Entretien-fleuve avec
Jean-Christophe Hervéet du Cirque du Docteur Paradi
Quel est ton spectacle le plus récent ? Le dernier spectacle que j’ai monté c’est un solo qui traitait de la mémoire, d'histoire du cirque aussi, et qui mettait en situation un personnage vieux garçon de piste qui vivait dans un cirque et qui le gardait. Il attendait le retour hypothétique de son directeur. Il vivait dans le cirque, avec des décors, un cheval et un chien. C'est un spectacle que j'ai vachement aimé parce que c’est sur la mémoire et parce qu'il n'y avait qu'un vieil artiste de cirque qui pouvait le monter. Très personnel, mais en même temps avec une dimension universelle parce que je raconte plein d'histoires qui appartiennent au cirque, sous tous ses aspects d’ailleurs. C'est tout un travail sur la mémoire avec ce bonhomme qui a perdu la notion du temps. Est-ce difficile de présenter ce type de spectacle ? Tout ce par quoi il faut passer pour une heure en piste… Les questions administratives, le rapport aux politiques, aux élus, aux programmateurs, je suis saturé... C'est très compliqué. Tous les jours, il faut que tu donnes la preuve de ta légitimité alors que c'est ton métier et que tu le fais depuis des années. C'est un peu bizarre comme sentiment. Alors que avec Paradi, sur la région, on a fait preuve d'un savoir-faire, d'une pensée sur le rapport entre des territoires, le travail artistique, l'artiste dans la ville, etc. Comment la sauce a-t-elle pu aussi bien prendre à Saint-Lô ? Il y a d'abord eu un concours de circonstances. On avait à l'époque un petit spectacle de rue. On avait déjà le chapiteau mais on gardait toujours un pied dans la rue parce qu'on a toujours eu beaucoup de bonheur à y travailler. Ce jour là on était à Falaise et Jean-Pierre Tiphaigne, qui était directeur de l’ODACC à l’époque, passe avec M. Aguiton qui était président du conseil général de la Manche et vice président du Conseil Régional. Aguiton a flashé tout de suite et il est venu nous voir. Nous arrivions au bout de notre histoire sur Hérouville-Saint-Clair et on cherchait un autre lieu. On en parle à Aguiton et il nous dit, moi, j'ai un truc à Saint-Lô. Vous allez le voir et vous me dites ce que vous en pensez. C'était un ancien garage, situé à l'emplacement actuel des archives départementales. C'était vraiment un super lieu. Il y avait des hangars, de quoi mettre tout notre matériel, une salle de répète, etc. Direct, on a dit banco et on est allé voir le maire, M. Dupuis, avec qui on a fait connaissance, avec Richard Catherine, l'adjoint à la culture, et avec Jean-Paul Mandon qui était directeur des affaires culturelles. Et c'est parti, comme ça. Ça s'est passé de façon simple, naturelle. Et pour les Nuits foraines, comment cela a-t-il démarré ? On a présenté ce qu'on savait faire, ce qui nous intéressait et très vite, on a parlé du festival, de créer un événement autour des arts du cirque. Cela a tout de suite accroché. Nous avons été hyper respectés dans notre projet artistique et notre place était très claire : on était les artistes. Et on avait toutes nos expériences des festivals dans lesquels on avait tourné. On savait donc ce qu'on ne pouvait pas Sylvain Vaugeois [Creative Commons by-nc-sa]
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imposer aux artistes qui allaient être invité : des accueils douteux, des merguez frites pendant trois jours, des conneries dans ce genre-là, etc. Sur le plan artistique, ce qui nous intéressait, c'était d'ouvrir au maximum, de donner pendant ces trois jours de festival une image du cirque dans sa diversité. Alors c'était vachement intéressant, parce qu'on avait à la fois de petits cirques familiaux, manouches, et à la fois des cirques complètement expérimentaux. Tout ça s'est mélangé, ça s’est rencontré. On avait une formule qui était super - et qui a été reprise dans des festivals après - qui était ce que l'on appelait le bœuf circassien, tous les soirs, une espèce de cabaret improvisé. On faisait le casting le matin. On travaillait pendant deux heures l'après-midi et le soir, ça partait. On a eu des moments extraordinaires. Je me souviens notamment d'un numéro avec un mec hyper classique qui faisait des équilibres sur rouleaux avec deux nanas, des clowns, hyper contemporaines. C'était grandiose. Quelle a été l'influence sur la ville ? L'identité de Saint-Lô à l'époque, c'était la capitale des ruines. C'était resté marqué. Je me permets de le dire parce que ça nous a été dit. Après une ou deux années, les habitants nous ont dit qu'on avait changé l'image de Saint-Lô. On n'était pas tout seul. il y avait un maire qui savait déléguer, un adjoint à la culture qui était super, Jean-Paul Mandon qui faisait un travail remarquable... Il s'est trouvé que cette équipe a pu réaliser des choses. Saint-Lô, c’est devenu autre chose, avec une image arts du cirque, avec ce festival, les Nuits foraines, qui était un point de repère pour tous les programmateurs de France. Tout le monde y venait aux Nuits foraines. C'était exemplaire. La première édition, tu t’en souviens ? Le premier soir, on avait commencé avec une compagnie qui travaillait en plein air et qui s'appelait Le Grand Céleste avec un grand portique en fer à cheval et qui avait fait quelque chose d'assez grandiose. Et on avait continué avec une soirée cinéma en plein air. On ne savait pas du tout du tout ce que cela allait donner. On était tous dans nos petits souliers. À 20 h 30 c'était noir de monde. On avait programmé deux films : La poupée de Bruno Romy, qui a été tourné d’ailleurs avec notre chapiteau, et La Strada de Fellini. L’association avec qui on travaillait avait donc amené tout le matériel de projection mais ils avaient un problème technique énorme et ils n’arrivaient pas à démarrer le projecteur. Alors qu’on avait plus d’une demie heure de retard, les gens ne bougeaient pas. On avait l’impression que toute la ville était là... Après, pendant trois jours, cela a cartonné, avec toute cette programmation éclectique. Ce qui était beau aussi, c'était le village de chapiteaux en pleine ville. Cela a été un grand moment pour Paradi et encore une fois je crois que ça reste assez exemplaire dans la mesure où il y a eu une très belle compréhension et une belle entente entre les différents partenaires de ces opérations là, et un grand respect des uns et des autres. Chacun était à sa place. Et cela a créé aussi un appel d'air au niveau des aides financières ? Autour de Paradi et de son projet artistique, il y avait une ville de gauche, il y avait un département qui était de droite, la région qui était de droite à l'époque, il y avait l'État, qui devait être de gauche aussi. Tout le monde s'était fédéré autour de ça. Il y avait donc des moyens qui étaient intéressants pour le festival et là aussi, tout s’articulait bien. Notre place dans le festival et le financement de tout ça était très très clair : il n'y avait pas de confusion entre la compagnie, la ville, le service culturel de la ville, etc. Du coup ayant ces moyens là et cette reconnaissance - parce que malgré tout, à un moment ça fait du bien d'être un interlocuteur - notre projet artistique et la manière dont nous l’envisagions dans un environnement social, politique, etc. étaient pris en compte. Et il y avait du répondant côté public... Oui, c'était magnifique et à tous les niveaux. On faisait beaucoup de choses en ville. Il y avait aussi un travail de formation, mais également sur les quartiers, etc. C'était génial. Je me souviens de bijoutiers, donc la bourgeoisie saint-loise, qui ne rataient jamais une prestation de Paradi. Dès qu’on passait p. 2
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devant leur boutique, on discutait le bout de gras. Et il se passait la même chose avec des gens du quartier de la Ferronière, beaucoup plus défavorisé. C'était assez beau cette mixité sociale. Le cirque permet ça aussi par ce que c'est un langage universel. Ayant des moyens, on a commencé à monter des spectacles comme Hop ma non troppo qui a vraiment cartonné. On tournait déjà beaucoup avant. On avait un duo que l'on jouait beaucoup en rue et qui marchait très très fort. Mais Hop ma non troppo a été un spectacle qui a vraiment tourné. Du coup, pour la ville, c'était bien, il y avait ce retour là aussi. Nous, on jouait le jeu à fond. À chaque fois que l'on allait dans une ville avec le chapiteau, on faisait un pot d'accueil avec des produits locaux, du camembert, de l'andouille de Vire, etc. On avait un fournisseur d'andouille excellent ! On parlait de Saint-Lô. Richard Catherine venait aussi souvent. On jouait vraiment le jeu d'être un petit peu les ambassadeurs de cette ville qui nous avait accueillie. C'était une belle période. Une belle symbiose entre une ville, une population, une compagnie, un territoire, parce que cela a débordé beaucoup Saint-Lô, et sans se sédentariser puisque nous tournions toujours. Et comment cela s’est-il terminé ? Tout a une fin. L'enseignement de tout ça, c'est que cela tient beaucoup plus aux personnes qu'aux projets politiques. Ce qui est fou aussi, c'est qu'en un rien de temps cela s'écroule. Quand Digard est arrivé, en quelques mois cinq ans de travail se sont écroulés. Les élus précédents étaient à leur place d’élus et ne se mêlaient jamais du travail artistique. Ce qui ne fut pas le cas quand Digard est arrivé. C'est d'ailleurs pour cela que ça a clashé. On ne pouvait pas dire que c'était un homme d'une grande culture ou d'une grande curiosité artistique. Il y a eu un autre fait aussi qui a dû jouer d'une manière ou d'une autre : j'ai eu un gros clash avec Lerachinel qui était à l'époque dans les hautes sphères du Front National. J'ai refusé publiquement de boire un pot de l'amitié avec lui. Cela se passait à Canisy. Je suis sorti et tout le cirque m'a suivi. Cela a fait un gros pataquès et je pense que les élus de tout poil n’aiment pas qu'on touche à un autre élu, quel que soit son bord politique. Après, je conçois que c'était un peu maladroit et un peu épidermique comme réaction… Je ne suis pas sûr que cela a joué mais je le pense fortement quand même. Et vous vous êtes retrouvés à Cherbourg ? Après, les choses sont devenues très compliquées. Sur notre lancée, on était parti sur la création d'un Centre régional des arts du cirque à Saint-Lô. J'avais bossé comme un malade sur ce projet là et on avait tout le financement, jusqu'au moment où ça a clashé. Aguiton ne voulait pas que ça quitte la Manche et il avait raison. Il a donc fait des pieds et des mains pour que ce soit Cherbourg qui accepte d'accueillir ce Centre régional des arts du cirque. Cherbourg n'était pas demandeur du tout et lorsque cela a été acté, il n’était plus question que ce soit un artiste qui soit directeur artistique. Cela voulait dire que pour nous, compagnie initiatrice et constructrice de ce projet, nous nous retrouvions compagnie associée. C’est Jean Vinais qui a été placé à ce poste et avec qui cela ne l’a pas fait très longtemps parce qu'on n'était pas du tout sur de la même longueur d'onde. Là aussi, c’est intéressant de voir comment les choses peuvent se détourner, évoluer… Comment un projet initié par des artistes peut être confisqué, d'une certaine façon, et vidé de son sens. Parce que ce qui s'est passé sur Cherbourg ensuite avec la Brèche, cela n'a rien à voir avec ce que nous aurions fait. C’est-à-dire ? Ce qui nous intéressait, c'était ce qui se passait à Saint-Lô, ce brassage à la fois des genres artistiques, ces rencontres, ces télescopages entre des esthétiques totalement différentes, entre des histoires complètement différentes, et que la population soit là... Je me souviens par exemple des discussions très fortes à la sortie de certains spectacles, notamment le Cirque Baroque qui avait monté une adaptation de Zadig de Voltaire qui était surprenante. Certains avaient trouvé ça génial, d'autres disaient que ce n'était pas du cirque, etc. C'était ça qui m'intéressait.
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Et quelle a été la direction prise à Cherbourg ? En fait, la Brèche, c’est devenu un truc avec une seule esthétique : celle du cirque hyper-contemporain, expérimental, avec un côté très élitiste. Non pas que ces démarches là ne soient pas intéressantes, mais cela se réfère plus à la danse qu’aux racines du cirque. Moi, ce qui m’intéressait, c'était justement de mettre tout ça en perspective. D'abord, parce que tu ne peux pas pratiquer un art en ignorant l'histoire de cet art là, ça me paraît absurde. Et puis parce que ses évolutions sont vachement belles : des numéros ultra traditionnels aux choses très expérimentales, l'introduction du texte dans le cirque, toute l'évolution des musiques de cirque, les choses très épurées, etc. Je trouve ça très intéressant parce que cela démystifie un petit peu l'artiste dans sa démarche un peu cérébrale. Je trouve qu'il y a beaucoup de ça dans le cirque contemporain d'aujourd'hui. Il faut penser son art, c'est évident, mais il ne faut pas trop se la péter non plus. Avant tout, on fait ça le plus sérieusement du monde, mais on ne se prend pas trop au sérieux. Et dans les jeunes générations de jeunes artistes qui sortent du CNAC notamment, tout ce qu'on peut voir à la Brèche, ça manque de quelque chose, dans le travail... C'est intéressant, à mon avis, quand c'est mis en perspective, en contradiction avec d'autres formes, d'autres esthétiques, avec d'autres démarches. Mais quand tu n'as que ça, ça m'emmerde un peu. Une telle relation avec une ville et un territoire, ça pourrait se refaire ailleurs ? Pendant pas mal d'années après ça, après avoir quitté Cherbourg, on a monté une structure qu'on appelait « espace culturel nomade » dont l'idée était de reprendre un petit peu ce qui s’était passé à Saint-Lô, mais en itinérance et sur des territoires cernés. On a vécu grâce à cela des choses magnifiques, tant sur des quartiers que sur des territoires très ruraux. L'idée, c'était d'avoir des installations relativement longues, trois semaines ou un mois, de donner nos spectacles bien entendu, mais de proposer également autre chose, que notre chapiteau devienne un lieu d'accueil pour des compagnies, les artistes du coin, pour des concerts, des bals, etc. Nous proposions aussi des artistes que l'on aimait bien et on les programmait sous notre chapiteau. On faisait des choses du type repas de village sous chapiteau où chacun amenait sa bouffe et où c'était l'occasion de se rencontrer vraiment entre gens du cirque, artistes et public. On a eu de super bons moments. C'est un petit peu dans ce cadre-là qu'on a monté la roulotte bibliothèque. L’idée, c’était de mettre le livre et l'écriture en rapport avec tout ça. Et sous différents aspects : historiques, romanesques, poétiques, etc. Cette roulotte était un peu un satellite du chapiteau qui allait dans les petits hameaux et petits villages alentour, les écoles, les quartiers, des choses comme ça. On a eu des moments superbes, notamment dans une toute petite communauté de communes vers Pervenchères, un tout petit patelin complètement perdu. On y est allé quatre années de suite. On venait chaque année au printemps et au bout de deux ans, les gens nous attendaient. C'était super agréable. On a eu un accueil incroyable, on se sentait attendus et on apportait des choses. On avait de super rapport avec la population. Il y avait un café / tabac / épicerie / restaurant qui était un lieu magnifique où on allait souvent. Un dimanche midi, il devait être 13 h 30, le patron nous dit “je vous laisse les gars et je vous laisse les clés, vous fermerez”. Et pourquoi avoir interrompu cet expérience d’“espace culturel nomade” ? Le conseil général de l'Orne à arrêté ses financements parce qu'on ne tombait pas dans leurs cases et parce qu'on n'était pas une compagnie de l'Orne. C'est dommage parce qu'au bout de quatre ans, il y avait vraiment un truc fort qui se passait. On était attendus, les gens faisaient eux-mêmes des propositions, et ça commençait à brasser large. Cette petite communauté de communes devenait aussi un point d'attraction. Il faut quatre ans pour construire un truc comme ça. Surtout quand tu arrives dans des territoires complètement vierges où les gens ne savent pas ce que c'est que le cirque où ils en ont des images complètement archaïques. À un moment donné, ça devient très compliqué financièrement. Ce genre d'opération, ça ne peut tenir qu'avec de l'argent public, c'est évident. Il faut des aides des communautés de communes, mais elles n'ont quasiment pas de ronds, des départements et de la région, qui en ont de moins en moins, etc. Ce qui m'a toujours mis en colère - et je me suis p. 4
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toujours battu pour ça sans grand succès - c'est que le travail qu'on faisait était complètement dans les discours qu'on pouvait entendre de la part des responsables, des élus à la culture : culture de proximité, diversité, lien social, développement durable... Nous étions en plein dedans, avant même que l'on commence à causer de tout ça. On s'était engagé là-dedans parce qu'on s’y sentait bien et que notre travail prenait son sens. Du coup, c'est délirant. D'un côté, tu te reconnais complètement dans les discours des responsables culturels, des élus, etc. Et d'un autre côté, ils ne voient pas le travail que tu fais ou ils ne veulent pas le voir. Au bout d'un moment, on ne pouvait plus, parce qu'il n'y avait plus de financements. Ce dont on s'aperçoit, c’est que nous étions sur plusieurs types de dispositifs, sur l'aménagement rural, sur le développement durable, sur la culture, sur l'animation socioculturelle... mais eux ne sont pas capables d'établir des passerelles ou de construire quelque chose de transversal. Chaque secteur à ses objectifs bien parallèles et dès que tu développes quelque chose qui couvre plusieurs secteurs, ça ne fonctionne pas. Ou alors, c’est possible aussi, on n'a pas su convaincre. Mais en même temps, on l’a fait : qu'est-ce qu’il faut dire de plus ? Nous avions nos bilans chaque année, les actions qu'on faisait, les populations qui étaient touchées, etc. Pas de regrets ? Je regarde tout cela, mais je ne suis pas aigri du tout, j'ai passé des moments magnifiques et des rencontres superbes. Notre roulotte bibliothèque fonctionne encore, j'ai ce petit bouquin qui doit sortir, et l'année prochaine, je vais remonter un petit solo de rue que je peux travailler tout seul, à la manche, au chapeau, à la tchatche, très proche du public et vraiment je me régale avec ça. Le spectacle qui ne demande rien à personne sauf l'autorisation de s'installer, en toute simplicité. J'ai vraiment envie de ça. Le bouquin, c'est l'aboutissement du travail sur la bibliothèque nomade ? Non, en fait, en 30 ans de tournées, j'ai toujours écrit et noté des petites choses. Il y a deux ans, j'ai repris tout ça et je l’ai remis un peu en forme. Cela donne une série de textes assez courts, et même très courts pour certains, deux phrases, qui sont un peu des flashs de la vie nomade. Cela parle plus de la vie du spectacle et des campements que du travail artistique vraiment. Je sais que pour moi les deux étaient indissociables. Bien sûr, j'adore la piste et le travail artistique, mais c'est aussi un choix de vie énorme. Cela m'a toujours plu ce côté nomade, convois, caravanes, montage et démontage du chapiteau, les chevaux... Ce sont des choses qui restent magiques pour moi. Donc, ces petits textes là ce sont de petits moments de vie de cirque, des petites gamberges que j'ai pu avoir à certains moments, avec des photos de Jean-Pierre Estourné et Jean Marc Piel. C'est un petit bouquin, mais c'est un regard sur le cirque qui est personnel et sensible. Propos recueillis le 1er octobre 2011 par Sylvain Vaugeois. Vous pouvez retrouver une version condensée de cet entretien dans le n°8 de Territoire d’expression, magazine culturel manchot gratuit. Le livre « Petites histoires de cirque » de Jean-Christophe Hervéet paraîtra chez LSAA-éditions début décembre 2011. + d’infos ici : www.lasauceauxarts.org
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