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La petite enfance à la Martinique
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Texte et photos : Corinne Daunar
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LA PETITE ENFANCE À LA MARTINIQUE
Avoir été enfant à la Martinique, c’est s’être enivré d’incroyables souvenirs, de saveurs, de jeux et de temps partagés entre tous. C’est connaitre le zizipan, pouvoir s’élancer en kaboua et transformer n’importe quelle dent creuse en stadium de football. Mais c’est aussi et surtout pouvoir témoigner, dans la chair et dans l’intime, de pratiques profondément ancrées, entrelacées et aussi politiques qu’elles sont historiques. Faisons l’appel !
De fait, l’enjeu est vaste, et il fait société
Faire société, fonder une présence durable, tels sont les enjeux des premiers envoyés sur l’île, où rien n’affirmait la durabilité du projet d’outremer de ces nouveaux colons. Plus encore, pour s’inscrire dans le temps et sceller l’allégeance nouvelle de ces terres rétives, les premiers occupants sanctuarisent leur présence et naissent déjà les premières générations de créoles, natifs de l’île. Comme souvent, dans ces premiers souffles de la jeune colonie, l’initiative est sporadique et individuelle : la prise en charge des plus petits chez les propriétaires terriens, de la naissance à l’éducation, relève bien de l’effort de chaque famille. Le cadre lui reste celui de la maison de maître, où s’étire la vie de l’habitation : pas de bâti dédié, aux prémices. Historiquement, c’est à la « Da » que l’on confie les enfants, véritable nourrice de famille, attachées jeunes au service des propriétaires et pourvoyeuses d’éducation pour une paire de générations. D’abord esclave, puis libre de couleur, la Da survit aux révolutions sociales de l’île, et se sait indispensable jusqu’au mitan du XXe dans les foyers les plus aisés. Outre l’enseignement à domicile, c’est aussi au sein d’écoles familiales que se forment les classes privilégiées, où l’on dispense aux petits héritiers les codes d’une éducation à vocation occidentale, véritable balise de valeurs pour les blancs créoles.
D’une conscience sociale et privée
Le bâti de l’enfance prend un corps plus palpable sous l’impulsion collective, et souvent à destination des classes plus populaires. Outre l’enseignement et ses écoles qui essaiment, souvent d’abord du fait des congrégations religieuses, puis des autorités. En ce qui concerne la marmaille, c’est aussi par une conscientisation sociale
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et bourgeoise de l’importance de prendre en charge la petite enfance que se structure le bâti : à destination des orphelins et des plus nécessiteux, Les salles d’asiles, les ouvroirs, les salles d’assistance, sont créées par la bienfaisance et la charité religieuse. En parallèle, dès 1741, une ordonnance locale avait pourvu la ville de St-Pierre d’un hospice en faveur des enfants trouvés, orphelins et femmes pauvres. Dès 1810, ce sont les bureaux de charité qui se chargent des secours aux orphelins. C’est cependant toujours en s’appuyant sur les bonnes œuvres privées que la colonie prend en charge ses déshérités. Dans les années 1850, Madame Vaillant, femme du gouverneur, établit au n°47 de la Rue de la République un Ouvroir dirigé par les Sœurs de Saint-Paul de Chartres, qui accueillera jusqu’à 80 petites pensionnaires. D’autres suivent, notamment à Saint-Pierre. La conscience de l’importance de recueillir ces petits orphelins fait son chemin : en 1889, une loi sur la protection des enfants maltraités consacre l’effort collectif.
A la stratégie nataliste publique
En amont de la propre éducation et de son modèle sociétal, il est un second pilier que les habitants et décideurs ont dû finalement adresser sur l’île : celui de la natalité. D’abord pratiqué à l’intime, les pratiques sont peu encadrées : les matrones, qui s’érigent en praticiennes, ne sont guère formées : quelles que soient la classe sociale ou le statut, les naissances relèvent longtemps du privé. Au creux des grands mouvements du modèle républicain, s’organise une prise en charge de ces enjeux sanitaires. Le débat est d’ailleurs ancien : dès le milieu du 19ème, et l’on tente alors déjà d’encadrer la pratique, avec la mise en place de diplômes locaux. Dans le domaine, l’œuvre du docteur Victor Fouche est immense, en tant qu’il milite ardemment pour la création d’une école de sages-femmes et le déploiement du premier réseau du Planning Familial sur l’île, maillon essentiel d’une gestion collective, moderne et ambitieuse de la natalité de l’île, ô combien nécessaire au centre des bouleversements de ce XXe siècle. Et aujourd’hui, que reste-t-il du bâti emblématique de cette petite enfance rendue à l’autorité publique ? A Redoute, artefact sans doute le plus emblématique, s’érige encore le puissant bâtiment de l’ancienne maternité, désormais accueillie dans la moderne rotonde de verre de la toute récente Maison de la Mère et de l’Enfant. Le reste des vestiges, parfois déjà perdu dans les reconfigurations de bâtis, se retrouvent sans doute d’abord dans l’imaginaire collectif, et les combats menés pour l’enfance, en politiques publiques comme en volontés individuelles.
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