LB n°30 : les objets du voyage

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SOMMAIRE les objets

du voyage

Edito................................................ 3 Ôde à VoyageVoyage.................... 4 La carte postale : du kitsch au bea uf.. 6 Victoria, Cérès et Alfred............... 8 L’Hermione..................................... 10 Vaine cartographie des étoiles.... 12 La Fille d’Éole.................................. 14 La Carte du Rattrapeur.................. 19 Sexo : 1 0 obj ets du voyage util isés de manière détournée ............................... 16 Test : quel voyageur êtes- vous ?.................... 17 Culture TV : Le dessous des cartes.......... 24 Super-Série : Scrubs......................... 25 Ciné : Le cinéma bel ge ............................ 27 B.F.M. Food : le CH OC des Titans .............. 28 Perspective : l ’avis de l a Fourmi .............30 Crobards d'humeur..........................32 Courriers du palpitant.................... 34 Le choix de la rédaction................. 35 Jeux : - le bingo des selfies..................... 36 - le qui est-ce des lunettes........... 37 - mots-croisés................................ 38

Rectificatif concernant l'article intitulé "Séquestration" et publié au nom de Polychrome dans le Louvr'Boite de septembre 2015. Il y a eu un malentendu lors de la publication de la double page "Jeux Polychrome". En effet, cet article a été envoyé à l'impression par son auteur sans l'aval des membres de l'association. Il se trouve que nous ne cautionnons pas l'approche employée, que nous jugeons ostensiblement sexiste en ce qu'elle contribue de fait à la culture du viol. L'auteur avait souhaité s'inscrire dans une perspective BDSM (Bondage, Discipline, Domination, Soumission) mais il a omis d'expliciter une composante essentielle de ces pratiques : le consentement des deux parties. Nous nous désolidarisons donc ouvertement de ce document, présentons nos excuses à celles/ceux qui ont été choqué-e-s et travaillons actuellement à la rédaction d'une charte éthique afin d'éviter des problèmes analogues à l'avenir.

Polychrome


Éd ito « Non, je te fais pas la bise, je suis malade » Combien de fois entendons-nous ou disons-nous cette phrase par jour, dès qu’une goutte pend au nez ou qu’un petit virus élit domicile dans nos organismes fragiles… Cette excuse — car, disons-nous le sincèrement, c’est une excuse : depuis quand effleurer les joues d’un compatriote lui refile nos miasmes ? — s’installe doucement dès septembre avec le déclin de l’été et participe de cette déprime post-rentrée qui ne fait que s’accroître avec le temps. Mais le Louvr’Boîte n’est pas malade ! Il reste votre fidèle compagnon du métro, des études et de tout le reste (à vous de voir quelle utilisation vous en ferez…). Pour lutter contre l’arrivée des températures polaires, partez pour les tropiques, là où l’amour se fait en musique (NON !) ; évadez-vous avec ce numéro consacré aux objets du voyage. Aux objets du voyage : leurs artefacts bien sûr, mais aussi leurs destinations et leurs buts. D’Amelia Earhart à Desireless en passant par les timbres et la cartographie des étoiles, accordez-vous encore quelques minutes de navigation dans les dessous des cartes, boussoles et autres sextants. Bon vent ! Sophie Leromain & Aurélien Locatelli

Louvr'Boîte

Le j o u rn al de s é lè ve s de l' É c o le du Lo u vre . S e p t i è me an n é e . o c t o bre 2 01 5 . 0, 5 €.

École du Louvre, Bureau des Élèves, Porte Jaujard, Place du Carrousel, 75038 Paris cedex 01. Tél. : +33 (0) 1 42 96 13.

Courriel : journaledl@gmail.com. Facebook : fb.com/louvrboite. Twitter : @louvrboite. Tumblr : http://louvrboite.tumblr.com. Instagram : @louvrboite

Ont contribué à ce numéro, dans l'ordre alphabétique :

Herminie Astay, Amélie Challier, Clothilde David, Solène Devaux-Poulain, Sarah Favre, Lila Franitch, Camille Giraud, Maximilien Grémaud, Anne-Elise Guilbert-Tétart, Bastien Hermouet, David Ledrich, Sophie Leromain, Aurélien Locatelli, Yohan Mainguy, Lorenzo Oliva, Vincent Paquot, Elise Poirey, Marine Roux, Margaux Ruaud, Laure Saffroy-Lepesqueur, Adèle Steunou, Clémence Trossevin. couvertures : Laure Saffroy-Lepesqueur.

Sophie Leromain. 1969-9611. Dépôt légal : octobre 2015. Herminie Astay & Aurélien Locatelli. ISSN Imprimé sur les presses de l'École du Louvre (France). : Aurélien Locatelli. Saufmention contraire, © Louvr'Boîte et ses auteurs. 5 Camille Giraud.

Directrice de publication : Rédacteurs en chef : Maquette Relecture :


Ôde à

Vo y a g e Vo y a g e Texte : Sophie Leromain - Illustrations : Herminie Astay & David Ledrich

Des notes de synthé, des percus (aussi au synthé) et une voix qui entonne « Au-dessus des vieux volcans… ». Pas de doute, vous êtes bien dans les années 80 et ce chant si mélodieux que vous êtes en train d’ouïr est le plus gros — si ce n’est le seul — hit de Desireless, cette chanteuse androgyne à la coiffure digne d’un balai-brosse. Peut-être que, comme moi, vous écoutez encore cette chanson en 2015, empli de nostalgie pour une époque où vous n’étiez même pas né. Cependant, c’est avec des sentiments contradictoires que je fais résonner ce son mélodieux dans mes oreilles. Pourquoi ce hit, pourtant n°1 dans pas moins de douze pays dont le Liban, la Thaïlande et la Yougoslavie, reste un don’t des soirées et suscite, lorsque vous essayez une percée entre les Liza Monet et autres boom-boom, des « Oooh nooooon », « Qui a mis ce truc ? » et autres interjections mécontentes, alors que nous sommes dans son pays natal, la France ? (NB : Voyage Voyage n’aura jamais atteint la première place du Top 50 chez les baguettes-à-bérets). Je reste persuadée que cette chanson est comme une vieille ritournelle, un disque qui se serait rayé à force d’être joué et, victime de son succès, détestée par la force des choses. C’est pour cela que j’aimerais rendre ses lettres de noblesse à cet hymne qui est à l’année 1986 ce qu’I willsurvive est à 1999. Desireless (ou, du moins le compositeur/parolier, Jean-Michel Rivat) a réussi par cette chanson un coup de maître, comme tous les créateurs de tubes. Telle une formule magique de sorcellerie jetée sur l’eau sacrée d’un fleuve indien, le simple fait d’évoquer son titre arrivera à mettre en tête ce refrain si entraînant pendant un moment, plus loin que la nuit et le jour. Refrain qui est d’ailleurs mis en valeur par une simple mais efficace pause de deux temps avant le mot « voyage », répété deux fois (et près de cinquante en tout). Il est aussi important de remarquer l’accord entre le sujet, les paroles et la musique. Cela semblerait évident pour une chanson mais finalement, tous les tubes ne respectent pas ce principe (souvenez-vous de Dragostea din tei : à quel moment « l’amour sous un tilleul » justifie un « Allo » initiateur et des gus qui dansent sur un avion ?). Que ce soit les rythmes, que l’on peut qualifier d’« exotiques » (entre gros guillemets), les lieux du monde entier évoqués ou ce refrain entêtant, tout, je dis bien tout, évoque ce voyage qu’on nous assène. Et non, Claudie (vraie prénom de Desireless), je ne m’arrête pas, je continue et je le dis tout haut : écouter ta

chanson me transporte effectivement chez les blacks, chez les Sikhs, chez les jaunes (c’était les années 80, on fermera les yeux sur le caractère douteux de ces appellations…). Je soulignerai enfin la poésie du texte, qui, il faut bien l’avouer, n’est pas à jeter par-dessus bord ; elle participe de ce chemin spirituel que l’on parcourt, le casque sur les oreilles (ou les écouteurs, si vous êtes plus team minimaliste). Ainsi, tout semble-t-il nous faire voyager mais, si votre mémoire ne vous fait pas défaut, un détail vous titillera : le clip. Et oui, ce « film de Bettina Rheims » qui ne passe plus que sur MCM Pop — le Nostalgie des vidéoclips —, n’a de voyageur que le vieux powerpoint qui défile en fond, réalisé grâce à Google Images (anachronique, je sais, mais vous comprenez l’idée). Néanmoins, comme pour le reste, il n’est pas difficile d’y trouver une certaine beauté. Ce clip, qui se déroule clairement dans un hôpital psychiatrique, est beaucoup plus noir qu’il n’y paraît. Outre le fait qu’une femme se fasse peloter par un roux, il se passe des choses pour le moins bizarres dans cette salle : un homme tente de rouler une pelle à un globe terrestre gonflable ; son voisin, un géant, effectue des mouvements que je ne saurais qualifier ; trois vieilles font semblant de jouer aux cartes ; une femme s’empiffre de gâteaux qu’elle jette par terre… puis tout ce beau monde finit par se réunir devant le diaporama. Je ne suis pas une experte ès clip, mais je ne pense pas trop me mouiller en affirmant que celui-ci n’est pas juste un caprice de la part de Claudie qui souhaitait se déhancher devant un vidéo-projecteur. On peut y déceler un réel sens et me viennent à l’esprit plusieurs hypothèses me paraissant plausibles. La plus séduisante rejoint ce voyage spirituel, déjà évoqué, se trouvant à la portée de tous et notamment aux plus imaginatifs, ceux dont l’esprit est le plus libre. Une chose est sûre, je — et peut-être vous aussi — voyage (voyage) tellement que le retour à la réalité en est presque difficile, mais ce n’est pas grave ; la force d’une chanson réside dans le fait qu’il suffit d’appuyer sur « retour » pour la recommencer. Voyage voyage, éternellement.

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La carte postale :

d u ki t sc h a u b ea u f Texte : Yohan Mainguy - Illustration : Herminie Astay

Vous avez sûrement déjà remarqué comme il est compliqué de choisir une carte postale. Correspond-elle bien à son/sa destinataire ? Lui plaira-t-elle ? Est-elle vraiment belle (la carte, pas la personne) ? A l’occasion de cet encore très récent traumatisme de la rentrée, retour sur cet objet n°1 du voyage ; il ne s’agit pas là de vous faire revivre l’Histoire de la carte postale (ce qui, avouons-le, serait chiant à mourir) mais plutôt de s’intéresser à ce que l’on peut observer sur lesdites cartes. Exit cours d’Orient, d’Inde, d’Histoire de l’art des temps modernes : laissez-vous entraîner un instant dans les vicissitudes de l’iconographie postale. Cela ne vous aura pas échappé, et c’est la raison d’être de cet article : les images que revêtent certaines cartes postales s’avèrent parfois déstabilisantes. Je ne parle pas là du mauvais cadrage d’une photographie, ou de la photo trop « cliché » qui semble parfois sans intérêt. Non, je veux parler ici de ces montages de goût douteux qui hantent les présentoirs de boutiques, ces mêmes chatons qui se retrouvent dans tous les bureaux de tabac de France depuis des années et qui sont peut-être déjà morts de vieillesse (ou jetés contre un mur), ou encore ces photos de gens à poil qui n’ont pourtant que peu à voir avec ce que l’on observe quand on part en vacances dans le Sud. En effet, on se retrouve très souvent nez à nez avec des montages que l’on croirait sortis des années 80, quand ce ne sont pas les photos elles-mêmes qui semblent en provenir. Non sérieusement, il ne faut plus envoyer de photos de plages bondées à souhait à côté d’un gros dauphin que l’on croirait prêt à vous sauter à la gorge¹, ou surmontées d’un gros soleil souriant tout droit sorti d’un logiciel pour Windows 98. Pour ce qui est des chatons et des chiots, entendons-nous bien : oui, c’est mignon, mais associé à une quinzaine de photos de monuments de la même ville ça finit généralement par ressembler au mur du salon de chez Mémé Germaine. Et sinon, représentés seuls ou dans un panier, ces chères petites bêtes n’ont plus rien à voir avec les vacances ; à moins que vous en ayez adopté en août, mais je ne pense pas que cela vaille vraiment le coup d’envoyer des cartes postales pour ça. En parlant de cartes qui n’ont rien à voir avec ce que l’on fait pendant les vacances : celles avec des photos de gens à poil. Enfin, rien à voir pour la plupart d’entre nous du moins ; mes excuses à nos lecteurs naturistes. Pour en revenir au sujet, une photo de cinq personnes nues courant au bord de l’eau ne dira vraiment pas grand-chose de vos vacances sur la côte Atlantique à vos amis ; elle ravira leurs yeux, à n’en point douter, et pourra peut-être leur décocher un sourire de type « Ah, il est con Jean-Pierre ! ». Ou

alors je me trompe, et à en juger par le nombre de cartes de ce type envoyées tous les ans cela implique qu’une part nonnégligeable de la population française passe ses vacances à poil. Ou alors, ultime solution mais bien peu probable : il s’agit d’un soutien discret au mouvement de la liberté de la fesse. Je laisse aux non-initiés le soin de découvrir tout ça par eux-mêmes. Sans transition, et parce que c’est cool d’en parler juste après les fesses à l’air : les cartes de Lourdes. Oui bon dit comme ça, on peut se demander ce que ça fait là mais il faut bien avouer que ça ne rentre dans aucune catégorie précitée : pas de chatons, encore moins de gens à poil… Les cartes classiques du lieu n’ont certainement rien d’exceptionnel, mais je me devais de partager avec vous une trouvaille de cet été : une carte 3D de la vierge apparaissant à Bernadette Soubirous. Le contraste entre la scène représentée et la technique utilisée m’a paru juste génial, même s’il ne vaut pas cette jeune fille que j’avais vue un jour dans le métro à Paris, avec un cabas de courses de Lourdes sur lequel étaient inscrites différentes prières autour d’une apparition de la vierge dans un cadre rose ; si si, ça existe. Moins impressionnant que les cartes 3D avec des tigres bondissants bien-sûr, mais infiniment plus drôle ; notons par ailleurs que si l’Église veut se moderniser, ce n’est pas en vendant des sacs de courses ou des cartes 3D qu’il faut le faire, mais plutôt en s’attaquant (sérieusement) à des problèmes contemporains. Bref, pour faire court : plus de gens tout nus, plus de chatons et tout se passera bien. Enfin bon, si vous trouvez des cartes postales qui valent vraiment le coup d’œil n’hésitez pas à nous les envoyer² ! Ça nous ferait zizir.

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¹ Selon des révélations plutôt récentes de nos confrères du Gorafi, les dauphins ne nous voudraient pas que du bien… ² L’adresse du journal est celle de l’école, il faudra juste préciser « Louvr’Boîte ». L’adresse de l’école est écrite au dos de votre carte étudiante, vous n’avez aucune excuse !


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Illustration : Marine Roux

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Victoria, Ceres... et Al fred

Texte : Anne-Elise Guilbert-Tetart - Illustration : Clothilde David

Petit, lors de vacances ou weekends pluvieux, vous avez surement fouillé dans le grenier de vos grands-parents à la recherche de quelques trésors enfouis. Chose tout à fait honorable et excitante surtout lorsqu’ils ont une vieille maison à la campagne. Prêt à affronter araignées et autres démons vivant cachés depuis des décennies, vous aviez dans votre subtile imagination l’idée de retrouver une carte au trésor menant à une cachette dans le jardin, ou du moins à une superbe panoplie de chevalier ou de princesse. Le cœur vaillant et noble, vous vous êtes lancé dans cette quête dangereuse et poussiéreuse en ouvrant malles et cartons et en faisant peur aux souris. Après des heures de dur labeur, grande fut votre déception, comme celle vos cousins prédécesseurs, car vous n’avez rien trouvé mis à part de vieux bibelots ou la dernière télévision tombée en panne. Vos rêves réduits en miettes, comme celles laissées par vos nouveaux amis rongeurs, vous vous êtes tournés vers les souvenirs de famille, gros albums en cuir granuleux, qui eux ne se tarissent pas. Entre photos de nourrissons nus et de chiens au regard pétillant, vous avez trouvé quelque chose d’étrange. Dans un exemplaire de ces gardiens d’un temps révolu, il n’y avait point de photos mais des petits bouts de papiers colorés et un peu jaunis. Cette forme vous était familière mais avec quarante ans de plus. Sans plus attendre vous courez dans le salon, milles questions aux lèvres. Qui donc collectionnait les timbres étant petit ? Maman ou tonton Alfred ? D’où venaient-ils ? Qui les avait envoyés ? Pour ces questions, seuls vos aïeuls connaissent les réponses, et encore… Cependant, il est possible à cet instant T de répondre à quelques-unes de vos interrogations actuelles qui sont un peu plus historiques. Qui a pu bien inventer cet objet du quotidien ? Qui a encore l’idée de les collectionner aujourd’hui ? Ou bien existe-t-il toujours des philatélistes à Paris ? L’invention du timbre a plusieurs légendes, dont une racontant qu’un soldat mettait un repère sur les lettres qu’il envoyait à son amante pour qu’elle sache que cela venait de lui et qu’elle les paie sans éprouver aucun remord. Mais ceci n’est qu’un mythe et la vraie histoire est un peu moins romantique. Certes le fait de payer pour recevoir son courrier est véridique mais ce ne sont pas des amoureux qui ont eu l’idée du timbre mais un écossais se nommant Rowland Hill. Celui-ci proposa lors de la réforme postale anglaise de 1839 la mise en place du timbre, permettant à l’expéditeur et non au destinataire de payer. L’oblitération date aussi de cette période pour éviter la réutilisation car il faut payer la taxe à chaque fois, sinon ce n’est pas du jeu. Sort alors, le 6 mai 1940, le black penny, premier timbre de

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l’histoire. On l’appelle ainsi pour sa couleur noire et parce qu’il coûte un penny. Il est à l’effigie de la Reine Victoria âgée de 15 ans, même si, au moment des faits, elle en a plus de 20. Utiliser la figure royale sur les timbres est devenue une tradition et aujourd’hui encore on reconnait les timbres anglais grâce à cette dernière. Il a fallu neuf ans pour que l’idée traverse la Manche et arrive en France. Sur le modèle anglais, le Cérès de vingt centimes est créé. Pourquoi utiliser la figure de Cérès, déesse des moissons ? En cette époque de naissance de la Deuxième République, les dirigeants ont choisi une figure républicaine reprenant le côté paisible et producteur des champs français. Autant éviter tout trouble intempestif et ou symbole pouvant éveiller des envies révolutionnaires. La suite ? Un développement des couleurs permettant d’autres tarifs, pour des lettres plus lourdes par exemple,


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dont un spécifique pour la carte postale. C’est dans les années 1860 qu’apparait la dentelure qui lui donne son aspect tant connu. Au XXe siècle, ses thématiques iconographiques se diversifient. On l’utilise pour commémorer des événements, pour faire connaître un patrimoine, mais aussi parfois à des fins de propagande, comme le montrent certains timbres datant de la Seconde Guerre mondiale. Son utilisation intensive permet de véhiculer des idées, notamment à l’étranger. On y montre des paysages idéalisés lors des séries touristiques, mais on met aussi en avant des œuvres d’art comme la série des Musées Nationaux de 1937 qui est dédiée à la Victoire de Samothrace. Le timbre est donc un support intéressant pour faire véhiculer des images à l’époque où internet n’existait pas. Mais d’ailleurs, que devient le timbre ? À l’ère du mail et du sms, celui-ci perd un peu de sa célébrité. À tel point que les machines automatiques présentes à la Poste crachent plus souvent des sortes de stickers où est imprimé le tarif, déduit selon une pesée effectuée quelques secondes auparavant, que ce qu’ils appellent désormais des « beaux timbres ». Les timbres qui étaient communs dans la seconde moitié du XXe siècle sont aujourd’hui dit « beaux » ou « de collection » ce qui leur confère le fait de coûter quelques centimes de plus (cf. le site boutique.laposte.fr ). Ces timbres sont donc rarement utilisés de nos jours, préférant les communs Marianne. Pour les envois internationaux, le choix est encore plus restreint. Il ne se fait que rarement, voire plus du tout, de timbres aux couleurs du patrimoine français, pour la simple et bonne raison que les lettres peuvent être volées pour les récupérer. Ne riez pas, cela est confirmé par des employés de Postes de grandes villes. Alors, doit-on imaginer un marché noir du timbre ? Peut-être, mais cela ne vaut parfois pas grand-chose… Un timbre non oblitéré a plus de valeur qu’un timbre qui l’a été, et ce n’est pas l’année d’édition du timbre qui compte mais le nombre d'exemplaires produits, la valeur augmentant dans les cas d'une production réduite. Mais la passion des philatélistes ne faiblit pas depuis les années 1860, date des premiers albums de collection et ventes aux enchères qui leurs sont dédiées. Aujourd’hui on retrouve les spécialistes sur l’avenue Gabriel (Champs-Élysées), trois fois par semaine pour un marché aux timbres mais aussi dans des boutiques spécialisées. Celles-ci, souvent petites et cachées, peuplent Paris. On peut en trouver à Palais-Royal, place historique de la première bourse aux timbres, où plusieurs experts ont élu domicile. Des émissions leur sont dédiées, comme Histoires

de Timbres, diffusée sur LCP et créée par le Musée de la Poste (la première saison est disponible sur leur site internet, d’autres épisodes sur le replay d’LCP). D’une durée de deux minutes environ, les épisodes permettent de mettre en avant cette marque physique de taxe payée qu’est le timbre, dans le contexte temporel et social où elle a été produite. C’est une manière aussi de se souvenir de l’Histoire de France et de (re)découvrir certains événements, comme le déchiffrement des hiéroglyphes ou la création du drapeau français. Finalement, ce milieu, souvent associé à la numismatique et autres obscures collections, est assez actif. Chaque année Yvert et Tellier sort un catalogue mondial de cotation qui est le meilleur moyen d’estimer votre collection par vous-même. Il vous donne toutes les côtes et les petits détails qui vous auraient échappé assez simplement. Ce ne sont pas les seuls à faire cela mais sont les plus reconnus et fiables. Vous pouvez désormais reprendre votre âme d’enfant et redécouvrir cet album miteux qui vous a été légué il y a quelques années. Cette nouvelle vision du timbre, ainsi que les connaissances acquises en cours, vous permettront de contempler d’un œil différent ces petites choses dentelées. Amusez-vous à blasonner la série des armoiries des villes sortie dans les années 1950 et 1960, à reconnaitre les œuvres d’art et donner le cartel exact de la série Art et Antiquités de 2007… Le support iconographique qu’est le timbre n’a pas fini de cacher des anecdotes et petits détails oubliés. Parsemant chaque collection de mille et une aventures et créant à chaque fois un nouveau chemin de lecture. Et si finalement la carte au trésor que vous cherchiez enfant était en réalité ce reflet de la société et de la culture ?

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L'Hermi on e Texte : Amélie Challier - Illustration : Clémence Trossevin

Parlons peu, parlons bien : au XVIIIe siècle, un gros objet du voyage est allé aider nos amis proto-américains dans leur quête d’indépendance, avec, à son bord le célèbre marquis de La Fayette. Au passage, signalons qu’il doit être extrêmement heureux là où il est d’admirer les Galeries en se disant qu’il est associé à cela dans l’imaginaire de la plupart des Français… Pauvre homme. Bref, je vous le donne en mille, il s’agit bien de la frégate l’Hermione, qui connaît une renaissance à partir de 1997, date où sa reconstruction à l’identique (ou presque) a été entamée. Avant d’aborder tout cela, faisons un petit point histoire : En 1776 a lieu la rupture définitive entre l’Angleterre et les « insurgents » des colonies d’Amérique du Nord qui veulent leur indépendance. La Fayette, ému par leur noble cause et leur combat pour la liberté (magnifique n’est-ce pas) court les aider volontairement puis revient en France afin de convaincre Louis XVI et son état-major d’accorder une aide financière et militaire aux troupes du Général Washington. La Fayette a 21 ans, il est tout beau, tout mignon et il obtient ce qu’il est venu chercher. Ainsi, en 1778 est lancée la construction de l’Hermione dans l’arsenal de Rochefort. L’Hermione, ce n’est pas de la gnognotte : une jolie petite frégate légère caractérisée par sa vitesse et sa maniabilité, dotée de vingt-six canons tirant des boulets de douze livres, de bons boulets qui peuvent déjà faire très mal aux pauvres bateaux d’en face. De cette particularité, elle tire son nom de « frégate des 12 ». Elle est construite en seulement onze mois par une armada de charpentiers, forgerons, perceurs, bagnards etc.. Voilà donc notre marquis embarqué le 21 mars 1780 sur son sympathique bateau pour aller botter les fesses des Anglais (étrange, on s’est toujours très bien entendu avec eux…). Au terme de 38 jours de traversée, il arrive en renfort et signe une victoire décisive lors de la bataille de la baie de Chesapeake. La suite, pour faire bref : « Nous les Américains, on est les plus forts, on est maintenant indépendants, merci les Français ! » La base du projet Hermione consiste donc à rebâtir un monument phare de l’histoire américaine et symbole de l’amitié franco-américaine. On pourrait également traduire cela par un : « Oubliez pas que c’est grâce à nous que vous avez pu être indépendants donc calmez-vous avec Macdo, Starbucks et la mondialisation ». Seulement, cela, il faut éviter de le dire en ces termes, ça pourrait les froisser car ils sont susceptibles… Restons donc sur l’image de l’amitié franco-américaine. Reprenons : après un chantier de presque 18 ans à Rochefort (retour aux origines), voici notre Hermione moderne prête à reprendre le large, selon un périple basé sur les traces de La Fayette, avec des étapes choisies pour leur

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rôle dans l’histoire américaine telles qu’Annapolis, Baltimore ou Philadelphie. Au total, cela représente un voyage de quatre mois, d’avril à mi-août 2015, un voyage sur 13000km tout de même. Pour mener à bien cette entreprise, que faut-il ? Une équipe de volontaires extrêmement motivés prêts à braver l’Atlantique et les foules de touristes venus admirer le formidable navire lors des escales. A noter que ces volontaires n’ont même pas été impressionnés par lae visite pompeuse de notre Président. Non mais. Si au XVIII siècle, 296 marins étaient présents à bord, seulement 80 personnes ont participé à l’aventure cet été. Les conditions pour embarquer ? Avoir une excellente condition physique et psychique mais sans avoir nécessairement de compétences maritimes au préalable. Une affaire de passionnés tout cela. En effet, tout se fait à la main comme autrefois, le bateau n’ayant subi que quelques aménagements supplémentaires par rapport à son modèle original (des douches par exemple, ce qui est quand même bien pratique). L’établissement de la voilure et la plupart des manœuvres sur le pont sont particulièrement éprouvantes. Il faut aussi savoir prendre son courage à deux mains pour regarder le mât et se dire « Allez hop, il pleut mais je vais monter tout en haut pour aller m’occuper des voiles ». En effet, un grand nombre de gabiers (matelots spécialistes des voiles) est nécessaire lors des manœuvres, ce qui implique de travailler à plus de quarante mètres au-dessus de la surface de la mer, par tous temps. Je sens que vous êtes déçus de ne pas y être. La vie s’organise en communauté : vous voulez de l’intimité ? C’est mal parti. Les volontaires sont répartis en trois équipes appelées « Tiers » : Tribord, Bâbord et Milieu. Une fois affecté à son tiers, on participe à toutes les activités, qu’il s’agisse de la manœuvre des voiles, de la barre, de la veille extérieure, des rondes incendie, de l’aide en cuisine etc.. La mixité à bord implique une cohabitation constante et un confort limité, chaque tiers ayant ses quartiers de couchage et regroupant dix-huit personnes. La vie s’organise selon un rythme de quarts : huit heures de quart sur vingt-quatre heures avec un quart de nuit. On est de quart pendant quatre heures puis en disponibilité durant quatre heures puis en repos pendant quatre autres heures. Qui a dit que la vie étudiante était fatigante maintenant ? Cependant, il s’agit d’une expérience unique et passionnante permettant d’acquérir des compléments de formation maritime pour le gréement, le matelotage, les manœuvres etc.. De plus, pour enrichir son répertoire de chansons, rien de mieux ! A quai, une mission : accueillir en costume du XVIIIe siècle les visiteurs et affronter la foule après le calme et le silence de l’océan. Quoi qu’il arrive, une règle d’or d’après le blog de l’Hermione : toujours dans la bonne humeur.


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Imaginons que les marins d’antan ne se lavaient pas, croupissaient dans leurs saletés, leurs petites bébêtes, buvaient de l’eau plutôt saumâtre et pouvaient même, avec un peu de chance, attraper un sympathique scorbut ! Ah, le scorbut, il nous manque. Alors oui, il valait sans doute mieux être volontaire aujourd’hui sur la magnifique frégate et participer à ce projet titanesque plutôt qu’être marin à l’époque de La Fayette. Je comprendrais qu’il y ait des nostalgiques du scorbut ou des biscuits vermoulus, pour

faire plus « ambiance Pirates des Caraïbes » mais que voulez-vous il y a des choses qui se perdent… Sur ce, l’Hermione a mouillé à Rochefort fin août après un fantastique voyage basé sur la passion pour l’histoire. Belle initiative et bel exemple à suivre ! Peut-être pourrions-nous imaginer la reconstitution du radeau de la Méduse mais je crains que cela ne soit moins sympathique au demeurant… Restons donc sur le projet Hermione, audacieux et abouti avec succès !

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Vaine c a rt og ra p h i e des étoiles Texte : Aurélien Locatelli

Un atlas photographique global verra le jour sous le nom de « Projet Carte du Ciel ». Le but était de déterminer les positions de milliers d’étoiles pour en établir des références précises et de produire des clichés de zones délimitées par lesdites étoiles. Démarré en 1887, le projet sera abandonné en 1970 devant l’ampleur de sa difficulté et l’apparition de techniques plus efficaces. L’atlas céleste cartographie d’une manière précise mais subjective, en se basant toujours sur la position de l’observateur. Imaginons. Le cartographe céleste crée durant son observation une sorte d’axe virtuel lancé au zénith, d’où les représentations d’étoiles seront couchées sur le papier. Cet axe ne correspond par définition ni à celui de rotation de la Terre sur elle-même, ni à celui de son cheminement autour du Soleil. L’exemple de la carte du Centre National d’Études Spatiales du 21 juin 1990 à minuit démontre cette particularité : l’observation se fait selon des variables de date, heure, et point géographique. Par ces trois valeurs, les possibilités cartographiques sont rendues infinies par essence. Parce que les astrocartographes aiment bien complexifier leur travail (décidément, le XXe siècle !), l’envoi de télescopes dans l’espace brise cette gentille triade de l’étude fixe. L’observateur devient littéralement le centre ! Yelle avait bien compris ce problème et nous pose elle-même la question dans son titre Ba$$in où il s’agit de faire des-ronds-des-ronds-des-ronds avec son bassin. Mettons l’expérience en pratique en mangeant une pomme, tels des Newton du XXIe siècle. La facilité est de suivre son conseil de manière parallèle au sol… alors que nous constatons bien que les possibilités sont infinies : parallèle, perpendiculaire, en oblique droit, couché gauche, des ronds des ronds des ronds ! C’est magique. Pour nos étoiles, il suffit d’appliquer la même méthode. Depuis un télescope spatial, les axes peuvent être lancés dans tous les degrés possibles, démontrant que le visible entier n’est pas une carte plane mais bien… une sphère constellée en profondeur.

Il suffit de se rappeler au bon souvenir de cette carte d’une nuit étoilée — millésimée du 21 juin 1990 à 00h00 — fournie par le C.N.E.S. pour que l’intérêt d’une brève histoire de la cartographie du ciel devienne… une évidence. Les cartes constellées font certes voyager, pourtant elles ne représentent paradoxalement pas une destination atteignable mais bien une réalité subjectivement visible (nous y viendrons). Le ca t a log u e d ’ét oi l es

Concentrons d’abord notre étude sur l’Occident cartographié, les Européens ayant cette fâcheuse manie de découvrir et reporter sur lee papier toute chose « nouvelle ». C’est ainsi que le XVII siècle crée autorité en matière de représentation céleste, où les découvertes de Galilée sont d’autant plus de remplissage pour catalogues d’étoiles. Ces derniers consignent méticuleusement les étoiles et astres, selon des critères variables de brillance, de distance, de forme… Leur exhaustivité n’a de limite que dans le ciel entier ou celui limité par la vue de l’observateur (son œil, sa fenêtre, sa lentille…). Sachez par ailleurs que vous n’aviez qu’à vous dénommer Médicis pour que l’on vous offre les lunes de Jupiter : en toute simplicité. Le catalogue n’est en fait pas vraiment une carte au sens strict du terme. Question de point de vue. L’At la s cél este

Le premier atlas céleste connu (a.k.a. Carte de Dunhuang, British Library) provient de Moago, monastère bouddhique sur la Route de la Soie. Il aurait été rédigé au VIIe siècle et conservé grâce à l’aridité du climat. L’atlas comporte plus de 1300 indications d’étoiles, qui sont autant de points connus que bien calculés sur la voûte. Dans le cadre de cette enquête cosmique, plusieurs facteurs sont un frein à l’exactitude : la mauvaise conservation du support en est le plus capital. L’Antiquité apporte les preuves d’une connaissance et d’un calcul des positions des astres les uns par rapport aux autres, attestées en Occident par les sources grecques. Il va sans dire qu’il ne s’agit pas d’une particularité occidentale puisque le calendrier Maya existait — et cela certainement entre autres — de l’autre côté de l’Atlantique. Tout se transforme au milieu du XIXe siècle avec l’invention de la photographie. John William Draper capture (sur daguerréotype) la Lune en 1840, marquant les débuts de l’astrophotographie et d’une fascination toujours plus grande du public pour ces images d’un monde inaccessible. Les possibilités entrevues sont bien explosives et il suffit d’attendre une dizaine d’années pour que les astronomes Bond et Whipple photographient l’étoile Véga de la constellation de la Lyre…

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les objets du voyage

Illustration : gutenberg.org - The Star People, Gaylord Johnson

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La

Fille d'Éole

Texte : Solène Devaux-Poulain - Illustrations : Clémence Trossevin

Pour réaliser son rêve de voler, elle se paya des leçons de pilotages auprès d’Anita « Neta » Snook, grâce à de l’argent gagné en faisant divers métiers. Consciente du milieu extrêmement masculin de l’aviation, elle doubla ses efforts pour se faire reconnaître. Six mois plus tard, elle s’acheta un biplan Kinner Airstar jaune vif qu’elle nomma le Canary. Elle connut une certaine renommée le 22 octobre 1922, en atteignant les 4 300 mètres d’altitudes (un record pour une aviatrice à cette époque – la discipline étant essentiellement masculine). Le 15 mai 1923, elle devient la seizième femme à obtenir son brevet de pilote.

En entendant le thème de ce mois-ci, j’ai immédiatement pensé à l’avion, cette invention qui fait irrémédiablement partie des objets du voyage. J’avais commencé à écrire un article sur la formidable histoire de l’aviation puis… j’ai vu l’immensité du sujet (et aussi des formules aéronautiques très compliquées pour ma petite cervelle) et j’ai donc vite abandonné. Du coup, j’ai eu une sorte d’éclair de génie. Si je racontais les voyages d’un aviateur ou non, mieux, d’une aviatrice ? Et par n’importe laquelle, une grande ! La fascinante et charismatique Amelia Earhart : la première femme ayant traversé l’Atlantique. Commençons par le début. La petite Amelia vit le jour le 24 juillet 1897 à Atchinson, Kansas, dans la famille Earhart. Très jeune Milly fut une meneuse, sa jeune sœur Pidge étant sa fidèle suiveuse. La mère d’Amelia offrit une éducation assez libre à ses deux filles, ne voyant pas la nécessité de les élever comme des « gentilles petites filles ». Amelia étudia et reçut son diplôme en 1916 au Hyde Park High School, tout en se renseignant sur des histoires de femmes réussissant dans des domaines masculins comme le cinéma, l’ingénierie, les sciences, le droit ou la publicité.

Mais la jeune femme ne s’arrêta pas là. En 1927, Charles Lindbergh traverse l’Atlantique, et le capitaine H.H. Railey propose à Amelia de participer à une traversée de l’océan. En 1928, elle s’envole avec ses compagnons à bord du Friendship pour traverser l’océan séparant Nouveau et Ancien continent. À cause de sa ressemblance avec Lindbergh, les gens la surnommèrent « Lady Lindy ». Certes, Amelia ne pilote pas mais reçoit une renommée phénoménale par la suite. À son retour, elle prend le poste que lui propose le Cosmopolitain où elle promeut l’aviation et le rôle des femmes dans ce domaine. Avec Charles Lindbergh elle représente la Transcontinental Air Transport ; elle s’investit dans la création d’une ligne aérienne rejoignant New-York et Washington. Par la suite, elle devient la première femme à effectuer un aller-retour en Amérique du Nord. Amelia épousa en février 1931 son éditeur, collaborateur et principal soutient George Palme Putman.

Pourtant, après son emménagement en Californie, elle assista avec son père à un meeting aérien dont les américains étaient friands, à Long Beach. C’est là-bas que son intérêt s’éveilla, et le lendemain, nantie d’un casque en cuir et de lunettes d’aviation, Amelia monta à bord d’un biplan, survolant pendant une dizaine de minute Los Angeles. La jeune fille est aux anges. Lorsqu’elle se remémora plus tard ce moment, elle déclara : « Dès que nous quittâmes le sol, je sus que je deviendrais pilote ! ».

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L’aviatrice enchaîne les exploits et notamment le plus célèbre, le 20 mai 1932, où elle effectue un vol solo à


les objets du voyage

bord d’un Lockheed Vega de quatorze heures et cinquantehuit minutes en partance de Terre-Neuve-et-Labrador. Le voyage ne fut pas de tout repos, son altimètre tombant en panne dès les 4 000 mètres d’altitude puis elle se perd lors d’une tempête, son appareil prend le givre… Elle atterrit en dernier recours dans un champ d’Irlande du Nord. Amelia devient alors la première femme à avoir traversé seule l’Atlantique en avion. Toujours en solo, elle fut la première à réaliser un vol depuis Honolulu jusqu’à Oakland en janvier 1935 (cet exploit fut félicité par le président Roosevelt lui-même !) puis Los Angeles-Mexico City suivis de Mexico City-New-York. Amelia participa à diverses courses à longues distances et bat plusieurs fois les records féminins de vitesse et de distance. Sa notoriété est au plus haut. La jeune femme à la silhouette dégingandée se battit aussi, sans être une réelle militante féministe, pour ouvrir toutes les carrières aux femmes.

l’équateur. Il s’agissait de plus de 46 000 kilomètres ! L’exploit serait considérable ! Non seulement Amelia serait la première femme à effectuer un tour du monde mais en plus, la première en passant non pas par l’hémisphère nord ! L’Electra décolle le 1er Juin 1937, ils suivent les traces de Mermoz en Afrique. Ils se pausèrent à Bandoeng, sur l'île de Java, où la mousson les retarde, en plus de cela Amelia manque d’y attraper la dysenterie. À Darwin, les deux compères abandonnent leurs parachutes, qui étaient inutiles (selon eux) pour la traversée du Pacifique. Ils font un « saut-de-puce » de Darwin à Lae avant de continuer un plan pourtant simple : faire escale à Howland puis rejoindre Hawaï et direction la Californie. La base aérienne de Lae fut la dernière à voir Amelia Earhart et Fred Noonan. La pilote n’arrivera jamais à Howland. Malgré tous les efforts déployés à durant les recherches, l’avion ne fut jamais retrouvé.

Après un faux départ le 17 mars 1937, Amelia et son copilote Frederick J. Noonan (un pilote expérimenté de l’Océan Pacifique) s’envolent pour un projet extraordinaire. Le tour du monde en avion par l’est sur un bimoteur Lockhead Electra, en suivant le plus possible la ligne de

Amelia Earhart restera toujours une pionnière de l’aviation et ses voyages font encore rêver. Il lui en fallait du courage à cette femme, pour braver les éléments et la société, se faire remarquer et devenir finalement une icône féministe.

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sexo

1 0 o bj e t s du vo yag e u t i li s é s de man i è re

Détournée

Texte : G-inger Point - Illustrations : Collectif

Il aurait été sympathique – et de très bon goût – d’écrire un article sur le sextant, qui est un objet dont le nom convient parfaitement à cette rubrique. Cependant, de par sa forme, il est analodynamiquement inadapté. Rentrons donc dans le vif du sujet avec dix autres objets plus ergonomiques. Le télescope grégorien : pour le coup, la forme se prête à l’utilisation la plus évidente. La barre de bateau : pour donner une autre signification à « faire une tournante ». Le compas : les possibilités en sont si infinies qu’il est difficile d’en faire le tour. La carte : tel un bon vieux mouchoir, elle vous permettra de vous essuyer après avoir évidé la courge. Attention, les trop vieilles sont poussiéreuses, s’effritent et irritent. L’astrolabe : en repérant la position des astres, découvrezen de nouvelles. Le sonar : pour vous repérer dans le noir, surtout quand il y a beaucoup de relief… La boussole : en mettant cet objet là où le soleil ne brille jamais, vous pointerez toujours vers l’étoile polaire. Les jumelles : pour une utilisation en duo ou solitaire, petit voyeur. Le sablier : à casser si vous manquez de sable pour faire l’amour à la plage. La balance romaine : « Les poids de deux corps pesants agissant aux extrémités de deux bras de leviers inégaux sont, quand l'équilibre est établi, en raison inverse des longueurs des bras de levier". C'est le poids qui, avancé ou reculé le long de la tige divisée, fait équilibre aux corps pesants suspendus au crochet. »* Le baromètre : mesurez la pression atmosphérique et prédisez la tempête avant qu’elle ne surgisse.

Et vous, quelobjet du voyage utilisez-vous de manière détournée ? Répondez-nous, vous serez publiés dans le courrier des lecteurs ! *Source : http://visite.artsetmetiers.free.fr/instruments.html#telescope

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test tes t :

Quel voyageur êtes-vous ? Texte : Elise Poirey - Illustrations : Gaumar

Après le succès de son premier test (que Psycho Magazine a voulu nous racheter), Louvr’Boîte a décidé de réitérer l’expérience. Découvrez aujourd’hui quel voyageur sommeille en vous, car même si les vacances d’été sont déjà terminées, il n’est pas trop tard pour préparer celles de l’an prochain. Question 1 - Votre destination idéale est : Question 2 - Après un long périple vous arrivez enfin à destination, quelle est la première chose que vous faites ? 2 Un hôtel de rêve à Cuba 2 Aller à l’Office de Tourisme pour checker les endroits à M Mykonos/Rio de Janeiro visiter K Un château, n’importe lequel M Se poser à la piscine et s’extasier devant les ethnies locales F Un endroit répertorié par le Routard K Aller à la réception pour se renseigner sur des petits endroits N Le Sud de la France de charme qui ne seraient pas répertoriés dans le Routard F Prendre une bière N Se disputer avec ses amis pour les chambres

2 M K F N

2 M K F N 2 M K F N

Question 4 - Qu’est-ce que vous mangez à midi ? Question 3 - Pour vous la perche à selfie dans les musées est : 2 Un sandwich jambon-beurre. Avec une bière. Un danger Pour se prendre en photo devant la boutique souvenir Vous n’allez pas au musée Un must have, une manière de dire « been there, done that » Qu’est-ce qu’un selfie ?

M Un pique-nique dont vous avez prévu la composition deux mois à l’avance grâce à B.F.M. Food K Un bon couscous local au restaurant de l’hôtel cubain F Le plat du jour dans un restaurant gastronomique conseillé par le Routard N Vous ne mangez pas le midi car souvent vous n’émergez pas avant 14h

Question 5 - Quel est l’objet que vous emportez tout

Question 6 - Le soir pour sortir vous allez : 2 Vous ne sortez pas, vous vous reposez pour votre journée de demain M En boîte K Vous restez en famille avec vos deux enfants au Belambra Club F Aux nocturnes du Louvre avec Christophe Willem. N Boire un coup au Starbucks

le temps en voyage ? Une lampe de poche et des clefs Un téléphone pour toujours rester en contact Des lunettes de soleil En tout cas, pas de crème solaire Un Guide du Routard

Question 7 - De vos voyages, vous ramenez : De l’herpès Arzo-photo

Un éventail ayant appartenu à Maire-Antoinette Un bonnet en pashmina de lama cubain réalisé par des artisans locaux Un cadeau pour chaque membre de votre famille 19


Après avoir répondu aux questions, reportez vos résultats dans le tableau pour découvrir l’abominable vérité…

Vous avez un maximum de 8 Vous êtes le voyageur hipster

Pour vous, un bon voyage consiste à passer son temps sur le bord de la piscine de votre hôtel 4 étoiles à Marakech (ou Cuba) en sirotant le mojito que le serveur vous a amené. Vous aimez aussi prendre beaucoup de photos de paysages, levers de soleil, cocktails, soirées que vous posterez sur Instagram avec quatre filtres différents #vacations #tagsforlikes #sweetlife. Le secret c’est de toujours faire apparaître un bout de vous : vos cuisses/knackis sur la plage, ou votre main tenant un cocktail. Il faut que les gens sachent que c’est vous. Vous ne sortez pas souvent de votre hôtel parce que le Maroc et Cuba c’est tout de même assez pauvre et dangereux, en plus il y a une plage privée et votre chambre a une vue sur la mer. C’est pour ça que vous êtes là après tout non ? Mais ne vous méprenez pas, vous n’êtes pas seulement un hipster sans fond, non, vous êtes bien plus profond que ça. Les problèmes du pays vous touchent vraiment et on pourra vous entendre répéter sans cesse au bord de la piscine que tout de même « c’est dommage que le Maroc perde son identité avec tout ce tourisme » et que « le salaire du serveur cubain/marocain n’est pas très élevé, c’est dommage, il est tout de même charmant. » Le conseil de la rédac’ : laissez-lui un petit pourboire. Vous avez un maximum de J

Vous êtes le voyageur des Anges/Chtis/Marseillais

Des vacances parfaites riment avec soleil, amis, soirées, et parfois télé-réalité. Mais comme dans toutes les vies flamboyantes, il y a un revers à la médaille de la gloire. Vos vacances ne se passent pas souvent comme prévu et vous vous retrouvez à vous disputer avec vos « amis ». En particulier avec Kevin qui vous a lâchée l’an dernier pour Kim, votre ancienne meilleure amie, mais peu importe car tant que Brad vous tourne autour, tout devrait bien se passer. Le seul objectif de vos vacances à Hawaii est de réussir à enfin percer dans le milieu de la mode en tant que mannequin, votre rêve de toujours. C’est d’ailleurs pour ça que vous êtes déjà passée à l’âge de 23 ans une dizaine de fois sous le bistouri pour avoir de plus gros seins et un nez aquilin ; et quoi que aquilin veuille dire, vous passerez pour une personne plus intelligente en le disant. Le conseil de la rédac’ : changez d’amis.

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test


Une production originale de Camille Giraud & Elise Poirey

Lorsque Teddy Lupin croisa James Sirius Potter dans le train ce jour-là, il ne s’attendait pas à ce que celui-ci allait lui montrer. - Je l’ai trouvée sur le bureau de mon père, lui lança le petit nouveau d’un air enthousiaste mais avec une pointe de culpabilité. Et bien que je pense savoir de quoi il s’agit, je ne suis pas sûr de tout comprendre... Et c’est devant l’incompréhension de son ami que le jeune Potter tapa avec sa baguette sur un vieux bout de parchemin en prononçant la phrase « Je jure

solennellement que mes intentions sont mauvaises ». Sur le parchemin jauni des

taches d’encres apparurent, esquissant les traits d’un château, traçant d'une fine écriture les lettres « Carte du Rattrapeur ». - « Mrs Darius, Ramsès, Henri et Kuzco sont fiers de vous présenter la carte du Rattrapeur

» lut Teddy. Il la déplia, découvrant que le parchemin contenait la carte de Poudlouvre, son école depuis maintenant 3 ans. Une carte où tous les personnages étaient représentés en temps réel en train de se déplacer : on pouvait voir le passage secret menant de l’Aurige à la Victoire de Samothrace, autour de laquelle M. Laugier, professeur d’Histoire de l’art magique et moldu, se promenait, le directeur en train de faire les cent pas dans son bureau, ou encore Mimi Geignarde, figurée à son emplacement habituel : les toilettes. - James, tu es génie ! s’était exclamé Teddy. Mais je ne suis pas sûr qu’elle te soit réellement utile, de plus, en tant que préfet, je me dois de te la confisquer. Entre de mauvaises mains, comme celles de Scorpius, cette carte pourrait être très néfaste. - Attends c’est injuste, je te signale que c’est moi qui l’ai volé à mon père ! avait protesté James. Et puis, si tu es préfet, pourquoi estce que tu vas aux rattrapages cette année pour avoir loupé tes BUSES ? - Preuve que cela arrive aux meilleurs d’entre nous, répliqua l’aîné, piqué au vif. En plus comme tu peux le lire sur la carte elle est faite pour les rattrapeurs, et non les nouveaux. Le jeune Lupin était sorti du wagon non peu fier de ce qu’il venait de faire. Avec cette carte, il pourrait enfin s’amuser un peu. Le soir même, alors que Teddy n’arrivait pas à penser à autre chose que ses examens de rattrapages qui avaient lieu le lendemain, il ouvrit la carte. Et alors que ses yeux se baladaient sur le premier étage où se trouvait l’aile de Flore, son regard s’arrêta sur les mots « Salle des Professeurs », qui faisait aussi fonction de pôle pédagogique, et un sourire se forma sur ses lèvres. - Tu veux la récupérer ? lança-t-il à James qui était assis sur son lit. Le jeune garçon brun sursauta. Sur le pas de la porte du dortoir se trouvait le garçon qu’il considérait comme son cousin, un sourire malicieux sur les lèvres. - Évidemment, elle me revient tout de même ! - Alors pour ça il va falloir que tu fasses un petit truc pour moi, James, rien de bien méchant ne t’inquiètes pas. - Je ne sais pas pourquoi, mais je n’ai pas confiance, soupira le jeune Potter. - Tu n’aurais pas volé la cape de ton père par la même occasion ? Juste pour savoir. - C’est une mauvaise idée ! pesta James alors que les deux jeunes garçons pénétraient dans l’aile de Flore sous la cape d’invisibilité. - Moi je dirais plutôt que c’est l’une de mes plus brillantes idées, répliqua l’aîné, on entre dans la Salle des Professeurs, on consulte les sujets pour demain, et on ressort. C’est aussi simple que ça !

Le jeune garçon soupira, excédé. Il risquait de se faire renvoyer avant même d’avoir pu assister à son premier cours de Défense contre les Forces du Mal, alors qu’il rêvait depuis des années d’avoir M. Durand en professeur, ou encore divination avec M. Bruna, un des meilleurs enseignants de l’école, d’après sa mère. Et au lieu d’être tranquillement dans son lit, à attendre la cérémonie de répartition des spécialités, il s’était fait entrainer contre son gré dans une aventure qui ne lui disait rien qui vaille. Teddy dirigeait leur petit groupe, alors que James vérifiait la carte. - Rusard est dans son bureau, chuchota-t-il alors qu’ils avaient passé les portes d’entrée. Teddy hocha la tête, et fit signe à son ami de rester près de lui. Il régnait dans l’aile un silence majestueux, et le marbre brillait sous les reflets de la lune. Ils passèrent devant le bureau de Rusard, et les ronflements qui s’échappaient de la porte entrouverte rassurèrent les deux compères. Lorsqu’ils se trouvèrent devant les portes de la Salle des Professeurs, Teddy sortit sa baguette, et dans un murmure prononça « Alohomora ». Un déclic retentit et résonna dans toute l’aile vide. D’un sourire assuré et fier Teddy poussa la porte, suivit de James qui tremblait de peur. - Surveille la carte pendant que je fouille, lança l’aîné des deux amis en se débarrassant de la cape. James hocha la tête, bien trop inquiet pour pouvoir prononcer un seul mot. - Oh, et puis tant pis ! s'exclama Teddy alors qu’il venait d’ouvrir le troisième tiroir sans succès. Accio sujets ! Des feuilles se détachèrent d’un paquet et se logèrent dans sa main. - « Les sortilèges des particuliers de l’Ancien au Nouvel Empire » ! s'exclama-t-il courroucé. Non mais Jean-Luc se moque de nous, jamais on n'a vu assez d’exemples pour cela, et « Le tombeau de Buck l’Hippogriffe » en Soins aux Créatures Magiques, il abuse vraiment. Je te parle même pas du sujet d’Histoire de la Magie, je ne suis allé à aucun cours, je ne trouve juste aucun intérêt dans cette matière. Je me demande ce qu’a bien pu donner Agnès B. en sujet de Runes, cela fait trois ans qu’elle doit partir mais son fantôme continue de hanter l’école, c’est… - Tu as besoin d’aide Teddy ? lança une voix aiguë. - Mimi ! s’exclama le jeune homme surpris, tandis que James poussait un cri. Qu’est-ce que tu fais ici ? - Et bien vous m’avez réveillée avec le vacarme que vous faites, je venais vous prévenir d’être plus discrets, tu sais que même si Rusard est dans son bureau, Miss Teigne, elle, est toujours en vadrouille. Teddy plissa les yeux, l’inquiétude imprégnant son visage. Il prit la carte à James, et s’exclama : - Miss Teigne, elle monte la garde devant les portes ! James, on remballe tout et on fuit du côté de l’Aurige. Le jeune Lupin attrapa la feuille des sujets et jeta la cape sur eux deux, les faisant disparaître. Alors qu’ils sortaient de la salle, Miss Teigne lança un regard perçant dans leur direction, et s’approcha à pas feutrés d’eux. Arrêtant de respirer les deux jeunes hommes attendirent qu’elle passe devant pour avancer doucement. Mais alors qu’elle venait de les dépasser, James éternua, et Miss Teigne miaula en se dirigeant vers le bureau de son maître. - On n'a plus le choix, lâcha Teddy, courrons avant qu’elle ne réveille Rusard. - Mais on va passer par où ? demanda James alors qu’ils se dirigeaient, haletants, vers la statue de l’Aurige. - On dirait que t’as mal observé la carte. Faismoi confiance. Les deux jeunes hommes passèrent à toute




vitesse devant les salles de classe, tandis que dans leur dos, Rusard venait de sortir de son bureau. Une fois devant la statue grecque, Teddy sortit sa baguette : sur la carte, son personnage tapait sur le bras de bronze, et une petite bulle apparu avec l'inscription « Dissendium ». Le jeune homme exécuta l’action, et sous les yeux épatés de James, la statue se décala pour laisser apparaître des escaliers en colimaçon. - Où est-ce que ça mène à ton avis ? - À un endroit où il ne nous retrouvera pas, fais-moi confiance, dit Teddy. Allons-y, Lumos. Le passage secret était un lieu sombre et humide, comme un boyau. Les escaliers n’en finissaient pas de descendre et de monter, et James eu l’impression de faire le tour de Paris avant d’enfin arriver à une petite trappe en bois. Teddy l’ouvrit, et c’est avec appréhension que les jeunes garçons sortirent. Devant eux, se trouvaient d’immenses escaliers qui menaient à un couloir au bout duquel James avait l’impression d’apercevoir un vase. Et au-dessus d’eux se trouvait la Victoire de Samothrace, les surplombant de toute sa grâce. - Est-ce qu’on est là où je pense ? demanda James émerveillé. Comment tu savais que le passage menait ici ? - J’ai vu ça lorsque tu m’as montré la carte dans le train, et puis c’était sûr qu’un passage reliait l’Ecole au Musée. Et vu qu’il mène à la Victoire, je soupçonne M. Laugier de l’avoir creusé lui-même lorsqu’il était élève. Les deux amis se dirigèrent vers la Grande Galerie, depuis laquelle s’échappaient des murmures. Alors qu’ils pénétraient dedans, les conversations des artistes, et des tableaux encore accrochés aux murs s'arrêtèrent. Tous dévisagèrent les nouveaux venus, avant de reprendre leur conversation sur le même ton. Les deux jeunes avancèrent dans la galerie, avant d’être interrompus par un vieillard barbu. - Portrait ? demanda-t-il en brandissant sa palette et son pinceau. - Non merci, répondit Teddy en poussant son ami, on est pressés. - Pourtant, renchérit-il, je suis très reconnu dans le milieu, apparemment. Vous voulez voir mon modèle principal ? C’est juste ici. - Oh..., lâcha James en apercevant le tableau que lui désignait le peintre, vous êtes de Vinci. - Leonardo pour les intimes, rigola le peintre. - James, regarde ! s’exclama Teddy en attrapant le bras de son ami. Sur la carte venait de s’inscrire la phrase « Salle sur Demande : passer trois fois devant Mona Lisa » à côté du tableau. - Oh oui, c’est une vieille salle qui apparait de temps en temps, dit de Vinci. Un jour, elle est apparue alors que j’avais très envie d’aller aux toilettes, mais je n’ai jamais pu la retrouver. Ingres m’a raconté qu’il avait besoin d’un violon un soir et qu’il lui était arrivé la même chose. C’est fou tout de même ce musée, on dirait de la magie ! - Et si nous on avait besoin d’un endroit par lequel s’échapper ? dit Teddy d’un air malicieux. Il entreprit de passer trois fois devant le tableau comme indiqué, et sur le mur une porte en bois apparut. Et alors que Teddy poussait la porte, James déglutit. Cette école commençait à lui faire beaucoup trop peur. Entre les deux battants ouverts, une lumière claire filtra. Défiant avec un sourire son ami de le suivre, Teddy s’engouffra dans la mince ouverture. - Allez petit, soit courageux. Personnellement je m’en vais discuter avec Botticelli, il me semble qu’il m’a volé un ou deux pinceaux. Et alors que le vieux partait en sautillant, James poussa la porte pour découvrir ce qui se cachait derrière. La lumière l’aveugla quelques secondes le temps que ses yeux s’habituent à cette clarté. Devant lui s’étendaient des tables pleines de plantes, toutes plus improbables les unes que les autres, telles que des Mandragores et des Filets du Diable. La lumière si blanche et éclatante provenait de la Lune qui brillait à travers les vitres de la serre. Il se retourna, derrière lui la porte avait disparu, et le mur était fait de verre. - Je pense qu’on a réussi, dit Teddy depuis l’autre bout de la verrière. James le rejoignit, celui-ci observait une plante qui tentait de lui mordre un doigt. - Il ne nous reste plus qu’à passer le Saule Cogneur, et nous serons hors de danger. Alors, dit-il en passant son bras par-dessus l’épaule de James, qu’est-ce que tu as pensé de l’Ecole ? - Totalement folle. - Au moins on est d’accord sur ce point.


test Vous avez un maximum de A

Vous êtes le Stephane Bern du Voyage

« Pas de voyage sans château » est un peu votre hymne, votre marque de fabrique. Les endroits bas de gamme et populaires ne vous intéressent pas, vos vacances doivent être synonymes de faste, de vie de cour et d’ouverture de portes. Ouvrir des portes, c’est d’ailleurs ce que vous préférez faire, vous ne manquez pas une seule occasion de présenter aux amis qui vous accompagnent ce qui se cache derrière ces mystérieux passages. « Et c’est derrière cette porte

d’une facture XIXe créée à la manufacture des Gobelins que se trouve le boudoir de Marie-Antoinette, où elle avait l’habitude de recevoir Henri IV et Charlemagne. La tapisserie intérieure a d’ailleurs été peinte par Le Brun, alors que le mobilier fut dessiné par Boulle. Allez, je vous emmène avec moi ! » est votre phrase préférée, votre punch-line. Le conseil de la rédac’ : n’oubliez pas les piles pour votre lampe de poche. Vous avez un maximum de 1

Vous êtes le voyageur prévoyant

Un bon voyage doit toujours être préparé au maximum, vous ne laissez jamais aucune place à la chance, à l’imprévu ou l’inconnu. Le Routard est votre meilleur ami, votre pierre de Rosette. Il vous aide à déchiffrer les ambiguïtés de la culture locale, les endroits à visiter. Malheureusement, il ne résout pas tout et vous devez tout de même vous occuper du calcul de votre budget au centime près, de la création de menus dont les apports en glucides et protéines seront suffisants pour les activités du lendemain… tout comme de lister les personnes à qui vous devez envoyer des cartes, comme tante Geneviève. Vous passerez peut-être un des meilleurs voyages de votre vie, ou alors un des pires, car vos amis risquent de ne pas supporter votre côté psychorigide et maniaque encore très longtemps. Le conseil de la rédac’ : lâchez un zeste de lest, vous êtes à la limite du relou. Vous avez un maximum de D Vous êtes le BeaufAllemand

Comme chaque année, cet été vous partez sur la Côte d’Azur (Cap d’Agde, Nice, Cannes). Votre panoplie est complète : chaussette, sandales Quechua-Jésus, bob. Vous faîtes parti de la team août, et vous resterez dans votre club de vacances jusqu’au 31, histoire profiter assez longtemps du soleil pour que votre marque de marcel se voie plus que celle de vos amis. Mais il ne faut pas rentrer trop tard non plus, histoire de ne pas louper Oktober Fest. Le conseil de la rédac’ : LA CRÈME SOLAIRE. Merci.

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culture TV

le dessous des cartes Texte : Aurélien Locatelli - Illustration : Maximilien Grémaud

Si l’on veut changer un peu d’échelle, si un seul objet du voyage devait être conservé, il s’agirait évidemment de la carte. Les bruits de couloir de la rédaction soufflent peut-être même assez fort pour que l’évidence soit révélée : les cartes sont à l’origine de ce numéro. Pour les étudier, il faut les ouvrir et pouvoir observer leur mécanique, en dessous. Notre univers cartographique est ainsi tangent avec le point Arte, là où les téléréalités nouvelle génération (The Fog, le brouillard, je souffle ton nom !) trépassent. Arte, seule chaîne « gratuite » qu’il faut trouver avec une certaine maturité, après l’avoir détestée 18 ans parce qu’elle se chevauche avec la 5 dans la campagne franc-comtoise. Et là, programme. Le dessous des cartes est une émission ça passe ou ça casse : soit on adore, soit on déteste. En fait, c’est un peu le C’est pas sorcier ! des professeurs de géographie-histoire, qui se démarquent de cette manière clairement de leurs confrères d’histoire-géo. Présentée par Jean-Christophe Victor dans un format court d’une douzaine de minutes, elle est la porte d’entrée vers la vision géographique d’un monde de frontières (et de dynamiques : le maître-mot, ce sont les dynamiques) ; et sa répétition nous berce. En fait, oui. Le visage de J.-C. V. nous devient familier, sa voix nous accompagne sur le chemin vertueux de la connaissance. On pourrait aisément croire que le format répété deviendra lassant : il n’en est rien, preuve en est avec l’épisode traumatique — dont il est impossible de dévoiler ici le titre — dont l’introduction prend place dans l’odieuse B.P.I. Heureusement, les cartes font office de colonne vertébrale immuable de l’émission. Elles en sont la substantifique moelle, le plan de travail où se baladent vecteurs et zones multicolores, au milieu d’une galaxie de points lancés et annotés. Le travail de pédagogie, de médiation, est fort : les informations se développent et nous parviennent dans leur simplicité la plus rigoureuse. Il faut pourtant avouer que ces avantages peuvent se transformer rapidement en calvaire pour le téléspectateur perdu ou non averti : le format demeure quelque peu aride, les cartes désespérément non figuratives. Le dessous des cartes n’est pas une bamba triste, définitivement, et son « je-tire-je-faismouche » la place en haut du paysage audiovisuel français. Ou bien est-ce tout simplement l’effet Arte ?

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super série

Scrubs Texte & Illustration : Marine Roux

Alors que l’univers de la série est largement dominé par d’innombrables blockbusters médicaux dans lesquels l’hôpital sert de terrain idéal pour les effusions sanguines et les partouzes consanguines, il existe une sitcom qui sort du lot. Scrubs, traduisez « blouse médicale », relate les premiers pas maladroits de trois internes du Sacré-Cœur, dont les personnalités stéréotypées et manies loufoques débrident le sérieux chirurgical des blocs. Ce ne sont pas les arrêts cardiaques ou les coups de défibrillateurs qui ponctuent les vingt-deux minutes de chaque épisode mais bien l’humour potache et la blague facile. L’avantage de ce court format est qu’il privilégie les histoires légères permettant au téléspectateur non assidu de visionner de façon indépendante voire non chronologique les épisodes sans se perdre dans un brouhaha complexe de rebondissements et de suites interminables. Dans Scrubs, la trame c’est la vanne. Les neufs saisons de cette drôle de série sont portées par l’excentrique John Dorian, incarné par l’acteur Zach Braff, dont la voix intérieure s’improvise narratrice des doutes intimes du jeune médecin. Ce sont donc les pensées subjectives très bizarroïdes de JD qui nous servent de guide. Mais entre ce qu’il imagine lors de ses succinctes trêves méditatives et la réalité qui se rappelle à lui juste après, il y a un monde, tout un monde dans lequel fourmillent patients, amis et médecins. En effet, alors que JD rêve d’une d’une relation filiale complice et câline avec son cynique mentor, le docteur Perry Cox, il se heurte à son réveil aux tirades tyranniques de ce dernier qui rappellent quelque peu les airs d’un autre célèbre médecin boiteux doué dans la résolution des cas de maladies rarissimes. Juste pour donner le ton : « Par tous les

l’invention de leurs répliques. C’est ainsi qu’est née « Je suis un aiiiiiigle ! », la blague récurrente que formule JD lorsqu’il tournoie sur le dos de son meilleur ami, lors d’une totale improvisation de Zach Braff. De même, le sens de la répartie de Neil Flynn dans le rôle du concierge était si spontané et piquant que les scénaristes cessèrent de lui écrire son texte et annotaient simplement sur le script « ce que Neildira » !

Enfin la série n’entend pas présenter ses protagonistes comme des héros en devenir, comme l’atteste la chanson du saints du ciel bizut, il n’y a malheureusement que peu de façons pour générique I’m no Superman, mais comme des humains qui moi de te dire ceci… Voyons : jamais, pas pour tout l’or du monde, doutent, qui ne prennent pas toujours les bonnes décisions absolument pas, hors de question Gaston, aucune chance Florence, et qui sont même capables de se cacher dans un placard niet, négatif, hmm hmm, hein hein, ah ah et bien sûr celle que je pour ne pas avoir à être les premiers à intervenir en cas préfère de toute, la plus simple, le mec qui dégringole de la falaise : d’urgence. Si la rigolade est de mise, la confrontation à la Noooooooooooooon... Pouf ». Pas facile de sortir du coma maladie et à la mort, la question du racisme et celle du sexisme sont des thématiques souvent présentes dans Scrubs. idyllique. Et comment ne pas mieux les aborder, les combattre ou les Le deuxième point fort de cette série vient du fait que comprendre qu’avec une bonne dose de rire, un épisode de le réalisateur Bill Lawrence (également l’auteur de Spin City comédie musicale et quelques énormes clichés ? et Cougar Town) tire le comique de situation d’anecdotes C’est le défi incarné par l’histoire de John Dorian, un réelles vécues et racontées par ses amis médecins Jonathan Doris et John Turk dont les noms et expériences ont inspiré jeune homme blanc étourdi qui n’a pas le rythme dans la peau, contrairement à son meilleur ami et colocataire les personnages de JD et Christopher. Bille Lawrence laissait également carte blanche à Christopher Turk, un chirurgien afro-américain également certains comédiens s’improvisant humoristes dans doué au basket, qu’il surnomme « Petit ours brun » et 27


super série

avec qui il partage une relation à la limite de l’homosexualité ainsi que la garde de Rowdy, leur chien empaillé. Tandis que Turk est engagé dans une relation longue et durable avec l’infirmière Carla Espinosa, une banlieusarde hispanique et despotique, JD enchaîne les histoires d’amour dont la plus complexe est celle qu’il vit avec sa collègue Elliot Reid, incarnée par Sarah Chalke (alias Stella Zinman dans How I Met Your Mother), une bourgeoise blonde aux fesses plates, névrosée et émotive, qui a du mal à couper le cordon avec ses parents jusqu’à ce que ces derniers lui coupent les vivres. À l’hôpital, les deux amies Carla et Elliot subissent les remarques sexistes de « Le Todd » rival en maillot de bain de Turk qui en tape cinq à n’importe quelle occasion. JD est le souffre-douleur du sarcastique Dr. Perry Cox divorcé de la très botoxée Jordan (qui par ailleurs est l’épouse du réalisateur de la série) mais aussi de l’homme de ménage, taxidermiste aux airs de serial-killer dont on ignore le nom. Tout ce petit monde là est supervisé par Bob Kelso, directeur de l’hôpital, vétéran cupide, fier de ses mollets et fourni en muffin dès qu’il tend la main depuis qu’il a gagné un concours et qui passe son temps à martyriser le pauvre Ted, l’avocat dépressifau crâne luisant. En résumé, Scrubs est la série qu’il vous faut si vous vous bidonnez lorsque quelqu’un se gamelle dans les bêtisiers et si vous riez aux blagues de Toto, mais dans le cas contraire, abstenez vous, je vous aurai averti et dans l’hôpital du Sacré-Cœur, mieux vaut prévenir que guérir !

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Pas facile de sortir du coma idylliqu e

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ciné Le cinéma belge : ou plutôt deux fois qu'une

Ode en quelques lignes Texte & Illustration : Laure Saffroy-Lepesqueur

Deux fois oui, mais je vais quand même donner trois exemples. En Belgique récemment on a trouvé du drame bien esthétisé (Une place sur la Terre, de Fabienne Godet, 2013) du dramatique musical, érotisé et mystique (Alabama Monroe, de Felix Van Groeningen, 2013, avec à la clefune superbe bande-originale) et de l'absurdement drôle (Le tout nouveau testament, de Jaco Van Dormael, 2015. Il est encore en salle, je vous recommande, bien évidemment, d'aller y faire un tour, croyants et non croyants y trouveront leur compte.) Je ne prétends pas m'essayer ici à une triple critique cinématographique mais bien plutôt vous donner mon sentiment général quant à la Beauté, oui la Beauté d'un cinéma belge qui selon moi aujourd'hui, dépasse bien nos attentes. Si pour certains, ces deux mots, cinéma et belge, semblent antithétiques, pour d'autres qui ont tout compris, cette association est synonyme de jouissif. Fabuleux, mordant, délicieux, quand je vais voir un film belge je sais que je vais me régaler. Je vais chialer aussi, mais en sortant, bizarrement, j'aurai une drôle d'envie de vivre.

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C'est bien simple, le cinéma belge aujourd'hui, je le vois aussi grand que la Nouvelle Vague, que le néo-réalisme italien, il produit en moi le même séisme, il est fin, se mange sans faim et en fin de compte, aussi grossier soit-il (car en Belgique on n'a pas peur des fesses, on n'a pas peur du laid, de l'inconvenant, des gens qui pleurent et de ceux qui meurent), il est extraordinairement élégant. Ce qui me fait le louer, c'est que c'est cette élégance, qui est devenue trop rare dans une multitude d'expressions artistiques actuelles, est belle et bien présente, vivante, éveillée chez ces gens-là. On nous bouscule, politiquement, amoureusement, poétiquement parlant, il n'est plus question de politesse bidon, de discours terne et unique, mais bien de nous ouvrir les yeux... Encore une fois ces trois films n'ont rien à voir et je ne voudrais pas que l'on m'accuse de n'avoir rien entendu à la critique de cinéma. Mais je ne critique pas, j'aime. J'aime que Fabienne Godet soit une femme, j'aime que Benoît Poelvoorde me fasse rire trop fort dans un monde qui ne rit pas beaucoup, oui, j'aime la beauté, j'aime la voix de cette actrice (chanteuse) fabuleuse qu'est Veerle Baetens, que personne ne semble trop remettre en France mais qui est aussi bonne actrice qu'elle est envoûtante. En l'espace de deux ans, j'ai découvert une myriade de talents aux canons différents de ceux que l'on tente vainement de nous imposer, des gens abordables qui aiment les belles images, le théâtre, le cinéma, qui aimeraient qu'ils vivent, qui aiment les autres, qui ont cessé de se plaindre pour proposer enfin à travers leur art, des pensées, des beautés ou même des idées. Oh, « idée », mot dangereux auquel ils se livrent très bien. Ils nous parlent d'Amour comme il existe vraiment, de déceptions comme l'on en vit souvent, de misanthropes, des religions qui déconnent, de la possibilité d'un Dieu, aimant ou haïssant, ils nous proposent en somme de faire la lumière sur nos propres idées à nous et de faire des choix grands, et si possible ingénieux. Avec la simplicité des êtres les plus raffinés et la misérable humilité de ceux qui ont tout à dire de vrai, ils nous livrent du Sublime sur des notes connues. C'est comme manger du caviar avec une cuillère en plastique. Pour vous séduire il me reste à employer le vocabulaire des contes et légendes : Dieu trop humain et méchant, oiseaux qui parlent et femme blonde tatouée jusqu'à l'orteil. Archéologue des contrées égyptiennes, petits enfants courageux qui sauvent le monde et musiciens sans frontières. Photographes dépressifs et lunaires et autres apôtres, dont Catherine Deneuve. Tout ça, vous pouvez le retrouver chez eux, chez Fabienne, chez Jaco & chez Félix. Catherine n'étant pas belge mais étant une raison suffisante, je propose, vous disposez.


BBB: Bo Bun Bitch (dit bo bun royal )

le choc des titans

L'heure est grave. Le dragon a été réveillé. Etchebest et Gordon Ramsay ont suspendu leur couteau en l'air pour observer attentivement l'événement le plus palpitant depuis le retour de Moundir à Koh-Lanta. J'ai été dé-fiée sur mon terrain. Mais pas par n'importe qui : amie et rivale, elle est le rouky de ma Rox, Elicorne se joint à moi pour ce flash BFM spécial recettes étrangères (les objets du voyage, tout ça). Faites des lavements, ça va bouffer. Et que le meilleur gagne. Processus créatif :

Texte & Illustration : Gaumar

Si ce n'est pas déjà fait, faites décongeler le steak haché. Ciselez l'oignon, puis émiettez le bœuf dans le petit saladier/grand bol, en ajoutant le jaune d'œuf. Malaxez le mélange avec amour, puis formez des boulettes avec la viande, en plaçant chacune dans du papier sulfurisé de manière à ce qu'elles soient plus compactes (et donc plus facile à cuire postérieurement). Réservez les boulettes sulfurisées au frais (au mieux au congélateur). Faites bouillir de l'eau pour faire cuire les vermicelles de riz, sans ajouter de sel. Attention la cuisson est rapide (maximum 5 minutes à partir de l'ébullition pour les plus épaisses). Une fois égouttées, passez-les à l'eau froide pour arrêter la cuisson et les empêcher de coller. Râpez votre carotte (faut-il préciser la nécessité d'enlever la peau terreuse de la carotte?). Faites cuire les nems dans une poêle ou au four (je vous renvoie à la notice d'utilisation). Récupérez vos boulettes et faites les cuire dans une poêle bien graissée pour éviter l'accroc. Versez un peu de sauce soja pendant la cuisson pour donner plus de goût. Pour réaliser le jus des pâtes, mélangez une cuiller à soupe d'huile (sésame ouvre-toi), de sauce soja et roue libre pour le citron. Ajoutez la sauce aux pâtes. Dans un grand bol, mettre les pâtes, la carotte râpée, les grosses poignées de soja/arachide/ coriandre/menthe, les boulettes, et les nems. À table (enfin si vous êtes ponctuel(le)(s) à la cafette. Sinon c'est à genoux.)

Ingrédients : (pour une personne)

- 40 grammes de vermicelles de riz (en vente dans la plupart des magasins, vive la modernité) - de la coriandre (une grosse poignée) - de la menthe (une grosse poignée aussi dis donc) - des cacahuètes/noix de cajou/possible trace d'arachide (une grosse poignée hein) - un steak haché (congelé fait l'affaire) - un petit oignon - trois nems - un jaune d'œuf(enfin normalement un demi. Mais la tâche est ardue et ça ne changera pas grand-chose) - de la sauce soja - du soja frais (une grosse poignée n'est-ce pas) - une carotte - du citron - de l'huile végétale (de préférence sésame mais je ne serai pas regardante) Indice caloriq ue :

Posey

Niveau de difficulté :

Pareil que la licorne, débutant confirmé. Matériel :

Un couteau, un frigo/congélateur, une planche à découper, une casserole, une poêle, du papier sulfurisé, un micro-onde/de la patience pour la décongélation du steak haché, un petit saladier/gros bol, une râpe et/ou un économe.

Le plus de l'artiste :

Vous pouvez réaliser les nems vous-mêmes. C'est bien meilleur mais ça demande plus de temps et un petit tour de main technique. On en reparlera bientôt… Le moins de l'artiste :

Temps de préparation :

Certains aliments de cette recette ne sont pas toujours faciles à trouver. Du coup il faut prévoir un peu à l'avance son BBB.

30-35 minutes avec de l'organisation, un peu plus sans.

Entre nous :

Le Bo bun est supposé être dégusté chaud-froid. Ça passe tout aussi bien froid, et vous pouvez le transformer en bouillon assez facilement (il faudra juste plus de sauce soja et de citron).

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¡ A mí me gustan las empanadas! Recette & illustration : Elicorne Ingrédients :

Pâte — pour 10/12 petits disques

1 mug et 1/2 de farine, soit 250g de farine 1/4 de cuillère à café de sel 90g de beurre non salé ramolli et découpé en carré 2 œufs 2-3 cuillères à soupe d’eau Garniture

- 4 œufs - 1 oignon rouge - 2 tomates - De la crème épaisse pas du tout liquide Indice caloriq ue :

Beaucoup trop pour le Dr. Dukan. Niveau de difficulté :

Débutant confirmé. Matériel :

un couteau, un saladier, plusieurs bols, une cuillère, une planche à découper, un four, des plaques de cuisson, une poêle, un emporte pièce rond (ou n’importe quoi de rond d’environ 20cm de diamètre). Temps de préparation :

40 min pour la pâte / 30-45 min pour la préparation 50 min de pose et cuisson (oui il faut du temps pour atteindre la perfection).

Bon. Froid. Maison. food

Processus créatif :

Pour la pâte, mélangez d’abord farine et sel, avant d’ajouter le beurre, un seul œuf et l’eau pour obtenir une pâte grumeleuse. Pour que votre mixture soit parfaite, n’hésitez pas à mettre la main à la pâte, remontez vos manches et plongez-vous corps et âme dans votre recette. Pour faciliter l’incorporation du beurre, vous pouvez le congeler, puis le râper avec la farine (technique ultime). Une fois que votre pâte a une surface qui vous semble pas mal, formez une boule, aplatissez-la légèrement, et mettez le tout au frigo durant 30 min. Pendant ce temps, vous pouvez vous occuper de la garniture. Brouillez vos œufs, caramélisez des oignons rouges (avec de l’eau, du sucre et du miel pour ceux qui ne savent pas), coupez vos tomates, bref, éclatez-vous. Prenez votre deuxième œufet séparez le blanc du jaune. Ce sera utile plus tard. Et préchauffez votre four à 190°C aussi, les gens oublient trop souvent de le faire. Une fois que les 30 min sont passées, étalez votre pâte assez finement sur une surface plane préalablement recouverte de farine, et avec votre emporte pièce formez les disques. Étalez votre garniture sur le milieu de ce disque, n’en mettez pas trop car sinon c’est difficile à fermer, et laissez place à votre imagination pour les mélanges : tomates-crème / oignons-œufs / crème-oignons / … : le monde vous appartient. Pour refermer les empanadas, pliez le disque et soudez les bords en appuyant sur la pâte avec vos doigts. Pour que cela tienne mieux, vous pouvez coller l’intérieur avec du blanc d’œuf. Pour faire un joint bouclé, utilisez vos doigts pour tourner la boucle sur le bord, mais cette technique demande un peu plus d’expérience. Vous pouvez badijauner les empanadas avec votre jaune d’œuf pour avoir un côté doré. Pour que votre œuvre tienne bien durant la cuisson, et que la garniture ne s’échappe pas, vous pouvez les laisser poser 30 min au frigo. La cuisson des empanadas varie entre 18 et 25 min, tout dépend du four et de la taille de celles-ci, elles sont généralement bien cuites lorsqu’elles sont dorées. Les plus de l’artiste :

Comme cette rubrique reste B.F.M. Food, les empanadas se dégustent aussi évidemment froides, la vie est tellement bien faite. La garniture est adaptable avec à peu près tout et n’importe quoi, vous pouvez même faire des empanadas fourrées à la dulce de leche (on reste dans l’ambiance argentine). Le moins de l’artiste :

C’est long, très long. Entre nous :

Dans les empanadas de base, il y a normalement de la viande, mais étant végétarienne je me refuse à écrire une recette sur la préparation d’une farce, laissez libre court à votre imagination. Bisous. 31


perspective

L' avi s de la fo u rmi Texte & Illustrations : Laure Saffroy-Lepesqueur

« Quid d'un homme, souriant, noir, en slip ? » Point de haro sur son illustrateur, point de haro sur les publicateurs. Juste un regard sur vous & moi. Cette double page nous proposait de manipuler une petite figurine à découper. Elle a été dite blanche, blafarde, chauve, lascive, provocante, non consentante. Tout ceci n'est pas faux ! Mais tout ceci n'est pas vrai. Je n'ai pas participé à ce jeu car je ne l'ai pas aimé, mais j'aurais pu la colorier, ma poupée, et elle aurait pu être jaune, verte ou noire. J'aurais pu lui créer une tignasse, l'habiller en princesse et cacher ce sexe que je ne saurais voir. L'idée de base, peut-être, était un tantinet loufoque, et malsaine. Mais personne n'a compris, alors, que l'on nous donnait le droit d'agir, de réagir, de critiquer, voire de se révolter ? (Pour les plus enflammés !) J'ai trouvé cela étonnant que dans une école d'art, on manque à ce point d'imagination. Regardezmoi, plutôt que de découper ma figurine, j'emploie des mots pour défendre des idées. Bon, c'est un fait, nous avons loupé le coche. En tentant de rester crédible, et après mon désaveu, je voudrais tout de même vous les exposer, ces idées : le problème n'est pas, non, il n'est pas, que la figurine soit blanche, encore moins qu'elle soit femme et qu'elle ne sourit pas. Nous nous sommes entendus dire que le racisme anti-blanc n'existait pas et qu'il aurait fallu mettre un homme, que nous n'avions jamais remis en cause notre identité sexuelle de petit hétéro et que tout cela était l'œuvre du Diable. Que répondre à cela, quand je connais l'orientation sexuelle, les idées, les religions et j'en passe, des membres du journal ? Et à ces détracteurs je pose la question suivante : quelles poursuites nous auraient-ils réservées si nous avions proposé de jouer avec une figurine représentant un homme noir habillé d'un slip, supposé catholique, et gay ? Je vous laisse réfléchir. Ce qui est insupportable, c'est que l'on se soit amusé à critiquer bien plus la nature et le corps, le comportement et l'apparence de la figure, que l'acte de manipulation en luimême. Tout ceci ne relève pas de la défense d'idées, c'est tout bonnement obéir aux clichés de l'engagement.

Fourmi, pourquoi fourmi ? Parce que toutes les petites fourmis veulent sauver le monde, mais qu'à l'évidence, elles ne le peuvent pas. On me laisse aujourd'hui créer cette rubrique dont je ne connais absolument pas le sort : en fait, cette page insolemment naïve ne sera peut-être qu'un exemplaire unique. Mais pour le moment, laissezmoi donc me légitimer. J'avais envie de créer cette rubrique afin que l'on se souvienne que nous ne sommes pas des bœufs, et que nous ne finissions pas comme tels. D'autres le font bien mieux que moi, mon horizon de lecteurs est réduit, je vis moimême dans le doute mais... Mais la fourmi française aime dénoncer, s'offusquer et râââler et croit parfois qu'elle pourra changer le cours de l'absurde. Pour cette première, on a demandé à la fourmi de revenir sur un « scandale » qui a eu lieu au sein même de la double page centrale de notre journal. Et pour vous donner le ton, j'appellerais cet article : 32


perspective

J'ai détesté cette page tout simplement pour ce qu'elle véhicule de violence parce que je déteste qu'on s'attaque à la liberté d'une femme tout court, arabe, avec un pénis (comprenez ici que l'homme est une femme comme les autres) blafarde ou chauve. Mais j'ai encore plus abhorré la fausse révolte soulevée par cette fausse femme de papier, qui d'ailleurs n'existe que par nous. Lecteur, veuillez nous excuser pour ce passage absurde, cette triste animation dans une époque peut-être un peu paumée, ne sachant quoi défendre et comment bien le faire. J'espère que nous ne sommes qu'encore jeunes et que nous ne maîtrisions pas totalement l'art journalistique de la diplomatie. Je souhaite que cette figurine nous pousse à mieux réagir, sur papier comme ailleurs, j'aimerais de toute mon âme de fourmi qu'elle ait servi à vous révolter BIEN, à vous révolter MIEUX.

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crobards d'humeur

par David Ledrich

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le voyage Ă Paris, par Laure Saffroy-Lepesqueur

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courrier en Le co urrier du palp itant Edli ères Ré po ns es sinc ères à no s co ngén La Rédaction

Assez étonnamment, nous avons constaté que le numéro de septembre a déchaîné vos chakras intimes. Nous avons reçu quelques messages d'élèves, taraudés par des problèmes existentiels, nous demandant des conseils avisés. Allez, c'est la fête du slip.

Chèr(e ?) G-inger Point,

Cher Louvr'Boîte,

Quel est le meilleur endroit pour forniquer à l'Ecole ?

Un garçon que j'ai rencontré à la cafétéria m'a proposé un café, mais il n'est pas très joli. Que faire ?

G-inger Point : t o u t

dé p e n d s i t u ve u x t e c ac h e r o u n o n . . . P o u r le c amo u flag e , j e p e n c h e rai s p o u r le s t o i le t t e s à c ô t é de G o ya, le s do u c h e s de Flo re ( o u i , i l y a de s do u c h e s à Flo re ! ) o u le rayo n « O u vrag e s de ré fé re n c e » de la bi bli o t h è qu e ( s p o i le r ale rt : la p o rt e e n fac e mè n e di re c t e me n t au x t o i le t t e s ! ! ) S i t u mi s e s s u r le c o n fo rt e t fai s fi de s de s rè g le s , s an s au c u n do u t e : vi s e l' é t ag e e t p re n ds l' as c e n s e u r qu i t e mè n e ra au s e p t i è me c i e l de s bu re au x de Flo re . . .

P as d' i n qu i é t u de , i l e s t c e rt ai n e me n t g ay.

Tendrement, la Rédaction.

Salut la rédac' !

J'ai besoin d'aide : je cherche un mec célibataire, beau et de préférence hétérosexuel. N o u s au s s i .

Tendrement, la Rédaction.

Journal, j'en viens à toi,

Je ne suis pas gay, mais personne ne me croit. Comment faire ?

Bonjour,

J'ai fait la bêtise d'arriver à l'école en étant en couple. Une idée pour me sortir de cette situation ?

Arrê t e d' é larg i r le c e rc le de t e s ami s .

Tendrement, la Rédaction.

T u as t ro i s s o lu t i o n s : - T u re s t e s qu e lqu ' u n de bi e n e t lai s s e s t e s p h é ro mo n e s dan s t o n p an t alo n .

Coucou Louvr'Boîte,

J'ai un truc pour un chargé de TD mais je ne sais pas comment le choper...

- T u re s t e s ave c t a mo i t i é e t t u t e ré fè re s au P lan G - i n g e r p ré c é de mme n t me n t i o n n é .

P lac e - t o i e n t re lu i e t l' œu vre . L' i mp o rt an t , c ' e s t le re g ard.

Tendrement, la Rédaction.

- T u larg u e s t a g o e t me t s t e s at o u t s e n vale u r ( bi e n ve n u e e n Arc adi e s e xu e lle ) .

Tendrement, la Rédaction.

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le choix de la rédac

Qu el est l’obj et WTF/d rô l e q u e vou s pren ez en vo y a g e ? E li s e Mon doudou et ma biafine An n e - E li s e Des pansements Garfield. Marg au x Ma table de décompression pour la plongée, dans l’espoir que je sache l’utiliser un jour… Mari n e R. Mon Louvr’Boîte ! Sophi e Mes bouchons d’oreilles, pour contrer les concerts-surprise hommage à Laurent Voulzy, Céline Dion ou Mylène Farmer. Lau re Moi, j'aime bien Mylène Farmer. Je prends mon disque de Mylène Farmer. Adè le Ma super-lampe-de-poche-spéciale-livre-trop-high-tech-quise-déploie-toute-seule (et que je n’utilise jamais) C ami lle Trois litres de potion anti-moustiques, pour mon bain/bien quotidien. S o lè n e Mon mug Shakespeare et un pot de pâte à tartiner speculoos.

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jeux le bingo des selfies Bingo & Illustrations : Adèle Steunou

Le selfie en musée, tout le monde connaît. Et avec les premiers TDO qui approchent, tu constateras très vite, jeune sacripant, que le Louvre n’échappe pas à la règle. Ce jeu leur est donc consacré mais attention ! On ne parle pas ici du selfie de base "ta-tête-devant-Mona-Lisa", non… Nous discutons O-RI-GI-NA-LI-TÉ. Car en effet, certains touristes sont un peu des fifous et n’hésitent pas à braver les éléments, la perspective et même la gravité pour obtenir la photo parfaite ! C’est donc à tous ces artistes-aventuriers du quotidien que rend hommage ce bingo des poses de selfies et photos originales à trouver au Louvre. Ceux qui tiennent la grande pyramide par la pointe

(dehors, debout sur un plot, en équilibre plus ou moins instable)

mise en

situation

1

2 3 4

Ceux qui tiennent la pyramide inversée par la pointe (oui c’est une manie, c’est un peu notre Tour de Pise à nous)

Ceux qui font le « V » avec leurs bras devant la pyramide inversée (va vraiment falloir qu’on m’explique le délire avec les pyramides !)

Ceux qui mettent leur tête à la place de celle de Gudea sur ses statues acéphales

(si vous ne savez pas encore qui il est, sachez qu’il vous attend !)

Ceux qui font « semblant » de toucher les briques glaçurées du Proche-Orient

(mais qui finissent toujours par les toucher vraiment parce qu’ils regardent l’objectif) (et je n’arrive pas non plus à comprendre pourquoi cette pose est aussi répandue)

Ceux qui se prennent en photo entre les deux lamassu de la cour Khorsabad (bon, certes c’est un selfie tout simple mais ils se mettent TOUS exactement au MÊME endroit !) (point bonus s’ils te demandent de prendre la photo pour eux quand le selfie-stick est trop court)

Ceux qui sautent devant tout et n’importe quoi dehors (de préférence devant les pyramides mais tout est bon du moment que la photo est prise en plein vol)

Les mariés asiatiques

(froufrous, robe blanche et cohorte de flashs, le Louvre est « ZE placetoubi » pour une photo de mariage) (point bonus s’il y a la limousine interminable)

Ceux qui matent/touchent/pointent le boule de Marcellus

(mais comment les en blâmer, que l’edlien insensible à ce chef-d’œuvre me jette la première pierre !)

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5

bingo !


jeux le qui est-ce ? des lunettes Lunettes : Bastien Hermouet

2.

1.

3.

4.

5.

6.

7.

8.

Associez ces paires de lunettes à leurs propriétaires... Marguerite Duras ...... Samuel Beckett .......... Keith Haring ............. Le Corbusier .............. Nana Mouskouri ....... Ray Charles ............... Jean-Paul Sartre ......... Yves Saint Laurent ....

n°.....

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jeux mots-croisés par Sophie Leromain

VERTICAL

HORIZONTAL

1. Le Livret de l’élève du voyage 2. L’accessoire allemand ultime vs la tong française 3. Le plus aventurier est de partir sans en avoir une réellement précise en tête 4. Quand vous y séjournez, c’est toujours une épreuve d’aller dans leurs sanitaires, véritables bouillons de culture 5. Sans forcément dévoiler leurs dessous, elles vous accompagnent partout 7. Balai-brosse de la chanson française 9. Adepte du chiffre 7 (107.7, etc. …) 10. Non, ce n’était pas le radeau de la Méduse, ce bateau, ni l’amie d’un (R)attrapeur 11. Sur la plage abandonnée, coquillages…

6. Elle savait s’envoyer en l’air, comme aucune autre femme ne l’avait fait 8. Leur « graing de sable, graing de nerfs va monter comme une fusée » si vous leur parlez des Ch’tis 12. Puisque l’avion c’est too mainstream, revenez aux bases et voyagez en nacelle 13. Le seul détail de bon goût sur les cartes postales beauf (enfin…) 14. Destination préférée de G-inger Point 15. Il n’est pas analodynamique 16. L’imprévu qui vous fait littéralement chier en voyage HORIZONTAL : 2. (Charlotte) Corday - 3. (Charles) Manson - 5. Napoléon - 10. Baudelaire - 11. Caligula - 12. (Alfred) Nobel - 13. Poussin - 14. Macbeth

Solutions du numéro de septembre (LB 29)

40

VERTICAL : 1. (Bertrand) Cantat - 2. (Louis-Ferdinand) Céline - 4. Meursault - 6. (Félix) Faure - 7. Picasso - 8. (Arsène) Lupin - 9. Catherine (de Médicis)


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