La Villa Blanche à Hell-Bourg

Texte et photos : Corine Tellier

Dans dix ans, elle sera centenaire et se porte comme un charme grâce à une rénovation réussie. Le temps d'un dépaysement, nous sommes tombés sur une vieille dame qui se pare de superbes atours. Elle s’appelle Blanche et elle se niche au cœur du village fleuri de Hell-Bourg. La vue exceptionnelle sur le Piton des Neiges, le brouillard comme invité surprise... Pas de doute, nous sommes bien à Salazie, dans le village authentique de Hell-Bourg dans l’une de ces si jolies cases créoles de changement d'air à l’architecture en bois. L'une des rares de couleur blanche dans le coin et que les habitants du village identifient comme telle, la Villa Blanche. Une autre de ses caractéristiques remarquables, les deux bow-windows, d'influence anglaise. Ce n’est pourtant pas ce qui a séduit en premier Emma, l’actuelle propriétaire de la maison. « Quand je l’ai découverte en mars 2014, je suis tombée en extase devant son jardin : une telle profusion de fleurs : anthuriums, azalées, épidendrons… Un jardin odorant avec un jasmin de

nuit au parfum entêtant ! ». Dès l’entrée, une couronne de bougainvillées coiffe le dessus du « baro » comme pour souhaiter la bienvenue aux visiteurs. Séjourner à la Villa Blanche, c’est goûter au raffinement de l’architecture du début du XXème siècle ; moulures au plafond, frises décoratives en hauteur, bow-windows… et c’est également profiter de son jardin créole, joyeux fouillis organisé de plantes, de fleurs et d’arbres fruitiers qui varie au fil des saisons. Pour y apporter le confort moderne, certains ajustements ont été nécessaires, notamment pour l’électricité et la plomberie, mais rien qui ne trahisse son cachet authentique. « L'idée de la rénovation qui va doucement, mais sûrement : conserver tout ce qui pouvait l’être, respecter cette vieille dame construite en 1932 et qui a connu plusieurs occupants ». Les cloisons ont été déplacées, faisant réapparaître la communication traversante d’origine entre les différentes ouvertures, sans restreindre les volumes.

La cuisine a été agrandie, aujourd’hui elle est moderne mais fait preuve de discrétion.

Au sol, une mosaïque fait écho aux carreaux rouges que l’on retrouve dès notre arrivée dans les lieux.

Une réorganisation de la disposition de la salle de bains en fait désormais un espace pleinement fonctionnel.

Le parquet en bois de natte présent dans le salon et les deux chambres situées de part et d’autre de la varangue est d’origine. Il a été restauré par endroits : certaines lames ont été renforcées et celles qui avaient été changées ont été réutilisées ailleurs dans la maison, par exemple pour servir d’armature en hauteur. Pour orner le sol des bow-windows, Emma a tenu à retrouver des carreaux de ciment. Au mur, là où il y avait de la tapisserie, on retrouve l’équivalent sous forme d’un papier peint mural qui vient apporter un brin d’exotisme à l’intérieur.

La décoration de ces magnifiques espaces se fait au gré des trouvailles d’Emma

Dans la salle à manger, des balustrades d’antan ont, elles, retrouvé toute leur vitalité.

La décoration de ces magnifiques espaces se fait au gré des trouvailles d’Emma, très sensible au charme des pièces anciennes au look rétro à l’instar de la salle à manger. Une déclinaison savante de meubles entre tradition et modernité apporte une deuxième jeunesse à la Villa Blanche.

Belle de jour comme de nuit