LA RELATION
1 LIVRET
PARENTS ECOLE
1 DVD
C O L L E C T I O N
LES enquêtes
DU PROFESSEUR ZOULOUCK
R L’ENQUÊTEU IDENTITÉ DE k uc eur Zoulo uglofsheim Nom : Profess août 1965 à K 3 le : ce an Date de naiss n (67) 1 509 013 Lieu : Bas-Rhi 1 65 08 67 09 : e al ci so té N° de sécuri 5 enfants mille : marié, fa de n io at u Sit artemental nquêteur Dép E : n io ss fe Pro obtenu les TICULIERS qu’il n’a pas s SIGNES PAR or al r eu ss mmun à ler Profe ansports en co tr s Se fait appe le e st te déplace ailleurs, dé onsieur ne se m , diplômes. Par up co u D mode omiscuité. acun sait, un ch e m cause de la pr m co t, fière qui es ). Il est donc qu’en montgol cause du vent (à e ir to éa al très de transport ail... retard au trav en t en uv très so OLOGIQUES .. UES PSYCH IQ T lait, irritable. IS R É T C CARA ns, soupe au ço le eu de ur r he eu donn er. Mal Prétentieux, che à progress er ch re et pè t an un pend Zoulouck est A bon fond ce ur les siens), po t (e à lui-même i lu ur coup été livré sement po au be a il , ge al à élever déchar ué, il a du m défaillant. À sa uq éd é ét s iers sur ’ayant pa charge volont dé étant petit. N se il , up co s tâches fants. Du l’éducation, de ses propres en de au ve ni es ces ibiche) au es... Pour tout os ch sa femme (B es tr au r la Bide tant d’ soufflantes pa s de t ménagères et en m re end réguliè raisons, il se pr tion. biche en ques
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C O L L E C T I O N
LES enquêtes
DU PROFESSEUR ZOULOUCK
Présentation de l’enquête Ce document présente les résultats d’une enquête menée entre fin 2010 et décembre 2012 sur les villes de Wattrelos et Lomme. C’est le REAAP Lille-Roubaix-Tourcoing (Réseau d’Ecoute, d’Appui et d’Accompagnement à la Parentalité) de la CAF du Nord qui a sollicité l’association Laisse Ton Empreinte pour créer des outils pédagogiques autour de la relation Parents/Ecole. Au total, 156 personnes ont été rencontrées : 67 parents, 53 enseignants (28 du premier degré, 25 du second degré) et 36 professionnels (centres sociaux, halte-garderie, club de prévention, maison de parents...). De ces témoignages récoltés émergent des constats qui donnent au final une vision assez préoccupante de l’état de la relation entre l’école et le monde extérieur : celle d’une forteresse assiégée par le flot de peurs, d’attentes, mais aussi de reproches et de malentendus qui émanent de la part des parents et auquel il est souvent difficile pour l’enseignant de faire face seul. Parallèlement, il arrive que certains enseignants commettent des maladresses qui provoquent des réactions épidermiques chez les parents. Heureusement, on voit aussi que dans chaque établissement où les équipes éducatives se serrent les coudes au quotidien pour créer du lien et faire tomber les barrières, la relation s’améliore notablement. Et les effets sur les enfants s’en ressentent instantanément au niveau du travail et de leur comportement. Comme si les jeunes n’attendaient que ça en fin de compte : que les adultes s’entendent pour retrouver leur place d’enfant. Concrètement, deux outils pédagogiques ont été créés (voir p. 43) : - ce rapport d’enquête + DVD (le DVD présentant de façon résumée et humoristique les différents malentendus et types de projections qui viennent perturber la relation parents/enseignants...). - le Livret A, guide éducatif pratique et convivial qui définit quelques repères éducatifs de bons sens (qui vont de la petite enfance au collège) pour nous aider à construire l’autonomie de nos enfants.
Si vous voulez bien me suivre !
Sommaire 1. Deux mondes qui se rencontrent mais ne se comprennent plus 2. La violence du système scolaire a laissé des traces 3. Une bonne relation est possible : conditions de réussite 4. Pour aller plus loin 5. Pour aller plus haut
6 16 24 30 36
Annexe : Jonny Wilkinson et l’importance de la règle Conclusion et préconisations
40 42
5
CHAPiTRE 1
DEUX MONDES QUI SE RENCONTRENT mAIS NE SE COMPRENNENT PLUS la relat ion parents-école s’est
Examinons les
Pour commencer, je vous suggère
détériorée ces derniers temps.
raisons de cette
de lire attent ivement l’encadré
elle est source de nombreux
détériorat ion si vous
c i-dessous. IL eST à la base de
malentendus, donc de conflits
le voulez bien.
l’argumentat ion de ce premier chapitre.
potent iels.
Le monde a changé, la société s’est fragmentée, individualisée, les écrans de toutes sortes ont envahi l’espace, beaucoup de familles ont éclaté, les problèmes d’éducation se multiplient, le rapport à la loi et à l’autorité a changé. Mai 68 est passé par là mais pas seulement... Du coup, les enfants sont de plus en plus difficiles à gérer. En fait, cette mutation profonde de la société entraîne une perte de repères généralisée (sans compter la crise économique qui accentue tous ces phénomènes). Pendant ce temps, les sources de décalages ont augmenté entre profs et parents tandis que les possibilités de dialogue semblent s’amoindrir au fur et à mesure que l’enfant grandit. Face à ce flot d’angoisses, de difficultés de toutes sortes, l’école sert souvent de déversoir. Les problèmes personnels s’infiltrent, franchissent les grilles et les enseignants qui sont en première ligne ne savent pas toujours comment endiguer le cours de ce fleuve tumultueux. L’école prend parfois l’allure d’une forteresse assiégée. Comme certains ont tendance à chercher systématiquement la petite bête, la tension monte et on ne se passe plus rien !
Le monde a changé
Les écrans envahissent l’espace
Ça nous bouffe de l’intérieur, ça
La crise est là, économique mais
La télé détruit les êtres humains,
renforce le sentiment d’être jugé,
aussi dans les têtes. On ne sait
c’est une drogue dure ! Quand on
on se compare à ceux qu’on voit
plus où on va, ni à qui se fier. On se
couche les gosses, on n’est pas
dans le petit écran, on se dévalo-
méfie de tout le monde, y compris
avec eux car on pense qu’on est
rise et parfois, ça finit par détruire
ceux qui sont censés nous mon-
en train de louper quelque chose !
la vie de famille. C’est puissant
trer le chemin... Un père
Ça court dans la tête et moi j’ai
comme phénomène ! Les gens
failli devenir fou à cause de ça.
vivent dans la télé et nous on vit à
‘‘
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C’est avec ça qu’on franchit les
ans. C’est comme si certains pa-
déclenche des tas de frustrations.
portes et qu’on va loin ! Une mère
rents ne savaient plus ce qui se fait
‘‘
ou pas. La mère dit : « c’est lui qui ne veut pas dormir tout seul ! » et l’enfant répond : « c’est maman qui est inquiète ». Dans ces caslà, on répond à la mère : « si vous continuez comme ça, à 16 ans, il va vous taper dessus votre fils ! Il faut le remettre à sa place d’enfant et vous, reprendre votre place d’adulte ! ». Une direction de collège
Un père
‘‘
On a des enfants qui arrivent avec
Le statut et la place de l’enfant
la tétine en moyenne section et
ont changé et ce phénomène
on est obligé de préciser aux pa-
s’est amplifié avec l’apparition de
rents que ce n’est pas à nous de
nouveaux objets de consomma-
faire la coupure. C’est à eux de
tion : portables, tablettes, ordis,
couper le cordon, bon sang ! On
qui donnent aux enfants dès leur
voit aussi des parents qui n’osent
plus jeune âge l’illusion qu’ils sont
pas dire à leurs enfants qu’ils les
autonomes et peuvent se passer
laissent à la cantine et qui nous
des adultes. Un professionnel
laissent gérer le problème. Tout
‘‘
Avec le portable, certains gosses de 6ème ont accès à des sites porno ou à des images extrêmement violentes alors qu’ils n’ont aucun recul pour les recevoir. Ils y viennent souvent à cause de la surenchère, pour jouer les grands devant leurs copains, et c’est catastrophique ! Un père
‘‘
Il y a pas mal de parents à qui on
faut voir comment l’enfant vit ce
est obligé de rappeler sans cesse
sentiment d’abandon, de trahi-
les règles. « Non madame, il ne
son, de mensonge ! Certains se
faut pas rentrer votre poussette dans les couloirs ». « Non monsieur, ce n’est pas à l’institutrice de venir chercher l’enfant dans la voiture quand vous êtes garés en double file ! ». « Non monsieur, vous n’avez pas à venir parler aux autres enfants dans la cour pour défendre votre fils ou leur faire la morale ! ». Une directrice d’école
rent sur le dos de l’école. Je ne sais pas si c’est le contrecoup de 68, mais on a un sacré héritage ! Depuis
quand
contraindre
ou
mettre des règles à son gamin, ce serait ne plus l’aimer ? Une direc-
trice d’école
‘‘
Les problèmes d’éducation se multiplient
Difficultés à mettre des règles Des enfants jouent à la Play Sta-
Il y a eu un basculement. Avant il
tion en maternelle ! On en a vu qui
y avait un profond respect pour
jouaient avec leur père à des jeux
ceux qui détenaient le savoir. D’ail-
interdits aux moins de 18 ans en
leurs, on disait le Maître ! Avant tu
moyenne ou grande section ! C’est
prenais une claque du prof, t’en
la génération Tanguy. On a des
reprenais deux chez toi. Un pro-
parents encore enfants, souvent
fessionnel
irrespectueux qui demandent ou
‘‘
Certains parents jouent les sévères devant les profs, mais une fois à la maison ou dans la rue, on voit bien qu’ils sont débordés et qu’ils n’arrivent pas à leur mettre de limites. Ça se voit à la façon
‘‘
ça pour éviter le conflit. Mais il
débarrassent de leur rôle de pa-
CHAPiTRE 1
travers eux par procuration et ça
‘‘ C’est vrai que l’éducat ion, c’est un sacré problème de nos jours !
exigent beaucoup, mais à qui il est très difficile de demander. J’ai un papa qui lorsque je lui ai rapporté la grossièreté énorme qu’avait dit son fils en classe m’a dit qu’il était fier ! Une enseignante
‘‘
dont leurs enfants leur parlent. Or
Il y a beaucoup d’enfants qui dor-
le langage, c’est très important.
ment avec leur mère jusqu’à 12-13 7
On fait à la place de l’enfant
parce qu’on ne lui apprend pas à
On n’aide pas l’enfant à grandir en
gérer sa frustration ? La grande
faisant à sa place. Ils ne sont pas
question éducative n’est-elle pas
assez patients les parents. C’est
là ? Quelle culpabilité et quelle an-
un vrai travail la construction de
goisse y a-t-il derrière tout ça pour
l’autonomie ! Certains disent que
que les parents n’arrivent plus à po-
leur enfant est propre alors qu’il
ser un cadre sécurisant pour l’en-
ne l’est pas ! Ils mentent ou sont
fant ? Une professionnelle
dans le déni. Peut-être y a-t-il une forme de honte derrière tout ça…
Une directrice d’école
‘‘
‘‘
Des enfants difficiles à gérer On constate qu’il y a de plus en plus
N’oublions pas que
Je sais que j’ai tendance à faire à
d’enfants agités, qui ne tiennent
beaucoup de familles
la place de mon fils et qu’à cause
pas en place, qui s’ennuient vite.
de ça, il manque de confiance en
Des enfants compliqués à gérer,
lui. Il n’est pas rassuré et sa façon
qui parlent mal, qui perturbent la
de traduire son insécurité, c’est
vie de classe. Et notre école qui est
de vibrer tout le temps comme s’il
normative a souvent du mal à gérer
n’était pas sorti de l’œuf. Il cherche
ce profil d’enfant. Un professionnel
les autres, se les coltine. C’est sa
‘‘
façon d’exister. Je ne le laisse rien faire tout seul, je marche au chantage : « si tu ne fais pas ci, t’auras
pas ça ! ». Ce n’est pas une bonne façon de faire, je sais. Il faudrait que je lui apprenne à aller à l’école seul, mais ça me fait trop peur, avec tout ce qu’on entend ! Une mère
‘‘ Le phénomène de l’enfant roi Dès la crèche, le phénomène de l’enfant roi se développe. On voit
Mon fils, il ne prend aucune note dans son cahier de texte, il ne veut pas travailler. Pourtant il est intelligent, mais on dirait qu’il ne veut pas. Il n’accepte aucune contrainte, il n’aime pas ce qui est scolaire. Il veut faire le minimum et trouve qu’il y a des choses qui ne servent à rien. Une mère
‘‘
gosse leur biberon de coca ou qui
Les sources de décalages augmentent
changent leurs horaires de boulot
L’école est en arrêt sur image sur
pour pouvoir laisser le petit faire
l’ancien temps. Avec presque les
sa sieste à la maison sous pré-
mêmes tables et chaises en bois, la
texte qu’il ne veut pas la faire à
même difficulté à évoluer et à être
l’école. Je connais une maman qui
dans son époque. Elle a tendance
n’endort son fils que dans la pous-
à se méfier systématiquement de
sette, sans quoi il hurle. Du coup
ce qui vient de l’extérieur et re-
à la crèche, si on ne le met pas
jette ça comme si c’était un virus.
dans sa poussette, il n’arrive pas
Sans parler de sa vision de l’entre-
à dormir. Il crie, pleure et gêne les
prise : c’est simple, c’est l’empire
autres. Pourquoi en sommes-nous
du mal ! Sauf que les profs n’y ont
arrivés à cette situation où dès le
jamais foutu les pieds. Un père
berceau, c’est l’enfant qui décide
‘‘
des parents qui laissent à leur
8 | LTE | LA RELATION PARENTS/ECOLE
sont éc latées et que ça joue forcément sur le comportement des gamins. Surtout quand les parents sont en conflit.
CHAPiTRE 1 dans certaines familles, il paraît qu’on est prof de père en fils.
De temps en temps, les ensei-
de personnes issues des catégo-
Pour les parents, on est vraiment
gnants oublient que ce ne sont
ries populaires qui avaient des co-
des nantis avec nos jours de va-
que des gosses ! On dirait qu’ils
des communs avec les familles. Il
cances et nos salaires. L’autre
n’ont jamais été des enfants, qu’ils
y avait des logements de fonction
jour, sans m’en rendre compte, je
n’ont jamais fait de petites bêtises.
aussi qui permettaient aux insti-
me suis garée sur une voie de bus.
Peut-être que les profs ont toujours
tuteurs d’habiter dans les mêmes
Et bien un parent qui l’avait vu ne
été de bons élèves et qu’ils ne
quartiers que les familles et ça
m’a pas prévenue mais a appe-
savent pas ce que c’est que d’être
jouait sur le lien social. Là le fossé
lé les flics en disant : « elle a les
un peu turbulent ? Le décalage, il
s’agrandit, il y a davantage de ju-
moyens, elle ! ». Une enseignante
vient aussi de là, non ? Un père
gement. Bien sûr, il y a des excep-
‘‘
Les profs sont un monde à part Parfois, les parents, on leur parle un jargon qu’ils ne comprennent pas. C’est notre défaut. Il faut parler plus simple sans quoi on les infantilise, on les remet dans une position d’échec, un peu comme si on continuait à leur faire la leçon. Et puis les enseignants se marient entre eux, idem pour les CPE, les principaux... Sauf exception, on est tous d’anciens bons élèves ! C’est notre monde l’école, on ne l’a jamais quittée. On parle tous le même langage sans se rendre compte que c’est une langue à part, vu qu’on vit tous dans le même monde, le monde de l’Education Nationale ! Une CPE
‘‘
tions, mais on sent que c’est une tendance lourde. Le décalage s’accentue. Ceux avec qui ça marche sont ceux qui sont implantés dans le quartier depuis longtemps, qui paient de leur personne, qui peuvent fédérer autour d’eux. Heureusement qu’il en existe encore ! Un professionnel
‘‘ De grosses difficultés de vie Les problèmes auxquels doivent faire face certains parents dépassent l’éducatif, comme les problèmes de misère, de chômage... Certains sont dans une forme de survie et leurs gosses également. Ils sont loin des problèmes pédagogiques posés aux enseignants. A la limite, quand il voit que sa mère n’a plus un sou pour faire la soupe, l’enfant s’en fout un peu d’ap-
Il y a moins de codes communs
prendre à lire. Il a d’autres choses
Avant, il y avait davantage de mi-
en tête. Une directrice d’école
litants chez les enseignants, plus
‘‘
‘‘
L’école a parfois sous-estimé les phénomènes de harcèlement On minimise moins les phénomènes de bouc émissaire, il était temps ! Avant, quand un gosse se faisait taper dans la cour de l’école, les enseignants disaient : « c’est
pas grave, ils font ça pour s’amuser, c’est pas méchant ! ». Mais qu’estce qu’il leur fallait pour qu’ils réagissent ? Je me rappelle en CM2, mon fils qui était 1er de sa classe s’était fait sauvagement agressé par une fille de sa classe qui voulait lui faire manger le macadam. Elle l’avait traîné sur plusieurs mètres, la figure sur le trottoir. Il était à moitié défiguré. La fille ne se rendait compte de rien, elle avait fait ça en toute inconscience. Elle disait : « oh ça va, il n’est pas
mort ! ». Une mère
‘‘ 9
Pour c lore ce chapitre, voic i le témoignage d’une mère de famille qui résume très bien la situat ion.
‘‘
Une relation électrique, voire impitoyable Il n’y a pas longtemps, mon fils a eu une altercation avec un autre enfant. Je sais que ce n’est pas un ange, qu’il est instable, joueur, mon fils. Mais il me disait que cet enfant-là le harcelait. Bref, ils ne s’entendaient pas, jouaient tout le temps au chat et à la souris. Un jour, ce gosse a claqué la tête de mon fils et les pompiers ont dû venir à l’école. Et après il y a eu l’hosto en urgence. Le souci, c’est qu’on m’avait dit qu’il allait être exclu le gamin. J’ai été déçue ! En même temps, je me rends bien compte que c’est qu’un gosse, et sa maman, la pauvre, quand on la voit, elle rase les murs, baisse la tête... Ce qui me déçoit en fait dans cette histoire, c’est que ça ne bouge pas. Le gosse est toujours là et nous, on n’a eu aucune information. Mais si ça ne bouge pas, comment voulez-vous que le gosse change de comportement ? Peut-être que les parents ont été convoqués, peut-être qu’ils ne sont pas venus mais nous, tout ça, on ne le sait pas, et du coup, j’ai l’impression qu’il n’y a rien de fait, qu’il n’y a pas de réparation. Il n’y a pas assez de communication. Résultat des courses, c’est mon conjoint qui a attrapé la maman en dehors de l’école. Ça n’a pas dérapé mais ça aurait pu. C’est pas normal que ce type de problème se résolve entre les gens sur le trottoir. En fait, les problèmes familiaux débordent sur le territoire de l’école et c’est compliqué pour tout le monde. Faut reconnaître que nous parents, on a aussi notre part de responsabilité. L’autre jour, les enfants ont fait une sortie et ils ont pris un orage violent juste avant d’arriver à l’école. Et bien j’ai vu une maman agresser la maîtresse et faire tout un scandale. Comme si l’instit pouvait être responsable de l’orage ! En fait, la mère en question n’avait mis à sa fille que des sandalettes et un legging. Pourtant, elle savait pertinemment qu’ils partaient en forêt et que le temps n’était pas bon. C’était juste pas une tenue adaptée ! Ça doit être repris aussi tout ça. La relation parents enseignants est devenue impitoyable et désormais, on ne se laisse plus rien passer. C’est comme si on n’avait plus confiance en l’autre. Pourtant on est tous des adultes ! Il faudrait se parler, dire ce qu’on attend les uns des autres, se mettre d’accord sur des règles communes. On ne responsabilise pas assez nos enfants et du coup, on se rejette la faute et on se parle mal. Si nos enfants sont électriques à ce point, et j’inclus le mien, c’est peut-être aussi à cause de tout ça. Une mère de famille FAUT VOIR COMME ON NOUS PARLE !
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CHAPiTRE 1 En résumé et de façon un peu caricaturale
15
Conclusion et Préconisations Face à la mutation à laquelle nous assistons aujourd’hui qui provoque une perte de repères généralisée ainsi qu’un questionnement profond de nos valeurs (l’éducation, le rapport à la loi, l’autorité...), l’école constitue pour les parents une sorte de balise dans la tempête. Mais c’est en même temps un lieu de déversoir où s’entremêlent espoirs, attentes, angoisses, colères, désillusions et malentendus... Ainsi, pour que s’amorce une réconciliation entre l’école et les parents, il faut favoriser à tous les étages les conditions d’un meilleur dialogue. Dialogue qui commence par la façon dont on s’adresse à l’autre, avec respect, humanité. Mais également en mesurant que pour nombre de parents qui ont eu une scolarité difficile, certaines blessures ont laissé des traces et ne demandent qu’à se rouvrir. Surtout si la scolarité de leurs enfants les amènent à revivre le même type de situation... C’est donc bien la parole et l’échange qui permettront un changement de regard réciproque et une diminution de la défiance et des malentendus qui empoisonnent trop souvent la relation. Certains établissements l’ont du reste parfaitement compris et mettent en place depuis plusieurs années de nouveaux espaces de rencontre, en portant une attention particulière au respect et à l’accueil, ainsi qu’à la cohérence éducative. Comme s’il fallait presque réapprivoiser les parents... Et les effets sont là puisqu’on constate de façon presque immédiate un retour des parents dans la structure. Mais ce n’est pas qu’entre l’école et les familles que se situe le manque de dialogue et d’ouverture. C’est aussi avec les structures qui gravitent autour de l’école et constituent autant de petits mondes, de forteresses qui créent sans forcément le vouloir des interférences, des barrages entre les familles et l’école. Il faut donc construire des passerelles entre chacun de ces petits mondes pour qu’on puisse (presque physiquement) montrer qu’on remet l’intérêt de l’enfant au centre de nos préoccupations communes. C’est la belle question du vivre ensemble qui nous est posée de façon concrète. Parce qu’en définitive, qu’on soit enseignants, professionnels, parents, nous voulons tous le meilleur pour nos enfants. Une des façons de construire ces passerelles est de se doter de référentiels communs, simples, faciles d’accès et d’usage, qui fédèrent nos différentes compétences (parents, enseignants et professionnels) en répondant à des besoins clairement identifiés par les uns et par les autres. C’est dans cet objectif qu’ont été créés les documents pédagogiques qui vous sont présentés ci-contre.
42 | LTE | LA RELATION PARENTS/ECOLE
Faciliter la relation parents/école
Les carnets du Pr Zoulouck
Compte-rendu d’enquête C’est le document que vous avez entre les mains qui retrace l’enquête menée dans les villes de Wattrelos et Lomme auprès de parents, enseignants et professionnels du périscolaire.
Film DVD
Zoulouck est convoqué au collège car sa fille Suzon est menacée de conseil de discipline. Ça fait très longtemps qu’il n’a pas mis les pieds dans ce genre d’endroit. Très vite, l’échange entre Zoulouck et Diane Chamoiseau (de l’équipe de direction) tourne au vinaigre, tant l’étendue des malentendus est importante entre les deux protagonistes. Il faut dire que notre ami garde d’assez mauvais souvenirs de sa scolarité... L’objectif de ce film est de permettre d’aborder de façon décalée et légère la question des malentendus et des diverses projections existant entre parents et professeurs. Et de mesurer à quel point le poids du vécu scolaire et les mauvais souvenirs des parents viennent interférer dans la relation.
définir des repères éducatifs Le Livret A
Ensemble, construisons l’autonomie de nos enfants ! Pour répondre aux besoins qui ont émergé sur le plan éducatif, nous avons élaboré cet outil dont l’objectif est de définir des repères éducatifs de bon sens qu’on peut partager et qui permettront de mieux construire l’autonomie de nos enfants (dans un juste équilibre entre libertés nouvelles et interdits...). De la petite enfance au collège, la question de l’autonomie est abordée de façon transversale à travers les thèmes suivants : les déplacements ; l’alimentation ; le sommeil et l’hygiène ; la gestion du travail, des loisirs et des écrans ; l’argent, les habits, le maquillage et les sorties. Ce livret a été élaboré avec plusieurs groupes de parents, enseignants et professionnels. 43
LA RELATION
JE VAIS ARRÊTER DE ME FAIRE APPELER PROFESSEUR, C’EST TROP DUR À PORTER PAR LES TEMPS QUI COURENT. N’EMPÊCHE QUE JE LEUR TIRE MON CHAPEAU !
PARENTS ECOLE
En allant à la rencontre de parents, d’enseignants et de professionnels, nous avons pu créer les conditions d’une parole authentique et forte sur ce qui était source de malentendus, de blocages, voire de conflits entre Parents et Ecole. Conflits pouvant par ricochet représenter des freins au bien-être de l’enfant... À travers cette enquête de terrain menée auprès de 156 personnes, chacun a pu se sentir écouté, reconnu. De ces rencontres individuelles et collectives sont nés deux outils pédagogiques dont cette synthèse illustrée (+DVD), validée par l’ensemble des personnes rencontrées. Une manière originale, conviviale et concrète de partager ses ressentis et de prendre en compte les points de vues des uns et des autres...
17,50 € ISBN 978-2-918571-13-1
Laisse Ton Empreinte 85 rue Masséna -59000 Lille 00 33 (0)3.20.30.86.56
www.laissetonempreinte.fr