Un projet pour agir auprès des personnes de plus 50 ans en recherche d’emploi
L’association Pistes-Solidaires, a plusieurs ambitions dont celle de faire bénéficier localement des innovations et opportunités développées en Europe. Principalement grâce au programme Erasmus+ et à des partenariats très divers (entreprises, associations, centres de formation, chambres de commerce, collectivités, universités...), nous développons des projets innovants permettant de répondre à des défis européens dans de nombreux domaines. Senior Plus : un projet pour agir auprès des personnes de plus 50 ans en recherche d’emploi Etre sans emploi n’est pas une finalité, peu importe l’âge. Ce projet Senior Plus s’intègre dans les activités proposées par Pistes-Solidaires depuis quelques années auprès des seniors sans emploi. Pourquoi le terme « senior » ? Senior signifie en réalité personne de plus de 50 ans. Les seniors ont des talents, des désirs à partager. 5 structures européennes sont rassemblées autour de ce projet soutenu par le programme Erasmus+ de la Commission européenne. Cette collaboration a débuté en octobre 2015 pour une durée totale de 24 mois. Des associations de Lettonie, du Portugal, d’Italie, ou encore du Royaume-Uni composent ce partenariat riche d’expériences et de connaissances. Ce projet vise à apporter une réponse à la problématique du chômage des seniors. CEMEA del Mezzogiorno, association italienne, coordonne ce projet au niveau européen, avec un fort impact au niveau local à travers les actions menées depuis le début du projet. De la même manière, cette expérimentation sociale se met en place dans chacun des pays partenaires. Quelle est la trame de ce projet à Pau ? Des sessions réunissent des personnes de plus de 50 ans à la recherche d’un emploi, d’un engagement associatif, et qui ont manifesté leur intérêt à prendre part à ce projet. Animés par une formatrice de Pistes-Solidaires, ces temps permettent aux seniors de considérer leur propre parcours, leurs envies, leurs compétences. 3
Et d’identifier un ou plusieurs projets à mener, seuls ou de manière individuelle. Chaque senior prend le temps de travailler sur un portfolio en ligne, le Comp-pass, qui permet de témoigner de son parcours, de ses compétences, des ressources dont chacun dispose et peut mettre à disposition. Des temps de bénévolat dans des structures locales à Pau permettent de compléter ce parcours. Pour certains, ce projet donne également l’opportunité de vivre une expérience de bénévolat à l’étranger, pendant 3 semaines, auprès des organisations partenaires (Gulbene en Lettonie, Rome en Italie, Dacorum au Royaume-Uni, Lisbonne au Portugal), donnant une véritable couleur européenne à ce parcours de remobilisation, permettant la rencontre et l’échange avec d’autres cultures. Découvrez dans ce journal la progression de ce projet initié par Pistes-Solidaires.
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Quels participants au projet Senior Plus ? 21 mars 2017
Pistes Solidaires lance cette semaine le nouveau projet européen qu’elle mettra en œuvre dans la région paloise. Il s’agit d’imaginer les conditions d’un engagement, bénévole ou non, pour les plus de 50 ans, parfois boudés, alors qu’ils ont, derrière eux, une somme d’expériences de vie qui peut être utile à d’autres, socialement et économiquement. La vingtaine de seniors qui a décidé de s’engager dans le parcours Senior Plus, soutenu par l’Union européenne, réfléchiront ensemble, par petits groupes, à tout ce qui fait leur richesse sociale : talents cachés, compétences humaines, outils techniques maîtrisés, expériences professionnelles réussies. Qui sont-ils ? En majorité, des femmes (11), en majorité des chômeurs (11), avec un âge moyen de presque 58 ans. Certains cherchent un emploi et sont prêts à envisager une reconversion ; la majorité est ouverte à l’échange européen. Presque tous souhaitent s’engager dans une période de mobilité dans l’un des quatre autres pays européens qui sont associés au projet. Et tous visiblement ouverts à l’idée d’engagement bénévole, composante du projet. Laissons-les faire connaissance avec le projet, avec les autres participants et avec le jeu de l’oie, support des ateliers d’identification de leurs compétences…
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La participation aux sessions 24 mars 2017
Tous les participants ont adopté, sans vraiment se poser de questions tant l’outil paraît naturel et adapté, le jeu de l’oie spécialement conçu comme support de la réflexion collective des ateliers. Tous se prêtent volontiers aux animations déclenchées par un coup de dé qui fait atterrir le joueur sur une case. Les questions dévoilées par ce jeu de l’oie un peu particulier ont trait à leurs savoir-faire, parfois mis en œuvre dans le cadre associatif, comme cela semble être déjà le cas pour la majeure partie des participants. Rien d’extraordinaire puisque la France appartient au peloton de tête des pays qui pratiquent massivement le bénévolat, grâce aux statuts de la loi sur les associations de 1901 (20 millions de bénévoles en 2014, soit un Français sur trois, dont la moitié pratique le bénévolat toute l’année). Le jeu porte également sur l’identification d’habiletés sociales et professionnelles. Les concepteurs du jeu ont volontairement écarté les questions portant sur le CV ; quand on a plus de 50 ans, on sait en général en quoi l’on est bon, professionnellement. Par contre, il est proposé à chaque participant de résumer son itinéraire, qui n’est pas que professionnel, sur l’outil Comp-Pass, spécialement développé par les porteurs européens du projet. Il s’agit d’un portfolio informatique qui va beaucoup plus loin qu’un CV. Des fonctionnalités comme le téléchargement de photos, vidéos ou documents permettent de témoigner de façon vivante de réussites associatives ou professionnelles. L’outil informatique ne va pas toujours de soi, chez les de 50 ans ; il faut alors, ensemble, s’aider pour améliorer sa pratique. L’une des participantes s’est dotée d’une messagerie électronique, pour la première fois de sa vie. C’est aussi grâce à cet outil que les participants pourront faire connaître aux structures européennes qui accueilleront en juin dix d’entre eux pour des missions bénévoles leur profil. La meilleure des bases pour que, de la Lettonie au Portugal, les associations locales puissent solliciter tel ou tel senior français, en fonction de ses compétences et attentes.
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Partir de ses compétences 30 mars 2017
Les ateliers Senior Plus s’intéressent de très près aux talents des participants. On parle des satisfactions de la vie de travail, de succès professionnels donc, mais aussi personnels. Apprendre que tel participant a réussi à s’improviser chauffeur de VIP lors d’une étape du Tour de France ou qu’un autre arrive à mettre en musique le travail de dizaines de bénévoles pour réussir une soirée festive permet de passer en revue toutes les qualités mises en œuvre pour réussir ce à quoi l’on s’est engagé. Et de se rendre compte qu’aucune personne ne peut se résumer à l’énoncé de ses responsabilités professionnelles passées. C’est aussi pour certains une façon d’imaginer de nouvelles pistes de reconversion. On fait bien ce qu’on aime bien ! Voilà ce qu’essaie patiemment de découvrir l’animateur des ateliers, pour chacun des participants. Il parle à peine : ce sont les autres participants qui mettent en lumière les compétences des uns et des autres. Le tout avec bienveillance, fraîcheur et parfois admiration : un cocktail de reconnaissance qui fait du bien, surtout quand on recherche une activité professionnelle, ce qui est le cas pour la plupart des participants. Ils ont tous un métier, qu’ils ont exercé, entre cœur et raison : animateur sportif, informatique, sonorisation, infirmière, boulanger, création événementielle, comptable, mathématicien, animation commerciale, dirigeant d’équipes commerciales, etc. Ils ont (presque) tous une passion qu’ils cultivent avec d’autres : la pratique de la musique ou du chant, le bricolage, l’herboristerie, la défense des causes pas encore perdues et pas du tout désespérées, les arts plastiques ou les loisirs créatifs, l’élevage de bêtes à cornes, le théâtre, etc… Beaucoup ont ou ont eu des engagements associatifs : aide aux réfugiés, revitalisation d’un village rural, administration bénévole d’un important centre social local, création d’une crèche parentale, participation au village Emmaüs local, le plus important de France, organisation de fêtes ou d’évènements sportifs. Soit des citoyens accomplis, riches d’expériences à base de débrouille, souvent guidés par la solidarité plus que par la compassion. 7
L’observation de son environnement 4 avril 2017
Pour que la créativité sociale de chacun puisse s’exprimer, encore fautil la solliciter ! C’est le but des animations proposées dans la deuxième session des ateliers Senior Plus. L’une d’elles consiste à demander aux participants de dessiner par 2 ou 3 la ville idéale. Il est particulièrement réjouissant d’observer l’enthousiasme presque enfantin qui s’empare des quinquagénaires : transports, agoras, jardins collectifs, urbanisme, services publics et lieux de commerce et d’échanges émergent peu à peu sous les traits de couleur. Certains dessinent les habitants, d’autres les oublient, aucun des groupes n’imagine des lieux de culte. Leur ville idéale est respectueuse de l’environnement, souvent économiquement pensée pour la satisfaction des besoins primaires, rarement placée sous le signe de la marchandisation, toujours délivrée des maux de l’époque. L’animation suivante, « l’Appel à projets », reprend tout naturellement les idées apparues dans l’animation précédente ; il est maintenant question de faire des propositions concrètes pour pallier les manques ou faire émerger une idée pour sa ville ou son quartier. Abris bus, cyclo-taxis conduits par des étudiants, comités de quartier, services d’appui aux plus fragiles, régulation des lumières inutiles en ville, bar de quartier, club informatique, club de foot, impôts transformés en temps de travail pour des projets d’intérêt général, association de grands-parents s’occupant d’enfants, commerce de village, festival de musique du monde avec les migrants… Les participants ne s’interdisent aucun domaine. L’animatrice commence à avoir une idée nettement plus précise des attentes de chacun, des domaines où il est possible à tel ou tel de s’investir et de leur intérêt particulier pour une question qu’ils aimeraient contribuer à résoudre.
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Recenser les ressources 6 avril 2017
Quand on commence à avoir un projet en tête, il faut bien imaginer sur quelles ressources on pourra compter. L’une des animations de cette session propose aux participants de dessiner leurs réseaux professionnels, amicaux ou locaux. Et de faire le point sur ce que leurs réseaux peuvent amener à un projet. Certains découvrent que, finalement, on peut très bien faire part de sa recherche d’emploi à des personnes que l’on rencontre dans son club associatif, que l’on peut regrouper des personnes différentes autour d’un même projet et s’enrichir ainsi d’autres compétences. D’autres découvrent la « transaction », nécessaire pour faire décoller une idée. C’est ce que met en œuvre l’animation « Conseil Municipal », où les participants doivent convaincre. La formalisation d’un projet et sa présentation constituent ensuite l’épreuve du feu ; l’animation « Au travail, ministre ! », permet à un participant de choisir une loi qu’il portera et défendra devant l’assemblée (les autres participants). Chacun joue le jeu et pose ses questions. Comme les participants sont issus de milieux différents, connaissent des univers professionnels différents, la confrontation enrichit encore l’échange. Des techniques issues du domaine du marketing sont utilisées pour avancer sur le chemin de la concrétisation d’un projet (par exemple, le marché solvable : qui est prêt à payer votre savoir-faire ?). Transformer une apparente faiblesse en force est un exercice peu facile à appréhender ; la métaphore de la médaille à deux revers aide cependant les participants à dépasser de façon positive les critères d’âge, par exemple. Trouver les ressources financières est une question qui semble toujours épineuse aux participants. Et pourtant, grâce à la discussion sur les raisons qui poussent une collectivité territoriale à financer une association, sur les clients potentiels d’un service qui n’existe pas encore, sur les cent et une manière de voir rétribués des services, des solutions émergent, qui semblaient au départ impensables. Que vont faire les participants de toutes les réflexions menées collectivement durant une quinzaine d’heures, en quatre semaines nécessaires à la maturation d’un projet ? 9
La synthèse 7 avril 2017
Dernière session d’atelier. Celle où l’on reprend, pour chacun, tout ce qui a émergé pendant les sessions précédentes : savoir-faire, attentes personnelles, difficultés ou obstacles, idées, limites, découverte d’un potentiel caché, souhaits dont on commence à percevoir comment ils pourraient être réalisés. Et l’on revient aux techniques du marketing : quoi de mieux, pour synthétiser un projet personnel, que de s’atteler à son propre SWOT, en recensant forces et faiblesses, menaces et opportunités ? Puisque « marché de l’emploi » il y a, les participants utilisent cette matrice pour évaluer le plus précisément leur possible insertion dans leur panorama local. Quelque chose de presque magique se produit alors : « oui, c’est bien ça ! » ou « effectivement, je n’aurais pas pensé à cela tout seul… ». L’animatrice n’a cependant fait que susciter la parole de chacun, aiguiller des réflexions et tisser ensemble les propres idées des participants. Tous avaient en euxmêmes ce qui ne demandait qu’à être mis en forme. Avec la fin des sessions collectives, un enthousiasme tranquille et constructif accompagne la prise de rendez-vous individuels, quand chacun, creusera ses pistes précises d’activité. Mais avant cette étape du projet, partageons quelques succès : l’une des participantes a été embauchée à un poste qui lui correspond parfaitement… et a communiqué à l’animatrice l’information sur un recrutement… qui a été aussitôt transmise à une autre participante. Une autre a été dirigée vers une association d’accueil et d’hébergement de personnes en difficultés sociales ; ses compétences professionnelles seront mises à profit, bénévolement, pour pallier les récentes baisses de dotation qui affectent ce service social. Un autre, ancien trésorier d’un organisme social national, a déjà rejoint une association locale, où son goût pour l’action en faveur des plus démunis et sa connaissance de la gestion seront utiles.
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Ce que disent les Seniors du programme « Senior Plus » 10 avril 2017 Tout projet doit être évalué. Pistes Solidaires s’est donc attaché à solliciter l’avis des participants aux ateliers « Senior Plus ». Voici ce qui ressort de cet exercice : • Les ateliers collectifs de Senior Plus sont, pour les participants, soit une heureuse surprise (94%), soit une méthode conforme à leurs attentes. • L’approche d’une activité par le biais des habiletés et intérêts personnels est considérée comme pertinente (70%), nouvelle (38%) mais parfois difficile, tant elle est inhabituelle (6%). • Le travail en groupe semble adapté (38%) et enrichissant (94%). • Les techniques d’identification de pistes d’activité sont appréciées puisque 41% des participants les jugent pertinentes et 65% novatrices bien que 6% les considèrent compliquées. • Ce qu’ont apporté les ateliers Senior Pass aux participants, selon eux : - Meilleure connaissance des réseaux locaux, du tissu associatif, - Meilleure identification de ses capacités et compétences, ciblage plus précis des possibilités professionnelles - Un grand bol d’air frais ! • Savoir si la participation aux ateliers permet d’envisager une activité à court ou moyen terme : 64% le pensent, 20% l’espèrent et 26% en doutent. • Les mots utilisés pour qualifier la méthode employée pour l’animation des ateliers : dynamique – efficace – écoute – intéressante – conseil et réflexion – ludique, moteur, ressources, soutenant, motivant, confiance. • L’outil électronique e-portfolio est considéré comme utile et facile d’utilisation par 36%, peu simple pour 21%. Bon support de communication pour tous et d’ailleurs 18 participants ont créé leur CV électronique et disposent donc maintenant d’un outil constamment actualisable et consultable en ligne. Deux personnes ont créé pour la première fois un compte de messagerie électronique. 11
Rendez-vous individuels, pour creuser les pistes adaptées à chacun 18 avril 2017
Les sessions collectives laissent le pas au face à face. Pendant une bonne heure, il s’agit d’utiliser la synthèse pour donner des pistes concrètes à chacun. Sans trahir la teneur de cet échange et le respect dû aux projets personnels de chacun, il est cependant possible de partager le travail réalisé par Pistes Solidaires : - Pour ceux qui souhaitaient s’engager associativement : des informations sur le tissu associatif local, adapté aux centres d’intérêt. - Pour ceux déjà engagés, un élargissement de leur potentiel champ d’action, plus conformes à leurs attentes. - Pour ceux qui cherchent un complément de revenus à une retraite trop maigre, un système de missions courtes, dans le cadre d’un dispositif de travail à la carte, sur la base d’une activité choisie. - Pour ceux qui cherchent un emploi classique, parfois à partir d’un engagement volontaire, un élargissement du cadre de la recherche ; en apportant à chacun un regard neuf sur la mise à profit de leurs compétences dans des environnements auxquels ils n’avaient pas pensé ; en fournissant information et conseil sur les entreprises locales qui recrutent. - Pour ceux qui ont un projet précis en tête, les informations sur les ressources mobilisables, les formations adéquates, les contacts nécessaires pour décoller et les réseaux locaux utiles pour avancer. A la question : « Que vous a apporté la session individuelle ? », les réponses des participants illustrent, dans leur diversité, ce qu’ils ont apprécié : - Ciblage précis de mon projet - Revue du CV et nouvelles pistes pour l’envoyer - Un nouveau regard sur moi-même et des pistes concrètes - Bonne analyse de ma propre recherche ; aide variée et ciblée - Des pistes de réflexion importantes. - Meilleure orientation sur les pistes à développer - Meilleure connaissance de mon potentiel et mes limites - Une plus grande connaissance du tissu associatif ; des techniques valorisant la personne au sens humain du terme - Meilleure approche de moi-même - Echanges, concentration, réflexion enrichissante - Séquence agréable : bienveillance, regard positif, encadrement qui met en confiance ; laisse émerger mon besoin d’implication sociale.
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En route vers la mobilité ! 24 avril 2017
Ils le savaient : 10 participants (sur 19) partiraient en mobilité européenne, dans l’un des trois autres pays européens associés au projet Senior+. Angleterre, Portugal, Lettonie ou Italie. L’une a anticipé et s’est attelée depuis 5 semaines à l’étude du letton ! Et d’autres ont rafraichi leurs connaissances linguistiques. Mais c’est cette semaine que chacun des heureux élus (par les partenaires) a reçu son « affectation ». Pistes Solidaire a réuni le petit groupe pour replacer cette mission de 3 semaines dans le contexte de l’expérimentation sociale voulue par le projet, financé par Erasmus + : échange européen et participation sur place à des activités associatives. Les motivations personnelles (découverte culturelle, partage d’expériences, désir de connaissance) sont en phase avec les objectifs du projet. Evidemment, les questions logistiques ont en partie colonisé les conversations ; quand on a plus de 55 ans et parfois 65, on n’a pas forcément appris, comme la génération Erasmus, à sillonner l’Union Européenne avec sa valise à roulettes. La plupart des partants sortiront pour la première fois de leur zone de confort. Soit, en conclusion, une expérience de plus pour ces citoyens européens prêts à échanger leur vie, pendant 3 semaines, avec celle de leurs voisins européens. Et pendant que ceux-ci partent, Pistes Solidaires s’apprête à accueillir le premier groupe de volontaires italiens et lettons qui arrivent à Pau la semaine prochaine.
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Les succès de Senior Plus 9 mai 2017 Il est temps, quelques semaines après la fin des ateliers, de regarder ses résultats concrets. Plusieurs groupes se dégagent : - des retraités (9) engagés maintenant dans la vie associative. - un chômeur dont l’horizon vient de s’éclaircir, après une refonte de son CV, grâce à des informations pratiques sur des milieux de travail auparavant ignorés. - des retraités en recherche d’un complément de retraite (2) qui savent maintenant comment et où valoriser leurs compétences. - des chômeurs (2) qui ont retrouvé une activité salariée - des personnes maintenant engagées (2) dans une formation conforme à leurs souhaits, sur des bases réalistes. - des auto-entrepreneurs (2) qui vont réorienter leurs démarches commerciales vers des clients solvables. - un chômeur qui s’est présenté (pour la 1° fois depuis des mois, sur la base d’une confiance en soi renouvelée) vers un poste à mi-temps identifié par Pistes Solidaires. Pour tous, qui sont sortis de leur « zone de confort » (si tant est qu’une telle expression puisse être employée pour des personnes qui souffrent d’isolement social), une confiance en soi retrouvée, un regard plus positif sur les mille et une manière de participer au jeu social que constituent le travail ou l’engagement associatif. Le partage des expériences, entre les 3 groupes qui ne se connaissaient pas, s’est naturellement effectué lors d’un pique-nique sur les terres de Parcelles Solidaires, avec les maraîchers bénévoles de cette association paloise. Les invités d’honneur étaient les seniors venus de Lettonie et du Portugal dans le cadre du projet Senior +. La boucle était bouclée. Manquaient à l’appel quatre seniors, déjà partis rejoindre leur affectation dans l’un des pays européens associés au projet Senior+.
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Quand des volontaires européens se fondent dans le paysage béarnais mobilité ! 18 juin 2017 Ce sont 7 personnes que Pistes-Solidaires a accueillies à Pau pour trois semaines, dans le cadre du projet européen Senior +. Originaires de Lettonie, du Portugal et d’Italie, les « volontaires européens » ont participé aux activités d’associations locales et ont découvert pratiques sociales, loisirs éducatifs et entreprises communes. Ils sont venus en deux groupes, et chaque membre a joué le jeu. PistesSolidaires, grâce à son ancrage associatif, avait préparé leur venue et leur rencontre avec le tissu local d’associations paloises. C’est ainsi que des Lettons et un Portugais ont participé ensemble aux temps d’animation d’une maison de retraite et aménagé un espace avec des plantes. Deux Italiennes ont quant à elles préparé le plus grand tiramisu jamais fabriqué à Pau pour 70 personnes, pour un centre social. L’ensemble des volontaires s’est retrouvé à cultiver les deux hectares du plus grand jardin collectif d’auto-production de légumes de l’agglomération (les Parcelles Solidaires), en compagnie de ses adhérents (le système de tuteurage des pieds de tomate utilisé par les Lettons, nouveau pour les Français, est toujours en place).L’intégration au groupe a été facilitée par l’une des adhérentes des Parcelles Solidaires qui partait elle-même en mobilité grâce à Senior + . C’est elle qui a spontanément organisé un piquenique géant qui a réuni une soixantaine de personnes un dimanche, sous la paillotte des Parcelles. C’est juste après l’apéritif que les premières chansons ont résonné autour de la table, italiennes, françaises. Les Lettones et Italiennes ont été accueillies à Ferrières, village des Hautes Pyrénées, où l’ensemble local d’accordéonistes amateurs a réjoui tous les présents. Pareillement, pas besoin de parler une langue étrangère pour s’initier aux danses béarnaises, puisque toutes les danses villageoises sont bâties sur le même principe : faire se rencontrer les gens, apprécier l’allant de son partenaire ou la fermeté de sa poigne. Le déjeuner commun, pris ensemble dans les locaux municipaux, a mélangé saveurs méditerranéennes, recettes lettonnes et charcuteries locales. Deux seniors français rentrant de leur période de mobilité en Italie ont fait partager au public leur expérience de travail bénévole auprès de migrants dans la coopérative Garibaldi. 15
Soit, au fil de leur séjours, des journées pleines et intenses pour les 7 volontaires européens accueillis à Pau cet été 2017. Une coopération humaine, sur le terrain, où chacun découvre, change de lunettes, s’initie à d’autres façons de voir les choses. Donc, un cheminement personnel, aussi. Pistes-Solidaires a beau tout prévoir (l’accueil des seniors européens dans le plus joli gîte de campagne en ville, la présentation de la ville et de ses ressources, l’accompagnement aux activités bénévoles mises en place dans une dizaine de lieux différents, les cours de français originalement assurés par des bénévoles paloises, etc…), la réalité dépasse tous les programmes, aussi complets soient-ils. Il a fallu écouter les seniors béarnais ; une quinzaine d’entre eux, contents d’avoir partagé pendant 5 semaines un atelier d’identification de compétences douces et savoir-faire (animé par Pistes Solidaires), s’apprêtant eux-mêmes à partir pour 3 semaines dans un pays européen, ont décidé de faire la fête, ensemble, sous le prétexte de l’accueil des seniors étrangers. Ils devaient être une vingtaine… Et c’est une soixantaine de personnes qui s’est finalement rassemblée un dimanche de début d’été sur les Parcelles Solidaires.
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Le retour des aventuriers Août 2017 Ils sont (presque) tous là, de retour de trois semaines de mobilité dans un des 3 pays européens associés au projet Senior +. Ils se saluent en italien, en anglais, s’interrogent en mode humoristique sur leurs expériences, se lancent dans le récit de leurs aventures en tant que volontaires. Le document réglementaire d’évaluation en deviendrait incongru, tant leurs sourires et leurs exclamations parlent d’eux-mêmes. Pourtant, il faut canaliser l’émotion, prendre le temps d’analyser ce qui a plu, mesurer les avancées de chacun. Ont-ils découvert de nouveaux métiers ou exercé des taches nouvelles ? Oui pour la majorité : certains ont travaillé dans une cuisine collective d’un centre d’accueil de personnes pauvres, d’autres ont découvert le travail social, la permaculture ou l‘accompagnement de personnes autistes, l’enseignement du français à des migrants. L’une regrette qu’on n’ait pas fait plus appel à ses compétences sur place. Ont-ils développé de nouvelles compétences ? Des compétences linguistiques assurément, et les habiletés interculturelles pour presque tous. L’autonomie pour quelques-uns. L’un d’eux ne se savait pas capable de tant de débrouillardise. Comment mesurer des succès d’intégration ? L’un se dit enchanté de conversations avec d’autres qui l’ont fait progresser, la plupart saluent la bonne ambiance du bénévolat et l’esprit d’équipe. Certains s’étonnent d’avoir été si rapidement été acceptés, y compris par des personnes dont les troubles psychologiques sont parfois considérés comme un frein à la relation avec l’autre. Un autre évoque, avec une nouvelle motivation, sa décision d’aller plus loin dans la voie qu’il a découverte lors de son séjour en mobilité. L’une a décidé de retourner dans le pays qu’elle vient de découvrir, et d’y chercher un emploi, dans le domaine qu’elle a pratiqué avec plaisir dans le pays qui l’accueillait. Tous sont bien d’accord : la langue n’a jamais été un frein aux échanges et à la connexion avec de nouveaux réseaux. Qui a dit que le Français avait une réticence aux langues et cultures étrangères ?
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Ont-ils rencontré des difficultés, personnellement, pendant ces trois semaines dans un pays autre ? Parfois de la fatigue, tant le bénévolat pouvait être intense pour deux d’entre eux, qui ont remis les pendules à l’heure sur place, d’ailleurs. Ce sont aussi des seniors… Ce séjour a-t’il eu un impact sur eux ? Le plus simple est de retranscrire leurs paroles : nouvelle motivation ; plus d’énergie ; j’ai fait l’apprentissage de la cuisine d’un autre pays ; j’ai remis en question mon quotidien ; j’ai envie de repartir et de renouveler l’expérience ; je voudrais continuer et m’engager plus dans l’humanitaire ; un enrichissement culturel ; j’ai reprise l’étude de l’anglais ; je me suis mise à l’italien : oui : plus d’assurance personnelle ; j’ai perdu du poids ; j’ai retrouvé de l’autonomie ; je me suis vu obligé de réfléchir autrement. Une seule n’a rien dit…
Un bémol ? Deux peut-être… Tout ne s’est cependant pas déroulé sans anicroche et les motifs de déplaisir existaient. Vivre pendant 3 semaines avec une personne hier inconnue n’est pas forcément une expérience toujours heureuse. Ils sont 3 à regretter le temps de mission : trois semaines, c’est trop court pour s’adapter puis donner la pleine mesure de ses compétences dans une mission. Deux ont la nette impression d’avoir été considérés comme des salariés par une association locale qui a peut-être oublié les valeurs de son engagement initial ; ils ont donc recadré les choses sur place. Dans un autre pays, c’est l’inverse qui s’est produit et les volontaires ont regretté de ne pas être suffisamment sollicités sur place. Quelques associations locales ont éprouvé de la difficulté à cadrer avec précision leur mission de volontaires. Aucun n’a parlé des aspects pratiques de transport, d’hébergement ou de loisirs ; c’est donc que de ce point de vue, aucune difficulté n’a été rencontrée. Conclure en revenant aux objectifs de ce programme européen L’un est catégorique : « C’est bien, ce Erasmus+ ! ». La majorité trouve l’expérience géniale. L’accueil des partenaires de Pistes Solidaires a été particulièrement apprécié, et unanimement. La satisfaction est entière pour la plupart et débouche sur une autre façon d’envisager le cours de leur vie pour certains. Comme si cette expérience avait cristallisé ce que certains portaient déjà en eux-mêmes.
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Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues.