8 minute read

Le Bas de la Rivière de Saint-Denis au XIXème siècle

Next Article
SHOPPING

SHOPPING

Dans l’Océan Indien où le Sega et le Maloya remuent les Réunionnais, dans la Caraïbe où la biguine endiable les nuits Pérotines et, plus tard, l’incontournable zouk qui soignera plus d’un spleen aux quatre coins du monde.

Le créole dans nos assiettes

Advertisement

Et parmi le patrimoine immatériel de chaque pays, en haut de l’affiche s’impose la gastronomie qui bien plus qu’une gourmandise est un véritable Art de Vivre Créole. Reflet de son histoire elle a toujours su garder ses traditions et profiter de son héritage tout en tirant le meilleur de chaque culture. Elle concilie à la fois un fond de régionalisme français, un zeste de saveur espagnole, toutes les épices de l’Orient, de l’Afrique ou encore de l’Asie. Il est donc juste d’affirmer qu’à l’instar de la musique, la gastronomie créole, témoigne du passé et met en exergue une langue savoureuse et poétique dans chacune de ses recettes dont les sonorités diffèrent au gré des continents… Plus inattendu, et pourtant tout aussi fondamental, c’est aussi dans la gastronomie que le créole dessine le mieux le patrimoine immatériel de chacun de ses pays.

Dis-moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es

Depuis toujours, la cuisine bien plus qu’un simple impératif biologique est un fait culturel, un Art de Vivre dans lequel chacun s’identifie. Des Caraïbes à l’Océan Indien, la cuisine créole généreuse et sensuelle s’invite dans chaque assiette. Carrefour des civilisations, La Réunion et les Antilles présentent une carte gustative cosmopolite et, entre deux plats, tout un pan d’histoire. Il en va ainsi des viandes, légumes ou poissons boucanés hérités des boucaniers. À la Réunion, les Rougails, Samoussas, Bouchons, Achards, Bonbons piment, éveillent nos papilles. Aux Antilles, les Arawaks avant eux, ont laissé en héritage le savoir d’utiliser le manioc et sa farine encore aujourd’hui base de nombreux mets. Si le Blaff et les Dombrés ont des origines hollandaises, le Matoutou crabe quant à lui, trouve sa résonnance dans la Paëlla sa cousine espagnole. Tout droit importés de France hexagonale les Brandades de morue, Tripes, Ragoût et Haricots cuisinés font toujours recette et nous invitent au voyage au-delà des rives de l’Océan Indien. De cette mémoire croisée, il nous reste les Accras chantés dans la langue Ewé, le fumet du Calalou ou la délicieuse soupe de Gombos, le riz Djondjon les Bananes Pesées en Haïti. Alors que l’Inde agrémente de sa poudre de curry le Colombo, Cari poulet ou poisson suivant la région. Et dans ce melting pot de douceur épicées, il ne faut que peu de temps pour voir également surgir du passé l’épopée de la canne et du sucre commune à la créolité, dont coulent, Rhums arrangés, Ti Punch antillais, douceurs pays, Chocolat, Chaudeau, Doucelettes, Sucre Coco, Tourment d’amour, Bonbon Cravate ou Gâteau Ti son… Traces gourmandes d’une culture créole que l’on continue de déguster, sans modération.

Reflet de son histoire elle a toujours su garder ses traditions

Osez le fait maison tous les jours

avec le i-Companion touch XL*

A lÔoccasion de la journŽe internationale de la langue et de la culture crŽole, Moulinex sÔassocie ˆ 3 ambassadrices culinaires pour nous faire dŽcouvrir ou redŽcouvrir les saveurs de nos rŽgions. JusquÔˆ la fin de lÔannŽe, retrouvez chaque mois leurs idŽes recettes sur le compte Instagram groupesebdom ˆ rŽaliser avec le robot cuiseur connectŽ Companion ainsi que des astuces pour manger bon, sain, rapidement et toujours plus simplement !

NOUVEAU

Et pour plus dÔinspirations, dŽcouvrez 96 recettes dans le livre Companion Recettes crŽoles & Escapades gourmandes et bien dÔautres encore sur lÔapplication Companion de Moulinex.

Maïka Radjouki Cécile Gitany

Ambassadrice Guadeloupe

Avoir un companion aide beaucoup ˆ gagner du temps, une vraie pŽpite. Ma cuisine est apprŽciŽe car jÔaime innover en valorisant nos produits locaux. maiss_cuisine Ambassadrice Martinique

La cuisine ce ne doit tre que du plaisir et au quotidien, elle doit tre rapide et saine parce quÔon nÔa pas que a ˆ faire !“

Nelly Ah-Hot

Ambassadrice RŽunion

Notre ”le regorge de trŽsors en tout genre : des fruits, lŽgumes... Savoir les cuisiner et montrer aux gens “ comment les cuisiner est essentiel pour moi. petitegrainedeparadis

Remerciements à l'Iconothèque Historique de l'Océan Indien et à Frédéric Jacquemart architecte-conseiller du CAUE de La Réunion

Le Bas de la Rivière de Saint-Denis au XIXème siècle

@corinetellier.re Descendez avec nous les marches de l'escalier Ti Quat'Sous qui mènent tout droit dans le quartier du Bas de la Rivière, où subsistent quelques traces d'un passé si pittoresque, où la vie des habitants était rythmée par les cloches de la Délivrance ou encore les courses de chevaux.

Dans le haut de la ville de Saint-Denis, en face de l’actuelle rue Pasteur, le passant a la possibilité de rejoindre le Bas de la Rivière par un ascenseur panoramique construit il y a quelques dizaines d'années. Il suffit qu'il détourne légèrement le regard vers la gauche pour s'apercevoir qu'il existe une autre voie d'accès, des marches en basalte qui nous plongent d'emblée dans une autre époque, le XIXème siècle. Peu emprunté de nos jours, l'escalier Ti Quat'Sous voyait régulièrement défiler les habitants venant s'affairer en ville au début des années 1800, date à laquelle il fut mis en service. Pourquoi un tel nom d'ailleurs ? Ce sont les usagers eux-mêmes qui l'avaient baptisé ainsi en référence à la redevance dont ils devaient s'acquitter à chaque passage. Il faut savoir que le gros sou valait dix centimes et le petit sou cinq centimes. Au début, on faisait payer un petit sou pour la montée et un autre pour la descente ; puis, l'aller-retour a grimpé jusqu'à atteindre 25 sous, un vrai sacrifice pour ceux dont la journée de travail n’était rémunérée qu’à un franc en moyenne. On comprend pourquoi les habitants ont fini par lancer une pétition pour abolir le péage, demande qui a été acceptée en 1913. Celui qui a eu l'idée de faire payer ce droit de passage ? Un certain sieur Telfair, secrétaire général du gouvernement britannique, qui avait fait de sacrées bonnes affaires sous l'occupation anglaise de l'île Bourbon en 1810, puisqu'il s'était rendu possesseur d'une bonne partie des terrains du Bas de la Rivière.

Au pied de l'escalier, un véritable ouvrage d’orfèvrerie, la Fontaine Tortue en fonte sur un socle en basalte, reconnaissable avec son décor, en zinc, de tortue, de roseaux, de fleurs et de coquilles Saint-Jacques. On peut estimer que sa fabrication suit l'année 1837, date de la construction du Canal Tourette qui capte l'eau de la Rivière Saint-Denis l'acheminant vers l'une des rares fontaines de la ville. Avant d'être délaissée au XXème siècle, elle était le lieu de rassemblement des jeunes et des moins jeunes qui venaient se ravitailler pour divers usages domestiques. Dans le deuxième versant du XIXème siècle, il n'est pas donc rare d'y croiser divers représentants de Bourbon décolonisée : affranchis et petits blancs par exemple. Autre lieu de rencontres, plus codifiées, les rangs de l’Eglise de la Délivrance à laquelle on accède après avoir franchi le pont de la Délivrance qui relie le quartier du Bas de la Rivière à celui de la Petite-Ile. Une église de style néo-gothique, en basalte et en chaux, construite de 1893 à 1897 mais dont les origines sont un peu plus anciennes. En 1857 en effet, Monseigneur Amand Maupoint, nommé évêque de La Réunion, navigue vers son diocèse, quand le bateau qui le transporte menace de sombrer au large de l’Afrique du Sud. Il supplie alors la Vierge Marie, Etoile de la mer, de le conduire sain et sauf à bonne destination. Rescapé, il fait vœu « d’ériger une église qui porterait le nom de Notre Dame de la Délivrance » et d’en faire un lieu de pèlerinage. Si la bonne société venait prier à l'église, elle avait à quelques pas de là de quoi se divertir pleinement. A l'emplacement de l'actuel stade de La Redoute, se tenait un hippodrome qui a fonctionné de 1843 à 1953. Une distraction fort appréciée par les Dionysiens notamment ceux qui possédaient des chevaux et une réelle connaissance du sport hippique. Ils investissaient les tribunes officielles couvertes. Aux abords de l'hippodrome, de petits vendeurs proposaient des mangues carottes au piment, des sucreries et de l'eau.

Don Musée Léon Dierx - Don Jean François Hibon de Frohen Don Musée Léon Dierx - Don Jean François Hibon de Frohen

FABRICATION

This article is from: