les Landes Républicaines N ° 2 319

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120ème anniversaire de la naissance d’Ambroise Croizat

La France a besoin d’un projet nourri de l’ambition du « Ministre des Travailleurs »

RÉPUBLICAINES

LES LANDES HEBDOMADAIRE DE LA FÉDÉRATION LANDAISE DU P.C.F.

« Jamais nous ne tolérerons que ne soit renié un seul des avantages de la Sécurité Sociale. Nous défendrons à en mourir et avec la dernière énergie, cette loi humaine et de progrès ». C’est cet engagement qu’Ambroise Croizat, dont nous célébrons le 120ème anniversaire de sa naissance le 28 Janvier, que les communistes, avec de nombreux syndicalistes, font vivre dans toutes les luttes des salarié(e)s et des retraité(e)s face aux attaques portées contre notre modèle social, par les puissances de l’argent et les gouvernements successifs. Mises en cause des droits des salarié(e)s, des droits de leurs représentants syndicaux, contre-réforme des retraites… les gouvernements successifs, soucieux de nourrir les appétits de la finance, n’ont eu de cesse de s’attaquer à l’édifice bâti par le ministre communiste. Et alors que la campagne de vaccination balbutie et n’offre encore aucune perspective de sortie de la pandémie, l’exécutif et sa majorité parlementaire dessinent déjà les projets de régression qu’ils comptent imposer au monde du travail et de la création, comme pour préparer les consciences au pire. « Il faudra payer », tel est désormais le credo de ceux qui ont fait de la pandémie une crise sanitaire, parce qu’ils ont, depuis des années, affaibli l’hôpital public et perverti le financement de la Sécurité Sociale car l’austérité budgétaire, au profit du grand patronat. Ils veulent désormais profiter de la crise économique pour reprendre au plus vite leur entreprise de démolition des fondements de notre modèle social. Avec des conséquences lourdes pour le monde du travail : moins de protection sociale, une retraite précaire et plus tardive, un allongement de la durée du temps de travail, la précarité des contrats. Il faut aujourd’hui choisir : soit continuer à préserver le capital, les marchés financiers et les grandes fortunes, qui nous ont mené à cette crise inédite, soit s’engager résolument dans la réponse aux besoins de sécurisation de la santé, de l’emploi, de la formation, du système des retraites pour chacune et chacun. Ce choix, Ambroise Croizat l’a fait au sortir de la tragédie de la Seconde guerre mondiale en construisant un édifice jusqu’alors inconnu et a ainsi permis à notre pays de prospérer. Aujourd’hui, pour sortir d’une crise inédite depuis 1945, le PCF appelle à être à la hauteur de cet héritage. Il propose d’engager notre pays dans la voie d’un nouvel âge de la Sécurité Sociale et de poursuivre ainsi l’œuvre du Conseil National de la Résistance et d’Ambroise Croizat. Ce sera le sens de toute son action dans les prochains mois, dans les luttes avec les salarié(e)s comme dans les institutions.■ Signez la pétition

Ambroise Croizat mérite d’entrer au Panthéon

Ambroise Croizat ministre communiste du gouvernement issu du Conseil National de la Résistance est le père fondateur de notre Sécurité Sociale. Il fut aussi un grand résistant et un militant syndicaliste de premier plan. À ce titre il mérite largement d'entrer au Panthéon des personnages illustres qui ont œuvré pour leur pays.

https://www.humanite.fr/ambroise-croizat-au-pantheon

S.A.R.L. « LES LANDES RÉPUBLICAINES » 6-8 rue des Forgerons – BP34 40001 MT DE MARSAN Cedex Tél. 05.58.46.41.41

Directeur de la publication : Alain BACHE e-mail : landes.rep@wanadoo.fr Site : http://pcf40.free.fr

Abonnement annuel 25€ Imprimé : L.R. MONT-DE-MARSAN

C.P.N° 0621P11523 – N° 2319– Jeudi 18 Février 2021

Par amour de l’humanité, des vaccins sans brevet

Alors que la Covid a fait 80.000 morts dans notre pays, la campagne de vaccination reste toujours à la traîne. En ce début de mois de février, seuls 200.000 citoyens ont reçu les deux doses du vaccin. Au rythme actuel de vaccination, il faudra attendre l’automne 2024 pour que l’ensemble de la population ait reçu la première dose. C’est inacceptable ! Il faut accélérer massivement la campagne de vaccination en prenant la main sur le brevet et sur sa production. Pas de profit sur la pandémie La logique des brevets qui privatise les vaccins pour assurer les profits des entreprises du BIG-PHARMA empêche de produire le vaccin à la hauteur des besoins. Pour ces multinationales leurs profits passent avant nos vies ! Pfizer annonce un gain de 15 milliards d’euros grâce au vaccin et une augmentation de 40% de son chiffre d’affaires cette année ! Sanofi, qui a été incapable de produire un vaccin, s’apprête quant à lui à verser 4 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires. Nous ne pouvons pas les laisser faire. Faire du vaccin un bien public mondial ! Ce vaccin qui a largement été financé par de l’argent public doit tomber dans le domaine public pour que les Etats puissent le produire en masse et vacciner le plus rapidement possible la population et nous permettre de sortir de cette crise sanitaire. Les entreprises pharmaceutiques produisant le vaccin pourraient permettre au pays qui le souhaite de le produire en levant les brevets et en délivrant leurs formules. Si elles ne s’y soumettent pas, la France doit s’associer à l’Inde et à l’Afrique du Sud pour que l’OMC fasse valoir la « licence d’office », prévue en cas de pénurie, et permettre la levée des brevets. Une campagne européenne pour faire du vaccin un bien public mondial La stratégie vaccinale de la France est largement pilotée par l’Union européenne qui a négocié avec les grands groupes pharmaceutiques dans la plus grande opacité. Avec plusieurs pays de l’Union européenne, le Parti Communiste a lancé une initiative citoyenne européenne. Cette ICE demande à la Commission européenne qu’elle fasse tout pour faire des vaccins et des traitements antipandémiques un bien public mondial, accessible à tous.■

Une Initiative Citoyenne Européenne, c’est quoi ?

Une ICE est un moyen direct de proposer un changement législatif concret à la Commission Européenne. Les conditions : atteindre 1 million de signature ; un an pour le faire, à partir du 30 Novembre (date de lancement)

Signez la pétition : https://noprofitonpandemic.eu/fr/


Ma chronique du centenaire

LES BATISSEURS La conférence de Yalta du 04/02/1945 au 11/02/1945 réunit en Crimée les principaux responsables des nations alliées dans la Seconde guerre mondiale avec Joseph Staline (18781953) pour l'URSS (Union des Républiques socialistes soviétiques), Winston Churchill (1874-1965) du RoyaumeUni, Franklin Roosevelt (1882-1945) des États-Unis afin: d'adopter une stratégie commune afin de hâter la fin de la Seconde Guerre mondiale; régler le sort de l'Europe après la défaite du 3ème Reich. 60 millions de morts dans le monde, des crimes contre l'humanité, commis au nom de la supériorité d'une race, dans les camps où périrent des millions d'hommes, femmes, enfants; Répression féroce contre toute Résistance; Oradour-sur-Glane détruit au lance-flammes avec ses habitants... Le 8 mai 1945 est la date de la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe avec la capitulation sans conditions de l'Allemagne. En France, ce jour est férié. Le 6 août 1945, une bombe nucléaire américaine était larguée à 8h15 sur la ville japonaise d'Hiroshima, instantanément rasée avec 75.000 morts sur le coup et 250.000 qui périssent dans les mois qui suivent avec des milliers d'autres irradiés. Le 9 août, c'était à Nagasaki. Crime d'une violence inouïe qui menace le monde. La guerre froide au XXᵉ siècle, entre les USA et leurs alliés de l'Ouest (OTAN) et d'autre part l'URSS et les États satellites de l'Est (Pacte de Varsovie), est une guerre anticommuniste pour la domination des USA. Le pays était à reconstruire et les communistes engagés dans les premiers gouvernements de la IVème République s'engagèrent à fond dans «La Renaissance française» avec la «bataille de la production» et les nationalisations des charbonnages, de l'énergie avec EDF-GDF, de l'eau, du système bancaire, la création de la Sécurité Sociale, le renforcement de la fonction publique, de la démocratie sociale et politique avec le droit de vote des femmes, etc. Le PCF agit avec ardeur pour la souveraineté du pays et le bienêtre des populations. Le plan Marshall programme américain de prêts accordés aux États de l'Europe pour la reconstruction des villes et installations bombardées lors de la Guerre était de fait un moyen de domination des USA et de débouchés pour leur industrie, leur mode de consommation et leur organisation politique. L'aide n'était pas sans conditions! La domination étasunienne sur l'Europe était aussi militaire avec des bases installées sur notre sol, comme au «camp du Poteau» à Captieux en Gironde à la limite des Landes. US go home! On dut manifester pour les chasser. Les guerres coloniales en Indochine (Vietnam, Laos...) et en Algérie, des années 1946 à 1962, sont des souffrances terribles pour les peuples. Des généraux complotent contre la République pour maintenir l'Algérie française. L'O.A.S, organisation criminelle d'extrême droite, s'en prend aux communistes, à la CGT, aux institutions. Le général de Gaulle (1890-1970) reviendra en instautant la Vème République. Sorti renforcé de la guerre, le P.C.F. s'implante dans les Landes à la fin des années 1940 et 1950. Les problèmes de ravitaillement rendent le quotidien difficile jusqu'au début des années 1950. Les zones rurales, lieux de production alimentaire, sont moins touchées que les villes et les besoins,

surtout en viande, ne sont pas satisfaits. A la Libération, la croissance rapide du PCF assoit son implantation dans le département, mais il faut également reconstruire une organisation décimée par la répression qui les a frappés depuis 1939. Certaines positions sont regagnées comme à Tarnos avec Albert Castets (1894-1953), déchu de son mandat de maire-adjoint en 1939, élu maire de 1944 à 1947. Aux lendemains de la guerre, la force de l'organisation à Tarnos constitue un levier pour le parti qui appelle la classe ouvrière à la mobilisation pour reconstruire le pays. Dans le monde rural, les métayers luttent pour le statut du fermagemétayage et son application dont André Bombezin (19132002) de Port-de-Lanne est une figure. En 1951, le PCF décline légèrement sur le scrutin législatif et perd son député Félix Garcia à cause du système injuste des apparentements, mais avec 22% des voix et de jeunes militants mis en avant. Jean Lespiau (1922-1997), jeune Résistant, a joué un rôle très actif dans la création de la CGA avec ses camarades et amis André Curculosse (né le 18/08/1928 agriculteur, bûcheron) Jean Bourlon (1922-1990, ouvrier du bâtiment, puis agriculteur), Vincent, Adrien, Henri dit Vincent Puyoo de Dax (1922-1985 ouvrier des PTT), élus en 1953 au secrétariat fédéral du PCF, représentent le dynamisme et la combativité des agriculteurs et ouvriers landais. Secrétaire général de la fédération de 1948 à 1977, Jean Lespiau incarne les évolutions de l'orientation et de l'organisation communiste, rompant la logique d'opposition frontale avec les socialistes avec le retrait de ses candidats en faveur des candidats socialistes dès le second tour des élections législatives de 1951. A son tour, Jean Lespiau fut élu député des Landes du 02/01/1956 au 08/12/1958. A la Libération, le métayage s'étend encore sur 74 % de la surface agricole utile (SAU) du département. Les métayers landais luttent pour la disparition du métayage. Après le vote du statut du fermage et du métayage en 1946, les militants initient des actions solidaires auprès de métayers ou fermiers menacés de reprise par leurs propriétaires. Les comices agricoles, assemblées d'agriculteurs et cultivateurs, proposent de travailler à la formation, au développement de l'agriculture, impulsée par les unions cantonales de la C.G.A (syndicat agricole). La mécanisation favorise la création des Coopératives d'Utilisation des Machines Agricoles (CUMA), instruments d'entraide technique toujours actifs dans nos villages. Les communistes sont nombreux parmi les pionniers du mouvement CUMA dans les Landes, à l'instar d'Albert Justes (cultivateur, né le 04/07/1920 à St Pierre du Mont), André Bombezin, issu d'une famille de paysans pêcheurs, militant actif du syndicalisme, de la coopération et du mutualisme avant-guerre, responsable des jeunes au sein de la Fédération des syndicats du bas Adour et des producteurs livreurs de lait industriel dans la région, vice-président de la fédération des CUMA, représentant des Landes à l'Association générale des producteurs de maïs (AGPM). Avec son ami et camarade Jean Lespiau, il a signé le beau livre édité en 1994 par le syndicat CGA DES LANDES-MODEF (Mouvement de défense des exploitants familiaux): «Hardits qu'em lous piquetalos : LUTTES PAYSANNES LANDAISES». Vous y trouverez les luttes, noms et photos des militants de l'époque. Georges Darricau d'après mes souvenirs de militants que j'ai connus, du dictionnaire biographique Maitron, Wikipedia, site développé par le Conseil Général des Landes: https://www.histoiresocialedeslandes.fr/


Un peu d’histoire…

Natif d'Hagetmau, philosophe de renommée mondiale, décédé il y a vingt ans, Henri LEFEBVRE a consacré sa vie à l'étude du marxisme, à la sociologie et aux Pyrénées Né le 16 juin 1901 à Hagetmau, Henri Lefebvre philosophe de renommée mondiale est décédé à Pau le 29 juin 1991 il y a bientôt vingt ans, il est enterré à Navarrenx la ville de ses attaches familiales où il a passé une grande partie de sa jeunesse et la fin de sa vie. Il est l'une des figures de la ville d'Hagetmau les plus ignorées. A ce jour, il n'a pas été honoré par sa ville natale. De son vivant il a en bon philosophe sut répondre à cette ignorance. Interrogé par Anne Gotman, ancienne directrice du CNRS au colloque d'Hagetmau en 1986, qui lui demandait quelle importance il accordait à sa ville natale, il lui répondit qu'il n'en voyait aucune, sinon, peut -être alors la mer ! De son vivant dans le Petit Larousse De son vivant peu connu du grand public, Henri Lefebvre fait partie de ceux qui marque leur temps et dont l'influence accompagne l'histoire. Ainsi s'exprimait Bernard Desbonnet, président du Cercle Historique de l'Arribère de Navarrenx dans la note aux lecteurs qui ouvre l'essai que lui a consacré le docteur Pierre Ganas en collaboration avec Marc Cazalets : "Henri Lefebvre 1901-1991, philosophe mondialement connu, Pyrénéen ignoré" édité par la CHAR en 2005 pour faire sortir de l'oubli la personnalité et l’œuvre de l'homme qui a consacré sa vie à l'étude du matérialisme historique à la sociologie, la géographie, l'enseignement et aux Pyrénées. Henri Lefebvre a eu le privilège de rentrer dans le dictionnaire de son vivant voici la notice que le Petit Larousse lui a consacrée : "Lefebvre (Henri) philosophe et sociologue français (Hagetmau, Landes, 1901-Pau 1991) son œuvre (Critique de la vie quotidienne 1947-1962) ; (Le droit à la ville 1975) tente de promouvoir un marxisme humaniste". Enfance et études Henri Lefebvre est né d'un père breton anticlérical fonctionnaire et d'une mère Béarnaise fervente catholique, issue d'une famille de commerçants. Dans "Le temps des méprises" paru en 1975, il fait allusion aux "deux mauvaises fées" qui se penchèrent sur son berceau, la "Marchandise" et la "Bureaucratie" d'où son commentaire : "Je hais la boutique et je déteste le bureau", et il ajoute que deux vilaines sorcières ont accompagné les mauvaises fées, la "Religion" et la "Guerre". Il fait allusion ici à son adolescence, il a 13 ans en 1914. Sa maison natale à Hagetmau située autrefois rue Gramont a été détruite pour la réalisation de la place du même nom. Son père René a été nommé Receveur de Trésor public à Hagetmau. La famille quitte rapidement la perle de la Chalosse et le futur philosophe passe sa petite enfance en plein cœur du Béarn à Navarrenx d'où est originaire sa mère, dans la maison familiale de ses tantes où elles tiennent un commerce de mercerie au cœur de la bastide. Paradoxalement il veut être marin et part en Bretagne chez son oncle ancien commandant de marine en retraite, pour entrer à l'école Saint-Charles qui prépare à l'école navale. Mais il quitte la Bretagne pour l'internat au prestigieux lycée parisien Louis-le-Grand pour préparer l'école polytechnique en vue de devenir ingénieur du génie maritime. Une succession de maladies l'oblige à quitter Paris pour Aixen-Provence où il prépare une licence de philosophie. Sa licence en poche il rejoint la capitale et termine ses études de philosophie à la Sorbonne. Les engagements d'Henri Lefebvre

Dès 1924 il anime le groupe "Philosophies" et la revue du mouvement. Ce groupe se lance dans l'action politique en liaison avec le groupe surréaliste et la revue Clarté. Influencé par la pensée de Karl Marx, il fait partie des premiers intellectuels qui diffusent en France la connaissance du marxisme. Il exerce ensuite plusieurs petits métiers, ouvrier chez Citroën, chauffeur de taxi, des expériences essentielles pour son devenir de sociologue de terrain, avant de rentrer dans l’enseignement comme professeur de philosophie dans le secondaire à Privas (Ardèche) en 1929 puis à Montargis (Loiret) en 1932 et enfin à Saint-Étienne. Il adhère au Parti communiste en 1928. Durant ces années d'avant-guerre, il publie des ouvrages sur sa conception du marxisme, notamment en 1934 : "Introduction aux morceaux choisis de Marx et en 1939 "Le matérialisme dialectique". En mars 1941 il est révoqué de l'enseignement par le gouvernement de Vichy en tant que communiste. Il rejoint la Résistance et termine la guerre avec le grade de capitaine dans les forces françaises combattantes. En 1947 il est réintégré dans l’Éducation nationale et il s'affirme parmi les intellectuels comme le "Philosophe du parti". En 1958 son rejet du stalinisme lui vaut d’être suspendu du Parti communiste français. Il décide alors de quitter le parti. Cette rupture est une délivrance comme il l'écrira dans son autobiographie "La somme est le reste". En 1960, il signe le manifeste des 121 pour le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie. Il a été membre du Comité de patronage du mouvement contre l'armement atomique à sa création. En 1962, il devient professeur de sociologie à l'Université de Strasbourg, puis à l'Université de Paris-X-Nanterre à partir de 1965. Durant sa carrière d'enseignant et d'universitaire il a écrit plus de vingtaines d'ouvrages, politiques, des monographies et des dizaines d’articles dans des revues communistes. Il a publié des travaux de vulgarisation critiques. Son « Que sais-je ? » "Le Marxisme", paru en 1948, a été traduit dans une vingtaine de langues et tiré en France à plus de 300.000 exemplaires, un record dans ce type de collection. Ses talents de conférencier le mènent dans les capitales européennes, au Japon et aux États-Unis où il enseigne dans plusieurs universités, mais il ne sera jamais reçu en URSS où sa personne et sa pensée sont interdites de séjour. A la retraite il poursuit ses conférences itinérantes dans les universités du monde entier : Chili, Japon, Mexique, Brésil, États-Unis. Le pyrénéen Passionné des Pyrénées qu'il découvre à l’adolescence et sous l'occupation, il écrira plusieurs ouvrages sur la vie agropastorale et en 1954 il soutient sa thèse sur : "Les communautés paysannes pyrénéennes". En 1973 après sa retraite officielle de l’Éducation nationale il travaille à Paris et voyage beaucoup. Il bâtit un réseau de correspondants dans le monde entier, une sorte " d'internationale de la pensée". En 1984 se forme un groupe de fidèles dit "groupe de Navarrenx" en vue de continuer son travail et de pérenniser son œuvre Suite page 4


notamment en rééditant ses anciens ouvrages. Un colloque dans sa ville natale Les 17 et 18 mai 1986, à la veille de son quatre-vingtcinquième anniversaire, à l'initiative du maire Alain Dutoya, Hagetmau lui rend enfin un premier hommage en organisant un colloque sur sa pensée : "L'homme moderne. Hommage à Henri Lefebvre", qui se déroule dans la toute nouvelle mairie enterrée qui vient d'être achevée. Avant le début du colloque la bibliothèque, alors située maison des associations, est inaugurée et baptisée "Bibliothèque Henri Lefebvre" une appellation qui ne sera pas reprise au moment de la construction de l’actuelle médiathèque. Le colloque auquel participe Henri Lefebvre a pour ambition de faire l'inventaire des mutations du monde moderne en cette fin du XXème siècle. Il a attiré des sommités scientifiques parmi lesquelles : Jean-Pierre Changeux du collège de France et prix Nobel, Henri Raymond, Georges Gusdorf et Rémi Hess futur biographe d'Henri Lefebvre. Le philosophe en conclusion des débats et des exposés parlant de l'humanisme et du monde moderne déclarait : "C'est en ce qui me concerne, je ne suis pas le seul, j'ai toujours avancé dans le brouillard, dans une brume épaisse. Et c'est ça l'histoire du siècle". Les actes du colloque n'ont malheureusement jamais été publiés. Henri Lefebvre est mort à Pau le 29 juin 1991, il est enterré à Navarrenx.■ Association Mémoire de la Résistance et du Génocide des Enfants Juifs dans les Landes

PETITION pour que Rachel et Maurice Furmanski, Myriam Neuburger, Rachel Leibovici, Arlette Farhi, rejoignent leurs compagnons sur la stèle des enfants juifs à Mont-de-Marsan Malgré de multiples démarches de notre association, ces cinq enfants découverts après l’édification de la stèle, en sont toujours exclus. Dans l’angoisse, comme les autres enfants martyrs, ils ont été poussés dans les chambres de la mort. Leurs hurlements de terreur ont été les mêmes quand les monstres les ont gazés. Mont-de-Marsan ne peut séparer ceux que l’enfer d’Auschwitz a réuni. Nous demandons au Maire de Mont-de-Marsan et aux élus de la municipalité, toutes sensibilités confondues, car le travail de mémoire ne doit pas avoir de couleur politique, d’intégrer le nom des enfants sur la stèle. NOM-Prénom

Adresse

Signature

Pétition à retourner à : Fédération des Landes du PCF 6 rue des Forgerons BP34, 40001 Mont-de-Marsan Nous transmettrons les retours à l’association.

DROIT D'ASILE

D'où viens-tu, gitan ?/Je viens de Bohème./D'où viens-tu, gitan ?/Je viens d'Italie,/Et toi, beau gitan ?/De l'Andalousie,/Et toi, vieux gitan, d'où viens-tu ?/Je viens d'un pays qui n'existe plus... Extrait de la belle chanson «Les gitans» interprétée en 1958 par Dalida (née Iolanda Gigliotti, 19331987). Le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin (né Gérald Moussa Darmanin le 11/10/1982 à Valenciennes) a multiplié les amalgames et faux arguments dans ses rencontres au Maghreb sur les enjeux migratoires en liant terrorisme et immigration. La Tunisie a clairement refusé les amalgames du gouvernement français. Lors de son étape en Italie et à Malte, le ministre a défendu le nouveau pacte asile et migration, en discussion avec la Commission européenne visant à durcir la politique de l’Europe pour accélérer les expulsions dans les pays d’origine. Quelques jours plus tard, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) déplorait près de cent morts lors de naufrages au large de la Libye et cinq autres au large des îles Canaries qui apparait comme une nouvelle route de migration extrêmement dangereuse. À la suite de quoi, l’OIM a appelé à rétablir le sauvetage en mer et mettre fin à la détention des réfugiés et des migrants en Libye. Depuis le début de l’année 2020, plus de 11 000 personnes ont été renvoyées vers la Libye au risque de les exposer à des violations des droits de l’homme, à la détention, aux abus et au trafic humain. Passeurs et trafiquants profitent du chaos de ce pays méditerranéen et de cela ni Darmanin, ni la Commission européenne n’en parlent. Le «premier flic de France» et le préfet de Paris Lallemand, continuent de sévir chez nous avec l'aval de Macron et de sa majorité au travers d'un projet de loi dite de «sécurité globale» qui garantit l'impunité à la police dans l'usage de la force. Le tabassage raciste du producteur Michel Zecler jusque dans son studio, est un acte de bavure policière. Dans le contexte de la loi de «sécurité globale» la victime devient accusé. La campagne idéologique de la droite, de l’extrême droite, du gouvernement, a pour but de faire peur, de faire croire que l’immigration serait «une anomalie à résoudre», pain béni pour Marine Le Pen et le RN racistes et xénophobes, sous leur langage policé pour conquérir le pouvoir. Le PCF dénonce les mensonges et demande la légalisation de voies sécurisées de migrations comme une décision politique incontournable qui permettrait d’éviter les drames en Méditerranée, en mer du Nord, d’éviter les réseaux terroristes et de permettre un accueil digne aux personnes à la recherche d’une nouvelle vie avec possibilité d’aider leur famille. L’enjeu – au plus fort d’une bataille idéologique féroce – est de déployer nos arguments et nos actions pour empêcher qu'une majorité de notre peuple ne tombe dans le panneau des réactionnaires. La fraternitat guida nòstes pas (la fraternité guide nos pas). Roger La Mougne


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