LB n°58 : /IMPLICITE

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IMPLICITE

LOUVR’BOÎTE

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n° 58

0,50 €


+Q Sommaire

Edito - p. 3

Implicite et non-verbal : les gestes les plus chauds de ta région - p. 4 L’expérience de Stanley Fish : le talent de Zola est implicitement dans ton œil - p. 7

1, 2, 3 ... Symboles - p. 11

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W p. 14 Q Logigramme - p. 16 W Q Test : Quelle théorie du complot êtes-vous ?- p. 18 W Une chouette cachette - p. 20 Q Illustration - p. 22 W Herboristerie : les secrets des plantes - p. 23 Q Les sorcières d’hier et d’aujourd’hui - p. 26 W Douleurs transparentes- p. 28

Le Choix de la Rédac’ : Quel est votre secret d’histoire préféré ? -

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A Édito n Bien que l'explicite semble nous réussir, les secrets et les non-dits ça nous plaît bien aussi. Nous revenons donc explicitement pour votre plus grand plaisir (enfin on l’espère). Nous revenons, certes, mais pas seuls ! C'est accompagnés de nos fidèles amis du Club Jeu que nous allons expliciter implicitement les plus grands secrets de… eh bien… de tout ! Le Club Jeu n'est toutefois pas notre seul invité spécial. C'est avec plaisir que nous retrouvons Anaïs Ripoll que nous avions interviewée pour notre numéro Royal, il y a tout juste un an. En ces temps de Covid, après le vaccin de Poutine et la consommation excessive du plat du même nom en réconfort, nous en sommes venus à envisager la sorcellerie. Pourquoi pas après tout ? Les plantes nous cachent tant ! Peut-être même assez pour guérir tout type de douleurs invisibles ou non. Mais lisez nos articles avant d’aller mâchouiller la première herbe que vous croiserez, en plus il n’y a pas vraiment de case sur l’Attestation de Déplacement Dérogatoire pour ça (ADD pour les intimes). En parlant de ça, si malheureusement il n’est plus temps de partir à la recherche de la chouette d’or (manque de case encore une fois) il vous reste encore plein d’activités très sympathiques (bon peut-être pas pour vous, mais faites un effort aussi !) comme résoudre des énigmes plus ou moins poétiques, la numérologie … ou même fonder un État sur des êtres légendaires … ah non, ça non plus en fait, à moins que vous ne souhaitiez faire sécession de l’État français dans votre appartement. Bref ! Que de choses à découvrir dans l’Implicite de notre monde ! Alors bonne lecture ! Louvr’Boîte Douzième année N° 58. 0,50€

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Directeur de publication : Raphaël Vaubourdolle Rédactrice en chef : Tyfenn Le Roux Responsable communication : Jeanne Spriet Maquette : Inès Amrani, Raphaël Vaubourdolle, Gabriel Barnagaud, Sarah-Lisa Schuller, Mélissande Dubos, Lilou Feuilloley Couverture : Mathilde Clouët Ont contribué à ce numéro : Camille Adjalian, Inès Amrani, Anne Aumont, Gabriel Barnagaud, Clémentine Bolle, Cassandre Bretaudeau, Eloïse Briand, Elsa Clairay, Mathilde Clouët, Chloé-Alizée Clément, Mélissande Dubos, Eve Elmassian, Lilou Feuilloley, Flora Fief, Laureen Gressé-Denois, Gwladys Jolivet, Olga

Raphaël Vaubourdolle et Tyfenn Le Roux

Kolobov, Aure Lapierre-Renard, Tyfenn Le Roux, Jana Osman, Raphaël Papion, Sofia Pauliac, Gabriel Schmit, Sarah-Lisa Schuller, Jeanne Spriet, Matteo Vassout, Raphaël Vaubourdolle, Marie-Sarah Vuillemin, Angéline Wiard

École du Louvre, Bureau des élèves, Porte Jaujard, Place du Carrousel, 75038 PARIS CEDEX 01. louvrboite.fr Courriel : journaledl@gmail.com Facebook : fb.com/louvrboite Twitter : @louvrboite Instagram : @louvrboite ISSN 1969-9611. Imprimé sur les presses de l’École du Louvre (France). Sauf mention contraire, ©Louvr’Boîte et ses auteurs.

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Implicite et langage non-verbal : les gestes les plus chauds de ta region

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Qui n’a jamais rêvé de parler sans parler ? De parler sans avoir à exprimer verbalement ce que l’on ressent ? Bon, s’il n’y a que moi, cet article ne sert à rien donc on va dire que vous aussi. Alors, sachez que vous le faites déjà ! Oui, oui, je vous assure. On appelle cela le langage non-verbal, il s’agit de ce que l’on exprime notamment par les gestes que nous faisons. Ce langage est fondé sur l’implicite et la perception de chacun. Un exemple simple : croiser les doigts. En effet, il est communément admis que croiser les doigts signifie porter chance à son interlocuteur ou à soi-même (#Selfconfidence). Le sens exprimé par ce geste est admis entre les deux interlocuteurs, aucune confusion n’est possible. Enfin, sauf si vous cachez votre main derrière votre dos mais on ne va pas entrer dans les sujets qui fâchent. D’autres gestes quant à eux sont plus sujets à interprétation, ce qui permet de souligner le principal problème du langage non-verbal : si votre interlocuteur ne partage pas les mêmes significations que vous ou qu’il ne comprend pas le sens que vous y mettez, la communication est brisée ou déviée. Le langage non-verbal, comme le diable, réside dans les détails. Ainsi, lorsque quelqu’un croise ses bras, on a tous tendance à penser que cette personne se ferme et qu’elle n’est pas ouverte à l’échange alors même que ce geste porte de très nombreuses significations. Il peut bien sûr exprimer une contrariété, une peur mais il peut aussi être une auto-étreinte permettant à la personne concernée de se rassurer et de se sentir protégée (un auto-câlin quoi). L’interprétation négative de ce geste a été cristallisée au XIXe siècle avec l’expression « se croiser les bras », qui signifie ne rien faire, rester les bras ballants quoi. On remarquera que cette dernière a littéralement le sens inverse mais dans son utilisation le même sens, un peu comme glander et ne rien glander.

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Le langage non-verbal n’est pas synonyme que de gestes (oui le titre de l’article est mensonger, n’hésitez pas à vous plaindre au service client), il est aussi présent dans le regard. On pense tous contrôler ce que l’on regarde et comment on le regarde. Bon sauf celles et ceux qui ont une Resting Bitch Face, là ça ne se contrôle pas forcément (mamy, je pense à toi). Pour la faire de manière générale, il y a deux grands types de personnes quand il s’agit du regard : ceux qui n’hésitent pas à fixer leur interlocuteur et donc à affirmer une forme d’ascendance et de domination, et ceux qui détournent volontiers le regard par timidité ou soumission. Toutefois, le regard est avant tout la preuve de notre intérêt pour notre interlocuteur car par le regard on souligne alors l’intérêt que l’on porte à la personne, celleci se sentira alors plus proche de nous. C’est aussi pourquoi le regard occupe une place très importante dans la séduction car comme le dit si bien Marc Lavoine : « Elle a les yeux revolver, elle a le regard qui tue ». Ainsi, les yeux souvent décrits comme reflets de l’âme sont un élément essentiel de la communication non-verbale qui vient très régulièrement appuyer les communications verbales, pour en confirmer ou en nier le sens.

Ce langage n’est parfois pas destiné directement à l’interlocuteur mais peut permettre de faire passer un message à une autre personne sans interrompre la communication en cours. C’est une forme de langage très largement pratiquée par la reine Elizabeth II. Les Grandes Demeures le savent déjà, les autres le découvrent, mais la reine se balade constamment avec un sac à main. Vous vous demandez sûrement : quelle nécessité une reine peut-elle rencontrer pour ressentir le besoin d’avoir un sac à main au bras alors que les personnes qui l’accompagnent pourraient très bien s’en occuper ? Bien que le contenu de ce sac à main restera secret pour cette fois-ci (il faut bien une part de mystère), le sac à main d’Elizabeth II est en réalité un véritable outil de communication non-verbale. En effet, si la reine change son sac de bras, cela signifie qu’elle est prête à mettre fin à une conversation mais si elle le pose sur une table pendant un repas cela veut alors dire qu’elle est prête à partir dans les cinq minutes.

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Ce système repose comme les doigts croisés sur un langage dont le sens est partagé par les interlocuteurs concernés. Néanmoins, la différence avec les doigts croisés est bien là : si la signification de ceuxci est partagée par un très large nombre de personnes, le langage lié au sac à main de la reine a une vocation plus confidentielle (c’est un peu raté du coup). Bon, la boucle semble bouclée, ou la ceinture attachée (ça doit vouloir dire la même chose), du coup, à l’avenir, observez bien vos interlocuteurs, leurs gestes peuvent peut-être signifier bien plus que leurs mots. Tyfenn Le Roux

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L’expérience de Stanley Fish T Le talent de Zola est implicitement dans ton œil

Vous êtes-vous déjà demandé ce qu’était la littérature ? Et si dans, disons, quelques millénaires, cette petite liste de courses épinglée sur votre réfrigérateur se retrouvait dans une vitrine, glorifiée comme une des plus déchirantes œuvres du XXIe siècle ? J’exagère, d’accord… Ou pas. Depuis que les thèses de Stanley Fish me sont parvenues aux oreilles (et je salue ici le travail fabuleux de la chaîne YouTube « Dimanche à dix heures »), j’ai toujours ce petit doute chevillé au corps. La littérature ne serait-elle qu’une vaste blague ? Petite remise en contexte. Un beau jour de l’été 1971, ce brave M. Fish achève un cours de littérature à la State University of New York de Buffalo. Ses élèves viennent de plancher sur un sujet de devoir, une heure et demie consacrées à cinq figures de la linguistique, dont les noms sont ainsi écrits au tableau : Jacobs-Rosenbaum Levin Thorne Hayes Ohman (?)

11h. Vient soudain une idée à Fish, seul dans sa salle. Les étudiants du cours suivant entrent, découvrent les cinq noms encadrés d’un grand cercle de craie, surmontés de l’inscription « p. 43 ». Le piège machiavélique est là, l’implicite enterré, la versification falsifiée dans laquelle les jeunes ouailles vont sauter à pieds joints. Fish leur explique stoïquement qu’après un semestre d’étude de la littérature religieuse anglaise du XVIIe siècle, il est temps de quelque peu se dérouiller, et de procéder à l’analyse du poème présenté au tableau.

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Et les jeunes gens, sourcils froncés et stylos levés, s’appliquent sur l’interprétation de cette pauvre petite suite de noms propres, aussi aléatoire que les chemins pris par mon GPS pour me conduire sur mon lieu de confinement. Certains y voient un calligramme en forme d’autel, un hiéroglyphe ou, qui sait, un rosier, qui résonnerait avec ce « Rosenbaum », rosier sans tâche symbolisant la Vierge Marie. D’autres lisent dans « Jacobs » le nom du patriarche biblique, dans « Thorne », une allusion aux épines de la couronne du Christ. Les esprits s’échauffent, s’emballent. « Levin » évoque autant la tribu biblique de Levi que les pains sans levain du peuple juif. Le poème autoproclamé se métamorphose en énigme visuelle : les lettres les plus fréquentes sont S, O et N, évoquant sans détour le Fils de Dieu. Certains croient discerner dans ce point d’interrogation, glissé entre ses douces parenthèses, une intense problématique sur le salut des Hommes et la dichotomie des deux alliances bibliques.

Vous êtes perdus ? Rassurez-vous, Stanley Fish l’est tout autant lorsque quelques élèves commencent à qualifier ce prétendu poème de chef-d’œuvre. Tout y est, les références subtiles au Père, au Fils et surtout à la sainte iconographie. J’entends le lecteur se gausser, que nous ne le prendrions pas à une telle tromperie, que ces étudiants, confiants en leur professeur, appliquaient sans discernement les recettes ingurgitées en cours. Et pourtant, auriez-vous porté le même regard sur cet article s’il vous avait été vendu comme un inédit de, disons, Georges Perec ? Vous avez cillé, je le sais, je le sens. Le poème est devenu poème dans l’esprit de ces étudiants dès le moment où Fish lui a donné sa caution académique. Voici donc l’implicite problème, l’écueil éculé mais brûlant, la crise cardiaque qui pend au nez et aux tripes de tout littéraire découvrant l’expérience de Stanley Fish : c’est le regard, et uniquement le regard, qui crée la littérature. Il faut un cerveau gorgé de versification, tout habitué à la tendre mécanique du sonnet, pour reconnaître non pas un ramassis de mots brisés et incohérents malaxés par un poète bourré dans son sommeil, mais bien de la littérature dans les Cent Mille Milliards de Poèmes de

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Raymond Queneau (je suis d’humeur oulipienne ce soir). Il faut ce poids culturel du ce-livre-tout-le-monde-l’a-lu-pour-son-bac-français, il faut cette éducation implicite et piquante du regard, cette sensibilisation aux diérèses, hémistiches et autres colifichets poétiques pour que chacun reconnaisse unanimement dans la Phèdre de Racine un des sommets du classicisme. Sans ce regard, sans cette certitude intérieure d’être face à un chef-d’œuvre, ne parcourrions-nous pas les tourments des héroïnes classiques comme cette vulgaire liste de courses, épinglée au réfrigérateur, qui vous nargue du bout de l’œil depuis tout à l’heure, s’imaginant soudain avec émotion promue au rang des textes (presque) éternels ? À ce stade, ma nature louvresque ne peut s’empêcher de rejaillir, comme les poils sur le museau du lycanthrope (nuit de pleine lune ce soir héhé). Cette conclusion, affirmant avec un brin d’insolence qu’en dehors de la caution académique, qu’en dehors du regard gorgé de culture, point de littérature, cette conclusion ne s’appliquerait-elle pas parfois à l’histoire de l’art ? Souvenons-nous de tous ces tableaux comptés pour rien, accrochés au mur de cuisine d’une grand-mère ou même à la cimaise ignorée d’un musée, sans auteur connu, et qui soudain gravissent les marches de la postérité et les records des enchères lorsqu’un spécialiste, qui les jugeait hier médiocres, soudain les attribue à Nicolas Poussin ou à Cimabue. Qui n’a pas senti son œil en un instant s’alourdir sur une œuvre à l’évocation du nom de l’artiste ? Il est certain qu’un artefact ne s’apprécie que dans un contexte culturel, mais n’est-il pas parfois bon de se laisser surprendre ? De remettre un peu le cartel à sa place de cartel, et de regarder librement ? Et peut-être, un jour, d’oser dire d’une œuvre anonyme qu’elle a « quelque chose », comme Maurice Denis l’affirmait pour une nativité pas encore attribuée à Georges de La Tour. Marie Vuillemin

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Illustration : La Montée au mont Carmel de Jean de La Croix, ou ce à quoi ressemble un vrai poème religieux du XVIIe siècle.

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1, 2, 3... symboles ! Nous savons tous compter sur les doigts de notre main. Nous utilisons les chiffres depuis la maternelle plusieurs fois par jour. Mais nous ignorons souvent la symbolique qui leur est associée ainsi que les différentes représentations qu’ils revêtent dans certaines cultures à travers le monde. Cet article ne se veut pas exhaustif mais souhaite plutôt dresser une idée générale accompagnée de quelques exemples pour agrémenter la culture de chacun. Ce seront donc les chiffres de un à cinq qui feront ici l’objet d’une explication. Le chiffre un est une base et un point de départ. Il est le symbole de l’Être associé à la création. Également symbole de l’Homme debout, il représente la verticalité et est donc souvent associé au phallus. Enfin, il est le « un » de l’unicité, symbole de l’Être absolu et transcendant, le Dieu unique. Par opposition, le deux est le symbole du dualisme, de l’ambivalence et du dédoublement, du fait qu’il est la première et la plus radicale des divisions. Dans l’Antiquité, ce chiffre était également associé à la Mère et désignait le principe féminin. Mais malgré toute cette connotation négative liée à l’opposition, le deux peut être également vu comme le symbole de l’équilibre réalisé. Pour illustrer cette idée, on peut bien entendu citer le Yin et le Yang chinois qui représentent, certes la dualité, mais également l’harmonie. La mythologie celtique représente aussi cette idée d’opposition et d’équilibre car souvent ses figures mythiques vont par pair. L’étude de ces mythes étant encore peu avancée et exhaustive, l’incertitude persiste. Cependant, on retrouverait la plupart du temps le duo guerrier-druide (force-sagesse) qui se développerait ensuite pour ne plus former qu’une seule entité mythologique. La notion d’équilibre est donc ici parfaitement illustrée.

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Enfin, la culture iranienne accumule un grand nombre d’oppositions dualistes comme le jour et la nuit qui seraient deux aspects du mouvement céleste éternel ainsi que du retour du temps, les mondes d’ici-bas et de l’au-delà représentés par deux palais ou encore la brièveté de la vie symbolisée par deux jours. Le chiffre trois est fondamental, symbole d’un ordre intellectuel et spirituel, souvent associé au ciel. Pour les chrétiens, il représente la perfection de l’unité divine, avec Dieu incarné en trois personnes, ajoutant à cela les trois vertus théologales qui doivent guider les fidèles (foi, charité et espérance). En Chine, le trois est le nombre parfait «Tch’eng», la totalité, l’achèvement, auquel rien ne peut être ajouté. Le triangle symbolise alors l’union et l’harmonie. Le rythme ternaire constitue la pensée, l’organisation du monde et la cosmogonie indiennes. Dans la religion hindoue, la manifestation divine se représente par un trio (Brahmâ le créateur ou producteur, Vishnu le conservateur et Shiva le transformateur). Il y a symboliquement trois mondes : la terre, l’espace et le ciel. Et enfin, le monosyllabe sacré «Om» contient également symboliquement trois lettres (Aum). On peut également citer les trois frères du panthéon grec (Zeus, Poséidon et Hadès) qui se partagent l’univers en trois parties égales. Le chiffre trois peut également être associé aux sociétés indo-européennes qui s’organisent dans une composition tripartite (prêtre-guerrier-producteur ou sacré-guerre-travail); bien que de nos jours les choses soient devenues plus complexes. Le chiffre quatre, quant à lui, est le symbole du solide, du tangible. Il est le symbole de la totalité du créé et du révélé, représentant l’universalité. En effet, il y a quatre points cardinaux, quatre vents, quatre phases de la lune, quatre saisons et quatre éléments : tous sont des éléments constituant notre réalité.

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Historiquement, de très nombreux rois de diverses régions du monde se sont fait appeler rois « des quatre mers », « des quatre régions », etc., pour démontrer l’étendue de leur pouvoir et sa totalité sur tous les actes de leurs sujets. Le quatre est également le nombre sacré des «Véda», les grands textes de la religion védique en Inde, qui sont divisés en quatre parties. L’idée d’universalité et de totalité est symbolisée par le carré et la croix qui sont les représentations par excellence du chiffre quatre. L’Apocalypse embrasse parfaitement cette symbolique d’universalité. Ainsi les quatre vivants du célèbre texte représentent l’ensemble du vivant, les quatre cavaliers, les quatre fléaux majeurs et les quatre couleurs de leurs chevaux, les quatre points cardinaux et les quatre moments de la journée, symbolisant ainsi l’universalité de l’action dans l’espace et le temps. Le cinq est bien entendu le milieu des neuf premiers chiffres. Il symbolise donc l’union et l’équilibre. Il est le symbole de l’univers dans la représentation de deux axes (l’un vertical, l’autre horizontal) se croisant en un même centre. En Chine, le cinq représente le Centre, la croix des quatre éléments auquel s’ajoute le centre qui devient également une partie importante existant pour elle-même. Comme il y a cinq sens et cinq formes sensibles de la matière, il semble logique que ce chiffre symbolise également le monde sensible. Il représenterait l’ordre et la perfection aussi lié à la volonté divine qui recherche ces deux qualités. Ainsi, dans le bouddhisme japonais le cinq est au centre : il y a cinq orients (le feu, l’eau, la terre, l’air et l’espace), cinq couleurs et cinq qualités de connaissance qui sont celles acquises par le Bouddha ; le cinq symbolisant donc ici la perfection intégrée ou acquise. Les fleurs à cinq pétales ou les étoiles à cinq branches que l’on retrouve bien souvent comme motifs récurrents dans les cathédrales gothiques sont, quant à elles, les symboles de l’harmonie pentagonale qu’incarne le chiffre cinq. Certaines des nombreuses symboliques de ces chiffres se recoupent donc parfois, même si chacun détient une idée forte qui lui est propre. Les interprétations et représentations peuvent également varier en fonction des différentes cultures.

Cassandre BRETAUDEAU. Bibliographie : Le dictionnaire des symboles, Jean CHEVALIER, Alain GHEERBRANT aux éditions Robert Laffont

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QUEL EST VOTRE SECRET TYFENN Les «suivez-moi» accompagnés d’un regard hors champ de Stéphane, un secret presque aussi bien gardé que ses ouvertures de porte.

LILOU “La légende noire de la Reine Margot” : Médicis, Valois, conflits de religions, passion, coucheries, voyages, exils, conflits avec la génitrice, passages de couronne, le tout agrémenté de polémiques, de poésie et de bals. Quoi de mieux pour occuper un dimanche pluvieux ?

RAPHAEL P. Alors sans hésiter : “De Gaulle, le dernier des géants” !!! Ce numéro fait passer par toutes les émotions, de la joie à la tristesse en passant par quelques rictus… Un classique à voir et à revoir, surtout en cette année anniversaire !!

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LAUREEN Désespoir… À qui remettre les clés de ce secret ? Le cœur voué à François Ier, mon souverain préféré pour son amour des Arts (notre Laurent le Magnifique français !) j’ai pourtant aussi adoré celui sur Richelieu : esprit fin, sereine ébullition stratégique, fragilité cachée dans les moments de doutes. Et il adorait les chats ! Ronron sur toi cardinal ! MARIE Tous ceux avec Michel de Decker, qui donnait ce petit côté journal people inimitable : tout le sel de l’émission !


T D’HISTOIRE PREFERE ? RAPAHEL V. «Louis XIV, l’homme et le Roi», parce qu’il parle de plans-reliefs ! Sans rire, venez au Musée des Plans-Reliefs aux Invalides, je vous jure que c’est bien plus impressionnant que ça en a l’air !

INES « Les favoris de Marie-Antoinette », parce que c’est le seul dont je me souviens vraiment. Enfin avec « Jeanne d’Arc, au nom de Dieu », mais bon, le putaclic ça marche toujours mieux. Et ça m’a donné envie de relire La Rose de Versailles …

FLORA “Un homme nommé Jésus”. Tout est dit dans le titre.

ELOISE Le choix est trop difficile, pourquoi choisir parmi tous ces chefs-d’œuvre. Mais je dois avouer que mes favoris sont ceux sur les reines et toutes leurs magouilles, mention spéciale pour Marie de Médicis.

JEANNE Pour conjurer le sort, il me semblait logique d’appuyer le choix de « Jeanne d’Arc, au nom de Dieu » (qui a d’ailleurs été publié sur YouTube un 30 mai, merveilleux). Mais à compléter du plus récent « Guillaume le Conquérant : à nous deux l’Angleterre ! », qui a conquis mon cœur, pour des raisons évidentes.

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Logigramme Le logigramme est un exercice faisant appel à votre logique afin de résoudre un problème à l’aide d’un tableau et de quelques indices ! Après une soirée du BDE bien arrosée, vous découvrez avoir enregistré quatre nouveaux contacts dans votre répertoire. Malgré votre connaissance encyclopédique des salles du Louvre, votre mémoire vous fait cette fois défaut… Pourrez-vous reconstituer les identités de ces élèves à partir des fugaces souvenirs de cette soirée ?

René est arrivé après la personne en spécialité Cinéma. Il suit une option. Les deux élèves masculins suivent des spécialités se penchant sur des églises et n’étudient pas le dessin archéologique. La personne en spécialité Océanie est arrivée en 2019. L’élève arrivé en premier suit l’option Iconographie et celui arrivé le plus récemment n’en suit pas. Claire est arrivée après la personne en spécialité Byzance.

Cette double page de jeux et le test qui suit vous sont offerts par :

le Club Jeu de l’Ecole

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Solutions sur le site du Louvr’Boîte


1 - Les cours sont terminés et il est enfin temps de s’atteler à ton activité préférée de l’été : -Le traditionnel concours de château de sable afin de contenter ton amour du BTP en profitant du soleil. -La lecture d’un Jules Verne, l’aventure oui, mais sans les risques ! -Les festivals de l’été : du Printemps de Bourges à Rock en Seine, la totale. -Une participation assidue à la Nuit des étoiles pour profiter des nuits d’été. 2 - Dans une heure de procrastination, tu consulteras majoritairement : -Des pages Wikipédia de manière très aléatoire (il n’y a pas de mauvaise façon de se cultiver disons) -Beaucoup de reprises de vos chansons préférées même si vous savez que les originaux sont toujours meilleurs. -Essentiellement des publications Instagram accompagnées de #Pour l’amour de l’antique -Les incroyables photos de Thomas Pesquet (bon depuis qu’il est rentré, c’est moins impressionnant) 3 - Si tu étais un chien, tu serais : -Le Terre-Neuve, incroyablement soyeux, excellents nageurs et loyaux -Un chat. (Vous ne semblez pas comprendre la question mais nous ne vous jugerons pas). -Le Jack Russell Terrier : Dynamique et aventureux comme Laïka -Le Golden Retriever, le cool kid des chiens. 4 - Une recommandation pour une soirée cinéma autour des aliens ? -Premier contact (2016) -Men In Black (1997) -Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal (2008) -Les Gardiens de la Galaxie (2014) 5 - Si tu étais un membre des Beatles -Georges Harrison -John Lennon -Ringo Starr -Paul McCartney, même si nous savons que c’est un sosie depuis longtemps

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6 - Ta façon préférée de faire un test de personnalité : -Dans le dernier numéro du Louvr’boite, DUH. -Sur internet. Savoir quel personnage du Seigneur des Anneaux tu es en fonction de ton parfum de glace préféré. -Dans un magazine qui traîne dans la salle d’attente de ton dentiste. Faut bien s’occuper. -Pourquoi voulez-vous savoir ? Je ne répondrai plus à vos questions

Alors, quelle théorie du complot êtes-vous? Les aliens ont construit les pyramides Ton amour des civilisations anciennes n’a d’égal que ta détermination. Cette capacité à te plier en quatre et ton goût pour les chemises de mauvais goût te donnent un petit côté sympathique mais attention à ne pas trop forcer le trait ! Atlantide D’après Wikipédia, l’Atlantide serait mentionnée pour la première fois par Platon. C’est super classe. Outre un intellect capable de te faire gagner toutes les parties de « Loup-Garou » imaginables, tu as aussi une grande sensibilité pour la nature et notamment la mer. Elvis habite sur une île du Pacifique Tu es flamboyant.e et charismatique, c’est indéniable. Les gens te saluent toujours dans le Hall de Flore quand tu passes mais tu restes très attaché.e à ton jardin secret. Alunissage d’Apollo IX Tu es pragmatique et rationnel.le, aimant toujours te baser sur des faits scientifiques. Tu es direct.e faisant de toi un bon leader mais même devant tes erreurs tu restes toujours obstiné.e à suivre tes idées. Tu peux être trop « pieds à terre » et pas assez la « tête dans les étoiles ».

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Une Chouette cachette 1993 . Edward Balladur est Premier ministre, les cellulaires (GSM pour les intimes) commencent à être commercialisés en France et l’Olympique de Marseille est champion d’Europe de football. 1993. Nuit du vendredi 23 au samedi 24 avril. Un homme se lève. Dans une main une pelle, dans l’autre un coffre renfermant une statue de 13 kg d’or et d’argent, rehaussée de diamants. Il sort de chez lui et s’en va enterrer le coffre. Où ça? C’est là le centre de cette histoire, et pourtant la réponse est simple : quelque part dans l’hexagone. 1993. Samedi 15 mai. Se tient la troisième journée du 46ème Festival de Cannes, une prise d’otage de 47h dans une école maternelle prend fin et un livre paraît. Onze énigmes, onze illustrations. Un livre et une invitation à ce qui va devenir le plus long jeu de piste de l’Histoire. La règle est la suivante : trouvez la statue et elle est à vous.

Quelques mois plus tôt, Max Valentin s’est allié à l’artiste Michel Becker pour mettre au point son jeu. C’est ce dernier qui illustre les énigmes et réalise la statue: une chouette grandeur nature, ailes déployées. Les énigmes quant à elles se présentent sous la forme de vers, de charades, de séries de chiffres ou encore de couples de lettres, en relation plus ou moins implicite avec l’illustration. Très vite cette carte mystérieuse intrigue et la France voit émerger de tous les côtés des Indiana Jones et des Lara Croft en herbe, qui forment progressivement une communauté de « chouetteurs » ; des chercheurs tellement actifs que Max Valentin doit diffuser des précisions sur les endroits où la chouette n’a pas été cachée (Mont Saint-Michel, forêt de Brocéliande) afin d’éviter la détérioration de ces sites. Au total 200 000 personnes se seraient lancées dans cette aventure, dont un noyau dur d’environ 300 personnes.

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Seulement voilà, 27 ans plus tard, les énigmes demeurent silencieuses, et la Chouette se cache toujours. Max Valentin avait initialement prévu que la quête dure un peu plus d’un an, malheureusement il décède en 2009, 16 ans jour pour jour après avoir enterré la Chouette. Il aurait auparavant remis une enveloppe contenant la localisation et la clef du coffre à un huissier ou à un membre de sa famille. La mort du créateur du jeu a endeuillé toute la communauté de chouetteurs, des irréductibles de 93 aux plus jeunes ayant pris la chasse en cours. De nombreux joueurs depuis réclament l’ouverture de l’enveloppe, d’autres doutent que la Chouette soit encore en place (découverte par hasard lors de travaux, voir déterrée intentionnellement par Max Valentin ou un de ses proches), certains pensent même qu’elle n’a jamais existé, ou du moins jamais été enterrée. Michel Becker s’est lui-même retiré du jeu peu après la mort de Max Valentin, soulevant des questions de juridiction. A ce jour seulement 5 énigmes ont été résolues. Concernant les restantes, les chouetteurs y vont tous de leurs propres théories. D’autant plus qu’il existerait une 12ème énigme, dissimulée dans les onze précédentes. Le mystère de la Chouette d’Or sera-t-il percé un jour ? Est-elle d’ailleurs encore trouvable? En attendant de répondre à ces questions les joueurs partagent leurs avancées sur le forum officiel de «lachouette.net», tandis qu’un musée a ouvert en 2018 à Rochefort (Charente-Maritime) afin d’y présenter les originaux des illustrations, des témoignages des auteurs et les étapes de la création du jeu. Grande passionnée de la mythologie grecque, la Chouette mystérieuse dissimulée par des énigmes ne manque pas de faire écho à ma déesse préférée, Athéna, déesse de la sagesse et de la stratégie. Cette quête résonne d’autant plus fort après la lecture des sagas de Rick Riordan «Percy Jackson» et «Héros de l’Olympe». Dans le tome 3 de la seconde saga en effet, la jeune Annabeth se lance à la recherche de la statue perdue de sa mère, la célèbre Athéna Parthénos chrys léphantine, et pour cela doit passer d’épreuve en épreuve, d’énigmes en énigmes, guidée par La marque d’Athéna. Lilou Feuilloley

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Herboristerie

: LES SECRETS DES PLANTES

Vous aimez vous promener dehors dans les champs ou les forêts ? Vous avez peut-être déjà prêté attention aux nombreuses plantes qui jalonnent ces chemins, se courbant poétiquement sous votre passage. Mais connaissez-vous toutes les folles histoires et propriétés qui leurs sont parfois accordées ? Si non, alors je vous propose d’entrer dans l’antre d’une sorcière et de découvrir son potager ! Certaines plantes sont qualifiées de magiques car elles conserveraient des propriétés de divination, de contre-charme ou encore de protection. D’autres sont simplement médicinales et ont été utilisées depuis la Préhistoire jusqu’à la Seconde Guerre mondiale avant l’essor de l’industrie pharmaceutique. Enfin quelques-unes sont qualifiées, à tort, de « mauvaises herbes », alors qu’en réalité ces plantes ne sont ni bonnes ni mauvaises, elles sont simplement utiles. Voilà donc ce que sont les plantes des sorcières : un savant mélange de ces trois catégories, qui ont inspiré légendes, craintes et rêves… Certaines propriétés se retrouvent sur plusieurs plantes différentes et nous pouvons donc les regrouper. Prenons par exemple la joubarbe ou « la Barbe de Jupiter » (famille des Crassulacées), le noisetier (famille des Bétulacées) et l’ortie (famille des Urticacées). La première est censée protéger celui qui a placé cette plante sur son toit face au soleil éclatant de la colère des dieux Jupiter (pour les romains) et Thor (pour les nordiques). Ainsi, la foudre ne risquera pas de s’abattre sur la maisonnée. Le noisetier, lui pour sa part, n’est lié qu’à Thor. Pourtant le résultat reste le même : il protège de la foudre. Enfin, du côté de l’ortie, on dit qu’il suffit de jeter quelques-unes de ses feuilles dans le feu pour être assuré que le ciel ne vous tombe pas sur la tête ! Toujours en quête de plus de protection ? Alors vous pouvez ajouter du fenouil (famille des Apiacées) pour repousser toutes sortes de démons et du houx (famille des Aquifoliacées) à votre petit bouquet car ce sont deux plantes également réputées pour leur protection. D’autres plantes ou fleurs sont aussi reliées à des mythes ou des légendes populaires. Ainsi l’aconit ou « tue-loup », « casque de Jupiter », ou encore « capuche de moine » est connue pour faire fuir les loups et plus précisément

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les loups-garous ! Ce fameux poison de la famille des Renonculacées serait né de la morve acide du terrible chien des Enfers, Cerbère, lorsqu’Héraclès l’aurait tiré au grand jour et que ce dernier serait devenu enragé. L’alchémille (famille des Rosacées) serait, elle, une plante des plus précieuses pour les alchimistes car elle produirait « l’eau du ciel », élément indispensable à la création de la Pierre Philosophale ! La benoîte ou l’« Herbe du bon soldat », de la même famille, fut une plante importante lors de la chasse aux sorcières. En effet, elle était utilisée par les moines-soldats, d’où son surnom, pour exorciser un lieu utilisé par des sorcières ou qu’avait frappé le Malin. Des encens étaient même créés à base de benoîte spécialement à cet effet ! Enfin la bourrache, cette Boraginacée au poil piquant, rend heureux, particulièrement grâce à ses fleurs. Vanté par l’historien Pline l’Ancien, le vin concocté à partir de fleurs de bourrache était bu par les légionnaires romains avant les batailles. Il était censé leur donner du courage et alléger leur cœur avant de se précipiter au combat. Ainsi la hardiesse que confère cette plante est également associée à la réussite dans les entreprises amoureuses. Gentlemen, portez une petite tige de bourrache à votre veste et le succès vous sourira (astuce pouvant également être utilisée lors d’examens, et associée à de la potentille rampante qui vous assurera calme et succès en toute situation…) ! Mais bonheur et hardiesse en amour signifient également un petit rapprochement amoureux… Cette plante peut donc être retrouvée dans des potions aphrodisiaques. Cependant, elle est loin d’être la seule… Nombre de plantes que vous pouvez connaître sont réputées pour leurs propriétés liées à l’amour charnel. Commençons par celles qui nous offriront de sympathiques « coups d’un soir » ! Tout d’abord l’ancolie (famille des Renonculacées) qui détient un très grand pouvoir séducteur. Vous souhaitez vous faire désirer ? Vous sonnez à la bonne porte ! La luxure qu’apporte ses graines est telle que l’on raconte que les prêtresses de Rome se devaient de détourner le regard lorsqu’elles en croisaient au-dehors des temples. L’ancolie porte ainsi de nombreux surnoms populaires tels que « la dame honteuse » ou « la galantine ». Dans un autre genre, le datura ou « trompette de la mort » (famille des Solanacées) enlève sa volonté à tout homme qui en ingère les graines. Ici, pas de partage de plaisir car le lendemain venu, tout est oublié pour l’homme… mais pas pour la femme cependant, qui aura pu se livrer à toutes ses envies sans rencontrer de résistance ! On raconte même que les prostituées romaines avaient l’habitude d’en glisser quelques graines dans le vin de leurs clients. Plus romantique, la pervenche (famille des Apocynacées), la verveine (famille

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des Verbénacées) et la potentille rampante (famille des Rosacées) sont davantage axées sur l’amour intellectuel. La première assurera l’amour éternel entre deux personnes, si et seulement si, la moitié d’une pervenche est donnée à l’homme et l’autre à la femme. Cette plante est également connue pour raviver un amour perdu. Ensuite la verveine ou « Herbe de Vénus », portée sur vous lors de votre mariage, vous assurera la tendresse éternelle de votre partenaire. Enfin la potentille rampante ou « quintefeuille » vous fera rêver de l’être aimé si elle est doucement déposée sous l’oreiller. Pour finir en beauté cet article, je vous invite à poser un rameau de lierre terrestre (famille des Lamiacées) sur votre bureau. Lié aux arts, ce petit bout de plante vous apportera l’inspiration si une panne inopportune se fait sentir. Bonne promenade ! Cassandre BRETAUDEAU

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Les sorcières d’hier et d’aujourd’hui Les sorcières sorcières, en voilà un sujet fascinant qui a fait couler beaucoup d’encre et ce depuis des siècles et des siècles, voire des millénaires. Les faits de sorcellerie remontent à l’Antiquité. Au regard de nombreuses réflexions, il a été prouvé avec une certaine évidence que ce n’était pas de la sorcellerie dont avaient peur les hommes en général mais qu’une femme ait de quelconques aptitudes, montrant ainsi qu’elle aussi est tout autant capable qu’un homme. On ne compte plus les pauvres femmes qui furent jetées au bûcher ou torturées pour avoir eu l’audace de se prétendre excellentes guérisseuses ou de s’intéresser d’un peu trop près à la science. C’est moche.

Les sorcières alors, fruit de nombreux fantasmes et embrassant l’imaginaire de beaucoup d’auteurs et réalisateurs. On ne compte plus les œuvres littéraires et cinématographiques traitant de ce sujet. Je ne parlerai pas d’Harry Potter, préférant me reporter sur Sabrina, l’apprentie sorcière qui eut le droit à un remake sur Netflix dernièrement. Je garde des souvenirs assez plaisants de la série 1996 qui devait passer sur Gulli quand j’étais plus jeune (violent coup de vieux qui fait mal… help). J’aimais bien son chat nommé Salem, un prénom nous rappelant encore une fois les châtiments injustes et injustifiés que l’on réservait à ces pseudo-sorcières sorcières. Afin d’étoffer mes propos je pourrais vous parler du titre Sorcières de Pomme en collaboration avec Klô Pelgag. Je vais vous en parler d’ailleurs car j’ai envie et je fais un peu ce que je veux seule devant mon clavier qui fait de la lumière. Si je le pouvais je vous mettrais bien l’intégralité des paroles qui parlent d’elles-mêmes et qui rejoignent mes propos quant à la capacité des femmes à ne pas correspondre aux normes qu’on leur impose. Mais je vais me contenter d’un couplet et d’un refrain et je vous laisserai vous faire votre idée:

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Si tu sais être seule dans la vie, Si tu suis ton instinct dans la nuit, Si tu n’as besoin de personne pour te sauver, Si trouves que rien ne remplace ta liberté,

Tu es sûrement une sorcière sorcière,, tu es sûrement une sorcière sorcière,, Tu es sûrement une sorcière, tu es sûrement une sorcière sorcière..

Cela rejoint l’idée implicite qu’une sorcière n’est qu’une femme qui parvient à se détacher. J’aimerais bien vous parler de l’ouvrage de Mona Chollet, Sorcières, la puissance invaincue des femmes mais je ne l’ai pas lu. Honte à moi mais je ne me vois pas disserter sur un livre que je n’ai pas consulté néanmoins je sais qu’il est lié aux réflexions que j’exprime.

Quoi qu’il en soit, les sorcières sorcières. Je viens de vous affirmer qu’elles n’étaient rien de plus que des victimes de la misogynie. Toutefois, il est possible de clore cet article en vous apprenant que des sorcières et des sorciers, des vrais, cela existe. Bien évidemment ne vous attendez pas à ce qu’ils invoquent des esprits ou ce genre de chose mais cela demeure une religion à part entière avec ses propres rites et pratiques. Je vous sais assez intelligents pour ne pas avoir la bêtise de vous moquer de ces pratiques, c’est un culte comme un autre. J’ai eu la surprise de constater l’existence de ces sorcières en me perdant sur TikTok (oui oui jugez-moi donc, cette application est diablement chronophage on n’en sort pas). Enfin bref, entre le gay TikTok, le dracotok et toutes ces joyeusetés voleuses de temps, je suis tombée sur le witch TikTok. Loin de moi de me moquer de cette religion, je trouve cela absolument génial. Pour faire simple, ces sorcières (elles se désignent ainsi) pratiquent le tirage de cartes, travaillent avec des plantes, des pierres etc. C’est très complexe, je vous conseille de vous renseigner. Article bref mais article intéressant (enfin je l’espère de tout coeur, j’ai apprécié l’écrire). Je ne sais pas comment conclure en beauté sinon en vous recommandant d’écouter l’artiste Pomme qui a juste un voix sublime et des textes magnifiques. À la revoyure ! Éloïse Briand Source : ma no life et mon temps perdu sur TikTok et YouTube

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Douleurs transparentes 00 : 03 AM (j’ai toujours les idées plus claires la nuit) Pour tout t’avouer, très cher lecteur, je ne sais pas vraiment par où commencer cet article … Je sais le message que je veux transmettre, je sais ce que j’ai à dire, mais j’ai tellement peur d’être mal comprise, mal interprétée et surtout, ne pas être légitime pour parler d’un tel sujet … 00 :20 AM En fait, cet article a juste pour but de mettre en lumière ces « douleurs transparentes ». Comme on ne les voit pas, on les piétine, on ne les respecte pas et surtout on ne les considère pas (quand il s’agit d’autrui, en général …). Pour but de les mettre en lumière pour montrer qu’elles existent et pour ne plus les ignorer. Pour la suite, c’est à vous de les gérer. 00 : 45 AM (toujours le même jour) Bon… Je suis toujours au même point, à attendre que la confiance en moi galope dans chacune de mes veines, mais elle se fait attendre. Je me lance… A vrai dire, l’idée de cet article m’est venue par rapport à ma propre histoire personnelle avec ces fameuses « douleurs transparentes ». Mais qu’est-ce qu’une « douleur transparente » ? Cela n’existe pas ! Une douleur est abstraite, on ne peut pas la voir, même si on peut la ressentir, voir qu’une personne en éprouve également, on peut en voir les causes (blessures ou examens plus approfondis : scanner, prise de sang etc.), mais on ne la voit pas comme on verrait une orange. Ainsi, ce que j’appelle très poétiquement une « douleur

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transparente » est une douleur qu’on n’arrive pas à expliquer. Elle peut être faible, forte, passagère, fréquente, quotidienne, permanente, empêcher de vivre … Peu importe de quel organe ou quelle partie de notre corps elle émerge, personne n’arrive à comprendre pourquoi elle est là, personne ne la voit : elle est donc comme « transparente » (tu vois donc, où je voulais en venir). Elle est là, on a beau chercher, la regarder sous toutes les coutures, on ne trouve pas son origine, ni ce qu’elle est vraiment. Une petite parenthèse (et oui …), j’emploie l’appellation douleur pour signifier deux choses : une sensation pénible, qui fait mal, ressentie dans une partie du corps (« douleur physique ») que j’ai explicitée dans le paragraphe précédent ET une souffrance d’ordre moral, psychologique (genre quand tu appuies fort, tu n’as pas plus mal qu’avant) ou « douleur mentale ». Fin de la petite parenthèse. 01 : 33 AM J’ai une relation très personnelle avec les douleurs transparentes malheureusement … La rencontre a eu lieu alors que j’avais à peine 11 ans, très soudainement. Cela s’est traduit par des vomissements, des nausées et de violents maux de ventre (principalement). Tous les mois (car il s’agit de mes règles). Huit ans plus tard, c’est toujours la même rengaine chaque mois. Tous les mois, c’est comme si j’avais une grosse gastro pendant trois jours. J’ai vu nombre de médecins, spécialistes en tout genre, fait un nombre incalculable d’examens et suivi beaucoup de divers traitements en tout genre : rien. Rien n’a jamais été trouvé et rien n’y fait pour atténuer ces « douleurs transparentes » qui m’ont à nouveau conduite à l’hôpital le mois dernier. Même si cette relation est toxique et très douloureuse, chaque mois j’essaie de relativiser car il existe des douleurs bien pires, enfin qui affectent bien plus la vie d’autres personnes.

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Quelqu’un de mon entourage est atteint d’apathie depuis environ 4 ans suite à une rupture d’anévrisme. L’apathie est un « état d’indifférence généralisée qui se traduit par l’absence partielle ou totale de réponse à certains stimuli habituels ». Chez cette personne qui m’est très proche, cela se traduit par des journées entières dans son lit ou devant la TV, mais en ne s’intéressant ni à la TV ni à ce qui l’entoure. Si on ne la fait pas manger, elle ne mange pas ; si on ne lui dit pas de se laver, elle ne le fait pas … Même si on peut arriver à diagnostiquer ce trouble avec des psychologues, rien ne le concernant est physique ou n’est ressenti, puisque c’est comme s’il avalait notre âme (un peu comme un détracteur, finalement). Pas de traitement ou d’ordonnance, les marques d’amour et d’affection n’y changent rien … Alors que faire ? Ces deux exemples de douleurs transparentes sont parmi les seuls que je peux aisément retranscrire en quelques lignes et qui me semblent pertinents pour illustrer les douleurs transparentes. Ma démarche était de te les présenter, cher lecteur, et je l’espère de rendre hommage aux personnes qui ont bien souvent honte de souffrir de douleurs transparentes car bien réelles. Un messager parmi tant d’autres

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Crédits photographiques :

Couverture : © Mathilde Cloüet Page 2 : http://www.corkscrewsonline.com/images/brass_key_ corkscrew_large.jpg Page 3 : Image Wikipédia Commons Page 6 : © Pasja1000 sur Pixabay.com Page 7 : © Inès Amrani Page 10 : Mapa simbólico del Monte Carmelo, Juan de la Cruz, XVIe siècle, Image Wikipédia Commons Pages 11 à 13: © Melissande Dubos Pages 14 et 15 : © Melissande Dubos Pages 18 et 19 : © Gabriel Barnagaud Pages 20 et 21 : © Lilou Feuilloley Page 22 : © Eve Tahir Pages 23 à 25 : © Repic_studio sur Pixabay Pages 26 et 27 : © Éloïse Briand Troisième de couverture : http://www.corkscrewsonline.com/ images/brass_key_corkscrew_large.jpg Quatrième de couverture : © Inès Amrani

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