Les Landes Républicaines n° 2 313

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RÉPUBLICAINES

La Fédération des Landes du PCF et l’équipe du journal « Les Landes Républicaines » vous présentent leurs meilleurs vœux de santé, de bonheur et de réussite pour 2021 !

LES LANDES

Accord de Brexit: les paradis fiscaux ont de beaux jours devant eux !

HEBDOMADAIRE DE LA FÉDÉRATION LANDAISE DU P.C.F.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF

Alors que la pêche a occupé une grande partie des négociations pour trouver un accord de sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, bizarrement, la finance a été ignorée. Le projet des financiers anglo-saxon d'avoir un super paradis fiscal aux portes de l'Union européenne demeure ! Dès l'accord signé, Boris Johnson a même annoncé dans un quotidien anglais son intention de multiplier les ports francs, à taxation ultralégère pour concurrencer les ports européens ! Il faut dire que depuis plusieurs années la City et plusieurs capitales européennes se livrent une concurrence sans merci pour attirer les capitaux en proposant les meilleurs schémas d'optimisation fiscale. A ce jeu, la City était déjà très bien placée : elle est la première place financière mondiale sur le marché des capitaux. 7000 milliards de dollars y sont échangés chaque jour ! Et la place londonienne réalise 60% de toutes les opérations liées aux marchés européens des capitaux. Mais c'est surtout un paradis fiscal bien connu des fonds d'investissements et de toutes les grandes multinationales qui y délocalisent leurs bénéfices, afin d'éviter de payer les impôts là où ils sont installés. La City sert en effet de passerelle pour transférer ces bénéfices dans les îles britanniques telles que les Caïmans ou encore Jersey, située à quelques encablures des côtes françaises. Ces juridictions britanniques sont des paradis fiscaux notoirement connus. Les Îles Britanniques accueillent 6000 milliards d'actifs en leur proposant un taux d'imposition moyen sur les bénéfices à 1,73%. Avec ou sans accord, le Brexit a ouvert une guerre entre paradis fiscaux, entre la City et les pays de l'Union à taux d'imposition quasi nul tel que le Luxembourg, l'Irlande ou les Pays Bas. Et plus rien ni personne n'empêchera maintenant la City d'adopter ses propres règles fiscales, même si les milieux financiers doivent pour cela ouvrir une succursale au sein de l'Union européenne. Dans cette guerre, les grands perdants seront les peuples : la fraude et l'optimisation fiscales coûtent 80 à 100 milliards d'euros au budget de la France, tous les ans et près de 1000 milliards d'euros aux pays de l'Union européenne. A l'heure de la lutte contre la pandémie, cette guerre au « moins disant fiscale » est indécente, scandaleuse. Elle devrait susciter l'indignation générale.

S.A.R.L. « LES LANDES RÉPUBLICAINES » 6-8 rue des Forgerons – BP34 40001 MT DE MARSAN Cedex Tél. 05.58.46.41.41

Directeur de la publication : Alain BACHE e-mail : landes.rep@wanadoo.fr Site : http://pcf40.free.fr

Abonnement annuel 20€ Imprimé : L.R. MONT-DE-MARSAN

C.P.N° 0621P11523 – N° 2313– Jeudi 7 Janvier 2021

Sur les 1500 pages de l'accord de Brexit, il aurait pu y avoir quelques propositions pour attraper des gros poissons de la finance qui privent les pays de l'Union européenne de plusieurs centaines de milliards d'euros d'impôts par an. Il est urgent d'établir des règles fiscales identiques dans tous les pays de l'Union européenne et de mettre des filets de sécurité à la circulation des bénéfices réalisés dans nos pays. L'imposition à la source des bénéfices de ces multinationales reste à ce jour la meilleure solution, comme nous l'avons formulée dans une Proposition de loi déposée en 2019. Une occasion de régler ces pratiques malhonnêtes vient d'être manquée dans les négociations autour du Brexit. L'exigence des peuples pour une vraie justice fiscale en Europe n'a pourtant jamais été aussi forte. L'argent existe et il coule même à flots pour une minorité qui fait tout pour échapper aux impôts. Ayons le courage de s'attaquer à ce fléau. C'est comme cela que nous pourrons répondre aux besoins humains, financer nos services publics et relever le défi écologique. ■

A noter dans vos agendas (sous réserve de l’évolution sanitaire et des directives gouvernementales) Mardi 16 Février 2021 à 20 h Traditionnelle croupionnade de Mardi-Gras organisée par la section d’Amou à CASTELNAU-CHALOSSE Fête de l’Humanité de PERQUIE Vendredi 16 et Samedi 17 Avril 2021 Elections départementales et régionales 13 et 20 Juin 2021 ou 20 et 27 Juin 2021

(Le projet de loi pour examiner le décalage de ces élections prévues au mois de Mars 2021 sera examiné la semaine du 25 Janvier 2021)

Samedi 10 et Dimanche 11 Juillet 2021 Fête des Pins à TARNOS Vendredi 10, Samedi 11 et Dimanche 12 Septembre 2021 Fête de l’Humanité au BOURGET-LA COURNEUVE


Un peu d’histoire…

1970 Opération Aquarium (3/5) L’immeuble de la direction nationale du PCF, place du Colonel Fabien, fut tout un temps espionné par les services secrets américains. Un fonds d’archives l’atteste. Retour sur une affaire qui fit du bruit au milieu des années 70. Marchal confirme que le siège du PCF est l’objet d’une surveillance constante. Dans son dispositif, la « Centrale Intelligence Agency » (CIA) possède un appartement 83 boulevard de la Villette, à deux pas de « Fabien », d’où sans doute elle tente d’écouter ce qui se passe dans l’immeuble de verre. Aux alentours du bâtiment, une équipe, où opère Marchal, est chargée de noter tous les mouvements, les entrées et sorties, de véhicules et d’employés, un travail méthodique avec, par exemple, établissement de listes interminables des plaques d’immatriculation. Avec la complicité de la police de Poniatowski, le ministre de l’Intérieur de l’époque, l’agence n’aurait guère de mal à identifier les propriétaires et leurs adresses, puis de choisir des objectifs plus précis. Marchal raconte alors une technique simple pour entrer en contact –si on peut dire– avec un de ces propriétaires : repérer le véhicule en stationnement près du lieu où il réside, donner (discrètement, de nuit par exemple) un petit coup (de marteau) sur la carrosserie, laisser un billet d’excuse sur l’essuieglace avec un numéro de téléphone, attendre. Lors de la rencontre qui suit, immanquablement, l’agent (avec son nom d’emprunt) se montre très conciliant, indemnise sans problème, cherche à sympathiser, suggère –pourquoi pas– de se revoir pour un apéro, etc… Place du Colonel-Fabien, les agents disposent d’une valise-caméra qui photographie les voitures et les individus. Le matériel est un peu encombrant et Marchal demanda un jour s’il n’y avait pas moyen d’installer un « soum » (du mot sous-marin), c’est ainsi qu’on désigne en argot policier ces camionnettes qui semblent stationner ad vitam aeternam à la même place et d’où on procède à une surveillance discrète d’un quartier… On lui répondit texto : « Non, les Français le font ! ». Comme quoi il y avait du beau monde autour du siège communiste ces années-là ! La surveillance vise aussi à identifier les employés, une partie du moins –Marchal dénombre 175 personnes occupées alors à Fabien, un chiffre assez vraisemblable. Les agents doivent donner de brèves descriptions de ces hommes, de ces femmes : âges, taille, couleur de cheveux, habillement, etc… Si le

« centre » le demande, ils peuvent prendre certaines personnes en filature. Un même agent n’assure pas toute la « filoche », plusieurs de relaient ; ou alors il « tronçonne » son travail, par exemple le premier jour il va suivre la cible de Fabien au métro, le jour suivant il l’attend du métro pour aller jusqu’à une correspondance du RER, le jour d’après du RER au domicile, etc… Quand il est établi (par le centre) que la cible vaut le coup, l’agent cherche la rencontre. Si la rencontre se fait, trois moyens de pression sont possibles, la corruption, l’exploitation d’un point faible ou la séduction. Corruption : les Américains répètent à Marchal que tout s’achète. Pour l’Agence, « des offres de mensualités de l’ordre d’un million d’anciens francs doivent être irrésistibles ». Séduction : il peut être demandé à l’agent de repérer si la personne suivie porte une alliance ou pas. Des collaboratrices (plus rarement des collaborateurs) sont ciblées, leurs modes de vie inspectés. Marchal parle d’un agent dont ce travail de séduction était en quelque sorte la spécialité. Il détailla, pour s’en moquer avec Guérin et Durand, une histoire où cet « expert » avait réussi une première approche, il géra une puis deux rencontres préliminaires pour finalement se prendre un râteau ! Point faible : l’agent doit chercher si la cible est sensible à certaines dérives, alcool, sexe… La CIA s’intéresse particulièrement aux services « périphériques » de Fabien, en particulier les agences de nettoyage/entretien et la cantine ; elle va repérer qui mènerait une vie privée tumultueuse, avec un petit penchant pour les « partouzes ». Marchal ira lui-même plusieurs soirs de suite sous les fenêtres du bonhomme pour vérifier si le lieu était « chaud ». Quoi qu’il en soit, un agent va prendre contact avec lui en prétendant être propriétaire d’importants locaux de bureaux (qui seraient proches de Fabien) et solliciter les services de sa société. A l’évidence, ici, les contacts iront assez loin. Pour finir, un détail qui montre l’ingéniosité des nos espions : on fume dans les bureaux à cette époque ; il y a donc des cendriers partout et notamment des cendriers estampillés Ricard, interchangeables ; l’objectif était de récupérer un de ces objets (facile à manier et à remplacer) ; des techniciens (venus tout exprès) y incorporeraient un micro et le cendrier ainsi « armé » reprendrait sa place. ■ Gérard Streiff


INFLUENZA AVIAIRE

Ne pas rééditer les erreurs du passé ! Face à l’évolution de la situation, la Confédération paysanne et le MODEF ont adressé le lundi 28 décembre un courrier commun au directeur de la DGAL (Direction Générale de l’Alimentation, Ministère de l’Agriculture) sur la gestion du nouvel épisode d’influenza aviaire. Les deux syndicats paysans demandent notamment de cesser les abattages préventifs, de permettre d’amener à terme tous les animaux sains et d'ouvrir une concertation pour désintensifier la zone efficacement et rapidement.

OPPOSÉS À LA STRATÉGIE DU CIFOG

Les abattages préventifs débutés avant Noël montrent déjà leur inefficacité tout comme lors des épisodes précédents. Encore une fois, cette stratégie consiste à abattre massivement des animaux sains. La stratégie formulée par le Cifog et ses grands opérateurs économiques (à savoir, établir une zone de protection plus large, sous forme de croissant, pour sauvegarder les zones situées à l’Est de la Chalosse, en plus large « périphérie » [Tursan notamment]) fait le choix de « sacrifier » la zone de production de la Chalosse pour tenter de sauver les autres zones.

USAGE PARTISAN DE LA BASE AVICOLE

La Confédération paysanne et le MODEF s’opposent à cette stratégie. Encore une fois, nous constatons que ses promoteurs, ayant pourtant à leur disposition la base avicole et donc toutes les informations sur la localisation des élevages, proposent des plans de lutte qui privilégient au mieux leurs propres intérêts en faisant abstraction des réels enjeux sanitaires et des éleveurs et éleveuses. LES DEUX SYNDICATS AGRICOLES DEMANDENT : ♦ Que les décisions d’abattages restent prises sur la base d’analyses positives, c’est à dire abattage des animaux des élevages foyers et abattage sur le lieu de l’élevage ; ♦ que les déplacements soient limités au maximum et autorisés après analyses négatives ; ♦ que, pour ralentir la progression du virus, l’élevage extensif soit favorisé au lieu de préconiser la claustration d’animaux dans des bâtiments où ils se retrouvent à haute densité ; ♦ de permettre d’amener à terme tous les animaux sains puis d’effectuer un vide sanitaire prolongé si nécessaire. ♦ d’ouvrir une concertation pour voir comment désintensifier la densité de palmipèdes sur la zone le plus efficacement et le plus rapidement possible ; ♦ de mettre en place des expérimentations (puisque les animaux sains ne sont pas éliminés) afin de mieux comprendre pourquoi et dans quelles conditions des animaux résistent mieux à l’épizootie. L’État doit jouer son rôle d’autorité sanitaire et valider des plans d’action qui garantissent un arbitrage raisonnable entre les considérations sanitaires et économiques et prennent en compte toute la diversité des modes de production de toutes les volailles.

Manifestation des agriculteurs devant la Préfecture de Mont-de-Marsan

A l'appel du Modef et de la Confédération paysanne, le samedi 26 décembre 2020, malgré le froid, les paysans se sont donnés rendez-vous devant la préfecture. Cette action n'était pas du goût de Maïsadour, pour preuve, certains adhérents ont été contactés par le groupe coopératif pour les dissuader de manifester. Malgré cela, la manifestation a rassemblé plus de 150 participants, landais pour la plupart mais aussi venant du Pays basque, du Béarn, du Gers... Des délégations ont été reçues d'une part en Préfecture et, d'autre part, par les élus du Département et les parlementaires de gauche. À LA PRÉFECTURE Une délégation a été reçue à la préfecture par Loïc GROSSE (secrétaire général de la préfecture) et Franck HOURMAT (Ddcspp40). Deux sujets ont irrité les syndicalistes : non seulement ils ont dénoncé la gestion de la crise (toujours aussi inefficace) mais, en plus, ils ont constaté qu'ils sont sans cesse écartés des concertations sur l'organisation de la filière (en amont des crises). L'abattage massif se veut une course contre le virus sans parvenir toutefois à maîtriser la propagation, c'est donc un immense gâchis inutile. La préfecture s’est justifiée : « De toute manière, les canards seront abattus à cause du virus, il ne s'agit que d'un abattage anticipé ». La préfecture a prévu de procéder aux abattages en partant de l'extérieur des cercles vers le centre. Avant de partir, la remarque suivante a été servie aux responsables syndicaux : « D'une part, nul n'est besoin de manifester pour être reçus et d'autre part, il faut faire attention car un tel rassemblement favorise la circulation de l'influenza aviaire »... Un message qui ressemble fort à celui prodigué par la coopérative mentionnée plus haut ! Au sortir de la préfecture, les trois syndicalistes de la délégation ont rendu compte de leur entretien. AU CONSEIL DÉPARTEMENTAL Au Conseil Départemental, une autre délégation a été reçue par Xavier FORTINON, Dominique DEGOS et Didier GAUGEACQ pour le Département et les parlementaires de gauche : Monique LUBIN, Éric KERROUCH et Boris VALLAUD. Dès le 24 décembre, ces élus avaient saisi le ministre de l’Agriculture pour que soient apportées des « réponses économiques adéquates aux producteurs et à l’ensemble des acteurs de la filière ». Dans leur courrier, ils ont insisté sur la nécessité que les indemnisations interviennent rapidement. Plusieurs militants communistes ont participé et apporté leur soutien à cette importante manifestation.


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NOEL ET LE VACCIN

Noël provient sans doute de la fête de la Nativité du Christ, dans laquelle le natalis lié au culte romain du Sol Invictus ; dies natalis solis invicti, «jour de la naissance du soleil invaincu» est extrait de son contexte païen pour prendre une signification chrétienne. Dès le premier siècle avant JC, on célébrait à Rome le culte de Mithra, divinité de la lumière, d'origine Perse, importé par les légionnaires romains. En 274, l’empereur Aurélien déclare le culte de Mithra religion d’état et il fixe la célébration du solstice au 25 décembre. L’empereur Théodose en 425 codifie officiellement les cérémonies de la fête de Noël. Clovis est baptisé dans la nuit du 25 décembre 496. En 506, le concile d’Agde en fait un jour d’obligation. En 529, l’empereur Justinien a fait de la fête du 25 décembre un jour chômé. La messe de minuit se célèbre dès le V° siècle, avec le pontificat de Grégoire le grand. Au VII° siècle, l’usage s’établit à Rome de célébrer 3 messes : la vigile au soir du 24 décembre, la messe de l’aurore et la messe du jour le 25 décembre. La fête de Noël s’est répandue progressivement en Europe. Elle a été célébrée à la fin du V° siècle en Irlande, au VII° siècle en Angleterre, au VIII° siècle en Allemagne, au IX° siècle dans les pays scandinaves, aux IX° et X° siècles dans les pays slaves. À partir du XII° siècle, la célébration religieuse de Noël est accompagnée de "mystères" qui mettent en scène l’adoration des bergers ou la procession des mages. Au Moyen Âge, «Noël» ne se contentait pas de désigner une fête : c’était le cri de réjouissance poussé par le peuple pour saluer un événement heureux. «Noël !», «Noël !» clamaient ainsi quelquefois les habitants pour témoigner de leur joie. Loin d’être neutre, Noël se teinte des connotations affectives de l’exclamation : «Bientôt Noël !», «Noël arrive à grands pas !», «Fêtons Noël !». Étymologiquement, Noël vient de l’adjectif latin natalis (relatif à la naissance), qui renvoie au natalis dies, c’est-à-dire au jour de la naissance, en particulier le jour où naquit le Christ. Noël ou nael en ancien français, était une fête païenne, plus particulièrement romaine, qui célébrait le retour du soleil après le Solstice d’hiver. Les symboles traditionnellement associés à Noël se sont maintenus même s’ils ont profondément changé de sens. Le sapin de Noël, par exemple, ne rappelle plus à ceux qui l’installent dans leur salon aujourd’hui l’origine gauloise d’un culte rendu à l’arbre en l’honneur de la nature. Les connotations religieuses de Noël se sont progressivement perdues si bien que Noël a pu devenir une fête essentiellement commerciale. Lié à des enjeux économiques, Noël a fait l’objet d’une captation qui en a profondément altéré le pouvoir symbolique. La magie de Noël s’est ainsi dissoute au contact du monde de la finance. Il n’en demeure pas moins que Noël a su conserver son pouvoir d’enchantement. La raison principale en est qu’il reste associé à l’enfance vécue comme un âge d’or. L’expression «croire au père Noël» renvoie à cet âge primitif caractérisé par la naïveté. Faut-il avouer à l’enfant que le père Noël n’est qu’un mythe, un fantasme destiné – entre autres – à alimenter la tirelire du profit ? On gagnerait sûrement à leur exposer la vérité. La magie n’est pas de ce monde, mais le monde est en lui-même magique ; non pas surnaturel, mais simplement naturel, capable tout autant d’émerveiller. En ce moment de pandémie virale, de désordres socio-économiques et environnementaux majeurs, les bonnes nouvelles sont bonnes à pendre. Le «vaccin miracle» découvert en un temps record par une émulation scientifique mondiale remarquable, en est peutêtre une, mais à quel prix et au profit de qui? Est-ce pour la santé des populations où celle des profits? Le vaccin doit être un bien commun pour toute l'humanité et non «la course à l'échalote» pour une poignée de financiers. Là serait la magie de Noël: une métamorphose humaniste. Biéne Nadaù! (Vienne Noël!) Roger La Mougne


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