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Le phare de la pointe des nègres
…à la mode de Gustave Eiffel…
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Texte : Corinne Daunar Photos : Hervé Barreda
LE PHARE DE LA POINTE DES NÈGRES
A l’approche de la large baie de Fort-deFrance, une lueur scintille côté Nord de ville, régulièrement, fidèlement. Au cœur de la nuit la plus sombre, elle est le guide de tous les marins de ce versant de Caraïbe : son éclat, pointant de cinq en cinq secondes, amène à bon port les esquifs comme les plus gros tonnages, inlassablement, depuis bientôt cent-ans. Découverte de l’éthéré phare de la Pointe des Nègres.
Un emplacement de grand témoin
Ce phare aérien, esthétique, surplombe tranquillement la baie des Flamands, théâtre des plus extravagantes batailles coloniales. De ces combats épiques, opposants français, anglais et hollandais, se seront déroulés sous la garde puissante de deux batteries militaires. Au 18e siècles, sept gros canons protègent la baie des assauts gourmands des anglais, qui parviendront même, au détour de la guerre de sept ans, à les mettre au silence.
L’emplacement donc, c’est manifeste, offre une vue privilégiée sur la rade. Il est peu étonnant, dès lors, que l’on y imagine un feu de signalisation, afin d’être visible des plus éloignés navires. Ce n’est cependant qu’en 1853 qu’un premier phare est dressé, dans l’enceinte militaire de la batterie basse : ce feu, en coordination avec celui du Fort Saint-Louis, protège les entrants de la baie de ses périls submergés. La lueur des feux est cependant bien faible, et pose dès le départ l’enjeu de leur portée. Si l’on songe assez vite à en améliorer les performances, le projet s’emmêle de temps, et n’aboutit finalement que dans les années 1920’ : c’est cependant décidé, une nouvelle tour sera érigée. Un feu à vapeur de pétrole est installé à l’aplomb d’un squelette métallique sur le terrain de la Colonie, au bout de la Pointe des Nègres.
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Le phare entre donc en service en 1927, du haut de ses 28 mètres, 40 mètres à compter au-dessus du niveau de la mer. Son impressionnante structure rivetée, répliquée sur six facettes ajoutées épouse l’ingénierie du temps et la passion des constructeurs pour les charpentes en métal, à la mode de Gustave Eiffel. A l’aplomb de la structure la lanterne, cette petite cellule au sommet qui enferme le foyer, révèle encore l’optique d’origine, somptueuse lentille des ateliers Barbier, Bénard et Turenne. Ce joyau de conception, une révolutionnaire lentille de Fresnel, se révèle suffisamment léger, performant et compact pour se contenir dans les 2,5m de diamètre de la cabine lambrissée. Sa portée lumineuse est de près de 24 miles marins, entendez près de 45km, destinée à indiquer aux navires la côte et l’entrée de la baie. La lentille, montée sur un mécanisme rotatif et sur une cuve à mercure, afin de limiter drastiquement les frictions, concentre et diffuse l’éclat lumineux. D’abord emportée par un lent système de contrepoids, la lueur passe de la vapeur de pétrole à la fée électricité en 1937. Au pied, deux petites villas le flanquent, dans les années 1950’, afin d’y accueillir les gardiens chargés de sa maintenance. Sa dernière révolution est immense, dans le sens du temps : c’est en 1987 qu’il s’automatise, laissant là son dernier gardien à sa destinée de terre. Fidèle protecteur, le phare rejoint finalement le contingent des monuments historiques en 2013. Loin de se retirer cependant, il poursuit paisible, infatigable, son ouvrage d’intérêt général, protégeant encore et toujours les embarcations de la morsure des côtes.
FOCUS : mais un phare, dans le fond, comment est-ce que cela se décrit ?
Le langage maritime mystifie autant que respecte les phares. Mais lorsqu’on les croise, encore faut-il les reconnaitre. Phare d’atterrissage, tour de second ou troisième ordre, purgatoire ou paradis, feux d’alignements ou à secteurs, phare scintillant ou à éclat : il existe une cohorte immense de tourelles, pour répondre à chaque situation de mer et de côte. Pour s’y retrouver, petit rappel technique. Dans les ouvrages de navigation, chaque
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phare se décrit suivant un enchainement d’abréviations, reprenant : le type de feu (s’il scintille ou flashe), son nombre d’éclats en une période donnée… Sont également renseignées, sa couleur, sa hauteur à partir du niveau de la mer. Pour certains phares équipés, l’on indique aussi les signaux sonores et émetteurs radio. Alors, à vos cartes, pour décrypter les codes mystérieux de ces tourelles flanquées sur la côte ou en mer !
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