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Kim Aerts à propos de la forte croissance de son entreprise KoMotion

‘J’AI UNE QUESTION TECHNIQUE, JE VOUDRAIS PARLER À VOTRE COLLÈGUE MASCULIN.’

KIM AERTS (KOMOTION) À PROPOS DE LA FORTE CROISSANCE DE SON ENTREPRISE

Kim Aerts: « Enfant, je m’intéressais déjà à la technologie. »

S’il y a un fil conducteur dans notre série sur les femmes ingénieures, c’est que pratiquement toutes ont eu un modèle dans un métier technique : un père garagiste, un oncle ingénieur dans l’armée, un frère ainé qui travaillait avec des robots, … C’est ce qui les a poussées à suivre une formation d’ingénieure. Chez Kim Aerts de KoMotion, il n’y a pas eu de tel modèle, ce qui ne l’a pas empêchée de fonder une entreprise d’ingénierie mécanique.

« Je ne rencontre toujours pas beaucoup de femmes dans mon travail », lance Kim Aerts. « Je me suis souvent demandée pourquoi. Est-ce purement biologique ? Les femmes choisissent-elles un métier dans les soins de santé parce que c’est plus dans leur nature ? Ou la cause est-elle plus structurelle, les filles étant subtilement orientées vers des métiers typiquement féminins ? Il est difficile de répondre à cette question mais il faut tout mettre en œuvre pour faire découvrir la technologie aux filles. Il y a heureusement plus d’initiatives dans ce sens. »

« Aujourd’hui, je suis une maman et j’essaie t’intéresser ma fille à la technologie. Je l’emmène parfois au travail pour lui montrer notamment ce qu’est un robot. Je participe aux ‘Ondernemers voor de Klas’, une initiative qui permet aux entrepreneurs de venir raconter leur histoire devant une classe. Je m’adresse alors spécifiquement aux filles afin qu’elles puissent prendre en compte cette orientation technologique. Personnellement, je n’ai pas vraiment eu de modèle dans mon environnement qui m’a poussé dans cette voie. Enfant, je m’intéressais aux passe-temps typiques des garçons. Je préférais les Lego aux poupées. »

Automation Magazine: La question a déjà été soulevée : Anno 2022, faut-il encore proposer une série mettant en avant les femmes ayant une fonction d’ingénieure ? Le sexisme autrefois banal auquel les femmes étaient confrontées dans un métier typiquement masculin est dans les oubliettes du siècle dernier, non ?

Kim Aerts: « J’aimerais vous répondre par l’affirmative mais rien n’est malheureusement plus éloigné de la vérité. Pour un ancien employeur il y a quelques années, j’ai dû participer à un salon technologique. Un visiteur s’est présenté sur le stand, a quelque peu hésité car mon collègue était occupé. Je l’ai alors approché et lui ai demandé si je pouvais l’aider. Il m’a répondu platement ‘J’ai une question technique que je voudrais poser à votre collègue.’ Je dois admettre que de tels exemples sont heureusement très rares. » « Être une femme peut aussi s’avérer utile lors d’entretiens avec les clients. Les partenaires de contact vous perçoivent autrement, ils abordent l’entretien de manière moins hostile, pour ainsi dire. Lors de négociations entre deux hommes, ce n'est pas toujours le cas : ils peuvent parfois se sentir en compétition. Je remarque aussi que les femmes se réfèrent à des tâches typiquement féminines lorsqu’elles évaluent leur équilibre travail/vie privée. Comment combiner mon travail par rapport aux enfants, par exemple. Chez les hommes, ce genre de considérations importe moins. »

Formation ingénieure option Chimie

« J’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur industriel option Chimie qui est peut-être l’option la plus ‘féminine’ au sein du programme. Pourquoi Chimie? Parce que pour moi, c’était la base de tout. Je ne vais certainement pas dire que je regrette ce choix mais si c’était à refaire, je pense que je choisirais l’option Electromécanique. »

« Une des lacunes de la formation d’ingénieur est le manque de stage. Vous pouvez réaliser votre thèse entre les murs de l’université. En d’autres termes, il est possible d’obtenir un diplôme d’ingénieur sans passer par une immersion dans une entreprise. C’est dommage car il vous est impossible de découvrir les opportunités pour un ingénieur diplômé : R&D, vente, processus, projets, qualité, ... les étudiants diplômés n’ont aucune idée de ce que cela signifie exactement. J’ai donc consciemment décidé de faire une thèse dans une entreprise externe, Procter & Gamble. »

« C’est auprès de cette entreprise que j’ai eu ma première expérience professionnelle. J’étais notamment responsable des recherches autour de la fameuse marque Monsieur Propre. Tester des nouveaux mélanges, rechercher des ratios, tester des solutions pour évaluer le comportement à plus long terme, … ce genre de tâches. »

« Après cette première expérience, j’étais prête pour une nouvelle étape. J’avais le choix parmi plusieurs opportunités

Trois membres de l’équipe de KoMotion et une de leurs pièces maîtresses: le cobot. Un projet de cobot très apprécié chez Vandemoortele a ouvert de nombreuses portes.

mais je recherchais une fonction plus ‘sociale’ et de l’interaction avec les clients. Voilà pourquoi j’ai accepté le poste de sales engineer chez Delta Application Technics. L’entreprise venait d’acquérir une petite entreprise et cela me paraissait être le bon défi à relever. J’ai touché un peu à tout: la réalisation de tests, le démarrage de machines, du marketing et de la vente, … le travail était agréable. Le plus beau compliment que j’ai eu s’est produit chez un client important quand j’ai remarqué que mon numéro de téléphone était clairement mis en évidence à côté de la ligne de production, comme une sorte de ‘numéro d’urgence’. »

Entreprise d’automatisation KoMotion depuis 2019

« Après un temps, j’ai ressenti le besoin de passer à autre chose. J’en avais parlé à mon collègue de l’époque Kris Clompen et nous avons décidé de fonder ensemble une entreprise d’automatisation. Nous l’avons appelée KoMotion et nous aidons aujourd’hui les entreprises à optimiser leurs processus de production. »

AM: Il est remarquable de voir qu’une jeune entreprise comme KoMotion travaille avec des acteurs de premier plan. La Lorraine, Vandemoortele, Puratos, ... Comment une petite entreprise comme la vôtre est-elle parvenue à mettre un pied dans la porte de ces entreprises ?

Kim Aerts: « Lors de notre lancement il y a trois ans, le cobot était une technologie émergeante. Les entreprises s’y intéressaient mais elles restaient hésitantes. Avec KoMotion, nous sommes actifs depuis le début dans cette technologie et nous avons établi les premiers contacts avec Vandemoortele lors d’un événement sur ce thème. L’entreprise savait que le déploiement de cette nouvelle technologie était un processus qui devait être suivi de près. Notre proximité a donc joué un rôle : nous pouvions réagir rapidement pour modifier certains éléments ou les tester. Bien entendu, il fallait avoir de l’expertise et c’est ce qui a été déterminant. Kris et moi-même ne sommes pas des inconnus dans le secteur. Après la finalisation réussie de ce premier projet, l’activité s’est développée. Nous proposons aussi des projets d’automatisation sans cobots. Il arrive même que des clients nous demandent un cobot et que nous le déconseillons car il existe une solution meilleure. »

AM: Les entreprises citées sont toutes les trois actives dans l’industrie alimentaire. Une coïncidence?

Kim Aerts: « En fait, oui. Nous ne sommes pas spécialisés dans l’alimentaire et nous relevons des challenges dans d’autres secteurs. Il est vrai que le secteur alimentaire effectue un mouvement de rattrapage. Dans le segment du conditionnement par exemple, il y a énormément de travail manuel qui peut être automatisé. Aujourd’hui, les entreprises sont confrontées à la pénurie sur le marché du travail et elles se tournent massivement vers les solutions d’automatisation. Il y a du pain sur la planche. » AM: Où voyez-vous KoMotion dans 10 ans?

Kim Aerts: « Difficile à prévoir. Les projets prennent parfois plus de temps que prévu et vous ne savez jamais ce qu’il vous attend. Qui aurait pu imaginer qu’à peine un an après notre fondation nous serions confrontés à une pandémie suivie d’une pénurie sur le marché des composants ? Mais si vous voulez mon avis, je nous vois nous développer régulièrement et engager une dizaine de collaborateurs motivés, qui travailleront sur des projets dans une ambiance de PME agréable. »

www.komotion.be

De g.à dr.: Les dirigeants Kris Clompen et Kim Aerts aux côtés de leurs deux premiers collaborateurs, Renzy Goedertier et Jeroen De Guchteneire.

KoMotion réalise des projets d’automatisation pour divers secteurs intégrant diverses technologies.

LE CÉLÈBRE SALON DE L’EMBALLAGE EMPACK S’INSTALLE À GAND

Enregistrez-vous en ligne, c’est rapide et gratuit.

Après 19 éditions réussies à Bruxelles et à Malines, Empack sera désormais organisé tous les deux ans à Gand.

Empack est le plus grand point de rencontre belge de l’industrie de l’emballage qui attire tant les concepteurs d’emballages créatifs et les brand managers que les ingénieurs et les responsables de production gérant les lignes de remplissage et de conditionnement, la direction et le service achats.

Flanders Expo à Gand est un site d’exposition supplémentaire logique car Gand est un pôle économique en croissance rapide en Flandre. C’est là que le secteur de l’emballage et l’industrie alimentaire très présente en Flandre orientale et occidentale se rencontrent.

Et qui dit alimentaire dit conditionnements, logistique et automatisation. Un bon choix donc car Empack se tiendra conjointement avec le salon Transport & Logistics. Flanders Expo sera le lieu de rencontre parfait de toute la chaîne d’approvisionnement, de l’emballage au conditionnement et de la logistique au transport. Plus de 200 exposants et partenaires vous attendent pour vous présenter leurs produits et leurs services.

Laissez-vous inspirer par les spécialistes du secteur

Un programme de séminaires mis au point avec nos partenaires (Pack4Food, Fevia, Flanders’ FOOD, PEFC, Indufed…) permettra d’actualiser votre savoir, d’acquérir des perspectives sur les dernières tendances et de découvrir des opportunités de croissance pour votre activité. Vous pourrez participer gratuitement à ces séminaires traitant des emballages circulaires, des défis de l’emballage pour l’industrie alimentaire, du recyclage et autres sujets actuels.

Innovation Journey & Award

Des innovations de première main? C’est ce qui vous attend avec l’Innovation Journey, un itinéraire gratuit au salon qui vous fera découvrir les innovations, les développements et les matériaux durables. Votre ticket pour le futur. Les exposants participant à l’Innovation Journey ont une chance de remporter l’Innovation Award. Ce prix sera décerné lors de l’afterwork event le 14 septembre à partir de 17h30. Deux innovations seront mises à l’honneur, une sélectionnée par le jury et l’autre par le public via un concours en ligne. Bienvenue à tous !

Allez à www.empack.be et introduisez le code d’enregistrement BABF1000. Votre ticket d’entrée a une durée indéterminée pour les deux jours et les deux salons.

Information pratique

Flanders Expo à Gand 14/09/2022: 10.00 – 18.00 (afterwork event à partir de 17h30) 15/09/2022: 10.00 – 17.00

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