JUILLET 2015 #6
FOCUS: GREGORY CHOPLIN
NAUTISME: MER NATURE CAMILLE JUBAN - TIM BISSO
ALEX CAIZERGUES - RENAN LELOUTRE
FRANCK FIFILS - FRANÇOIS GUIBOURDIN PANORAMIQUE - VACANCES EN GUADELOUPE
GWA LABEL - SLACKLINE - SAVEUR FRUITÉE
SLACKLINE DISPONIBLE! DIRECTRICE DE PUBLICATION Cécile Borghino cecile.borghino@loupe-magazine.fr REDACTEUR EN CHEF David Dancre david.dancre@loupe-magazine.fr JOURNALISTES David Dancre, Cécile Borghino, 3D-4.0, Mr. Chung, Ceebee 4x4 PHOTOGRAPHES Laurent Etienne, Hypolite Champion, Aquaterra Photos - Salt and Speed (Alex Caizergues), Nicolas Joly (Slackline), Retur Back Vision (Gwa Label) MAQUETTISTES David Dancre, Charles Eloidin WEBMASTER Juba Lamari SITE INTERNET www.loupe-magazine.fr IMPRESSION MSPC REGIE PUBLICITAIRE LOUPE REGIE 05.90.555.415 Magazine gratuit - Numéro #06 Juillet - Août 2015 © LOUPE est édité par David Dancre 97 118 Saint-François N° SIREN : 805 060 878 Toute reproduction, adaptation totale ou partielle est interdite.
LES COMPTOIRS DE SAINT-FRANÇOIS 97 118 SAINT-FRANÇOIS
OUVERT DU LUNDI AU SAMEDI DE 9H/12H30 - 15H/19H DIMANCHE 9H/12H
05.90.488.356 06.90.999.163 SURF RIDER
EDITO 06 De l’homme à l’amer BRUITS DE COULOIR 08 Justice et châtiment PANORAMIQUE 10 Vacances en Guadeloupe FOCUS 12 GRÉGORY CHOPLIN: Le Guépard
P.14
19 Nautisme: MER NATURE À LA LOUPE 48 Culture: Gwalabel 52 Loisirs: Slackline 56 Société: Saveur Fruitée CHRONIQUES 60 Cinéma 62 Séries 64 Jeux Vidéos P.24
P.56 4
EDITO par David Dancre
DE L’HOMME À L’AMER Le libre arbitre nous offre la possibilité de choisir et ce dans les strates les plus complexes aux plus simples de notre quotidien. Toutes ces décisions tracent nos ambitions, nos désirs et, que leur répercussions soient positives ou négatives, nous nous devons de composer avec pour aboutir au meilleur de nos capacités. Aucun remord, ni regret, juste l’instant présent qui fige le futur dans l’horizon pour construire le diagramme de notre épanouissement. L’amertume est un boulet au pied qui peut se transformer en arme de poing dans cette course à la réussite. Chacun doit trouver sa place et jouer sa partition dans la fluidité la plus totale. Tous les fruits ont été amers avant d’être doux et nous rappellent que les problèmes n’existent que pour faire valoir les solutions. Si la mer a donné la vie... L’amer a donné l’avis. Bonnes vacances! 77
BRUITS DE COULOIRS
JUSTICE ET CHÂTIMENT par Ceebee 4x4
La ministre de la Justice et garde des Sceaux a défendu devant le Parlement sa réforme pénale. Un texte qui innove en créant une nouvelle peine en milieu ouvert et non plus en prison. L’idée fait son cheminement mais se heurte à des conceptions très hétéroclites de la justice. Car bien souvent la prison ne résout rien et éduque au contraire à la criminalité. C’est ce constat qui a poussé la Finlande dans les années 1960 à réformer son système carcéral, en créant des “prisons ouvertes”. Les détenus peuvent sortir, travailler et percevoir un salaire. Ils se réinsèrent ainsi plus facilement tout en coûtant moins cher à la collectivité. Ces
mesures ont permis de faire chuter le taux de récidive et aujourd’hui, la Finlande est le pays d’Europe où le taux d’incarcération est le plus faible. Rappelons qu’à travers l’histoire, de nombreuses sociétés ont ignoré l’enfermement. Si le sort des détenus ne suscite que très peu l’intérêt de l’opinion publique, il soulève des questions essentielles et révèle la faculté d’un Etat de droit d’assurer la sécurité de tous ces citoyens.
Les prisons ouvertes en Finlande: http://rue89.nouvelobs.com/2015/04/26/lesprisons-ouvertes-finlandaises-les-detenus-ont-les-cles-258824 8
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PANORAMIQUE
VACANCES EN GUADELOUPE par Cécile Borghino
Que l’on soit d’ici ou de passage, la région nous offre un large choix de sites pour passer un agréable moment tout en profitant d’une vue d’exception.
VIEUX-FORT Snorking, plongeons, paysage Note : •••••• Au Sud de Basse-Terre, près du phare qui marque l’entrée dans la rade, un lieu renommé pour le windsurf ressemble à une carte postale. Le littoral rocheux et l’eau turquoise donnent à ce site un air de calanque méditerranéenne. Seuls les plus téméraires s’aventureront à s’y baigner, les autres pouvant admirer la vue sur les Saintes et les monts Caraïbes. 10
VACANCES EN GUADELOUPE
LE BASSIN BLEU Promenade, baignade Note : •••••• Creusé dans la roche volcanique, à 772 mètres d’altitude, ce bassin naturel naît du confluent de la Ravine chaude et de la rivière du Galion. Situé à Gourbeyre, au coeur de la forêt tropicale, un bain d’eau douce et un toboggan naturel sont accessibles à tous (1/2 heure de ballade facile).
LA CHUTE DU GALION Randonnée, paysage Note : •••••• Au Nord-Est de Saint-Claude, dans le Massif de la Soufrière, une chute moins connue que celles du Carbet mais de laquelle la vue est prodigieuse. On y accède après 1h30 de randonnée et une ascension quelque peu laborieuse. 11
FOCUS
SPORT
GREGORY CHOPLIN LE GUÉPARD par 3D-4.0
La boxe thaïlandaise lui a permis de connaître le succès et comme beaucoup d’autres sportifs de sa génération, de se construire. C’est aujourd’hui entre la France et Miami qu’il s’entraîne. Retour sur ses années de formation et son parcours dans l’ombre des médias. Quelles sont tes origines? Où as-tu grandi? Mon père est ivoirien et ma mère est française. Je suis né et j’ai grandi à Saint-Denis dans le 93, mais mes origines africaines sont très ancrées, je vais régulièrement là-bas depuis tout petit, j’ai hérité de l’éducation, de la mentalité africaines. J’ai l’Afrique en moi.
je m’entraînais dans la même salle que lui. J’ai donc eu comme exemple des champions de chez nous, que l’on voyait à la télévision, réussir dans leur discipline. Cela te “booste” et tu te dis que c’est accessible de par cette proximité. Ce n’est qu’une question de visibilité car il y a toujours eu des champions du monde français tel que Joe Prestia, Stéphane Nikiéma, Jean-Charles Skarbowsky, Jerome Le Banner. C’est aujourd’hui plus ouvert mais il y a eu des années vraiment très creuses pour la boxe thaïlandaise en France, c’était plus dur pour les jeunes de s’y identifier, et donc de projeter un avenir. Mais même si ce n’était pas forcément médiatisé, il y a eu un engouement dans la banlieue pour ce sport.
Comment as-tu découvert la boxe thaïlandaise? Dans les années 1992/93, sur les grandes chaînes telles que TF1, Canal + qui diffusaient des galas. Dans mon quartier, il y avait une certaine fascination autour de ce sport. Bloodsport avec Jean-Claude Van Damme avait marqué les esprits au cinéma, c’était un sport ou les stars venaient de nos quartiers. Tel que Dida, Dany Bill… Bien avant que ceux-là deviennent des stars, certains galas avec Rob Kaman par exemple étaient diffusés, Quant à Dany Bill,
A quel âge as-tu commencé? J’avais 13 ans et dès le premier entraînement j’ai accroché. Je me souviens avoir eu presque 13
FOCUS Il est vrai que l’hygiène de vie des boxeurs et combattants en général demande un investissement et des sacrifices permanents. J’ai pratiqué pas mal de sports et c’est clairement l’un des plus difficiles.
honte de dire que c’était mon premier cours et pour ne pas que l’on me prenne pour un débutant, j’avais dit avoir déjà un peu pratiqué dans un autre club. Je me suis senti obligé de faire bien et les gens me disaient : “ça se voit que tu as déjà pratiqué!“ Pour tout dire, la première fois que j’avais mis les gants, c’était dans les caves de mon quartier à peu près deux ans auparavant. On était un groupe de petits et il y avait un type qui avait cinq ou six ans de plus que nous qui nous mettait dans un petit local pour nous montrer quelques techniques, même si ce n’était pas un grand professionnel. C’est donc après que j’ai fait le pas. J’ai suivi également mon grand frère qui était déjà en boxe thaï, moi j’en avais un peu marre d’aller au foot tout seul, de rentrer tout seul.
Qu’est ce qui t’a plu dans ce sport et t’a motivé pour continuer? Les buts se fixent un par un. Au début, tu t’entraînes et lorsque tu te sens bien tu te dis que tu ferais bien un petit combat amateur pour voir ce que cela donne, parce que tu ne connais pas vraiment la boxe tant que tu n’as pas participé à un combat. Tu enchaînes les combats amateurs et tu te fixes d’autres objectifs, jusqu’à aboutir au championnat de France amateur, histoire de remporter un titre et laisser une trace. Et de fil en aiguille, les objectifs sont devenus de plus en plus grands. Je me suis dit que j’allais tout donner dans un combat professionnel pour avoir une petite fierté et le même cheminement s’est reproduit. Je suis devenu champion de France professionnel, j’ai repoussé mes limites à chaque fois sans réel objectif au départ.
“Il y a beaucoup d’autres pays très ouverts, la boxe thaï passe à la télé et ne souffre d’aucun cliché.” Tu faisais du foot avant? Et j’étais bon d’ailleurs! Mais le jour où j’ai découvert la boxe, c’était en pleine saison, j’ai tiré un trait sur le foot. Par moment je regrette un petit peu à la vue des salaires des footballeurs et de l’énergie que j’ai mis dans la boxe, je me dis que dans le foot j’aurais pu faire de grandes choses.
Tu n’avais jamais songé à une carrière professionnelle? Je mettais beaucoup d’énergie dedans car c’est un sport que tu ne peux pas pratiquer à moitié, il faut y être a 200%, même en tant qu’amateur. Je me souviens avoir dû faire très jeune des régimes pour atteindre le bon poids, être allé 14
SPORT Quelles sont les difficultés que tu as pu rencontrer dans ton parcours? Je ne vais pas parler des difficultés, mais plutôt des chances que j’ai eu. Et la plus grosse chance est d’avoir été bien entouré, bien-sûr par ma famille mais également des personnes qui m’ont pris en main et ont su faire que je me concentre sur la boxe comme il le fallait, m’ont conseillé, ont géré mes affaires, mon argent. Pour moi, que tu sois sportif, artiste ou autre, l’entourage est primordial. Il y a bien-sûr eu des parasites mais je n’ai jamais subi de trahison de la part des personnes en qui j’avais confiance. C’est pour moi ce qui a fait la différence jusqu’à aujourd’hui.
courir... La boxe dans nos quartiers en a sauvé plus d’un, d’ailleurs pas seulement la boxe mais le sport en général, ou tout simplement le fait d’avoir une passion et de s’y consacrer. Cela peut marcher ou pas mais pendant toutes ces années, cela t’éduque, te donne une rigueur, tu as réussi à construire quelque chose. Je n’étais pas trop scolaire mais je suivais un cursus classique, j’ai obtenu le Bac pour que ma mère soit satisfaite, elle avait besoin de ce repère, après j’ai arrêté l’école. Je l’ai eu sans travailler d’ailleurs, mais dans la boxe il ne faut pas le crier trop fort ou je pourrais passer pour quelqu’un d’intelligent! Malgré sa grande démocratisation dans les années 1990, la boxe thaï souffre toujours de cette association à la violence en oubliant tout le coté sportif des combattants ainsi que les compétences des “staffs”. Qu’en penses-tu? Il faut replacer les choses dans leur contexte, nous parlons de la France et pas du monde. Il y a beaucoup d’autres pays très ouverts, la boxe thaï passe à la télé et ne souffre d’aucun cliché.
C’est donc en 2004 que tu es devenu champion de France professionnel et a participé aux Championnats du monde IFMA en amateur? C’est un peu complexe car ce sont des championnats du monde amateur du fait que l’on combatte avec des casques et des protèges tibias, mais il n’y a que des professionnels qui y participent. Ce qui fait que lorsque tu décroches ce titre, c’est une vraie performance. Je ne l’ai pas obtenu et me suis arrêté aux portes de la finale, j’ai donc gagné la médaille de bronze. Je suis passé professionnel à l’âge de 20 ans.
Maintenant que tu vis à Miami, tu t’en rends compte davantage peut-être? J’ai eu la chance de bénéficier d’un contrat de 5 ans avec une grosse organisation hollandaise, It’s Showtime en 2006, je boxais beaucoup à l’étranger car comme je disais tout à l’heure, il y avait de bons boxeurs mais les sponsors médias avaient du mal à suivre. C’est de l’hypocrisie, on va te montrer des filles dénudées ou des scènes d’une violence extrême au journal de 20H mais un sport où les deux personnes sont préparées, entraînées et motivées, ils ne l’acceptent pas…
Quel est ton palmarès aujourd’hui? Quatre fois champion du monde. 67 combats, 57 victoires dont 24 par KO, 10 défaites. Comment définirais-tu ton style? Je me considère plus comme un technicien, même si parfois je me laisse “emporter” par ma nature. J’essaie de privilégier la vitesse et la précision plutôt que la force brute. Et c’est comme cela que l’on me définit en règle générale. Je recherche le coté esthétique
Des chaines comme l’Equipe 21 ou Kombat ont pris ce relais? Oui mais cela reste spécialisé. Il n’y a pas de gros support. 15
FOCUS Quels rapports entretiens-tu avec l’ancienne et la nouvelle génération de combattants? Je connais un peu moins la nouvelle génération, mais je connais beaucoup de boxeurs qui sont de chez moi avec qui j’ai l’occasion de m’entraîner. J’ai toujours beaucoup de respect pour des types comme Dany Bill, on est très proches. Quand je suis en France, je vais au Dereck Boxing , mon entraîneur est comme un grand frère, cela fait plus de dix ans que l’on se côtoie, on a fait
aussi, cela peut paraître un peu étrange mais lorsque c’est moi qui combat, je ne trouve pas cela violent. Je peux trouver violent le coup que je reçois par l’impact, mais lorsque c’est moi qui l’envoie, je perçois plus le coté technique. C’est plus comme un jeu même si ce serait hypocrite de dire que ce n’est pas un sport violent. On ne peut pas définir la boxe par la violence, c’est l’une des facettes de sa pratique. Tous les sports de contact sont violents: le football, le rugby, il y en a tellement. Cela fait partie du jeu.
“J’espère encore relever quelques beaux défis et ensuite j’essaierai, entre autre, de former des champions.”
Quel est ton surnom? Le Guépard. Pour revenir aux caractéristiques de ma boxe avec le coté technique qui se rapproche des félins, le Guépard me correspond bien.
le tour du monde ensemble. Je me rappelle que la première fois que je l’ai vu, c’était à la télévision, les yeux grands ouverts! Un peu comme quelqu’un qui aime le Rap et écoute Booba et qui se retrouverait avec lui sur un featuring... C’est un peu mon ressenti, je trouve que c’est bien de ne pas oublier le respect pour les anciens.
Est-ce que tu vis de ton sport? Oui. Indirectement, car toutes mes rentrées d’argent ne sont pas exclusivement liées aux combats, mais à mon sport de par les contacts que j’ai eu, les partenaires. J’entraîne des gens par exemple. Grâce aussi aux investissements que j’ai fait avec l’argent des combats.
C’est un rôle que tu vas tenir dans les années à venir… Oui, je sais que sans eux je n’aurais sûrement pas eu cette carrière ou peut-être tout simplement pas boxé. J’espère encore relever quelques beaux défis et ensuite j’essaierai, entre autre, de former des champions. 16
SPORT
GRÉGORY CHOPLIN Facebook officiel : Grégory Choplin Officiel
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FOCUS
NAUTISME MER NATURE par Mr. Chung
La mer recouvre 72% de la planète et est essentielle à l’humanité, jouant un rôle dans l’équilibre social, économique et environnemental. Chaque être humain dépend de la mer, même si il en vit loin. La Guadeloupe est le département d’Outre-mer qui bénéficie du plus grand linéaire côtier, avec 620 kilomètres de côtes et seulement une commune (Saint-Claude) qui ne dispose pas d’une façade maritime. Le peuplement même de notre archipel s’est fait par la voie maritime. D’abord élément de survie, le bateau est devenu un loisir et un sport. Le nautisme, signe de son époque, s’est enrichi
avec le développement des technologies, l’allongement du temps libre, des congés ainsi que l’affirmation d’un certain hédonisme depuis les années 1970. Il est aujourd’hui considéré comme un élément du développement durable, la pratique supposant et nécessitant un environnement marin propre et non dangereux pour l’humain. Sports de nature, voile, surf, windsurf, kitesurf, kayak et paddle favorisent ou inculquent une sensibilité et un respect à l’égard du milieu aquatique, tout en offrant à leurs amateurs un panel de sensations fortes. Place aux champions! 19
FOCUS
GRAFFITI: L’EXPLOSITION NAUTISME: MER ARTISTIQUE NATURE
WINDSURF CAMILLE JUBAN
A prendre du plaisir dans les vagues, Camille s’est fait un nom dans le windsurf, non seulement chez lui en Guadeloupe, mais aussi à Hawaï, son deuxième foyer. En tête de l’American Winfsurfing Tour cette année, sa persévérance et ses prouesses lui ont surtout permis de trouver un équilibre.
Comment as-tu découvert le windsurf? Par mon père bien sûr. Il a commencé vers l’âge de trente ans, ce qui est assez tard, sur des lacs près de Saint-Etienne dont nous sommes originaires et a voulu venir ici en Guadeloupe pour justement pratiquer le windsurf et élever ses enfants (j’ai une grande sœur et un petit frère). C’est ici, dans le lagon de Saint-François que je le voyais pratiquer. Un jour, il m’a mis sur une planche, je devais avoir 7 ans, et j’ai tout de suite accroché. Quand tu es gamin et que tu aimes l’eau, tu as envie d’y être tout le temps, donc avant l’école, après l’école, le weekend, ce n’était que planche à voile.
On essaie avec les clubs à Saint-François ou Sainte-Anne de faire en sorte que ce soit plus accessible.
“Le windsurf est un sport où tu n’arrêtes jamais de progresser.” Quelles sont les difficultés que tu as pu rencontrer? Négocier avec les sponsors afin de pouvoir en vivre a toujours été ma plus grosse difficulté. Les bons côtés, c’est que le windsurf est un sport où tu n’arrêtes jamais de progresser. C’est sans limite. Tu t’amuses avec les éléments naturels, ce n’est jamais pareil, chaque vague est différente. C’est l’un de ces sports où même jusqu’à 50 ans ou plus tu peux pratiquer et c’est ce que je veux faire jusqu’à ne plus pouvoir. C’est un sport où tu prends toujours du plaisir quand tu arrives à un bon niveau. Tu peux toujours te surpasser.
Y a-t-il des prédispositions à la planche à voile? C’est beaucoup de proprioception et d’équilibre. Dans les vagues, il ne faut pas être trop lourd, si tu dépasses les 80 kilos cela peut devenir handicapant. Il faut donc avoir un bon rapport poids / puissance, après c’est surtout de la tonicité et de l’aisance dans le milieu aquatique. Pour les jeunes, il n’y a qu’un seul obstacle, même si ils sont très à l’aise et motivés, c’est l’argent. Parce que malheureusement cela coûte assez cher. 21
FOCUS Le matériel évolue également. Plus tellement ces dernière années. Dans les années 90 sont apparus les voiles en tissus, le monofilm, le carbone pour le mât, les wishbones. Cela continue mais c’est plus progressif.
Classic au Maroc où j’ai fini premier en Junior. Mais c’est vraiment en 2011 que les succès sont venus, à Hawaï qui est “La Mecque” du Windsurf, j’ai gagné la compétition de l’Aloha classic. C’est l’un de mes plus gros résultats et c’est aussi celui qui m’a permis d’obtenir plus de contrats. Je me suis alors donné comme objectif l’American Tour qui est composé de 5 à 6 épreuves et que j’ai gagné deux fois d’affilé, en 2012 et 2013. En 2014 je me suis blessé et n’ai pu participer à aucune compétition.
“Port-Louis, quand ça marche c’est même mieux qu’à Hawaï...”
Que t’était-il arrivé? Je m’étais déboité l’épaule gauche, la capsule ligamentaire de devant s’est arrachée, ainsi que le tendon du long biceps et la coiffe gléno humérale. J’ai passé six mois hors de l’eau à m’entraîner avec mon coach Jimmy Lenormand. Je suis revenu pour la première étape du Tour America au Cap Vert que j’ai remportée et pour la deuxième en Oregon dont je reviens avec le nez cassé, j’ai fini deuxième. Et je suis donc toujours en tête du Tour America 2015 avec ces deux résultats.
Quelles relations entretiens-tu avec tes sponsors? Depuis que j’ai 19 ans, je ne peine pas trop avec les sponsors, ils me permettent déjà de payer ma saison. Mais j’ai eu un début d’année vraiment très difficile, j’ai perdu trois sponsors dont un qui était mon partenaire majeur et m’aidait sur mes déplacements. Ce sont des choses qui arrivent dans tous les sports, tu te blesses, tu perds des sponsors. Tu as des hauts et des bas. Cela m’a permis de réfléchir, de prendre du recul pour me dire que j’avais envie de remonter encore plus fort, finalement c’est un mal pour un bien.
Quel est ton cursus scolaire? Très simple, j’ai arrêté au collège. Je n’ai aucun diplôme. Je voulais voyager et à mon époque il n’y avait rien pour permettre un tel cursus dans cette branche. J’aurais aimé pouvoir en bénéficier, pour au moins avoir le Bac, mais ce n’est pas très grave.
Donc tu vis de ton sport ? Oui depuis l’âge de 18 ans. C’était mon but, je voulais en vivre, être autonome par rapport à mes parents, puisque bien sûr quand j’ai commencé à voyager ce sont eux qui ont assumé mes déplacements. Ce qui représentait un gros budget avec le matériel et surtout en partant de Guadeloupe! Je ne bénéficie d’aucune aide de la part des compagnies aériennes. Même si à la fin de l’année il ne me restait rien, j’avais fait toutes les compétitions que je voulais faire.
Quelles sont pour toi les valeurs que véhicule le windsurf? C’est comme dans tous les autres sports. Quand tu en fais, c’est par envie et pour te sentir bien, c’est un vrai plaisir. Pour ce qui est du monde du windsurf précisément, vu que je voyage dans tous les pays, je constate qu’il n’est pas assez grand pour que les gens se tirent dans les pattes! Tout le monde est assez solidaire, au contraire du surf, sur les spots de windsurf il n’y a jamais de tensions.
Quel est ton palmarès? Quand j’étais plus jeune, j’ai gagné les championnats de France UNSS, des compétitions promotionnelles comme l’Essaouira Wave 22
NAUTISME: MER NATURE Te considères-tu plus pratiquant libre ou compétiteur? J’essaie en dehors des compétitions d’avoir une image, avec quelques vidéos par an, de “freewindsurfer” et je pense que je me suis fait connaître un peu comme ça. Le fait de passer beaucoup de temps à Hawaï, d’y avoir eu quasiment tous mes sponsors (de voile et de planche) m’a permis même lorsque j’avais de moins bons résultats en compétition que les gens parlent et gardent une bonne image de moi. Qui sont tes sponsors actuels? Long Horn, Quattro International, Aventis, M.F.C., Taïnos et Jeep Guadeloupe. Quel est ton plus beau spot en Guadeloupe? Port-Louis. Quand ça marche c’est même mieux qu’à Hawaï, mais bon, cela n’arrive que deux ou trois fois dans l’année. J’y ai vécu des sessions incroyables.
CAMILLE JUBAN Facebook officiel : Camille Juban
Et dans le monde? Le Cap Vert, parce que la vague est parfaite pour le windsurf et qu’il n’y a pas tant de monde. As-tu des modèles? Jason Polakow. Il est dans le windsurf depuis longtemps et doit avoir la quarantaine, mais il est toujours présent. Sa spécialité, ce sont les grosses vagues et les sensations fortes. Il était champion Junior Australien de moto cross, s’est mis dans le windsurf, c’est le plus radical. Par grosses conditions, il n’y a que lui qui sort du lot. Keith Teboul est mon “père” Hawaïen. J’ai habité chez lui de 16 ans à 18 ans, c’est également mon sponsor de planche, depuis plus de dix ans. Il m’a beaucoup apporté dans le windsurf et dans la vie en général, j’étais avec lui au bon moment. Il a su m’accompagner dans ma carrière et pour avoir une vie équilibrée.
FOCUS
GRAFFITI: L’EXPLOSITION NAUTISME: MER ARTISTIQUE NATURE
KITESURF ALEX CAIZERGUES
Alliant glisse, vitesse et vol, le kitesurf regroupe des adeptes de plus en plus nombreux. Un sport extrême décrypté par Alex Caizergues, un champion du monde impatient de battre un nouveau record. Comment est né le kitesurf? Dans les années 1980, deux frères bretons, les frères Legaignoux, ont inventé le concept de l’aile gonflable qui une fois tombée dans l’eau peut redécoller, ce qui n’était pas le cas avant avec des cerfs-volants classiques, ou de type aile à caisson (un peu comme en parapente). Ce sont eux qui l’ont inventé tel que nous le connaissons aujourd’hui. Mais leur invention a mis du temps à être vraiment utilisée et développée et c’est finalement dans les années 2000 que ce sport est réellement né.
A quel âge as-tu découvert le kite? Mon père et mon frère s’y sont mis au début des années 2000 et en les voyant j’ai eu envie d’essayer. J’ai commencé réellement en 2002 à 23 ans. J’ai donc découvert le kite assez tard, je terminais mes études, heureusement d’ailleurs sinon je n’aurais pas beaucoup bossé !
“Je ne connais aucun sport nautique qui procure autant de sensations.”
Quel matériel est utilisé? Une aile gonflable et une planche qui varie selon le type de navigation. Nous avons des petites planches qui ressemblent un peu à des snowboards, que l’on appelle des Twintip, dont on se sert pour le freestyle, et des planches qui sont très proches des celles de surf pour aller dans les vagues, avec ou sans straps. Il y a aussi toutes les planches que l’on utilise en course. Parmi les variantes, les toutes dernières sont les planches à foil, ce sont des planches avec un gros aileron en dessous qui permet avec un peu de vitesse de s’élever au dessus de l’eau. C’est le dernier produit à la mode que l’on utilise en compétition. Pour ma part, j’ai des planches qui sont conçues pour aller très vite sur l’eau.
Quelles sont les sensations que te procure la pratique? J’avais fait du windsurf avant, du wakeboard, de la plongée sous marine, un peu tout ce qui touchait à l’eau mais je ne connais aucun sport nautique qui procure autant de sensations. Cela faisait un mois que je pratiquais et je sautais déjà à quatre ou cinq mètres de haut. Ce que je n’avais jamais envisagé en windsurf car il faut être dans les meilleurs mondiaux comme Camille Juban pour monter aussi haut. Au niveau des sensations, c’était juste énorme et cela n’a fait que progresser avec les années 25
FOCUS Tu as été champion du monde de vitesse à trois reprises, avec un record mondial à 105km/h de moyenne, comment est-il calculé? Comme tous les records de vitesse à la voile, nous sommes chronométrés entre deux points sur 500 mètres. Mon record officiel est à 104,8km/h, cela représente la deuxième performance de tous les temps sur l’eau. Devant moi, il y a un bateau qui s’appelle Sailrocket. Il est un peu spécial, il ne ressemble plus vraiment à un bateau mais il est très efficace. Maintenant, mon objectif est de battre son record qui est de120 km/h.
d’expérience, je monte maintenant à plus de dix mètres dès qu’il y a un peu de vent. Ce sont de vraies sensations de vol. Ensuite il y a la vitesse, je vais à plus de 110 km/h en vitesse de pointe, avec un record à 105 km/h de moyenne. En plus de ces sensations de vitesse et de glisse sans aucune protection, dans les vagues, tu retrouves des effets qui sont proches du surf, mais je prends dix fois plus de vagues qu’un surfeur. En surf, une fois que tu as pris ta vague, tu as besoin de ramer pendant un quart d’heure pour remonter au pic, en kite tu repars tout de suite. Et tout cela juste avec un cerf volant.
Le matériel joue-t-il pour beaucoup dans ce type de performance? On fait souvent ce que l’on appelle des sauts technologiques, donc d’ici quatre ou cinq ans nous aurons peut être un nouveau système qui nous permettra de repousser ces limites. Je travaille toute l’année avec mon sponsor pour justement réaliser du matériel spécifique à ce type de record.
“Mon record officiel est à 104,8km/h, cela représente la deuxième meilleure performance de tous les temps sur l’eau”
Le kite te permet-il de vivre? Oui, dès que les résultats ont commencé à arriver, j’ai eu des sponsors. Aujourd’hui j’ai cinq sponsors (Volkswagen – véhicule utilitaires/ Sosh/ GDF Suez énergie France/ Ouest Provence / F-One) qui me permettent d’en vivre et également des fournisseurs ou partenaires.
Cela paraît très accessible. C’est un peu l’ambivalence du kite. C’est très accessible car tu vas progresser très vite, je me souviens qu’au début j’avais la sensation de multiplier par deux mon niveau à chaque session, cela t’obsède. Mais par ailleurs, c’est un sport de nature, un sport dangereux si tu ne le pratiques pas dans les conditions de sécurité maximales et sans prendre de leçons, c’est la base. J’ai donc fait comme tout le monde, un stage de trois jours qui m’a coûté un peu d’argent mais lors duquel on t’apprend vraiment les bases de la sécurité, du fonctionnement du cerf-volant. Car tu n’as pas idée, tant que tu ne t’es pas fait arracher avec le kite, de la puissance que cela a ; si tu accroches un kite à une voiture, tu peux la soulever!!!
Lorsque tu pratiques à haut niveau, tu es obligé de voyager. Comment gères-tu ces déplacements permanents? J’adore cela, prendre l’avion, voyager. J’ai la chance de pouvoir le faire avec ma copine qui pratique également le kite à haut niveau, donc cela aide. Et c’est bien sûr possible grâce à mes sponsors qui financent mes déplacements. La seule chose un peu stressante, c’est de pouvoir voyager avec notre matériel sans que cela coûte une place d’avion supplémentaire, mais cela fait aussi partie du jeu. 26
NAUTISME: MER NATURE Quelles sont pour toi les valeurs que véhicule le kite? Un sport propre. On est sur un sport de nature qui ne pollue pas, quand tu fais une session tu n’as pas l’impression de détruire l’environnement et pourtant tu te régales pendant huit heures d’affilées sur l’eau. Les valeurs d’entraide, de partage, car même si c’est un sport individuel, on est quand même obligé pour décoller ou atterrir sur la plage d’avoir quelqu’un qui nous aide. C’est un sport individuel pratiqué en groupe. Tu n’es pas solitaire sur un spot comme cela peut l’être en surf ou windsurf. Toutes les valeurs des sports extrêmes sont présentes: dépassement de soi, proximité avec la nature et surtout des sensations fortes, des poussées d’adrénaline à tort et à travers. Quelle est la figure qui te caractérise et que tu préfères exécuter? Je fais une rotation avant avec un Front Loop Grabé. J’attrape l’arrière de ma planche et je tends les jambes en mettant la tête en bas. Plus c’est haut, plus c’est beau.
ALEX CAIZERGUES www.alexcaizergues.com
Quel est pour toi le meilleur spot dans le monde? Je reviens du sud de Madagascar, un spot qui s’appelle Anakao, c’est l’un de mes préférés, mais il y en tellement : Captown en Afrique du Sud, la ville du Cap de Bonne-Espérance, Jericoacoara au Brésil, l’archipel de Los Roques au Venezuela… Es-tu déjà venu en Guadeloupe pour des compétitions ou en vacances? Non, nous avons fait trois fois la Martinique, deux fois les Grenadines mais cela ne saurait tarder. Quel sera ton programme dans les prochains mois? Je sors un livre au mois d’octobre, pour permettre de découvrir l’intérieur de la vie d’un kitesurfeur. Un photographe m’a suivi pendant un an, on a fait beaucoup de “trips” (voyages sur des spots, ndlr). Fin juillet, je serai à San Francisco pour une épreuve de la coupe du monde de Foil. Et bien sur un nouveau record…
Facebook officiel : Alex Caizergues Twitter : AlexAC21
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NAUTISME: MER NATURE
SURF TIM BISSO
Très tôt tourné vers la compétition, ce jeune surfeur de 18 ans commence à voir aboutir ses ambitions. Pour sa dernière année de championnat chez les juniors, Tim s’impose une ligne de conduite à la hauteur des succès qu’il vise. Autant pratique sportive que mode de vie, le surf de haut niveau incarne le rêve et l’évasion mais exige aussi de nombreux sacrifices.
Comment as-tu découvert le surf? A quel âge as-tu commencé? J’ai commencé très tôt, je ne m’en souviens pas vraiment, j’ai juste des photos qui me rappellent que mon père et ma mère me poussaient sur une planche. Je tenais à peine debout, je ne savais pas encore nager! Vers 6 ans, j’ai commencé à aimer vraiment cela, pour moi il n’était pas question de faire autre chose, pas même du body ou du longboard.
Quelles sont les sensations que te procure la pratique du surf? C’est un tout, la vitesse, la vision de la vague. Dès que je passe deux ou trois jours en dehors de l’eau, je m’ennuie vraiment.
“J’ai compris que j’étais tout seul, sans sponsors, mais je me suis débrouillé pour faire des compétitions...”
Ton père est shaper, il a réalisé tes premières planches, quel rôle a-t-il joué dans ton parcours? Mon père a toujours aimé regarder les compétitions, il admirait Kelly Slater et Mike Fanning, c’est lui qui m’a vraiment influencé. A Noël, les autres enfants avaient des consoles de jeux, moi j’avais des planches de surf! La planche me durait jusqu’à mon anniversaire et j’en avais une autre après.
Tu as fait le choix de t’engager dans le surf très tôt et donc de quitter l’école. Quelles sont les difficultés que tu as pu rencontrer? D’être livré à moi même. Avec mon ex-copine, on était un peu dans la même situation et on s’aidait. Au Pôle Espoir, ils ont très mal vu le fait que j’arrête l’école et je n’ai pas pu continuer
Tu as toujours vécu en Guadeloupe? Je suis né en Guadeloupe et j’y ai passé toute mon enfance. 29
FOCUS avec eux. J’ai compris que j’étais tout seul, sans sponsors, mais je me suis débrouillé pour faire des compétitions, mes parents étaient derrière moi et y ont cru. Je suis passé par de nombreuses petites marques pour les aider. Rien n’est joué mais déjà je m’en sors bien, je suis sponsorisé aujourd’hui par Rip Curl.
ne suis pas un bon exemple pour eux vu que j’ai arrêté l’école, on ne va pas leur dire “fais comme Tim Bisso, regarde son parcours” car j’ai eu un cheminement différent.
“Quand tu es un surfeur qui fait de la compétition, tu manges bien, tu es un sportif, tu ne passes pas ta journée dans le canapé”
Le surf te permet-il de vivre aujourd’hui? C’est le début, je commence à payer mes loyers, je dois juste faire des résultats pour augmenter mon contrat. Lorsque tu pratiques le surf à haut niveau, tu es obligé de voyager pour les compétitions et t’entraîner. Comment gères-tu ces déplacements permanents? Prends-tu le temps de voyager juste pour le plaisir? Il y a des endroits où j’aime aller et d’autres où je vais, non pas sous la contrainte, mais parce que je dois le faire. Je n’aime pas prendre l’avion, quand je dois aller en Indonésie et faire un vol de 16 heures, j’ai l’impression que le temps est interminable. Je suis tout seul dans les aéroports ou lors de ces voyages, je n’apprécie pas vraiment cela.
Quelles sont pour toi les valeurs que véhicule le surf? C’est surtout un mode de vie. Quand tu es un surfeur qui fait de la compétition, tu manges bien, tu es un sportif, tu ne passes pas ta journée dans le canapé. Quels sont pour toi les dangers lorsque tu pratiques? As-tu déjà eu une grande frayeur? Ce sont principalement les blessures. J’essaie de mettre tout en pratique pour ne pas me blesser, je bois beaucoup d’eau, je mange équilibré, je fais du stretching... Je ne me souviens pas avoir eu peur un jour à l’eau.
Quel est ton palmarès? J’ai été vice-champion d’Europe Junior et champion d’Europe. J’ai gagné plusieurs compétitions par ailleurs sur le circuit professionnel. La Guadeloupe “terre de champions” cultive la relève avec Léo Paul Etienne… Quel rapport entretiens-tu avec les plus jeunes? Je ne les vois pas souvent, même quand je viens en Guadeloupe c’est pour m’entraîner ou voir mes parents. Aujourd’hui, les jeunes sont très bien encadrés dans une bonne structure au Pôle Espoir, à mon époque c’était plus dur. Je
Es-tu attiré par les challenges du type surfer la plus grosse vague? Pas pour l’instant. Je veux d’abord gagner des compétitions, peut-être plus tard. Quelle est la figure que tu préfères exécuter? Je n’ai pas trop de retour des gens qui me diraient “ça c’est toi”, quelque chose qui 30
NAUTISME: MER NATURE me définirait, mais j’aime bien faire des “air reverse” (saut durant lequel le surfeur effectue une rotation, ndlr).
As-tu des modèles? Mick Fanning, ce n’est pas le meilleur mais il a un tel mental que cela fait de lui le meilleur.
Pratiques-tu d’autres sports? J’ai fait beaucoup de skate et de windsurf, du snowboard l’hiver, toujours des sports de glisse.
Tes objectifs? Bien réussir dans le Pro Junior car c’est ma dernière année, les sponsors regardent et c’est important. Je me concentre vraiment sur les QS (Men’s Qualifying Series, compétition reine du circuit international, ndlr), j’ai fait cinquième lors des épreuves en Martinique. J’ai passé trois mois à Hawaï, j’ai rencontré beaucoup de surfeurs et ils ne sont pas si loin, ils ont juste un peu plus d’expérience et c’est pour cela qu’ils réussissent. Tout est jouable et si je fais les bons choix je pourrais y arriver.
Quel est ton plus beau spot en Guadeloupe? Je préfère ne pas le dire sinon tout le monde y irait! Et dans le monde? Macaroni aux Mentawai (îles de l’archipel indonésien, ndlr). J’y étais il y a deux semaines et c’était juste le paradis.
TIM BISSO Facebook officiel : Timothé Bisso
Instagram : tim_bisso
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GRAFFITI: L’EXPLOSITION NAUTISME: MER ARTISTIQUE NATURE
WAVESKI RENAN LELOUTRE
Plus confidentiel que le surf, le waveski se pratique dans les mêmes conditions et procure des sensations très proches. Une expérience qui a permis à Renan Leloutre de voyager sur les plus beaux spots mondiaux.
Quelle est l’origine du waveski? Le waveski a un peu les mêmes origines que le surf. Avec de grandes planches pour aller jouer dans les déferlantes, certains se mettent debout, d’autres prennent une pagaie et restent assis. Utilisé essentiellement comme engin de sauvetage à l’origine, c’est vers les années 1980 que l’on commença à diminuer la longueur des planches pour gagner en manœuvrabilité. Toujours munis d’une pagaie, les riders mirent ensuite des ailerons sous la planche, une sangle ventrale et des foot-straps pour gagner en contrôle, ce sont les premiers waveskis.
quelques amis et ce plaisir de communier avec les éléments pour prendre une vague, y trouver de la vitesse et envoyer des gros mouvements! Le waveski, c’est tout ça et à chaque session ça recommence. On est sur un milieu hyper changeant, en fonction de la houle, du vent, des marées, l’océan change en permanence et c’est toujours nouveau. Quels sont tes titres actuels? J’ai été champion du monde junior en 2003, cinq fois champion de France, champion d’Europe New Age en 2012 et du monde en open en 2014. J’ai par ailleurs remporté de nombreuses médailles en championnat de France ou en international.
Comment as-tu découvert le waveski? Je pratique le waveski depuis 1998, c’est en pratiquant le kayak en club que j’ai découvert cette activité vers l’âge de 14 ans.
Tu es ami avec Mael Divialle qui a également été champion du monde New Age en 2011. Ce lien a-t-il contribué à votre succés? Le waveski est un sport très confidentiel, c’est ce qui fait sa force. Il n’existe pas de structure d’entraînement ou de filière de haut niveau pour notre activité. Le seul moyen de progresser, c’est d’échanger avec les autres pratiquants. A la maison, on surfe souvent
Quelles sont les sensations que te procure cette pratique? Les sensations que procure le waveski sont difficiles à décrire comme beaucoup de sports de glisse. La sensation de vitesse est certainement la plus forte, le sentiment de liberté qu’offre une session seul ou avec 33
FOCUS Quelles sont pour toi les valeurs que véhicule le waveski? Ressens-tu une responsabilité vis-à-vis de la jeunesse? C’est la force d’une activité confidentielle, chacun à sa manière est obligé d’apporter sa pierre à l’édifice. C’est vraiment l’investissement de chacun qui crée la dynamique de notre activité car il n’y pas une structure mère qui le fait à notre place. Tout est basé sur le partage et l’échange.
ensemble avec Maël, c’est l’occasion de progresser en observant ce que fait l’autre. On s’est rencontré ainsi que Guillaume Justine sur des compétitions et le contact est bien passé. On a fait des surftrips ensemble pour se “booster” et monter notre niveau.
“... les compétitions permettent de se surpasser, de progresser et donc d’accroître le plaisir...”
Quels sont pour toi les dangers lorsque tu pratiques ? Ta plus grande frayeur? On n’est jamais à l’abri d’une avarie technique comme une sangle qui se déchire et un retour à la nage peut s’avérer compliqué en fonction du spot et des conditions. Je pense que les accidents les plus fréquents sont les collisions entre les différents usagés d’où l’importance de respecter les règles de priorités et de courtoisies. Ma plus grande frayeur, c’était sur le spot d’Etang Salé à la Réunion, j’ai vu passer à quelques mètres un requin bouledogue d’une bonne taille.
Lorsque tu pratiques le waveski à haut niveau, tu es obligé de voyager pour les compétitions et t’entraîner… Comment gères-tu ces déplacements permanents? Prends-tu le temps de voyager juste pour le plaisir? Les compétitions en waveski permettent de faire de beaux voyages et de belles rencontres mais il n’existe pas de professionnel de l’activité. Ces déplacements sont très souvent à la charge de l’athlète ou parfois défrayés en partie. Le waveski, c’est un petit monde qui permet très vite de créer des contacts avec des riders de toute la planète. Un bon moyen d’aller surfer à droite à gauche en partageant et en progressant avec d’autres waveski surfeurs. Pour ma part j’ai bien voyagé avec pas mal de monde, tant pour les compétitions que pour des trips “free surf” en Afrique du Sud, en Australie, à la Réunion, au Brésil, aux Canaries… J’ai la chance d’être soutenu par le shaper Kriss Custom avec qui je travaille depuis une quinzaine d’années pour faire évoluer le shape des waveski Kriss avec lesquels je surfe.
Te considères-tu plus pratiquant libre ou de compétitions? Je recherche avant tout le plaisir en pratiquant le waveski. Pour moi, le “surf de gros” et les compétitions permettent de se surpasser, de progresser et donc d’accroître le plaisir que procure l’activité. J’aime la compétition et la confrontation aux autres mais ce n’est pas mon leitmotiv. Je pense qu’un sport comme le waveski a plus vocation à procurer des sensations fortes qu’à être pratiqué en compétition. Les compètitions sont avant tout l’occasion de beaux trips surf, de belles rencontres et lorsqu’il y a moyen de gagner c’est encore mieux! Quelle est la figure qui te caractérise et que tu préfères exécuter? L’aerial, sauter au-dessus de la vague et retomber dedans pour continuer à surfer. 34
NAUTISME: MER NATURE As-tu des modèles? Plus que des modèles, il y a des waveski surfeurs qui m’inspirent pour progresser. Il y a quelques années j’ai beaucoup surfé avec Mat Babarit, un vendéen qui excelle. J’aime beaucoup ce que fait Rees Duncan, un australien qui réalise de gros “airs” (sauts aériens, ndlr), mais pour moi les deux références de la discipline sont Nicky Carstens (Sud-africain) et John Christensen (Australien) qui surfent beaucoup moins maintenant car ils sont un peu plus anciens. Avant tout, j’adore surfer avec les amis, le plus souvent c’est avec Maël Divialle mais je pense aussi au “crew local” avec Virgile Humbert, Clément Guilbert ou encore Guillaume Justine, tous de grands champions guadeloupéens expatriés pour des
RENAN LELOUTRE E-mail: renanlel@yahoo.fr
raisons scolaires ou professionnelles et avec lesquels je prends beaucoup de plaisir. Pratiques-tu d’autres sports? Le kayak, le longboard, la natation. Quel est ton plus beau spot en Guadeloupe ? Port Louis bien sûr! Et dans le monde? Jeffrey’s Bay, en Afrique du Sud. Quels objectifs t’es-tu fixé? Continuer à m’amuser en waveski, les prochains Championnats du Monde se tiendront l’été 2016 au Portugal, je ferai tout pour me préparer au mieux pour cet évènement et défendre mon titre.
renan.leloutre@facebook.com
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GRAFFITI: L’EXPLOSITION NAUTISME: MER ARTISTIQUE NATURE
KAYAK
STAND UP PADDLE FRANCK FIFILS
Plusieurs fois médaillé pour ses performances sportives, cet éducateur transmet les valeurs fondamentales communes à tous les amateurs du nautisme. En loisir ou en compétition, l’eau demeure un élément naturel à l’égard duquel respect et humilité sont primordiaux. Comment as-tu découvert le kayak? A quel âge as-tu commencé? Mon père pratiquait le canoë en rivière donc naturellement dès mon plus jeune âge j’ai commencé à naviguer durant les vacances. J’ai débuté la compétition en kayak à 15 ans.
France. J’ai décroché la quatrième place lors du 11 City Tour en Hollande (course à étapes de 220 km). Le plus marquant pour moi, ce n’est pas l’un de ces résultats mais la traversée entre Marie-Galante et le Gosier en 1999 en kayak. À l’époque, le kayak n’était
Tu pratiques également le paddle? Oui, en effet, depuis deux ans, je pratique le Paddle de race. J’en avais assez de rester assis!
“Notre activité entretient un lien fort avec la nature, les éléments. En pratiquant, tu te sens vraiment vivant.”
Et d’autres sports nautiques? Depuis quelques mois, je pratique l’outrigger (la pirogue avec un gouvernail), c’est le parfait lien entre le surfski et le Paddle. Quels sont tes titres actuels? Lequel a été le plus marquant et pourquoi ? J’ai été quatre fois champion de France en surfski et dans le Top 20 mondial; deux fois finaliste aux championnats panaméricains de kayak de vitesse sur le 1000 mètres ; Quatrième lors de la Coupe du Monde Junior de kayak de descente. En Sup (Stand up paddle, ndlr), vice-champion du monde Bic One design et vainqueur de la Coupe de
pas très développé ni connu en Guadeloupe. Quand j’ai annoncé que j’allais faire cette traversée, très peu de gens croyaient en ce projet. Je garde le souvenir de mon arrivée au large de l’îlet Gosier, du soleil couchant sur les bateaux. Les médias sont venus à ma rencontre pour m’accompagner jusqu’à la Marina. C’est un beau moment gravé dans ma mémoire. 37
FOCUS Quelles sont les sensations que te procure la pratique de ces sports? Les sensations de glisse et de vitesse. Notre activité entretient un lien fort avec la nature, les éléments. En pratiquant, tu te sens vraiment vivant.
Quelles sont les difficultés que tu peux rencontrer dans ton activité ? Pouvoir se déplacer pour participer à des épreuves majeures. La Guadeloupe cultive la relève dans le nautisme. Ressens-tu une responsabilité vis-à-vis de la jeunesse? C’est le cœur de mon métier au Creps : aider les jeunes sportifs à réussir le double projet scolarité et sport de haut niveau, favoriser le développement du nautisme en Guadeloupe. Depuis deux ans, je m’occupe de la préparation physique des skippers de la formation Guadeloupe Grand Large (à l’initiative du Conseil Régional).
Quel est ton rapport avec la mer? Essentiel, vital !!!
“... le paddle véhicule des valeurs communes à tous les sports: dépassement de soi, respect des autres, partage...”
Vis-tu de la pratique de ces sports? Non, l’océan racing Paddle ne permet pas de vivre de son sport. J’ai quelques partenaires pour mon matériel mais cela s’arrête là. Je suis professeur d’EPS au Creps Antilles - Guyane.
Quels sont pour toi les dangers lorsque tu pratiques? Ta plus grande frayeur? Sous-estimer les risques et surestimer son niveau!
Lorsque tu pratiques à haut niveau, tu es obligé de voyager pour les compétitions et t’entraîner. Comment gères-tu ces déplacements permanents? Prends-tu le temps de voyager juste pour le plaisir ou avec ta famille? Ce n’est pas toujours simple d’allier passion sportive, vie de famille et professionnelle, un savant équilibre à trouver! De nombreuses épreuves se déroulent sur des sites exceptionnels donc j’essaie toujours d’en profiter pour découvrir le pays et dès que c’est possible de partager cela en famille.
Quelles sont pour toi les valeurs que véhicule le paddle ou le kayak? Te considères-tu plus pratiquant libre ou compétiteur? D’une façon globale, l’océan racing paddle est un sport qui véhicule des valeurs communes à tous les sports : dépassement de soi, respect des autres, partage, entraide. Mais aussi des valeurs tout autant importantes comme le respect de l’environnement, de la nature. Le stand up paddle serait même chargé d’une valeur spirituelle qui 38
NAUTISME: MER NATURE attire beaucoup de monde : marcher sur l’eau! En général, je n’aime pas trop mettre les choses dans des catégories mais je pense que ce qui me caractérise, c’est de prendre du plaisir à naviguer sur différents supports (kayak, surfski, Sup,outrigger) en mer, en rivière ou en lac.
Quel est ton plus beau spot en Guadeloupe? Pour pagayer, sans hésitation: la Pointe des Châteaux par fortes conditions.
As-tu des modèles? Je n’ai pas un modèle ou des modèles particuliers. Par contre, peut-être par déformation professionnelle, je m’intéresse toujours au parcours de vie des grands sportifs.
Quels sont tes prochains objectifs? J’ai plusieurs projets en tête sur les différents supports. L’horloge tourne et j’ai envie de prendre du temps pour participer aux grandes longues distances légendaires à Hawaii et en Australie.
FRANCK FIFILS E-mail : franck.fifils@yahoo.fr
Et dans le monde? Le Cap en Afrique du Sud.
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GRAFFITI: L’EXPLOSITION NAUTISME: MER ARTISTIQUE NATURE
VOILE TRADITIONNELLE FRANÇOIS GUIBOURDIN
Ancien champion de planche à voile, moniteur de kitesurf, coureur au grand large… François Guibourdin aime relever les défis nautiques et sera au départ du prochain TGVT avec son équipe saint-franciscaine. Un amoureux de la mer qui se préoccupe avant tout de passer le relais à la prochaine génération. Quels sont les sports nautiques que tu as pratiqués? J’ai découvert la planche à voile à 11 ans grâce à l’UCPA qui était sur Saint-François, jusqu’à 24/25 ans cela a été mon sport principal. J’ai fait du canot traditionnel, du kitesurf, de la course au large, du Paddle. Dès qu’il y a une activité ou un défi nautique en Guadeloupe, je me sens capable d’y faire face. On dit souvent que le Guadeloupéen n’aime pas la mer, j’essaie de prouver que ce n’est pas vrai. Je suis né au bord de la mer, j’y ai grandi, j’ai aussi fait mon éducation ici avec les touristes, les gens qui passaient, j’ai connu beaucoup de choses grâce à cela.
même si je ne suis pas le plus jeune (rires), cela m’a permis de passer des brevets et de voyager à travers l’arc antillais.
“C’est notre sport “national”, même si les Guadeloupéens ne l’ont pas encore complètement pris à coeur.” A quand remontent les premières courses officielles en voile traditionnelle? Cela a toujours été un amusement pour le Guadeloupéen amateur de nautisme, mais il y a eu une rupture avec la modernisation dans les années 70/80. Le canot est revenu par la suite mais comme bateau de course. Depuis une dizaine d’années, cela a pris de l’essor et c’est désormais vraiment considéré comme un sport. Lorsque j’ai vu qu’il n’y avait pas de SaintFranciscains participant à la course (le TGVT, ndlr), alors qu’une arrivée s’y déroulait, je me suis dit que ma place était par là aussi.
Quel est ton palmarès dans ces sports? J’ai obtenu une dizaine de titres de champion de Guadeloupe en planche à voile, deux titres de champion de France dont un en UNSS. J’ai battu le record du monde en salle à Bercy et à Barcelone. En voile traditionnelle, j’ai été le plus jeune à gagner le plus d’étapes sur un tour. J’ai fini neuvième en double sur la G2R, la course en bateau de Concarneau à SaintBarth. Dernièrement, il y a eu la formation Guadeloupe Grand Large, une dizaine de jeunes ont été sélectionnés et j’en ai fait partie, 41
FOCUS Quelles sont les particularités des canots de voile traditionnelle? La jauge (taille, largeur du canot, nature et épaisseur du bois) est définie par un comité. Le bois ne peut être importé, il provient nécessairement d’ici. Il y a des charpentiers qui le travaillent, à chaque étape de la fabrication un jaugeur vient constater de sa conformité.
un bateau surtoilé (la barque supporte une voile trop grande pour son volume) et c’est pour cela que lorsqu’il y a du vent cela devient physique, on a donc besoin d’hommes musclés. Quelles sont les principales difficultés de navigation? Aujourd’hui, on a des bateaux un peu plus arrondis et plus stables, mais c’est surtout la cohésion à bord qui est importante. Un contretemps sur un mouvement gêne directement la navigation. On ne peut pas se permettre les mêmes erreurs que sur les autres bateaux qui ne coulent pas…
“Il faudrait que chaque équipe au départ du Tour ait à bord un jeune et une femme, pour développer le sport et préparer la relève.”
Pourquoi as-tu formé une équipe féminine? Il y avait déjà Petit Bijou à Sainte-Anne mais pas d’équipe à Saint-François. L’idée m’est venue de ramener une nouvelle équipe de filles, mais aussi d’avoir un championnat féminin, pour qu’elles aient droit à un classement différent, cela vaut mieux que de finir toujours à la fin du classement. Une année, j’ai organisé une course exclusivement féminine au départ de SaintFrançois, pour montrer qu’il y a aussi des femmes dans le canot traditionnel. J’ai fait la même chose avec l’équipe de jeunes, pour que toutes les catégories soient représentées. Cette année sur le Tour, Saint-François sera représentée par une équipe adulte (mon équipe), une équipe espoir, une équipe de jeunes et une de filles.
Ce sport est aussi une façon de valoriser la culture, la tradition locale? Il y a ce côté tradition qui évolue cependant. C’est notre sport “national”, même si les Guadeloupéens ne l’ont pas encore complètement pris à cœur. Les Martiniquais avec la yole organisent de vraies festivités autour de la course, pendant le mois d’août. Tout le monde y participe et supporte les équipes. Ici, il y a un peu de monde mais il manque un réel engouement. Combien faut-il de personnes pour constituer un équipage? Chacun a-t-il une place déterminée? Sur un canot, on a le droit d’avoir 5 ou 6 personnes, en fonction du vent et du gabarit, et jusqu’à 7 pour les jeunes et les femmes. Sur le Tour, on annonce un équipage de 10 personnes, pour s’adapter aux conditions. On a des plus petits, des plus gros gabarits… Il y a trois postes clé : le barreur, celui qui tient la grand-voile et celui qui tient la petite voile. Les autres, ce sont les “hommes de force”. C’est
Existe-t-il des équipes mixtes? Oui, il y a pas mal d’équipes qui ont des femmes à bord. Il faudrait que chaque équipe au départ du tour ait à bord un jeune et une femme, pour développer le sport et préparer la relève. Qu’apprécies-tu dans le nautisme? Quand je prends mon matériel et que je regarde l’horizon, je vois un vide, ce n’est pas comme sur terre avec les gens, le bruit… Sur la mer, il n’y a pas de souci. J’aime l’espace, la solitude, 42
NAUTISME: MER NATURE l’évasion. Cette passion est devenue mon métier et un défi permanent. J’ai aussi besoin de la transmettre, de préparer la suite, d’être une sorte de relais pour les jeunes, et pas seulement de la vivre de façon égoïste. L’an dernier, le TGVT a récompensé deux jeunes de Saint-François (Jonas et Théo Astorga), est-ce le résultat de l’investissement de la commune dans le nautisme ou simplement des personnalités à part? Ce n’est pas le hasard. Il y a eu toute une préparation sur la voile traditionnelle. Ces deux jeunes ont été mes équipiers, ils en ont vu de toutes les couleurs ! Il y a trois ans, j’ai passé mon ancien canot à Jonas qui a monté son
FRANÇOIS GUIBOURDIN E-mail : françois.guibourdin@orange.fr
équipage. L’an dernier, ils ont fait le spectacle et ont fini troisième au classement général. Ce sont des jeunes qui ont de grandes capacités dans le nautisme et pas seulement d’ailleurs. Pour pratiquer la voile traditionnelle, on peut difficilement comme dans les autres sports venir s’inscrire dans un club. Comment peut-on y être introduit? La vraie manière de faire serait de s’inscrire dans une école de voile, d’apprendre d’abord les bases de la navigation. C’est très dur de commencer par la voile traditionnelle pour un novice. Tes projets? La route du Rhum dans 4 ans!
FOCUS
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SURF CARIBBEAN MAGAZINE HYPOLITE CHAMPION Sa passion pour le surf conjuguée à son attirance pour la photographie l’ont conduit il y a un an à créer son propre support médiatique sur la toile: Surf Caribbean Magazine. Une plateforme qui a pour ambition de donner à la Caraïbe sa juste place, tant pour la renommée de ses spots que par le vivier de champions qu’elle abrite. Comment as-tu découvert l’univers du surf? J’ai grandi à Sainte-Anne, au Helleux. J’y ai vécu jusqu’à mes 15 ans, avant de partir aux Etats-Unis puis dans différentes villes françaises. J’ai découvert le surf grâce à mon cousin qui pratiquait le body board, il me prêtait ses planches. Habitant près d’un spot de surf j’avais envie de m’y mettre, j’étais entouré de personnes qui en faisaient. Après avoir fait du body je suis tombé dans le surf vers 12/13 ans. Je me suis payé tout seul ma première planche. J’ai aussi beaucoup pratiqué le skateboard, avant qu’il y ait tous les lotissements nous faisions du skate sur les terrains en construction, à la “roots” !
des vidéos ou des photos, j’ai eu envie d’être au coeur de l’action! Je me suis acheté un bon appareil photo et après une première expérience au Quicksilver Pro France à Hossegor en 2013, j’ai eu le déclic. Mais je me
Pourquoi as-tu voulu créer ton propre magazine? Tout petit, il m’a été interdit de surfer, j’ai compensé ce manque en lisant des magazines. Je prenais la camera de ma grande sœur et je filmais mes amis. Plus tard, les événements ont fait que je suis devenu styliste sur Paris mais malgré cela je n’ai jamais quitté le surf des yeux grâce à Internet. A force de regarder
suis aussi vite rendu compte que ce milieu était saturé et qu’il allait être difficile de me faire une place. En réfléchissant, le seul moyen que j’avais de m’exprimer était de me démarquer en créant mon propre support, non pas en Europe, mais chez moi dans la Caraïbe. En faisant des recherches, j’ai constaté que non seulement les iîes de la Caraïbe regorgeaient d’endroits magnifiques, de spots de classe
“J’ai constaté que les îles des Caraïbes regorgeaient de spots de classe mondiale et de surfeurs talentueux...”
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FOCUS mondiale et de surfeurs talentueux quasi mis aux oubliettes, mais qu’en plus les grandes puissances du monde du surf (USA, Australie. etc...) puisaient dans les richesses du style et de la culture caribéens. Tout était déjà là, il suffisait de se baisser pour ramasser. La Guadeloupe est une pépinière de champions de surf et elle n’est pas la seule: Barbade, Porto Rico, la République Dominicaine et la Jamaïque sont très présentes. Créer un support médiatique propre au surf caribéen m’a semblé être une évidence.
“Pour moi, c’était obligatoire pour pouvoir communiquer avec tout le monde et mettre en avant la Caraïbe au niveau international.”
Pourquoi travailles-tu uniquement en anglais? D’abord par souci de communication entre les îles. Il y a une grande variété linguistique dans la Caraïbe, il y a l’espagnol, le français, l’anglais, le créole, le néerlandais… La seule langue susceptible de toucher l’ensemble de cette région est l’anglais. Pour moi, c’était obligatoire pour pouvoir communiquer avec tout le monde et mettre en avant la Caraïbe au niveau international. Je ne voulais pas être catalogué comme Français mais me positionner avant tout comme Caribéen. Je souhaiterais que la Caraïbe soit considérée sur la carte du monde du surf comme une destination à part entière, peu importe l’île d’ou tu viens, tu dois te sentir Caribéen. Resteras-tu centré sur le surf ou vas-tu aussi mettre en avant d’autres sports de glisse? Le magazine restera centré sur le surf avant tout. Mais cela n’exclura pas que dans l’un de mes reportages, un surfeur se mette à faire du skate, du kite ou du windsurf. Et même si ce ne sera pas un sport de glisse ce sera une activité
NAUTISME: MER NATURE liée à l’univers du surf, telle que la randonnée, un sport de combat, du vélo… Que fait un surfer quand il ne surfe pas? Beaucoup de choses! Quelles sont les valeurs que ce sport véhicule pour toi? Malgré les tensions qui peuvent exister de plus en plus sur les spots de nos jours, je pense que le surf, c’est le partage et le respect avant tout. Quand tu surfes, tu es dans une perpétuelle rencontre, que ce soit lors d’un voyage ou sur un spot à l’autre bout de l’île, tu es confronté aux autres, à la différence. Ce sont des valeurs essentielles que tu te dois de respecter. Quels sont tes prochains objectifs? Mes prochains objectifs sont centrés sur la communication. Tout d’abord, m’équiper d’avantage en matériel photo et vidéo est primordial. La crédibilité du magazine passera par sa qualité visuelle. Ensuite, ce sera de voyager dans les îles afin de rencontrer les acteurs de la scène du surf caribéen, car sans présence physique il n’y a pas de fiabilité. Mais pour cela il va falloir trouver des partenaires.
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A LA LOUPE!
CULTURE
GWA LABEL propos recueillis par 3D-4.0
Amélie Tintin de son nom de rappeuse Khyla, a défriché le terrain de la culture urbaine en Guadeloupe. Présidente de Gwa Label, elle est aujourd’hui initiatrice du festival Kamo Lari et commence à fédérer les acteurs sur le territoire. Quelle est ta fonction? Je suis la présidente de Gwa Label, une association pour la promotion de la culture urbaine et d’insertion par la culture. En tant qu’artiste Hip Hop (je suis une des premières rappeuses de Guadeloupe, la première qui ait sorti un EP), j’avais beaucoup de difficultés à trouver des réponses à ce que je faisais, à professionnaliser ce que j’aimais. J’avais envie de porter des choses mais je ne trouvais pas d’écoute attentive. Et donc, en 2001, j’ai créé ma structure.
jeune pour que ça me marque directement. J’ai toujours aimé lire, écrire, faire que mes écrits aient de l’impact, qu’ils soient directs et qu’ils se fassent bien entendre de manière à produire de l’effet sur les gens. Puis je
“Il ne fallait pas juste comprendre que nous étions capables de produire... mais également que le Hip Hop était notre force économique.”
As-tu grandi ici? Je suis née en banlieue parisienne dans le 94, mais on est arrivé ici lorsque j’avais une dizaine d’années, donc oui j’ai également grandi ici. J’ai toujours mes premières habitudes de Villeneuve-Saint-Georges mais c’est ici que j’ai fait mes armes, même en Hip Hop.
suis devenue une fan inconditionnelle de Wu Tang, Pete Rock, j’écoutais énormément de Rap, même si je ne sais pas comment c’est arrivé à moi. A Pointe-à-Pitre il y avait un magasin qui vendait des disques de Rap, j’y
Villeneuve-Saint-Georges, la ville d’où vient également Mc Solaar. Oui. Il était régulièrement dans notre maison de quartier avec Bambi Cruz mais j’étais trop 49
A LA LOUPE! ai rencontré les artistes de A.E.M. (Artistes En Mouvement) qui avaient une émission sur Radyo Tambou le vendredi soir. Tous les rappeurs et DJ de l’époque y faisaient leurs armes. C’était du freestyle toute la soirée de 20h jusqu’au lendemain matin. Nous avions libre antenne, après le samedi matin c’était Dance Hall et Reggae. C’est là-bas que Moddy Mike a fait ses débuts, c’était mon DJ à l’époque. Lorsque j’ai écrit mon premier texte, en 1995/96, j’avais 15/16 ans, j’y suis allé, j’étais la seule fille et pendant des années je le suis restée d’ailleurs. Je me suis fait “clashée”, j’ai montré que je répondais et c’était parti. Je suis une vraie enfant du Hip Hop. Je continue de m’amuser, de poster des sons sur Souncloud mais j’ai bien compris
scolaire où les enfants ont des difficultés avec le français, pour créer une alternative. Ils n’aiment pas Victor Hugo mais ils aiment Booba, que l’on aprécie ou non ses écrits, c’est différent mais c’est un auteur comme Kery James. Si tu es capable d’improviser un texte, tu seras également en mesure de répondre et d’argumenter dans ton quotidien. Comment t’est venue l’idée de te présenter au Talent des Cités? L’association Gwa Label est née en 2001 et le projet Kamo Lari (prendre des nouvelles) existe depuis 2004, mais il fallait qu’il murisse encore, comme un bon vin. C’est en 2008 que j’ai considéré qu’il avait du sens et il a donc obtenu le Talent des Cités catégorie Emergence en novembre 2008. Juste après, il y a eu les grèves en Guadeloupe et donc d’autres choses à reconstruire après ces évènements; nous avons d’ailleurs mis à profit nos compétences avec l’association afin de démontrer nos capacités à créer des projets innovants, contribuer à l’épanouissement d’enfants dans les écoles. Et ce n’est que l’année dernière que je me suis sentie prête et les gens me semblaient plus réceptifs. L’Etat également, ne serait-ce qu’au niveau des ministères, ce n’est que depuis cette année qu’il y a un centre culturel Hip Hop à Paris. Il ne fallait pas juste comprendre que nous étions capables de produire des choses, mais également que le Hip Hop était notre force économique. De ceux que je voyais à l’époque dans le Hip Hop, certains sont enseignants, comme Steve Gadet A.K.A. Fola, le parrain de cette première édition de Kamo Lari, aujourd’hui Maitre de conférences à l’Université de Martinique. Lorsqu’il fait ses cours, il parle de ses expériences dans le Hip Hop. Ce n’est pas une influence néfaste, très peu prennent conscience du travail effectué par ce type de personnes car ils n’ont aucun
quel était mon rôle. Je suis quelqu’un qui porte beaucoup, cela ne me dérange pas de rester dans l’ombre. J’ai constaté par moi-même ce que le Hip Hop avait apporté à ma vie, écrire du Rap, être moi-même et de la même façon pour tous ceux que je voyais évoluer dans ce milieu. Je ne pouvais pas être la seule que le Hip Hop avait sauvée, si cela avait marché pour moi, c’est qu’en créant des projets on pouvait en sauver d’autres. L’association est née dans ma tête. J’ai participé à beaucoup de formation, à l’IRMA, en 2002 j’ai travaillé au Printemps de Bourges, j’ai obtenu une licence en gestion de projet culturel... J’ai créé des ateliers d’écriture Hip Hop et Slam en milieu 50
CULTURE recul sur ces situations, ils ignorent que toutes ces personnes ont travaillé comme des acharnées pour en être là aujourd’hui. La première édition du festival “Kamo Lari” a eu lieu les 25, 26 et 27 juin dernier. Quel bilan en dresses-tu? Nous avons accueilli environ 400 personnes enregistrées, sans compter les exposants et leur entourage. Ce qui peut paraître dérisoire mais pour une édition béta, c’est un bon chiffre. C’est tout de même un salon de la Culture urbaine, qui je pense à déjà bloqué beaucoup de personnes qui ne pensaient pas avoir leur place de par cette dénomination. Nous avons réuni des associations telles que Kolimel, Destination Réussite (dont Krys est le créateur et président), des maisons de productions, des marques comme WHP, Stay Fly, des réalisateurs, des sites comme Lokal vidéo, des sports urbains avec le Freebord, la Slackline, le Street Workout. Tous ces gens sont donc venus présenter leurs activités, et faire voir qu’il faudra compter avec eux désormais. Et ils ne représentent même pas la moitié des personnes de ce type sur le territoire. Mais encore une fois, c’était la version une, il fallait poser une première pierre à l’édifice. En dehors des visiteurs, les exposants entre eux ont créé des liens pour élaborer des projets communs. Les 18/35 ans peuvent bénéficier d’aides en termes de mobilité vers le Québec, Montréal et même au-delà dans le monde. Il y a des possibilités, il faut juste les déclencher. Il n’y a plus d’obstacles, tout est dans la création. Nous nous projetons déjà dans la deuxième édition…Car maintenant Kamo Lari sera un rendez-vous annuel.
GWA LABEL Facebook officiel : Gwa Label Tel : 06.90.540.661 E-mail: gwalabel@gmail.com
A LA LOUPE!
LOISIRS
SLACKLINE propos recueillis par Ceebee 4x4
Depuis quelques mois, l’association Slackool propose au grand public de s’initier à la Slackline, en s’aventurant sur des sangles tirées entre deux arbres. Olivier Jeangoudoux et Clément Huguenot nous expliquent pourquoi cette activité est parfaitement adaptée à notre environnement. Depuis quand votre association existe-telle? Qu’est-ce qui vous a motivés à la créer? Depuis février 2015. Nous avons voulu regrouper tous les pratiquants qui étaient isolés, pour nous retrouver d’abord, puis pour faire découvrir cette activité car elle attire beaucoup de personnes, que ce soient des résidents ou des touristes. C’est une activité supplémentaire à pratiquer sur la plage. Il y a les arbres, le soleil… tout ce qu’il faut pour pratiquer. Nous avons eu envie d’amener cette activité en Guadeloupe.
La pratique nécessite-t-elle une sangle adaptée ou peut-on bricoler simplement son propre matériel? Non, on a tendance à croire qu’on pourrait acheter n’importe quelle sangle mais on ne pourrait pas l’étirer à l’horizontale, elle ne supporterait pas la tension. Il y a plusieurs tailles adaptées aux différentes formes de slackline, certaines sangles larges sont fabriquées pour effectuer des sauts, d’autres pour marcher sur de courtes distances.
La Slackline trouve-t-elle ses origines dans le funambulisme? Cela vient plutôt de l’escalade, l’idée est venue de grimpeurs qui entre leurs séances marchaient sur leurs bouts de sangles restant pour s’entraîner, faire un peu de yoga… Par la suite, il y a des gens du cirque qui l’ont utilisée mais cela n’a rien à voir avec le funambulisme, que ce soit au niveau des sensations, le fait de marcher sans balancier notamment, mais aussi parce qu’un funambule marche sur un câble d’acier, donc beaucoup plus dur.
Cela requiert-il des capacités physiques et mentales particulières? Pas forcément au début, mais justement l’activité permet de les travailler. Elle développe par exemple la concentration (on est obligé de se concentrer pour y arriver), la proprioception (le fait de ressentir la position de ses membres). Poser ses pieds et avancer sur quelque chose qui n’est pas stable, cela oblige à trouver son centre de gravité. Cela développe aussi la motricité sensorielle. 53
A LA LOUPE! Pour un débutant, cela peut être très frustrant car on y arrive rarement dès la première séance. Est-ce comme en vélo, il y a un déclic à un moment donné? Il faut vraiment connaître les mouvements de base : se tenir bien droit, lever les bras en hauteur, regarder le plus loin possible, fléchir un peu les jambes, positionner son bassin bien droit, prendre sa respiration et resté concentré. Quand on arrive à grouper tous ces éléments cela va très vite.
Cela rappelle un peu les parcours en accrobranche, on est dans la nature, on circule entre les arbres... Exactement. Cela peut d’ailleurs s’intégrer à un parcours d’accrobranche. A partir de quel âge peut-on s’initier? Dans l’association, on commence dès 10 ans, mais dans le cadre de nos interventions lors d’événements, on peut prendre en charge les enfants à partir de 4/5 ans.
“C’est une activité qui ne demande pas d’acheter un équipement sportif... cela ne fait pas de bruit, ne pollue pas.” ” Est-ce que certains sports préparent ou permettent d’être à l’aise plus rapidement? C’est plus une notion d’équilibre que de sport. Beaucoup de personnes ont des années de surf ou d’escalade mais n’apprennent pas plus vite. Les pêcheurs ici en revanche sont souvent très à l’aise… Tout le monde peut y arriver, sportif ou non, c’est juste une question de temps et d’envie.
Il y a un aspect social et éducatif dans votre démarche, comme lorsque vous intervenez auprès des enfants des cités? Oui, nous sommes intervenus dans le quartier des Lauriers, grâce à cela nous allons passer dans les écoles à partir de la rentrée prochaine. Cela permet aux gens de se rencontrer, que ce soient les jeunes des quartiers ou ceux de la plage, cela crée un phénomène, une petite animation.
Quelles sont les différentes pratiques possibles en slackline? Il y a la slackline pour marcher, la trickline pour commencer à faire de petites figures, des tours… La waterline se pratique au-dessus de l’eau et la highline en hauteur. La jumpline consiste à réaliser des figures acrobatiques.
S’agit-il d’un sport d’exhibition ou bien peut-il déboucher sur d’autres perspectives (compétitions, niveaux à franchir…)? Aujourd’hui, il n’y a pas encore de réglementation, hormis pour la jumpline où des compétitions existent déjà. On est alors noté sur des figures acrobatiques. Mais pour ce
Est-on assuré lorsqu’on pratique en hauteur? Oui, on est attaché avec un baudrier. C’est la sécurité avant tout. 54
LOISIRS qui est de marcher, il y a des records mais pas vraiment de compétition. Plus la pratique sera promue, plus il y aura de gens pour pratiquer et l’on pourra alors créer une fédération pour encadrer la pratique et divulguer les aspects sécuritaires, un travail que l’on met déjà en place. La plage est-elle le terrain le plus adapté? Absolument, la chute est moins méchante sur le sable. Les cocotiers sont beaucoup plus solides que certains arbres en forêt, parfois la tension peut casser des arbres, il faut les connaître pour éviter cela. Mais les cocotiers résistent aux cyclones! Vous répondez à un réel besoin, car au bout d’un moment rester sur la plage à ne rien faire, cela finit par ennuyer. Tout à fait. C’est une activité qui ne demande pas d’acheter un équipement sportif, qui peut se pratiquer en plein air, cela ne fait pas de bruit, cela ne pollue pas. Nous avons aussi une pédagogie car nous replantons les arbres, ce sont nos outils de travail. De quels soutiens auriez-vous besoin actuellement? Nous sommes à la recherche d’un terrain, nous aimerions pouvoir y installer des poteaux pour venir régulièrement poser des sangles. Des partenariats sont en train de se mettre en place avec des communes. Dans le cadre scolaire, nous pouvons intervenir régulièrement. Nous cherchons aussi des sponsors qui nous permettraient de développer l’activité, d’acheter de nouvelles sangles…
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SURF CARIBBEAN
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SOCIÉTÉ
SAVEUR FRUITÉE propos recueillis par Ceebee 4x4
Ses sablés créoles aux arômes de fruits ou d’épices ont séduit le consommateur en Guadeloupe. MarieKetty Bordin, ancien chef de cuisine, raconte les débuts de sa petite entreprise familiale. Une affaire qui valorise les richesses locales et se développe en jouant la carte de la proximité.
Qui est à l’origine de la société? Comment est-elle née? C’est moi, Bordin Marie-Ketty. Je travaillais à la Cocoteraie, j’étais chef de cuisine, après un licenciement et un an et demi sans emploi, je me suis dit que j’étais prête à travailler pour très peu par rapport à ce que je gagnais avant Je me suis mise à fabriquer des sablés, les ai fait goûter autour de moi, ils ont été appréciés et de là est partie la société. Ce qui était le plus dur pour moi, c’était d’aller vendre le produit. Ce sont deux compétences différentes la cuisine et la vente. En 2011, j’ai commencé à tester les recettes, le vrai départ cela a été en 2013.
Combien de personnes sont employées aujourd’hui, quelles sont leurs fonctions? Je suis toute seule et j’ai mes frères qui m’aident pour la distribution. C’est une histoire de famille. D’où vous est venue l’idée des sablés créoles? Quand j’avais 7 ou 8 ans, je réalisais déjà des petits gâteaux à Marie Galante dont je suis originaire. J’ai préparé un CAP de cuisine, sans vraiment penser à monter mon entreprise. J’ai travaillé dans la gastronomie, mais je pense que c’est avant tout un don qui est m’est remonté, pour exploiter cette richesse. 57
A LA LOUPE! De quelle façon vous approvisionnezvous? Avec les maraîchers de la Grande Terre. Je vais chercher les fruits auprès des commerçants ou des agriculteurs, les épices (cannelle, gingembre) proviennent de Dominique.
saveurs, par exemple le curcuma. Depuis un an je cherche à l’intégrer dans une recette, mais cela prend du temps. Ce sont des choix que vous réalisez en fonction des goûts ou des apports des fruits? Je connais les saveurs, certains fruits ont plus d’arôme que d’autres. J’ai essayé avec des mangues, mais ce n’est pas possible. Il faut enlever la teneur en eau pour les sablés.
“Je ne travaille que des fruits d’ici. Je n’utilise pas de conservateurs”
Comment vous développez-vous actuellement? Nous sommes un peu partout maintenant, dans les magasins de proximité, les supermarchés, les stations services, les boulangeries commencent aussi à nous ouvrir leurs portes. Nous prévoyons aussi de distribuer auprès des restaurateurs, avec de plus petits paquets. Nous réalisons aussi des corbeilles pour les gens qui partent et veulent un offrir un produit vraiment local, avec des confitures… Ce que
Serait-il possible de réaliser vos produits uniquement avec des ingrédients locaux? Pour la farine non, avec de la farine de manioc ce serait trop sec. Mais je ne travaille que des fruits d’ici. Je n’utilise pas de conservateur. Je suis toujours à la recherche de nouvelles
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SOCIÉTÉ je ne peux pas faire avec les sablés je le fais avec les confitures, comme avec l’hibiscus. On peut ainsi marier les deux et toaster les biscuits, conjuguer les parfums. J’essaie de valoriser les produits un peu oubliés, les cajoux, les amandes “peyi”, les choses que les gens laissent de côté mais qui sont bonnes pour la santé. Je reviens un peu à la racine. La mention “Made in Gwada” sur les paquets correspond à cette idée? Oui, le pays possède beaucoup de richesses qu’il faut découvrir.
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Quelles sont les difficultés lorsque l’on crée son entreprise? Elles sont multiples ! Je dirais que c’est d’abord savoir ce que l’on veut, parce que c’est dur. Il faut avoir la force et surtout l’amour de ce que l’on fait, sinon les difficultés vous envahissent. Il faut investir, mettre tout ce que l’on a pour pouvoir commencer, réfléchir à la façon de s’en sortir. Il y a les charges, les contraintes… Il ne faut pas penser tout de suite au gain mais à ce que l’on peut donner. Vous proposez vos produits à des prix accessibles, la société a-t-elle aussi vocation à fabriquer des produits plus haut de gamme? Oui, c’est le but d’y arriver, mais je voulais d’abord faire connaître ce produit aux Guadeloupéens et le leur faire apprécier. Si j’incorporais par exemple le cacao dans mes recettes, qui ici est coûteux, ce serait un produit de luxe. Il faudrait des épiceries fines pour le distribuer. Je voudrais garder le produit de base mais en changer l’emballage, le format.
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LES INTERVIEWS COMPLÈTES + BONUS LOUPE MAGAZINE
CINEMA
LA RAGE AU VENTRE Réalisateur: Antoine Fuqua Avec: Jake Gyllenhaal, Rachel McAdams, Forest Whitaker Genre: Drame Date de sortie: 22 juillet 2015
Champion du monde de boxe, Billy Hope mène une existence fastueuse avec sa femme et sa fille qu’il aime plus que tout. Lorsque son épouse est tuée, son monde s’écroule. Il perd sa maison, sa fortune et la garde de sa fille lui est retirée, la justice estimant son comportement incompatible avec son rôle de père. Au plus bas, il trouve une aide précieuse en la personne de Tick Willis, un ancien boxeur avec lequel il reprend l’entraînement. Un scénario plutôt classique (la voie vers la rédemption), agrémenté dans la B.O. du nouveau single d’Eminem qui initialement devait tenir le rôle principal. Note : •••••• 60
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ANT MAN Réalisateur: Peyton Reed Avec: Paul Rudd, Michael Douglas, Evangeline Lilly Genre: Action / Science-Fiction Date de sortie: 14 Juillet 2015
Adapté d’une série de bandes dessinées Marvel, ANT-MAN s’inscrit dans la ligne des productions à grand spectacle de ces dernières années. Scott Lang, un petit escroc doté d’une capacité étonnante (celle de rétrécir à volonté tout en démultipliant sa force), doit accepter la part de héros qui est en lui afin d’aider son mentor, le docteur Hank Pym, à protéger le monde de redoutables menaces. Un film divertissant et une nouvelle pièce du puzzle dans l’univers Marvel. Note : ••••••
PORT-AU-PRINCE: DIMANCHE 4 JANVIER Réalisateur: François Marthouret Avec: Emmanuel Vilsaint, James Star Pierre, Rosa Bursztejn Genre: Drame / Historique Date de sortie: 29 juillet 2015
Alors qu’Haïti célèbre le bicentenaire de sa déclaration d’indépendance, des manifestations étudiantes et populaires ont lieu depuis des mois contre la dictature du Président Aristide. C’est dans ce contexte que vont s’opposer deux frères: Lucien, un étudiant en philosophie engagé dans le combat vers la démocratie et Little Joe, un voyou recruté pour réprimer la marche des étudiants. Note : ••••••
LES FANT4STIQUES / MISSION IMPOSSIBLE : ROGUE NATION 61
SÉRIES
TRUE DETECTIVE SAISON II Créee par: Nick Pizzolatto (2014) Avec: Collin Farell, Nick Vaughn, Taylor Kitsch, Rachel McAdams Genre: Drame / Policier
Après une première saison exceptionnelle, la série revient dans un nouveau décor. Mêlant toujours enquête policière (la disparition d’un administrateur dans une petite ville de Californie) et manigances politiques, elle réunit trois investigateurs (Collin Farell, Rachel McAdams, Taylor Kitsch), tous torturés par leur passé ou leurs difficultés relationnelles. Diffusée sur HBO depuis le 21 juin, la saison 2 de True Detective est sans doute la série la plus attendue de l’été. Intrigue, jeu d’acteur, bande-son et décors la sortent encore une fois du lot. On est déçu de ne pas y retrouver Matthew McConaughey et Woody Harrelson, le duo qui avait contribué à rendre le premier volet mythique, mais le nouveau casting est à la hauteur des espérances. Note : ••••••
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MR. ROBOT Créée par: Sam Esmail (2015) Avec: Rami Malek, Martin Wallström, Christian Slater Genre: Drame / Thriller
Elliot (Rami Malek) est un hacker qui travaille dans la cyber-sécurité le jour et se livre à des activités secrètes la nuit. Il ne parvient que difficilement à nouer des relations, préférant consacrer sa vie à espionner des personnes grâce à ses talents en informatique. Jusqu’au jour où un homme mystérieux (Christian Slater) le contacte pour mettre à bas l’activité de grandes firmes américaines. Le pilote de la série nous entraîne dans l’univers complexe et dérangeant d’un sociopathe qui pourrait bien être le Robin des Bois des temps modernes. A suivre à partir du 24 juin. Note : ••••••
SENSE8 Créée par: Andy et Lana Wachowski, J. Michael Straczynski (2015) Avec: Brian J. Smith, Doona Bae, Tuppence Middleton Genre: Science-fiction/ Fantastique
Lorsque Angelica (Daryl Hannah: Splash) met fin à ses jours, elle transmet un étrange pouvoir à huit personnes, dispersées sur la planète. Celles-ci vont découvrir qu’elles sont connectées par la pensée et ont la faculté d’intervenir dans leurs vies respectives, surtout lorsqu’une d’entre elles se retrouve en danger... 12 épisodes où se mêlent suspense, émotion et anticonformisme, par les créateurs de Matrix et Cloud Atlas. Note: ••••••
POWER - TYRANT - EXTANT Saison II / BALLERS / BETWEEN 63
JEUX VIDÉOS
F1 - 2015 Editeur: Codemasters Genre: Simulation Date de sortie: 10 Juillet 2015
F1 2015 s’annonce comme l’expérience de formule 1 la plus authentique. Le jeu a été refait à neuf et se présente comme un vrai championnat, avec des pilotes sous licence, des caméras dans le public ou les stands, le champagne sur le podium... Vous pourrez commander vos ingénieurs et sentir les changements produits par la météo, la pression des pneus, la température de la route, grâce aux effets visuels, audios et aux vibrations du volant... Un véritable plongeon dans l’univers de la F1, sur PC, XBOX1 et PS4. Note : ••••••
INVENTIONEERS Editeur: Filimundus AB Genre: Réflexion Date de sortie: Disponible
Découvrir les lois de la physique amusera autant les enfants que les adultes avec ce jeu. A chaque niveau, il faut réaliser une nouvelle invention en combinant rouages, moteurs... afin d’atteindre une cible. A installer sur sa tablette ou son smartphone. Note : ••••••
GOD OF WAR III REMASTERED / MADDEN NFL 16 / UNTIL DAWN 64
SEPT. 2015 #7
LE PROCHAIN NUMERO EN SEPTEMBRE 2015 RETROUVEZ LES ANCIENS NUMÉROS SUR LE SITE
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