Style Voyage Mois par moi - Françoise Petit

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LES JOLIES SORTIES & BELLES RENCONTRES DE FRANÇOISE PETIT

DE MEYLAN À MONACO

Victor Sainte Rose : taillé pour les affaires !

Les petits cailloux crissent sous les pieds dans le patio enrobé d’oliviers centenaires flirtant avec d’arrogantes couleurs de bougainvilliers. Ici, chaque chambre s’ouvre sur un extérieur végétalisé ou un balcon avec vue vertigineuse sur la grande bleue. « Le Roquebrune » semble avoir été créé pour une clientèle avide d’authenticité loin des clichés d’une Riviera d’apparat. Aux manettes de cet hôtel, un jeune homme au parcours pour le moins atypique. Peu enclin à suivre des études traditionnelles, Victor Sainte Rose va construire son destin à coups de truelle ! Première pierre à l’édifice d’une carrière hors norme : sa volonté « d’être » plutôt que de posséder ! Sortir du système scolaire, de ses années « Grésivaudan » ou de sa pension à Annecy invitera l’intrépide lycéen à dire oui aux travaux de maçonnerie !

D’AIDE MAÇON À PDG

À 17 ans il apprend à Meylan les rudiments du métier dans une entreprise familiale locale dont le fils est un des meilleurs artisans de la vallée ! « J’arrivais une demiheure avant l’heure et je restais encore après pour laver les véhicules ». L’aide maçon ne se contente pas d’un travail de terrain. Le soir, place aux méthodes et techniques via des tutos ou vidéos avec comme leitmotiv : « observer, apprendre, se perfectionner, exceller ».

Victor Sainte Rose : un rêve éveillé qui ne tombe pas du ciel ! Immatriculation monégasque pour sa belle Maserati levante

Très vite ses ambitions se transforment en étapes fulgurantes. À 21 ans, insatisfait d’être pourtant chef d’équipe dans une boîte de BTP, il décide de devenir son propre patron en créant VSR Terrassement. Mise de départ ? Uniquement la vente de sa vieille Audi A3 ! En 2015, c’est le début de l’aventure pour VSR Construction, spécialisée dans le gros œuvre et la construction de maisons individuelles : « je suis alors à la tête de 12 employés. En parallèle, je me lance dans la promotion immobilière avec VSR Promotion, Grenoble devient alors un terrain de jeu trop petit ». Pas de repos pour ce guerrier semblant prendre une revanche sur ceux qui doutaient de ses capacités. Sa détermination à prendre sa vie en main passe par une sacrée dose d’adrénaline. Victor Sainte Rose pilote alors à distance plusieurs projets dont un salon d’esthétique haut de gamme à Monaco « le Monte Carlo Beauty Art » qui ouvrira en janvier 2020. Une carte maîtresse pour se faire un carnet d’adresses sur le rocher.

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CHANTIER TITANESQUE

Arrivé en juillet 2019 à Roquebrune Cap Martin, il tombe en pâmoison devant un hôtel sublimement placé : « J’aimais m’y arrêter pour prendre un café en profitant de son cadre exceptionnel. Je m’y suis senti comme à la maison et lié d’amitié avec les 2 propriétaires Marine et Patricia. Au cours d’une discussion, en avril 2020, elles évoquent avec moi leur possible départ à la retraite. Pas question pour l’heure car beaucoup trop attachées à l’hôtel dans lequel elles ont vécu toute leur vie. Je leur laisse tout de même entendre que je serais intéressé pour le racheter… Le soir même, je reçois un appel me demandant de faire une offre. Le lendemain, j’arrive avec une proposition. Affaire conclue, je deviens officiellement propriétaire du « Roquebrune » le 31 décembre, heureux mais conscient du chantier titanesque qui m’attend les mois suivants ». La force de Victor c’est d’aller chercher l’histoire offrant une dimension émotionnelle…

GOÛT DES AFFAIRES

Quatre mois de rénovation réussie pour « le Roquebrune » qui garde l’esprit d’un hôtel de charme au décor un peu désuet et délicieusement moderne. Une volonté du jeune propriétaire qui n’hésite pas à s’atteler à toutes les tâches du travail d’hôtelier. Rien d’étonnant alors que le beau Victor soit au service du petit déjeuner. Mieux encore, il excelle en cuisine : sa spécialité, le homard grillé et sa sauce chien, clin d’œil à ses racines martiniquaises. Des saveurs créoles liées à son admiration pour Marcel Ravin, chef étoilé du Blue Bay de la Société des Bains de Mer et consultant du Grand Réfectoire à Lyon ! Hommage également à « Mamiyo » sa grand-mère paternelle si chère à son cœur. Au « Roquebrune » chaque moment oxygène le moral, sorte de thérapie complétée par le confort de dormir dans des lits XXL lovés de meubles et tableaux qui racontent le passé ou sont harmonieusement revisités. Doté de surprenants diplômes pour un physique de gendre idéal — permis poids lourds, remorques, grues et autres engins de chantier —, le fils de Gilles Sainte Rose, chirurgien esthétique à Lyon et de Brigitte Jaeckin gynécologue à Échirolles est paré pour faire tourner son univers. Formidable mère qui a offert à Victor les clefs du « croire en soi ». Étonnement d’un père, vis-à-vis d’un fils à la personnalité singulière. Taillé pour les affaires, Victor installe désormais ses certitudes à fleur de Monaco et n’a pas fini d’étonner son monde.

1. Désormais l’esprit Sainte Rose règne sur cette perle hôtelière. 2. Vue vertigineuse, petits-déjeuners de l’hôtel ou dîners privés au sommet ! 3. Le confort douillet d’une chambre et ses jardins ou balcons à découvrir en live.

MÉMOIRE DU LIEU JÉRÔME VONCK VOITURIER, SOMMELIER, MAÎTRE D’HÔTEL.

Originaire de Charleville Mézières, Jérôme Vonck tombe un jour sur une petite annonce dans le journal de l’hôtellerie des Ardennes. « Recherchons serveur au Roquebrune ». Le jeune candidat à ce poste ignorait alors qu’il allait travailler dans « the » restaurant de la côte d’azur doté d’une étoile au Michelin. « J’avais 26 ans, je n’ai pas longtemps hésité, j’ai pris un train de nuit entre Reims et Nice et suis arrivé impatient à la petite gare de Roquebrune Cap Martin ! » Au bout du quai, le paysage gomme très vite la fatigue de ses 12 heures de trajet. Arrêt sur image : 30 ans déjà ! Jérôme se met au service de la famille Marinovich qui règne sur cette maison élégante et gourmande alternant formules hôtellerie ou restauration. Marine en cuisine, Patricia en salle attirent une clientèle exigeante voire princière. Jérôme maître d’hôtel, sommelier (gardien de beaux flacons !) et voiturier à la fois se souvient du Prince Rainier, de Boris Becker, Jimmy Connors, Ayrton Senna, Bruno Crémer, Claude Chabrol, Björn Borg et bien d’autres qui ont signé le livre d’or de l’établissement. Jeanne Augier la propriétaire diva du Negresco venait même s’imprégner ici de sérénité. Une sacrée référence.

Photos © Mandy, FP, OM et DR