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Gratte-ciel : une architecture monumentale

Sans être systématiquement considérés comme de véritables monuments, les gratte-ciel renvoient, par définition, à une architecture monumentale et s’avèrent être de véritables symboles de modernité.

Naissance des gratte-ciel : essor de la puissance américaine

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C’est à la fin du XIXe siècle, aux Etats-Unis que naissent ces immeubles de grande hauteur, dits “sky-scrapers” et traduits littéralement par “gratteciel”. La construction de ces édifices a notamment été permise par l’essor de nouvelles technologies (l’ascenseur) et l’emploi de matériaux tels que le béton, l’acier. Plus précisément, c’est à la suite d’un incendie qui ravage Chicago en 1871 que les premiers très hauts “buildings” apparaissent, afin de réduire les coûts liés à l’augmentation du prix des terrains.

Dès lors, des architectes tels que Daniel Burnham et Louis Sullivan de l’école de Chicago proposent des modèles de gratte-ciel qui influencent ensuite massivement l’architecture américaine du XXe siècle. Non seulement la construction de ces gratte-ciel permet de loger un grand nombre d’habitants sur une superficie restreinte, mais il s’agit aussi d’affirmer un pouvoir culturel, symbole de la puissance urbaine américaine vis-à-vis de l’Europe. Cette architecture est d’ailleurs profondément marquée par le développement du capitalisme, et par là, la nécessité de faire circuler l’information et de s’organiser en réseau à grande échelle.

Au cours du XXe siècle s’opère une véritable course à la hauteur dont on peut retracer les grandes phases :

- le New York Tribune Building, dessiné par Richard Morris Hunt (New York, 79 mètres en 1875) et le Home Insurance Building (Chicago, 1885)

- le Chrysler Building puis l’Empire State Building (381 mètres, en 1931)

- Le World Trade Center (New York), plus haut gratte-ciel du monde en 1973 (417 mètres), dépassé l’année suivante par la Willis Tower (Chicago, 442 m).

Pour un ordre de grandeur, la tour Montparnasse construite à la même époque est le plus haut gratte-ciel de Paris intra-muros et mesure moins de la moitié de la Willis Tower.

Si des villes comme New York comptent plus de 600 gratte-ciel, la construction verticale ne se restreint pas qu’aux Etats-Unis. A la fin du XXe siècle, la construction de gratte-ciel s’étend sur tout le globe - et notamment en Asie dans des régions de forte croissance économique. Citons par exemple la China Zun, haute de 527 m, construction alliant parfaitement modernité et tradition, celle-ci étant conçue en forme de zun, un type de vase très ancien, remontant à la dynastie Yin. Les pays du Golfe, et notamment les Émirats arabes unis, ont également multiplié les constructions. La plus grande tour du monde est celle de Burj Khalifa (2010), et mesure plus de 800 m. La construction de gratte-ciel sur d’autres continents à l'orée du XXIe siècle témoigne bien de l’entrée dans une ère nouvelle : un monde multipolaire qui voit l’émergence de nouveaux centres de puissance.

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