Est-ce que la vie se résume vraiment à ça? Estce qu’il y a quelque chose de plus? Si oui, quoi? Peut-on réellement envisager l’existence de Dieu dans un monde marqué par tant de souffrance? Comment expliquer les différentes religions: est-ce tout du pareil au même? Que penser de Jésus? Qu’est-ce que cela implique de croire en lui? A quoi est-ce qu’on s’engage? Qu’est-ce qu’on risque? Qu’est-ce qu’on gagne? Comment se vit la vie chrétienne? Et pourquoi faire cas de Jésus, au fond? Peter Meadows et Joseph Steinberg proposent un regard frais sur ces questions, avec des illustrations parlantes et un sens de l’humour certain. Ils nous entraînent dans un voyage qui ne manque pas de sel! Nous avons voulu un livre concret, qui aborde les grandes questions de l’existence pour des personnes «ordinaires», sensées et à peu près nettes dans leur tête. Pas un livre dont la lecture exige qu’on laisse le cerveau au vestiaire ou, au contraire, qu’on apprenne tout un vocabulaire nouveau.
Peter Meadows exerce ses talents dans le domaine de la communication. Il a écrit des livres et anime des séminaires consacrés au stress et au rôle de parent. Des réalités très proches l’une de l’autre, d’après lui. Joseph Steinberg, né dans une famille juive américaine, joue du saxophone et s’est fait faucher un pied par une tondeuse. Il aime écrire et parler de Dieu, mais pas jardiner.
Peter Meadows Joseph Steinberg
Peter Meadows Joseph Steinberg
Le pourquoi du comment
Le pourquoi du comment
Le pourquoi du comment …des grandes questions de la vie
Peter Meadows Joseph Steinberg
CHF 11.90 / 10.90 € ISBN 978-2-940335-91-6
,
,
,
Peter Meadows & Joseph Steinberg
Le pourquoi du comment ‌des grandes questions de la vie
Le pourquoi du comment Titre original en anglais: The book of Y Copyright © 2007 Peter Meadows and Joseph Steinberg First published in 2007. Republished in 2011 by Vérité CM Ltd. Copyright © et édition française: Ourania, 2016, en coédition avec Agapé Média Tous droits réservés. Editions Ourania Case postale 128 1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse E-mail: info@ourania.ch Internet: http://www.ourania.ch Agapé Média BP 29 77831 Ozoir-la-Ferrière Cedex France E-mail: info@agapefrance.org Internet: http://www.agapefrance.org Traduction: Eric Callcut Illustration couverture: © ShpilbergStudios – Fotolia.com Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la version Segond 21 © 2007 Société Biblique de Genève http://www.universdelabible.net Editions Ourania: ISBN édition imprimée 978-2-940335-91-6 ISBN format epub 978-2-88913-604-9 ISBN format pdf 978-2-88913-880-7 Agapé Média: ISBN 978-2-900417-33-1 Imprimé en France par Sepec
Table des matières
Préface (Jean-Claude Girondin)....................................... 7 Tout d’abord…................................................................... 13 Bon à savoir......................................................................... 15 1. La vie, ça craint........................................................... 17 2. Le fruit d’une conception..........................................29 3. Les araignées cachées................................................ 47 4. Qui est qui?.................................................................. 61 5. Les gros titres..............................................................79 6. Hou!............................................................................... 91 7. Aveuglé par la lumière.............................................103 8. Un crime passionnel................................................. 121 9. Le chemin à prendre................................................ 141 10. Quel malheur!...........................................................157 11. Simplement mérité................................................... 171 12. Crois-le ou non.........................................................185 13. Morts reconnaissants..............................................205 14. Une certitude mathématique................................ 219 15. Le jeu de la vie...........................................................239 16. Tout un plan...............................................................257 A découvrir aussi.............................................................277
Tout d’abord…
As-tu déjà remarqué combien on se pose peu les questions vraiment importantes dans notre monde? On entendra 4 milliards et demi de fois: «Est-ce que ce jean me grossit le derrière?» contre une petite demi-fois: «Au fait, pourquoi est-ce que j’existe?» ou bien: «Est-ce que la vie se résume à ça?» D’accord: «Est-ce que ce jean me grossit le derrière?» est une question primordiale, surtout si la réponse donnée est erronée. Mais rien n’importe plus que les grandes questions de la vie, et c’est bien cela, le «pourquipourquoi» de ce Pourquoi du comment. Savoir à chaque instant ce que font tes collègues d’études n’assouvit plus ta curiosité? La marque du slip de Justin Bieber non plus? Ce livre t’est destiné. Il est pour ceux qui sont ouverts à l’idée d’examiner sérieusement les questions incontournables sans, pour autant, devenir coincés. La voix que tu «entendras» en lisant est la mienne (dixit Peter). Mais, en fait, il y a eu un travail d’équipe. Le redoutable duo grondant Meadows and Steinberg a été à l’œuvre. La réponse à la question: «Qui a écrit ce bout-là?» c’est: «Tous les deux.» Pour Le pourquoi du comment, c’est nous qui sommes fautifs. Merci à ceux qui ont influencé son contenu. Et
Tout d’abord…
_13
merci aux innombrables autres, modernes et anciens, à qui nous avons piqué idées et formules. Le pourquoi du comment a son origine dans un livre précédent. Si la structure de celui-ci a été en grande partie conservée, la majeure partie du contenu est nouvelle. Nous avons voulu un livre concret, qui aborde les grandes questions de l’existence pour des personnes «ordinaires», sensées et à peu près nettes dans leur tête. Pas un livre dont la lecture exige qu’on laisse le cerveau au vestiaire ou, au contraire, qu’on apprenne tout un vocabulaire nouveau. En tant que guides, nous ne pouvons te cacher que nous tenons à nos conclusions personnelles, basées sur nos propres investigations. Le terrain sur lequel tu te prépares à crapahuter est devenu, pour nous, un terrain familier. Et nous y avons découvert des vues magnifiques. Des «vues» qui sont devenues, petit à petit, des convictions intimes, remodelant chaque aspect de notre existence. Sommes-nous – de même que le milliard et demi de personnes sur toute la planète qui ont les mêmes convictions – dans l’erreur? Ou bien y a-t-il vraiment, comme nous le pensons, quelque chose de plus dans la vie? Aie l’amabilité de replier ton incrédulité dans ton sac à dos pendant quelques instants et partons à l’aventure. Par là. Et attention au crottin d’éléphant. Peter et Joseph
14_
Le pourquoi du comment
1. La vie, ça craint Est-ce que la vie se résume à ça?
Des fois, il faut bien l’admettre, la vie est aussi rigolote que lorsqu’on se fourre deux marshmallows dans le nez. Ou qu’on se gargarise avec du jus de citron. Ou qu’on se gratte l’œil avec une fourchette. Cela me fait penser à un hamster et à son maître. Chaque matin, Sam turbine, ne s’arrêtant que pour grignoter un bout, mû par la profonde conviction que tout cet effort le conduira quelque part. Trimer, trimer, trimer. Becqueter, boulotter, croûter. Une gâterie de temps à autre pour rompre la monotonie. Pauvre Sam! Trente et quelques balais. Et pour son hamster, ce n’est pas beaucoup mieux. Bien sûr, la vie offre de grands moments. Nous dépensons chacun suffisamment d’argent et d’énergie La vie, ça craint
_17
pour nous en assurer. C’est la course-poursuite pour posséder ce qui est le plus grand, le plus rapide, le plus brillant, le plus neuf. Des joujoux pour filles et pour garçons. Si seulement nous pouvions remettre à plus tard notre vieillissement (en étant assurés de devenir des bombes à sexe octogénaires)! Là, oui, la vie serait parfaite. Si seulement la crème antiride garantissait l’adolescence éternelle (et n’avait pas si mauvais goût)! Une fois que nous avons conquis toutes les terres connues, accumulé toutes les acquisitions possibles, longé toutes les plages les plus sublimes et enfin découvert comment programmer notre lecteur DVD, que reste-t-il? Supposons un instant qu’arrivés tout en haut de l’échelle nous découvrions que celle-ci n’est pas adossée au bon mur? Bien sûr, certains ont une existence plus dure que d’autres. Comme l’homme que sa femme découvre dans la cuisine en train de s’agiter comme un perdu, avec ce qui semble être un fil électrique entre la taille et le grille-pain. Pour l’éloigner du jus électrique mortifère, elle lui assène un grand coup avec une planche en bois. Jusque-là, ce cher homme dansait au son de son iPod. Désormais, il a le bras fracturé à deux endroits. Ayons une pensée pour un certain John Bloor: il a confondu un tube de colle Super Glue avec sa crème contre les hémorroïdes. Pas besoin d’en dire plus. Une autre pensée émue pour un braconnier russe de la ville de Tula, âgé de 25 ans: il a lancé un fil électrique nu dans une mare à poissons afin d’y pêcher 18_
Le pourquoi du comment
son dîner. Malheureusement, il n’a pas pensé à retirer le fil de l’eau avant de récupérer ses proies… et a fini comme elles. Si seulement il y avait eu dans les parages une épouse armée d’une planche, peut-être s’en serait-il tiré avec une double fracture! N’oublions pas Paul Stiller et sa femme Bonnie, qui ont tous deux atterri dans un hôpital du New Jersey. Au cours d’une balade en voiture à 2 heures du matin, n’ayant rien de mieux à faire, ils ont décidé de jeter un bâton de dynamite par la portière, pour voir… Aucun des deux n’avait pensé à descendre la vitre. Tous ceux-là pouvaient concourir pour les Darwin Awards. Ce prix hautement honorifique est conféré chaque année à celles et ceux qui rendent le plus grand service au capital génétique de l’humanité… en se faisant tuer d’une façon extraordinairement idiote. Ou qui ont commis des actes si foncièrement stupides qu’il vaudrait mieux les voir disparaître du patrimoine héréditaire de l’espèce humaine. Mais la liste des existences peu enviables ne s’arrête pas là: deux hommes qui braquaient un bus, armés d’un simple sèche-cheveux, au Brésil, ont été abattus par un passager qui avait sur lui un véritable pistolet. Ma préférée de toutes, c’est l’histoire de Friedrich Riesfeldt, même s’il s’agit sûrement d’une légende urbaine. Ce malheureux gardien de zoo de Paderborn, en Allemagne, voulait résoudre le problème de grave constipation d’un éléphant. Sa solution a consisté en un cocktail explosif de 22 doses de laxatif pour La vie, ça craint
_19
animaux et de tout un tas de baies, figues et pruneaux. Pas encore sûr de son fait, notre zélé Friedrich a tenté d’appliquer à l’éléphant malade un lavement à l’huile d’olive, pile-poil au moment où la nature a décidé – fatalement – de se décoincer. Le premier jet a propulsé le gardien de zoo au sol. Il s’est cogné la tête contre une pierre. Il y est resté étendu, inconscient, alors que le pachyderme se vidait de près de 100 kilos d’excréments. Il a fallu attendre plus d’une heure pour qu’un collègue passe par là. Le pauvre Fred, quoique bien au chaud et confortablement installé, était mort asphyxié par le crottin. Nous ne connaîtrons peut-être jamais de tels gouffres, mais nous savons ce que signifie vivre dans un monde d’incertitude et de confusion. Fouler le pavé d’une existence douloureuse, sans réel profit. Une vie de «Ça va?!… Ça va…» où l’idée même d’une raison d’être et d’une satisfaction durable ne pénètre que de façon fugace nos esprits surchargés. Cependant, tôt ou tard, et souvent lors d’un coup d’arrêt brutal, une question vient nous hanter: «Est-ce que la vie se résume à ça?»
Impuissants dans un monde incertain Trop d’éléments qui comptent semblent échapper totalement à notre contrôle. La planète que nous habitons et la manière dont les gouvernements et autres 20_
Le pourquoi du comment
grands acteurs se comportent nous font craindre pour le présent et pour l’avenir. Du point de vue de l’environnement Ceux qui s’y connaissent ne cessent d’affirmer que nous traitons notre monde de façon pire encore que beaucoup traitent leur propre corps. Notre égoïsme, notre voracité et notre pure stupidité transforment lentement un magnifique spécimen en une loque à bout de souffle. (Ce n’est pas de moi que je parle mais de notre planète, au bleu de plus en plus terne.) Le réchauffement planétaire nous refroidit le dos en faisant fondre les banquises, mettant en péril l’avenir des populations côtières et de celles qui en dépendent. Les forêts dont nous avons besoin pour l’équilibre écologique sont passées à la hache. Pendant ce temps, nos industries pétrochimiques saturent notre environnement de produits toxiques, menaçant ainsi les lacs et rivières, notre air, la terre, les océans et, en fin de compte, nous-mêmes et notre avenir. Du point de vue international Qui oserait laisser son sandwich sans surveillance dans un lieu public? Auparavant, au pire, on vous l’aurait piqué, vous condamnant à une petite faim. Actuellement, sa simple présence peut déclencher un plan d’alerte, et votre jambon-beurre risque La vie, ça craint
_21
d’être dématérialisé par les services de déminage. Si seulement, dans un monde marqué par la guerre, les conflits et le terrorisme, les conséquences étaient toutes aussi légères! Des plages de Bali aux trains de banlieue, jamais l’insécurité n’a été aussi présente. Pire, il n’y a plus de table de négociation. Que des vidéos d’amateurs criant: «Mort aux infidèles!» Les infidèles, c’est nous. Notre propre vulnérabilité L’un des mots clés qu’emploient les sociologues pour décrire notre société est «anxiété». Il est facile de comprendre pourquoi. Nous nous sentons de moins en moins en sécurité. Les caméras de surveillance et les serrures à trois points sur nos portes d’entrée en témoignent. A quand l’implantation d’une puce de localisation permanente comme cadeau de Noël incontournable pour nos enfants? Mon ami Joseph Steinberg se rappellera toujours être revenu chez lui, après seulement huit jours d’absence, pour découvrir qu’on avait cambriolé sa maison à 3 reprises au moins. Les voleurs prévoyaient même d’y refaire une petite visite: la police a trouvé des objets entassés à côté de la porte arrière, prêts pour le prochain chargement. Pour Joseph, cela avait tout d’une scène du type «Boucles d’or à la cocaïne». Les lits étaient souillés. Le canapé avait été taillé au cutter. Le bureau avait été saccagé. Les tiroirs avaient été vidés. Des hamburgers 22_
Le pourquoi du comment
à moitié cuits se trouvaient sur le gril. Il y avait des canettes de bière et des mégots partout. Et, ironie de la situation, un de ses nouveaux vitrages «anti-cambriolage» avait été démonté pour permettre aux malfaiteurs d’entrer. Nous trouverons bientôt en boutique, à côté des autres cartes de vœux, des billets d’encouragement du genre: «Toutes nos condoléances à la suite de votre cambriolage» ou: «Souriez! Ce n’est qu’un sac à main en moins!», ou encore: «Même les meilleurs peuvent tout perdre!» ou: «Nos vœux de rapide récupération de votre voiture». L’anxiété ne s’arrête pas là. A chaque courriel est associée la menace d’un virus susceptible de détruire notre disque dur et d’empoisonner notre existence. Ou une tentative de voler nos économies ou notre identité. Le battement d’ailes d’un papillon à l’autre bout du monde semble trop souvent provoquer un ouragan qui met à mal nos projets, notre situation, notre sécurité. Une poule malade en Asie se transforme en une poule qui a la grippe. Une grippe tellement fortiche qu’elle peut en faire mourir des centaines de milliers. H7N9, ESB, SRAS et autres sympathiques initiales encore à extraire de l’ombre qui toutes forment le mot «A-N-X-I-É-T-É». Et pendant ce temps, nous nous demandons avec anxiété si on nous dit la vérité à propos de tout ça… et dans de nombreux autres domaines. Pas besoin d’être président pour être capable de mentir en regardant La vie, ça craint
_23
quelqu’un dans les yeux ou trahir la confiance placée en vous. Madoff, Enron et d’autres l’ont prouvé avec brio. Qui peut être certain de connaître la vérité sur tout? Lady Diana n’a-t-elle été victime que d’un simple accident? Y avait-il vraiment des armes de destruction massive en Irak? Les fast-foods nous empoisonnent-ils? Le Pentagone s’est-il vraiment trouvé sur la trajectoire d’un Boeing? Les armées ont-elles repéré des traces d’ovnis? Le crapaud s’est-il transformé en prince charmant? Nous ne savons tout simplement plus qui a fait quoi, pourquoi, quand ni où.
Des relations jetables Etre soumis aux caprices des événements dans le monde, c’est une chose. Mais, en plus de cela, il ne cesse pas de pleuvoir sur notre défilé personnel. «Jusqu’à ce que la mort nous sépare» devient: «Jusqu’à ce que j’en aie assez de toi ou que j’aie mieux à faire.» Le pays du mariage est rempli de visas temporaires, de «je-ne-suis-que-de-passage». Résultat: une société où l’on traite les relations comme des lames de rasoir. Plus efficace? Poubelle. Ça fait mal. L’éthique de «l’éclate» laisse de grands pans de la population sur le pavé. Les cicatrices des relations brisées – même sans trahison en tant que telle – ne se situent pas que sur l’épiderme. Sépare deux briques qui 24_
Le pourquoi du comment
étaient cimentées: tu verras que chacune abandonne une partie d’elle-même à l’autre. Nous sommes nombreux à nous sentir exactement comme cela. Moins entiers. Moins remplis. Sous-estimés, utilisés, maltraités, mis de côté.
Une vie sous pression Quelle que soit notre activité, la pression est permanente: nous devons en faire plus avec moins. On a trouvé de jolies expressions pour faire avaler la pilule: restructuration, rationalisation, économie d’échelle, force du marché… Pendant ce temps, notre société de communication nous inonde de courriers indésirables. Des messages dont nous n’avons ni envie ni besoin se mêlent au flux incessant d’appels téléphoniques, de courriels, de fax, de forums, de SMS, et parfois de lettres. Que notre foyer ait un ou deux salaires, ou bien zéro, nous devons impérativement rester dans le coup. Dans le coup de la mode, des gadgets, du rythme, de la fête, du dernier trucmuche dans sa dernière version. Rester dans le coup pour rester dans le coup. T’es-tu déjà demandé ce que ressentent les rats de laboratoire tandis qu’ils s’efforcent de parvenir à l’autre extrémité du labyrinthe, tout ça pour gagner seulement un petit bout de fromage? Quelle différence avec ce que nous appelons généralement «la vie»? La vie, ça craint
_25
A la maison, ce n’est pas moins stressant. Tu redoutes le jour où tu conduiras ton gamin chez le vétérinaire et le chien chez le dentiste, où tu prépareras ton café soluble avec de la purée mousseline et saisiras la crème à récurer pour te brosser les dents. Sans parler du dîner collé au plafond. Un sentiment d’impuissance? «Non, réponds-tu. L’impuissance, c’est ce que je ressentais avant que tu te mettes à raconter tout ça. Maintenant, j’ai plutôt l’impression d’être un bonhomme de neige dans une friteuse.» Bienvenue au club des fondus! Jamais autant de monde ne s’est senti effrayé face à l’avenir ni insatisfait par son existence ici et maintenant. Où en es-tu dans le Monopoly de la vie? Chaque jour, tu jettes ton dé et tu avances de quelques cases. Du permis de conduire à un boulot, puis un appartement, un(e) partenaire, des gosses, l’école, la retraite, le déclin, et puis…? Et quand nous «gagnons» enfin, que se passe-t-il? Nous n’emporterons rien avec nous au moment de tirer notre révérence. Ça rime à quoi, tout ça?
Une vue d’ensemble? La vie nous paraît invraisemblable, parfois, non? Totalement incontrôlable et incompréhensible. Donc, la tête dans le guidon, nous pédalons. Comme Sam et son hamster. 26_
Le pourquoi du comment
Mais supposons – supposons seulement – qu’il y ait une perspective d’ensemble. Une vision globale qui donne un sens à tout ce que nous pensons déjà savoir. Une vision plus large qui permette la satisfaction de nos désirs les plus profonds. Peut-être as-tu déjà vu le tableau très connu d’un chérubin rondelet et angélique, dont le visage dodu repose sur des mains encore plus dodues. Il a des ailes étendues et un regard éperdu d’adoration vers le ciel. C’est devenu une icône, que l’on retrouve sur des cartes de vœux, des sets de table, dans des cadres. Et cela me fascine. Quel choc lorsque j’ai découvert une reproduction où l’on voyait, à côté de cet être céleste familier, son «jumeau»! Quelle révélation! Ce chérubin appartenait à un ensemble dont je n’avais jamais imaginé l’existence. Et ce n’est pas tout. Ce chérubin-vedette – admiré à juste titre aux quatre coins du monde – n’est qu’une petite partie d’un magnifique tableau de Raphaël. Evidemment, le plaisir que me procurait la vision de ce petit chérubin m’avait procuré une pleine satisfaction. Mais désormais, je percevais qu’il n’était qu’un détail dans une œuvre plus grande. Un monde entier à explorer et à savourer, bien au-delà de mes rêves les plus extravagants. Pourrait-on y voir une illustration de ce qu’est la vie? Pourrait-il y avoir autre chose au-delà du guidon, en dehors du cadre, un panorama jamais perçu? Est-il possible que le «Dieu» dont on ne manque pas d’évoquer le nom quand tout va de travers existe vraiment? La vie, ça craint
_27
Cela pourrait-il être la clé pour la compréhension de tout le reste? Allez, on respire un bon coup. Prépare-toi une boisson calmante. Mieux encore, un bol de glace. Et apprête-toi à ouvrir l’enquête, à découvrir des indices qui montrent que la vie ne se limite pas à ça.
28_
Le pourquoi du comment
2. Le fruit d’une conception
Y a-t-il des indices à propos de Dieu?
Est-il possible, dans le grand dispositif de l’existence, que nous ne soyons pas plus importants qu’une verrue sur le fessier d’un babouin? Quand tout est dit, n’y a-t-il que ça? Une fois l’arme passée à gauche, la poussière mordue, la pipe définitivement cassée, ne restera-t-il de nous qu’une minuscule contribution au patrimoine génétique humain? Ne laisserons-nous pas plus de traces que le hérisson écrasé sur la route il y a trois semaines? Le fruit d’une conception
_29
Si Dieu n’existe pas, la réponse est «non» dans chaque cas. Mais beaucoup de données semblent indiquer le contraire.
Le miracle de la vie Imagine ça. Tu es bien au chaud dans un nid douillet et protecteur. La journée entière est faite des temps de torpeur qui séparent le crépuscule de l’aube. Les sons qui parviennent à tes oreilles ont la force de murmures. La nourriture ne demande aucun effort, puisqu’elle est à l’autre bout du cordon ombilical. C’est le bonheur absolu. Tu te balances dans ton yacht humain personnel. Et soudain, le tremblement de terre. Tout bascule. Tu descends, tu descends, comme du condensé de tomate dans un tube infernal. Le jeu de coudes de la matrice au grand jour dure une éternité. Puis, brusquement, c’est la panique. Des coups de projecteurs, de l’air froid et un fou qui te balance par les chevilles et te tape sur les fesses. Ce n’est pas ton unique cadeau de bienvenue. Non loin de là se tiennent des parents (un ou deux) réduits à l’état de gelée, des loques émotionnelles. La vision de ton petit corps tout plissé et gluant les a plongés dans un cocktail de joie, de reconnaissance et d’émerveillement. C’est ça, le miracle de la vie: une expérience qui oriente de façon spectaculaire notre attention sur quelque chose ou quelqu’un de plus grand que nous. 30_
Le pourquoi du comment
Du moins, c’est ce qui s’est passé pour moi, pas moins de 5 fois. Peut-être n’as-tu jamais assisté à une naissance et ne te rappelles-tu pas très bien la tienne. Je te demande un peu d’indulgence: à mon avis, ce qui se passe dans la salle d’accouchement fournit un précieux indice par rapport à la question de Dieu. Le fait de la vie Qu’est-ce qui exerce une telle fascination sur nous? D’abord, il y a le miracle de la vie en lui-même. Je n’oublierai jamais la naissance de notre fils aîné. Pas à cause du corbeau qui est entré par la fenêtre et a fait plusieurs fois le tour de la salle d’accouchement. Pas à cause du sentiment de panique que j’ai éprouvé lorsque son premier souffle a tardé à venir. A cause de la certitude écrasante que ce petit gars ne se limitait absolument pas aux contributions de mon épouse et de moi-même. En fait, c’est drôle: nous étions incroyablement fiers de notre petit bout de chou, mais, quand on y pense, personne ne peut créer la vie elle-même. Nous sommes capables de cartographier le génome, pas de le produire. Nous parvenons à prélever et greffer des organes ou à les faire repousser pour des transplantations, pas à les fabriquer de zéro. En fin de compte, le début de la vie se situe au-delà de notre capacité de la créer ou recréer. Donc, à la naissance de notre fils, j’étais là, un calot idiot sur la tête, un petit miracle dans les bras, les joues mouillées de larmes. C’était un «moment divin», Le fruit d’une conception
_31
et j’étais extrêmement reconnaissant d’avoir à remercier quelqu’un de plus grand que moi. Ce qui me bouleversait plus que tout, c’était la création de la vie elle-même. Mon enfant était beaucoup plus que la somme de son ADN ou la combinaison de ses molécules chimiques. Voilà pourquoi la perte d’un enfant n’est absolument pas du même ordre que la perte d’un billet de loterie. Voilà pourquoi nous dépensons des milliards après des tsunamis ou des tremblements de terre. Nous nous frayons un chemin à travers les gravats et les débris de ce qui était une maison car nous comptons réellement l’un pour l’autre, en tant qu’humains. Si le pire se produit et que nous perdons notre bébé, le sentiment de perte qui est le nôtre n’a rien à voir avec l’idée qu’il y a eu neuf mois d’inconfort pour rien. Ou qu’il va falloir recommencer. Cette nouvelle vie, nous la chérissons comme un trésor pour ce qu’elle représente si elle reste là et pour ce que nous perdons si elle s’en va. Attention aux détails Le deuxième élément qui nous fascine, c’est la splendeur du paquet dans lequel une nouvelle vie est emballée. Des yeux, l’ouïe, un système mécanique qui s’agrippe à tout doigt offert, une compréhension préprogrammée de ce qu’est la nourriture et de la façon de la trouver. Un minuscule cœur qui joue du tambour. Et de petits poumons capables, dès les premiers 32_
Le pourquoi du comment
moments suivant la naissance, de respirer l’air, puis de le recracher à travers les cordes vocales, créant ainsi un son davantage assimilable à une sirène de la défense antiaérienne qu’au gazouillis d’un nouveau-né. Ce petit bout de chou est d’une complexité ahurissante, avec ses 60’000 milliards de cellules, dont chacune est plus chargée d’informations qu’une bibliothèque universitaire. Il est remarquablement unique aussi, puisque doté d’un mélange qui ne sera jamais reproduit de 6 milliards d’instructions distinctes et précises, qui composent son code génétique. J’étais tenté de relever l’immense complexité d’un seul organe: l’œil. Mais j’ai eu pitié de toi. La description la plus simple que j’ai pu trouver de la manière dont la lumière débouche sur la vision comptait 623 termes assez compliqués, sans oublier des mots du langage courant tels que «rhodopsine-transducine» et «phosphodiestérase». Le cœur du message était toutefois limpide: l’œil à lui seul est un mécanisme si élaboré – impliquant des actions chimiques complexes et des réactions ultra- précises à la nanoseconde –, qu’il faut vraiment le vouloir, pour croire qu’il puisse être le fruit du hasard. Les jeunes parents ne prêtent pas une attention débordante aux détails physiologiques, dans l’émerveillement du moment. Leurs commentaires se limitent souvent à des: «Oh!» ou: «Ah!» ou encore: «Regarde ses petits doigts mimi!» Cependant, le message est identique: une conception si parfaite et miraculeuse oriente notre esprit et nos pensées – même pour un instant – vers celui qui a rendu tout cela possible. Le fruit d’une conception
_33
Un monde sur mesure La merveilleuse création qu’est un nouveau-né n’est que paillette dans un univers également complexe. Si le jeune parent prend la peine de dépasser son reflet dans la fenêtre pour regarder le ciel nocturne, son ébahissement ne fera qu’augmenter. Et voici un autre indice qu’il y a bien quelqu’un quelque part: tout comme le corps d’un petit bébé, notre planète, notre système solaire, notre galaxie et même notre univers – tout! – est assemblé, non au hasard, mais suivant une conception très précise et complexe, chaque élément combinant avec l’autre, à l’instar des pièces d’une montre suisse. Réfléchis simplement à ceci:
\ Si la proportion de neutrons par rapport aux protons changeait de plus de 1 pour 100’ 000’000’000’000’000’000’000’000’000’ 000’000’000, les galaxies et les étoiles se désagrégeraient. \ Si l’électromagnétisme augmentait ou baissait légèrement, les atomes ne pourraient retenir les électrons correctement, et les molécules nécessaires à la vie n’existeraient pas. \ S’il y avait la moindre variation dans la vitesse de la lumière, la vie dans l’univers serait impossible. Nous ne serions pas là, et les autres non plus. N’as-tu pas l’impression que cela relève d’un peu plus que du coup de bol? De l’aléatoire? 34_
Le pourquoi du comment
A la place des nombres, voici une «image». Le premier ordinateur que j’ai acheté était équipé d’un petit logiciel appelé «Orbits», qui permet de suivre la relation constante et complexe entre les orbites des planètes de notre système solaire. Je n’ai qu’à cliquer sur deux planètes de la liste et à confirmer. On pourrait s’attendre à ce que l’image résultant de ces clics ressemble à un bol plein à ras bord de spaghettis. Mais pas du tout: en quelques secondes, un schéma extraordinairement beau s’affiche à l’écran, basé sur le champ gravitationnel en constante évolution entre les deux planètes. L’effet ressemble aux dessins Spirographe d’une génération précédente. Ou à de la dentelle. Ainsi est exprimée la finesse de la conception et de l’équilibre qui caractérise notre univers. Si l’on modifiait la trajectoire des orbites ou la vitesse de déplacement des planètes de 1/1000, le résultat ne correspondrait pas du tout à un magnifique croquis mais à un écran ressemblant aux restes du repas de la veille. Une telle conception nous oriente vers une conclusion évidente: l’existence d’un concepteur. C’est assez logique. Le splendide Taj Mahal n’est pas apparu un jour, comme ça, sur un paysage indien. Il y a eu des architectes doués, des artisans et des responsables de la planification. Ils ont veillé à le réaliser au bon emplacement, et il reflète les capacités et aspirations de chacun d’eux. C’est vrai également de la superbe moto BMW K1200R. La conception impressionnante du châssis et du moteur – un incroyable 160 ch sur deux roues – est Le fruit d’une conception
_35
le fruit du travail de toute une équipe de techniciens et de dessinateurs. En d’autres termes, avoir un dessin sans dessinateur ou une conception sans concepteur est impensable.
L’existence de nos émotions Ce n’est pas seulement ce que nous voyons et touchons qui nous oriente vers la probable existence d’un créateur. C’est aussi le cas de nos sentiments. Alors, comment te sens-tu? Nageant dans le bonheur? Triste? Plein(e) d’espoir? En colère? Apprécies-tu la beauté? Réagis-tu contre l’injustice ou l’exploitation d’autrui? Notre aptitude à ressentir de telles émotions est un indice supplémentaire de l’existence d’autre chose. Réfléchis: si nous ne sommes que le résultat d’une quantité innombrable de mutations aléatoires – où les survivants sont les mieux adaptés à la survie –, d’où sortent nos émotions ou notre conscience? Elles ne sont pas essentielles à notre survie. En fait, le sentiment de pitié envers autrui peut mettre en péril notre avenir, puisqu’il peut nous amener à nous sacrifier. Même un enfant risquera d’instinct sa vie afin de sauver un animal en détresse ou en danger de mort. D’où cela vient-il? Certains ont suggéré que notre sens de la justice et de l’équité n’a rien à avoir avec un Dieu qui nous aurait créés mais est le fruit de notre conditionnement 36_
Le pourquoi du comment
social: puisque tout notre entourage accepte ces notions, notre subconscient y a également adhéré. Si cela est vrai, cela ne nous dit pas d’où ces idées viennent à l’origine. Comment un nombre suffisant de personnes les a-t-il adoptées avec suffisamment de conviction pour que nous en soyons aussi bien conditionnés? Et, de nouveau, comment se fait-il que les enfants soient autant obsédés par le «c’est pas juste», bien avant de rencontrer les «règles» de la société adulte?
Notre pressentiment qu’il existe un Dieu Les anthropologues le savent, les archéologues le savent: depuis le début des temps, les humains ont toujours cru de façon intrinsèque à un Etre suprême. En fouillant les lieux antiques de sépulture, on retrouve habituellement – aux côtés de la lance, de la flèche en bronze ou du club de golf – un objet ou idole quelconque indiquant que le défunt croyait en une divinité surpuissante ou en Dieu. Nous ne pouvons pas nous en empêcher. La croyance naturelle, profonde et subconsciente en une force ou une personne supérieure à nous fait profondément partie de nous. A l’époque on ne peut plus athée de l’Union soviétique, certains ont cru à l’existence de Dieu du simple fait que les autorités employaient énormément Le fruit d’une conception
_37
d’énergie à vouloir les convaincre du contraire. Leur logique était simple: si Dieu n’existait pas, il n’y avait pas besoin de le dire. Qu’ils étaient sages! Il n’y a jamais eu de campagne combattant l’existence du père Noël ou de la petite souris collectionneuse de dents de lait: nous savons qu’ils ne sont pas vrais. Il n’y a jamais eu, non plus, de période où l’ensemble de la société niait l’existence de Dieu. C’est un grand révélateur de la probabilité du contraire. Le simple fait que, par réflexe, nous faisons appel à Dieu – ou l’accusons de tous les maux – dans les moments difficiles rend son existence vraisemblable.
A quoi ce Dieu pourrait-il ressembler? Jusqu’ici, nous avons relevé que nous existons, sans être notre propre fabricant (du moins, pas précisément). Notre constitution est complexe et nous vivons dans un univers d’une conception élaborée. Nous avons mentionné l’existence de nos émotions et le sentiment inné, éprouvé par la majorité d’entre nous, qu’il existe quelque chose ou quelqu’un au-delà de nos cinq sens. Mais à quoi ce Dieu pourrait-il bien ressembler? Avant d’aller plus loin, j’aimerais que tu m’autorises à te faire sauter les méninges un bref instant. Reculons 38_
Le pourquoi du comment
d’un pas – ou de milliers de pas – et réfléchissons à la grandeur de Dieu. Nous, les humains, supposons souvent que Dieu est comme nous mais un peu plus grand… et plus vieux. Nous imaginons que son esprit ressemble au nôtre, de même que ses émotions et ses actes. Or, cela ne peut pas être vrai. Dieu ne peut pas être comme nous. Il doit être bien supérieur à nous, de toutes les manières, et entièrement différent de nous. Que je m’explique. Plus grand que l’espace En toute logique, une conception implique un concepteur, la matière un fabricant, et le mouvement quelqu’un qui le lance. Donc, au commencement, seul Dieu pouvait exister. Puis, il s’est retroussé les manches (célestes) et s’est mis au travail. Il est intéressant que les fameux premiers mots de la Bible affirment justement cela: «Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre.»a Qu’est-ce que cela peut vouloir dire? Prête-moi ton imagination un instant. Imagine que cette page représente l’univers, et que le Dieu qui l’a créé s’y trouve aussi. Toutes les lettres sur la page sont les étoiles et les planètes. Où places-tu Dieu? Quelque part, mélangé à toutes ces lettres, peut-être au milieu? Peutêtre se cache-t-il derrière Pluton? Impossible.
a Genèse 1.1
Le fruit d’une conception
_39
Est-ce que la vie se résume vraiment à ça? Estce qu’il y a quelque chose de plus? Si oui, quoi? Peut-on réellement envisager l’existence de Dieu dans un monde marqué par tant de souffrance? Comment expliquer les différentes religions: est-ce tout du pareil au même? Que penser de Jésus? Qu’est-ce que cela implique de croire en lui? A quoi est-ce qu’on s’engage? Qu’est-ce qu’on risque? Qu’est-ce qu’on gagne? Comment se vit la vie chrétienne? Et pourquoi faire cas de Jésus, au fond? Peter Meadows et Joseph Steinberg proposent un regard frais sur ces questions, avec des illustrations parlantes et un sens de l’humour certain. Ils nous entraînent dans un voyage qui ne manque pas de sel! Nous avons voulu un livre concret, qui aborde les grandes questions de l’existence pour des personnes «ordinaires», sensées et à peu près nettes dans leur tête. Pas un livre dont la lecture exige qu’on laisse le cerveau au vestiaire ou, au contraire, qu’on apprenne tout un vocabulaire nouveau.
Peter Meadows exerce ses talents dans le domaine de la communication. Il a écrit des livres et anime des séminaires consacrés au stress et au rôle de parent. Des réalités très proches l’une de l’autre, d’après lui. Joseph Steinberg, né dans une famille juive américaine, joue du saxophone et s’est fait faucher un pied par une tondeuse. Il aime écrire et parler de Dieu, mais pas jardiner.
Peter Meadows Joseph Steinberg
Peter Meadows Joseph Steinberg
Le pourquoi du comment
Le pourquoi du comment
Le pourquoi du comment …des grandes questions de la vie
Peter Meadows Joseph Steinberg
CHF 11.90 / 10.90 € ISBN 978-2-940335-91-6
,
,
,