MARS 2015 #4
FOCUS : KESHAN JACOBY-KOALY
FOOTBALL
LA PASSION DU JEU
FOOTBALL À 11 - FREESTYLE - BEACH SOCCER FIVE - JORKYBALL GUY LOSBAR - MAIRE DE PETIT-BOURG K.W.I. - STREET WORKOUT - CAP CRÉOLE
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LE SPÉCIALISTE DU FOOTBALL
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Magazine gratuit - Numérik #04 Mars - Avril 2015 © LOUPE est édité par David Dancre 97 118 Saint-François N° SIREN : 805 060 878
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MARACANA SPORT
EDITO 06 Anaxagore BRUITS DE COULOIR 08 Etre ou ne pas être PANORAMIQUE 10 Petit-Bourg avec Guy Losbar FOCUS 14 KESHAN JACOBY-KOALY : La Relève
P.14
19 FOOTBALL: La Passion Du Jeu À LA LOUPE 54 Culture : K.W.I. 58 Sport : Workout 64 Société : Cap Créole CHRONIQUES 70 Cinéma 72 Série 74 Jeux Vidéos P.22
P.38 4
EDITO par David Dancre
ANAXAGORE L’information est le résultat de l’approche subjective d’un fait par celui qui le constate et le transmet combiné à la compréhension d’un autre qui le réceptionne. Définie comme pertinente ou non selon les centres d’interêts, elle existe dans les deux cas pour les étayer. Les similitudes de formes ne sont pas forcément celles du fond ni inversement, surtout dans une diversité segmentée par l’ignorance. L’alternative est à la découverte, l’échange, pour la connaissance de soi et des autres. C’est le rôle du média de cultiver l’éclectisme et ce dans un souci d’épanouissement sociospatio-culturel de son support ainsi que de son public qui en premier lieu caractérise sa dynamique. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. LOUPE réagit. 66
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SAMED2I015 18 AVRIL
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BRUITS DE COULOIRS
ÊTRE OU NE PAS ÊTRE par Ceebee
Comme beaucoup d’autres régions du monde, la Guadeloupe a désormais son cola “identitaire”. Un phénomène en vogue pour se démarquer? Dans une dynamique de globalisation, les différences semblent tantôt s’effacer, tantôt être exacerbées. Communautarismes et régionalismes surfent sur cette vague. Car si l’on devenait tous semblables, du même coup on risquerait de perdre une partie de notre identité. C’est ainsi que l’on défend les langues, les cultures et le patrimoine régionaux, des valeurs qui semblent menacées.
Ce processus de rejet de ce qui est étranger nous permet de nous construire. C’est donc un paradoxe: nous avons besoin de l’autre, dans son altérité, pour prendre conscience de notre existence, mais en même temps nous nous en méfions. En voulant protéger son identité, on en arrive parfois à caricaturer celle de l’autre, et du même coup la sienne. On enferme les individus dans des catégories qui ne les fait 88
SOCIETE
JEU CONCOURS
agir et penser qu’en fonction des étiquettes qu’on leur attribue, des stéréotypes qui peuvent pousser jusqu’à l’exclusion. Nous éprouvons le besoin soit de rejeter l’autre, soit de le rendre semblable à nous pour éliminer cette différence et le juger acceptable. Mais alors, si nous le rendons identique, sur quelles différences pourra se construire l’identité? LA PLUS HAUTE MARCHE DU PODIUM
“Sur un même ET territoire, de multiples communautés VOUS PROPOSENT s’entrecroisent...” DE GAGNER
Douze artistes ont échangé leur identité durant six mois: une exposition collective sur le détournement culturel next.liberation.fr/arts/2013/05/27
PAR SIMPLE TIRAGE AU SORT
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Il est préférable de défendre l’idée que chacun contribue à construire l’autre, d’autant que nos sociétés tendent à devenir de plus en plus composites. Sur un même territoire, de multiples communautés s’entrecroisent ou se reconnaissent à distance (les diasporas). Les identités sont donc multiples, à la fois locales et globales. Chacun se construit, s’enrichit tout au long d’une vie par des apports familiaux, personnels, professionnels, culturels, environnementaux...Notre identité ne se limite pas à notre sexe, notre orientation sexuelle, notre nationalité, notre appartenance ethnique ou notre origine géographique. Chacun d’entre nous est cet être unique qui ne devrait pas éprouver le besoin de se comparer à l’autre ni de le juger. C’est peut-être ce degré d’ouverture qui fait aujourd’hui cruellement défaut à nos sociétés, qui se replient sur un passé idéalisé, témoignant ainsi de leur incapacité ou de leur appréhension d’envisager l’avenir.
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PANORAMIQUE
GUY LOSBAR par Cécile Borghino
Petit-Bourg est la commune la plus étendue de Guadeloupe. Son maire valorise sa position centrale dans l’archipel en mettant à disposition des habitants et des visiteurs un large choix de sites culturels et sportifs. Quand et pourquoi vous êtes-vous engagé en politique? Je me suis engagé en politique en 1995 sur la liste conduite par Dominique Larifla pour les élections municipales. En tant que jeune petitbourgeois, je voulais apporter ma contribution et participer activement au développement de ma commune.
Le fait d’être à la tête d’une des communes les plus étendues de Guadeloupe vous donne-t-il de plus amples responsabilités? En effet, il y a un mitage du territoire et la population est très hétéroclite. Le développement n’a pas été planifié ni conceptualisé. Ce qui nous oblige à faire preuve d’audace et d’inventivité afin de le 10
PETIT-BOURG
doter d’équipements et de réseaux performants répondant aux besoins réels de la population.
“Cette dynamique a permis la création de nouveaux clubs...”
Petit-Bourg est la ville de Laura Flessel: a-t-elle conservé des liens avec la commune? Laura Flessel garde des liens forts avec le club d’escrime de Petit-Bourg. Je sais que régulièrement lors de ses vacances, elle vient prodiguer conseils et écoute aux jeunes licenciés. C’est pour nous une fierté qu’elle fasse partie des figures du Sport comme d’autres Petit-bourgeois, Robert Jacques, Anita Mormand pour ne citer qu’eux.
la ville. Les équipements que nous mettons en place comme le complexe sportif Gaël MONFILS, la base nautique de Pointe-àBacchus, la piscine de Bellevue, le parc urbain de Saint-Jean, permettent la pratique de toutes les activités sportives dans le bourg et les quartiers. Par ailleurs, ces infrastructures peuvent également recevoir des compétitions. Ma satisfaction est que depuis 2008, cette dynamique a permis la création de nouveaux clubs : badminton, karaté, gymnastique artistique, échecs, équitation, kite surf,
Pourquoi avez-vous mis l’accent sur le sport? Qu’attendez-vous des infrastructures réalisées? Le sport doit participer à l’épanouissement des Petit-bourgeois et au rayonnement de 11
PANORAMIQUE Par qui sont gérés les sites touristiques de Petit Bourg ? Cela dépend. Certains sites sont gérés par le Parc National de la Guadeloupe (60% de notre territoire est au cœur du Parc) et d’autres par différents organes publics comme l’Office National des Forêts ou la mairie. Enfin, des sites comme le Parc de Valombreuse relèvent d’une gestion privée.
tennis de table et bientôt, la natation. L’accompagnement financier des clubs a été doublé depuis 2008 et se renforcera grâce à la définition de nouveaux critères d’attribution de subventions afin de mieux prendre en compte leurs performances. L’attractivité de notre territoire en la matière est confirmée par l’organisation de manifestations d’envergure: la KARUJET, les 10 kms NACAC de Petit-Bourg, les Rondes Vertes, le Tournoi International de tennis féminin WTA, le concours hippique Grand Caraïbe, la régate interrégionale d’aviron ont lieu sur notre territoire.
Quels projets communs élaborez-vous avec les autres communes ? Les dossiers majeurs sont le ramassage des ordures ménagères, des encombrants et le transport. Il est vrai que pour l’heure, ces services ne sont pas assurés avec l’efficacité que nous souhaiterions. Nous croyons que la Communauté d’Agglomération du Nord Basse-Terre a la volonté de s’améliorer et mettra les moyens pour le faire.
“Ma volonté est que Petit-Bourg soit une locomotive dans tous les domaines...”
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PETIT-BOURG Comment peut-on améliorer la vie des Petits-Bourgeois, notamment en matière de déplacements domicile/ travail? Peuton envisager qu’un jour un véritable réseau de transports publics verra le jour dans cette agglomération? Nous l’espérons fortement! Il s’agit d’un engagement pris auprès la population. A l’époque où j’étais Président de la CANBT (Communauté d’Agglomération du Nord BasseTerre, NDLR), j’en ai fait une priorité avec la mise en place du réseau de transports « la Corniche d’Or ». Aujourd’hui, il reste à améliorer ce service de sorte à en assurer la pérennité.
Comment envisagez-vous l’avenir de Petit-Bourg? Ma volonté est que Petit-Bourg soit une locomotive dans tous les domaines: économique, touristique, social, éducatif, sportif, culturel... Nous occupons géographiquement une position centrale. Aujourd’hui, nous saisissons cette opportunité d’offrir à la population comme aux visiteurs une expérience unique, mêlant douceur de vivre (de par nos paysages) et modernité (grâce aux projets de développement que nous réalisons).
Population: 23 729 habitants (Petits-bourgeois) Superficie: 130 km2 Points d’intérêt: la mairie et l’église Notre-Dame de l’Assomption, oeuvres de l’architecte Ali Tur; le Saut de la Lézarde; le parc de Valombreuse; la distillerie Montebello; la trace de la rivière Quiock... Site Internet: www.ville-petitbourg.fr
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FOCUS
KESHAN
SPORT
JACOBY KOALY LA RELÈVE Par 3D-4.0 Photo: Tony AG
Totalement épanoui dans son sport, Keshan incarne la prochaine génération de champions tant par son ambition que par sa rigueur. Peux-tu te présenter? Je m’appelle Keshan Jacoby-Koaly, j’ai 16 ans, je suis né le 6 novembre 1998 à Créteil, j’ai grandi en France et depuis cinq ans je vis en Guadeloupe.
Quel a été ton parcours ? J’ai commencé avec Olivier Fiston mon premier coach, il m’a donné toutes les bases de la boxe, après j’ai changé de club pour celui des Abymes afin de pouvoir participer aux Championnats de France. J’ai fait beaucoup de sacrifices, quand mes copains sortaient moi je ne pouvais pas, je devais surveiller mon alimentation, me coucher tôt… Au début c’était dur, mais je m’y suis habitué.
Comment as-tu découvert la boxe? J’ai découvert la boxe lors d’un stage d’initiation dans un centre de loisirs et on m’a dit que j’avais des aptitudes. Quand je suis arrivé en Guadeloupe, je me suis inscrit dans le club de Petit Bourg. J’avais 12 ans et j’étais un élève très bagarreur, j’aimais me confronter aux autres. C’était donc un sport fait pour moi.
A quel âge as-tu effectué ton premier combat ? C’était à 12 ans, contre un Guyanais au Gosier et j’ai gagné.
Pourquoi la boxe anglaise ? Au début je voulais faire du Kick Boxing mais il n’y avait pas de club aux alentours. Mais j’aime bien utiliser mes poings, cette adrénaline avant les combats, le fait de me défouler me calme. J’arrive aujourd’hui à me canaliser et gérer des situations qu’auparavant je n’aurais pas réussi à gérer.
Quel est le format des combats à ton âge ? J’ai commencé à boxer en trois fois deux minutes, je suis passé en catégorie junior et là je boxe en trois fois trois minutes, c’est largement plus dur. Mais j’ai pris de la force et je suis bien présent. 15
FOCUS Est-ce que vous arrivez à vous connaître ou nouer des relations entre combattants ? Oui, car avant les Championnats de France on participe à des stages organisés pour tous les boxeurs. Ceux que je vais rencontrer lors des championnats de France ce sont des amis. Sur le ring, on oublie cela, les autres boxeurs ont aussi beaucoup d’adversité.
Tu es devenu Champion de France. Comment cela s’est-il passé? J’ai dû perdre du poids pour boxer dans la catégorie dans laquelle on m’avait inscrit, j’ai eu un régime très dur, mon repas du midi c’étaient des barres de céréales! Le championnat se déroulait comme un tournoi, j’ai fait plusieurs combats et j’ai gagné la finale contre un garçon de Lyon.
“...je suis le dernier Guadeloupéen qui peut remporter un titre, j’ai un peu la pression “du pays””
Tu es 1er Boxeur à intégrer le Creps Antilles-Guyane. Qu’est-ce que cela représente pour toi? J’étais le premier boxeur l’an dernier mais depuis il y en a deux autres, un en boxe française et un autre en boxe anglaise. Je suis très fier et j’espère ouvrir la voie aux autres. J’ai la pression mais je me dis que si j’ai été le premier boxeur à intégrer le Creps ce n’est pas pour rien, je suis donc confiant. Comment se déroulent les cours? Ils sont aménagés en fonction de notre activité sportive. Il faut être à la fois concentré sur le sport mais aussi sur l’école, il nous faut de bons résultats scolaires. Une journée commence à 8h, les cours se déroulent jusqu’à midi, puis on nous laisse une petite pause, nous avons un foyer aménagé pour nous détendre. A 14 h il y a l’étude, deux heures pour apprendre nos leçons et faire nos devoirs, puis à partir de 16h les entrainements commencent jusqu’à 20/21 heures généralement. Tu es amené à fréquenter des sportifs très divers au sein du CREPS, partagez-vous vos passions, vos aspirations ? Dans notre classe nous sommes très solidaires, à chaque fois qu’un camarade a une compétition, on s’organise pour aller le supporter. On a cet esprit au CREPS même si l’on pratique des sports différents, on essaye aussi l’activité que pratique un camarade pour ressentir les sensations que cela lui procure. On s’entend très bien malgré nos différences. 16
SPORT Tu vas participer au Gala du 25 avril qui aura lieu au Palais des sports du Gosier, comment se déroule ta préparation? Est-elle différente si il n’y a pas de «titre» en jeu? Pour l’instant mon prochain objectif ce sont les Championnats de France en avril. Ma préparation va se faire à l’INSEPS, je pars pour environ trois semaines. On va bien me préparer là-bas et je vais tourner dans les clubs alentours. Mes coéquipiers en senior ont tous perdu lors des championnats en quart ou en huitièmes de finale, donc je suis le dernier Guadeloupéen qui peut remporter un titre, j’ai un peu la pression « du pays »…
j’avais perdu. Il est venu me voir et m’a dit que j’étais un très bon boxeur et que j’irais loin. Brahim Assloum aussi, je l’ai rencontré et il m’a donné des conseils qui me sont très utiles aujourd’hui. Quels sont les autres sports que tu pratiques? Je pratique de l’athlétisme et de la natation pour mon entrainement. Tu as des sponsors ? Oui, Bobol, la nouvelle marque de sport guadeloupéenne me fournit mon équipement, mes peignoirs pour rentrer sur le ring. J’ai aussi Jogger’s sport pour les chaussures. La région m’aide pour mes voyages.
Qui est ton boxeur favori ? Roy Jones a une technique exceptionnelle, il se déplace vite et frappe fort, c’est vraiment un excellent boxeur. Mohamed Ali par rapport à ses esquives et Mike Tyson pour sa puissance.
Quels sont tes objectifs? J’aimerais bien aller aux championnats d’Europe puis aux Jeux Olympiques mais cela fait loin (2022! parce que pour l’instant je suis trop jeune). Il faut d’abord que je reprenne mon titre de Champion de France pour me faire remarquer par les entraineurs et être sélectionné pour les championnats d’Europe.
Tu as rencontré Jean-Marc Mormeck l’année dernière, que représente-il pour toi? Je l’ai rencontre en 2012 pendant un gala où
KESHAN JACOBY-KOALY
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FOCUS
FOOTBALL LA PASSION DU JEU
par Mr. Chung Sport le plus pratiqué dans le monde (devant Ses déclinaisons sur la plage (Beach Soccer) le Cricket et le Hockey sur gazon), le football ou en salle (Futsal/Five) ont aussi permis de regroupe 265 millions de joueurs, auxquels diversifier les pratiques et les adeptes. Mais cette viennent s’ajouter 5 millions d’arbitres et popularité n’est pas sans revers: le football gère d’administreurs, soit près de 4% de la population aujourd’hui l’équivalent du P.I.B. d’un pays riche mondiale. Il rassemble à travers des événements dans son activité mondiale. C’est cette oppulence retransmis simultanément dans 80 pays, des qui est la cible de ses détracteurs. Comment nations d’aires géographiques, de cultures et accepter le fait qu’un joueur professionnel soit de niveaux de richesse multiples. Il est devenu payé davantage en un an qu’un employé durant “mondialisé”, aussi populaire sur le “vieux toute sa vie? D’un autre côté, le football crée des continent” qui l’a vu naître que dans le “nouveau emplois dans beaucoup de domaines et joue monde” qui l’a adopté. Dans les pays émergents un rôle social considérable. L’esprit d’équipe, (Chine, Inde), le nombre de licenciés progresse le mélange des classes ou des communautés fortement. Depuis les années 2000, le football en sont partie intégrante. Cultiver la passion du connaît un nouveau regain: le nombre de jeu est l’ambition principale des professionnels, spectateurs dans les stades ou devant leur écran des amateurs et des bénévoles qui gravitent de télévison a considérablement augmenté, de dans cet univers, afin de transmettre ses valeurs même que le nombre de licenciées féminines. universelles. 19
FOCUS
GRAFFITI: FOOTBALL: L’EXPLOSITION LA PASSION ARTISTIQUE DU JEU
FREESTYLE SEAN GARNIER
Précurseur, Sean Garnier a crée la team S3 (Street Style Society) en 2006 avec Andreas. Ils sont aujourd’hui une quinzaine dans le groupe, de tout âge et tout horizon, dont la plupart possède un titre. A quel âge as-tu commencé à pratiquer le football? J’ai commencé à l’âge de 6 ans puis je me suis fait recruter à 11 ans à Auxerre pour le centre de formation. De nombreuses blessures vers 16/18 ans m’ont ralenti dans ma progression et éloigné de mon rêve.
de la danse avec le ballon, mais nous appelons cela l’Urban Ball ou le Freestyle Ball. Est-ce qu’il existe une fédération de Freestyle (française et internationale) ou cela reste-t-il encore une pratique urbaine sponsorisée pour des évènements? J’ai créé l’association France Freestyle Ball qui organise les championnats de France de Football et de Basketball. A l’international, on a la F3 qui organise le World tour mais uniquement pour le Freestyle Foot. C’est assez spécialisé car il y a plusieurs disciplines. En France et sous mon égide notamment, nous essayons de regrouper les différentes pratiques pour regrouper le plus grand nombre.
“... en deux ans je suis devenu champion du monde de Freestyle.” Comment as-tu découvert le freestyle ? En étant éducateur sportif vers 20 ans, je cherchais encore à percer dans le foot et c’est tout naturellement que je me suis penché vers ses pratiques dérivées tel que le Freestyle, Futsal, Street Soccer, surtout au contact des jeunes qui aiment ce genre de démonstration. J’ai participé à beaucoup de compétitions et en deux ans je suis devenu champion du monde de Freestyle. J’ai aussi gagné des compétitions de Street Soccer en France.
Il y a également des femmes qui pratiquent. La compétition est-elle mixte? Il y a des filles notamment la championne du monde qui fait partie de mon groupe S3 (Street Style Society) qui s’appelle Mélody Donchet et qui est selon moi incroyable. Elle pourrait concourir avec les hommes mais préfère se concentrer uniquement sur les compétitions féminines. Le Redbull Street Style est une compétition de championnat du monde (celui que Mélody et moi avons gagné chacun dans sa catégorie) et celle-ci sépare les hommes des femmes.
Quelles sont les techniques de bases ? Le tour du monde, le blocage nuque, le jonglage assis, les dribbles au sol, le blocage genou, le slap.
Sur quels critères êtes vous jugés lors de ces compétitions ? Style, créativité, contrôle, performance et difficulté.
C’est en quelque sorte la G.R.S. urbaine? On pourrait l’appeler de la G.R.S. urbaine ou 21
FOCUS Tu es champion du monde de Freestyle, cela t’aide-t-il sur un terrain? Est-ce que le terrain m’aide à être meilleur freestyler? Est-ce qu’être un bon joueur de poker aide à faire des tours de Magie avec les cartes? Est-ce qu’un champion de Tennis serait un champion de PingPong? Cette question rabaisse souvent la discipline du Freestyle, en fait il ne faut pas comparer de cette façon un freestyler et un joueur de football classique. Ce qu’il faudrait comparer plutôt ce sont les heures
meilleurs joueurs. Chaque enchaînement dure de 2 à 10 secondes maximum. Il n’a pas besoin d’une grande technique de ballon mais de maîtriser les paramètres du jeu du football. Le freestyler touche la balle à 90% durant son show et ne joue pas à un jeu, il doit maitriser l’objet à 100% et donc devient un technicien du ballon. On peut en conclure qu’un footballeur ne peut pas arriver techniquement “à la cheville” d’un freestyler en matière de technique de ballon en dehors du jeu du football…
“Neymar ... face à quelqu’un comme moi n’a aucune chance...” Justement, tu as fais une démonstration avec Neymar, penses-tu que cela soit une confrontation juste? Juste, non. Comme je viens de l’expliquer, et c’est peut-être bizarre pour les gens de le lire, Neymar, en “un contre un” face à quelqu’un comme moi n’a aucune chance. Ce n’est pas juste pour lui car dès qu’il va jouer sur ce terrain là, c’est un geste assuré qu’il va concéder comme n’importe quelle personne qui ne pratique pas le un contre un. Est-ce que tu vis de ton sport ? Oui, j’en vie depuis le début et cela marche plutôt bien. Qu’est ce qui t’inspire pour créer de nouvelles figures ? Plutôt des disciplines différentes comme la danse, le basket, les arts martiaux.
de travail (4 à 8 h par jour en Freestyle). Le footballeur, lui, n’est pas un technicien du ballon: il joue dans un jeu où la maîtrise de la balle n’est utilisée pendant le match que durant trois à quatre minutes pour les
Qu’est ce qui te pousse à pratiquer autant? Les challenges. J’aime pouvoir faire taire les gens qui parlent, me donner de nouvelles 22
FOOTBALL: LA PASSION DU JEU ambitions; aller a l’encontre des idées reçues, c’est pour cela que j’ai commencé à défier
les joueurs professionnels, pour montrer aux gens qui les idolâtrent qu’il faut les considérer comme des êtres humains normaux, qui jouent juste à un jeu (le football) très populaire.
“... défier les joueurs professionnels, pour montrer aux gens qui les idolâtrent qu’ils faut les considérer comme des êtres humains normaux”
Quel est ton club favori ? Pas de clubs favoris. Je supporte le beau jeu. Quels sont tes projets ? Continuer à développer le sport, monter des académies urbaines, développer ma team S3, créer des compétitions.
www.facebook.com/seanurbanball twitter/instagram : @seanfreestyle
SEAN GARNIER www.sean-garnier.com 23
FOCUS
GRAFFITI: FOOTBALL: L’EXPLOSITION LA PASSION ARTISTIQUE DU JEU
FREESTYLE MELODY DONCHET
Représentant la “french touch” féminine, son rêve de devenir une professionnelle du ballon s’est réalisé avec le Freestyle. Portrait d’une gagnante. Peux-tu te présenter? Je m’appelle Mélody Donchet, j’ai 24 ans, je suis originaire du Touquet, je vis à Paris depuis l’été 2010. Freestyleuse professionnelle de la Team S3 (streetstylesociety.com), je me produis partout dans le monde depuis 2010. J’ai pratiqué le football pendant 14 ans et un peu tous les sports pendant mon enfance et adolescence (tennis de table, rollers...)
Comment as-tu découvert le Freestyle? Qu’est-ce qui t’a attirée dans ce sport? J’ai commencé le freestyle en 2009 suite à la rupture de mes ligaments croisés. C’est tout d’abord en voyant une publicité à la télévision pour la promotion d’un DVD de freestyle qui m’a donné envie d’essayer. Finalement ce DVD je ne l’avais jamais regardé car il n’y avait que le football qui comptait pour moi. Mais après ma blessure, je l’ai ressorti et je m’y suis mise. Ce qui m’a attirée dans ce sport c’est le coté spectaculaire, l’envie de savoir faire ses gestes techniques, le show, ainsi que de pouvoir continuer à jouer au ballon malgré le fait que je ne puisse plus jouer au football “classique”.
“Ce qui m’a attirée dans ce sport, c’est le côté spectaculaire, l’envie de savoir faire des gestes techniques ... ”
Il y a de plus en plus de femmes qui pratiquent avec un très haut niveau, dont tu es la représentation parfaite. Pourquoi ne veux-tu pas te confronter aux hommes alors que la démonstration serait éloquente? J’ai déjà participé à des compétitions avec des garçons comme pendant la qualification nationale pour les championnats du monde en 2010 (étape de Paris) et les championnats de France la même année, lors desquels je me suis classée neuvième. Il n’y a que lors du Redbull Street Style que je me confronte aux autres femmes.
A quel âge as tu commencé à pratiquer le foot? J’ai commencé le foot à 5 ans en club, j’ai joué 10 ans avec les garçons et 4 ans avec les filles. A 16 ans j’ai fait partie des 16 meilleures footballeuses de la région Nord-Pas-De-Calais et j’ai donc disputé la coupe nationale des ligues. J’ai arrêté à 18 ans suite à une rupture des ligaments croisés du genou lors d’un entraînement de football en mai 2008. Depuis, j’ai complètement arrêté le foot à 11. Mais j’aime jouer au Street Soccer, au Foot à 5 de temps en temps. 25
FOCUS Quelles sont les techniques que tu préfères exécuter ? J’aime beaucoup faire toutes les variantes (une dizaine que j’ai inventées) du “yosuke stall”. Le yosuke a été créé par un freestyler japonais du même nom. C’est un geste qui consiste à mettre la balle en équilibre sur la semelle en position assise/ allongée avec la cheville tordue.
Qui sont vos rivaux les plus solides? Nous n’avons pas de rivaux, on s’entraîne dur que ce soit personnellement ou en groupe car chaque année, de nouveaux freestylers/euses ou groupes de freestyle arrivent de nulle part avec un très bon niveau. C’est pour cela qu’il ne faut pas perdre son temps à se dire que tel ou untel pourrait nous dépasser et simplement s’entraîner pour progresser encore et encore.
“Ma mère me disait souvent: “ce n’est pas un ballon qui va te faire vivre”!” Quelles sont les compétitions auquelles vous participez ? Il y a énormément de compétitions internationales, européennes et nationales organisées par des sponsors différents chaque année, mais je ne participe pas à toutes. La plus importante pour moi reste le Redbull Street Style.
Qu’est ce qui t’inspire pour créer de nouvelles figures ? Ce qui m’inspire pour créer de nouvelles figures, c’est de rater des gestes (rires)! A l’entraînement, je travaille mes tricks et bizarrement, le plus souvent, quand je rate un geste, cela m’emmène vers un nouveau.
Sean me disait que l’entrainement varie entre quatre et huit heures par jour. Qu’est ce qui te pousse à pratiquer autant? La motivation, l’envie d’être encore plus forte chaque jour, de progresser, de me surpasser, de surprendre les autres.
Comment s’est passée ta rencontre et ton incorporation dans la team S3 ? J’ai rencontré la team S3 en 2009 et en septembre 2010 je l’ai intégrée. Nous nous considérons bien plus que des amis, nous sommes une famille! On se voit régulièrement pour des entraînements, répétitions, shows et aussi dans la vie de tous les jours. Bon, ce n’est pas facile tous les jours de supporter une équipe composée d’autant de garçons mais bon je fais avec (rires)!
Comment expliques-tu votre succès ? Est-ce qu’il existe une « French touch » ? Le succès du groupe est dû tout d’abord à la cohésion qu’il y a entre nous, l’image que l’on dégage, notre style, différent pour chacun, les titres que l’on a acquis individuellement (tout les membres de la S3 sont titrés!) Bien sûr qu’il y a une “french touch”, nous sommes l’un des 26
FOOTBALL: LA PASSION DU JEU Quels types de propositions (pub, rôle, figuration ou autre) reçois-tu ? Lesquelles t’enthousiasme ou te rebute ? Je me produis pour tout: shows, pub, télé, clips musicaux...Aucun ne me rebute, enfin jusqu’à présent je n’ai rien refusé.
rares groupes de freestyle que vous pouvez trouver en France ou même dans le monde avec un style bien à nous, un style unique que vous ne verrez nulle part ailleurs! Tu es maintenant championne du monde de la discipline mais avant cela, as-tu toujours eu le soutien de ton entourage ? Malheureusement non. Je n’ai pas toujours eu le soutien de ma famille à part quelques personnes comme ma soeur, mon beau-père ou ma grand-mère. Après que ce soit brisé mon rêve de devenir footballeuse professionnelle, mon second rêve était de devenir freestyleuse mais ma mère ne voyait pas cela d’un bon oeil. Elle me disait souvent: “ce n’est pas un ballon qui va te faire vivre!” ou “va chercher un travail!” et j’en passe... mais je ne l’ai pas écoutée, j’ai poursuivi mon rêve et j’y suis arrivée.
Est-ce que tu vis de ton sport ? Oui bien sûr je vis du freestyle. J’ai commencé en 2009 et j’en vis depuis 2010. Quel est ton club favori ? Et pourquoi ? Je vais peut être vous étonner mais je ne supporte aucun club car je ne suis absolument pas l’actualité de football. Quels sont tes projets ? Continuer à vivre du freestyle, continuer de transmettre ma passion, de faire rêver les gens et voyager dans le monde entier!
MELODY DONCHET Facebook officiel: Melody Donchet (S3 Officiel) 27
FOCUS
FOOTBALL C.S.M. - SENIORS MASCULINS
Entraîneur des séniors du CSM, Richard Albert est devenu en quelques années une valeur sûre du football guadeloupéen. Que représente le football pour toi? Au départ, le ballon, tout simplement. La forme, c’est un objet particulier avec sa forme arrondie et nous savons très bien que lorsque c’est arrondi ça peut se déplacer, bouger. Cela exprime la liberté. Le fait de pouvoir se passer le ballon, de créer une liaison entre les joueurs, c’est une certaine façon de communiquer. Cela part de là, et quand on peut faire partager cette communication à un maximum de participants, de joueurs, cela donne encore plus de valeurs. On peut se disputer cette liberté là entre équipes. Derrière, il y a l’engouement du
public qui va suivre. Je pense que le football part de là, car si il faut revenir à l’origine du football, on dit l’Angleterre, ensuite la Chine, mais on se rend compte qu’en réalité les origine sont multiples. En traversant le temps, cette passion est devenue une vraie raison d’être. Quand on voit des enfants courir après un ballon cela c’est évident. Chacun définira ses sensations à sa manière. Moi, je suis passionné et forcément je transmets à travers l’entrainement, le management, je partage. J’ai toujours été en club mais je suis également à la Ligue de Football, à l’Amicale des entraîneurs et 28 28
FOOTBALL: LA PASSION DU JEU différentes associations, dans tout ce qui tourne autour du football. C’est souvent que je prends le ballon pour le montrer et faire voir que c’est ce petit machin qui fait vibrer autant de monde, c’est exceptionnel.
pensera qu’à l’argent. J’’ai fait mon propre bilan sur cet aspect là, et toutes les équipes qui n’ont voulu mettre que l’argent en avant ne durent jamais longtemps car ils n’ont pas les moyens de suivre au niveau amateur. Je suis favorable au changement de statut des joueurs amateurs, même localement. Trouver l’argent qu’il faut pour mettre en place un bon fonctionnement, en contrepartie des présences à l’entrainement, des obligations de résultats.
L’argent est souvent l’argument avancé pour dévaloriser le Football. Quel est ton avis sur son impact réel? Je pense qu’il y a trois aspects. L’aspect professionnel, l’amateur et le loisir, il ne faut pas tout mélanger. Avec un statut professionnel il faut rapporter de l’argent, il y a une économie et même si il y a des excès c’est un réel besoin. Par contre sur l’aspect amateur il faut rester très prudent, si on commence à penser à l’argent on va vite dévier de l’objectif qu’est le plaisir. Le plaisir à travers le résultat, la compétition. L’amateurisme a également besoin d’argent pour exister mais il ne faut pas que ce soit mis en avant en premier lieu. Cet argent sert au fonctionnement et peut-être pour récompenser les joueurs sous différentes formes. A mon niveau avec un statut d’amateur, je ne mettrai jamais en avant l’argent, mais le plaisir, la convivialité, le partage, l’’insertion, car à travers le sport amateur on peut être inséré, trouver du travail. C’est la récompense d’un effort fourni. Quand on passe en professionnel, il y a toujours les mêmes envies mais on a des comptes à rendre qui sont différents. Il faut bien manager ce rapport à l’argent pour avoir des résultats si l’on parle de compétition.
“... nous ne pouvons pas aller faire un match tous les quinze jours en France...” Comment expliques-tu que la réussite du C.S.M. n’ait pas d’impact au niveau national? C’est tout simplement l’insularité, la distance. On est quand même à 8000km de la “métropole”. Là bas, à partir du moment où tu es champion tu montes en C.F.A.2, ensuite en C.F.A. et là tu vas pouvoir utiliser des joueurs promotionnels, avec des contrats fédéraux. Dans notre cas nousi ne sommes qu’amateurs, nous avons des résultats qui durent mais ce n’est pas évident de faire évoluer le statut. Géographiquement c’est trop compliqué. Pour que notre statut change il faudraitt changer de niveau de jeu, de pratique. Mais nous ne pouvons pas aller faire un match tous les quinze jours en France.
Forcément cette économie est aussi nécessaire pour les compétitions, etc.. Oui, nous en avons besoin, c’est évident. Mais je parlais surtout de l’argent qui circule pour des joueurs amateurs ou qui prend parfois des tournures démesurées. Tu donnes 5 000€ à un joueur pour qu’il vienne chez toi et le jour où tu ne peux plus lui donner il va aller ailleurs? Cela contribue à construire un joueur instable qui ne
Que faudrait-il pour changer les statuts? Il faudrait déjà que ce soir une volonté politique, qu’il y ait un bilan qui nous permette de dire que nous en sommes capables, mais nous sortirions alors du cadre de la Fédération Française de Football pour devenir professionnels sur place. Est-ce que nous avons assez d’équipes de bon niveau pour avoir un championnat professionnel 29
FOCUS en Guadeloupe? On est un petit “pays” de 450 000 habitants et si nous voulons avoir un championnat professionnel ici, il faut que l’on puisse payer les joueurs et surtout que les entreprises puissent nous accompagner, que l’on ait beaucoup de monde qui assiste aux matchs et que le niveau de pratique s’améliore. Mais pour cela il faudrait pouvoir se confronter aux meilleurs et ils ne sont pas forcément sur place.
beaucoup qui réussissent: Lenny Nangis qui joue régulièrement à Caen, Thomas Lemar qui est en équipe de France, ces gamins là sont passés par le centre de perfectionnement du CREPS. Et ceux qui ne réussissent pas forcément à haut niveau ne reviennent pas non plus forcément en Guadeloupe, donc il y a encore une déperdition. C’est une vraie perte pour le football local.
“Il n’est jamais trop tard pour faire comprendre aux politiques l’intérêt que leur jeunesse soit quelque part occupée...”
Vous participez pourtant à des tournois dans la Caraïbe? C’est exactement pour ces raisons que nous avons décidé de nous ouvrir sur la Caraïbe, pour jouer des nations comme la Jamaïque, Porto Rico qui ont des championnats nationaux et des millions de pratiquants… Cela permet de progresser alors qu’à jouer toujours contre l’étoile, le C.S.M. Sirocco avec les mêmes joueurs, ce ne sont pas des conditions qui permettent d’augmenter le niveau. Quelque soit le sport, pour s’améliorer il faut se confronter à meilleur que soi, et régulièrement. Nous, nous faisons un match de Coupe de France en novembre, contre un niveau C.F.A. et avons très peu de chance de gagner. Si nous avions la possibilité de les rencontrer régulièrement nous serions dans de meilleures dispositions. Je pense que nous sommes pénalisés par notre éloignement, même dans la Caraïbe c’est difficile de se déplacer et cela coûte cher. C’est même plus facile d’aller en France qu’à Porto Rico...
Le C.S.M. est également dans cette dynamique et recrute beaucoup de jeunes. Comment décrivez-vous les clés de votre succès? Au total nous sommes 450 licenciés toute catégorie confondue. Il est clair que la réussite commence par la base, dans le suivi de ces enfants qui grandissent avec le même besoin de confrontation que cité précédemment. L’équipe de France s’est améliorée lorsqu’elle a commencé à sélectionner des jeunes et quand ces mêmes jeunes qui jouaient contre l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie, l’Espagne, l’Angleterre depuis l’âge de 14 ans ont constitué l’équipe A d’aujourd’hui. Ils ont grandi et se connaissaient déjà tous depuis 5 ans arrivés à l’âge adulte, donc le niveau a augmenté. Ici, iI y a maintenant la sélection des U15 en fin d’année organisée par le Conseil Général, mais il faudrait faire la même chose pour les U17, les U20, de manière à entretenir cette dynamique.
Les clubs français demeurent les meilleurs centres de formation du monde. Ne faudrait-il pas tout simplement pas un centre de formation local? Ici nous avons ce que l’on appelle le centre de perfectionnement qui a obtenu le label de la Fédération, pour des enfants âgés entre 13 et 15 ans. Les meilleurs d’entre eux partent jouer dans des clubs professionnels français. Il y en a 30
FOOTBALL: LA PASSION DU JEU C’est aussi une équipe féminine du Moule (mais extérieure au CSM) qui est actuellement première du Championnat guadeloupéen, comment l’expliques-tu? Il y a cette culture locale et l’état d’esprit que le CSM fait rejaillir sur la population ainsi que sur les autres sports. L’esprit de compétition, de “gagne”, d’aller chercher quelque chose dans la difficulté. L’ A.S. Anonymes a toujours été une bonne équipe, elle est dans cette dynamique.
en leur donnant un certain statut. Sur le plan international cela existe déjà, donc pourquoi pas chez nous? La diversification du football valorise, chacun s’y retrouve. Il n’y a pas de concurrence, au contraire, cela fait plus de pratiquants. Si mon joueur n’est pas venu à l’entrainement mais que j’apprends qu’il jouait au foot sur la plage, cela me convient puisqu’il n’était pas dans la rue ! Et on retombe sur le coté social qui occupe les gens avec une activité phare.
Pourquoi n’avez-vous pas d’équipe féminine? C’est un peu en contradiction avec la volonté du club d’évoluer. Il y a déjà un club féminin donc pour l’instant on ne voit pas l’intérêt. Multiplier le nombre de clubs ne fera pas augmenter le niveau. Anonymes ne nous fait pas de l’ombre et réciproquement, bien au contraire nous sommes complémentaires dans la ville. Cela nous arrive d’ailleurs d’échanger et nous envisageons de faire un match avec eux en mélangeant garçons et filles. C’est une équipe qui fonctionne bien, comme nous et qui participe à la dynamique de la ville.
Mais c’est le privé qui prend le relais car les infrastructures locales n’existent pas. Elles n’existent pas mais existe-t-il une volonté, je ne pourrai pas l’affirmer. Il y a donc des entreprises privées qui prennent les initiatives comme le Gwada Football Club, où j’ai moi-même accompagné mon équipe. Nous avons constitué 4 équipes, nous avons joué et n’avons pas payé très cher. Je trouve cela très bien, on devrait encourager d’autres entreprises privées à prendre ces initiatives
Aujourd’hui il existe plusieurs déclinaisons du football, avec le Beach Soccer, Le Futsal, le Jorkyball, le Freestyle. Quel regard portes-tu sur ces formats qui impliquent le ballon rond? A partir du moment où le ballon est rond et qu’il roule, qu’il s’envole dès qu’on le frappe et que le gardien l’arrête à la main… Quelque soit la manière dont on le pratique ne me pose aucun problème. Ce qui est important c’est que le football se diversifie, car il y a des gens qui ne se retrouvent peut-être pas dans le football de compétition, qui préfèrent le football loisir. Il y a ceux qui jouent sur la plage et qui aboutissent au Beach Soccer. Il faut surtout l’organiser pour eux, les protéger, 31
FOCUS Et l’équipe de France de Platini ? Aussi, mais elle n’a pas gagné la Coupe du Monde, jusqu’en 1998 il y a eu un grand vide. Dans cette équipe de France de Platini, il y avait Marius Trésor (originaire de SainteAnne), lorsque qu’il a marqué son but contre l’Allemagne en demi-finale, il y avait un faux plafond chez moi, j’ai sauté, j’ai fait un énorme trou! J’ai pleuré quand ils ont perdu. Mais je m’en souviens tellement bien, à l’époque ils ne portaient même pas de protège-tibia, ils jouaient les chaussettes baissées, c’est une image que je n’oublierai jamais.
qui de plus donnent l’exemple au secteur public. Il n’est jamais trop tard pour faire comprendre aux politiques l’intérêt que leur jeunesse soit quelque part occupée à ce type d’activité. On a des joueurs qui sont partis en équipe de France de Beach Soccer quand Eric Cantona a fait sa sélection. Quelle joie pour un gamin que de pouvoir découvrir le monde à travers le sport qu’il aime! Tout le monde ne pourra pas partir avec les gwadaboys mais d’autres pourront trouver leur créneau autrement. Je sais d’ailleurs qu’il y a une sélection qui se fait actuellement en Beach Soccer.
“Une équipe qui gagne huit compétitions en deux ans, je n’ai jamais vu cela...”
Quelle est l’équipe nationale qui t’a le plus marqué? Je dirai par sympathie, parce que j’ai eu la chance d’en être proche, l’équipe de France 98. Parce que je les connaissais, de même que les éducateurs, j’ai partagé des moments avec eux. Cette équipe là nous a fait vibrer. Avant il y avait le Brésil, mais avec cette équipe de jeunes dont Louis Saha que j’ai entrainé, Thierry Henry que j’ai connu, William Gallas, Lilian Thuram, tous les Antillais qui ont fréquenté l’équipe pendant cette période là m’ont fait vibrer!
Quel est le club qui t’a le plus marqué ? Le C.S.M.. Cela fait dix ans que j’y suis. J’ai tout gagné avec le C.S.M., j’ai tout connu, toutes les grandes joies, les tristesses, les moments forts en émotion, de superbes expériences humaines. J’ai rencontré tellement de gens merveilleux qui m’ont donné carte blanche et m’ont permis d’exprimer ma passion. Cette passion qui est toujours la recherche de l’excellence, dans l’organisation, l’image, la communication, la représentation de soi à travers une activité, tout cela c’est au CSM que j’ai pu le faire. J’ai aujourd’hui une autre vision du football grâce au CSM. Quel est le joueur qui t’a le plus marqué ? En tant qu’entraîneur, le joueur qui m’a le plus marqué en Guadeloupe par sa technique c’est d’abord Chantal Nébot, que j’ai entrainé à mes débuts ici. Dans la génération actuelle c’est 32
FOOTBALL: LA PASSION DU JEU Ludovic Gotin. C’est une forte personnalité qu’il faut savoir manager. Sur le plan international c’est Zinedine Zidane, pour ce qu’il a fait et ce qu’il représente.
une compétition, c’est déjà quelque chose et tout le monde la considère comme telle. Pour la Coupe de la Guadeloupe et le Championnat, nous aimerions en gagner un des deux. Tout ce qu’il y aura en plus sera considéré comme du bonus... Et bien sûr garder le cap pour que le club reste une entité forte dans le paysage footballistique guadeloupéen. Il faut que l’on conserve nos valeurs et que l’on reste un exemple en les véhiculant correctement à travers notre comportement sur le terrain et en dehors.
Quels sont les objectifs aujourd’hui pour le C.S.M. ? On ne dira pas que l’on va tout gagner, car c’était exceptionnel. Si l’on gagne encore tout cette année, on pourra arrêter le football car cela ne s’est jamais fait ! Une équipe qui gagne huit compétions en deux ans, je n’ai jamais vu cela même en Europe ou ailleurs. On a déjà gagné la finale de la Coupe de France de la zone Guadeloupe, même si ce n’est pas vraiment
Un mot de la fin ? J’aime le foot! Aimer le foot, c’est être libre!
C.S.M. www.csm971.com 33
FOCUS
FOOTBALL CLUB SPORT SAINT-FRANÇOIS - U9
Emmanuel Gauthier est l’un de ces bénévoles qui transmettent la passion du football aux plus jeunes. Rencontre avec l’entraîneur d’un groupe prometteur. Présentations? J’ai 40 ans je suis originaire de Guadeloupe par ma mère et d’Auvergne par mon père, je vis ici depuis 15 ans. Je suis responsable commercial de l’agence Contact Immobilier à Gosier et en parallèle associé à Jean Lonjieras de Guadeloupe Construction dans le cadre de promotions immobilières.
Que représente le football pour toi? Dans les sensations qu’il te procure? Ma passion pour le football date de mon plus jeune âge, je jouais en cadets nationaux au club de Montrouge (92), j’ai toujours été un fervent admirateur du PSG et de l’Equipe de France, je suis également les championnats 34 34
FOOTBALL: LA PASSION DU JEU Comment se déroule un entrainement à cet âge? Il s’agit d’une période d’apprentissage donc on travaille les bases du football et très peu de physique.
espagnol et anglais. J’aime les tactiques de jeu et les valeurs que peuvent apporter un sport d’équipe. Jouer est à la fois un exutoire et une façon de garder une bonne condition physique.
“Les rémunérations des footballeurs sont proportionnelles à l’attractivité de ce sport.”” Quelle est ton approche du football avec les enfants ? Je souhaite développer chez les enfants les valeurs du travail ainsi que le fair-play nécessaires à mon sens dans un sport qui tend parfois à ne plus tenir compte de ces références indispensable. Avec quelle tranche d’âge travailles-tu ? Les catégories U6 jusqu’ à U9.
Est-ce qu’il y a des compétitions d’organisées pour cette catégorie? Championnats, tournois ? En effet, il y a des plateaux (des matchs amicaux) et des tournois (avec classement). Nous avons eu la chance de gagner le tournoi du Moule en catégorie U9 en battant le C.S.M. en demi finale.
Qu’est ce qui t’a amené à t’occuper des enfants? As-tu obtenu un diplôme ou suivi une formation? Cela fait maintenant deux ans que je m’occupe de cette catégorie au sein du Club Sport de Saint-Francois . J’ai décidé de rechausser les crampons car mon fils Charles est passionné de foot et qu’il n’y avait aucun candidat pour entraîner cette catégorie. Je n’ai aucun diplôme dans ce domaine mais j’avais déjà entraîné les poussins dans ma jeunesse dans le Sud de la France.
L’argent est souvent l’argument avancé pour dévaloriser le football. Quel est ton avis sur son impact réel? Il ne faut pas oublier que le football est un sport universel et de surcroît le plus pratiqué et le plus populaire au monde. Les rémunérations des footballeurs sont proportionnelles à l’attractivité de ce sport. Elles n’ ont pour moi rien de choquant comparé à des sports comme le Golf, la Boxe, le tennis au encore la formule 1.
Quel est le facteur prioritaire dans ta pédagogie avec ton groupe ? Les valeurs de respect, de rigueur, de cohésion, de bienséance et pour finir le plaisir du jeu. 35
FOCUS Aujourd’hui il existe plusieurs déclinaisons du football, avec le Beach Soccer, Le Futsal, Le Jorkyball, le Freestyle. Quel regard portes-tu sur ces formats qui implique le ballon rond? Toutes les déclinaisons du football sont susceptibles d’attirer de nouveaux licenciés selon les régions et les intérêts des jeunes. Le Beach Soccer et le Futsal sont pour moi des déclinaisons du football mais en toute honnêteté je ne trouve que peu d’intérêt au freestyle.
lui qu’il ait fini sa carrière sur une expulsion en finale d’une Coupe du Monde. Raï était aussi un formidable meneur d’hommes; en plus d’être un sportif accompli il était médecin, c’était l’illustration parfaite du célèbre adage MENS SANA IN CORPORE SANO! (un esprit sain dans un corps sain). Quels sont les objectifs aujourd’hui pour le C.S.? Finir la saison en invaincu en tournoi avec les U9 et avoir une équipe sénior performante (qui a à sa tête un très bon entraineur en la personne de Monsieur VLAJ).
“... il faudra avoir une réelle politique de développement du foot féminin...” Il y a une section féminine au Club Sport, pourquoi pas d’équipes plus jeunes? Effectivement cela fait défaut au club. Il y eut une tentative de créer une section féminine l’année dernière, les filles étaient motivées mais leur entraîneur, Monsieur De Almeida, qui par ailleurs est très investi au sein du club, n’a pu poursuivre l’aventure cette année. Il est vrai qu’il faudra avoir une réelle politique au sein du club de développement du foot féminin qui par ailleurs se porte très bien. On le constate avec les résultats de l’Equipe de France qui fait actuellement partie du top 5 mondial.
Quelle est l’équipe nationale qui t’a le plus marqué ? La France en 1998 lorsqu’elle a remporté sa première Coupe du Monde. Et le club? L’Olympique de Marseille en 1993 quand ils ont remporté la Champion’s League. Une grande équipe qui a su décomplexer le football français. Quel est le joueur qui t’a le plus impresionné? Mes références sont Zidane tout d’abord, il est pour moi l’un des joueurs les plus forts techniquement de l’histoire du football et il avait une vision du jeu sans égale. Dommage pour
Pour conclure? Perdre ou gagner n’a aucune importance sauf quand on perd! 36
FOOTBALL: LA PASSION DU JEU
CLUB SPORT Site officiel : www.club-sport-st-francois.footeo.com 37
FOCUS
BEACH SOCCER GWADA BEACH SOCCER
Arnaud Crimée est devenu en quelques années un acteur-clé dans le développement du Beach Soccer en Guadeloupe. La perspective d’une sélection guadeloupéenne pour le prochain championnat d’Amérique ouvre la voie à une nouvelle génération de sportifs. Quel est ton parcours? Je suis employé de banque, j’ai 30 ans cette année. J’ai commencé à jouer au foot à l’Etoile de Morne-à-l’Eau en minimes, j’y ai joué deux saisons. Puis j’ai fait du tennis pendant quatre ou cinq ans, du hand-ball, du basket. Je me suis un peu écarté du foot et vers 22/23 ans j’ai découvert le foot sur la plage.
Comment as-tu découvert le Beach Soccer? C’était avec Sébastien Hell, nous étions en école de commerce et après les cours nous allions à la plage. Lui est un mordu de ballon, il a joué en nationale, je suis un fana de foot aussi, c’est comme cela que tout a commencé. Nous allions voir des vidéos sur Youtube, essayions de reproduire les techniques, les “skills”, les jongles, les virgules... 38 38
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Quelle est l’origine du Beach Soccer? Ce sont surtout les Brésiliens qu’on voyait jouer à la plage, mas ce sport n’était pas encore très développé ni médiatisé. Depuis 2005, la FIFA est devenue organisateur des compétitions. En Guadeloupe, c’est en 2007 que l’on est venu faire une détection, nous étions un peu en colère à l’époque car on ne l’a pas su, pourtant nous nous entraînions depuis des années. Nous étions sur la plage de Sainte-Anne à jouer chaque week-end, jour férié... Nous avons vraiment eu l’impression d’avoir raté une chance.
Anne en calant des pierres pour marquer les cages. Quand nous avons commencé, la ligue n’avait pas de commission associée au Beach. Nous avons monté une équipe en 2012 lorsque le tournoi a été remis à jour et nous l’avons gagné. Nous avons créé notre association, Gwada Beach Soccer, et un an après la Ligue nous a dit qu’elle était désireuse de diversifier le football car c’était une période un peu morose pour le football français qui perdait des licenciés. L’objectif était donc de pouvoir “stopper l’hémorragie” en diversifiant dans le Futsal, le Beach... Nous tombions à point nommé et j’ai intégré une commission afin de dévellopper l’activité. Trois équipes ont été créées au Moule. Un premier tournoi s’est déroulé en 2013, et l’année d’après sous l’égide de la Ligue nous avons organisé le Nivea Beach Soccer, il y avait beaucoup de monde. Cette année nous avons débuté le championnat de Beach Soccer avec la sélection pour la participation au Salvador.
Il existe très peu de structures pour pratiquer: le terrain du Moule, de SainteAnne, celui de Port-Louis. Quelles démarches avez-vous effectué pour développer cette activité? A Port-Louis le terrain est là mais il n’y a plus de sable, on jouait donc sur la plage de Sainte39
FOCUS C’est la première fois qu’il y a une sélection guadeloupéenne? Exactement. La Ligue de Guadeloupe est membre à part entière de la CONCACAF (équivalent de l’UEFA pour l’Amérique), ce qui lui donne le droit de participer à ce championnat. Le Beach Soccer est en train de se développer et nous sommes prêts à monter une équipe.
l’air quand on regarde un match mais ne seraitce que de lever et passer le ballon c’est très technique et c’est plaisant à voir. Toute cette combinaison-là correspond à ce que j’aime vraiment dans le football.
“...c’est le côté spectaculaire, le jeu aérien, la technicité, ce sont d’autres sensations...”
Que représente le football pour toi? Ce qui m’attire dans le football, c’est la simplicité. Tu as juste besoin d’un ballon. J’aime cette dualité entre l’individuel et le collectif. Quand je joue au foot, je prends du plaisir lorsque nous avons montré un jeu intéressant, si je joue bien mais que l’équipe n’est pas bonne, je ne m’amuse pas. Je préfère un match que l’on perd mais où l’on s’est fait plaisir. Pour moi c’est cela le football, cette passion. Je ne suis pas rémunéré pour toutes mes fonctions, mais s’il faut passer le motoculteur je le fais! Je me suis retrouvé plusieurs fois pour des tournois à monter le terrain tout seul. Ce que j’aime dans le Beach, c’est le côté spectaculaire, le jeu aérien, la technicité, ce sont d’autres sensations que dans le foot “classique”. Cela n’en a pas
Quels est le profil-type d’un joueur de Beach soccer? C’est un joueur technique, qui sait manier le ballon. Le terrain est accidenté, comporte des dunes. Il faut s’adapter à ce terrain et être à l’aise avec le ballon. Il y a plusieurs profils, les Russes, première nation du monde au Beach, n’ont pas de gestes très spectaculaires par exemple mais sont efficaces. Les Brésiliens sont plus fantaisistes. Quel regard portes-tu sur les déclinaisons du foot (en salle, Jorky ball, Freestyle)? C’est très bien car cela permet à chacun de se retrouver. Généralement on commence toujours une saison à 30 et 40 pour finir avec juste l’effectif. Certains se démotivent, ne trouvent pas leur place. Tandis qu’avec plusieurs déclinaisons, chacun peut essayer autre chose pour mettre en valeur sa technique. Si tu es plus aérien, amateur d’arts martiaux, peut-être que le Freestyle te conviendra mieux. Cela permet à chacun d’avoir ses sensations. Quelles sont les principales différences avec le foot “classique”, au niveau du matériel, du temps de jeu? La différence principale, c’est la taille du terrain qui est plus petit (35 mètres sur 25 environ). Le 40
FOOTBALL: LA PASSION DU JEU terrain est divisé en quatre zones, il y a toujours des corners, des penalties, des coups d’envoi au milieu comme au foot. La différence est que cela va très vite, c’est un sport où toutes les remises en jeu ne durent que quelques secondes, le gardien frappe directement le ballon au centre. Statistiquement parlant, un but se construit en trois ou quatre secondes. Autre différence, lorsqu’un joueur entame une bicyclette, on n’a pas le droit de le toucher. Cela reste un sport de contact mais comme au foot les tacles à deux pieds sont interdits. L’objectif est de marquer le plus de buts possibles pour garantir le spectacle.
Ronaldinho, son côté imprévisible, c’était un artiste au-delà du joueur. En Beach Soccer, c’est la Suisse qui m’a le plus impressionné, ainsi que l’équipe de Tahiti. Je suis admiratif car en Suisse ils n’ont aucune plage et ont une réelle technicité au Beach. Je suis parti la semaine dernière à Miami et l’instructeur FIFA qui nous faisait la formation justement est l’entraineur suisse. Ils n’ont pas pu se qualifier lors de la dernière coupe du monde et c’est lui qui a coaché l’équipe de Tahiti. Comme quoi tout s’explique. Ces deux équipes ont la même technique, cet homme a vraiment mis sa touche dans leur jeu.
Combien y a-t-il de joueurs sur le terrain? Quatre et un goal, cela fait dix joueurs sur le terrain. On a droit à cinq remplaçants qui rentrent et sortent.
Que penses-tu de la récompense du Ballon d’Or? Franchement, le football classique, je ne comprends pas trop où cela va. Durant la dernière Coupe du monde on l’a attribué à Christiano Ronaldo, pour moi il a fait une grosse saison mais ne le méritait pas sur cet événement là. Il a été transparent et son équipe complètement fantomatique.
Quelle est l’équipe qui t’a le plus marqué? En foot classique, c’est le Barça à l’époque de Ronaldinho, Déco, Xavi... C’était un plaisir de les regarder. Pour moi la référence c’était
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FOCUS Cela devient une vraie mascarade car un joueur comme Neuer méritait vraiment une récompense, il a porté son équipe nationale, a révolutionné son poste et finit troisième, c’est aberrant. Quelqu’un comme Thierry Henri qui était très performant ne l’a jamais eu. Je pense que c’est la récompense d’un média et des lobbys. Le football classique est de plus en plus une mascarade, tant au niveau financier qu’en raison de la coupure entre les joueurs qui sont starisés et les gens qui pratiquent, notamment les enfants. Il n’y a plus de proximité, tout est médiatique. Quand tu entends Ronaldo dire qu’il est triste parce que Messi a eu une augmentation de salaire et pas lui, dans un pays en crise comme l’Espagne, c’est n’importe quoi! Je n’arrive plus à me reconnaître dans le football à cause de ce côté-là. Dans le Beach, je retrouve ce côté plaisir même si à notre échelle cela existe aussi, il y a des primes au match... L’argent pourrit le sport. Le côté social et humain devrait l’emporter.
en terme d’accompagnement dans les infrastructures (ce n’est pas ce qui coûte le
“... nous pouvons vraiment jouer un rôle d’acteur majeur dans la Caraïbe” plus cher sachant qu’il y a des subventions allouées par la FFF), les fédérations comme la LGF pour continuer à développer la discipline, nous pouvons vraiment jouer un rôle d’acteur majeur dans la Caraïbe. Ici on bénéficie d’une très bonne formation “à la française”, si l’on crée des sections de Beach pour les gamins, on peut former d’excellents joueurs. Encore faut-il les inciter et les recruter. C’est un sport attrayant, il y a presque autant de femmes que d’hommes dans le public. La prochaine étape est de s’occuper des jeunes qui sont très demandeurs, surtout au Moule qui est un vivier. Il faut qu’on soit à leur écoute et que l’on mette les infrastructures nécessaires à leur portée. C’est pour eux qu’il faut créer des compétitions, notamment internationales, pour qu’ils puissent s’exprimer.
Si tu joues en sélection guadeloupéenne, pourras-tu ensuite jouer en équipe de France? C’est possible. Rien n’empêche un joueur guadeloupéen d’aller jouer en “métropole”. Dans l’autre sens, cela ne l’est pas en revanche. Quand la compétition se déroulera-telle? Du 28 mars au 4 avril. On jouera le premier match contre Trinidad, le deuxième contre le Mexique, ensuite les îles Turks-et-Caïcos. Si l’on passe, on jouera les quarts et après les matchs de classement. Je souhaite que les gens prennent conscience de la chance que l’on a en Guadeloupe de pouvoir pratiquer ce type de sport, je pense sincèrement que si tout le monde joue le jeu, les municipalités 42
FOOTBALL: LA PASSION DU JEU
GWADA BEACH SOCCER Facebook officiel : Gwada Beach Soccer 43
FOCUS
FIVE
GWADA FOOTBALL CLUB Damien Granchi, footballeur passionné et son associé Dan Bendennoune ont créé il y a tout juste un an le Gwada Football Club où l’on pratique le Five: la transposition la plus proche du foot de rue. Comment est né le Five ? Je ne sais pas comment il est né, car nous avons copié un modèle existant déjà en France métropolitaine avec comme exemple les grandes franchises que sont Urban Soccer, Five, Football Football, Soccer Parc. La première structure date d’il y a 8 ans, c’est «Le Temple du Foot » dans le Sud de la France et sur Roubaix. Ce sont les tous premiers qui se sont montés. Les propriétaires étaient Laurent Castro et Jean Marie Aubry, joueurs
en Équipe de France de Beach Soccer. Je pense que c’est parti d’un constat simple: aujourd’hui, quand tu joues au football, si tu n’es pas dans un club, tu n’as pas de terrain et si tu en as un il est très mal fait. Tu n’as jamais accès aux vestiaires, tu n’as jamais d’éclairage ou tu te fais expulser par les associations sportives... Donc tu as très peu de moyen de jouer au football et je pense qu’ils n’ont fait que répondre à une demande. La Guadeloupe se dit terre de champions 44
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mais on ne favorise pas les infrastructures qui pourraient permettre de former ces jeunes champions. Si tu veux jouer au Beach Soccer, il n’y a pas de terrain homologué, si tu veux faire du Futsal, c’est au Gosier et c’est 4000€ la journée donc inaccessible à un grand nombre de personnes. Et c’est donc le privé qui prend les choses en main car c’est à notre génération de faire bouger les choses. Cela répond à une demande que les instances du football ne sont pas capables de gérer. Par exemple, pour notre première édition du championnat l’année dernière, nous avons envoyé l’équipe gagnante, Groupe Encelade, à Paris pour jouer contre l’équipe All-Star. On leur a payé le billet d’avion, l’hôtel et on les a fait jouer un match d’exhibition contre l’équipe d’Olivier Dacour qui est notre parrain. Quand ils sont rentrés il étaient très heureux. Personne ici ne leur avait jamais payé un billet pour aller jouer dans l’hexagone. Les seuls qui peuvent
avoir cette chance aujourd’hui, c’est le CSM, parce qu’ils ont été vainqueurs de la Coupe de France Zone Guadeloupe. Aujourd’hui, pour ces joueurs qui continuent de venir, c’est un souvenir énorme, d’autant que leur président leur avait payé des places pour PSG/Barcelone. Ils sont rentrés avec les yeux pleins d’étoiles, et maintenant pour eux le Gwada Football Club est une référence. Tout simplement parce que l’on essaie de faire des choses, de participer à l’évolution du sport. Ce que nous aurions aimé avoir, nous essayons de le transmettre. On fait également beaucoup de stages pour les enfants, des anniversaires aussi, parce que moi à 8 ou 10 ans j’aurais préféré inviter mes amis à venir jouer au foot dans une structure comme le G.F.C. plutôt que d’aller au Mac Do… Même si mes parents n’avaient pas les moyens de m’envoyer au Mac Do … Nous sommes en Guadeloupe et il faut bien s’occuper de nos clients avec un vrai rôle social. 45
FOCUS Quelles sont les différences avec le football classique au niveau du complexe et du matériel? Pour le terrain, nous sommes sur une surface réduite avec des normes à 15mx25m. Les différences vont être sur la technique, le jeu à terre, le déplacement. C’est vraiment autre chose que le Football à 11, c’est une réelle variante, un sport à part. Le temps de jeu est de deux fois 25 minutes. Les remplacements sont illimités et il n’y a pas de cartons, ce sont des exclusions. Nous sommes un sport sans contact, pour favoriser le jeu, la technique, le déplacement, afin que le résultat soit beau à voir. Donc chaque contact, c’est une faute sanctionnée d’un coup franc indirect. Par contre toutes les fautes antisportives sont sanctionnées par une exclusion de deux minutes et à la deuxième expulsion c’est jusqu’à la fin du match. Au niveau du matériel, on ne joue pas avec des crampons moulés, le ballon est un taille 4 sans rebond, mais nous ici nous prenons une taille 4 avec rebond. Il n’y a pas de hors-jeu mais une zone d’où le gardien ne peut pas sortir et où l’attaquant ne peut pas rentrer. Sur réservation simple, les gens peuvent jouer comme ils le souhaitent. Le but est qu’ils prennent du plaisir à jouer. En parallèle nous avons mis des championnats en place où l’on applique des règles qui sont propres à notre complexe mais qui restent proches des autres. Il faut savoir qu’il n’y a pas de ligue officielle de Futsal ou de Five. Nous ne sommes pas régis par la Fédération Française de Football ou qui que ce soit d’autre. On pourrait faire les règles que l’on veut mais on essaie de s’harmoniser avec les autres centres de manières à garder une cohérence et permettre de faire des tournois inter-complexes. Nous sommes aujourd’hui plus de deux millions de pratiquants en France, c’est devenu énorme. Certains sont licenciés, d’autres non, il y a des femmes, des anciens... Le Five permet de venir chercher le coté ludique du football, c’est très “cardio” car nous sommes
sur une surface réduite, les efforts sont moins longs, le but est de s’amuser et de prendre du plaisir à jouer au football dans des conditions idéales: un éclairage “au top”, une pelouse synthétique dernière génération, il n’y a pas de faux rebonds, pas de contact. Tu as toutes les qualités optimales pour jouer au foot et t’amuser. C’est un concentré que tu retrouves ici.
“Il n’y a pas de cible précise, simplement des gens qui ont envie de partager de bons moments en pratiquant un sport.” Quelle est la cible? Tout le monde! On accueille des licenciés, des non licenciés, de jeunes pratiquants, des plus anciens qui ont envie de faire du sport mais qui ne trouvent pas ce qui leur correspond. Ce ne sont pas non plus forcément des footballeurs, ce sont des gens qui viennent faire du sport pendant une heure avec des amis pour rigoler. Il n’y a pas de cible précise, simplement des gens qui ont envie de partager de bons moments en pratiquant un sport. C’est aussi un complexe qui a un but social, qui rassemble par exemple un PDG d’entreprise avec un petit ouvrier. Sur le terrain, tout le monde a la même tenue et il n’y a plus de différences de catégories sociales ou autre. Tous se retrouvent autour d’une même passion: le football. Nous sommes la seule structure de ce type sur l’ile et même dans la Caraïbe, la plus proche se trouvant à Miami. En Amérique du Sud ou en Espagne, ils apprennent le football sur des surfaces réduites, c’est du 5 contre 5, maximum 7 contre 7. On n’apprend pas aux jeunes à jouer sur de grands terrains, ça tu l’apprends après. En apprenant sur des surfaces réduites, ils favorisent le coté technique, alors qu’en Europe c’est le coté tactique. 46
FOOTBALL: LA PASSION DU JEU Quel a été ton parcours sportif ? Je joue au football depuis que j’ai 5 ans, dès que j’ai pu être licencié. J’ai joué onze ans en Division d’Honneur à l’A.S. Gosier, à Evolucas (Petit-Bourg), au Redstar (P.A.P.), à la Juventus de Sainte-Anne. J’ai joué en Beach Soccer aussi en parallèle, lorsque Eric Cantona est venu faire sa sélection ici, j’ai été sélectionné et je suis parti faire un Euro-Beach. J’ai été selectionné six fois en Equipe de France. J’ai arrêté cette année justement parce que j’ai monté le complexe.
Comment fonctionne ta structure pour les particuliers ? La location est à l’heure. Aujourd’hui il existe plusieurs déclinaisons du football, avec le Beach Soccer, Le Futsal, Le Jorkyball, le Freestyle. Quel regard portestu sur ces formats qui impliquent le ballon rond? Plus il y en a mieux c’est. Toutes les variantes du football sont faites pour tout le monde. Et chacun y trouve son bonheur. Personnellement je joue au Beach, au Futsal, au football à 11, dès qu’il y a une variante je joue parce que je suis un passionné.
Tu gères également le championnat? Nous avons deux championnats mis en place déjà. Un championnat «Entreprise» et un championnat loisir. Les journées de championnats ne se déroulent que le lundi. Le championnat Entreprise est uniquement réservé pour les employés des entreprises, les équipes sont France-Antilles, Décathlon, la Sécurité Sociale, E.D.F., la Gendarmerie, Point S, Orange, Mr. Bricolage... Le championnat loisir est ouvert à tous, ce sont des équipes qui se sont montées en début de saison (qui commence en octobre et finit en avril).
Quelle est l’équipe nationale qui t’a le plus marqué? France 98. Je suis français, patriote, j’aime l’équipe de France bien sûr et cette équipe de France là représente ma génération. Quel est le club qui t’a le plus marqué ? Je suis monégasque, mais l’équipe qui m’a le plus marqué reste l’O.M. en 1993 avec la Ligue des Champions.
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FOCUS Que penses-tu du Ballon D’Or comme récompense? C’est toujours bien de souligner les individualités même dans un collectif. Parce que c’est ce qui peut faire la différence de temps en temps sur un match. L’union fait la force quand les gens sont différents. Les équipe, elles, sont récompensées par des championnats, des coupes. Le Ballon d’Or est une récompense individuelle, et c’est ce que ce trophée souligne. Comme le prix Puskas qui récompense le plus beau but, cela nous permet de voir qui est le meilleur et au deuxième de se battre pour devenir meilleur. Nous sommes dans un sport de compétition, et c’est une compétition interne qui aujourd’hui réside entre deux rivaux: Christiano Ronaldo et Leo Messi. C’est le sacre. C’est le rêve de tous les joueurs de gagner un Ballon d’Or. Pour moi, c’est aussi ça le football, il y a une équipe mais également quelqu’un qui concrétise cette équipe. Pour être en Ligue des Champions, pour gagner une Coupe du monde, il faut un collectif mais il y a toujours une individualité qui se démarque. Pour la dernière coupe du monde c’était Neuer, pour France 98 c’était Zinedine Zidane. Chacun a son génie qui permet de gagner et de rentrer dans la légende.
Ne penses-tu pas que l’argent a pu nuire à cet état d’esprit ? Chez les professionnel, on se réfère au nombre de buts sur l’année, aux résultats de l’équipe, les récompenses financières ne sont pas forcément individuelles. Le football est une entreprise, le club qui a le plus d’argent pour communiquer va se placer numéro un, celui qui a le plus d’argent pour acheter des joueurs sera premier. Chez les amateurs et surtout chez les jeunes, il y a moins d’argent en jeu.
“Il existe la “Enjoy Cup” qui se déroulera les 4,5 et 6 juin prochains” Vous organisez également des évènements? Un dimanche par mois nous organisons un tournoi ouvert à tous avec une inscription de 5 euros pour la journée et nous offrons des récompenses. Il existe aussi la “Enjoy Cup” qui se déroulera les 4,5,et 6 juin prochains, c’est un tournoi où l’équipe vainqueure rencontrera l’équipe All Star composée de Sylvain Wiltord, Bruno Cheyrou, Olivier Dacourt, Ousmane Dabo et le gardien issu de la sélection de Guadeloupe Mikaêl Germain. Il y aura également des animations et des écrans géants pour la retransmission de la finale de la Champion’s League. Nous sommes partenaires avec Heineken sur cet évènement afin de dynamiser les diffusions sportives. C’est un complexe fait par des passionnées pour des passionnés. Et notre volonté d’amélioration est permanente, nous sommes les premiers à critiquer notre complexe. A ce jour, nous avons visité beaucoup de centres et la qualité de nos infrastructures est bien meilleure que les autres. Notre seul point faible pourrait être le manque de terrains mais nous sommes déjà en train de prendre les devants sur cette situation. 48
FOOTBALL: LA PASSION DU JEU
GWADA FOOTBALL CLUB
Facebook officiel : Gwada Football Club
Site officiel: www.gwadafootballclub.com 49
FOCUS
JORKYBALL CITY FOOT
Très peu connu du grand public, le Jorkyball offre encore une nouvelle approche du ballon rond. Technicité et percussion sont necessaires à sa pleine expression. Didier, créateur du City Foot nous ouvre ses portes. Peux-tu te présenter? Je suis Didier, start-uper (entrepreneur dans une jeune entreprise innovante) de 39ans et passionné de Foot. Je pratique le foot en salle depuis plusieurs années avec des amis et collègues en mode loisir en dehors des contraintes et de l’esprit de compétition des clubs de foot traditionnels.
y a 5 ans dans une salle en région parisienne. Suite à la fermeture de ce centre, j’ai décidé de récupérer le matériel pour proposer cette nouvelle discipline sportive en Guadeloupe sous l’enseigne “City Foot”. Comment est né le Jorkyball? Le Jorkyball est né en 1987 dans la région lyonnaise et à pris son essor après sa présentation sous forme d’animation à la coupe du monde de football 1990 en Italie.
Comment as-tu découvert le Jorkyball? J’ai découvert le Foot à deux et le Jorkyball il 50
FOOTBALL: LA PASSION DU JEU
Quelles sont les différences avec le football classique au niveau du jeu et du matériel? Le Jorkyball se joue à 2 contre 2 sur un petit terrain de 50m2 (10x5m) équipé de petits buts (“ti kan” comme on dit chez nous!), dans une cage comme au squash. Les contacts physiques sont interdits et le ballon de Jorkyball (14cm de diamètre, recouvert de feutrine) est tout le temps en mouvement car les parois sont utilisées pour faire des passes et marquer des buts. Il existe des chaussures spécialement conçues pour le Jorkyball mais les chaussures de foot en salle sont tolérées. Le Jorkyball est physiquement très intense car il y a très peu d’arrêt. L’effort cardio d’une séance d’une heure est largement supérieur à celui d’un footing mais le Jorkyball est plus ludique. On se rend moins compte de la dépense énergétique mais au final c’est un sport Fitness complet.
Et au niveau des règles ? Les règles complètes sont accessibles sur notre site web www.cityfoot.fr, en voici quelques extraits: on considère comme faute tous les contacts, les attaques par derrière, les tacles, le jeu dangereux et tout acte d’anti-jeu. Un match est terminé lorsqu’une des deux équipes a remporté trois des cinq sets prévus. Chaque set, à l’exception du cinquième, se conclut quand une équipe a marqué sept buts. Chacune des deux équipes est composée d’un attaquant et d’un défenseur. C’est l’équipe qui a marqué qui engage (comme au volley). Nous expliquons les règles en détail aux nouveaux joueurs lors de leur première séance. Existe-t-il une fédération ou une ligue de Jorkyball ? La Fédération Internationale de Jorkyball réunit les différentes ligues nationales installées 51
FOCUS essentiellement en Europe mais aussi aux Etats-Unis et en Amérique du Sud. En France, la ligue de Foot à 2 organise des compétitions nationales (coupe de France, Championnat de France masculin et féminin). Nous souhaitons organiser des sélections au City Foot Guadeloupe pour participer à la prochaine phase finale de la Coupe de France cette année.
et de détente après le travail ou à l’occasion d’autres évènements : anniversaires, tournois inter ou intra entreprises, enterrements de vie de garçon ou de jeune fille, stage de foot, etc... En plus de la sono, l’ambiance foot est assurée dans notre centre par la diffusion de matchs de foot sur grand écran. Quelles sont les profils types des joueurs de Jorkyball? Il y a pas de joueurs types, ce sont en général des amis footeux qui peuvent se regrouper à quatre au moins pour une partie d’une heure. De plus en plus de salariés créent spontanément leur équipe pour faire un match et s’affronter dans un esprit de fair-play que nous promouvons notamment grâce à l’auto-arbitrage. Il n’y a pas de violence, c’est vraiment le plaisir du jeu qui prime quelque soit le niveau des joueurs. Que représente le football pour toi ? Dans les sensations qu’il te procure ? Quelles sont tes motivations pour jouer ? Au Jorky Ball, je retrouve les sensations des parties de foot de mon enfance dans la cours d’école ou lors nos « swé » avec des petits buts, nos «ti kan». La technique est plus importante que le physique sur ces petites surfaces, c’est le jeu à la brésilienne qui nous a toujours fait rêver en Guadeloupe. Aujourd’hui il existe plusieurs déclinaisons du football comme le Jorkyball, avec le Beach Soccer, le Five, le Freestyle. Quel regard portes-tu sur ces formats qui impliquent le ballon rond? Le Foot se réinvente et doit s’adapter aux modes de vie et aux attentes des adaptes du jeu de ballon le plus pratiqué au monde. Le football à 11 et ses ligues professionnelles seront toujours en haut de l’affiche mais ne doivent pas étouffer les autres formats plus proches du loisir ou des attentes des amateurs pour une pratique sportive en toute liberté.
Vous êtes la seule structure pour pratiquer le Jorkyball sur l’île et la deuxième indoor avec le Gwada Football Club. Quels sont les principaux atouts qui attirent vos clients? Le foot loisir en salle est une nouvelle façon de pratiquer entre amis, collègues à tout moment sur des installations de qualité sur réservation. En plus du service de réservation du terrain nous proposons d’autres services (vestiaires, douches, espace détente) qui vous permettent de passer un bon moment de sport 52
FOOTBALL: LA PASSION DU JEU Quelle est l’équipe nationale qui t’a le plus marqué? Le Brésil bien sûr pour la technique et le beau jeu.
Que penses-tu du Ballon d’Or comme récompense? Le Foot est avant tout un jeu collectif. Récompenser un joueur, en général le buteur, c’est pour moi un peu injuste.
“Au Jorky Ball, je retrouve les sensations des parties de foot de mon enfance...”
Des projets ? Nous souhaitons déménager le City Foot dans un local plus grand afin de disposer d’un plus grand nombre de terrains pour nos clients. Nous recherchons un local dans la ville des Abymes et des investisseurs pour nous aider à réaliser notre projet de foot traditionnel «ti kan ou trois pas» en salle en Guadeloupe et pourquoi pas en Martinique par la suite.
Quel est le club qui t’a le plus marqué ? Pour ne fâcher personne disons que j’étais Marseillais à l’époque Tapie avec Chris Waddle, Abédi Pelé, Mozer et les autres mais depuis je suis plus fan du PSG…
www.cityfoot.fr Facebook : Gwada Cityfoot
CITY FOOT Guadeloupe E-Mail : fridom.cityfoot@gmail.com 53
A LA LOUPE!
ART
K.W.I. propos recueillis par Ceebee
Musée, boutique et galerie d’art, le K.W.I. vient d’ouvrir son deuxième centre à la Pointe des Châteaux. Une collection unique d’objets qui témoignent de la richesse culturelle de notre île mais aussi de ses liens avec le reste du monde. Comment est né le Kréole West Indies? Le premier a ouvert à Marie-Galante, j’ai créé la marque pour différentes îles mais c’est à Marie Galante que j’exerçais mon premier métier qui est le management d’hôtels. Cela faisait quinze ans que j’essayais de mettre en oeuvre ma collection et que j’échouais. L’idée qui a fait décoller le concept c’est le logo Marie Galante Kréole West Indies qui a été adopté par les habitants et les touristes et qui a connu un véritable succès. Il fallait que je crée un nom et j’ai pensé à Germain Céssé, un jazzman qui avait créé le mouvement Kréole Jazz. Les initiales KWI sonnaient comme le mot d’origine arawak (le coui=récipient formé par une demi-calebasse). J’ai dessiné trois îles qui correspondent à la Guadeloupe, la Martinique, Saint-Martin et Saint-Barth. Le K.W.I. est devenu au fur et à mesure un point d’intérêt touristique incontournable.
vers le soleil. Mon oncle et ma tante vivaient ici, je suis arrivé chez eux et il y avait de vieux objets partout, des pipes, des hublots, on aurait dit le repaire de Rakham le Rouge! Lors de ma première plongée j’ai eu la chance de trouver une bouteille du XVII° siècle et c’était parti pour 20 ans de recherches. Il existe différents musées en Guadeloupe, mais vous êtes le seul à exposer une collection qui englobe toute la période historique de l’île, depuis les Amérindiens jusqu’au XX° siècle. Quel est l’intérêt de cette démarche? Bénéficiez-vous de subventions? Le problème c’est qu’on arrive en fin de programme, il semblerait que je sois éligible sur le prochain programme mais c’est maintenant que j’en avais besoin, pour pouvoir me lancer, communiquer. J’aurais voulu avoir de vrais vitrines de musée par exemple. Nous sommes les seuls dans les Antilles (j’ai écumé de Trinidad jusqu’aux îles Vierges, donc je connais bien le circuit muséographique) à être capables de remonter depuis -1000 jusqu’à 2000. A l’origine, c’est une vraie passion et un rêve, que j’avais envie de partager.
Comment vous-êtes vous intéressé au patrimoine guadeloupéen? J’ai vécu toute mon enfance en Afrique puis j’ai fini mes études en France et en Suisse, mais je n’ai pas aimé l’Europe et j’ai voulu repartir 55
A LA LOUPE! A travers cette exposition, on découvre que la Guadeloupe est un véritable carrefour de civilisations, était-ce le but de votre travail? La Guadeloupe, c’est un melting-pot fantastique avec des communautés qui ont des histoires différentes, liées à l’esclavage mais pas uniquement. Je parle de toutes les communautés sans exception, Amérindiens, Européens, Africains, Indiens, Syro-Lybanais, Juifs... Le
perdre d’informations. C’est aussi une question de tolérance. Ayant vécu pas loin de trente ans aux Antilles je revendique mon antillanité, quel beau peuple et quel bel accueil car ici le racisme est vraiment minoritaire. Ceux qui arrivent par exemple aujourd’hui de Syrie, un pays en guerre, parlent très vite le créole. Le futur mémorial de l’esclavage devrait ouvrir ses portes en Guadeloupe, quel est votre avis sur ce projet? Ce sera une vitrine monumentale pour l’histoire et l’art caribéen, même si je suis un peu effaré par les sommes annoncées. Il ne faut pas que ce soit surdimensionné, mais si cela est bien fait cela peut être magique pour la Guadeloupe. Je pense au Guggenheim de Bilbao par exemple qui a coûté des millions mais a permis de redynamiser cette ancienne ville industrielle. Mais il faut faire attention car ici nous sommes sur une île et pas sur un continent. Je pense qu’il ne faut pas rester figé sur l’esclavage mais ouvrir la réflexion, le situer dans une histoire plus globale.
“Quoiqu’il arrive, même si vous n’avez pas de prix, vous rentrez le coeur content...”
Comment des objets aussi précieux (je pense par exemple aux fers d’entrave que vous exposez) peuvent-ils arriver dans les mains d’un collectionneur? Il suffit de chercher. En Martinique, j’ai vu des chaînes entières traîner dans la végétation auprès d’anciennes habitations. C’était pareil en France, il y a vingt ou trente ans, les gens ne se rendaient pas compte de la valeur de ces objets. J’ai fait beaucoup de récupération à cette époque. On pouvait trouver sur des décharges sauvages des objets uniques comme cette pierre à kako que j’ai rapporté. Aujourd’hui il y a une prise de conscience de cette histoire et de son importance. Quelle est votre rôle auprès des artistes? Nous sommes un espace de promotion des arts et du patrimoine, pour les arts c’est aussi de la diffusion car nous vendons des œuvres, un peu
jour où toutes ces communautés comprendront que c’est notre patrimoine commun je pense qu’on aura fait un grand pas! On ne peut pas détacher un pan de l’histoire quel qu’il soit sans 56
ART comme une galerie permanente, ce n’est pas facile de vivre de son art. Dans une future salle il y aura un espace d’exposition ponctuelle, on changera d’artiste tous les trois mois environ. Cela peut être de l’art abstrait ou figuratif du moment où il y a de la qualité. Actuellement, nous exposons des œuvres de Félie-Line Lucol, Auré Gruet, Line, Vava, Valérie Donadini, François Piquet, Jean-Marc Hunt, Therry Alet, Hébert Edau, Bouba, Jean-Marie Héraud... Ce sont tous des gens qui ont du talent et qui ont leur spécialité. Félie-Line Lucol par exemple préside le collectif Rip’art, qui travaille à base de matériaux recyclés, François Piquet est sculpteur mais a aussi “tagué” les cases créoles avec ses personnages...
de chantiers de réinsertion, dans différents ports de France et que nous vendons pour ces associations à but non lucratif. Notre marge n’est pas énorme mais on en vend beaucoup et cela correspond à notre éthique.
Pour une petite île il y a beaucoup d’artistes dont certains commencent à avoir une renommée internationale, comment l’expliquez-vous? Il y a eu l’immense artiste qu’a été Basquiat, le premier Noir reconnu comme un grand maître à l’égal de Picasso. Pour moi il a suscité des vocations, tous les artistes caribéens revendiquent cette influence, comme par exemple Hunt, dans son travail cela est très visible.
Quels sont vos objectifs? Mon premier objectif est de devenir un point d’intérêt majeur du tourisme culturel, aussi bien international que régional ou local. Le deuxième, c’est de mettre en avant des artistes. Haïti a eu de grands maîtres comme Stevenson Lagloire ou André Pierre qui ont révolutionné l’art pictural. J’essaie de créer un pont avec les artistes actuels. Gisèle Pineau vient faire des dédicaces dans notre centre de Marie-Galante à chaque fois qu’elle sort un livre; Jean Marc Hunt a récupéré des kilos d’argenterie que j’avais gardé, il va faire un lustre qui sera exposé ici. L’idée est de disposer de pièces uniques qui feront de ce lieu un grand centre artistique.
Vous développez également une marque avec des matériaux recyclés ? Il y a des sacs en matériaux recyclés, à partir d’anciennes voiles de bateaux, que nous produisons mais aussi exportons. Nous sommes très fiers car à part le rhum ce doit être un des rares produits de Marie-galante à être exporté. Il y a aussi des sacs multi matériaux (combinaisons néoprènes, canots de survie, Kite-surf...), fabriqués dans le cadre
K.W.I. www.kreolwestindies.com Contact : 05.90.244.192 E-mail : kreolwestindies@gmail.com
Vous vendez aussi des produits «humanitaires » dont vous reversez une grande partie des bénéfices. L’association Terre d’Azur est une association humanitaire qui œuvre en Afrique de l’Ouest, nous travaillons avec eux depuis trois ans et nous avons un rayon spécialisé avec des parfums, de l’artisanat haut de gamme togolais, des bijoux ethniques... Nous reversons 70% de ce qui est vendu à l’association.
Te considères-tu toi-même comme un artiste? Non, j’ai surtout un don pour la scénographie. Je n’aime pas les choses figées et classiques, j’apprécie le mélange des genres, un peu comme l’est la société antillaise.
A LA LOUPE!
SPORT
WORK OUT propos recueillis par 3D-4.0
Issue des quartiers défavorisés américains, cette discipline se pratique aujourd’hui partout. A SaintClaude, l’aménagement d’un nouveau parc a permis le regroupement de ses adeptes. Qu’est-ce que le Street Workout? C’est vraiment de la gymnastique urbaine ou l’athlète peut se permettre en servant du mobilier urbain, de barres fixes, parallèles ou même directement au sol de s’exprimer en travaillant des mouvements avec le poids de son corps. A partir de figures de bases que sont les tractions, super-tractions, on enchaine des passages en planche, des montées en équilibre. Toutes ces figures sont dérivées de la gymnastique et de la musculation. Le but du jeu est de se forger un corps fonctionnel et de s’éclater à faire des figures qui sont belles.
mobilier urbain type bancs publics, lampadaires et cela a été récupéré par les pays de l’Est où la composante artistique/visuelle a été codifiée. Au début, cela se pratiquait dans les parcs pour enfants, tout ce qui tombait sous la main était bon à tester mais comme dans toutes les disciplines, le matériel a évolué en adéquation avec le sport et a permis d’améliorer la discipline. Comment as-tu découvert le Street Workout? Par hasard. Je suis coach sportif et j’ai toujours aimé le principe de travailler avec le poids du corps. C’est un ami qui m’a montré une vidéo d’une étape du championnat du monde. Je ne connaissais pas du tout la discipline. C’était en 2008, et quand j’ai vu ce que les gars faisaient sur les barres, ça a fait “tilt”. Des gars qui n’étaient pas montés comme des bodybuilders surdéveloppés, on voyait que musculairement ce qu’ils avaient leur permettait de produire quelque chose qui mélangeait de la force, de la souplesse de l’équilibre. C’était beau visuellement. Ça m’a marqué tout
Comment est-né le Street Workout? Il a toujours existé. Dans sa forme actuelle, il trouve ses origines au début du millénaire mais s’est défini avec la gymnastique suédoise dans les années 1920. C’est le type d’entrainement que les gymnastes utilisaient en travaillant à poids de corps. Il était aussi pratiqué aux Etats-Unis, dans les prisons principalement, mais aussi dans le Bronx. Là, il s’exerçait sur le 59
A LA LOUPE! A-t-on besoin de matériel pour pratiquer ? Techniquement, n’importe quoi peut faire office de barre de traction : une branche, une poutre, un banc public, peu importe, mais à la base nous n’avons besoin de rien de plus que de notre corps. Les installations permettent de s’exprimer de différentes manières, de réaliser des figures, etc. Cela permet de repousser les limites et de pouvoir organiser des contests, des petits championnats. C’est d’ailleurs une des premières missions que l’on s’est fixé.
suite. Le problème c’est que là où j’habitais (en Corse) ce n’était pas du tout développé. On ne le retrouvait que dans les grandes villes comme Paris, Lyon, Marseille. C’était un peu compliqué de s’entrainer et arrivé en Guadeloupe (en 2011), on m’a dit qu’il y avait des barres pour travailler et j’ai pu vraiment m’entrainer plus. Petit à petit, par le réseau, j’ai rencontré les gens qui étaient sur SaintClaude et je me suis rendu compte en discutant que cela pratiquait dans tous les sens et que tout le monde avait envie de développer cette discipline mais que personne n’avait pris les choses en main. C’était il y a un an environ, juste avant l’ouverture du parc de SaintClaude. En Guadeloupe il y a aussi d’autres installations qui ont été faites, beaucoup plus simples, quelques barres sans rien de particulier, principalement en Grande-Terre (Le
Quelles sont les aptitudes requises (tant mentales que physiques) pour pratiquer ? Le physique n’est pas vraiment important, il se forge au fur et à mesure de la pratique. Par contre le mental est vraiment important. Sur certaines figures il faut parfois repousser ses limites. N’importe qui peut venir, il n’y a pas
“C’est un sport qui peut se pratiquer partout et ceux qui pratiquent sont plus à l’aise en extérieur...” d’âge car même sur le développement de la croissance, à travailler à poids de corps il n’y a aucun impact. Et d’ailleurs c’est impressionnant de voir que les enfants ont souvent plus de force, d’équilibre et de souplesse que les adultes, proportionnellement bien entendu. Nous avons déjà eu ici sur le parcours de Saint-Claude et même en Martinique quelques jeunes qui pratiquent, c’est magique, ils voient une fois le mouvement et l’enregistrent directement. Ils n’ont pas peur du tout et tentent des choses que nous pourrions penser impossible en tant qu’adulte. A l’opposé, rien n’empêche d’aller beaucoup plus loin au niveau de l’âge
Gosier / Lauricisque). L’initiative est plus que positive mais malheureusement personne n’a été concerté parmi les pratiquants, c’est dommage. En Martinique ils sont déjà un peu plus organisés car il existait un groupe, Madabarz, ils sont déjà plus structurés et les municipalités ont adapté le matériel à la pratique. 60
SPORT tant que l’on a la forme. je connais une personne de 65 ans qui est capable de faire un «Dragon Fly» (se tenir par les bras sur une barre verticale avec le corps parallèle au sol). C’est donc un sport totalement adapté à notre époque dans un environnement urbain : Il permet de faire attention à son image, son bien-être, sans pour autant dépenser autre chose que du temps et de l’énergie. Comment se développe-t-il dans l’environnement guadeloupéen fortement marqué par la ruralité? La pratique est urbaine, mais le fait de travailler uniquement avec le poids de son corps permet de travailler n’importe où. On peut partir en forêt, se servir de deux cailloux comme barre parallèle. Les « déséquilibres » permettent de dépasser le conventionnel. C’est donc un sport qui peut se pratiquer partout et ceux qui pratiquent le street workout sont plus à l’aise en extérieur qu’en salle ou enfermés entre 4 murs pour pratiquer. Il y a certaines similitudes avec le Break ou le Parkour (dont les précurseurs sont les Yamakasi) dans certaines figures, comme les pompes sans que les pieds ne touchent le sol. Junior exécute cette figure depuis bientôt 15 ans… Exactement. C’est difficile de tout réunir sous la même bannière mais ce sont des sports qui font partie de ce que j’appelle des pratiques ou arts urbains, que ce soit le Parkour, le Break, le Street Workout, le Kalysténique qui est une discipline basée sur le poids de corps au sol et qui se rapproche assez du Yoga. Donc si nous devions regrouper ces disciplines, il faudrait une fédération urbaine parce que l’on peut passer de l’un à l’autre sans aucun problème. Nous avons d’ailleurs des pratiquants en Street Workout qui sont issus du break et vice-versa. C’est le même arbre mais pas la même branche.
A LA LOUPE! Existe-t-il un championnat? Une fédération? Il n’y a pas de fédération française actuellement. Il y a énormément d’associations, de collectifs qui se sont montés pour aller dans ce sens, nous collaborons tous afin de déboucher sur une fédération. Le problème, c’est que le ministère des sports n’est pas du tout enclin à monter une nouvelle fédération. Par exemple celle du Parkour aurait du se monter il y a 3 ans, car tout était en place, et au dernier moment arrêt complet, pourtant la France envoie des athlètes sur les championnats internationaux. Au niveau du Street Workout, nous avons déjà des champions mondiaux qui partent en compétition avec le drapeau France sur le dos, mais ils sortent seulement de leur collectif ou association. Celle qui est la plus développée à l’heure actuelle et la plus à même à structurer c’est l’association Body Art qui est basée à Paris, les plus grands champions français en sont issus. Elle dispose de plusieurs antennes notamment en Guyane avec laquelle nous collaborons un peu. Si quelque chose doit se monter cela ne pourra pas se faire sans eux. A notre niveau, vu que nous sommes loin de la “métropole”, c’est dur de fonctionner avec eux sur un championnat national et c’est pour cette raison que nous avons décidé de monter quelque chose de caribéen, entre les îles, comme avec Porto Rico. Il ne nous manque plus grand chose hormis l’appui des institutions pour monter des sites dédiés à ce sport. La bonne nouvelle, c’est que nous avons enfin trouvé une mairie qui est prête à nous suivre sur un projet. C’est la Marie de Baillif avec laquelle nous travaillons aujourd’hui afin de pouvoir produire le premier Street park de la Caraïbe : c’est donc une réelle avancée. Et si tout se passe bien nous aurons en 2015 un vrai site dédié à notre discipline.
de la gymnastique, aussi bien pour les barres fixes, que pour les barres parallèles, les anneaux, ce qui nous donne une échelle de difficulté. Cependant ce n’est qu’une base car un mouvement qui peut ressembler à un mouvement de gymnastique mais nous pouvons le dériver, le développer dans tous les sens en street workout. C’est donc la composante «artistique » comme dans toutes les disciplines qui est évaluée, l’originalité, la fluidité des enchaînements, si c’est beau et calé sur la musique. Cela peut donc se classer dans la G.R.S. (Gymnastique Rythmique et Sportive) ? Oui, c’est rythmique, c’est le but du jeu. Sur le circuit mondial, il y a des jurés qui sont d’anciens champions, des politiques, des personnalités, mais assez régulièrement cela se juge à l’applaudimètre… Ce qui fait que si le public est composé de novices et qu’il est plus interpellé par quelqu’un qui pourrait être jugé moins «fort» par les jurés que d’autres, il reste décideur ? Le public reste pour l’instant en grande partie des gens qui connaissent la discipline donc nous ne rencontrons pas vraiment ce genre de situation, d’autant plus qu’au niveau des compétitions, nous gardons le coté “free”. On note une performance mais les cadres ne sont pas extrêmement rigides. Il y a certaines choses qui ne sont pas imposées mais qui sont comptent: il y a forcément un passage sol, aux barres fixes et parallèles qui peuvent être utilisées par les athlètes comme ils le souhaitent. Nous sommes encore en train de créer les bases. Il existe depuis maintenant quelques années une fédération mondiale (World Street Workout and Calisthenics Federation), qui depuis 2011 a déjà donné beaucoup de champions qui sont à même d’endosser ce rôle de juges.
Existe-t-il des normes pour le matériel? Et sur quels types de figures sont évalués les athlètes? Au niveau des cotations, on se base sur celles 62
SPORT Est-ce qu’il y a beaucoup de femmes dans ce sport ? J’entraîne personnellement un “crew” entièrement féminin sur Bouillante. La plupart d’entre elles sont magnifiques, car travailler au poids du corps permet de ne pas paraître “bodybuildé”, la majorité des femmes n’aiment pas cela. Donc quand elles voient le résultat, les femmes ont envie de s’y mettre, même si lorsqu’elles nous regardent exécuter des figures elles pensent ne pas pouvoir réussir à être aussi performantes. Certaines en revanche sont au même niveau que les hommes. La plupart des pratiquantes développent une fibre artistique plus prononcée, une souplesse et un équilibre plus importants, elles sont dans un courant un peu différent des hommes.
les deux cas) y arriveront très bien mais c’est le même type de travail. Il y a de plus en plus de femmes qui s’y mettent et j’espère que cela continuera car nous avons tous à apporter pour faire progresser cette discipline. Cela peut donc être un sport précurseur dans ce domaine là, car il n’y a pas de sport aujourd’hui qui mélange les hommes et les femmes. Exactement. Vu que la discipline est très récente, tout se crée en ce moment même. Tout le monde apporte sa pierre à l’édifice et contribue à développer la pratique. Le mot de la fin ? Nous aimerions amener l’institutionnel à découvrir notre discipline. ll y a déjà eu un effort de fait avec tous les parcours sportifs mis à disposition dans chaque commune de Guadeloupe. Il y a de nombreux jeunes qui pratiquent et nous aimerions organiser une compétition régionale pour que le public puisse découvrir tous ces collectifs qui s’entrainent toute l’année. Pouvoir aussi développer la formation.
Le mois dernier nous parlions de la Pole dance justement. Pour moi, la Pole dance et le Street work out, c’est le même combat. Les filles qui trouvent que la Pole Dance c’est facile et que le Street est difficile, j’aimerais leur faire voir que l’inverse est également vérifiable. Certaines (dans
STREET WORKOUT Facebook officiel : Fédération Caribéenne de Street Workout & Calisthenics Contact : 06.90. 68.49.80 E-Mail : rozand.jorick@orange.fr 63
A LA LOUPE!
SOCIÉTÉ
CAP CRÉOLE propos recueillis par 3D-4.0
Originaire de la Côte sous le Vent, cette société est d’abord l’aventure de deux amis qui ont partagé savoir-faire, rigueur et passion pour la cuisine. Un succès local qui a permis la déclinaison de leurs produits de la mer en une multitude de recettes. Qui sont les créateurs de CAP CREOLE ? Cap Créole, c’est l’histoire de deux amis au départ, Olivier Berhault qui est cuisinier de métier et moi-même Frédéric Rey. Lui était déjà sur la Côte sous le vent, il faisait un peu de poisson fumé dans son restaurant après avoir été licencié économique d’un hôtel. Il a commencé à aller à la pêche au gros, à avoir un petit fumoir mais ne savait pas trop comment le commercialiser donc il m’a appelé (j’étais dans l’informatique de gestion et la comptabilité). Son projet me plaisait et à partir de là nous avons monté une toute petite structure car nous n’étions que deux. Six mois après, son frère qui est également cuisinier nous a rejoint et Olivier a commencé à élaborer des recettes. Nous avons appris le métier au fur et à mesure et maintenant cela fait 19 ans que nous existons (20 ans en 2016). Nous avons deux sociétés, Caraïbe Fumé qui fabrique à Bouillante et Marché Caraïbe à Jarry
qui distribue l’intégralité de la production de Caraïbe Fumé sur la Guadeloupe. Sur Bouillante nous avons une dizaine d’employés et sur Jarry 6 ou 7 personnes. Marché Caraïbe vous permet d’émanciper votre activité dans d’autres secteurs que la mer. Oui. On peut revendre autre chose que des produits Cap Créole, mais nous restons dans le poisson et dans les plats antillais sans aucune importation de produits de manière à mettre en avant les productions locales. Tous les produits Cap Créole sont vraiment identifiés Guadeloupe/ Bouillante et sont issus de nos recettes. On retrouve ces produits en supermarché et dans la restauration. Ce sont les mêmes produits mais avec des formats différents: pour la grande distribution, on fait par exemple une plaquette de 100gr avec un packaging un peu léché et pour les 65
A LA LOUPE! restaurants une plaquette de 500gr dans un conditionnement brut. Si nous avons commencé avec le poisson fumé, très vite nous avons réalisé d’autres produits, notamment notre produit phare aujourd’hui qu’est la rillette de marlin. Ce produit à maintenant presque quinze ans et c’est celui qui fait l’unanimité auprès des consommateurs. Tout le monde l’aime de 7 à 77 ans.
honorer le marché. Nous nous sommes alors tournés vers des plateformes de distribution de poisson (Marlin, thon et thazar). Ce poissonlà peut être pêché au Costa Rica, dans l’Océan Pacifique... Dans certaines recettes, notamment la rillette de marlin, la fraicheur n’est pas primordiale parce que c’est un produit qui résulte des chutes de poisson fumé que l’on cuit à 150C° pendant plus de deux heures et
Vous disposez d’un laboratoire de recherche dans les locaux de Bouillante ? Nous avons maintenant un très beau laboratoire à Bouillante, au départ c’était une petite pièce, puis nous l’avons agrandie. Nous avons investi dans du matériel de plus en plus sophistiqué et aujourd’hui nous avons une machine pour emballer les rillettes, des fumoirs, des surgélateurs...
“La Guadeloupe est un marché étroit, il y a 450 000 habitants et nous arrivons presque à maturité...... ” demi. On recherche plus la texture. Mais il y a d’autres produits d’origine Guadeloupe, comme le Carpaccio, qu’on ne peut faire qu’avec du poisson frais. Bien entendu, nous préférons acheter du poisson de la Côte sous le vent mais nous sommes tributaires des saisons de la pêche. En ce moment, cela pêche bien, nous avons acquis une dizaine de marlin en autant de jours mais il y a des périodes où il n’y en a pas donc nous sommes obligés de stocker.
De quelle façon vous approvisionnezvous? C’est notre souci numéro un. Avant, nous travaillions uniquement avec les pêcheurs de la Côte sous le vent mais au fil du temps nos besoins ont augmenté et nous avons dû nous tourner vers d’autres fournisseurs, des pêcheurs de la Désirade, des Saintes, mais même eux n’arrivaient pas à nous fournir assez pour 66
SOCIÉTÉ C’est la difficulté du métier de gérer ce flux de poissons frais et surgelés. Le but étant comme dans toutes les entreprises d’avoir le moins de perte, nous nous servons de l’ensemble du poisson. Or, une fois que l’on a enlevé la peau et l’arête nous avons 35% de perte sur une thon et sur une dorade encore plus, ce qui donne une moyenne de 40% en général. Il nous faut donc exploiter les 60% restant au maximum afin d’optimiser. Avec les petits filets de marlin nous allons faire ce que nous appelons ici des saucissons, nous faisons aussi de la mousse de poisson, nous vendons les chutes de poisson fumé pour les salades ou les pizzas... Vous faites uniquement du salé ? Le sucré est un territoire rarement exploité avec le poisson. Honnêtement c’est la première fois que l’on me pose la question, mais il faut savoir que mon collègue était pâtissier avant de devenir cuisinier et il n’est encore jamais allé voir de ce côté-là. Il faudrait vérifier mais je pense que c’est peutêtre trop restreint au niveau du marché, mais pourquoi pas? La Guadeloupe est un marché étroit, il y a 450 000 habitants et nous arrivons presque à maturité. Nous sommes en train d’atteindre un palier avec une certaine difficulté pour progresser, nous allons donc un petit peu plus loin avec la Martinique, Saint Martin, SaintBarthélemy. Afin de respecter les contraintes de la chaîne du froid nous ne pouvons exporter que sur les îles. Le produit doit être à température dirigée, cela coûte cher. Sur un produit comme la rillette de marlin il y a 45% de poisson, ce qui est assez noble pour ce type de produit, pour le reste il y a l’emballage, l’étiquette, le couvercle du pot, la mayonnaise, le poivre, le sel. Et tout cela est importé, donc traverse une fois l’Atlantique et il faudrait le refaire traverser encore une fois alors qu’au premier passage beaucoup de monde prend déjà sa part. Ce qui fait que le produit arrivé en Europe coûterait
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A LA LOUPE! très cher. Alors qu’en supermarché, ce type de produit ne coute rien en “métropole”, les gens ne comprendraient pas cette démarche et même si le produit est bon, ce n’est pas du caviar! Si vraiment nous voulions accéder à ce marché continental il faudrait y monter une usine et ce n’est pas le sujet d’actualité, nous sommes ici et n’irons pas là-bas.
(découpe du poisson, préparation, tranchage etc). Cela reste très artisanal. La seule partie que nous avons réussi à mettre en place et qui peut être considérée comme semi-industrielle, c’est l’emballage des rillettes et la fumaison du poisson car nous avons un générateur de fumée assez sophistiqué. Mais pour le poisson fumé chaque tranche est coupée à la main ainsi que chaque intercalaire. Pour une plaquette de 100 grammes il y a 10 tranches, soit pour 50000 plaquettes produites dans l’année ce sont plus de 500 000 tranches qui sont posées à la main. C’est du travail à la chaine très difficile, on fait un peu tourner les postes sinon on peut craquer rapidement, je le sais je l’ai fait au début. Pour ce genre de produit en semi industriel il vous faut des machines personnalisées qui demandent une certaine étude de la pratique avec un coût important au départ et pour l’entretien ensuite. Oui, nous aurions aimé par exemple avoir une machine pour le tranchage afin de soulager le personnel d’au moins 30% du travail, ce serait déjà une grande avancée. Mais la nature même du produit fait que c’est difficile. Il y a cinq ou six ans on n’y arrivait pas, mais la technologie évolue, alors peutêtre un jour. Et comme tu le soulignes, il y a aussi la maintenance de la machine donc celui qui bouchait des pots à la main doit être capable aujourd’hui de gérer la machine si il y a un blocage. Les emplois évoluent. Etre opérateur sur une machine, c’est plus valorisant que d’être boucheur de pots. Une de nos fiertés que je tiens à souligner, c’est que depuis 20 ans que nous existons tous les gens que nous avons embauchés sont restés. Il y a des primes d’ancienneté, certains ont dix-sept ans d’entreprise, nous sommes très proches de nos salariés et c’est maintenant
Quelles sont les difficultés les plus fréquentes auxquelles vous devez faire face sur le marché ? Il n’y a pas de difficulté insurmontable. La seule difficulté dans l’agroalimentaire c’est que l’on ne peut pas souffrir de médiocrité parce que nous sommes vraiment visés par les services vétérinaires. Nous avons l’obligation de tenir un haut niveau qualitatif et nous avons conscience qu’avec notre produit, le retour du client serait immédiat. Il faut que le produit soit le même tout au long de l’année. Pour ce faire, nous avons une bonne équipe au laboratoire de Bouillante très bien formée sur l’hygiène. Notre équipe est composée d’employés de production, il y a le filtage qui consiste à couper le poisson, c’est un métier à part entière. Mais il n’y a pas de diplôme, les gens apprennent chez nous, ce sont souvent des tâches répétitives, pour beaucoup faites à la main, environ 70% 68
SOCIÉTÉ C’est clairement positif mais basé sur quels critères ? C’est un ensemble de choses. Tout d’abord, le produit, car si il n’était pas bon nous n’en serions pas là. Ensuite une certaine dynamique, de la cohérence qu’il faut toujours entretenir.
une petite famille. Nous avons toujours essayé de tirer les gens vers le haut avec de vraies grilles de salaires, des perspectives de carrière en interne, même si on ne peut pas arriver chauffeur-livreur et devenir directeurcomptable parce qu’il n’y a pas de place. Ce que je voulais, c’est que les gens soient fiers de travailler chez nous et pas qu’ils viennent sous la contrainte. Bien entendu ça arrive ponctuellement, ça reste du travail, lors des périodes de fêtes comme en décembre, ils pourraient se dire qu’ils seraient mieux ailleurs.
Quels sont vos projets ? En Guadeloupe, nous arrivons à saturation. Nos produits ont vocation à être présents dans tous les supermarchés à condition que nous ayons les ressources nécessaires pour le faire. Si l’on doit mettre un produit en linéaire pour le faire disparaître un mois après, cela n’a pas d’intérêt. Olivier a déjà des centaines de fiches recettes. La dernière fois, il a fumé du loup caraïbe de la ferme aquacole de Mr Herman à Bouillante, il a mis un peu de rhum dedans, c’était super! Mais ce sont des produits qui n’ont pas forcément vocation à être distribués tout le temps. Dans le futur, nous aimerions modéliser la boutique de Bouillante qui fonctionne très bien et l’amener à Gosier et Saint-François. Ce serait aussi des modèles de distribution qui seraient plus intéressant pour nous, surtout que les gens en ont un peu ras le bol des supermarchés, de faire dix km pour faire leurs courses. L’artisanat peut être revalorisé avec de nouveaux pas de portes. Dans notre boutique à Bouillante nous avons aussi des produits du terroir comme les chocolats de la Côte sous le vent, du punch Callar. Mais nous ne sommes pas des “guerriers” de l’économie, nous avons toujours peur que cela ne marche pas, nous attendons d’avoir « tous les voyants au verts». Il nous faudrait un site mais aussi du personnel qui serait motivé et envieux de travailler au sein de notre entreprise.
Quelle est l’image de Cap Créole/Marché Caraïbe ? J’espère qu’aujourd’hui le public a une bonne image de nous, de notre marque, souvent les gens nous disent « c’est bien ce que vous faites, continuez »!
CAP CRÉOLE Site officiel : www.capcreole.com Contact : 05.90.95.45.66 E-Mail : capcreole@capcreole.com 69
CINEMA
AVENGERS : L’ÈRE D’ULTRON Réalisateur: Joss Whedon Avec: Robert Downey Jr., Chris Evans, Mark Ruffalo Genre : Action / Aventure / Fantastique Date de sortie : 22 Avril 2015
Alors que Tony Stark tente de relancer un programme de maintien de la paix jusque-là suspendu, les choses tournent mal et les super-héros Iron Man, Captain America, Thor, Hulk, Black Widow et Hawkeye vont devoir à nouveau unir leurs forces pour combattre le plus puissant de leurs adversaires : le terrible Ultron, un être technologique terrifiant qui s’est juré d’éradiquer l’espèce humaine. Afin d’empêcher celui-ci d’accomplir ses sombres desseins, des alliances inattendues se scellent, les entraînant dans une incroyable aventure et une haletante course contre le temps… Note : •••••• 70
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DEAR WHITE PEOPLE Réalisateur : Justin Simien Avec : Tyler James Williams, Tessa Thompson, Teyonah Parris Genre : Comédie Date de sortie : 25 Mars 2015
La vie de quatre étudiants noirs dans l‘une des plus prestigieuses facultés américaines, où une soirée à la fois populaire et scandaleuse organisée par des étudiants blancs va créer la polémique. Dear White People est une comédie satirique sur les difficultés de vivre ensemble. Note : ••••••
DIVERGENTE 2 : L’INSURRECTION Réalisateur : Robert Schwentke Avec : Shailene Woodley, Theo James, Miles Teller Genre : Science-Fiction / Romance Date de sortie : 18 Mars 2015
Dans un monde post-apocalyptique où la société a été réorganisée autour de cinq factions (Audacieux, Érudits, Altruistes, Sincères et Fraternels), chacun doit choisir à l’âge adulte son groupe et ne peut plus en sortir. Mais certains comme Tris présentent un profil divergent et sont poursuivis par la faction dominante, les Érudits. Abandonnant une ville à feu et à sang, à la recherche d’alliés, la jeune fille et son compagnon sont traqués par les autorités. La loi martiale est décrétée pour les anéantir. Pourquoi sont-ils une menace pour la société? La découverte d’un objet mystérieux, hérité du passé, pourrait bien bouleverser l’équilibre des forces…Note : ••••••
DIVERSION / DIFRET / LE TRANSPORTEUR: HÉRITAGE / MAX STEEL 71
SÉRIES
THE BOOK OF NEGROES Créé par : Clement Virgo, Lawrence Hill (2014) Avec : Louis Gossett Jr., Cuba Gooding Jr., Aunjanue Ellis Genre : Drame / Historique
Cette mini-série (six épisodes) raconte l’histoire d‘Aminata Diallo (Aunjanue Ellis) et son combat pour l’émancipation des esclaves. Elle nous porte d’Afrique, où la jeune fille a été enlevée à onze ans par des chasseurs d’esclaves, en Caroline du Sud où elle est vendue à un planteur. Mais instruite par son père qui était musulman et la destinait à devenir une “djeli” (conteuse), Aminata va avoir une destinée hors du commun. Dans la lignée de Roots (Racines, Alex Haley), The Book of Negroes fait référence au document officiel qui a permis à 3000 esclaves noirs de devenir libres en échange de leur loyauté à la couronne anglaise durant la guerre d’indépendance américaine. Une fresque historique et romanesque dont la réussite tient autant de la performance de ses acteurs (Cuba Gooding Jr.) qu’aux énormes moyens mis en œuvre par la chaîne américaine BET (Black Entertainement Télévision). Note : •••••• 72
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EMPIRE Créé par : Lee Daniels, Danny Strong (2015) Avec : ATerrence Howard, Taraji P. Henson, Bryshere Y. Gray Genre : Drame / Musical
Lucious Lyon, ancienne star du hip-hop, est devenu en l’espace d’une vingtaine d’années l’un des plus riches producteurs de disques américains. Atteint d’une grave maladie, ses jours sont comptés. Il ne lui reste donc plus beaucoup de temps pour désigner son successeur parmi ses trois fils. Deux sont des artistes débutants, très différents mais soudés, tandis que le troisième est un homme d’affaires prêt à tout pour obtenir la position qu’il croit lui revenir de droit. Alors que la famille est sur le point de se déchirer, Cookie, la matriarche, en prison depuis 17 ans, retourne parmi les siens et sème encore un peu plus le trouble. Elle a des comptes à régler et une vengeance à assouvir...Note : ••••••
AMERICAN CRIME Créé par: John Ridley (2015) Avec : Timothy Hutton, Felicity Huffman, Elvis Nolasco Genre : Drame / Policier
La petite ville de Modesto en Californie est bouleversée par un crime odieux, soupçonné d’être raciste, qui divise les différentes communautés qui la compose.Tandis que les enquêteurs cherchent la vérité sur ce qui s’est véritablement passé, troublés par les médias qui s’en mêlent, les familles des victimes tentent de faire leur deuil en espérant que justice soit faite. Quant aux familles des accusés, elles veulent comprendre...Note : ••••••
ALLÉGIANCE / THE LAST MAN ON EARTH / 12 MONKEYS 73
JEUX VIDÉOS
MORTAL KOMBAT X
Editeur : Warner Bros Genre : Combat Date de sortie : 14 Avril 2015
L’histoire se passe sur 25 ans après les événements que nous avons connus dans Mortal Kombat 9. La nouvelle génération des “kombattants”, tel que Cassie Cage, Jacqueline Briggs (fille de Jax), Takashi Takeda (fils de Kenshi) et Kung Jin, (descendant de Kung Lao) vont découvrir que Outworld n’est pas la seule menace. Choisissez parmi les 24 personnages disponibles et affrontez-vous au cours de batailles particulièrement gores.Utilisez des éléments du décors et achevez-vous avec des fatalities toujours plus exubérantes. Note : ••••••
CITIES SKYLINES
Editeur : Paradox interactive Genre : Simulation Date de sortie : 10 Mars 2015
Concurrent de SimCity, ce jeu propose d’endosser le rôle d’un maire et d’administrer une communauté urbaine. Il s’agira d’assurer les besoins des populations (eau courante, hôpitaux, écoles, transports en commun...) tout en évitant de polluer. Pour développer la ville, il faut récolter des taxes mais raisonnablement pour ne pas s’attirer la colère des habitants! Disponible sur Linux, OS X et Windows. Note : ••••••
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