Les Landes Républicaines N° 2 352

Page 1

Face au sommet du G20 et aux enjeux de la COP 26, l'urgence des mobilisations citoyennes Lors du G20, les dirigeants des « grandes puissances » (la Russie et la Chine étaient absentes) se sont livrés à un exercice de « passepasse » entre les intentions virtuelles affichées et la réalité de leurs politiques néfastes pour les humains et la planète. Cela ne doit guère nous étonner mais au contraire nous alerter sur la nocivité de ces politiques pour l’avenir de notre civilisation et de la planète. Alors que la crise économique et les effets dévastateurs des politiques néolibérales et militaristes continuent à faire des ravages, on nous a ainsi vanté au G20, un « nouveau multilatéralisme » vertueux pour faire face aux crises internationales actuelles. Mais comment ne pas être scandalisés qu’alors que la pandémie Covid-19 n’en finit pas de produire ses effets meurtriers en renforçant les inégalités à travers le monde; les chefs d’État du G20 refusent la reconnaissance des brevets de vaccination comme biens publics mondiaux (en Afrique seulement 5% de la population est vaccinée). De même, comment peut-on prétendre à un multilatéralisme respectant les droits humains essentiels, alors que les États-Unis « recadrent » leurs alliés les plus loyaux, notamment en Europe, en fonction de leurs nouveaux objectifs stratégiques prioritaires de « guerre froide » 2.0 , face à la Chine et la Russie. Contrairement à ce qui est annoncé, l’UE en crise profonde, « coordonne » de plus en plus étroitement sa politique étrangère et de défense avec l’ OTAN. Là comme ailleurs, celle-ci n’aurait plus de raison d’être si étaient recherchées les conditions de mise en œuvre de nouveaux traités de coopération, de sécurité collective et de paix, mutuellement avantageux pour les peuples. Avec Mario Draghi leur hôte à Rome, ces mêmes gouvernants au service d’un néolibéralisme mondialisé sont prêts à reconnaître avec un certain cynisme, « qu’il faudrait changer de cap pour éviter que chaque crise ne se transforme en de nouveaux conflits dévastateurs et coûteux » ; alors que ce sont les effets de leurs politiques d’exacerbation des rapports de force, de guerres, de violation des droit et des traités internationaux, d’exploitation et d’expropriation des richesses des peuples en voie de développement ; qui ont comme conséquences

RÉPUBLICAINES

LES LANDES HEBDOMADAIRE DE LA FÉDÉRATION LANDAISE DU P.C.F. S.A.R.L. « LES LANDES RÉPUBLICAINES » 6-8 rue des Forgerons – BP34 40001 MT DE MARSAN Cedex Tél. 05.58.46.41.41

Directeur de la publication : Alain BACHE e-mail : landes.rep@wanadoo.fr Site : http://pcf40.free.fr

Abonnement annuel 25€ Imprimé : L.R. MONT-DE-MARSAN

C.P.N° 0621P11523 – N° 2352– Jeudi 18 Novembre 2021

l’aggravation de la crise climatique générant notamment les flux de migrations forcés et les tragédies que vi v e n t les migrants devant qui se dressent aujourd’hui les murs de la honte. Dans ces conditions, quoi d’étonnant à ce que, lors de la tenue de la COP 26, les déclarations d’intentions, les engagements au rabais pris par certains des pays à la fois les plus riches et les plus pollueurs de la planète pour atteindre les objectifs fixés il y a six ans à Paris ; puissent laisser un goût amer voire provoquer indignation et colère. Les annonces que traduira la déclaration finale de la COP 26, font craindre aux ONG et aux pays du Sud les plus impactés par le réchauffement climatique, de « nouvelles promesses vides et une répétition des échecs des précédents engagements ». Sans de réelles avancées sur le financement des préjudices causés par les politiques de pillage des ressources et les catastrophes climatiques induites par le réchauffement climatique ; sans adoption de législations nationales fortes et contraignantes interdisant, par exemple, aux entreprises et aux institutions financières d’alimenter la déforestation » (Jo Blackman Global Witness in Le Monde 04-11-20), sans maitrise publique des biens communs à l’échelle de la planète, la légitimité des négociations climatiques actuelles pourrait être mise en cause. C’est ce qu’ont voulu crier, à leur manière, à Glasgow les 200.000 manifestants mobilisés pour exiger « la justice sociale et un changement de système… car sinon, disent-ils, il n’y aura pas de justice climatique ». Tels sont aussi les défis auxquels, la Gauche de transformation sociale et écologique, doit faire face, en urgence, afin d’inverser ces politiques par des luttes et mobilisations populaires et citoyennes, des propositions à la hauteur de ces enjeux et pouvant engendrer des changements progressistes conséquents.■ Commission des relations internationales du PCF


Petite histoire des journalistes et réalisateurs communistes à la radio-télévision (2) À partir de 1958, avec la radiotélévision gaulliste, les rapports sont très ambivalents. D’un côté la censure politique est implacable. Le discours gaulliste, la propagande officielle occupent tout l’espace des journaux télévisés et les ministres de « l’information » veillent au grain. D’un autre côté, la télé de l’époque (une seule chaîne, en noir et blanc, au début…) accueille (ou compose avec, ou tolère) des réalisateurs « rouges » qui vont proposer des émissions extrêmement populaires. Ces créations vont marquer durablement l’opinion. En cette fin des années 50/début 60, la création télévisuelle est un genre qui s’invente. Une bonne partie des réalisateurs qui expérimentent ce nouveau média sont des communistes, communistes de cœur ou de carte, des proches, des compagnons de route comme on disait : Stellio Lorenzi, Maurice Failevic, Raoul Sangla, Jacques Krier, Paul Seban, Jean-Pierre Marchand, Marcel Bluwal, Jean Prat. Ou encore Claude Barma et Claude Loursais. On parlera de « l’école des Buttes Chaumont », du nom des studios de tournage. « À la télévision, on était les Hussards noirs de la République », dit Marcel Bluwal. Sur le sujet, on peut lire l’étude d’Isabelle Coutant dans CAIRN.Info « Les réalisateurs communistes à la télévision ». Ces réalisateurs cohabitent un temps avec des administrateurs gaullistes non sectaires tel Albert Ollivier, plus tard remplacé, en 1964, par le très anticommuniste Claude Contamine. Bref, une sorte de partage s’opère de facto dans les locaux de l’ORTF : aux gaullistes la politique, aux communistes la création, qui n’en est pas moins politique. Ces derniers travaillent dans l’esprit de Vitez : « élitaire pour tous ». « La télévision était l’instrument idéal pour apporter la culture aux gens qui n’allaient ni au théâtre, ni au cinéma, ni dans les bibliothèques, c’était un vrai outil populaire », note Maurice Failevic. Ces réalisateurs vont adapter des classiques de la littérature française. Ils s’expriment par le biais de dramatiques, de documentaires, de variétés aussi (Raoul Sangla). C’est cette séquence que les historiens de la télévision appelleront « l’âge d’or de la télévision culturelle ». Un premier nom : Stellio Lorenzi (1921/1990). Il réalise 39 épisodes, de 1957 à 1966, de la série « La caméra explore le temps », dont « Les templiers » (1961), « La terreur et la vertu » (1964), « Les cathares » (1965). De lui encore « L’affaire Calas » ou la série « Jacquou le croquant » (1967) d’après Eugène Le Roy. Une anecdote qui témoigne du permanent bras de fer entre réalisateurs communistes et administrateurs gaullistes : une des émissions de Lorenzi suscita un vif débat interne, « La terreur et la vertu », consacrée à la Révolution française. Diffusée en octobre 1964, elle met en scène les personnages de Danton et de Robespierre qui sont, chacun à leur tour, au centre des deux épisodes et s’opposent comme deux conceptions de la République. Danton est représenté en bourgeois bon vivant, à l’humour vulgaire, qui proclame : « Nous avons fait la Révolution pour l’égalité des droits, pas pour l’égalité des fortunes ». Robespierre est une figure intègre voire ascétique. On peut y entendre ces propos :

« Le bien du peuple doit être la préoccupation constante de la République. Le vrai but de la Révolution, c’est la mise en vigueur de la Constitution en faveur du peuple. Et les ennemis du peuple, ce sont les nôtres. Ce sont les hommes sans vertu et ce sont les riches. (…) Leur intérêt est que le peuple ne sorte jamais de la misère. (…) Nous œuvrons pour la grandeur et la dignité de l’homme. (…) Et ce n’est pas pour un peuple que nous combattons mais pour tout l’univers. Pas seulement pour les hommes qui vivent aujourd’hui mais pour tous ceux qui existeront demain ». Le directeur de l’ORTF (Contamine) est farouchement opposé à ce scénario ; il pense mobiliser les historiens « officiels » contre le téléfilm. Surprise : ceux-ci soutiennent Stellio Lorenzi, Contamine doit céder, l’émission passe. ■ Gérard Streiff

Aurons-nous de la volaille de plein air landaise à Noël ?

Le 29 septembre dernier, le gouvernement a publié deux arrêtés qui régissent les élevages de volailles et de palmipèdes dans le cadre de l’influenza aviaire. Le premier définit les contours des territoires où le risque de contamination par la faune sauvage est le plus marqué. Le second définit entre autre une période de confinement obligatoire des volailles pour tous les élevages du 15 novembre au 15 mars. La crainte de voir cette période élargie sur toute l’année est grande. « Je ne peux pas appliquer cette règlementation sanitaire. Mon élevage est impossible sans le plein air. Je suis devant un dilemme : soit je suis dans l’illégalité, soit je trompe le consommateur. On nous interdit de rentrer dans nos parcours avec un tracteur. Pour moi travailler à la brouette c’est du passé. Clauster la volaille, c’est bon pour les industriels. La faune sauvage et la grippe aviaire étaient là avant nous. Enfermer les animaux n’a pas empêché les précédentes crises. L’industrialisation de l’élevage rend les animaux fragiles et facilite les épidémies. Depuis que je suis éleveur, je n’ai jamais eu besoin du vétérinaire ». Un producteur de poulet bio en plein air « Moi, je choisis mes volailles chez un éleveur que je connais. Je sais qu’elles sont élevées en plein air, qu’elles profitent d’espace pour picorer et d’une alimentation produite sur la ferme. Je partage les craintes de nos petits éleveurs autonomes, coincés entre leur volonté de continuer à respecter des critères de qualité « tout à la ferme » et les contraintes imposées par les pouvoirs publics les astreignant à enfermer dans des bâtiments leurs canards, leurs poulets et leurs poules pondeuses. Les consommateurs doivent être informés que les critères des cahiers des charges imposés par les labels ne seraient plus respectés par les contraintes d’une administration sensée les contrôler ». Un consommateur


Contrat d’engagement :

La paix est le bien le plus précieux de l’humanité

Quel manque d’ambition pour la jeunesse !

Nous commémorons ce 11 novembre, l’anniversaire de l’armistice qui, en 1918, allait mettre fin aux quatre années de l’effroyable boucherie ayant, pour la première fois durant le XX° siècle, ensanglanté tout le continent européen. C'est aussi cette date qui a été choisie pour la tenue du Forum de la paix. « Je ne peux que me féliciter de cette rencontre internationale. Mais alors que la France prend cette initiative, notre pays reste le 3ème exportateur d’armes dans le monde. Oui la paix exige bien davantage que des discours convenus alors que conflits et menaces de guerres se multiplient sur la planète et que l’Europe voit monter en son sein les tensions entre États, Parce que la paix est le bien le plus précieux de l’humanité, la France se doit de donner l’exemple d’un pays qui agit résolument en faveur de la coopération entre les peuples et pour un nouveau processus de sécurité collective engageant les nations. Membre permanent du Conseil de sécurité, elle dispose des moyens de faire entendre sa voix, avec la même force dont elle en avait fait preuve en 2003, pour s’opposer à l’aventure de l’administration américaine en Irak. Au moment où Antonio Gutteres vient d’être reconduit dans ses fonctions de secrétaire général de l’Organisation des nations unies, notre pays a la responsabilité d’avancer des propositions ambitieuses afin que cette institution internationale recouvre les moyens de faire prévaloir le droit international. L’heure est, plus que jamais, au dialogue entre les États plutôt que la politique des sanctions et des tensions, au refus des velléités hégémoniques qui s’aggravent comme on le voit actuellement en IndoPacifique de la part des États-Unis, à la dissolution des alliances militaires agressives comme l’Otan, à la négociation d’un audacieux programme de désarmement multilatéral et d’arrêt de la course mortifère au commerce des armes, à des solutions démocratiques des conflits qui rendent notre planète instable et dangereuse. Telle est la condition pour que soit ouvert un chemin au développement des régions du monde abandonnées sur le banc de la misère et au déploiement de politiques concertées en faveur de la justice sociale et environnementale, seule manière d’endiguer les replis identitaires qui encouragent les haines entre êtres humains, autant que le terrorisme. Faisons donc de l’exigence de paix le premier acte du retour dans l’arène internationale d’une France indépendante et souveraine, qui agisse conformément aux valeurs de sa République ». ■ Fabien Roussel

C’est sur Facebook qu’Emmanuel Macron a décidé d’annoncer la mise en place de sa nouvelle mesure phare pour les jeunes : le contrat d’engagement. Initialement prévu pour un million de jeunes, ce dispositif ne concerne finalement que 500 à 600 000 jeunes, avec une aide pouvant aller jusqu’à 500 € par mois, mais qui ne sera pas automatique. En échange de cette somme, les jeunes devront démontrer leur capacité à s’intégrer sur le marché de l’emploi. Ce sera donc une aide précaire revue au rabais. Autoproclamé “président des jeunes”, Emmanuel Macron est finalement bien éloigné des aspirations de la jeunesse.

La création d’un nouveau sas de précarité pour les jeunes

Stage, service civique, garantie jeune, contrat premier embauche, travaux d’utilité collective (TUC) et maintenant contrat d’engagement. Les dispositifs proposés se suivent et se ressemblent. Ce gouvernement reste dans la lignée de ses prédécesseurs en proposant encore aux jeunes d’être une sous-catégorie de travailleurs. Or, ce n’est pas d’un énième contrat précaire dont nous avons besoin, mais d’un emploi stable et correctement rémunéré. Nous avons actuellement près d’un jeune sur cinq au chômage, un million et demi de jeunes sans emploi ni formation. Si les jeunes sont au chômage, ce n’est pas à cause d’une “mauvaise adaptation au marché de l’emploi”, c’est bien par un manque d’ambition politique. Aujourd’hui les jeunes sont davantage confrontés à la précarité de l’emploi : plus souvent en CDD, intérim, stages et périodes de chômage. Ce n’est pas d’un nouveau contrat précaire dont les jeunes ont besoin mais bien d’un parcours sécurisé et d’un emploi correctement rémunéré. Et ce ne sont pas les besoins qui manquent ! D’un côté nous avons des besoins immenses d’emplois dans les services publics, notamment la santé et l’éducation, de l’autre nous avons des centaines de milliers de jeunes sans emploi ni formation. Recrutons-les, formons-les plutôt que de les enfermer dans un nouveau sas de précarité.

Les revendications des communistes

L’enfermement de la jeunesse dans des sas de précarité vient détruire tout le potentiel transformateur de la jeunesse. Aux promesses gouvernementales de précarité et de chômage, nous opposons la sécurisation des parcours des jeunes. Le MJCF et le PCF proposent la création de prérecrutements dans les services publics en commençant par la santé et l’éducation. Ces prérecrutements permettraient à des jeunes d’être recrutés dès la sortie du baccalauréat, rémunérés pendant leur formation au niveau d’un fonctionnairestagiaire, et en contrepartie ils devraient 10 années de service à l’État. Cette mesure permettrait à la fois de répondre aux demandes croissantes de personnels formés dans le service public et de sortir de la précarité des centaines de milliers de jeunes. C’est le seul Suite page 4


moyen de planifier les besoins personnels. Ce ne sont pas les besoins qui manquent, seulement une volonté politique. Nous demandons également la conditionnalité des aides publiques à l’embauche et la formation professionnelle de jeunes. Des milliards d’euros sont aujourd’hui donnés aux entreprises privées sans aucune (ou trop peu) de conditions. Ces aides doivent être mieux orientées et permettre la création d’emplois stables permettant de vivre dignement. Dans la même veine, nous proposons de nationaliser les banques afin de conditionner les obtentions de prêts aux entreprises sur ces mêmes critères. Enfin, pour sortir les jeunes de la précarité et sécuriser leur parcours, nous devons leur permettre de suivre leur formation dans de bonnes conditions, sans aucune barrière. Nous proposons en premier lieu : la fin de la sélection à l’université, le diplôme requis doit être le seul critère de sélection. Pour mettre fin à la précarité étudiante et au salariat étudiant qui sont les deux premières causes d’échecs à l’université, nous proposons la création d’un revenu étudiant, fixé audessus du seuil de pauvreté pour tous les étudiants. Avoir la jeunesse la mieux formée, c’est voir dans les nouvelles générations non pas un problème à régler le plus rapidement possible, le temps que jeunesse se passe, mais au contraire voir en eux la solution pour répondre aux défis que nous avons devant nous.■

MIGRANT’SCENE Festival de la Cimade Au programme :

Jeudi 18 Novembre à 20 h 30 D’après Arnal, itinéraire d’un crayon rouge Ciné-discussion avec Rana Cinéma d’HAGETMAU (entrée 5 €)

Mardi 23 Novembre à 19 h L’ordre des choses Ciné-discussion Cinéma le Grand Club à MONT-DE-MARSAN (entrée 5,70 €)

Samedi 27 Novembre à 17 h D’après Arnal, itinéraire d’un crayon rouge Ciné-discussion avec Wipsee Cinéma de PONTONX (entrée 5 €)

Jeudi 2 Décembre à 19 h 30 Bienvenue au Réfugistan Ciné-discussion Cinéma le Grand Club à DAX (entrée 6 €)

Samedi 4 Décembre à 16 h 30 Migraaants : la peur de l’inconnu ? Par La Compagnie Des Mots à CoulisseS Salle Lamarque-Cando à MONT-DE-MARSAN (Gratuit)

MARCHÉ DE DUPES SUR L’ÉLECTRICITÉ

...Y a évidemment des tas d'inconvénients/ Rapports à la consommation/ Et comme tu marches sur tous les courants/ Des fois tu fais sauter mes plombs/ Mais tu dis, "Allô chéri"Allons n'insiste pas/ "Allô chéri", mes batteries sont à plat/ Mais voilà...Toi tu me fais de l'électricité/ Tu fais monter ma tension/ Pour pas tomber dans la lubricité/ Faudra que je fasse attention/ Tous les soirs tu m'allumes/ Le matin tu m'éteins/ Mais même si tu dois tout faire sauter/ Fais-moi de l'électricité. Extrait de la chanson Faismoi de l'électricité par Joe Dassin (né Joseph Ira Dassin, 1938-1980). Les décisions prises par «l'Europe de l’énergie» ont été actées au sommet européen à Barcelone en 2002. Dès lors, les prix de l’électricité n’ont cessé d’augmenter dans toute l’Union européenne. En vingt ans, ils ont grimpé de 70% dans notre pays. Un «marché de gros» a été crée à la faveur de ces orientations européennes. Et sur ce marché, le kilowattheure, quels que soient les coûts de production, faible dans notre pays grâce à nos centrales nucléaires, est vendu au prix de la dernière unité produite. En Europe, ce dernier kilowattheure provient en général d’une centrale à gaz. Le mètre cube de gaz valant trois fois plus cher qu’il y a un an, il pousse à l’augmentation du prix de l’électricité. Ainsi s’est développé dans le cadre du marché capitaliste, comme pour d’autres matières, un prix dit «spot». Par exemple, le prix spot en septembre 2020 variait entre 170 à 200 euros par mégawattheure le jour et 120 euros la nuit, alors qu'un an plus tôt le prix était de 35 euros par mégawattheure. L’augmentation des prix est donc lié au marché capitaliste, auquel s’ajoute un renchérissement des énergies dites «renouvelables». Elles ont coûté en quinze ans environ 160 milliards d’euros, payés sur les factures d’électricité des usagers, pour un résultat plus que mitigé. Mais la partie la plus importante de l’augmentation provient de la création du «marché unique de l’électricité» que le PCF n'a cessé de combattre au Parlement européen car il démolit les systèmes électriques nationaux et oblige à des privatisations partielles ou totales, alors que la part des impôts dits de consommation (TVA et taxes diverses), ont sans cesse augmenté. L’électricité n’est pas stockable et les réseaux électriques doivent en permanence être à l’équilibre alors que la demande varie d’heure en heure. Faire autrement revient à placer les approvisionnements dans l’insécurité avec toutes les conséquences que cela peut avoir. A l’époque du monopole public EDF conçu par le ministre communiste Marcel Paul, l’usager était facturé selon une grille tarifaire, simple, stable dans le temps à partir de l’étude des coûts complets de production. Aujourd’hui, la destruction du monopole public et la libération à outrance du prix de l’énergie, notamment de l’électricité connectée au prix du gaz ou du charbon, conduit à indexer une part importante du prix sur les coûts variables de la centrale à gaz ou à charbon la plus chère sur le marché européen interconnecté. La déréglementation du secteur de l’énergie, pour l’intégrer au marché capitaliste, substitue un mécanisme spéculatif à un système où était établi un coût moyen de production servant de base au calcul des prix. Le prix à la consommation lissé sur une longue période garantissait la stabilité. Aujourd’hui plus de 70 entreprises interviennent pour vendre du gaz et de l’électricité aux consommateurs. Celles-ci ne produisent pas un seul kilowattheure mais vendent des contrats d’électricité qu’elles achètent sur le «marché» en tirant profit de leurs commissions de vente. Ce sont de purs parasites qui se nourrissent du travail des autres. L'electricitat déver sortir deu marcat capitalista (L’électricité doit sortir du marché capitaliste). ■ Roger La Mougne


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.