L’HYPOXIE
QUELQUE CHOSE NE VA PAS – MAIS QUOI ?
Un ciel bleu, une mort silencieuse
« Je vais super bien ! » dit Ken, alors même qu’il était sur le point de perdre la vie.
Il était pilote de l’armée de l’air, formé pour piloter un F-16 Falcon de combat. Quand il était aux commandes de son jet, il se sentait comme un aigle s’élevant haut dans les nuages. Pourtant, ce jour-là, il y avait un problème, un problème terrible : il était en train de mourir et n’en était même pas conscient.
Ce qui le tuait à petit feu n’était pas douloureux.
En fait, c’était même quelque chose de tout à fait indolore.
Mais ça n’en était pas moins mortel.
Ken souffrait d’hypoxie.
En termes simples, l’hypoxie, c’est quand le cerveau ne reçoit pas assez d’oxygène. Ça se produit tellement lentement, que tu ne te rends même pas compte que tu es en train de mourir ! C’est un phénomène que les pilotes de chasse doivent constamment combattre quand ils s’élancent dans le ciel, fendant les airs à des kilomètres au-dessus du sol.
Quand tu es en hypoxie, ton esprit se vide, tes sens s’émoussent, tes réflexes faiblissent et tu finis par perdre connaissance. Mais les signes et les symptômes peuvent se développer si progressivement, qu’ils sont déjà bien présents avant même que tu prennes conscience de ce qui est en train de se passer.
Encore quelques secondes et Ken s’évanouirait. Le F-16 de plusieurs millions de dollars tomberait alors du ciel et s’écraserait violemment à terre. Une vie s’éteindrait. Une famille serait privée d’un père.
11 CHAPITRE 1
L’homme dans la tour de contrôle, sachant qu’il devait agir au plus vite pour empêcher le drame, appuya sur le micro relié à l’oreillette du pilote.
« Tu es en hypoxie, Ken ! cria-t-il. Tu n’as plus le contrôle de tes sens ! » On pouvait presque percevoir un sourire dans la voix de Ken, lorsque, tel un ivrogne heureux, à quelques secondes de s’évanouir, il bredouilla encore ces quelques mots : « Oui, ouiii, je vais trèèèèès bien… »
C’est le problème de l’hypoxie. Tu te sens bien. En pleine forme. Tu ne te rends pas compte du danger imminent auquel tu fais face.
Une dernière fois, dans son micro, l’homme hurla : « KEN ! KEN ! »
Mais c’était trop tard. Les moniteurs surveillant les paramètres vitaux du pilote émettaient déjà toutes sortes de signaux d’alarme.
A ce moment-là, les vannes d’oxygène s’ouvrirent avec un BOOM retentissant !
La pièce venait de se remplir d’air pur et respirable lorsque la porte du simulateur de vol fut ouverte. Ce qui venait de se produire n’avait été qu’une mise en situation. Ken était sauvé ! Il n’allait pas mourir. La douloureuse épreuve qu’il venait de traverser était juste une expérience, un entraînement.
Une fois sorti du cockpit, il regarda la vidéo avec beaucoup d’attention, la bouche ouverte d’étonnement et un carnet à la main, documentant tout ce qui avait mal tourné.
Il n’aurait pas besoin de faire cette dangereuse expérience une seconde fois. Il ferait son autocritique, et la leçon le marquerait pour le reste de sa vie. Désormais, il écouterait la tour de contrôle même si, subjectivement, tout lui semblait différent et même si… tout semblait génial.
Tout est génial
« Tout va bien ! » disait un ancien d’une église dans laquelle je me rendais souvent.
« Nous n’avons pas de problèmes ! Regarde ces gens… EUX, ils ont des problèmes. Mais pas nous. »
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Quoi ? Tout va bien ? Est-ce que je vis dans un monde différent ? J’essayais de faire le lien entre la réalité que je percevais et cette affirmation. Grâce à mon travail parmi les jeunes, je savais que des tonnes de choses n’étaient pas comme elles auraient dû l’être : addictions, abandon de la foi, divisions dans les églises, divorces, manque d’évangélisation… Mais le pire était ma propre réalité spirituelle !
« Je vais très bien », disais-je avec un sourire forcé, jour après jour.
Mais à l’intérieur, j’étais en train de mourir. Comprends-moi bien : je n’étais pas un incrédule, bien au contraire. Je dirigeais chaque semaine la rencontre du groupe de jeunes. J’étais sur le devant de la scène, je travaillais dans les rues, j’annonçais l’Evangile. Le problème, ce n’était pas un manque de connaissance intellectuelle. Je connaissais la Bible quasiment sur le bout des doigts. Extérieurement, tout semblait aller bien.
Mais à l’intérieur, j’étais en train de mourir.
Je connaissais les paroles de Jésus : Si donc le Fils vous libère, vous serez réellement libres (Jean 8.36). Pourtant, malgré tout ce que je savais dans ma tête, je n’étais pas libre. J’étais esclave de la pornographie. Et à cause de cette dépendance, j’avais l’impression d’avoir de lourdes chaînes en fer autour des poignets et des chevilles. Le pire, c’est qu’elles étaient invisibles pour tout le monde, sauf pour moi. Je ressentais le terrible poids de ces liens, mais je ne parvenais pas à les briser. Un jour, cherchant de l’aide, je m’étais confié à quelqu’un de plus âgé, mais j’avais été trahi. Avant, j’avais toujours cru que les mentors et les conseillers pouvaient m’aider à grandir. Mais peut-être que l’ancienne génération allait simplement continuer à me décevoir.
Ça te rappelle quelque chose ? Peut-être que toi aussi, tu connais bien la Bible. Peut-être que, comme pour moi, elle a fait « partie de toi » pendant presque toute ta vie. Et pourtant… tu as soif de quelque chose de plus. Cette liberté que Jésus a promise te semble insaisissable et hors de portée. Tu es enchaîné(e) par des liens que toi seul(e) peux voir et qui gagnent tous les autres domaines de ton existence. Tu te retrouves
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à douter de la véracité des paroles de Jésus et tu te demandes : A quoi ça sert ?
C’est ce qui est arrivé à mon ami Claude.
« Je vais bien », m’a-t-il dit.
Tu commences à voir le schéma qui se répète ?
Nous traversions le lac Léman sur le bateau que nous prenions tous les jours pour aller travailler. C’est à ce moment-là qu’il a lâché la bombe : « Je ne crois plus en Dieu. » Ça m’a brisé le cœur. J’étais stupéfait. Quelques jours auparavant, nous avions encore prié ensemble. Et maintenant, il n’était plus chrétien.
Ce n’était malheureusement pas une première pour moi. Deux de mes amis les plus proches avaient déjà tourné le dos à la foi. Et chaque fois, c’était comme si on m’arrachait le cœur.
Qu’est-ce qui pousse quelqu’un à s’éloigner de la foi ?
Cette question tourmentait mes pensées continuellement.
Si le Saint-Esprit est en nous, pourquoi est-ce que les gens partent ? Qu’est-ce que la génération précédente a raté ?
Peut-être que l’histoire qui suit t’aidera à comprendre un peu mieux.
Après un autre événement désastreux, j’ai cherché un responsable de groupe de jeunes qui avait beaucoup d’expérience, qui avait lu beaucoup de livres et en qui j’avais confiance. J’avais besoin de réponses… ou au moins de comprendre mes problèmes. Je me suis donc assis sur son « canapé de coaching » et j’ai déversé la douleur qui était dans mon cœur : ▪
« Pourquoi y a-t-il si peu de personnes de ma génération qui viennent à l’église ? »
« Pourquoi y a-t-il tant de jeunes de mon âge qui quittent l’église ? »
« Pourquoi presque tous les jeunes hommes ont-ils des problèmes avec la pornographie ? »
« Pourquoi tant de chrétiens sont-ils esclaves de leur péché ? »
« Où est cette vie abondante que Jésus a promise ? »
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Ces questions pesaient vraiment sur mon cœur, mais je me suis vite rendu compte qu’elles étaient perçues comme une attaque. Soudain, le gentil pasteur est devenu dur et critique :
« Natha, tu es orgueilleux. Tu dois t’humilier ! »
Sur le coup, j’étais vraiment troublé. Blessé. Je m’étais ouvert à quelqu’un, et cette personne avait finalement utilisé mes paroles contre moi. On m’avait dit à l’école que toutes les questions étaient permises, mais je venais d’apprendre, dans la douleur, que tel n’était pas le cas. J’avais l’impression d’être devenu un hérétique aux yeux de ce responsable, comme si je voulais détruire l’Eglise. C’était pourtant tout le contraire : je souffrais parce que j’aimais l’Eglise. J’étais venu parler avec lui parce que j’aimais l’Eglise. Mais j’avais l’impression d’avoir mis le doigt sur un sujet tabou…
« Arrête de poser tes questions critiques. Fais le travail toi-même ! Prêche, conseille, et tu verras comme c’est difficile. »
Et c’est exactement ce que je vais faire, me suis-je dit alors.
Je ne voulais pas passer le restant de mes jours à trouver des excuses. Ma génération s’éloignait de la vie et dérivait dangereusement vers la mort, et je ne pouvais pas rester là à regarder sans rien faire. Je voulais donner tout ce que j’avais pour contribuer, au moins un peu, à ce que les choses changent.
Nous avons prié ensemble, et j’ai quitté la pièce.
Il y avait du travail à faire.
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Une église en hypoxie
Un problème bien énoncé est un problème à moitié résolu.
— Charles Kettering
Tu te demandes peut-être pourquoi je relie mon histoire personnelle à l’état de l’Eglise. Eh bien, la réponse est simple : c’est parce que les deux sont intimement liés. Ça fait quinze ans que je suis sorti du bureau de ce pasteur après notre entretien, et je suis plus convaincu que jamais qu’il y a encore beaucoup de travail à faire.
Pour le dire clairement : ma génération est dans le pétrin jusqu’au cou !
Je suis désolé pour la brutalité de ce constat. Mais il est temps que nous parlions vraiment des problèmes qui sont sur la table, des problèmes qui existent depuis longtemps, mais que personne ne veut aborder. Si ça te donne envie de poser ce livre et de t’en aller, sens-toi libre ! Il ne s’adresse pas aux personnes qui ne supportent pas un échange vrai et sincère. C’est le désir d’éviter les tensions et de conserver à tout prix une paix diplomatique qui nous a maintenus dans ce pétrin.
Collectivement, il semble que nous souffrons d’hypoxie.
Ne sommes-nous pas en train de nous contenter de faire semblant et de marcher aveuglément sur le chemin qui mène à la mort ? Il y a toute une génération de personnes qui est plus préoccupée par la diplomatie et le choix des mots dans un message, que par le fait de s’attaquer à la douleur que les jeunes ressentent aujourd’hui.
Quinze ans après m’être levé de ce sinistre canapé, je suis déterminé à agir, et mon analyse n’a pas changé : le problème est toujours là. Plus que jamais, une génération entière a besoin de mentors qui comprennent sa douleur et sont prêts à faire ce qu’il faut pour y remédier.
Nous traversons une crise. Nous sommes engagés dans un combat, et si nous n’agissons pas immédiatement, il sera trop tard. Si tu es de ceux qui veulent venir en aide à cette génération, alors ce livre fera pro -
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bablement ressurgir beaucoup de choses que le Seigneur a déjà mises dans ton cœur.
Je ne suis certainement pas le seul à comprendre qu’il y a un sérieux problème, mais à travers ce que j’écris dans ces pages et ce que je prêche par ailleurs, je cherche à mettre des mots sur la situation. Si tu as au fond de toi un sentiment que tu ne parviens pas à exprimer, alors peut-être que ce message te donnera le vocabulaire et les versets pour le décrire précisément.
L’Eglise dans son ensemble est totalement désorientée.
Nous agissons comme quelqu’un qui est défoncé après avoir fumé un pétard. Nous ne nous soucions pas trop de ce qui se passe autour de nous, sauf quand un vrai gros souci survient. Nous sommes surtout heureux de suivre notre propre chemin et de nous occuper tranquillement de nos affaires. Ça me rappelle la façon humoristique dont sont représentés les fumeurs d’herbe dans les films ; sauf que, dans ce cas, c’est tragiquement sérieux !
Notre époque ressemble à celle de Samson. Avant, quand Israël était oppressé par ses ennemis, il criait à Dieu. Mais du temps de Samson, ce cri avait disparu. Le peuple de Dieu s’était habitué à sa situation. Comme les esclaves qui s’habituent à leurs chaînes et finissent par ne plus les sentir, il avait accepté sa servitude, jusqu’à n’en être même plus conscient.
Mon ami(e), l’état du christianisme occidental est plus que jamais semblable à celui dans lequel se trouvaient les chrétiens de Laodicée : nous ne sommes ni chauds ni froids. Nous sommes tièdes. Laodicée était une église dans laquelle l’hypoxie avait atteint son apogée. Ses membres disaient littéralement : Je suis riche, je me suis enrichi et je n’ai besoin de rien.
Et qu’a dit Dieu à l’ange de cette église ? Tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu (Apocalypse 3.17).
Mais il y a une bonne nouvelle : ce n’est pas la fin. Dieu agit encore à Laodicée. Il frappe à la porte des cœurs, pour réveiller les gens. Il veut conduire l’Eglise à prendre conscience de sa situation, et il le fait à travers
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des personnes qui se rendent compte qu’elle est malheureuse, misérable, pauvre, aveugle et nue. Et c’est douloureux.
Mais la douleur est bonne. Pourquoi la douleur est bonne
Si tu as de la joie au cœur, frappe des mains ! — Chanson pour enfants
Il se mit à rire. « Oui, ‘tout le monde est heureux à présent !’ Nous commençons à servir cela aux enfants à cinq ans. »
— Bernard dans Le meilleur des mondes1
Le meilleur des mondes est un roman fascinant d’Aldous Huxley, publié en 1932. Le livre présente une société utopique, où le confort matériel, ainsi que le plaisir physique procuré par la drogue soma et le sexe récréatif constituent le bien suprême.
Mais c’est une société en état d’hypoxie absolue.
Bernard, le personnage principal, est un « Alpha » (personne ayant le statut le plus élevé) qui ne parvient pas à s’intégrer en raison de sa petite taille. Son manque d’assurance, dû à sa stature qui ne correspond pas à son statut, suscite en lui un sentiment de mécontentement et le conduit à remettre en question l’Etat mondial, où « tout le monde est heureux ». Petit à petit, il comprend que les gens dans ce monde-là ne sont pas retenus en otage par la tyrannie de la force, mais par la tyrannie du plaisir. Il décide donc d’arrêter de prendre du soma, drogue qui procure du plaisir, et de s’abstenir de relations sexuelles, même s’il sait que cela augmentera sa douleur.
En fait, il choisit la douleur. Parce que la douleur est sa porte d’entrée vers la connaissance.
1 Edition du groupe « Ebooks libres et gratuits », traduction de Jules Castier, 2014, p. 116.
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L’Eglise en hypoxie a besoin de plus de Bernard.
Et peut-être que toi, tu en es un : un jeune homme ou une jeune femme qui souffre et qui, au sein d’un christianisme « happy clappy », ne veut plus frapper des mains, parce qu’il (elle) n’est pas heureux(se). Tu as mal parce que tu constates une déconnexion entre ce que tu lis dans la Bible et ce que tu vois dans ta propre vie ; entre les choses magnifiques que tu vois dans le livre des Actes et le fait que tu n’arrives même pas à trouver la force de te réveiller une heure plus tôt le matin. La doctrine d’un Sauveur tout-puissant te semble en décalage avec ta propre réalité, puisque tu sais que tu vas t’adonner à la pornographie ou tomber à nouveau dans une dépendance pécheresse au cours des deux semaines à venir.
Et la conviction qu’il n’y a vraiment rien ou personne qui puisse te sortir de cette situation est douloureuse.
Mais permets-moi de te dire que c’est voulu. C’est Jésus qui permet que tu ressentes cette douleur. Tu n’as probablement jamais envisagé les choses de cette façon, mais ta douleur est un bienfait caché.
Il frappe à ta porte.
Il prépare un Bernard.
Personne n’aime avoir mal. Ce n’est pas agréable. Et pourtant, le fait de pouvoir ressentir la douleur est essentiel, parce qu’elle est un signal d’alarme. Donc s i tu ressens cette douleur et ce fardeau, sens-toi honoré(e) ! Dieu t’a choisi(e) pour que tu fasses partie de la solution.
Lorsque la douleur se manifeste, tu as le choix : tu peux la voir comme une occasion d’agir, ou l’ignorer. Et si tu es toujours en train de me lire, je parie que tu veux faire quelque chose !
Peut-être que ce message fait vraiment écho à ce que tu penses au fond de toi, et tu te dis :
Il a raison : quand je regarde les gens que je connais autour de moi, mon cœur se brise. Certains s’éloignent de la foi, et d’autres ne vivent pas vraiment la vie abondante à laquelle Jésus nous appelle.
Je n’avais jamais pensé que ma douleur était en fait un système d’alarme. Mais maintenant, je le vois. Je ressens cette douleur, et
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je sais que quelque chose est en train de se passer. Dieu m’appelle à agir. Je veux me rallier à cette cause. Je veux tourner la page. Je veux voir ce qui va suivre.
Si c’est ce que tu penses, alors continue à lire. Quand tu n’as pas de réponses à ce genre de questions profondes et brûlantes, tes pensées sont rapidement obscurcies par la peur, le doute et l’incertitude. Et je comprends ça. Je suis passé par là. J’ai ressenti la douleur pendant des années, et ce n’est jamais drôle.
C’est clair, personne n’aime la douleur, et pourtant, elle est importante. Elle est un indicateur que quelque chose ne va pas. Si tu ne la ressentais jamais, tu serais atteint(e) d’une maladie rare, mais très dangereuse, appelée la maladie du CIPA. Les personnes qui en souffrent ne ressentent aucune douleur. On pourrait croire qu’elles vivent un rêve devenu réalité. Mais est-ce vraiment un rêve ?
Ces gens se retrouvent souvent blessés, en sang et avec des fractures. Pourquoi ? Parce que rien ne les avertit du danger.
En fait, ils vivent rarement longtemps, parce que la douleur n’est pas là pour les protéger.
La douleur est le système d’alarme naturel de notre corps. Elle nous appelle à nous éloigner des choses dangereuses.
Donc la souffrance spirituelle que tu ressens quand quelque chose ne va pas dans le monde doit être un avertissement, non ? Et si tu es quelqu’un qui fait partie de l’Eglise, alors cette douleur est un avertissement pour l’Eglise.
Souviens-toi de Ken, le pilote : il ne ressentait pas le problème, et c’est pour ça qu’il a failli mourir. Ce qui a peut-être commencé par un essoufflement et un sentiment déstabilisant s’est rapidement transformé en un nouveau type de normalité. Comme on l’a dit, en cas d’hypoxie, ton corps manque d’oxygène et ton cerveau tombe dans un état d’euphorie ignorante, jusqu’à ce que tout s’arrête.
Donc si tu ressens et vois des problèmes, ne les ignore pas ! Arrête-toi et recherche Dieu.
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Finalement, peut-être que la chanson devrait dire : « Si tu as mal au cœur, croise les bras. »
« Mais par où dois-je commencer ? »
Tu as raison de te poser cette question.
Humainement parlant, la bataille semble perdue d’avance. Tu as l’impression de lutter contre une armée entière avec les mains liées. Si tu ne peux même pas mettre de l’ordre dans ta propre vie, comment le pourraistu dans l’Eglise ? Mais Dieu le peut. Lui seul le peut. Et il nous a donné un plan de bataille. En effet, cette situation est tout sauf nouvelle.
Suis-moi sur les collines d’Ophra, au cœur de la Cisjordanie actuelle, chez un jeune homme qui se trouvait exactement dans la même situation que toi et moi : Gédéon. Il avait vu qu’il y avait un énorme problème au sein de son peuple, mais il n’avait aucune notoriété ni aucune capacité particulière pour changer la situation.
Toutefois, il avait un atout capital : la douleur. Et sa douleur l’a amené à cette incroyable découverte :
Si l’Eternel est avec nous, pourquoi tout cela nous est-il arrivé ? Où sont tous ses actes merveilleux, ceux que nos pères nous racontent quand ils disent : « L’Eternel ne nous a-t-il pas fait sortir d’Egypte ? »
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Maintenant l’Eternel nous abandonne et nous livre entre les mains de Madian !
— Juges 6.13
Plus tard, Gédéon a remporté une énorme victoire qui, non seulement a changé sa situation personnelle misérable, mais a aussi suscité un réveil au sein de tout le peuple de Dieu. Or, tout a commencé dans ce lieu de douleur. Et tu dois comprendre comment les choses se sont passées :
1. Il n’a pas ignoré la douleur. (Pourquoi tout cela nous est-il arrivé ?)
2. Il a analysé la situation telle qu’elle était. (Nous sommes abandonnés et retenus captifs.)
3. Il l’a comparée à l’état idéal. (Nous voulons faire l’expérience des actes merveilleux de Dieu.)
Je sais ce que tu penses : Je ne vois pas comment faire cette comparaison. Comment est-ce que je peux comparer l’état réel et l’état idéal de ma propre vie ? Et je ne parle même pas de l’Eglise !
Oui, je suis conscient que ça semble difficile, mais continue à lire, et on y arrivera ensemble. Chaque jour, je reçois des messages de personnes qui ont fait ce parcours avec moi et qui, aujourd’hui, témoignent de la façon dont cet enseignement a changé leur vie.
Alors voilà quelques témoignages pour t’encourager :
Je voudrais te faire savoir que grâce à ton enseignement, ma compréhension de la crainte de l’Eternel a totalement changé. Ma dépendance au péché sexuel a complètement changé depuis que je regarde tes vidéos. Je remercie Dieu de t’avoir utilisé comme un instrument efficace. Pas de charabia, mais des choses claires et compréhensibles !!! La série sur la crainte de l’Eternel est géniale,
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elle change la vie !!!! Merci, merci, merci encore… Continue de faire du bon travail. Loué soit le Seigneur Jésus-Christ.
— Kenneth, 23 ans Après ma conversion, j’ai commencé à avoir plus qu’un simple « respect » pour le Seigneur. Oui, c’était de la crainte, mais je ne pouvais pas vraiment l’expliquer ; c’était comme une peur mélangée à de l’amour. Malheureusement, je me suis laissé persuader que la crainte ne venait pas de Dieu… « Nous n’avons pas reçu un esprit de crainte, mais… » Tu connais la chanson. J’ai donc essayé de vivre avec cette image de Dieu… et je me suis sentie si malheureuse. Alors je suis si heureuse d’avoir découvert cette vérité avec toi. Et surtout qu’il y ait quelqu’un qui parle de la crainte de Dieu. Ça a tellement tout changé pour moi. Merci !
— Anna, 22 ans
Ton message m’a vraiment ouvert les yeux. Je commence tout à coup à réaliser qui est vraiment Dieu. Je trouve ça tellement effrayant : j’ai lu et prié pendant si longtemps, mais de façon si superficielle et sans révérence réelle.
— Peter, 29 ans
J’ai 63 ans et je marche avec le Seigneur Jésus depuis plus de 35 ans. Depuis le début, je lis quotidiennement la Parole de Dieu et je peux dire que je connais très bien la Bible. J’ai aussi entendu beaucoup de prédications (probablement plusieurs milliers déjà), mais ce message fait partie des meilleurs que j’aie jamais lus et entendus.
— Donald, 63 ans
Je constate aussi que, pour beaucoup, moi y compris, ce sujet (la crainte de l’Eternel) est souvent sous-estimé et même mal vu et enseigné ! Je suis maintenant d’autant plus reconnaissant pour ce mi-
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nistère et ces réflexions. Maintenant, je comprends mieux la crainte de Dieu sur le plan biblique et je peux aussi transmettre ces pensées à d’autres personnes, là où Dieu m’a placé ! Tu es une grande bénédiction, non seulement pour moi, mais aussi pour beaucoup d’autres personnes qui sont là ! Ce que tu dis me va droit au cœur, car c’est ma passion de conduire les jeunes chrétiens (surtout ceux qui ont grandi dans le milieu chrétien) plus profondément dans la vraie vie de disciple de Jésus et de grandir moi-même !
— George, 19 ans Jusqu’à récemment, ma vie se résumait, à 90 %, aux jeux d’argent, à YouTube et aux vidéos regardées sur d’autres sites dans mon lit le soir. Ta vidéo a tout changé. J’ai banni les jeux (et tout ce qui s’y rapporte), ainsi que YouTube, de ma vie et j’ai commencé à lire la Bible. Et tout à coup, je me suis rendu compte que je ne gaspillais plus mes pensées pour la masturbation et la pornographie. Une vraie libération !
— Ryan, 17 ans
Je suis vraiment heureuse de t’avoir trouvé. Je fais partie du mouvement du renouveau charismatique catholique et j’ai toujours été très fière de ma foi, dans un sens négatif, parce que ça me rendait folle que personne ne prenne Dieu au sérieux. Aucune église (protestante) que j’ai pu fréquenter ne prêche la Parole sans compromis et ne pouvait me donner de la nourriture spirituelle. Dans l’Eglise catholique, tu n’as pas leur « Dieu-copain ». Mais d’un autre côté, la « vie » y fait souvent défaut. Avec toi, je trouve les deux : le fait de prendre Dieu au sérieux et la fraîcheur de l’Esprit.
— Theresa, 25 ans
Grâce à toi, j’ai changé de vie et fait un véritable demi-tour. Je connaissais tout, mais ce n’est que maintenant, à 34 ans, que j’ai
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compris ce qu’est la crainte de l’Eternel. Mieux vaut tard que jamais ! Alléluia !
— Gary 34 ans
J’espère que ces témoignages te donneront envie de vivre la même expérience. Elle est à ta portée, si tu sais où regarder.
Mais avant d’y arriver, il est nécessaire de comparer l’état actuel avec l’état idéal.
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