LB n°38 : Sexe

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Louvr’Boîte Tabous III N°38 / 50 cts


Sommaire

3. Édito 4. De l’universalité d’un tabou créateur 6. Tout ce qu’il faut savoir sur cette crête de coq à l’envers 9. Avoiding children : les meilleurs moyens de contraception à travers les âges 12. Entrez (au fond à gauche) 14. Post-porn 16. Analyse de la façon dont les réseaux sociaux ont changé notre rapport au sexe 18. Fist-fucking 20. Été coquin au musée Guimet 22. Témoignage : le viol Rubriques 24. Interview : Paul Perrin 28. L’instant Pas PAM 30. Bisque de Gaumar (car-jacked) : Le muffin orgasmique au chocolat 32. Sexo : La playlist pour sexer 34. Les courriers du palpitant 36. FFP* : Fashion Fausses Positions 38. Test : Quel nu de l’histoire de l’art êtes-vous ? 40. Le choix de la rédaction (et du monde entier) 42. Mots mêlés Crédits photographiques


Ivre, Louvr’Boîte nous invite en featuring pour commenter ce numéro spécial Sexe. #Let’sBeUnPeuTropCaustique

edito « En décembre, journée courte, longue nuit ; l’abeille se tait, le jonc gémit. » Voilà un dicton dont je ne connais pas la signification mais qui me plaît beaucoup pour ouvrir ce dernier numéro de la série des Tabous. Je pense que si votre esprit est tourné dans le même sens que le mien, s’il est un peu biaisé, vous aurez trouvé de quel magnifique tabou nous avons souhaité vous parler pour conclure cette saison d’automne. Pour démystifier ce sujet brûlant, qui de mieux placé que les joyeux trublions de Let’s Be Apotropaïc ! et leurs hashtags absolument parfaits ? Nous avons donc tenté une collaboration inédite, qui, nous l’espérons, vous émoustillera ! Retrouvez, débités au fil des pages, leurs commentaires savoureux. Enfin, un petit mystère est ajouté sur l’identité des rédacteurs ce mois-ci, puisque chacun a pris un pseudo digne d’un acteur de film X (ils étaient jaloux du mien…) On vous laisse décider s’ils sont de bon goût ou pas, vos avis peuvent diverger bien sûr… et surtout, n’hésitez pas à nous envoyer le vôtre !

Au plaisir,

Louvr’Boîte Huitième année. N°38. 0,5 €.

Directrice de publication : Sophie Leromain. Rédacteur en chef : Aurélien Locatelli. Relecture : Camille Giraud. Maquette : Aurélien Locatelli. Couvertures : Camille Giraud. Ont contribué à ce numéro, dans l’ordre alphabétique : Lucas Belloc, Yvine Briolay, Valérie Fortier, Tristan Fourmy, Camille Giraud, Lou Gellé, Bastien Hermouet, Sophie Leromain, Aurélien Locatelli, Salomé Moulain, Ivane Payen, Orégane Plailly, Clémence Pinquier, Elise 3 Poirey, Maud Villiers, Morgane Vitcoq.

École du Louvre, Bureau des Élèves, Porte Jaujard, Place du Carrousel, 75038 Paris cedex 01. louvrboite.fr Tél. : +33 (0) 1 42 96 13. Courriel : journaledl@gmail.com. Facebook : fb.com/louvrboite. Twitter : @louvrboite. Instagram : instagram.com/louvrboite. ISSN 1969-9611. Dépôt légal : décembre 2016. Imprimé sur les presses de l’École du Louvre (France). Sauf mention contraire, © Louvr’Boîte et ses auteurs.


Tabous III : Sexe

De l’universalite d’un tabou createur Vanille Ambrée r Aujourd’hui, je suis une femme. Une femme de dixneuf ans qui, en observant les gens autour d’elle, s’est rendu compte de quelque chose qui est, quand on y réfléchit, somme toute assez étrange. Voici : en tant que femme, j’ai mes règles, et ce à peu près régulièrement depuis maintenant quelques années. On nous a bien expliqué au collège et au lycée pendant les cours de sciences naturelles, qu’il s’agit d’un processus naturel visant à évacuer l’endomètre si aucun ovule fécondé ne s’y est accroché pour croître pendant neuf mois. Un processus naturel que vit la moitié de la population, et dont j’entends finalement assez peu parler, parce que c’est encore considéré comme un tabou et cela pour une raison simple. Les règles sont dotées d’une image pas franchement reluisante (loin de moi l’idée de dire que ça devrait être le cas). Si je vous parle d’une femme qui a ses règles, vous allez penser à du sang (logique) et peut-être aussi à une femme qui connaît des sautes d’humeur et ne parvient pas à rester calme. Seulement voilà. Le sang, c’est vu comme quelque chose de sale, qui véhicule des bactéries et

microbes. C’est quelque chose qu’il faut s’efforcer de cacher et dont on ne doit pas parler. Là, on a aussi affaire à une idée qui construit une image franchement trop idéalisée de la femme. Selon l’image idéale, une femme est capable de se contrôler, donc ne souffre pas de sautes d’humeur (autrement, ça n’est pas assez parfait, pas digne d’une femme, donc on le déprécie, on n’y fait pas attention ou on s’en moque). La même image voudrait qu’on ne voie pas la femme souffrir ou être victime des problèmes imposés par Dame Nature qui nous apporte notre cadeau mensuel. Une femme ne souffre pas et ne se vide pas de son sang pendant plusieurs jours et plusieurs nuits non-stop. Tout ça, c’est ce qu’il faudrait renvoyer en faisant face aux règles et à tous les problèmes qui en découlent. Je pense par exemple au syndrome pré-menstruel, qui n’est pas forcément connu de toutes. Pour ma part, je n’en ai appris l’existence qu’il y a deux ans, après avoir parlé à une amie des douleurs que je rencontrais et dont j’ignorais l’origine. Le syndrome prémenstruel (dit aussi SPM), c’est donc un ensemble de manifestations (pouvant être d’ordre physique, émotionnel ou cognitif), qui touchent les

femmes à l’approche de leurs règles. Les symptômes varient énormément : ça peut aller de changements d’humeur assez brusques (état dépressif ou agressivité notable) à des douleurs (dans le dos, le ventre, ou encore des migraines ou des crampes abdominales), en passant par des troubles divers (alimentation, sommeil, anxiété). Je précise que cette liste est bien loin d’être exhaustive, elle n’est là que pour citer quelques exemples. S’ajoutent ensuite à cela les douleurs qui surviennent pendant la période fatale, et qui sont généralement plus fortes que celles du SPM. Il s’agit donc certes d’un processus parfaitement naturel puisque le corps d’une femme a besoin de subir le renouvellement de l’endomètre afin de pouvoir accueillir un ovule lorsque celuici sera fécondé. C’est là que je me suis dit que quelque chose clochait. C’est un processus naturel et que la moitié de la population traverse cette phase une fois par mois, et pourtant c’est un sujet tabou. C’est ça qui coince selon moi. On ne devrait pas se sentir presque obligées d’en parler sous le sceau du secret, et presque d’en avoir honte. C’est un sujet qui est lié à notre intimité malgré tout, donc loin de moi l’idée de vouloir crier sur tous

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les toits les dates de mes menstruations, ça n’est pas À ne pas confondre avec le SPM : ce que je suis en train de dire. En revanche, le fait d’avoir Syndrôme Pré-Mai. ses règles devrait être pris au #MêmesSymptômesTho sérieux, suffisamment pour qu’une femme ne se sentant pas physiquement capable de travailler ou de bouger comme pendant trois des quatre semaines du mois, puisse dire sans être l’objet de regards intrigués ou gênés « J’ai mes règles, je ne me sens pas bien, je ne peux pas être aussi efficace que d’habitude ». Là, je pense à la nageuse chinoise Fu Yuanhui qui l’avait dit à des journalistes télé. Lors d’une course, elle n’avait pas été au maximum de ses capacités car elle avait ses règles. De fait, elle était déçue de sa performance alors qu’elle ne pouvait pas – ou difficilement – faire mieux. C’est une période (sans mauvais jeu de mots) pendant laquelle notre corps, à nous les femmes, subit des modifications qui influent sur notre comportement, et sur les performances que nous sommes capables d’accomplir. Si on n’est pas au « Quand mes règles arrivent top, c’est loin d’être un signe pendant les seules vacances de faiblesse, un aveu d’échec de l’année. » ou une excuse. C’est humain #CimerMèreNature et logique d’avoir besoin de 5

calme pour faire face à des modifications qui affectent tout notre être pour certaines, même si cela ne dure que quelques jours. Quelques jours tous les mois pendant plusieurs décennies, c’est long. Alors oui, parfois on craque, parfois on en a marre et on arrête de faire face et de faire comme si ça allait aussi bien que d’habitude. Ça n’a pas encore l’air d’être normal, et pourtant ça devrait l’être. Mesdames, soyez fières de pouvoir donner la vie, et donnez-vous le droit de le faire valoir en rappelant que vous payez ce droit depuis de longues années.


Tabous III : Sexe

Tout ce qu’il faut savoir sur cette crete de coq a l’envers Sally Salace

r

Si vous avez flâné quelques temps à Paris pendant feu les vacances d’été, peut-être auriez vous aperçu la charmante exposition organisée par l’Institut Suédois (dans le Marais), dans le cadre d’une saison sur le thème du féminisme, sur la bédéiste suédoise Liv Strömquist. Y étaient exposées des planches de ses BD, notamment les deux seules traduites en français Les Sentiments du prince Charles et L’origine du Monde. Très bien documentée, Liv Strömquist nous explique le sexe féminin et ses tabous dans L’origine du Monde et nous questionne sur les relations amoureuses dans Les Sentiments du prince Charles. Dans le premier, Liv Strömquist, s’amuse à nous raconter des événements tout à fait véridiques et absolument aberrants sur les études qui ont été faites sur le sexe féminin. Saviez-vous par exemple que John Harvey Kellogg n’avait pas seulement inventé les corn flakes mais également trouvé LA solution pour empêcher les femmes de se toucher le sexe – courant de pensée appelé anti-onanisme – qui consistait à appliquer de l’acide sur le clitoris. Strömquist aborde avec humour, ironie et sarcasme des sujets considérés

comme tabous et les analyse pour nous. Parmi ces sujets, la question des règles notamment occupe une place importante. Considérées comme sacrées et vertueuses dans d’anciennes traditions, les règles sont aujourd’hui un sujet tabou qu’on doit garder pour soi et surtout éviter d’aborder. Fait intéressant, le mot polynésien « Tapu », qui signifierait « la menstruation », a pour traduction plus courante « sacré » et aurait donné le mot « tabou », dont la signification se serait transformée plus tard avec l’arrivée des colons chrétiens. Les règles sont associées aujourd’hui à l’impureté et la saleté. Par opposition, les marques de serviettes ou de tampons mentionnent dans leurs publicités quasi exclusivement la notion de fraîcheur et de protection. Elle s’efforcent donc de nous prouver que les règles sont dégoûtantes et que seules les serviettes et tampons sont la solution. Dans cette même perspective, aucun sang n’est jamais montré dans les publicités, seul un liquide bleu, comme si le sang était beaucoup trop inconvenant à montrer au public. Comme si aucune

d’entre nous n’en avait jamais vu. Une petite évolution s’est cependant faite remarquer avec la marque britannique de protections hygiéniques Bodyform et sa campagne de publicité No Blood should hold us back. Live Fearless (Aucun sang ne devrait nous retenir. Vivez sans peur), où pour la première fois du vrai sang apparaît. On y voit des femmes sportives (et une femme chevalier), courir, faire du rugby, danser, se battre, saigner (par des blessures, on n’en est pas encore au vrai sang des menstruations). Ce tabou sur les règles commence lentement à se briser. Certaines sportives ont abordé ce sujet récemment, notamment aux Jeux Olympiques de Rio. Une étude à d’ailleurs été réalisée et montre que la plupart des femmes sportives affirment que les règles ont un impact sur leurs résultats sportifs. Ce tabou handicape certaines d’entre elles qui ont du mal à aborder le sujet avec leur entraîneur masculin. Certaines femmes parlent aussi d’angoisse aiguë face à l’arrivée des règles lors d’un tournoi ou d’un événement sportif important. Le tournoi de Wimbledon notamment

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#OnNeConnaissaitPas #Conclusion #Don’tGoogleIt

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Tabous III : Sexe où la tenue obligatoire est blanche, un cauchemar pour les sportives. Une autre nouveauté très intéressante et assez hilarante, le clip vidéo réalisé par Skit Box, trois humoristes (des femmes !), sur les règles intitulé « I got that Flow ». Il aborde de façon très explicite le fait d’avoir ses règles et qu’on ne devrait pas en avoir honte (et particulièrement auprès des hommes), le tout en rappant. Liv Strömquist parle du Syndrome PréMenstruel (SPM), survenant quelques jours avant l’arrivée des règles et se manifestant par une certaine mélancolie et déprime. Une étude chez des étudiantes aurait démontré que les rêves seraient plus portés sur la mort, les angoisses, la peur d’être mutilée peu avant les règles. « Le plus étrange est

que je n’ai pas trouvé un seul chercheur ni médecin dans l’histoire qui aurait par exemple affirmé que les fluctuations hormonales rendent les femmes inaptes à s’occuper des enfants. » Liv Strömquist nous fait part de ses pertinentes réflexions, citant toujours ses sources, que ce soient de vieux bouquins ou des sites internet. Sa BD relève davantage du documentaire humoristique que de la fiction, avec beaucoup de texte, mais c’est bien plus agréable à lire qu’un essai en bloc de 200 pages. On en apprend plus sur notre corps (nous les femmes) et sur les fascinations morbides qu’en ont eues les hommes au cours du temps – le premier chapitre portant sur « ces hommes qui se sont un peu trop intéressés à ce qu’on appelle

les ‘‘organes féminins’’ » - , on découvre aussi qu’il y a un petit problème dans le vocabulaire utilisé pour définir le sexe féminin, considéré généralement comme une absence de pénis ou simplement un trou plutôt qu’une réelle explication, parlant de vagin ou de vulve, beaucoup plus difficile à expliciter qu’un pénis. Même les femmes d’aujourd’hui ont encore beaucoup de choses à apprendre sur cet étrange organe qui ressemble à une crête de coq à l’envers et se fait parfois nommer Origine du monde.

Extrait de l’album de Liv Strömquist, L’origine du monde. Édition Rackham, Le Signe Noir, 2016.

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Avoiding children : les meilleurs moyens de contraception a travers les ages Tanita Tounge r On sait que le sexe, c’est sympa, ça fait du bien, ça se pratique à deux ou plus si affinités (de quoi ambiancer ta soirée raclette du jeudi soir), mais on ne le répétera jamais assez : se protéger, c’est important. Le XXIe siècle est ainsi fait que toi, oui, toi, jeune Edlien(ne), tu as le choix parmi une multitude de moyens de contraception, afin de te prémunir des vilaines MST et des mini-humains. Sache qu’il n’en a pas toujours été ainsi ! Je te propose donc, en tout bien tout honneur, le top non-exhaustif des moyens de contraception à travers l’Histoire, du plus barré au plus abracadabrantesque. Bienvenue dans un univers de pratiques fantastiques. N°1) L’UNIVERSEL : le coït interrompu. Ou « coitus interruptus » en latin, le coït interrompu est utilisé, partout, tout le temps. Toi même tu sais, « promis je me retire avant ». Rappelons que bien que cette technique soit utilisée à toutes les époques, son efficacité reste toute relative, si ce n’est très faible. Toi-même es-tu peut-être né par 9 ce biais. Nous t’aimons malgré tout.

N°2) LE BASIQUE : le sachet pénien. Rien de bien nouveau sous le soleil, puisque nous allons parler de préservatif masculin. Ou plutôt de son ancêtre, que tu auras reconnu derrière ce nom savamment choisi. Appelé « Gant de Vénus » dans l’Antiquité romaine, il s’agissait pour le copulant mâle d’introduire son engin dans une vessie d’animal (ovin ou bovin), créant ainsi une barrière stoppant la course des spermatozoïdes. En 1564, Gabriel Fallopio, anatomiste et chirurgien, invente le « condom » (du latin « condere » qui signifie cacher), appelé aussi « redingote anglaise » (quels coquinous ces anglois). Il s’agit en réalité d’un fourreau de lin, adapté à la taille du gland de monsieur, et imbibé d’une décoction de plantes. Au XVIIe siècle, le condom a fait son petit bout de chemin, avec une toute nouvelle innovation : il est à présent fabriqué dans un boyau animal, de type intestin. Tu comprends aisément pourquoi la marquise de

Sévigné l’a désigné comme « cuirasse contre le plaisir ». Les Chinois le fabriquaient quant à eux en papier de soie huilé, et les japonais en écailles de tortue, ou en cuir. Le plastique, c’est quand même fantastique.

#KingSize #OldButGold #OuAlorsC’estUnChapeau #OnNeSaitPasLol


Tabous III : Sexe N°3) LE CHASTE : l’abstinence sexuelle. Eh oui Jamy, pas de spermatozoïde dans un ovule, pas d’enfant ! Au Moyen Âge, l’Église proscrivant fermement toute forme de contraception ou bien d’avortement (#contracepterc’estpécher), le moyen le plus sûr pour ne pas avoir d’enfant reste encore de ne rien faire. Rien, niet, nada. Ajoutons tout de même que l’éducation sexuelle n’était pas au top à l’époque, et que beaucoup de jeunes gens se retrouvaient mariés sans connaître la théorie de la procréation. Maintenant, imagine leur première nuit dans le lit conjugal. L’éclate. Dans les années 1800, l’abstinence revient à la mode avec le malthusianisme. Courant de pensée théorisé par l’économiste britannique Thomas Malthus (on fait dans l’original), le malthusianisme se conçoit ainsi : trop d’enfants mènera dans les quelques décennies à venir à une énorme pénurie de nourriture, donc une famine immense. Pas assez de grain pour nourrir tous ces joyeux bambins. Donc ARRÊTEZ TOUT. En substance : soyez chastes, sauvez le monde. Visionnaire. Enfin, dans la même veine, on peut citer la méthode Ogino. Mise au point par le médecin japonais Kiasuku Ogino en 1924, elle consiste à calculer la période de fécondité de Madame, afin de savoir quels jours il lui est possible de faire des folies de son corps sans risquer une grossesse. La méthode Knauss (toujours éponyme), consiste quant

à elle à repérer sa période de fécondité en prenant sa température. Méthode toujours utilisée par quelquesunes de nos grand-mères à l’époque, montrant un taux d’échec d’environ 40%. Nombre d’entre nous sommes sûrement les descendants de « bébés Ogino », comme on les appelle. N°4) L’ANTIQUE : le pessaire. Les plus anciennes preuves de contraception du monde remontent à 3000 av.J.-C., dans l’Égypte antique. Nos amis de cette époque semblaient être des sacrés folichons de la fesse, puisqu’ils inventèrent cette technique. Basée sur le même principe que le diaphragme moderne, il s’agissait de boucher le col de l’utérus avec une petite boule de pâte à base de fiente de crocodile, de miel ou de pâte de levain et d’un liant gras, type gomme arabique, lard ou huile. Le bonus : les épines d’acacia broyées, réputées spermicides. Bien broyées, j’espère. « Quand l’article réveille notre âme de gourmet. » #UnBouchonPresqueParfait

Fun fact : les égyptiennes ont inventé le premier test de grossesse ! Après avoir uriné sur du blé, selon la façon dont il germait, on pouvait en déduire une grossesse (ou non, d’ailleurs). En Afrique, et beaucoup plus récemment, étaient utilisés des bouchons composés de purée de tubercule, d’algues, ou encore des chiffons, imbibés de décoction d’herbes médicinales. Soranos, gynécologue de l’Antiquité, a également étudié la possibilité d’user d’un tampon de laine occlusif. Casanova préférait les petites boules d’or glissées dans le vagin de ses partenaires, mais les éponges imbibées de vinaigre étaient aussi monnaie courante. Dites-moi encore que « c’était mieux avant ». N°5) LE DANGEREUX : la potion Une petite tête de mort sur ces boissons pour indiquer leur dangerosité n’aurait pas été de trop. Des textes de l’Antiquité font référence à ces décoctions à ingurgiter, de type eau de douche d’un mort, infusion d’écorce d’arbre, d’œuf, de bave de chameau, de plantain ou de safran. Mais jusqu’en 1930, en Europe, on utilisait aussi le cyanure. Cela tuait en effet le risque de grossesse, mais aussi le plus souvent la femme qui utilisait cette méthode. Radical. N°6) L’INTRUSIF : douche vaginale et pommades. Les Anciens sont définitivement très 10


imaginatifs quand il s’agit de faire Zoumzoumzang dans la Benzbenzbenz, pour paraphraser Joey Starr. En effet, c’est encore dans l’Antiquité qu’on met au point la douche vaginale spermicide. On « douchait » donc le vagin avec des mélanges liquides : vinaigre, huile et citron. Certaines recettes mentionnaient également d’autres ingrédients, tels que l’alun, le thé vert, la racine de framboisier, ou moins soft, la ciguë, la poudre de plomb, le bicarbonate de soude, l’acide, ou l’alcool. Conséquences désastreuses s’il en est puisque ces méthodes rendaient généralement les femmes stériles, si elles ne les tuaient pas (en même temps, du plomb dans les muqueuses, ça n’a jamais fait de bien à personne). Les Romains utilisaient aussi la douche d’eau froide, pour tuer le sperme, et l’évacuer avant qu’il ne puisse atteindre le col de l’utérus. Fun fact : chez les nobles, un esclave accourait après le rapport sexuel pour effectuer une douche vaginale à la maîtresse de maison. Meilleur job du monde. N°7) LE FARFELU : les méthodes mystiques. C’est parti pour la fête des mecs bourrés que tout le monde a écoutés. Une méthode chinoise préconisait d’avaler des têtards au printemps pour empêcher la fécondation. Au XVIe siècle, on conseille aux femmes de porter sur elles, dans de petits étuis 11 à leur pied ou proche de

leur nombril, un foie ou des testicules de chat. Dans le même genre, « Si une femme porte autour du cou le doigt d’un fœtus mort, elle ne concevra pas tant qu’elle le portera. », ou bien « Si une femme boit le matin pendant trois jours deux mines de l’eau dans laquelle les forgerons ont refroidi leurs pinces, elle deviendra définitivement stérile. » Toute plaisanterie mise à part, choisir ses grossesses est un droit fondamental de la femme, et rien n’est jamais acquis (je te rappelle que la Pologne était partie sur un projet de loi visant à interdire totalement l’IVG et que c’est toujours proscrit en Irlande sous peine de sévères peines de prison #droitdesfemmest’esoù?). Alors si tu veux pas aller cracher trois fois dans la bouche d’une grenouille à la pleine lune pour éviter une grossesse indésirée, la pharmacie et le planning familial sont aujourd’hui tes alliés! Et puis, tout comme Elmert Food Beat, on aime bien Daniela, mais pas ses MST. Le Saviez-vous ? Les Crocs restent aujourd’hui, devant les sandaleschaussettes, le meilleur moyen de contraception. De type efficace à 100%. Sources: - ancic.net (site de l’association nationale des centres d’IVG et de contraception). racontemoilhistoire.com, #PèreCastor Comment baiser tranquille, ou la contraception à travers les siècles. - pharmacieprincipale.ch - alphanet.ch


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Entrez (au fond a gauche) Les Pô (Pó et Pò) r Madame Bite, petite dame à capuche. Certains de ses agents la voient comme seule digne d’être l’actrice principale de la série Amour, Baise et Café. Deux petits stagiaires rebelles vont ébranler leurs certitudes.

Acte I : Pénétration.

Les agents proclament : « Madame Bite incarne l’action sexuelle, elle entrera dans les studios et exécutera la performance rituelle. » Le stagiaire à pois chuchote à l’oreille du stagiaire vert : « Mais pourquoi toujours le même script à chaque épisode d’A.B.C. ? Entrer, sortir, entrer, sortir, faire ses simagrées habituelles… Les spectateurs ne sont-ils pas lassés ? - C’est vrai, approuve le stagiaire vert hochant la tête. - J’aimerais voir autre chose pour une fois, c’est si monotone. Imagine si les comédies romantiques finissaient toutes par un baiser sur fond de soleil couchant ! - Tu as raison ! s’enthousiasme le stagiaire vert. - Elle a pourtant l’air d’avoir du talent, cette dame à capuche ! Toujours le même jeu, c’est ennuyeux…

- Il a raison ! l’appuie à voix haute le stagiaire vert. » Le stagiaire à pois hausse le ton, et, prenant son courage à une main – l’autre tenant un gobelet Starbucks aux couleurs de Noël, dans lequel se fait entendre le frémissement chantant d’un Pumpkin Spice Latte –, s’adresse aux agents. L’acte sexuel, ce n’est pas que la pénétration, non, non, non ! « Il a raison ! »

Acte II : Révolte.

« Et là, je lui ai dit, prends ton djembé, Jean-Pierre ! » Interrompant le discours gouailleur des agents de Madame Bite, le stagiaire vert armé de deux cafés crème prononce, incongru, le nom de « Papa siffle ». Papa siffle ? s’interrogent les agents déconcertés. « Pas passif ! » s’exclame le stagiaire vert. Il s’enflamme alors… « La prétendue majesté de Madame Bite n’a pas à s’imposer en modèle dominant ! Pourquoi tous devraient subir la dictature du pic ? Sauf votre respect, messieurs les agents de Madame Bite, vous semblez considérer que la dame peut entrer où bon lui semble pour s’y faire appeler reine. Sa

royale personne traite alors ses sujets comme… objets justement ! Tous mobilisés dans l’érection du monument à la gloire de son plaisir. - Pourtant Madame Vulve et Monsieur Vagin, V&V, poursuit le stagiaire à pois, n’ont rien d’un ustensile inerte. Pas passifs, qu’il vous disait ! Ils ne demandent qu’à démontrer leurs talents. Laissez-leur une chance ! » Le stagiaire à pois et le stagiaire vert se rassérènent, rassemblent leurs pensées en eux-mêmes et repartent vers le chemin des cafés. Les agents, demeurés dans un étonnant silence jusqu’alors, les rappellent. « Qu’ont-ils à prouver les deux zigotos que vous évoquez ? Qui mieux que Madame Bite pour tenir le rôle principal ? Vos clowns ne sont pas à la hauteur. Et en quoi nous les opprimerions ? Laissez-nous rire et apporteznous un café arabica. » Le stagiaire vert ne se laisse pas démonter. Il doit encore faire entendre que la phallocratie persiste à cause des hommes mais aussi des femmes. La passivité de V&V est intégrée, c’est-à-dire perçue et vécue comme telle par V&V eux-mêmes. V&V ont à reprendre confiance, rétablir le dialogue avec Madame Bite.

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Le stagiaire à pois et deux déca’ fades débarquent. « Je suis leur plus grand fan ! Je les soutiens depuis toujours. Ils ont pourtant fait leurs débuts en même temps que Madame Bite. Ils ont tout autant de talent qu’elle et ont régulièrement fait leurs preuves sans que vous ne le remarquiez. » Solennel, le stagiaire vert conclut : Chers agents, ne brandissez pas votre star pénienne comme on brandit une épée, elle n’est pas la seule actrice. Partagez la tête d’affiche. Acte III nouveaux horizons.

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« Madame Bite, en scène ! » Hop, hop, hop, pas si vite Messieurs ! Le stagiaire à pois s’interpose. « V&V veulent aussi arpenter le tapis rouge, transpirer sous les feux de la rampe ! D’ailleurs, nul besoin de pénis, entre vagins, on se débrouille aussi très bien ! » Le stagiaire vert coupe court à cet élan exalté. « Je dirais même plus, offrez des rôles plus variés à Madame Bite. D’épisode en épisode, on la voit toujours se conformer au fameux rituel, avec les mêmes partenaires ; V&V,

qui d’autre me direz-vous ? Et même quand ce sont d’autres acteurs, ils rentrent dans le moule ! Ces valeurs hétérocentrées perpétuent le navrant cliché de la fiotte homosexuelle : assimilant l’homme pénétré à V&V, il ne serait – le pauvre homme ! – qu’une femme. Passif donc. » Les agents, en chœur, sermonnent : « Une femme perd sa virginité lorsqu’elle est pénétrée par un pénis. » Les stagiaires dubitatifs… Quel est le rapport ? Le stagiaire à pois saisit l’opportunité pour exprimer ses convictions les plus profondes : « Les femmes lesbiennes ne sont pas vierges (exceptées celles qui le sont) ! Sauf à considérer que la plupart des hommes hétérosexuels sont vierges… » Choqués, Régis et Bertrand recrachent leurs cafés par le nez. Sur ce, nous nous retirons.


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Post-porn Lee Longstroke r Nom mystérieux aux consonances semblant surgir des tréfonds des internets, le post-porn vous est sans doute totalement inconnu même si on le sait tous, vous êtes loin d’être de saints innocents. Porn implique sexe, sans grande surprise, et post implique un nouveau regard, un franchissement de la simple excitation masturbatoire pour voyager vers un versant politique et artistique de cette haute science. Le terme est large, encore flou, trituré dans tous les sens dans une visée d’expérimentation. On l’a dit, l’onanisme n’en est absolument pas le but recherché, le sexe est utilisé pour faire réfléchir l’être sexué que nous sommes sur ce qu’implique un acte sexuel et ce qu’il reflète de notre organisation sociale : rapports de domination, sexisme, hiérarchisation des actes sexuels et donc des sexualités. Un exemple simple, la très poétique insulte « enculé ». Le post-porn s’étend du champ universitaire, lié aux gender et queer studies, au domaine artistique avec comme première manifestation The public cervix announcement (L’annonce publique du col de l’utérus), performance d’Annie Sprinkle où l’artiste introduisait elle-même un spéculum dans son vagin devant un public. Elle désacralisait et

désinstrumentalisait ainsi le corps féminin, souvent confisqué par le patriarcat, grâce à la discussion avec le spectateur : elle refuse la position d’objet encore trop souvent associée au corps féminin. L’acte sexuel est érigé en enjeu central d’un certain féminisme. L’acte sexuel filmé et/ou diffusé à un public n’est pas seulement destiné à tromper les foules en reproduisant un schéma patriarcal et genré, s’ensuit une pornographie féministe faite par des femmes, telle Ovidie, fameuse auteure des Métamorphoses de Christophe Honoré. Le post-porn amène une politisation nécessaire pour un objet qui est finalement bien loin d’être neutre. Dans la mouvance, les pornoterroristes sont dans une plus grande radicalité : ils réclament l’abolition de tous les systèmes binaires de genre ou de sexualité, tu n’es pas un homme OU une femme ni homo OU hétéro – comme dirait Carmen, Manif pour tous prends garde à toi. On abandonne le dieu-phallus qui a tant fait

disserter des générations de psychanalystes depuis ce cher Sigmund lui-même, adieu référents dominantdominé, pénétrant-pénétré, masculin-féminin etc. Une version artistique de ce courant a été donnée par Diana Pornoterrorista, artiste qui anime les performances que les rageux qualifieront de trash dans l’espace public - on citera une séance mémorable de fist-fucking sur les Ramblas de Barcelone. Elle réinvestit un espace qui nie les sexualités « déviantes ». Le fist est une pratique nimbée de soufre et de poppers qu’on ostracise volontiers, on l’imagine violente alors qu’elle est peut-être la plus intellectuelle des pratiques sexuelles contemporaines, étant une invention extrêmement récente au regard de notre bonne vieille sodomie. Dans ce mouvement protéiforme d’utilisation du sexe pour un discours et audelà, pour une visibilité et une libération, s’est tenu cet été à Paris, porte des Lilas, au Cirque électrique, un festival des sexualités alternatives, 14 le WHAT THE FUCK ? FEST


*** ! Performances et films s’y sont succédés le temps d’un week-end caniculaire – éléments et corps se sont unis dans la chaleur. On y expérimentait le sexe comme médium artistique, le corps nu comme autre chose qu’un objet sexualisant, le porno comme autre chose qu’une expression masculine.

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Tabous III : Sexe

Analyse de la facon dont les change notre rapport Envy r Au commencement, il y avait… Le bal. Oui, avant, on se rencontrait au bal (en tout cas, mes quatre grand-parents se sont rencontrés au bal, j’en fais donc volontairement une généralité). Aujourd’hui, Tinder, Grindr, Happn, Adopteunmec, Elite Rencontre, Meetic, Attractive World, Gleeden, Réserve Cougar, beuronline.com (« site de rencontre pour beur gay », dit la définition) : on se rencontre sur les internets. Chaque site a sa particularité, à chaque adresse IP son âme sœur. Comment les réseaux sociaux ontils changé notre rapport au sexe ? Beaucoup trouvent le concept de site de rencontre glauque, surtout ceux comme Tinder, où l’on juge une personne à une photo, où l’on swipe vers la gauche pour sortir un futur mari potentiel de notre vie. Cette application rentre dans la catégorie des sites de rencontre imaginés comme des jeux, tout comme Happn (qui nous informe des personnes que l’on croise dans la rue possédant elles aussi l’application) ; d’aucuns trouvent ces concepts lugubres, mais ne seraient-ils pas plutôt ancrés dans notre génération ? Est-ce que ces sites changent vraiment d’une rencontre « normale » dans un

bar ou au musée ? Une amie fête ses deux ans avec son copain rencontré sur Tinder, j’ai moi-même rencontré un de mes meilleurs amis sur ce site. Finalement, l’utilisation d’une application comme celles-ci peut être abordée de différentes manières : pour une histoire sérieuse, un coup d’un soir, un PQR (plan-culrégulier), relation non-DTR (define-the-relationship) et autres surnoms ou acronymes complexes utilisés dans les conversations de zoulettes pour définir nos relations indéfinissables. Un autre type de site sont ceux comme BeCoquin (rencontres purement sexuelles), Grindr (même concept, adressé à la communauté gay) ou encore Gleeden (site de rencontres extra-conjugales), des réseaux dédiés aux rencontres à caractère principalement sexuel. Encore plus stigmatisés et dépréciés, puisque considérés comme « amoraux » par certains, ils ne font que digitaliser des réalités bien plus vieilles que la création d’Internet. Ce qui était fait auparavant cachés derrière des rideaux se fait maintenant cachés derrière un écran. Le stupre est maintenant numérique.

Finalement, ces sites à la mauvaise réputation, que l’on utilise de façon un peu honteuse, cachée, ne sont pas très différents des réseaux sociaux habituels. On cherche du buzz sur Twitter, on affiche notre vie sur Facebook, nos photos sur Instagram, nos bêtises sur Snapchat, Tinder n’est que l’étape suivante. Est-ce pour autant une mauvaise chose ? Je n’en suis pas persuadée. Nous sommes une succession de générations qui s’exprime à travers un médium nouveau : le digital. Nos téléphones, nos tablettes, nos ordinateurs, notre WiFi, rassemblent en quelques objets nos cours, notre vie sociale, notre emploi du temps, nos divertissements, nos goûts… En quoi seraitce une mauvaise chose de leur confier aussi notre vie sexuelle et sentimentale ? C’est du sexe certes facile, accessible, mais délibérément choisi. Une femme préférera recevoir une notification Meetic, qu’elle peut ignorer, supprimer, désinstaller, plutôt que de se faire aborder dans la rue, rien que pour l’impression de contrôle de la situation, l’impression de choix. La journaliste Maïa Mazaurette, célèbre pour ses rubriques sexo pour Le

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anthropologique reseaux sociaux ont au sexe Monde, dit dans une interview pour le site Auféminin.com que si l’on considère les rencontres sur le net d’un œil aussi noir, c’est parce qu’on a l’impression qu’elles mettent fin au romantisme. Elle se permet de préciser que c’est faux : une rencontre physique après s’être écrit pendant des semaines peut être très émouvante. Finalement, la rédactrice nous dit que « quand on a fait le tour de la majorité des plans drague « conventionnels » (rencontres au boulot, par des amis, en bar ou en discothèque), […] Internet permet d’élargir ses possibilités. Pour toute une catégorie de personnes, c’est libérateur. » Il existe en plus une étape supérieure à ces réseaux sociaux du sexe et de la relation amoureuse : comme le rapporte le magazine web Dazzed, il existe maintenant un site, MakeLoveNotPorn. tv, qui a pour but de partager, de la même manière que l’on partage nos photos sur Instagram, des vidéos de sexe explicite amateur. Ce n’est pas du porno, mais plutôt du « social sex ». Nouvelle catégorie sur Pornhub ? Pourquoi pas : le but est de montrer des couples naturels, dans leur environnement 17

intime, dans un contexte non pas anti-porno, ni amateur, mais plutôt une vision plus réaliste, une éducation sexuelle moins artificielle que celle proposée par le porno. L’idée est de pouvoir partager un contenu qui serait habituellement censuré de Facebook ou Instagram, dans un contexte « d’expression sexuelle naturelle », dit Cindy Gallop, la fondatrice du site. Notre façon de vivre le sexe et la rencontre a évolué avec les outils avec lesquels nous évoluons nous-même chaque jour. Une révolution numéricosexuelle est en marche, elle ne revendique rien, elle réside seulement dans le changement de nos habitudes sexuelles. Bonne ou mauvaise chose ? Quel que soit votre avis, sortez couverts.

« Quand ça matche pas avec le bloc 2. » #ilm’adonnéRDV #EnSeptembre #SwipeLeftPlz


Tabous III : Sexe

Lee Longstroke r

Le saviez-vous ? Le FIST est aussi un beau moyen mnémotechnique de ne pas rater une épreuve de clichés : Fonction Iconographie Style Technique #You’reWelcome #AnnalesOuAnal?

L’idée principale qui surgit dans vos esprits à la lecture de ce mot est sans doute une forme de répulsion. On associe volontiers à cette pratique tout ce que la société rejette : animalité, violence, brutalité, subversivité et homosexualité. Pourtant à y regarder de plus près, le fist renverse toutes ces idées reçues. Le processus de cet acte sexuel demande en effet une infinie délicatesse et l’usage de la main, l’outil privilégié de notre esprit pour inventer, fabriquer, écrire, dessiner etc., est significatif d’une certaine intellectualisation, tout ceci semble être le contraire de l’animal. On avance souvent l’idée, attribuée à Michel Foucault, que le fist serait la seule pratique née au XXe siècle. Ce siècle a dépassé le tabou non pas de l’anus, la sodomie est bien plus vieille que l’humanité et le fist peut se pratiquer par le vagin, mais celui de la main. La main est l’agent d’action de l’homme on l’a dit, elle porte le sang de toutes ses violences tout en étant le vecteur de sa douceur. C’est cette douceur qu’on retrouve dans le fist comme l’explique Marco Vidal, pseudonyme d’un universitaire français qui a écrit sur le sujet, 18


Fist-fucking c’est une caresse intérieure et non pas une pénétration d’ordre phallique avec ses implications hiérarchiques. Ce n’est qu’une fois domptée, débarrassée de sa martialité, que la main a pu être utilisée de cette manière. Sa date de naissance présumée, les années 1960, n’est à ce titre peut-être pas fortuite. Le plaisir ressenti n’est pas censé être orgasmique, il dépasse totalement la génitalité et vise un autre degré de ressenti, plus intérieur. Vidal poursuit en comparant le fist à un oratorio et le dissocie à ce titre du SM qui tient selon lui de l’opéra par son décorum, donjon et tous ses instruments de cuir, malgré un lien historique entre les deux pratiques. Le fist se concentre sur l’action même, dans sa dimension réfléchie. On l’a dit, on quitte la primitivité du coït impliquant le pénis, ce qui implique aussi une absence de genre dans cette pratique. Chaque être humain possédant une main, le privilège donné par le phallus n’a plus lieu d’être. Les premières décennies du 19 fist ont ainsi vu se mêler des

lesbiennes au sein du milieu homosexuel des fist-fuckers, le fist acquérant un statut transgenre, et même sans genre, renforçant encore sa singularité dans le champ des pratiques sexuelles contemporaines.


Tabous III : Sexe

Ete coquin au musee Guimet Tanita Tounge r Lee Longstroke W L’été dernier, le Musée National des Arts Asiatiques Guimet de Paris présentait deux expositions temporaires. L’une, Miroirs du désir, à propos de l’image de la femme dans l’estampe japonaise, et l’autre, sobrement intitulée Araki, qui revenait sur l’œuvre de ce photographe, lui aussi nippon. Petite rétrospective de ces deux expositions a minima sulfureuses. Miroirs du désir : Située au deuxième étage du Musée, dans un cadre intimiste et assez « cocoon », l’exposition nous présente l’image de la femme dans l’estampe japonaise des XVIIIe et XIXe siècles. En guise d’introduction, de magnifiques paravents, puis des estampes dans des contextes naturels, représentant des pêcheuses dans leur travail quotidien. À noter que bien qu’elles soient dénudées, aucune connotation sexuelle n’est présente ici. Très vite, on nous présente les courtisanes, le quartier d’Edo, quartier du plaisir du Tokyo de l’époque, célèbre pour ses artistes, et bien entendu ses prostituées.

On nous montre ici une sexualité raffinée, prenant place dans des environnements luxueux et distingués. L’ e x p o s i t i o n présente aussi un bon nombre de shunga, ces estampes japonaises explicitement pornographiques, très caricaturales dans les représentations des sexes et de la relation sexuelle. Tantôt cachée dans la barque du pêcheur, tantôt dévoilée, entre homme et femme ou entre femmes (assez peu entre hommes malheureusement, mais où est la parité ?), les légendes en japonais donnent la parole aux personnages, qui expriment leur désir et leur jouissance sans métaphore. Cette exposition présente plusieurs aspects de la sexualité japonaise, des images de femmes diverses, mais toujours avec une délicatesse propre à l’estampe et au pays du Soleil Levant et un certain féminisme. Les femmes y sont maîtresses de leur corps comme de leurs désirs, et affichent une sexualité décomplexée. Rafraîchissant.

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Araki : Présentée au rezde-jardin du musée (mais si, tout près du point de rendez-vous pour les TDO), la rétrospective Araki présente l’œuvre de Araki Nobuyoshi, photographe japonais contemporain. C o n n u principalement pour ses photographies mettant en scène l’art du kinbaku (à l’origine utilisé au XVe siècle pour ligoter les prisonniers fermement, désigne aujourd’hui le bondage à la japonaise), on lui doit également la pratique du « journal intime photographique », avec des

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séries telles que Voyage sentimental qui retrace son voyage de noces, Voyage d’hiver, compilation de photos suivant les différentes phases du cancer de son épouse jusqu’au décès de celle-ci, ou encore Tokyo-Tombeau, réalisée spécialement pour le musée Guimet. Les photographies d’Araki évoquent des sujets divers, tels que la vie quotidienne, l’amour, et bien entendu la sexualité. Par ses photos de fleurs, évocatrices de sensualité, comme par des photos plus explicites, Araki interroge des sujets comme le désir, l’érotisme ou encore la mort, à notre époque.

Photographe prolifique, l’exposition nous transmet le foisonnement de son art, ses innovations, mais aussi son héritage culturel japonais, son souci de la mise en scène et son horreur de la perfection. « Souvent, j’essaie de prendre une photographie parfaite, mais j’y ajoute aussi, à dessein, une sorte d’imperfection. Uniquement pour éviter de prendre une photographie parfaite. On le sait, il n’y a rien de pire que la perfection ». En une phrase et pour paraphraser l’ami Baudelaire, Araki, c’est la beauté, le luxe, la volupté. Et surtout des femmes nues.


Tabous III : Sexe

Temoignage : le viol Anonyme r Il existe autour de nous un sujet plus tabou que le sexe : celui du viol, le sexe sans consentement. Le viol, c’est un gros mot, il fait peur, on ne le dit pas. Une jeune femme sur dix de moins de vingt ans déclare avoir subi des agressions sexuelles au cours de sa vie. On parle bien d’agression sexuelle, c’est-àdire un attouchement ou une pénétration non consentie. « Oh ça va c’est pas vraiment un viol » Contrairement à une idée beaucoup trop bien reçue, non, un viol ne se passe pas toujours dans une ruelle sombre, le soir, par un inconnu avec un chapeau et un grand imper noir. 83 % des femmes violées connaissaient leur agresseur. C’est d’autant plus dur d’être crue, écoutée, prise au sérieux, quand on entretient une relation avec l’agresseur. C’est ton ami ? Ben il fallait pas être ambiguë avec lui. C’est ton petit copain, c’est normal que vous fassiez l’amour ensemble. T’as pas dû être assez ferme. Tu n’as pas vraiment dit non. Un non reste un non, qu’il soit crié ou murmuré une fois, « arrête » ne veut pas dire « continue », un

stop est définitif. Un viol est un viol. Le vécu Le plus dur dans le viol, ce n’est pas forcément l’acte. Pour certains, c’est l’après. C’est d’essayer de ne pas revivre l’action à chaque fois. De subir le regard et le jugement des autres quand on leur parle. De vivre avec leur « mais tu lui as pas vraiment dit non ». De se dire qu’on peut refaire confiance à des gens. Que tous ne sont pas lui. Quand la personne qu’on connaissait le mieux, qu’on aimait, en qui on avait entièrement confiance nous fait subir cela, est-ce que l’on peut réellement croire encore en d’autres personnes ? Ou alors est-ce qu’il faut apprendre à vivre avec la peur que les choses « dérapent » à chaque fois ? Est-ce que c’est normal d’avoir la trouille quand on rentre chez soi le soir, ou quand on fait la bise à notre meilleur ami ? Estce que c’est normal de faire des crises d’angoisse lorsque dans un moment de faiblesse notre copain nous caresse le bras ?

Le viol psychologique Dans un couple, on baise. On fait l’amour. Ça sonne comme une évidence, au point de devenir un devoir. Quand on n’a pas envie, des fois, on se force un peu. On se dit que ça va être cool. On fait un effort. Et puis une fois ou deux, on dit non. On n’a pas envie, baisse de libido, fatigue, ou n’importe quelle raison. Et quand l’autre a envie ? Quand celui que tu aimes te demande, au point de supplier, de faire l’amour… Quand celui que tu aimes boude, parce que tu ne veux pas faire l’amour. Quand celui que tu aimes se met en colère, parce que tu ne veux pas faire l’amour. Quand celui que tu aimes te fait du chantage, parce que tu ne veux pas faire l’amour. Quand celui que tu aimes te crie dessus, parce que tu ne veux pas faire l’amour. Quand celui que tu aimes rejette tous les problèmes de votre couple sur le fait que tu n’as pas voulu faire l’amour. Il te demande « juste une petite pipe, s’il te plaît ». Te manipule « Allez, promis tu vas prendre du plaisir. Tu vas voir ça va être bien. Ça fait longtemps qu’on n’a pas fait l’amour… ». Te dit « Si ça va pas entre nous, c’est

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parce que tu ne veux pas faire l’amour ». Alors tu cèdes. Tu fais l’amour. Mais t’as pas envie, et l’idée t’obsède. Mais si tu refuses encore, ça ne va pas aller. C’est de ta faute si ça ne va pas dans votre couple. Faislui plaisir pour une fois. Mais tu n’as pas envie. Et tu le fais quand même. C’est ça du viol psychologique. Quand la pression est tellement forte que tu dis « oui », au prix de ton intégrité mentale et de toute ta confiance en toi. Tu te dis que c’est de ta faute, que c’est toi qui a dit oui. Que tu deviens folle, que ce n’est pas du viol, que ce n’est pas de sa faute à lui. Et pourtant… Tu n’étais pas consentante.

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« Un homme, ça peut pas se faire violer » Le summum du tabou du viol est celui subi par les hommes. « Un homme ça peut se défendre, c’est plus fort », pense-t-on. « Un homme ça a toujours envie ». Certes, 90% des viols sont subis par des femmes, mais cela ne minimise en aucun cas l’importance et l’impact d’un viol sur un homme. Un homme violé perd sa virilité, en plus de son intégrité, il est tourné en dérision, il n’est pas cru ; le désarroi dans lequel une personne violée peut se trouver ne s’en trouve que décuplé.

L’accepter Mais surtout comment accepter un viol ? Comment peut-on accepter le fait qu’une personne qu’on connaissait ou qu’on aimait puisse nous faire ça ? Parce qu’on peut s’en rendre compte tout de suite, en parler directement. Lorsqu’on subit un viol, si l’on n’en parle pas dans les 36h, il devient un traumatisme. Comment l’expliquer, en parler à ses proches ? Et ensuite, une fois qu’on en a parlé, comment on passe à autre chose ? Quand on sait que seulement 11% des victimes portent plainte, c’est bien qu’il y a une raison. Estce qu’on a vraiment envie de gâcher la vie d’une personne pour ça ? Finalement, ce ne serait peut-être qu’un juste retour des choses. Deux vies brisées. Mais est-ce mieux de vivre avec la culpabilité d’avoir envoyé une personne en prison ? Il n’y a pas de réponse miracle. On se reconstruit comme on peut, avec les gens qui nous aident et nous soutiennent. Parfois on n’a pas la force de porter plainte, d’aller voir la police pour se remémorer tout ça. Puis finalement ça sert à quoi que d’autres personnes l’acceptent si l’agresseur lui-même ne l’accepte pas ? Nous traite de « folle psychopathe » ? Mais d’un autre côté, qui accepterait ce genre d’accusations ?

S’en remettre Se remet-on vraiment d’un viol ? Le fait qu’autour de nous, nos proches reconnaissent que c’est un viol, permet de calmer l’angoisse de ne pas être crue. Le fait que l’agresseur reconnaisse le viol est aussi un soulagement immense : ça s’est réellement passé, je ne suis pas juste devenue folle du jour au lendemain. Puis l’acceptation de soi : ça m’est arrivé, ok. Mais je n’y suis pour rien, ce n’est pas de ma faute, ça ne changera pas la personne que je suis, je ne suis pas une personne « mauvaise » pour autant. L’acceptation peut être aussi aidée par l’agresseur : les excuses. Elles sont la dernière étape du deuil de l’intégrité physique perdue après un viol : il reconnaît qu’il a fait ça, il s’excuse, il s’en veut. Trop rares – dans la plupart des cas, l’agresseur ne reconnaît même pas le viol comme tel. Et pourtant, c’est la clé pour la victime, c’est ce qui l’aidera à retrouver sa confiance en elle. Il faut du temps pour ne plus avoir peur, mais si on peut déjà accepter la situation, c’est un grand pas.


Interview :

Paul Perrin Tristan Fourmy r Paul Perrin est actuellement conservateur au musée d’Orsay, et ce depuis juillet 2014. Il a été à plusieurs reprises conservateur stagiaire en France, mais aussi à l’étranger comme à New York ou Chicago. Il a même une expérience de guide-conférencier à Versailles, et aussi de chargé de TDO à l’école du Louvre pour les cours sur le XIXe siècle. Avant ça, il est passé par les deux premiers cycles de l’école du Louvre, et par le concours de l’INP. Il apparaît comme un conservateur assez jeune (30 ans) et moderne, surtout dans les médias et sur les réseaux sociaux. #À30ansOnSeraEnM1 Son parcours : Tristan : pour commencer, qu’avez-vous fait avant l’école du Louvre ? Paul Perrin : J’ai été en Terminale Littéraire option art plastique à Poissy. Qu’est-ce qui vous a donné envie de suivre vos études dans l’histoire de l’art ? A la base je voulais travailler dans l’animation, ou la bande dessinée, je m’étais même inscrit à la prépa des

Gobelins. Mais en terminale, j’ai eu une super prof d’histoire de l’art, et ça m’a donné envie de comprendre l’art. J’ai donc passé le test probatoire et… vu que je l’ai eu, je me suis dit que c’était bête de ne pas y aller.

Par rapport à l’école : Un souvenir marquant de l’École du Louvre ? Ce n’est pas évident, je dirai l’ensemble de mon parcours. C’était un endroit magique pour quelqu’un comme moi qui avait toujours vécu en banlieue. Les TDO étaient aussi les cours que je préférais, le fait de pouvoir prendre son temps pour regarder les œuvres… et avec un groupe d’amis on retournait au musée pour refaire les TDO entre nous.

Que vous ont apporté vos stages aux Etats-Unis ? J’avais déjà fait des stages en France, et je savais que le modèle américain est assez différent de la France. Ça m’a permis de mettre en perspective le système français, d’améliorer mon #ÇaS’appelleRéviser anglais et de rencontrer des #BestTimeEver gens intéressants. #PersoJeSuisBilingue AvecLesCoursDeL’EDL #OuPas #1h30deGêneParSemaine Où vous voyez-vous dans Aimeriez-vous à nouveau dix ans ? enseigner à l’École du En fait, je visais le poste Louvre, mais pour les cours de conservateur pour la fin d’HGA ou de spécialités ? de ma carrière, je pensais Oui, beaucoup. Mais peut-être commencer par autre chose. que je suis encore trop jeune Je pense tout de même et que je n’ai pas encore assez que c’est dépassé de faire de recul. Le fait que les profs toute sa carrière dans le soient des professionnels, ça même musée pour un donne une vision différente, conservateur aujourd’hui. Il ils connaissent bien les faut du renouveau dans les collections, sont en plein dans institutions. Je pense peutl’actualité. être à travailler dans un musée de province mais avec #ThomasBohlBitch un poste plus important, ou #ViensBaisserLaMoyenneD’âge alors partir à l’étranger. Ou, pour citer Françoise Mardrus, « en région » 24 #AppelonsUnChatUnChat


La question du test probatoire de l’École du Louvre cette année était la suivante : Est-on plus sensible à une œuvre d’art de son temps qu’à une œuvre d’art du passé ? Rapidement, qu’en pensezvous ? C’est intéressant comme question… Je pense que tout art est art du présent puisque toute appréhension de l’art est contemporaine. Mais je pense qu’on est plus sensible aux œuvres de son temps, puisqu’on se permet de le juger plus qu’on ne le ferait avec des œuvres du passé. Donc on serait plus sensible à une œuvre du présent.

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Si vous deviez donner un conseil à un étudiant qui aimerait passer le concours de l’INP ? J’en ai plusieurs en fait, évidemment, le travail, il faut travailler beaucoup et ce dès le début de la licence à l’EDL. Ensuite il faut être persévérant, c’est un boulot qu’il faut retenter, on peut le passer plusieurs fois alors en profiter. Il vaut mieux réfléchir dès maintenant pour faire les bons choix par rapport à ce qu’on voudrait faire après le concours. Et enfin de la détermination. Quand je suis rentré à l’école, on nous a

dit que c’était bien de faire autre chose à côté, je me suis inscrit en fac d’histoire à Nanterre par correspondance. Je pense que ça m’a bien aidé pour préparer le concours de l’INP puisque ça m’a permis de développer ma culture générale. L’actualité culturelle : Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ? Je dirai la variété ! C’est vrai, le métier de conservateur permet de combiner plein de métiers en un : on peut faire de la recherche, on écrit des catalogues d’expo, on peut enseigner, on crée des concepts pour une expo, on travaille sur comment les œuvres sont perçues par le public, on entretient les relations avec les mécènes. C’est une vraie richesse, en plus il y a une part de création qui n’est pas négligeable. Êtes-vous satisfait des retours que vous avez eus sur l’exposition Spectaculaire ! Second Empire ? Très satisfait de l’accueil de l’exposition. On se demande toujours si on va nous reprocher nos choix, mais la presse était ravie et les spécialistes ont été plutôt

intéressés par notre approche. Elle fera moins d’entrées qu’une expo comme Le Douanier Rousseau ou Bonnard, mais c’est normal ce n’est pas un thème très connu du grand public. Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la création d’une exposition ? Tout est intéressant, je sais que ce n’est pas une bonne réponse, mais vraiment, du début à la fin, tout est bien. Et la scénographie, c’est un peu comme une œuvre en soi, comme un film. Le réalisateur serait le conservateur, et les rôles seraient tenus par les œuvres. On crée une expérience pour le visiteur, un moment où l’on va lui faire susciter une réflexion sur un thème. C’est une immersion esthétique et intellectuelle. Une rétrospective sur le peintre Bazille a eu lieu cet été au musée Fabre de Montpellier, puis elle monte à Paris cet hiver à Orsay, avant de partir pour Washington DC. Êtes-vous content qu’on organise une exposition sur Bazille à Paris ? J’ai travaillé en collaboration avec Michel Hilaire (ndlr : conservateur général du musée Fabre) et Kimberly


Jones (ndlr : conservatrice au département des peintures françaises de la National Gallery of Art). La scénographie est différente de celle de Montpellier, mais c’est dans le même esprit. Bazille est un grand peintre du milieu du XIXe siècle, mais qui est resté méconnu, ce n’est pas un épigone, il a vraiment apporté quelque chose à la peinture française. J’espère que cette exposition va le remettre à l’égal des autres dans l’histoire de l’art. Déjà en Janvier 2016, Jean-Pierre Marcie-Rivière, en hommage à sa femme, a légué toute leur collection de peintures nabis au musée. Et la semaine dernière, tous les journaux papiers et télévisés ont encore parlé du musée pour une donation encore plus impressionnante, celle du couple Hays, qui comprend quelque 600 œuvres. Ces deux dons, considérables, et à quelques mois d’intervalle, comment le musée et vous, vous organisez face à l’arrivée de tant d’œuvres ? Un tiers des œuvres du couple Hays nous sont effectivement données mais sous réserve d’usufruit. La bibliothèque et la documentation française déménage à cinquante

mètres du musée dans un hôtel. Cet espace correspond au quatrième étage, mais nous n’avions pas d’autres choix. Le côté positif de ce déménagement c’est que ça nous permet de créer un vrai centre de recherche, et d’avoir un fond d’œuvres plus important. Une œuvre d’un autre musée ou collection que vous aimeriez avoir à Orsay en permanence ? J’adore Renoir, alors je dirai Le déjeuner des Canotiers, qui est conservé à la Philipps Collection à Washington DC. L’exposition que vous aimeriez organiser ? Une exposition sur Renoir. Mais aussi Berthe Morisot ou Mary Cassatt, qui sont des artistes femmes dont on n’entend pas encore assez parler, enfin même les femmes peintres en général. La question du genre m’intéresse aussi. Mais l’art religieux au XIXe siècle me plaît beaucoup, c’est à cette époque où se côtoient le christianisme, le protestantisme, le judaïsme ; mais aussi le bouddhisme qui arrive en Europe ; et à côté de ça, il y a la mode de l’occultisme et du spiritisme, qui se développe en marge des progrès industriels et scientifiques.

Que vous apportent les réseaux sociaux (Comme récemment par exemple avec l’idée de demander au public comment il préférait agencer les deux toiles de Renoir de 1883, Danse à la ville et Danse à la campagne) ? Ça me permet de communiquer rapidement sans avoir à passer ou attendre la com’ officielle. Puis j’aime ce que je fais alors j’ai envie de le partager, de montrer les coulisses en temps réel. C’est aussi pour donner de l’information, et cela me permet de voir ce que les gens en pensent. Mais je sais que les personnes qui me suivent ne sont pas représentatives du public moyen, il s’agit souvent d’étudiants et de professionnels qui travaillent dans histoire de l’art. Ça peut être bien puisqu’il s’agit d’un public exigeant. Je fais aussi attention à l’image que je donne, d’une certaine façon je représente le musée. Je suis surtout des professionnels, mais aussi des marques comme Dior ou Balmain, ce sont des comptes intéressants par rapport à comment ils présentent leur image, ils sont souvent innovants. C’est aussi pour ça que je suis Katy Perry sur Twitter, elle est la personne la plus suivie du

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site, je veux voir à quoi peut bien ressembler un compte pareil ! Pour terminer, des célébrités sont-elles déjà venues visiter le musée pendant les jours de fermeture ? Pas beaucoup à vrai dire, des politiques souvent. J’ai déjà fait une visite guidée à Ségolène Royal. Je sais aussi que Michelle Pfeiffer est venue. J’allais oublier mais, Shakira est venue, mais incognito pendant les jours de visite. J’étais déçu qu’elle ne nous aie pas prévenu, j’aurai pu lui faire une visite et repartir avec un selfie ! #Goals

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L’instant p.a.m.

On ne nous avait pas fourni « l’Instant Patrimoine Archéologique Militaire » à commenter, donc nous vous proposons l’encart que vous êtes en train de lire mais qui en fait ne vous apprend rien. #OnVoulaitÊtrePrésentsÀChaquePage #OurTimeToShine #DealWithIt

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Effectivement, il n’y a rien à voir ici. Tournez cette page. Le maquettiste.

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BISQUE de Gaumar d acke

car-j

Salomé Moulain Matériel : pour 24 muffins environ (ça dépend des moules) - un fouet - une spatule (pour ne pas gâcher le chocolat au fond du plat) - des moules à muffin - une balance ou un mesureur - un four

le muffin orgasmique au chocolat Commentaire de SweetBlueCandy : 7 étoiles / 5 Nous avons fait cette recette pour l’anniversaire de Frédégonde et tout le monde s’est régalé ! Nous avions rajouté des bougies d’anniversaire pour cette occasion festive, et la magie était au rendez-vous !!!!

Ingrédients : - 200 g de chocolat (soit une plaquette entière) - 125 g de beurre (soit une demieplaquette) - 4 œufs - 150 g de sucre - 75 g de farine - 1 pincée de sel (ou pas si on utilise du beurre salé) Indice calorique : Mieux vaut ne pas savoir… J’aime à penser que ça rend le cœur léger. Niveau de difficulté : Facile. Temps de préparation : 10 minutes de préparation, 10 à 15 minutes de cuisson (en plusieurs fois si on a un petit four).

Commentaire de FatIsTheNexSkinny : 3 étoiles / 5 Mon four étant HS, j’ai utilisé une poêle pour la cuisson. Ça ne payait pas de mine mais le goût était là !

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Après le succès de mes muffins durant la réunion de la rédaction pour le dernier numéro, Gaumar a volontiers accepté de se « faire car-jacker » sa rubrique pour que je puisse faire part d’une recette ancestrale et adulée par la totalité des personnes qui y ont goûté (excepté les chocophobes, c’est pas pour vous, passez votre chemin). Quoi de plus glamour pour ce numéro tabou sur le sexe que des muffins qualifiés à maintes reprises d’orgasmiques ? Il s’agit cependant d’une recette réalisée généralement au pifomètre. Les quantités sont donc purement indicatives et modulables à la volonté de tous (modérément, bien sûr), même si j’admets que celles-ci sont à mes yeux les proportions les plus harmonieuses (mais si on veut plus de chocolat, on peut mettre plus de chocolat). Processus créatif : Faire fondre le chocolat et le beurre dans une casserole (ou au microonde). Mélanger et mettre dans un saladier suffisamment grand pour accueillir toute la préparation (si c’est déjà le cas, pas la peine de changer de récipient). Ajouter les œufs, tout en mélangeant avec le fouet, puis le sucre. Ajouter la farine et mélanger avec le fouet. Pour éviter les grumeaux, mélanger énergiquement, jusqu’à ce que la farine soit incorporée dans la pâte. Ne pas oublier la pincée de sel. Si vous avez des moules en silicone, mettez simplement la pâte dans les moules puis au four. Si ce sont des moules classiques, il faut les beurrer et fariner pour éviter que les muffins accrochent au fond. Il ne reste plus qu’à mettre au four à 180° en chaleur tournante de préférence, sinon il faut retourner la plaque en milieu de cuisson pour que tous les muffins soient cuits de façon homogène. La cuisson est variable selon le four mais oscille généralement entre 10 et 15 minutes. La moellosité du gâteau dépend de sa cuisson donc faites bien attention. Il suffit ensuite de laisser refroidir quelques minutes. Le plus de l’artiste : C’est délicieux à déguster au sortir du four, quand le milieu du muffin est bien fondant, avec une boule de glace à la vanille ou de la crème anglaise. On peut aussi le mettre une minute au micro-onde avant dégustation si besoin mais froid c’est parfaitement convenable aussi. Les muffins se conservent dans un endroit sec – la boîte à gâteaux est le parfait environnement – pendant une semaine facilement. Le moins de l’artiste : On a dit qu’on préférait ne pas connaître l’indice calorique. À décliner : Il existe de nombreuses variantes de cette recette. On peut utiliser un moule à cake et dans ce cas en faire un fondant au chocolat, rajouter des noix et en faire un brownie. On peut si on le veut rajouter des épices dans la pâte, pour la version de Noël, les muffins aux épices à pain d’épice font des ravages. Le must du must est de rajouter juste avant d’enfourner, un carreau de praliné dans chaque muffin qui seront complètement fondus au sortir du four. Évidemment cela se décline aussi, avec des carreaux de chocolat blanc, de la confiture, du nutella, et bien d’autres. On notera que la framboise surgelée fait des miracles.

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Commentaire de PommePompidou37 : 0 étoile/5 Je ne comprends pas, j’ai remplacé la farine par de la levure et j’ai supprimé le chocolat (car j’y suis allergique), le gâteau était immangeable. Dommage.


La playlist pour sexer (ou pour amener la chose avec plus ou moins de subtilité) G-inger Point & Lusty Lovedoll

Cecilia - Simon & Garfunkel Ce titre paraît un peu trop joyeux et entraînant pour amener une atmosphère très sexy MAIS n’est-il pas parfait pour faire une déclaration d’amour subtile à la personne en face de vous ? Petit message subliminal grâce aux paroles (si votre target manie bien la langue de Shakespeare… entre autres) : You’re shaking my confidence daily Oh, Cecilia, I’m down on my knees […] Making love in the afternoon with Cecilia Up in my bedroom P.S.: Certes, le reste des paroles n’est pas si sympathique car on apprend que l’amoureux de Cecilia est un peu cocu. L’histoire ne dit pas si c’est Simon ou Garfunkel… You Rock My World - Michael Jackson Si Cecilia ne l’a pas convaincu, il est temps d’être moins subtil et de sortir l’artillerie lourde : the King of Pop, en personne. Si la personne que vous tentez de séduire est une fille, MJ se substituera à vous pour lui déclamer la passion qui vous anime, lui susurrant, entre deux « giiiirl », qu’elle pierre votre monde… euh, qu’elle bouleverse votre monde. Attention, cette chanson ne fonctionne que si vous vous adressez à un enfant et que vous êtes à Nerveland. Oups. Take A Walk On The Wild Side - Lou Reed Après les deux premiers morceaux, il faut bien détendre un peu l’atmosphère et mettre une ambiance plus propice au rapprochement… Certes, niveau paroles, ce n’est pertinent que si votre futur partenaire est transsexuel (oui oui les gars, ça parle bien de communauté LGBT, de drogue et de sexe) mais les petits « babe » et l’invitation à se promener sur le wild side (autant dire arrêter de faire semblant d’être sage et prude) glissés en fond sont assez engageants. Promis, le tour sera joué grâce au doux son de saxophone qui termine le morceau en beauté. 32


Let’s Get It On - Marvin Gaye (version Maceo Parker) Pour rester sur le saxophone sensuel et savoureux ainsi que sur les messages plus direct, Let’s Get It On met bien le ton. Tout est dans le titre (pour les non-anglophiles, cette « to get on with someone » signifie « coucher avec quelqu’un »). La légende voudrait qu’une rédactrice ait été soupçonnée de vouloir lancer un plan à trois en mettant cette musique qu’elle jugeait d’ « ambiance » lors d’un dîner… Sexual Healing - Marvin Gaye Le morceau précédent a été d’abord chanté par le parfait Marvin Gaye. Pour rendre à Marvin ce qui est à Marvin, nous rajouterons le succulent Sexual Healing à cette playlist. Il fallait bien choisir UN morceau, mais en réalité presque toute la discographie de Marvin Gaye est propice au sexe (… comme celle de Barry White …) Niveau subtilité, il repassera par contre. Et nous le remercions au passage de chanter en Anglais… essayez, vous, de dire « je suis chaud comme un four, bébé » alors que vous voulez choper, pas sûr que ça fonctionne. L’enchaînement de ces quelques morceaux (avec l’aide de quelques verres) devrait vous permettre d’atteindre votre but. Et, à ce stade-là, si tout se passe bien, vous ne devriez plus avoir besoin de nous pour le reste ! Toutefois, jeunes hommes hétéro, sachez que si jamais la capote craque, une autre chanson de MJ pourrait vous être utile dans quelques mois… À retrouver à la fin de notre playlist (complète) sur notre site !

La suggestion de Let’s Be Apotropaïc : Yaourt aux fruits - Liza Monet Feeling snacky ? Une déclaration émouvante qui fera palpiter le coeur (mais pas que) de l’être aimé. 33


Les courriers du palpitant Salut la rédac’ ! Actuellement en relation à distance avec mon copain, je ressens par fois quelques besoins primaires qu’il m’est difficile d’assouvir. Malheureusement il ne veut pas faire de skype-sexe avec moi, comment l’en convaincre ? Est-ce que vous voyez une autre solution pour assouvir mes envies ? Merci de votre aide. La réponse de LBA : envoie-lui des lettres d’amour imbibées de ton parfum. Sinon, il existe des solutions :

Bonjour, Je vis depuis maintenant cinq ans une relation passionnelle totalement platonique avec mon chat. En effet, étant trop gâtée par la nature il m’est difficile de trouver une personne à mon niveau, et mon chat est la seule personne qui me correspond réellement. Pourtant, ces derniers temps il semble accorder trop d ’importance à la chatte de la voisine et je sens qu’il se détourne de moi. Que me conseillez-vous ? La réponse de LBA : À toi d’y mettre du tien pour le reconquérir, ceci pourrait aider.

Envoyez vous aussi vos courriers du palpitant à l’adresse journaledl@gmail.com ; après la réunion de différents experts, la rédaction vous répondra dans les plus brefs délais.

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Hey ! Il n’y a pas longtemps j’ai fait mon coming-out. Pas homosexuel non, mais politique. J’ai enfin avoué à mes amies que je fantasmais sur Donald Trump. Son côté puissant m’excite, mais sa peau orange me rappelle la douceur des clémentines hivernales. Le problème est que depuis ils ne cessent de se moquer de moi, il font partie de ce qu’on appelle des gauchos-bobo (l’un d’eux est vegan pour vous dire). Comment mettre fin à ses moqueries ? Et comment pouvoir espérer un jour assouvir mon fantasme ? La réponse de Let’sBeApotropaïc : tu peux te rabattre sur Robert Trump, le cousin français du president-elect qui vit en Mayenne. Challenge : il est déjà maqué.

Cher Courrier du Palpitant, je trouve les cafés de l ’Ecole du Louvre absolument immondes, proche du goût de la boue séchée. J’ai donc décidé d ’interpeller le monde entier sur cette infamie qui cause tant de mal aux étudiants: que me conseillez vous de faire? Signé : un ami qui vous veut du bieng. La réponse de Let’sBeApotropaïc : À moins que vous n'ayez le portefeuille de Donald Trump ou de son cousin Robert pour aller chez Starbucks, on travaille actuellement là-dessus :

Cher Louvr’Boîte, J’ai réussi à trouver un adorable (et vraiment canon) individu de sexe masculin avec qui profiter des plaisirs de la chair de temps en temps. Toutefois, un problème se pose de plus en plus souvent : quand on se voit, c’est automatique, on a envie d’être seuls tous les deux et de profiter. Je fais donc appel à toute l’équipe : auriez-vous un endroit discret dans l’école à nous conseiller pour que nous puissions être tranquilles pendant une vingtaine de minutes ? La réponse de Let’sBeApotropaïc : On n’a pas envie de répondre parce que la jalousie. Mais sinon, les salles des royaumes phéniciens du Louvre sont toujours désertes as fuck.

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FFP* *Fashion Faux Pas

Fashion Fausses Positions r Perry

Titfuck

Ouvrage du IVe siècle, le Kama Sutra ne cesse de créer des fantasmes. Il est pourtant aujourd’hui très éloigné de ce qu’il était à la base. Traduit, arrangé, fantasmé, les mythiques 64 positions, qui ne constituaient à la base qu’une partie de ce traité sur l’amour, sont la principale inspiration des magazines féminins. Guide non-exhaustif des positions beaucoup trop complexes pour être réalisées. (Si jamais vous essayez, la rédaction ne souhaite pas recevoir de preuves.) • Le Petit Pont Pratique pour les précoces (car il me semble impossible de la tenir très longtemps), cette position vous rappellera beaucoup trop l’acrosport du collège pour que vous ayez réellement envie de la tester. • L’équilibriste Il vous faudra choisir votre partenaire masculin en fonction de ses adducteurs, ainsi que la taille de son phallus. À mon avis, il doit être très grand. Très très grand. Comme un linga de feu.

• Le latéral Ce n’est pas un homme qu’il vous faut, c’est Capitaine Crochet.

• La bête à deux têtes On pourrait tout simplement renommer cette position « Direction les urgences ». • Le grand écart Avec un peu de chance les deux chaises ne glisseront pas sur le parquet. Avec un peu de chance vous ne tomberez pas. Mais juste avec de la chance. Puis comment se concentrer sur le plaisir sexuel lorsqu’on est écartelé comme saint Hippolyte ? Le sexe est un plaisir, on ne doit pas souffrir le martyre.

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La suggestion Let’s Be Apotropaïc : La Planchette Norvégienne. Vous aurez besoin d'un partenaire consentant, de deux tranches de saumon et d’une maîtrise de l’apnée. Idéalement cette position se pratique sur une patinoire.

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Test : Quel nu de l’histoire de l’art êtes vous ?

On sait tous que l’histoire de l’art c’est, d’après de nombreux calculs, environ 68% de fesses, 53% de paires de seins et 49% de chibres. Et on sait aussi que vous aimez ça. Mais comme il est parfois difficile de s’y retrouver au milieu de tout ce beau monde, avec ce test, vous saurez enfin quelle paire de fesses vous êtes.

♦    

1/ Quel animal incarne le mieux votre « animal intérieur » ? Un caméléon craintif Un oisillon fragile Un chiot enthousiaste Un lionceau rebelle Un chaton rêveur

3/ Où vous sentez-vous le mieux ? ♦ Sur une place publique, exposé au regard de tous  Dans un endroit caché, où personne ne peut vous voir  Dans votre boudoir privé, assis(e) sur votre pouf(fe)  Dans un bon bain chaud  Dans un endroit caché, où personne ne peut vous trouver 5/ Comment aimeriez-vous vous habiller ? ♦ Probablement un smoking  Un chiton long. Ou une exomide, vous ne savez pas vraiment.  Un péplos  Un pourpoint  Une crinoline

W Orégane ♦    

♦    

r

Elise Poirey

2/ Comment vous comportez-vous en public ? Vous êtes légèrement pudique Vous vous montrez dans toute votre splendeur Vous en mettez plein la vue Vous cultivez votre côté mystérieux Vous tournez le dos à tout le monde

4/ Quel est votre film préféré ? ♦ 50 Shades of Grey  Yves Saint Laurent, non Saint Laurent… enfin celui avec Pierre Niney quoi.  Laurence Anyways de Xavier Dolan  Jeune et Jolie de François Ozon  40 ans, toujours puceau

  

7/ Sous la douche vous chantez quoi ? Venus des Shocking Blue We are the champions de Queen Femme libérée de Cookie Dingler Chui Bo des PZK (ne mentez pas, vous vous souvenez de cette chanson) 3ème sexe d’Indochine

Plailly

6/ Au Caire, de quel dieu égyptien achetezvous une amulette ? Aton, personne ne comprend vraiment le principe de ce dieu, tout comme personne ne comprend le vôtre. Hathor, parce que parfois l’amour c’est vache Horus, le côté dieu tout puissant badass vous fait bander. Isis, comme elle vous êtes prête à vous unir à n’importe quoi Osiris, toute cette histoire de pénis vous fait de la peine Le résultat de Let’s Be Apotropaïc : On a fait le test séparément et on vous laisse deviner nos réponses respectives.

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Vous avez un maximum de  Vous êtes l’Hermaphrodite endormi•e. Vous aimez surprendre les gens. Ce qui vous excite le plus au moment de passer au coït va être la tête de votre compagnon lorsqu’il va finir d’avoir déboutonné votre pantalon. Cette obsession reste tout de même à la limite du sadisme. Vous avez un maximum de  Vous êtes l’Aphrodite de Cnide. À un moment il va choisir si vous cachez ou dévoilez votre sexe. Il faut que vous appreniez à prendre vos propres décisions et à vous ouvrir aux autres. Vous avez un maximum de  Vous êtes le David de Michel-Ange. Vous avez donc « les plus belles fesses de l’art » d’après ma prof de terminale. C’est un bon point. Mais ça vous rend un poil prétentieux. Vous avez un maximum de  Vous êtes l’Origine du Monde. Contrairement à l’Aphrodite de Cnide, il faudrait peut-être que vous soyez moins ouvert aux autres. Que vous laissiez planer plus de mystère. Mais bon ça a l’avantage d’éviter les mauvaises surprises.

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Vous avez un maximum de  Vous êtes YSL par Jeanloup Sieff. Vous êtes dans ce top juste pour votre sex-appeal.


Le choix de la rédaction et du monde entier Quel est le premier mot qui vous vient à l’esprit en entendant « sexe » ? (le reste du monde, micro-trottoir réalisé par Clémence Pinquier et Margaux Ruaud)

Plaisir, Hélène et Thomas, Paris Dick, Erik, USA Love, Irish, the name doesn’t matter You’re never too old !, Judith Wright, Omaha, Nebraska Amour, Sixtine, Viroflay To fuck, Zoe, New York Life, Christopher, Danemark Freedom, Barbara, Chili Happiness, Morana, Croatia

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« Quand t'attends les commentaires des réacs de l'école pour ce nouveau numéro. » #àNePasLireAvantLeMariage #HatersGonnaHate #Vousl’avezdansleFillon

(la rédaction) Un petit malin a tenté de répondre plusieurs fois à la question. Saurez-vous le démasquer ? Camille Enfant Viena Orgasme Elise Pas avant le mariage (looool) Margaux Bite Bastien liberté (ouais je fais le mec) Maxence Bébé Yvine Clitoooooooo Ulysse Amour Valérie Slip Loubna Désir Bastien Jésus, Marie, Joseph ! (oui ça fait trois désolé mais comme dirait l’Eglise 3 = 1)

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Pour contrer ce monde phallocratique, nos mots mêlés sont consacrés aux petits noms du sexe féminin. A vous de les retrouver. PS : ils sont plus faciles à repérer que le clitoris. Abricot Chatte Choune Con

Figure Fouff Foufoune Minette

Moule Schneck Teuch Zezette

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Solution Mots-croisés LB 36 ODEURS HORIZONTAL : 2. Moutarde - 4. Lolita - 5. Parfum - 8. Elisabeth 10. Pieds - 12. Camphre - 13. Phéromones - 14. Putride VERTICAL : 1. Latrines - 3. Google - 6. Camembert - 7. Nez 9. Oignons - 11. Fragonard


Crédits photographiques : P.24-27 The Library for the Blind has a complete set of the Reader’s Digest in braille and on talking records https://digitalcollections.nypl.org/items/510d47df-e34c-a3d9-e040-e00a18064a99 P. 28 : The Vinkhuijzen Collection of Military Uniforms, Netherlands, 1825 (1910) http://digitalcollections.nypl.org/items/510d47d9-53f4-a3d9-e040-e00a18064a99 P. 30-31 : Coq, vase argent ciselé. Ombelles et libellules, jeu de fond. Crevettes, bordure ; M. P. Verneuil http://digitalcollections.nypl.org/items/510d47da-3d09-a3d9-e040-e00a18064a99 P. 34-35 : Valentines and Easter cards depicting ower garlands, cupids, butter ies, women, and love letter. http://digitalcollections.nypl.org/items/510d47db-c0e0-a3d9-e040-e00a18064a99 P. 36-37 : Garry Knight, Passing Fashion https:// ic.kr/p/dLjJEu Pour tous les memes des internets ajoutés par Let’s Be Apotropaïc : #YOLO 43


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