MON CARNET DE DIVAN

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« Mon carnet de divan » a été conçu avec la collaboration de Marie-Jean Sauret. Marie-Jean Sauret, psychanalyste et professeur de psychologie à l’université de Toulouse-ii, a publié de nombreux ouvrages dont Lacan, le retour à Freud avec Michel Lapeyre, Entreprendre une psychanalyse avec Marie Révillion, et Freud et l’inconscient, aux « Essentiels Milan ».

Remerciements à Michel Lapeyre pour ses conseils avisés. M.-J.  S.

Illustration du divan par Laurence Bar

www.editionsmilan.com © 2008 Éditions MILAN – 300, rue Léon-Joulin, 31101 Toulouse Cedex 9, France. Droits de traduction et de reproduction réservés pour tous les pays. Toute reproduction, même partielle, de cet ouvrage est interdite. Une copie ou reproduction par quelque procédé que ce soit, photographie, microfilm, bande magnétique, disque ou autre, constitue une contrefaçon passible des peines prévues par la loi du 11 mars 1957 sur la protection des droits d’auteur. ISBN : 978-2-7459-3493-2 Dépôt légal : 3e trimestre 2008 Imprimé en Chine



Sommaire

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Je prends la parole par écrit. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Autoquestionnaire n°1. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Autoquestionnaire n°2. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Gribouillage n°1. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Autoquestionnaire n°3. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Gribouillage n°2. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Autoquestionnaire n°4. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Gribouillage n°3. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Autoquestionnaire n°5. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Et maintenant ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cahier documentaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Petit dictionnaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bibliographie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Je prends la parole par ĂŠcrit



Le cahier documentaire Les termes figurant dans le glossaire sont signalés par un astérisque à leur première apparition dans l’ouvrage.


Ainsi est née la psychanalyse !

Mon carnet de divan E

t la psychiatrie devint médecine de l’âme. Du cogito ergo sum à l’hypnose. Quand la parole vint à Emmy. Freud, l’inventeur. Faire parler l’inconscient.

Et la psychiatrie devint médecine de l’âme

Jusqu’au XVIIe siècle, la clinique (méthode de diagnostic par l’observation directe des symptômes) était une clinique médicale qui ne distinguait pas les maladies de l’âme de celles du corps et de ses organes. Mais en réduisant les maux du corps à un savoir scientifique, la clinique médicale a buté sur certaines pathologies, des pathologies que la science était impuissante à expliquer. C’est à la faveur d’une remise en cause des savoirs accumulés que la médecine de l’âme a émergé des travaux de Descartes (1596-1650) : elle va traiter l’âme comme un autre corps dévolu à la métaphysique.

Du cogito ergo sum à l’hypnose*

Toutefois, dans sa démarche de doute méthodique, Descartes est contraint d’admettre une certitude : il existe un sujet* qui peut douter de tout. C’est le célèbre cogito ergo sum (« Je pense, donc je suis »). Le sujet qui énonce cela est le sujet de la science moderne. Mais, dans le même temps, son existence propre devient aussi un fait scientifique, c’est-à-dire un objet d’étude en lui-même. En conséquence, l’homme, quand il est étudié, est réduit au silence.

Quand la parole vint à Emmy

Pour pallier à cet inconvénient majeur et adopter une démarche d’objectivation, le neurologue et psychiatre français Jean Martin Charcot (1825-1893) mena les premières expériences d’hypnose sur des patientes hystériques. Sigmund Freud (1856-1939), psychanalyste, reprit les travaux de Charcot et remarqua que, dans des cas de symptômes* corporels (certaines paralysies, maux de tête…), le sujet était malade à cause d’une représentation qu’il s’était construite ou d’une parole oubliée et pourtant active. Par l’hypnose et la suggestion*, il tente

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de rendre conscient le souvenir qui cause la maladie. Or, il constate que cette pratique a des effets. Donc, la parole est à même d’agir sur les maux. C’est la base de la psychothérapie.

Freud, l’inventeur

Au cours de ses expériences, Freud remarque que certains sujets ne se laissent pas hypnotiser. Il remarque également que d’autres, même hypnotisés, ne répondent pas à la suggestion. Ils témoignent d’une résistance*. Freud s’interroge sur ce mystère. Il en découvre les clés lors de sa rencontre avec Emmy von N. Alors qu’il l’interroge sur les maux qui la font souffrir, elle lui demande de se taire et de la laisser parler. Avec elle, il découvre non seulement qu’il n’est pas nécessaire de recourir à l’hypnose pour faire remonter des souvenirs inconscients, mais aussi qu’il convient de laisser le patient aussi libre que jamais de parler et d’interpréter. C’est la première fois dans l’histoire de la médecine que la parole est rendue au sujet. C’est le sujet qui s’explique sur son rapport au monde, source de maux, et c’est le psychanalyste qui se laisse enseigner.

Faire parler l’inconscient*

Fort de ses conclusions, Freud invente un dispositif clinique inédit basé sur le principe de l’ « association libre* ». La tâche proposée à l’analysant* est de dire tout ce qui lui vient à l’esprit, même les « bêtises ». La consigne donnée par l’analyste est : « Parlez, dites ce que vous voulez ! » tandis que lui-même se livre à la pratique de l’écoute flottante*. Elle consiste pour le psychanalyste à écouter ce que dit l’analysant sans privilégier aucun sens. Par ce dispositif, Freud a inventé la psychanalyse.


Mon carnet de divan

Ça, moi et surmoi*, c’est encore Moi

Après avoir défini la tripartition inconscient, préconscient et conscient, Freud introduit les concepts de ça, moi et surmoi. Le ça est le siège de ce qui a trait aux pulsions* (agressives, sexuelles) et des contenus refoulés. Il appartient au domaine de l’inconscient. Le moi se situe au contact du monde extérieur, à travers les expériences. Il est la façon dont la personne imagine sa propre personne (exemple : moi je…). C’est pourquoi on dit que le moi est une instance imaginaire. Le surmoi se forme par l’intériorisation des interdits que l’individu rencontre au cours de son développement, tels que les interdits parentaux. Il représente aussi le versant paradoxal de la culpabilité.

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“Je” fantasme*

En proposant la liberté de parole à ses patients, Freud note que leur liberté est relative. En effet, pour se définir, les patients sont obligés de passer par les mots de l’Autre* : même si la parole d’un sujet est singulière, dès sa naissance son langage est déterminé par ses parents, son entourage, sa culture… D’autre part, la psychanalyse va découvrir qu’il n’existe pas de savoir qui pourrait le définir dans sa totalité. Dès lors, il apparaît que « faire parler l’inconscient » dévoile un paradoxe fondamental : l’inconscient est justement un savoir qui ne peut s’approprier. Dans sa vie quotidienne, le sujet comble ce manque en élaborant des réponses et des solutions à la question de ce qu’il est. En réalité, il se leurre : plus il apporte de réponses, plus il s’éloigne de ce qu’il est, car la raison de ce trou dans le savoir, c’est le sujet lui-même. La psychanalyse dit que ce déficit ne peut être comblé. Elle propose donc l’expérience suivante : permettre à un sujet, qui vient poser la question de ce qu’il est, de tirer les conséquences du fait d’être un être* parlant. Celui qui souffre de ces conflits inconscients peut suivre une psychanalyse. Parlant de son malaise, il remontera jusqu’à la cause logée dans le fantasme.

Pour Récapituler . . .

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