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LA VIE POLITIQUE
by Lyon people
AVENUE DES FRÈRES LUMIÈRE
Avant de piétonniser, les écologistes se déchaînent contre les automobilistes
Depuis plusieurs semaines, les élus écologistes mettent la pression sur les agents de surveillance de la voie publique et de la police municipale pour qu’ils verbalisent à tout va dans le quartier de Monplaisir. Un nouvel épisode répressif de la série beauf #lyonécolo (à retrouver sur notre site web).
Texte : Marco Polisson – Photos DR
C’est à cela qu’on les reconnait. À la paupérisation de la Guillotière, aux urinoirs de l’opéra et également à la répression tous azimuts contre les automobilistes qui, en dépit des pressions financières et morales, continuent d’utiliser leurs véhicules au quotidien. C’est particulièrement vrai dans le 8ème arrondissement de Lyon. Cette répression est non seulement assumée, mais également chiffrée. C’est même l’adjoint taliban aux mobilités de l’éphé(maire) Grégory Doucet, un nouveau venu à Lyon comme son patron, nommé Valentin Lungenstrass qui relève les compteurs et s’en lèche les babines (de miel bio) sur son compte twitter : « Au 1er trimestre, 139 verbalisations au stationnement gênant sur l’avenue des Frères Lumière pour lutter contre les dangers du double-file et faciliter les livraisons » se vante VL, pour caresser dans le sens du poil ses rares électeurs. Des chiffres minorés qui ne reflètent pas la réalité vécue par les riverains et commerçants rencontrés sur place.
« C’est un véritable harcèlement que subissent nos clients et nos transporteurs » dénonce un acteur économique important du secteur.
Comme sur le cours Vitton, la suppression de places de stationnement engendre des problèmes de pollution et handicape les livreurs dans leur travail. Tous les prétextes fallacieux sont utilisés pour justifier la répression, désormais la seule arme dont dispose les écologistes qui se sont, en deux ans, totalement discrédités aux yeux de la population. 7% des électeurs lyonnais ont voté pour leur candidat Yannick Jadot à l’élection présidentielle, mais ils ne comptent en aucun cas lever le pied dans leur course dogmatique. Car cette répression s’inscrit dans le projet de piétonnisation de l’avenue qui fait l’objet d’une « concertation » en trompe l’œil et a pour objectif de dégoûter les automobilistes… L’avenue des Frères Lumière — pourtant équitablement partagée entre tous les modes de transport — est leur nouveau champ de bataille. À pas feutré, et sous couvert de concertation, ils comptent transformer cette artère en rue piétonne, au grand dam des habitants et des commerçants. Avant d’arriver à leur fin, ils comptent bien utiliser, avec le concours de la Métropole, tous les moyens pour dissuader les automobilistes de l’emprunter. Et ça passe par la verbalisation à outrance.
S’exprimant sur la page facebook de l’Union Commerciale (UCAM), de nombreux habitants dénoncent ce projet de piétonnisation. « Il serait peut-être plus judicieux que notre maire gère des problèmes de sécurité plutôt que de réaménager l’avenue des frères Lumière qui n’a pas besoin de changement sans oublier le coût. J’ai vu évoluer mon quartier en 47 ans. Les modifications avec une seule voie entraînent déjà énormément de bouchons au quotidien sans compter les problèmes liés aux pistes cyclables. Pensez-vous mettre des PV aux cyclistes qui ne respectent pas le code de route et que vous risquez de heurter à tout moment parce qu’ils ne regardent pas la route et écoutent leur musique » écrit Sophie R. En filigrane, la crainte de subir le même sort que le cours Lafayette qui ne s’est jamais relevé de sa transformation.
On apprend qu’elle a une sœur (Londres) et un frère (Montréal), que son père est tunisien, chef d’entreprise, que sa mère, styliste, a suivi ses parents en France à 13 ans, avant de rentrer en Finlande (son pays). Elle cite Mongi Guibane, évoque les lainages de Sonia Rykiel. Ses yeux noirs pétillent autant quand elle parle de mini crèches que de peinture. Il ne lui déplairait pas qu’une œuvre de P. Soulages, P. Picasso ou P. Bonnard prenne place sur une cimaise de son appartement…
L’île des possibles. Chaque été, la
tribu s’envole pour une île finlandaise. « Je perpétue cet équilibre de mon enfance, une vie urbaine et de longues parenthèses en lien direct avec la nature. Un coin de terre sans eau courante ni électricité, où il faut travailler pour recevoir ». Myriam adore manier la tronçonneuse. Queue de cheval, habits de sécurité, elle est dans son élément. Quand un ami lui demande un coup de main pour gérer son bois en Haute-Loire, elle répond présente. « Cet endroit à un côté scandinave, l’isolement, les myrtilles, les fougères ». Lorsqu’on lui fait un procès d’intention pour son intervention sur les quais du Rhône, elle balaie le propos. « Je me sentais physiquement capable de porter secours à ce jeune homme ».
MYRIAM FOGEL-JEDIDI
Les multiples facettes d’une femme engagée
Candidate LR aux législatives dans la 2ème circonscription du Rhône, Myriam Fogel-Jedidi est une femme solaire, maman de trois adolescents, qui a plus d’une flèche à son arc. De la tronçonneuse viscérale à la plume engagée, cette quadragénaire ne s’en laisse pas compter. Ce petit gabarit, ceinture noire de judo, rempile dans le fief des bobos écolos gauchistes. Même pas peur !
Texte : Marie Bérard - Photo © Saby Maviel
Myriam Fogel-Jedidi nous ouvre la porte de son appartement sur les pentes de la Croix-Rousse. Elle laisse dans son sillage une discrète fragrance de la Maison Godet, souvenir d’un week-end à Saint-Paul de Vence. Les occasions de quitter Lyon sont rares pour la candidate LR en campagne. « Le parfum est obligatoire. Le rouge à lèvres aussi. Plus jeune, je voulais être nez ». Moins glamour, la jeune fille choisit un DUT gestion des entreprises et des administrations puis entre chez Paribas. « Je suis toujours dans le Groupe. Désormais pilote d’exploitation immobilière, je gère les demandes de travaux, du devis à la réception de chantier, pour la soixantaine d’agences inscrite à mon portefeuille (Lyon, Savoie et Haute-Savoie) ». Souvent sur le terrain, elle côtoie une majorité d’hommes, dirige les opérations et avoue ne pas manquer de caractère.
Le dépassement de soi. La compétition
est inscrite dans son ADN. Elle quitte le tatami avec la 9ème place au Championnat de France. Gymnastique, athlétisme, handball… même combat pour Myriam. Et gare à ceux qui aimeraient la ranger dans la case sportive, la jeune fille a reçu le Premier prix de violon au conservatoire de Rouen et joué à l’Opéra (Rouen et Paris), pour J. Martin, M. Rocard et S. Grapelli. « Mon grand-père maternel m’a donné le virus. Physicien et recteur de l’université, il m’a transmis le goût de l’effort et le partage du savoir ». La Croix-Rousse. « J’ai suivi mon mari en 2004. Quitter Paris correspondait à l’idée de fonder une famille. Nous avions craqué sur une photo ». La pièce de vie aux dimensions généreuses, la lumière omniprésente, le cachet des pierres transformeront la première impression en coup de cœur. Suivront la découverte du quartier, l’empreinte des canuts, son caractère cosmopolite, la présence de commerces, la proximité avec la Presqu’île. Si certains s’inscrivent à un club de sport, la jeune femme prend sa carte au parti. De fil en aiguille, elle militera pour Emmanuel Hamelin, Michel Havard, Laurent Wauquiez, jusqu’au jour où Etienne Blanc lui donne l’investiture dans le 1er arrondissement. « Le quartier change et pas forcément dans le bon sens. Certaines familles partent, moi, je n’ai pas envie que l’on me dicte mes choix ». Madame va au contact des habitants et de la diversité culturelle. « J’aime cet échange sans filtre ». Même sur des talons, Myriam a le pas tonique. On l’imagine battre le pavé des pentes et les étages de la Duchère. Le résultat de la candidate est à venir mais MFJ ne devrait pas disparaître du radar des médias l’été venu.
LOÏC TERRENES Génération Macron
À vingt-cinq ans, Loic Terrenes est le plus jeune candidat (Renaissance) aux élections législatives. Mais l’envoyé de la majorité présidentielle dans la 2ème circonscription du Rhône n’a rien du poulet de l’année. Pour Lyon People, il accepte une interview name-droppée, de rencontres qui construisent une personnalité.
Texte : Marie Berard - Photos © Saby Maviel et DR
Loïc Terrenes nous rejoint à la terrasse de La Soierie, dans le 4ème arrondissement. Il commande un café crème. La campagne bat son plein. Son planning est chargé à l’instar de celui de son mentor et ami Bruno Bonnell. « On s’est rencontré sur sa campagne en 2017. Il m’a mis le pied à l’étrier électoral ». Dans le smartphone du primo candidat, on trouve un aréopage de personnalités politiques dont Olivier Véran, David Kimelfeld et Georges Képénékian. Après un bac ES obtenu à Saint Marc Nivolas-Vermelle (38), le lycéen opte pour un master des managements des collectivités territoriales à Sciences Po Grenoble. L’étudiant s’émancipe du cercle familial et découvre le débat d’idées, l’engagement, le militantisme et l’effervescence qui sied à la jeunesse. Il effectue sa 2ème année à Maastricht et parcourt les pays avoisinants, devient bilingue anglais, acquiert un allemand courant et se forge une intime conviction pro européenne. Grenoble, c’est aussi le maire Michel Destot : « Comme Gérard Collomb, il a bâti sa ville pendant trente ans. Respect. Georges Képénékian représente une forme d’éducation sentimentale à la politique. Il m’a appris à prendre de la hauteur, tout comme Camille Gaillard Migué ». Le dernier stage se transforme en contrat au cabinet du président de la Métropole de Lyon. Âgé de 22 ans, il prend la succession de Nicolas Magalon.
La jeunesse partage avec la féminité le syndrome de l’imposteur. « C’est une réalité, on peut s’en émouvoir, la meilleure option est de se battre ».
Le conseiller compense par un planning XXL. « Michel Le Faou m’a challengé dans la technicité des dossiers qu’il connaissait sur le bout des doigts ». Loïc développe un goût pour les dérives urbaines. Au bitume, le jeune candidat ajoute l’eau en 2022 et fait le buzz sur les réseaux en descendant la Saône en kayak avec son équipe. Cet engagement physique lui plaît. Sportif, il n’en est pas moins soigné et élégant. Son costume bleu du styliste Jordan Malka assied sa légitimité. En parallèle des rencontres masculines, deux femmes, Corinne (sa mère) et Janine (sa grand-mère) ont donné les bases au petit Loïc. Né à Bourges, ses parents s’installent rapidement à SaintPriest et se séparent. Enfant unique, il suit son père au stade de Gerland et passe ses vacances à Rodez chez Mamie où il suit la construction du viaduc de Millau. Loïc est un amoureux de la lecture (uchronies et essais politiques). « Petite poucette de Michel Serres est une photo de ma génération, avec ses défis et ses combats ». Têtu, inventif, démocrate, progressiste, il n’envisage pas la défaite. Et si ? L’entrepreneur reprendrait son cabinet de conseil créé en 2021. Ses yeux pétillent quand il parle de la société d’édition Point d’Orgue dont il assure la direction éditoriale. Pour l’heure, il quadrille son territoire à la rencontre de ses futurs administrés de la 2ème circonscription « trahis par le député sortant Hubert Julien-Laferrière* ». Il n’a pas de permanence mais des QG. Son secret pour décrocher ? Une toile au Pathé ou au Comédia. Un isoloir culturel qu’il pratique de façon hebdomadaire comme le footing ou le soin apporté à ses plantes.
Rue de la charité, entouré de Denis Broliquier, ancien maire du 2ème, le chef Fabrice Bonnot et son mentor David Kimelfeld, ancien président de la Métropole de Lyon
SON CARNET D’ADRESSES :
Chez Micheline 14, place Carnot - Lyon 2 La Madone 1-3, place des Capucins - Lyon 1 Kabestan 3, place Amédée Bonnet - Lyon 2 Brasserie L’Ouest 1, quai du Commerce - Lyon 9 L’Œil Végétal 26, rue St-Hélène - Lyon 2
ose-t-il. « Durant ce mandat, on a eu affaire à des gens totalement hors sol, qui ne sentent pas les choses, une Assemblée nationale robot où les élus savent juste lever la main ». Une pique au passage à Blandine Brocard, dont personne sur la circonscription ne connaîtrait le nom... Il préfère donc rester à Caluire, une « commune bénie des dieux », mais attention, avec une autre idée derrière la tête : combattre pour reprendre la Métropole. « Ce qui s’y passe ne convient pas au développement de notre territoire, il nous reste quatre ans avant le renouvellement, nous travaillons sur le fond ».
Pourquoi PHILIPPE COCHET
ne se (re)présente pas ?
Le maire de Caluire (LR) a renoncé à briguer un nouveau mandat de député de la 5e circonscription dans laquelle il a été élu à trois reprises (2002-2017). Philippe Cochet avait pourtant toutes ses chances dans ce bastion de la droite et du centre où il est omniprésent depuis des années et apprécié des électeurs si l’on en croit les scores obtenus à chaque scrutin.
Texte : Philippe Lecoq - Photo © Saby Maviel
A-t-il craint une nouvelle déferlante macroniste, ou fait-il partie de ces élus LR peu enclins à prendre la même baffe électorale que Valérie Pécresse ? Et pourquoi un benjamin de la politique, Bastien Joint, 27 ans, pour aller au combat à sa place ? Ses réponses sont cash, comme à son habitude. « Je m’étais préparé à repartir, mais j’ai constaté que le monde politique n’avait rien compris de ce qui s’est passé au premier tour, un tel vote de colère... Alors, dans ce contexte, je me suis dit qu’il fallait que ce soit une nouvelle génération imprégnée de sensibilités nouvelles qui porte les attentes des habitants ». Dans son vaste bureau de « sa » mairie, Philippe Cochet semble serein malgré une décision somme toute pas si simple à expliquer pour un homme qui a marqué et marque son territoire comme maire – c’est son troisième mandat – et président du principal groupe d’opposition à la Métropole. Serein, un peu amusé peut-être de créer la surprise, mais « en même temps » vraiment inquiet du contexte politique actuel. Car lui aussi est en colère. Contre Emmanuel Macron, son « cynisme », son manque « d’empathie », de « respect », sa façon de « dire tout et son contraire », campagne à droite pour le premier tour, et à gauche pour le second. « C’est une victoire froide, dure, par défaut. Il n’y a pas eu un vote d’adhésion mais de rejet, avec le côté cynique d’une tentative de créer un parti unique pour ne laisser aux électeurs que des extrêmes comme porte de sortie ». Voilà pourquoi il n’y retourne pas. Lui, il veut rester à la tête de Caluire, parce que « le rôle des maires va être essentiel pendant les cinq prochaines années, sans doute marquées par une forte violence venant de la population. J’ai une responsabilité vis-à-vis des habitants. Il s’agit pour moi de préserver le socle de la démocratie – mairie et conseil municipal – où comme dit le président du Sénat, « nous sommes à hauteur d’engueulades », c’est-àdire dans la vraie vie ». Bref, il préfère rester maire de Caluire. Et de pester contre le non-cumul des mandats, une « connerie »
BASTIEN JOINT REPREND LE FLAMBEAU
Professeur de droit à Lyon III et directeur de cabinet du maire de Meyzieu, Bastien Joint est conseiller municipal à Caluire délégué à la ferme urbaine. Il s’investit depuis dix ans à Caluire et chez LR. Son suppléant est Gilbert Suchet, maire de Montanay. « Bastien a été étonné bien sûr quand je lui ai proposé, mais je lui ai dit : tu peux gagner cette circonscription, c’est la plus belle de France, avec une telle variété, une telle qualité, une telle beauté de ce site, que quand on a l’honneur d’être choisi par ses habitants, à minima c’est de s’en occuper matin, midi, et soir. » Alors ce Bastien ? Incroyable, sa capacité à égrener avec précision les dossiers qu’il aimerait traiter s’il était élu, comme la révision totale de la loi MAPTAM qui régit la gouvernance de la Métropole, « pas assez démocratique ». Une vision partagée par Jérôme Moroge (page 30). Le débit est soutenu, les idées fusent, s’additionnent, tourbillonnent. Une véritable machine ? Philippe Cochet tempère. « Il peut être à 8000 pieds pour avoir une vision, mais aussi au ras des pâquerettes, avec de l’empathie, il a cette double capacité nécessaire au mandat de député ». Un mot de Bastien, dont le noviciat est déjà loin, témoin sa faculté à lister l’ensemble de ses soutiens, Laurent Wauquiez et Christophe Guilloteau pour ne citer qu’eux. « Je suis hyper-fier du soutien de Philippe Cochet, nous avons parcouru ce territoire ensemble pendant des années, j’ai appris à ses côtés cette démarche de proximité qui m’est vraiment chère. Moi je pense que quand on est élu, il faut être là, à disposition, être en capacité de rendre des comptes, d’échanger au quotidien pour bien mesurer les attentes... » Une profession de foi.
DANS LE RHÔNE, LES CANDIDATS D’ERIC ZEMMOUR
symboles de l’union des droites
« Nous continuons à nous battre pour que la France reste la France ! » Loin d’être découragés par le faible score de leur champion à l’élection présidentielle, les candidats Reconquête ont investi les 14 circonscriptions du Rhône où ils ne comptent pas faire de la figuration.
Texte : Marco Polisson - Photos DR
Ils sont 300 rassemblés au Parc Chabrières à Oullins, en cette soirée printanière, pour applaudir Nicolas Bay, vice-président de Reconquête. Le député européen, dont la défection du RN a alimenté la chronique présidentielle, est l’invité vedette du meeting commun des 14 candidats du Z dans le Rhône. Pour les introduire, c’est Olivier Pirra, coordinateur du parti et candidat dans la 12ème circo qui fait office de chauffeur de salle. À Lyon, Eric Zemmour a investi deux jeunes actifs pour leur première bataille électorale : Sixtine Bonfils, 25 ans, dans la 1ère et Pierre Simon, 31 ans, dans la 2ème, aux côtés de deux personnalités expérimentées : Olivier Delucenay, 52 ans, qui fut candidat LR aux dernières élections municipales et régionales (dans la 3ème) et Florence Darbon, ancienne élue du 6ème (lire encadré). Ces prises de guerre sont la synthèse locale du grand projet d’Eric Zemmour : l’union des droites. Un vœu qui, à l’échelle nationale, tarde à prendre forme, mais qui dans le Rhône, a les visages de Cédric Le Bel, 55 ans, et de Pierre Porta, 61 ans, présents tous les deux sur la liste RN d’Andrea Kotarac aux élections métropolitaines de 2020. À la tribune, Nicolas Bay regrette ce défaut d’alliance, « le RN et LR ayant préféré regarder leurs intérêts personnels. Unie, la droite est majoritaire. Divisée, elle fait le jeu d’Emmanuel Macron. » Interrogé sur ses chances dans le Rhône, le vice-président de Reconquête met en avant Agnès Marion, candidate dans la 10ème et Bruno Attal à Vénissieux. Sans se faire d’illusions dans les 12 autres circonscriptions, mais en rappelant que le 1er tour des élections législatives joue un rôle essentiel dans le financement des partis politiques : « Chaque voix compte. Vous donnez du poids à vos convictions, le vote utile, c’est Zemmour ! » martèle-t-il. Dans le nord du département, les circonscriptions rurbaines du Beaujolais et des Monts du Lyonnais ont été confiées respectivement à Claire de Guernon, 30 ans, et Marie de Penfentenyo de Kervereguin, 40 ans, dont la maison de La Tour de Salvagny a été ravagée par un incendie le matin même du meeting. Une enquête, confiée à la gendarmerie de l’Arbresle, a été ouverte pour déterminer les origines du sinistre. Pas de quoi saper le moral de cette mère de 6 enfants : « Ma maison a brûlé, je n’ai plus rien de superflu. Nous sommes tous en sécurité, et rien n’arrêtera mon combat pour la France et la 8ème circonscription du Rhône ! »
LES TÊTES D’AFFICHE
AGNÈS MARION
Militante historique du Front national, dont son beau-père Pascal fut l’un des premiers dirigeants entre Rhône et Saône, Agnès Marion fut la tête de liste RN aux dernières élections municipales à Lyon. Ne trouvant plus ses marques au sein de la famille Le Pen, son ralliement à Eric Zemmour coulait de source. Agée de 44 ans, c’est la troisième fois qu’elle tente sa chance dans la 10ème circonscription du Rhône où le RN ne présente pas de candidat.
FLORENCE DARBON
Mariée et mère de 6 enfants, Florence Darbon est bien connue dans le 6ème arrondissement où elle a été élue sous l’étiquette LR de 2014 à 2020. Agée de 57 ans, l’ancienne adjointe à la culture et au patrimoine de Pascal Blache se retrouve donc face à son maire dans la 4ème circonscription du Rhône où elle compte mobiliser ses soutiens et amis dont l’ancien maire du 6, Jean-Jacques David.
BRUNO ATTAL
Cette figure du syndicalisme policier a été investie dans la 14ème circonscription qui comprend notamment « Vénissieux et autres zones abandonnées par la République ». Son duel face à Taha Bouhafs s’annonçait épique mais le candidat de la France Insoumise, accusé d’agression sexuelle, a jeté l’éponge, laissant un boulevard au flic youtuber (42 600 abonnés) opposé à des inconnus.
LE CHALLENGE BÉATRICE DE MONTILLE
TRANSPOSER SA SUCCESS-STORY PROFESSIONNELLE À LA POLITIQUE
Dans la bataille des dames qui fait rage dans la 3ème circonscription du Rhône, elle fait figure de challenger. Mais face aux deux politiques professionnelles qui visent le Palais Bourbon, l’autodidacte Béatrice de Montille, créatrice de la marque de bijoux « Merci Maman » dispose d’arguments en or et d’un parcours professionnel en béton.
Propos recueillis par Philippe Lecoq - Photos © Jean-Luc Mège
Vous êtes la candidate LR pour les législatives sur la 3e circonscription. Vous avez cédé à la douce pression de vos amis ou vous avez été candidate à la candidature ?
Je suis candidate dans la continuité de mon engagement puisque je suis conseillère municipale de la Ville de Lyon et conseillère du 3ème arrondissement. Assez naturellement, mon nom s’est imposé. Il n’y a eu ni douce pression, ni primaire interne. Ma force c’est mon expérience d’élue, et mon expérience hors du champ politique de chef d’entreprise et de présidente d’une association qui favorise l’entreprenariat dans le Rhône.
De nombreux candidats LR pressentis ont jeté l’éponge après le score de Valérie Pécresse à la présidentielle. Cela vous a titillé ?
Je suis une conquérante et j’ai des convictions à défendre. Il est certain que le contexte n’est pas évident, mais non cela ne m’a pas titillé comme vous dites… Je veux participer à la vie politique de mon pays, je ne veux pas le voir se déclasser au niveau éducatif et économique. La France a de nombreux atouts et les Français pleins de talents. Je m’engage donc pour faciliter cette relève. Et je pense qu’il est essentiel d’avoir une opposition à Emmanuel Macron à l’Assemblée nationale qui ne soit ni mélenchoniste, ni lepéniste.
Comment un chef d’entreprise peut-elle rêver d’aller à l’Assemblée nationale, et de voter comme on lui demande ?
Sans être faussement naïve, je garde une vision positive de l’engagement politique, essentiel pour la vie de notre démocratie.
Elle fait équipe avec Théo Tremsal, un jeune lyonnais de 31 ans, qui sera son suppléant
J’ai vécu un rêve entrepreneurial et, en me présentant, je ne cherche ni l’argent, ni la gloire, ni le pouvoir, ni un carnet d’adresses. Je veux servir. Je voterai en âme et conscience les lois qui me seront présentées, en toute liberté. J’ai le sentiment d’avoir beaucoup reçu de mon pays, j’y suis très attachée. Je suis partie quinze ans en Angleterre, cela m’a fait réaliser combien je l’aimais.
Vous allez enrichir votre carnet d’adresses ?
Mon entreprise tourne bien, je pense pouvoir apporter mon expérience à l’Assemblée où il y a très peu de chefs d’entreprise. C’est vrai, on met en effet tout en danger quand on s’engage en politique : sa vie familiale, sa vie de couple, sa vie professionnelle et financière. Mais je suis convaincue que le monde économique va avoir un rôle essentiel à jouer sur le lien social – très tendu - dans les mois et années à venir. Or le lien social, c’est la politique. Voilà pourquoi j’y vais.
Vous ne craignez pas de devenir hors-sol, reproche fait aux députés macronistes sortants ?
Un député fait un travail de circonscription, il est quatre jours par semaine sur le terrain, en lien avec les associations, les habitants, c’est là qu’il puise son énergie, ses idées, pour ensuite être un bon député. C’est un très beau mandat. J’ai à Lyon une maman de 87 ans, de nombreux neveux et nièces de 20 à 30 ans, des enfants de 10 à 18 ans, je resterai conseillère municipale et à l’écoute des associations. Je resterai donc plus que jamais dans la « vraie vie ».
Quels sont vos atouts par rapport à vos deux principales concurrentes ?
Cet ancrage lyonnais, ce pragmatisme non idéologique couplés à mon expérience, un réseau varié et une confiance pour faire
À la rencontre des habitants de sa circonscription qu’elle sillonne quotidiennement.
bouger les lignes à Paris seront justement mes atouts. Croyez-moi, j’ai mis les mains dans le cambouis en créant ma société seule et avec peu d’argent. Je suis loin de cette image des députés sortants ou même de Sarah Peillon (candidate LREM) et MarieCharlotte Garin (candidate NUPES) qui vivent depuis toujours de la politique, en vase clos, risquant ainsi de devenir « hors sol ».
Un des leitmotivs de votre entreprise « Merci maman » est d’avoir « un service client irréprochable ». Croyez-vous qu’un député d’aujourd’hui a les moyens de satisfaire ses « clients », c’est-à-dire s’engager à faire ce qui a été promis, alors qu’il est par essence noyé dans une discipline de parti ?
Ça me fait plaisir que vous me parliez du service client. J’accompagne beaucoup de jeunes entrepreneurs et je leur dis tout le temps : vous réussirez si vous mettez votre client au cœur de votre action. C’est la même chose en politique. Nous réussirons en mettant les habitants au cœur de notre action. C’est la raison pour laquelle je suis plus que dubitative sur l’action de la majorité actuelle à la Ville de Lyon : ils appliquent une idéologie plutôt que d’être au service des Lyonnais. Ces derniers veulent de la proximité, de l’écoute et je serai à leur service. Un bon député ne sera pas celle ou celui qui mettra son nom sur une loi, mais celle ou celui qui veillera qu’elles sont bonnes et qu’on les applique. Et si elles sont défaillantes on légifèrera.
Avec son époux Arnaud qui co-dirige leur entreprise de bijoux personnalisés
Fondatrice de la marque « Merci Maman », Béatrice de Montille a reçu le prix du Queen’s Award, au Château de Windsor, des mains du Prince Charles.
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Visite de La Mache avec David Lisnard, maire de Cannes. Cet établissement centenaire forme plus de 1.200 jeunes chaque année aux métiers de la robotique, du bois, de la chaudronnerie, de l’électronique ou encore à la cybersécurité. « Nous avons tant besoin d’investir pour former notre jeunesse et faire confiance aux cadres intermédiaires qui demain seront les acteurs de notre renaissance industrielle. »
Pour la primaire LR vous avez choisi de soutenir Éric Ciotti, situé à droite de votre famille politique. Souhaitez-vous qu’il vienne vous soutenir dans une circonscription plutôt réputée hostile à la droite ?
Je suis de droite parce que je crois dans la transmission, dans l’ancrage dans le passé pour être puissant dans le présent et préparer l’avenir. Je me nourris de plein de talents. Je ne veux pas tous les citer. Mais, aujourd’hui, je suis Béatrice de Montille, c’est maintenant à mon tour de jouer. Il n’y a pas de raison pour qu’Éric Ciotti vienne sur la circonscription. Je ne vais vous citer qu’une personne, Alain Mérieux, un chef d’entreprise emblématique qui a beaucoup reçu et qui ne fait que donner. Il m’inspire beaucoup.
Votre élection dans cette circonscription difficile dépendra sans doute de votre capacité à fédérer bien au-delà de votre camp. Êtes-vous favorable à l’union des droites que réclame Éric Zemmour ?
Non. Je ne me retrouve ni dans sa personnalité, ni dans son projet. Et je pense que les habitants ont envie qu’on leur parle de projets, d’avenir, d’espérance. Pas de politique politicienne.
Que pensez-vous de l’Union des Gauches ? Leur candidature unique complique-t-elle vos projets d’élection ? Ou plutôt ceux de Sarah Peillon ?
Je l’avais imaginée cette union, au moins sur notre circonscription. Il y a à Lyon trois étiquettes fortes : les Verts avec les mélenchonistes, les Macronistes, et nous. Nous verrons bien qui est au second tour. Tout est possible et je suis raisonnablement confiante.
Puisqu’on évoque Sarah Peillon, quel est selon vous le bilan du député Jean-Louis Touraine, son mentor ?
Jean-Louis Touraine n’a pas été présent sur la circonscription, je ne l’ai jamais croisé en quatre ans ici. Il a légiféré sur la bioéthique… Bon, parlons plutôt d’avenir.
Dans votre circonscription, se situe le quartier de la Guillotière qui a souvent fait l’actualité. Quelle peut être l’action d’un député pour résoudre les problèmes de cette zone ?
En votant toutes les lois favorables au renforcement des moyens de la police, et de l’accélération du temps de réponse de la Justice. Au conseil municipal, j’ai très souvent pris la parole sur la Guillotière, en demandant d’être conscient des enjeux, il faut de la conviction et de la fermeté, ce que n’a jamais montré le maire écologiste.
Juste une question nostalgie. Avec le recul, que pensez-vous de votre union au second tour avec les équipes Collomb lors des dernières élections municipales et métropolitaines ?
Le soir de l’élection, les chiffres de la gauche et de l’extrême gauche obligeaient à une réflexion sur le second tour. Je n’étais personnellement pas impliquée dans ces discussions et je constate que les électeurs en ont assez de ce genre d’alliances.
Une question plus personnelle pour finir : une fois élue députée, resterezvous dirigeante de « Merci Maman » ?
Aujourd’hui, je suis présidente, l’opérationnel c’est mon mari. Je serai donc totalement disponible pour mon mandat.
Son équipe de campagne mobilisée lors de son meeting avec le maire de Cannes David Lisnard chez In-Sted
LE SOUTIEN DE DAVID LISNARD
Figure montante de la droite, le maire de Cannes est venu encourager la candidate lyonnaise lors d’une aprèsmidi terrain conclue par une réunion publique : « Béatrice a mon total soutien. Son ancrage local, ses compétences et ses connaissances de la réalité de la vie sont de précieux atouts. Elle est une véritable chance et saura porter une nouvelle ambition pour Lyon et une nouvelle énergie à l’Assemblée nationale ».
JÉRÔME MOROGE
L’urgence politique et sanitaire
soient des substances non-inscrites dans le code de la Santé, pourriez-vous nous fournir de plus amples renseignements sur ces molécules émergentes et leur risque potentiel pour les populations ? » Courrier resté lettre morte. « Je m’interroge sur l’inaction de la Métropole en la matière car d’autres communes pourraient être impactées » s’insurge le maire qui a appris, que suite à ces rejets dans le Rhône, l’air et la terre de Pierre-Bénite et des alentours étaient aussi contaminés. C’est le cas des jardins ouvriers proches de la voie ferrée et du stade Brotillon que Jérôme Moroge a décidé de fermer par précaution. « On nous a menti à ce sujet ! » s’insurge-t-il, en prenant la décision de porter l’affaire devant la justice, en se référant aux courriers adressés au ministère de la Santé et aux services du président écologiste de la Métropole, Bruno Bernard, restés sans réponse. Une polémique et une pollution qui plombent également la campagne du député LREM sortant, Cyrille Isaac-Sibille.
À SAVOIR > La 12ème circonscription regroupe, du Nord au Sud : Tassin-la-Demi-Lune, Francheville, Sainte-Foy-lès-Lyon, La Mulatière, Oullins, Irigny, Pierre-Bénite, Vernaison et Charly
En 2014, il a réussi l’exploit d’arracher Pierre Bénite à quatre décennies de gestion communiste qui ont durablement plombé cette ville ouvrière de 10 200 habitants. A 42 ans, ce papa de deux enfants veut capitaliser sur sa bonne image en local pour décrocher un mandat national en devenant député de la 12ème circonscription du Rhône.
Texte : Marco Polisson - Photos © DR
Il a déjà tenté sa chance aux élections législatives de 2017, mais sa circo avait été emportée par la vague macroniste. Jérôme Moroge qui n’est pas du genre à se laisser abattre a décidé de retenter sa chance. Et il a de bonnes raisons d’y croire, la donne politique ayant réellement changé... Certes, Emmanuel Macron a été réélu, mais le vote d’adhésion de 2017 s’est transformé en vote de dépit en 2022, ce qui aura des incidences sur les législatives où, selon plusieurs études, les électeurs vont la jouer local. Ce qui ouvre de nouveaux espaces aux jeunes élus de terrain, dont Jérôme Moroge comme Alexandre Vincendet, à Rillieux, ou Bastien Joint, à Caluire sont les fers de lance. Jérôme Moroge a fait ses preuves à Pierre-Bénite, dont il a été réélu maire en 2020. L’année suivante, aux élections régionales, Laurent Wauquiez est arrivé largement en tête dans sa ville. Il suffit d’écouter ses administrés, attablés chez JeanLuc au Go on Rock, ou chez Jacotte et Titi à l’Auberge savoyarde pour ressentir l’adhésion et la dynamique autour de sa candidature. Dynamique confirmée, mardi 31 mai, par la présence de 460 personnes à son meeting de campagne, tenu à La Canopée, en compagnie de sa suppléante Katia Pechard, première adjointe de Pascal Charmot, maire de Tassin-La-Demi-Lune. Son ami Renaud Pfeffer, maire de Mornant et vice-président de la Région est raisonnablement confiant : « Intelligent et convivial, c’est un bosseur qui a fait un énorme boulot pour Pierre-Bénite, ce qui le rend bankable aux yeux des électeurs ».
EN PREMIÈRE LIGNE SUR LE SUJET DES PERFLUORÉS
Ces derniers ont pu récemment apprécier son sens de l’anticipation et sa réactivité quand le scandale des perfluorés a fait surface, mi-mai. Les « révélations » de France 2 n’en étaient pas pour Jérôme Moroge. Depuis plusieurs années, l’édile avait alerté les autorités politiques et sanitaires sans résultat. Dans un courrier adressé le 31 juillet 2020 au chef du service pilotage eau potable du Grand Lyon, et que nous avons pu consulter, son directeur de cabinet, Gaëtan Juillat, interroge le Grand Lyon quant à la dangerosité des particules PFS : « Aussi, il semblerait que les perfluorés
DES SOUTIENS DE TOUS HORIZONS
Carton (presque) plein ! Sur les 9 maires que compte sa circo, ils sont 7 à lui avoir apporté leur soutien. Grand chelem également au sein de la société civile, où il peut compter sur Paola Boiron, Marc Degrange, ou sur l’ancien joueur de l’OL Pierre Laigle. Nora Debza, présidente d’une association de parents d’élèves à Tassin, souligne que « l’éducation de nos enfants a toujours été une priorité de Jérôme Moroge ». Quant à Maxime Balouzat, président de l’association des commerçants d’Oullins, il ne tarit pas d’éloges : « Jérôme est un homme d’actions, au plus près des commerces et des entreprises. Il est présent au quotidien, sa bienveillance et sa compréhension du terrain font de lui l’homme politique que l’on aime avoir en 2022 ! »