R
uth
Extrait de la Sainte Bible
avec commentaires de
John MacArthur
Société Biblique de Genève
Ruth avec commentaires de John MacArthur
Traduite des textes hébreu et grec par Louis Segond, docteur en théologie
Nouvelle édition de Genève 1979
Société Biblique de Genève
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Copyright de la version originale The MacArthur Study Bible Copyright © 1997 Word Publishing. All rights reserved. Cartes et tableaux intérieurs utilisés avec autorisation. Copyright © Thomas Nelson, Inc., Nashville, Tennessee. Tableaux chronologiques des pages 38-39, 46-47, 1362-1363, 1370, 1371 utilisés avec l’autorisation de John C. Whitcomb Jr et James L. Boyer. La carte «Jérusalem à l’époque de Néhémie», page 697, est tirée de The Illustrated Bible Dictionary et est utilisée avec autorisation. Copyright © 1980 The Universities and Colleges Christian Fellowship. Le tableau «Comparaison entre 2 Rois, Jérémie et les Lamentations», page 1135, est tiré de A Biblical Approach to Personal Suffering, de Walter C. Kaiser Jr, et est utilisé avec l’autorisation de l’auteur. Le tableau «Harmonie des Evangiles», pages 1372-1379, est tiré de A Harmony of the Gospels With Explanations and Essays, de Robert L. Thomas et Stanley N. Gundry, et est utilisé avec autorisation. Copyright © 1978 Robert L. Thomas et Stanley N. Gundry.
Copyright de la version française Ruth avec commentaires de John MacArthur © 2012 Société Biblique de Genève Texte biblique Nouvelle Edition de Genève 1979 Copyright © 1979 Société Biblique de Genève Texte biblique Nouvelle Edition de Genève 1979 Copyright © 1979 Société Biblique de Genève Outils d’étude de La Sainte Bible avec commentaires de John MacArthur Copyright © 2006 Word Publishing Références parallèles Copyright © 2006 Société Biblique de Genève Editeur responsable de la version française: Société Biblique de Genève Tous droits réservés. Basé sur la sixième édition 2012 de la Sainte Bible avec commentaires de John MacArthur
ISBN: 978-2-608-40008-6 Contact et diffusion La Maison de la Bible CP 151, ch. de Praz-Roussy 4bis 1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse contact@bible.ch – ventes@bible.ch www.maisonbible.net
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Cet extrait de la Bible MacArthur vous a plu ? Voici la liste des articles pdf disponibles sur internet www.maisonbible.net Introductions Genèse Exode Lévitique Nombres Deutéronome Josué Juges Ruth 1 Samuel 2 Samuel 1 Rois 2 Rois 1 Chroniques 2 Chroniques Esdras Néhémie Esther Job Psaumes Proverbes Ecclésiaste Cantique Ésaïe Jérémie Lamentations Ézéchiel
Daniel Osée Joël Amos Abdias Jonas Michée Nahum Habakuk Sophonie Aggée Zacharie Malachie Matthieu Marc Luc Jean Actes Romains 1 Corinthiens 2 Corinthiens Galates Éphésiens Philippiens Colossiens 1 Thessaloniciens 2 Thessaloniciens
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Le livre de
RUTH Titre Aussi bien dans les versions anciennes que dans les traductions modernes, ce livre a pour titre le nom de son héroïne moabite, nom qu’il cite à douze reprises (de 1: 4 à 4: 13). Ruth est, avec Esther, la seule femme qui ait donné son nom à un livre de l’A.T. Elle n’est pas mentionnée ailleurs dans la Bible, sauf dans la généalogie de Christ (Mt 1: 5 ; cf. 4: 18-22). Le nom «Ruth» dérive probablement d’un mot moabite et/ou hébreu signifiant «amitié». Arrivée en tant qu’étrangère à Bethléhem (2: 10), la jeune femme fut une servante (2: 13) avant d’épouser Boaz, un homme riche (4: 13), et de se retrouver inscrite dans la généalogie de Christ (Mt 1: 5).
Auteur et date La tradition rabbinique présente Samuel comme l’auteur de ce livre. Cette affirmation est plausible, puisque ce dernier ne mourut pas (1 S 25: 1) avant d’avoir oint David comme le roi choisi par Dieu (1 S 16: 6-13). Cependant, ni les indices internes ni les témoignages externes ne permettent d’identifier l’auteur de façon décisive. Ce récit plein de charme a certainement été rédigé juste avant ou pendant le règne de David sur Israël (1011-971 av. J.-C.), puisque son nom y est cité (4: 17, 22), mais pas celui de Salomon. Goethe, dit-on, aurait décrit cet ouvrage sans égal dans la littérature comme l’œuvre miniature la plus belle et la plus complète qui soit. Ruth est à la littérature ce que Vénus est à la sculpture et Mona Lisa à la peinture.
Contexte et arrière-plan De Moab à Bethléhem N
Mer Méditerranée
0
40 km
Mer de Kinnéreth
J o u r d a in
Hormis Bethléhem (1: 1), Moab est la seule entité géographique et nationale qui soit mentionnée (1: 1-2). Ce peuple installé à l’est de la mer Morte était l’ennemi juré d’Israël. Il était issu de la relation incestueuse entre Lot et sa fille aînée (Ge 19: 37). Plusieurs siècles après cette naissance, les Juifs se heurtèrent à l’opposition du roi moabite Balak, qui fit appel aux services du prophète Balaam (No 22–25). A l’époque des juges, les Moabites oppressèrent Israël dix-huit années durant (Jg 3: 12-30). Saül leur infligea une défaite (1 S 14: 47), tandis que David était, semble-t-il, en paix avec eux (1 S 22: 3-4). Plus tard, Moab fut de nouveau source de troubles pour Israël (2 R 3: 5-27; Esd 9: 1). Dieu maudit ce peuple en raison du culte idolâtre qu’il rendait à Kemosch (1 R 11: 7, 33; 2 R 23: 13) et de son opposition à Israël (Es 15–16; Jé 48; Ez 25: 8-11; Am 2: 1-3). L’histoire du livre de Ruth se déroule «du temps des juges» (1:1), entre 1370 et 1041 av. J.-C. env. (Jg 2: 16-19), de sorte qu’il fait le pont entre cette période et l’instauration de la monarchie en Israël. Dieu utilisa «une famine dans le pays» de Juda (1: 1) pour donner naissance à ce magnifique récit. Les événements sont difficiles à dater, car la famine en question n’est
Jéricho Bethléhem (Ephrata) JUDA
© 1996 Thomas Nelson, Inc.
Plaines de Moab
Hesbon Médeba
Mer R U B E N Morte Dibon
MOAB Kir Haréseth
401
RUTH
pas rapportée dans les Juges. Néanmoins, si l’on prend comme point de repère le règne de David (1011-971 av. J.-C.), il semblerait qu’ils se soient produits à l’époque de Jaïr, qui fut juge entre 1126 et 1105 av. J.-C. Le livre de Ruth couvre environ onze à douze années réparties comme suit: 1: 1-18, dix ans dans le pays de Moab (1: 4); 1: 19–2: 23, plusieurs mois (mi-avril à mi-juin) dans le champ de Boaz (1: 22; 2: 23); 3: 1-18, un jour à Bethléhem et une nuit dans l’aire de battage; 4: 1-22, presque un an à Bethléhem.
Thèmes historiques et théologiques Les Juifs ont accepté les 85 versets du livre de Ruth dans leur canon. Avec le Cantique des cantiques, Esther, l’Ecclésiaste et les Lamentations, il fait partie des Megilloth, ou «cinq rouleaux», les livres lus par les rabbins à l’occasion de cinq grandes fêtes. Celui de Ruth est lu à la Pentecôte en raison des scènes de moisson des chapitres 2 et 3. Le texte renvoie le lecteur 900 ans plus tôt à l’époque de Jacob (4: 11) et le projette 100 ans plus tard à celle du règne de David (4: 17, 22). Si les livres de Josué et des Juges mettaient l’accent sur l’héritage que constituait, pour la nation d’Israël, le pays promis, celui de Ruth s’intéresse plus particulièrement à la ligne généalogique qui peut être tracée entre David et les patriarches. Au moins sept thèmes théologiques majeurs apparaissent dans cet ouvrage. 1° L’histoire de Ruth illustre le fait que le plan rédempteur de Dieu ne se limite pas aux Juifs mais s’étend aux païens (2: 12). 2° Le livre démontre que les femmes sont, comme les hommes, au bénéfice de la grâce salvatrice de Dieu (cf. Ga 3: 28; 1 Pi 3: 7). 3° Ruth incarne la femme vertueuse de Pr 31: 10 (cf. 3: 11). 4° Ce livre décrit la souveraineté de Dieu (1: 6 ; 4: 13) et ses soins providentiels (2: 3) envers des personnes apparemment peu importantes, à des moments peu significatifs, tout cela se révélant par la suite indispensable pour l’accomplissement de sa volonté. 5° Ruth, à l’instar de Tamar (Ge 38), Rahab (Jos 2) et Bath-Schéba (2 S 11–12), figure dans la généalogie du Messie (4: 17, 22; cf. Mt 1: 5). 6° En tant que parent rédempteur de Ruth, Boaz est un type de Christ (4: 1-12). 7° La légitimité des prétentions de David (et donc de Christ) au trône d’Israël s’enracine en Juda (4: 18-22; cf. Ge 49: 8-12).
Questions d’interprétation Le livre de Ruth doit être considéré comme un récit historique. La fiabilité de son décor et la compatibilité des faits qui y sont relatés avec les livres des Juges et de Samuel confirment son authenticité. Néanmoins, certaines questions requièrent une attention particulière. 1° Comment Ruth put-elle adorer dans le tabernacle à Silo (1 S 4: 4), puisque De 23: 3 interdisait formellement aux Moabites «jusqu’à la dixième génération» d’entrer dans l’assemblée de l’Eternel? Si cette expression doit être prise au sens littéral, il convient de souligner que les Juifs entrèrent dans la terre promise vers 1405 av. J.-C. et que Ruth, née après 1150 av. J.-C., faisait partie de la onzième génération au moins. S’il s’agit d’une expression idiomatique synonyme de «jamais», comme Né 13: 1 le laisse entendre, il faut l’assimiler, du point de vue du statut, à l’étranger d’Es 56: 1-8, autorisé à entrer dans l’assemblée des enfants de Dieu du fait de son attachement à l’Eternel (cf. Ru 1: 16). 2° La description de Boaz et Ruth passant la nuit ensemble avant d’être mariés n’a-t-elle pas des connotations immorales (3: 3-18)? Ruth obéissait en fait à une coutume du Proche-Orient ancien lorsqu’elle demanda à Boaz de la prendre pour femme: symboliquement, l’homme jetait son manteau sur la femme qu’il désirait épouser (le mot «aile» peut désigner le pan du manteau en 3: 9), tout comme Dieu a jeté son vêtement sur Israël (Ez 16: 8). Le texte exclut la moindre once de comportement inconvenant, puisqu’il précise que la jeune femme dormit aux pieds de Boaz (3: 14). Cet homme incarnait la réponse de Dieu à la prière qu’il avait lui-même formulée en faveur de Ruth (2: 12). 3° La règle du lévirat formulée en De 25: 5-6 ne conduisait-elle pas à l’inceste et/ou à la polygamie dans les cas où le plus proche parent était déjà marié? Dieu ne peut avoir conçu un plan, bon à ses yeux, qui conduirait aux pires immoralités punies de mort. Il convient de considérer que De 25: 5-6 concernait seulement le proche parent apte à se marier dans le respect des autres stipulations de la loi. 4° Le mariage avec une Moabite n’était-il pas strictement interdit par la loi? En fait, les nations avec lesquelles les Juifs ne pouvaient contracter d’alliance par le mariage étaient celles qui possédaient le pays dans lequel Israël s’apprêtait à entrer (Ex 34: 16; De 7: 1-3; Jos 23: 12). Moab n’en faisait pas partie (cf. De 7: 1). En outre, en épousant Ruth, Boaz épousa une femme convertie à la foi dans l’Eternel (1: 16-17), et non une païenne adoratrice de Kemosch, la divinité moabite principale (cf. les problèmes ultérieurs en Esd 9: 1-2 et Né 13: 23-25).
RUTH
402 Plan I. Elimélec et Naomi dans le pays de Moab (1: 1-5) II. Retour de Naomi et Ruth à Bethléhem (1: 6-22) III. Bon accueil de Ruth par Boaz (2: 1-23) IV. Rapprochement entre Ruth et Boaz (3: 1-18) V. Rachat de Ruth par Boaz (4: 1-12) VI. Un fils pour Ruth et Boaz (4: 13-17) VII. Légitimité des prétentions de David au trône de Juda (4: 18-22)
403 I. Elimélec et Naomi dans le pays de Moab 1 Ge 12: 10; 26: 1 (1: 1-5) Jg 2: 16-18
1
Du temps des juges, il y eut une famine dans le pays. Un homme de Bethléhem de Juda partit, avec sa femme et ses deux fils, pour faire un séjour dans le pays de Moab. 2 Le nom de cet homme était Elimélec, celui de sa femme Naomi, et ses deux fils s’appelaient Machlon et Kiljon; ils étaient Ephratiens, de Bethléhem de Juda. Arrivés au pays de Moab, ils y fixèrent leur demeure. 3 Elimélec, mari de Naomi, mourut, et elle resta avec ses deux fils. 4 Ils prirent des femmes moabites, dont l’une se nommait Orpa, et l’autre Ruth, et ils habitèrent là environ dix ans. 5 Machlon et Kiljon moururent aussi tous les deux, et Naomi resta privée de ses deux fils et de son mari.
2 R 8: 1 Mi 5: 1 2 Ge 35: 19 Jg 3: 30 4 De 23: 3 Né 13: 23 6 Ex 4: 31 Ps 132: 15 Jé 29: 10 Mt 6: 11 Lu 1: 68 8 Ru 2: 20 2 Ti 1: 16 9 Ru 3: 1 11 Ge 38: 11 De 25: 5 13 Jg 2: 15 Job 19: 21 Ps 32: 4; 38: 2
II. Retour de Naomi et Ruth à Bethléhem (1: 6 -22) 6 Puis elle se leva, elle et ses belles-filles, afin de quitter le pays de Moab, car elle apprit au pays de Moab que l’Eternel avait visité son peuple et lui avait donné du pain. 7 Elle sortit du lieu qu’elle habitait, accompagnée de ses deux belles1: 1-5 Cette introduction retrace les événements qui donnèrent le mouvement à la suite de l’histoire et à son point culminant: la naissance d’Obed, l’ancêtre de David et de Christ. Voir l’introduction, contexte et arrière-plan. 1: 1 famine. Ce désastre semble similaire à celui de l’époque d’Abraham (Ge 12), d’Isaac (Ge 26) et de Jacob (Ge 46). Le texte ne spécifie pas si cette famine correspondait à un jugement divin (cf. 1 R 17; 18, surtout 18: 2). Bethléhem de Juda. Bethléhem (litt. «maison du pain») se trouvait sur le territoire de Juda (Jos 15), à env. 9 km au sud de Jérusalem. Rachel, l’épouse de Jacob, fut ensevelie tout près de là (Ge 35: 19; cf. 4: 11). Bethléhem reçut plus tard le titre de «ville de David» (Lu 2: 4, 11). Marie y mit au monde Jésus-Christ (Lu 2: 4-7; cf. Mi 5: 1). Hérode y massacra les petits enfants (Mt 2: 16). La précision «de Juda» (Jg 17: 7, 9; 19: 1-2, 18) sert à la distinguer de Bethléem de Zabulon (Jos 19: 15). séjour. Elimélec voulait séjourner jusqu’à la fin de la famine en Moab, en tant que résident étranger. Moab. Voir l’introduction, contexte et arrière-plan. 1: 2 Elimélec. Son nom signifie «mon Dieu est roi» et reflète la consécration au Dieu d’Israël. Il occupait certainement une place éminente au sein de la communauté. Il avait pt-ê. pour frères le proche parent au nom inconnu et Boaz (cf. 4: 3). Naomi. Son nom signifie «ma gracieuse». Machlon et Kiljon. Leurs noms signifient respectivement «malade» et «languissant». Ephratiens. Ce terme désignait les personnes vivant dans la région, connue sous le nom d’Ephrata (Ge 35: 16, 19; 48: 7; Ru 4: 11; Mi 5: 1) avant d’être appelée Bethléhem (Ru 1: 1). Le père de David est appelé «cet Ephratien de Bethléhem» (1 S 17: 12) et «Isaï, Bethléhémite» (1 S 16: 1, 18; 17: 58). 1: 4 des femmes moabites. Voir l’introduction, questions d’interprétation. Orpa. Son nom signifie «opiniâtreté». Ruth. Son nom signifie «amitié». environ dix ans. C’est la durée totale, semble-t-il, du séjour de Naomi en Moab. 1: 5 Naomi resta. Veuve dans un pays étranger, ses deux fils morts, elle croyait que l’Eternel lui imposerait des jours amers
RUTH 1:14 filles, et elle se mit en route pour retourner dans le pays de Juda. 8 Naomi dit alors à ses deux belles-filles: Allez, que chacune retourne à la maison de sa mère! Que l’Eternel use de bonté envers vous, comme vous l’avez fait envers ceux qui sont morts et envers moi! 9 Que l’Eternel fasse trouver à chacune du repos dans la maison d’un mari! Et elle les baisa. Elles élevèrent la voix, et pleurèrent; 10 et elles lui dirent: Non, nous irons avec toi vers ton peuple. 11 Naomi, dit: Retournez, mes filles! Pourquoi viendriez-vous avec moi? Ai-je encore dans mon sein des fils qui puissent devenir vos maris? 12 Retournez, mes filles, allez! Je suis trop vieille pour me remarier. Et quand je dirais: J’ai de l’espérance; quand cette nuit même je serais avec un mari, et que j’enfanterais des fils, 13 attendriez-vous pour cela qu’ils aient grandi, refuseriez-vous pour cela de vous marier? Non, mes filles! car à cause de vous je suis dans une grande affliction de ce que la main de l’Eternel s’est étendue contre moi. 14 Et elles élevèrent la voix, et pleurèrent encore. Orpa baisa sa belle-mère, mais Ruth s’attacha à elle.
jusqu’à sa mort (vv. 13, 20-21). Le texte ne donne aucune explication à la mort des trois hommes. Ruth avait épousé Machlon et Orpa, Kiljon (cf. 4: 10). 1: 6 -22 La mort d’Elimélec et de ses fils (vv. 3, 5) préparait le retour de Naomi à Bethléhem avec Ruth (vv. 15-22) et la séparation d’avec Orpa (vv. 6 -14). 1: 6 l’Eternel avait visité son peuple. De toute évidence, l’Eternel avait envoyé la pluie pour mettre fin à la famine. Les pages de ce livre portent l’empreinte de l’action souveraine de Dieu en faveur d’Israël: 1° cette action vise en réalité le bien de son peuple (2: 12; 4: 12-14), 2° mais elle est mal perçue par Naomi (1: 13, 21), 3° dans un contexte de prières/bénédictions (1: 8-9, 17; 2: 4, 12, 20; 3: 10, 13; 4: 11). Le retour de la prospérité matérielle n’était que l’ombre de la réalité à venir: la prospérité spirituelle apportée, à travers la lignée de David, par la personne de Christ. 1: 7 Elle sortit. Naomi avait des amis (v. 19), une famille (2: 1) et des biens (4: 3) qui l’attendaient à Bethléhem. 1: 8-10 Naomi faisait preuve de compassion envers ses deux belles-filles en les encourageant à retourner dans leur famille (v. 8) et à se remarier (v. 9), mais elles insistèrent avec émotion pour l’accompagner (v. 10). 1: 11-13 Naomi raisonna une seconde fois ses belles-filles, dans une attitude entièrement désintéressée, afin qu’elles fassent demi-tour, en leur expliquant qu’elle ne pourrait pas leur donner de nouveau mari (pt-ê. dans l’esprit du lévirat de De 25: 5-6). Si Orpa et Ruth attendaient que les fils de Naomi aient grandi, au moment de se remarier elles seraient aussi âgées que l’était désormais leur belle-mère (cf. Ge 38: 11). 1: 12 Je suis trop vieille. Naomi avait probablement env. 50 ans. 1: 13 la main de l’Eternel. Une façon de parler pour décrire l’œuvre de l’Eternel. Le Seigneur est esprit (Jn 4: 24) et n’a, par conséquent, pas de main au sens littéral du terme. 1: 14-15 Devant l’insistance de sa belle-mère, Orpa s’en retourna, tandis que Naomi dut supplier Ruth une troisième fois de le faire.
RUTH 1:15
404
15 Naomi dit à Ruth: Voici, ta belle-sœur 16 Ru 2: 11-12
est retournée vers son peuple et vers ses dieux; retourne, comme ta belle-sœur. 16 Ruth répondit: Ne me presse pas de te laisser, de retourner loin de toi! Où tu iras, j’irai, où tu demeureras, je demeurerai; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu; 17 où tu mourras, je mourrai, et j’y serai enterrée. Que l’Eternel me traite dans toute sa rigueur, si autre chose que la mort vient à me séparer de toi! 18 Naomi, la voyant décidée à aller avec elle, cessa d’insister auprès d’elle. 19 Elles firent ensemble le voyage jusqu’à leur arrivée à Bethléhem. Et lorsqu’elles entrèrent dans Bethléhem, toute la ville fut émue à cause d’elles, et les femmes disaient: Est-ce là Naomi? 20 Elle leur dit: Ne m’appelez pas Naomi; appelez-moi Mara car le Tout-Puissant m’a remplie d’amertume. 21 J’étais dans l’abondance à mon départ, et l’Eternel me ramène les mains vides. Pourquoi m’appelleriez-vous Naomi, après que l’Eternel s’est prononcé contre moi, et que le ToutPuissant m’a affligée? 22 Ainsi revinrent du pays de Moab Naomi et sa belle-fille, Ruth la Moabite. Elles arrivèrent à Bethléhem au commencement de la moisson des orges.
18 20
21 22 1 2 4 6
2 R 2: 2 Ac 21: 14 Ex 6: 3 Job 6: 4 Na. litt. beauté, douceur; Ma. litt. amère Job 1: 21 Ex 9: 31 Ru 2: 23 2 S 21: 9 Ru 1: 2; 3: 2; 4: 21 Lé 19: 9 -10; 23: 22 De 24: 19 Ps 129: 8 Lu 1: 28 Ru 1: 22
1: 15 ses dieux. Allusion à Kemosch, le dieu principal de Moab, dont le culte exigeait des sacrifices d’enfants (2 R 3: 27), et à d’autres divinités locales. 1: 16-18 Ruth exprima sa loyauté envers Naomi et son engagement envers la famille qui était devenue la sienne par mariage. 1: 16 ton Dieu sera mon Dieu. Cette déclaration prouve que Ruth était passée de l’adoration de Kemosch à celle de l’Eternel, le Dieu d’Israël (cf. 1 Th 1: 9-10). 1: 17 Que l’Eternel me traite dans toute sa rigueur. Ce vœu de Ruth apporte un témoignage supplémentaire de sa conversion. Elle suivait ainsi les traces d’Abraham (Jos 24: 2). 1: 19 arrivée à Bethléhem. Le voyage depuis Moab (une centaine de km) durait de 7 à 10 jours. Elles avaient dû descendre de Moab dans la vallée du Jourdain (env. 1300 m de dénivellation) et remonter par les collines de Juda (dénivelé d’env. 1100 m). toute la ville. Naomi était encore bien connue (cf. «Ephratiens, de Bethléhem», v. 2). La question posée par les femmes suggère que les difficultés de la dernière décennie avaient laissé des traces physiques sur elle. 1: 20-21 Naomi… Mara… remplie d’amertume. Naomi avait une manière d’envisager la vie qui, bien que fondée sur la souveraineté de Dieu, était dépourvue d’espoir; c’est pourquoi elle demanda qu’on l’appelle «Mara», litt. «amère». Si son expérience évoque celle de Job (Job 1–2), sa façon de réagir ressemble plutôt à celle de son épouse (Job 2: 10). En réalité, Naomi avait 1° un avenir prometteur, 2° Ruth et Boaz et 3° l’espoir des bénédictions futures de Dieu. 1: 22 Ruth la Moabite. Cette désignation apparaît aussi en 2: 2, 21; 4: 5, 10 et souligne le statut de prémices de la future conversion des païens attaché à Ruth (cf. Ro 11). au commencement de la moisson des orges. Normalement les deux dernières semaines d’avril. 2: 1-23 Les deux veuves, nouvellement arrivées à Bethléhem
III. Bon accueil de Ruth par Boaz (2: 1-23)
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Naomi avait un parent de son mari. C’était un homme puissant et riche, de la famille d’Elimélec, et qui se nommait Boaz. 2 Ruth la Moabite dit à Naomi: Laissemoi, je te prie, aller glaner des épis dans le champ de celui aux yeux duquel je trouverai grâce. Elle lui répondit: Va, ma fille. 3 Elle alla glaner dans un champ, derrière les moissonneurs. Et il se trouva par bonheur que la parcelle de terre appartenait à Boaz, qui était de la famille d’Elimélec. 4 Et voici, Boaz vint de Bethléhem, et il dit aux moissonneurs: Que l’Eternel soit avec vous! Ils lui répondirent: Que l’Eternel te bénisse! 5 Et Boaz dit à son serviteur chargé de surveiller les moissonneurs: A qui est cette jeune femme? 6 Le serviteur chargé de surveiller les moissonneurs répondit: C’est une jeune femme moabite, qui est revenue avec Naomi du pays de Moab. 7 Elle a dit: Permettez-moi de glaner et de ramasser des épis entre les gerbes, derrière les moissonneurs. Et depuis ce matin qu’elle est venue, elle a été debout jusqu’à présent, et ne s’est reposée qu’un moment dans la maison.
après les dix ans d’absence de Naomi, avaient besoin des ressources essentielles pour vivre, et Ruth se porta volontaire pour aller glaner dans les champs (cf. Ja 1: 27). Ce faisant, elle se rendit involontairement dans le champ de Boaz, un proche parent de sa famille d’adoption, qui la regarda d’un œil très favorable. 2: 1 parent… de la famille. Pt-ê. un frère d’Elimélec (cf. 4: 3), mais en tout cas un membre de la tribu ou du clan. puissant et riche. Litt. «puissant de valeur», même expression héb. que «vaillant héros» en Jg 6: 12; 11: 1. Il avait une faculté peu commune d’acquérir des biens et de les faire prospérer. Boaz. Son nom signifie «en lui la force». Il était soit célibataire, soit veuf (cf. 1 Ch 2: 11-12; Mt 1: 5; Lu 3: 32). 2: 2 glaner. La loi mosaïque ordonnait de ne pas moissonner les coins des champs et de laisser les gerbes oubliées (Lé 19: 910). Les épis laissés par les moissonneurs à leur premier passage étaient pour le glanage (cf. 2: 3, 7-8, 15, 17). Ils étaient destinés aux personnes dans le besoin, en particulier aux veuves, aux orphelins et aux étrangers (Lé 23: 22; De 24: 19-21). 2: 3 il se trouva par bonheur. C’est un exemple classique de la providence de Dieu à l’œuvre. parcelle de terre. Il s’agissait pt-ê. d’un terrain communautaire dont Boaz possédait une partie. 2: 4 -17 Il est à noter que Boaz se conforma à l’esprit de la loi en allant au-delà de ce qu’elle exigeait: 1° il donna à manger à Ruth (v. 14), 2° la laissa glaner entre les gerbes (v. 15) et 3° lui fit donner des épis supplémentaires (v. 16). 2: 4 Que l’Eternel soit avec vous! Cet échange inhabituel au travail témoigne de la piété exceptionnelle de Boaz et de ses ouvriers. 2: 7 gerbes. Les tas d’épis liés ensemble pour être transportés jusqu’à l’aire de battage. la maison. Probablement un abri temporaire construit avec des branches au bord du champ. 2: 7, 17 depuis ce matin… jusqu’au soir. Ruth prouva ainsi son zèle et son amour pour Naomi.