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En 1917 commence à Genève le ministère d’édition d’une œuvre chrétienne fondée sous l’impulsion d’Hugh Edward Alexander (1884-1957), un évangéliste écossais: le Bureau des publications de l’Alliance biblique. L’objectif? Editer des ouvrages d’annonce et de défense de l’Evangile de Christ.

En 1925, une première librairie est ouverte à Paris sous l’enseigne La Maison de la Bible.

En 1943, la Société Biblique de Genève est enregistrée sous ce nom. Sa mission? Imprimer et diffuser la Bible en français, allemand et italien (trois langues nationales de la Suisse).

A côté de cela, H.E. Alexander est à l’origine de l’Ecole (devenue Institut) biblique de Genève et des Eglises évangéliques Action Biblique, connues notamment pour leur ministère parmi les enfants et les jeunes.

Fêter 100 ans au service de l’Evangile, c’est surtout célébrer la bonté de Dieu. Des extraits de comptes rendus – publiés par ailleurs – d’événements qui ont marqué cette histoire sont reproduits ici.

Se souvenir… pour mieux vivre le présent et envisager l’avenir.

Amos 8.11-12 a été constamment présent à l’esprit de M. Alexander. Il décrit d’une façon extraordinairement vivante, comme seules peuvent le faire les Saintes Ecritures, la condition spirituelle des âmes privées de la Parole de Dieu, dans les pires moments de détresse, quand tout secours humain fait défaut. L’angoisse de ceux qui cherchent la vérité divine et ne la trouvent pas est comparée à la souffrance de la soif, la souffrance la plus intolérable. Et ce texte s’est réalisé dans des centaines de milliers de cas pendant la guerre. Quel privilège d’avoir pu contribuer à en diminuer le nombre!

Lorsque, dans un pays après l’autre, la vague du règne de terreur a déferlé, quand les Eglises ont été privées de leurs conducteurs spirituels et les chrétiens du droit de se rassembler dans leurs lieux de culte, la Bible vint à manquer; les Eglises se sont trouvées démunies, souvent sans armes, sans munitions pour le combat spirituel. Ceux qui auraient pu et dû prévoir la disette de la Parole divine et faire en sorte qu’elle ne manque pas au moment du plus grand besoin n’avaient rien fait de plus qu’en temps ordinaire. Aucune mesure préventive n’avait été prise. Les sociétés qui jusqu’alors avaient approvisionné l’Europe en Ecritures saintes ont été prises au dépourvu par la rapidité foudroyante des événements, et bientôt Bibles, Nouveaux Testaments et Evangiles firent défaut dans les pays de langue française.

C’est alors que par une dispensation divine remarquable, La Maison de la Bible de Genève, constituée en Société Biblique de Genève, put parer aux besoins. Comptant sur Dieu, elle entreprit d’éditer la Parole divine. Ce fut une lutte épique, un combat contre la famine de la Parole de Dieu, une guerre sainte menée contre la puissance des ténèbres.

«Je marcherai moi-même avec toi et je te donnerai du repos.»

Exode 33.14

Dans le cœur de Moïse, il y avait une prière, un désir inspirés par Dieu lui-même. Derrière lui et autour de lui, c’était le trouble et la confusion; devant lui, l’inconnu. Le peuple de Dieu était sous la terrible menace des conséquences de son infidélité. Et c’est au milieu de telles circonstances que du cœur de celui qui était resté fidèle est sorti un soupir entendu de Dieu seul: «Fais-moi connaître tes voies… Fais-moi donc voir ta gloire!» Et l’Eternel lui a répondu: «Je marcherai moi-même avec toi et je te donnerai du repos.»

Dieu entend de telles prières, et il se propose de les exaucer. Pour son enfant, ses voies sont préparées, tracées d’avance, bien que dans sa sagesse il les révèle une à une; en effet, il veut que le principe de la foi gère la vie de ses enfants obéissants. Ne nous étonnons pas qu’il nous laisse dans l’ignorance quant à la forme que prendront ses voies. Il nous suffit de savoir qu’il a promis que sa présence même irait devant nous, frayant le chemin. Remettre nos voies au Seigneur, c’est le glorifier.

Si nous obéissons et le suivons pas à pas, nous le réjouissons, car l’épreuve de notre foi, plus précieuse que l’or périssable, lui est chère. Il veut que, le jour où nous le verrons, notre foi lui donne honneur et louange. S’il nous demande la foi, il l’accompagne du don de la paix, à laquelle s’ajoute l’espérance qui ne trompe pas, brillant dans notre cœur comme une lumière grandissante, une force inspirante.

Nous faut-il plus que sa présence? Elle comprend tout, absolument tout. Elle est notre avant-garde et notre arrière-garde. Elle nous assure direction et protection. Elle est notre sagesse et notre paix. Sa présence glorieuse nous est assurée par son Esprit; au milieu de l’agitation, de la tempête, elle nous donne le repos. Elle rend notre travail fructueux et victorieux. Elle nous fait grandir dans la connaissance de Dieu et progresser jusqu’à la stature parfaite de Christ. Et, par le revêtement de cette présence divine, notre vie attire les âmes à lui et triomphe des difficultés.

Psaumes 16.8-11; 25.1-15; 73.23-28; Hébreux 4.3-11

«Fais-moi connaître tes voies… Fais-moi donc voir ta gloire!»

Exode 33.13, 18

Ceux qui cherchent la gloire de Dieu ne désirent que sa volonté et son chemin. Veillons, car notre Seigneur n’a-t-il pas dit: «Si ton œil est en bon état, tout ton corps sera éclairé» (Matthieu 6.22)? Quand la vue n’est pas voilée, quand l’œil ne regarde que dans une direction, tout l’être suit cette direction. Que notre regard soit sain et franc pour voir le chemin que Dieu montre à ceux qui ne cherchent que sa gloire.

Votre sentier n’est peut-être pas facile, mais pourvu que cela soit le sien! Alors la sécurité est parfaite et sa gloire paraîtra. Dieu a montré ses voies à Moïse, mais ce chemin était rempli d’obstacles. Conduisant son peuple par la colonne de nuée et de feu, Dieu a manifesté sa gloire, réduit à néant les obstacles et donné au peuple de triompher des difficultés. Il en sera de même pour vous. Le désert et la solitude sont les conditions dans lesquelles il fait voir sa gloire à son enfant qui obéit à son appel.

Quelle est la réponse de Dieu à la requête de Moïse? «Je ferai passer devant toi toute ma bonté.» Au milieu des circonstances où se trouvait son serviteur – du point de vue humain, elles ne pouvaient pas être plus difficiles – Dieu ouvre les écluses de sa grâce. Vous vous êtes réfugié(e) en lui; et lui, de son côté, tourne vers vous son regard favorable. Il agit en grâce pour vous au fur et à mesure de vos besoins. Gardez donc votre cœur ouvert à cette merveilleuse grâce et ne vous y habituez jamais.

A quelle condition Dieu nous montre-t-il son chemin et nous fait-il voir sa gloire? Elle est simple: «Voici un endroit près de moi… Je te mettrai dans un creux du rocher.» L’apôtre Paul nous dit que ce rocher qui suivait le peuple était Christ (1 Corinthiens 10.4).

Prenons notre place dans le creux du rocher: c’est le seul lieu où nous soyons vraiment en sécurité. La communion avec JésusChrist est le secret de la persévérance et de la fidélité. C’est là, dans cet endroit près de lui, que le Seigneur nous montrera son chemin et nous fera voir sa gloire.

«Voici un endroit près de moi. Tu te tiendras sur le rocher. Quand ma gloire passera, je te mettrai dans un creux du rocher et je te couvrirai de ma main.»

Exode 33.21-22

C’est ainsi que l’Eternel agit en faveur de Moïse attristé pour son Dieu, à cause de l’état de son peuple qui vit délibérément dans la désobéissance et la confusion.

Celui qui prend à cœur de s’occuper des intérêts du peuple de Dieu éprouve la même tristesse; il refuse de se conformer à ce qui est contraire aux instructions de la Parole divine et souffre en conséquence. Il est visé par l’ennemi qui provoque cette confusion de la chrétienté et qui profite des illusions qui s’ensuivent. C’est ainsi que le croyant entre dans la véritable communion aux souffrances de Christ pour les siens; c’est de cette façon qu’il est «déjà comme sacrifié» (2 Timothée 4.6) alors que d’autres cherchent «leurs propres intérêts, et non ceux de Jésus-Christ» (Philippiens 2.21), tout en portant son nom. Il endure avec le Seigneur la douleur du chef de l’Eglise pour ses membres aveugles à leur état, qui refusent ses moyens de guérison; et, parce que l’Eglise présente ce triste spectacle au monde, les hommes blasphèment. Peu de chrétiens se consacrent à Christ sur ce point, tandis que beaucoup cherchent à se disculper et persistent dans l’aveuglement décrit dans Apocalypse 3.15-17. Peu comprennent le sens profond des souffrances de Christ selon Colossiens 1.24-25.

Mais une telle position et une telle vocation sont au-dessus des capacités de la bonne volonté et des forces humaines. Et c’est ici où notre Seigneur intervient, comme il l’a fait pour son serviteur Moïse. Il y a un creux dans le rocher frappé pour nous. C’est dans le creux de ce rocher que notre Seigneur nous cache, nous couvre de sa main. Pour employer une autre image inspirée, tout comme le sarment est identifié au cep, fait partie du cep et vit de sa vie en manifestant sa plénitude, de même ceux qui suivent leur Seigneur dans la voie décrite par ce passage de l’Ecriture connaissent la vie «cachée avec Christ en Dieu» (Colossiens 3.3), qui fait contraste avec ce qui se passe autour d’eux. Tel est le sanctuaire où Dieu met à l’abri les vies par lesquelles il accomplit ses plans.

1 Rois 19.7-18; Colossiens 1.24-29; 3.1-4; Philippiens 2.17-21

«Lui-même savait ce qu’il allait faire.»

Jean 6.6

Voici le secret de la foi et de la paix du chrétien: quelles que soient les circonstances de ceux qui se confient en leur Sauveur et lui obéissent, Jésus sait d’avance ce qu’il va faire pour eux. Qu’ils aient des difficultés, des souffrances, est nécessaire pour leur croissance spirituelle. Leur vie ne peut pas être autre que celle de leur Maître.

Chacune de nos nuits a son lendemain; si nous traversons l’obscurité, nous nous fortifions en sachant que Jésus sait déjà comment il va faire éclater la lumière. Dans nos perplexités, quand nous ne savons pas que faire, ni comment agir, il est bon de connaître le repos de la foi et de nous souvenir que Jésus sait comment il interviendra. Il a son plan tout tracé pour nous et pour les nôtres, et, s’il permet telles circonstances pour nous éprouver, il mesure la difficulté et saura nous en sortir victorieusement, à son heure.

Pour nous, l’épreuve amère et intime est pleine de mystère et de douleurs qui parfois nous submergent, nous écrasent; mais sachons la voir avec le recul du temps. Quand il nous demande des actes de foi et d’obéissance, sans appui visible, marchons, obéissons comme Abraham qui est parti sans savoir où il allait. Et plus tard, nous verrons que le Seigneur avait pourvu à la sortie du tunnel et qu’il a fait entrer son enfant dans une œuvre préparée d’avance pour qu’il y marche en toute simplicité.

Oui, il sait ce qu’il va faire! Comme aux premiers disciples, il nous demande de lui donner ce que nous avons, ne serait-ce que cinq pains et deux poissons, et de faire ce qu’il nous dit. Il est le premier et le dernier (Apocalypse 1.18), et il sera toujours le premier à savoir comment nous faire sortir de l’impasse.

Quand il nous a appelés dans toute notre faiblesse et notre ignorance, il savait d’avance ce qu’il allait faire! «Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura au contraire la lumière de la vie» (Jean 8.12).

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