EDITO La grand-messe de notre industrie

PAR HUGUES MAES / PRÉSIDENT INDUMOTION

LA GRAND-MESSE DE NOTRE INDUSTRIE

Il y a quelque temps, un politicien a déclaré : « Ce serait bien d’organiser un grand salon industriel dans le pays, à l’image d’une Foire de Hanovre mais à la belge. » Le pauvre homme ne savait pas que nos entreprises manufacturières se retrouvent depuis 2011 à INDUMATION.BE, la grand-messe de notre industrie.

Du 18 au 20 mai, nous nous reverrons enfin à Courtrai Xpo lors de la sixième édition d’INDUMATION.BE, le salon industriel authentique avec du ‘vrai’ matériel. Les exposants sont heureux d’exposer leurs derniers développements technologiques aux clients et au monde extérieur.

Lors de la 5ème édition, la barre des 10.000 visiteurs a été dépassée et le nombre d’exposants a augmenté de 182 à 220. On remarque à nouveau une augmentation des entreprises participantes. Les co-organisateurs Agoria et InduMotion – l’éditeur de ce magazine – soutiennent pleinement l’extension à quatre halls d’exposition, ce qui augmente un peu plus l’impact de ce salon Benelux.

À chaque nouvelle édition, INDUMATION.BE met la barre plus haut. La digitalisation et la 4ème révolution industrielle ont étoffé l’offre en 2017 et 2019. Lors de la dernière édition, cela s’est concrétisé par un 7ème parcours visiteurs et 14 classes d’experts associées. Le concept ‘Connectivator’ a aussi été lancé: un hub où des experts, des visiteurs, des fédérations technologiques, des centres de recherche et des startups peuvent s’enrichir mutuellement. Que ce salon vous inspire. Passez nous voir sur le stand InduMotion et Automation Magazine!

Les avantages du coronavirus, Trump et Poutine

La pandémie, l’inconstance de l’ancien président américain Donald Trump et la politique du pouvoir de Vladimir Poutine ont assez étrangement des avantages pour l’Europe.

Le coronavirus a fait prendre conscience à nos entreprises que les lignes d’approvisionnement ne peuvent pas être trop longues et qu’une production locale est plus durable et sûre. Plus les entreprises manufacturières reviennent en Europe, mieux c’est. La Commission européenne vient de divulguer son plan ‘European Chips Act’ qui doit veiller à ce que nous soyons moins dépendants des puces électroniques provenant d’autres parties du monde. Le coronavirus a douloureusement fait comprendre que l’Europe dépend principalement de fournisseurs asiatiques (d’où proviennent près de 70 pourcents des puces). La pénurie mondiale de puces a ralenti la production de voitures. Chez Audi à Forest par exemple, 2.000 personnes ont été mises au chômage temporaire pendant un certain temps. L’importance des puces électroniques ne fait qu’augmenter avec la digitalisation de nos usines. Voilà pourquoi la Commission européenne veut d’ici 2030 une propre industrie à part entière. Ce qui est particulier, c’est que l’Europe veut déroger à l’interdiction d’aides publiques aux entreprises pour accélérer la construction d’usines européennes. Les chiffres sont impressionnants : 30 milliards d’euros d’aides européennes iront à l’implantation de ces méga-usines et 11 milliards d’euros à la recherche et au développement (en collaboration avec l’industrie). D’ici la fin de la décennie, nous pourrions alors produire 20 pourcents de la production mondiale. Les centres de recherche comme Leti en France (Grenoble), Fraunhofer en Allemagne (Aken) et Imec en Belgique (Leuven - Eindhoven) sont de belles pièces sur ce tableau stratégique européen.

L‘Europe n’est plus naïve dans la lutte économique entre les blocs mondiaux. Donald Trump a dit ‘America First.’ L’Europe déclare aujourd’hui que les entreprises étrangères sont les bienvenues mais les investisseurs doivent tenir compte des conditions. S’il y a par exemple des problèmes d’approvisionnement en puces, le marché européen doit d’abord être desservi.

Chaque jour au coeur de la technologie de pointe

Dans le domaine de la défense européenne, on assiste aussi à davantage de collaboration grâce au président russe Vladimir Poutine et à la situation en Ukraine. Les dernières tensions géopolitiques montrent que nous ne pouvons pas nous passer d’une défense correctement équipée. La technologie joue en cela un rôle crucial. Le dossier de ce numéro d’Automation Magazine dévoile au lecteur un aperçu des coulisses hautement technologiques de notre Défense.

Dans ce nombreux cas, les défis militaires sont le moteur d’innovations qui trouvent ultérieurement leur voie vers le grand public. Voyez les applications comme le radar, le GPS – la navigation par satellite, internet, les moteurs à réaction et la photographie numérique… Ou comme le déclare l’ingénieure civile An-Roos De Potter lors de son interview en revenant sur sa carrière militaire : « Toutes les nouvelles évolutions apportent naturellement des avantages majeurs. C’est ce qui rend une carrière à la Défense si passionnante : vous êtes chaque jour au cœur de la technologie de pointe. »