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6La liste présidents dans la finance

Le poids du Luxembourg dans la finance internationale a contribué à y attirer des profils de grande envergure. Certains sont du sérail, d’autres sont venus s’y faire les dents, puis sont revenus dotés d’une solide expérience et influence. Auteur JEAN-MICHEL LALIEU

Stephan Leithner

1Stephan Leithner

LE FINANCIER Peu connu sur la place financière luxembourgeoise, l’Autrichien Stephan Leithner (55 ans) y préside le supervisory board de Clearstream Banking SA, l’importante société de conservation de titres de Deutsche Börse. Un poste justifié par le fait que le manager fasse partie, depuis juillet 2019, du comité exécutif du géant boursier allemand. Diplômé en finances de l’université suisse de Saint-Gall, ce dirigeant de haute volée a d’abord fait ses armes chez le consultant McKinsey (1992-1999) avant de rejoindre Deutsche Bank, où il a grimpé les échelons au cours de ses 15 années de présence, au siège de Francfort ainsi qu’à Londres. Entre 2012 et 2015, il a siégé au comité exécutif de Deutsche Bank avec des responsabilités au niveau de l’Europe, des ressources humaines, de la compliance et de la lutte contre le blanchiment et le terrorisme. Avant de rejoindre Deutsche Börse, il a encore fait une étape chez EQT Partners, à Munich, en tant qu’associé.

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Marc Pictet

L’EXPERTISE VENUE DE SUISSE Descendant de cette grande famille de banquiers suisses, Marc Pictet (46 ans) est désormais de retour au Luxembourg en tant que président du conseil d’administration de Pictet & Cie (Europe). Il y avait déjà assuré une partie de son apprentissage au métier de banquier privé entre juin 2007 et février 2010. Entré dans le groupe bancaire genevois en 2002 après des études aux États-Unis (gestion d’entreprise au Bryant College et MBA à Boston) et des premières expériences profes sionnelles chez Prudential Investments (New Jersey) et au sein de la banque privée Sal. Oppenheim à Cologne, il prend, cinq ans plus tard, la direction générale de l’importante division luxembourgeoise du groupe. Mais, début 2010, il est rappelé à la maison mère pour prendre place au sein du collège des associés, qui regroupe sept membres appelés à prendre collégialement les décisions les plus importantes du groupe. Présent depuis 10 ans dans l’organe décisionnel ultime, l’associégérant est coresponsable de la division Pictet Wealth Management et dirige la division Pictet Asset Services. Des métiers qui le relient à l’expertise luxembourgeoise. Marc Saluzzi

3Marc Saluzzi

EXPERT EN FONDS Dans un pays qui a fait de l’industrie des fonds d’investissement son premier pilier de croissance, un profil comme celui de Marc Saluzzi (57 ans) est de ceux qui ne laissent pas indifférent. La preuve : après avoir quitté PwC Luxembourg en 2015, il officie aujourd’hui comme président du conseil d’administration de Bank of New York Mellon Fund Management Luxembourg depuis deux ans, et de Northern Trust Global Services depuis juin 2020. Nommé partner chez PwC Luxembourg en 1996, le Français s’est directement spécialisé dans les fonds d’investissement. Au point de prendre la responsabilité, 10 ans plus tard, de l’ensemble des activités asset management au niveau mondial. De retour au Luxembourg en 2010, il a été nommé président de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi) en 2011 et a effectué deux mandats de deux ans. Depuis 2015, il se concentre sur son activité d’administrateur indépendant, toujours dans le monde des fonds.

Marc Pictet

Anthony Dehez (archives), Maison Moderne (archives), Pictet, Deutsche Börse, Matic Zorman et Patricia Pitsch (archives) Photos

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Luc Frieden

HOMME D’INFLUENCE « Luc Frieden s’appuiera sur son impressionnante expérience aux niveaux local, européen et global. » Lors de la nomination de l’intéressé à la présidence du conseil d’administration de la BIL, le CEO de Precision Capital – actionnaire majoritaire de la banque à l’époque –, George Nasra, avait mis le doigt sur ce qui est le plus recherché dans le profil des administrateurs. Et dans le cas de Luc Frieden, l’expérience ne manque effectivement pas. S’il est revenu à sa passion pour le droit au sein du cabinet Elvinger Hoss Prussen depuis septembre 2016, il affiche une longue carrière politique au sein du CSV, et notamment de ministre entre 1998 et 2013. Il a notamment géré la Justice, les Finances et le Budget. Après un intermède de deux ans en tant que viceprésident chez Deutsche Bank à Londres (2014-2015) et président du conseil de surveillance de Deutsche Bank Luxembourg, il a rapidement été courtisé par les grands acteurs de la Place. Outre un mandat de président à la BIL – qui court depuis avril 2016 –, il a aussi été nommé à la présidence du groupe Saint-Paul en janvier 2016. S’il l’a quittée en mars 2019, c’est pour devenir président de la Chambre de commerce du Luxembourg en avril de la même année. Un poste qui en fait un des acteurs les plus influents du pays. François Tesch

5François Tesch

TOUJOURS AUX AGUETS S’il a passé la plus grande partie de sa carrière dans le monde des assurances, François Tesch n’a jamais caché son intérêt pour l’entrepreneuriat. Un goût qu’il a pu assouvir depuis le début des années 1990, lorsque le groupe Foyer – qu’il dirige alors – reprend une part majoritaire dans BIL-Participations, qu’il transforme en Luxempart (1992). À 70 ans, le descendant d’une des familles actionnaires du groupe d’assurances garde deux fers au feu. Après avoir assuré la fonction de directeur général de Foyer entre 1985 et 2004, il occupe toujours, 15 ans plus tard, le siège de président du conseil d’administration. Chez Luxempart, son rôle reste celui de président exécutif, ce qui lui permet de toujours regarder de près la bonne marche des affaires. Une position discrète, mais qui continue d’influencer fortement la vie économique du Grand-Duché grâce aux participations stratégiques que détient la société de capital-investissement. Sous l’influence de François Tesch, Luxempart a permis la croissance de sociétés telles que SES ou RTL. Depuis, elle a mis le cap vers l’étranger et multiplie les prises de participations en France, en Allemagne et en Belgique.

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Norbert Becker

MULTICASQUETTE À 67 ans, Norbert Becker reste parmi les personnalités luxembourgeoises qui comptent vraiment. Le voir siéger au sein de son conseil d’administration est un luxe qui assure l’ouverture d’un carnet d’adresses bien rempli et le recours à une expertise toujours aiguisée. Une reconnaissance qui a percolé jusqu’au palais grand-ducal puisqu’il est, depuis juin 2020, président de l’Administration des biens de S.A.R. le Grand-Duc et, depuis le début de cette année, administrateur de la Fondation du Grand-Duc et de la Grande-Duchesse. Mais c’est dans le monde des affaires que Norbert Becker a fait ses classes. Et ses mandats actuels sont en partie liés aux sociétés qu’il a fondées depuis qu’il est revenu au pays après avoir longtemps servi le cabinet de conseil Arthur Andersen en tant que directeur mondial des finances. S’il est président d’Atoz, c’est qu’il a largement contribué, en 2004, à la création du cabinet d’expertise fiscale luxembourgeois. S’il occupe également la plus haute fonction chez CBP Quilvest, c’est parce qu’en 2006, il réalise le pari de mettre sur pied une nouvelle banque luxembourgeoise – la première depuis plus d’un siècle à partir de capitaux privés. Le reste est lié au mérite : monsieur Becker est également président de Paypal Europe et vice-président de Lombard International Assurance.

Luc Frieden Norbert Becker

À l’approche de la Journée internationale des droits de la femme, le 8 mars, nous avons tenu à mettre en exergue le fait que, dans la société luxembourgeoise, de plus en plus de femmes prennent la place qui doit être aussi la leur dans des comités de direction d’entreprises privées ou publiques. Des efforts doivent encore être faits, mais à partir d’une liste représentative de «100 femmes qui dirigent», nous avons voulu montrer qu’en 2021, de plus en plus de titres se sont féminisés en fonction des personnes qui les portent. Un large dossier biographique à lire en page 40 Pour rester en lien avec cet événement, nous avons longuement interrogé Tatiana Fabeck sur le métier d’architecte – encore souvent considéré comme un métier d’homme – qu’elle exerce au sein du bureau Fabeck Architectes, qu’elle a développé et qui emploie désormais 28 personnes. Elle nous fait part de ses succès, mais aussi de sa vision pour l’architecture de demain au Luxembourg. Une interview à lire en page 28 De l’architecture à la ville, le lien est évident, et nous l’avons fait en nous intéressant, pour notre dossier Enjeux du mois, à l’idée de la smart city que le Luxembourg ambitionne de développer. Un concept qui fait confiance aux développements technologiques pour faciliter la vie des citoyens, mais aussi assurer des progrès en matière d’environnement ou de mobilité. À lire en page 66 Les médias luxembourgeois sont en ébullition, contraints de se transformer pour suivre l’évolution technologique tout en restant attentifs aux souhaits des lecteurs. Le point, en page 22, sur ce vaste sujet avec Christoph Bumb, cofondateur et rédacteur en chef de Reporter.lu, quotidien qui fête ses trois ans Et si la centrale nucléaire de Cattenom explosait? Ce scénario que tout le monde redoute, Julien Becker en a fait un docu-fiction, An Zéro, complété par une partie documentaire qui s’appuie sur différents témoignages. Véritable projet transmédia, An Zéro est aussi prolongé par une application et un site web qui ouvre le débat. À découvrir en images dans notre portfolio en page 80 Où en est la recherche au Luxembourg? Les enjeux – principalement liés à son financement – synthétisés sous forme de graphiques sont à décrypter en page 20 En réaction aux nouvelles attaques contre le Luxembourg, le député Déi Lénk David Wagner et l’avocat Alain Steichen nous ont fait part de leur point de vue sur le dossier OpenLux. Interviews en pages 10 et 18.

Andrés Lejona, Romain Gamba, scène du documentaire An Zéro et Reporter.lu Sam Peet, Photos Illustration

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