Jonathan Carswell & Joanna Wright
J’ai dit NON à la VENGEANCE Martyrs chrétiens en Turquie
Largement relayé par les médias sur le moment, puis aussitôt oublié par certains, le drame de Malatya représente pour d’autres une réalité douloureuse aujourd’hui encore. Désormais seule avec ses enfants dans le pays qui lui a pris son mari, Susanne Geske a dit haut et fort non à la vengeance. Où a-t-elle pu trouver la force de pardonner? Que s’est-il réellement passé? Comment en est-on arrivé là? Les auteurs ont cherché à connaître la vérité de la bouche de la seule personne apte à la transmettre avec exactitude – Susanne ellemême – et ils livrent ici le résultat de leur enquête. Un récit bouleversant en forme de cœur à cœur, qui mérite d’être lu, relu et distribué.
Portes Ouvertes Suisse
CHF 19.90 / € 14.90 ISBN 978-2-940335-27-5
Jonathan Carswell & Joanna Wright
Un livre poignant, qui rejoint le lecteur dans ses joies et ses peines quotidiennes et permet d’aller un pas plus loin.
Martyrs chrétiens en Turquie
COLLECTION
Titre original en anglais: Married to a Martyr – A Story of Tragedy and Hope © 2008 Jonathan Carswell and Joanna Wright First published in2008 by Authentic Media 9 Holdom Avenue, Bletchley, Milton Keynes, Bucks, MK1 1QR, UK 1820 Jet Stream Drive, Colorado Springs, CO 80921, USA OM Authentic Media, Medchal Road, Jeedimetla Village, Secunderabad 500 055, A.P., India
Table des matières
Tous droits réservés Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les textes bibliques sont tirés de la version Segond 21 www.universdelabible.net
Traduction: Odile Favre © et édition: Ourania, 2009 Case postale 128 CH-1032 Romanel-sur-Lausanne info@ourania.ch www.ourania.ch
ISBN 978-2-940335-27-5 Imprimé en UE
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Une invitation décisive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prends tout Seigneur! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’ école biblique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Un désir grandissant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Une nouvelle étape . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tilmann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’ appel pour la Turquie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Premiers contacts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Une préparation intensive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le grand départ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adana . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le travail se développe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les ténèbres personnifiées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Merveilleux exaucement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La vie à la Malatya . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tilmann dans l’ intimité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Un matin comme les autres… . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Terribles instants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Quand la vie bascule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Entourée mais seule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Un pas à la fois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Rumeurs et mensonges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les faits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les funérailles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Un rayon de lumière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les réactions à travers le monde . . . . . . . . . . . . . . . . Justice et pardon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La vie continue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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A William MacDonald Même si je ne l’ ai jamais rencontré, son ouvrage «Le vrai disciple» a eu un réel impact sur ma vie chrétienne. En le lisant, j’avais, spirituellement parlant, l’ impression d’ être comme «assis sur un cactus», car son message dérange. Pourtant, je trouve que c’ est le livre le plus important à lire après la Bible. Car même si vous ne mettez en pratique que la moitié de ce qu’ il contient, votre marche avec Dieu en est transformée. J’en ai fait l’ expérience, et c’ est pourquoi j’ai une profonde reconnaissance pour l’œuvre de feu William MacDonald.
Chapitre 19
Terribles instants
Peu après 14 heures, le téléphone a sonné. Susanne a décroché. C’ était Shemsa. Dans tous ses états, hors d’haleine et la voix tremblante, elle luttait contre les larmes. «Susanne, quelque chose de terrible a dû arriver!» a-t-elle dit précipitamment. Elle avait reçu un appel inattendu d’un ami chrétien d’Izmir (anciennement Smyrne), ville située au bord de la mer Egée, à des centaines de kilomètres de Malatya. Très inquiet, il voulait savoir ce qui s’ était passé, car il avait entendu dire qu’un malheur était arrivé. Instantanément, Susanne a pensé au pire. Elle se rappelait que, juste avant le repas de midi, elle avait tenté de joindre Tilmann sur son portable, mais sans succès, ce qui était inhabituel. «Je suis tombée directement sur son répondeur, ce qui n’ arrivait jamais. Jamais Tilmann n’ éteignait son téléphone. A ce moment-là, je me suis dit que, probablement, la batterie était à plat. Je pensais lui demander des explications le soir quand il rentrerait, car cela ne lui ressemblait vraiment pas. C’ était très inquiétant. La peur commençait à s’ installer en moi.» 111
J’ai dit non à la vengeance
Terribles instants
Shemsa n’ avait pas réussi à atteindre son mari non plus. Et plus elles essayaient de les joindre, plus leur inquiétude grandissait. Puis, avec Emma (une amie proche de Susanne qui habitait dans les environs), elles se sont mises à appeler amis et collègues pour en savoir plus. C’ est alors qu’une voisine a sonné à la porte. Elle voulait savoir si Susanne avait entendu parler de la mort d’un Canadien au centre-ville, près du bureau de Tilmann. Elle pensait qu’étant occidentale, elle savait peut-être de qui il s’ agissait. Mais Susanne, ne connaissant aucun Canadien travaillant à Malatya, a interrogé à son tour la voisine, pour finalement comprendre que le drame avait eu lieu dans l’ immeuble même où Tilmann travaillait. C’ était un endroit où Susanne se rendait rarement. Malheureusement, les informations données à la télévision turque étaient si souvent erronées qu’ il ne servait à rien de les regarder. Susanne restait sceptique, car, elle le savait, aucun Canadien ne travaillait là. Il y avait deux Américains, mais aucun Canadien. La voisine lui a proposé de faire tout son possible pour l’ aider, promettant de revenir dès qu’ elle en saurait plus. «Le téléphone sonnait sans arrêt, se rappelle Susanne. Tout le monde essayait d’ obtenir des informations. Et il m’était toujours impossible d’atteindre Tilmann. C’ était très frustrant. Les enfants allaient rentrer de l’ école d’une minute à l’ autre, et je n’ avais pas avancé d’un pouce dans mes recherches. J’étais terriblement inquiète.» Finalement, Susanne a rappelé la voisine pour lui demander d’aller chercher Lukas et Miriam. Quant à Michal, qui avait 12 ans, elle rentrerait en bus, comme habituellement. Les minutes passant, les espoirs s’ amenuisaient. Les informations dont ils disposaient restaient vagues dans l’ ensemble. Toutefois, il était désormais presque certain que quelque
chose d’assez grave était arrivé dans l’ immeuble Agbaba où Tilmann et ses collègues travaillaient. Quelques instants plus tard, Susanne a appelé la police, espérant obtenir des précisions sur les faits. Mais ses interlocuteurs semblaient aussi perplexes que tout le monde. Elle a cependant pu apprendre que deux hommes avaient été emmenés à l’ hôpital. Aussitôt, elle a demandé des détails, mais a dû persévérer un bon moment avant qu’on lui réponde qu’ il s’ agissait d’un Turc nommé Emre et d’un étranger portant une croix. «Tilmann ne portait pas de croix, raconte Susanne. Ce n’ était pas quelqu’un à porter ce genre de choses. Je leur ai demandé de me préciser la nationalité de l’ étranger, mais comme toujours, ils n’ ont rien pu me dire. La seule preuve que la personne en question n’ était pas de nationalité turque était pour eux la croix qu’ elle portait autour du cou: ils étaient convaincus que jamais les Turcs ne portaient cela.» Cet indice n’ était pas très probant, mais il avait suffi aux policiers pour tirer leurs conclusions. Susanne et ses amies allaient apprendre plus tard qu’ il s’ agissait d’Ugur. Ignorant toujours où se trouvait Tilmann, Susanne a con tacté les hôpitaux de la région. Le téléphone continuait à sonner sans arrêt. Amis et collègues, tous appelaient dans un même but: savoir ce qui s’ était réellement passé. Puis, encore une fois, la sonnerie a retenti. «Je suis vraiment désolé pour cette nouvelle», a entendu Susanne à l’ autre bout du fil. Supposant que la personne faisait allusion à la confusion du moment, Susanne l’ a remerciée pour son message de sympathie, mais lorsque, ensuite, elle a entendu: «Je suis désolé pour la nouvelle de cette mort», son sang s’ est figé dans ses veines. Poussant un cri aigu, elle a raccroché précipitamment. Que se passait-il?!
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J’ai dit non à la vengeance
Terribles instants
Sans attendre, elle a couru jusqu’ à l’ hôpital le plus proche avec Emma, emmenant Lukas et Miriam. Arrivés à la réception, ils ont été accueillis par les forces de l’ ordre. Comme d’habitude, les policiers n’ étaient pas prompts à donner des informations. Ils lui ont simplement dit qu’ ils devaient immédiatement l’ emmener au commissariat avec les enfants afin de les placer sous la protection de la police pendant que l’ enquête continuerait. Michal, quant à elle, était toujours inconsciente du drame qui venait de se dérouler. Les policiers en savaient manifestement plus qu’ ils ne voulaient bien en dire. Leurs téléphones sonnaient sans arrêt. Ils parlaient rapidement, griffonnaient des notes sur un papier et couraient dans tous les sens. Qu’essayaient-ils donc de cacher? Susanne et les enfants ont pris place dans la salle d’attente du commissariat. Lukas et Miriam commençaient à devenir agités. – Maman, qu’ est-ce qui se passe? Qu’est-ce qu’ ils ont fait à Papa? Quand est-ce qu’on pourra le voir? – Je ne sais pas Lukas, je ne sais vraiment pas, a répondu Susanne aussi tendrement que possible en lui caressant le visage et en retenant ses larmes. Elle voulait se montrer forte pour le bien de ses enfants, même si elle aspirait tout autant qu’ eux à revoir Tilmann. – Priez pour que Papa ne soit que blessé. Abasourdis par le brouhaha ambiant et l’ inquiétude, ils attendaient, assis sur le vieux canapé installé dans la pièce. Miriam balançait ses jambes, tandis que Lukas, plongé dans une sorte de torpeur, jouait avec sa fermeture éclair. Cette situation le mettait très mal à l’ aise. Ils étaient retenus au commissariat comme des prisonniers. Deux faibles néons, recouverts de poussière et de toiles d’araignées, projetaient une
pâle lumière à travers la pièce, et un léger bourdonnement, venant d’ on ne savait où, les agaçait tous. Une fois de plus, le policier qui se trouvait assis à côté d’ eux a répondu au téléphone, échangeant quelques brèves paroles avec son interlocuteur. Puis, il a raccroché, s’ est levé précipitamment et est sorti de la pièce en fermant la porte. A travers la vitre, Susanne pouvait le voir s’ entretenir avec ses collègues. Quelque chose ne tournait pas rond, et elle le savait. Les policiers ne lui disaient pas tout, mais elle n’ allait certainement pas rester assise là sans rien faire. Finalement, excédée, elle s’ est précipitée dans le hall, fermant bruyamment la porte derrière elle. Les policiers, qui ne s’ attendaient certainement pas à une telle réaction, la regardaient, hébétés. Puis, malgré sa petite taille, Susanne a saisi le chef par la veste: – Dites-moi ce que vous savez! a-t-elle ordonné, fixant l’ homme dans les yeux. Dites-moi si mon mari est mort ou vivant! … Il est mort?? La réponse allait lui briser le cœur. – Oui.
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