Paiste, le timing, les créneaux horaires, les choix musicaux et les fous rires, n’ont pas de limite dans la maison « perdue » en Corrèze. Sans réseau téléphonique, ni internet, la maison est complètement isolée à côté du lac préféré de Paul.
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C’est cette ambiance qui a donné envie au groupe de produire la musique de l’album et de réaliser, pendant trois semaines, des images du clip dans ces paysages magnifiques ! Malgré un décalage total par rapport à la réalité, les gars ont préféré prendre tout leur temps pour obtenir le résultat souhaité, tout en ajoutant : « C’est bien de toucher un peu à toutes les étapes de la chaîne pour comprendre ce qui se passe. Comme par exemple pour le booking. Il faut prendre le temps et comprendre comment les choses marchent ». Mais… ! Malgré toute cette belle liberté, les Divine Paiste avouent aussi les difficultés de s’autoproduire. C’est la raison pour laquelle ils ne diraient pas non à une bonne offre dans l’avenir : « Pour l’instant le plus important serait de trouver un tourneur, pour au moins se détacher un peu de la recherche des dates, qui prend pas mal de temps mais… tout dépend de la structure et de ce qu’elle propose. Ça serait bien d’avoir tout notre temps pour la musique ». Les gars, un dernier mot ? : « Piscine ».
AVENIR
Dans les projets à venir ils mettent en attente une éventuelle diffusion du film, pourquoi pas, dans un cinéma comme les Studio à Tours où ils joueraient parallèlement en acoustique. Un déménagement qui permettra au groupe d’avoir un vrai local pour les répétitions.
EN TOURNÉE
08/03 - FINSBURY - LONDON 09/03 - LEXINGTN- LONDON 11/03 - BIKIKI - TOULOUSE 12/03 - LIBERTÉ - RENNES 13/03 - AERONEF - LILLE 23/03 - POINT FMR - PARIS 28/03 - L’UBU - RENNES 04/04 - INFRARED - ORLÉANS 05/04 - LE TEMPS MACHINE - TOURS 12/04 - MJC BABYLONE - BRIANÇON 13/04 - LE PORTAIL COUCOU - SALON DE PROVENCE 18/04 - INTERMÉDIAIRE - MARSEILLE 20/04 - CRI DE LA MOUETTE - TOULOUSE https://soundcloud.com/divinepaiste FACEBOOK : Divine Paiste www.doublepigeon.fr
SELECTION LA PLAYLIST
BROADWAY ARTISTIC SHOW
Présente
ALBUMS
ASMD
SHANNON WRIGHT
RUBIN STEINER
Vegas Parade
In Film Sound
Autoproduit
Vicious Circle
www.rubinsteiner.com
www.myspace.com/asingermustdie
http://macdemarco.bandcamp.com
Avec des influences de Bowie, Divine Comedy ou Pulp, le groupe A singer must die démasque once more son originalité avec l’album Venus Parade qui fera des jaloux. Un travail joliment « fait maison » qui en mars se posera à Crowborough, dans le studio de Ian Caple, réalisateur exceptionnel et collaborateur de Deus, Yoko Ono, Alain Bashung. La petite perle distinguée aussi par les Inrocks (janvier 2013), n’est pas disponible à la vente pour le moment mais promet beaucoup ! Après son mixage final des sept titres, la sortie de Venus Parade dépendra de la bonne volonté des maisons de disques. L’artwork de la pochette exhibe le professionnalisme du photographe Jérôme Sevrette, créateur du livre « Terres Neuves » dans lequel on trouve entre autres ASMD. L’expérience musicale est ici évidente. Des chansons envoûtantes, des rythmes sombres, poétiques et un univers imaginaire distinctif. Si l’envie de découvrir les deux nouveaux titres Opening Night et Smoky Mourners vous démange, il ne reste plus qu’à googliser ; Alors, à vos claviers !
Depuis le début de l’année le label Vicious Circle enchaîne les bonnes sorties et ce n’est pas Dadou qui va s’en plaindre ! Après la pop classieuse de Louis Francesco Arena et son superbe « Stars and Stones » (laisse tomber cette chronique et écoute plutôt sa chanson Ninety Days), après le très joli « The Mainland » de Pollyanna, c’est au tour de l’insaisissable Shannon Wright de faire l’actualité du Label bordelais. Deux ans après « Secret Blood » qui n’a toujours pas décollé de notre platine, Shannon Wright vient souffler sur les braises de notre addiction. « In film Sound », son 10ème album, nous fait (re) vivre une expérience émotionnelle rock intense, sombre, introspective et bouleversante. Shannon est une artiste unique et entière. Sa voix, ses riffs distordus, sa façon de jouer de la gratte ou du piano ont quelque chose de troublant qui reste gravé en toi, qui te déséquilibre autant qui te rassure, la musique idéale pour demander la main de ta bien aimée...
1
DIXLEXSIX Dixlexsix
2
DOMOTIC Before and after silence
3
BRENDA RAY D’ya hear me !
4
BEAK Mono
5
THE REBOOT JOY CONFESSION Absolute III Way Harmonious Enterprise
6
WEEKEND AFFAIR Sweet Face EP
7
BLACKMAIL Bones
8
MR VAST Grievous Bodily Charm
9
CHROMATICS Plaster Hounds
10 STEREOLAB Space Age Batchelor Pad Music
VIKI K.
Dadou
ÉDITION
Une adaptation de Broadway Artistic Show
Location dans les points de vente habituelle
www.ciebas.fR
PHOTO
ART
MAGAZINE
TOURS
GREMS
OFIVE MAG #3
Ville de Tours
Edition Populaire
OFive mag
En vente : 24 €
En vente : 22 €
En vente : 6 €
L’exposition Tours mémoires d’une ville a séduit beaucoup de monde. Une très belle initiative de la Ville de Tours qui nous fait revivre l’histoire de Tours grâce à de nombreuses photos émouvantes, troublantes et qui nous font comprendre un peu mieux cette ville.
Clin d’oeil suite à sa venu au Temps Machine, fin février, Grems prouve une fois de plus dans son premier livre qu’il est un artiste complet. Exit la musique, il présente cette fois son univers très coloré, de ses graffiti à ses dessins sur feuille. A (re)decouvrir.
Connue pour sa chaîne TV mixant les diverses activités que la culture urbaine nous offre, OFIVE a dernièrement lancé son magazine. On en est au numéro 3, et la couverture se paye Pedro Winter et Pharrell Williams pour célébrer les 10 ans d’ED Banger.
B E
C R E A T I V E
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