Love..
Ludewic Mac Kwin De Davy -1-
Ante-Scriptum
J’ai rencontré l’amour dans la générosité des hommes, dans la chaleur des regards, et la profondeur des âmes.. Il y a si peu de temps.. Il semble aujourd’hui bien loin le temps où je vouais un culte au désespoir, lorsque tel un charognard je me nourrissais des tristesses, et que l’espoir était broyé par la noirceur de mon pessimisme poussé à l’extrême.. A cette époque-là, je n’étais que le chevalier ténébreux, l’inconsolé d’un monde que je haïssais de toutes mes forces.. Malgré les brumes épaisses de la méchanceté et de sa violence, la cruauté des esprits et la perversité des intelligences, le destin m’a conduit, au travers des vallées de l’inhumanité, par des sentiers sinueux et obscurs, vers la beauté originelle de la vie.. Je suis donc tombé amoureux de l’existence et de ses troubadours à qui j’ai voulu déclarer « all my love ».. Ce recueil de poèmes volontairement personnel et sentimental est un hommage à toutes ces choses et personnes qui m’ont donné envie de survivre à moi-même..
Ludewic Mac Kwin De Davy..
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A Carine..
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L’absence est à l’amour ce qu’est au feu le vent, il éteint le petit, il allume le grand. Bussy - Rabutin
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A l’automne de la vie.. Je ne mérite pas ce que je suis Ces admirations déposées à mon passage Ces haines mûries dans la noirceur de la nuit La symphonie mielleuse des louanges Le fiel des commérages Je ne mérite pas ce que je reste Un errant au milieu de nulle part Qui voit défiler les agneaux et les guépards Dans un cirque qui sent la pisse et la peste Où s’affiche le cynisme et la profonde tristesse Des comédies sanglantes dépourvues de noblesse Je ne mérite pas ce que je suis devenu Mon âme troquée pour quelques ambitions Ridicules gargantuesques ubuesques ridicules Le soleil doré contre l’éternité honteuse des parvenus De grandes perditions pour de petites élévations Des honneurs qui puent de la fierté qui capitule Je ne mérite pas ce que j’ai aimé Avec la dernière des ferveurs La première fièvre tropicale La douceur de tes lèvres recouvrant ma fragilité vitale Toute la beauté de ta vérité crue sans pudeur Un peu comme cette rose qui s’ouvre sous la rosée..
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In Love.. Qu’importe où vas-tu Des ailes qui te poussent vers l’horizon Du vent que tu brasses doucement Qu’importe les cieux que tu dévores Des cœurs qui s’entrouvrent encore Au contact de ton léger parfum Qu’importe la traînée d’espoir Que ton survol au-dessus Des contrées domptées soulève Des inspirations qui fleurissent Dans des déserts abandonnés Qu’importe le temps que tu as accroché Dans le sillage de ta beauté Des heures suspendues à tes caprices Qui se perdent nonchalamment Dans l’immensité de l’adulation Qu’importe ton règne sur ma vie pitoyable Du bloc de glace placé devant ton cœur Qui l’entoure d’un froid polaire Et ton regard qui dépose des frissons Sur mon esprit prisonnier de chacune De tes respirations aussi précieuses que les miennes Qu’importe qui partage ton bonheur Même si ce n’est pas moi Même si je ne suis q’un accessoire De tes ailes déployées sur mon existence Tombent des poussières dorées -6-
Qui fertilisent ce cimetière d’antan Qu’est mon cœur pillé par le désespoir Et y pousse désormais des roses sublimes Qui portent la douceur de ton nom Love..
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La demande en mariage..
Veux-tu m’offrir l’éternité De la douceur de ton cœur Veux-tu pour le reste de nos jours Prendre ma main ingrate La serrer contre ton âme généreuse La tenir pour la durée de notre immortalité Mon futur se conjugue Désormais à ton mode Tu restes mon étoile du berger Et tu me conduises à l’autel Des amours qui point ne s’éteignent..
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Une absence douloureuse..
Ton absence me fragilise Me paralyse et me laisse Pour mort au bord de l’existence Je suis vide de tout ici sans toi Je transpire le manque de toi Je vois dégouliner par tous les pores De mon fragile destin Ta magnificence qui s’est éclipsée..
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Dans un coin du présent..
Mon âme a pris froid Elle tremblote dans un coin du présent En espérant que tu viennes Lui offrir comme tu sais Si bien le faire Tes baisers enflammés..
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La cage ouverte..
Que veux-tu que je te dise Des mots pour apaiser tes peurs Je les ai vendu au marché aux dupes Là où tout a commencé Que veux-tu que je te dise J’ai adoré la petite seconde Qui a tout fait basculé Comme j’ai maudis l’éternité Qui s’est progressivement installée Avec son insupportable monotonie L’énergie m’a déserté la foi aussi Tes yeux ont perdu de toi Cette beauté pure et mystérieuse Pour laquelle j’ai sacrifié la raison Que veux-tu que je te dise Qu’à trop vouloir des gages L’oiseau finit par s’évader de sa cage Et trouver des charmes insoupçonnés A la jungle infestée de prédateurs Qui roucoulent dans les bois obscurs Que veux-tu que je te dise Oui je t’aime A la fois trop et pas assez..
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Vivre le martyre..
Quelques étourdissements frissonnants Entourant le vide pesant Des milliers de kilomètres dressés Comme des murailles chinoises Entre tes rivages ensoleillés Et mon bateau ivre de ton absence J’ai la fragilité glaciale des banquises Qui sous le poids d’une chaleur caniculaire Se laissent fondre dans un océan de larmes Je descends en apnée dans les abysses terrifiants De ces trous noirs que ton indifférence a provoqué Tout mon esprit brisé s’y laisse engloutir Espérant que d’autres désespérés feront de toi Leur étoile leur univers leur galaxie Quelques manques de toi déposés ici et là Sur cette vaste étendue blanchâtre Qu’est mon âme lessivée Un souvenir grignotant la moindre tentative D’oublier ton visage ton regard ton nom Toujours un parfum incrusté dans mes draps Quand je n’étais qu’un exutoire d’émotions Pour me rappeler combien de fois Le jour dû rester avec ma solitude chez moi J’ai la sensibilité à fleur d’ego Qui sous la pression infernale de la passion Souffre le douloureux martyre De faire semblant que tu comptes autant Que moi dans ton existence pleine - 12 -
C'est-Ă -dire pas assez..
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Les cloches de Baltimore..
Le bruit de mon cœur Qui bat contre mes murailles charnelles Résonne dans mon âme vidée De ton affection indomptable Comme les cloches de la chapelle De Baltimore au milieu Du brouhaha urbain et du bourdonnement citadin Il porte la douleur terrible D’un manque insupportable Et espère que tu entendras là-bas Dans ces lieux où je ne suis pas Qu’ici non plus je n’existe pas Et que définitivement tu me manques Post-scriptum : je t’aime..
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Mon humanité..
A mesure où s’avance le voile obscur Le silence du désarroi accroît mon délire Jusqu’au point de décrocher les étoiles Perdues et étalées tout le long de ma décadence Qui s’offrent en traitise au néant Béat profond volontaire de ma solitude Je vois s’ouvrir sous mes pieds amputés Le creux de ma puissante tristesse Qui s’engloutit l’ephemere lumière Que ton amour glacial a su m’apporter L’horizon se teint en gris un peu comme Mes cheveux désertant mon crâne Les jours ne sont plus jamais levés Ils sont restés intermittents du temps En grève à l’écart de l’étendu ténébreux Chaque fois que tu es partie Il a plu des déluges entiers déversés en moi Et noyant l’humanité que j’ai tenté Durant des années d’empiler Oui si tu l’ignorais encore Love Je me sens plus homme à tes cotés Parce que j’arrive à ressentir Tout simplement des émotions particulières Comme l’envie d’attendre le soleil Couché à tes cotés pour l’éternité..
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L’invitation au bonheur..
Certaines fois il faut arrêter de penser Faire taire en soi tous les doutes Tuer les rêves et les craintes Se laisser emporter Glisser lentement Vers l’inconnue qui généreusement Nous invite au bonheur C’est au-delà de tout L’éternité vers laquelle Je voudrais te mener..
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Rien d’autre que personne..
Ne suis-je au final Pas grand-chose dans ton festival De pantins enivrés d’illusions Qui s’entremêlent les destins Pour la couleur de ton jupon en satin Ne suis-je qu’une simple impression Déposée un jour d’été sur ta solitude passagère Une maigre incartade sentimentale Pour combler le vide infernal D’une âme faite de sang et de chair Ne suis-je en fin de compte Qu’un troubadour qui se la raconte S’imaginant des histoires passionnées Seul dans son délire déraisonné Ne suis-je que ça Un tacticien du cœur Qui s’amuse à boni menteur Dont on scrute dans chaque émotion L’ombre hideuse de la perversion Ne suis-je que tout ça A tes yeux aux saveurs de la menthe Un rêveur une imposture un Dante..
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Le jour tue l’amour..
Mon cœur cesse de tonner son bonheur Dès les premiers rayons de soleil Quand ils déchirent le voile obscur Quelques fois étoilé souvent lunatique Je vois tomber en lambeaux cette journée Qui s’impose dans un océan de coton Mon cœur s’assagit somnole hiberne Lorsque le soleil clandestine dans les cieux Pour me ressusciter qu’au contact de tes caresses La nuit revenue sécher la sueur Des exécrables heures de dur labeur Et attiser les timides braises du devoir Trop étouffés par le stress quotidien De l’esclavagisme moderne Mon cœur la nuit me ramène dans tes bras Me laisse s’y embraser m’incendier Consumer l’absence effroyable D’une journée passée à égrener les secondes Du temps arrogant qui m’a éloigné de toi La nuit est une libération pour mon âme Qui s’est laissée damner par ta beauté..
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Ma petite lumière arc-en-ciel..
Comme Patricia le murmurait Avec sa voix enroulée dans le doux Velours Avant de croiser ton ombre gracieuse Par un temps ivre de douceurs printanières J’ai Voyagé de ruines en décombres D’holocaustes en génocides Dans La noirceur salissante des catacombes L’odeur infecte des déceptions acides Planait Tel un spectre malveillant refoulé Misérablement par l’enfer Voilà Ce qu’était mon cœur fébrile Avant qu tu y laisses fleurir des roses Blanches Et que tu le transformes par ta touchante dévotion En immense palais de joie d’humanité De cristal Tous ces mots me rappellent Bien Aimé A quel point l’existence fut insipide Cauchemardesque Violente et terriblement tourmentée Jusqu’au jour où ta petite lumière Arc-en-ciel A déposer sur ma vie le bonheur Cet étrange sentiment d’authenticité Qui Donne envie de survivre à demain - 19 -
Pour tout cela my tender Love Merci..
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La maïeutique amoureuse..
J’ai jamais su jouer les amants dociles A quémander quelques caresses A genoux la guitare à la main Chantant la sérénade de la tromperie J’ai plus passer le temps à chevaucher Des juments domptées et faciles Qui ne risquaient de m’envoyer Balader par-dessus mon ego J’ai toujours su les bien choisir Pour qu’elles viennent à moi Juste en tendant la main J’ai jamais été à la conquête des forteresses Des tours en ivoire et des sommets élevés Avec mon mal des hauteurs J’ai préféré garder les pieds sur terre A cueillir quelques fleurs Aux bras si accueillants d’agréables passantes C’est pourquoi avec toi J’ai l’impression de réapprendre à marcher A poser un pas après l’autre en priant le ciel qu’à tes yeux Je ne puisse tomber..
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Dans le pénombre du bonheur..
Dans le pénombre du bonheur Je me noie entier dans la beauté Profonde des larmes qui s’échappent Des deux étoiles de mes cieux obscurs J’admire le regard automnal de tes yeux tristes Qui vacille se perd et s’accroche A quelque chose qui semble être de l’espoir Vois-tu tendre amour la cruauté d’être aimé Ma main épuisée d’éponger tes eaux S’agrippe à tes cheveux en bataille Et ramène dans une fougue bestiale Tes lèvres noircies par les assauts De tes innombrables amants Viennent à la rencontre des miennes enflammées Pour les nourrir de tes savourant baisers Dans le pénombre du bonheur Je reçois ta pomme éternelle Dans laquelle je m’empresse de croquer Jusqu’à faire jaillir le rouge sanguin De cette passion infernale Qui met à feu notre paradis..
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Le blues de l’éconduit..
Ce soir je suis venu de loin J’ai traversé des déserts blancs Des océans de sable Pour me blottir dans tes bras Mais seulement je n’étais pas le seul A être parvenu jusqu’à ton seuil Il y en avait des milliers alignés Qui patiemment attendaient Que tu puisses ouvrir tes bras Pour s’y laisser mourir Et toi tu leur souriais souvent En m’effleurant du regard Sans jamais céder au moindre assaut Une autre fois je suis arrivé Avec le blizzard des saisons de disette Dans l’espoir que tu puisses me recevoir J’ai sonné chez toi et c’est lui qui a répondu Une dernière fois j’ai pu m’approcher de toi Approcher de près et sentir ton parfum Qui était celui d’une femme Promise à un autre Et là j’ai compris que j’aurais dû Renoncer à toi dès le premier regard..
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Les choses changent..
Les odes et ballades finissent ensevelies Dans le cimetière immense de ton indifférence Quelle idée tout de même que d’offrir A une fille un bouquet de mots Cueilli fraîchement à l’aurore de l’inspiration A l’eau de rose pour faire cruel Un bouquet de mots n’égale pas Malheureusement pour nous autres romantiques D’un temps qui se meure Un bon gigot de veau Je l’ignorais très tendre amour Sinon je ne me serais pas essoufflé A courir derrière des vers entêtés Qui m’ont baladé toute la nuit J’aurais simplement réservé Une table pourrie dans un tourne-dos Au lieu d’essuyer un tel affront Mais qu’importe douce Muse L’on ne m’y reprendra pas Je réserverai mes élans poétiques A celles qui le ventre rempli Voudront bien apprécier une rime morte..
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Ne t’en vas pas cent mois..
Les silences sont de lourds instants Qui plombent mon existence toute entière Encore plus fragilisée et austère J’ai un manque de toi profond et violent Qui m’achemine doucement vers la folie
Les douceurs du bonheur sont des chimères Que j’ai vu passé au loin sans jamais m’y convenir Le sentiment branlant et désespérant d’un départ amer Je n’ai pas grand-chose qui m’attend ce soir ni plaisir Ni délire ni ton parfum ni ton regard ni ton sourire Je n’ai que mes pensées pour rêver aux milles choses que l’on ferait Des pensées qui vont dans tous les sens pour mieux se perdre Pour oublier que chaque soir je pleure la chaleur de tes baisers Passionnés et insatiables qui semblent dire : encore et toujours ! Là où tu es mon ange souviens toi du cœur Qui bat un peu trop pour toi Et qui croit que quelques fois Que même si le monde est posé entre nous Nous continuerons à nous aimer comme des fous Et à se tenir la main jusqu’à la fin Notre faim.. Je saurais résister au froid et aux chaleurs des corps voluptueux et appétissants Je saurais m’abstenir et garder le meilleur pour toi Mais je t’en prie ne t’en vas pas cent mois.. - 25 -
La quête de soi-même..
C’est dans le silence de l’âme Que surgit la vérité du cœur Que s’embrase la divine flamme Eclairant le chemin de l’initiation.. Sans un mot le néophyte avance sans peur Dans cette voie où se dressent ses abominations Il retourne à la pureté d’Adam Seuls ceux qui ont les yeux d’enfant Survivent dans la quête de soi-même.. C’est dans le calme des sagesses éteintes Que fleurit loin des regards cupides Que germe loin des connaissances feintes La rose de l’éternité protégée par le grand vide.. Sans un mot le néophyte avance sans crainte Dans cette voie où se dresse ses illusions saintes Il retourne à la fragilité de l’innocent Seuls ceux qui ont la noblesse dans leur sang Survivent dans la quête de soi-même.. C’est dans la sérénité de l’effort continu Que s’enrichit l’esprit transparent et nu Que s’épanouit l’âme du disciple Et repose à jamais les sésames d’un bonheur indicible.. Sans un mot le néophyte avance sans frémir Dans cette voie où se dresse ses délires Il retourne à l’humanité originelle Seuls ceux qui ont l’amour fraternel - 26 -
Survivent dans la quête de soi-même.. Il est dit que beaucoup recevront l’appel Seulement quelques uns seront élus Dans cette quête où se croisent les Maîtres Eternels Nombreuses sont les âmes perdues Qui se sont aventurées le cœur corrompu Nombreuses elles ont disparu Englouties par la vanité et la soif d’immortalité..
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Gentillesse et gaieté sont ses douceurs particulières A qui broie du noir elle donne et offre sa lumière Elle a le nom gracieux des reines éternelles La tendresse rare des richesses essentielles La « fille de son père » ou simplement « Gaëlle » En ce jour anniversaire, merci pour les jours où tu m’offres le ciel..
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Finalement il aura fallu du temps pour que l’on se découvre Ailleurs que dans cet enfer où l’on s’est rencontré Tous ces instants passés à s’ignorer pour que l’on se trouve Où le destin exige désormais à nos vies de se mélanger Un drôle de parcours digne des plus grandes destinées..
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L’encrier du passé.
C’est drôle si l’on m’avait dit qu’à mon âge avancé Je serai toujours entrain d’écrire des mots du passé Relatant des histoires à dormir debout A ressasser inlassablement des instants fous J’aurai sans doute pouffer de rire Et traiter d’idiot le malin plaisantin Pourtant il avait raison, le passé est un délire Une errance, un voyage dans le temps, une sorte de pénitence Un tourment qui hante le présent qu’il soit heureux ou malsain Un spectre qui plane au-dessus des têtes soufflant le froid glacial Des histoires inachevées, ces fantômes mal enterrés.. Et je suis toujours là près de ces prés Où j’ai accouché de mes premières rimes, expressions moins faciales Des sensations étranges que le monde dans sa sauvagerie M’offrait avec la plus grande générosité, Et je suis toujours là à noircir les pages blanches De mon existence qui tel un bateau ivre Ecume solitairement les océans du laisser-vivre.. J’ai aussi fait ma traversée de la manche Avec une plume qui a pris comme moi de l’âge Se moquant des folles prétentions des débuts enthousiastes Je ne suis plus qu’un Che lessivé, une sorte de vieux ecclésiaste Qui se rit des révolutions des cœurs, de ces nouveaux visages Trop limpides trop naïfs trop sages..
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Je me souviens encore des soirées à imiter le génie de Lamartine Pour offrir des rimes libertines à cette douce amie, Martine Qui d’ailleurs n’a jamais rien compris à la poésie Avec cette lumière dans le regard elle m’inspirait des folies, Quand je lui disais « tu es ma Muse » Elle souriait et répondait « Davy tu m’amuses » Finalement elle succomba aux illusions d’un loubar Qui lui fit chavirer le cœur dans une mer de larmes Martine ou ma première guillotine, celle qui me trancha l’âme Et me poussa dans les bras de Baudelaire et de Poe Edgar Depuis j’ai perdu le sourire comme le Penseur de Rodin.. Plus jeune je me suis pris trop souvent pour le dieu Odin Immortel et tout-puissant, régnant dans un vaste univers Un univers de mots, de figures de style, pris à l’endroit ou à l’envers Jouant avec les lettres et faisant trembler les cieux des profanes J’ai aimé écrire les yeux de Véronique, de Tina, de Diane De ces passantes qui dans le couloir de la destinée m’ont effleuré Un instant pour mieux s’évanouir à jamais vers un ailleurs Où malheureusement je ne suis jamais allé.. Le temps s’enfuit en emportant les pétales de nos fleurs Seuls leurs parfums dans nos esprits demeurent Comme pour nous dire que nous n’avons pas totalement rêvés.. Aujourd’hui, avec quelques rides de maturité Une fille et une famille à protéger Des millions de maux que les mots ne suffisent plus à décrire Des douleurs plus intenses que les peines de cœur Des souffrances si atroces qu’on ose plus les dire Des violences et des déchirures si cruelles que certains en meurent - 31 -
Aujourd’hui, avec mes vers assagis je construis l’humain Pour les générations futures et pour que survive demain..
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Les femmes de ma vie
Celle-là est pour les femmes de ma vie Ces déesses gracieuses à la gentillesse infinie Qui sont passées dans mes cieux toujours obscurs Comme des étoiles filantes traînant dans ma céleste voûte La lumière des miracles accomplis et mon cœur autrefois dur Comme une pierre s’est tendrement ramolli, chassant ainsi le doute Des années de pénitence, d’errance et de chasteté sentimentale.. Elles sont venues, elles m’ont regardé et j’ai été vaincu Esclave assidu comme le dirait ce bon vieux Stendhal J’ai trouvé dans leurs yeux à nul autre pareil, le sens et le but De l’existence, j’ai découvert les senteurs du bonheur Bien qu’éphémères me guidant vers d’autres chemins Loin de l’ennui mortel des contemplations sans fin Des mêmes beautés artificielles, siliconées et sans saveur Qui hantent le monde le zombifiant un peu plus.. Elles m’ont conduit vers les paradis perdus Où se vivent les fantasmes de l’esprit rompu Au désespoir humain, ces lieux divins où tout parait si limpide.. Avec elles j’ai découvert le meilleur du monde Mais aussi la duplicité des cœurs corrompus par l’immonde Matérialisme chevronné toujours avide De tromperies et de bassesses abyssales.. Elles m’ont offert le Bien qui m’a fait mal L’enfantement douloureux d’un nouvel esprit Dont le cœur bat désormais avec le présent sale Absurde, surréaliste et pourri D’une époque vivant sans le savoir au-delà - 33 -
De sa date de péremption, lancée à la quête d’une rédemption Une époque étrange dont la puanteur est un luxueux parfum Qui pousse à faire l’amour autant que la guerre, c’est cela Vivre le présent dans cet immense capharnaüm, Désormais, oui j’ai le cœur qui bat au rythme infernal de cette damnation.. Celle-là est pour les femmes de ma vie Ces superbes et voluptueuses reines Qui m’ont donné mes grandes joies mais aussi mes sombres peines Des moments d’angoisse et des instants de folie Avec elles j’ai eu des envies de partir comme Ulysse aux bouts de la terre De vaincre les hydres des maux sociaux et de combattre l’injustice Avec elles je me suis inventé un sacerdoce pour mieux résister à l’enfer A ses tentations, à ses adulations, à ses vénérations, à ses supplices.. Celle-là est pour les femmes de ma vie Ces immortelles qui façonnent mes inspirations Du premier souffle au dernier cri M’élevant jusqu’au seuil de l’imagination Ces femmes de ma vie que j’ai nommé « Poésies »..
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Les yeux fermés..
Que reste t-il des bonheurs d’antan Lorsque sous le soleil flamboyant Tes senteurs enrhumaient mon cœur Et me laissaient planer dans ces hauteurs Où le beau a gardé sa splendeur.. Que reste t-il de la douceur de tes lèvres Qui m’arrachaient au monde infecte Aux immortelles faussement orfèvres Pour la jouvence de la passion où se délectent Les dieux de l’olympe.. Quelques souvenirs épars déposés au bord du temps Qui fleurissent dans l’ombre du présent Et qui éclorent dans mes errances de l’autre coté de la lumière.. Il ne me reste que ces tendresses là Et deux ou trois prières Celles qu’un soir perdu un gentil prélat M’offrit en guise de salut de mon âme.. Il ne me reste que la chaleur de cette flamme Qui brûle toujours dans mon vide Déserté par le trop plein de toi.. Pardon pour ce poème un peu morbide Qui te parle de moi et de ma profession de foi Mais je suis si désarmé sans ton regard Cette source d’inspiration unique Que j’ai cherché souvent dans les boulevards - 35 -
De ce monde que je n’ai cessé d’écumer Dont tous les chemins m’ont finalement ramené A cette princesse qui règne dans mon univers lunatique.. Pardon pour ces vers maladroits et insipides L’amour que je te porte, étoile de mes nuits Mérite des rimes moins en bataille Mais elles portent le frémissement incessant De mon esprit à chaque fois que dans un bruit Je crois percevoir ton murmure étourdissant.. Mon cœur est ouvert comme une faille Celle de San Diego grande et immense Qui ne demande qu’à être remplir de toi.. Que reste t-il de moi sans toi Des lendemains enterrés Une existence subie les yeux fermés Comme les cadavres que l’on met en terre..
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Mon Audace..
Chaque jour est un nouveau défi Que l’on porte sur nos épaules Grimpant les pentes de l’existence fragile Pour les sommets inaccessibles Dans cette course difficile où l’on s’emboîte et trébuche Il y a souvent une main ou une parole qui nous est tendue Ou donnée pour nous relever J’ai toujours rencontré ta main Et tes paroles m’ont guidé dans les labyrinthes les plus obscurs Grâce à toi je n’ai plus peur de l’avenir L’angoisse m’a quitté définitivement.. Je sais à présent que pour moi Chaque jour est un nouveau répit Un de plus pour faire de toi la plus splendide des déesses Et de t’offrir le meilleur de ce monde si ingrat.. Joyeux Anniversaire Maman.. Je t’aime..
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Mr Tout-le-monde
De nos jours les lumières des cameras attirent des milliers de papillons Chacun veut son heure de gloire, chacun veut une notoriété Ils sont si nombreux à vouloir toucher des millions D’euro de dollar de francs cfa qu’importe ! et à mort la sobriété ! Plus on s’élève vers les cimes plus il vaut mieux être clinquant Excentrique extravertie sournois et mordant Seules les « Star » comptent ici bas, il n’y a qu’à voir Ces jeunes qui se donnent à fond pour toucher le fond Qui préfèrent souvent passer par le noir Et ses vicissitudes pour enfin toucher le sommet des monts De la célébrité acquise au sacrifice de leur âme.. Personne ne veut plus être Mr Tout-le-monde Comme le dit Hocus Pocus, tout le monde veut être quelqu’un Par tous les moyens l’essentiel étant la fin, Même s’il faut passer par l’immonde Les valeurs morales peuvent bien attendre un peu Que l’on mette aussi le feu.. Chacun veut voir son nom en haut de l’affiche Etre le prochain Maître du monde, puissant et riche Juste pour briller et s’éteindre finalement comme on est né Dans l’anonymat des chiens écrasés.. La vie de nos jours est noyée dans les fumigènes de l’ego Finir immortel c’est bien là le credo On ne distingue plus le talent du superficiel Tout se perd dans le brouillard du commercial, L’on veut plaire au plus grand nombre et accrocher le ciel - 38 -
C’est devenue une envie presque bestiale.. A vivre plus stupidement qui pourra Nous adulons la connerie et nous le revendiquons.. Le plagiat est désormais un don Coller à l’opinion majoritaire et se mettre au pas Voilà tout le sens de cette vie de plus en plus pathétique Epileptique catastrophique apocalyptique.. Personne ne veut plus être Mr Tout-le-monde Chacun fait dans l’imitation du pire et fait sa ronde Pour recevoir les miettes d’une considération usurpée Comme si être soi-même était devenue un choix éhonté On préfère se jeter aux orties pour embrasser la souillure infecte Des dieux qui dans leur olympe en carton nous regardent et se glorifient.. Le monde est désormais une grande et immense secte Où l’humanité à ses propres gourous Des grands spirituels du matériel, de véritables marabouts Que l’on dresse en modèle et que l’on suit jusqu’au bout.. Chacun exige d’être seigneur, altesse, prince, reine ou déesse Sans jamais en avoir la suffisante noblesse Toujours se mentir à soi-même de l’importance que l’on n’a guère C’est cela aussi ce qu’il convient d’appeler l’enfer La bêtise triomphant et érigée en idole des foules d’aveugles Qui s’excitent pour le veau d’or et son nom en chœur meuglent.. Personne ne veut plus être Mr Tout-le-monde Chacun veut passer de spectateur à acteur Quoi de plus légitime en somme, de chercher à être le tonnerre qui gronde - 39 -
Et à graver dans la roche de l’histoire son nom d’imposteur..
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Ode de la médiocrité
dans la vaste arène où les gladiateurs se battent ouvertement ou plus sournoisement pour des broutilles une catégorie de seigneurs mal ficelés se hâtent ardemment à devenir des césars avec des béquilles.. l’on est plus rien que ce qu’autrui décide à rechercher dans la moindre intervention la pathétique compassion et la méprisable affection que l’on donne à la peuplade avide non seulement de reconnaissance honteuse mais de petites élévations frustrations, craintes et adorations c’est là le triste spectacle orchestré pour faire de l’arène un show sanglant rarement, le beau n’aura été si pâle et la débâcle cruellement amusante, comme si au fond l’odeur de sang enivra toujours les hommes, du moindre au plus important..
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Symphonie automnale..
En Septembre les fleurs faneront Elles s’éteindront avec le cycle des saisons La musique triste et funéraire Accompagnera ces longs crépuscules austères.. En Septembre les feuilles aussi valseront Avec le temps gris ce vieil aigri Chuchotant à l’oreille du souvenir qui souvent s’évanouit Le mélancolique et le lointain air des oublis Les feuilles aussi valseront comme les derniers rêves de petits garçons.. En Septembre l’on écrasera une larme Pour les tours jumelles en cendres comme les poumons Des fumeurs.. l’on jettera au fumier les armes Pour mieux les refiler aux enfants africains qui joueront « A qui sait le mieux perpétrer un génocide » Il y aura des pluies et des discours acides Des commerations anonymes et populaires Réunissant dans le monde mais dans deux univers différents Les inlassables prolétaires et les insatiables milliardaires Ceux qui se nourrissent des innocents et d’autres de leur sang.. En Septembre le douze précisément J’écouterai l’album d’Abdel Malik de ce mélange de jazz et de slam percutant Avant de faire un tour du coté de Manhattan Où tout a commencé : la panique et le dramatique Une spirale qui est déjà dans son hiver apocalyptique..
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Rêveries hivernales..
Ce sont des mots simples brouillés et fébriles Des lettres nues déshabillées et fragiles Que je t’offre au travers de ces vers modestes Pour te dire sans éclat ni génie funeste Que je suis désormais riche de toi.. Jamais l’existence sombre vengeresse et cruelle Gisant parfois sous les décombres de nos folies rebelles Ne m’aura parue si nouvelle et si belle Que depuis l’instant magique où mon cœur, cette ténébreuse ruelle, S’est affranchi de sa plaisante solitude pour ne jurer que par toi.. Ce n’est rien de merveilleux ces quelques débris poétiques L’on m’a soufflé que les divines raffolent des diamants Infortuné démuni je marche les poches trouées scrutant Cet horizon lointain d’où s’élève les rayons en argent d’un avenir moins chaotique Mais seras – tu là pour contempler le bonheur avec moi ? Il fait frisquet au dehors, de petits flocons tombent du ciel Ils dansent avec le vent froid avant de couvrir le sol ingrat Il passe sous ma fenêtre des couples prisonniers de leurs bras Ils s’accrochent à leurs lèvres que je devine au goût de miel Et mes pensées anarchiques et intenses me fuient pour venir à toi.. Le monde est bien étrange tendre princesse Tandis que dans ces contrées saintes les hommes se déchirent Je vis dans la débâcle des sentiments, je m’entredéchire - 43 -
Hanté par une sorte de violente d’exténuante ivresse Qui se résume chaque jour et à tout temps à toi..
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La chanson d’Aznavour
Détrompez vous monsieur Aznavour La misère n’est pas moins pénible au soleil Sous les tropiques il n’y a pas tant de merveilles Les guerres et la famine ont remplacé l’Amour Il ne reste aux hommes que l’odeur des corps Pourrissant en plein air laissés à la convoitise des vautours L’exotisme de l’Afrique c’est aussi celui des millions de morts Qui servent d’engrais pour les plus belles fleurs occidentales Les fleurs des destinées volées les fleurs du Mal.. La souffrance qui se vit dans les ghettos de New Bell Est comme le charme des voluptueuses belles Qui dévalent les rues des villes africaines Aux bras de vieux vicelards ventripotents Elle est violente lente cruelle, elle a la haine Arrachant le sourire et laissant pourrir les dents Les espoirs de toute une jeunesse sèche sous le soleil de satan Il ne reste plus grand-chose dans les cœurs Qu’un peu de désillusions que le vent vient balayer Venez monsieur Aznavour voir le noir bonheur Des hommes que le monde continue à railler.. Tandis que l’occident se dresse des forteresses S’embrigade derrière d’épaisses murailles De l’autre coté de la méditerranée les tempêtes ne cessent De noyer des peuples entiers, pardonnez mon impertinence De cette franchise frisant l’insolence Mais vous l’aurez compris je ne suis pas du sérail De ces générations que l’on assimile à la pensée du puissant Qui parle d’athéisme de liberté de mondialisation en se gavant
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La panse et l’esprit, puis se plaignent d’ingestion et de constipation Je ne suis qu’un grain de sable qui roule sans amasser mousse Qui roule sa rime pour dire que les vrais héros vivent sous l’oppression.. Venez monsieur Aznavour je vous emmène vivre la misère douce Des femmes dont le sein asséché ne produit plus de lait Pour ces enfants que même la mort prend en pitié Ecoutez vous les balles et les tirs de mortiers La colère des quartiers populaires fatigués de l’ivraie La colère secouant les palais d’ivoire et de marbre Dont les immortels seigneurs dans leur superbe Savent que la métropole ne permettrait pas que l’on abatte l’arbre Tant les intérêts engagés sont forts mais surtout meilleurs Et le petit peuple excité qui chante des vers indignes de Malherbe Peut continuer à s’égosiller le changement est dicté d’ailleurs.. Depuis longtemps les tam-tams se sont tus La symphonie contemporaine africaine vient désormais des kalachnikov Une caresse mortelle un sanglant lac des cygnes Qui fait virevolter les esprits rompus Au cynisme des discours « Peace and Love » Une ivresse cruelle un étonnant signe Que l’horreur se respire à chaque coin de rue L’on ignore tout de l’ode à la joie L’on préfère l’ode à la foi Celle qui permet aux âmes perdues De pouvoir se raccrocher à l’espoir De lendemains moins noirs.. - 46 -
Je vous emmène monsieur Aznavour Là où le beau bon vieux jour N’a pas toujours la même clarté Mais où les cœurs restent d’une grande bonté Malgré l’injustice d’un monde ingrat Qui lui préfère et c’est bien triste, les rats.. Je vous emmène monsieur Aznavour Loin des clichés exotiques et des safaris Dans les familles où le sac de riz Est un trésor qui permet de supporter le poids trop lourd D’une existence dans une sobriété affligeante Et vous verrez que la misère cette chose repugante Qui vous coupe l’envie de tout surtout vous ôte le sommeil N’est pas moins pénible au soleil..
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.. FIN ..
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Du même Auteur : Jocy, recueil de poèmes, 2008 Marie, recueil de poèmes, 2008 Esther, nouvelle, 2009 Chroniques du temps qui lasse, recueil de textes, 2009
A paraître : Au creux de minuit, recueil de textes. Symphonie Porcine, récit. Oser / Agir pour l’Avenir, essais. Dolorès / La caresse du silence, nouvelle.
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