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Edito

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CHARADES

CHARADES

Lectrices et lecteurs, Nous sommes ravies d’ouvrir ce second numéro annuel du Louvr’Boîte ! Ce mois-ci, la rédaction a laissé de côté les fioles magiques… pour se consacrer aux alambics et erlenmeyers plus scientifiques. Jetez un œil à votre horoscope, partez à la découverte des animaux les plus extraordinaires, et découvrez la magie des cabinets de curiosité ! Amis cruciverbistes, découvrez les femmes scientifiques mises à l’honneur dans nos pages par le club Art-Thémis… en savourant un bon chocolat chaud concocté selon notre recette, bientôt publiée sur notre site. Belle lecture à tous !

Cassandre et Marie, rédactrices en chef du Louvr’Boîte

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Louvr’Boîte

Quatorzième année

N°69, 0,50€

Directeur de publication : Cassandre Bretaudeau

Rédactrice en chef : Marie Vuillemin

Responsable communication : Raphaëlle Billerot-Mauduit

Maquette : Mélissande Dubos, Lilou Feuilloley, Coralie Gay, Blandine Adam, Noémie Carpentier, Romane Demonet

Couverture : Poulpie

Ont contribué à ce numéro : Adrien Barbault, Anouk Hubert, Aubin Maudeux, Axel Martin, Blandine Adam, Cassandre Bretaudeau, Coralie Gay, Djama Espinola-Serrano, Dylan Brune-Armessen, Elio Cuillère, Flora Fief, Hippolyte Campe, Jeanne Berlande, Jo Callas, Johanna Ruyant, Lilou Feuilloley, Lilou Corbet, Louise Gaumé, Lyse Debard,

Marie Vuillemin, Mathilde Bailly, Matteo Vassout, Mélissande Dubos, Naïs Ollivier, Noémie Carpentier, Raphaël Papion, Raphaëlle Billerot-Mauduit, Sofiya Pauliac, Solène Roy, Suzanne Gauthier, Suzanne Floc’h, Victoria Larrieu

École du Louvre, Bureau des élèves, Porte Jaujard, Place du Carrousel, 75038 PARIS CEDEX 01. louvrboite.fr

Courriel : journaledl@gmail.com

Facebook : fb.com/louvrboite

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ISSN 1969-9611. Imprimé sur les presses de l’École du Louvre (France). Sauf mention contraire, ©Louvr’Boîte et ses auteurs.

Le faux fascine, c’est un fait, il nous obsède, partout, dans le marché de l’art, des histoires trépidantes sont racontées autour des faux, de leur histoire, et quand on travaille avec des monnaies, la question se pose très vite. Je vous propose maintenant de passer de l’autre côté de la barrière. Apprentis contrefacteurs antiques, voici une petite leçon de fraude.

Vous en rêviez, le voici, un top 3 des techniques de faux monnayage utilisées dans l’Antiquité !

N°1 - Coulées dans un moule

Une technique simple comme bonjour. Pour la mettre en œuvre, vous aurez besoin de terre réfractaire, d’une monnaie antique assez bien conservée (c’est toujours mieux, déjà que vous allez perdre des détails avec le surmoulage, si vous prenez une pièce déjà usée, vous allez vous faire cramer direct), d’un simple foyer et d’une bonne quantité de plomb ou d’étain, au choix, ça vous coûtera toujours moins que du bronze, de l’argent, voire de l’or. En plus la température de fusion de ces métaux est peu élevée donc d’un point de vue matériel c’est plutôt avantageux.

Toute la science de la chose se trouvera dans la finition, il faudra limer les barbes de la section du moule et les coulures qui correspondent aux moules en série. Autant de coups de lime qui pourront vous confondre à des yeux avertis.

L’idée ici, c’est d’avoir une technique similaire à celle utilisée par le circuit officiel. Qu’on se le dise, c’est la technique la plus courageuse, frapper la monnaie est un travail physique, dur, fatigant et bruyant.

En comparaison, la coulée dans un moule est un travail de paresseux, mais plutôt efficace : gardez à l’esprit que le faux monnayage est un délit très grave, sévèrement réprimé et que, pour ces raisons, il a plutôt intérêt à être rentable.

Pour en revenir à la question de la frappe directe, deux possibilités s’offrent à vous. Vous pouvez graver vos propres coins, ce qui semble être une bonne idée. Prenez toutefois garde aux fautes de grammaire et d’orthographe si vous ne parlez pas la langue correspondant à la monnaie que vous imitez, ainsi que la compréhension des motifs. Ça pourrait la rendre moins crédible auprès des autorités et vous risqueriez de vous faire démasquer.

L’autre solution est de voler les coins, directement dans les ateliers de frappe. Vous aurez alors besoin de complices dans le circuit officiel, car ces objets sont généralement bien gardés étant donné leur importance, mais si vous arrivez à vous procurer des flans, cela restera très lucratif.

Là aussi, il faut s’amuser avec les alliages pour avoir des monnaies les plus réalistes possibles du point de vue de l’aspect et du poids tout en économisant un maximum le matériau.

Quoi qu’il arrive nous vous conseillons de pratiquer des émissions de frappe directe quand le pouvoir étatique est faible dans votre région, le contrôle est alors moins important et les émissions sont parfois tolérées puisqu’elles sont un moyen de gérer localement des crises économiques et monétaires.

N°3 - Le fourrage

Le fourrage nécessite de connaître les deux techniques précédentes puisque vous aurez besoin d’une pièce d’origine dans un matériau vil, encore une fois du plomb ou de l’étain. On les appelle aussi monnaies saucées, ce qui en dit assez sur la fin de l’opération : une fois la pièce qui vous servira de noyau obtenue, vous la trempez dans de l’or ou de l’argent fondu. Une technique très intéressante puisque la valeur finale de la pièce est très largement supérieure à son coût de production.

Petit bémol, après deux mille ans enfouies sous terre, vos pièces ne ressembleront plus à rien, impossible de les faire passer pour des vraies, elles seront alors… d’authentiques faux antiques.

Alors que fait-on des faux antiques ? Eh bien en général ils restent des témoins importants du contexte économique de l’époque : les ateliers clandestins s’épanouissent en temps de crise. Pour les faux plus récents, ils témoignent d’un intérêt pour l’antique, c’est le cas des padouans de la Renaissance, qui sont encore aujourd’hui collectionnés comme une catégorie de médailles à part entière.

Quoi qu’il arrive, la postérité finira par découvrir la supercherie, par les études stylistiques ou métallographiques… On finit toujours par démêler le vrai du faux.

Noémie

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