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MON ARGENT

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MA COLLECTION

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CEO de Degroof Petercam Asset Services, Sylvie Huret envisage ses revenus comme un moyen de profiter de la vie. Entre piles de livres et dunes de la mer du Nord.

Une devise par rapport à l’argent ? « L’argent est un très mauvais maître, mais un précieux serviteur. » Ne pas avoir de soucis d’argent est un vrai confort, mais c’est tellement triste de voir des gens qui ne profitent pas de quelque chose qui doit être un moyen et pas une fin en soi. Le but ne doit pas être l’accumulation.

Un souvenir de vos premiers gains d’argent ? J’ai eu la chance d’avoir des parents qui nous ont payé des études, mais notre argent de poche était réduit au strict minimum. Pour profiter de ma vie d’étudiante, j’ai donc cumulé beaucoup de petits jobs : serveuse dans des bars d’étudiants, hôtesse dans des foires et salons… J’ai compris que les journées pouvaient être longues dans ce genre de boulots, et ça m’a convaincue de faire des études qui me permettraient d’obtenir un travail plus intéressant.

Vous avez fait quelque chose de spécial de cet argent de poche ? Non, quand j’étais jeune, ce qui comptait pour moi, c’était de pouvoir faire des fêtes avec tous mes amis. C’était ma principale motivation.

Avez-vous des passions coûteuses ? J’ai une passion pour la lecture. Ce n’est donc pas une passion coûteuse, mais une passion riche. Je lis énormément, mais je n’achète jamais que des formats de poche. Vu ce que je consomme, ça prend de la place et, surtout, j’aime pouvoir les donner à mes enfants ou des amis une fois que je les ai lus. Mais je peux sortir d’une librairie avec une pile de 40 cm de livres. Ma richesse, c’est d’avoir des livres en stock.

Un coup de folie que vous ne regrettez pas ? Il y a environ cinq ans, nous avons acheté une maison à la côte belge, près de la frontière hollandaise. Les prix sont très élevés là-bas, mais nous en profitons énormément. C’est un endroit magique où nous nous retrouvons en famille ou entre amis. Avec ce genre d’achat, on sait clairement pourquoi on travaille.

Pour Sylvie Huret, un produit non durable est toujours trop cher, parce qu’il ne devrait pas exister.

Un rêve irréalisable ? Depuis toujours, je rêve d’un sac à dos-hélicoptère comme l’a conçu l’artiste belge Panamarenko, mais qui ne ferait pas de bruit et fonctionnerait à l’énergie verte. Je trouverais fabuleux de pouvoir me déplacer à l’air libre en regardant tout d’en haut.

Un objet très précieux ? Les photos de mes enfants quand ils étaient petits.

Le prix de certaines choses vous dérange-t-il ? Oui, celui, pas très élevé souvent, de produits qui ne sont pas durables. Ça me rend dingue. Un pro - duit qui n’est pas de qualité et qui pollue est à la base déjà trop cher. Il ne devrait pas exister.

Pour devenir riche, il faut… Soit être né riche, soit être persévérant. Il est di icile de devenir riche, si l’on n’est pas né riche, sans avoir de la consistance et du courage pour aller au bout de son idée ou pour pouvoir traverser des moments di iciles. Des choses pour lesquelles vous ne regardez pas à la dépense ? La première, c’est l’éducation des enfants. Il faut pouvoir les équiper en termes de bagage académique, d’ouverture au monde. La deuxième, ce sont les voyages. La troisième, enfin, c’est l’aménagement de mon lieu de vie. J’aime beaucoup l’art contemporain et le mobilier scandinave vintage.

Épargner ou investir ? En fait, j’investis mon épargne. Depuis toujours, je confie celleci aux gens dont c’est le métier. Je serais incapable de le faire moi-même et je n’aimerais pas m’en vouloir d’avoir fait le mauvais choix. Mais je suis confiante, je regarde ça sur le long terme, je ne m’inquiète pas de son évolution.

Interview JEAN-MICHEL LALIEU Photo ANDRÉS LEJONA

Profiter plutôt qu’accumuler

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