Remise des Prix du Concours de Traduction

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Concours de traduction

Journée des Lettres Galiciennes 2014

Le

a le plaisir de vous annoncer que les jeunes traducteurs francophiles de l’IES Monte Neme ont remporté tous les prix du Concours de traduction de la Journée des Lettres Galiciennes. Concours proposé par l’Équipe Normalisation et Dynamisation Linguistique.


Concours de traduction

JournĂŠe des Lettres Galiciennes 2014


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JournĂŠe des Lettres Galiciennes 2014


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Journée des Lettres Galiciennes 2014

Remise des prix du Concours de traduction Entrega de premios do Concurso de traducción Dona/Madame Susana Lema Álvarez, Coordinadora do/Coordinatrice de l’ENDL & Os gañadores /les lauréats: Laila, Nazaret, Nuria et Fernando. 11/06/2014


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Journée des Lettres Galiciennes 2014

Lauréats / Gañadores Concours de traduction // Concurso de traducción Día das Letras Galegas 2014 Journées des Lettres Galiciennes 2014

Catégorie 1º, 2º & 3º ESO 4º ESO & Bacharelato

Prix

Lauréat

1er prix

Laila González Calvo

1º ESO A

2ème prix

Nazaret Franco Rodríguez

2º ESO A

1er prix

Fernando Lantes López Nuria Souto Castro

4º ESO B

2ème prix

Noraboa ! Félicitations !

1º Bach.


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Journée des Lettres Galiciennes 2014

1º, 2º & 3º ESO Laila & Nazaret


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4º ESO & Bach. Fer & Nuria

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JournĂŠe des Lettres Galiciennes 2014

Textes Ă traduire pour le concours

Par Marguerite Duras (1914/1996)


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Journée des Lettres Galiciennes 2014

1º - 2º - 3º ESO   

1º ESO : Seulement la 1ère partie. 2º ESO : 2 premières parties. 3º ESO : tout le texte.

Veux-tu lire ce qu’il y a d’écrit au-dessus de ta partition? demanda la dame. — Moderato cantabile, dit l’enfant. La dame ponctua cette réponse d’un coup de crayon sur le clavier. L’enfant resta immobile, la tête tournée vers sa partition. — Et qu’est-ce que ça veut dire, moderato cantabile? — Je ne sais pas. Une femme, assise à trois mètres de là, soupira. — Tu es sûr de ne pas savoir ce que ça veut dire, moderato cantabile? reprit la dame. L’enfant ne répondit pas. La dame poussa un cri d’impuissance étouffé, tout en frappant de nouveau le clavier de son crayon. Pas un cil de l’enfant ne bougea. La dame se retourna. — Madame Desbaresdes, quelle tête vous avez là, dit-elle. Anne Desbaresdes soupira une nouvelle fois. — À qui le dites-vous, dit-elle. L’enfant, immobile, les yeux baissés, fut seul à se souvenir que le soir venait d’éclater. Il en frémit. — Je te l’ai dit la dernière fois, je te l’ai dit l’avant-dernière fois, je te l’ai dit cent fois, tu es sûr de ne pas le savoir? L’enfant ne jugea pas bon de répondre. La dame reconsidéra une nouvelle fois l’objet qui était devant elle. Sa fureur augmenta. — Ça recommence, dit tout bas Anne Desbaresdes. — Ce qu’il y a, continua la dame, ce qu’il y a, c’est que tu ne veux pas le dire. Anne Desbaresdes aussi reconsidéra cet enfant de ses pieds jusqu’à sa tête mais d’une autre façon que la dame. — Tu vas le dire tout de suite, hurla la dame. L’enfant ne témoigna aucune surprise. Il ne répondit toujours pas. Alors la dame frappa une troisième fois sur le clavier, mais si fort que le crayon se cassa. Tout à côté des mains de l’enfant. Celles-ci étaient à peine écloses, rondes, laiteuses encore. Fermées sur elles-mêmes, elles ne bougèrent pas. — C’est un enfant difficile, osa dire Anne Dessbaresdes, non sans une certaine timidité. L’enfant tourna la tête vers cette voix, vers elle, vite, le temps de s’assurer de son existence, puis il reprit sa pose d’objet, face à la partition. Ses mains restèrent fermées.


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Journée des Lettres Galiciennes 2014

— Je ne veux pas savoir s’il est difficile ou non, Madame Desbaresdes, dit la dame. Difficile ou pas, il faut qu’il obéisse, ou bien. Dans le temps qui suivit ce propos, le bruit de la mer entra par la fenêtre ouverte. Et avec lui, celui, atténué, de la ville au cœur de l’après-midi de ce printemps. — Une dernière fois. Tu es sûr de ne pas le savoir? Une vedette passa dans le cadre de la fenêtre ouverte. L’enfant, tourné vers sa partition, remua à peine — seule sa mère le sut — alors que la vedette lui passait dans le sang. Le ronronnement feutré du moteur s’entendit dans toute la ville. Rares étaient les bateaux de plaisance. Le rose de la journée finissante colora le ciel tout entier. D’autres enfants, ailleurs, sur les quais, arrêtés, regardaient. — Sûr, vraiment, une dernière fois. Tu es sûr? Encore, la vedette passait. La dame s’étonna de tant d’obstination. Sa colère fléchit et elle se désespéra de si peu compter aux yeux de cet enfant, que d’un geste, pourtant, elle eût pu réduire à la parole, que l’aridité de son sort, soudain, lui apparut. — Quel métier, quel métier, quel métier, gémit-elle. Anne Desbaresdes ne releva pas le propos, mais sa tête se pencha un peu de la manière, peut-être, d’en convenir. La vedette eut enfin fini de traverser le cadre de la fenêtre ouverte. Le bruit de la mer s’éleva, sans bornes, dans le silence de l’enfant. — Moderato? L’enfant ouvrit sa main, la déplaça et se gratta légèrement le mollet. Son geste fut désinvolte et peutêtre la dame convint-elle de son innocence. — Je sais pas, dit-il, après s’être gratté. Les couleurs du couchant devinrent tout à coup si glorieuses que la blondeur de cet enfant s’en trouva modifiée. — C’est facile, dit la dame un peu plus calmement. Elle se moucha longuement. — Quel enfant j’ai là, dit Anne Desbaresdes joyeusement, tout de même, mais quel enfant j’ai fait là, et comment se fait-il qu’il me soit venu avec cet entêtement-là …


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4º ESO / 1º BAC

« Un jour, j’étais âgée déjà, dans le hall d’un lieu public, un homme est venu vers moi. Il s’est fait connaître et il m’a dit : « Je vous connais depuis toujours. Tout le monde dit que vous étiez belle lorsque vous étiez jeune, je suis venu pour vous dire que pour moi je vous trouve plus belle maintenant que lorsque vous étiez jeune, j’aimais moins votre visage de jeune femme que celui que vous avez maintenant, dévasté. » Je pense souvent à cette image que je suis seule à voir encore et dont je n’ai jamais parlé. Elle est toujours là dans le même silence, émerveillante. C’est entre toutes celle qui me plaît de moi-même, celle où je me reconnais, où je m’enchante. Très vite dans ma vie il a été trop tard. À dix-huit ans il était déjà trop tard. Entre dix-huit et vingt-cinq ans mon visage est parti dans une direction imprévue. À dix-huit ans j’ai vieilli. Je ne sais pas si c’est tout le monde, je n’ai jamais demandé. Il me semble qu’on m’a parlé de cette poussée du temps qui vous frappe quelquefois alors qu’on traverse les âges les plus jeunes, les plus célébrés de la vie. Ce vieillissement a été brutal. Je l’ai vu gagner un à un mes traits, changer le rapport qu’il y avait entre eux, faire les yeux plus grands, le regard plus triste, la bouche plus définitive, marquer le front de cassures profondes. Au contraire d’en être effrayée j’ai vu s’opérer ce vieillissement de mon visage avec l’intérêt que j’aurais pris par exemple au déroulement d’une lecture. Je savais aussi que je ne me trompais pas, qu’un jour il se ralentirait et qu’il prendrait son cours normal. Les gens qui m’avaient connue à dix-sept ans lors de mon voyage en France ont été impressionnés quand ils m’ont revue, deux ans après, à dix-neuf ans. Ce visage-là, nouveau, je l’ai gardé. Il a été mon visage. Il a vieilli encore bien sûr, mais relativement moins qu’il n’aurait dû. J’ai un visage lacéré de rides sèches et profondes, à la peau cassée. Il ne s’est pas affaissé comme certains visages à traits fins, il a gardé les mêmes contours mais sa matière est détruite. J’ai un visage détruit. » "Que je vous dise encore, j’ai quinze ans et demi. C’est le passage d’un bac sur le Mékong. Sur le bac, à côté du car, il y a une grande limousine noire avec un chauffeur en livrée de coton blanc. Oui, c’est la grande auto funèbre de mes livres. C’est la Morris Léon-Bollée. Dans la limousine il y a un homme très élégant qui me regarde. Ce n’est pas un Blanc. Il est vêtu à l’européenne, il porte le costume de tussor clair des banquiers de Saïgon. Il me regarde. J’ai déjà l’habitude qu’on me regarde. On regarde les Blanches aux colonies, et les petites filles blanches de douze ans aussi. L’homme élégant est descendu de la limousine, il fume une cigarette anglaise. Il regarde la jeune fille au feutre d’homme et aux chaussures d’or. Il vient vers elle lentement. C’est visible, il est intimidé. Il ne sourit pas tout d’abord. Tout d’abord il lui offre une cigarette. Sa main tremble. Il y a cette différence de race, il n’est pas blanc, il doit la surmonter, c’est pourquoi il tremble …"


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