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LA VIE CULTURELLE

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PEOPLE SPORT

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ÇA VA DIVONNE ?

Un petit nouveau dans le monde des festivals

Ça va Divonne ?! Voici le nom du tout nouveau festival de musique de la ville de Divonne-les-Bains qui a lieu du 1er au 11 juillet 2022 dans l’enceinte de l’hippodrome du Grand Genève. Pour sa première édition, les organisateurs ont vu les choses en grand ! Au total, 14 artistes se produisent sur scène. Variété française et internationale, musique classique ou urbaine, rock... Il y en a pour tous les goûts ! Julien Doré donnera le coup d’envoi du festival. Il sera suivi par le duo français Vitaa et Slimane, le groupe Sexion d’Assaut ou encore l’interprète britannique James Blunt. Dans les jours qui suivent, les spectateurs pourront assister aux prestations d’Imen ES et Naps, de Louis Bertignac et de Véronique Sanson. Ça va Divonne ?! s’achèvera par un concert de MC Solaar. Un nouveau festival ambitieux dans la ville thermale puisqu’il a vocation à devenir l’évènement culturel incontournable, à l’échelle du Grand Genève. Les prix des places varient en fonction des concerts auxquels vous assistez.

Ça va Divonne ?! Du 1er au 11 juillet 2022 Hippodrome du Grand Genève, 01220 Divonne-les-Bains www.cavadivonne.com

À LIVRES OUVERTS ////////////////////////////////////// Texte : Jacques Bruyas - Photos DR

“69 coups de cæur pour lyon”

de Laurence Fischer, Patrice Cardelli et Bernard Jadot

Le titre est trompeur car avec 69 en son intitulé on pouvait certes penser à un clin d’œil départemental mais subodorer surtout une allusion érotique à une position kamasutraienne, ce qui venant de l’auteur de théâtre souvent allusivement coquin Bernard Jadot ne nous aurait guère étonnés... Non, le livre est sage et 69 sites patrimoniaux ou anecdotiquement lyonnais sont ainsi répertoriés, analysés et contés par deux plumes alertes dont celle très « godartienne » (de Justin Godart, créateur des amis de Lyon et de Guignol) de Patrice Cardelli. Laurence Fischer a un œil plus que photographique, impressionniste et chacune de ses vues est une œuvre d’art.

Éditions du Poutan / 144 pages / 15 €

“Affaires criminelles en Beaujolais au siècle

des lumières” de David Bessenay

Une somme de trouvailles que David Bessenay a extirpées des Archives Départementales du Rhône et qui nous conte, sous cette réécriture alerte d’un auteur qui nous enchante de livre en livre, de sordides affaires criminelles où les assassins n’avouent qu’à coups de brodequins, de fouet, du supplice de la roue, de menaces des galères... où la maréchaussée mérite bien son surnom des «pandores» et où les juges de paix sont plus bellicistes que leur titre ne le laisse penser... une belle lecture !

Préface de Christophe Hondelatte / Éditions Héraclite / 240 pages / 19 €

“Danger Zone” de David Hornus

Quel parcours ! De la Préparation Militaire chez les paras, aux OPEX en Algérie, Cambodge, Bosnie, Kurdistan iranien, Haïti, RDC... ce livre fourmille de renseignements et d’anecdotes sur le très original métier de « corporaty security », agent « très spécial » de sécurité, spécialiste en enquêtes privées et en gestion de situations de crises... Ce livre est un roman vrai et lorsqu’on le referme on se demande si la fiction trouvera encore grâce à nos yeux tant une vie aussi foisonnante donne à réfléchir, à comprendre et aussi à rêver... James Bond peut aller se rhabiller... Un livre essentiel !

Éditions Balland / 308 pages / 20 €

“L’entrepreneur philosophe”

d’Arthur Brac de la Perrière

Déjà en un premier ouvrage Arthur Brac de la Perrière s’était distingué par l’atypisme de son parcours professionnel et la démarche intellectuelle structurant ce suivi entrepreneurial. Diplômé de HEC en 2002, il se fait employer comme ouvrier du bâtiment pour comprendre les moindres rouages d’une entreprise de construction. Entreprise qu’il montera quelques années plus tard dans le domaine de la platerie- peinture et qui, forte d’une quarantaine de collaborateurs, est en pleine expansion. Arthur Brac de la Perrière s’est donné alors des objectifs sociaux et écologiques et use de la philosophie comme d’une boîte à outils. Un autre entrepreneur s’était risqué avec succès dans une telle réflexion sur soi et sur les autres : Christian Boiron et de tels parcours singuliers sont toujours passionnants.

Éditions Les Passionnés des bouquins / 288 pages / 17 €

FESTIVAL DU CINÉMA FRANÇAIS

Tapis rouge à Aix-les-Bains

La capitale balnéaire des Alpes s’apprête à vivre au rythme d’un festival dédié au septième art français. Une première attendue et reconnue en atteste l’identité du parrain, en la personne de François Berléand.

Texte : Morgan Couturier - Photomontage © Lyon People

Les mots ne sont jamais innocents. Alors s’aventurer sur le site web du futur festival du cinéma français d’Aix-les-Bains laisse entrevoir une vérité bien profonde : « le cinéma, est l’écriture moderne dont l’encre est la lumière ». Une philosophie empruntée à Jean Cocteau dont le sens viendrait à prouver que la ville savoyarde cherchait son phare. Son point de ralliement, alors que depuis fort longtemps, le septième art s’amuse à nager dans ses eaux, à sublimer ses rues, sans s’y éterniser totalement. Une ineptie bientôt réparée, alors que l’été approchant, Aix-les-Bains s’apprête à engager une liaison amoureuse avec le cinéma. Le cinéma français pour être exact, sujet choisi par les fondateurs, Franck Presti et sa sœur, Valérie Thuillier, à l’aube d’un festival cinématographique premier du nom. Mais alors que les dates sont connues (du 21 au 25 juin 2022, ndlr), l’intrigue tout autant, reste à découvrir la totalité du scénario, ses rebondissements, ses acteurs. Et son parrain. De choix, en l’occurrence, l’opus 2022 ayant frappé avec succès à la porte de François Berléand, acteur tricolore de renommée, en témoignent ses nombreuses interprétations, dans la saga Transporteur ou dans Les Choristes notamment.

EXCLUSIVITÉS CINÉ ET GASTRONOMIE

« On veut que ce festival soit une reconnaissance. Il faut qu’il ait un sens à remettre ces trophées et que cela compte », assure Franck Presti, dont les années passées au festival d’humour de l’Alpe d’Huez ont garni un savoureux carnet d’adresses. Et donc de nombreuses vedettes, du présentateur officiel du festival, Thierry Baumann à l’humoriste Laurent Gerra, en passant par d’évidentes célébrités du grand écran (Marie Fugain, Kad Merad ou Elie Semoun notamment). « S’il y a une bonne bouffe, on vient », en rigole Franck Presti, accoquiné à de nombreux chefs étoilés, lesquels se chargeront chaque soirée de réussir le bouquet final. Car l’idée première d’un tel festival reste encore la mise en valeur du cinéma français. Six films exclusifs seront ainsi mis en compétition, en plus deux projections en ouverture et fermeture. Le tout, projeté dans un Centre Culturel et des Congrès sublimé par une inéluctable montée des marches. Et ses trophées, quatre prix... d’Aixcellence tout d’or vêtus, dessinés par l’artiste locale, Leloluce, que se chargeront d’attribuer un jury composé « des pointures ». Une manière de rappeler que le « cinéma est un œil ouvert sur le monde ». Sur Aix-les-Bains. Et sur tous les cinéphiles !

LES TEMPS FORTS

LA MONTÉE DES MARCHES

Comme pour les Oscars, le festival du cinéma français d’Aix-les-Bains mettra à l’honneur une montée des marches dès 18h, avec tapis rouge et photocall. Un instant phare pour les stars comme pour les invités, détenteurs d’un pass. La scène sera retransmise en direct sur Facebook.

LES PROJECTIONS

Chaque soir, de 18h30 à 20h30, le Centre Culturel et des Congrès André Grosjean projettera deux films en compétition. Le cinéma Victoria diffusera en parallèle, un documentaire ou un long-métrage. Si les films en compétition sont maintenus secrets, le film Maestro de Bruno Chiche ouvrira le festival. Ducobu d’Elie Semoun clôtura lui, l’événement. Pierre et Jeanne de Clémentine Célarié sera projeté hors compétition.

LE DÎNER

Dès 21h, le festival s’ouvre sur une partie plus gourmande au casino Grand Cercle. Pendant 5 jours, dix chefs de renom se relaieront pour sustenter les invités. Parmi eux : Marc Veyrat, Christophe

Marguin, Anthony Bisquerra

ou Pierre et Valentin Marin.

MUSÉE JEAN COUTY

Un rafraichissant parcours au fil de l’eau

Pour qui n’a jamais vu une œuvre de Jean Couty (1907-1991) ce grand peintre, si singulier de l’école Lyonnaise contemporaine, on est tout de suite interpellé par le charisme (d’origine terrienne, aquatique mais architecturée), qui émane doucement et amplement, de celle-ci. En effet, dans ce métier, le fond et la forme, indissociables, dans leurs qualités formelles — autant qu’intrinsèques — rivalisent et se lient dans leurs aspects humains respectifs. Rafraîchissements

Texte : Bernard Gouttenoire – Photo © Musée Jean Couty

Dès lors, l’élément solide se modèle avec les fluidités cristallines environnantes du champs permanent des courants d’eaux. « L’humidité » est traversante. Il y a une rencontre inévitable entre le palpable et l’impalpable. Entre le dominé et le dominant. C’est à dire l’eau et son contraire. La sècheresse absolue est, d’emblée, anéantie. La rivalité des éléments s’oppose... Par exemple dans la grande toile emblématique — conçue très tôt — « Les ouvriers » de 1936, quand Jean Couty est rivé aux aventures humaines de Gustave Courbet (1819-1877) -qu’il admire tant- il ne peut s’empêcher de « fluidifier » la source, (de rafraîchir les pieds), par des tempérances tonales, au point que sa peinture convient même à sec, à un discours quasiment limpide. Ce qui apporte une touche fluide et absolue des chairs traitées, le long des êtres colorés. Le traitement des corps apparait comme « humidifié », (lubrifié de sa propre densité). Limpide et pourtant plein et bien structuré. Matière mâte et onctueuse à la fois, comme si le « ying et yang » (ou le pain et le vin) s’étaient trouvés sur la même longueur d’onde. Cela tient au fait que Jean Couty a toujours déployé un regard sur les eaux de la Saône, qui l’inspirent de toutes circonstances. Il serait né les pieds dans l’eau (?) tandis que, comme un roc, son cœur — trempé dans un salutaire liquide amniotique — accroche à la fluidité de la vie, son indépendance des hommes bien solidement trempés et libres. Vaste débat... Il y une poésie humaine, et envahissante, faite de ce qu’il voit et à la fois de ce qu’il sent. Ce qu’il sait. Ce mélange de ce qu’il vit et de ce qu’il est, il le porte dès son premier jour. L’eau et la terre répertoriés, tout à la fois... Un vrai peintre. Elève du grand architecte Tony Garnier (1869-1948) aux Beaux-Arts de Lyon, c’est ce dernier qui, (alors qu’il lui a fait obtenir son précieux diplôme DPLG), l’invite à changer son fusil d’épaule : « il sera bien meilleur peintre, plus doué pour cet art, qu’il possède déjà, qu’excellent architecte ». Ce don se confond avec le lit, parfois effréné de l’eau, qui coule sans cesse à ses pieds.

Il vit à Lyon, traversée du Rhône et de la Saône. La maison de l’Île Barbe, où il réside, correspond à ce qu’il recherche en peinture, allier l’eau et la terre.

En effet, près de la gare d’eau, très jeune il lui arrive de croiser les troupes ennemies au point d’en faire un tableau mémorable. La rivière se voile alors d’une couleur sourde et maussade. Apaisante, plus tard, les contours de l’ile l’inspirent encore jusqu’à promouvoir les jeux d’eau des hommes et des bateaux, tandis que la nonchalance s’octroie des instants de répit, parmi les feuillages de saison... et que l’hiver plus rude transporte des monceaux de glace immobiles et crasseux. La luminosité flanche sur les bateaux qui stagnent le long des quais jusqu’à opter pour une tonalité désespérée... Plus tard, quand revient le printemps, les arbres fleurissent — roses et blancs — sur fond de Fourvière, hymne à Marie... Couty n’a pas oublié celle dont il se réclame et qui saura lui rendre sous la forme d’une autre femme, grâce « miraculeusement » au père Jules Monchalin, il épouse Simone Drevon puis, d’un fils unique qu’ils prénomment — de façon prémonitoire — Charles-Oliver. L’olivier, le seul qui puise dans le désert, quand tout est désespérément éteint, pour poursuivre l’œuvre... C’est alors que Jean Couty entreprend avec Simone plusieurs voyages fabuleux autour du monde, mettant un point d’honneur à peindre ces villes d’eau traversées, qu’il affectionne particulièrement. Naturellement, ce sont sur fond de gondoles Venise et l’Italie, le berceau de la Grèce antique, l’Espagne et ses côtes mirifiques, le Maroc et ses déserts légendaires et envoutants, mais aussi la Russie, l’Afghanistan, Israël et la Palestine berceaux de toutes civilisations, le merveilleux Liban (si proche de nous) et puis la ville majestueuse de New-York et ses innombrables fenêtres sur le vide du monde... et plus loin la Chine à découvrir... Couty est fasciné ! Il en ramène des tableaux immenses qui fondent l’essentiel de sa vie de peintre, autour des fleuves, présentés au Musée Couty (le bien nommé) au pied de son île... On revient toujours, ivre et grisé, à « l’eau salutaire des origines ».

Jusqu’au 4 décembre 2022 Musée Jean Couty 1, place Henri Barbusse - Lyon 9 Tel 04 72 42 20 00 www.museejeancouty.fr

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