L'entre-deux, Tradition et modernité

Texte et photos : Corine Tellier L’ENTRE-DEUX, Tradition et modernité dans le plus grand îlet de La Réunion

Départ du côté de l'Entre-Deux pour une balade rafraîchissante à la redécouverte de vrais trésors architecturaux. Tout au long du chemin, de splendides cases créoles, comme autant de points de vue imprenables et incontournables sur notre passé.

Contrée excentrée, coincée entre le Bras de la Plaine à l'Est et le Bras de Cilaos à l'Ouest, surplombée de remparts vertigineux, l'Entre-Deux est sans conteste un coin de notre île où la nature s'exprime encore de manière forte. Une immersion dans ce bourg aujourd’hui très prisé permet d’apprécier également tout un pan de notre patrimoine, à travers les formes d’architectures traditionnelles qui ont su traverser le temps. Pour partir à la recherche de ces cases d'antan, toujours actuelles, Johnny Mignon, guide indépendant et amoureux de l'Entre-Deux nous invite à remonter le temps à commencer par l’artère principale, la « rue des Champs-Élysées » comme les habitants se plaisent à l’appeler où l’on tombe littéralement sous le charme de maisons modestes ou bourgeoises mais pas que ! On en compte encore plein d'autres disséminées à travers l'îlet ! Ni les ravages du temps, ni les hommes n’ont altéré leur beauté authentique. Même si les toutes premières maisons ont maintenant disparu, la géographie particulière de la commune et son isolement ont permis la préservation du savoirfaire architectural créole. La plupart des cases sont de dimension modeste, construites de plain-pied et disposent d’une toiture à plusieurs pans.

Leurs façades principales se situent côté rue et comportent, pour les plus grandes, une varangue bordée de auvents. Des piliers de bois soutiennent la toiture souvent agrémentée de lambrequins.

Chaque demeure possède ses petits secrets pour se démarquer et retenir l'attention du visiteur un peu plus longtemps. Certaines peuvent miser sur l'originalité de leur toit, par exemple. Les cases de type «tapénac» se distinguent par leur toiture à deux pans et leur emprise au sol relativement restreinte. Elles n’accueillent qu'une ou deux pièces ; c’étaient pour la plupart les habitations des petits propriétaires de l'Entre-Deux jusqu'au milieu du XXème siècle.

On change de perspective en compagnie des maisons de maître avec pour certaines une touche néoclassique. Des demeures de prestige où s'installent au XVIIIème et au XIXème siècles les familles aisées.

Autre signe extérieur de richesse, la varangue qui vient consacrer l'impression de

Chaque demeure possède ses petits secrets

luxe déjà affichée en façade et qui permet à ses occupants de prendre l'air en admirant une autre composante indissociable de la case créole, le jardin, un « fouillis organisé » de jolies fleurs, de plantes médicinales, alimentaires et utilitaires à portée de main. Si l'on a encore la chance d'admirer aujourd'hui ces maisons aux couleurs chatoyantes, c'est aussi grâce à l'implication des habitants de l'îlet qui ont su conserver ces trésors : d'anciennes demeures créoles reprennent vie grâce à l'initiative des propriétaires amoureux du patrimoine architectural créole. Des rénovations menées en étroite collaboration avec les Architectes des Bâtiments de France car il s'agit de préserver ce qui fait l'identité visuelle de l'Entre-Deux, notamment en ce qui concerne le choix des tonalités et des matériaux.

Remerciements au guide Johnny Mignon pour cette très agréable balade culturelle, à l'Office du Tourisme Intercommunal du Sud (le Bureau d'Information Touristique de l'Entre-Deux) pour leurs précieux conseils, ainsi qu'à l'association EntreDeux Epok qui milite pour que cette belle région soit davantage connue et visitée.

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