8Hérald’ Hic!
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Non non, nous ne sommes plus dans notre journal Explicite du début d’année ! Le thème est ici tout autre : il s’agit de s’attarder sur les blasons révélateurs d’un métier, parfois disparu aujourd’hui. Mais une fois n’est pas coutume, nous allons le faire via des armoiries un peu particulières et peu révélatrices en vérité d’un phénomène global.
En effet, il est faux de penser que l’héraldique ne touche que l’aristocratie, militaire d’abord puis de robe. Certains parlent alors d’« héraldique pour tous », insistant sur le côté populaire de cette pratique qui aurait atteint les plus basses classes de la société médiévale, du bourgeois citadin au plus simple des serfs. Il faut néanmoins moduler cette théorie : elle n’est pas vraie partout en Europe et l’héraldique a été utilisée exclusivement par des détenteurs d’une quelconque autorité (devant donc sceller des documents et optant alors pour des armes comme signature) ou à usage pu- Armoiries de Richard blicitaire par des artisans. Ainsi, le paysan « maire » de le Maçon, s’occupant d’une vigne pour Jesa communauté ou s’occupant de telle ou telle struchanne de Pressy, dans ture (un moulin par exemple) pour son suzerain pourra les Hommages du comté prendre armes. De même pour les diverses armoiries de Clermont-enpublicitaires ou marques de forgerons représentant des Beauvoisis, XVe siècle marteaux, des armures, des enclumes… Mais dans certains royaumes d’Europe, la noblesse est plus pauvre ou moins aristocratique. C’est le cas de la Hongrie ou de la Transylvanie, où celle-ci est composée en très grande partie de très petits nobles (les armalistae), vivant presque comme des paysans mais étant libres et non-corvéables, exemptés d’impôts et qui ne devaient obéissance qu’au roi. Il est alors moins surprenant de trouver des armoiries révélatrices de professions plus prosaïques. De même lors de l’anoblissement d’un ancien artisan ou bourgeois, qui va alors représenter sur ses armes, s’il s’agit d’un motif de fierté ou de la cause de son anoblissement, sa profession première. Et il s’agit, pour ces deux particularités, du cas de notre Istvan Varallyay.
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