Résolution du conseil national du PCF — 30 janvier 2021
Amplifier les mobilisations sociales, construire l’alternative dans les luttes et les échéances électorales de 2021 et 2022 !
RÉPUBLICAINES
LES LANDES HEBDOMADAIRE DE LA FÉDÉRATION LANDAISE DU P.C.F. S.A.R.L. « LES LANDES RÉPUBLICAINES »
Le Conseil National du PCF s’est réuni le samedi 30 janvier 2021 et a adopté une résolution « Amplifier les mobilisations sociales, construire l’alternative dans les luttes et les échéances électorales de 2021 et 2022 ! » (voir ci-dessous).
6-8 rue des Forgerons – BP34 40001 MT DE MARSAN Cedex Tél. 05.58.46.41.41
Directeur de la publication : Alain BACHE e-mail : landes.rep@wanadoo.fr Site : http://pcf40.free.fr
Abonnement annuel 20€ Imprimé : L.R. MONT-DE-MARSAN
C.P.N° 0621P11523 – N° 2318– Jeudi 11 Février 2021
Un an après le début de la pandémie, Emmanuel Macron et le gouvernement Castex s’enferment un peu plus chaque jour dans des logiques capitalistes et autoritaires incapables de répondre aux besoins de nos concitoyens. Si la décision d’un troisième confinement était rendue nécessaire par la présence de nouveaux variants du virus, cela ne doit pas masquer l’échec de la politique sanitaire du pouvoir. Après le fiasco des masques et des tests, l’inefficacité de la stratégie de vaccination est un nouveau scandale d’État. Au lieu d’infantiliser les Français·es, l’heure est à investir massivement, former et embaucher, dans l’hôpital public et les Ehpad et à construire avec les habitant·e·s, travailleurs·euses, les élu·e·s locaux·ales une politique de test et de vaccination à la hauteur des besoins du pays. Il ne peut y avoir de stratégie sanitaire efficace sans démocratie sanitaire. La transparence, la maîtrise publique et citoyenne de la politique de santé, la coopération de l’État avec le Parlement et les élu·e·s, les collectivités locales et acteurs sociaux sont des nécessités.
à participer massivement à la journée d’action interprofessionnelle du 4 février et à agir dans tous les domaines pour une réindustrialisation sociale, écologique et démocratique et le développement des services publics. C’est le sens des états généraux de l’énergie qui débuteront le 13 février prochain. La pauvreté atteint un niveau inédit depuis la Seconde guerre mondiale, touchant plus de 10 millions de personnes dans notre pays. Et pendant ce temps, les interventions massives de la BCE et les aides publiques de l’État ont surtout nourri le capital et fait grimper les cours de bourse. Les milliardaires français·es ont gagné 175 milliards d’euros entre mars et décembre 2020, soit deux fois le budget de l’hôpital public ! Ils ont retrouvé leur niveau de fortune en neuf mois, quand il faudra plus de dix ans aux plus pauvres pour s’en relever. Les femmes sont particulièrement touchées.
Le fait que la France, sixième puissance mondiale, ne parvienne pas à répondre aux besoins du pays est une humiliation ! L’échec de Sanofi sur le vaccin et les destructions d’emplois programmées sont un crime industriel et sanitaire. Force est de constater que le pouvoir accompagne les grands groupes, en particulier les laboratoires pharmaceutiques, dans le seul objectif de faire du profit sur la pandémie. Nous exigeons l'interdiction du plan de suppressions d'emploi de Sanofi, notamment dans la recherche. Nous exigeons des laboratoires la levée des droits sur les brevets. Nous organiserons dans les prochains mois des assises du médicament.
Le conseil national du PCF appelle à amplifier la campagne pour un accès libre et gratuit aux vaccins de tous les peuples, intitulée « Pas de profit sur la pandémie », dans le cadre de l’initiative citoyenne européenne.
Sur le plan économique et social, les plans de licenciements des grands groupes, qui se multiplient, sont inacceptables. En cumul, depuis le 1er mars, 84 100 ruptures de contrat de travail ont été envisagées dans le cadre de PSE, soit près de trois fois plus que sur la même période l’année précédente. Et des milliers de petites et moyennes entreprises font faillite.
Le conseil national du PCF appelle à amplifier les mobilisations sociales dans tous secteurs,
Le conseil national du PCF appelle à se mobiliser avec les habitant·e·s des quartiers populaires contre la misère, le racisme, les discriminations et les inégalités, à développer les actions de solidarité concrète, à faire connaître largement notre projet de sécurisation de l’emploi et de la formation visant à éradiquer le chômage et la précarité par de nouvelles mesures de sécurité sociale pour chacune et chacun.
Cela implique de poursuivre notre bataille pour l'emploi et sa sécurisation, tout particulièrement à partir des besoins de création d'emploi et de formation dans la filière santé, de l'industrie à l'hôpital en passant par la recherche ; des mobilisations contre les plans sociaux des grands groupes et pour une transformation productive ; des exigences de la jeunesse ; de la situation des TPE-PME ; des exigences de contrôle des aides publiques et du chômage partiel. Cela implique une tout autre utilisation de l’argent, des richesses créées par les travailleurs, dont le pouvoir d’intervention doit grandir dans les entreprises et les services et de nouvelles institutions démocratiques à tous les niveaux. Alors que les lycéen·ne·s, étudiant·e·s et jeunes travailleur·euse·s du pays souffrent fortement de la crise, la politique du pouvoir n’apporte pas de réponse à la hauteur de leurs besoins. Pire, les inégalités s’aggravent car le gouvernement prend prétexte de la Suite page 2
crise sanitaire pour accélérer les politiques libérales dans l’éducation en visant la fin de l’école unique, n’assure même pas aux jeunes le filet de sécurité que pourrait constituer le RSA. Nous ne voulons pas d’une génération sacrifiée !
Le conseil national du PCF appelle à la mobilisation pour un plan d’urgence pour les jeunes et pour des états généraux de l’éducation comme l’ont réclamé récemment 100 personnalités issues du monde de l’éducation.
Dans ce contexte, les échéances électorales, départementales et régionales prévues en 2021, présidentielle et législatives en 2022, seront décisives pour construire une alternative de gauche et écologiste à Emmanuel Macron, à la droite et l’extrême droite, avec une influence des communistes renforcée. Pour y parvenir, le conseil national du PCF appelle : ♦ à partager largement les projets communistes pour nos départements et nos régions, à agir jusqu’au bout pour les rassemblements les plus larges possibles pour faire gagner la gauche et faire élire le plus grand nombre possibles d’élu·e·s communistes pour les mettre en œuvre ; ♦
à engager le débat avec les Français·es sur leur projet pour le pays et le rassemblement à faire progresser pour ouvrir à la France une perspective d’espoir, qui rompe résolument avec la domination mortifère du capital comme avec les politiques néolibérales conduites depuis trop longtemps au sommet de l’État, et tout particulièrement celles que mène l’actuel pouvoir macronien.
Concernant les échéances de 2022, il appartient d’ores et déjà aux communistes de s’emparer des enjeux de ce rendez-vous politique, qui sera décisif pour notre parti. Le conseil national du PCF appelle à l’organisation du débat dès à présent à tous les niveaux du parti sur la présidentielle et les législatives afin de nourrir ce travail par des contributions individuelles ou collectives qui seront mis à disposition à travers la lettre d’information CommunisteS puis sur un site internet national dédié. La commission nationale du texte est au travail, à partir de ces contributions et de l’audition de personnalités, et présentera un projet de texte au conseil national du 13 mars. Toutes les organisations du parti, tou·te·s les communistes seront alors appelé·e·s à contribuer à ce projet de texte en vue de la conférence nationale des 10 et 11 avril, qui devra adopter un texte définitif et le bulletin de vote. Les communistes voteront du 7 au 9 mai sur leurs choix pour les échéances de 2022. Le conseil national du PCF, pour créer les conditions d’une candidature communiste à la présidentielle si les communistes en décident ainsi, lance ce jour l’appel à candidatures à cette élection. Cet appel sera clos le 13 mars au matin et les communistes seront informé·e·s des candidatures reçues.■
Les échéances électorales de 2021 et 2022 et la souveraineté des communistes (Extraits de l’intervention de Fabien Roussel au Conseil National du 30 Janvier)
Notre démarche
Nous portons des propositions ambitieuses pour nos départements, pour nos régions. Nous voulons faire gagner nos idées en les mettant au cœur de dynamiques politiques avec les forces vives de nos territoires, en concluant des accords avec les autres forces de gauche et obtenir le plus d’élus communistes possible pour les mettre en œuvre. Nous cherchons le rassemblement le plus large, au premier puis au second tour, pour battre les représentants du pouvoir national, les droites et l’extrême-droite. J’espère que nous arriverons à convaincre nos partenaires de nous soutenir à la tête de plusieurs régions, la Normandie, Auvergne-Rhône-Alpes et Hauts-de-France, tout comme nous nous engageons à créer toutes les conditions pour conserver à gauche les régions et les départements gagnés en 2015. En Ile-de-France et en Occitanie, les votes ont eu lieu le week-end dernier. Dans notre parti, ce sont les adhérents qui ont le dernier mot, après avoir pris le temps d’en débattre dans les instances prévues pour cela et que le choix ainsi fait doit être respecté par tous.
Présidentielle et législatives
La présidentielle nous a conduits à convoquer une conférence nationale, les 10 et 11 Avril prochains. La gauche est très affaiblie. Chacun doit bien enregistrer la catastrophe à laquelle le social-libéralisme nous a collectivement menés. Globalement, il n’apparaît pas de solution d’espoir pour les classes populaires. C’est ce que confirment les records d’abstention qui se succèdent. Bref, le moment est d’une exceptionnelle gravité. Nous affrontons une crise généralisée, qui est de celle qui nourrissent les tentations autoritaires, bonapartistes, fascinantes. La division de la gauche et des écologistes est souvent mise en cause. Elle est évidemment un problème. Mais c’est un leurre pour éviter de pointer la faiblesse de la gauche, de chaque force de gauche. Qu’est-ce qui empêche aujourd’hui la construction d’un rassemblement populaire ? C’est justement le rôle du Parti Communiste Français de s’attaquer à cette réalité. C’est son rôle d’œuvrer à une alternative progressiste, à construire cette union populaire, dans l’action. Et, pour cela, il doit retrouver son influence, reconquérir son électorat La question qui nous est posée est précisément de se donner les moyens que nos idées entrent en grand en dialogue avec la société française pour élever le niveau de conscience, pour créer les conditions d’une alternative de gauche, avec un PCF renforcé en son sein en défendant un projet communiste, féministe, écologiste, pour reprendre le pouvoir sur l’argent. La question est donc bien de donner de la force à ce projet et de lui donner de la force au sein de la gauche. Mais aujourd’hui, les forces de gauche, dont la nôtre, souffrent d’abord de la faiblesse de leur influence et de leurs idées, pour être motrices d’une dynamique. la candidate du PS est à 6% Les verts à 10%, contre 13,5 eux dernières européennes Jean-Luc Mélenchon est à 10% - 11%, loin des 20% de 2017. Où sont leurs électeurs, leurs électrices ? Combien sont-ils à ce jour à se réfugier dans l’abstention ? Pourquoi perdentSuite page 3
ils encore des électeurs-trices ? De plus, jamais un candidat de gauche depuis 1974 n’a gagné une élection présidentielle quand l’addition des forces de gauche était à ce niveau, autour de 25%. Quand la gauche gagne, en 1981, en 1988 et en 2012, le total des voix de gauche au 1er tour était de 43% minimum ! L’objectif est donc bien d’aller reconquérir le cœur et les consciences d’un électorat populaire perdu Imaginez, si nous avions, nous, recueilli 20% lors des dernières élections présidentielles : oui, cette force aurait été mise à disposition du monde du travail, comme des forces de gauche, pour gagner des batailles, pour construire des rassemblements. Voilà notre différence avec ceux qui renoncent à construire ces rassemblements dans les luttes et dans les échéances électorales. Si le Parti prend cette décision importante de présenter un ou une candidat(e) en 20220, elle doit être issue d’une large réflexion de tout le Parti, des cellules et sections jusqu’à la conférence nationale, sur le sens d’une telle candidature, sur les contenus qu’elle doit porter, sur les électeurs et les forces qu’elle entend mobiliser, sur les objectifs que nous nous fixons, dans chaque département, sur les législatives. J’appelle à ce que ces débats soient respectueux de chacun, même si je sais que ces débats seront passionnés. Nous sommes bien autre chose que des amis sur Facebook, nous sommes des camarades. J’ai déjà dit au Conseil National mon point de vue sur le sujet. J’ai même évoqué ma réflexion sur le rôle que je pouvais assumer si nous décidions de présenter un candidat, comme je le crois nécessaire. Je confirme ces réflexions et vous informe en toute transparence que je répondrai à l’appel à candidatures tel que le propose notre projet de résolution.■
Rion-des-Landes
MLPC, des emplois supprimés
Depuis le dernier trimestre 2020, les salariés de MLPC sont plongés dans l’anxiété, le stress et l’angoisse de perdre leur emploi, car MLPC international, filiale à 100% du groupe industriel français ARKEMA, veut supprimer les emplois. Le 15 décembre 2020, une manifestation dans les rues de Rion-des-Landes, à mobiliser plusieurs centaines de salariés. Le 28 janvier 2021, un CSE extraordinaire s’est tenu pour présenter aux élus un support non détaillé qui préconise l’arrêt de deux unités de production à Rion-des-Landes et la suppression de 60 postes sans démonstration d’un retour à une situation financière saine et pérenne pour l’entreprise. Selon le syndicat CGT, la direction souhaite passer en force ce projet destructeur d’emplois et d’activité, tout en mettant la pression aux élus du personnel. La direction fait également du chantage sur des départs volontaires qui deviendraient caducs, en cas de non signature d’un accord de méthode. Les organisations syndicales ne valideront pas ces départs volontaires qui cachent en fait le licenciement de 60 salariés. Dans ce cadre, les élus du CSE, des syndicats, dans le respect des procédures et d’un véritable dialogue social, réclament les éléments complets du plan afin de demander une contre-expertise économique pour valider ou pas la nécessité de ce plan. Les syndicalistes sont persuadés que la MLPC, avec le soutien d’ARKEMA, 1er chimiste français, a les moyens de se développer industriellement et de ce fait maintenir les emplois dans la région. Les élus du CSE multiplient les échanges avec les élus locaux et les représentants de l’Etat pour parvenir à un Plan de Sauvegarde des emplois, et se refusent que les finances d’un groupe comme Arkema ne puissent servir qu’à détruire notre outil industriel. Une consultation est organisée par les élus du CSE afin de construire la riposte nécessaire si MLPC et Arkema, ne veulent pas revenir sur leur projet de supprimer 60 emplois. ■
HUMAINES VISIONS REVOLUTIONNAIRES ...C'était un temps déraisonnable/On avait mis les morts à table/On faisait des châteaux de sable/On prenait les loups pour des chiens...Ce fut en avril à cinq heures/Au petit jour que dans ton cœur/Un dragon plongea son couteau_Est-ce ainsi que les hommes vivent/Et leurs baisers au loin les suivent/ Comme des soleils révolus. Extrait de: «Est-ce ainsi que les hommes vivent?» tiré du poème de Louis Aragon (1897-1983) figurant dans «Le roman inachevé» (1956), mis en chanson en 1961 par Léo Ferré (1916-1993). Faire confiance les yeux fermés «à la loi du marché», au «libéralisme économique» débridé, sur le concept que servir des profits énormes aux riches bénéficie à la masse des travailleurs les plus pauvres, sur la base du «ruissellement» promis par Macron pour alléger l'impôt des plus riches, mène à la catastrophe. La crise économique majeure couve depuis longtemps, aggravée désormais par la crise sanitaire. Elle se paie cash pour «les premiers de corvée» alors que «les premiers de cordée» se servent de manière insolente. Les conséquences de cette inconséquence sont la pénurie pour satisfaire les besoins humains. Après la tartuferie des masques, l'insuffisance des tests, c'est la catastrophe qui se profile pour la population laborieuse, sommée de se préparer à des lendemains encore plus douloureux. Alors que la campagne de vaccination balbutie et n'offre encore aucune perspective de sortie de la pandémie, l'exécutif et sa majorité parlementaire dessinent déjà les projets de régression qu'ils comptent imposer au monde du travail et de la création, comme pour préparer les consciences au pire. «Il faudra payer», tel est le credo de ceux qui ont fait de la pandémie une crise sanitaire, parce qu'ils ont, depuis des années, affaibli l'hôpital public et perverti le financement de la Sécurité sociale par l'austérité budgétaire, au profit du grand patronat. Ils veulent désormais profiter de la crise économique pour reprendre au plus vite leur entreprise de démolition des fondements de notre modèle social. Avec des conséquences lourdes pour le monde du travail : moins de protection sociale, une retraite précaire et plus tardive, un allongement de la durée du temps de travail, la précarité des contrats, la remise en cause des maigres protections assurées aux privés d'emploi, au travers d'une nouvelle «réforme» de l'assurance chômage encore plus dure. Il faut aujourd'hui choisir : soit continuer à préserver le capital, les marchés financiers et les grandes fortunes, qui nous ont mené à cette crise inédite, soit s'engager résolument dans la réponse aux besoins de sécurisation de la santé, de l'emploi, de la formation, du système des retraites pour chacune et chacun. Ce choix, Ambroise Croizat (19011951) l'a fait au sortir de la tragédie de la Seconde Guerre mondiale en construisant un édifice jusqu'alors inconnu et a ainsi permis à notre pays de prospérer. Aujourd'hui, pour sortir d'une crise inédite depuis 1945, le PCF appelle à être à la hauteur de l'héritage du Résistant communiste, du véritable ministre des travailleurs qui réussit à les mobiliser dans l'invention d'une société plus humaine. Le PCF propose d'engager notre pays dans la voie d'un nouvel âge de la Sécurité sociale et de poursuivre ainsi l'œuvre du Conseil national de la Résistance et d'Ambroise Croizat. Ce sera le sens de toute son action dans les prochains mois, dans les luttes avec les salarié-e-s comme dans les institutions. Tots amasses per ùn monde navèth (Tous ensemble pour un monde nouveau). Roger La Mougne
Il y a 78 ans, l’ultime message de Léa… “ Camp de DRANCY, le 12.II.1943 Chère Léonie, Nous venons de recevoir à l’instant votre carte, mais malheureusement nous sommes désignés pour être déportés demain matin vers METZ. Nous vous remercions bien sincèrement pour toutes les gentillesses que vous avez faites pour nous et nous espérons nous revoir très bientôt en liberté. Ne nous envoyez rien comme colis. Dites la même chose à tous nos amis particulièrement à Monsieur DIRIS et LAPORTERIE. Nous vous embrassons bien fort. Léa ” Trois jours plus tard Léa ZAVIDOVICZ 13 ans, sa sœur Rachel et ses parents périssaient à AUSCHWITZ victimes de la Shoah. Les ZAVIDOVICZ étaient originaires de BREST-LITOVSK en Pologne. Les parents Jean et Basia, fuyant les pogroms et la misère, émigrent en France et se fixent dans la région de BORDEAUX à la fin des années 20. Léa et Rachel naissent à TALENCE. Au mitan des années 30 ils s’installent à MONT-DEMARSAN, 14 rue Saint-Vincent-de-Paul, ouvrent un commerce forain de bonneterie qui sera vite florissant. C’est une famille heureuse, unie et sans histoire, qui va nouer des relations amicales avec ceux qu’elle côtoie. Un terrain à bâtir de 952 m2acheté Rue Saint-Pierre aux noms de Léa et Rachel montre que la famille a l’intention de se fixer définitivement à MONT-DE-MARSAN. Leur bonheur sera de courte durée : 1939 la guerre, juin 40 la défaite et l’occupation, le régime de VICHY, la traque aux juifs est ouverte. Septembre 40, leur commerce est interdit. La marchandise saisie, le compte bloqué, le terrain rue Saint-Pierre “ arianisé ”, c’est-à-dire exproprié et vendu à l’encan. En juin 42, le père adresse une supplique au préfet demandant un versement sur son compte : … “ J’ai deux enfants ”… Juin c’est aussi l’obligation de porter l’infamante étoile jaune. Pensant se mettre en sécurité, dans la nuit du 11 au 12 juillet 42, ils passent en “ zone libre ” et sont accueillis à la métairie du “ Hillo ” à BENQUET. En décembre tous les ZAVIDOVICZ se retrouvent à TARBES, trois couples et cinq enfants, ils vont tenter de passer en SUISSE et seront arrêtés à ANNEMASSE le 16 décembre 42 par la police française. Les parents sont dirigés sur le camp de DRANCY, les enfants confiés à des institutions religieuses. Deux mois plus tard enfants et parents sont regroupés à DRANCY pour le voyage sans retour à AUSCHWITZ. Tous vont périr les 13 et 15 février 1943 par les convois 47 et 48, victimes du racisme nazi. UNE EXCEPTIONNELLE SOLIDARITÉ Une histoire tragique comme en ont connu des dizaines de milliers de familles juives au temps du nazisme triomphant. Mais ce qu’il convient de relever ici, c’est l’exceptionnelle solidarité qui a entouré les ZAVIDOVICZ. C’est Léonie CLAVÉ de CAUNA qui va les ravitailler en légumes et volailles durant l’occupation et enverra même un chèque de 1.000 francs à Léa et Rachel alors qu’elles sont chez des sœurs à Châlons-sur-Saône. C’est M. DIRIS leur propriétaire, qui va les cacher début juillet dans un autre logement pour éviter l’arrestation, c’est la famille LAPORTE voisine, à qui va être confiée une malle contenant papiers et
objets précieux, c’est Mme CABANE l’employée, qui va les conduire du centre-ville à la ferme du Conte dans la nuit du 11 au 12 juillet et leur faire franchir la ligne de démarcation. C’est la famille TAUZIA à la métairie du “ Hillo ” à BENQUET qui va les héberger durant plusieurs semaines en août, c’est Henri TAUZIA 15 ans, qui a plusieurs reprises se rendra au logement de la rue Saint-Vincent-de-Paul pour y récupérer des objets de la famille. C’est M. LAMOTHE propriétaire du “ Hillo ” qui va atteler son âne pour les emmener avec leurs maigres bagages en gare de GRENADE. C’est encore Léonie, MM. DIRIS et LAPORTERIE maire de BASCONS, qui vont leur envoyer des colis, comme l’atteste le message de Léa, jusqu’au dernier jour au camp de DRANCY. Quelle leçon d’humanisme et de solidarité ont donné toutes ces personnes, pour aider, malgré les risques, une famille dans le malheur ! JACQUES ZAVIDOVICZ, HÉROS ANTI FASCISTE Un seul membre de la famille ZAVIDOVICZ a survécu à l’holocauste, dont nous avons récemment découvert l’épopée. En été 1936, Jacques 25 ans, a traversé l’Europe de VARSOVIE à MADRID sur le toit d’un wagon pour aller combattre Franco au sein des Brigades Internationales. Il sera un des tout derniers à quitter l’Espagne par le Col du Perthus et se réfugier en France où il va rejoindre la Résistance dès l’invasion de la “ zone libre ”. Il participera à la libération de TOULOUSE, sera grièvement blessé et incorporé dans l’armée française au grade d’adjudant à la Libération. Son engagement lui vaudra la Croix de Guerre, la médaille des Anciens Combattants et celle de la Résistance ! Héros véritable ! Plus tard il viendra à MONT-DE-MARSAN à plusieurs reprises rechercher, vainement, des traces de son oncle Jean et de ses cousines Léa et Rachel. Telle a été la saga de la famille ZAVIDOVICZ, montoise d’adoption, ici brièvement résumée, grâce aux témoignages de ceux qui l’ont connue et de Mme Florence BRODKEY, d’ARLINGTON (USA), fille de Jacques, qui nous a fait parvenir récemment les émouvantes dernières lettres de Léa. Une saga, arrachée à l’oubli, à l’“ …immense poubelle de l’histoire et ramenée à la lumière du jour ”(S. KLARSFELD) par l’association que je préside. En juillet 2018, l’association a proposé à M. DAYOT maire de MONT-DE-MARSAN, d’ajouter à côté du Mémorial qu’elle a érigé au parc J. Rameau un panneau didactique avec les portraits de Léa et Rachel, auquel on peut aujourd’hui ajouter le bouleversant message de Léa. M. le Maire a répondu qu’il ne donnerait pas suite à notre proposition car cela … “ ne ferait que jeter le trouble ” (sic). En 1942, Léa et Rachel habitaient à 500 mètres du parc J. Rameau qui leur était interdit ! 78 ans plus tard ce sont leurs portraits et l’ultime message de Léa qui y sont interdits par M. le Maire ! Les ZAVIDOVICZ ont péri, assassinés parce qu’ils étaient juifs : paix à leurs cendres, là-bas à AUSCHWITZ ; mais que vive leur mémoire à MONT-DE-MASAN, leur patrie d’adoption. Le combat pour le devoir de mémoire et contre le racisme est plus nécessaire que jamais. André CURCULOSSE